Valentine Zuber est Directrice d’études à l’École Pratique des Hautes Études (Université PSL) à Paris titulaire de la chaire de « Religions et relations internationales ». Historienne de formation, elle est une spécialiste de l’histoire de la tolérance religieuse en Europe du XVIe au XXIe siècles. Elle a particulièrement travaillé sur les laïcités et les origines intellectuelles des droits de l’homme. Elle s’intéresse actuellement aux paradoxes de la défense de la liberté religieuse dans le cadre de l’universalisation des droits de l’homme et aux transformations des relations religions-États dans le monde. Valentine Zuber is Professor at the École Pratique des Hautes Études in Paris (PSL University). Historian, she is a spécialist of religious tolerance in Europe from XVIe to XXIe centuries. Her special topics are french laïcity’s history, Secularism, Religious freedom and Human Rights history.
Exposition temporaire et itinerante sur l'histoire de la laicite a l'occasion de la comme... more Exposition temporaire et itinerante sur l'histoire de la laicite a l'occasion de la commemoration du centenaire de la loi de separation des Eglises et de l'Etat de 1905
Autres Temps Cahiers D Ethique Sociale Et Politique, 2000
Lafitte Maria. Jean Bauberot, Valentine Zuber, Une haine oubliee. L' antiprotestantisme avant... more Lafitte Maria. Jean Bauberot, Valentine Zuber, Une haine oubliee. L' antiprotestantisme avant le "pacte laique" (1870-1905) . In: Autres Temps. Cahiers d'ethique sociale et politique. N°66, 2000. pp. 112-113.
DVD d'interviews de penseurs de la laicite a l'ccasion du centenaire de la separation des... more DVD d'interviews de penseurs de la laicite a l'ccasion du centenaire de la separation des Eglises et de l'Etat
Exposition temporaire et itinerante sur l'histoire de la laicite a l'occasion de la comme... more Exposition temporaire et itinerante sur l'histoire de la laicite a l'occasion de la commemoration du centenaire de la loi de separation des Eglises et de l'Etat de 1905
Autres Temps Cahiers D Ethique Sociale Et Politique, 2000
Lafitte Maria. Jean Bauberot, Valentine Zuber, Une haine oubliee. L' antiprotestantisme avant... more Lafitte Maria. Jean Bauberot, Valentine Zuber, Une haine oubliee. L' antiprotestantisme avant le "pacte laique" (1870-1905) . In: Autres Temps. Cahiers d'ethique sociale et politique. N°66, 2000. pp. 112-113.
DVD d'interviews de penseurs de la laicite a l'ccasion du centenaire de la separation des... more DVD d'interviews de penseurs de la laicite a l'ccasion du centenaire de la separation des Eglises et de l'Etat
Aujourd'hui la laïcité suscite le débat public de manière récurrente tant sa modernité est prégna... more Aujourd'hui la laïcité suscite le débat public de manière récurrente tant sa modernité est prégnante. Cependant, l'histoire de son concept fait état de siècles de lutte et de réflexions sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Cette dernière, instaurée en 1905, est à présent devenue une notion clé des débats politiques en France. Quelles sont les origines de la laïcité ? Comment l'aborder dans les programmes scolaires ?
Si le modèle français est souvent comparé, critiqué ou pris pour exemple, qu'en est-il du reste du monde ? Quelles différences d'application y observe-t-on ?
A travers une approche historique et une perspective internationale, ce dossier de la Documentation photographique apporte les clés de compréhension d'un débat actuel tout en balayant les idées reçues.
Au sommaire :
- Aux origines (le modèle théocratique biblique, christianisation et luttes contre les hérésies, la chrétienté médiévale face au pouvoir temporel, la Réforme, entre schisme et rupture politique).
- A l'origine de l'État moderne (le difficile avènement de la tolérance, la laïcité en France, la rupture révolutionnaire, 1795/1905 : la séparation des Églises et de l'État, la loi de 1905 est-elle menacée ?, l'État face au débat "islam versus laïcité", école et laïcité, des exceptions à la laïcité de séparation).
- Les laïcités dans le monde aujourd'hui (droits de l'homme et liberté religieuse, une sécularisation européenne exceptionnelle, le cas des pays orthodoxes, la Turquie est-elle laïque ?, au Canada : inclusion ou séparatisme ?, la laïcité à l'américaine, la précocité de la laïcité mexicaine, mutation de la laïcité dans le sous-continent indien, Singapour, un modèle original de coopération, Afrique subsaharienne : une réinterprétation des modèles importés ?, États musulmans : une sécularisation souterraine).
Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l’espace politico-médiatique en Fran... more Les débats sur la laïcité, qui agitent à intervalle régulier l’espace politico-médiatique en France depuis une trentaine d’années, n’ont malheureusement pas contribué à éclaircir la définition de ce principe essentiel de notre République. Reflets de positions antagonistes réactivées par une visibilisation accrue du religieux dans nos sociétés si profondément sécularisées, ils prennent souvent un tour idéologique qui excède largement l’esprit initial de cet outil juridico-politique à la fois pragmatique et libéral. Ces confrontations nous font parfois oublier qu’il n’y a pas une Laïcité, mais des formes diverses et contextualisées de laïcités. Chaque type de laïcité est en effet le résultat d’un processus historique long de modernisation politique et sociale, différencié selon les espaces politiques et les forces en présence, qu’elles soient civiles ou religieuses. C’est à l’éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré.
La question des fondements religieux et/ou philosophique des droits individuels de l'homme procla... more La question des fondements religieux et/ou philosophique des droits individuels de l'homme proclamés à la fin du XVIIIe siècle, en Amérique puis en France, n'a cessé de passionner les penseurs de la modernité politique, de la Révolution française jusqu'à nos jours.
Au lendemain de l'ébranlement provoqué par la " révolution des droits de l'homme ", pour reprendre le beau titre de l'ouvrage de Marcel Gauchet, les christianismes occidentaux ont eu à se positionner face à cette idéologie devenue rapidement dominante dans les sociétés européennes en voie de modernisation. Alors que le protestantisme francophone s'est immédiatement senti en affinité avec les théories des droits individuels, le catholicisme, fort de sa théologie du droit naturel, s'est d'abord arc-bouté contre une pensée séculière qui oublierait la prééminence absolue de Dieu.
Le ralliement de la doctrine catholique à celle de la liberté religieuse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et le rappel renouvelé de la pensée calviniste au fondement essentiellement divin de la réalité humaine ont permis un rapprochement confessionnel sur la base d'un véritable œcuménisme des droits de l'homme. Mais cette nouvelle compréhension religieuse est-elle vraiment la même que celle, laïque et essentiellement juridique, défendue par les instances internationales qui lui sont dédiées ? C'est à ce travail de clarification que le présent ouvrage est également consacré.
Michel Servet, médecin, géographe, bibliste et théologien est né en 1509 ou 1511 près de Saragoss... more Michel Servet, médecin, géographe, bibliste et théologien est né en 1509 ou 1511 près de Saragosse en Espagne. Il aurait découvert, avant William Harvey, la petite circulation du sang. Dans plusieurs traités en latin, il a développé des idées qui ont été considérées à son époque comme très suspectes d'un point de vue théologique. Elles ont fait de lui un homme traqué. Après son arrestation à Vienne, puis après son évasion, à Genève, il a été doublement condamné à mort pour hérésie, à la fois par l'Inquisition catholique et par le magistrat genevois. Sa vie s'est prématurément achevée sur le bûcher en 1553. Les réactions à son exécution (dont la première émane de son contemporain l'humaniste Sébastien Castellion) ont inauguré un nouveau courant de pensée européen, celui de la tolérance religieuse. C'est ce qui a fait de Michel Servet l'une des victimes les plus emblématiques de l'intolérance religieuse universellement dénoncée en Europe, en particulier depuis le Siècle des Lumières.
Le souvenir de Michel Servet a été particulièrement sollicité au cours des luttes religieuses du XIXe et du XXe siècles qui ont marqué l'avènement difficile de la sécularisation européenne. Contrairement à d'autres victimes célèbres de l'histoire, comme Étienne Dolet ou le chevalier de La Barre, la mémoire de Michel Servet a été revendiquée par plusieurs courants de pensée concurrents d'un point de vue politique et religieux. Il est devenu tour à tour le héros des chrétiens libéraux, des anticléricaux, des nationalistes, des républicains, et même des résistants… Les ouvrages, les hommages et les monuments en mémoire de Michel Servet et pour la tolérance, cette valeur montante de la modernité, se sont multipliés dans un climat passionnel tout au long de cette période.
C'est l'histoire de ces conflits entre la mémoire et l'histoire, ces "conflits de la tolérance" analysés à travers la postérité contrastée de Michel Servet, qui est ici savamment illustrée.
La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, œuvre éclair du mois d’août 1789, est devenue... more La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, œuvre éclair du mois d’août 1789, est devenue dès sa promulgation l’un des symboles révolutionnaires les plus populaires en France et à l’étranger. Précocement comparée à un nouvel Evangile, elle devait être dans l’esprit de ses concepteurs et de leurs disciples, le solide garant de l’évolution inéluctable des sociétés modernes vers toujours plus d’égalité et de liberté. Socle premier des principes sacrés de la République française, la Déclaration de 1789 a peu à peu endossé une vocation universelle à l’usage du monde entier. Le souci constant de sa diffusion la plus large possible et sa célébration récurrente en France de la Révolution jusqu’à nos jours montrent encore l’exceptionnalité conférée à ce texte singulier par les républicains. L’histoire de sa rédaction, de sa promulgation puis de sa postérité juridique et symbolique a cependant été contrastée. Objet de critiques précoces et continues émanant de bords politiques parfois opposés, le modèle déclaratif a connu une éclipse de 1848 à 1946. La Déclaration de 1789, comme archétype absolu de la déclaration des droits, n’a finalement été insérée que très tardivement dans la Constitution française. De plus, elle n’est devenue juridiquement effective qu’au tout début des années 1970. Elle n’a cependant jamais cessée d’être invoquée par les auteurs progressistes et les zélateurs de la République. A ce titre, elle a immédiatement constitué la première référence civique de l’enseignement républicain dont elle est devenue l’indispensable abrégé, le seul véritable catéchisme de la formation politique des futurs citoyens. Longtemps non assumée, la sacralisation implicite de ce texte normatif devenu credo révolutionnaire puis républicain, pose la question de l’existence d’une forme de religion civile dans la République, en dépit de sa laïcité revendiquée. Le culte des droits de l’homme, élaboré dès les premiers mois de 1789, s’est en effet constamment perpétué dans la tradition républicaine, du centenaire de 1889 au bicentenaire de 1989, jusqu’à l’exaltation plus contemporaine de la France « pays des droits de l’homme »…
L’impératif de sauvegarde de la liberté de religion et de conviction, individuelle ou collective,... more L’impératif de sauvegarde de la liberté de religion et de conviction, individuelle ou collective, est l’un des grands défis auquel doit répondre de nos jours la promotion internationale des Droits de l’Homme. Or, les États et les mouvements religieux ne s’accordent pas toujours sur la définition, l’amplitude et les limites qu’il convient de donner à ce droit essentiel. Par ailleurs, les demandes, parfois insistantes, de certains États pour une meilleure protection des religions contre leur éventuelle diffamation constituent un nouveau défi aux défenseurs des Droits de l’Homme. Cet ouvrage, qui fait appel aux meilleurs spécialistes, analyse les débats en cours, tant du point de vue historique, politique, juridique, diplomatique que théologique. Éclairé par des témoignages d’acteurs, il constitue une mise au point bienvenue de la doctrine française en matière de défense de la liberté de religion et de conviction de par le monde. Ont participé à cet ouvrage : Blandine CHELINI-PONT, Jean-Arnold DE CLERMONT, Emmanuel DECAUX, Pierre DELVOLVÉ, Roland DUBERTRAND, Michel DUBOST, Naël GEORGES, Jacques HUNTZINGER, Haim KORSIA, Tareq OUBROU, Alexandre SINIAKOV, Patrizianna SPARACINO-THIELLAY, Valentine ZUBER. Sous la direction de Valentine ZUBER
Hors-série du Bulletin de la Société des Amis des Sciences Religieuses (SASR), Oct 2016
Comment se donner les moyens d'évaluer l'étude et l'enseignement laïques des religions à l'échell... more Comment se donner les moyens d'évaluer l'étude et l'enseignement laïques des religions à l'échelle européenne? L'École doctorale « Sciences des religions et systèmes de pensée », qui était en 2003 une composante de l'École Pratique des Hautes Études, avait organisé cette année-là une session doctorale internationale de huit journées pleines à Paris. Il s'agissait de faire le tour des «sciences des religions en Europe», en parcourant l'histoire et l'actualité de ces sciences et de leur enseignement dans les divers pays représentés. L'événement sollicitait autant d'étudiants que d'enseignants-chercheurs. Les éditeurs du présent ouvrage se sont donné pour tâche de publier une partie de ces travaux, non sans les rafraîchissements apportés par leurs auteurs dont les plus jeunes sont souvent entrés eux-mêmes, depuis, dans la carrière universitaire. Le livre aidera, on l'espère, à mesurer le chemin parcouru et à réfléchir à l'avenir.
Soucieux de rallier tous les enfants de France aux valeurs de la toute jeune République, mais aus... more Soucieux de rallier tous les enfants de France aux valeurs de la toute jeune République, mais aussi d'en faire des citoyens égaux, responsables et solidaires, quelles que soit leurs origines sociales ou leurs convictions religieuses, il y insistait longuement sur la première mission qui revenait aux professeurs : enseigner aux futurs citoyens une morale « commune », seul gage selon lui de la solidité et de la pérennité future de la nation. Faire une nation On oublie trop souvent que la IIIe République faisait face à un public déjà formidablement hétérogène : enfants des campagnes encore très peu scolarisées et toujours marquées par l'emprise sociale d'un catholicisme souvent hostile au régime républicain ; enfants de villes industrielles dans lesquelles les confrontations politiques opposaient brutalement les syndicats naissants au patronat encore tout-puissant ; enfants des classes plus favorisées dont les parents, déjà tentés par le séparatisme scolaire, privilégiaient l'enseignement à la maison par des précepteurs ou inscrivaient leurs enfants dans des écoles congréganistes paraissant moins sulfureuses que l'école républicaine « sans Dieu ». C'est peu dire que la mission d'union nationale et patriotique donnée à l'école de la nation tout juste réorganisée était déjà un immense défi. Au coeur des programmes d'instruction obligatoire, un enseignement de « morale
On a eu la longue fronde des Gilets jaunes en France, les manifestations politiques hebdomadaires... more On a eu la longue fronde des Gilets jaunes en France, les manifestations politiques hebdomadaires en Algérie contre le pouvoir en place, les révoltes citoyennes au Liban, en Iran ou en Irak contre la confiscation du pouvoir par des élites corrompues, la résistance de Hong Kong face au risque de la normalisation chinoise, et maintenant la révolte de certains Français contre le changement annoncé dans leur système de retraite. La colère semble être un mot d'ordre mondialement partagé par tous ceux qui n'en peuvent plus de se sentir délaissés ou méprisés par les pouvoirs en place. Pour l'assouvir, les individus sont tentés d'user de violence. Les colères collectives se traduisent par des rassemblements physiques dans lesquels les êtres amplifient leur ressentiment par des actions communes allant jusqu'à des dégradations matérielles et des agressions violentes. La colère, un état provisoire La colère est pourtant, et le plus souvent, un état provisoire. Ses effets s'effacent lorsque l'attention des personnes se recentre sur les effets disproportionnés de leur action et que s'ouvre un nouveau dialogue qui finit graduellement par apaiser les tensions. Pourtant, cette année, les colères collectives semblent se succéder sans devoir s'éteindre. Serions-nous en présence d'un état de colère continu dans nos sociétés contemporaines, devenues intrinsèquement colériques ? A la colère négative, qui transforme l'adversaire en bouc émissaire jusqu'à le déshumaniser, qui détruit tout sans jamais rien reconstruire, peut se substituer une colère plus constructive. En motivant la militance de certains, politique,
Nous vivons des moments effarants, qui rappellent le climat dangereusement xénophobe et antisémit... more Nous vivons des moments effarants, qui rappellent le climat dangereusement xénophobe et antisémite des débats politiques en France lors des heures peu glorieuses d'avant-guerre. Alors qu'un polémiste peut déployer injures et haine contre les musulmans pendant plus d'une heure sur une chaîne de télévision spécialisée dans l'information, alors qu'un "sage de la laïcité" désigné comme tel par le ministère de l'Éducation nationale peut risquer un amalgame éhonté entre une mère d'élève voilée et des djihadistes ou des pédophiles sur les réseaux sociaux, alors qu'un élu RN peut dénier à une personne dans le public le droit d'assister aux débats d'une assemblée républicaine, on peut s'indigner justement de la brutalisation du langage employé actuellement dans la plupart des médias à l'encontre des citoyens français de religion musulmane. Un nouveau type de racisme On peut aussi déplorer la banalisation de ce nouveau type de racisme qui s'énonce sur le même registre, à la fois chez les tenants de l'extrême droite et ceux d'une gauche se désignant elle-même comme "républicaine". À gauche, le ministre de l'Éducation nationale, sur une autre chaîne d'information et à une heure de grande écoute, peut considérer que le port du hidjab ne correspond pas à "nos" valeurs, que ce dernier, sans être interdit par la loi, "n'est pas souhaitable dans notre société" et ainsi donner des arguments aux prohibiteurs de tous genres.
« Voile à l'école : cherche-ton à diviser pour mieux régner ? » Historienne et directrice d'étude... more « Voile à l'école : cherche-ton à diviser pour mieux régner ? » Historienne et directrice d'études à l'École pratique des hautes études Dans une tribune au « Monde », l'historienne spécialiste de la laïcité Valentine Zuber rappelle que « La légitimité de l'expression religieuse dans l'espace public ne s'inscrit aucunement dans un vide juridique ». 5/11/2019 https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/11/05/voile-a-l-ecole-cherche-ton a -diviser-pour-mieux-regner_6018047_3224.html Tribune. Le vote en première lecture par la droite sénatoriale, mardi 29 octobre, d'une proposition de loi interdisant l'accès des mères voilées à l'accompagnement des sorties scolaires a été jugé « contre-productif » par le ministre de l'éducation nationale, Jean-Michel Blanquer. On sait pourtant l'émotion qu'a suscitée, dans le pays et au sein même de la majorité présidentielle, son appréciation « personnelle » sur le sujet, quelques jours plus tôt. Dans une interview télévisée sur une chaîne d'information en continu, il avait considéré que le port du voile n'était « pas souhaitable dans notre société ». Jusqu'au débat sénatorial, il a plusieurs fois assumé ses propos. Article réservé à nos abonnés Lire aussi A quoi joue Jean-Michel Blanquer, après ses propos sur le port du voile ? Pour une historienne de la laïcité, ces derniers s'inscrivent dans un moment particulier, alors que le débat interminable sur le voile venait d'être à nouveau relancé par un élu du Rassemblement national du conseil régional de Bourgogne, à travers sa violente mise en cause d'une mère accompagnatrice. C'était aussi quelques jours seulement après les polémiques suscitées par une affiche de la FCPE (Fédération des conseils de parents d'élèves), sur laquelle apparaissaient des mères accompagnatrices voilées, ainsi que son détournement douteux sur les réseaux sociaux. Autrement dit, le revirement du ministre face à l'initiative de l'opposition au Sénat ne laisse pas d'interroger sur les ressorts stratégiques qui peuvent l'animer. Textes unanimes Il faut d'abord rappeler que la question de la légitimité de l'expression religieuse dans l'espace public ne s'inscrit aucunement dans un vide juridique. Sur la question du voile des mères accompagnatrices, le droit s'est finalement imposé en s'appuyant sur des textes historiques stabilisés. Le Conseil d'État a tranché la question par un avis paru en 2013. Celui-ci stipule que les parents, simples « usagers » et non « agents » ni « collaborateurs » du service public, ne sont pas légalement soumis aux « exigences de neutralité religieuse » qui s'imposent aux personnes en responsabilité pédagogique.
En fait de dialogue, nous connaissons, depuis des décennies déjà, l'interculturel, l'oecuménique ... more En fait de dialogue, nous connaissons, depuis des décennies déjà, l'interculturel, l'oecuménique et l'interreligieux. Plusieurs initiatives ont ainsi vu le jour à la fin du XX e siècle, entre Semaine de l'unité chrétienne (Photo), rencontres des Amitiés judéo-chrétiennes ou dialogues, plus tardivement instaurés, entre chrétiens et musulmans. Ces différentes rencontres, faites dans un esprit de bienveillance et sous le signe de l'ouverture, restent pourtant-et le plus souvent-très institutionnelles. Elles sont majoritairement pilotées par les seuls spécialistes ou élites cléricales des mouvements considérés. De fait, elles se cantonnent souvent à une confrontation pacifique, mais déterminée, des différents discours normatifs institutionnels. Ces initiatives bilatérales sont donc moins de véritables dialogues que des présentations identitaires croisées. Souvent soutenues par les autorités publiques et locales, qui voient ces opérations comme autant de facteurs de paix sociale, elles sensibilisent les personnes à la différence culturelle et religieuse dans une optique d'apprentissage de la tolérance et du « vivre ensemble », tout en prenant bien soin de réaffirmer la légitimité intrinsèque de la croyance de chacun dans son propre groupe d'appartenance. Approche interconvictionnelle Cependant, s'affirme, au sein de plusieurs associations nouvellement créées, la revendication de débats plus égalitaires, visant à dépasser ces seuls échanges
Au lendemain des révolutions américaine et française du XVIIIe siècle, les penseurs ont souligné ... more Au lendemain des révolutions américaine et française du XVIIIe siècle, les penseurs ont souligné une continuité d'inspiration entre le développement religieux du protestantisme, et l'essor de la modernité libérale sous sa forme philosophique, puis politique. Les idées portées par la Réforme, en particulier l'insistance sur la liberté personnelle du chrétien, le droit à l'exercice de la liberté de conscience et les nouvelles formes ecclésiologiques préfigurant le système démocratique, avaient annoncé, avant même les bouleversements révolutionnaires, la fin du système monarchique et théocratique d'Ancien Régime. Constant et Guizot Ces idéaux religieux protestants se seraient progressivement universalisés-tout en se sécularisant-dans l'énoncé des droits individuels, civils et politiques, introduits par les révolutions à travers les différentes déclarations des droits qui ont été alors produites. En raison de son influence, le protestantisme serait ainsi devenu la seule religion véritablement compatible avec les nouveaux régimes. Le protestantisme paraissait devoir supplanter le catholicisme, toujours compromis par son alliance politique passée avec le système de la monarchie absolue qui semblait devoir s'enferrer dans un intransigeantisme antimoderne.
Je voudrais réagir à la mise en cause par Max Chaleil de certains protestants qui renieraient, se... more Je voudrais réagir à la mise en cause par Max Chaleil de certains protestants qui renieraient, selon lui, le combat en faveur de la liberté et de la laïcité porté par leurs ancêtres depuis le XVIe siècle. En relativisant le problème de la burqa, ils mettraient en grave danger, à la fois « les femmes, la religion et la démocratie ». Je ne souhaite pas m'appesantir sur le raccourci historique faisant des protestants les « inventeurs » de la laïcité, véritable lieu commun de la mythologie protestante française. Je crois en revanche que ce genre de raisonnement est potentiellement porteur d'atteintes graves à la laïcité et à la liberté individuelle, et en particulier celle des femmes. « Faibles femmes » En tant qu'historienne de la laïcité, je voudrais rappeler que les « défenseurs » de la laïcité française n'ont commencé à user d'arguments féministes que depuis très peu d'années, au moment même où la présence musulmane est devenue plus visible dans l'espace public. Une partie du militantisme féministe s'est alors emparée de l'étendard de la laïcité en défendant le refus de l'ouverture de l'école publique aux filles voilées. Ceci dans l'espoir de les aider à « s'émanciper » de leur milieu, considéré comme culturellement obscurantiste et socialement oppressif. Il ne me paraît cependant pas que le discours laïque traditionnellement antiféministe ait vraiment disparu du paysage. Les grandes envolées sur
La liberté religieuse paraît être un des droits humains les plus fondamentaux. Étroitement associ... more La liberté religieuse paraît être un des droits humains les plus fondamentaux. Étroitement associée au droit à la liberté d'expression et à l'exercice d'une réelle citoyenneté promue par l'ensemble des droits individuels civils et politiques garantis au plan international depuis la Seconde Guerre mondiale, sa pertinence reste entière de nos jours. Le Comité des droits de l'homme de l'ONU a jugé nécessaire en 1993 de préciser l'étendue des implications liées au respect de la liberté religieuse par des « Observations » sur l'application de l'article 18 du Pacte des droits civils et politiques de 1966. Il reconnaît donc pour la première fois la légitimité et l'égalité des convictions athées ou religieuses. Cela lève l'hypothèque que les grands textes internationaux faisaient peser jusque-là sur ce droit. La reconnaissance de l'athéisme est longtemps restée non explicite, comme en creux. Cela a certainement eu pour conséquence d'obérer durablement la sauvegarde des droits des athées revendiqués comme tels dans certaines parties du monde. Une décision historique Actuellement, la liberté de conviction proprement athée pose d'ailleurs toujours d'épineux problèmes, en particulier dans la majorité des pays de culture islamique. La défense de la liberté religieuse s'inscrit aussi dans les priorités diplomatiques
À la suite de la signature d'une convention universitaire entre l'École pratique des hautes étude... more À la suite de la signature d'une convention universitaire entre l'École pratique des hautes études de Paris et l'université de La Manouba à Tunis, un échange académique sur l'histoire et les formes prises par la laïcité dans le monde moderne a pu récemment être organisé dans le cadre du tout nouveau master de Religions comparées mise en place par cette dernière université. Spécifiquement consacrés à l'étude académique et distanciée des différentes religions passées ou présentes, les travaux de ce master bénéficient de l'attention bienveillante des autorités académiques et politiques du pays. Ils constituent une expérience probablement unique-et certainement pilote-dans les pays arabes de culture musulmane, rendue possible par l'insertion d'un article garantissant la liberté de conscience des citoyens tunisiens dans la nouvelle Constitution de ce pays, adoptée en 2014 à la suite des événements des printemps arabes. Curiosité intellectuelle Le programme d'enseignement aborde sans tabou l'histoire religieuse contrastée propre au pays, de la Tunisie punique polythéiste à la Tunisie chrétienne, puis islamique, avec une attention particulière portée à l'histoire juive tunisienne. Il consacre aussi un certain nombre d'heures à l'information sur les autres religions du monde, notamment les trois grandes confessions chrétiennes (catholique, orthodoxe et protestante), mais aussi les religions des mondes indiens et américains, les philosophies asiatiques, etc. Une formation sur les différents systèmes étatiques contemporains de gestion du religieux et du pluralisme y est
La mairie de Nice refuse une publicité pour la finance islamique Après les arrêtés anti-burkinis ... more La mairie de Nice refuse une publicité pour la finance islamique Après les arrêtés anti-burkinis de l'été dernier, une nouvelle interdiction municipale visant spécifiquement l'affichage religieux musulman dans l'espace public agite ces derniers jours le milieu niçois. La mairie, à l'initiative de Christian Estrosi, a ainsi refusé l'affichage explicite sur la vitrine d'une agence d'assurance, de sa raison sociale spécifique, à savoir la distribution de produits relevant de la finance islamique. Le prétexte invoqué est l'éventuel trouble à l'ordre public que cette enseigne pourrait occasionner, dans une ville encore traumatisée par l'attentat terroriste du 14 juillet dernier. Intolérance à la diversité religieuse Cette interdiction, contre laquelle la gérante de la société d'assurance incriminée s'est immédiatement élevée au nom de l'entrave à la liberté d'entreprendre, pose une fois de plus le problème de l'intolérance à la diversité religieuse et en particulier à la différence musulmane dans notre société. Imaginerait-on l'interdiction des signes religieux du christianisme ou du judaïsme dans l'espace public au prétexte qu'ils pourraient donner lieu à des manifestations anticléricales ou antisémites qui troubleraient l'ordre public ? Cette mesure qui cible une fois de plus l'expression publique pourtant légitime de nos concitoyens musulmans, est une nouvelle preuve de la tentation discriminatoire qui a cours dans notre pays depuis plusieurs années maintenant. Après le voile, après le burkini, la finance islamique-un secteur émergent pourtant reconnu par l'état-est maintenant la cible facile de politiques foncièrement démagogiques et électoralistes. Ces mesures, qui ne peuvent que
Dans « À l’air libre » lundi, le député LFI Ugo Bernalicis et l’historienne Valentine Zuber évoqu... more Dans « À l’air libre » lundi, le député LFI Ugo Bernalicis et l’historienne Valentine Zuber évoquent le projet de loi sur le séparatisme qui arrive à l’Assemblée. Également au sommaire : le témoignage de Debora A., qui a perdu son bébé après une interpellation.
Nous vivons dans un monde où cohabitent de nombreux courants de pensée et de nombreuses religions... more Nous vivons dans un monde où cohabitent de nombreux courants de pensée et de nombreuses religions. Pour vivre au mieux cette pluralité, le néologisme « intercon-victionnalité » a été récemment proposé. La pluralité des croyances et des convictions n'est-elle pour-tant pas beaucoup plus ancienne ? Quelles ont été alors les manières de prendre en compte cette plura-lité et comment ont-elles évolué au cours des siècles ?
Mère voilée prise à partie par un élu RN : "Il existe une intolérance culturelle ancienne à la vi... more Mère voilée prise à partie par un élu RN : "Il existe une intolérance culturelle ancienne à la visibilité du religieux dans l'espace public en France" Entretien avec Valentine Zuber, historienne spécialiste de la tolérance religieuse, directrice d'études à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE), et auteure de "La Laïcité en débat au-delà des idées reçues" (Ed. Le Cavalier bleu, 2017) Le débat sur le voile ressurgit régulièrement avec virulence dans l'arène politique et médiatique française. (FRANCEINFO) Anne BrigaudeauFrance Télévisions https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/religion-laicite/pourquoi-le-debat-politique-s-echauffe-t-il-a-nouveau-autour-du-voile_3663055.html Mis à jour le 18/10/2019 | 14:29 publié le 17/10/2019 | 15:58 Un bout de tissu qui agite la classe politique, à quelques mois des municipales. Vendredi 11 octobre, un élu du Rassemblement national a pris à partie une mère de famille voilée qui accompagnait des élèves à une séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, et lui a demandé de quitter la salle. Depuis, les élus s'écharpent autour du port de ce vêtement religieux, alors que les accompagnants ne sont pas légalement tenus à la neutralité requise pour les enseignants. Pourquoi le débat sur le voile ressurgit-il régulièrement avec virulence dans l'arène politique et médiatique française ? Selon Valentine Zuber, historienne, spécialiste des religions dans les relations internationales, et auteure de La Laïcité en débat au-delà des idées reçues (Ed. Le Cavalier Bleu, 2017), "la République française a toujours eu besoin d'un adversaire pour se légitimer". Elle nous expose son point de vue. Franceinfo : Pourquoi le port du voile semble-t-il être un thème inépuisable de débat pour nos élus politiques ? Valentine Zuber : On pourrait invoquer plusieurs raisons, à commencer par le fait qu'il existe une intolérance culturelle ancienne à la visibilité du religieux dans l'espace public en France. Contrairement à d'autres pays européens, le religieux catholique, qui a longtemps été dénoncé par les laïcs anticléricaux, s'est progressivement effacé dans les années 1970. En témoigne l'abandon du vêtement religieux, de la soutane et du voile par les curés et des bonnes soeurs, au bénéfice de signes plus discrets comme le col romain ou le pin's en forme de croix épinglé
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Si le modèle français est souvent comparé, critiqué ou pris pour exemple, qu'en est-il du reste du monde ? Quelles différences d'application y observe-t-on ?
A travers une approche historique et une perspective internationale, ce dossier de la Documentation photographique apporte les clés de compréhension d'un débat actuel tout en balayant les idées reçues.
Au sommaire :
- Aux origines (le modèle théocratique biblique, christianisation et luttes contre les hérésies, la chrétienté médiévale face au pouvoir temporel, la Réforme, entre schisme et rupture politique).
- A l'origine de l'État moderne (le difficile avènement de la tolérance, la laïcité en France, la rupture révolutionnaire, 1795/1905 : la séparation des Églises et de l'État, la loi de 1905 est-elle menacée ?, l'État face au débat "islam versus laïcité", école et laïcité, des exceptions à la laïcité de séparation).
- Les laïcités dans le monde aujourd'hui (droits de l'homme et liberté religieuse, une sécularisation européenne exceptionnelle, le cas des pays orthodoxes, la Turquie est-elle laïque ?, au Canada : inclusion ou séparatisme ?, la laïcité à l'américaine, la précocité de la laïcité mexicaine, mutation de la laïcité dans le sous-continent indien, Singapour, un modèle original de coopération, Afrique subsaharienne : une réinterprétation des modèles importés ?, États musulmans : une sécularisation souterraine).
C’est à l’éclaircissement des attendus de ce débat, souvent passionnel et parfois confus, que cet ouvrage est consacré.
Au lendemain de l'ébranlement provoqué par la " révolution des droits de l'homme ", pour reprendre le beau titre de l'ouvrage de Marcel Gauchet, les christianismes occidentaux ont eu à se positionner face à cette idéologie devenue rapidement dominante dans les sociétés européennes en voie de modernisation. Alors que le protestantisme francophone s'est immédiatement senti en affinité avec les théories des droits individuels, le catholicisme, fort de sa théologie du droit naturel, s'est d'abord arc-bouté contre une pensée séculière qui oublierait la prééminence absolue de Dieu.
Le ralliement de la doctrine catholique à celle de la liberté religieuse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et le rappel renouvelé de la pensée calviniste au fondement essentiellement divin de la réalité humaine ont permis un rapprochement confessionnel sur la base d'un véritable œcuménisme des droits de l'homme. Mais cette nouvelle compréhension religieuse est-elle vraiment la même que celle, laïque et essentiellement juridique, défendue par les instances internationales qui lui sont dédiées ? C'est à ce travail de clarification que le présent ouvrage est également consacré.
Le souvenir de Michel Servet a été particulièrement sollicité au cours des luttes religieuses du XIXe et du XXe siècles qui ont marqué l'avènement difficile de la sécularisation européenne. Contrairement à d'autres victimes célèbres de l'histoire, comme Étienne Dolet ou le chevalier de La Barre, la mémoire de Michel Servet a été revendiquée par plusieurs courants de pensée concurrents d'un point de vue politique et religieux. Il est devenu tour à tour le héros des chrétiens libéraux, des anticléricaux, des nationalistes, des républicains, et même des résistants… Les ouvrages, les hommages et les monuments en mémoire de Michel Servet et pour la tolérance, cette valeur montante de la modernité, se sont multipliés dans un climat passionnel tout au long de cette période.
C'est l'histoire de ces conflits entre la mémoire et l'histoire, ces "conflits de la tolérance" analysés à travers la postérité contrastée de Michel Servet, qui est ici savamment illustrée.
Socle premier des principes sacrés de la République française, la Déclaration de 1789 a peu à peu endossé une vocation universelle à l’usage du monde entier. Le souci constant de sa diffusion la plus large possible et sa célébration récurrente en France de la Révolution jusqu’à nos jours montrent encore l’exceptionnalité conférée à ce texte singulier par les républicains.
L’histoire de sa rédaction, de sa promulgation puis de sa postérité juridique et symbolique a cependant été contrastée. Objet de critiques précoces et continues émanant de bords politiques parfois opposés, le modèle déclaratif a connu une éclipse de 1848 à 1946. La Déclaration de 1789, comme archétype absolu de la déclaration des droits, n’a finalement été insérée que très tardivement dans la Constitution française. De plus, elle n’est devenue juridiquement effective qu’au tout début des années 1970. Elle n’a cependant jamais cessée d’être invoquée par les auteurs progressistes et les zélateurs de la République. A ce titre, elle a immédiatement constitué la première référence civique de l’enseignement républicain dont elle est devenue l’indispensable abrégé, le seul véritable catéchisme de la formation politique des futurs citoyens.
Longtemps non assumée, la sacralisation implicite de ce texte normatif devenu credo révolutionnaire puis républicain, pose la question de l’existence d’une forme de religion civile dans la République, en dépit de sa laïcité revendiquée. Le culte des droits de l’homme, élaboré dès les premiers mois de 1789, s’est en effet constamment perpétué dans la tradition républicaine, du centenaire de 1889 au bicentenaire de 1989, jusqu’à l’exaltation plus contemporaine de la France « pays des droits de l’homme »…
nos jours la promotion internationale des Droits de l’Homme. Or, les États et les mouvements religieux ne s’accordent pas toujours sur la définition, l’amplitude et les limites qu’il convient de donner à ce droit essentiel. Par ailleurs, les demandes, parfois insistantes, de certains États pour une meilleure protection des religions contre leur éventuelle diffamation constituent un nouveau défi aux défenseurs des Droits de l’Homme. Cet ouvrage, qui fait appel aux meilleurs spécialistes, analyse les débats en cours, tant du point de vue historique, politique, juridique, diplomatique que théologique.
Éclairé par des témoignages d’acteurs, il constitue une mise au point bienvenue de la doctrine française en matière de défense de la liberté
de religion et de conviction de par le monde.
Ont participé à cet ouvrage :
Blandine CHELINI-PONT, Jean-Arnold DE CLERMONT, Emmanuel DECAUX, Pierre DELVOLVÉ, Roland DUBERTRAND, Michel DUBOST, Naël GEORGES,
Jacques HUNTZINGER, Haim KORSIA, Tareq OUBROU, Alexandre SINIAKOV, Patrizianna SPARACINO-THIELLAY, Valentine ZUBER.
Sous la direction de Valentine ZUBER