Cet article questionne ces pouvoirs qui, à la Renaissance, et plus précisément lors des guerres d’Italie, tout en administrant, en produisant des recueils de lois et en élevant des murailles protectrices, prend, chasse, déprède, violente...
moreCet article questionne ces pouvoirs qui, à la Renaissance, et plus précisément lors des guerres d’Italie, tout en administrant, en produisant des recueils de lois et en élevant des murailles protectrices, prend, chasse, déprède, violente et massacre ; et ce, sans que les ressorts de ses actions sanglantes renvoient à un discours confessionnel ou racial. Au premier XVIe siècle, des phénomènes de prédation traditionnellement associés par l’historiographie au monde colonial se déploient au cœur de l’Europe prospère. Des systèmes prédateurs y prennent possession de corps, d’espaces, de biens, de populations. Ni ontologie ni anomie du pouvoir, la prédation est alors une modalité spécifique de domination, donc d’appartenance collective et de hiérarchisation de la société. Ce pouvoir peut même prendre le nom de prédatocratie.