Les fouilles menées par la mission archéologique franco-syrienne en Syrie du Sud entre 1985 et 2000 ont permis de découvrir et dégager une grande église à plan centré dans le quartier oriental de la ville antique de Bosra. Entièrement... more
Les fouilles menées par la mission archéologique franco-syrienne en Syrie du Sud entre 1985 et 2000 ont permis de découvrir et dégager une grande église à plan centré dans le quartier oriental de la ville antique de Bosra. Entièrement bâtie en basalte, elle présente un vaste espace central de presque 30 m de diamètre délimité par une colonnade circulaire et un déambulatoire inscrits dans un bâtiment de plan carré dont les quatre angles contiennent de larges exèdres. Sur les quatre côtés du bâtiment, des constructions largement saillantes prennent appui. L'église est fondée sur un remblai massif recouvrant deux monuments d'époques protobyzantine et nabatéenne à vocation peut-être cultuelle. Plusieurs de leurs éléments ont été remployés dans la construction de l'église élevée à la fin du Ve ou au début du VIe siècle et manifestement abandonnée à la fin du VIIIe siècle. Le réexamen des vestiges de cet ouvrage majeur pour la ville et pour l'architecture religieuse d'époque byzantine en Syrie permet de formuler des hypothèses sur sa restitution volumétrique et sur les modes de couvertures adoptés pour ses différents composants. Deux modes de couverture sont fréquemment mis en œuvre en Syrie du Sud : la couverture en dalles de basalte jointives et les voûtes en opus caementicum, agglomérat de mortier et de scories basaltiques légères. Les vestiges en place nous fournissent fort peu d'indices et nous privilégions ces deux types de couverture pour les pièces annexes qui composent cette vaste église. En revanche, la coupole de l'espace central et la couverture du déambulatoire sont plus problématiques en raison de leur grande portée et il serait tentant d'envisager, à cet endroit, une solution utilisant le bois, coupole à deux coques imbriquées pour l'une et charpente en demi ferme couverte de tuiles pour l'autre.
Lundi 15 avril 2019, à l’orée de la semaine sainte, la cathédrale Notre-Dame de Paris a subi une terrible épreuve du feu. Au-delà des mystères à élucider, notamment de l’incroyable rapidité de développement de l'incendie, ce grave... more
Lundi 15 avril 2019, à l’orée de la semaine sainte, la cathédrale Notre-Dame de Paris a subi une terrible épreuve du feu. Au-delà des mystères à élucider, notamment de l’incroyable rapidité de développement de l'incendie, ce grave événement a peut-être un sens caché. Notre-Dame de Paris nous invite aujourd’hui à une apocatastase, à l’apokatastasis pantôn, un rétablissement du Tout, une restauration universelle.
L’œuvre de Gaudí nous fait vivre comme un rayonnement mathématique dans l’espace de la Sagrada Família, que le poète Maragall qualifiait de lieu de « destruction et de rédemption de toutes les destructions. » Gaudí, revenu au catholicisme... more
L’œuvre de Gaudí nous fait vivre comme un rayonnement mathématique dans l’espace de la Sagrada Família, que le poète Maragall qualifiait de lieu de « destruction et de rédemption de toutes les destructions. » Gaudí, revenu au catholicisme fervent de ses parents chaudronniers, a commencé dès les années 1880 à concevoir ce qui allait être pour lui la Cathédrale des Pauvres. Ce nom lui est inspiré par un peintre catalan, Joachim Mir, qui à la fin du XIXe siècle peignait la population qui jonchait les alentours populaires et en friche du site de la cathédrale en construction. Plus tard, l’architecte Juan Jose Lahuerta, assimilant l’esprit du pays de Catalogne à celui de la Sagrada, la décrira comme : « (…) la couronne de Barcelone dépassant ses contradictions, manifeste l’idéalisation du génie du peuple catalan, rêveur et pragmatique, religieux et réaliste. » Entrer dans cette Cathédrale de Lumière sans égale est presque une expérience initiatique. En cette cathédrale, la couleur est omniprésente, variante, venue de nulle part, l’œuvre d’une fascinante conjonction entre illusion et réalité. J’ai réalisé alors que tout est lumière.