Al Juyush At-Tulla in French
Al Juyush At-Tulla in French
Al Juyush At-Tulla in French
« Al Juyush at Tulla »
Mouhamad Khalifa NIASS et sa réplique contre le
pamphlet anti-Tijani d’Ibn Mayaba
L’expansion rapide de la Tarikha Tidjani ne s’est pas faite sans faire face à des accusations de
toutes sortes en termes de légitimité sur sa route. Ainsi tout au long de son périple certains
« Oulémas » se sont dressés contre cette doctrine et ont produit des critiques acerbes à son
encontre. Parmi ces critiques, le plus polémique fut sans aucun doute le Mustaha al harif al
jani d’Al Khadir Ibn Mayaba al-Shingiti ; son satire a fait l’objet de plusieurs réfutations de la
part des Tidjani eux-mêmes. The bibliographical dictionary of the works of the Tijani Path en
dénombre une douzaine de ces répliques. Parmi eux, celle de notre maitre, le Souffre Rouge,
la Couronne des Savants, l’Avocat de la Tarikha Tidjani : Mouḥamad al-Khalīfa NIASS al
Kawlakhiyu (qu’Allah soit satisfait de lui) qui a dégainé son « Sabre Tranchant » pour
couper la main de l’incrédule non sans lui avoir ouvert les yeux avant.
Louange à Allah swt qui nous a permis après avoir mis en ligne la version numérique en arabe
du Juyush at Tulla, de vous présenter ici l’ouvrage en français écrit par le Dr. Ousmane
KANE de l’Université de Columbia de New York. Cet ouvrage offre une excellente vue sur
le contenu du Juyush at Tulla et invite à plus approfondir sur la version en arabe du livre.
Nous joignons par la même occasion à la fin de cette édition les poèmes d’Oulémas de la
Oummah Islamique qui ont été adressé à notre maitre (qu’Allah soit satisfait de lui) en guise
de remerciements pour ce chef d’œuvre.
Le CEVOK remercie abondamment le Dr. KANE qui nous a fait parvenir personnellement
une copie originale de son ouvrage dont nous avons pris soin de le saisir afin de plus aider à
sa conservation et à sa diffusion. Nous espérons que cette version numérique sera utile et bien
apprécié.
Idrissa DIOUM
Cercle d’Etudes autour de la Vie et l’Œuvre de
Khalifa Mouhamad Niass
« Le pauvre serviteur kaolackois du nom de Mohammad,
Fils de Abdallah exhortant la gnose divine acquise
En défi de toute civilisation blanche et de la diaspora noire
Ne proclamant que les bienfaits de son Seigneur au détriment de tout révolté
Que paix et salut soient sur le prophète et sa famille, gens de haute autorité permise
Les honorer est un fondement en l’islam et les désavouer est signe de mécréance précise
Un perdant avait commencé à insulter l’imam des élus, le préféré par excellence
J’ai tiré de ma propre sensibilité l’épée indienne ancrée et empoisonnée de substance
En position de me sanctifier à tout combat de science
À l’encontre de tout révolté affamé de pitance
Louange à Allah qui a illuminé la lumière de l’essence au cœur de tout guidé disposant d’audience... »
Le Juyush al Tulla
L’intérêt principale du juyush al tulla est qu’il permet de s’informer sur le débat doctrinale
entre les critiques dirigées contre la tijaniyya et les réfutations de ces critiques par les Tijanis
eux-mêmes, étant entendu que critiques comme réfutations s’efforcent de s’enraciner dans la
Sunna. La première édition a été postfacée par un certains nombres de poèmes que les leaders
des zawiyas de la tijaniyya marocaines ont écrits pour rendre hommage à Muhammad Niass.
Parmi ceux-ci, on peut noter le qadi Sukayridj’ iyashi dont les hommages attestent des liens
beaucoup plus étroits qu’on ne le pense. Une grande partie de la polémique, pas seulement de
Ibn mayaba, mais des détracteurs de la tijaniyya est axée autour de la critique de la Salat al
Fatihi (prière de l’ouvrante). Cette prière, qui vient du Cheikh al Bakri (1492 – 1545) est
incluse dans tout les rituels de la Tijanniya : Le lazim récité individuellement après de l’aube
(fadjr) et celle de la fin d’après midi (asr), la wazifa récitée collectivement après la prière du
Maghrib, en enfin la hadra également récitée collectivement au crépuscule tous les vendredis.
Cette polémique porte autant sur l’origine de cette prière que sur la rétribution de sa
récitation.
Selon le Sheikh al Bakri qui a été le premier à recevoir la salat al fatihi, cette prière lui est
parvenue du ciel comme écrite sur une tablette de lumière. Ibn Mayaba conteste l’idée que la
salat fatihi ait été révélé en faisant valoir qu’après le Prophète, il ne saurait y avoir de
révélation (wahy). Muhammad Niass rétorque que le terme wahy peut avoir plusieurs
significations. Quand le Coran dit : « nous avons révélé à la mère de Moise », « ton seigneur à
révélé à l’abeille », il emploie le terme révélation (wahy) sans qu’il s’agisse de révélation au
même sens que les prophètes. Muhammad Niass se scandalise d’abord que Ibn Mayaba
critique exclusivement Ahmad al Tijani, et non Sheikh al Bakri (1492-1545), qui a reçu la
révélation de la salat al fatihi, et il dénonce la jalousie de l’auteur.
Il conclut : « voilà la preuve que Cheikh Ahmad al Tijani connaissait les différentes les
différents catégories de lecteurs, leur hiérarchie, qu’il avait une connaissance parfaite du
Coran et de Sunna, connaissance que même certains gnostiques n’avaient pas, à plus forte
raison, les Ulamas qui ne prennent que la lettre et non l’esprit ».
Après avoir développé cet argument, Muhammad Niass, pour continuer à démontrer l’idée
qu’Ibn Mayaba en veut particulièrement à Ahmad al Tijani, rappelle que le Sheikh Yadali,
dans son ouvrage al wasila al kubra fi salah al din wa al dunya wa al akhira, cite une prière
dont la rétribution selon le Sheikh Yadali est égale à 100.000 récitations du Coran, en
s’étonnant qu’Ibn Mayaba le sache, sans pour autant critiquer ce dernier.
En citant cet exemple, Muhammad Niass rétorque à Ibn mayaba qu’il est tout à fait possible
qu’une personne soit rétribuée pour les actes pieux accomplis par d’autres personnes.
Et Muhammad Niass évoque dans le même ordre d’idées une autre tradition attribuée au
Prophète et disant que « celui qui introduit une innovation saine, Dieu l’en rétribuera, ainsi
qu’il le rétribuera des actes de tous ceux qui pratiqueront cette innovation, jusqu’au jour du
jugement dernier ». Donc en déduit l’auteur du Juyush al tulla, il est tout à fait admissible
qu’une personne soit rétribuée pour des actes pieux accomplis par d’autres croyants.
Enfin Muhammad Niass s’étonne que ce soit Ahmad al Tijani que Ibn Mayaba attaque
exclusivement alors que Abu Talib al Makki a tenu des propos du même ordre à savoir que :
« qui récite une prière est rétribué par les actes commis par les habitants des cieux et de la
terre ». Pourquoi n’a-t-il pas fait l’objet de critique de la part d’Ibn Mayaba ? On se rend ainsi
compte que l’auteur au-delà de l‘exercice logique de réplique, essaie en même temps de
mobiliser le soutien d’autres personnes que les seuls adeptes de la Tijanniya.
Conclusion
Ce texte s’inscrit dans une longue tradition polémique, qui nous semble avoir atteint son
paroxysme au Nigéria. Non seulement, une littérature abondante constituée de pamphlets en
arabe, mais aussi en haussa, a été publiée à ce propos, mais toute une industrie de
reproduction de cassettes, de prêches relative à cette polémique à prospéré. Si les partisans de
l’Islam soufi aime invoquer qu’il existe un sens caché des choses (batin) par opposition à un
ordre obvie des choses (zahir) et ne manque pas de citer le récit coranique de la rencontre du
Prophète Moise et de Khidr, ils n’en font pas moins appel à toutes sortes de sources : des
auteurs soufis comme Ibn Araby, Ibn Ata Allah ou Abu Talib al Makki à des auteurs
fondamentalistes comme Ibn Hanbal et Ibn Taymiyya, des témoignages des soufis aux
traditions prophétiques les plus authentiques. Ceci est sans doute la preuve que la frontière
entre Islam confrérique, Islam populaire et Islam légaliste n’est pas aussi nette que toute une
littérature sur la sociologie de l’Islam dit populaire ou l’islam fondamentaliste l’a suggéré.
Suite à la parution du: Al-juyush at tulla’ bi murfahat al-qutta ila Ibn Mayaba akhi al-
tanattu : (« Les armées d’avant-garde aux sabres tranchants à l’assaut de Ibn Mayaba
l’arrogant »), formulé à l’encontre du pamphlet contre la tarikha Tidjani, d’Ibn Mayaba,
plusieurs Ulémas du Maghreb ont adressé des écrits en hommage à Khalifa Muhammad Niass
pour sa claire et brillante réponse.
Le très Savant, Connaisseur en Allah le très Haut, mon maitre Sidi Ahmad Skiridj qu’Allah
l’agrée, faisant l’éloge d’El Khalifa a écrit :