Audit Fiscal
Audit Fiscal
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CHAPITRE I : GENERALITES
Avant de procéder à une définition de l'audit, il convient d'en retracer en quelques mots son
évolution.
A. Evolution de l'Audit
1. Aspects Historiques
Au début du moyen âge, les sumériens ont ressentis une nécessité de contrôle de la
comptabilité des agents.1(*)
Ce système de contrôle par recoupement consiste à comparer une information qui est
parvenue de deux sources d'enregistrements indépendantes.
Mais le mot « audit » ne s'est apparu que sous l'empire romain et plus spécifiquement dés le
3ème siècle avant Jésus Christ2(*), où il était d'un sens plus large.
Des questeurs, qui étaient des fonctionnaires du Trésor, sont chargés de cette mission. Ils
étaient tenus de rendre compte oralement devant une assemblée composée « d'auditeurs »qui
approuvait par la suite les comptes.
Ultérieurement, ce contrôle s'est développé suite aux efforts des anglais. De même ses
objectifs, qui se sont axés principalement à la détection de fraude, progressivement vers la
recherche d'erreurs puis à la publication d'opinion sur la validité des états financiers, enfin sur
leurs régularité et sincérité.
Ce n'est qu'en XIXème siècle que les législateurs ont institués le contrôle des sociétés par des
agents externes en raison du :
ü La charge qui pèse sur l'auditeur reconnu en tant que garant des détenteurs de capitaux à
l'égard des abus des gestionnaires.
Dés le début du XXème siècle et avec la crise de 1929 due à une mauvaise divulgation de
l'information fiable, un accroissement des besoins du monde des affaires en audit s'est accru.
Aux Etats Unis, et suite à cette crise, les sociétés cotées sont obligées de pratiquer l'audit par
des membres de l'AICPA.
En Tunisie, l'audit est d'utilisation récente, il est réglementé par l'article 13 du CSC obligeant
les sociétés dépassant un certain seuil en capital ou en CA à désigner un CAC pour certifier
leurs comptes.
Tant au niveau national qu'international, la révision comptable, devenue audit, fait l'objet de
travaux constants3(*) qui débouchés essentiellement sur les normes internationales d'audit : les
ISA.
De nos jours l'audit est une discipline transversale au centre des préoccupations des
managers4(*).
En ce sens, et face à une variété des besoins, l'audit s'élargissait à d'autres domaines qui se
sont révélés nécessaires avec l'évolution et la généralisation de nouveaux moyens de
traitements de l'information5(*).
L'audit s'est limité autour de l'audit comptable du commissariat aux comptes avec pour
objectif la certification des états financiers.
Mais, il s'est apparu rapidement que les missions d'audit peuvent être utiles à plusieurs
utilisateurs des états financiers ; d'où le besoin à un recours à l'audit contractuel et à l'audit
interne se fît ressentir.
L'intervention de l'auditeur pour contrôler les états financiers peut être imposée par la loi, c'est
la forme la plus traditionnelle de l'audit qui est pratiquée par le commissaire aux comptes et
qu'on la nomme « l'audit légal » ou « révision légale des comptes ».
Mais le contrôle de l'information peut être demandé par un tiers intéressé ou un membre de
l'entreprise, et dans ce cas la relation entre le prescripteur et l'auditeur devient contractuelle ou
conventionnelle. Tel est le cas d'un dirigeant qui souhaite connaître la qualité des états
financiers produits par son entreprise, ou un futur actionnaire qui demande un audit comptable
de l'entreprise avant d'acheter des actions ou des parts sociales.
« L'audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une entreprise pour
contrôler et gérer une entreprise »6(*).
Avec le développement de l'audit interne, les entreprises perçurent l'intérêt que présenterait
pour elles l'expression d'une opinion sur des informations autres que l'information comptable
et financière. Chaque fonction de l'entreprisse, chaque type d'opérations et à la limite chaque
information devient ainsi un objet potentiel d'audit. Citons par exemple, l'audit social, l'audit
des achats, l'audit de la production, l'audit informatique, etc.
Cependant, les travaux dans les différents domaines d'audit sont très inégalement avancés.
Certains recouvrent déjà une réalité pratique, comme l'audit social ; d'autres en revanche font
figure de possibles développements.
En d'autres termes, le concept d'audit connaît aujourd'hui une grande fortune même si,
globalement, la réflexion sur les extensions possibles de l'audit avance plus rapidement que
les travaux en vue de la mise en oeuvre de ces missions.
En matière d'audit comptable, les critères utilisés sont bien connus. L'opinion de l'auditeur
doit être exprimée en termes de régularité et de sincérité des états financiers. Dans une
perspective d'utilisation de l'audit à des fins de gestion, le critère « d'efficacité » fût
récemment mis en évidence.
* 2 J. Raffegeau, F. Dubois et D. de Menoville, L'audit opérationnel, Coll. Que sais-je ? PUF 1984 , p7
* 5 J.P. Ravalec, Audit Social et Juridique, Edition les guides Montchrestien 1986, p3
B. Définitions
Plusieurs définitions ont été proposées pour cerner au mieux une aussi vague notion. Nous
allons nous contenter dans le cadre de notre travail de citer un ensemble de définitions les plus
manifestes présentées par des praticiens en la matière.
Selon C.H. Gary, l'audit est « un examen critique des informations fournies par l'entreprise ».
Cette définition qui s'avère restrictive et simpliste présente l'audit comme étant un diagnostic
d'un ensemble de données fournies par l'entreprise, ce qui nous laissera s'interroger sur les
autres informations non fournies.
Ultérieurement, l'ATH énonce ce qui suit : « l'audit est l'examen d'information en vue
d'exprimer sur cette information une opinion responsable et indépendante par référence à un
critère de qualité, cette opinion doit accroître l'utilité de l'information »7(*).
D'après ce qui précède, l'audit est une appréciation d'un ensemble d'informations basée sur un
critère de qualité qui est de nature à y accroître son utilité.
Une autre définition proposée par l'Encyclopédie Universalisa se présente ainsi: « l'audit est
un travail d'investigation permettant d'évaluer les procédures comptables, administratives ou
autres en vigueur dans une entreprise afin de garantir à un ou plusieurs groupes concernés,
dirigeants, actionnaires, représentants du personnel, tiers (banques organismes publics) la
régularité et la sincérité des informations mises à leur disposition et relatives à la marche de
l'entreprise ».
Par conséquent, on constate que l'audit peut jauger différentes procédures dans une entreprise
et ce en vue d'affirmer aux personnes intéressées la régularité et la sincérité de telles
informations qui leurs ont été produites.
De son coté, Mr J.P. Ravalec expose la définition suivante : « il met en évidence et mesure les
principaux problèmes de l'entreprise ou de l'organisation à évaluer, il en évalue l'importance
sous forme de coûts financiers ou d'écarts par rapport à des normes, en apprécie les risques
qui en découlent, diagnostique les causes, exprime des recommandations acceptables en
termes de coûts et de faisabilité pour améliorer le fonctionnement »8(*).
a. Audit et Contrôle
Le terme contrôle est fréquemment associé à celui d'audit. La différence entre les deux
notions peut s'expliquer par référence à la théorie des ensembles puisque la mise en oeuvre de
l'audit implique de procéder à différents contrôles.
L'audit englobe ainsi l'ensemble des procédures et techniques de contrôle constituant l'examen
approfondi par un professionnel et reposant sur une méthodologie.
Le contrôle se présente donc comme un outil d'audit. Néanmoins, ce dernier comprend une
opinion qui est le résultat des contrôles.
b. Audit et Conseil
La distinction entre audit et conseil ne peut s'opérer que par une analyse préalable caractère de
la mission qui est dévolue à l'auditeur, et du lien entre auditeur et audité ;
Si la mission est d'origine légale, telle que celle du CAC, l'audit ne peut pas en principe
déboucher sur le conseil.
Le CAC ne peut en aucun cas devenir un conseiller permanent, ni recevoir des honoraires
spécifiques pour ses avis et conseils.
Si en revanche le lien entre auditeur et audité est contractuel, l'audit peut déboucher sur le
conseil.
Toute fois, l'audit ne peut pas être assimilé au conseil du fait que ce dernier n'est qu'un
complément facultatif d'un travail préalable d'audit et dont l'aboutissement réside dans
l'expression d'une opinion.
c. Audit et Révision
La divergence entre audit et révision impose de revenir au domaine d'application le plus
répandu de l'audit et de la comptabilité pour s'en rendre compte que la révision comptable est
l'appellation ancienne de l'audit comptable.
M. Raffegeau indiquait à propos de cette question que le terme « révision des comptes » est
trop souvent perçu « comme une pratique à objet restreint dépourvue des aspects flatteurs de
l'audit mais que les décalages techniques s'estompent et qu'il convient d'utiliser de manière
équivalente les termes de ''réviseur'', de ''contrôleur des comptes'' ou d'''auditeur'' ».9(*)
Certes que même si l'audit est largement synonyme de révision comptable, il se détache
commodément du contexte comptable auquel la révision reste d'avantage lié.
* 9 J. Raffegeau, Avant propos de l'ouvrage Audit et Contrôles des Comptes, Publi-Union 1979, p1
Après avoir épuiser sa chance, l'ancien système fiscal en vigueur jusqu'au 31.12.1989, marqué
par l'existence des impôts cédulaires et l'impôt de superposition, s'est révélé incohérent avec
les exigences d'une économie moderne et de plus en plus développée vers l'extérieur.
C'est dans ce cadre que notre système a fait l'objet d'une refonte visant :
Malgré ces efforts de codification, plusieurs textes en vigueur avant et après cette vague
demeurent encore non codifié, ce qui montre la complexité de notre système.
Ainsi, multiples sources de droit fiscal coexistent (A) pour identifier les différents impôts et
taxes (B) qui sont classés traditionnellement.
Certes que les règles de droit émanent essentiellement du pouvoir législatif (1) du pays mais
d'autres pouvoirs peuvent y intervenir pour expliciter les dispositions législatives ou encore
pour combler des insuffisances là où les règles de droit commun restent muettes : on repérera
ainsi les sources réglementaires (2) et les sources administratives (3).
a. La Constitution
C'est le texte suprême duquel découlent les autres dispositions émanant de différentes sources
qui doivent s'y conformer en esprit et en lettre.
Ø Identification de l'autorité habilitée pour l'institution d'un impôt, définition de son assiette et
la fixation de son taux
Se sont des traités conclus entre la Tunisie et un ou plusieurs pays étrangers en matière de
fiscalité afin d'instituer une imposition qui ne pourrait s'appliquer que si elle n'aboutit pas une
imposition plus lourde que celle du droit commun et qu'elles soient dûment ratifiés11(*).
c. La Loi
Elle peut instituer un impôt, définir son assiette, fixer son taux, ses procédures de
recouvrement, etc.
Outre les données budgétaires, la loi de finances stipule souvent des dispositions fiscales
relatives à l'institution d'un nouvel impôt, rénover des dispositions précédentes, etc.
L'importance de cette loi réside dans l'énonciation des dispositions en vigueur pour l'année de
sa gestion.
Ils émanent du Président de la République ; Ils sont les seules sources de droit parmi les autres
décrets.
Principalement en matière fiscale, une habilité est déléguée au Président de la République par
les lois fiscales et les lois de finances afin de fixer des règles relatives à l'assiette, au taux12(*)...
donc d'exécuter les lois fiscales.
b. Les Arrêtés
Pris par le Ministre de Finances, ils interviennent pour préciser les dispositions des lois ou/et
des décrets insuffisamment clairs.
Exceptionnellement en matière fiscale, la réglementation par des arrêtés se limite au seul fait
des arrêtés motivés de taxation ainsi que les arrêtés pris en application d'autres dispositions
législatives ou réglementaires
Malgré qu'elles puissent être incluses parmi les sources réglementaires étant donné que les
circulaires ont un caractère général et émanent d'une autorité compétente, elles sont
considérées en tant que règlements.
De part leur caractère primordial en matière fiscale, nous avons optés pour les étudier seuls.
Ils sont composés essentiellement par :
Ø Les réponses adressées par les autorités fiscales aux questions posées par les contribuables
(ou prise de position)
Dans la vie courante, la doctrine administrative est très dominante dans les usages fiscaux en
Tunisie et constitue quasiment l'unique source d'interprétation agissante des textes.
* 11 Les traités internationaux aux termes des articles 32 et 33 de la constitution ne sont appliqués que s'ils sont
ratifiés par une loi
Nous allons se limiter dans ce cadre à exposer quelques règles et principes régissant
chaque catégorie d'impôts et taxes.
Se sont les impôts qui frappent directement les revenus des personnes physiques ou
morales au cours d'une période donnée.
Cette imposition directe a fait l'objet d'une réforme traduite par la loi n° 89-114 du
13/12/1989 instituant l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) et l'impôt
sur les sociétés (IS) et promulguant le code de l'IRPP et l'IS.
a. Personnes Imposables
- les personnes non résidentes mais réalisant des revenus de source tunisienne (pour les
PP seulement)
b. Régime d'Imposition
Personnes Physiques
Le calcul de l'impôt sur le revenu est fait par application du barème suivant 13(*):
Personnes Morales
Ø aux centrales d'achat des entreprises de vente au détail organisées sous forme de
coopératives de services régies par le statut général de la coopération
Personnes Eligibles
Sont soumis à l'impôt sur le revenu selon le régime forfaitaire d'imposition les petits
exploitants réalisant des revenus dans la catégorie BIC, il s'agit :
- qui n'ont pas été soumis à l'IRPP selon le régime réel suite à un contrôle fiscal
- et dont les exploitants ne réalisent pas d'autres catégories de revenus autre que les
revenus de valeurs mobilières et de capitaux mobiliers.
Impôt Forfaitaire
Ces impôts ne touchent pas directement les revenus mais sont perçus sur des produits,
des biens et des services commercialisés.
Ø La Taxe sur la Valeur Ajoutée régie par la loi n° 88-61 du 02/06/1988 promulguant
le code de la TVA
Les activités exercées à titre exclusif ou à titre principal en vue de l'exportation ou des
ventes en suspension peuvent bénéficier du régime suspensif de la TVA pour leur
acquisition des biens et services donnant droit à déduction.
Le forfait légal
Le forfait simplifié
Il est applicable à des secteurs d'activités désignés par décret, à savoir les cafetiers
exploitant un seul établissement sous licence de première catégorie, les coiffeurs et
l'alimentation générale.
Le forfait de transport
Les opérations de transport terrestre (à l'exception du transport par louage ou taxi) sont
soumises à une taxe forfaitaire mensuelle sur la valeur ajoutée :
- Transport de marchandises : 1D par tonne de charge utile
Cette taxe est imputable sur la TVA due par les assujettis sous le régime réel (c'est-à-
dire qu'elle ouvre droit à déduction)
b. Le Droit de Consommation
Les produits repris au tableau annexé à la loi n° 88-62 sont soumis au droit de
consommation selon les taux prévus dans ce tableau.
Le droit de consommation est assis sur les prix de vente du produit touts frais, droits et
taxes compris à l'exclusion du droit de consommation et de TVA.
Les conditions prévues par le code de la TVA pour bénéficier du régime de déduction
en TVA sont les mêmes qu'en matière de droit de consommation ; sauf qu'aucun
remboursement n'est prévu.
a. Opérations soumises
Les opérations faisant l'objet d'imposition au droit d'enregistrement sont les mutations
et actes.
Une mutation est la transmission d'un droit, d'une propriété ou d'un bien d'une personne
à une autre. Un acte est un écrit rédigé en vue de faire la preuve d'un fait juridique c'est-
à-dire d'une opération accomplie portant vente, échange, donation, etc.
En effet, L'enregistrement donne une date certaine à l'acte à l'égard des tiers. Cette
formalité permet une surveillance sur la forme et sur le contenu de l'acte.
- Les droits fixes : s'appliquent généralement aux marchés, aux actes de sociétés et aux
actes innomés. Il est perçu sur chaque page de chaque copie d'acte présenté à la
formalité.
Instituée par l'article 364 du code de Travail et liquidée mensuellement sur les
traitements, salaires et toutes autres rétributions versées aux salariés travaillant dans les
différents secteurs de l'industrie, du commerce et de l'agriculture. La TFP est fixée à :
Cette taxe est instituée à la charge de tout employeur public ou privé ayant une activité
en Tunisie à l'exclusion des exploitants agricoles privés.
De même que la TFP, le FOPROLOS est assise sur la base des traitements, salaires et
toutes autres rétributions versées aux salariés des différents secteurs d'activité au taux
de 1%.
c. La TCL
Elle est de 0.2% du chiffre d'affaires TTC brut local réalisé durant le mois18(*) avec un
minimum non inférieur à 24% de la valeur locative et un maximum non supérieur à
20000D par an.
- La taxe à l'exportation des peaux et cuir, du liège brut et des déchets métalliques23(*)
· Contribution sur les ventes locales du café et du thé27(*) : 150 millimes par Kg de thé
ou de café commercialisé par l'Office de Commerce de Tunisie
· Taxe sur la valeur des contrats conclus avec les artistes étrangers28(*) : 25% du montant
total revenant à l'artiste y compris les avantages en nature
- Taxe de circulation :
· les entreprises d'assurances agréées à opérer en Tunisie soumises ou non à l'impôt sur
la patente au taux de :
* 14 Article 45 paragraphe 2 du CIRPPIS (modifié par la loi de finances portant gestion 2003)
* 17 Le code des Droits d'Enregistrement et de Timbres est promulgué par la loi n° 93-53 du 17/05/1993
Les audits touchent aujourd'hui l'ensemble des secteurs de l'entreprise dont le plus ancien et le
plus courant est l'audit comptable et financier ; Le domaine fiscal est l'un de ces secteurs qui
constitue une notion étendue devrant être appréhendé et contrôlé pour une meilleure efficacité
de l'entreprise.
Ainsi, l'audit fiscal paraît comme étant la formule qui répond au mieux aux préoccupations de
l'entreprise et ce pour diverses raisons :
Le droit fiscal est une contrainte pour l'entreprise, qui lui impose le respect de dispositions
importantes en nombre, complexes et évoluant rapidement dans le temps.
Reste à savoir que cette rigidité a poussé vers l'extension de la fraude en cherchant à
minimiser la dette vis à vis de l'Etat, de même que l'évasion pour en profiter des lacunes
existantes entre les lignes des dispositions réglementaires.
L'entreprise demeure en situation de risque fiscal du fait de la non application des règles et
des sanctions.
Par conséquent, la mesure de ce risque peut être un élément d'information pour les dirigeants
puisque son incidence financière sur la gestion de l'entreprise est directement mesurable.
Outre le prélèvement obligatoire que représente en lui même l'impôt, la fonction de collecteur
d'impôt assignée à l'entreprise est en elle même génératrice d'un coût additionnel.
« L'entreprise est chargée d'opérations d'assiette, de déclaration, de perception et de
reversement de l'impôt. Elle supporte un coût qui lui est transféré par l'administration fiscale.
Il s'agit d'un coût ''subi'' par l'entreprise auquel elle ne peut se dérober »33(*).
Ainsi, même si l'entreprise joue le rôle d'intermédiaire neutre entre le redevable d'impôt et
l'Etat, elle le substitue s'il n'honore pas sa dette ou qu'il soit en situation d'insolvabilité.
M. Egret soulignait dans son étude pour les entreprises imposées selon le régime réel que la
fiscalité est une « préoccupation quotidienne, majeure et souvent irritante »34(*)qu'il serait
rationnel de maîtriser.
Contrainte financière, risque, gestion fiscale sont des éléments suffisamment importants pour
justifier un contrôle approfondi et spécialisé qui puisse apporter des éléments d'information,
notamment aux dirigeants de l'entreprise.
L'intérêt d'un contrôle des questions d'ordre fiscal est clair. Il doit permettre en premier lieu de
recueillir des informations sur la nature et l'étendue du risque fiscal encouru par l'entreprise,
mais aussi sur l'aptitude de celle ci à utiliser la fiscalité aux mieux de ses intérêts.
Cet examen lève donc le voile sur les incertitudes, les interrogations fiscales de l'entreprise et
facilite dans une certaine mesure la prise de décision.
Très lié aux travaux sur les développements de l'audit opérationnel, au point de constater que
l'audit fiscal est encore souvent présenté comme un possible développement de l'audit35(*).
Cette formule d'audit est généralement perçue comme l'aspect fiscal de la mission d'audit ou
de révision comptable mais en aucun cas intitulé la révision fiscale des comptes.
L'audit fiscal se présente ainsi comme "une pièce maîtresse" dans l'élaboration du diagnostic
fiscal de l'entreprise36(*).
En plus ses résultantes informent sur la gravité du risque encouru financièrement de même
que les éventuels défaillances de l'organisation de l'entreprise.
Pour conclure, l'audit fiscal sert de guide à certaines décisions de gestion ainsi que celle de
gestion des risques de l'entreprise connue de nos jours sous « The risk-management ».
* 33MM. Perchan et Klee, structure économique et juridique de l'entreprise et la TVA, Revue française de
comptabilité Mai 1982, p223
* 34 G. Erget, L'amélioration des rapports entre l'administration et les contribuables et en particulier les non
salariés, Etude présentée par la section des finances du conseil économique et social, le 29 Novembre 1979,
Avis et rapports du conseil économique et social, p10
* 35 J. Raffegeau, F. Dubois et D. de Menoville, op. cit, p110