Chapitre1 Topologie SMA5
Chapitre1 Topologie SMA5
Chapitre1 Topologie SMA5
Filière SMA
Module de topologie
Semestre 5
Hamza BOUJEMAA
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Introduction
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Chapitre 1 Rappels et compléments.
k.k : E → IR+ ,
et vérifiant:
a. kxk = 0 si et seulement si x = 0.
b. kkxk = |k|kxk pour tout k ∈ IR ou C
I et tout x ∈ E.
c. kx + yk ≤ kxk + kyk pour tous x et y ∈ E.
qP
Exercices: 1. Vérifier que, dans IRn , l’expression k(x1 , ..., xn )k1 = n 2
i=1 xi définit
bien une norme. Faire de même pour les deux autres normes de IRn , k(x1 , ..., xn )k2 =
Pn
i=1 |xi | et k(x1 , ..., xn )k∞ = supi=1,...,n |xi |.
2. E = C([0, 1], IR) désigne l’espace vectoriel des applications définies, continues sur [0, 1]
et à valeurs réelles. Pour tout f ∈ E, on pose kf k = supx∈E |f (x)|. Vérifier qu’il s’agit
bien d’une norme.
Nous pouvons alors associer une application appelée distance notée d et définie par
La définition d’une suite de Cauchy dans E est la même que dans l’espace vectoriel
normé IR c.a.d. qu’une suite d’éléments (xn )n de E est dite de Cauchy si
On dira que E est un espace de Banach (ou un espace vectoriel normé complet) si toute
suite de Cauchy dans E est convergente dans E.
Exemples
-IR muni de la norme valeur absolue est un espace de Banach.(On rappelle qu’on dé-
montre que toute suite de Cauchy est bornée puis qu’elle possède forcément une seule
valeur d’adhérence et qu’enfin la suite est convergente vers cette valeur qui est par con-
séquent sa limite.)
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qP
-IRn muni de la norme euclidienne kxk = n 2
i=1 xi est un espace de Banach. (On
vérifie que si (xn )n est de Cauchy dans IRn , alors pour tout 0 ≤ i ≤ n, la suite formée
par la ieme composante notée (xi n )n est de Cauchy dans IR et par conséquent convergente
dans IR. On déduit alors aisément que (xn )n est convergente dans IRn .
- On note E = C([a, b], IR) l’espace vectoriel des fonctions définies et continues sur
l’intervalle fermé, borné [a, b] et à valeurs dans IR. On le munit de la norme du sup:
kf k = supx∈[a,b] |f (x)|.
On remarquera qu’elle est bien définie et que c’est bien une norme. On peut montrer que
cet espace est complet, voir exercie 1 série 1.
- On peut généraliser en posant E = Cb (X, IR), espace des fonctions définies, bornées
et continues sur X, espace vectoriel normé quelconque, à valeurs réelles et
kf k = supx∈E |f (x)|.
-On peut se placer dans un cadre plus général en considérant E = Cb (X, F ) où F est
un espace de Banach. (Ce qui garantira l’existence d’une limite pour toute suite (fn (x))n
lorsque que x est un élément quelconque fixé dans X et l’idée de la démonstration est
analogue à la pécédente.)
On notera que les derniers exemples donnés sont des espaces de Banach de dimension
infinie.
A présent, nous allons étudier la continuité des applications linéaires entre espaces de
Banach.
Autrement dit, f est bornée sur la boule unité. Cette propriété est équivalente à
Démonstration Il est clair que a) implique b). Montrons que b) implique c).
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Pour > 0 donné, il existe δ > 0 tel que pour kxk < δ on a kf (x)k < .
En particulier, pour = 1, si kxk < r alors kf (x)k < 1. On aura donc kf (x)k < 1r si
kxk < 1. Ainsi, f est bornée sur la boule unité.
Pour l’implication de c) vers a), on remarque d’abord que si x ∈ E est non nul, alors
x
kxk
est de norme 1, par suite, en utilisant c) et la linéarité de f , on aura kf (x)k ≤ M kxk.
A nouveau, via l’argument de linéarité, on aura
Remarques 1. Si une application est bijective est linéaire, alors son inverse est
également linéaire.
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2. Si une application est un homéomorphisme linéaire, alors c’est un isomorphisme
linéaire.
Les deux points sont faciles à établir. Par contre, une autre implication résulte d’un
théorème beaucoup plus difficile à démontrer que nous allons simplement énoncer:
kf (x)k = kxk.
Il s’avère qu’en dimension finie, toute les normes sont équivalentes. Pour cela, nous
allons d’abord établir ce résultat dans le cas de IRn .
Démonstration Nous allons montrer que toute norme ρ sur IRn est équivalente à la
norme euclidienne. Si ρ est une norme sur IRn , alors elle est continue. En effet, d’après
l’inégalité triangulaire, on a
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Pn Pn
et en posant x = i=1 xi ei et y = i=1 yi ei , on aura d’après les propriétés d’une norme
n
X
ρ(x − y) ≤ |xi − yi |ρ(ei ).
i=1
Ainsi, quand x tend vers y, alors les xi tendent vers les yi et par suite |ρ(x) − ρ(y)| tend
vers 0. Ceci signifie que ρ est continue et que par suite elle est bornée sur la sphère unité
fermée. Il existe donc deux constantes strictement positives m et M vérifiant
m ≤ ρ(x) ≤ M.
Démonstration Si ρ désigne la norme sur E, ρ ◦ f est une norme sur IRn (à vérifier!).
Puisque toutes les normes sur IRn sont équivalentes, il existe donc deux constantes m et
M strictement positives telles que
Une des inégalités précédentes prouve que f est continue, l’autre montre que f −1 l’est
aussi.
Nous pouvons à présent énoncer le résultat qui règle la question de la continuité des
applications linéaires quand la dimension est finie.
Théorème Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie, alors E est un espace
de Banach et toute application linéaire f : E → F , où F est un espace vectoriel normé
est continue.
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Ceci justifie que la suite (h(xn ))n est de Cauchy dans IRn , elle converge donc vers une
certaine limite l, et la continuité de g prouve que xn = g ◦ h(xn ) converge vers g(l). Par
suite, E est un espace de Banach.
Soit maintenant f : E → F une application linéaire, si on montre que ϕ = f ◦ g est
continue, alors f = ϕ ◦ g −1 sera continue. Or, l’application ϕ est continue car elle est
continue en 0. En effet, si (x1 , ..., xn ) désigne un élément quelconque de IRn , et {e1 , ..., en }
la base canonique de IRn , alors ϕ(x1 , ..., xn ) = ni=1 xi ϕ(ei ) et ceci explique que quand
P
(x1 , ..., xn ) tend vers 0 alors ϕ(x1 , ..., xn ) tend aussi vers 0.
- Si E est IR, alors L(IR, F ) s’identifie à F par un isomorphisme naturel qui est
une isométrie de la manière suivante: A tout élément y ∈ F , on associe l’application
ϕy ∈ L(IR, F ) définie par
ϕy : IR → F
λ 7→ λy.
Il est alors facile de se convaincre qu’on a kϕy k = kyk.
On a donc une application
φ : L(IR, F ) → F
ϕ 7→ ϕ(1),
ou ce qui revient au même une application
ψ = ϕ−1 : F → L(IR, F )
y 7→ ϕy ,
et φ vérifie kφk = 1.( ψ aussi!)
- Si F est IR, L(E, IR) est l’espace des formes linéaires continues appelé aussi dual
topologique.
Dans l’optique d’étudier l’existence de certains inverses, nous avons besoin de rappeler
des résultats sur les séries convergentes dans les espaces de Banach.
Définition Soit (un )n une suite dans un espace de Banach E. On dit que la série
un est normalement convergente si la série kun k est convergente dans IR.
P P
Théorème Si une série est normalement convergente, alors elle est convergente.
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Démonstration Ceci se justifie par l’inégalité
X X
k un k ≤ kun k.
et donc le fait d’être de Cauchy pour l’une dans IR implique que l’autre est aussi de
Cauchy mais cette fois-ci dans l’espace E qui est de Banach.
kun k ≤ kukn
P∞
et si on pose v = n=0 un alors v vérifie
∞
un .
X
uv = vu =
n=1
Démonstration Pour montrer qu’il s’agit d’un ouvert, il suffit de montrer que u−1 0 u
est un inversible si u est proche de u0 ∈ Iso(E, E). D’après le résultat précédent, il suffit
de vérifier que k1 − u−1
0 uk < 1 si u est suffisamment proche de u0 .
−1 −1
Or 1 − u0 u = u0 (u0 − u), d’où en passant aux normes
k1 − u−1 −1
0 uk ≤ ku0 kku0 − uk.
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On montre, dans un cours de calcul différentiel, que cette application est même C ∞ et
on peut donner sa différentielle en tout point de Iso(E, E).
Pour finir ces rappels et compléments, nous allons étendre des notions vues dans le
cadre linéaire au cadre multilinéaire.
Dans ce qui va suivre E1 , ..., En , F sont des espaces vectoriels normés et une appli-
cation f : E1 x...xEn → F est dite multilinéaire si elle est linéaire par rapport à chaque
variable. Nous allons caractériser les applications multilinéaires continues.
La démonstration est similaire à celle établie dans le cas linéaire en apportant les tra-
ductions qui s’imposent.
Si on pose kf k = supkx1 k≤1,...,kxn k≤1 kf (x1 , ..., xn )k, on vérifie que kf k est le plus petit
des réels positifs M vérifiant kf (x1 , ..., xn )k ≤ M pour tous kx1 k ≤ 1,...,kxn k ≤ 1 et on
vérifie que ceci définit une norme sur L(E1 x...xEn , F ) (ensemble des applications multil-
inéaires continues)
On considère l’application
(g, f ) 7→ g ◦ f.
Comme kφ(g, f )k = kg ◦ f k ≤ kgkkf k, φ est donc continue et sa norme est inférieure ou
égale à 1.
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f 7→ ψ(f )
avec ψ(f )(x), pour x ∈ E, est l’élément de L(F, G)) défini pour tout y ∈ F par ψ(f )(x)(y) =
f (x, y). Il est facile de vérifier que kψ(f )k = kf k et que par suite, kψk = 1.
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