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Tamazight Dans La Région de Médéa

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TAMAZIGHT (BERBRE) DANS LA RGION DE MDA : UN PATRIMOINE EN VOIE D?

EXTINCTION | 05 JA
NVIER 2009

Dans ces bourgades parpilles entre El Hamdania et Ouzera, la toponymie des lieux g
arde sans aucune altration phontique le cachet tamazight de la langue maternelle d
es autochtones de cette rgion.
Ami Djerrah (ami au sens populaire oncle) est prolixe, il faut seulement lui payer
un caf et il se fera un grand plaisir de vous parler en tamazight local. Dans le
bus qui relie Ouzera au village de Ben Haddou, il n'hsite pas narguer le receveu
r en dbitant souvent oullache aydhrimene (je n'ai pas d'argent). Une manire pour l
ui de dnigrer une socit qu'il estime indiffrente vis--vis de la catgorie de citoyens v
ulnrables comme lui. Si l'on s'gaye l'euphorie en prenant un grand plaisir discute
r btons rompus avec cet octognaire qui vient des fins fonds des montagnes des Beni
Messaoud, prcisment du village de Djerrah ( quelque 35 km vers le nord-est du cent
re-ville de Mda), il n'en est pas moins que ce vieux briscard demeure parmi les ra
res vieilles personnes dpositaires encore du parler berbre de la rgion.
Dans ces bourgades parpilles entre El Hamdania et Ouzera, la toponymie des lieux g
arde d'ailleurs sans aucune altration phontique le cachet tamazight de la langue m
aternelle des autochtones de cette rgion. Celle-ci, relief escarp, constituait l'i
nstar des autres rgions du pays, au fil de notre longue histoire, des zones de re
plis pour fuir l'atrocit des envahisseurs et prparer ainsi la rbellion.
Ainsi, les flexions en i , en ti ou en ta des dbuts de termes d'origine berbre so
frquentes dans toute la rgion nord de Mda : Tizi El Mahdi, Tizemour, Tizi Ntagua, I
boura, Imoula, Isselene ou encore Tala Oussoukerth, Tala Oufela (une sources d'e
au perche sur les confins nord de l'atlas bliden), Amchach... Si ce n'est la situa
tion scuritaire qui a provoqu la grande saigne des annes 1990 vers les grands centre
s urbains limitrophes de l'Atlas bliden il y a peu de temps et jusqu'au dbut des a
nnes 1990, nous pouvions encore rencontrer une communaut villageoise du ct de Msseno
u, Tadjennante, Djerrah, Boughadou qui gardaient intact ce legs phontique depuis
des millnaires.
A l'heure actuelle, les populations habitant les villages se trouvant proximit de
s grands centres urbains gardent encore quelques traces du phontique berbre. Les e
xemples sont lgion. Si les habitants des villes utilisent l'expression El hadj Mo
ussa, Moussa El hadj pour dire que la chose revient au mme, les montagnards de la
rgion d'Ouzera, du moins pour les plus vieux persistent dire dans le mme sens d'i
des houa el foule houa el baouene (en arabe el foule dsigne le fve, en tamazight on
l'appelle el baouene).
Un legs oral
Les nuits de la saison d'hiver caractrises par leurs longueurs pour les designer s
ous cet aspect, on utilise le vocable merrar en disant ellil touil merrar (longu
e comme une corde) . Le tizri, un qualificatif encore usit de nos jours par les ma
mans qui vont voir pour la premire fois l'lue choisie pour leur fils. Le tizri dsig
ne un ensemble d'articles, savon, henn, parfum... offert l'ventuelle fiance, mais d
ans son sens premier, ce mot renvoie au terme berbre ouzrigh, qui veut dire voir
ou regarder (bien sr la fiance). Il en est de mme pour les appellations ayant trait
au rgne des plantes mdicinales, merghanis, talgha, mliles... ou encore pour les f
ruits el bakhsis ou la fameuse varit d'olive de table el djaraz (en kabylie adjeraz
).
Si la toponymie des lieux se maintient dans son intgralit, exception faite des pro
jets des nouvelles cits auxquelles on prfre coller des chiffres, cit 206 Logements,
cit 1000 Logements... les noms que portent les chrubins de la nouvelle gnration sont
plutt Ihab, Ramsi, Ilhem, Aouhem... que Dahmane, Haoudech, Ougrid, Ires, Aldjia,
Souada, El Djouher, Taoues.
Aprs l'radication de plusieurs bidonvilles qui se trouvaient la priphrie de la ville
de Mda, nous dit-on, de vieilles personnes issues de familles de communauts villag
eoises, qui gardaient plus ou moins ce legs oral des anciens autochtones de la rg
ion, taient parpilles un peu partout. Sur le plan officiel, il semblerait qu'en deh
ors de la culture turco-andalouse, on ignore qu' quelques encablures seulement du
centre-ville de Blida, mais aussi de Mda, le berbre existe aussi dans cette rgion.
Si les quelques personnes comme cet octognaire, ami Djerrah, viennent disparatre, c
'est tout un pan du patrimoine phontique local qui partira avec lui.
Par Abdelli Mohamed, in El Watan du 05.01.2009
Tav'balut: http://www.blogg.org/blog-57499-offset-70.html

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