Composés Azotés
Composés Azotés
Composés Azotés
Composés azotés
Objectifs au cours de
Biochimie DCEM3
2003 - 2004
Plan du cours
3 Plan du cours
7 Objectifs
12 1.1 Transaminases
13 1.2 Exemple de transaminase : aspartate aminotransférase
14 1.3 Glutamate déshydrogénase
15 1.4 Exemple de décarboxylase : Histidine décarboxylase
16 1.5 Mono Amine Oxydase = MAO
17 1.6 Gluconéogénèse à partir des acides aminés
18 1.7 Lipogénèse à partir des acides aminés
19 1.8 Cétogénèse à partir des acides aminés
21 Chapitre 2 : Uréogénèse
22 2.1 Définition
23 2.2 Métabolisme de l’ammoniac
24 2.3 Schéma de l’uréogénèse
25 2.4 Glutaminase
26 2.5 Carbamyl-phosphate synthétase I
27 2.6 Ornithine carbamyl transférase
28 2.7 Arginino succinate synthétase
29 2.8 Pyrophosphatase
30 2.9 Myokinase (adénylate kinase)
31 2.10 Arginino succinate lyase
32 2.11 Fumarase
33 2.12 Malate déshydrogénase
34 2.13 Aspartate aminotransférase = ASAT
35 2.14 Arginase
36 2.15 Schéma de l’uréogénèse
37 2.16 Uréogénèse (bilan)
38 2.17 N-Acétyl glutamate synthase
39 2.18 Métabolisme de l’ammoniac
Objectifs
• Savoir reconnaître1 les 20 acides aminés constitutifs des protéines et les classer selon leurs
propriétés physiques ou chimiques (objectif pré-requis).
• Connaître2 les réactions catalysées par les enzymes suivantes : Alanine Amino Transférases
(ALAT), Aspartate Amino Transférases (ASAT), Glutamodéshydrogénase, Histidine décar-
boxylase.
• Etablir un schéma d’ensemble des carrefours et des voies métaboliques impliquées dans le
métabolisme de l’Azote vers l’excrétion de l’Ammoniac (Ammoniophanérèse) et de l’urée
(Uréogénèse). Savoir établir et reconnaître le bilan chimique de chacune de ces voies méta-
boliques. Montrer le mécanisme3 de la régulation de l’uréogénèse (Gln).
• Etablir des schémas d’ensemble des carrefours et des voies métaboliques impliquées dans la
synthèse et la dégradation des nucléotides (du ribose-5-P à l’acide urique, de l’aspartate au
dTTP). Connaître les précurseurs respectifs de chacun des atomes du noyau purine. Définir4
chacune des voies métaboliques impliquées.
• Etablir des schémas d’ensemble des carrefours et des voies métaboliques conduisant à la pro-
duction des composés monocarbonés (choline) à partir du glucose et des acides aminés.
• Enumérer et classer les principales voies métaboliques auxquelles participent les acides ami-
nés suivants :
— Thréonine, sérine, glycocolle
— Alanine, acide aspartique, asparagine
— Acide glutamique, glutamine, proline, histidine, arginine
— Méthionine, cystéine, métabolisme du Soufre
— Leucine, isoleucine, valine, lysine
— Phénylalanine, tyrosine, tryptophane
1. Savoir reconnaître
corps chimique : nommer un corps dont on voit la formule développée ;
réaction : désigner l’enzyme au vu de l’équation chimique ;
voie métabolique : désigner la voie métabolique au vu de son bilan chimique.
2. Connaître
corps chimique : écrire sa formule développée, énumérer les molécules simples dans une structure com-
plexe, expliquer une expérience mettant en évidence une propriété chimique ou physique ;
image : dessiner un objet ou une structure ;
réaction : écrire l’équation chimique ;
voie métabolique : établir son bilan chimique à partir des réactions de chaque enzyme.
3. Montrer le mécanisme (d’une réaction) ou
Décrire les étapes (d’une voie métabolique) : définir les corps chimiques en présence, écrire et équilibrer
la (les) réaction(s) ; faire le bilan chimique et énergétique.
4. Définir : préciser dans une phrase concise l’essence d’un objet ou les limites d’un concept en excluant
toute notion étrangère et en comprenant toutes les variations possibles de l’objet ou du concept cerné.
Partie I
Le métabolisme de l’azote
Chapitre 1
1.1 Transaminases
CN 01
• Les acides aminés du métabolisme sont tous des acides α-aminés de la série L. Les réactions
du métabolisme qui concernent ces deux fonctions sont donc communes à de nombreux aci-
des aminés et constituent le métabolisme général des acides aminés.
• Ce métabolisme général comprend des transaminations, des décarboxylations et des désami-
nations dont nous allons voir des exemples.
• Le catabolisme des acides aminés conduit à des produits finaux différents suivant les circons-
tances physiologiques, glucose ou corps cétoniques à jeûn, triglycérides de réserve en période
de stockage, gaz carbonique et énergie durant l’effort. Les voies de gluconéogénèse, cétogé-
nèse et lipogénèse à partir des acides aminés forment des schémas généraux du catabolisme
de ces substrats.
• Il existe toute une sous-sous-classe d’enzymes (EC 2.6.1.n) qui catalysent le transfert de la
fonction amine entre les acides aminés et les acides α-cétoniques : les transaminases.
• Ces enzymes permettent l’entrée des acides aminés glucoformateurs dans la gluconéogénèse.
• Toutes ces enzymes ont pour coenzyme lié le phosphate de pyridoxal. Toutes ces enzymes
sont régulées par le cortisol, qui induit leur synthèse dans les cellules qui catabolisent des pro-
téines.
CN 02
CN 04
• La glutamate déshydrogénase (GDH) est une enzyme des mitochondries qui désamine l’acide
glutamique en acide α-cétoglutarique (α-KG).
• La GDH est formée de quatre ensembles de 6 protomères identiques ayant chacun 505 acides
aminés. Le poids moléculaire de chacune des 24 sous-unités est de 55900.
• Elle joue un rôle important dans le catabolisme des acides aminés dont le squelette carboné
sera utilisé par le métabolisme énergétique (cycle de KREBS) ou servira à constituer des ré-
serves énergétiques (gluconéogénèse).
• Le NAD+, coenzyme de la glutamate déshydrogénase et l’ADP, accepteur final de l’énergie
produite par la réoxydation du NADH par la chaîne respiratoire mitochondriale, sont les ré-
gulateurs de cette enzyme.
CN 05
• L’histidine décarboxylase est une enzyme des mastocytes qui produit de l’histamine au cours
des réactions allergiques.
• L’histidine décarboxylase a pour coenzyme lié le phosphate de pyridoxal. La décarboxylation
produit un ion bicarbonate.
• L’histidine décarboxylase agit comme les transaminases et les désaminases sur le Carbone α
de l’acide aminé, lié au phosphate de pyridoxal sous forme de base de Schiff.
• D’autres décarboxylases à phosphate de pyridoxal ayant pour substrats des acides aminés
(Glu, DOPA, acides aminés basiques ou aromatiques) produisent les autres amines rencon-
trées dans le métabolisme.
CN 06
• Les monoamine oxydases (MAO-A et MAO-B) sont des flavoprotéines de l’intestin, du foie,
des reins et de nombreux autres organes qui catalysent la désamination oxydative des amines
aromatiques contenues dans les aliments ou les produits de la digestion. Elles évitent la péné-
tration de ces amines vasoconstrictives ou toxiques dans l’organisme comme la tyramine.
• Les monoamine oxydases sont aussi présentes dans le système nerveux central, qui participent
au catabolisme des amines endogènes (noradrénaline).
• L’eau oxygénée produite au cours de cette réaction est détruite par la catalase ou une peroxy-
dase.
CN 07
• La plupart des substrats de la gluconéogénèse pénètrent dans les mitochondries, soit directe-
ment soit sous forme d’acide α-cétoniques.
• Les nombreuses transaminases ou désaminases donnent des produits qui convergent par plu-
sieurs voies mitochondriales vers le malate :
— le produit de l’ALAT (Ala → pyruvate), grâce à la pyruvate carboxylase rejoint l’oxa-
loacétate, produit de l’ASAT (Asp → oxaloacétate) puis le malate, grâce à la malate dés-
hydrogénase fonctionnant dans le sens opposé à celui qu’elle a dans le cycle de KREBS
— l’α-cétoglutarate issu de nombreux catabolismes d’acides aminés (exemple : glutamate
grâce à la glutamate déhydrogénase), est décarboxylé et oxydé pour rejoindre le malate
par les mêmes enzymes que celles du cycle de KREBS, fonctionnant dans le même sens
— plusieurs acides aminés (exemple : valine) conduisent au propionyl-CoA, qui grâce à la
propionyl-CoA carboxylase et à la méthylmalonyl-CoA mutase, aboutit au succinyl-
CoA puis à nouveau au malate.
• La gluconéogénèse à partir des acides aminés produit des ions ammonium qui contribuent à
perturber l’équilibre des cations de la cellules. La détoxification cellulaire nécessite que ces
ions soient transportés puis éliminés sous forme de composés chimiques neutres et atoxiques.
CN 07/1
CN 07/2
• Dans le foie, à jeûn, le cycle de KREBS est arrêté parce que les substrats qu’il utilise (en par-
ticulier l’oxaloacétate) sont consommés par une voie métabolique différente, la gluconéogé-
nèse. De ce fait l’acétyl-CoA, issu de la β-oxydation, ne peut pas être transformé en citrate
comme dans la lipolyse des autres cellules.
• Cet acétyl-CoA est alors le substrat de la cétogénèse, qui le transforme en acétoacétate, β-hy-
droxybutyrate ou acétone. Ces trois produits sont sécrétés dans le plasma (corps cétoniques),
puis excrétés par les reins (acides) ou par les poumons (acétone). Ils peuvent aussi servir de
substrats énergétiques pour d’autres organes dont le cycle de KREBS est actif (cerveau,
cœur).
• Les acides aminés dont le catabolisme aboutit à l’acétyl-CoA, à l’HMG-CoA ou à l’acétoacé-
tate ne peuvent pas entrer dans la voie de la gluconéogénèse car ils seraient oxydés avant de
parvenir au malate. Ils suivent donc nécessairement le sort des acétyl-CoA produits par la β-
oxydation : transformés en corps cétoniques, ils sont sécrétés dans le sang.
Chapitre 2
Uréogénèse
2.1 Définition
CN 09
• L’uréogénèse est l’ensemble des réactions enzymatiques catalysées par les enzymes qui fixent
l’Azote sous forme d’urée. La voie est exclusivement hépatocytaire (foie) car les hépatocytes
sont les seules cellules à exprimer le gène de l’ornithine-carbamyl transférase, enzyme de
l’uréogénèse.
• Les atomes d’Azote utilisés par les hépatocytes proviennent de toutes les cellules de l’orga-
nisme sous forme de :
— glutamine, qui transporte l’ammoniac sous une forme très peu toxique
— ions ammonium, en très petites quantités, provenant surtout des désaminations intestina-
les.
Le Carbone de l’urée provient des bicarbonates.
• L’uréogénèse utilise la malate déshydrogénase cytoplasmique dans le sens de l’oxydation du
malate en oxaloacétate, réaction commune à l’uréogénèse, à la néoglucogénèse et à la sortie
du malate hors des mitochondries.
CN 10
• Les ions ammonium produits par le catabolisme des acides aminés dans toutes les cellules
sont fixés par transamination sur l’a-cétoglutarate, puis par la glutamine synthétase. La gluta-
mine ainsi produite porte donc deux atomes d’Azote. Elle diffuse dans la circulation d’où elle
est captée par les reins ou par le foie.
• Dans les muscles, l’Azote des acides aminés provenant du catabolisme des protéines lors du
jeûne prolongé, est fixé sur le pyruvate produit par la glycolyse cytoplasmique et excrété sous
forme d’alanine. L’alanine est ensuite captée par le foie qui récupère le pyruvate pour la glu-
conéogénèse.
• Dans les reins, la glutaminase libère des ions ammonium qui sont excrétés dans l’urine com-
me les autres cations. Le glutamate restant, repart dans la circulation pour être recapté par le
foie.
• Dans le foie, la glutaminase, puis la glutamate déshydrogénase reprennent les deux atomes
d’Azote portés par la glutamine pour les incorporer dans l’arginine. L’arginine est enfin hy-
drolysée pour libérer l’urée.
• L’urée est sécrétée à nouveau dans le sang pour être excrétée par les reins dans l’urine.
• Le foie peut encore éliminer ces Azotes par l’uricogénèse, mais chez l’Homme cette voie reste
tout à fait accessoire pour l’élimination de l’Azote. Le rôle de l’uricogénèse est avant tout
structural pour la synthèse des bases puriques des acides nucléiques.
CN 11
• L’uréogénèse est une voie métabolique exclusivement hépatique, dont les enzymes se répar-
tissent entre la matrice mitochondriale, le cytoplasme et les membranes du reticulum endo-
plasmique.
• La glutamine transporte l’Azote jusqu’aux mitochondries du foie.
• Un premier atome d’Azote est incorporé par le carbamyl-phosphate dans la citrulline. Le
deuxième atome d’Azote sort des mitochondries sous forme de glutamate pour être transami-
né. L’aspartate ainsi obtenu est condensé avec la citrulline pour achever la synthèse de l’argi-
nine.
• L’hydrolyse de l’arginine sur les membranes du reticulum permet de libérer l’urée directe-
ment dans les citernes d’où elle diffuse vers la veine sus-hépatique.
• L’α-cétoglutarate entre dans les mitochondries pour participer à la gluconéogénèse. Il peut
aussi être aminé par la glutamate déshydrogénase et sortir à nouveau pour former de l’aspar-
tate.
• La citrine (transporteur membranaire de glutamate) échange le glutamate contre un aspartate
qui après transamination entrera aussi dans la gluconéogénèse. La citrine participe aussi à la
navette malate/aspartate (voir RM 58)
2.4 Glutaminase
CN 12
• La glutaminase est l’enzyme qui dégage l’ammoniaque de la glutamine qui est sa forme de
transport. Des isoenzymes se rencontrent dans les tissus qui ont une voie pour éliminer l’ion
ammonium : rein et foie.
• La glutaminase est inhibée par le carbamyl-phosphate, produit de la carbamyl-phosphate syn-
thétase qui a pour substrats les ions ammonium produits par la glutaminase.
CN 13
CN 14
• L’ornithine carbamyl transférase (OCT) est une enzyme des mitochondries des hépatocytes.
L’ornithine est un acide α-aminé, homologue inférieur de la lysine, qui ne participe pas à la
synthèse des protéines. Intermédiaire de plusieurs voies métaboliques, elle est normalement
présente dans la matrice des mitochondries.
• L’OCT catalyse la condensation du carbamyl-phosphate avec l’ornithine, pour faire la syn-
thèse de la citrulline. L’énergie de la synthèse est fournie par l’hydrolyse de la liaison anhy-
dride mixte riche en énergie du carbamyl-phosphate.
• Le gène de l’OCT est réprimé dans toutes les cellules sauf les hépatocytes, qui sont donc les
seules cellules à pouvoir catalyser cette réaction indispensable au cycle de l’urée.
CN 15
• La citrulline produite par l’OCT quitte la mitochondrie pour être le substrat de l’enzyme
condensante : l’arginino succinate synthétase.
• La synthèse par condensation de la citrulline et de l’aspartate est très endergonique et néces-
site l’hydrolyse de la liaison la plus riche en énergie de la molécule d’ATP. La réaction libère
un ion pyrophosphate.
• L’arginino succinate possède le noyau guanidinium de l’arginine dans lequel la double liaison
est délocalisée autour de l’atome de Carbone situé entre les trois atomes d’Azote.
• L’arginino succinate synthétase est l’enzyme la plus lente du cycle de l’urée : elle catalyse
dans le cytoplasme, l’étape d’engagement dans la voie de synthèse de l’arginine et de l’urée.
Elle est induite par la glutamine (transcription du gène).
2.8 Pyrophosphatase
CN 16
• L’argininosuccinate synthétase produit des ions pyrophosphates dans les hépatocytes, qui
sont détruits par les pyrophosphatases qui hydrolysent la liaison anhydride d’acide et libèrent
de la chaleur.
• Cette hydrolyse a pour effet d’éliminer les ions pyrophosphates et donc de rendre irréversibles
les réactions enzymatiques qui produisent de tels ions.
CN 17
CN 18
2.11 Fumarase
CN 19
• Une fumarase cytoplasmique (isoenzyme de celle du cycle de KREBS) ajoute une molécule
d’eau sur la liaison éthylénique pour faire un malate.
CN 20
CN 21
2.14 Arginase
CN 22
• L’arginase est une enzyme de la membrane du reticulum endoplasmique des hépatocytes. Elle
hydrolyse l’arginine en ornithine et urée, puis excrète celle-ci par la lumière des citernes du
reticulum vers l’extérieur de la cellule. L’ornithine libérée dans le cytoplasme est à nouveau
captée par la mitochondrie.
• Les acides aminés basiques (ornithine, lysine, arginine) peuvent franchir la membrane interne
de la mitochondrie grâce à un transporteur fonctionnant avec l’énergie du gradient chimio-os-
motique de la membrane. Dans le cytoplasme, l’arginase est inhibée par les acides aminés ba-
siques (lysine ou ornithine) ce qui entraîne un ralentissement du cycle. Dans les mitochondries
au contraire, un excès d’arginine active la N-acétyl glutamate synthétase (activation du cycle).
• L’arginase joue aussi un rôle important dans la régulation de l’immunité cellulaire parce que
1. elle est en compétition avec les NO synthétases (voir MI 35) pour le même substrat, l’ar-
ginine
2. et elle permet la libération de l’ornithine, précurseur de la proline et des polyamines
(Spermine, spermidines, voir CN 76) qui participent à la croissance cellulaire.
CN 11/1
• L’uréogénèse est une voie métabolique exclusivement hépatique, dont les enzymes se répar-
tissent entre la matrice mitochondriale, le cytoplasme et les membranes du reticulum endo-
plasmique.
• La glutamine transporte l’Azote jusqu’aux mitochondries du foie.
• Un premier atome d’Azote est incorporé par le carbamyl-phosphate dans la citrulline. Le
deuxième atome d’Azote sort des mitochondries sous forme de glutamate pour être transami-
né. L’aspartate ainsi obtenu est condensé avec la citrulline pour achever la synthèse de l’argi-
nine.
• L’hydrolyse de l’arginine sur les membranes du reticulum permet de libérer l’urée directe-
ment dans les citernes d’où elle diffuse vers la veine sus-hépatique.
• L’α-cétoglutarate entre dans les mitochondries pour participer à la gluconéogénèse. Il peut
aussi être aminé par la glutamate déshydrogénase et sortir à nouveau pour former de l’aspar-
tate.
• La citrine (transporteur membranaire de glutamate) échange le glutamate contre un aspartate
qui après transamination entrera aussi dans la gluconéogénèse. La citrine participe aussi à la
navette malate/aspartate (voir RM 58).
CN 24
• Ecrivons successivement les réactions catalysées par toutes les enzymes de la voie métaboli-
que, en partant de la glutamine, qui apporte au foie l’azote provenant des acides aminés de
toutes les cellules, jusqu’à l’urée, sécrétée par le foie dans la circulation pour être éliminée par
les reins. Les trois premières réactions se font dans la mitochondrie, le reste dans le cytoplas-
me.
• Dans ce bilan l’ornithine consommée par l’ornithine carbamyl-transférase est récupérée à la
fin comme produit de l’arginase entrant à nouveau dans la mitochondrie. La voie métabolique
est donc un cycle. Le cycle de l’urée (cycle de KREBS-HENSELEIT) est comparable à ce ti-
tre à l’autre cycle de KREBS des mitochondries.
• Au total, une molécule de glutamine et un ion bicarbonate donnent naissance à une molécule
d’urée. La voie métabolique consomme quatre liaisons riches en énergie (ATP). Elle produit
de l’α-cétoglutarate et un NADH (utilisés par la gluconéogénèse), 4 ADP, 4 ions phosphate
et 5 protons.
CN 25
CN 10/1
• Les ions ammonium produits par le catabolisme des acides aminés dans toutes les cellules
sont fixés par transamination sur l’a-cétoglutarate, puis par la glutamine synthétase. La gluta-
mine ainsi produite porte donc deux atomes d’Azote. Elle diffuse dans la circulation d’où elle
est captée par les reins ou par le foie.
• Dans les muscles, l’Azote des acides aminés provenant du catabolisme des protéines lors du
jeûne prolongé, est fixé sur le pyruvate produit par la glycolyse cytoplasmique et excrété sous
forme d’alanine. L’alanine est ensuite captée par le foie qui récupère le pyruvate pour la glu-
conéogénèse.
• Dans les reins, la glutaminase libère des ions ammonium qui sont excrétés dans l’urine com-
me les autres cations. Le glutamate restant, repart dans la circulation pour être recapté par le
foie.
• Dans le foie, la glutaminase, puis la glutamate déshydrogénase reprennent les deux atomes
d’Azote portés par la glutamine pour les incorporer dans l’arginine. L’arginine est enfin hy-
drolysée pour libérer l’urée.
• L’urée est sécrétée à nouveau dans le sang pour être excrétée par les reins dans l’urine.
• Le foie peut encore éliminer ces Azotes par l’uricogénèse, mais chez l’Homme cette voie reste
tout à fait accessoire pour l’élimination de l’Azote. Le rôle de l’uricogénèse est avant tout
structural pour la synthèse des bases puriques des acides nucléiques.
Chapitre 3
CN 27
• La plupart des cellules sont capables de faire la synthèse complète du noyau des purines à par-
tir du ribose-5-phosphate, produit de la voie des pentoses-phosphates.
• D’autres enzymes permettent de réutiliser les bases puriques issues de la digestion pour re-
composer des nucléotides.
• Cette synthèse aboutit à l’inosine monophosphate (IMP), carrefour métabolique conduisant à
la synthèse de l’AMP et du GMP. Ces nucléotides sont les substrats de la synthèse des acides
nucléiques et de divers coenzymes.
• Les nucléotides puriques peuvent être catabolisés en acide urique. La synthèse des purines et
la dégradation des nucléotides puriques sont aussi une voie accessoire de l’élimination de
l’Azote sous forme d’acide urique (uricogénèse). Une trop grande activation de cette voie est
à l’origine des diverses formes de la goutte.
CN 28
• Chez l’Homme, la biosynthèse des purines est destinée à produire les nucléotides qui sont les
substrats des polymérases d’acides nucléiques ou les coenzymes transporteurs d’énergie.
• L’HGPRTase et l’APRTase participent aussi à cette synthèse en réactivant les nucléosides ou
les bases puriques qui proviennent de la digestion des acides nucléiques.
• Chez les Oiseaux, la biosynthèse des purines est la voie principale d’élimination de l’Azote
(uricotéliques). Dans cette classe d’animaux la voie métabolique conduit directement à l’aci-
de urique sans passer par l’adénine ou la guanine : on parle alors de cycle court du métabolis-
me des purines (uricogénèse).
• Lorsque les intermédiaires de cette voie sont utilisés pour faire la synthèse de nucléotides adé-
nyliques ou guanyliques, qui sont ensuite incorporés dans la structure primaire des acides nu-
cléiques, on parle de cycle long du métabolisme des purines.
• Dans des circonstances pathologiques (goutte), on voit s’activer le cycle court chez l’Homme.
Physiologiquement l’excrétion d’acide urique est minime (1 à 5 mmol/24h) par rapport à celle
de l’urée (300 à 500 mmol/24h).
CN 29
CN 30
CN 30/1
• Les étapes 2, 3 et 5 de la voie de synthèse de l’IMP sont catalysées par une seule multienzyme
des 110 kDa qui catalyse les réactions de glycinamide kinosynthétase (EC 6.3.4.13), de gly-
cinamide formyltransférase (EC 2.1.2.2) et d’aminoimidazole synthétase (EC 6.3.3.1).
• L’étape 4 est catalysée par une protéine indépendante, la formylglycinamide amidotransférase
(EC 6.3.5.3).
• Les substrats utilisés sont le glycocolle, la glutamine, le 10-formyl-THF et l’ATP (donneur
d’énergie).
3.6 Formylglycinamide-ribotide
amidotransférase
CN 30/6
CN 31
• Les étapes 6 et 7 de la voie de synthèse de l’IMP sont catalysées par une multienzyme de
46 kDa qui catalyse les réactions d’aminoimidazole carboxylase (EC 4.1.1.21) et la SAICAR
synthétase (EC 6.3.2.6).
• Les substrats utilisés sont le bicarbonate et l’ATP (donneur d’énergie). Cette incorporation de
gaz carbonique est très rare dans le métabolisme des animaux.
• La deuxième multienzyme est codée par un gène unique qui a le même promoteur que le gène
de la 5-PRPP amidotransférase, enzyme-clé de la voie. Les deux gènes subissent donc la
même régulation au niveau de la transcription.
CN 31/3
• L’adénylosuccinate lyase est une enzyme de la voie de synthèse des purines qui catalyse deux
réactions de clivage dans la même voie métabolique : celle du SAICAR et celle de l’adénylo-
succinate que nous verrons par la suite.
• Dans les deux cas la réaction libère du fumarate dans le cytoplasme. Ce fumarate sera hydraté
par la fumarase cytoplasmique en malate. Le malate sera oxydé en oxaloacétate par la malate
déshydrogénase, comme dans l’uréogénèse. Au cours de cette réaction un NAD+ est réduit en
NADH. Enfin l’oxaloacétate sera transaminé aux dépens de l’acide glutamique pour redonner
l’aspartate substrat de la SAICAR synthétase ou de l’adénylosuccinate synthétase et l’α-cé-
toglutarate, qui sera utilisé par les mitochondries.
CN 31/4
CN 32
CN 33
• Le schéma métabolique de biosynthèse des purines est simple car la voie comporte peu de car-
refours métaboliques.
• Le ribose 5-phosphate est produit par la voie des pentoses phosphates.
• La 5-PRPP synthétase produit le 5-phosphoribosyl pyrophosphate, carrefour métabolique
conduisant soit à la synthèse des pyrimidines, soit à celle des purines.
• La 5-PRPP amidotransférase catalyse l’étape d’engagement de la synthèse du noyau purine :
elle est inhibée allostériquement par les nucléotides puriques, produits finaux de la voie.
• Cette voie métabolique conduit à l’IMP, précurseur commun de l’AMP et du GMP.
• Les nucléotides conjugués en dérivent par transphosphorylation à partir de l’ATP issu de la
chaîne respiratoire mitochondriale.
CN 34
• Faisons enfin la somme des bilans partiels de la 5-PRPP synthétase, de la synthèse du noyau
purine, de la synthèse du 5’AMP et de la régénération de l’aspartate.
• Au total, pour faire la synthèse complète du 5’AMP à partir du ribose 5-phosphate, la cellule
a utilisé 2 glutamines pour les Azotes, un glycocolle, deux radicaux monocarbonés et un ion
bicarbonate pour les carbones.
• L’énergie consommée est de sept liaisons riches en énergie.
• Les deux radicaux monocarbonés proviennent de la sérine ou du glycocolle, qui peuvent avoir
été produits à partir du glucose.
• Les seuls produits sont l’α-cétoglutarate et le NADH qui peuvent entrer dans les mitochon-
dries pour être oxydés ou être les substrats de la gluconéogénèse (foie).
CN 35
• L’adénylosuccinate synthétase est une enzyme de condensation qui lie l’aspartate à l’IMP.
C’est la réaction d’engagement dans la voie de synthèse de l’AMP.
• La réaction tire son énergie de liaison de l’hydrolyse d’un GTP en GDP et en phosphate. La
biosynthèse de l’ATP fait appel au GTP comme coenzyme donneur d’énergie, ce qui est un
point de régulation possible car réciproquement, la voie de synthèse du GTP fait appel à
l’ATP comme source d’énergie.
• L’adénylosuccinate synthétase est rétroinhibée par le 5’AMP.
CN 36
• L’adénylosuccinate lyase est une enzyme de la voie de synthèse des purines qui catalyse deux
réactions de clivage : celle du SAICAR déjà vue, et celle de l’adénylo-succinate.
• Dans les deux cas la réaction libère du fumarate dans le cytoplasme. Ce fumarate sera hydraté
par la fumarase cytoplasmique en malate. Le malate sera oxydé en oxaloacétate par la malate
déshydrogénase, comme dans l’uréogénèse. Au cours de cette réaction un NAD+ est réduit en
NADH. Enfin l’oxaloacétate sera transaminé aux dépens de l’acide glutamique pour redonner
l’aspartate, substrat de la SAICAR synthétase ou de l’adénylosuccinate synthétase, et l’α-cé-
toglutarate, qui sera utilisé par les mitochondries.
• Le produit final est l’acide adénylique (5’AMP). Celui-ci peut être désaminé et redonner
l’IMP.
CN 37
• L’inosine monophosphate déshydrogénase est une oxydo-réductase qui oxyde l’IMP en xan-
thine monophosphate (XMP). C’est la réaction d’engagement dans la voie de synthèse du
GMP.
• Le coenzyme oxydant est le NAD+ qui est réduit en NADH.
• L’inosine monophosphate déshydrogénase est l’enzyme-clé de la synthèse du GTP. Elle est
rétroinhibée par le 5’GMP.
CN 38
CN 39
• L’inosine monophosphate est le premier nucléotide purique, carrefour métabolique des voies
de synthèse du GTP et de l’ATP. Chacune de ces voies est initiée par une enzyme régulatrice :
l’adénylosuccinate synthétase et l’IMP déshydrogénase, régulées par les nucléotides corres-
pondants.
• Enfin les ribonucléotides diphosphates (ADP et GDP) peuvent être réduits en désoxyribonu-
cléotides diphosphates (dADP et dGDP).
CN 40
CN 41
CN 42
• Dans les voies de biosynthèse des nucléotides puriques ou pyrimidiques, le passage du ribose
au désoxyribose est catalysé par une ribonucléotide réductase.
• La ribonucléotide réductase est spécifique des nucléosides diphosphates.
• La réaction se déroule en plusieurs étapes impliquant divers cofacteurs : ATP et Magnésium,
thioredoxine (protéine transporteuse d’Hydrogène), NADPH.
• Au cours de la phase S du cycle cellulaire, la ribonucléotide réductase et une kinase sont liées
à la DNA polymérase canalisant les désoxyribonucléosides triphosphates vers le site actif de
la polymérase.
CN 43
CN 44
CN 45
• La voie d’excrétion de l’Azote (nitrogénotélie) a évolué dans le règne animal en perdant l’ex-
pression de plusieurs enzymes : il en résulte que le produit final de cette voie métabolique
change selon les groupes.
• Les Oiseaux, Reptiles ou Batraciens terrestres produisent peu d’urines : chez ces animaux,
l’excrétion directe d’acide urique (uricotélie) dans le cloaque, permet de diminuer la consom-
mation d’eau. Les anthropoïdes et l’Homme sont aussi dépourvus d’uricase, mais peuvent
produire directement l’urée (uréotélie).
• Les Poissons, vivant dans l’eau, excrétent l’urée ou l’acide allantoïque, selon qu’ils sont ou
non dépourvus d’allantoïcase.
• Les Mammiféres, excrétent la plus grande part de l’Azote sous forme d’urée, produite par le
cycle de l’urée (uréotélie). Cette excrétion nécessite une grande quantité d’eau pour solubili-
ser l’urée. Une faible quantité d’Azote est excrétée sous forme d’allantoïne ou d’urate selon
selon l’expression de l’allantoïnase.
• L’ammoniémie et l’excrétion de l’ammoniac est plus importante chez les Invertébrés qui sont
les seuls pourvus de l’uréase, et représente la part la plus importante de l’Azote excrété. Quel-
ques Invertébrés excrétent de la guanine non catabolisée (Arachnides) ou des acides aminés
(Nématodes).
Chapitre 4
CN 46
• La synthèse des pyrimidines est catalysée par deux complexes multienzymatiques qui asso-
cient les activités enzymatiques suivantes :
— COMPLEXE A : carbamyl-phosphate synthétase II, aspartate transcarbamylase et di-
hydro-orotase
— COMPLEXE U : orotate phosphoribosyl transférase et OMP décarboxylase.
• Entre les deux intervient une déshydrogénase de la membrane interne de la mitochondrie pour
oxyder le dihydro-orotate en orotate.
• La protéine-kinase A active le complexe A en le phosphorylant dans le domaine de la carba-
myl-phosphate synthétase II, mais l’UTP, produit final inhibe cette phosphorylation.
4.2 Complexe A
CN 47
• La voie de biosynthèse cytoplasmique des pyrimidines est initiée par une multienzyme, c’est
à dire une protéine formée d’une seule chaîne d’acides aminés de 240 kD, avec plusieurs sites
actifs catalysant des réactions successives sur des molécules passant d’un site à l’autre.
• Un site carbamyl-phosphate synthétase associe d’abord un bicarbonate, un ammonium issu de
la glutamine, et un phosphate, en hydrolysant 2 ATP. Le carbamyl-phosphate est ensuite con-
densé avec un acide aspartique par une aspartate carbamyl transférase. Enfin le cycle pyrimi-
dique est fermé par une dihydro-orotase.
• Le produit final, dihydro-orotate, passe alors dans l’espace intermembranaire de la mitochon-
drie.
• Le complexe A est rétroinhibé allostériquement par l’UTP, produit final de la voie métaboli-
que, activé par le 5-PRPP et régulé au cours du cycle cellulaire par des phosphorylations an-
tagonistes de la protéine kinase A inhibitrice et des MAP-kinases activatrices.
CN 48
4.4 Complexe U
CN 49
• La dernière étape de la synthèse de l’UMP est encore catalysée par une multienzyme.
• Dans un premier site actif l’acide orotique est activé par le 5-phosphoribosylpyrophosphate
(5-PRPP) grâce à une phosphoribosyl transférase analogue aux enzymes APRTase et HGPR-
Tase de la réactivation des purines. Enfin en dernier lieu une décarboxylase retire le carbone
n°7 et libère l’UMP.
CN 50
• La synthèse des bases pyrimidiques est une voie métabolique du cytoplasme. Cette voie utilise
une carbamyl-phosphate synthétase cytoplasmique différente de celle de l’uréogénèse.
• La voie de synthèse des pyrimidines comprend un premier complexe multienzymatique qui
catalyse la synthèse du dihydroorotate (complexe A).
Ce produit est oxydé par une déshydrogénase de la face externe de la membrane interne de la
mitochondrie qui transfère les Hydrogènes vers la chaîne respiratoire mitochondriale.
Un multienzyme (complexe U) condense l’orotate avec le 5-PRPP pour en faire un nucléotide
(orotidine monophosphate = OMP) qui est ensuite décarboxylé en UMP.
• L’activation de l’UMP conduit à l’UTP, sur lequel une fonction amine est ajoutée, provenant
de la glutamine, pour aboutir au CTP.
• Au total, le CTP est formé d’un aspartate et d’un 5-PRPP, plus les Azotes de 2 glutamines. La
synthèse consomme un atome d’Oxygène, une liaison riche en énergie (ATP) et ne produit
que 2 glutamate.
CN 51
CN 52
• Les nucléotides pyrimidiques monophosphates sont catabolisés en nucléosides par les phos-
phatases (5’ nucléotidase), puis en bases pyrimidiques par des phosphorylases.
• La cytidine (nucléoside) est désaminée en uridine. Les acides désoxycytidylique (dCMP) et
désoxyuridylique (dUMP) sont convertis en acide thymidylique (dTMP).
• Les noyaux pyrimidiques enfin sont ouverts par oxydation et les produits éliminés dans les
urines : β-alanine pour les ribonucléotides dérivés des ARN, β-amino isobutyrate (BAIBA)
pour les désoxyribonucléotides dérivés de l’ADN.
Partie II
Chapitre 5
CN 53
• Les radicaux monocarbonés sont des parties de molécules avec un seul carbone plus ou moins
oxydé, qui peuvent être transportées par les enzymes d’un substrat vers un autre ou vers un
coenzyme transporteur.
• Selon le degré d’oxydation, on distingue le radical méthyl : -CH3, le radical hydroxyméthyle :
-CH2OH et le radical formyl : -CHO. Le plus oxydé est le radical carboxyle : -COOH, qui est
le forme d’élimination des radicaux monocarbonés.
• Les radicaux monocarbonés peuvent être synthétisés à partir des nutriments comme le gluco-
se, précurseur de la sérine qui contient un hydroxyméthyle et du glycocolle qui donnera un
radical formyle ;
à partir d’acides aminés indispensables comme la méthionine qui contient un radical méthyle
ou l’histidine qui apportera un radical formyle ;
ou enfin à partir de molécules formées par les radicaux monocarbonés eux-mêmes comme la
choline, précurseur de la bétaïne, entièrement construite à partir de radicaux monocarbonés et
capable de les restituer dans son catabolisme.
CN 54
5.3 Tétrahydrofolate
CN 55
• Les radicaux monocarbonés sont des fragments de molécules qui sont transférés entre leurs
substrats par les enzymes de la sous-classe EC 2.1.n.n : méthyl, hydroxyméthyl, formyl, for-
mimine, carboxyl, carbamoyl, etc...
• Le tétrahydrofolate (THF) est un dérivé de l’acide folique (acide ptéroyl-glutamique ou vita-
mine B9) qui est le coenzyme transporteur de la plupart des radicaux monocarbonés. La S-
adénosyl-méthionine et la biotine transportent respectivement des radicaux méthyl et car-
boxyl. Sur le THF, les radicaux monocarbonés subissent des réactions d’oxydo-réduction qui
les conduisent de méthényl-THF à méthylène-THF puis à méthyl-THF.
• La synthèse du THF à partir de l’acide folique comporte deux réductions par des déshydrogé-
nases à NADPH, dont la seconde la dihydrofolate réductase joue un rôle important dans la
biosynthèse de la thymine.
CN 56
• Les coenzymes cobamide sont issus de la vitamine B12 (hydroxycobalamine). Ils sont liés à
des enzymes catalysant des réactions de transfert de radicaux méthyls. A ce titre, ils jouent
des rôles importants dans le métabolisme des radicaux monocarbonés et dans la gluconéogé-
nèse.
• Leurs structures comporte toujours une porphyrine IX (noyau corrine) centrée par un atome
de cobalt dont quatre valences sur six sont liées aux Azotes des noyaux pyrrol de la porphy-
rine. Une des chaînes latérales de cette porphyrine est liée par une liaison amide à une molé-
cule d’isopropanol estérifiée par un analogue structural du 3’AMP, l’azote de la fonction
amine primaire de la base azotée est lié à la cinquième valence de l’atome de cobalt central.
• La sixième valence de l’atome de cobalt est liée à des radicaux divers :
— hydroxyl dans la vitamine B12 absorbée par l’intestin (1346)
— cyanure dans la vitamine B12 injectable employée dans le traitement de l’anémie de Bier-
mer (1355)
— méthyl dans le coenzyme lié à la THF-homocystéine méthyl transférase du métabolisme
des radicaux monocarbonés (1344)
— désoxyadénosyl dans le coenzyme lié à la méthyl-malonyl-CoA mutase de la gluconéo-
génèse (1580).
CN 57
• La sérine transhydroxyméthylase est une enzyme du métabolisme des acides aminés qui pré-
lève le radical hydroxyméthyl de la sérine pour le porter sur le tétrahydrofolate (THF), coen-
zyme transporteur des radicaux monocarbonés. Par cette réaction le métabolisme des acides
aminés alimente le « pool » des radicaux monocarbonés. La sérine pouvant elle-même être
produite à partir du glucose, la production des radicaux monocarbonés est donc largement
pourvue en substrat.
• Le THF reçoit ce radical hydroxyméthyle en devenant méthylène-THF (déhydratation).
• La sérine transhydroxyméthylase catalyse aussi la coupure de la molécule de thréonine en gly-
cocolle et glyoxylate (= thréonine aldolase).
• Le glycocolle issu de ces réactions peut-être transaminé et le glyoxal obtenu à nouveau oxydé,
puis décarboxylé pour aboutir à un deuxième radical monocarboné (méthényl-THF).
CN 58
• L’acide folique ou vitamine B9 est un dérivé insaturé, qui est réduit dans le foie en dihydro-
folate (DHF), puis par la DHF réductase à NADPH en tétrahydrofolate (THF). Le THF est le
coenzyme transporteur des radicaux monocarbonés. L’acide formique, par exemple, se fixe
sur l’Azote n°10 du coenzyme grâce à la 10-formyl-THF synthétase, l’énergie étant apportée
par l’ATP.
• Le radical du formyl-glutamate est transféré sur le carbone n°5 du THF (5-formyl-THF). Une
isomérase peut le transformer réversiblement en 10-formyl-THF. Le 10-formyl-THF est dés-
hydraté et cyclisé par une cyclohydrolase donnant le méthényl-THF. Le formimino-glutamate
(FIGLU) ou le formimino-glycocolle transférent leur radical sur le THF et le désaminent en
méthényl-THF. L’oxalyl-THF (à droite) enfin décarboxyle son radical pour fournir le méthé-
nyl-THF. Tous ces radicaux forment le niveau d’oxydation le plus élevé des radicaux mono-
carbonés. Le 10-formyl-THF et le méthényl-THF interviennent dans la synthèse des purines.
• Le méthényl-THF est réduit réversiblement par la méthylène-THF déshydrogénase à NAD-
PH. La sérine transhydroxyméthylase libère un glycocolle et un formaldéhyde qui se lie au
THF pour donner un méthylène-THF. Le glycocolle, issu de la réaction est transaminé en
glyoxal puis fixé sur le THF. Le glyoxyl-THF qui en résulte est ensuite oxydé en oxalyl-THF
qui redonnera un radical monocarboné. Le méthylène-THF est le niveau intermédiaire d’oxy-
dation des radicaux monocarbonés. Le méthylène THF est le substrat de la thymine synthéta-
se, qui transfère un radical hydroxyméthyl, qu’elle réduit en méthyl tout en oxydant le THF
en DHF.
CN 59
• L’activation du radical formyl est une source mineure de production des radicaux monocar-
bonés. Elle aboutit au 10-formyl-THF qui est une des formes du radical formyl lié au THF.
• Le 10-formyl-THF est le coenzyme donneur de formyl de la AICAR-formyltransférase de la
synthèse des purines (Carbone n°2). Chez les bactéries, le 10-formyl-THF donne son radical
formyl au méthionyl-tRNA au cours de la formation du complexe d’initiation de la synthèse
des protéines.
• L’acide folinique ou 5-formyl-THF est un isomère du précédent formé à partir du formyl-glu-
tamate ou du glyoxylate, issus du catabolisme des acides aminés. Une isomérase peut trans-
former réversiblement le 5-formyl-THF en 10-formyl-THF.
• Le méthényl-THF est la forme déshydratée des formyl-THF. La formyl-THF cyclohydrolase
catalyse cette déshydratation.
CN 60
• Le méthényl-THF est la forme la plus oxydée des radicaux monocarbonés transportés par ce
coenzyme. A ce degré d’oxydation on classe aussi les radicaux formyl (5- et 10-formyl-THF)
et formimine.
• La méthylène-THF déshydrogénase réduit le méthényl-THF en méthylène-THF. Le coenzy-
me donneur d’hydrogène est le NADPH. La réaction est réversible. Le radical méthylène lié
au THF est équivalent en degré d’oxydation au radical hydroxyméthyl, comme le radical mé-
thényl est équivalent au radical formyl dans les réactions précédentes.
• Le méthylène-THF est le coenzyme donneur de radical hydroxyméthyl et d’hydrogène à la
thymidylate synthétase et participe par là à la synthèse de l’ADN.
• Le méthylène-THF est le coenzyme receveur de radical hydroxyméthyle dans le réaction ca-
talysée par la sérine transhydroxyméthylase (sérine → glycocolle).
• Les radicaux monocarbonés provenant de la sérine, puis oxydés en méthényl-THF peuvent
être définitivement catabolisés par une nouvelle oxydation conduisant à un ion bicarbonate.
CN 61
CN 62
CN 58/1
• L’acide folique ou vitamine B9 est un dérivé insaturé, qui est réduit dans le foie en dihydro-
folate (DHF), puis par la DHF réductase à NADPH en tétrahydrofolate (THF). Le THF est le
coenzyme transporteur des radicaux monocarbonés. L’acide formique, par exemple, se fixe
sur l’Azote n°10 du coenzyme grâce à la 10-formyl-THF synthétase, l’énergie étant apportée
par l’ATP.
• Le radical du formyl-glutamate est transféré sur le carbone n°5 du THF (5-formyl-THF). Une
isomérase peut le transformer réversiblement en 10-formyl-THF. Le 10-formyl-THF est dés-
hydraté et cyclisé par une cyclohydrolase donnant le méthényl-THF. Le formimino-glutamate
(FIGLU) ou le formimino-glycocolle transférent leur radical sur le THF et le désaminent en
méthényl-THF. L’oxalyl-THF (à droite) enfin décarboxyle son radical pour fournir le méthé-
nyl-THF. Tous ces radicaux forment le niveau d’oxydation le plus élevé des radicaux mono-
carbonés. Le 10-formyl-THF et le méthényl-THF interviennent dans la synthèse des purines.
• Le méthényl-THF est réduit réversiblement par la méthylène-THF déshydrogénase à NAD-
PH. La sérine transhydroxyméthylase libère un glycocolle et un formaldéhyde qui se lie au
THF pour donner un méthylène-THF. Le glycocolle, issu de la réaction est transaminé en
glyoxal puis fixé sur le THF. Le glyoxyl-THF qui en résulte est ensuite oxydé en oxalyl-THF
qui redonnera un radical monocarboné. Le méthylène-THF est le niveau intermédiaire d’oxy-
dation des radicaux monocarbonés. Le méthylène THF est le substrat de la thymine synthéta-
se, qui transfère un radical hydroxyméthyl, qu’elle réduit en méthyl tout en oxydant le THF
en DHF.
• Le méthylène-THF est réduit irréversiblement en 5-méthyl-THF par la méthylène-THF ré-
ductase à NADPH. Le 5-méthyl-THF est le donneur de méthyl de la THF-homocystéine-mé-
thyl transférase qui transforme l’homocystéine en méthionine en présence de vitamine B12
(cobamamide). Le 5-méthyl-THF est le niveau de réduction le plus élevé des radicaux mono-
carbonés.
CN 63
• Si au contraire le glycocolle est transaminé, le glyoxylate peut encore perdre un radical formyl
(→ méthényl-THF) pour aboutir au bicarbonate.
Chapitre 6
CN 64
• Les acides aminés dont le catabolisme aboutit à l’oxaloacétate sont des substrats énergétiques
mais aussi des substrats de la gluconéogénèse dans le foie.
• Il s’agit tout d’abord de l’asparagine et de l’aspartate par la catalyse de l’asparaginase et de
l’ASAT.
• Le glycocolle, la sérine et l’alanine grâce à la sérine désaminase et à l’ALAT conduisent au
pyruvate qui entre dans la mitochondrie et peut alimenter le cycle de Krebs par la pyuruvate
déshydrogénase ou bien la gluconéogénèse par la pyruvate carboxylase.
• Les acides aminés soufrés méthionine et surtout cystéine sont transformés aussi en pyruvate
grâce à la cystéine dioxygénase et à une transaminase.
• Les acides aminés rares qui fourniraient du pyruvate dans leur catabolisme (tryptophane, mé-
thionine, thréonine) sont trop peu abondants dans la ration alimentaire pour que leurs carbones
soient utilisés pour le métabolisme énergétique.
CN 65
CN 66
• Les acides aminés à fonction alcool (sérine et thréonine) ne sont pas transaminés, mais direc-
tement désaminés par une enzyme qui produit des acides α-cétoniques.
• L’acide pyruvique (sérine) et l’acide α-cétobutanoïque (thréonine) après décarboxylation
oxydative, donnent respectivement l’acétyl-CoA et le propionyl-CoA.
• Les deux acyl-CoA sont oxydés par le cycle de Krebs pour le métabolisme énergétique.
• Dans le foie à jeun, l’acétyl-CoA est un précurseur des corps cétoniques et le propionyl-CoA
un précurseur de la gluconéogénèse.
• La sérine et la thréonine peuvent aussi être catabolisées par transfert de leur radical hydroxy-
méthyl pour la sérine (voir CN 57) ou acétaldéhyde pour la thréonine. La sérine peut aussi
entrer dans le métabolisme des radicaux monocarbonés en participant à la synthèse de la di-
hydrosphingosine, qui sera incorporée dans les sphingolipides puis catabolisée vers le cycle
de la choline (voir CN 63).
• La synthèse de la sérine peut se faire à partir du glucose, grâce à la 3-phosphoglycérate dés-
hydrogénase. Le phospho- hydroxypyruvate sera ensuite transaminé puis déphosphorylé en
sérine.
CN 67
CN 68
• La pyruvate carboxylase est une enzyme mitochondriale qui permet d’augmenter le taux
d’oxaloacétate dans la matrice. Cette réaction est activée allostériquement par l’acétyl-CoA
dans la mitochondrie.
• La production nette d’oxaloacétate permet de conduire le pyruvate et les composés glucofor-
mateurs qui le précèdent (lactate, alanine, sérine, cystéine, etc...) vers la gluconéogénèse. Pour
ces substrats, la pyruvate carboxylase est l’enzyme-clé de la gluconéogénèse.
• Cette activation permet aussi d’augmenter l’activité du cycle de KREBS au cours de la lipo-
lyse, en apportant une petite quantité d’oxaloacétate en supplément pour accélérer le cycle.
La pyruvate carboxylase est aussi inhibée allostériquement par le malonyl-CoA, comme la β-
oxydation.
6.6 Asparaginase
CN 69
• La dégradation de l’asparagine est catalysée par l’asparaginase qui est présente surtout dans
le foie et le cerveau.
• L’hydrolyse de la liaison amide libère un ion ammonium qui sera incorporé dans la glutamine
pour aller vers le foie (uréogénèse).
• L’asparagine est un précurseur de l’aspartate puis de l’oxaloacétate et enfin du malate qui sort
des mitochondries pour être oxydé dans le métabolisme énergétique ou transformé en glucose
dans le foie à jeûn. L’asparagine est donc un acide aminé glucoformateur.
• L’asparagine n’est pas un acide aminé indispensable : sa synthèse est assurée par une aspara-
gine synthétase.
CN 70
CN 71
• D’autres acides aminés glucoformateurs entrent dans le métabolisme énergétique sous forme
d’α-cétoglutarate, résultant de la transamination ou de la désamination de l’acide glutamique.
• Il s’agit bien sûr de la glutamine par l’action de la glutaminase et du glutamate lui-même.
• Viennent s’y joindre les voies du catabolisme de l’arginine et de la proline : l’arginine donne
naissance à l’urée et à l’ornithine. Cette dernière et la proline conduisent à une pyrroline 5-
carboxylate, précurseur du glutamate.
• Enfin, l’histidine apporte ses carbones au métabolisme énergétique grâce à une voie métabo-
lique conduisant au formimino-glutamate (FIGLU) qui est scindé en un radical monocarboné
(formimine) et un glutamate.
• Tous ces acides aminés peuvent être oxydés totalement en transformant ce glutamate en ma-
late puis en pyruvate et enfin en acétyl-CoA qui brûlera dans le cycle de Krebs. En cas de jeû-
ne, dans le foie, ce malate sortira des mitochondries pour la gluconéogénèse. Ce sont donc des
acides aminés glucoformateurs.
6.9 Glutaminase
CN 72
• La glutaminase est l’enzyme qui dégage l’ammoniaque de la glutamine qui est sa forme de
transport. Cette enzyme se rencontre dans les tissus qui ont une voie pour éliminer l’ion
ammonium : rein et foie.
• La glutaminase est inhibée par le carbamyl-phosphate, produit de la carbamyl-phosphate syn-
thétase qui a pour substrats les ions ammonium produits par la glutaminase.
• La glutamine n’est pas un acide aminé indispensable : sa synthèse est assurée par la glutamine
synthétase.
CN 73
• La glutamate déshydrogénase (GDH) est une enzyme des mitochondries qui désamine l’acide
glutamique en acide α-cétoglutarique (α-KG).
• La GDH est formée de quatre ensembles de 6 protomères identiques ayant chacun 505 acides
aminés. Le poids moléculaire de chacune des 24 sous-unités est de 55900.
• Elle joue un rôle important dans le catabolisme des acides aminés dont le squelette carboné
sera utilisé par le métabolisme énergétique (cycle de KREBS) ou servira à constituer des ré-
serves énergétiques (gluconéogénèse).
• Le NAD+, coenzyme de la glutamate déshydrogénase et l’ADP, accepteur final de l’énergie
produite par la réoxydation du NADH par la chaîne respiratoire mitochondriale, sont les ré-
gulateurs de cette enzyme.
• Le glutamate est aussi le précurseur de quelques autres composés : γ-aminobutyrate, glutamo-
conjugués urinaires ...
• Le glutamate enfin est à l’origine de la synthèse de la proline, de l’ornithine et de l’arginine.
CN 74
• Pour la synthèse de la proline à partir du glucose on utilise l’acide glutamique issu des tran-
saminations.
• Cet acide glutamique est tout d’abord activé par une glutamate kinase en 5-phosphoglutamate.
L’ATP sert de coenzyme donneur de phosphate et d’énergie.
• Le 5-phosphoglutamate sera réduit par une 5-phosphoglutamate réductase et encore par une
Pyrroline 5-carboxylate réductase dont le produit final est la proline.
• Toutes les réactions de cette voie de synthèse de la proline à partir de l’α-cétoglutarate sont
réversibles.
• La synthèse de l’hydroxyproline est une modification post-traductionnelle des protéines des
tissus de soutien.
CN 75
6.13 Arginase
CN 76
• L’arginase est une enzyme de la membrane du reticulum endoplasmique des hépatocytes. Elle
hydrolyse l’arginine en ornithine et urée, puis excrète celle-ci par la lumière des citernes du
reticulum vers l’extérieur de la cellule. L’ornithine libérée dans le cytoplasme est à nouveau
captée par la mitochondrie.
• Les acides aminés basiques (ornithine, lysine, arginine) peuvent franchir la membrane interne
de la mitochondrie grâce à un transporteur fonctionnant avec l’énergie du gradient chimio-os-
motique de la membrane. Dans le cytoplasme, l’arginase est inhibée par les acides aminés ba-
siques (lysine ou ornithine) ce qui entraîne un ralentissement du cycle. Dans les mitochondries
au contraire, un excès d’arginine active la N-acétyl glutamate synthétase (activation du cycle).
• L’ornithine et la méthionine participent à la synthèse des amines qui protègent l’ADN dans le
noyau : spermine et spermidine. L’ornithine est d’abord décarboxylée en putrescine, puis elle
reçoit de la S-AdoMet les radicaux propylamine pour aboutir à la synthèse de la spermidine
et de la spermine.
• L’ornithine est aussi le point de départ du catabolisme des intermédiaires du cycle de l’urée.
Elle est d’abord transaminée et cyclisée en pyrroline carboxylate où elle rejoint le catabolisme
de la proline. Le pyrroline carboxylate est enfin réduit en glutamate. La désamination du glu-
tamate donne l’a-cétoglutarate. L’arginine, l’ornithine et la proline sont donc des acides ami-
nés glucoformateurs.
CN 77
• L’histidine est un acide aminé indispensable qui nous est donc apporté par la digestion des
protéines.
• Le catabolisme de l’histidine commence par une désamination, catalysée par l’histidinase (ou
histidine désaminase), qui soustrait un ion ammonium en désaturant l’acide aminé. Le méca-
nisme, contrairement à celui de la glutamate déshydrogénase, se produit sans oxydation, mais
la réaction est quand même irréversible. Le produit de la réaction est l’acide urocanique.
• Ensuite l’hydratation de ce produit par l’urocanase, puis l’ouverture du cycle par une imida-
zolone-propionase, conduit au formimino-glutamate, qui sera scindé en un radical monocar-
boné et un glutamate. Le glutamate est le précurseur de l’α-cétoglutarate, intermédiaire de la
gluconéogénèse. L’histidine est donc un acide aminé glucoformateur.
• L’histidine peut aussi être transaminée pour donner l’imidazol-pyruvate qui peut lui-même
être oxydé en imidazolacétate ou réduit en imidazol-lactate, deux produits d’élimination uri-
naire.
• L’histidine est aussi à l’origine de l’histamine, par décarboxylation.
• Le déficit en histidine désaminase entraîne l’histidinémie, maladie infantile et familiale, avec
un taux élevé d’histidine dans le plasma.
Chapitre 7
CN 78
• Le Soufre est un élément structural de notre organisme, qui est apporté dans l’alimentation
par deux acides aminés : l’un indispensable, la méthionine, l’autre non indispensable, la cys-
téine.
• La méthionine est utilisée pour la synthèse de l’adénosyl-méthionine, coenzyme donneur de
méthyl des méthyl transférases (Métabolisme des radicaux monocarbonés). Cette transméthy-
lation libère l’homocystéine.
• L’homocystéine peut être retransformée en méthionine par une homocystéine méthyl-transfé-
rase qui utilise le N5-méthyl-THF comme coenzyme et la vitamine B12.
• L’homocystéine peut aussi être condensée avec une sérine pour former la cystathionine aus-
sitôt hydrolysée en cystéine et α-cétobutyrate. Cette trans-sulfuration est catalysée par la cys-
tathionine synthase et par la cystathionine lyase. Ces enzymes peuvent être déficientes
(homocystinémie, cystathionurie).
• La cystéine apportée par l’alimentation ou par trans-sulfuration, est utilisée dans la synthèse
du coenzyme A, qui fait aussi appel à l’acide pantothénique ou vitamine B5.
• Le soufre de la cystéine ou de la cystéamine est enfin oxydé pour obtenir la taurine (sels bi-
liaires conjugués) ou les ions sulfite et sulfate. L’ion sulfate est transporté par un coenzyme
spécifique : le phosphoadénosine phosphosulfate (PAPS) qui permet l’activité des sulfotrans-
férases. Les sulfotransférases participent à la biosynthèse des glycosaminoglycanes et à la dé-
toxification hépatique.
• On connaît des déficits en sulfite oxydase, en N5-méthyl-THF homocystéine méthyltransfé-
rase.
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Chapitre 8
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• La transaminase des acides aminés branchés est une enzyme des mitochondries des muscles
et du cœur permettant l’utilisation des acides aminés comme sources d’énergie dans les pé-
riodes de jeûne.
• Elle catalyse le transfert de la fonction amine d’un acide aminé branché (valine, isoleucine ou
leucine) sur son coenzyme, le phosphate de pyridoxal qui devient phosphate de pyridoxamine
et libère un acide α-cétonique.
• Dans un deuxième temps, l’enzyme retransfère la fonction amine du phosphate de pyridoxa-
mine sur l’α-cétoglutarate qui devient glutamate, tandis que le coenzyme reprend sa structure
initiale.
• Le catabolisme de la leucine commence par cette étape et représente une source d’appoint
pour la respiration au cours du jeûne. L’isoleucine et la valine sont faiblement et incomplète-
ment métabolisées dans notre organisme.
• Les acides α-cétoniques subiront ensuite une décarboxylation oxydative d’où sortiront des
acyl-CoA branchés, qui seront ensuite oxydés : isovaléryl-CoA pour la leucine, α-méthyl pro-
pionyl-CoA et α-méthyl butanoyl-CoA pour la valine et pour l’isoleucine respectivement.
• Le β-méthylcrotonyl-CoA (leucine) sera carboxylé et enfin hydraté pour donner l’HMG-
CoA, intermédiaire de la cétogénèse. La leucine est donc un acide aminé cétogène.
• L’α-méthyl acrylyl-CoA (valine) sera déshydraté, désactivé et encore oxydé en méthylmalo-
nyl semialdéhyde puis méthylmalonate, précurseur direct du succinyl-CoA. La valine est
donc un acide aminé glucoformateur.
CN 86
• Les acides aminés qui sont dégradés par les voies de β-oxydation, libèrent de l’acétyl-CoA,
lequel peut être le substrat du cycle de Krebs, mais aussi dans le foie à jeun, de la cétogénèse.
Mais il s’agit d’acides aminés peu abondants (tryptophane, lysine, isoleucine) qui ne sont pas
utilisés pour le métabolisme énergétique.
• La leucine est le principal acide aminé cétogène parce que son métabolisme conduit entière-
ment à l’HMG-CoA, un des précurseurs des corps cétoniques. De même la phényl alanine et
la tyrosine donnent directement la moitié de leurs carbones sous forme d’acétoacétate.
CN 87
• Deux des acides aminés branchés (isoleucine et valine) sont des précurseurs métaboliques du
succinyl-CoA par une voie qui rejoint les intermédiaires du cycle de Krebs ou de la gluconéo-
génèse par la propionyl-CoA carboxylase et méthyl-malonyl-CoA mutase.
• Une partie des carbones de la lysine peuvent aboutir également au glutaryl-CoA, dont l’oxy-
dation aboutit au propionyl-CoA et à l’acétyl-CoA.
• La phénylalanine et la tyrosine, donnent enfin la moitié de leurs carbones sous la forme de
fumarate. Le fumarate est aussi un produit de la désamination de l’aspartate dans des voies
métaboliques comme l’uréogénèse.
• La méthionine enfin, après la transsulfuration, donne l’α-cétobutyrate qui par décarboxyla-
tion aboutit au propionyl-CoA. La méthionine, comme la phénylalanine ou la tyrosine, étant
un acide aminé indispensable et l’un des plus limitants de la ration alimentaire, son catabolis-
me ne se produit guère jusqu’à ce stade.
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Chapitre 9
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• Les voies métaboliques conduisant à la synthèse des catécholamines partent de deux acides
aminés essentiels la Phénylalanine et la Tyrosine. La tyrosine est le produit de la phénylala-
nine hydroxylase.
• Les hydroxylases qui oxydent la phénylalanine ou la tyrosine ont un coenzyme donneur d’hy-
drogène inhabituel : la tétrahydrobioptérine.
• Une tyrosine transaminase transforme l’acide aminé en parahydroxy-phénylpyruvate. Celui-
ci est ensuite oxydé par une enzyme en présence d’ascorbate, pour donner l’homogentisate.
L’homogentisate est encore oxydé pour ouvrir le cycle par une enzyme dont l’absence est res-
ponsable de l’alcaptonurie. Enfin le fumarate et l’acétoacétate, au cours du jeûne, conduisent
les carbones vers la gluconéogénèse et le cétogénèse respectivement.
• Dans le déficit en phénylalanine hydroxylase, le catabolisme ci-dessus devient impossible.
Une autre transaminase transforme alors la phénylalanine en phényl pyruvate. Ce dernier don-
ne ensuite plusieurs métabolites, phénylacétate, phényllactate, qui sont neurotoxiques et res-
ponsables de l’oligophrénie phénylpyruvique.
• La détoxification de ces derniers se fait par une glutamoconjuguaison du phénylacétate.
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• La transamination de la tyrosine est une réaction d’une aminotransférase spécifique, qui cata-
lyse le transfert de la fonction amine de la tyrosine vers l’α-cétoglutarate qu’elle transforme
en glutamate, tandis que la tyrosine donne un parahydroxyphényl-pyruvate.
• La tyrosine transaminase a pour coenzyme le phosphate de pyridoxal.
• Le parahydroxyphényl-pyruvate peut être métabolisé par une décarboxylation suivie d’une
oxydation. Le produit de la réaction s’appelle l’homogentisate, qui sera ensuite oxydé en ma-
léyl-acétoacétate, puis isomérisé en fumaryl-acétoacétate et en fin scindé en fumarate et en
acétoacétate.
• Par cette voie métabolique, la phénylalanine et la tyrosine peuvent être des acides aminés à la
fois cétogènes et glucoformateurs.
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• La tryptophane pyrrolase ouvre le noyau indole du tryptophane en l’oxydant ce qui donne une
fonction cétone sur le carbone γ de la chaîne latérale et un radical formyl sur l’azote du noyau :
le produit est la L-formylcynurénine.
• L’enzyme montre une spécificité assez large vis-à-vis du L- ou du D-tryptophane, de la tryp-
tamine, du 5-hydroxytryptophane ou de la sérotonine.
• La tryptophane pyrrolase est une enzyme inductible des hépatocytes, dont le taux augmente
lors des régimes riches en tryptophane.
• La formylcynurénine sera déformylée et perdra sa chaîne latérale en produisant l’anthranilate.
L’anthranilate est le précurseur du nicotinamide (= vitamine PP), qui fait partie de la structure
des coenzymes NAD et NADP.
• L’anthranilate peut aussi être catabolisé en glutaryl-CoA, puis en acétyl-CoA, précurseurs des
corps cétoniques. Mais le tryptophane est un acide aminé rare et indispensable, qui n’est pas
physiologiquement catabolisé jusqu’à ce stade.
Partie III
Chapitre 10
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• Le cycle de SHEMIN (D. SHEMIN, 1955) est une voie métabolique principalement hépati-
que, qui utilise le succinate des mitochondries (cycle de KREBS ou néoglucogénèse) et le gly-
cocolle pour synthétiser le ∆-aminolévulinate (∆-ALA).
• La synthèse des porphyrines se fait par condensation de huit molécules de ∆-ALA pour obte-
nir un noyau tétrapyrrole.
• Le ∆-ALA non utilisé pour la synthèse des porphyrines est retransformé en succinate par tran-
samination et libération d’un radical monocarboné.
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• La biosynthèse des porphyrines est une voie métabolique qui conduit au noyau hème.
• Elle comporte une voie normale, dite voie III, où intervient l’uroporphyrinogène III cosynthé-
tase, et une voie accessoire (voie I) où cette enzyme n’intervient pas et qui n’aboutit qu’à des
composés éliminés dans les urines et les féces.
• Le porphobilinogène est le carrefour métabolique où ces deux voies divergent. Les enzymes
qui interviennent dans la voie III sont successivement :
— l’uroporphyrinogène I synthétase et l’uroporphyrinogène III cosynthétase
— l’uroporphyrinogène III décarboxylase (commune aux voies I et III)
— la coproporphyrinogène oxydase (mitochondriale)
— la protoporphyrinogène oxydase (cytoplasmique)
— la ferrochélatase.
• Des voies métaboliques légèrement différentes produisent l’hème de l’hémoglobine (moelle
osseuse) la cytohémine des cytochromes (foie) les enzymes à coenzyme héminique (catalase,
etc...)
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CN 97
• La bilirubine libre est un catabolite circulant provenant du métabolisme des porphyrines. Elle
est constituée comme les porphyrines de quatre noyaux pyrrol, mais il n’y a entre eux que trois
liaisons par des carbones intermédiaires.
• La dégradation de l’hème dans le système réticulo endothélial assure 85 % de la production
de la bilirubine libre. Le reste provient de la dégradation des autres chromoprotéines (cyto-
chromes, catalases, ...)
• La bilirubine libre est insoluble dans l’eau. En conséquence, elle est liée à une lysine de la
sérumalbumine pour son transport dans le plasma. Le taux de cette bilirubine « libre » est de
5 à 17 µmol/L (3 à 10 mg/L).
• La bilirubine est captée par les hépatocytes, conjuguée par l’UDP-glucuronosyl transférase et
excrétée dans la bile.
Chapitre 11
Métabolisme de la créatine
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• Le phosphate de créatine est synthétisé dans les cellules à partir des acides aminés.
• Dans sa structure on retrouve la molécule du glycocolle, dont l’Azote est substitué par le
noyau guanidinium de l’arginine et un méthyl provenant de la méthionine. Le phosphate et la
liaison riche en énergie provienne de l’ATP.
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