Issue d'une thèse codirigée par Hans Belting et Jean-Claude Schmitt, cette ample étude parachève les recherches sur la définition et l'émergence du portrait à la fin du Moyen Âge de Dominic Olariu, qui a déjà dirigé deux ouvrages...
moreIssue d'une thèse codirigée par Hans Belting et Jean-Claude Schmitt, cette ample étude parachève les recherches sur la définition et l'émergence du portrait à la fin du Moyen Âge de Dominic Olariu, qui a déjà dirigé deux ouvrages fondamentaux sur la question : Le portrait individuel. Réflexions autour d'une forme de représentation, XIII e-XV e siècles (Berne, Peter Lang, 2010) et EN FACE, Seven essays on the Human Face (Marburg, Jonas, 2012) en codirection avec Jeannette Kohl. Ce projet ambitieux de restitution de la genèse du portrait en Occident prend le parti d'insérer la thématique dans un temps long (de l'Antiquité à aujourd'hui) et de tirer bénéfice de méthodologies et de disciplines complémentaires. De fait, comme l'affirme Daniel Russo dans la préface, ce « livre neuf, personnel, très savant, marque un tournant dans l'historiographie de ces dernières années dans le champ des sciences humaines et sociales », dans la mouvance de la démarche entreprise par Hans Belting, qui salue lui aussi le travail de contextualisation opéré là, permettant de mieux cerner l'émergence du portrait européen, à l'aune notamment des rites funéraires et des masques mortuaires. L'un des grands mérites de cette étude est en effet de considérer les artefacts mimétiques dans une perspective anthropologique ou historique. Une référence liminaire au moulage des mains et du visage d'Albrecht Dürer (mort en 1528) réalisé au début du XVII e siècle ouvre l'introduction qui revient sur les différentes définitions du mot « portrait ». Préambule indispensable à une étude qui entend « éclairer le développement de la représentation mimétique de l'homme en Occident après l'Antiquité et analyser les signes précurseurs dudit portrait de la Renaissance ». Cette étude procède en six temps, qui sont autant d'approches complémentaires : l'étymologie, à la faveur de la « pourtraiture » ; l'anthropologie historique par le prisme des pratiques de l'embaumement et du masque mortuaire ; la philosophie en lien avec les notions d'individu, d'être humain et de ressemblance telles qu'elles sont pensées au XIII e siècle ; enfin une synthèse sur les notions de portraits et de représentations (mimétiques ou non), en lien avec le statut médian de la dépouille, l'aspect corporel et les différentes formes de représentations funéraires.