Teza Doctorat Argument Area Politica
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Teza Doctorat Argument Area Politica
Thème
Membres du Jury :
Année Universitaire
2007/2008
DÉDICACE
2
REMERCIEMENTS
3
"[…] je prendrai pour devise, cette phrase que j'ai dite
quelque part, où ne peut-on pas arriver avec le temps,
quand on est dans la route qui mène au but, et qu'on ne
s'en écarte jamais? Je suis bien sûr d'être entré dans la
bonne voie ; je souhaite que l'on ne trouve pas que je
l'aie quittée sans m'en apercevoir."
4
TABLE DES MATIERES
Introduction générale.........................................................................8
5
Chapitre II : Quand dire, c'est "connecter" ..................................34
Introduction ...................................................................................................35
1. Définition du terme connecteur .............................................................35
2. Les types de connecteurs .........................................................................38
3. Le connecteur MAIS selon Ducrot ........................................................39
Conclusion .....................................................................................................42
6
4.3.2. La stratégie adversative .......................................................................97
4.3.3. La stratégie d'inversion ........................................................................99
4.3.4. La stratégie restrictive ..........................................................................102
4.3.5. La stratégie de renforcement ................................................................107
4.3.6. La stratégie de dénégation ...................................................................109
4.3.7. La stratégie de réorientation .................................................................111
Conclusion ......................................................................................................120
Glossaire ......................................................................................................126
Références bibliographiques .......................................................130
Annexes ................................................................................141
Annexe n°1 : Corpus étudié .......................................................................142
Annexe n°2 : ..............................................................................................197
Résumé en français ..............................................................................199
Résumé en arabe ....................................................................................200
7
Introduction générale
8
Nous assistons, de nos jours, à l'émergence d'un nombre de plus en plus
grand de travaux de recherches qui s'inscrivent dans une perspective de
l'analyse du discours, notamment, les études linguistiques1. L'avènement de
la théorie de "l'argumentation dans la langue" qui se veut une "pragmatique
intégrée" du discours a suscité l'intérêt d'un nombre considérable de
chercheurs.
1
Charaudeau, Patrick et Maingueneau, Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du discours,
Paris, Seuil, p.7.
2
Amossy, Ruth et Herschberg Pierrot, Anne (2005), Stéréotypes et clichés, Paris, Armand Colin,
pp.96-97.
9
Ce genre de discours – qui se veut politique – constitue un lieu propice
à l'observation du fonctionnement des connecteurs qui participent à
l'enchaînement des énoncés dans un même paragraphe ou entre les
paragraphes – dans la microstructure ou la macrostructure.
1
Charaudeau, Patrick et Maingueneau Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du discours,
Paris, Seuil, p.128.
2
Ducrot, Oswald (1980), "Analyses pragmatiques", Communications, n°32, p.11.
3
Moeschler, Jacques et Reboul, Anne (1998), Pragmatique du discours, Paris, Armand Colin, p.78.
10
environnements discursifs1 ?
- Quels sont les effets pragmatiques que pourrait produire
son emploi ?
- Et quels sont les rôles qu'il pourrait jouer dans
l'enchaînement des énoncés sur deux plans : énonciatif et
argumentatif ?
Pour répondre à ces questions, nous nous sommes référée aux différents
travaux d'Oswald Ducrot, mais particulièrement, son ouvrage
"L'argumentation dans la langue" – élaboré avec le linguiste Anscombre – qui
s'est essentiellement intéressée à l'étude des connecteurs argumentatifs. Nous
avons également consulté les différentes études effectuées sur le MAIS ainsi
que sur d'autres connecteurs tels pourtant, quand même et par contre, etc.
Il est vrai que ce n'était pas une tâche facile mais elle a le mérite de
nous avoir entraînée dans l'univers des sciences du langage.
1
Environnement discursif est utilisé par Haillet Pierre Patrick (2002) comme synonyme de
co(n)texte.
11
Nous verrons que MAIS peut mettre en relation des unités linguistiques
de même nature et de même fonction – rôle conjonctif – comme il peut relier
des propositions, des énoncés ou des paragraphes. L'analyse de ce connecteur
a été étendue par Oswald Ducrot en ajoutant que le MAIS peut connecter des
entités sémantiques ou conclusions – explicites ou implicites – et en
distinguant deux catégories de MAIS, le premier est dit "de réfutation" et le
deuxième est "argumentatif".
12
Enfin, dans le dernier chapitre qui constitue le cœur de ce mémoire,
nous tenterons d'étudier les différents fonctionnements du MAIS à travers les
deux grandes catégories reconnues par Oswald Ducrot et Jean-Claude
Anscombre1 : le MAIS "de réfutation" et le MAIS "d'argumentation". Nous
commencerons par la méthodologie et la description de notre corpus, ensuite
nous verrons, dans un deuxième point, la distinction des deux types de MAIS,
dans un troisième point, nous passerons à l'étude du MAIS "de réfutation" et
nous terminerons avec l'étude du MAIS "d'argumentation".
1
Cf. Chapitre III : La distinction des deux types de MAIS, p.49.
13
Chapitre I
14
"Le politique constitue l’un des champs d’exercice
privilégié de l’argumentation. Chargé de conviction
et orienté par l’action, le discours politique ne peut
s’envisager sans une attention particulière à des
questions depuis toujours soulevées […] par les
théories actuelles du discours et de la
communication."
Simone Bonnafous et al (2001),
Argumentation et discours politique,
Colloque.
Ce n'est pas par hasard que nous avons choisi d'évoquer le discours
électoral, l'argumentation et les stratégies discursives dans le même chapitre.
En effet, ce type de discours est l'un des lieux favorable à l'argumentation où
se multiplient les stratégies discursives.
Nous allons tenter de présenter chacun de ces trois termes d'un point de
vue étymologique et historique, ainsi que leurs différentes acceptions,
notamment celles qui cadrent avec le présent travail de recherche.
1. Le discours électoral
Le discours électoral est une activité discursive qui s'inscrit dans une
conjoncture bien déterminée : la campagne électorale.
Dans le présent travail, ce sont d'une part, les différents discours politiques
prononcés par les candidats à la présidence et de l'autre, les comptes rendus
des journalistes dans les deux quotidiens : El Watan et Liberté pendant cette
période. Nous dirons, alors, que les discours électoraux sont des discours
politiques. Mais quelle est la définition du discours politique ?
15
Pour mieux cerner le terme discours politique, il serait peut-être
convenable de définir les deux mots qui le composent – discours et politique –
séparément.
1.1. Le discours
1.1.1. Étymologie et historique
1.1.2. Définitions
1
Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNRTL). [En ligne]. URL :
http://www.cnrtl.fr/etymologie/discours, consultée le 3/11/2007.
2
Dubois, Jean (1994), Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage, Paris, Larousse,
p.150.
16
un message ayant un commencement et une clôture »1.
1
Dubois, Jean, Op. cit., p.150.
2
Ibid.
3
Charaudeau, Patrick et Maingueneau, Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du discours,
Paris, Seuil, pp.187-190.
17
- est pris en charge par un certain locuteur qui indique quelle attitude il
adopte à l'égard de ce qu'il dit (vérité, certitude, incertitude, etc.) et de
son destinataire. Le degré d'adhésion du locuteur à son discours est
représenté par l'utilisation des modalités logique et appréciative.
1.2. La politique
1.2.1. Étymologie et historique
1
Cf. Références bibliographiques, Sites web, Politique, [En ligne]. URL : <http://www.ac-orleans-
tours.fr/lettres/coin_eleve/etymon/hist/politi.htm>, consultée le 3/11/2007.
2
Ibid.
18
1.2.2. Définition
1
Définition de la politique. [En ligne]. URL : <http://www.olats.org/schoffer/defpol.htm>,
consultée le 3/11/2007.
2
Toupictionnaire : Le dictionnaire de politique. [En ligne]. URL :
<http://www.toupie.org/Dictionaire/Politique.htm>, consultée le 03/11/2007.
19
Ce genre discursif est né dans la Grèce classique et s'est développé dans
la Rome cicéronienne. Il est apparu pour répondre « aux besoins de gérer la
vie de la cité, (…), faisant de la parole publique un instrument » de
délibération et de persuasion notamment politique1.
1
Charaudeau, Patrick et Maingueneau , Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du
discours, Paris, Seuil, pp. 277-278.
2 Salavastru, Constantin, "La logique du pouvoir et la dynamique du discours politique", in
Séminaire de Logique discursive, Théorie de l'argumentation et Rhétorique. [En ligne]. URL :
http://www.adelinotorres.com/metodologia/La%20logique%20du%20pouvoir%20et%20la%20d
ynamique%20du%20di..., consultée le 20/05/2007.
20
Nous sommes quotidiennement amenés à faire valoir notre opinion et à
la défendre dans différentes situations. Faire accepter un point de vue ou
défendre une position dépend des arguments dont nous nous servons. C'est ce
qui nous pousse à s'interroger sur la notion de l'argumentation ?
2. L'argumentation
Nombreuses sont les interrogations autour de ce terme, vu la
multiplicité des disciplines concernées et nombreux sont ceux qui ont tenté de
le définir, surtout, du côté des philosophes et des logiciens. En revanche, c'est
le premier obstacle auquel nous nous sommes heurtée : face à toutes ces
définitions, laquelle devons-nous prendre en considération et mettre en
lumière pour l'étude que nous nous proposons d'effectuer ? Après une lecture
minutieuse de notre documentation, le choix de synthétiser s'est imposé.
2.1. Étymologie
1
Dictionnaire International des Termes Littéraires (DITL), "Argumentation". [En ligne]. URL :
<http://www.ditl.info/arttest/art60.php#etym>, consultée le 22/04/2007.
21
2.2. Définitions
1
Dictionnaire International des Termes Littéraires (DITL), Op. cit.
2
Ibid.
22
Ainsi, nous voyons que la "déduction dialectique" d'Aristote cadre avec
l'argumentation qui peut être bonne, si les prémisses sont acceptables et
suffisantes pour soutenir une conclusion. Celle-ci vise « …l'étude des
techniques discursives permettant de provoquer ou d'accroître l'adhésion des
esprits aux thèses qu'on présente à leur assentiment »1 . Autrement dit,
l'argumentation se définit comme la manière de présenter et de disposer des
arguments à l'appui d'une thèse ou contre celle-ci, afin d'obtenir l'adhésion
d'un public ou d'un auditoire, selon l'ancienne rhétorique.
1
Charaudeau, Patrick et Maingueneau, Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du discours,
Paris, Seuil, p.66.
2 Vignaux, George (1976), L’argumentation. Essai d’une logique discursive, Genève, Droz.
23
pour que le discours d'un sujet soit compris et suffisantes pour que le projet
de ce sujet soit reçu par "autrui", d'autre part, la "théâtralité" que Georges
Vignaux considère comme spécificité de l'argumentation. Il montre, alors, que
l'argumentation n'est pas le discours, mais elle pourrait constituer son
fondement. Et le discours argumentatif n'est d'autre qu'une mise en scène pour
autrui1.
Ainsi, nous pouvons avancer que "le dire" est vu comme une "opération
intellectuelle" et l'argumentation dans le discours a pour fonction d'exposer
une position ou d'exprimer une opinion sur un sujet donné en cherchant à
convaincre l'autre, à l'influencer, à agir sur lui en modifiant ses
1
Dictionnaire International des Termes Littéraires (DITL), "Argumentation". [En ligne]. URL :
<http://www.ditl.info/arttest/art60.php#etym>, consultée le 22/04/2007.
2
Benveniste, Emile (1966), Problèmes de linguistiques générales, Paris, Gallimard, p. 242.
3 Grize Jean-Blaise (1990), Logique et langage, Paris, Ophrys, p.40.
24
représentations : « L’argumentation est une activité discursive qui se définit
donc dans un rapport triangulaire entre un sujet argumentant, un propos sur
le monde et un sujet / cible »1. Ainsi, le langage est utilisé comme une
"action" et non seulement comme un message.
1
Kridis, Noureddine (Université de Tunis), "Méta-entretien et projet professionnel". [En ligne].
URL : <http://www.afscet.asso.fr/resSystemica/Crete02/Kridis.pdf>, consultée le 30/12/2007.
2 Moeschler, Jacques (1985), Argumentation et conversation. Éléments pour une analyse
pragmatique du discours, Paris, Hatier, p.45.
3
Ducrot, Oswald (1973), La Preuve et le Dire, Paris, Mame.
4
Ducrot, Oswald et al. (1980), Les mots du discours, Paris, Minuit.
5
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1983), L'argumentation dans la langue, Bruxelles,
Mardaga.
25
s'est élargi, désormais, les deux linguistes s'intéressent aux moyens
linguistiques dont dispose le "sujet parlant" ou le "locuteur" pour orienter son
discours et chercher à atteindre des objectifs argumentatifs1.
26
premier est l'argument, le second est la conclusion »1. Ainsi, argumenter c'est
représenter un énoncé comme destiné à en faire admettre un autre, explicite
ou implicite2, par exemple l'énoncé "Cet hôtel est bon" pourrait laisser
comprendre : je vous le recommande.
27
L'un des points important, que la pragmatique intégrée a pris en
considération dans l'analyse des connecteurs, est la distinction faite entre
segments de discours – ou arguments – et entités sémantiques – ou
conclusions –, selon Ducrot : « Nous faisons une distinction entre les
segments, c'est-à-dire les propositions grammaticales, précédant et suivant
immédiatement le connecteur (nous les notons X et Y), et les entités
sémantiques articulées par ce même connecteur (nous les notons P et Q). Une
phrase ne peut contenir que des X et Y, et, par exemple, avoir la structure X +
connecteur+Y […] la phrase signale seulement à l'interprétant qu'il doit
chercher deux entités sémantiques P et Q, liées plus ou moins indirectement à
X et à Y […] et qui peuvent avoir avec elles la relation que le connecteur
implique »1.
Certes, le locuteur d'un certain énoncé utilise tel ou tel connecteur pour
lier deux entités linguistiques, mais il vise aussi l'orientation du discours dans
telle ou telle direction « signifier pour, un énoncé c'est orienter »2 non
«décrire ou informer, mais diriger le discours dans une certaine direction »3.
Pour illustrer cette idée, essayons de prendre deux énoncés : "Jean est
intelligent, mais brouillon" et "Jean est brouillon, mais intelligent" qui
contiennent les mêmes informations, mais comme l'ordre des unités diffère,
l'orientation des deux énoncés est différente. Le premier énoncé est orienté
vers une conclusion : Jean est incapable d'accomplir une tâche et le deuxième
tend vers la conclusion inverse : Jean est capable de la mener à bien4.
1
Ducrot, Oswald et al., Op. cit., p. 17.
2
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1983), L'argumentation dans la langue, Bruxelles, Mardaga,
Avant propos.
3
Anscombre, Jean-Claude (dir) (1995), Théorie des topoï, Paris, Kimé, p. 30.
4
Amossy Ruth et Herschberg Pierrot Anne (2005), Stéréotypes et clichés. Langue discours société, Paris,
Armand Colin, p. 96.
28
Dans cette pragmatique intégrée, « le sens profond d'un énoncé ne doit
pas être séparé de son utilisation en contexte »1.
1
Amossy Ruth et Herschberg Pierrot Anne, Op. cit., p.97.
2
Anscombre, Jean-Claude (1995), "La théorie des topoï, sémantique ou rhétorique ?", Hermès 15,
p. 189. [En ligne]. URL : <http://www.wolton.cnrs.fr/FR/hermes/ouvrages/index.html>,
consultée le 04/07/2006.
29
son utilisation dans beaucoup de domaines de l'action humaine. Essayons de
le voir d'un point de vue étymologique.
3.1. Étymologie
3.2. Définition
Mais, pris dans son sens général, ce terme désigne toute "action" menée
de façon organisée pour atteindre un but précis. On parle maintenant de
stratégie commerciale, stratégie politique, de stratégie électorale ou de
stratégie discursive.
1
Cf. Références bibliographiques, Sites web, Stratégie. [En ligne]. URL : <http://www.ac-orleans-
tours.fr/lettres/coin_eleve/etymon/hist/strate.htm>, consultée le 03/11/2007.
30
réalisation demande des efforts substantiels et donc prolongés pour surmonter
des obstacles comprenant généralement des adversaires pourvus de stratégies
antagonistes, obstacles assez élevés pour entretenir l'incertitude, au moins
pendant un certain temps, sur l'issue de l'épreuve1.
1
Montbrial, Thierry et Klein, Jean (2006), Dictionnaire de stratégie, in Bertin, Erik (17/01/2007),
"Penser la stratégie dans le champ de la communication. Une approche sémiotique". [En ligne].
URL : <http://revues.unilim.fr/nas/document.php?id=70>, consultée le 15/12/2007.
31
3.3. Stratégies discursives et argumentation
32
Ces stratégies argumentatives peuvent être vues comme « un ensemble
d'actes de langage basé sur une logique discursive et sous-tendu par une
force et un but argumentatifs »1. Elles constituent le lieu privilégié d'un
dispositif de trois fonctions du discours qui sont : la schématisation, la
justification et la cohérence.
1
Tutescu, Mariana (2003), "Stratégies argumentatives", in L'argumentation, Introduction à l'étude
du discours. [En ligne]. URL : <http://ebooks.unibuc.ro/lls/MarianaTutescu-
Argumentation/32.htm>, consultée le 11/11/2007.
2
Expression utilisée par les linguistes.
33
Chapitre II
Quand dire, c'est "connecter"
34
"On appelle connexité, disent-ils, les
relations linguistiquement marquées entre
énoncés [...]"
Moeschler, J. et Reboul, A. (1994),
Dictionnaire Encyclopédique de
Pragmatique, p. 465.
Le terme connecteur est très "à la mode". Il n'existe pas une seule
définition de ce terme1. Les linguistes sont d'accord sur le fait que les
connecteurs sont des mots ou groupes de mots de nature très variée qui
assurent la cohésion d'un texte.
1
Selon les linguistes le terme de connecteur a "donné lieu à une inflation terminologique" : par
exemple, Moeschler et Reboul parlent dans leur Dictionnaire encyclopédique de pragmatique
(1994, p.179), de connecteurs sémantiques et de connecteurs pragmatiques (Van Dijk, 1977), de
connecteurs argumentatifs (Ducrot et al., 1980), de connecteurs discursifs (Blakemore, 1987), de
connecteurs interactifs (Roulet et al., 1985), de connecteurs pragmatiques (Moeschler 1989a), de
marques de connexion (Luscher, 1994), d'opérateurs argumentatifs (Ducrot, 1983), etc.
35
Au temps de Nicolas Beauzée, les unités qui « font les liens des
propositions, en quoi consiste la force, l'âme et la vie du discours»
s'appelaient les "mots discursifs" et ce ne sont d'autres que les conjonctions1.
Oswald Ducrot, à son tour, définit les connecteurs comme étant des
«mots dont le rôle habituel est d'établir un lien entre deux entités
sémantiques. […] » 3. Et le connecteur MAIS en fait partie.
Ainsi, nous pouvons avancer que les connecteurs sont des adverbes, des
conjonctions ou des locutions conjonctives qui peuvent instaurer un lien, non
seulement entre des éléments d'un même énoncé, mais aussi entre des
contenus propositionnels, entre des actes de langage ou des unités plus
grandes du discours : des paragraphes4. Autrement dit, ils peuvent intervenir à
deux niveaux du fonctionnement du texte : microstructure et macrostructure.
1
Charaudeau, Patrick. et Maingueneau, Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du discours,
Paris, Seuil, pp.125-126.
2
Arrivé, Michel, Gadet, Françoise et Galmiche, Michel (1986), La grammaire d'aujourd'hui, Paris,
Flammarion, p. 180.
3
Ducrot, Oswald (1980), " Analyse de textes et linguistique de l'énonciation", in O. Ducrot et al.
(1980), Les mots du discours, Paris, Minuit, p.15.
4
Charaudeau P. et Maingueneau D. (2002), Dictionnaires d'analyse du discours, Paris, Seuil, p.126.
36
Les éléments liés sont, donc, de nature différente. Oswald Ducrot leur
ajoute une précision « […] [L]es connecteurs de la langue concernent non
point des segments matériels du texte, mais des entités sémantiques qui
peuvent n'avoir qu'un rapport très indirect avec tels segments »1 . C'est-à-dire,
les connecteurs peuvent également lier au-delà des segments matériels, des
conclusions –entités sémantiques – tirées de ces segments. Ces conclusions
peuvent être explicites ou implicites.
1
Ducrot, Oswald, Op. cit., p.15.
2
Terme emprunté à Charlotte Koster, in Koster, Charlotte, "Le destin de la théorie du liage
reformulée", Recherches linguistiques de Vincennes, n°24, Grammaire universelle et acquisition
du langage, [En ligne]. ULR : <http://rlv.revues.org/document568.html>, consultée le
21/06/2006.
3
Moeschler, Jacques et Reboul, Anne (1998), Pragmatique du discours. De l'interprétation de
l'énoncé à l'interprétation du discours, Paris, Armand Colin, p.77.
37
discursives quelconques.
b- donne des instructions sur la manière de relier ces unités.
c- impose de tirer de la connexion discursive des conclusions qui
ne seraient pas tirées en son absence. »
Les linguistes sont unanimes sur le fait que les connecteurs servent à
lier les différents segments du discours, mais ils sont répertoriés, selon Patrick
Charaudeau et Dominique Maingueneau, dans trois grandes classes qui à leur
tour englobent des sous-classes suivant leur valeur sémantique 1:
1
Charaudeau, Patrick et Maingueneau, Dominique(2002), Dictionnaire d'analyse du discours,
Paris, Seuil, pp.126-128.
38
alors, etc.) ou phatiques (tu sais, tu vois, euh, etc.)
3. Les connecteurs argumentatifs (qui marquent une orientation
argumentative) :
a. connecteurs concessifs (mais, pourtant, cependant, etc.)
b. introducteurs d'explication et de justification (car, parce que,
puisque, etc.)
c. "si" hypothétique (si - alors)
d. simples marqueurs d'un argument (même, d'ailleurs, de plus,
etc.)
1
Tutescu, Mariana (2003), " Mais", in L'argumentation, Introduction à l'étude du discours. [En
ligne]. URL : <http://ebooks.unibuc.ro/lls/MarianaTutescu-Argumentation/40.htm,> consultée le
11/11/2007.
39
précède et à ce qui suit mais. Mais les phrases ne disent pas quelles sont ces
entités : elles prescrivent simplement à l'interprétant de chercher, vu la
situation de discours, entre quelles entités sémantiques liées à ces segments le
locuteur établit une relation d'opposition »1.
1
Ducrot, Oswald et al. (1980), Les mots du discours, Paris, Minuit, p16.
2
Cf. Chapitre I : L'argumentation selon Ducrot et Anscombre. p. 25.
3
Ducrot, Oswald et al. (1980), Les mots du discours, Paris, Minuit, p. 15.
4
Charaudeau Pierre et Maingueneau Dominique (2002), Dictionnaire d'analyse du discours, Paris,
Seuil, p.130.
40
1. La première conception est instructionnelle1: le locuteur donne des
instructions – indications – sur la manière d'orienter l'énoncé. En
effet, en énonçant A, il pousse à – donne l'instruction de – chercher
une conclusion C, tirée de l'argument A et en introduisant l'argument
B après MAIS, il donne l'instruction de conclure dans le sens inverse
non-C. Par conséquent, le connecteur MAIS a un sens instructionnel
d'orienter tout l'énoncé vers cette conclusion non-C.
1
Ducrot, Oswald et al. (1980), Les mots du discours, Paris, Minuit, p12.
2
Ibid. p.44.
3
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1977), " Deux mais en français ?", Lingua, N°43,
pp. 23-40.
4
Ducrot, Oswald (1978), " Deux mais ", Revue québécoise de linguistique, N°8, pp 109-120.
41
Donc, ce connecteur pourrait bien s'inscrire dans diverses stratégies
discursives qui visent l'argumentation. Et pour que nous puissions
"construire" ou "interpréter" le sens de l'énoncé à partir du discours d'un
certain énonciateur, nous devrons suivre les instructions données par ce
dernier que nous pourrons déceler à travers le choix des segments matériels et
leurs agencements autour du connecteur MAIS.
42
Chapitre III
Deux MAIS et différentes stratégies
discursives
43
"Des soirées, des semaines entières sur un mot…
et quelque fois une simple conjonction."
Camus, La Peste, p. 98.
1
Les connecteurs argumentatifs ont fait l'objet de nombreuses recherches : Oswald Ducrot surtout et son
équipe de collaborateurs et linguistes comme Jean-Claude Anscombre, Alain Berrendonner, Anna Zenone,
Robert Martin, Sully Faik, Jean-Michel Adam, Jacques Moeschler, Jean-Pierre Davoine. L'ouvrage
fondamental sur ces connecteurs est le volume publié sous la direction d'Oswald Ducrot - Les mots du
discours, Seuil, 1980.
2
Anscombre, J.-C. et Ducrot, O. (1977), Ducrot, O. (1978), Ducrot O. et Vogt C. (1979), Hamma, B. et
Haillet, P. P. (2002),
44
1. Méthodologie et présentation du corpus
Les journalistes, dans leurs articles, tentent d'informer les lecteurs sur
les programmes des différents candidats, d'expliquer les contenus et
d'analyser leurs discours. Ils prétendent laisser parler les faits mais, en réalité,
ils véhiculent des informations, des vérités tout en se servant de stratégies
discursives destinées à convaincre les lecteurs/électeurs de la vérité de ce qui
est dit et d'inférer à partir de ce qui n'est pas dit – ou le non dit – à travers
l'agencement des mots ou les enchaînements discursifs.
45
Après avoir rassemblé les articles des deux quotidiens qui constituent le
corpus, nous avons relevé systématiquement toutes les occurrences du
connecteur MAIS.
Nous avons également éliminé les citations qui ont été utilisées
spécialement pour renforcer le discours, notamment argumentative. Nous
citons par exemple celle de Voltaire que le candidat Bouteflika a utilisée en
répondant au journaliste du quotidien Liberté sur la question de l'amour de la
patrie et de la nécessité de placer l'Algérie au-dessus de tous les différends :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 91, p.187.
46
Il est possible d'étudier le MAIS selon sa distribution syntaxique, au
premier niveau du fonctionnement du discours qui est "la microstructure".
Ainsi, le MAIS peut apparaître à l'intérieur d'un énoncé, entre des éléments de
la phrase ou entre des propositions à l'intérieur d'une phrase complexe.
Nombre d'occurrences
Position
du connecteur MAIS
1. A l'intérieur d'un énoncé 367
- entre des éléments 68
- entre des propositions 299
2. Au début d'un énoncé ou au début d'un paragraphe 183
Total 550
47
Nous pouvons remarquer qu'à l'intérieur d'un énoncé, c'est entre les
propositions que la fréquence de MAIS est la plus élevée : 299 occurrences,
soit 54,4 %. Vient après le MAIS placé au début d'un énoncé ou au début
d'un paragraphe avec 183 occurrences, soit 33,3 %. Et enfin, 68 occurrences
de MAIS entre des éléments dans un même énoncé qui représentent 12,3 %
du corpus soumis à l'étude.
0
Graphique représentant le nombre d'occurrences du connecteur MAIS selon leur position dans les
énoncés
48
2. La distinction de deux types de MAIS
D'un point de vue formel, les propriétés syntaxiques de ces deux MAIS
sont différentes. Et pouvoir les distinguer s'avère possible si nous connaissons
les caractéristiques de l'une ou de l'autre catégorie de MAIS.
1
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1977), " Deux mais en français ?", Lingua, N°43,
pp. 23-40.
2
Ducrot, Oswald (1978), " Deux mais ", Revue québécoise de linguistique, N°8, pp 109-120.
49
Selon Jean-Claude Anscombre et Oswald Ducrot, le MAIS "de
réfutation" présente les spécificités suivantes, qui nous permettront de le
reconnaître : d'abord, il relie deux propositions, la première est toujours
négative et la deuxième positive, donc, le MAIS "de réfutation" est précédé
d'un énoncé qui peut être décomposé en [A= non A]. Et si le morphème de
négation contenu dans la proposition A est de type non pas ou non plus, nous
dirons qu'il s'agit forcément d'un MAIS "de réfutation" :
« Ils voient déjà en lui le rais dont ils rêvent non pas parce
qu’ils croient en son programme MAIS juste parce que c’est
Ouled El-Gharb. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°187, p.196.
2
Ibid. Énoncé n°71, p.185.
3
Ibid. Énoncé n°47, p.151.
50
Si nous pouvons remplacer, dans un énoncé, l'adverbe – ou les
adverbes – de négation par non pas, nous dirons qu'il s'agit d'un MAIS "de
réfutation". L'exemple suivant illustre cette hypothèse :
L'énoncé est de forme [Ce n'est pas A MAIS B]. Et en remplaçant les
deux adverbes ne et pas par le morphème non pas, nous obtiendrons :
1
Énoncé op. cit.
2
Ibid.
3
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°65, p.152.
4
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1977), " Deux mais en français ?", Lingua, N°43,
p.25.
51
Locuteur 1 (L1) : La crise algérienne n'est pas politique.
Locuteur 2 (L2) : Mais économique.
1
Anscombre, Jean-Claude & Ducrot, Oswald, Op. cit.
2
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°65, p.152.
3
Ibid.
52
Par conséquent, tous les énoncés de notre corpus, qui obéissent aux critères
de classement cités précédemment, nous autorisent à identifier le MAIS "de
réfutation". Mais comment pourrons-nous reconnaître le MAIS argumentatif ?
Dans le plus grand nombre des cas étudiés dans notre corpus, il nous
était facile de discerner les emplois "réfutatifs" des emplois "argumentatifs"
du MAIS. Toutefois, nous ne prétendons nullement que la répartition
effectuée est irrévocable. A travers elle, nous avons tenté de dénombrer
chaque type de MAIS. Nous avons pu obtenir 156 occurrences pour la
première catégorie de MAIS "de réfutation" contre 394 pour le MAIS
1
C'est ce que nous allons vérifier dans ce chapitre III, p.73.
2
Ducrot, Oswald (1978), "Deux mais", Revue québécoise de linguistique, N°8, pp 109-120.
53
"d'argumentation". Soit, approximativement, 28.4 pour cent pour le premier et
71.6 pour cent pour le deuxième.
400
350
Le MAIS "réfutatif"
300
250
200
150
Le MAIS
100 "argumentatif"
50
0
Nombre
d'occurrences
54
2.3. Interprétation des résultats
55
3.1. Conditions d'emploi
Comme nous avons déjà vu dans la distinction entre les deux catégories
de MAIS1. Il y a quatre conditions pour reconnaître le MAIS "de réfutation".
La condition typique est que, dans un enchaînement [A MAIS B], la
proposition A doit être toujours négative et B positive. Cette négation2 est
nécessairement explicite. Dans notre corpus, elle est manifestée par les
morphèmes de négation suivants : non, ne pas, non pas, non plus ; ou l'emploi
de ne et un déterminant négatif : nullement, personne, mais la locution
adverbiale de négation ne…pas est la plus utilisée :
1
Cf. Chapitre III : La distinction des deux types de MAIS, p.49.
2
Dans tout le mémoire nous allons reprendre le mot "négation" par l'abréviation "nég".
3
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°106, p.188.
4
Ibid., Énoncé n°12, p.143.
5
Ibid., Énoncé n°220, p.170.
56
« Cette tâche ne sera pas facile, MAIS elle est réalisable. »1
D'un point de vue syntaxique, dans la plut part des cas, le MAIS "de
réfutation" relie des éléments dans la microstructure. Autrement dit, il met en
relation deux éléments d'un même énoncé – ou des constituants de la même
phrase. Ces constituants présentent une similitude au niveau formel :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°11, p.147.
2
Ibid., Énoncé n°14, p.143.
3
Ibid., Énoncé n°48, p.151.
4
Ibid., Énoncé n°36, p.145.
5
Ibid., Énoncé n°115, p. 189.
57
ou une similitude au niveau fonctionnel :
D'un point de vue sémantique, les éléments reliés par MAIS "de
réfutation" peuvent contenir des mots de sens opposé. Les mots début / fin,
abstention / participation sont des antonymes et, de ce fait, les deux éléments
A et B, où ils figurent, reliés par ce MAIS entrent en opposition :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°192, p.167.
2
Ibid., Énoncé n°220, p.170.
3
Ibid., Énoncé n°106, p. 188.
58
« Hors de lui, il précise que ce candidat n'est pas l'homme du
consensus MAIS celui de la division. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°122, p.158.
2
Ibid. Énoncé n°84, p.186.
3
Ibid. Énoncé n°69, p.185.
59
des traits. C'est-à-dire, le mot moudjahidine est un titre d'honneur – il
représente des personnes qui se sont battues pour obtenir l'indépendance de
leur pays – est incompatible avec le mot usurpateurs qui représente ceux qui
s'emparent de ce titre par des moyens illégitimes – ou volent – après
l'indépendance. Cet énoncé pourrait se laisser interpréter comme suit : les
moudjahidine ont œuvré pour l'indépendance du pays, donc les personnes qui
sont nés après l'indépendance ne le sont pas. Ils sont plutôt des imposteurs.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°196. p.168.
2
Ibid. Énoncé n°219, p.p170.
60
Le locuteur exprime, clairement, l'incompatibilité entre "être porteur de
promesses" qui veut dire engagement et "être porteur de propositions" qui
signifie plutôt suggestion.
Ces termes reliés par MAIS "de réfutation" créent des antonymies
momentanées dans le discours. Ainsi, homme du consensus s'oppose à homme
rassembleur et réconciliateur et la peur du peuple est opposée à la peur de
Dieu dans les énoncés précédents.
1
Ducrot, Oswald (1980), Les échelles argumentatives, Paris, Minuit.
2
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 31, p.145.
3
Ibid., Énoncé n°67, p.179.
61
3.2. Portée sémantique et visée argumentative
1
Ducrot, Oswald (1978), "Deux mais", Revue québécoise de linguistique, N°8, pp 109-120.
2
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 23, p.148.
3
Ibid., Énoncé n°16, p.147.
4
Ibid., Énoncé n°151, p.162.
62
Dans les exemples, ci-dessus, nous constatons que les locuteurs des
propositions B – "elle doit se soumettre aux textes réglementaires", "le temps
est à l'effort et à la compétence" et "le débat se situe dans la manière de
sauver l'Algérie"– viennent substituer, rectifier ou corriger les propositions
niées dans A – "elle doit se soumettre à l’arbitraire", "le temps est aux
promesses creuses et sans lendemain" et "Le débat se situe dans ce qu'il
appelle les querelles RCD-FFS". Les différents locuteurs considèrent les
propositions A comme inadéquates.
63
cette négation en précisant que le débat se situe dans la manière de sauver
l'Algérie. Ainsi, pour le locuteur, la négation – qui est, en fait, un refus – de la
proposition A se double d'une assertion positive B, considérée comme
opposée à la première proposition.
1
Ducrot, Oswald et Vogt, Christian (1979), "De magis à Mais : une hypothèse sémantique", Revue
de linguistique romane, tome 43, pp. 317-341.
64
après MAIS, pour substituer A. Partant, le locuteur de [(nég) A, MAIS B]
effectue un double processus de rejet (opposition et de remplacement) :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncés n° 65, p.179.
65
Ainsi, cette négation grammaticale de A est une réfutation de cette
assertion. Mais tout en la rejetant, le locuteur la maintien dans son énoncé.
Selon Oswald Ducrot et Christian Vogt1, c'est une forme forte d'une négation
argumentative et non logique – qui crée une proposition à partir d'une autre en
inversant la signification. Dans le cas de MAIS "de réfutation", la proposition
A n'est pas vraiment maintenue, le locuteur ne fait qu'enregistrer un discours
rapporté, puis, il le nie et propose l'énoncé B pour le remplacer.
1
Ducrot, Oswald et Vogt, Christian (1979), "De magis à Mais : une hypothèse sémantique", Revue
de linguistique romane, tome 43, pp.317-341.
66
3.3. Les combinaisons "MAIS aussi", "MAIS également",
"MAIS plutôt",
Il s'agit, en fait, d'un MAIS corrélatif. Nous avons constaté qu'il existe
17 énoncés où figurent MAIS corrélé avec les adverbes aussi, également ou
plutôt, soit presque 11 pour cent des occurrences contenant MAIS "de
réfutation". La première proposition de ces énoncés contient des adverbes de
négation simples ou composés de type : non, ne...ni...ni, ne…pas, ne pas, non
pas. Et dans quelques cas, ces morphèmes sont adjoints à l'adverbe
seulement.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 17, p.144.
67
Nous obtiendrons :
En outre, l'énoncé A placé avant MAIS ne peut être énoncé seul, il lui
faut la deuxième proposition B, sinon, il reste incomplet, donc,
incompréhensible :
1
Énoncé op. cit.
2
Ibid.
68
démocratie ne sera pas seulement politique, MAIS aussi
sociale, économique et culturelle. »1
Cette négation n'a pas la même force que la négation vue dans les
autres cas où nous avons trouvé le MAIS "de réfutation" car elle se veut
partielle et non totale d'un énoncé donné. Mais, qu'en est-il de l'emploi du
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 141, p.160.
2
Le locuteur ne rejette pas totalement "A", mais considère que cette première proposition est
partiellement inadéquate et doit être complétée par une autre proposition "B" dans l'énoncé.
3
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 97, p.155.
69
MAIS avec les adverbes aussi et également ? Et quelle serait sa
portée sémantique ?
70
également) B] a donc une valeur additive.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°2, p.142.
71
Partant, en énonçant "MAIS reflète plutôt le peu de libertés dont
bénéficient les citoyens en termes d’associations, de réunions et d’expressions
politique et culturelle". Le locuteur utilise MAIS pour s'opposer à A : "La
faiblesse de l’ancrage social des partis et de leur degré d’organisation
explique cette situation de blocage" niée dans (nég) A : "La faiblesse de
l’ancrage social des partis et de leur degré d’organisation n’explique pas
cette situation de blocage" et utilise plutôt pour remplacer cette proposition
A par une autre proposition B : "reflète plutôt le peu de libertés dont
bénéficient les citoyens en termes d’associations, de réunions et d’expressions
politique et culturelle".
72
Et pour terminer avec ce premier type de MAIS, nous dirons que son
emploi est bien déterminé. Il relie des éléments ou des unités sémantiques
incompatibles dans le contexte. Et la combinaison de MAIS avec plutôt
présente presque le même fonctionnement – en utilisant plutôt, le locuteur
marque sa préférence à B tout en refusant totalement A. Par contre avec les
combinaisons [MAIS aussi] et [MAIS également], la négation est considérée
comme insuffisante voire faible par le locuteur.
4. Le MAIS "d'argumentation"
73
Le MAIS "d'argumentation" relie deux arguments A et B. Chacun des
deux arguments favorise un type de conclusion qui peut être explicite ou
implicite : A pourrait conduire à une conclusion C à laquelle s'oppose non- C,
conclusion de B1. Essayons d'expliciter cela à travers l'exemple suivant :
1
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1977), " Deux mais en français ? ", Lingua, N°43,
pp.23-40.
2
Cf. Annexe n°1, Énoncés n°28, p.149.
74
Donc, il ne s'agit pas d'une opposition entre les deux propositions de
l'énoncé, mais d'une opposition entre deux conclusions – C et non-C –, entre
deux interprétations ou ce que Oswald Ducrot appelle "entités sémantiques",
« (…) qui ne peuvent n'avoir qu'un rapport très indirect »1 avec le contenu
des énoncés liés par MAIS, c'est-à-dire, les segments matériels directement
observables. Cela nous pousse à déterminer MAIS « non pas par le contenu
de ce qui l'entoure (…), mais par la nature des rapports ou des
enchaînements qu'il introduit »2.
1
Ducrot, Oswald (1980), "Analyse de textes et linguistique de l'énonciation", in Ducrot, Oswald et
al. (1980), Les mots du discours, Paris, Minuit. p.15.
2
Ducrot, Oswald et al. (1980), Les mots du discours, Paris, Les Editions de Minuit, p. 96.
75
4.1. Conditions d'emploi
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°11, p.143.
2
Ibid., Énoncé n°03, p.142.
3
Ibid., Énoncé n°07, p.147.
76
Il peut jouer un rôle dans l'enchaînement des phrases :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°177, p.195.
2
Ibid., Énoncé n°152, p. 192.
3
Ibid., Énoncé n°174, p. 196.
4
Ibid., Énoncé n°07, p.147.
5
Ibid., Énoncé n°177, p. 195.
77
« Pour Taleb, les Algériens doivent renouer avec le pardon
(…). Pourtant cela ne veut pas dire pour le candidat du FIS,
renoncer à la recherche de la vérité. »1
Cependant, remplacer le MAIS par l'un des deux adverbes, cités ci-
dessus, s'avère difficile ou impossible dans le cas des énoncés suivants :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°152, p.192.
2
Ibid., Énoncé n°11, p.143.
3
Ibid., Énoncé n°15, p.143.
78
« Il est vrai que l’Algérie n’a plus le cœur à faire la fête avec
toutes ces années de tragédie, de sang et de larmes. MAIS
continuer à sourire, à chanter, à danser […] en un mot à
vivre son présent, c’est aussi un acte de résistance sur les
forces de la régression pour vaincre les archaïsmes. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°08, p.143.
2
Robert, Vion (2001), "Modalités, modalisations et activités langagières", Marge linguistique,
N°2. [En ligne]. URL : http://www.revue-
texto.net/marges/marges/Documents%20Site%200/10_ml112001_vion_r/10_ml112001_vion_r..,
consultée le 12/12/2007
79
« Soyons simple pour demander des programmes clairs et
conformes à ce que sera l'exercice du pouvoir. MAIS les
problèmes seront complexes : trouver la nécessaire paix sans
céder au chantage de la brutalité, reconnaître le droit de tous
et de chacun, sans se reconnaître du seul droit des
oppresseurs, ne pas faire croire à quiconque qu'au nom d'un
quiconque droit, il pourra un jour priver quiconque de ses
libertés…. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°192, p.167.
2
Ibid., Énoncé n°166, p.194.
3
Ibid., Énoncé n°149, p.192.
80
enfoui à jamais dans les dossiers secrets du parti. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°101, p. 188.
2
Ibid., Énoncé n°80, p. 186.
3
Ibid., Énoncé n°150, p. 192.
81
faire taper sur les doigts. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°02, p.179.
2
Ibid., Énoncé n°86, p.186.
3
Ibid., Énoncé n°25, p.148.
4
Ibid., Énoncé n°191, p.167.
82
« Le RCD absent de ce débat, bien sûr risque son avenir
politique. C’est évident, MAIS en même temps, on a vu le
FFS être absent de campagne électorale et être ensuite
capable de rebondir. En 1995, notamment. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°75, p.186.
2
Ibid., Énoncé n°190, p.167.
3
Ibid., Énoncé n°131, p.191.
4
Ibid., Énoncé n°18, p.144.
83
« Il s’agit bien sûr de pays suffisamment dotés de ressources
naturelles et de techniciens et expérimentés en mesure de
mener à un niveau souhaitable leur politique de
développement MAIS qui ne le font pas par conservatisme
borné ou mal gouvernance ou corruption de cadres
supérieurs affameurs du peuple. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°234, p.172.
2
Ibid., Énoncé n°101, p.155.
84
Partant de cette idée, nous avons tenté de supprimer les modalités dans
ces énoncés. Dans le cas des morphèmes peut-être, bien sûr, vraiment et
certainement, leur suppression n'entraîne pas un énoncé inacceptable. Par
contre, nous ne pouvons pas supprimer les verbes de modalité, mais l'un peut
substituer l'autre : falloir et devoir.
« Il est vrai que le passé constitue une base pour établir des
perspectives à venir, MAIS de là à en faire une fixation ou un
objectif à atteindre, cela devient carrément une obsession. »2
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°39, p.146.
2
Ibid., Énoncé n°56, p.178.
85
Comme la proposition A, B qui suit le MAIS "d'argumentation"
favorise l'accomplissement d'une assertion. Mais contrairement à A, la
proposition B peut être interrogative ou impérative :
Comme nous l'avons déjà vu, selon Oswald Ducrot4, dans un énoncé [A
MAIS d'argumentation B], le MAIS introduit une assertion B orientée vert
une conclusion non-C qui s'oppose apparemment à une assertion A qui tend
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°134, p. 160.
2
Ibid., Énoncé n°29, p. 149.
3
Ibid., Énoncé n°148, p. 161.
4
Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1977), " Deux mais en français ? ", Lingua N°43,
pp.23-40.
86
vers une conclusion C. L'opposition est, en fait, entre les deux conclusions C
et non-C.
Donc, dans les deux types de MAIS il y a opposition, mais dans le cas
du MAIS "de réfutation", le locuteur s'oppose plutôt à la légitimité de ce que
le destinataire a dit ou pourrait avoir dit (ou même pensé)1. Et en énonçant
[MAIS d'argumentation B], le locuteur tente d'entraîner le destinataire à le
suivre dans ses conclusions, à l'orienter vers sa visée argumentative favorisée
par l'ensemble [A MAIS d'argumentation B].
1
Tutescu, Mariana (2003), " Mais", in L'argumentation, Introduction à l'étude du discours. [En
ligne]. URL : <http://ebooks.unibuc.ro/lls/MarianaTutescu-Argumentation/40.htm,> consultée le
11/11/2007.
2
Ducrot Oswald (1978), p.43, cit.ap. Adam, Jean-Michel (1984), "Des mots au discours : l'exemple
des principaux connecteurs", Pratiques, No 43, Le sens des mots, pp. 111.
87
la conclusion non-C et néglige A dans son argumentation. Ainsi, tout l'énoncé
tend vers la conclusion non-C. Il s'agit, en fait, d'une "mise en scène" : A sert
de prétexte pour la production de B. Essayons d'expliciter cela à travers
l'exemple suivant :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°10, p.173.
88
pouvons dire, à l'instar de Ducrot1, que A est vrai, nous aurions tendance à en
conclure C ; il ne faut pas car B est présenté comme argument plus fort pour
non-C que n'est A pour C.
De "Nous savons qu'il y aura fraude MAIS nous avons confiance", nous
aurons "Nous avons confiance MAIS nous savons qu'il y aura fraude". Dans
ce cas, nous n'obtiendrons pas la même conclusion. Le nouveau énoncé
semble plutôt orienté vers la conclusion opposée C : on ne participe pas à
cette élection, nous avons des doutes quand au déroulement du scrutin. Donc,
l'inversion des deux propositions A et B dans l'énoncé [A MAIS
d'argumentation B] donne un autre énoncé [B MAIS d'argumentation A], à
partir duquel, le locuteur vise une autre conclusion et invite le destinataire à le
suivre dans son orientation argumentative.
1
Ducrot, Oswald et al. (1980). Les mots du discours, Paris, Les Editions de Minuit.
89
MAIS en rejetant l'argument qui le précède, mais en le niant dans le cas du
MAIS "réfutatif".
1
Ducrot, Oswald et Vogt, Christian (1979), " De magis à Mais : une hypothèse sémantique ",
Revue de linguistique romane, tome 43, pp.317-341.
90
L'emploi de cette catégorie de MAIS est déterminé par trois points : les
spécificités linguistiques des énoncés dans lesquels elle figure, le contexte, et
enfin, la visée argumentative.
1
Terme emprunté à Ducrot, Oswald.
2
Idem.
91
4.3.1. La stratégie concessive
1
Cf. Anscombre, Jean-Claude et Ducrot, Oswald (1983), L'argumentation dans la langue, p.63 &
Léard, Jean-Marcel et Lagacé, Michel-Francis (1985), " Concession, restriction et opposition :
l'apport du québécois à la description des connecteurs français, ", Revue québécoise de
linguistique, N°1, p.226.
2
Ducrot, Oswald (1980), "Analyses pragmatiques", Communications, N°32.
92
C'est pourquoi, une telle stratégie entraîne la présence de deux
mouvements opposés chez le même locuteur : un mouvement d'accord dans la
proposition A, et un mouvement d'opposition dans la proposition B.
L'accord, dans les énoncés examinés, est révélé par une assertion
déclarative. L'énonciation de A exprime, pour ainsi dire que, nous acceptons
son existence et que nous acceptons, également, les conclusions qui
pourraient en découler :
Cependant, cet accord avec le discours de l'autre peut être renforcé par
le morphème : bien sûr. Le locuteur de l'énoncé, ci-dessous, manifeste
explicitement son approbation dans A.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°77, p.153.
2
Ibid., Énoncé n°78, p. 153.
3
Ibid., Énoncé n°41, p. 150.
93
« Il s’agit bien sûr de pays suffisamment dotés de ressources
naturelles et de techniciens et expérimentés en mesure de
mener à un niveau souhaitable leur politique de
développement MAIS qui ne le font pas par conservatisme
borné ou mal gouvernance ou corruption de cadres
supérieurs affameurs du peuple. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°234, p.172.
2
Ibid., Énoncé n°25, p.144.
3
Ibid., Énoncé n°72, p.152.
94
Ce mouvement d'opposition exprimé par MAIS peut : introduire
directement la conclusion non- C ou mettre en opposition des faits indirects
tirés de A et B. Essayons d'examiner le premier exemple cité :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°25, p.144.
2
Moeschler, Jacques et Spengler, Nina (1981), "Quand même : de la concession à la réfutation",
Cahiers de linguistique française, vol.2, Université de Genève, pp. 93-112. [En ligne]. URL : <
http://clf.unige.ch/>, consultée le 10/07/2006.
95
Avec le connecteur MAIS, nous refusons de considérer A comme
argument qui découle dans le sens d'une conclusion C, tout en acceptant qu'il
puisse être un argument en faveur de cette conclusion ; alors qu'avec pourtant,
nous acceptons de prendre cet argument en considération.
Ainsi, l'énoncé B n'est pas présenté comme argument plus fort qui
permet une dévalorisation de A comme c'est le cas avec MAIS.
1
Luscher, Jean-Marc (1988-1989), "Signification par l'opérateur sémantique et inférence par le
connecteur pragmatique, l'exemple de mais", Sigma, n°.12-13, Université de Genève, pp. 233-
253.
96
(…) il reconnaîtra le sentiment de servage qui prévaut dans le
FLN après la victoire de RND considérée « une émanation du
FLN », MAIS (pourtant), remarque-t-il, c'est la ligne « Hadj
Moussa, Moussa Hadj. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°01, p.146.
2
Ibid., Énoncé n°77, p.153.
3
Léard, Jean-Marcel et Lagacé, Michel-Francis (1985), "Concession, restriction et opposition ;
l'apport du québécois à la description des connecteurs français", Revue québécoise de
linguistique, N°1, p.226.
4
Luscher, Jean-Marc, Op. cit.
97
Dans ce rapport d'adversation, le locuteur demande de ne pas réagir à
l'interprétation de A et de ne se tenir qu'à l'interprétation de B. Il confronte, de
ce fait, deux interprétations, mais il tend vers l'interprétation de B et annule
celle de A.
Dans les énoncés qui constituent notre corpus, cette stratégie n'est pas
toujours claire. Nous hésitons – dans beaucoup de cas – entre une
interprétation concessive et une interprétation adversative.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°11, p.143.
2
Ibid., Énoncé n°156, p.162.
98
Dans A : "L'examen de conscience est tardif " présente un constat
négatif auquel le locuteur oppose, par l'intermédiaire de MAIS, un terme
positif : "salutaire". Le MAIS dans ce cas joue le rôle d'un "inverseur de
polarité"1 qui consiste à opposer deux termes de valeur positive et négative en
relation avec l'attitude du locuteur. Cet énoncé est paraphrasable comme suit :
l'examen de conscience a tardé mais il est bon. A et B sont antiorientées mais
la conclusion de A est négligée au profit de celle tirée de B "encourageable",
point positif visé par le locuteur.
1
Terme utilisé par Luscher, Jean-Marc (1988.1989).
2
Terme utilisé par Léard, Jean-Marcel et Lagacé, Michel-Francis (1985).
99
L'emploi de ce MAIS "d'inversion" se rapproche, dans des cas, de
l'adversation, dans d'autres de la concession, selon l'interprétation du
destinataire. La stratégie d'inversion se caractérise par le fait que le
destinataire peut choisir entre différentes interprétations.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé °51, p.151.
100
mouvement, il énonce B : "la majorité est acquise aux principes de l’arabo-
islamisme".
101
4.3.4. La stratégie restrictive
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°25, p.181.
2
Ibid., Énoncé n°132, p. 191.
3
Ibid., Énoncé n°15, p.143.
102
« Presque tous les candidats s'en réclament. MAIS je suis le
seul à faire des propositions réalistes (…). »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°177, p. 195.
103
« Oui à la paix, MAIS dans la justice, (…) »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°21, p.144.
2
Ibid., Énoncé n°34, p. 145.
3
Ibid., Énoncé n°31, p.149.
104
Toujours dans le cadre de cette stratégie du MAIS "restictif", la
proposition B peut poser une condition d'existence ou d'authenticité de la
proposition A. Cette condition peut se manifester par l'utilisation du
morphème à condition :
Dans les rues, les cafés et sur les places publiques, Khatib a
rencontré les citoyens et écouté leurs préoccupations
quotidiennes « tous les candidats parlent de la jeunesse
MAIS ne font rien pour améliorer sa situation. »3
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°68, p. 152.
2
Ibid. Énoncé n°178, p.165.
3
Ibid. Énoncé n°13, p.143.
4
Ibid. Énoncé n°22, p. 144.
105
Dans l'enchaînement : "(…) Chez Ait Ahmed, Hamrouche, Taleb et
Djaballah, ils ont la conviction que cette fois-ci c’est la bonne MAIS à
condition que les citoyens aillent en masse le jour du scrutin pour annihiler
toute fraude", le locuteur semble afficher la vérité de A – placée avant MAIS-
en parlant des élections présidentielles. Mais en lui opposant l'énonciation de
B : "à condition que les citoyens aillent en masse le jour du scrutin pour
annihiler toute fraude", Ce même locuteur limite la portée argumentative de
A, dont l'existence pourrait avoir comme condition : le fait exprimé dans B.
1
. Cf. Annexe n°1, Énoncé n°57, p.151.
106
« Des menaces qui font suite à diverses irrégularités
constatées sur le terrain, irrégularités dénoncées, à temps,
MAIS sans que les autorités soient amenées à réagir. »1
Tous les énoncés, examinés dans cette stratégie, nous paraissent avoir
un même fonctionnement. La première proposition A est une assertion
positive et doit être acceptée comme vraie. Le MAIS "de restriction" introduit
une proposition B qui pose une condition limitant la valeur argumentative de
A, en précisant que A pourrait inclure ce qui est nié dans la proposition B,
mais ce n'est pas le cas ici.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°62, p.152.
107
« La campagne électorale qui a débuté le 25 mars dernier a
connu de forts moments, des surprises MAIS également des
dérapages. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°170, p.194.
2
Ibid. Énoncé n°79, p. 186.
3
Ibid. Énoncé n°40, p. 183.
108
Partant, dans un énoncé de forme [A MAIS de renforcement aussi B],
la proposition A est un argument pour une conclusion C, le fait de lui ajouter
B montre, d'une part, que de nombreux arguments pourraient amener à cette
conclusion, et de l'autre, que A ne permet de parvenir qu'à une partie de la
conclusion – insuffisante – et qu'il est nécessaire de lui ajouter B afin de la
compléter.
1
Le terme "dénégation" a été utilisé par Jean-Claude Anscombre en 1983.
109
assertion A1. Dans notre corpus, des énoncés semblent s'inscrire dans cette
stratégie :
« L’article quatre du décret – qui prévoit 5 représentants de
candidats sur 7 –, selon M. Béjaoui, a été mal rédigé MAIS
aucun droit des candidats n’est affecté par ce décret. »2
1
Anscombre, Jean-Claude (1983), "Pour autant, pourtant (et comment) : à petites causes, grands
effets", Cahiers de linguistique française, vol 5, Université de Genève, pp. 37-83. [En ligne].
URL : <http://clf.unige.ch/>, consultée le 04/07/2006.
2
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°19, p.181.
3
Ibid. Énoncé n°111, p.156.
110
Nous remarquons que l'assertion exprimée dans A pose un acte
d'énonciation qui consiste à déclarer l'existence d'une information, mais avec
l'énonciation de B, le locuteur limite sa force en la mettant en doute ou en
refusant de reconnaître son exactitude. Dans d'autres cas, il s'agit d'annuler la
conclusion vers laquelle est orientée la proposition A.
Enfin, nous notons que ce sont les seuls énoncés qui contiennent un
MAIS "de dénégation" dans le corpus étudié.
Dans les points précédents, nous avons tenté d'aborder des stratégies
qui s'inscrivent dans la valeur générale d'opposition du MAIS "argumentatif" :
dans un énoncé de construction [A MAIS d'argumentation B], un élément B
argumente pour une conclusion non-C opposée non à l'argument A, mais à la
conclusion visée par cet argument.
111
Jean-Michel Adam et Françoise Revaz1 et Bernard Schnenwly2, qui portent
sur le rôle de MAIS comme organisateur textuel. Mais, comment pourrons-
nous reconnaître un MAIS "d'argumentation" dans une stratégie de
réorientation ?
« Il est vrai que l’Algérie n’a plus le cœur à faire la fête avec
toutes ces années de tragédie, de sang et de larmes. MAIS
continuer à sourire, à chanter, à danser (...) en un mot à vivre
son présent, c’est aussi un acte de résistance sur les forces de
la régression pour vaincre les archaïsmes. »3
1
Adam, Jean-Michel et Revaz, Françoise (1989), "Aspect de la structuration du texte descriptif :
les marqueurs d'énumération et de reformulation", Langue française, N°81, pp. 59-98.
2
Schneuwly, Bernard et al. (1989), "Les organisateurs textuels dans quatre types de textes écrits :
étude chez des élèves de dix, douze et quatorze ans", Langue française, N°81, Paris, Larousse,
pp. 40-58.
3
Cf. Annexe n°1, Énoncé n° 08, p.143.
4
Ibid., Énoncé n°229, p.171.
112
Ce discours réorienté peut s'opposer à l'interprétation de l'énoncé
précédent, comme il peut bien s'opposer à une situation de discours extérieure
au contenu sémantique de ce qui le précède.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°08, p.180.
113
« À Hassi Bahbah, on accepte la rivalité entre les candidats à
la présidentielle. MAIS on refuse qu’on parle de violence. »1
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°06, p.143.
114
dévalorise et introduit un argument qui conclut dans le sens opposé. Et de ce
fait, tout l'énoncé est orienté vers le contenu sémantique de B.
Dans d'autres cas, ce MAIS attire l'attention sur le fait qu'il introduit un
nouvel élément dans le discours. Il présente, donc, la particularité de
réorienter le discours vers une autre direction, vers le thème de la culture qui
n'est pas évoqué avant MAIS, dans l'exemple suivant :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°139, p.160.
115
Nous remarquons, également, qu'il est difficile de dire que le MAIS "de
réorientation" met en relation deux énoncés opposés. C'est ce qui se produit
dans l'exemple suivant :
« Il est vrai que l’Algérie n’a plus le cœur à faire la fête avec
toutes ces années de tragédie, de sang et de larmes. MAIS
continuer à sourire, à chanter, à danser (…) en un mot à
vivre son présent, c’est aussi un acte de résistance sur les
forces de la régression pour vaincre les archaïsmes. »2
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°75, p.186.
2
Ibid., Énoncé n°08, p.143.
116
Le locuteur reconnaît la vérité de l'énoncé A : "l’Algérie n’a plus le
cœur à faire la fête avec toutes ces années de tragédie, de sang et de larmes"
en employant il est vrai que, puis, il utilise MAIS pour introduire B :
"continuer à sourire, à chanter, à danser (…) en un mot à vivre son présent,
c’est aussi un acte de résistance sur les forces de la régression pour vaincre
les archaïsmes". Ce qui suit MAIS présenté – comme plus important –
s'appuie sur le fait nié dans A et peut aller dans le sens de la conclusion :
l'Algérie résiste à tous les obstacles qui ne semble pas être l'inverse de la
conclusion vers laquelle tend l'énoncé A : l'Algérie est en deuil.
De manière générale, nous pouvons dire que les trois énoncés présentés
semblent fonctionner de manière semblable : le locuteur commence par
approuver un fait exprimé avant MAIS, puis, à introduire un autre élément
nouveau, considéré comme plus important que le précédent et visant une
conclusion donnée.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°40, p.146.
117
« (…), tous ceux qui font de la réconciliation leur principale
revendication et leur objectif essentiel n’auront droit à aucun
bulletin. MAIS sur les sept candidats qui se rejoignent dans
le font, que restera-t-il pour les voix de l’ANR (parti de Réda
Malek) ? » 1
Dans les exemples ci-dessus, les locuteurs opposent une assertion à une
question ou à une exclamation pour marquer, dans le premier cas, qu'il reste
une question ou des questions posées et dans le deuxième cas, pour indiquer
que le problème n'est pas totalement résolu. Dans les deux cas, les locuteurs
semblent ouvrir le débat sur une autre direction.
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°80, p.153.
2
Ibid., Énoncé n°172, p.195.
3
Ibid., Énoncé n°29, p.149.
118
Dans le premier cas du MAIS, suivi par une phrase interrogative :
1
Cf. Annexe n°1, Énoncé n°172, p.195.
2
Ibid., Énoncé n°29, p.149.
119
L'emploi de l'impératif par une interlocutrice d'un certain candidat porte
notre attention sur le fait que le problème ne sera pas entièrement résolu. En
énonçant : "Mais sachez tout de même que le feu qui couve en nous, lui, il ne
s’éteindra jamais !", elle l'invite – en utilisant la deuxième personne du
pluriel – à repenser le problème en lui faisant savoir qu'elle doute de la
concrétisation de cette réconciliation, avant MAIS. Ensuite, elle avance que la
douleur dont souffrent ces familles victimes restera toujours. Cette
interlocutrice essaye, en quelque sorte, d'orienter le discours sur les familles
victimes.
En effet, dans tous les cas examinés, le MAIS réoriente le discours vers
une autre perspective. Les locuteurs évoquent de nouveaux points à discuter
qui n'ont pas été pris en compte précédemment et qu'ils considèrent comme
étant plus importants. Ces nouveaux points peuvent être une intention de
traiter les sujets sous un nouvel angle ou une ouverture sur un autre sujet.
Cette dernière stratégie, visant l'ouverture sur un autre sujet ou sur une
autre perspective, vient clore la liste des différentes stratégies discursives du
connecteur MAIS "d'argumentation".
120
Le MAIS "argumentatif" présente des possibilités d'emploi variées et
offre diverses interprétations selon son environnement discursif. Ainsi, il peut
jouer différents rôles donnant lieu à différentes stratégies discursives visant
l'argumentation. Ces dernières sont déterminées par la valeur sémantique
générale de cette particule, d'une part, et par les relations qui existent entre les
énoncés qu'elle connecte, de l'autre.
121
Conclusion générale
122
La recherche des stratégies discursives dans le discours de la campagne
électorale de 1999 en Algérie, dans les deux quotidiens El Watan et Liberté,
nous a menée à l'étude du connecteur MAIS.
123
Nous avons pu constater aussi que le MAIS combiné à des adverbes de
type aussi, également et plutôt dans B, s'inscrit dans le fonctionnement
général du MAIS "de réfutation" car l'élément qui précède MAIS – A – obéit
aux mêmes conditions d'emploi déjà citées précédemment. Dans ce type de
stratégie, le locuteur s'oppose à A contenu dans (nég) A soutenue par un
certain énonciateur puis, propose son point de vue dans B.
124
Partant, nous pourrons dire qu'en employant le MAIS, un locuteur
donné invite, parfois, oblige le destinataire à le suivre dans ses conclusions
qui ne sont d'autres que ses points de vue sur différents sujets qui touchent la
campagne électorale et cela en utilisant des stratégies discursives spécifiques
que nous avons pu relever du corpus étudié.
Nous avons été certainement confrontée à des difficultés qui nous ont
amenée à chercher dans d'autres travaux qui ont abordés l'étude des deux
types de MAIS ou les connecteurs argumentatifs de manière générale afin de
trouver des explications à tel ou à tel type emploi de MAIS.
Pour effectuer notre analyse, nous nous sommes basée sur des principes
théoriques de la pragmatique intégrée d'Oswald Ducrot. Mais, nous nous
sommes également référée à ses différentes publications, notamment, ses
ouvrages : "L'argumentation dans la langue" et "Les mots du discours" qui ont
constitués notre cadre de référence.
125
1
Glossaire
1
La terminologie adoptée, dans le présent travail de recherche, est celle d'Oswald Ducrot, de Jean-
Claude Anscombre ainsi que Jacques Moeschler. Et quelques définitions sont tirées du dictionnaire
de linguistique et des sciences du langage de Jean Dubois.
126
Acte d'argumentation : acte réalisé par la présentation d'un énoncé destiné à
servir une certaine conclusion.
Entité linguistique : synonyme de item qui veut dire tout élément d'un
ensemble (grammatical, lexical, etc.) considéré en tant que terme particulier :
les noms père, sœur sont des items lexicaux ayant des propriétés sémantiques
particulières et que présent, passé sont des items grammaticaux.
127
type d'actes d'argumentation réalisés.
Locuteur : c'est le sujet parlant qui produit des énoncés par opposition à celui
qui les reçoit et y répond (interlocuteur).
Occurrence : toutes les fois qu'un élément linguistique figure dans un texte,
on parle d'occurrence.
Phrase : la phrase est une unité de sens accompagnée, à l'oral par une ligne
prosodique entre deux pauses et limitée, à l'écrit, par deux signes : la
majuscule et le point.
128
Sémantique : domaine de la linguistique ayant pour objet le sens des
propositions, la description de leurs conditions de vérité.
129
Références
bibliographiques
130
Ouvrages
1. Amossy, Ruth et Herschberg Pierrot, Anne (2005), Stéréotypes et
clichés. Langue discours société, Paris, Armand Colin.
6. Austin, John Langshaw (1970), Quand dire, c'est faire, Paris, Seuil.
7. Authier-Revuz, Jacqueline (1995), Ces mots qui ne vont pas de soi, Paris,
Larousse.
12. Bourdieu, Pierre (1982), Ce que parler veut dire, Paris, Arthème Fayard.
131
14. Charaudeau, Patrick (1992), Grammaire du Sens et de l'Expression,
Paris, Hachette.
20. Ducrot, Oswald (1995), "Topoï et formes topiques", in Théorie des topoï,
Paris, Kimé, pp. 85-101.
21. Ducrot, Oswald et al. (1980), Les mots du discours, Paris, Minuit.
132
29. Moeschler, Jacques et Reboul, Anne (1998), Pragmatique du discours.
De l'interprétation de l'énoncé à l'interprétation du discours, Paris,
Armand Colin.
32. Searle, John Richard (1979), Les actes de langage, Paris, Hermann.
Dictionnaires
1. Charaudeau, Patrick et Maingueneau, Dominique (2002), Dictionnaire
d'analyse du discours, Paris, Seuil.
133
Périodiques
134
12. Ducrot, Oswald (1978), " Deux mais", Revue québécoise de linguistique,
n°8, pp.109-120.
14. Ducrot, Oswald (1975), "Je trouve que", Semantikos 1/1, Paris, The
Semantikos Association, pp. 63-88.
16. Ducrot, Oswald et Vogt, Christian (1979), "De magis à Mais : une
hypothèse sémantique", Revue de linguistique romane, tome 43, pp.317-
341.
17. Haillet, Pierre Patrick (2000), "Or, En tout cas, De toute façon :
contribution de la théorie de l'argumentation dans la langue à la pratique
de la traduction", in D. Delas (ed), Traduire 1, CRTH, Amiens, Encrage
Edition, pp.187-209.
135
22. Luscher, Jean-Marc (1988-1989), "Signification par l'opérateur
sémantique et inférence par le connecteur pragmatique, l'exemple de
mais", Sigma, n°12-13, Université de Genève, pp. 233-253.
Bibliographie électronique
A. Sites web
1. Assaraf, Albert (1993), "Quand dire, c'est lier : pour une théorie du lien",
Nouveaux Actes Sémiotiques, n°28, PULIM, Université de Limoges. [En
ligne]. URL : <http://assarafalbert.free.fr/>, consultée le 18/07/2007.
136
4. Définition de la politique. [En ligne]. URL :
<http://www.olats.org/schoffer/defpol.htm>, consultée le 03/11/2007.
137
13. Rodrigues, David, "Mas que fois MAIS". [En ligne]. URL :
<http://www.ese.ipvc.pt/~drodrigues/docs/mas.doc>, consultée le 25/03/2007.
19. Vaillant, Pascal, Point de départ pour chercher des informations sur le
sujet d'un travail de recherche en sciences du langage. [En ligne]. URL :
<http://www.univ-ag.fr/gerec-f/points_de_depart_recherche/portails.html>,
consultée le 25/03/2007.
138
B. Dictionnaires électroniques
C. Thèses
139
D. Périodiques
140
Annexes
141
Annexe n°1
Corpus étudié1
1
Les numéros des deux quotidiens El Watan et Liberté, d'où nous avons extrait notre corpus, sont
disponibles en papier dans les archives de la Bibliothèque Nationale d'El Hamma à Alger.
142
6. À Hassi Bahbah, on accepte la rivalité entre les candidats à la
présidentielle. Mais on refuse qu'on parle de violence.
7. En tout état de cause, Ait Ahmed considère que le retour à la paix est le
préalable à tout nouveau départ sérieux car, estime-t-il, « nous n'avons
jamais pensé arriver à la sauvagerie qui s'est installée dans notre pays.
Mais insiste-t-il « nous avons toujours rappelé la nécessité de sauvegarder
la dignité des citoyens et prévenir des dangers bien avant l'expansion de la
violence ». Ait Ahmed : « Zeroual nous a demandé d’avoir confiance,
mais nous savons, comme vous savez, que nous ne pouvons plus leur faire
confiance »
8. Il est vrai que l'Algérie n'a plus le cœur à faire la fête avec toutes ces
années de tragédie, de sang et de larmes. Mais continuer à sourire, à
chanter, à danser...en un mot à vivre son présent, c'est aussi un acte de
résistance sur les forces de la régression pour vaincre les archaïsmes.
9. Les candidats ne font preuve d’aucune imagination. Les salles et les lieux
où sont organisés les meetings transpirent la promiscuité et agressent la
vue avec ces scènes d'une autre époque des militants, des sympathisants
mais aussi des curieux que l’on fait asseoir en rangs d’oignons comme
dans un amphithéâtre d’université écoutent religieusement les discours des
candidats.
10. Aller à un meeting. C'est vrai que c'est fondamentalement un acte militant,
mais cela devrait aussi revêtir l'aspect d'une sortie en famille ou avec des
amis comme pour aller au cinéma, au stade ou pour une escapade
champêtre à Bouchaoui. C'est ce genre de traditions de la campagne
électorale coté jardin qui manque chez nous.
11. Seul point positif de la crise : quelques journalistes commencent à
s'interroger sur leur métier et le rôle des médias dans un pays qui émerge,
lentement de la violence. L’examen de conscience est tardif mais salutaire
12. Bouteflika a le droit de ne pas aimer la presse, mais la répétitivité de cette
haine devant un grand public, inquiète lourdement.
13. Dans les rues, les cafés et sur les places publiques, Khatib a rencontré les
citoyens et écouté leurs préoccupations quotidiennes « Tous les candidats
parlent de la jeunesse mais ne font rien pour améliorer sa situation ».
14. Sadi : « Il ne s'agit plus de demander au RCD pourquoi il boycotte le
scrutin du 15 avril mais pourquoi les autres y participent »
15. Fustigeant les postulants au fauteuil présidentiel, il dira « qu'il y a
effectivement sept candidats, mais uniquement un programme »
143
16. L'élection présidentielle de ce printemps s'assimile pour le président du
RCD à une dérive supplémentaire pour consacrer l’islamisme, mais ce
n'est pas, pour autant, un combat perdu pour les démocrates.
17. Said Sadi affirme que son mouvement est déterminé non seulement à
s'opposer au programme du futur président, qui ne peut être que nuisible
aux aspirations de la mouvance démocratique, mais également à renforcer
l'ancrage des démocrates dans la société afin qu'ils s'imposent réellement
comme une force politique offensive.
18. Sadi qualifie en outre l'UGTA de relique du parti unique « Un syndicat
doit s'impliquer dans les luttes politiques, mais jamais partisanes »
19. Sifi a, en outre, signalé que la solution à la crise algérienne n'est pas
essentiellement politique mais relève d'abord d'une problématique de
gestion économique.
20. Et c'est un ex-Premier ministre qui alternait la confiance, en évoquant des
sujets sur lesquels il est à l'aise (économiques, sociaux, etc.) mais le verbe
devient imprécis concernant tamazight.
21. Sifi : « Oui à la paix, mais dans la justice, car ceux qui ont perdu des êtres
chers n'accepteront jamais, et nous avec eux, qu'une paix injuste soit
instaurée (…) ».
22. L'économie, c'est la justice sociale et la lutte contre la corruption dans le
cadre de l'Etat de droit mais ne signifie pas la fermeture des usines
poussant les travailleurs au suicide, ni mettre les cadres en prison ».
23. Taleb Ibrahimi a déclaré : « L'Algérie n'a pas besoin d'une nouvelle
Constitution, mais d'un président juste et fort, capable d'influer sur les
institutions et les personnes qui se croient au-dessus des lois ». On ne sait
pas si cette déclaration précisément – s'adresse à ses adversaires ou au
président sortant.
24. Un discours où les promesses tiennent une grande place à la satisfaction,
faut-il le préciser, d'une population sans repères, mais surtout impliquée
par l'appel de Taleb qui est à peine une menace voilée à l'endroit du
pouvoir.
25. Sur le plan social, il parlera de fléaux étrangers à notre culture qui ont fait
leur apparition ces dernières années telle la drogue qui fait des ravages
dans les milieux jeunes. « Elle (la drogue) nous vient de l'étranger, dit-il,
mais ce sont des Algériens qui la distribuent ».
26. Ne se maîtrisant visiblement pas, il lâche : « Je ne cherche la caution de
personne ». Mais il souligne quand même le soutien du FLN et du RND.
27. Bouteflika n'a pas seulement utilisé le dialectal mais a fait dans un style
plus "branché", le rapprochant de l'électorat jeune.
144
28. Les Ibadhites, virulents dans la propagande, fort par un lobby féminin actif
dans les medersas, ils ne possèdent pas de réels repères politiques mais
souvent « épousent les tendances de conjonctures ».
29. Et inévitablement, il proclame son amitié pour Mahfoud Nahnah qui, pour
lui, est touché dans sa dignité, suite à la décision du Conseil
Constitutionnel de le disqualifier de la course à la présidentielle. Mais
Bouteflika dit respecter des institutions de la République. République à
laquelle il s'attache.
30. Si pour lui l'Etat providence « est mort », Bouteflika reste attaché « à la
démocratie de l'enseignement, au logement social et à la gratuité des soin».
Mais Bouteflika déclare qu'il est libéral depuis l'époque du « socialisme,
choix irréversible ». Il appelle les Algériens à s'enrichir légalement.
31. Bouteflika : « Je ne suis pas l'homme du consensus mais, un homme
rassembleur et réconciliateur. Je ne suis pas non plus le candidat de
l'Armée ni de l'Etat. Mais je suis fier de ces institutions », tenait-il à
préciser.
32. Mais le clou de ce meeting, peut-être, est le dossier qui concerne le conflit
entre l'Algérie et le Maroc.
33. Cependant, il n'omettra pas d'accompagner cette « lueur d'espoir » par des
conditions : « Si vous nous considérez comme un Etat, qui a des
institutions, des gouvernants, alors tout sera possible. Mais si vous nous
considérez comme un pays qui est englouti dans ses crises, un pays sans
institution, alors je dirai que le prix à payer sera cher…». (Maroc)
34. Avant de clôturer son discours entrecoupé de youyous et de forts
applaudissements, il a tenu à apaiser tous les partis politiques : « Tous
auront leur place, y compris les islamistes, mais dans le cadre de la loi…».
35. Le MSP n'engagera pas de bras de fer avec les pouvoirs publics. La
marche prévue aujourd'hui est reportée. « Nous ne marcherons pas mais
nous comptons organiser d'autres manifestations pacifiques de
protestation», nous dit un responsable du bureau d'Alger du mouvement.
36. Il (Bouteflika) se dit n'être prêt à relever le défi contre personne mais pour
le pays.
37. Dans le premier chapitre consacré à l'Etat et aux libertés, Sifi entend entre
autres, réorganiser l'appareil de l'État, réformer la justice et promouvoir la
participation du citoyen à la gestion locale. Une réorganisation basée sur le
respect des lois de la République. « La réorganisation de l'Etat ne doit plus
relever du conjoncturel, mais du domaine de l'adaptation constante aux
mutations contemporaines ainsi que de la prospective, car il s'agit de
145
devancer les événements et de traduire concrètement les aspirations des
populations », souligne-t-il.
38. Contentons-nous de quelques faits qui ne résument pas la situation de la
culture durant le règne de Boumediène, mais suffisant pour illustrer des
vérités sur une question taboue, à savoir la culture kabyle.
39. La liste est encore longue. Elle illustre la situation de la culture en Algérie.
Certes il y a des gens qui peuvent avoir oublié. Mais il en est d'autres qui
se souviennent et qu'on ne peut tromper.
40. Nul ne peut contester au candidat Bouteflika son art de la rhétorique qu'il a
acquis au contact de Boumediène et qu'il a fructifié à la faveur de son
séjour dans un pays du Golfe où il a perfectionné la maîtrise de la langue
d'Al Djahid. (Déb. §) Mais cela suffit-il pour en faire un bon président ?
146
6. Mais à l'heure de la mondialisation, du village global, et surtout dans un
monde dominé par l'effondrement des nationalismes chauvins et
ombrageux, y a-t-il encore de l'avenir pour les visions passéistes ? 1-4
7. « L'islam est au pouvoir, mais il ne commande pas » avait-on coutume de
dire pendant les années 70 ».
8. Un autre lance de but en blanc : « Moi je vote. Qui ? Je ne sais pas encore.
Ils parlent tous de réconciliation et de dialogue, mais je ne suis pas dupe,
ils nous baratinent avec ce discours. Je voterai quand même pour le
changement ».
9. Plusieurs jeunes semblent indécis sur leur choix électoral. « Que les gens
votent s'ils le souhaitent, mais il faut qu'ils le fassent en connaissance de
cause... » Said Sadi.
10. Une architecte, enseignante à l'école de Beaux Arts converse avec Sadi
dans une boutique de tissus de la place Audin. « Je boycotterai ce scrutin.
Ma décision n'est toutefois pas prise par rapport à vos positions mais
simplement parce que je ne suis pas convaincue par aucun programme des
sept candidats ».
11. Khatib : « Cette tâche ne sera pas facile, mais elle est réalisable ».
12. Mais ce qui fait courir les islamistes vers Taleb Ibrahimi, ce n'est ni son
itinéraire de dirigeant de l'ancien parti unique, ni son look d'occidentalisé
et même pas ses mots d'ordre de réconciliation et d'amnistie : ce sont le
rêve du retour à « l'âge d'or » de l'ex FIS et l'espoir caressé de voir remise
sur scène l'instauration de l'État islamique.
13. Autre « ressourcement » dans les années passées mais d'un autre type,
Bouteflika qui emprunte à la nomenklatura de la décennie 70 ses attitudes
arrogantes et sa manière d'agir. Et surtout le discours rempli d’une
symbolique mais qui ne peut fonctionner sans morgue.
14. C'est la croisade à la hussarde, d'un Bouteflika qui cultive un langage
censé être populaire, peu commun chez les hommes politiques mais
violentant les oreilles, traitant les journalistes de tous les noms et un parti
opposant de …sioniste.
15. Les éléments de la brigade antiémeutes interviennent et font évacuer,
manu militari, la tribune. Mais pas complètement, Bouteflika prend alors
la parole avec son regard hautain.
16. Pour lui, le débat ne se situe pas dans ce qu'il appelle les querelles RCD-
FFS, mais dans « la manière de sauver l'Algérie ».
17. (...) avouant dans la foule qu'il ne rendra pas les dossiers en sa possession,
« car l'intérêt suprême du pays passe avant tout, mais ils peuvent
147
m'attaquer, ma poitrine est ouverte et je suis prêt à mourir pour l'Algérie ».
18. Une pétition, initiée par un groupe de journalistes, est mise en circulation
« Notre indignation est d'autant plus grande que ces propos constituent non
seulement un mépris, mais aussi une grave atteinte à une corporation qui a
payé un lourd tribut pour que la liberté d'expression soit consacrée en
Algérie », lit-on dans le texte de cette pétition… .
19. Lettre d'un entrepreneur émigré : « Ne pouvant échapper à l’analyse des
causes profondes de la lente descente vers une pauvreté, à la perte
sournoise mais graduelle de notre appartenance à un monde de progrès en
dehors de tout dogme… »
20. Cette réserve ou phobie de la classe politique pour ce type de
confrontation d'idées à travers des face-à-face radiotélévisés lors des
campagnes électorales, mais pas seulement, traduit en fait un manque
d’assurance en soi et de maturité pour le débat démocratique libre.
21. Certes, ici et là certains candidats à l’élection présidentielle portaient-
plutôt- des estocades au système, peaufinant leur stratégie et accélérant la
cadence au fil des jours. Cela est vrai pour Hamrouche et Ait Ahmed, mais
avec moins d’agressivité que chez Ibrahimi et ses représentants… .
22. Il ne s'agit pas de tout gommer en allant à n’importe quelle
compromission, mais les bonnes volontés, qui ne défendent que l'Algérie
et rien que l'Algérie ainsi que sa capacité à vivre dans son temps, doivent
prouver leur maturité politique par un compromis historique qui
autoriserait la première alternance dans les actes.
23. L'administration doit se sortir de l'état d'esprit dans lequel on a voulu la
cantonner, elle ne doit plus se soumettre à l’arbitraire mais aux textes
réglementaires… .
24. Cette forme de société dont l’objectif n'est pas de répartir un profit mais de
faire en sorte que les sociétaires adhérents aient accès à des biens aux prix
les plus bas et aux réinvestissements des profits.
25. L'Algérie depuis son indépendance a voulu donner l'image d'un chêne à la
puissance radicale. Il est peut être temps d’évoluer vers le roseau, souple,
pliant, intelligent, mais ne rompant pas.
26. Djddai et Zenati : « Il (Bouteflika) était un socialiste pur et dur, un
socialiste de caserne. Il nous parle aujourd’hui de démocratie, mais nous
ne le croyons point ».
27. Par ailleurs, les mêmes candidats, mais sans Hamrouche, ont menacé hier
le président de la CNISEP, de se retirer de la commission.
148
28. Bouteflika : « J'ai du mal à trouver le mot juste pour dire toute la peine et
tout le respect que m’inspire la situation de familles des victimes du
terrorisme, dira-t-il. Mais il faut que le feu de la discorde s’éteigne. cette
tragédie nationale, nous devons l'assumer. »
29. Des propos auxquels une femme, les cheveux au vent, un portrait entre les
mains, rétorque : oui, peut être bien. Mais sachez tout de même que le feu
qui couve en nous, lui, il ne s'éteindra jamais ! »
30. Bouteflika estimera qu'il est temps de procéder à : « la professionnalisation
de l'armée, et donc à la réduction progressive de la durée du service
militaire. Mais ne me demandez pas en quelle année cela va commencer à
se faire. »
31. … les cortèges des candidats ou de leurs partisans ont sillonné la wilaya
(…). Du monde il y en a eu, mais surtout des badauds qui ne se sont pas
toujours laissées envoûter par l’ambiance.
32. Vendredi, Hamrouche arrivera tard à El Taref. Après 19h. Mais c'est
vraisemblablement lui qui a la cote dans la région, puisque malgré cela il a
déplacé une foule plutôt jeune dans les rassemblements.
33. Benflis est revenu également sur le programme de Bouteflika, mais dans
des termes vagues qui rappellent, à bien des égards, la langue de bois.
34. Mais la réalité est plus complexe dans la mesure où la présidence est en
fait l’émanation de l’armée, voire une annexe du ministère de la défense,
animée par des militaires habillés en civil occupant les postes de secrétaire
général directeur de cabinet, etc.
35. Mais en même temps, les institutions sont telles qu'elles cachent
l’importance politique de l’armée, ce qui provoque des crises aiguës à
l’intérieur de la surface du pouvoir, induisant une compétition entre la
hiérarchie militaire détenant le pouvoir réel, et la présidence exerçant le
pouvoir formel.
36. L'armée intervient ponctuellement lors d'opérations militaires quand c'est
nécessaire, mais aussi politiquement de manière permanente à travers un
service qu’elle a mis sur pied dès l’indépendance et dont le nom suscite la
crainte : la sécurité militaire (la SM).
37. Depuis l'entrée en vigueur du multipartisme, la SM s'est organisée pour
brouiller le champ politique, pour infiltrer les partis, pour les monter les
uns contre les autres, etc. Mais pourquoi toute cette énergie dépensée à
brouiller le champ politique ? Il s'agit en premier lieu de dévaloriser les
expressions politiques de la société civile… .
149
38. L'armée manifeste de la méfiance pour des civils dont elle craint qu'ils
trahissent la nation, mais surtout elle considère que si elle renonçait à
incarner la souveraineté nationale, la nation disparaîtrait.
39. Prêt à sacrifier sa vie pour le pays, ayant choisi consciemment les rigueurs
de la vie en caserne au détriment de la vie familiale (…), le militaire est
convaincu qu'il est le rempart de la nation et, à ce titre le détenteur de la
légitimité d'où doit découler toute autorité politico-administrative. Mais
tout cela n'est que discours idéologique destiné à justifier une position
politique supérieure.
40. Mais la rééminence appartient à la nation dont le fondement est politique,
à l'inverse de celui de l'État qui est administratif.
41. Partout la nation est un mythe et elle se nourrit de mythologie, mais en
Algérie son caractère symbolique est plus renforcé qu'ailleurs car elle est
censée réunir non pas les citoyens tels qu'ils sont mais tels qu'ils devraient
être…selon le courant idéologique des uns et des autres.
42. Il y a plusieurs idées de la nation qui s'affrontent au point qu'en Algérie il
n'y pas une nation qui réunit tous les citoyens, il y a plusieurs nations qui
les devisent. (Déb. §) Mais déjà par le passé, dans le mouvement national,
trois conceptions de la nation étaient en concurrence : populiste, islamiste
et moderniste.
43. Les pratiques des fonctionnaires dégradent l'image de l'Etat dans l'opinion,
mais l'image de la nation reste intacte. Pour des raisons qui découlent de
l'Histoire et aussi du système politique, les Algériens adorent leur(s)
nation(s) et détestent leur Etat.
44. Partant du principe fondamental que tout processus de développement
repose sur le génie de l’homme créateur et tenant compte du poids
historique et culturel du pays mais aussi de l'apport civilisationnel de
toutes les cultures qui est synonyme de progrès scientifique et
technologique.
45. Dans le présent programme, l’ADEM se propose dans un premier temps
de faire un diagnostic économique et social de notre société. Consciente
des acquis réalisés ces dernières décennies mais également de la nécessité
d’instaurer une économie de marché à orientation sociale comme condition
de dépassement des contradictions criardes que connaît la société
algérienne (….).
46. La privatisation implique non seulement un changement institutionnel
mais aussi, et surtout, une transformation progressive et radicale de notre
société.
150
47. Elle n'est pas la panacée mais un moyen efficace pour optimaliser le
surplus global de la société.
48. L'Algérie dispose de trois fonctionnaires pour un salarié productif. Il ne
s'agit nullement de licencié mais de redéployer les effectifs.
49. Ils sont sincères, les présidentiables, quand ils se lamentent sur l'inversion
de l'échelle des valeurs et regrettent les années fastes de l'université
algérienne. Mais le ver était dans le fruit, déjà du temps où ils étaient aux
commandes, (…).
50. La question est à prendre au sérieux car elle renvoie aussi à des
considérations d'éthique, voire de morale personnelle, qui n’ont rien à voir
avec la justesse des idées ou le bien fondé d’un programme : l'engagement,
à un tel niveau, peut être nécessaire mais pas suffisant s’il n’est pas
entouré des plus élémentaires précautions.
51. Ibrahimi : « Une minorité qui tend à occidentaliser la nation algérienne,
mais « la majorité est acquise aux principes de l'arabo-islamisme. »
52. Partout, il a été accueilli avec enthousiasme et hospitalité …Mais il a
regretté que l'ENTV n'ait pas tout montré de sa campagne électorale.
53. Un lapsus (Ben Bella « Allah Irahmou ») qu'il corrigera aussitôt, mais qui
n'a échappé à personne dans la salle. (Bouteflika)
54. Mais n'est-ce pas uniquement du beau rêve à l’ampleur des dégâts ?
(6avril)
55. Non pas par soudaine humanité, mais pour étendre davantage la haine.
56. (…) pour tenter de séduire une jeunesse branchée. (Déb. §) Mais quand le
candidat se met en colère, ce qui lui arrive souvent, il peut, à l'adresse des
jeunes, lâcher ce genre d'expressions : « Sois un jour coq et ne sois pas dix
jours poule. »
57. Pour Sifi, ces mêmes candidats parlent de relance économique, mais sans
citer les travailleurs licenciés et les entreprises liquidées.
58. Le président du MSP, Nahnah, « a présenté quatre attestations mais le
conseil constitutionnel a mal interprété la loi et a rejeté en conséquence
son dossier de candidature ».
59. Sidi Said : « Je ne parle pas aux gens d'Oran mais aux travailleurs : êtes-
vous convaincus par si Abdelaziz ?, lance-t-il à un moment.
60. Dans son discours Sidi Said a glissé une autocritique pour dire : « Nous
n'avons peut être pas fait notre devoir comme il se doit », mais « nous ne
nous tairons pas ».
61. Unis pour constituer un véritable front contre la fraude. Leur (Hamrouche,
Taleb, Djaballah) démarche repose essentiellement sur des menaces certes,
mais sérieuses toutefois.
151
62. Des menaces qui font suite à divers irrégularités constatées sur le terrain,
irrégularité dénoncées, à temps, mais sans que les autorités soient amenées
à réagir.
63. Devant une salle archicomble, Sifi a avoué avoir connu la pauvreté et la
privatisation, « mais j'ai su préserver mon honneur ».
64. Sa visite à Souk Ahras et dans les autres villes se veut un message d'espoir
à tous les Algériens. « Je suis venu vous exposer des propositions et non
pas vous faire des promesses ».
65. Dans une vision plus globalisante, l'orateur rappellera que le monde n'est
plus politique, mais plutôt économique, et c'est la finance internationale
qui finance tout. (Sifi)
66. Mais les données ont changé aujourd'hui, le nombre d'inscrits dépasse les
17 millions. En outre, il y a sept candidats en course dont certains
candidats ratissent large dans l'électorat islamiste. (Déb. §)
67. Pour lui, cela entre dans le cadre d’une stratégie visant à rééditer ce qui
s'est passé en Afghanistan. « Je peux comprendre le combat des Afghans
contre l'envahisseur ruse. Mais comment faire avec des jeunes Algériens
partis combattre les communistes et les athées et qui sont revenus au pays
avec des idées étrangères à nos traditions ? »
68. Bouteflika est pour la vente des terres, mais à condition que celles-ci ne
soient pas destinées à la spéculation immobilière.
69. S'il cite volontiers des versets coraniques et étoffe son discours religieux
comme il l'a fait à Ain Defla, il n’en reste pas moins démocratique
jusqu'au bout des ongles. « Je ne suis pas un islamiste, je suis issu du FLN
mais l’Algérie est à tous », précise-t-il à Relizane, dans une salle à craquer
mais turbulente.
70. Mais la salle El Maghreb n'était pas plein à craquer, malgré un discours
destiné à ratisser large, même dans les milieux de l'ex FIS qui ne cachent
plus leur présence à ses côtés. (Ibrahimi)
71. Mais pour les partisans de Ait Ahmed, le choix entre les deux salles sera
difficile, car il s’agit d'assurer le meilleur taux de remplissage.
72. Farouche adepte de l'arabo-islamisme, Taleb Ibrahimi recommande de
prendre exemple sur le japon, un pays, a-t-il souligné, qui tient tête aux
États-Unis sur tous les plans mais qui reste fidèle à son passé, à son
histoire et à ses convictions religieuses.
73. Et après tout, un candidat peut ne pas connaître l’origine des fonds qui
s'investissent dans sa campagne électorale. Mais il faut bien admettre que
les financements occultes des campagnes électorales sont aussi une réalité.
152
74. Le peu d’intérêt accordé à la chose économique est expliqué par les
candidats eux-mêmes, puisqu’ils estiment que les causes des
dysfonctionnements de la société algérienne sont à diagnostiquer sous
d’autres rubriques. A titre d’illustration, Taleb souligne que « la relance de
l’économie est l’une des priorités les plus importantes mais après la
restauration de la paix. »
75. Quelle politique étrangère (Titre d'article) ? Il est vrai que la situation
intérieure est en tête des priorités, mais les deux volets ne sont-ils pas liés
en fin de compte ?
76. Alors qu'approche la fin du siècle et avec elle celle du millénaire, on ne
trouve nulle part de vision prospective qui permettrait d’entrevoir la place
ou le rôle envisagés pour l'Algérie, quand bien même des thèmes
nouveaux mais importants comme la globalisation, la sécurité collective
ou autre, ne sont pas une coquetterie intellectuelle.
77. Des besoins nouveaux sont apparus mais ils sont rarement évoqués.
78. La diplomatie algérienne a connu son âge d’or, mais on regrette souvent
qu'elle ait été soit en avance sur la politique intérieure, mais rarement en
phase avec cette dernière.
79. Parler aujourd'hui de place (dans le concert des nations) tient lieu
d’évocation du passé, mais est-ce une fin en soi ?
80. Autrement dit, tous ceux qui font de la réconciliation leur principale
revendication et leur objectif essentiel n’auront droit à aucun bulletin.
Mais sur les sept candidats qui se rejoignent dans le font, que restera-t-il
pour les voix de l'ANR (parti de Réda Malek) ?
81. Pour les comités de soutien de Bouteflika, il n'y a aucun doute que les voix
du MSP iront à leur postulant (…). Mais selon un très proche de
Hamrouche, le choix de Nahnah est déjà opéré. C’est l’ancien chef de
gouvernement qui sera le grand bénéficiaire. Le suspense reste entier.
82. Mais d’une ville à une autre, Bouteflika ne dit pas toujours la même chose
(…).
83. Sifi en insistant sur son caractère indépendant. « Je refuse de prêter
allégeance à quiconque. Je n’ai jamais demandé à occuper des postes de
responsabilité. Je les ai quand même occupés mais j’ai toujours préservé
mon honneur. »
84. L’objectif de l’élection présidentielle anticipée (…) est de « permettre
l’alternance ». (Déb. §) Mais au vu du profil de la plupart des candidats en
lice, le scrutin risque de déboucher sur une fausse alternance entre
membres d’une même famille politique.
153
85. La campagne électorale prêche également par l’absence de débats face au
public entre les candidats, mais cela est peut-être un bon signe de l’unicité
du discours.
86. Le choix du candidat Taleb qui a opté à la télé pour une représentante en
hijab n’est pas du tout fortuit, car dans ce cas précis, l’habit fait le moine,
« Dis-moi ce que tu portes, je te dirai qui tu es ». Le vestimentaire est un
référent, un code - Même si le hidjab en soi n'est plus une signature
idéologique, (…). Mais comme c'est la représentante de Taleb, lequel tient
un discours « islamo-conservateur », qui parle à la télé - en pleine période
électorale - nécessairement, cela implique un sens.
87. Les « Nahnahates » vont-elles rejoindre Bouteflika, Baleb ou Djaballah ?
(…) en 1995, les candidats ont présenté des femmes, avec un panel ciblé
(…). Cela avait permis de faire avancer des idées et casser des tabous.
Mais le chemin reste long. En 1999, avant la campagne électorale, celle
qu'on voyait le plus à la télé… c’était Ghania Oukazi, une journaliste…
88. La majorité des candidats ciblent l’électorat islamiste, un réservoir de voix
à ne pas négliger. Mais il semblerait que sur ce plan, l’affaire soit réglée.
Taleb a déjà promis l’amnistie.
89. Mais l'État algérien limité à des tâches ingrates, n'est pas ce que la science
politique appelle Etat. Il n'est pas le champ dans lequel s'équilibrent les
trois pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) (…).
90. Mais celui-ci (l'Etat) n’est jamais occupé par un seul groupe ; il est
contrôlé par divers groupes à qui l’armée demande de taire leurs
divergences dans l'exercice des fonctions officielles.
91. Malgré les hésitations, malgré les tentatives de résistance de nombreux
généraux, un processus de retrait de l’armée a été amorcé en 1989 (…).
Mais la tendance générale, même s’il y a des reculs, sera au retrait de
l’armée du champ politique et à l'autonomisation du corps électoral.
92. La hiérarchie militaire donne des signes de sa volonté de se désengager du
bourbier politique où elle s’est mise après l’annulation des élections de
décembre 1991. (…). Mais le meilleur gage qu’elle peut donner de sa
bonne volonté est de faire dépendre la SM de la gendarmerie nationale afin
que les officiers de la SM, quel que soit leur grade, répondent à l'avenir
devant des cours de justice - militaire ou civile - en cas de violations
graves des lois de l’Etat.
93. Le stade Ben Abdelmalek est rempli mais pas en entier.
94. Le candidat (Bouteflika) reste convaincu que le conseil de la nation
empiète sur les prérogatives de l'APN. Mais il n'est pas question, s'il est
154
élu, de dissoudre le parlement. C’est le deal avec les partis qui l’ont
soutenu.
95. Mais à défaut de meeting, Louisa Hanoune, (…), a opté pour une marche
pacifique à travers les ruelles de Bab El Oued.
96. « La salle est bel et bien fermée, n'est-ce pas ? », s’interroge-t-elle encore
et d'ajouter : « Mais nous continuerons notre combat. Hier, on a tant bien
que mal pu animer un meeting à Oran, d’où nous revenons ; demain ce
sera à Skikda…. »
97. …Nahnah s'est dit toucher par la solidarité suscitée à son égard par les
citoyens et la classe politique suite à l’invalidation de son mandat.
« solidarité exprimée non seulement par les candidats à la présidentielle,
mais aussi par nos adversaires politique y compris les éradicateurs »,
ajoute-t-il.
98. Véritable expert dans l'art de dire une chose et son contraire, présent dans
le gouvernement mais associé à la protesta qui dénonçait la fraude
électorale de décembre 1997, le MSP et Nahnah sont passés maitres, dans
la technique du double langage. C'est cette stratégie qui aura été à l’œuvre
à l'occasion de la présidentielle du 15 avril (…) pour tirer les dividendes
politiques qui leur permettront de consolider leur ancrage sur une scène
politique algérienne où même lorsqu'ils perdent, ils gagnent.
99. Journaliste d'El Watan dans une interview accordée à Ronald
Neumann : « Peut-on dire que votre pays soutient, mais de manière
critique, la politique des autorités algériennes. »
100. Ronald : « La poursuite de l'avancée vers un respect réel de l’opinion des
Algériens sera un travail de longue haleine, mais un travail possible
néanmoins. »
101. Ronald : « Il faut avoir recours au compromis, il faut travailler
patiemment les uns avec les autres, il faut chercher des terrains d’entente.
C’est une nouvelle culture politique. Je constate par des signes que cela a
commencé, mais il faut du temps et de la patience. »
102. Ronald : « l'Europe a traditionnellement été le principal partenaire
commercial du Maghreb, mais les intérêts commerciaux américains dans
la région sont en train de croître de concert avec le développement des
économies de cette région. »
103. La guerre du kosovo occupe bien évidemment les esprits mais l’on sent
bien chez les stratèges de cette institution, un souci de suivre à la loupe
cette consultation électorale. Signe de cet intérêt, le programme de travail
du NDI (national democratic institue) plutôt bien chargé pour l'Algérie
155
(voir encadré)
104. L’auteur Brahame Fuller suggère à travers ses analyses, produites en
1995, que l'Algérie sera le prochain Etat islamiste. « La question n'est
pas tellement, écrit Brahame. Fuller, de savoir si le FIS arrivera au
pouvoir, mais comment il y parviendra, jusqu’à quel point il contrôlera
et avec qui il devra le partager. »
105. Mohamed Boudiaf, l'un des chefs historiques du FLN, est parachuté à la
présidence du haut comité d'Etat. Patriote sincère et intègre, il dénonce la
« mafia politico-financière », déploie toute son énergie à réformer les
institutions et lutte contre la corruption. Mais, le 29 juin 1992, après 180
jours de pouvoir, Boudiaf s’effondre sous les balles meurtrières d’un
officier. »
106. Le comité de soutien à la candidature de Sifi a cette particularité de
réunir une équipe de jeunes intellectuels algériens, sans gros moyens
matériels et financiers, mais très convaincus et engagés.
107. MM. Kalli Bachir, technicien, et Manseri Hadj, docteur en psychologie,
nous ont déclaré : «…nous n’avons pas beaucoup de moyens, mais nous
avons de la conviction. »
108. (Déb. §) Mais les sévères critiques de HRW (Human Rights Watch) sont
surtout formulées au sujet des restrictions d'accès des journalistes
étrangers et des organisations non gouvernementales. Les autorités
algériennes sont « accusées » de limiter les autorisations d'entrée et, par
conséquent, de faire obstacle à la surveillance de la situation des droits
de l'homme.
109. Des habitants des quartiers de la marge - une marge qui s'élargit de jour
en jour autour d'Oran - affirment que « ce qui se dit en ville ne les
concerne pas ». Ils connaissent les visages des candidats à l'élection
présidentielle à travers la télévision, mais ne connaissent rien de leur
itinéraire antérieur, ou très peu « à quoi ça sert »?, assènent-ils.
110. Ils admirent Louisa Hanoune, mais leurs femmes à eux ne peuvent avoir
droit qu’aux fenêtres dans leurs murs aveugles alignés dans des ruelles
qui aboutissent presque toutes en cul-de-sac.
111. La campagne électorale tire à sa fin, mais aucun candidat, à l'heure
actuelle, n'est venu dans ces contrées, si l'on excepte Sifi qui a marqué
une escale à Maghnia.
156
112. Ce n'est pas la frénésie, mais toute l'Algérie est gagnée par la campagne
électorale, sans toutefois offrir des paramètres fiables pour dire que la
population algérienne s'y est laissée prendre.
113. Tout a commencé il y a 15 jours, et certains candidats (…) ont eu l'idée
d'envoyer leurs partisans sillonner des quartiers d'Alger. Un bon point
aurait pu être marqué et aurait permis de parler de campagne électorale.
Mais un regard aux plaques d'immatriculation permettait de comprendre
que les animateurs d’un jour - ou de plusieurs - venaient d'autres wilayas
du pays. Ce qui rappelle une technique chère à certains partis politiques
algériens, le déplacement de foules pour donner ainsi l'illusion du
nombre.
114. Ce qui ne correspond pas, il est vrai, à la quantité de permanences locales
par différents candidats qui donnent de la voix à travers la diffusion des
mêmes chants patriotiques, de la lecture à quelques curieux, mais
essentiellement des couleurs à certains quartiers de la capitale. Ce qui
n'est pas synonyme d’animation, et encore moins d’engouement la
différence se rapporte à la distance qui existe entre un militant et un
partisan ou encore moins le sympathisant.
115. On a vu les uns, mais pas les autres. Les premiers sont structurés et
politiquement convaincus, tandis que les autres demandent à l'être. Cela a
été constaté à la fin de certains meetings où la curiosité a amené les
foules à se déplacer, et parfois en nombre.
116. Pour leur dernier week-end, les candidats ont déployé leurs ultimes
moyens, donnant plus de vitalité à la campagne, chacun d’entre eux
voulant accrocher et accroître ses chances en ratissant large (…). Ce qui
donne lieu à certains écarts ou amène ceux des candidats qui en sont
tentés à se dévoiler politiquement. Inévitablement, cela donne lieu à un
dialogue à distance avec des échanges peu courtois qui transforment la
campagne en bataille électorale pour reprendre l’expression d’un
observateur. (Déb.) Mais incontestablement est sortie, même
timidement, du cadre étroit des tables pour aller véritablement cette fois à
la conquête de l’électorat.
117. À croire qu'il s'agit d'une galerie de supporteurs qui perturbe plus qu'elle
n'attire. Les rues ont pris des couleurs. Mais l'animation qui y règne a
une lointaine relation avec une campagne de proximité. Manque
157
d'enthousiasme contrairement aux militants de partis convaincus de leur
action.
118. De ces partis, seul Ennahda ne fait pas partie de l'exécutif. Un exécutif
composé depuis 1997 par le triumvirat majoritaire au sein de l’APN et du
conseil de la nation. Mais le parti de Lahbib Adami a déjà opté, il y a
bien longtemps, aux côtés du FLN et du RND, en faveur de la
candidature de Bouteflika.
119. Allusion à la troïka gouvernementale FLN, RND et MSP. Le secrétaire
général d’Ennahda, Lahbib Adami, a précisé que la participation de son
parti à la coalition n’est pas motivée par le souci de « partager les
portefeuilles de responsabilité, mais s’inscrit dans ses convictions de
contribuer à une sortie de crise. »
120. Un casier judiciaire qu'il (Djaballah) étale tel un CV à la face de Taleb
« qui était à l'époque ministre, mais qui ne s’était pas reconnu dans ce
combat qu’il revendique aujourd’hui. »
121. Qu’un tel ralliement profite d’abord au MSP et à Nahnah, nul n'en doute
(…). Au demeurant, même sa mise hors course par le conseil
constitutionnel est un service rendu à Nahnah et au MSP, qui ainsi,
n’auront pas à affronter l'épreuve des urnes, mais bénéficieront d’un
élément doute qui leur permettra de cultiver une aura de martyrs et de
conserver intacte l'image du parti qui est arrivé en deuxième position lors
de la présidentielle de 1995. Autant d’arguments que, avec un rare sens
de la duplicité, Nahnah et les militants du MSP exploitent pour conforter
leurs avantages.
122. Hors de lui, Djeddai précisera que Bouteflika (nommément) n’est pas
l’homme du consensus mais plutôt celui de la division.
123. Il ajouta : « à l’instar de tous les pays, nous devons avoir aussi nos
services secrets, comme la CIA, le Mossad, etc., mais qui doivent
accomplir leur noble tâche, l'espionnage, le contre-espionnage, etc., et
non faire de la politique, comme par exemple le fait de s’impliquer dans
la création de comité de soutien en faveur du candidat du consensus. »
124. Bouteflika déclare que les portes de la Rahma sont ouvertes. « On
pardonne à ceux qui ont brûlé les bus et ceux qui ont détruit les écoles
mais pas à ceux qui ont tué ». Comme pour mieux clarifier son projet de
« dialoguer » avec ceux qui sont dans le maquis.
158
125. Ailleurs, il (Hamrouche) ajouta qu'un président élu après deux tours aura
plus de poids. (Déb.) Mais auparavant, les concurrents peuvent se
retrouver dans un débat télévisé en face-à-face. Cette perspective semble
presque exciter Hamrouche.
126. Khatib n’a pas mâcher hier ses mots : « S'il n'y a de fraude nous irons
sûrement vers un deuxième tour mais vu les intimidations nous irons
directement vers un seul tour et cela signifie la mort de la démocratie. »
127. Il a affirmé aussi qu’il n'a rien contre la légitimité révolutionnaire « mais
aujourd’hui on doit surtout penser à la légitimité populaire et le FLN doit
retourner au musée car sa mission s'est achevée en 1962. »
128. Mohamed Yazid interviewé par un journaliste d’El Watan : «…il
(Nahnah) a toujours démenti ces informations (rumeurs de son soutien à
Bouteflika) - mais alors de façon énergique et j'allais dire outrée -, ainsi
d’ailleurs que les différentes rencontres qu'on lui prêtait avec M.
Bouteflika… »
129. « Le leader du MSP a dit, cette fois, que la décision finale revenait au
Madjliss Echoura de son parti, non sans préciser que, de toute façon,
celle-ci excluait un soutien à Bouteflika. Journaliste : « Oui, mais à peine
quatre jours plus tard, c'est l'inverse qui s'est produit. Comment
réagissez-vous ?
130. « Dès l’annonce, ce jeudi, de son soutien au candidat du consensus (…).
Et j'ai ajouté qu’il venait de se suicider politiquement, car la « fitna »
s’installerait dans son parti, et qu’il se trompait sur l'état de l'électorat sur
lequel il comptait. C'est un électorat désemparé par la volte-face de
Nahnah. Il a essayé ensuite d'engager la discussion, mais je lui ai dit
qu’il connaissait ma franchise et que je ne me tairai pas. »
131. « (…) et qu'il participerait au jeu fermé (match vendu) qu'on veut
imposer au peuple algérien. Mais ce pouvoir a justement oublié une
chose, c'est qu'il y a un peuple ». Fin Med Yazid
132. Sadi a affirmé que le RCD s'est préparé pour participer au scrutin
présidentiel, mais dès qu'il a eu la certitude que les dés étaient pipés, il a
pris la décision de retirer son épingle du jeu pour ne pas cautionner une
mascarade électorale.
133. Il (Bouteflika) a entamé aux cotés de Ali Kafi et de Ahmed Ben Bella la
tournée dans les Aurès avec Sid Ahmed Ghozali, alors chef de
159
gouvernement au mois de novembre 1991, mais là il restait silencieux.
134. Il est vrai qu'entre 1995 et cette année, le contexte politique est différent,
mais cela suffit-il pour expliquer la platitude dans laquelle se déroule
l’élection présidentielle ?
135. (Vote à l’étranger) Mais même nombreux, ces centres n’ont pas connu
une affluence exceptionnelle.
136. Quel que soit le prochain président, explique-t-on, il sera dans son plus
haut intérêt de voir son nom lié à la réussite d'assises qui consacreront
définitivement, mais aussi solennellement, la fin de l'isolement de
l'Algérie, menacée il y a quelques années seulement d’un embargo
rampant, mais réel dans certains domaines, comme les liaisons sérieuses
notamment. Au surplus le sommet de l'OUA sera une véritable rampe de
lancement...
137. En plein cœur de Barbès, la permanence de Taleb bourdonne d’activités.
(…). Affable et souriant, Ameur (sympathisant) affirme : « Nous n'avons
pas d’attaches partisanes. Le FIS nous a apporté son soutien, mais, s'il y
a des membres de ce parti présents à titre individuel, nous n'avons pas à
notre dispositions les structures ou les cadres du FIS. Pourtant nous
sentons une mobilisation en faveur de notre candidat. » ajoute-t-il
138. Les candidats à la présidentielle d'avril consacrent tous un bon chapitre
sur la culture dans leurs programmes électoraux. Mais entre les écrits et
les faits…
139. Il est clair qu’un programme électoral, même soigneusement et
scrupuleusement élaboré et réfléchi, ne peut contenir la totalité des
ambitions d’un candidat. (…)Mais dans toute cette agitation électorale,
cette pléthore de candidats et cette pléiade de programmes, le thème
culturel est à peine développé. Aucun candidat n'a fait de la culture, de la
mémoire, de l’histoire et de la civilisation du peuple son thème électoral.
140. D’aucuns rétorqueront, à juste titre peut-être, que la situation du pays ne
le permet pas. Mais enfin cela est-il suffisant pour faire de cette
malheureuse culture la cinquième roue de la charrette ?
141. Dans son programme électoral le candidat du FFS (…) cite entre autres
fléaux qui frappent la société algérienne, la déculturation et plus loin, à
propos de l’édification d’un État démocratique, « la démocratie ne sera
pas seulement politique, mais aussi sociale, économique et culturelle. »
160
142. Taleb dans son programme électoral définit la culture (nous savons ce
qu’il en pense aujourd’hui) comme suit, « …ne croyez surtout pas que je
suis partisan d’une glorification béate du passé. Bien au contraire,
grande serait ma joie de voir notre jeunesse faire connaissance avec la
cybernétique, la psychanalyse, le marxisme, etc. Mais je suis sûr qu'elle
ne pourra assumer et assimiler valablement les plus grandes acquisitions
de l’occident sans partir d’un noyau authentiquement original et
plongeant ses racines dans notre patrimoine national… . »
143. Sur le littoral et dans l'Est de la métropole lilloise, l'état de santé d'Ait
Ahmed a beaucoup ému. Mais pour les Algériens implantés de longue
date, on prononce autant son nom que celui de Bouteflika.
144. « Pour les plus jeunes qui ont toujours vécu en France, dit le président
d’une association locale, ils sont solidaires du peuple algérien mais ils ne
se sentent pas concernés par l’élection. Leur avenir est en France. »
145. Demain d’autres viendront, profitant de la fin de semaine, pour prendre
part à l’élection présidentielle. (Déb. §) Un acte symbolique mais qui
représente un vrai sacrifice pour des employés, des étudiants et des mères
de famille qui espèrent ainsi témoigner « leur attachement ».
146. Sadi insistera à chaque fois sur le fait que « Le boycott n'est en
l'occurrence ni une fuite ni un retrait », mais une position dont le souci
est de disqualifier une échéance porteuse de tous les dangers. Ce faisant,
le RCD veut protéger la prochaine échéance et en faire un rendez-vous,
un vrai cette fois-ci, avec la rupture.
147. Ils sont venus des trente communes de la wilaya. En dépit de cela,
l’assistance est bien modeste. Ici, le favori est Taleb. Mais l'apport du
MSP à Bouteflika est vu d'un bon œil dans la mesure où il permet à
l’ancien collaborateur de Bouteflika de rattraper son concurrent.
148. Bouteflika appelle les Touaregs à sortir de leur territoire. « Vous vous
enfermez sur vous-mêmes. Mais mélangez votre sang avec les autres
Algériens ! Faites des mariages avec celui des autres compatriotes ! »,
conseille-t-il.
149. Il estime que les Touaregs sont pacifiques mais que leur colère est
difficile à contrôler.
150. Après avoir appelé les citoyens à « aller s'exprimer en masse le 15
avril », il les exhorta à choisir « entre les programmes et les hommes qui
161
les expriment ». A ce propos, il précisera que « les hommes du passé,
ceux qui ont gouverné depuis 1962, ont eu tout le temps pour prouver
leurs compétences s’ils en avaient vraiment. Mais la crise actuelle, fruit
de leur gestion, prouve qu’ils ne pourront rien donner. »
151. Selon l'orateur, le temps n'est plus aux promesses creuses et sans
lendemain mais à l’effort et à la compétence.
152. « Nos problèmes sont clairs. C'est le chômage et un déficit de 2 millions
de logements. Qu'on arrête donc de palabrer ! Mais pour mettre les
Algériens au travail, le candidat estime qu'il faut un président propre et
compétent. »
153. Le sort subit par le FIS et la dégradation de la situation l’obligent à
changer de look, de langage et de démarche, mais pas d’objectif.
(Djaballah)
154. L'homme devenu un politique averti, n'est pas prêt, en effet de renoncer.
(…). Il accepte même de renoncer, mais formellement uniquement, à
l’utilisation de la religion à des fins partisanes pour se conformer à la
constitution de 1996.
155. D'aucuns pensaient, à l'époque, que la réaction virulente du député et
ancien chef du gouvernement s'étiolerait au fil des jours. Mais à la
surprise générale, Sifi se met en lice pour la présidentielle du printemps
1999 en tant que candidat indépendant. Une décision qui l'engage
véritablement sur le terrain politique, lui qui s’est cantonné, pendant
longtemps, dans le rôle du parfait technocrate, du commis de l’Etat
discipliné.
156. En effet, depuis des lustres, les attentes sociales trouvent peu d’écho. les
candidats découvrent -ou retrouvent- un pays immensément désarticulé
et fatigué mais suffisamment fort pour rebondir car les énergies sont
toujours là. Les Algériens savent que cette fois-ci, ils auront un président
civil, donc un politique.
157. La loi, censée préserver la religion des utilisations partisanes, a été tout
bonnement ignorée, et même Hamrouche, le plus moderniste des
candidats, est allé quémander la baraka des saints et autres marabouts.
Mais c’est peut-être là le chemin de croix, des Algériens. Il leur faut
d’autres expériences et donc d’autres épreuves pour trouver leur voie.
158. L'orateur (Sifi) n'a pas manqué de s'en prendre à certains candidats. « Ils
162
sont nombreux à parler des constantes du 1er novembre, mais ce ne sont
que des paroles creuses », a-t-il signalé. Et ajoute : « Les discours vides
et la propagande ne produisent pas. »
159. Dans son livre le drame algérien : la voie de la réconciliation (1989-
1998), il met en lumière ses prises de position sur la crise algérienne,
qu’il qualifie de « multiforme » mais en premier lieu d’ordre « moral ».
Marquée essentiellement, précise-t-il, par « notre éloignement des
valeurs spirituelles qui faisaient notre force durant la guerre de
libération. »
160. Taleb condamne la violence et son utilisation pour arriver ou se
maintenir au pouvoir, mais qualifie le pronunciamiento du 19 juin 1965
de « redressement ».
161. (…) on s'attendait à ce que Yazid M'hamedi s'attaque à Nahnah, comme
il l'avait fait la veille dans la presse. Mais sans doute par calcul
électoraliste, Yazid évite de critiquer, sur ses propres terres, celui pour
qui il apporta son témoignage.
162. A aucun moment Zenati n'a identifié clairement les terroristes. Mais il ne
s'est aucunement embarrassé d'accuser le pouvoir dont « la paix est son
premier ennemi »… .
163. (…) Nahnah sera amené à faire quelques concessions, mais en s'assurant
une place de choix dans la nouvelle coalition gouvernementale.
164. M’hamen Yazid, qui révèle ces deux rencontres, n'en dira pas plus sur la
teneur des discussions entre les trois hommes, sans doute qu'il s'est agit
de la constitution d'une nouvelle alliance au profit de candidat
Hamrouche.
165. Certes, on trouvera toujours le moyen de forcer le passage aux urnes et
on fera en sorte que le bon peuple traverse en amnésique un avril maudit.
Car ainsi se fondent les démocraties confisquées et ainsi se déploie la loi
du plus fort. (Déb. §) Mais au tréfonds d'elle-même, Constantine sait que
cette « victoire » n'est qu'un sillage dans lequel viendront s'inscrire les
grandes luttes à venir.
166. Il y a ensuite tous ces citoyens qui ne se reconnaissent pas a priori dans
les candidats qui sollicitent leur suffrage, mais qui peuvent décider
d’aller voter pour un candidat donné beaucoup plus par souci purement
tactique et stratégique, pour barrer la route à un candidat ou à un courant
163
idéologique, que par conviction. Et ils sont nombreux à se trouver dans
cette position attentiste qui peut se prolonger jusqu'au matin du vote.
167. La campagne qu’il mène en faveur du changement ne s'inscrit pas
uniquement « dans la perspective de l’élection présidentielle mais dans
une entreprise de longue haleine », dira Hamrouche.
168. Dans son intervention, l’orateur a développé le thème du changement,
autour duquel est construit son programme électoral « notre peuple est
grand, mais le gouvernement est inutile et mauvais. Il faut le changer »,
dira Hamrouche.
169. Si on examine de près la situation, nous constatons qu’il ne s’agit pas
d’une question de comptabilité, mais de contexte. Un contexte
dangereux et ingérable, aboutissement d’une politique ambiguë du
pouvoir qui s’appuie beaucoup plus sur la manipulation et la manœuvre
tactique qu’il ne s'inspire d’une vision ouverte du destin national.
170. … Mais il n’y a pas que les coalisés de orme qui reviennent sur scène
avec ostentation ; pour ne pas être en reste, la quasi-totalité des autres
candidats montent les enchères en direction des islamistes, dans
l’hypothétique dessein de gagner leurs suffrages.
171. En fait, le problème est plus grave qu’il n’y paraît. Il dénote non une
certaine incapacité à réagir, mais un laisser-faire qui frise la complicité.
L’esprit de compromis est revenu.
172. La scène politique pré-électorale leur offre l’occasion rêvée d’enfreindre
la loi et de transgresser allègrement les garde-fous de la république. De
cet état de fait, on fait porter le chapeau aux démocrates dont on déplore
hypocritement la faiblesse et la dispersion. Mais on oublie que la
principale responsabilité incombe à l’Etat et à ceux qui en détiennent les
rênes. Car il y va certes de l’avenir immédiat de la démocratie, mais
surtout et avant tout de celui de l’Etat, de sa stabilité et de sa forme
républicaine sans laquelle il cesserait d’exister. Les mis en cause dans
cette dérive, ce sont le pouvoir et ses options ambiguës et contradictoires.
173. Certes, la démocratie est affaire de tous, mais son émergence et sa
promotion présupposent un engagement et une loyauté sans faille de
l'Etat. Fraude et jeux biaisés constituent à cet égard des manquements
graves.
174. Nahnah et les MSP partent du principe très simple, et ils n'envoient de
164
meilleur, que ce qui est pris n'est plus à prendre. Ils jouent leur jeu
politique en sachant pertinemment qu'ils ne vont pas ramasser toute la
mise, mais en considérant que cela leur donne l’avantage d'être dans la
patrie et d'avoir les cartes en main.
175. Une prédisposition qui implique que celui qui donne les cartes comme
ceux qui les reçoivent maitrisent la technique de la relance, mais aussi et
surtout celle du bluff. Sur ce terrain-là, Nahnah et le MSP passent pour
des joueurs qui allient la ruse et la duplicité.
176. (Taleb) La fraude constitue un chapitre important dans son discours.
« J'ai déjà dit que si vous voulez désigner un président, vous le mettez
dans une voiture et vous l'emmenez à El Mouradia, au lieu de dépenser
400 milliards de centimes pour rien, argent devant revenir au peuple »,
déclare-t-il. (Déb. §) Et d’ajouter : « Mais les déclarations du président
et de l’armée nous ont rendus confiants pour entrer dans la bataille
électorale. »
177. Les optimistes, eux, - sans euphorie et avec beaucoup de réalisme -
espèrent enfin une transition en douceur vers plus de démocratie, mais
cela est une question d’années, avec notamment un renouvellement des
élites et un lifting dans les générations.
178. Des partis ont jugé utile de capitaliser l’abstention (le boycott actif prôné
par le RCD), de pousser au vote, mais en dénonçant l’intégrisme(le
CCDR et l’ANR), de procéder au vote à blanc (Louisa Hanoune), alors
que chez Ait Ahmed, Hamrouche, Taleb et Djaballah, ils ont la
conviction que cette fois-ci c’est la bonne mais à condition que les
citoyens aillent en masse le jour du scrutin pour annihiler toute fraude.
179. (…) Avec ses alliances et mésalliances, ses joutes et ses enjeux, la
campagne électorale qui a pris fin, hier, a été incontestablement un
moment très fort dans un pays qui a résisté au séisme mais en subit
toujours les répliques. L'un dans l'autre, le « politiquement correct » a
prévalu.
180. Nous avons plus d’une fois insisté sur les évidences que l'on perd de vue
dans notre pays comme si elles étaient assumées une fois pour toutes
mais qu'il faut rappeler sans cesse tellement les points de repère relatifs
aux notions les plus élémentaires disparaissent très souvent de notre
champ de vision.
165
181. Ce besoin de changement, Hamrouche dit l'avoir grandement senti chez
le peuple qu'il a approché en sillonnant le pays dans le cadre de sa
campagne : « J'ai été surpris de constater la pauvreté qui s'est installée
dans la société, et surtout le désarroi du peuple lassé par les fausses
promesses ». Mais aussi et surtout, Hamrouche remarque que la jeunesse
algérienne est désorientée, perdue… .
182. Mais le peuple croit savoir Hamrouche, n'acceptera jamais qu'on
confisque sa propre volonté. Hamrouche et les autres candidats iraient-ils
jusqu'à se retirer de l'élection si jamais la volonté du populaire venait à
être confisquée ?
183. On dit que l'histoire ne se répète pas même si elle balbutie. Or, en
Algérie, pays des contrastes et des défis, non seulement les roues de
l'histoire semblent piétiner mais elles tournent à l'envers, si l'on en juge
par la représentation choisis par le conseil constitutionnel des
présidentiables à la candidature suprême.
184. Tout le monde applaudit aux notions de paix, de sécurité, de justice. Ce
sont des slogans porteurs surtout en temps de crise. (Déb. §) Mais les
réconciliateurs qui en font leur cheval de bataille feraient bien de nous
dire avec précision comment il compte y parvenir. Les principes
d'intention ne suffisent plus en de telles circonstances.
185. Le problème ne se situe pas non plus au niveau des constantes, que tout
Algérien est d'accord pour exprimer dans cette triadique d'arabité-
islamité -amazighité, ainsi que dans leur respect pour une proportion
équilibrée. Mais il y a lieu de connaître la composante de la valeur
absolue du candidat en question, ce qui va déterminer le pilier de son
type de projet de société… .
186. L'Amazighité est enseignée depuis vingt ans dans les pays d'Europe. Il y
a une prise en charge effective de l'éducation islamique et de
l'arabisation, mais seulement et uniquement pour ceux qui le désirent.
187. Il faut élever le débat. On ne gère pas un pays confronté à un tel marasme
multidimensionnel à coup d'identité culturelle et de constat même amer,
mais de critiques constructives, faites de propositions adaptées et de
solutions, qu'on veut connaître à l'avance à travers un programme
cohérent.
188. En fin de parcours, les résultats des élections puis la politique qui sera
166
menée seront les seuls éléments d'une réponse imparable, répondraient
les esprits portés par le réalisme. Voila un raisonnement d'évidence.
Mais est-il à ce point évident qu'il nous conduirait tous à la résignation
de l'attente ? e besoin de juger sur pièce est-il possible en politique
lorsque du choix politique présent dépendent le devenir d'un pays, le
bien-être des citoyens, la paix dans une société et la liberté des individus
?
189. Fataliste, chacun laisserait alors les choses se faire d'elles-mêmes ! Mais
il n'y a pas que la fatalité qui fait le destin des nations, sinon l'histoire
serait inscrite dans le sable étalé, les cartes tirées, le marc de café, la
disposition des étoiles ou encore les délires d'un illuminé.
190. C'est certainement là qu'intervient la liberté individuelle des candidats et
la liberté collective de tous ceux qui, aujourd'hui, portent les confidences
des candidats et qui, demain, donneront dans un certains secret des urnes,
leur voix à celui qui parlera de paix et en même temps de liberté, de
démocratie et en temps de justice sociale, de la majorité mais en même
temps du droit de toutes les minorités. Là, commence le besoin de clarté
des idées, la précision des discours, la netteté des convictions.
191. Il faudra donc bien élire un jour un Homme qui aura le mérite d'être un
Homme, qui se sentira Homme et qui n'aura nullement le sentiment d'être
plus qu'un Homme ; mais qui sera conscient d'avoir la plus lourde
responsabilité que puisse avoir un Homme, celle d'œuvrer à la construction
d'une société de liberté, à l'édification d'une république des citoyens, à la
reconnaissance de chacun et de tous.
192. Soyons simple pour demander des programmes clairs et conformes à ce
que sera l'exercice du pouvoir. Mais les problèmes seront complexes :
trouver la nécessaire paix sans céder au chantage de la brutalité,
reconnaître le droit de tous et de chacun, sans se reconnaître du seul droit
des oppresseurs, ne pas faire croire à quiconque qu'au nom d'un
quiconque droit, il pourra un jour priver quiconque de ses libertés…
193. Dr Sadi a expliqué, comme il l'a fait maintes fois dans s'autres villes, à
l'assistance que le boycott « n'est pas une fuite, mais un acte républicain
pour disqualifier définitivement la fraude. »
194. Certaines wilayas ont effectivement rejeté ce choix, mais la hiérarchie de
l'UGTA continue à dire que les militants ne sont pas tenus d'appliquer
ces décisions (choix de Bouteflika )
167
195. A la salle omnisport de M'sila, Mokdad Sifi a réitéré que le
rétablissement de la paix demeure sa « première préoccupation », mais la
paix ne peut se faire que dans le cadre de la justice, qui constitue
l'élément essentiel de l'Etat.
196. Evoquant son programme, l'ancien chef de gouvernement affirme qu'il
n'est pas porteur de promesse mais de propositions destinées à relancer
tous les secteurs. « l'Algérie de demain doit mettre les jeunes à l'avant-
garde », a-t-il par ailleurs souligné.
197. Il exhorte plus d'une fois le corps électoral à voter pour le changement
des hommes et des méthodes de gestion obsolètes. Selon l'orateur, « sans
la rupture vraie avec les réflexes de la politique politicienne, le pays irait
tout droit vers un avenir non seulement obscur mais incertain. »
198. (...) le nom de Hamrouche a circulé sur quelques gadgets. La panoplie
mobilisée pour lui est moins fournie que celle de son premier concurrent
(Bouteflika), mais dépasse celle des autres.
199. Ceux qui étaient adolescents au lendemain de l'ouverture démocratique
sont aujourd'hui en âge de voter. Mais ces jeunes qui aiment vivre,
écouter de la musique, danser étaient jusque-là rarement portés sur le fait
politique. Les candidats à l'élection qui s'annoncent pour la fin de cette
semaine leur était presque indifférents… .
200. Quelques-uns des parents de ces jeunes ont affiché leur préférence à
Taleb, mais aussi à Djaballah lors de sa venue à Oran, un vendredi.
201. Grosso modo, le nœud du problème se trouve là, dans ce rejet d'une
forme de suprématie spirituelle présumée, aberrante, odieuse qui avait
peut-être fait illusion à un certain moment à cause de sa nouveauté, de
ses promesses, mais aussi compte tenu des bonnes dispositions naturelles
des Algériens à nouer des relations fraternelles avec d'autres pays de
même culture religieuse.
202. Zenati : « Il y a ceux qui espèrent que la maladie obligera Ait Ahmed à
se retirer de la course. Il ne le fera pas. Ce n'est pas le pouvoir qu'il veut
mais redresser la situation de l'Algérie. »
203. Revenant à la notion de « réconciliation nationale », Zenati dira que «
cette idée a été galvaudée » par d'autres. Pour nous, la réconciliation ne
sera pas avec les terroristes mais entre les Algériens. « C'est une
réconciliation avec notre histoire,… ».
168
204. Khatib : « Je voudrai approfondir mes études de médecine. Je voulais
devenir gynécologue, mais je n'avais pas assez de temps, étant médecin
généraliste et en parallèle beaucoup de gens me sollicitaient pour régler
leurs problèmes. Je faisais du bénévolat. »
205. Il (Khatib) avait par contre décidé depuis l'indépendance de ne pas tirer
avantage de son passé glorieux et de ne pas s'impliquer dans la vie
politique, mais lorsque le pays commençait à traverser des crises
profondes, M. Khatib a réagi car sa conscience ne lui permettait pas, dit-
il, de rester les bras croisés.
206. Loquace, Nahnah a lors de son allocution précisé que tous les candidats
sont de grands hommes mais que sa formation a opté pour l'un d'eux. En
somme, celui le plus à même, selon le MSP, de garantir une légitimé
institutionnelle plus complète. Il n'en dira plus à ce propos.
207. Aujourd'hui ses cheveux (Hamrouche) sont plus grisonnants, mais il n'a
pas pris un coup de vieux.
208. Les pesanteurs à l'intérieur du FLN sont telles qu'il faut ramer jusqu'à
épuisement. Ainsi, contrairement à ce qu'on pense, « Hamrouche et
Mehri se respectent mais ne s'entendent pas. »
209. Natif du nord constantinois - mais personne ne connaît exactement où-
Hamrouche s'est retrouvé à Tunis dans le même groupe que Zeroual.
210. Hamrouche : « Les gens sont fatigués par les politiques anciennes, avec
le système en place, la bureaucratie et les passe-droits. Ils ont envie de
s'exprimer et d'assumer leur avenir. Journaliste : « Mais que demandent-
ils concrètement ? »
211. Sifi a tenu à ajouter qu'aucun pays au monde ne peut se targuer
d'organiser une élection sans fraude. « Mais je peux mettre la barre très
haut. Je ne suis pas né de la dernière pluie. »
212. D'après ses propos, la neutralité de l'Administration est garantie par la loi
organique portant régime électoral. « Il faut savoir que cette élection ne
se passe pas sur la planète Mars, mais en Algérie. L'administration est
appelée à organiser le scrutin, mais sous le contrôle de la Commission. »
213. Hamrouche : « Il est clair que nous avons en place un système qui a
fonctionné et a donné à un moment de son histoire des résultats. Mais au
fil du temps, il a commencé à fonctionner pour lui-même. Et on a voulu
le maintenir coûte que coûte. »
169
214. Il y a aussi d'autres formes de guerre civile mais toutes ont en commun le
territoire libre ou libéré et l'implication la plus large et active de la
population agissant sans contrainte, etc.
215. Il n'est pas question ici, d'une vue moralisante des choses et des
pratiques, mais d'un rappel souhaitable de la rigueur juridique à partir de
texte constitutionnels venus dans une perspective non sentimentale de
prêchi-prêcha, comme le conservatisme religieux ou autre nous y a
habitués.
216. Cette pensée décadente proclamait, entre autres, en l'appliquant à la
politique, la devise tristement célèbre de la « guerre est traîtrise », qui est
toujours illustrée par des pratiques et relations en conséquence. « Al
Harbou khianaâ. » : transposée à la politique et uniquement à ce
domaine, cela veut dire qu'il est permis de tromper, voire de trahir ses
amis. (Déb.§) Mais, avant cette époque de déclin et de régression qui se
perpétue dans les esprits et, notamment, chez les « bien-pensants. »,
conservateurs impénitents et calculateurs sans vergogne, les règles du jeu
relatives au choix des hommes et à la lourde responsabilité assumée, ou
déclinée par scrupule honorable, étaient connues et observées.
217. ….Sans aucune acrimonie, nous ne considérons pas moins que la pensée
politique d'un candidat au service de la collectivité doit s'exprimer dans
ses propres discours, ses écrits, ses décisions responsables, en grande
partie, sans le concours de personne, et de fait de sa forte personnalité.
Cela ne veut pas dire qu'il peut se passer de conseiller, mais, en tant que
chef d'Etat, il doit être un « animal politique » dans le bon sens.
218. « Le boycott est-il réellement une solution ? », interroge un jeune
Cherchellois. « Non, bien sûr. Nous n'avons, de toute manière jamais été
partisans de la politique de la chaise vide, mais pour nous le bourrage
des urnes n'est pas une solution non plus », lui répond Sadi.
219. Faute de quoi, inlassablement, dans la rue comme au café, il a répondu
pour expliquer les raisons du boycott prôné par son parti, « un boycott
qui n'est pas une démission mais un investissement pour la prochaine
élection qui ne saurait tarder après le 15 avril. »
220. En ce sens, Sadi estime que l'échéance du 15 parti unique en tant que
système, le dernier coup des acteurs de la crise de l'été 1962, et en
conséquence la fermeture de la parenthèse, donc non pas le début de
170
quelque chose mais sa fin. »
221. Chose qui lui fera dire (Ait Ahmed), d'ailleurs, à propos de cette
échéance électorale qu'il s'agit là d' « une page d'or dans l'histoire de
l'Algérie. ». Mais une page que les citoyens, « épris de paix et de
réconciliation », doivent savoir tourner dans le bon sens.
222. Pour lui (Sifi), aujourd'hui le monde n'est plus à la politique mais à
l'économie.
223. De ce côté-ci, le candidat dit du pouvoir semble bien servi, lui qui, à
force de cultiver les passions du peuple, risque non seulement de les
exacerber mais, plus grave, de réveiller de vieux démons qui ne dorment
jamais que d'un œil dans ce pays.
224. Les résultats de ce sondage, qui concerne des dizaines de milliers de
citoyens à travers l'ensemble des wilayas du pays, ne sont pas connus
pour le moment, comme l'a indiqué dans un communiqué le secrétaire
national à l'organisation du MSP, mais il est évident que se serait en
fonction de ces derniers que sera prise la position à adopter le 15 avril
prochain.
225. Ait Ahmed souligne, en passant, que le candidat du consensus est
respectable en tant que personne, mais qu'il représente « une époque
révolue. »
226. A ses dires (Bouteflika), Boumediène a laissé de « bons élèves ». «Mais
il n'est possible de revenir aux années 70. L'Algérie et le monde ont
changé » prévient-il lors de son meeting à M'sila.
227. Bouteflika : « Comme Boudiaf, je tends ma main vers vous pour la
démocratie et pour la réconciliation nationale », lance-t-il, Bouteflika dit
qu'il n'est pas intéressé par le poste de président, mais ce qui lui tient à
cœur, c'est d'être « le messager de la vérité ».
228. (…)M'sila aurait aimé préparer un méchoui mais n'a pu le faire du fait du
programme chargé du candidat.
229. Sifi a déclaré que les capacités de redynamisation du processus de
développement dont a besoin notre pays existent. Mais, il indique que
son déclenchement ne peut se faire qu'avec un changement d'hommes.
Pour lui, l'élection présidentielle prochaine est une opportunité pour les
Algériens d'entamer le XXIe siècle avec une Algérie nouvelle.
230. M. Bédjaoui a reconnu cependant que dans ces listes il se pourrait qu'il y
171
ait des doubles inscriptions ou la non-radiation des décès. « Ce sont des
insuffisances dues à la non-maîtrise de l'outil informatique mais qui
n'influent pas grandement sur les chiffres. »
231. Interrogé sur la présence des observateurs étrangers, le président de la
CNISEP a considéré qu'elle aurait été féconde, mais, a-t-il fait savoir, le
chef de l'État lui a affirmé que exception faite pour un ou deux candidats,
tout le monde a estimé que l'Algérie est suffisamment mûre pour mener à
bien le scrutin.
232. Les M'khalif, un grand ârch du milieu, qui, avec Larbâa, les Ouled Ziane
et les Ouled Salah, partagent de vastes territoires des wilayas de Djelfa,
Laghouat et Ghardaïa, entendent choisir leur candidat. Mais cette fois-ci,
fait nouveau, l'ârch n'obéit pas l'ordre des chefs. Les jeunes mènent, en
douceur, leur révolution.
233. Comment voulez-vous que les investisseurs étrangers s'impliquent en
Algérie ? Il ne peut y avoir de partenariat durable s'il n'y a de garanties et
une stabilité ambiante. Quand on parle d'investissement, on sous-entend
profit, mais c'est aussi un profit qui assure le capital travail : investir,
c'est créer des richesses pour que la société en profite… .
234. Il s’agit bien sûr de pays suffisamment dotés de ressources naturelles et
de techniciens et expérimentés en mesure de mener à un niveau
souhaitable leur politique de développement mais qui ne le font pas par
conservatisme borné ou mal gouvernance ou corruption de cadres
supérieurs affameurs du peuple.
1. Au niveau des permanences que nous avons visitées, hier, le temps était
aux dernières retouches qui doivent être apportées au dispositif de
campagne. Mais la priorité est donnée à l’organisation des premières
sorties des candidats.
2. Le président du RCD réaffirme que le prochain scrutin est un péril pour
l’Algérie, mais il lui trouve un côté salutaire « parce qu’il va fermer la
parenthèse de la crise de l’été 1962 ».
3. Tous les éléments de l'infraction étant réunis, l’on peut dès lors
s’interroger sur le silence de l’Etat face à ce qui n’était pas un simple
172
dérapage verbal, mais un délit consommé et un outrage avec un O
majuscule aux corps constitués et autres institutions de l’Etat.
4. La question, aujourd’hui, n’est donc pas de savoir pourquoi le RCD
boycott le scrutin du 15 avril, mais de savoir pourquoi des candidats y
participent en sachant pertinemment qu'il y aura fraude. R
5. C’est une classe politique qui est fascinée par la violence. Pour tous les
candidats, il n'y pas de légitimité sans intégrisme. Pas seulement pour une
question de majorité. Ils savent tous que l’électorat islamiste est
minoritaire, mais ils ne conçoivent pas d’autorité sans le label islamiste
même si aussitôt après ils vous avouent qu'ils n'en sont pas. R
6. Je vous ferai observer qu'en ce qui me concerne, j’ai passé le plus clair de
mon temps à écouter et à essayer de rapprocher les positions des uns et
des autres et je ne me suis pas précipité à la candidature. Mais cette
occasion a permis de mieux positionner les différents acteurs. Cela
suppose de nouvelles approches d'autres cadres. r
7. Sadi : « Etre nationaliste aujourd'hui, ce n'est pas fossiliser le pays mais
le libérer de tabous. » R
8. Journaliste : « Le RCD s'est prononcé pour le boycott actif. Mais ces
derniers jours, vous avez dénoncé les entraves de l'administration qui vous
bloque dans vos actions. Comment allez-vous réagir pour mieux faire
reconnaître à l'opinion nationale votre position sur ces élections ? Sadi :
« Notre position sur ces élections est connue. Mais nous voulons
continuer à nous exprimer pendant la campagne car nous savons que c'est
toujours dans les derniers jours que les contrevérités et autres diffamations
font le plus de dégâts. »
9. Sadi : « Par définition un militant souhaite se battre pour faire triompher
les idées de son parti. Moi-même j’aurais voulu être dans cette bataille.
Mais rappelez-vous le 1er mai 1997 à la salle de cinéma l'Afrique, soit 35
jours avant les législatives. Je révélais, devant des journalistes (…) d'après
des informations sérieuses, les quotas étaient déjà répartis et que le RCD
aurait 5% des sièges ; beaucoup n'y ont pas cru….19 sièges sur 380, cela
fait exactement 5% ».
10. « Croyez-moi les militants du RCD sont beaucoup plus à l'aise que ceux
des partis qui se retrouvent coincés dans l'impossible position qui consiste
à dire : « Nous savons qu'il y aura fraude mais nous avons confiance » ou
bien : « On participe parce qu'on nous a promis un deuxième tour ».
11. Journaliste : « Et la CNISEP dans tout ça ? ». Sadi : « …cela fait quatre
jours que nous rappelons (M.Béjaoui) et que nous laissons des messages.
173
Il n'y a pas de réponse. Mais vous savez très bien que, noyée par des
partis alibis, cette commission votera tout ce qui sera attendu d'elle ». r
12. « L’UGTA soutient Bouteflika… ? Etait-ce vraiment une surprise ? pour
nous, un syndicat doit assumer sa mission dans la construction de la
démocratie, et, à ce titre l’UGTA a souvent contribué à consolider l'Etat
de droit. Mais il n’est pas bon ni pour l’UGTA, ni pour le syndicalisme en
général de s'aligner derrière des intérêts partisans ». r
13. Cette élection est biaisée électoralement et dangereusement orientée
politiquement. Je le dis et je le répète : « C’est le deuxième tour de
l’élection de 91 ». Mais il y a quelque chose de salutaire dans ce scrutin
qui se présente comme la fin de la crise qui a commencé l'été 1962 ». r
14. Beaucoup disent maintenant que l’alternance démocratique ne peut être ni
un pis-aller, ni une tentative de réforme du système, mais le dépassement
du système.
15. Dans les chaumières, les envolées lyriques sur la « perte de notre dignité »
émeuvent beaucoup plus que les discussions savantes sur la sortie de crise.
Mais, il demeure malgré tout un arrière goût d’inachevé tant le prétendant
au « sceptre » présidentiel a éludé, avec un rien de légèreté par moments,
les grands dossiers par le biais de formules lapidaires du type « je suis
entre le marteau et l’enclume » lorsqu'on l'interpella sur la question
« brûlante » de la privatisation des terres agricoles.
16. Ghozali : « Passe encore que le FLN, Ennahda, le RND ou bientôt le MSP
n'en souffrira guère ». Mais, ajoute-t-il « exposer gratuitement, ce qui
nous reste, de l'UGTA au même phénomène est beaucoup plus grave »
car, selon lui, « l'UGTA ce n'est pas rien, c'est un partenaire social majeur
dans ce pays…. ».
17. ( …) « voter utile » c'est vous barrer la route. Vous (Taleb Ibrahimi)
barrer la route, nous le ferons non pas pour le « vote refuge », mais grâce
à nos convictions, grâce à notre détermination inchangée qui désormais
s'attellera à vous interdire d'insulter nos morts en les confondant avec
leurs bourreaux (…)
18. Il y a quelques années, une journaliste décrivait Hachani comme un « gros
nounours pâle mais toujours souriant ».
19. Faites la fête avec vos morts des djebels, mais ne parlez plus de nos morts
à nous M.Brahimi.
20. Sifi : « ni réconciliateur, ni éradicateur. Je suis démocrate mais
nationaliste ».
21. Sifi a affirmé « qu'il n'y aura pas de dialogue avec ceux qui tuent les
femmes et les enfants et détruisent les biens du peuple mais que ce
174
dialogue sera établi avec les forces politiques nationales et avec les
citoyens qui respectent la loi et dénoncent le terrorisme ».
22. Ait Ahmed : « Après avoir échoué d’avoir le consensus des corps
constitués, c’était le tour des corps d’état (FLN, RND, NDLR), et
maintenant, ils prônent le retour à « l’âge d’or » qui leur a été favorable
depuis l’indépendance mais qui a marginalisé le peuple et a bafoué la
démocratie et les droits de l'homme ».
23. Le motif de la candidature de Ait Ahmed : « n’est pas d’arriver au pouvoir
mais de contribuer au rétablissement de la paix et la sécurité et au retour
de l’espoir ».
24. Ses précédentes déclarations sur les groupes d’autodéfense ont également
fait l'objet d'éclaircissements. « Je suis pour la légitime défense mais
contre la distribution massive des armes sans contrôle ».
25. Khatib n'a pas seulement rencontré les familles victimes du terrorisme,
mais il a aussi discuté avec les jeunes.
26. Sadi : « C’est le dernier rassemblement que nous sommes autorisés à
organiser, mais cela ne nous empêchera pas de mener notre campagne
jusqu’au bout ».
27. Sadi : « Tous les candidats font la danse du ventre devant les islamistes,
pas seulement pour une question de majorité car ils savent que l'électorat
islamiste est minoritaire mais ils ne conçoivent pas d'autorité sans le label
islamiste. Même si aussitôt après, ils vous avouent qu'ils n'en sont pas ».
28. En période de campagne électorale, les comités de soutien aux différents
candidats doivent exister. (Déb. §) Mais voir des comités de soutien louer
deux locaux d'une même villa et, mieux encore, des locaux juxtaposés,
cela relève de l'impensable.
29. Ces deux éléments (les qualités personnelles des candidats et les finalités
de leur candidature) font l'enjeu de l'élection. (Déb. §) Mais le message, à
lui seul, n'est pas suffisant pour mener une campagne. Il s'accompagne,
nécessairement, d'alliances et de passe-relies, car, en démocratie, nul ne
peut prétendre gouverner, exclusivement, pour le parti et les électeurs qui
le soutiennent. 30-03
30. Les jeux des alliances deviennent l'enjeu essentiel. On privilégie les
moyens car les finalités ne sont pas contestées. Mais la république de
chose publique devient la chose des partis d'abord puis dans les partis
celle des clans dirigeants. 30-3
31. On n'élit pas un président uniquement pour résoudre une crise entre des
clans ou faire distribuer des portefeuilles ministériels, mais pour
175
transcender les conflits partisans qui obscurcissent la fonction et faire
prévaloir l'intérêt national. 30-3
32. L’alternance démocratique est dans l'exercice des responsabilités mais
non dans les principes qui les fondent, lesquels n'excluent pas une autre
politique que celle à laquelle elle succède. 30-3
33. Djamel Zenati parle aussi de l'affichage du portrait de Bouteflika dans les
casernes militaires. Mais ce qui fait craindre le pire au FFS, c'est
l'implication publique de certains walis et chefs de daïra dans la campagne
en faveur du candidat dit du « consensus ».
34. D'ailleurs au cours de leurs meetings, les candidats n'ont pas manqué de
tirer la sonnette d'alarme sur les risques d’une élection fermée : « Les
conséquences de la fraude seront, cette fois-ci, catastrophiques non
seulement pour les victimes mais aussi pour les auteurs d'une telle
forfaiture ». Prévient le directeur de campagne de Ait Ahmed.
35. Aux trois doléances : transparence des élections, visas pour la presse
internationale et présence d’observateurs étrangers, Zeroual aurait été
d'une grande écoute mais imperturbable.
36. Taleb Ibrahimi : « Le pays n’a pas besoin d’une nouvelle Constitution
mais d’un président qui saura prendre des décisions fermes contre ceux
qui dépasseront les limites et entacheront les règles démocratiques ».
37. là, aussi, le candidat n’a pas manqué de faire son numéro de charme en
direction des islamistes (…). (Déb.§) Mais c’est sur un ton ferme et
menaçant que Taleb a clos son intervention. « La fraude, dira-t-il, a déjà
commencé, surveillez les urnes et attention à la fraude, elle sera lourde de
conséquence ».
38. Ils n'étaient, toutefois pas nombreux, les gens venus à la rencontre de
Djaballah. (…) il devait ensuite aller à Bab El-Oued et à la Casbah. Il a
changé de programme et a préféré regagner le siège du MRN son parti.
Mais avant, il a invité les citoyens à venir au meeting de la salle Atlas.
39. « On voudrait connaître le sort de nos enfants ». (Déb. §) Mais, selon le
candidat, il n'y a pas uniquement des disparus, il y a des prisonniers
d'opinion.
40. Après un temps d'arrêt (réflexion à une question posée), il regarde son
interlocuteur et lui dit que certes, il a pris les armes pour la libération du
pays, mais il est médecin et rien d’autre.
41. (Déb.§). Mais les Timimouniens demeurent avant tout une population
fortement désabusée à l'endroit du discours politique. N'était-ce une
tradition participationniste faisant que les gens vont tout de même voter au
jour « J », on aurait juré que c'est l'abstentionnisme qui remporterait le
176
gros des suffrages. C’est un réflexe typique de la citoyenneté de
l’intérieur : « La politique, on n'y croit pas mais le vote est un devoir
civique ». C’est leur credo.
42. Au marché populaire de la rue de la Bastille, des militants distribuent
toutes sortes de friandises aux passants, en leur promettant monts et
merveilles. « Nous n'avons pas besoin de bonbons, mais de quoi nourrir
nos enfants », répliquent les mères de famille (…)
43. Porte-parole du gouvernement M. Rahabi : « Ils (les candidats) voudraient
choisir eux-mêmes ce qu’ils doivent passer ; mais cela est exclu, car c'est
un média public et non un média à la carte ».r
44. Rahabi : « On parle aussi de fraude. Elle existe peut-être dans la tête de
certains candidats. Elle peut exister dans certains états-majors, mais nous
mettons au défi quiconque d'apporter la preuve de ce qu'il avance ». r
45. Aux dernières nouvelles, il a accepté un taux de 62% mais ne veut
toujours rien entendre à propos d'un 2ème tour.
46. Dans l'émission Alternance, il s'est même plaint des ennuis que lui font les
services de renseignement, les « moukhabaret » comme il les appelle.
Mais ne voilà-t-il pas que des mauvaises langues racontent que d'anciens
barbouzes officient dans le staff du candidat Taleb ! Pis encore, l'un de ses
collaborateurs serait un officier fraîchement mis à la retraite.
47. Des parents et des compagnons de Chaabani ont retracé l'itinéraire de cet
homme entré en rébellion mais condamné à mort puis exécuté en 1964 par
le régime de Ahmeb Ben Bella.
48. Bouteflika à Ghardaïa : « le drame n'est pas de tomber mais de ne pas
pouvoir se relever ».
49. Comment réussir à « fédérer » des votants de diverses régions et
d'obédience politique différente ? (…) Le tout étant de convaincre par des
mots justes mais aussi, et surtout, par une gestuelle ample afin d'attirer au
maximum l'attention du citoyen blasé par le fait politique.
50. Sifi réapprend le contact avec la population qu'il aborde avec un rien
d'humilité. (…). Mais on ne l'a pas encore entendu élever la voix et on ne
décèle pas chez lui une gestuelle lourde de nature à le distinguer du lot des
candidats. Sobre est le qualificatif de son début de campagne.
51. Malheureusement le discours reste le même où chacun des postulants à la
magistrature prêche une Algérie heureuse après le 15 avril avec des
promesses déjà entendues mais pas concrétisées.
52. Pour les autres, ils dénoncent une fraude annoncée mais jamais avouée
jusqu'à ces jours où le jeu serré les mots dans un embarras difficilement
gérable vis-à-vis de leur soutien.
177
53. Mais à quelque chose malheur est bon. Le jeu politique se clarifie et
l'essaimage aussi l'Algérie devait passer par cette étape.
54. Khatib à Bouira: « Certes, j'ai toujours répondu à l'appel de ceux qui
avaient besoin de moi pour servir la nation », mais a préféré se retirer à
chaque fois qu'il a senti que les actes de ceux qui sont au pouvoir ne
répondent plus à la volonté populaire.
55. Un jeune à demandé à Djaballah s'il avait des propositions concrètes pour
résoudre le problème du chômage, le logement. Le candidat lui a répondu
qu'en Algérie ce n'est pas l'argent qui manque mais seulement il est mal
distribué ». Le citoyen lui rétorque : « Mais les caisses de l'Etat sont
vides ». Ce n'est pas vrai reprend le leader islamiste… .
56. Il est vrai que le passé constitue une base pour établir des perspectives à
venir, mais de là à en faire une fixation ou un objectif à atteindre, cela
devient carrément une obsession.
57. Sifi : « Le pays n'a pas besoin d'hommes qui dialoguent avec les
terroristes mais de ceux qui les combattent ».
58. Sifi : « Je ne suis pas venu à Tizi Ouzou avec des promesses électoralistes,
mais juste pour exposer mes propositions… ».
59. Sifi : « Le changement ne pourra venir du sommet mais bien au contraire
de la base ».
60. En conséquence, l'exigence de croissance économique et de mise en
valeur des potentialités de nos ressources humaines et naturelles,
longtemps retardée par de faux mais non innocents débats, est vitale pour
la survie de la nation comme puissance indépendante. 30-3
61. Les impatiences comme les lassitudes ou les désillusions ressenties par les
citoyens sont autant de facteurs d'encouragement à créer l'événement.
Mais un événement fécond, porteur de logiques politiques recentrées sur
la finalité première d'une fonction présidentielle forte réellement, pour une
Algérie démocratique forte. 30-3
62. L’Algérie a fondé dans une lutte de libération l'essence même de son
existence, ce qui lui permet de mieux discerner les pièges tendus au lent
processus de consolidation de sa puissance et, par voie de conséquence, à
ne pas opposer démocratie et ses vérités essentielles. Mais la
postmodernité interpelle les nations. 30-3
63. Leur souveraineté ne se mesure plus uniquement en terme de territoire et
de PNB mais en capacités d'émettre et de réagir aux messages
concurrentiels économiques, financiers, culturels, politiques et militaires
qui circulent à la vitesse électronique.
178
64. Ce qui doit distinguer les candidats et les forces qui les soutiennent c'est
leurs capacités de répondre, dans leurs programmes, aux aspirations des
citoyens à vivre et plus précisément à vivre autrement, sans pour cela
remettre en cause les fondamentaux du lien social. Mais c'est aussi dans la
juste prise en compte des défis lancés à l'existence même des nations par
la mondialisation.
65. Pour Sifi le pays vit une crise d’hommes : « Le problème de l'Algérie, ce
n'est pas le terrorisme mais c'est la mauvaise gestion ».
66. Interrogé à ce propos (reconduite des présidents des bureaux de vote), M.
Mabrouk reste évasif, mais sans cacher ses craintes quant à des dérapages.
67. Bouteflika : « Le futur président ne doit pas avoir peur du peuple mais de
Dieu ».
68. Cet emplacement (du représentant du candidat) doit lui permettre d'avoir
une vue d'ensemble sur le déroulement des opérations de vote, mais il ne
peut toutefois circuler à l'intérieur du bureau de vote ou interférer, sous
quelque forme que ce soit, dans les opérations de vote, précise le décret.
179
je suis venu en tant que citoyen algérien pour vous dire certaines réalités
qui vous concernent au même titre que les autres Algériens ».
7. En un mot, après la décennie noire, on nous promet la décennie blanche.
Un tel principe reste facile à évoquer mais difficile à appliquer (…).
8. (…) Ait Ahmed effectue un « forcing » sur le thème de la paix. (Déb. §)
Mais aucun candidat ne centre jusqu’à présent son discours sur la
corruption. Un thème qui en Algérie reste très porteur.
9. La presse a rendu compte très largement de ces dépassements sans qu'il
soit nécessaire de les relater encore une foi, mais on ne soulignera jamais
assez qu'ils ont terni l'image d’une région souvent plongée dans la
tourmente.
10. Les lieutenants du leader FFS ont affiché la volonté de poursuivre le
programme de meeting tel qu'il a été arrêté. Mais que vaut une campagne
électorale pour le FFS sans sa figure emblématique ?
11. C'est à voir. Mais les choses ne seront plus les mêmes pour ce parti d'ici et
bien au-delà du 15 avril prochain.
12. Sifi : «Le problème de l'Algérie n'est pas politique mais il est d'ordre
économique social c'est la mauvaise gestion des affaires qui a conduit à la
crise que vit l'Algérie ».
13. Sadi n'a pas hésité à sillonner les rues des ces agglomérations allant du
marché au café maure, s’arrêtant souvent devant les magasins découvrant
ainsi une population très respective mais surtout avide d'explication.
14. Le leader du RCD dont la position a, donc trouvé écho chez les jeunes
étudiants littéralement versé dans un plaidoyer pour la clarté en avançant
« que les Algériens votent s'ils le veulent mais qu'ils sachent peser les
enjeux et les conséquences de leur acte citoyen et je suis là pour cela ».
15. Khatib a affirmé qu'il n'est pas venu à koléa pour revoir ou revivre son
passé personnel mais pour voir et proposer une aide à ceux qui ont lutté,
ici comme ailleurs, pour que l'Algérie devienne libre et qui ont été ensuite
marginalisés et exclus, une fois obtenue l'indépendance du pays.
16. Le postulant à la magistrature suprême a affirmé enfin que « sa
candidature n'a pas été faite par amour pour le pouvoir ou pour réaliser ses
intérêts mais pour répondre à la demande des citoyens ». (Djaballah)
17. Les commentateurs en parlant des personnes présentes dans les meetings
les appellent « les citoyens… » quand il s’agit de Bouteflika, mais
seulement « les supporters… » lorsqu'il s'agit des autres postulants. Pour
certains, c'est là « une réduction inadmissible », mais pour d'autres « ce
n'est qu'un dribble manqué de l’ENTV ».
180
18. Mais, outre ce premier objectif, M. Rahabi indique encore que cette loi
permettra la consolidation de la liberté d’expression, la reconnaissance des
tendances d'opinions dans la société, le développement de la recherche
dans les domaines sociaux et enfin la promotion de nouvelles formes de
communication entre l’administration et le public. (Déb. §)
19. L'article 4 du décret, selon M. Béjaoui, a été mal rédigé mais « Aucun
droit des candidats n'est affecté par ce décret ». Alors que cette loi prévoit
5 représentants de candidats, les partis concernés sont appelés à se mettre
d'accord pour effectuer un tirage au sort sur les 7 postulants. ……. . Mais
que dira-t-il à Ait Ahmed qui a relevé les premiers indices de la fraude ?
20. Le vide laissé par les intellectuels, a été partiellement comblé par la société
civile qui s'est organisée autant que faire se peut et surtout par des
journalistes d'une manière pas toujours heureuse mais toujours
héroïquement, dans une période où il était - où il est - toujours difficile de
reconnaître les siens.
21. C'est peut-être vrai pour un politicien, mais pas pour un semeur d'idées car
« les idées ne meurent jamais, bien au contraire avec le temps elles se
confortent ».
22. Ces parvenus de l'esprit et de la plume - autrement plus dangereux que les
parvenus matériels - honnis, mais vitaux pour le système dont ils se
servent comme tampon et écran d’avec le peuple et de « larbins de
plume ».
23. Ce n'est pas tant d'inégalité matérielle ou sociale, ou l'étalage de fortunes
mal acquises qui sont le moteur le plus puissant, le plus constant de la
colère du peuple mais plutôt la généralisation de l'injustice, de la "hogra",
de l'humiliation et de l'arbitraire qui a fait écrire à Boudiaf le 24 juin
1963 : « Il n'est pire humiliation humaine que d'accepter l'arbitraire le
plus criant sans réagir même si la mort devait en résulter ».
24. Un père tranquille de la paix et de la concorde qui a toujours mis un doigt
dans l'engrenage du système mais qui s'est, chaque fois, retiré à temps
pour se reconsacrer à son noble métier de médecin du peuple.
25. Tous (les candidats) parlent de l'Etat de droit, mais peu parlent de l'Etat de
devoir qui consacre en fait le droit.
26. Comme disait Cherchill : « La démocratie est la plus mauvaise forme de
gouvernement si on excepte toutes les autres » mais cette démocratie ne
pourra être variable qu'à trois conditions.
27. Citation : comme le disait le président américain Abraham Lincoln
« Qu'avec l'opinion politique, rien ne peut échouer, mais qu'aussi sans elle
rien ne peut réussir ».
181
28. « Ils (les candidats) ont tous parlé de la hogra, du logement, de la paix
mais pas de sport ».
29. Celle-ci (la wilaya IV) est une partie de l'Algérie mais elle n'est pas toute
l'Algérie. (a dit le commandant Azzedine dans une interview à Liberté)
30. L'opinion du boycott arrêtée par les trois tendances du MCB (…) est née
du contrat fait « sans surprise mais avec amertume » que la question
amazighe est, une fois de plus évacuée des débats en cours.
31. A la question du non soutien à Ait Ahmed, le conférencier a rappelé que le
FFS, en tant que parti a toujours lutté pour la « constitutionnalisation » de
tamazight, mais Ait Ahmed en tant que candidat, a déclaré autre chose, un
autre programme « l'institutionnalisation de la langue amazighe n'est pas à
l'ordre du jour ».
32. Youcef Khatib : « Nous sommes pour la légitimité populaire mais nous
nous opposons à l'usage de l'Islam à des fins politiques ».
33. Là où ils sont maintenant, peuvent-ils pardonner à un pouvoir qui n'a
besoin que de quelques minutes pour obtenir 75000 signatures à un tocard,
mais qui met plus de 3 heures pour dégager leurs corps des décombres ?
Question idiote !
34. Chacun sait qu'un mort ça ne peut rien pardonner. Un mort, ça ne vote pas
d’ailleurs. Sauf en cas d'extrême nécessité. Mais sommes-nous en situation
d’extrême nécessité ? (journaliste HL)
35. La culture est paralysée malgré la présence de la matière et des créatures
qui existent, à l'intérieur et à l'extérieur du pays, mais qui sont ignorés ou
marginalisés.
36. La généralisation de l'utilisation de la langue nationale est une question
tranchée par la Constitution et par la loi, mais notre intérêt consiste à
encourager l'apprentissage d'autres langues… »
37. L'amazighité est une profondeur de la culture nationale qui demande à être
protégée et promue. (Déb. §). Mais que représente la culture dans une
société si elle ne possède pas une âme et si elle ne repose pas sur un
support ?
38. C'est pourquoi l'État devra, en termes de réhabilitation matérielle et
financière mais surtout de considération morale, accorder l'attention
requise à tous ces universitaires, (…), hommes du savoir et de la culture,
sans lesquels l'Algérie aurait cessé d'exister en tant que société organisée.
39. Il faut que cette situation (de la femme algérienne) cesse mais pour que cet
objectif puisse être atteint, il faut dégager une démarche consensuelle qui
vise à promouvoir et à consolider les droits de la femme dans le respect de
nos valeurs et traditions.
182
40. La situation économique qui prévaut, actuellement, dans notre pays,
impose de manière pressante la consolidation de la stabilisation macro-
économique, mais aussi la réunion de trois conditions pour impulser une
véritable relance économique.
41. Cette problématique doit être le lieu d'un large débat non pas seulement
entre partenaires sociaux mais avec l’ensemble de la société civile et
notamment le mouvement associatif de la jeunesse, tout aussi concerné
puisqu'il y a va de son destin et de son avenir.
42. Mais la préférence du fis va à Taleb même s'il affirme, par ailleurs, son
respect pour « les autres candidats qui veillent à la protection des
constantes et autres valeurs de la Ouma ».
43. Taleb a tenté… de se présenter comme un candidat « musulman,
démocrate et moderniste ». Mais après presque deux semaines de
campagne, il s'est positionné clairement dans le courant islamiste en
traitant les thèmes laissés en chantier par le FIS.
44. Bencheikh, Merzekane et d'autres ont bien voulu se montrer sous les
couleurs de Bouteflika qu'ils soutiennent. Mais pas sans contrepartie. Ils
ont eu la promesse qu'après les élections, ils seront installés aux
commandes de grands clubs de foot national.
45. Le changement qui a été adopté comme thème de campagne par le
candidat est revenu, cette fois-ci, dans le discours de Hamrouche mais
avec plus de détails.
46. Hamrouche à Aflou : « La paix ne doit pas se décréter entre l'État et un
groupe de citoyens uniquement mais elle doit l'être entre l'État et tous les
citoyens ainsi qu'entre les citoyens eux-mêmes ».
47. Khatib à Biskra : « Nous avons voulu le sauver (Chaabani). Mais le
système était plus fort ». Le candidat non officiel mais néanmoins déclaré
du FIS a tenté de convaincre en disant que « ce n'est pas parce qu'on fait la
prière qu'on est forcément intégriste ».
48. Sifi se déclarera pour une économie du marché, mais dans ses dimensions
sociales et productives.
49. On a beau parler d'un Etat fort mais cela reste au niveau d'un discours
électoraliste, loin d'une projection du pays vers l'autre millénaire, porteur
de modernité.
50. Bouteflika à Skikda : sur le dispositif institutionnel actuel, il avoue que
« Le sénat empiète sur les prérogatives de l'APN composée d'élus du
peuple » mais il dira son impuissance : « Je ne peux pas le dissoudre car
j'ai pris des engagements avec les partis qui soutiennent ma candidature ».
183
51. Les noms de ces formations politiques ne sont pas révélés. (Déb. §). Mais
le FLN a court-circuité la démarche du MSP en les annonçant quelques
heures avant. Ca qui sous-entend que le soutien de Nahnah au candidat dit
du consensus a été décidé il y a plusieurs jours.
52. Ratissant large mais sans proposer quoi que ce soit pour la sortie de crise.
(Djaballah)
53. Ces « dazibaos » d'un genre nouveau intriguent les passants non par leur
contenu (affaire de la cour des comptes de Bouteflika) largement évoqué
dans cette campagne mais par l'identité des personnes qui les affichent.
Rivalité électorale ? Anciennes rancunes ? Mystère.
54. Taleb à Alger : « J'ai constaté la neutralité de l'ANP exception faite de
certains services, mais l'administration n'est pas du tout neutre ».
55. Sadi a relevé dans le discours des candidats que ces derniers sont
unanimes sur la fraude mais ils appellent à un vote massif.
56. Pour cela Dr Sadi soutient à travers ses interventions que « Le boycott
n'est pas une fuite mais une 3ème étape du combat démocratique que sa
génération a mené »
57. Bouteflika : « Je sais que mes mots sont des balles assassines mais je n'ai
peur de personne ».
58. Si bien d'ailleurs d'aucuns n'ont pas manqué de croire déceler dans cette
violence du discours un signe de rupture définitive avec le pouvoir. Mais,
en fait, il s'agissait d'un simple coup de bluff monté de toutes pièces pour
aspirer la colère d'une base frustrée par l'éviction de son chef (Nahnah)
décidé de « s'en remettre à Dieu »
59. Une fois la panne réparée, le candidat reprend la parole. Mais d'abord il
s'en prendra à celui qui est chargé de la sono. « Tu vas rendre compte de
tes actes devant l'histoire », lance Bouteflika.
60. Pour lui (Bouteflika), ce concept (la réconciliation), galvaudé depuis 1990,
prend aujourd'hui une autre signification. « Nous posons de nouveau le
problème mais avec une vision précise ».
61. Bouteflika s'adresse à la foule sur un ton de reproche : « Vous avez voté
trois fois de suite pour le même président », puis, il ajoute : « Mais nous
sommes tous responsables de cette situation ».
62. Un jeune qui voulait aussi sa part de gâteau dont parlent tous les candidats
mais dont il n'a jamais eu la moindre miette.
63. Mmes Aslaoui et Mansouri ont insisté sur le fait que « Non seulement les
femmes algériennes ont vaincu le terrorisme », mais qu'elles font
aujourd'hui face « aux mentalités rétrogrades et obscurantistes ».
184
64. Malgré les grandes manœuvres, opaques, comme le veut la tradition
algérienne, l'élection présidentielle du 15 avril demeure une 1ère dans la
jeune histoire de l'Algérie indépendante. Non pas tant du fait de la foison
des candidatures (sept retenues par le Conseil constitutionnel, en vertu de
critère à géométrie variable, mais surtout parce que le joker est un civil).
65. La bénédiction de l'armée à tel ou tel autre candidat, au mépris de la
neutralité à laquelle elle est tenue, est ouvertement contestée non
seulement par des candidats méfiants vis-à-vis d'elle (…) mais aussi par
ceux qui sont issus du système lui-même(…)
66. Affublant la dernière décennie d’un nouveau qualificatif : décennie
« rouge », Taleb rappelle à chacune de ses sorties qu'il n'a pas cessé depuis
1992, de leur proposer la paix et la réconciliation mais, selon lui, les
décideurs ont préféré la voix de la « confrontation et de l'éradication ».
67. Taleb affirme dans tous ses meetings que ceux qui « ont égorgé des
enfants, violé des femmes … » doivent être punis. Mais il ne prononce
jamais le mot « terroriste ».
68. Khatib parle volontiers de « confiscation » du pouvoir par un système
« décidé à recourir à toutes les manœuvres pour se succéder à lui-même »
mais aussi de l'intégrisme barbare qui tente de remettre en cause le
caractère républicain de l'Etat.
69. Khatib : « Ceux qui sont venus après l'indépendance ne sont pas des
moudjahidine mais des usurpateurs »
70. Benjamin Stora interviewé : « La grand paradoxe de ce conflit, c'est que la
défaite militaire des islamistes a non seulement entraîné une crise du
pouvoir exécutif algérien mais aussi une grande révision chez les
islamistes eux-mêmes (…)
71. Stora : « En conséquence, les islamistes revendiquent l'Etat, non plus pour
eux seuls, mais la participation à l'exercice du pouvoir tel qu'il est
aujourd'hui ».
72. Stora : « Il (le mouvement islamiste) est donc obligé lui-même de réfléchir
sur la révision de son positionnement sur l'échiquier politique non
seulement algérien mais à l'échelle du Maghreb et tout le monde arabe ».
73. Stora : « Dans ces pays (Egypte et Maroc), les islamistes revendiquent une
participation au pouvoir mais de manière partagée, non pas exclusive ».
74. Stora : « Il n'y a jamais eu de ministre FFS. C'est un parti qui ne s'est pas
compromis. Quand on connaît le problème de la légitimation de l'État, on
peut mesurer l’importance de cet atout pour le FFS. Mais la base est
impatiente d'aller au pouvoir et de ne pas se cantonner dans un rôle de
protestation perpétuelle ». « Un parti politique a aussi pour objectif de
185
mettre en œuvre un programme. La base, et non seulement elle, mais aussi
l’appareil du FFS, a pesé dans la fait que Ait Ahmed se présente à ces
présidentielles ».
75. Stora : « Le RCD absent de ce débat, bien sûr risque son avenir politique.
C'est évident. Mais en même temps, on a vu le FFS être absent de
campagne électorale et être ensuite capable de rebondir. En 1995,
notamment ».
76. Journaliste « Mais le paysage aujourd'hui est très différent ? »
77. Stora : « En se positionnant de cette manière-là (anti-islamiste), il prend le
risque d'être absent de la compétition mais il espère aussi modifier son
image pour apparaître résolument dans l'opposition ».
78. Stora : « le RCD peut, en effet se relégitimer comme opposition et
améliorer son image. Notamment du fait qu'il existe, dans la société
algérienne, une grande lassitude vis-à-vis du politique, pas vis-à-vis des
islamistes mais vis-à-vis du pouvoir et de l’Etat ».
79. Une "analyse" qui prend en compte, selon M. Zenati, deux réalités. « Il y
a, précise-t-il, les tentatives de fraude, mais il y a aussi la mobilisation des
citoyens qui ne sont pas prêts à se laisser faire cette fois-ci ».
80. « Il (Bouteflika) promet de "rétablir la classe moyenne" même s'il prend le
soin de préciser que "l'État providence est mort et enterré". Mais il dit
militer pour la "démocratie de l'enseignement, le logement pour tous et la
gratuité des soins et des médicaments". »
81. L'amnistie aux terroristes ? Bouteflika : « C'est un droit confié au
Parlement mais on doit prévoir une solution politique aux jeunes égarés ».
82. Bouteflika pour qui la femme « doit jouir de toutes les libertés ». Mais il
s'engage, s'il est élu, de confier une mission particulière à Abdelmajid
Meziane, le président du haut conseil islamique (…).
83. Bouteflika : « Je sollicite le soutien du FLN, du RND, d'Ennahda, du RCD,
de Nahnah, de l'UGTA… mais jamais je ne demanderai l'aide des sionistes
(en parlant du FFS) ».
84. Hamrouche a déclaré au sujet de la démocratie : « Ce n'est pas un concept
ou une idée mais surtout un instrument, un mécanisme qui permet au
peuple de choisir ses gouvernants de les contrôler et des les changer ».
85. Il a ajouté que la démocratie « est circonscrite à la seule liberté
d'expression, ce n'est qu'un des piliers de la démocratie mais pas toute la
démocratie ».
86. Il faut rapprocher les concepts comme il tente de réconcilier les Algériens.
C'est ainsi qu'il défend une presse libre mais… « authentiquement
responsable ». Comme au temps de la démocratie responsable.
186
87. Bouteflika : « Non ! Ce que je dénonce haut et fort, c'est le dévoiement de
cette noble profession dans la calomnie, l'invective, le mensonge et
l'affiliation à des intérêts occultes. (Déb. §) Mais entendons-nous bien. La
majorité des journalistes mène un combat digne d'éloges pour promouvoir
le développement de la liberté d'expression et d'opinion et pour assurer
l'information des citoyens en vue de concourir à l'émergence d'une opinion
éclairée et responsable ».
88. Bouteflika : « Quant aux journalistes assassinés, beaucoup d’entre eux
étaient mes amis. Je les ai pleurés comme tels ; mais ceci comme cela
n'empêche pas de fragmenter la vision globale de la nécessaire solution de
la tragédie nationale. Une goutte de sang algérien est précieuse pour moi.
89. Journaliste : « Vous vous présentez volontiers comme un libéral mais vous
n'hésitez pas à critiquer sévèrement les réformes qui ont mis fin à
l'économie planifiée. N'est-ce pas contradictoire ?
90. Boueflika : « J'ai dit dans ma déclaration de candidature que le
multipartisme est un acquis irréversible. Mais la vocation du
multipartisme c'est de permettre l'expression et la confrontation pacifique
des idées et des programmes ».
91. Bouteflika : « Quelque part, votre question me donne l'impression que
nous aimions tous l'Algérie avec un regard complètement différent l'un de
l'autre. C'est bien voltaire, je crois, qui disait : « Monsieur, je ne suis pas
d'accord avec vous ni sur l'essentiel ni sur l'accessoire, mais je me battrai
jusqu'à la fin de ma vie peur que votre voix soit entendue ». La preuve que
je suis fidèle à moi-même et à l'enseignement de voltaire, c'est que, d'un
bout à l'autre, malgré le parti pris manifeste qui est le vôtre, je n'aurais
esquivé aucune question et je m'engage à entretenir le dialogue avec vous
et avec d'autres même si nos routes ne devaient jamais se rencontrer, pour
le seul plaisir intellectuel qui n'est pas nécessairement antinomique avec la
nécessité sacrée pour moi de placer l'Algérie au-dessus de tout ».
92. Taleb utilise le sentiment religieux de son auditoire, il se sert de l'islam
comme argumentaire suprême et truffe ses discours de versets coraniques
et de hadiths. Mais procède de telle sorte qu'aucune partie ne peut, sous
peine d'être accusée d'être contre « la religion du peuple », lui contester le
droit d'afficher sa foi et son « authenticité » arabo-musulmane.
93. Taleb considère qu'il n'y avait pas de place pour une classe très riche et
une autre très pauvre mais nous voilà aujourd'hui, ajoute-t-il, « Avec
seulement deux classes, qui s'opposent, l'une très riche et l'autre pour les
pauvres ».
187
94. Huit ans après, en avril 1999, on assiste, à quelques nuances près, au
même discours. Un discours « religieux ». (Déb.) Mais cette fois-ci, il est
prononcé par Djaballah, à l'occasion de la campagne pour l'élection
présidentielle anticipée du 15 du mois en cours.
95. La sempiternelle référence à la religion est un de ces exemples, comme
celui de l'amnistie où aucun des candidats n'a la moindre idée du dossier et
encore moins de la gravité de la fracture occasionnée au sein de la société
algérienne. Mais les discours peuvent faire mal même s'ils ne sont pas
destinés qu'à la consommation immédiate.
96. Les concessions de l'administration après les requêtes de quatre candidats :
le personnel peut être éventuellement récusé, mais avec des preuves, par
les candidats.
97. Les urnes, une fois le vote terminé ne passeront plus la nuit dans les
casernes, mais dans les bureaux de rattachement (…)
98. Bouteflika : « Je suis venu vous rendre un grand hommage, vous qui êtes
sinistrés des catastrophes naturelles, mais humaines aussi ».
99. Touchant à sa fin, la campagne électorale bafouille, quelque peu, ce qui
permet aux postulants à la magistrature suprême de tirer les premières -
mais aussi les dernières- conclusions.
100. Sifi : « Taper sur la table n'est pas une méthode de gestion du pays, cela
était admissible durant les années 70, mais nous sommes à la veille de
l'an 2000. »
101. La base du MSP a été « sondée » mais son point de vue sur l'attitude à
adopter à l'égard de l'élection risque d'être enfoui à jamais dans les
dossiers secrets du parti.
102. (…) Mais comment saura-t-on que la direction décidera conformément
aux vœux de sa base ?
103. Mais Merbah a aussi un sens de l'humour très développé puisqu'il ironise
sur une équipe « bizarroïde » de son cru. Les joueurs au nombre de six
sont Abassi, Belhadj, Hadchani, Haddam, etc. on s'amuse comme on peut
en ces temps troubles avec des choses plutôt lugubres.
104. Nahnah brasse du vent, mais il finit à chaque fois par se coucher. Il ne
fait plus peur car il est prévisible. (journaliste)
105. Certes, il est impossible que l'histoire avance à reculons (…).Mais
106. le laxisme du pouvoir et ses contradictions, parfois déroutantes, ont
créé une situation d’une telle complexité qu'il convient de la gérer
froidement et avec circonspection autant que faire se peut. L’ANR
(Alliance Nationale Républicaine) prône non l'abstention mais la
participation en laissant à ses militants et sympathisants la liberté de se
188
prononcer (…)
107. La plupart des représentants des candidats que nous avons interrogés
dans les permanences, avouent que le match Algérie-Libéria a fait
monter d'un cran l'animation à Annaba, mais précisent-ils : « Cette
rencontre n'a pas relégué au second plan la campagne électorale qui se
poursuit normalement car les Bonois savent s'en tenir à l'essentiel ».
108. Il est vrai que Taleb a déjà tant donné. Et pas seulement à notre journal.
Mais à l'ensemble des Algériens (…). Mais là, le remède est tant trouvé :
nous fumons du thé et nous restons éveillés, le cauchemar continu !
109. Taleb Ibrahimi : « Cette démarche devra nous permettre de nous
réconcilier avec nous-mêmes en dépassant les phobies idéologiques
génératrices de haine et de rancœur, les conflits de générations
inévitables mais réductibles ainsi que les différentes formes de fractures
sociales productrices d’exclusions, de frustrations et de sentiments
d’injustice et d'opposition ».
110. Bouteflika : « (…) La mission s'avère difficile mais comme hier nous
avons chassé l'occupant, aujourd’hui, si nous réunissons nos efforts, nous
arriverons à redresser la situation difficile que traverse notre pays ».
111. Bouteflika : « Les problèmes entre Algériens ne peuvent être réglés à
l'étranger mais en Algérie et entre Algériens. »
112. Sifi : « Je ne suis pas venu vous faire des promesses mais des
propositions pour sortir l'Algérie de la crise».
113. Hamrouche : « Ce n'est pas à moi à tirer les conséquences, mais j'ai
l'intime conviction que la demande d'un scrutin sincère est une demande
réelle et générale ».
114. Ait Ahmed : « nous sommes passés pour des professionnels de la fraude
depuis l'indépendance » mais le résultat semble peu importer pour Ait
Ahmed qui dit avoir délivré le message de son parti à l'occasion de sa
tournée dans différentes wilayas du pays …».
115. L'orateur (Ait Ahmed) reviendra, à nouveau, sur les élections pour dire
qu'il ne s'agit pas de remplacer un homme par un autre mais un système
par un autre.
116. Les citoyens rencontrés, au marché ou encore dans les cafés ont tous
déploré sa non-participation aux élections mais au terme des explications
de Sadi, ces mêmes citoyens ont fini par déplorer, carrément, la tenue des
élections (…).
117. « L'Etat de santé de Ait Ahmed s'est nettement amélioré mais ses
médecins lui ont prescrit un repos strict de 3 jours ».
189
118. Sadi : « Ce ne sont ni un renforcement ni une démission, le boycott est
une garantie pour le scrutin contre la fraude ».
119. Ce n'est qu’un détail parmi tant d'autres mais un détail qui a son
importance. (Circulation bloquée pour le cortège de Bouteflika. 5 avril)
120. « Je ne me tairai pas » M. Bejaoui. (Déb. article) Mais on n'en est pas
encore là pour le moment et d'ailleurs, il n'a pas manqué de faire part de
son incompréhension au sujet de la suspicion qui pèse sur la prochaine
consultation électorale. « Serait-ce dû au syndrome de la fraude hérité de
l'époque coloniale ? » S’est-il interrogé.
121. Néanmoins, M Bedjaoui fait part de ses regrets concernant ces mêmes
incidents. Mais ce qui semble « l'inquiéter », « l'angoisser » pour
reprendre ses propres mots, c'est l'écart de 3 millions qui existe au sujet
du nombre total d'électeur.
122. Si aucune amélioration n'est constatée et si les autorités ne réagissent pas
à leurs revendications, les quatre personnalités prendront alors « les
mesures qui s'imposent ». Toutes les hypothèses demeurent ouvertes
quant à la nature de ces mesures. Mais ce plan de bataille ne se limite pas
aux chefs.
123. (Déb.§) Mais qu'en est-il des sept points mentionnés dans la requête qui
lui a été adressée, jeudi, par les représentants des quatre postulants à la
magistrature suprême.
124. Il n'a pas osé révéler l'identité du candidat de l'AIS mais chacun aura
compris quelle personnalité le FIS et son aile armée ont choisie.
125. Le Harrachi l'écouta respectueusement pendant un moment puis lui
rétorqua : « Ok, docteur pour le boycott mais moi je voterai pour
vous ! »
126. Les comités de soutien de Taleb-Ibrahimi ont plus de mérite que les
autres comités car ils sont tenus de travailler pour leur candidat et pour
son ami mais néanmoins concurrent Ait Ahmed.
127. Ibrahimi « Lorsque j'ai parlé du dialogue en 1992, on m'a traité de
criminel... Mais étrangement, aujourd'hui, en 1999, des voix s'élèvent
pour appeler à la réconciliation ».
128. Sa campagne électorale l'a conduit hier à Bouira puis Biskra où il a
animé des meetings populaires. Mais le discours de Abdallah Djaballah
est, cette fois-ci, plus tranchant.
129. Taleb Ibrahimi en s'adressant aux décideurs « si vous voulez désigner un
président faites-le, mais surtout épargnez au peuple cette épreuve et ne
jetez pas l'argent du contribuable ! » + 1 dans le bilan
190
130. Djaballah « Il ne faut pas se référer aux slogans mais au passé des
personnes. »
131. Youcef Khatib « Je souhaiterais que la presse soit vraiment le 4e pouvoir.
Je prône sa liberté totale sans censure, mais dans un cadre
déontologique. »
132. Onze candidats y sont parvenus (à réunir 75000 signatures étalées sur au
moins 25 wilaya) mais sept seulement ont été retenus.
133. (Déb.§) Mais ce qu'il y a de nouveau pour ce chercheur (Abdenacer
Djab) c'est le désespoir qui domine la société car « l'issue n'est pas claire
pour la grande majorité des Algériens. »
134. Les contestataires constatent, en effet, que les réclamations formulées il y
a quelques jours n'ont pas trouvé d'écho. Mais dans les deux lettres
adressées à Smail Hamdani et Abdelaziz Rahabi, on ne trouve pas la
trace de l'identité du candidat pour lequel la télévision a pris parti.
135. Abdellah djaballah : « Il nous faut un président qui a peur de Dieu mais
pas de la France ou des Etats-Unis ».
136. Mais Ahmed Taleb-Ibrahimi a fini par emporter la mise chez les
irascibles du parti dissous, bien avant le soutien de ses dirigeants en fuite
à l'étranger.
137. Les signataires se sont engagés à concrétiser dix objectifs (…). Mais ce
qui frappe les observateurs dans cette alliance électorale est sans doute
l'opinion du MSP. (Déb. §)
138. Dans son discours à Béchar, Bouteflika fera référence aux formations
politiques agréées après la Constitution de 1996. Mais « cela ne veut pas
dire que les autres ne sont pas des Algériens », bien plus, pour lui : « ce
sont des Algériens et demi ». Les autres, ce sont les islamistes qui sont
« venus 14 siècles après l'arrivée de l'Islam pour nous islamiser »,
enchaine le candidat.
139. « Mahfoud Nahnah vient de m'apporter son soutien : je lui dis, tu as trop
tardé mais sois le bienvenu parmi nous »
140. A deux jours de la tombée du rideau, tout le monde aura également
constaté que la campagne n'a pas dégénéré en affrontements entre
partisans et opposants, mais aura monté toute la suspicion des uns et les
accusations des autres. Les volte-face aussi.
141. Pou le candidat (Hamrouche), il ne s'agit pas de remplacer les hommes
mais de changer les méthodes et les instruments.
142. À son arrivée à hauteur de la permanence de wilaya de Bouteflika, il a
salué sportivement, d'un geste de la main « les chahuteurs », mais ceux-
là ne se seront pas pour autant calmés.
191
143. Quant au choix fait par le FLN, son secrétaire général tiendra une
nouvelle fois à préciser « que cette option n'a pas été imposée d'en haut
mais approuvée par la base », car, dira-t-il : « Bouteflika est un militant
exemplaire du FLN » (…).
144. (…). Ses comités de soutien avaient tout préparé pour que leur favori
tienne un meeting mais tout le faste déployé n'a pas réussi à amadouer
l'ancien chef de la diplomatie. « Nous avons été floués pour la deuxième
fois ! », pouvait-on entendre dans les rangs des ses partisans bien après
que le cortège du présidentiable se fut ébranlé vers une autre étape de
campagne.
145. Selon des sources crédibles, le sondage a donné à une large majorité le
nom de Hamrouche. Mais pour les besoins de la realpolitik Nahnah et
ses conseillers ont dû se rabattre sur le "favori" du moment. La politique
a ses raisons que la raison ignore.
146. S'ils arrivent à être présents dans tout le pays, la fraude, techniquement
parlant, sera alors extrêmement difficile. Mais la manipulation des
résultats peut aussi s'opérer de manière plus subtile, plus politique.
147. C'est leur ultime argument pour dénoncer l'irrégularité du scrutin. Mais
ils seront bien en peine de présenter des preuves tangibles car si fraude il
y a, elle sera certainement mieux élaborée que celle de 1997. Après les
expériences profitent aussi aux fraudeurs.
148. Assisterons-nous donc, pour une fois, pour la première fois, à une
élection tout simplement propre ? Pourquoi alors ce voile de suspicion
qui reste collé comme une mauvaise réputation à un scrutin objet, bien
avant son déroulement, de toutes les critiques ? L'explication ne serait-
elle pas à trouver dans ce matraquage insidieux -mais percutant- de
l'opinion autour du "candidat du consensus".
149. Puis narquois, il ajoute : « Le chaton veut apprendre à ronronner à son
père », comme pour marquer définitivement son territoire mais aussi les
"rôles" de chaque membre de l'alliance électorale autour de lui.
150. C'est à peine si l'ancien chef de la diplomatie condescend un hommage à
son « frère Mahfoud Nahnah ». Mais il y a beaucoup de fermeté dans le
ton lorsqu'il affirme qu'il n'est pas « prisonnier des programmes de ces
partis ».
151. Enfin, il dit à la foule des ses partisans qu'« Alger est difficile » mais
qu'il sera « à la hauteur » avec l'aide de Dieu et de Sidi Abderrahamne.
152. Pour Taleb, les Algériens doivent renouer avec le pardon (…). Mais cela
ne veut pas dire pour le candidat du FIS, renoncer à la recherche de la
vérité.
192
153. C'est M. Sediki qui viendra finalement pour annoncer que la conférence
est annulée. Visiblement gêné il exprime : «Les éléments qui ont justifié
la décision du gel sont toujours là, mais nous sommes en discussion avec
les responsables du gouvernorat que nous allons encore rencontrés ce
soir ».
154. Furieux contre les propos de M. Taleb, il lance d'emblée : « Je conteste,
je proteste contre ce qui est dit ici ». Faisant allusion aux propos de
Taleb, qui représentent Taleb-Ibrahimi, il ajoute : « Moi je ne représente
aucun candidat, celui qui a un compte à régler avec l'administration, qu'il
le fasse dans son bureau, mais pas ici».
155. (Déb. §). Mais au-delà de la question des badges qui pose un sérieux
problème, il y a aussi le point concernant les indemnités qui ne sont pas
encore versées. « C'est un problème secondaire pour moi mais qui est
réel », affirme encore M.Taleb. Mais apparemment, il n'y a pas que le
CWISEP d'Alger qui couve un malaise le problème est le même dans
d'autres wilayas.
156. (Déb. §) Pourtant Alger n'est qu'une partie du pays. Ceux qui n'ont pas
convaincu ailleurs ne réussiront pas à y faire mieux. Mais la véritable
épreuve consistera à se maintenir dans l'esprit des électeurs lorsqu'ils
seront dans l'isoloir.
157. Mouloud Hamrouche n'a pas voulu évoquer sa position par rapport à la
question de l'amazighité, estimant qu'un dossier aussi séreux ne peut
s'accommoder d'une campagne électorale. (Déb. §) Mais sur insistance
de son auditoire formé de plusieurs centaines de personnes, pour la
majorité des jeunes, le candidat, a fini par aborder cette question (…).
158. « Mais peu importe pour Bouteflika le peuple, il veut seulement le
pouvoir. Quitte à ce qu'il ne gouverne qu'un seul jour et qu'il meurt le
lendemain » avance encore si Hassan.
159. Récemment le porte-parole de Taleb affirmait qu'il existe « des
mercenaires » dans la presse nationale. Son chef auparavant, les avait,
lors de son passage à la télévision, traités d'être à la solde des
« moukhabarate ». Jusqu-là rien de nouveau, mais voilà qu'hier, Taleb
adresse aux journalistes de la presse nationale une longue déclaration
dans laquelle il ne tarit pas d'éloges à leur endroit. Le candidat se « sent »
concerné par le présent et l'avenir des journalistes algériens.
160. Journalistes étrangers et algériens sont unanimes : Bouteflika a du
souffle. (…). Fatigué, la voix un peu cassée certes, mais toujours bon
pied, bon œil pour le candidat du consensus. À croire qu’il est dopé ! Fin
de campagne12-04-99
193
161. La réconciliation nationale selon M. Zenati ne se fera pas avec les
terroristes « mais entre Algériens et avec l'histoire et les institutions
démocratiques ».
162. M. Zenati soulignera : « Le retrait collectif est une éventualité à ne pas
écarter mais il n'a jamais été question d'un désistement en faveur d'un
seul candidat ».
163. En désespoir de cause, les six candidats s'en remettent au premier
magistrat encore en poste. Mais le président Zeroual possède-t-il la
solution miracle qui éliminerait tous les ingrédients d'une situation
explosive ?
164. L’ancien chef de la diplomatie sous Boumediène a osé faire le grand
écart en évoquant le grand tabou : la corruption à l'intérieur de
l'institution militaire. (…). (Déb.§) Mais cela constitue la première
déclaration publique du genre faite par un homme politique, ici en
Algérie.
165. Certains ont commencé sur les chapeaux de roue prônant l'amnistie des
terroristes et le dialogue. D'autres l'ont esquissé timidement, mais tous
ont peaufiné le concept qu'ils ont adapté aux évènements.
166. (…) Les thèmes de paix et de réconciliation ont été maintenus, mais
leurs contenus ont été révisés. Le dialogue est toujours à l'ordre du jour,
mais il doit être « franc et transparent avec toutes les forces politiques,
sans exclusive, qui rejettent la violence et le terrorisme »
167. Youcef Khatib : « Son silence depuis 20 ans, certains le qualifie de
vertu ». Mais le plus grave, selon lui, « C'est qu'il a observé un silence
total depuis le début des événements qui endeuillent le peuple ».
168. Mais, jamais l'ancien ministre des affaires étrangères des années 70 n'a
essayé autant d'attaques directes que celles adressées par le candidat
islamiste Djaballah. Celui-ci a souligné devant ses partisans qu'il ne faut
pas se référer aux slogans mais au passé des hommes ». Peut-on
gouverner un peuple alors qu'on n'a pas réussi à fonder un foyer », a-t-il
précisé.
169. Nahanha, par ailleurs, souligné que les égorgeurs et ceux qui l'ont
empêche de se présenter au scrutin du 15 avril sont de la même catégorie.
Mais cela est une histoire dépassée, il préfère tourner la page et éviter le
règlement de comptes.
170. La campagne électorale qui a débuté le 25 mars dernier a connu de forts
moments, des surprises mais également des dérapages.
171. C’est le baisser de rideaux : la campagne électorale a pris fin depuis hier
minuit et comme dans un tribunal, après les plaidoyers des uns et des
194
autres, il faut attendre le verdict, il interviendra jeudi soir. Il pourra être
définitif si le scrutin se joue à un tour. Mais d’ici à là, et comme dans un
tribunal, après les arguments des uns et des autres, les jurés se retirent
pour délibérer et juger selon leur intime conviction.
172. Les candidats ont parlé, beaucoup parlé. Parfois ils vociféraient. Souvent,
ils débitaient un discours bien appris mais qui s’apparentait à une
véritable logomachie. Mais en gesticulant et en discourant, ont-ils su
écouter le peuple ? Ont-ils été réellement imprégnés de ses souffrances,
de ses revendications ?
173. Et d’ajouter : « Pourquoi, alors, ce même pouvoir a mobilisé tous les
moyens de l'administration en sa faveur ? » Mais à aucun moment,
Hamrouche ne prononcera le nom de Abdelaziz Bouteflika.
174. Hamrouche : « Cette population ne croit plus aux promesses et a peur de
la situation sécuritaire ». (Déb.§) Mais au fil des jours « je voyais naître
l'espoir en cette jeunesse, qui a fini par ne plus croire à aucune
perspective ».
175. Bouteflika : « La révolution agraire vous a tout donné : l'eau courante, le
gaz, l'électricité, la télévision, le réfrigérateur… mais vous avez été
ingrats. Vous avez répondu à toute cette générosité par la paresse. »
176. L’ex-FIS a occupé aussi bien à Mostaganem qu’à Oran, une bonne partie
de son discours sur la « réconciliation ». « dialogue oui mais pas avec le
parti dissous. Je dialoguerai avec les individus ».
177. Réconciliation nationale ? « Presque tous les candidats s’en réclament.
Mais je suis le seul à faire des propositions réalistes et à assumer le
dossier du FIS ».
178. Corruption ? Ce fléau a gangrené tout. Mais je promets que je ne viens
pas pour régler des comptes ».
179. Hier, Sellal, le ministre de l'intérieur, a craqué devant un parterre
Des maires du GGA. A ces élus médusés il a lâché « il faut remettre les
P.V de dépouillement à minuit, après buvez du champagne ou du l'ben
mais qu'on en finisse ! »
180. Encore des révélations sur des tractations de coulisses. Cette fois, c'est
Debaili du FFS qui dévoile des « négociations » entre son parti et l'armée
en 1993. (…). Mais à ce moment-là « un coup d'État au sein de l'armée à
mis à l'écart le général Nezzar » et le projet est tombé à l'eau.
181. On savait que les coulisses du pouvoir étaient intensément fréquentées
mais on ignorait que le parti d'Ait Ahmed en était aussi un visiteur
assidu.
195
182. Le terrorisme on en parle ici au présent. Les forêts de Harmallah et de
Faiza constituent, selon nos guides mais néanmoins partisans de
Bouteflika, les principales bases de repli pour les groupes terroristes
activant dans les wilayas de Sidi Bel Abbès, Mascara et plus souvent
maintenant d'Ain Defla.
183. Meeting à la salle omnisports (de Tiaret) … aux premiers rangs, la
nomenklatura locale mais aussi et surtout, le portrait du général Khellil
assassiné à Oran porté à bout de bras par l'un de ses fils.
184. Un partisan (enflammé) : « Vive le Zaim ! ». Bouteflika (l’œil soudain
mauvais) : « Je n'aime pas les Zaims ». Une voix de femme
(assourdissante) : « le pauvre est toujours plus pauvre ». Bouteflika
(narquois) : « Vote alors pour un Zaim ! ». Morceau choisi d'un discours
qui se prête volontiers à l'échange. Bouteflika a choisi de dialoguer avec
son public mais dans les limites qu’il s'impose. Il provoque son auditoire
qui, à son tour, lui procure la matière brute pour ses interventions,
modulées selon le public.
185. Le verbe est dessous, comme il l'a reconnu lui-même à maints meetings,
mais le secret de la réussite des ses sorties publiques réside dans sa
connaissance de la psychologie des foules, lui qui a assez suivi les
déplacements de son « maître spirituel », dont il garde « l'odeur » comme
il le dit, pour s'imprégner de son comportement autoritaire devant ceux
qui l'écoutaient alors religieusement.
186. Devant Bouteflika, une autre vieille lâche ce lapsus « Aidez-nous Sidi
Rais. Nous n'avons ni logement, ni travail ». Le rais corrige le lapsus
mais certains opportunistes applaudissent.
187. Ils voient déjà en lui le rais dont ils rêvent non pas parce qu'ils croient en
son programme mais juste parce que c'est « Ouled El-Gharb ».
188. Pour qui, Tiaret va-t-elle voter ? (…) ou peut-être Hamrouche. Mais
sachant les revirements de dernière minute, on ne sait pas vraiment si ce
que dit la langue doit être pris pour argent comptant.
189. Il y a bien sûr force exagération dans cette « répertoriation » à l'emporte-
pièce mais c'est là la rançon de la schématisation.
196
Annexe n°2
1-3,5, 9 /7
N° 2533 14 Avril 1999 Politique / Opinion
197
3- Les énoncés, extraits du quotidien Liberté paru1 du 25 au 31 mars (inclus)
1999, existent dans les numéros et les rubriques suivants :
L'Actualité en question 2, 3, 4
N°1970 9-10 Avril 1999
L'Actualité en question 2, 3, 4, 7
N° 1971 11 Avril 1999
L'Actualité en question / Radar 2-4, 6, 7 / 5
N° 1972 12 Avril 1999
L'Actualité en question 2, 3, 4, 6, 7
N° 1973 13 Avril 1999
L'Actualité en question 2, 3, 4, 6, 7 / 24
N° 1974 14 Avril 1999
1
Tous les numéros du quotidien Liberté ne sont pas destinés à la vente. Nous les avons trouvés
dans les archives de la Bibliothèque Nationale d'El Hamma avec le cachet : "Non destiné à la
vente".
198
Résumé
Dans ce mémoire, intitulé « Argumentation et stratégies discursives
dans le discours de la campagne électorale de 1999 en Algérie », nous nous
sommes focalisée sur l'étude du connecteur MAIS qui s'inscrit dans diverses
stratégies discursives, dans deux quotidiens algériens : El Watan et Liberté.
En effet, nous avons abordé les divers emplois de MAIS dans des
contextes variés et, à l'instar d'Oswald Ducrot et Jean-Claude Anscombre,
nous avons identifié deux catégories de ce connecteur : un MAIS "de
réfutation" et un MAIS "d'argumentation" qui illustrent des fonctionnements
différents, donc, de multiples stratégies discursives qui sont d'orientation
argumentative.
Comme cadre théorique général, nous avons choisi une théorie qui s'est
essentiellement intéressée à l'étude des connecteurs argumentatifs, notamment
le connecteur MAIS, c'est la théorie de "l'argumentation dans la langue",
élaborée par Anscombre et Ducrot, qui se veut une pragmatique intégrée à la
sémantique.
199
ﻣﻠﺨﺺ
ﻓﻲ هﺬﻩ اﻟﻤﺬآﺮة اﻟﺘﻲ ﺗﺤﻤﻞ ﻋﻨﻮان "اﻟﻤﺤﺎﺟﺠﺔ و اﻻﺳﺘﺮاﺗﻴﺠﻴﺎت اﻟﺨﻄﺎﺑﻴﺔ ﻓﻲ اﻟﺤﻤﻠﺔ
اﻻﻧﺘﺨﺎﺑﻴﺔ ﻟﺴﻨﺔ 1999ﻓﻲ اﻟﺠﺰاﺋﺮ" ارﺗﻜﺰﻧﺎ ﻋﻠﻰ دراﺳﺔ أداة اﻟﺮﺑﻂ "ﻟﻜﻦ" اﻟﺘﻲ ﺗﺴﺘﻌﻤﻞ
ﻓﻲ اﺳﺘﺮاﺗﺠﻴﺎت ﺧﻄﺎﺑﻴﺔ ﻣﺨﺘﻠﻔﺔ وذﻟﻚ ﻣﻦ ﺧﻼل ﺟﺮﻳﺪﺗﻴﻦ ﻳﻮﻣﻴﺘﻴﻦ "اﻟﻮﻃﻦ" و "ﻟﻴﺒﺎرﺗﻲ".
دراﺳﺔ اﻟﻤﺪوﻧﺔ ،أﻳﻦ اﺳﺘﻌﻤﻠﺖ أداة اﻟﺮﺑﻂ "ﻟﻜﻦ" 550ﻣﺮة ،ﺗﻬﺪف إﻟﻰ وﺻﻒ ﻃﺮﻳﻘﺔ
ﻋﻤﻠﻬﺎ ،ﺣﺎﻻت أو اﻋﺘﺒﺎرات اﺳﺘﺨﺪاﻣﻬﺎ وﺗﺄﺛﻴﺮهﺎ ﻋﻠﻰ ﻣﺎ ﻳﺤﻴﻄﻬﺎ ﻓﻲ ﻣﺨﺘﻠﻒ ﻣﻮاﺿﻊ
ﺗﻮﻇﻴﻔﻬﺎ.
ﺑﺎﻟﻔﻌﻞ ﺗﻄﺮﻗﻨﺎ إﻟﻰ اﻻﺳﺘﻌﻤﺎﻻت اﻟﻤﺨﺘﻠﻔﺔ ﻟﻬﺬﻩ اﻷداة و ذﻟﻚ ﻓﻲ اﻃﺮ ﻣﺘﻌﺪدة .اﺳﺘﻨﺎدا ﻋﻠﻰ
أﻋﻤﺎل اوزواﻟﺪ دﻳﻜﺮو و ﺟﻮن آﻠﻮد اوﻧﺴﻜﻮﻣﺒﺮ ،ﺗﻌﺮﻓﻨﺎ ﻋﻠﻰ ﺻﻨﻔﻴﻦ ﻟﻬﺬﻩ اﻷداة "ﻟﻜﻦ
ﻟﻠﻨﻔﻲ" و "ﻟﻜﻦ ﻟﻠﻤﺤﺎﺟﺠﺔ" .هﺎﺗﺎن اﻟﻔﺌﺘﺎن ﺗﻤﺜﻼن اﻻﺳﺘﺨﺪاﻣﺎت اﻟﻤﺨﺘﻠﻘﺔ اﻟﺘﻲ ﻳﻤﻜﻦ أن
ﺗﻮﻇﻒ ﻓﻴﻬﺎ هﺬﻩ اﻷداة و اﻟﺘﻲ ﻟﻴﺴﺖ)ﺗﻌﺘﺒﺮ( إﻻ اﺳﺘﺮاﺗﺠﻴﺎت ﺧﻄﺎﺑﻴﺔ ذات ﺗﻮﺟﻪ ﺣﺠﺎﺟﻲ.
اﺧﺘﺮﻧﺎ آﺈﻃﺎر ﻋﺎم ﻟﻌﻤﻠﻨﺎ ﻧﻈﺮﻳﺔ اهﺘﻤﺖ أﺳﺎﺳﺎ ﺑﺪراﺳﺔ أدواة اﻟﺮﺑﻂ اﻟﺤﺠﺎﺟﻴﺔ ،ﺧﺼﻮﺻﺎ
أداة اﻟﺮﺑﻂ "ﻟﻜﻦ" و هﺬﻩ اﻟﻨﻈﺮﻳﺔ هﻲ "اﻟﻤﺤﺎﺟﺠﺔ ﻓﻲ اﻟﻠﻐﺔ" اﻟﺘﻲ اﻋﺘﺒﺮ ﻓﻴﻬﺎ ،دﻳﻜﺮو و
اوﻧﺴﻜﻮﻣﺒﺮ ،اﻟﺒﺮاﻗﻤﺎﺗﻴﺔ ﻣﻨﺪﻣﺠﺔ ﻣﻊ دراﺳﺔ ﻣﻌﺎﻧﻲ اﻟﻜﻠﻤﺎت.
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