Cinéma/société Américaine

Mémoire de Master 1 d'Etudes Cinématographiques, sous la direction de Pierre Berthomieu, Université Paris 7, 2008.
Ce mémoire retrace les liens entre le genre du 'cinéma catastrophe', souvent décrié par la critique, et ses influences picturales (des premières représentations du Déluge à la peinture romantique allemande), philosophiques (l'esthétique du sublime de Burke), et théologiques (des références bibliques aux influences païennes), témoignant ainsi de l'inscription des films dans une culture partagée sur laquelle ils peuvent se faire loquaces. Aussi, les analyses de films s'attachent-elles à relever leurs filiations spirituelles (chrétiennes, païennes, ou vitalistes), mais également à révéler leurs fréquentes difficultés à mettre en place des univers fictionnels uniformes et cohérents, leurs tentatives pour justifier l'évènement catastrophiste ne pouvant aboutir qu'au syncrétisme religieux. La thématique de la catastrophe dans le cinéma force ainsi, en retour, à poser un regard circonspect sur les 'fictions' que nous apposons au monde réel dans les efforts décousus entrepris par notre culture pour le comprendre sous le régime du sens.

Le mémoire "Le cinéma des frères Coen : Éloge de l'artifice" (Université Paris 7, 2009) s'intéresse au caractère apparemment insaisissable d'une filmographie dont il a souvent été remarqué qu'elle échappa à la cohérence formelle que l'on pourrait attendre d'un cinéma dit 'd'auteur'. Au travers le relevé et l'analyse d'une série de stratégies employées par les cinéastes pour créer des effets de ruptures sémantiques à l'intérieur des univers fictionnels, la recherche atteste de la prédilection des Coen pour des procédures de distanciations qui déjouent l'horizon d'attente des spectateurs et explorent les limites de la crédibilité de la fiction. Si une cohérence est à trouver dans l'œuvre des frères Coen, elle est à chercher du côté d'un positionnement général sur la représentation cinématographique : la narration filmique, parce que productrice de sens, est inapte à rendre compte d'un réel dont la logique téléologique est absente. Mais, libérée du poids du 'réalisme', elle peut s'accomplir dans la célébration de son artifice.

Les films américains parlent de la société qui les a produits et ce, dès le début du cinéma aux Etats-Unis. Ainsi, le western est devenu un genre propre au cinéma américain1 qui reflète certains aspects de la société qui l’a vu naître. Il en est de même pour de nombreux longs-métrages. Aujourd’hui, cette tendance se poursuit de façon plus ou moins visible selon les conditions de production des films.