Saint-Aignan (Morbihan)
Le site de « Motten Morvan » au Corboulo
Rapport de la campagne de fouilles
archéologiques programmée 2020
Victorien LEMAN
Historien Généalogiste
SIREN : 810 097 055
- 2020 -
Le site de « Motten Morvan » au Corboulo
Saint-Aignan (Morbihan)
Code INSEE : 56203
Mentions Légales :
Victorien LEMAN
Historien généalogiste
Membre de la Chambre des Généalogistes Professionnels
7 rue du Quai
56580 Rohan
vleman@etudes-historiques.com
06.42.05.18.77
SIREN : 810 097 055
- 2020 -
2
Sommaire
Introduction ........................................................................................................................ 11
Le site dans son contexte .................................................................................................... 17
A.
Cadre géographique .............................................................................................................. 17
B.
Cadre géologique................................................................................................................... 22
C.
Contexte archéologique ........................................................................................................ 23
Les opérations 2020 ............................................................................................................ 24
A.
Secteur 1 ............................................................................................................................ 24
B.
Secteur 2 ............................................................................................................................ 31
C.
Secteur 3 ............................................................................................................................ 35
Conclusions générales et perspectives ............................................................................... 45
Annexe 1 : Catalogue des Unités Stratigraphiques et du mobilier ................................ 48
Annexe 2 : Inventaire photographique du mobilier lapidaire de l’US 1002 ................. 51
Annexe 3 : Étude du mobilier céramique (Clément Le Guédard) ................................. 64
Annexe 4 : Rapport de datations par radiocarbone (Beta Analytic Inc.) ..................... 69
3
FICHE SIGNALETIQUE
Site n° : 56 203 002
Département : Morbihan
Arrondissement : Pontivy
Commune : Saint-Aignan
Lieu-dit : Le Corboulo
Cadastre :
Année : 2017
Section : ZL
Parcelles : 123c et 123d
Coordonnées RGF 93 : E = 253252,363 m / N = 6802868,080 m / Z = 101,800 m
Propriétaire : SCI
Protection juridique : Inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques
(arrêté en date du 28/11/1995).
Arrêté d’autorisation : n° 2020-81
Titulaire : Victorien LEMAN
Organisme de rattachement : Association TIMILIN
Surface estimée du site : 8 200 m²
Chronologie : Moyen Âge ; IXe siècle ; Xe siècle ; XIe siècle.
Vestiges immobiliers : motte castrale ; enceinte ; fossés ; talus.
4
5
6
7
ORGANIGRAMME DE L’OPERATION
Financement :
-Ministère de la Culture et de la Communication – DRAC Bretagne : 3 685,00 €
-Pontivy Communauté : 1 500,00 €
-Association Timilin (autofinancement) : 1 000,00 €
Budget total de l’opération : 6 185,00 €
Gestion financière :
Victorien Leman, docteur en Histoire et civilisations médiévales.
Responsable scientifique :
Victorien Leman.
Responsables de secteur :
- Olivier Delhaye, Licence 3 Action culturelle et métiers de l’Archéologie, Université Polytechnique
des Hauts-de-France.
-Julie Périane, Master 1 Archéologie, Université Rennes 2 Haute-Bretagne.
Fouilleurs :
-Mohammed Alhassane, archéologue, Agadez, Niger.
-Sindy Bonnefond, Licence 3 Archéologie, Université Paris I – Panthéon-Sorbonne.
-Léa Chauvel, Licence 2 Histoire, Université Rennes 2 – Haute-Bretagne.
-Liban Doualé, en recherche d’emploi, Bulaa Guduud, Somalie.
-Paul Girod, Licence 2 Histoire, Université Rennes 2 – Haute-Bretagne.
-Audrey Guilbert, artisan-joaillier, Paris.
-Maelwenn Le Velly, Licence 3 Archéologie, Université de Nantes.
-Marion Manicot, en recherche d’emploi, Saint-Jean-d’Angély.
-Vincent Morlier, Licence 1 Histoire, Université Rennes 2 – Haute-Bretagne.
-Françoise Ramel, enseignante retraitée, Pontivy.
-Myriam Solf, Licence 1 Histoire, Université Rennes 2 – Haute-Bretagne.
Topographie :
-Victorien Leman.
8
Post-fouille, DAO et rédaction du rapport :
-Victorien Leman.
Études de mobilier :
-Clément Le Guédard, Centre d’Étude et de Recherches Archéologiques du Morbihan (céramique).
-Sébastien Daré, Centre d’Étude et de Recherches Archéologiques du Morbihan (scories).
9
REMERCIEMENTS
Je tiens en premier lieu à adresser mes plus vifs remerciements à l’ensemble de l’équipe de
terrain ayant pris part à cette première campagne archéologique programmée sur le site de Motten
Morvan. Ces étudiants (pour la plupart) sont intervenus dans des conditions de travail très
particulières, liées au contexte sanitaire de l’épidémie de Covid-19. Conformément aux préconisations
du Ministère de la Culture, il a fallu adapter la taille de l’équipe de fouille, les conditions
d’hébergement, pourvoir à la désinfection régulière des équipements, au port du masque et à la mise à
disposition de gel hydroalcoolique.
Nous exprimons également notre gratitude envers le Service Régional de l’Archéologie de
Bretagne (DRAC Bretagne, Ministère de la Culture), à la fois pour le financement de l’opération ainsi
que pour le suivi du dossier et les conseils délivrés par Madame Anne-Marie Fourteau, ingénieure
d’étude en charge des dossiers médiévaux et modernes. Nous remercions également les élus de
Pontivy Communauté, à la fois pour leur soutien financier, mais également pour l’intérêt constant
qu’ils ont pu témoigner envers ce projet scientifique.
Nous avons également une pensée très amicale pour l’association Timilin et ses bénévoles,
bretons et étrangers, qui, depuis des années, assurent l’animation et la mise en valeur du site du
Corboulo.
Enfin, nous ne saurions clôturer ces remerciements sans évoquer Messieurs Clément Le
Guédard et Sébastien Daré (Centre d’Études et de Recherches Archéologiques du Morbihan) qui,
outre un important soutien logistique, ont procédé à l’étude du mobilier mis au jour au cours de la
fouille.
Rohan, le 28 août 2020
10
Introduction
Dans son état actuel, le site du Corboulo se présente sous la forme d’une fortification
fossoyé associant deux espaces distincts (doc. 1) : au nord se développe une enceinte formant
un L d’environ 40 m par 50 m, défendue par de puissants talus conservés sur environ 4 m de
hauteur et des fossés. Au sud de l’enceinte se trouve une motte de forme quadrangulaire
conservée sur 5 à 7 m de hauteur. La circonférence à la base du tertre est d’environ 25 à 30 m,
tandis qu’à son sommet, la plateforme à un côté de 10 m. L’ensemble est bien conservé, si ce
n’est la partie sud de l’enceinte, qui semble avoir été arasée à des fins agricoles (mise en
culture de l’intérieur de l’enceinte).
Doc. 1. Vue 3D du site du Corboulo (relevé et DAO : Lucie Jeanneret, 2009).
Cet ensemble remarquable a été inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments
Historiques par arrêté en date du 28 novembre 1995, avec une série d’autres sites du même
11
type, mais il fait l’objet de l’attention des érudits depuis le début du XIXe siècle. En 1847,
François-Marie Cayot-Délandre décrit le site en ces termes1 :
Bien que pour ce dernier le caractère castral du site du Corboulo ne fasse aucun doute,
l’érudit Paul Aveneau de la Grancière, qui initie des fouilles archéologiques sur le site en
1902, pense fouiller un tumulus. Déçu par sa trouvaille médiévale, le compte-rendu qu’il fait
de sa fouille, qui confirme d’ailleurs des interventions antérieures déjà évoquées par FrançoisMarie Cayot-Délandre, tient en quelques lignes dans l’un des Bulletin de la Société
Polymathique du Morbihan de 1902 : « On l’a fouillé, assure-t-on, et on y a trouvé des
maçonneries en grand appareil. Les recherches que nous y avons faites nous-mêmes nous ont
fait reconnaître également les fondations importantes qui prouvent surabondamment qu’elles
servaient de base à un donjon remontant au Moyen Âge. Les quelques débris de poteries, les
cendres, les charbons, les déchets de cuisine recueillis en témoignent ».
Il faut ensuite attendre 2009 pour que l’archéologue Lucie Jeanneret réalise un relevé
microtopographique du site dans le cadre de travaux de prospection devant nourrir sa thèse de
doctorat. Ce relevé a été l’occasion de mettre en évidence la morphologie du site, avec son
tertre quadrangulaire et son association à une enceinte. L’archéologue insiste dans ses travaux
1
François-Marie CAYOT-DELANDRE, Le Morbihan, son histoire et ses monuments, Vannes, Cauderan, 1847, p. 423.
12
sur le fait que ces mottes quadrangulaires sont plutôt caractéristiques des régions où les
mottes s’implantent tardivement, souvent à la faveur du XIIe siècle2.
Les traditions orales prêtent de nombreuses origines au site du Corboulo. On l’a vu
avec François-Marie Cayot-Délandre, le site est parfois attribué aux Templiers (les « moines
rouges »), or aucun document conservé dans le fond du Grand Prieuré d’Aquitaine3 (dont
dépendait les commanderies bretonnes), ne permet d’accorder quelque crédit à cette tradition.
Pour Paul Aveneau de la Grancière, le site était un tumulus et cette tradition subsiste encore
aujourd’hui dans une frange de la population ayant connaissance de l’existence du site du
Corboulo. Pour d’autres, l’ensemble est le vestige d’une ancienne mine d’or gauloise. S’il est
vrai que le Blavet est faiblement aurifère, il n’en est pas moins vrai qu’aucune mine d’or n’est
connue pour le Corboulo4. Enfin, le toponyme traditionnel de Motten Morvan conféré au site
est souvent associé, par un certain nombre de locaux, à la résidence du roi breton Morvan,
dont la présence est attestée en Centre Bretagne au début du IXe siècle 5. Il est difficile de
corroborer cette hypothèse de travail à l’heure actuelle, même si une partie des données
archéologiques recueillies va dans le sens d’un fonctionnement du site au cours de la période
carolingienne. Par ailleurs, François-Marie Cayot-Délandre récuse toutefois cette assertion en
affirmant que le Morvan du toponyme n’était en fait que le patronyme d’anciens propriétaires
de la motte.
Sur le plan historique, le premier constat qui s’impose est qu’il n’existe manifestement
aucun document écrit mentionnant directement la motte castrale, ou toute autre résidence
élitaire, au Corboulo, entre le XIe et le XVIIIe siècle. Cet état de fait laisse envisager que
l’installation de la motte, peut-être au XIIe siècle si l’on en croit les comparaisons
morphologiques proposées par Lucie Jeanneret, n’a pas impliqué de création de seigneurie
autour du site, ce qui amène deux hypothèses : 1/ le site est occupé relativement peu de temps
et ne recompose pas la structuration territoriale des environs, 2/ le site n’a peut-être pas une
vocation seigneuriale mais peut-être strictement militaire. Or, nos recherches nous ont permis
de mettre en évidence un épisode du XIIe siècle correspondant tout à fait à cet état de fait. En
effet, à partir de 1163-1164, l’anglophilie du duc de Bretagne, Conan IV, en faveur d’Henry II
Plantagenêt, alors roi d’Angleterre, mécontente particulièrement les potentats locaux et au
premier chef les Léon et les Porhoët, qui avaient déjà des liens familiaux avec les ducs de
Bretagne. Ces derniers rejettent l’immixtion de plus en plus pressante du roi Plantagenêt et il
2
Lucie JEANNERET, Inventaire des sites fossoyés médiévaux du Morbihan (XIe-XIIIe siècles). Secteur Nord. Rapport
de prospection thématique 2011, rapport SRA Bretagne n° 2702, 2011, p. 22-23.
3
Les archives du Grand Prieuré d’Aquitaine sont conservées aux Archives départementales de la Vienne, à
Poitiers.
4
P. DADET, Notice explicative de la feuille de Pontivy à 1/50 000, Orléans, BRGM, 1988, p. 55-56.
5
Yves MENEZ, Thierry LORHO, Erwan CHARTIER-LE FLOCH (dir.), Archéologie en centre Bretagne, Spézet, Coop
Breizh, 2015, passim.
13
s’ensuit des mouvements de révoltes baronniales assez violents6. À cette époque, les terres
dépendantes de la vicomté de Rohan, branche cadette des comtes de Porhoët, sont limitées au
nord par la vallée du Blavet7. La motte castrale est donc située sur la frontière nord de la
vicomté et il est tentant d’envisager qu’elle ait pu être construite dans le contexte du conflit
ouvert avec le Plantagenêt. L’ampleur et la qualité du site plaident en tout cas en faveur d’une
construction réalisée par un grand seigneur (le vicomte de Rohan, voire peut-être le comte de
Porhoët ?) et non un potentat local.
Par ailleurs, la charte de fondation de l’abbaye de Bon-Repos en 1184 mentionne bien
la trêve de Sant-Iunan (Saint-Aignan), dépendante de la paroisse de Cléguérec, mais
aucunement la présence d’une structure fortifiée au Corboulo ni ailleurs, ce qui plaiderait en
faveur d’une occupation très courte du site.
L’hypothèse de travail de départ, échafaudée à partir de nos modestes connaissances
sur le site, était donc la suivante : la motte castrale du Corboulo aurait été un site fortifié
construit à la demande du vicomte de Rohan dans le contexte du conflit de succession à la
couronne ducale face à Henry Plantagenêt. Le site aurait eu pour objectif de contrôler une
confluence du Blavet et peut-être des points de passage sur le fleuve. Le conflit lui-même ne
durant que 10 à 15 ans, la durée d’occupation du site pourrait être très courte (fourchette
comprise entre 1164 et 1184). Une fois la paix rétablie, les Rohan privilégient l’installation
d’une abbaye (Bon-Repos), qui devient un gros propriétaire foncier le long du Blavet, à même
de maîtriser les territoires alors aux confins de la vicomté. Les vicomtes assurent également
une présence seigneuriale symbolique en installant la nécropole familiale à Bon-Repos. Cette
première hypothèse de travail est à reconsidérer totalement à l’aune des découvertes
archéologiques faites pendant campagne 2020.
Sur le plan méthodologique, il avait été convenu avec le Service Régional de
l’Archéologie de Bretagne d’implanter trois sondages (doc. 2) :
-le premier prend place au sommet de la motte castrale. Il avait pour objectif de
retrouver les éléments maçonnés évoqués par Aveneau de la Grancière, mais jamais relevés ;
-le second se situe dans le fossé au nord du site. Ce sondage avait pour objectif de
retrouver le profil originel du fossé et de faire les premiers constats quant à la construction et
à l’organisation de l’escarpe et de la contre-escarpe ;
-le troisième se situe à l’intérieur de la basse-cour, dans le prolongement du sondage 2.
Il avait pour but essentiel d’estimer le potentiel archéologique de cet espace du site, en
6
Joël CORNETTE, Histoire de la Bretagne et des Bretons, tome 1 : Des âges obscurs au règne de Louis XIV, Paris,
Points, p. 244, pour ne citer que cette référence.
7
La frontière de la vicomté est repoussée plus au nord au début du XIIIe siècle, grâce à l’acquisition par
mariage des châtellenies de Mûr-de-Bretagne et de Corlay ; JEANNERET, L’habitat fortifié… op. cit., passim.
14
espérant pouvoir atteindre d’anciens vestiges de bâtiments et éventuellement comprendre
l’organisation interne de l’enceinte.
Doc. 2. Localisation des secteurs et sondages de la campagne 2020 (relevé topographique : Lucie
Jeanneret, 2009 ; DAO : V. Leman).
Compte tenu du boisement et de l’escarpement du site, l’intervention d’une pelle
mécanique pour le décapage de surface n’était pas envisageable. L’ensemble des sondages a
donc été ouvert et fouillé manuellement.
15
Concernant la topographie, il s’agissait également d’implanter des stations de
références géolocalisées. En effet, en 2009, Lucie Jeanneret avait établi son plan à partir de
coordonnées locales. Ceci présentait le désavantage de ne pas pouvoir géoréférencer le site ;
par ailleurs, nous avons ainsi pu constater que le site était mal calé en altitude (environ 6 m
d’écart) et que sa partie la plus septentrionale n’avait pas été relevée.
Dès le départ, nous attendions peu de mobilier archéologique, et ce postulat s’est
confirmé au cours de la fouille. Nous avons cependant pu réaliser des prélèvements de
charbons, en vue de datations par radiocarbone, à certains endroits stratégiques du site.
Enfin, on ne peut que souligner les conditions de travail très particulières connues au
cours de la campagne 2020, en raison des contraintes sanitaires liées à l’épidémie de
Coronavirus. Nous avons particulièrement veillé à établir des conditions de travail et
d’hébergement visant à la sécurité de tous (port du masque, mise à disposition de gel
hydroalcoolique, distanciation, etc.). Malgré ces contraintes, le chantier s’est parfaitement
déroulé et la camaraderie et la bonne humeur ont pu être entretenues au sein de l’équipe.
Le présent rapport expose les résultats de cette première campagne de fouilles
archéologiques programmée sur le site du Corboulo.
16
Le site dans son contexte
A. Cadre géographique
Le site du Corboulo se trouve en bordure de la D18, qui relie le bourg de Saint-Aignan
à Cléguérec (doc. 3). Cette route reliait anciennement les bourgs de Mûr-de-Bretagne et de
Séglien. (doc. 4). L’ensemble fossoyé du Corboulo est à environ 1,1 km au sud de SaintAignan et à environ 6,5 km au nord-nord-est de Cléguérec.
Les vestiges dominent d’environ 25 m la confluence du Blavet et de l’un de ses petits
affluents : le ruisseau du Corboulo et sont situés sur la pointe d’un petit plateau qui se
développe au nord.
Doc. 3. Extrait de la carte IGN au 1/25000 pour les environs de Saint-Aignan et du
Corboulo (source : www.geoportail.gouv.fr)
17
Doc. 4. Extrait de la carte des Cassini (XVIIIe siècle) pour les environs de la paroisse de
Saint-Aignan ; le Corboulo est au centre de la vue (source : IGN / Remonter le Temps)
Si, aujourd’hui, le site se trouve isolé au milieu de terrains agricoles, l’examen de la
carte d’Etat-major du XIXe siècle (doc. 5) montre qu’à cette période au moins le site était
bordé, sur tous les côtés, d’un réseau de chemins assez dense.
18
Doc. 5. Extrait de la carte d’Etat-major (vers 1820-1866) pour les environs de SaintAignan ; le Corboulo est au centre de la vue (source : IGN / Remonter le Temps).
Sur le cadastre dressé en 1836 (doc. 6), le site occupe les parcelles 134 (motte), 135
(intérieur de l’enceinte) et 140bis (fossés et talus de l’enceinte)8. On distingue, au sud de
l’enceinte et à la jonction avec la motte, une ouverture donnant accès à l’intérieur de
l’enceinte, à l’emplacement de l’endroit où le talus est actuellement arasé. On peut se
demander si cette ouverture est d’origine (elle correspondrait alors peut-être à l’accès ancien
au site) ou réalisée à des fins agricoles, pour mettre plus facilement en culture l’intérieur de
l’enceinte.
8
Arch. Dép. Morbihan, 3 P 246/13 : cadastre de 1836, commune de Saint-Aignan, Section F « du Corboulo »,
feuille.
ère
1
19
Doc. 6. Extrait du cadastre de 1836 de la commune de Saint-Aignan, section F, 1ère feuille
(source : Arch. Dép. Morbihan, 3 P 246/13) ; en rouge : localisation des sondages 2020.
Le site occupe actuellement sur les parcelles 123c et 123d de la section ZL du cadastre
de la commune de Saint-Aignan (doc. 7).
20
Doc. 7. Extrait du cadastre actuel (2017), section ZL, parcelles 123c et 123d de la commune
de Saint-Aignan ; en rouge, localisation des sondages 2020 (source :
www.cadastre.gouv.fr ; DAO : V. Leman)
21
B. Cadre géologique
Le socle géologique des terrains à l’ouest du cours du Blavet, au nord de Pontivy, est
essentiellement constitué de schistes, de siltites et de grès schistosés (bS1-2) (doc. 8). On
observe également, dans les environs du Corboulo, des poches de diabases à ouralite-chlorite
(Σ). Immédiatement au nord du site archéologique, et d’une manière générale le long des
berges du Blavet, on trouve des poches d’alluvions fluviatiles anciennes constituées de sables,
d’argiles et de conglomérats (Fy et Fx).
Le mobilier lapidaire mis au jour au cours de la fouille est constitué de blocs de siltites
(majoritairement), de schistes et de grès. Tous ont donc une origine locale ; aucune roche
potentiellement exogène n’a pu être observée. Les siltites présentent des nuances variées de
gris, au toucher faiblement rugueux. Ces roches se débitent en plaquettes ou parfois en
moellons plus ou moins massifs9. Les diabases chloritisées, qui sont des intercalations de
roches magmatiques dans les formations sédimentaires briovériennes (schistes, siltites et grès
schistosés) sont des roches présentant également un aspect schistosé, de couleur brun-jaune
verdâtre10. Ces roches sont traditionnellement utilisées pour la construction de l’habitat
ancien, puis pour l’empierrement des routes et des chemins11.
Doc. 8. Extrait de la carte géologique au 1/50 000 pour les environs de Saint-Aignan /
Le Corboulo (source : BRGM / Infoterre).
DADET, Notice… op. cit., passim.
Ibid.
11
Idem, p. 51.
9
10
22
C. Contexte archéologique
Le site du Corboulo s’inscrit dans le massif de la forêt de Quénécan, pour lequel les
découvertes archéologiques dénotent une occupation sur le temps long. L’espace semble en
effet assez densément peuplé au cours du Néolithique, des Âges du Bronze et du Fer. Ainsi,
sur la commune de Saint-Aignan, immédiatement au sud du Corboulo, le long de la D18
également, on trouve à Bot Pleven un enclos funéraire attribué aux Âges du Bronze et du
Fer12. Non loin, mais cette fois-ci sur le territoire de la commune de Cléguérec, aux lieux-dits
Campren-Er-Korriganed et la Lande du Cerf, on trouve un ensemble mégalithique du
Néolithique13.
En revanche, les lieux semblent peu occupés au cours de l’Antiquité, puisque, à ce
jour, une seule occupation antique est connue (elle fut découverte en 1834), à proximité de
l’abbaye de Bon-Repos.
L’intérêt pour cet espace semble revenir avec le Moyen Âge. C’est, au cours de cette
période, le contrôle de la vallée du Blavet qui semble avoir suscité les installations. On notera
ainsi la présence, à proximité du Corboulo et surplombant la vallée du Blavet, du site fortifié
de Castel Finans, associé traditionnellement à la légende de saint Gildas et de sainte Tréphine,
dont la morphologie évoque un site protohistorique réoccupé au Moyen Âge et encore
partiellement en élévation à la fin du XVe siècle14. En poursuivant le long du Blavet, on
trouve une enceinte située au lieu-dit Coz Castel15, en Caurel, dont la datation est encore
indéterminée, mais le toponyme particulièrement évocateur d’un site probablement médiéval.
Il en va de même du site de Castel Cran16, en Plélauff, autre édifice fortifié médiéval. Ces
trois sites médiévaux, compte-tenu de leur morphologie, pourrait tout à fait avoir fonctionné
en même temps que le site du Corboulo et constituer une sorte de réseau castral maîtrisant la
vallée du Blavet.
Enfin, on notera également la présence de deux sites du second Moyen Âge : l’abbaye
cistercienne de Bon-Repos et le Château des Salles, tous deux attribuables à la famille de
Rohan.
12
Site 56 203 0003.
Sites 56 041 0003, 56 041 0004, 56 041 0006.
14
Réf LJ.
15
Site 22 033 0005.
16
Site 22 181 0005.
13
23
Les opérations 2020
A. Secteur 1
Deux sondages ont été réalisés dans le secteur 1. Ceux-ci avaient pour objectif de
retrouver les vestiges de la tour vus par Paul Aveneau de La Grancière en 1902 et d’en
caractériser l’occupation et le fonctionnement.
Le sondage 1 (doc. 9) a été implanté au sud de la plate-forme du tertre. En surface, des
microreliefs semblaient dessiner un angle qui aurait tout à fait pu être un angle de la tour vue
par Aveneau de la Grancière. Cependant, il s’est rapidement avéré qu’il n’en était rien. Le
microrelief était dû à une zone de concentration de pierres prises dans l’US 1000 (doc. 10).
Aucune maçonnerie structurée n’a pu être décelée au cours de la fouille du secteur 1. Pour des
raisons de sécurité, un palier a été établi sur la moitié du sondage à 90 cm, afin de mieux
observer la stratigraphie des remblais (profondeur maximale du sondage : 1,80 m). Une
extension du sondage a également été réalisée vers l’ouest afin d’atteindre le rebord de la
plateforme et déceler une éventuelle maçonnerie ; là encore, aucune maçonnerie en place n’a
pu être observée.
Les relevés stratigraphiques des sondages 1 et 1 bis (doc. 12 et 14) mettent en
évidence une succession de couches de remblai d’une épaisseur similaire (de 40 à 60 cm
environ) (doc. 11). Sous la terre végétale (US 1000), on trouve un premier remblai constitué
d’une terre marron, contenant quelques blocs épars de siltite et de grès schistosé de petite
dimension (US 1001). Ces moellons non équarris peuvent ponctuellement être rougis,
témoignage d’une chauffe à forte température. Sous l’US 1001 se trouve l’US 1002, qui est
une couche de terre limoneuse ocre. Celle-ci comporte une forte concentration de petits blocs
de pierre mais également des blocs de plus gros calibres. Certains blocs présentent des traces
de chauffe. C’est également de cette couche que provient un ensemble de moellons équarris
qui pourraient être le témoignage de la présence d’une ancienne construction (cf. Annexe 2).
Il a également été possible d’y prélever un ensemble de scories post-réduction (doc. 13).
Enfin, le fond du sondage est constitué de l’US 1009, couche de terre brune contenant du
cailloutis et de petits blocs de pierre en moins grande quantité que dans l’US 1002.
Des poches de terre apparaissent également de manière plus isolée, aux interfaces de
ces principaux remblais. L’US 1008 (doc. 9) est ainsi une poche de terre sableuse de couleur
beige contenant de petits blocs de siltite, qui apparaît à l’ouest du sondage 1, à l’interface des
US 1001 et 1002. À l’est du sondage, à l’interface entre 1002 et 1009, on décèle la présence
24
d’une poche de terre limono-sableuse, de couleur brune à rouge foncé, contenant du cailloutis
et une importante quantité de charbons, qui a pu faire l’objet d’une datation par radiocarbone.
Doc. 9. Plan de masse du secteur 1 ; localisation des US visibles à la fin de la campagne
(DAO : V. Leman).
25
Doc. 10. Photographie de l’US 1000, surface après nettoyage ; on voit affleurer une zone de
concentrations de pierres, qui créaient un microrelief en surface (cliché : V. Leman).
Doc. 11. Photographie de la berme sud du sondage 1 ; on distingue clairement les différents radiers
(de haut en bas, US 1000, 1001, 1002 et 1009) (cliché : V. Leman).
26
Doc. 12. Relevés des stratigraphies des bermes du sondage 1 (DAO : V. Leman).
27
Doc. 13. Scories retrouvées dans l’US 1002 ; de petits blocs de pierre chauffés sont amalgamés avec
des résidus de coulée (cliché : V. Leman).
Le sondage 1 bis (doc. 9) est issu du redressement des bermes d’un ancien sondage
« sauvage », afin de pouvoir appréhender la stratigraphie. Nous avons pris le parti de ne pas
creuser plus profondément que le fond de cet ancien sondage, d’où la profondeur modéré du
sondage 1 bis (60 cm). À cet endroit, la couche de terre végétale (US 1000) semble moins
épaisse que dans le sondage 1 (doc. 14). Lui succède l’US 1003 qui est un remblai de terre
marron foncé contenant du cailloutis et de petits blocs de pierre. En dessous se développe
l’US 1004, qui est un remblai de terre ocre contenant du cailloutis et de petits blocs de siltite
(assez similaire à l’US 1002 du sondage 1). Au nord et à l’ouest du sondage, on peut déceler
des poches de gros blocs de pierre mêlés à de la terre marron (US 1005 et 1006).
28
Doc. 14. Relevés des stratigraphies des bermes redressées du sondage 1 bis (DAO : V. Leman).
Si les US 1005 et 1006 (doc. 15) peuvent éventuellement être vues comme des
alignements de pierre constituant peut-être les vestiges d’anciennes tranchées de fondation,
entièrement vidées et comblées, aucune structure maçonnée encore en place n’a pu être
retrouvée. En conséquence, on ne peut que s’interroger quant à l’affirmation d’Aveneau de La
Grancière qui affirmait que les vestiges d’une tour de 10 m de côté étaient encore présents au
sommet de la plateforme. Pour autant, l’ensemble de blocs parementés qui ont été découvert
dans le remblai 1002 constituent sans doute le témoignage d’un ancien édifice. Ce dernier
était-il sur la motte ? Ou a-t-il précédé la motte et été détruit et réutilisé lors des travaux de
terrassement ?
Le travail des métaux est attesté, notamment au niveau de l’US 1002, par de nombreux
indices. La présence de pierres chauffées et de scories correspondant à des étapes de postréduction constituent autant d’éléments présents de manière relativement abondante dans l’US
1002. L’US 1007 pourrait tout à fait correspondre aux vestiges d’un foyer. Compte-tenu de la
nature des vestiges, nous suggérons qu’il puisse s’agir d’un foyer ayant servi à la réparation
d’outils lors des travaux de terrassement ayant abouti à l’érection de la motte.
Enfin, les charbons contenus dans l’US 1007 ont permis de faire réaliser par le
laboratoire américain Beta Analytic Inc. une datation radiocarbone. L’intérêt de l’échantillon
est qu’il est inséré dans les radiers supérieurs de la construction de la motte et qu’il permet
donc de phaser les travaux de construction. L’analyse donne une datation la plus probable
comprise dans une fourchette 943-1024 après J.C. (1060 +/- 30 BP) (Annexe 4).
Malgré les interrogations qui subsistent à l’issue de la campagne 2020, il est clair
désormais que la motte du Corboulo a été érigée par l’apport d’une succession de couche de
remblai, probablement vers l’An Mil. Les traces de la présence d’anciens bâtiments
demeurent ténues mais sont bel et bien présentes. En tout état de cause, ces résultats
invalident l’hypothèse d’une motte tardive, érigée au XIIe siècle par les vicomtes de Rohan.
29
Qui plus est, les secteurs 2 et 3 permettent de mettre en évidence une plus grande complexité
de l’occupation du site.
Doc. 15. Photographie du sondage 1bis, vue depuis le nord-ouest ; on distingue bien les poches de
grosses pierres 1005 et 1006, qui semblent former un angle au milieu du sondage et pourraient
correspondre à d’anciennes tranchées de fondation vidées puis comblées (cliché : V. Leman).
30
B. Secteur 2
Le secteur 2 était constitué d’un unique sondage d’environ 3,75 m par 1,75 m (doc. 16
et 17). Celui-ci était implanté au nord du site, à l’endroit le plus étroit du fossé situé en avant
du talus de l’enceinte. Ce sondage avait deux objectifs : retrouver le profil originel du fossé et
comprendre le fonctionnement du double talus de l’enceinte ; la question se posait notamment
de savoir si le second talus, plus petit et que nous appellerons talus de contre-escarpe, avait
été ajouté postérieurement à l’abandon du site (talus parcellaire du XIXe siècle par exemple).
Les opérations menées dans le secteur ont permis de répondre à ces deux questionnements.
Doc. 16. Plan de masse du secteur 2 ; localisation des US visibles à la fin de la campagne
(DAO : V. Leman).
31
Doc. 17. Photographie de l’état du sondage 2 en fin de fouille (cliché : V. Leman).
Les relevés stratigraphiques révèlent un profil de fossé en U (doc. 19), dont la
profondeur maximale est d’environ 5 m par rapport au sommet du talus de l’enceinte. Le
fossé (US 2002) est creusé directement dans le socle siltitique (US 2006). Les talus et talus de
contre-escarpe sont constitués d’un remblai rapporté de terre limoneuse ocre homogène (US
2004 pour le talus de l’enceinte, US 2005 pour le talus de contre-escarpe). Le positionnement
stratigraphique de 2004 et 2005 par rapport au comblement du fossé (US 2003) nous indique
clairement que les deux talus fonctionnaient de manière strictement contemporaine. Le
comblement du fossé est d’ailleurs bipartite : on observe en effet la présence de gros blocs de
pierre contenant les trois types de roches identifiées à proximité du site (siltite en majorité,
schiste et grès schistosé) (US 2007 ; doc. 18). Ces blocs forment un alignement dans le fond
du fossé. Leur positionnement suggère qu’ils ont pu être déversés depuis le haut des talus. Au-
32
dessus de 2007, l’US 2003 ne contient que très peu de pierres, ce qui laisse bien penser que le
dépôt de 2007 en fond de fossé est une action volontaire, précédent le comblement du fossé.
Par ailleurs, la grande similitude entre les US 2004, 2005 et le comblement 2003 nous invite à
émettre l’hypothèse d’un comblement progressif du fossé par l’action de l’érosion. La partie
supérieure du comblement (US 2001), résultant sans doute d’une érosion plus récente, est plus
meuble mais est également composée de terre limoneuse ocre et homogène. Enfin, l’US 2000
correspond à la couche d’humus et de terre végétale recouvrant le tout.
Doc. 18. Photogrammétrie du sondage 2, vue zénithale (C. Le Guédard et V. Leman).
On notera que ces remblais ce sont avérés être complètement stériles en mobilier
archéologique. Aucun artefact ni écofact qui aurait permis d’avancer des hypothèses de
datation du creusement et de l’abandon du fossé n’a été mis au jour au cours de la campagne
2020.
Les observations réalisées permettent de souligner la qualité de la mise en œuvre
défensive, au moins au niveau de l’enceinte. Le site était puissamment défendu par un double
talus et un fossé, et la difficulté d’accès accentuée par la position haute du site par rapport à la
33
vallée du Blavet. Par ailleurs, les pierres constituant l’US 2007 proviennent
vraisemblablement du sommet du talus ; elles pourraient correspondre aux vestiges soit de
maçonneries de confortement des ouvrages en terre (talus partiellement maçonné), soit à des
structures en élévations (mur ou muret au sommet du talus ?). Ces pierres n’étant pas
parementées, on peut a priori exclure l’hypothèse qu’elles proviennent d’un bâtiment. Autre
hypothèse : elles ont pu être disposées sciemment en fond de fossé, dans un but défensif, pour
gêner la progression d’éventuels assaillants ; mais ce dispositif n’a pas été observé ailleurs à
notre connaissance.
Doc. 19. Relevés des stratigraphies longitudinales du sondage 2 (DAO : V. Leman).
34
C. Secteur 3
Le sondage constituant le troisième secteur de fouille ouvert pendant la campagne
2020 se trouve à l’intérieur de l’enceinte du site, perpendiculairement au talus et dans le
prolongement du sondage 2, ces deux sondages devant constituer un transect permettant
d’évaluer le potentiel archéologique de l’enceinte. Le sondage 3 est celui qui a livré la plus
grande concentration de structures et le plus de mobilier archéologique, bien que celui-ci reste
relativement discret. Lors de son implantation, les objectifs assignés pour ce sondage étaient
de se constituer une idée de l’occupation présente dans l’enceinte, partie du site encore
totalement inexplorée, seule la motte ayant attirée l’attention, et de collecter un maximum
d’éléments datant. Il convient de souligner que, dans ce sondage, la stratigraphie est très peu
importante, le sol géologique (US 3007, socle siltitique) et le sommet des structures excavées
affleurent à une trentaine de centimètres sous l’humus. Seule la partie nord-est du sondage,
marquée par la présence du talus de l’enceinte, présente une élévation plus importante
(environ 1,50 m).
Ces structures sont toutes des structures excavées ; on peut compter 10 trous de
poteau/trous de piquet, une empreinte de sablière et un silo (doc. 20). Les trous de
poteau/piquet 3008 (comblement 3009), 3012 (comblement 3013), 3018 (comblement 3019),
3028 (comblement 3029) et 3030 (comblement 3031) forment un alignement nord-est/sudouest, associé à l’empreinte de sablière basse 3016 (comblement 3017). Cet ensemble pourrait
correspondre à la structure porteuse en bois de la paroi d’un édifice qui aurait été adossé au
talus. La forme de plusieurs de ces trous de poteaux/piquets montrent clairement l’empreinte
du poteau/piquet, à laquelle s’adjoint la forme d’une fosse de récupération (US 3005, 3010,
3018, 3028 et 3030) (doc. 21 à 25).
Les trous de poteau/piquet 3055 (comblement 3006), 3010 (comblement 3011), 3020
(comblement 3021) et 3026 (comblement 3027) semblent suivre la même orientation que
l’ensemble précédent sans qu’il soit toutefois possible d’émettre une quelconque hypothèse
d’interprétation.
L’analyse des mesures de ces diverses structures en creux montre qu’elles ont des
dimensions assez disparates, à partir desquelles il n’est pas possible d’émettre d’hypothèse
structurelle ou fonctionnelle :
N° d’US
Longueur (cm)
Largeur (cm)
Profondeur (cm)
3005
33
23
51
35
3008
3010
3012
3014
3016
3018
3020
3022
3025
3028
3030
61
73
52
56
235
24
38
120
50
60
38
39
55
35
41
60
24
26
120
60
52
37
22
43
30
22
44
20
20
80
35
64
45
L’ensemble de ces structures, y compris le silo 3022 (comblement 3023), mesurant
environ 120 cm de diamètre pour 80 cm de profondeur, contenait un comblement de terre
marron homogène sans mobilier archéologique. Ces comblements s’identifiaient bien par
rapport à la couche supérieure (3002) car, bien que de même couleur et de même texture, ils
comportaient des traces de charbons (probablement d’origine végétale). Ce constat nous invite
à émettre l’hypothèse que les bâtiments ont été entièrement démontés et les structures de
stockage entièrement vidées avant l’abandon provisoire du site, au plus tard dans le troisième
quart du IXe siècle, si l’on en croit les datations par radiocarbone (cf. infra).
36
Doc. 20. Plan de masse du sondage 3 (DAO : V. Leman).
37
Doc. 21. Photographie de l’US 3005 (cliché : V. Leman).
Doc. 22. Photographie de l’US 3010 (cliché : V. Leman).
38
Doc. 23. Photographie de l’US 3018 (cliché : V. Leman ; temps pluvieux).
Doc. 24. Photographie de l’US 3028 (cliché : V. Leman ; temps pluvieux).
39
Doc. 25. Photographie de l’US 3030 (cliché : V. Leman ; temps pluvieux).
Au nord du sondage, les structures en creux disparaissent. Les opérations ont permis
de mettre en évidence une succession de remblais constituant le talus de l’enceinte (doc. 26).
Sous les couches 3003 et 3004, qui constituaient la partie supérieure du talus, offrant un
pendage est-ouest, vers l’intérieur de l’enceinte), on découvre ainsi deux couches de terre
posées, à cet endroit, à l’horizontale et qui devaient constituer les premiers apports de terre
constitutifs du talus. L’US 3024 est une couche de terre limoneuse ocre-jaune, vide de tout
mobilier archéologique, qui rapport fortement l’US 2004 (talus de la contre-escarpe). Lui
succède l’US 3025 (couche de terre marron homogène), qui repose sur le sol géologique (US
3007). Dans l’US 3004, ont été retrouvés des blocs de pierre parementés, assez similaires à
ceux constituant l’US 2007 (cf. supra). Tout comme pour l’US 2007, ces blocs devaient
constituer une maçonnerie de confortement au sommet du talus de l’enceinte.
40
Doc. 26. Relevé partiel de la stratigraphie située dans l’angle nord du sondage 3 ; on distingue bien
les radiers de terre constituant l’élévation du talus de l’enceinte (DAO : V. Leman).
Doc. 27. Photographie de l’état final du secteur 3, moitié ouest du sondage (cliché : V. Leman).
41
Le sondage 3 est le secteur qui a livré le plus de mobilier archéologique. Un important
lot céramique a été retrouvé dans l’US 3004 (Annexe 4) et a permis d’identifier un récipient
de stockage archéologiquement complet, présentant une décoration très ostentatoire
(pastillage, engobe et glaçure). Ce lot ne semble pas correspondre à une production locale,
révélant ainsi le statut aristocratique des lieux. Ce statut est d’ailleurs également illustré par la
présence d’un fragment métallique non identifié retrouvé dans la même US et un demi fer à
cheval découvert en 3001 (doc. 28 et 29).
L’US 3003 a également livré un lot de petits fragments de schistes ardoisiers
(doc. 30). Ceci suffit-il pour en déduire que les édifices de l’enceinte étaient couverts
d’ardoise ? En tout cas, des carrières de schistes ardoisiers sont localisés sur les crêtes
dominants la vallée du Blavet, côté Côtes-d’Armor, notamment à Mûr-de-Bretagne, SaintGelven, Laniscat et Gouarec17, à moins de 15 km de Motten Morvan.
Doc. 28. Fragment métallique découvert dans l’US 3003 (cliché : V. Leman).
17
DADET, Notice… op. cit., p. 53.
42
Doc. 29. Fragment de fer à cheval découvert dans l’US 3001 (cliché : V. Leman).
Doc. 30. Fragments de schiste ardoisier retrouvés dans l’US 3003 (cliché : V. Leman).
43
Enfin, un échantillon de charbon prélevé dans l’US 3004 a permis de procéder à une
datation par radiocarbone qui donne une fourchette comprise entre 765 et 895 après J.C., et
plus probablement entre 788 et 872 (Annexe 3). Cette datation est corroborée par les
comparaisons typologiques du récipient retrouvé également en 3004 (Annexe 4).
À l’issue de la campagne 2020, l’ensemble des sondages a été rebouché
manuellement. Les stations topographiques ont été pérennisées en vue d’une éventuelle
opération topographique ou archéologique ultérieure.
44
Conclusions générales et perspectives
Bilan
À l’issue de cette première campagne de fouilles archéologiques programmée sur le
site fortifié du Corboulo, il apparaît nécessaire de reconsidérer les datations et les
interprétations habituellement retenues.
Les données issues de la fouille montrent que le site était originellement une enceinte
défendue par un fossé et deux talus, dont l’un au moins était probablement maçonné.
L’ensemble a visiblement été érigé entre la fin du VIIIe et le début du IXe siècle. Le rare
mobilier archéologique découvert dans le secteur 3 laisse supposer une occupation
aristocratique d’assez haut niveau.
Motten Morvan semble avoir ensuite été restructuré vers l’An Mil, avec l’érection
d’une motte. Il demeure toutefois difficile, à ce stade des recherches, de comprendre les
raisons de la réutilisation du site et de préciser l’impact de la réoccupation sur les vestiges
carolingiens. La réoccupation des Xe-XIe siècles semble avoir été très ténue, en dehors de
l’installation de la motte, qui change profondément le faciès de la fortification.
Le site du Corboulo apparaît ainsi bien plus complexe qu’il n’était attendu de prime
abord et, en tout état de cause, l’archéologie révèle une histoire très différente de celle
véhiculée par les traditions orales, par les érudits et même par les chercheurs plus récents.
Malgré ces avancées, nous sommes actuellement loin d’avoir compris le fonctionnement du
site, et en particulier l’organisation des circulations, au cours des 2 phases identifiées à ce
jour.
Perspectives
Compte-tenu de l’intérêt scientifique du site, révélé par cette première campagne
archéologique, il nous semble opportun de poursuivre les recherches de terrain. Nous
envisageons d’ores et déjà de procéder à un nouveau relevé topographique du site, afin de
corriger les erreurs et lacunes du relevé de 2009. Cette opération pourrait être réalisée dans le
courant de l’hiver 2020-2021 et entièrement prise en charge par les bénévoles de l’association
Timilin.
45
Nous souhaiterions également poursuivre les opérations de fouille en proposant une
nouvelle campagne d’une durée de 4 semaines, qui pourrait avoir lieu en juillet 2021.
L’objectif serait d’ouvrir une aire de fouille extensive sur environ la moitié nord de la
superficie de l’enceinte (doc. 31). Cette opération devrait être assortie de recherches dans les
sources écrites afin de mettre en évidence les raisons éventuelles de l’implantation d’un site
carolingien au Corboulo. Même si M. Cayot-Délandre affirme que le nom Motten Morvan
donné au site vient du patronyme d’anciens propriétaires, il demeure malgré tout tentant de
faire le lien avec le fameux roi Morvan, d’autant plus que les datations par radiocarbone vont
tout à fait dans ce sens.
Sur le long terme, enfin, il conviendrait d’envisager également d’autres investigations
au niveau de la motte des Xe-XIe siècles, pour bien comprendre la réoccupation du site vers
l’An Mil.
Doc. 31. Proposition d’implantation d’une aire de fouille pour la campagne 2021 (relevé
topographique : Lucie Jeanneret, 2009 ; DAO : V. Leman).
46
Annexes
Annexe 1 : Catalogue des unités stratigraphiques et du mobilier
Annexe 2 : Inventaire photographique du mobilier lapidaire de l’US 1002
Annexe 3 : Étude du mobilier céramique (Clément Le Guédard)
Annexe 4 : Rapport des datations 14C (Beta Analytic Inc.)
47
Annexe 1 : Catalogue des Unités
Stratigraphiques et du mobilier
48
49
50
Annexe 2 : Inventaire photographique du
mobilier lapidaire de l’US 1002
51
52
53
54
55
56
57
58
59
60
61
62
63
Annexe 3 : Étude du mobilier céramique
(Clément Le Guédard)18
Le site du Corboulo a livré un mobilier céramique très peu abondant, avec seulement deux
individus pour 64 tessons. Les formes et groupes techniques identifiés au cours de l’étude font
référence au répertoire en ligne du réseau Icéramm19, mis à jour à l’occasion du PCR sur la
céramique du 11e au 16e siècle en Bretagne et Pays de la Loire (Henigfeld 2017).
Le premier individu correspond à un récipient en grande partie remonté et restituable
(Planche 1a), dont les fragments sont majoritairement issus de l’US 3004 (54 restes), avec quelques
autres provenant des US 3001 (7 restes) et 3002 (1 tesson). Sa forme générale s’apparente aux pots 21d ou aux cruches 5-2, bien que la lèvre apparaisse plus arrondie et courte que les exemplaires connus,
en association avec des parois épaisses.
De groupe technique indéterminé, sa pâte blanche à beige et grise à cœur est grossière et
comporte de très fréquentes inclusions de quartz ou feldspath de petite taille et dont certaines
affleurent en surface (Planche 1b). Le vase est muni de cordons digités fixés sous la lèvre jusque la
zone au-dessus de l’extremum de panse. Au niveau des deux anses opposées, ceux-ci sont verticaux,
mais à l’approche de la zone intermédiaire, on note la présence de cordons obliques. Cette partie
pourrait être occupée par un bec tubulaire, peut-être tangent à la lèvre, ou d’un bec verseur ponté, bien
qu’aucun fragment ne permette de l’attester.
La céramique reçoit un décor d’engobe brun partiel plus ou moins foncé et effacé par endroits,
en particulier sur la moitié inférieure du récipient, ce qui rend sa lecture difficile et où il n’est donc que
partiellement restitué. En partie haute à proximité des anses, il est toutefois plus clairement organisé
en petites virgules (Planche 1c). Quelques coulures de glaçure verte le long de la paroi externe
complètent ce décor.
En Bretagne, les cruches 5-2 sont représentées au cours de la première phase des ateliers de
Chartres-de-Bretagne à la fin du 11e siècle et au 12e siècle (Beuchet et al. 1998 : 100). Les seuls
exemplaires connus de pot 2-1d y relèvent d’une phase plus récente (fin 13e – milieu 14e siècle), mais
le type de lèvre carrée associé au type 2-1 est connu aux périodes antérieures (cf. infra).
Le décor de l'individu découvert au Corboulo permet toutefois de proposer une datation
nettement antérieure. Un tel procédé évoque en effet le répertoire connu dans le Centre-Ouest de la
France aux 8e-9e siècles comme c’est le cas à Tours, Fondettes (Husi 2013b ; Jaffrot 2013), ou encore
au 10e siècle voire au début du siècle suivant à Châtellerault et Poitiers (Véquaud 2013 ; Husi 2013a :
219). Cette céramique pourrait d’ailleurs être d’origine extrarégionale.
Un intervalle couvrant les 8e-9e siècles correspond par ailleurs parfaitement à l’analyse
radiocarbone d’un échantillon de l’US 3004, où ont été retrouvés la grande majorité des fragments.
18
Doctorant en archéologie. Université de Nantes, Laboratoire de Recherches ARchéologie et Architectures UMR 6566-CreAAH.
19
Adresse URL : iceramm.univ-tours.fr
64
Le second récipient, issu de l’US 3002, est représenté par un fragment de lèvre du type 2-1,
dont la surface extérieure est marquée de traces de chauffe liées à son utilisation (Planche 1d). Son
groupe technique (Van 17c), correspond à une pâte grossière de couleur brune à grise, très semblable
aux productions plus tardives attribuables au secteur de Pabu, près de Guingamp (Côtes-d’Armor). La
confrontation de céramiques de la fin du Moyen Âge et du début de l’époque moderne avec des
échantillons de la fin d’époque contemporaine avait permis cette attribution (Le Guédard 2019), qui
semble corroborée par les premières données concernant sa diffusion. Si ce secteur de production n’est
mentionné dans les sources écrites qu’à partir du 15e siècle, une datation antérieure est très probable,
comme dans le cas pour d’autres ateliers bretons du bas Moyen Âge.
La lèvre du pot découvert au Corboulo paraît proche d’éléments mis au jour au château de
Guingamp, en lien avec l’enceinte construite au début du 11e siècle et vraisemblablement restructurée
entre le début et le milieu du siècle suivant (Beuchet 2014 : 85-87). La confrontation directe du
mobilier des deux sites pourrait permettre de vérifier s’ils partagent une même tradition technique
pouvant être rapprochée des ateliers plus tardifs du secteur de Guingamp. Leur diffusion jusque dans
le nord de l’actuel Morbihan serait cohérente.
Le type 2-1 constitue une forme très classique aux 11e-12e siècles dans la région. A Saint-Jeanla-Poterie (Morbihan), la datation par comparaison avec d’autres ateliers permet de proposer un
intervalle comprenant le 11e siècle et le début du siècle suivant. A Chartres-de-Bretagne (Ille-etVilaine), ils semblent produits entre la fin du 11e siècle et le 12e siècle, avec l’appui d’une datation
archéomagnétique couvrant le début de cet intervalle (Beuchet et al. 1998). Une datation comparable
est proposée en Pays de la Loire par Isabelle Moréra-Vinçotte (2012).
Un meilleur échantillonnage offrant une plus grande variété de profils est toutefois
indispensable afin de mieux appréhender la datation de cet individu, qui semble lié à la phase
d’occupation de la motte.
BIBLIOGRAPHIE
Beuchet et al. 1998 : BEUCHET (L.), DUFOURNIER (D.), FICHET DE CLAIRFONTAINE (F.) —
« Les ateliers de potiers médiévaux de Fontenay, à Chartres-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine)
du XIe au XIVe siècle ». Archéologie Médiévale, tome 28, 1998, p. 71-120.
Beuchet 2014 : BEUCHET (L.) — « De la motte du comte à la forteresse ducale : le château de
Guingamp (Côtes-d’Armor) ». Archéologie Médiévale, tome 44, 2014, p. 71-123.
Henigfeld 2017 : HENIGFELD (Y.) dir. — PCR : La céramique médiévale dans les Pays de la
Loire et en Bretagne du XIe au XVIe siècle, projet collectif de recherche (2012-2016).
Rapport final du programme pluriannuel. Rapport de PCR. 3 vol. Nantes : SRA Pays de
la Loire / Université de Nantes, 2017. A paraître.
Husi 2013a : HUSI (P.) dir. — La céramique du haut Moyen Âge dans le Centre-Ouest de la
France : de la chrono-typologie aux aires culturelles. Tours : FERACF, coll. Supplément
à la Revue Archéologique du Centre de la France (n° 49), 2013, 284 p. et un DVD.
Husi 2013b : HUSI (P.) — « Tours : chrono-typologie de la céramique et ouverture
économique », in : Husi 2013a, p. 25-39.
65
Jaffrot 2013 : JAFFROT (E.) — « Fondettes : chrono-typologie de la céramique du site de la
Vermicellerie au nord-ouest de Tours », in : Husi 2013a, p. 25-39.
Le Guédard 2019 : LE GUEDARD (C.) — « Le mobilier céramique », in : PERENNEC (R.) dir.
— La Roche-Maurice (29). Château de Roc’h Morvan : enceinte basse. Rapport de
fouille programmée 2018. Rapport final d’opération de fouille programmée annuelle. Le
Faou - Quimper / Rennes : Centre départemental de l’archéologie / SRA Bretagne, 2019,
p. 90-178.
Moréra-Vinçotte 2012 : MORERA-VINÇOTTE (I.) — « Premières synthèses sur les
productions céramiques de sites de consommation en milieu rural en Pays de la Loire du
Ve au XVe siècle », in : VALAIS (A.) dir. — L’habitat rural au Moyen Âge dans le NordOuest de la France. Rennes : Presses Universitaires de Rennes, coll. Archéologie &
Culture, 2012, vol. 1, p. 177-224.
Véquaud 2013 : VEQUAUD (B.) — « Le Haut-Poitou : encore la Loire ? », in : Husi 2013a, p.
137-163.
66
67
Planche 1 : Céramiques découvertes au Corboulo, échelle 1/4.
68
Annexe 4 : Rapport de datations par
radiocarbone (Beta Analytic Inc.)
69
23 juillet 2020
Dr. Victorien Leman
Victorien Leman historien genealogiste
7 rue du quai
ROHAN, 56580
France
RE : Résultats de datation au radiocarbone
Cher/Chère collègue
Veuillez trouver en pièce jointe les résultats de datation au radiocarbone pour les deux échantillons récemment
envoyés. Le rapport indique l’âge radiocarbone conventionnel (BP), la méthode utilisée, le type de matériau et les
prétraitements appliqués, tout commentaire spécifique à l’échantillon et, le cas échéant, la fourchette de calibration à deux
sigmas. Les âges radiocarbone conventionnels ont été corrigés pour compenser tous les effets du fractionnement isotopique
(naturels et induits par le laboratoire).
Tous les résultats (à l'exclusion de certains types de matériaux inappropriés) qui entrent dans la fourchette de données
de calibration disponibles sont calibrés en années calendaires (cal BC / AD) et en années radiocarbone calibrées (cal BP).
La calibration a été calculée en utilisant l'une des bases de données associées au programme INTCAL 2013 (cité dans les
références en bas de page avec le graphique de calibration fourni pour chaque échantillon.) Plusieurs fourchettes de
probabilité peuvent apparaître dans certains cas, en raison de variations dans la teneur en C14 de l’atmosphère à certaines
périodes. Pour comprendre ce phénomène, nous vous conseillons de regarder attentivement la courbe de calibration fournie
et l’endroit où les limites sigma BP croisent la courbe de calibration.
Les âges radiocarbone conventionnels et les sigmas sont arrondis à la décennie la plus proche selon les conventions de
la Conférence internationale sur le radiocarbone de 1977. Lorsque les statistiques de comptage produisent des sigmas
inférieurs à +/- 30 ans, une valeur conservative de +/- 30 BP est citée pour le résultat.
Tous les travaux sur ces échantillons ont été réalisés sous surveillance dans notre laboratoire de Miami et ont subi un
contrôle qualité selon les protocoles d’accréditation PJLA # 59423 de la norme ISO / IEC 17025:2005. Tous les échantillons
ont été analysés dans les mêmes lignes par des techniciens professionnels qualifiés à l’aide de réactifs et de paramètres
de comptage identiques dans nos accélérateurs de particules. Un rapport d'assurance qualité est fourni pour chaque
résultat.
Nous vous remercions pour le prépaiement des analyses. N’hésitez pas à nous contacter pour toute éventuelle question
ou tout complément d’informations concernant vos résultats.
Cordialement,
Ronald E. Hatfield President
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RAPPORT D'ANALYSE DE DATATION AU RADIOCARBONE
Victorien Leman
Date du rapport : 23 juillet 2020
Victorien Leman historien genealogiste
Matériau reçu le : 13 juillet 2020
Age radiocarbone conventionnel (BP) ou
Pourcentage de carbone moderne (pMC) & Isotopes stables
Informations et données
échantillon
Code échantillon
Résultats calendaires calibrés : 95,4 % de probabilité
Méthode de densité de probabilité élevée (HPD)
Beta - 563060
US 1007
(81.1%)
(14.3%)
1060 +/- 30 BP
IRMS δ13C: -23.7 o/oo
943 - 1024 cal AD(1007 - 926 cal BP)
897 - 925 cal AD(1053 - 1025 cal BP)
Matériau envoyé par le client :
Prétraitement :
Matériau analysé :
Service d'analyse :
% de carbone moderne :
Charcoal
(matériau carbonisé) acide/alcali/acide
Matériau carbonisé
Livraison AMS-STANDARD
87.64 +/- 0.33 pMC
Fraction de carbone moderne : 0.8764 +/- 0.0033
D14C: -123.62 +/- 3.27 o/oo
∆14C: -131.01 +/- 3.27 o/oo(1950:2020)
Age radiocarbone mesuré : (sans correction d13C): 1040 +/- 30 BP
Calibration : BetaCal3.21: HPD method: INTCAL13
Les résultats sont certifiés ISO / IEC-17025: 2005. Nous n'avons eu recours à aucune sous -traitance et aucun travail étudiant. Toutes les analyses ont été réalisées par
Beta dans ses 4 spectromètres de masse par accélérateur NEC et 4 spectromètres de masse de rapport isotopique (IRMS) Thermo. L’ « âge radiocarbone conventionnel »
a été calculé à l'aide de la demi-vie de Libby (5568 ans) ; il est corrigé pour le fractionnement isotopique total et est utilisé pour la calibration, le cas échéant. L'âge est
arrondi à la décennie la plus proche et est reporté en ann ées radiocarbone « avant le présent » (BP), où le « présent » = 1950 AD. Les résultats supérieurs à la référence
moderne sont reportés comme pourcentage de carbone moderne (pMC). La norme de référence moderne correspond à 95% de la signature C14 du NIST SRM-4990C (acide
oxalique). Les erreurs citées correspondent à des statistiques de comptage à 1 sigma. Les sigmas calculés inférieurs à 30 BP sur l'âge radiocarbone conventionnel sont
arrondis de façon conservative à 30. Les valeurs d13C correspondent au matériau en lui-même (et non à la valeur d13C de l'AMS). Les valeurs d13C et d15N sont
relatives à VPDB-1. Les références pour les calibrations sont citées en bas des pages contenant les graphiques de calibration.
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RAPPORT D'ANALYSE DE DATATION AU RADIOCARBONE
Victorien Leman
Date du rapport : 23 juillet 2020
Victorien Leman historien genealogiste
Matériau reçu le : 13 juillet 2020
Age radiocarbone conventionnel (BP) ou
Pourcentage de carbone moderne (pMC) & Isotopes stables
Informations et données
échantillon
Code échantillon
Résultats calendaires calibrés : 95,4 % de probabilité
Méthode de densité de probabilité élevée (HPD)
Beta - 563061
US 3004
(87.9%)
( 6.1%)
( 1.5%)
1200 +/- 30 BP
IRMS δ13C: -25.6 o/oo
765 - 895 cal AD(1185 - 1055 cal BP)
714 - 744 cal AD(1236 - 1206 cal BP)
928 - 940 cal AD(1022 - 1010 cal BP)
Matériau envoyé par le client :
Prétraitement :
Matériau analysé :
Service d'analyse :
% de carbone moderne :
Charcoal
(matériau carbonisé) acide/alcali/acide
Matériau carbonisé
Livraison AMS-STANDARD
86.12 +/- 0.32 pMC
Fraction de carbone moderne : 0.8612 +/- 0.0032
D14C: -138.76 +/- 3.22 o/oo
∆14C: -146.02 +/- 3.22 o/oo(1950:2020)
Age radiocarbone mesuré : (sans correction d13C): 1210 +/- 30 BP
Calibration : BetaCal3.21: HPD method: INTCAL13
Les résultats sont certifiés ISO / IEC-17025: 2005. Nous n'avons eu recours à aucune sous -traitance et aucun travail étudiant. Toutes les analyses ont été réalisées par
Beta dans ses 4 spectromètres de masse par accélérateur NEC et 4 spectromètres de masse de rapport isotopique (IRMS) Thermo. L’ « âge radiocarbone conventionnel »
a été calculé à l'aide de la demi-vie de Libby (5568 ans) ; il est corrigé pour le fractionnement isotopique total et est utilisé pour la calibration, le cas échéant. L'âge est
arrondi à la décennie la plus proche et est reporté en ann ées radiocarbone « avant le présent » (BP), où le « présent » = 1950 AD. Les résultats supérieurs à la référence
moderne sont reportés comme pourcentage de carbone moderne (pMC). La norme de référence moderne correspond à 95% de la signature C14 du NIST SRM-4990C (acide
oxalique). Les erreurs citées correspondent à des statistiques de comptage à 1 sigma. Les sigmas calculés inférieurs à 30 BP sur l'âge radiocarbone conventionnel sont
arrondis de façon conservative à 30. Les valeurs d13C correspondent au matériau en lui-même (et non à la valeur d13C de l'AMS). Les valeurs d13C et d15N sont
relatives à VPDB-1. Les références pour les calibrations sont citées en bas des pages contenant les graphiques de calibration.
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BetaCal 3.21
Âge radiocarbone calibré en années calendaires
(Fourchettes de probabilité les plus élevées : INTCAL13)
(Variables: d13C = -23.7 o/oo)
Code laboratoire
Beta-563060
Âge radiocarbone conventionnel
1060 ± 30 BP
95.4% probabilité
(81.1%)
(14.3%)
943 - 1024 cal apr. J.-C.
897 - 925 cal apr. J.-C.
(1007 - 926 cal BP)
(1053 - 1025 cal BP)
68.2% probabilité
(68.2%)
970 - 1019 cal apr. J.-C.
(980 - 931 cal BP)
US 1007
1060 ± 30 BP
Charred material
1250
Détermination radiocarbone (BP)
1200
1150
1100
1050
1000
950
900
850
800
750
825
850
875
900
925
950
975
1000
1025
1050
1075
1100
Date calibrée (cal apr. J.-C.)
Base de données utilisée
INTCAL13
Références
Références à la méthode de probabilité
Bronk Ramsey, C. (2009). Bayesian analysis of radiocarbon dates. Radiocarbon, 51(1), 337-360.
Références à la base de données INTCAL13
Reimer, et.al., 2013, Radiocarbon55(4).
Beta Analytic Radiocarbon Dating Laboratory
4985 S.W. 74th Court, Miami, Florida 33155 • Tel: (305)667-5167 • Fax: (305)663-0964 • Email: beta@radiocarbon.com
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BetaCal 3.21
Âge radiocarbone calibré en années calendaires
(Fourchettes de probabilité les plus élevées : INTCAL13)
(Variables: d13C = -25.6 o/oo)
Code laboratoire
Beta-563061
Âge radiocarbone conventionnel
1200 ± 30 BP
95.4% probabilité
(87.9%)
(6.1%)
(1.5%)
765 - 895 cal apr. J.-C.
714 - 744 cal apr. J.-C.
928 - 940 cal apr. J.-C.
(1185 - 1055 cal BP)
(1236 - 1206 cal BP)
(1022 - 1010 cal BP)
68.2% probabilité
(64.8%)
(3.4%)
788 - 872 cal apr. J.-C.
774 - 779 cal apr. J.-C.
(1162 - 1078 cal BP)
(1176 - 1171 cal BP)
US 3004
1200 ± 30 BP
Charred material
1650
Détermination radiocarbone (BP)
1500
1350
1200
1050
900
750
600
600
650
700
750
800
850
900
950
1000
1050
1100
Date calibrée (cal apr. J.-C.)
Base de données utilisée
INTCAL13
Références
Références à la méthode de probabilité
Bronk Ramsey, C. (2009). Bayesian analysis of radiocarbon dates. Radiocarbon, 51(1), 337-360.
Références à la base de données INTCAL13
Reimer, et.al., 2013, Radiocarbon55(4).
Beta Analytic Radiocarbon Dating Laboratory
4985 S.W. 74th Court, Miami, Florida 33155 • Tel: (305)667-5167 • Fax: (305)663-0964 • Email: beta@radiocarbon.com
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Quality Assurance Report
This report provides the results of reference materials used to validate radiocarbon analyses prior to reporting. Known-value
reference materials were analyzed quasi-simultaneously with the unknowns. Results are reported as expected values vs
measured values. Reported values are calculated relative to NIST SRM -4990B and corrected for isotopic fractionation. Results
are reported using the direct analytical measure percent modern carbon (pMC) with one relative standard deviation. Agreement
between expected and measured values is taken as being within 2 sigma agreement (error x 2) to account for total laboratory
error.
Report Date:
Submitter:
August 03, 2020
Dr. Victorien Leman
QA MEASUREMENTS
Reference 1
Expected Value:
0.45 +/- 0.04 pMC
Measured Value:
0.45 +/- 0.04 pMC
Agreement:
Accepted
Reference 2
Expected Value:
129.41 +/- 0.06 pMC
Measured Value:
129.43 +/- 0.37 pMC
Agreement:
Accepted
Reference 3
Expected Value:
96.69 +/- 0.50 pMC
Measured Value:
97.52 +/- 0.30 pMC
Agreement:
COMMENT:
Validation:
Accepted
All measurements passed acceptance tests.
Date:
August 03, 2020