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À tes amours Valentine !
À tes amours Valentine !
À tes amours Valentine !
Livre électronique210 pages2 heures

À tes amours Valentine !

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À propos de ce livre électronique

Dans cette autofiction, l’héroïne de « Romantique… et alors ? » revient, toujours en quête d’émotions fortes. Un peu plus âgée, et un peu plus « raisonnable » mais… jusqu’à quel point ? Entre espoirs et désespoirs, quand l’autodérision reste présente, rien n’est jamais totalement perdu. Et l’Art y est omniprésent, car « il y a de l’Amour dans l’Art ».
« À tes Amours Valentine ! » est un parcours initiatique par la résilience et l’acceptation de Soi, avec ou sans Prince… et alors ?
LangueFrançais
Date de sortie10 mai 2023
ISBN9782312148298
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    Aperçu du livre

    À tes amours Valentine ! - Valérie Morales

    cover.jpg

    À tes amours Valentine !

    Valérie Morales

    À tes amours Valentine !

    LES ÉDITIONS DU NET

    126, rue du Landy 93400 St Ouen

    Du même auteur

    « Romantique… et alors ? »

    Co auteure de 2 ouvrages : « Exclusivement féminin » et « Faits d’hiver » aux Éditions Jacques Flament.

    Illustration de couverture : Lyne Chouinard

    © Les Éditions du Net, 2023

    ISBN : 978-2-312-14829-8

    Avant-propos

    « Si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir. » Marc Chagall.

    J’ai eu beaucoup d’amours dans ma vie, et Chagall en faisait partie.

    Si jamais je devais me retrouver sur une ile déserte, c’est une œuvre de Chagall que j’emporterais. Je parle bien sûr d’objets de survie morale, des indispensables au bien-être de notre âme. J’aurai toujours un petit bout de Chagall avec moi, où que j’aille. Et de sa Liberté au sens le plus joyeux du terme. Car en dépit des épreuves, en dépit même de sa condition de juif Biélorusse en plein holocauste, il a su échapper à l’oppression ; et conservé cette force vitale, doublée d’une merveilleuse indépendance d’esprit, de ce léger et bienveillant petit grain de folie. Comme lui, j’ai toujours souhaité m’affranchir, de toute forme d’emprise, et d’entrave à ma liberté, quelle qu’elle soit. Accrochées à mon cœur, sa poésie et sa fantaisie me sont indispensables. Tel un baume réparateur, elles me procurent du bien-être, où que je sois.

    Si j’étais coupée du monde, c’est Chagall que je garderais, mon premier mentor vers l’Art pictural. Et bien sûr mes pinceaux et mon chevalet. Puisqu’il y a de l’Amour dans l’Art, et que l’Amour me semble vital. L’Amour sous toutes ses formes : universel, émotionnel, familial, ou l’Amour d’âme à âme…

    « Nous ne sommes faits que de ceux que nous aimons et rien d’autre » Christian Bobin.

    Il y eut cet été torride… Enfin, enfin… Au premier degré bien sûr ! Car des degrés, il y en a eu beaucoup cette année. Notre année canicule… Avec des coups de tonnerre et des orages aussi. Au propre et au figuré. Et des coups de cœur, des émois partagés, jusqu’à exploser. Mais ça, c’était après.

    Après l’hiver, un déluge d’hivers de plusieurs années… il y eut l’été. Sans printemps. Un été précoce, inattendu, ardent, brûlant, déroutant. Nous avions eu le Covid, la crise économique, la guerre en Ukraine puis la crise énergétique, climatique. Et maintenant, maintenant, mais où allons-nous avec cette sècheresse qui ne nous lâche pas ? Il faut dire que les médias s’en donnent à cœur joie, chacun à sa manière, pour attiser les tensions et les peurs… et faire grimper la température. Alors, comme souvent, sans être totalement inconsciente, du moins je me plais à le croire, je décide de rester confiante en l’homme et en son avenir. Car après toutes ces guerres, moi j’ai besoin de paix.

    Avec ce soleil de plomb, et presque pas d’air, mon nouvel appartement plein Sud, si lumineux en hiver, devient un véritable capteur de chaleur, quand le soleil cogne. Quelle poisse ! Sans parler de mes nouveaux voisins, un peu trop bruyants. Et dans cette jungle inconnue et un peu étrange, il y a des kangourous qui sautent au-dessus de ma tête, si si, et des portes qui claquent. Les chiens qui aboient, ont de longs dialogues qui se font écho, comme dans « Les 101 dalmatiens » de Walt Disney, de maison à maison, et jusque tard le soir. Et les trottoirs sont minés par les chienchiens des mamies qui ne peuvent plus se baisser pour ramasser leurs cadeaux sur le chemin. Le samedi les voisins, le dimanche les chiens. Malgré tout, les mamies, moi je les aime bien. Cela doit venir de mon côté un peu mère poule. Et elles me trouvent toujours quelque part pour me confier leurs petits soucis.

    « Je suis désolée de vous ennuyer encore mais…

    – Vraiment votre télévision ne fonctionne plus ? Vous êtes certaine qu’elle est bien branchée ? »

    Et aussi j’avoue qu’elles me fascinent par certains aspects, mes élégantes petites copines nonagénaires. J’en ai même une de 95 ans que j’ai présentée à une galerie d’art et qui y a exposé ses toiles. Elle a un sacré caractère, mais avec moi, elle est la douceur incarnée !

    Oui j’ai déménagé, et je suis passée à l’Est… Mais je suis toujours sur la Côte d’Azur, la merveilleuse French Riviera ! Car la Côte a vraiment la côte cette année. Et c’est Cimiez tout de même, le quartier le plus glamour de Nice, fréquenté par l’aristocratie Anglaise et Russe du début du siècle dernier. Avec ses belles demeures, ses palais, son long boulevard bordé de platanes que j’aime tant arpenter, ses parcs, ses arènes et ses musées, Cimiez est l’endroit idéal pour vivre un conte de fées. C’est un univers enchanteur de princes et de princesses de la Belle Époque aux noms prestigieux, de figures immortelles : la Reine Victoria, dont la statue trône fièrement en haut du boulevard, le Prince de Galles, la Reine Elisabeth…

    Autant de fantômes chicissimes qui peuplent encore de leur aura prestigieuse, mon nouveau quartier. Alors, moi ex-princesse dans sa jeunesse, comment pourrais-je m’en plaindre ?

    Non je n’en ai pas le droit en effet. Quand je traverse certains quartiers plus populaires du centre de Nice, avec les réfugiés et les autres, que je vois ces sans-abris, dont certains que je croise depuis des années. Alors la réalité me rattrape. Moi, au moins, j’ai un toit. Donc pour l’instant, je fais encore partie des privilégiés, c’est certain.

    J’ai, il est vrai, été assez mal habituée, ayant, pendant mes années princesse, goûté au faste des hôtels de luxe, lorsque nous partions tous en voyage, avec mes grands-parents paternels. Mon enfance a été marquée par cette recherche perpétuelle du beau, dont ma grand-mère était particulièrement friande. « Donnez-moi ce qu’il y a de plus beau », c’était son expression favorite. Ça nous amusait beaucoup. Car elle le disait avec une forme de naïveté d’un charme incroyable. Rien de présomptueux ou d’arrogant de sa part. C’était juste une évidence pour elle. Elle avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour sortir de la pauvreté de sa jeunesse. Et comme tout ce qu’elle touchait devenait de l’or, elle nous en avait fait profiter. C’était une véritable leçon de vie à elle toute seule, avec sa force et son optimisme inébranlables. Et cette passion de la vie qu’elle portait en elle comme un trophée.

    Mes grands-parents s’étaient connus très jeunes au Maroc, juste avant que mon grand-père ne parte faire son service militaire. La petite Grecque rebelle avait perdu, en jouant à pigeon vole. Elle avait eu un gage… il avait réclamé un baiser. Pour la suite, elle n’avait fait que gagner. Le beau jeune homme aux yeux menthe à l’eau, le militaire, le sportif, et… le charmeur de ces dames, mais avec un cœur noble comme les héros des films, l’a épousée très vite. Et ils vécurent heureux en gagnant toujours, jusqu’à ce que la mort les rassemble. Au moment de la guerre en Algérie, mon grand-père avait été envoyé à Oran par les services secrets. Un jour, leur maison a été attentée. Heureusement, mon père qui venait juste de rentrer avait vu le paquet fumant devant leur porte et les avait avertis à temps. C’est à ce moment-là qu’ils étaient partis se réfugier en France, à Aix-en-Provence, chez la sœur de ma grand-mère. Et c’est dans ces circonstances, que mes parents se sont rencontrés, et sont tombés amoureux l’un de l’autre.

    Soixante-dix ans jour pour jour après leur mariage, les cendres de mon grand-père ont rejoint celles de ma grand-mère qui nous avait quittés deux ans auparavant. Est-ce que ce n’est pas ultra-romantique ça ? Peu avant de nous quitter, mon grand-père paternel m’avait dit « Chez nous, on est des battants ». Et c’est une arme redoutable que ce vaillant officier m’avait offerte. Il a également dit : « Je prierai pour vous de là-haut ». Car il avait aussi la Foi. Ce sont ses derniers mots.

    Alors quoi que nous ayons vécu, au-delà de la tristesse pour ceux que nous avons perdus, nous avons tous en nous, cet héritage, profond, inaltérable, cette source d’amour intarissable que ceux que nous aimions nous ont transmis. Et leur espoir de bonheur. Et si c’était la Vie ?

    J’ai donc quitté l’Ouest de Nice, et son soleil couchant, pour le soleil levant. Car comme on dit : « A l’Ouest rien de nouveau ». Et moi, de la nouveauté, j’en avais grand besoin… Alors adieu collines verdoyantes, vues « panoramisantes », couleurs éclatantes… Ma nouvelle vue, c’est l’observatoire de Nice et un tout petit bout de mer, au loin sur la ligne d’horizon, nettement moins dégagée qu’avant. Et adieu à mes amis de mon ancienne résidence. Je ne vous oublierai pas. Ni ma gentille voisine avec laquelle j’échangeais de terrasse à terrasse, ni cette petite chatte très bavarde avec laquelle j’avais beaucoup discuté et qui venait chaque jour me dire bonjour, puis s’éclipsait intelligemment, dès qu’elle sentait que je n’étais pas disponible. Ou encore mon voisin un peu étourdi qui avait tendance à s’endormir avec la télévision allumée à fond, et que j’ai dû réveiller quelquefois, juste avec un coup bien envoyé sur le mur. Encore moins ce monsieur du service maintenance de la résidence, qui avait malencontreusement laissé sa main glisser sur le bas de mes reins, ô le vilain. Sans doute un malentendu, que j’avais dû rétablir en lui expliquant gentiment que non, je n’avais pas prévu de régler ses services en nature… ! Malgré quelques remises en place, en toute courtoisie naturellement, j’avais plutôt bien apprécié tout ce petit monde de mon ancienne résidence et ses jolies allées arborées, son club-house si convivial et son armée de gardiens qui semblaient toujours prêts à nous porter secours en cas de besoin. J’y avais, de plus, beaucoup de souvenirs, de très drôles et de très émouvants aussi. Mais la vie est faite de changements, et donc…

    Après une période grise, j’avais donc décidé de changer de décor, pour repartir d’un bon pied, et comme Picasso, pour une période plus rose. Car la couleur c’est la vie. Justement, avec mon amour de la peinture et des couleurs, c’était avec celles de Marc Chagall que j’avais finalement paré mon nouveau refuge. Mon peintre et humaniste adoré. Celui qui peint des thèmes bibliques aussi charmants que les contes pour enfants. Avec ses mélanges de bleus durs, de jaunes brillants, et de rouges vifs. Non seulement je m’étais inspirée de ses couleurs, à travers mon canapé, mes rideaux et même ce tableau immense qui couvrait le mur de mon salon, mais je les avais aussi en affiches. Du « Cantique des cantiques » à « Adam chassé du paradis », je baignais dans mon univers préféré, mystique, onirique et surtout, plein de Joie… celui de Chagall qui, même dans les moments les plus graves, s’exprimait avec légèreté pour les dédramatiser. Et dont les sujets favoris étaient l’amour et la vie, avec toute leur complexité, mélangeant l’imaginaire avec la réalité. Voilà ce qui me convenait et me ressemblait. Je vivais dans cette atmosphère d’amour totalement chagallienne avec le sentiment de me nourrir en tant qu’artiste. En plus de cette façon si concrète de se remplir quand on a un manque, avec des gâteaux, du chocolat et toutes les douceurs possibles. Celles-ci ne suffisant pas toujours à combler un vide… En réalité, je cherchais dans ma nouvelle vie, un moyen radical de renouer avec la grande passion de la Vie !

    Car plus que tout, avant l’été, et avant l’hiver… il avait eu l’Amour. Mais enfin, je dois bien vous le dire, j’ai une terrible nouvelle. Ils l’ont annoncé partout, à sa famille, ses amis et à tous ceux qui l’ont côtoyé, il y a un mois, un an, trente ans. Car personne ne doit ignorer que notre petit Prince a disparu. Il a rejoint son astéroïde, dans la voie lactée qu’il a rempli d’une poignée d’étoiles… Celui-là même qui était mon âme sœur, que je venais juste de retrouver, mon François, l’Amour à l’état pur, nous a quittés. Il est parti si vite, à peine le temps d’un rêve. Quelques aveux échangés, et un mariage imaginé, pour une vie rêvée… Car la vie ne nous en a pas laissé le temps. Notre histoire est restée chaste de l’amour que nous n’avons pas fait, de nos mains qui n’ont fait que s’effleurer, et pur de nos désirs qui n’ont pu se révéler. Je n’aurais connu ni ses lèvres, ni sa peau puisque je ne les aurais jamais touchées. Elles garderont ce caractère mystique, inconnu, sacré, d’un amour d’âme à âme.

    François, comment est-il possible, qu’avec toutes ces jolies choses que tu avais en tête, et tes pensées si pures, le mal s’y soit installé ? Cela n’a pas de sens. Et tu étais encore si jeune. Mais si Dieu rappelle à lui ceux qu’il aime le plus, alors je m’incline et t’abandonne à lui, mon amour. Et puis après l’hiver, après les peurs et le déni, puis la tristesse, après les larmes, les « tu te souviens… ? », il a bien fallu l’accepter… Et que le monde continue à tourner sans toi. Mais pour tes proches et surtout tes enfants, comment ont-ils fait ?

    Quant à moi, mon compagnon épistolaire des moments de solitude, des grands rêves éveillés est désormais passé de l’autre côté de nos idéaux secrets. Mais il me laisse en héritage toute la beauté du monde. Ce n’était pas nécessaire de me repousser François, j’avais bien compris. Et cependant, malgré le sort, malgré tous les obstacles, rien n’aurait pu m’empêcher de t’aimer mon ange. Aujourd’hui je t’entends et je te vois dans l’ombre. Je te sens dans mon cœur et à l’intérieur de moi. Tu es mon amour pour toujours… cela ne change pas.

    Ce soir, je suis partie sur la Promenade des Anglais, en direction de la « Plage Amour », où j’aime avoir rendez-vous, aux dernières lueurs du jour, quand le ciel se maquille de rose. Je ne m’en lasse pas et pourrais la contempler pendant des heures. C’est comme une présence amie lorsque j’étouffe, et que j’ai besoin d’air… Et elle était encore là, toujours fidèle. Pas une ride malgré les années, les épreuves, la peur, les attentats… toujours digne. D’une dignité royale. De son souffle léger, elle a caressé mon visage et effleuré mes bras de ses gants de velours. La lumière, celle qui avait tant séduit Matisse, me piquait les yeux. Et j’ai ri et j’ai pleuré en même temps devant tant de beauté. Soudain, j’ai vu les réverbères s’allumer et la parer d’un bracelet, avec un millier de petites étoiles lumineuses. Comme un concert géant orchestré par les éléments, le vent, le ciel, la mer, j’assistais au spectacle, le souffle coupé. Une voix puissante s’est élevée et comme un message subliminal, une femme chantait : « Non rien de rien, non je ne regrette rien… » d’Edith Piaf. Et c’était si beau, et cela s’accordait tellement à ce que je ressentais moi-même, que j’ai crié « bravo » avant de repartir. Mais je crois bien que j’étais la

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