Guideparent
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psychologue
LE MODÈLE
RÉFLECTO
Un guide à l’intention
du parent
Bonne lecture !
Il était une fois, il y a très très longtemps et dans un très lointain pays, un enfant... un enfant
qui n’avait pas d’âge. Il n’avait pas d’âge parce qu’à certains moments on disait de lui qu’il
était immature, irresponsable, qu’il ne pensait qu’à jouer, qu’il ne travaillait pas bien. À
d’autres moments, on disait de lui qu’il faisait des efforts, qu’il travaillait bien, qu’il écoutait
et qu’il faisait ce qu’on lui demandait de faire.
Un jour, alors que tout allait très mal, qu’il ne comprenait rien à ce qu’on lui disait et
à ce qu’il faisait, il se mit à rêver. Dans son rêve, il rencontra un magicien tout de blanc vêtu
à qui il raconta ses nombreux déboires. Le magicien, convaincu qu’il pouvait apporter
rapidement la solution aux problèmes de l’enfant et trop occupé par d’autres problèmes qu’il
estimait plus urgent de régler, fit apparaître un coffre rempli de joyaux. Il le remit à l’enfant
en lui disant: «Vas ton chemin et n’oublie pas de prendre dans le coffre un joyau par jour et
de le porter à ton cou. Ainsi tes problèmes seront réglés.» L’enfant qui n’avait pas d’âge se
voyait déjà portant fièrement ce joyau, entendant les autres dire de lui que maintenant tout
allait très bien et se sentant lui-même très heureux.
Pendant quelques semaines, l’enfant choisit un joyau dans le coffre que lui avait remis
le magicien et en porta fièrement un nouveau chaque jour. Certaines choses changèrent. On
disait de lui qu’il était plus calme, qu’il ne faisait plus mal aux autres, qu’il était beaucoup
plus gentil. Mais... quand il regardait les autres enfants qui, eux, avaient un âge, qu’il les
entendait parler de leurs succès obtenus dans la grande maison... il se sentait triste parce que
lui ne parvenait pas à connaître le succès. Il ne savait pas comment faire pour réussir.
Un jour, alors qu’il était désespéré, il se réfugia dans un profond sommeil pour oublier.
Il ne voyait plus, n’entendait plus, ne ressentait plus rien. Il fit un rêve. Dans ce rêve, il fit la
connaissance d’un vieil homme. Et ce vieil homme -il l’apprit beaucoup plus tard- était un
sage. Il lui parla pendant de longues heures. Pendant ce temps, le vieux sage se contentait de
regarder, d’écouter, posant à l’occasion quelques questions pour en savoir plus sur les
difficultés de cet enfant qui n’avait pas d’âge.
Après de longues heures pendant lesquelles il écoutait et regardait l’enfant, le vieil
homme lui dit: «Continue ta route. Et sur ta route, si tu cherches bien tu trouveras huit
présents. Et ce n’est que lorsque tu auras trouvé ces huit présents que tu sauras comment
faire pour obtenir le succès.» L’enfant quitta le vieux sage et continua sa route en
s’appliquant à chercher les huit présents. Au premier croisement de route, il trouva une
loupe, utile pour lui permettre de découvrir ce qu’on ne voit pas toujours au premier
regard. Heureux de sa découverte, l’enfant continua son chemin et découvrit un livre. Et
dans ce livre, un trésor de connaissances sur plein de choses qu’il connaissait déjà et
d’autres qu’il ignorait. Un peu plus loin, un plan, qui illustrait comment construire des
choses. Au pied d’un arbre, une baguette magique pour lui permettre de transformer les
choses.
Presque au terme de son voyage, il découvrit un coffre à outils pour lui permettre
de construire ce qu’il y avait sur le plan. Et puis, c’est la boussole qui attira son attention.
De cette façon, il saura toujours s’il est sur la bonne voie. Un peu plus loin encore, c’est
une balance qui attira son regard. Ne sachant pas trop à quoi cela pourrait bien servir, il
se l’appropria quand même, quitte à en évaluer l’utilité plus tard. Mais il lui restait un
huitième présent à trouver. Il avait beau chercher, chercher, chercher... rien à faire ! Et
pourtant, il se rappelait bien que le vieux sage lui avait dit que les huit présents étaient
indispensables pour connaître le succès. Tout doucement, il se réveilla. Et c’est alors
qu’il se dit tout haut: « Mais ce présent que je cherche, c’est maintenant.» À partir de ce
moment, cet enfant qui avait maintenant un âge se mit à utiliser toutes ses ressources.
Le détective
• observe;
• cherche des indices;
• relève les différences et les similitudes;
• distingue ce qui est important de ce qui l’est moins;
• est attentif aux détails;
• pose des questions;
• s’interroge lui-même.
Cette ressource est responsable de l’identification des éléments importants dans une
tâche, dans un problème ou dans une situation. Un bon détective se pose des questions
continuellement, il possède l’habileté, lorsqu’il regarde quelque chose, de se parler sur ce
qu’il voit pour savoir si cela a du sens pour lui.
On observe que l’enfant qui utilise cette ressource avec compétence privilégie une
stratégie du type: «En même temps que je regarde...je me parle de ce que je vois...pour
savoir si je comprends.» Cet enfant démontre une habileté à gérer en trois dimensions et
à privilégier un mouvement cognitif permettant d’être davantage attentif aux détails et de
mieux filtrer les éléments qui distraient. De plus, cet engagement cognitif favorise la
concentration.
Le bibliothécaire
Un enfant doit apprendre à archiver les données, c’est-à-dire les conserver à long
terme. Pour y arriver, on peut lui suggérer d’indexer (étiqueter) les données visuellement,
auditivement et kinesthésiquement (émotion, mouvement etc.)
L’architecte
De plus, lorsque l’enfant développe l’habitude mentale de se parler sur ce qu’il voit,
de se commenter intérieurement ce qu’il entend (avec l’aide du détective), il peut construire
«dans sa tête» un plan qui l’aidera à savoir où il s’en va et comment atteindre son but.
C’est plus sécurisant et, lorsque il y a confusion, il pourra s’y retrouver plus facilement et
plus rapidement.
L’explorateur
Cette ressource est responsable de saisir le plus de facettes possible d’une situation.
Ce n’est pas nécessairement l’agent cognitif qui propose toujours des idées originales,
mais plutôt la partie de l’enfant qui permet de découvrir la dimension visuelle, auditive et
kinesthésique d’un objet, d’une idée, d’une information ou d’une situation.
Cette ressource est responsable de la gestion en temps réel. C’est là un des per-
sonnages les plus affairés. Il travaille tout le temps puisqu’il doit s’assurer que l’enfant
porte attention à l’information pertinente au bon moment et de la bonne façon.
Pour qu’un enfant devienne plus habile à détecter les erreurs, il est essentiel de
l’amener à développer un langage d’accompagnement, c’est-à-dire l’inciter à se parler
intérieurement sur ce qu’il fait lorsqu’il exécute une tâche. De cette façon, si sa partie
détective n’a pas bien fait son travail, il est possible que le contrôleur puisse donner un
signal pour avertir que quelque chose ne va pas. C’est cette partie de l’enfant, par exemple,
qui lui permettra de « rajuster le tir » s’il se rend compte que les choses ne vont pas bien.
Le menuisier
Le menuisier dépend des autres personnages. Il a un rôle d’exécutant qui fait des
essais pas toujours fructueux, obéit à des ordres tout en sachant ajuster ses façons de faire
parce qu’il sait à qui demander du soutien. Lorsque l’enfant a appris à bien utiliser les
services des autres personnages, le menuisier acquiert de grandes compétences et il
devient capable d’exécuter des tâches ou résoudre des problèmes de façon quasi
automatique dans certains cas.
L’arbitre
Il est utile d’inciter l’enfant à terminer une tâche en se demandant: «Comment j’ai
fait pour...». C’est là une excellente occasion de lui faire retrouver ce que les autres
personnages ont apporté comme contribution.
LE LANGAGE DE GESTION
Il est indispensable que l’enfant fasse preuve d’un niveau de dynamisme cognitif suffisant pour
être en interaction avec les tâches qui lui sont prescrites ou dans lesquelles il décide de s’engager de
façon autonome. À cet effet, il importe de lui fournir le plus tôt possible un certain nombre de balises qui
lui permettront de procéder avec méthode. L’utilisation d’un langage de gestion facilite la gestion de
l’attention parce qu’il fait office de médiateur entre l’enfant et le contenu à traiter. C’est déjà assumer du
pouvoir que de savoir dire à son cerveau quoi faire.
Nous proposons ici une liste d’auto-instructions associées aux processus de gestion impliqués
dans une démarche de traitement de l’information. Ces questions, utilisées conjointement avec le modèle
Réflecto, devraient permettre aux enfants d’enrichir leur vocabulaire de gestion.
L’architecte : Les étapes d’identification sont complétées. Voici maintenant les questions de
soutien à la planification.
L’explorateur : Sortir des sentiers battus, explorer d’autres avenues possibles. C’est souvent là
qu’on découvre ce qui sautait aux yeux.
Le contrôleur : La coordination des gestes mentaux. Les enfants ont souvent des lacunes à ce niveau
parce qu’ils ne prennent pas conscience immédiatement des erreurs qu’ils sont en train de faire.
Vous pouvez leur donner des questions à réutiliser dans leur langage intérieur.
L’arbitre: Le travail est terminé.. Pas tout à fait, il reste l’étape ultime... opérer un contrôle de la
qualité et évaluer la démarche privilégiée.