École du dimanche
École du dimanche
L’École du dimanche ou parfois École biblique aujourd'hui (Sunday
school en anglais) est une institution typiquement protestante, car
mettant l'accent sur la lecture personnelle de la Bible (sola et tota
scriptura), et d'origine anglo-saxonne. Elle est cependant distincte du
catéchisme de l'église. Ce dernier était la responsabilité des pasteurs
pour les adolescents. Ce n'était pas non plus un culte pour enfants.
Lorsque les premières Écoles du dimanche ont été fondées, les leçons
se donnaient en marge du culte. À cette époque, les enfants s'y
rendaient avec leurs parents, et les moniteurs/trices interrogeaient les
Temple de Lunray (Normandie) où la première
enfants sur ce qu'ils avaient compris au culte. Les écoles du dimanche
école du dimanche française a été ouverte par le
sont des associations à la fois distinctes de l'Église locale par ses statuts
pasteur Laurent Cadoret le 7 août 1814
propres, tout en étant liées à elles par ses acteurs. Au XIXe siècle, le
pasteur en est souvent le directeur. Si administrativement c'est en particulier en raison de ses diplômes universitaires,
professionnellement, c'est avant tout parce que dans la tradition protestante, l'enseignement est la fonction principale
de ce métier. Ce sont les membres de l'Église qui instruisent les jeunes enfants en commençant par l'alphabétisation
des jeunes non scolarisés[1]. La place des femmes enseignantes, a toujours été très importante dans ce mouvement. Il
a été en France l'occasion de la création de la Société d'Encouragement pour l'Instruction Primaire parmi les
Protestants de France qui a développé l'enseignement primaire avant les lois Ferry [2] (1881-1882).
Même si des Écoles du dimanche laïques ont été créées, avec comme porte-parole en France Nicolas de Condorcet
(1792), offrant une éducation secondaire le dimanche aux employés (1833), ou comprises comme une école
industrielle dans la loi Falloux [3] (1850), ou pour les Écoles socialistes l'anglais Tom Anderson (1894), l'initiative du
mouvement revient à des pédagogues protestants. Le terme École du dimanche tel qu'il est employé ici, désigne un
dispositif initialement d'éducation populaire propre au protestantisme à l'époque des Réveils [4] et des initiatives
philanthropiques.
Ne s'agissant pas d'un catéchisme d'Église, cela permit au mouvement de se développer largement dans l'ensemble
du protestantisme et à l'international. Le contenu des réunions se compose essentiellement d'étude de récits bibliques
et de chants, la musique ayant toujours eu une place importante dans le culte protestant. L'École du dimanche ne
prépare à aucun « sacrement » de l'Église. Cependant, sa fonction a été très tôt discutée : école ou culte, école et
culte, fonction missionnaire… ?
Si au XXIe siècle, en France, il s'agit d'une réunion consacrée plus particulièrement aux enfants des paroissiens
réunis pendant le culte, en Amérique du Nord, où le mouvement s'est beaucoup développé, les classes rassemblent
aussi des adultes, en marge du culte et non simultanément. En France, aujourd'hui les enfants se répartissent en
général en plusieurs groupes pour suivre un cours adapté à leur âge et un enseignement biblique [5] leur est donné.
Les moniteurs et les monitrices sont généralement des membres bénévoles des églises, souvent d'anciens élèves de
l'école. Ce dispositif éducatif reste toujours très présent dans la plupart des Églises protestantes se réclamant de la
tradition « évangélique ».
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École du dimanche
Historique
Les précurseurs du mouvement
L'enseignement du catéchisme était déjà apparu au XVIe siècle avec Charles Borromée à Milan au sein de l'Église
catholique, et quelques écoles du dimanche surgissent au XVIIe siècle avec Joseph Alleine et Hanna Ball
(1733-1792), méthodiste du Haut-Wycomb, en Angleterre. D'autres précurseurs seraient à signaler aussi dans le
judaïsme pour ce qui relève de la tradition judéochrétienne.
Le mouvement anglais à partir de 1780
L'initiative de Robert Raikes en 1780 à Gloucester
Mais c'est à la fin du XVIIIe siècle que va naître le mouvement des
écoles du dimanche, avec Robert Raikes [6] (1736-1811), témoin du
développement industriel et de la déstabilisation familiale engendrée
par l'exode rural.
À ses débuts, le mouvement relève de l'éducation populaire.
Constatantla misère [7] des jeunes dans les rues de sa ville (Gloucester),
ce journaliste imprimeur met sur pieds des rencontres dont le but
principal est de leur donner une instruction de base. Ces jeunes étaient
des ouvriers de moins de 12 ans, travaillant à l'usine six jours sur sept.
Le dimanche étant leur seul jour libre, l'école fut ouverte ce jour-là.
Raikes finança et fit connaître ces écoles grâce à son journal le
Gloucester Journal [8].
La structuration du mouvement anglais (début XIXe siè cle)
Le pasteur anglican Thomas Stock (1750-1803), également de
Robert Raikes (1736-1811) statue à Londres
Gloucester, travaillera avec lui et se chargera tout particulièrement de
trouver des enseignants. William Fox (1736-1826), marchand de drap, membre d'une Église baptiste, est à l'initiative
de la création de la première Société des Écoles du dimanche (London Sunday School Society) fondée le 7 septembre
1785. La Sunday School Union (SSU) est fondée le 13 juillet 1803. La société avait diffusé en avril 1810 : 300 000
syllabaires, 63 500 Nouveaux Testaments et 8 000 Bibles.
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École du dimanche
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De la littérature est produite, des bibliothèques créées et même une «
école biblique » pour former les moniteurs et les monitrices. Le
mouvement se développe à la même époque où les sociétés des traités,
de colportage, des missions mobilisent de nombreux acteurs. Des
Sociétés dénominationnelles sont créées plus tard, avec celle de
l'Église méthodiste qui a été particulièrement active dans ce domaine.
La branche de l’école du dimanche qui pris un caractère plus
spécifiquement religieux naquit après le 25 juillet 1785, jour de la
première fête célébrée en son honneur, en l'église de Painswick.
Celle-ci avait réunie près de 400 enfants venus passer un examen
public, chanter des cantiques, et écouter la prédication du Dr Gasses.
Les enfants de familles protestantes étant davantage scolarisés en
semaine, l'apprentissage de la lecture, dans ce cadre là, se justifiait
moins. Ces enfants pouvaient au moins aller à la Charity School en
semaine, ce qui n'était pas le cas des jeunes ouvriers pour qui Raikes
ouvrit la première École du dimanche.
Robert Raikes le jeune (1736-1811)
Premiers bilans
La première École du dimanche débute en été 1780 à Gloucester en Angleterre. Très vite des effets positifs sont
constatés. Le taux de criminalité diminue en particiler de façon sensible. Auguste Schaffner en témoigne ainsi en
1893 :
« Actuellement, grâce à l'influence moralisatrice de cette œuvre, la statistique criminelle compte 28 % de
prisonniers et 45 % de prisonnières de moins qu'il y a 10 ans : et si je relevais les chiffres concernant les
jeunes détenus au-dessous de 16 ans et plus, la proportion serait plus forte encore. C'est ainsi que sur les 113
prisons principales de l'Angleterre, 57 sont fermées pour manque de prisonniers. »[9].
Les années suivantes, le nombre d’Écoles du dimanche augmente
considérablement en Angleterre et dans beaucoup d'autres pays. En
1788, à peine cinq ans après les débuts de l’expansion du mouvement,
le méthodiste John Wesley (1703-1791) tint ces propos : « Nurseries de
chrétiens !... la plus haute forme de charité depuis Guillaume le
Conquérant. »[10].
Cette école rassemblait les enfants ne fréquentant pas le culte, pour
leur donner le matin une instruction générale : lecture, écriture, calcul,
et histoire sainte. La lecture se faisait dans la Bible. Les premières
Écoles se tenaient dans la cuisine de "femmes de bonnes mœurs" qui
accueillaient les enfants chez elles et étaient rémunérées pour cela. Le
bénévolat qui a toujours été la règle en France s'est imposé en
Angleterre comme seule mesure appropriée, pour éviter la mort du
mouvement victime de son succès, ne pouvant plus assurer les frais.
L'implication des laïques et des femmes marque fortement le
mouvement anglophone. Robert Raikes conduisait la classe
l'après-midi au temple, où le catéchisme était dispensé.
Le pasteur méthodiste John Wesley (1703 –
1791), par William Hamilton
École du dimanche
L'engagement des femmes dans le mouvement
Bien qu’au début cette initiative fût fort appréciée, elle fut rapidement confrontée à plusieurs obstacles. On leur
reprochait, d’une part, l'importante place du rôle des femmes dans ces écoles et, d’autre part, de ne pas respecter le
jour de repos en faisant travailler des moniteurs ce jour-là.
Le pasteur Henry Paumier (1820-1899), alors secrétaire du Comité de la Société des Écoles du dimanche, rapportait
les propos du pasteur James Inglis qui se fit l'écho de trois griefs à l'encontre du Mouvement naissant en Écosse : la
violation du shabbat et la place prise par les laïques ainsi que les femmes dans cette œuvre : "Quelques-uns [des
pasteurs] allèrent même jusqu’à déclarer du haut de la chaire que l’instruction des enfants par les laïques était une
violation du quatrième commandement [relatif à l’interdiction pour les laïques de travailler le shabbat] ; ils
menacèrent même d’interdire la communion à quiconque oserait se joindre à cette œuvre […] M. Inglis releva enfin,
un autre préjugé auquel le temps et l'expérience ont fait justice, celui de l’instruction par les femmes. En 1820, "on ne
comptait en Écosse, sur 1 700 instructeurs, que 140 femmes, tant on se défiait de leur travail et de leur influence ;
aujourd’hui la proportion était bien changée ; les femmes comptaient pour moitié dans les rangs de cette noble
phalange dévouée à l’instruction religieuse des enfants"
Le mouvement des écoles déguenillées (1844-1870)
Les Ragged schools, accueillent de leur côté les enfants les plus «
désocialisés » (Grigg, p. 229). Initiées par le cordonnier John Pounds
(1766-1839), le mouvement se développe grâce à l’action du pasteur
anglican Thomas Guthrie [12] (1803-1873), du Lord Shaftesbury
(1801-1885) fondateur de l’Union des Écoles déguenillées. Trois types
de Ragged Schools [13] se sont développées : l'une le dimanche, une
autre sous forme de cours du soir en semaine, et enfin la dernière en
journée aux jeunes les plus motivés des cours du soir, sous forme
d'éducation industrielle .
L'œuvre du Docteur Thomas Barnardo (1845-1905 [14]) illustre ces
actions menées à Londres au XIXe siècle. Le pasteur Ruben Saillens
(1855-1942), alors encore étudiant en théologie à Londres témoigne du
caractère périlleux du dispositif mis en place :
« "Le Dr Barnardo m’a donné dernièrement une place de moniteur dans
[11]
John Pounds (
1766-1839)
ses Écoles du Dimanche. Je croyais nos gamins bien mauvais et nos
écoles bien mal organisées [à Lyon], mais ce n’est rien en comparaison
de l’East End Juvenile Mission. Le docteur racontait l’autre jour qu’à ses débuts, les élèves l’avaient jeté par la
fenêtre. Dimanche dernier, il s’en est fallu de peu que les gamins ne nous en fissent autant" ».
Le mouvement cesse lorsque la réforme Forster [15] est mise en place, créant un réseau d'école publiques en 1780.
L'école primaire devient obligatoire et 1880 en Angleterre et au Pays de Galles (en 1872 en Écosse).
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École du dimanche
5
Pour aller plus loin : ouvrages récents sur l'histoire du mouvement anglais
Phillipp Cliff (1886). The rise and development of the Sunday School movement in England 1780-1980
Neutfield, Redhill
[16]
,
Stephen Orchard, John H. Y. Briggs (2007). The Sunday School Movement : Studies in the Growth and Decline of
Sunday Schools [17], Londres, Paternoster
Le mouvement en France à partir de 1814
Les premiè res Écoles du dimanche franç aises (1814-1829)
En France, les écoles du dimanche prirent plus de temps pour se
développer et se structurer et furent plus « ecclesio-centrées » qu'en
Angleterre. Ruben Saillens dit à propos de celles de Lyon où les
moniteurs sont recrutés auprès de l'Union Chrétienne de Jeunes Gens et
de l'Union Chrétienne de Jeunes Filles :
« Aussi, nos écoles du dimanche étaient bien différentes de celles
d’aujourd’hui. Les deux sexes avaient des locaux à part : nous,
jeunes gens, donnions à nos garçons des leçons de lecture,
d’écriture, de calcul, pendant une heure. Nous consacrions les
heures suivantes à une instruction religieuse basée sur le
Nouveau Testament […] les jeunes filles chrétiennes, stimulées
par l’exemple de leurs frères fondèrent à leur tour des écoles
semblables pour les filles. ».
Après une initiative sans suite au moment de la Révolution française,
les premières écoles du dimanche sont créées presque simultanément
Ruben Saillens (1855-1942)
en Normandie et dans la région de Bordeaux au sein des Églises
Réformées. Une lettre [18] de Laurent Cadoret (1770-1861), citée dans le Journal des Écoles du Dimanche,
témoigne de l'antériorité de son initiative en 1814 dans le temple [19] à Luneray en Seine-Maritime. Formé à la
théologie à l'Institut de David Bogue (1750-1825) à Gosport, c'est stimulé par ce dernier et soutenu par la Mission de
Londres [20] qu'il initia, non sans résistances, la première École du dimanche à Luneray. Celle de Paris s'ouvrit en
1822, à l'Oratoire du Louvre[21]. Le pasteur Frédéric Monod [22] (1794-1863) en était le directeur.
Un « Comité pour l'encouragement des écoles du dimanche » est créé par le Baron Auguste de Stael en 1826[23]. En
1827 le Comité publie un Alphabet des Écoles du dimanche [24] (Annexe), pour remédier au faible nombre de
lecteurs chez les protestants d'alors. Le besoin d'éducation primaire conduit les responsables de ce Comité à
encourager la création, en 1829 de la Société pour l'encouragement de l'instruction primaire parmi les protestants de
France.
École du dimanche
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La Société d'encouragement pour l'instruction parmi les protestants de France (1829-1994)
Organe de l’Église Réformée La Société d'Encouragement pour
l'Instruction Primaire parmi les Protestants de France est fondée le 2
mai 1829 par « les plus grands noms de l’Establishment protestant
français » et est reconnue d’utilité publique dans la foulée, le 15 juillet
1829. Elle a pour but : « de seconder les progrès de l’instruction
primaire parmi les Protestants de France », selon l'article premier du
Règlement de la Société.
L'École Normale protestante de Courbevoie, dirigée par le pasteur
Gauthey a été le fleuron de la Société jusqu'à ce que les lois Ferry
viennent sonner le glas de l'enseignement protestant. Une École
Normale d'institutrices se maintint un peu plus longtemps, à
Boissy-Saint-Léger.
Alphabet des Écoles du dimanche publié par le
Comité d'encouragement des Écoles du dimanche
en 1827 (accès complet : Du bonheur de savoir
[25]
lire
, 2014, p.212-130)
Créée en 1935, à l'occasion de l’Assemblée générale du Protestantisme
français, et portée par François de Witt-Guizot (le petit-fils de François Guizot, le deuxième président de la SEIPPF),
L’Association des Amis de l’Enseignement Protestant Secondaire et Primaire (1935-1971), va devenir une « filiale »
de la Société pour l’encouragement de l’instruction primaire parmi les protestants de France pour encourager la
fondation de nouvelles écoles primaires".
Finalement, la Société fut dissoute en 1994. Le pasteur Philippe Bertrand en fut son dernier président (Journal
Officiel no 66 du 19 mars 1994, p. 4231).
La Société des Écoles du dimanche et du jeudi (1852-2003)
La Société des Écoles du Dimanche est créée en mars 1852 sous
l’initiative de Jean-Paul Cook (1828-1886) qui avait déjà publié à
Lausanne un guide pour créer une École du dimanche en 1847 (le
premier guide fut déjà publié en 1817 par le pasteur David Césard
Chabrand). Un manuel de la Société du Canton de Vaud est aussi à
signaler. C'est le pasteur Laurent Montandon [26] (1803-1876) qui en
était le président et le pasteur Henry Paumier [27] (1821-1899) le
secrétariat. Elle devint Société des Écoles du dimanche et du jeudi
après les lois Ferry.
C'est en 1881, que Charles Robert pour la Société d'encouragement
pour l'instruction primaire parmi les protestants de France avec Henry
Paumier pour la Société des Écoles du dimanche, fondaient le
mouvement des Écoles du jeudi [28]. Leur but était de mettre un
dispositif en place pour remédier à l'absence d'enseignement religieux
dans l'École primaire.
Jean-Paul Cook (1828-1886), co-fondateur et fer
de lance de la Société des Écoles du dimanche
Bien qu'en 1854, la Société rééditait l'alphabet des Écoles du dimanche de 1827, et plaçait dans son recueil de
cantiques l'un d'eux intitulé "Du bonheur de savoir lire", plus spécifiquement orienté vers l'enseignement biblique et
la formation des moniteurs et des monitrices. Mais rappelons que depuis la loi Guizot [29] de 1833, les efforts pour
une plus large scolarisation de tous les enfants, ont été croissants dans le primaire, facilité par le recul progressif de
l'âge d'entrée des enfants dans le monde du travail [30]
École du dimanche
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Les statuts de la Société des Écoles du dimanche mettent l'accent sur la
fonction « missionnaire » du mouvement français qui se développe en
bonne harmonie et en complément à l'action de la Société
d'Encouragement pour l'Instruction Primaire parmi les Protestants de
France. Pour le pasteur Roy, à Saint-Jean-du-Gard, l'œuvre des Écoles
du dimanche a été une des plus importantes pour les protestants du
XIXe siècle :
« De toutes les œuvres instituées depuis un demi-siècle, l’école du
dimanche est certainement la meilleure et la plus féconde en heureux
résultats. Elle l’emporte à notre avis sur les Sociétés d’évangélisation et
de Missions, car ces dernières ne sont possibles qu’avec l’école du
dimanche. Nous ne saurions nous représenter l’état de notre
protestantisme français sans elle »".
L'article premier du règlement fixe ce but à la nouvelle société : "Le
but de cette Société est de propager les vérités évangéliques par le
moyen des Écoles du Dimanche. Elle provoque la formation de ces
Écoles, elle en seconde l’établissement et s’attache à les perfectionner,
sans vouloir s’immiscer dans leur direction".
Bon Point, Souvenir de l'École du dimanche de
Barr (67), R. BUTKNER, 28 juillet 1878
La Société des Écoles du Dimanche fera œuvre de maison d'édition : revues de formation des moniteurs, listes de
textes bibliques à étudier, feuilles pour élèves, bon-points, registres de présence… et ouvrages estimés utiles à
l'éducation de la jeunesse. Les pasteurs, fers de lance de la Société des Écoles du dimanche, insistaient en outre
beaucoup sur l'importance des visites des enfants par leur moniteur ou monitrice. Le pasteur-pédagogue
Louis-Frédéric François Gauthey avait été chargé de rédiger en 1858, pour la Société des Écoles du dimanche un
Essai sur les Écoles du dimanche, synthèse de la pédagogie et des pratique de ces écoles à cette époque.
Le philanthrope américain Albert Woodruff [31] (1807-1891) contribue
au développement du mouvement en France et en Europe,
encourageant le système d'enseignement mutuel ou le système dit des
groupes. Cette méthode lancastérienne a été une des caractéristiques
pédagogiques du mouvement dans tous les pays. Le nom de "moniteur"
et de "monitrice" donné aux enseignants en est encore une trace
aujourd'hui. Mais pour l'enseignement biblique, c'est le modèle
socratique qui primait, privilégiant les échanges entre élèves et
moniteurs qui interrogeaient et faisaient réfléchir les enfants par
eux-mêmes, en lisant la Bible.
École du dimanche méthodiste en Corée
(entre1908-1922, Taylor)
Au début du XIXe siècle en France, la direction des écoles du
dimanche est assez généralement confiée au pasteur de l'Église, et constitue selon Encrevé[32] plutôt un
pré-catéchisme qu'un catéchisme. Au synode de Normandie, Wilfred Monod[33] plaide en 1904 pour le passage d'un
examen d'entrée aux jeunes qui souhaitent commencer le catéchisme sans avoir fréquenté l'École du dimanche, pour
s'assurer du niveau de connaissance biblique acquis au sein de la famille.
La situation rurale de la France, le contexte de développement de l'école primaire obligatoire, de la séparation de
l'instruction générale et religieuse influent sur le développement de ces Écoles, et provoque la création des écoles du
jeudi dès 1881. En ville, à Paris les écoles du dimanche missionnaire ou Écoles déguenillées, accueillent des enfants
de parents catholiques[34]; et à Lyon des enfants de familles de libres penseurs[35]. La Mission Mac All [36] a
largement contribué à ces efforts éducatifs.
École du dimanche
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L'actualité du dispositif
Après être devenue la Société des Écoles du dimanche et du jeudi en 1881, la Société inter-dénominationnelle
devenait la Société d'Édition et de Diffusion du Service Catéchétique du Conseil Permament Luthéro-Réformé (
S.E.D [37].) le 21 décembre 1999 (déclaré le 22 janvier 2000) avant d'être dissoute le 17 janvier 2003 [38].
Mais au XXie siècle, les Écoles du dimanche restent un vigoureux mouvement, bien implanté dans les églises
locales.
Dans l'église protestante unie (les églises luthéro-réformées), on parle plutôt d'école biblique [39]. Dans les églises de
la mouvance évangélique[40], l'École du dimanche [41] garde généralement ce nom et rassemble des enfants des
membres ou amis de l’église pendant ou avant le culte[42].
Des moniteurs et monitrices, des membres bénévoles de l'église locale, apportent aux enfants (souvent jusqu'à 14-15
ans ou avant l'âge d'entrée au catéchisme) un enseignement biblique en complément, ou parfois en remplacement à
ce que la tradition protestante estimait devoir être transmis par les parents dans les familles, où la lecture de la Bible
ou "culte de famille" était habituelle. Mais la répartition des enfants dans les groupes est aujourd'hui souvent calquée
sur le modèle des classes de niveaux, des écoles primaires.
Plusieurs associations inter-dénominationnelles offrent des formations destinées aux moniteurs/trices, en
complément à chaque école met en place en interne.
Outils
Plusieurs blogs rendent compte de la vitalité du mouvement contemporain, ainsi que du travail éditorial.
• Des outils pour l'École du dimanche blog choisis la vie [43] École du Dimanche.com [44] Point KT [45] Atelier du
moniteur [46]
• Parmi les formations pédagogiques pour moniteurs/trices ou d'aides moniteurs/trices : La ligue pour la lecture de
la Bible France [47], Suisse [48], Belgique [49], l'Association Évangile et Enfance (AEE [50]), Association Les
semailles [51], Institut Supérieur Protestant Mathurin Cordier (AESPEF [52]) L'Association des Écoles Chrétiennes
Internationale (ACSI [53])
• Portail de références [54] et œuvres de jeunesse EPUF [55] FPF [56] CNEF [57]
• Éditions et associations de formation de moniteurs La Cause [58] Éditions Exclesis [59], Éditions Olivétan [60], La
Ligue pour la Lecture de la Bible [61] , Association Évangile et Enfance [62].
Pour aller plus loin : ouvrages récents sur l'histoire du mouvement franç ais
Anne Ruolt (2012). L’École du Dimanche en France au XIXe siècle, pour croître en sagesse et en grâce
collection religion – sciences humaines, Paris, l’Harmattan, 296 p.
[63]
,
Anne Ruolt (2013). Louis-Frédéric François Gauthey (1795-1864) pasteur et pédagogue, pour une pédagogie
pananthropique et naturelle [64], collection : pédagogie, crises, mémoires, repères, Paris, l’Harmattan, 290 p.
Anne Ruolt (2014). Du bonheur de savoir lire. Une approche protestante de la lecture et de l’école, celle des
artisans du Réveil au début du XIXe siècle en France [24], supplément à Théologie évangélique,
Vaux-sur-Seine/Charols, Edifac/Excelsis,160 p.
École du dimanche
Sources et liens
Bibliographie thématique
Le mouvement franç ais et Vaudois des Écoles du dimanche
• Ferdinand Buisson, « Dimanche (écoles du) [65] », Dictionnaire de Pédagogie, Lyon, INRP, 1911.
• David César Chabrand, Des écoles du Dimanche de leur importance et de la manière de les diriger , no 84,
Toulouse, Navarre, 1817, 12 p
• Comité pour l'encouragement des Écoles du dimanche, Conseils pour l’établissement et l’organisation des Écoles
du Dimanche [66], Paris, Smith, 1827, 19 p.
• Joseph-Marie Baron De Gerando, De la Bienfaisance Publique : des institutions à prévenir l’Indigence, 1839, T2,
p. 508ss à télécharger sur [67]
• Franck Puaux, "Sociétés d'instruction", Les œuvres du protestantisme français au XIXe siècle, Paris, Comité
protestant français, 1893, p. 313-362.
• Société des Écoles du dimanche du canton de Vaud, Petit manuel des écoles du dimanche ou conseils et
directions à l'usage des Maître [68], Lausanne, Société des Écoles du dimanche du canton de Vaud, 1853, 76p.
• Anne Ruolt, "Bicentenaire des Écoles du dimanche [69]", émission Chronique culture protestante du Comité
protestant des amitiés françaises à l'étranger, 3 août 2014, France Culture
• Anne Ruolt, « Du rôle éducatif précurseur au XIXe siècle, du Comité d’Encouragement des Écoles du Dimanche
(1826-1828), en faveur de l’instruction religieuse et primaire des protestants de France [70]». Rassegna di
Pedagogia, LXIX/3-4/2011, p. 305-330
• Anne Ruolt, L’École du Dimanche en France au XIXe siècle, pour croître en sagesse et en grâce [63], collection
religion – sciences humaines, Paris, L’Harmattan, 2012, 296 p.
• Anne Ruolt. « L’éducation populaire chez les protestantes au début du XIXe siècle : de la fonction de “petite école
des deux cités“ des premières Écoles du Dimanche françaises (1814 à 1830) [71]» La Revue Réformée, no 262,
2012/3, t. LXIII, p. 83-113.
• Anne Ruolt, « Les Écoles du dimanche en France (1852-1902) ou l’histoire d’un dispositif éducatif
pan-anthropique [72] » : Études Théologiques et Religieuses, t. 86, 1/ 2011, p. 71-99.
• Anne Ruolt, « Luneray, berceau de la première École du Dimanche en France ? » Bulletin de la Société d’Histoire
du Protestantisme en Normandie [73], no 47, février 2010, p. 20-26.
• Anne Ruolt, « Une Histoire méconnue d’une « institution » évangélique très connue : le mouvement des Écoles du
Dimanche au XIXe siècle [74] », Les Cahiers de l’Institut, janvier 2011, no 150, p. 3-13.
• Albert Woodruff, L'École du dimanche, institution fondée sur la Sainte Écriture [75], Paris, Librairie évangélique,
1857, 24 pp.
• Jean-François Zorn, « École du Dimanche », Encyclopédie du protestantisme [76], Paris/Genève ; Cerf/Labor et
Fides, 1995, p. 444.
Les acteurs du mouvement francophone et leur pédagogie
• Jean-Paul Cook, Histoire et organisation d’une École du Dimanche avec quelques conseils à ceux qui donnent
aux enfants une instruction religieuse [77], Paris/Nimes/Lausanne, Delay/Garve/Bridel, 1847,30 p.
• Gérard Delteil, « Déplacement de la catéchèse », Études Théologiques et Religieuses, 54, 1979/1, p. 34ss
• Louis-Frédéric François Gauthey, Essai sur les écoles du dimanche [78], Ouvrage couronné par le Comité des
écoles du dimanche de Paris, Paris, Agence de la Société des écoles du dimanche, 1858, 200 p.
• Sully Jaulmes-Cook, L’École du dimanche, système des groupes : organisation et avantages de ce système,
réponse aux objections [79], Lausanne, Bridel, 1863, 63 p.
• Anne Ruolt, Du bonheur de savoir lire. Une approche protestante de la lecture et de l’école, celle des artisans du
Réveil au début du XIXe siècle en France [24], supplément à Théologie évangélique, Vaux-sur-Seine/Charols,
9
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Edifac/Excelsis, 2014, 160 p.
Anne Ruolt, « Du rôle des fêtes et de la joie comme moyens d'exciter la jeunesse à l’étude et de lui inspirer
l'amour de l’école : le cas des Écoles du Dimanche françaises du XIXe siècle [80]» : Revue d’Histoire et de
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Sources et contributeurs de l’article
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École du dimanche Source: http://fr.wikipedia.org/w/index.php?oldid=106742061 Contributeurs: ADM, Amy8492, AntonyB, Aristarché, Aruolt, Balougador, Cantons-de-l'Est, Chaoborus,
Deep silence, Dhatier, Drongou, EdD-france, Erasmus.new, Esprit Fugace, Fcarcena01, Hoquei44, IAlex, Lemmi, Nevers, Pautard, Regilppoedua, Romanc19s, Treehill, Verbex, Voivod, Zetud,
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