J'ai acquis récemment le livre suivant : De la Bédollierre, Emile. Les industriels. Métiers et profession. Avec cent dessins par Henri Monnier. Paris. Librairie de Mme Vve Louis Janet, 1842. J'en extrais quelques passages relatifs au...
moreJ'ai acquis récemment le livre suivant : De la Bédollierre, Emile. Les industriels. Métiers et profession. Avec cent dessins par Henri Monnier. Paris. Librairie de Mme Vve Louis Janet, 1842. J'en extrais quelques passages relatifs au compagnonnage dans certains métiers. L'auteur, né en 1812, mort en 1883, fut un journaliste, traducteur et écrivain fécond ; son livre nous donne des renseignements précieux sur l'exercice en 1842 de professions dont certaines ont aujourd'hui disparu, et aussi sur leur histoire. En ce qui concerne les compagnonnages, je renvoie pour plus d'informations à l'excellent site de Jean-Michel Mathonière : compagnonnage.info. Jean-Louis Charvet. Avignon, 30 juin 2020. Le maréchal-ferrant. … L'aspirant maréchal-ferrant débute par être compagnon rouleur. Aussitôt qu'il a quelque teinture du métier, il quitte son premier maître, part, et va de ville en ville, s'arrêtant pour travailler au prix de dix-huit à trente francs par mois. Grâce aux lois bienfaisantes du compagnonnage, il est assuré d'un gîte en attendant de l'emploi. Un compagnon rouleur entre dans Paris ; est-il isolé, perdu, au milieu de l'immense population ? point. Il demande au premier passant qu'il rencontre la rue Vieille-du-Temple ; arrivé devant le n° 97, il avise, au centre de la façade de cette maison, un carré long peint en noir, sur lequel se détachent en ronde bosse des fers dorés et la statue de saint Eloi. Au-dessus est écrit en lettres raturées par le temps : MERE DES MARECHAUX-FERRANTS Hôtel du grand Saint-Eloi Le compagnon paraît ; il trouve des frères attablés dans la buvette du rez-de-chaussée ; il se fait reconnaître ; on lui accorde les vivres, le couvert, un crédit illimité. Dès le lendemain, s'il vient une demande, il sera placé, sans que le maître auquel on l'adressera ait le droit de le refuser. L'ouvrier éprouve ainsi combien l'association donne de force aux faibles, de richesse aux pauvres, de grandeur aux petits, de consolations aux malheureux. … Le boulanger. … Contre les chances contraires de la fortune, contre les soucis de leur laborieuse existence, les garçons Boulangers ont cherché un refuge dans le compagnonnage. Ils font partie du devoir, qui prétend avoir pour fondateur un certain maître Jacques, architecte du temple de Salomon. Cette association, composée d'abord des tailleurs de pierre, des menuisiers et des serruriers, a successivement adopté les boulangers,