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2.

Analyse fonctionnelle: Espaces de Banach

53

2.1.9 D FINITION Soient E et F deux evn. Une application de E dans F est un isomophisme linaire si elle est linaire, bijective, continue et dinverse continue ( qui est alors linaire). On note par Isom( E, F ) lensemble des isomorphismes linaires de E dans F. Si E = F, on note Isom( E) la place de Isom( E, E). 2.1.10 L EMME ( DE VON N EUMANN ) Soient E un espace de Banach et u L ( E, E). Si ||u|| < 1, alors idE u Isom( E) X n et dinverse u .
n N

Dmonstration: La srie

convergente, car ||uk || ||u||k , donc converge vers v L ( E, E). Comme, pour tout n N, (idE u) ( la limite, on obtient que que llment v =
k =0 n X

n N

uk dans lespace de Banach L ( E, E) est normalement


n X

uk ) = (

k =0

uk ) (idE u) = idE un+1 , par passage


n N

un est linverse de idE u.

2.1.12 T HORME Soient E et F deux espaces de Banach. Alors Isom( E, F ) est un ouvert de L ( E, F ), et lapplication u 7 u1 de Isom( E, F ) dans Isom( F, E) est continue.
Dmonstration: Soient u0 Isom( E, F ) et u L ( E, F ) tels que ||u u0 || <
1 Posons v = idE u0 u. Alors 1 1 ||v|| = ||u0 (u u0 )|| ||u0 ||||u u0 || < 1, ()
n N 1 u0 est

1 1 . ||u0 ||

1 donc idE v = u0 u est inversible, dinverse continu

dent. Donc u est inversible et = (idE que la boule ouverte de centre u0 et de rayon

u 1

v ) 1
1

il sen suit quil est ouvert dans L ( E, F ). Lexpression ci-dessus de u1 montre aussi que

+ X

1 ||u0 ||

continu, ce qui montre est contenue dans Isom( E, F ),

vn , par le lemme prc-

1 1 1 ||u1 u0 || = || (idE v)1 idE u0 || ||(idE v)1 idE ||||u0 ||

=k

n =1

1 || ||v|| vn k||u0

qui tend vers 0 quand u tend vers u0 , car alors ||v|| tend vers 0 par ( ). La continuit en tout point de Isom( E, F ) de u 7 u1 en dcoule.

1 ||u0 || , 1 ||v||

2. Analyse fonctionnelle: Espaces de Banach

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2.1.2

Construction despaces de Banach

1) Tout espace vectoriel norm de dimension nie est un espace de Banach. En effet, soit E un espace vectoriel de dimension n. Alors il existe un isomorphisme isomtrique de R n sur E. Plus prcisement, soit B = {e1 , . . . , en } une base Pn de E xe. On dnit sur E une norme en posant, pour x = i =1 x i ei , k x k = sup {| x1 |, . . . , | xn |}. On dnit alors un isomorphisme (linaire) et isomtrique Pn par : : R n E, par ( x1 , . . . , xn ) 7 ( x1 , . . . , xn ) = i =1 xi ei . On peut ainsi identier tout espace vectoriel norm de dimension n R n via cet isomorphisme. 2) Tout sous-espace vectoriel ferm dun espace de Banach est complet, cest donc un espace de Banach (pour la norme induite). En particulier, tout sous-espace de dimension nie. 3) Tout produit ni despaces de Banach est un espace de Banach. Soit ( Ei , k.ki ), 1 i n, des espaces de Banach. Alors lespace produit E =
i =1 n Y

Ei

est un espace de Banach, pour lune des normes quivalentes suivantes : p p ||( x1 , . . . , xn )|| p = (|| x1 ||1 + + || xn ||n )1/ p si p [1, +[ et ||( x1 , . . . , xn )|| = max{|| x1 ||1 , . . . , || xn ||n }. Dans la suite, un produit ni despaces vectoriels norms sera considr muni de lune des ces normes. Espace quotient Soit E est un espace vectoriel norm et que F est un sous-espace de E. On veut dnir une norme sur lespace quotient ; on pose pour cela

k x k := d( x, F ) = inf k x yk
y F

il faut commencer par montrer que cette quantit ne dpend pas du choix du reprsentant x de x. Si x x 0 alors x x 0 F et par consquent d( x, F ) = inf k x yk = inf k x 0 (y + x 0 x )k = inf k x 0 y 0 k = d ( x 0 , F ). 0 On peut prsent vrier ces proprits : d
y F y F y F

1) Si x = 0, alors x F, do k x k = d( x, F ) = 0. 2) On a k0k = d(0, F ) = 0 et si 6= 0 alors on a


y F

k x k = inf k x yk = || inf k x 1 yk
y F

3) Il reste vrier lingalit triangulaire, soit

= | | d ( x , F ) = | | k x k.

d ( x + x 0 , F ) d ( x , F ) + d ( x 0 , F ).

2. Analyse fonctionnelle: Espaces de Banach Or pour tout y, y0 F on a y + y0 F et donc d ( x + x 0 , F ) k x + x 0 y y 0 k k x y k + k x 0 y 0 k.

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En passant la borne infrieure dans lingalit prcdente successivement dans la variable y puis y0 , on obtient lingalit dsire. On a dnit ainsi une semi-norme sur E/ F. 2.1.14 P ROPOSITION 1) Cest une norme si et seulement si F est ferm. 2) La projection canonique est une application linaire continue et ouverte. 3) La norme dnit la topologie quotient.
Dmonstration: 1) En effet, k x k = 0 d( x, F ) = 0 x F. Ainsi k x k = 0 x = 0

est quivalent x F x F, i.e. F = F donc F est ferm dans E. 2) Lapplication canonique est linaire continue p : E E/ F dnie par x 7 x. En effet, on a k p( x )k = k x k = d( x, F ) = inf k x yk k x k
y F

ce qui implique k pk 1. De plus p est une application ouverte. Comme p est linaire, il suft de vrier que p( BE (0, 1)) est un voisinage de lorigine. Ce dernier point dcoule de lgalit p( BE (0, 1)) = BE/ F (0, 1). En effet, si x BE/ F (0, 1) alors d( x, F ) < 1 et il existe donc y F tel que k x yk < 1 par consquent x = p( x y) p( BE (0, 1). Rciproquement, si x = p( x ) p( BE (0, 1)) alors k x k k pk.k x k < 1, donc x BE/ F (0, 1). 3) La topologie quotient est la topologie la plus ne rendant la projection canonique p continue, elle est donc plus ne que la topologie induite par la norme. Rciproquement, si U est un ouvert, pour la topologie quotient, et x U , il existe r > 0 tel que BE ( x, r ) p1 (U ), do BE/ F ( x, r ) = p( BE ( x, r )) p( p1 (U )) = U . Ainsi U est un ouvert pour la topologie dnie par la norme.

2.1.16 T HORME Si E est un espace de Banach et F un sous-espace ferm de E, alors E/ F est un espace de Banach.

2. Analyse fonctionnelle: Espaces de Banach

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Dmonstration: Il suft de montrer que toute srie normalement convergente dans X

E/ F est convergente. Soit

n 0

x n une telle srie, ainsi

n =0

converge, or pour tout n, il existe yn F tel que k xn yn k d( xn , F ) + 2n , ce qui implique que la srie
n =0 X

k xn k =

n =0

d( xn , F )

( xn yn )
X

converge. Notons x E sa limite et montrons que

kx

k =0

n X

xk k = d( x
X

k =0

n X

n 0

x n converge vers x. On a
n X

xk , F ) = d(

k = n +1 X

( xk yk ) +

k =0 X

yk , F )

= d(

k = n +1

( x k y k ), F ) k

k = n +1

xk yk k

k = n +1

k xk yk k

do la convergence.

2.1.18 E XEMPLE . Soient E lespace C ([0, 1], C ) muni de la norme de la convergence uniforme et F le sous-espace de E form des fonctions qui sannulent en 0. Soit : E C dnie par ( f ) = f (0), . Clairement, une application linaire, elle est continue puisque|( f )| = | f (0)| k f k . Ainsi F = 1 (0) est ferm dans E , do E/ F est un Banach par rapport la norme quotient. La norme est donne par

= inf{k gk : g E et g(0) = f (0)} = | f (0)| (on peut prendre g(t) = f (0) pour tout t [0, 1]). En fait, lapplication passe au quotient et induit un isomorphisme linaire de E/ F sur C, cest de plus une isomtrie puisque |([ f ])| = | f (0)| = k[ f ]k, pour tout [ f ] E/ F. Maintenant, si on muni E de la norme k.k1 . F ne sera plus ferm dans E. Par nt, 0 t 1/n exemple, la suite ( gn ) de F dnie par gn (t) = 1, 1/n < t 1. converge vers 1 6 F. Dans ce cas, la semi-norme induite sur E/ F est identiquement nulle. En effet, soit f E, pour n N , on pose hn (t) = f (0)(1 gn (t)), o gn est la | f (0) | suite dnie prcdemment. Alors hn (0) = f (0) et khn k1 = 2n . Do k[ f ]k = inf{k gk1 : g (0) = f (0)} khn k1
do 0 k[ f ]k limn+
| f (0) | 2n

k[ f ]k = inf{k f hk : h F } = inf{k gk : g f + F }

| f (0) | 2n

= 0.

2. Analyse fonctionnelle: Espaces de Banach Complexication

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Si E est un espace vectoriel sur R on peut lui associer un espace vectoriel complexe EC dune manire naturelle, qui rappelle le passage de R C, lespace EC sera lespace des vecteurs de la forme z = x + iy, o x et y sont des lments de E. On dnira pour tous z = x + iy et z0 = x 0 + iy0 dans EC et = a + ib C
z + z 0

= ( x + iy) + ( x 0 + iy0 ) = ( x + x 0 ) + i (y + y0 ) z = ( a + ib)( x + iy ) = ( ax by ) + i (bx + ay ).


2.1.19 D FINITION Soit E un espace vectoriel sur R. On appelle complexi de E lespace vectoriel complexe EC obtenu en munissant lespace vectoriel E E de la structure despace vectoriel complexe donne par ( a + ib)( x, y) = ( ax by, ay + bx ) (pour a, b R et x, y E). On plonge E dans EC par lapplication j : x 7 ( x, 0). Supposons maintenant ( E, k k E ) un R-espace-vectoriel norm. On dnit une application

k k EC : EC R : z 7 max{kRe(z)k E : C, || = 1}.
2.1.20 R EMARQUE 1) A noter quon peut aussi lcrire

k x + iyk EC = max k cos( ) x sin( )yk E .


[0,2 [

2) On a k x + iyk EC k x k E + kyk E pour tout x + iy EC . En effet k x + iyk EC = max k cos( ) x sin( )yk E max k cos( ) x k E + k sin( )yk E k x k E + kyk E . 3) On a aussi k j( x )k EC = k x k E pour tout x E. 2.1.21 T HORME Lapplication k k EC est une norme sur lespace vectoriel EC . Si ( E, k k E ) est un espace de Banach, il en est de mme pour ( EC , k k EC ).
[0,2 [ [0,2 [

2. Analyse fonctionnelle: Espaces de Banach


Dmonstration: Par exemple, soient C et z EC .

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Il existe [0, 2 [ tel que = ||ei alors k||ei zk EC = max{kRe(||ei )k E : C, || = 1} = || max{kRe(ei z)k E : C, || = 1} = ||kzk EC . Les autres axiomes de la norme se vrient de la mme faon. Passons la seconde assertion, soit {zn }nN = { x + iy}nN une suite de Cauchy dans EC . Soit e > 0, il existe N tel que kzn zm k EC < pour tout n, m N . Il sen suit que k xn xm k E , kyn ym k E k( xn xm ) i (yn ym )k EC = kzn zm k EC pour tout n, m N . Ainsi { xn } et {yn } sont de Cauchy dans E. Par la compltude de E, il existe x, y E, N1 , N2 N tels que k xn x k E < 2 pour tout n N1 et kyn yk E < 2 pour tout n N2 . Posons u = x iy et N = max{ N1 , N2 }, alors pour tout n N , kzn zk EC = k( xn x ) + i (yn y)k EC k xn x k E + kyn yk E < . Donc zn converge vers z dans ( EC , k k EC ). Soient E et F des espaces vectoriels norms sur R et T : E F une application R-linaire. : EC FC par T ( x + iy) = T ( x ) + iT (y) pour tout x + iy EC . On dnit T ainsi dnie est une application C-linaire. T 2.1.23 P ROPOSITION lapplication Soient ( E, k k E ) et ( F, k k F ) des evn sur R et T L ( E, F ). Soit T L ( EC , FC ) linaire sur de EC dans FC associ a T . Alors T est une extension de T , on a k T k k T k. Dmonstration: Comme T
[0,2 [

k kTk = kT

Dautre part, si u = x + iy EC , on a (u)k F = k T ( x + iy)k F = k T ( x ) + iT (y)k F = max k T ( x ) cos T (y) sin k F kT C C C k k T k. Do k T Espaces L P et ` p
[0,2 [ [0,2 [

= max k T ( x cos y sin )k F k T k max k x cos y sin k E = k T kkuk EC .

Beaucoup dexemples despaces de Banach proviennent de la thorie de la mesure. Lune des familles les plus importantes en analyse est la suivante. Nous renvoyons au cours dintgration pour les notions ncessaires de thorie de la mesure et dintgration. Soient ( X , , ) un espace mesur et p [1, +]. On note q, et on lappelle expo1 1 sant conjugu de p, llment de [1, +] tel que + = 1. p q Notons que si p = 1, alors q = + et si p = +, alors q = 1. Si p < +, notons L p ( X , , ) (ou L p ( X ) si (, ) est sous-entendu) lespace des classes dquivalences dapplication f de X dans K, mesurables pour , telles

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