Cité de Dieu

En 1801, les lettrés de Santafé de Bogotá condamnèrent avec morgue un « empire de l’idiotie », situé au sud de la vice-royauté. Le « baroquisme » de Popayán et de Quito ne pouvait trouver grâce à leurs yeux. La révolution de l’esprit du « Bon Goût » était pourtant déjà à l’œuvre dans ces deux villes depuis vingt ans, et notamment à Quito. Nous souhaitons montrer comment au début du règne de Charles IV, dans les deux cités-capitales de Quito et Santafé, le renouveau du classicisme a été mis au service d’une cité idéale, pouvant allier le legs des vertus cicéroniennes au projet d’Augustin. Cité de Dieu et Temple de Minerve devaient former une « cité enchevêtrée » (civitas permixta), berceau d’un « véritable patriotisme », apte à combattre l’écho des « nouvelles de France ».

In 1801, the scholars of Santafé de Bogotá condemned with haughtiness an "empire of idiocy" located south of the Viceroyalty. The "baroquism" of Popayán and Quito could not find favour in their eyes. The revolution of the spirit of "Good Taste" had already been at work in these two cities for twenty years, especially in Quito. We wish to show how at the beginning of the reign of Charles IV, in the two capital cities of Quito and Santafé, the revival of classicism was put at the service of an ideal city, which could combine the legacy of Ciceronian virtues with Augustine's project. City of God and Temple of Minerva were to form a "tangled city" (civitas permixta), the cradle of "true patriotism", able to fight the echo of the "news from France".

En 1801, los letrados de Santafé de Bogotá se mofaron de un "imperio de la idiotez" situado al sur del Virreinato. El "barroquismo" de Popayán y Quito no pudo agradarles. Sin embargo, la revolución del espíritu del "Buen Gusto" ya estaba en marcha en estas dos ciudades desde hacía veinte años, especialmente en Quito. Deseamos mostrar cómo al principio del reinado de Carlos IV, en las dos ciudades-capitales de Quito y Santafé, el renacer del clasicismo se puso al servicio de una ciudad ideal, que pudiera combinar el legado de las virtudes ciceronianas con el proyecto de San Agustín. La Ciudad de Dios y el Templo de Minerva formarían una "ciudad enmarañada" (civitas permixta), la cuna del "verdadero patriotismo", capaz de combatir el eco de las "nuevas de Francia".

Chap. 20 consacré aux rapports entre images (en absence) . Après une introduction sur les "Images se pensant entre elles et pensée en images" (A.1), "Le dialogue entre images à l’époque médiévale" (A.2) et "Séries transformationnelles et modalités de transformation", ce chapitre offre une exemplification de ces problématique par une étude de cas. Trois images représentant la doctrine des "deux cités" par saint Augustin font l'objet d'une courte introduction et d'une analyse rapprochée (B-C). Ces images sont tirées des manuscrits enluminés de la traduction française du "De civitate Dei" par Raoul de Presles (ou Praelles, fin du XIVe s.), notamment de trois exemplaires réalisés entre 1462 et 1480 (Bruxelles, Bibliothèque Royale de Belgique, ms 9014, fol. 2; Paris, BnF, français 18, fol. 3v et Mâcon, Bibliothèque municipale, ms 1, fol. 7). L'analyse et la discussion des micro-variations iconographiques et des transformations apportées par chaque artiste devient l'occasion pour apprécier "les points d’intérêt et les nœuds problématiques de la doctrine augustinienne, en même temps que la subtilité et la créativité des dispositifs visuels" (p. 317). Le chapitre est complété par l'indication d'un "Modèle du genre", à savoir H. Damisch, Le Jugement de Pâris, Iconologie analytique I, éd. revue et augmentée, Paris : Flammarion, 1997 (D), et par une bibliographie de référence (E).