Annales PDF
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Annales catholiques. Revue religieuse hebdomadaire de la France et de l'glise ["puis" Revue politique de la France et de l'glise]. 18711920.
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ANNEE : 1876
5* ANNE.
'
7- OCTOBRE
4876
'
251/
NUMRO
CATHOLIQUES
kSit.RELIGIEUSE HEBDOMADAIRE
,
^---"*
ttDACTEUR EN CHEF
SOMMAIRE
'."
...
Pge,
.'
La situation, par M. J.'Chantrel....;
.
Provision d'Eglises par le Saint-Pre
Discours du Saint-Pre aux plerins du diocse de Tarbes
Le Congrs ouvrier, par M. J. Ghantrel
Les Universit catholiques (fia). Universit de Paris. < Les
droits d'examen
8
9
11
-
'
16
.'
'..'.....'
La Charit Paris (suite)
Les romans et le peuple
Histoire d'an inconnu (suite)
Varits. Les'avocats des moines.
CH'T, H.
35
39
43
'47
54
LLARD
:HJE DEJLA;MONTAGNE,,5S;;-
o)>
fln^
ANNALES CATHOLIQUES
3/2
francs.
'
Les abonnement partent du premierjour de chaque mois et spaieat dlsyanee.
'
8 fr.
80
c.
AVIS
Les tables du tome II de 1876 (XVI 0 de la collection)
sont prtes; nous sommes obligs d'en remettre l'envoi
huit jours, pour publier dans la prsente livraison plusieurs articles qui ne peuvent attendre.
ANNALES
iiil-MMauis
NOUVELLE SRIE
OCTOBRE DCEMBRE;
1876
'
ANNALES
CATHOLIQUES
REVUE RELIGIEUSE HEBDOMADAIRE
TOME QUATRIME
OCTOBRE
DCEMBRE
18 7
(TOME XVIII DE LA COLLECTION)
PARIS
371, RUE DE VAUGIRARD, 371.
sortira
propos
une
tion gnrale, ne saurait tre loigne.
Aujourd'hui, cette partie d'checs qui se joue sur l'chiquier
europen, parat toucher son terme : la Serbie se montre de
plus en plus exigeante, malgr ses dfaites; la Turquievsentant que, quelques concessions qu'elle fasse, elle est sacrifie
d'avance, repousse les propositions qu'on lui fait en promettant
des rformes qui les rendrait en effet inutiles, si elles taient,
si elles pouvaient tre appliques ; la Russie, qui veut obtenir
de l'Europe, sans trop l'effrayer, la permission d'occuper une
partie de l'empire Ottoman, demande, de concert avec l'Allemagne, l'Autriche d'occuper la Bosnie, pendant qu'elle occupera la Bulgarie ; l'Autriche, qui se souvient des tristes rsultats'de son occupation du Holstein, de compte demi avec la
Prusse et qui se sent menace dans la possession de ses provinces allemandes, recule devant cette proposition et veut, pour
l'accepter, tre autorise par toutes les puissances ; l'Angleterre,
divise par l'agitation ambitieuse et anti-patriotique qu'a suscite M. Gladstone pour renverser le cabinet Derby-Bisrali, aie
.peut user de toute son infiuence-'^J'italie'.fra.tQut ce que demanderont l'Allemagne et la Russie* qui ont encore quelques
ANNALES CATHOLIQUES
impuissante,
lui
donner
l'Autriche
la
France
de
est
morceaux
;
et ne trouve mme, pour le moment, quelque scurit que dans
cette impuissance mme, qui l'excuse d ne pas se mler activement au conflit et qui lui donne un rle exclusivement pacifique.
Que peut-il sortir d'une situation si tendue, sinon la guerre?
N'est-il pas vident que la Russie, soit le czar, soit le pays,
n'a
d'autre
but
l
revient
possession
mme,
qui
au
que
ce
de Constantinophe ? N'est-il pas vident que l'Allemagne laissera tout faire la Russie, pourvu que celle-ci lui promette de
l'aider s'annexer le reste des pays allemands que possde
l'Autriche, et la laisse s'avancer jusqu' la mer du Nord en
s'emparant de la Hollande? L'alliance germano-russe est toute
puissante, clans l'tat de division o se trouve l'Europe. Mais
les intrts de l'Angleterre la conservation de la Turquie ,soni
si grands qu'on peut s'attendre voir cette puissance user de
toute son nergie diplomatique, de toutes ses ressources financires, de toutes ses forces maritimes pour empcher l'empire
ottoman de succomber. C'est encore la guerre qui sort de cette
considration
Pendant que les,hommes s'agitent ainsi, Dieu conduit.les
vnements vers le chtiment de cette Europe qui s'est rendue
si coupable par son apostasie officielle et par toutes les iniquits
qu'elle a commises et laiss commettre, et c'est aussi cette
lude des lois providentielles de l'histoire qui nous fait redour
ter la guerre. Il pourra y avoir encore, et c'est bien douteux, quelques atermoiements, nous dirions quelques dlais
de la justice divine; ilestimpossible que l'heure de la rtribution
n'arrive pas bientt, puisque l'on s'obstine mconnatre le
droit et perscuter la vrit.
Nous commenons aujourd'hui la publication d'un article
de la Givilt cattolica intitul : Les' pchs de l'Europe, qui
d'autorit
considrations.
de
force
autant
ces
que
expose avec
Le Saint-Pre, dansun de ses derniers discours, parlait de la
croix et de l'expiation ; ces solennelles paroles sont un avertissement qui, ne doit pas tre nglig ; quand le Pre commun de
la chrtient fait entendre de pareils avertissements, c'est que
'heure de l'expiation approche, et c'est que le seul moyen de
LA SITUATION
.+
la rendre moins dure et plus utile, est de se rfugier auprs de
la croix, d'o est venu le salut du monde.
Les catholiques fidles comprennent cette ncessit de l'expiation : ils le montrent par un redoublement de pit et de
charit qui ravive les esprances des bons et qui irrite de
plus en plus ls mchants. Nous l'avons fait remarquer : il y a
deux choses qui irritent extraordinairement l'ennemi en ce
moment : les plerinages et la fondation des Universits catho- '
liques; c'est une raison de plus de multiplier les manifestations
publiques de notre foi et d'aider de toutes nos forces l'piscopat dans la cration et le dveloppement de ces Universits qui,
en renouvelant l'enseignement, remettront la vrit catholique
en honneur et permettront mme aux sciences humaines de faire
de nouveaux progrs. Nous bornant aujourd'hui une rapide
revue de la situation, nous ne ferons qu'indiquer la continuation des plerinages Rome et que signaler le mouvement
qui pousse les catholiques d'Espagne vers ce Sige de l'unit
religieuse que leur pays est menac de perdre. Nous aurons
bientt donner l-dessus des dtails.
En France, six lections ont eu lieu dimanche dernier. A
Embrun (Basses-Alpes), M. Ferrari, radical, a t lu; Cambrai (Nord), M. Bertrand-Milcent, aussi radical; Auch (Gers),
M. Peyrusse, conservateur bonapartiste ; Senlis ( Oise ),
M. Chauveau, rpublicain du centre gauche; Saint-Gaudens
(Haute-Garonne), M. Tron, conservateur bonapartiste; Toul
(Meurthe-et-Moselle), M. Petitbien, rpublicain. Somme toute,
la situation des partis reste respectivement la mme dans la
Chambre des dputs.
On dit que les Chambres seront convoques pour le 30 octobre, afm de terminer la discussion des lois qu'elles ont laisse
en suspens. Bien des interpellations sont annonces ; on doit
s'attendre des luttes fort vives, surtout en ce qui concerne les
questions qui touchent la religion.
Un Congrs ouvrier est en ce moment runi Paris; nous
nous en occupons plus loin.
J.
CHANTKEL.
ANNALES CATHOLIQUES
PROVISION D'GLISES
Notre Saint-Pre le Pape Pie IX, dans la matine du 29 septembre, au palais du Vatican, a daign pourvoir comme suit :
Eglise archipiscopale d1 Hliopolis (Clsyrie) in partibus infideliwm, pour Mgr Louis PAGGI, transfr du sije de Rimini dont il
retiendra l'administration jusqu' la prise de possession du nouvel
vque.
DISCOURS DU SAINT-PERE
(26 septembre.)
10
'
ANNALES CATHOLIQUES
suivent. Il
et
veut
tous
que
ne
appelle, mais tous ne rpondent pas sa voix. Il appelle :
Venue ad nuptias, "et beaucoup rpondent : Villam emi. La.
vanit en effet, l'ostentation, l'orgueil sont pour ceux-l des
obstacles, ils demeurent loin de Jsus-Christ et s'crient : Non
possum ventre.
Jsus-Christ appelle, et d'autres rpondent : Juga boum
emi quinque. Eh mes chers fils, nous vivons dans le sicle de
la matire; je l'ai not bien des fois. Que d'hommes en ce
monde et beaucoup en Italie qui s'emploient amliorer
leur condition, mme parles moyens les plus injustes! Tels
qui taient confondus dans les derniers' rangs de la plbe, se
sont enrichis outre mesure, grce la confusion et l'usurpation rvolutionnaire :. tels qui vivaient dans la misre se promnent cette heure eu carrosses tirs par de fringants coursiers.
Une partie de leur richessse provient peut-tre de certaines
proprits qui formaient le patrimoine de l'Eglise. Mais ces
proprits dvoreront les possesseurs actuels : l'exprience"
est l pour le leur apprendre. Ceux-l aussi rpondent : Nous
^
ne pouvons venir;
,
Jsus-Christ se tourne enfin vers d'autres, qui rpondent\il,
Vxrem duxi et deo non possum venire. Ce sont ceux qui
plongs dans la fange et les immondices ds passions, vivent
d'une vie corrompue*
Mais nous, chers fils, nous irons Marie, nous irons franchement, et nous l'invoquerons comme l'invoque l'Eglise:: Vwgqc
potens. Elle fut puissante craser la tte du serpent infernalj:
1
LE CONGRES OUVRIER
11
LE CONGRES OUVRIER.
42
ANNULES CATH5QMQUES
LE CONGRS OUVRIER .
\,
43
44
ANNALES CATHOLIQUES
main.
LE CONGRS OUVRIER
15
i6
ANNALES CATHOLIQUES
J.
CHANTREL,
Universit de Paris.
i
'
'
_
'
LS UNIVERSITS eATHBLlQJES
,:
"-^'M
1,
18
ANNALES CATHOLIQUES
LES-UNIVERSITS CATHOLIQUES
>
19
nous llesprons, une cole recherche par les jeunes gens qui ont
l
littraire;
ils
culture
complter
leur
trouveront
de
un.encoeur
semble d'exercices ef d'initiations qui conduira au grade de la licence ceux qui veulent obtenir ce diplme.
A la Facult des sciences, le mme but sera atteint, non-seulement
de
confrences
embrassant
de
ensemble
trs-complet
et
cours
par un
trois
licences,
du
des
l'tendue
deux
annes
toute
programme
en
mais encore et surtout par ds preuves pratiques o, sous la direction de matres minents, les jeunes gens pourront se familiariser
de
la
science.
L'installation
dles
recherches
eux-mmes
avec
par
sormais complte des laboratoires permet de leur offrir cet avantage,
aujourd'hui si recherch de tous ceux qui aspirent une solide
instruction.
Aussi, nos trs-chers cooprateurs, esprons-nous que ces deux
-coles, l'une littraire et l'autre scientifique, trop souvent dsertes
l o elles ne distribuent qu'un enseignement thorique ou limit
quelque objet d'tude particulier sur lequel le professeur s'attarde,
attireront en grand nombre non-seulement les lves ecclsiastiques
destins l'enseignement, mais les jeunes gens du monde qui ne
veulent rester en arrire d'aucun progrs de leur temps.
Vous ne sauriez trop insister auprs des parents chrtiens que
Dieu a favoriss des dons de la fortune, pour qu'ils engagent leurs
fils dans cette voie honorable et fconde. Il y a dans les classes
leves un grand nombre de jeunes hommes qui ne sont pas destins aux fonctions publiques, mais dont la vie doit se passer dans
la gestion de leur fortune prive.
Pourquoi ces jeunes gens se contenteraient-ils de l'instruction
viendraient-ils
suivre
les
Pourquoi
collge?
dans
le
pas
ne
reue
recevraient
enseignement
ils
universits,
cet
supo
de
cours
nos
rieur qui tend et ennoblit toutes les facults de l'me, pendant les
annes souvent si mal employes qui sparent la fin des premires
tudes de l'poque d'un tablissement? Plus la Providence leur a
donn: de loisirs, plus ils doivent se montrer jaloux de les remplir
de
qui
marcher
leur
tudes;
permettront
fortes
de
hautes
St
un
par
jour la tte de leur gnration et de faire respecter en leur personne la noble alliai
L'avenir de notre Universit, nos trs-chers cooprateurs, est dans
; vosmains et dans celles des chrtiens rests fidles l'Eglise. Votre
zle et leur dvouement peuvent seuls assurer le succs de cette
nouvelle et;si importante cration. Nous recueillons chaque jour
les rflexions les plus tristes sur l'tat de notre socit de la bouche
ds hommes les plus intelligents et les plus capables de juger le
20
ANNALES CATHOLIQUES
'
,
'
pril prsentais dplorent toute l'altration profonde qui s'est produite dans les grandes et nobles qualits de notre caractre national, et reconnaissent que le seul remde . un: tel mal est dans une
ducation forte et religieuse donne la jeunesse. Faites bien comprendre ces choses' aux fidles confis vos soins, soit dans les
runions communes, soit dans les entretiens particuliers, et exhortez-les- nous soutenir par de gnreux sacrifices dans l?oeuvre. de
rgnration que nous avons entreprise.
Recevez', etc,
t J. HIPP., cardinal GUIBERT,
archevque, de Paris.
VI
Dcrte :
,
21
LA RPUBLIQUE DE L'EQUATEUR
IL
Marchal DE MAC-MAHON,
duc DE MAGENTA.
22
ANNALES CATHOLIQUES
LA RPUBLIQUE DE L'EQUATEUR
23
vengerait par le poignard de la lutte outrance qu'il avait engage avec elle.... et il allait quand mme, a tte haute,
les
assassins
arrivrent
reproche.
Lorsque
et
sans
,sans peur
d'Allemagne, il l'apprit encore; mais, au milieu de son peuple,
il ne voulait point tre gard et ceux qui lui disaient leurs
craintes il rpondait souriant: Dieu ne meurt pas !...
C'tait le premier vendredi du mois; et ce jour, cher aux
amis du Coeur de Jsus, ne passait pas inaperu pour celui qui
avait si solennellement consacr sa chre rpublique au SacrCoeur. De bonne heure, Don Garcia Moreno s'tait rendu
l'glise; il y avait fait la^ sainte Communion, et ceux qui l'accompagnaient avaient pu remarquer que, ce matin-l, il prolongeait sa prire... Cependant on l'avertit que des dpches
viennent d'arriver de Quito. 11 se lve, comme regret, mais
situ
l'autre
palais,
de
de
le
la
ct
aussitt
dirige
vers
rue;
se
les
Sur
le
suit,
vingt
arrire.
marches
aide
de
en
pas
camp
son
du pristyle, qu'il vient de franchisse tient un groupe de
quatre personnes qui l'ont salu avec empressement et auxquelles il a rendu leur salut avec bienveillance, ce sont les
meurtriers : quatre contre un ! et encore ils n'osent frapper en
face.!... Attaqu par derrire, le prsident est renvers, foul
aux pieds, cribl de coups de poignards, mais il respire encore
quand le poste accourt, et son geste dsigne l'glise d'o il
sort et o il expire bientt, au pied deson divin Matre, aprs
avoir pardonn ses assassins et donn ses officiers en pleurs
cette consolation sublime :Dieu ne meurt pas !...
Et vraiment l'on pouvait croire que Garcia Moreno lui-mme
.
n'tait pas tout entier descendu dans la tombe, et que, nouvel
Elie, il avait laiss un nouvel Elise son manteau et son
esprit. Don Antonio Borrero tait digne de son prdcesseur ;
et la magnifique adresse, envoye Pie IX, le 15 dcembre
dernier, par le corps lgislatif de l'Equateur, tmoignait loqueminent.de l'esprit vraiment catholique qui continuait d'aniiner le gouvernement et la nalion.
Et voil Don Antonio Borrero renvers son tour, dit-on, non
par le poignard, mais par les menes astucieuses et enfin triomt- '
phantesde la secte I II refusait;de rviser.cette constitution qui
fait le bonheur de son peuple, et, par le bras de Ventimilla, la
:J4
'
V'
tant d'autres.
LA RPNBLIQUE DE L'EQUATEUR
25
26
ANNALES CATHOLIQUES
prire, lutte sur tous points, car l'erreur nous attaque sur tous
points; que craignons-nous?... Alors que nous ne dussions
pas voir de nos yeux la destruction de la Bte, ne savons-nous
pas qu'elle sera vaincue un jour, et que ceux qui l'auront combattue auront pour partag, la vie ternelle ?
E.
DE SAINT-CRY.
rgles du Droit, des litres ou paroisses; puisqu'il importe extrtt ement au bien de la Religion et au salut des mes que d'ex celentspasteurs soient prposs chaque glise.
Or, le Concile de Trente y a trs-sagement pourvu. Quand
une vacance d'Eglise paroissiale arrivera, Evque, dans les dix
jours ou un autre laps de temps dtermin par lui, appellera quelques
Clers
propres gouverner une glise, devant des examinateurs corn mis cet effet. Toutefois ceux qui connatraient d'autres sujets ca pables, seront libres de les indiquer, afin qu'on puisse ensuite s'en qurir soigneusemert de leur ge, de leurs moeurs et de leur capa cit. Et, si VEvque ou le Synode provincial, suivant l'usage de la
dit
le
expdient,
mme
plus
croit
appellera,
contre,
par un
on
public,
voudront
tre
...Le
marqu
qui
examines.
temps
tous
ceux
tant arriv, tous ceux qui auront t inscrits seront examins par
27
s'il
gnral
d'autres
empch,
VEvqve,
sonpicaire
et
est
par
ou,
par
,
de
Chaque
moins
trois....
qui
anne;
examinateurs
seront
pas
ne
H,
VEvque
vicaire
diocsain,
Synode
dans
le
son
proposera au
ou
tre
agrs
qui
devront
le
approuvs
examinateurs,
moins
six
et
par
.
d'Eglise,
VEvque
choisira
Synode;
chaque
trois
et,
vacance
lui
l'examen....
Ensuite,
l'examen
feront
d'entre
qui
ter" :
avec
eux
l'ge,
les
doctrine,
la
qui
connatre
fera
min,
ceux
par
moeurs,
on
les
qualits
capables
requises
jugs
t
prudence
la
autres
auront
et
l'Evque
l'glise
choisira
parmi
de
et,
vacante,
eux,
gouverner
cependant,
lesdites
qu'il
jugera
le
convenable,...
Si
celui
plus
d'un
modique
tellement
qu'elles
paroisses
sont
revenu
ne comportent
pape
toute cette discipline dans la constitution Cum illud, o il
fixe dfinitivement la rgle du-Concours tabli par le Concile
de Trente et les Souverains Pontifes, et eu prescrit tous l'oba servation.
Or, chacun sait que, par suite de diverses circonstances qu'il
serait inutile de rapporter ici, ces prescriptions ne sont obser ves, chez nous, peu prs nulle part. Et mme il ne manque
pas de personnes ecclsiastiques, minentes par la doctrine et
l'exprience, qui estiment que ces dispositions du Concile de
Trente ne peuvent tre pratiques, dans nos contres du moins.
Mais comme, d'une part, ce qui a t dcrt par le Saint Conte cile, en vue du bien gnral et pour la collation canonique des
bnfices, ne doit point tre facilement omis, ni entirement
ACTES DU CONCILE DU PU Y
'.
(1) oncil
28
ANNALES CATHOLIQUES
abandonn; ei.que,-d'autrepart,\dans le mme Concile de Trente, il
n t statu dessein qu'il serait permis aux Synodes provinciaux
de pourvoir ce qu'ils croiraient devoir ajouter^ou retrancher rela- tivement' la forme^de l'examen,, -voulant Rentrer, autant qu'il se
peut, dans la voie du droit commun. Nous dcrtons ce qui,suit,
sous la rserve vde l'approbation apostolique :
, T. Nous voulons que le concours prescrit par le Concile de
Trente, lgrement modifient accommod notre tat de choses,_
soit rtabli le plus tt possible dans notre Province de Bourges,,
pour les glises paroissiales pourvues d'un titre curial.
IL Tous les trois ans, dans le Synode diocsain, l'Evque ou son
vicaire gnral proposera six examinateurs au moins, qui devront
tre approuvs par le Synode, et qui auront pour office d'exami ner ceux qui doivent tre promus aux glises curiales, et de
s'enqurir soigneusement de leur ge, de leurs moeurs et de leur,
capacit.
Chaque
III.
anne, en tenlps opportun, l'Evque appellera
(
devant les examinateurs dsigns, quelques ecclsiastiques ca pables de gouverner les glises curiales ; on pourra aussi appe 1er par une notification publique tous ceux qui voudront tre
examins.
IV. Au temps par lui fix, l'Evque choisira au moins trois
synodaux
des
examinateurs
qui feront l'examen avec lui ou avec
sur
les
la,
doctrine,
la
prudence
autres qualits requises
et
moeurs,
pour .gouverner une paroisse, auront' t jugs capables; et,
cu'riale,
d'une
parmi
la
glise
ceux-ci,
l'Evque,
no.mvacance
Sainte-Ecriture
c'est--dire
et
la
susdits,
six
sur
examens
ou
canonique
le
droit
et
morale,
la
dogmatique
thologie
et
sur
concerne'
Padmil'histoire
qui
ecclsiastique,
tout
et
ce
sur
sur
propos.
1
29
seulement,
ncessaire
Quoique
le
soit
VII.;
concours
pour le
"
cependant
titulaires,
il
servira
beaucoup
des
curs
choix
pour
offices.
les
bnfices
prudemment
confrer
et
autres
(cVIII. ' Ceux qui auront subi avec honneur l'examen, pourront,
suivantes,
les
dix.
'tre
pendant
annes
nouvelle
preuve,
sans
dix,
Mais,
aprs
vacantes.
les
toutes
ans* pour
cures
promus
curiaux,
il
ncessaire
de
titres
de
obtenir
sera
se pr*nouveaux
l'examen.
.
de
snter
nouveau
transition'du
la
de
choses
prsent
tat
plus,
De
que
au
pour
fasse
introduit,
qu'il
doit
tre
plus
facilement,
qui
et
se
nouveau
chacun,
des
mrites
de
les
pendant
Evques,
compte
soit
tenu
,-
qjies?
.'."
j
,,..]. ;;;..;;
subir une-diminution
.:-;.^; .;.;;./!!;;
;1
:,L:'
iv
30
?
ANNALES CATHOLIQUES
.
prcises, rsultant d'preuves srieuses? Est-ce vraiment gner leur
libert que de les mettre mme de nommer les plus capables, les
plus aptes, les plus dignes tous les points de vue?
remarquons-le bien, le concours prescrit par le Concile de
Car,
.
de Trente ne porte pas seulement sur la science des candidats : assurment c'est un des lments essentiels, mais ce n'est pas le seul !
11 doit porler aussi sur l'ge, les moeurs, la prudence et les autres
qualits dsirables pour le gouvernement d'une paroisse : JEtate>>
moribus, prudentia et aliis rbus ad vacantem Ecclesiam gubernandam opportunis. L'examen termin, une liste est forme de tous
ceux qui ont t jugs' dignes, et c'est parmi ces candidats que
l'Evque choisit celui qui lui parat le plus capable, quem coeterismagisidoneum judicaverit. En quoi cette .manire de procder diminuer
t-elle le pouvoir de l'Evque, ou gne-t-elle sa libert? N'est-ce pas
lui en di finitive qui prononce, qui nomme, qui choisit parmi les
.candidats? Ces candidats, il est vrai, lui sont prsents; mais leur,
mrite n'a-t-il pas- t juridiquement constat ? N'est-ce pas" une
garantie plutt qu'une gne, un secours plutt qu'une entrave, une
lumire et une force plutt qu'une diminution de libert et de pou.
voir?
illgitimes
d'avancement.
dsirs
aux
La rponse est facile. L'glise, qui a institu le concours, ne s'est
pas laisse arrter par celte considration. Elle a cru, dans sa
haute sagesse, que ces quelques inconvnients, qui sans doute
.peuvent se prsenter parfois, mais qui en dfinitive ne sont que des
inconvnients personnels, devaient s'effacer devant l'avantage suprieur d'une institution dont le rsultat certain est 'de donner au
sanctuaire de dignes et saints ministres. Aurions-nous la prtention
d'tre.plus sages que l'Eglise elle-mme?
'
D'ailleurs l'exprience prouve que ces craintes sont exagres.
Le concours fonctionne presque partout en dehors de la France ; il
existe notamment en Italie, en Espagne, et l'on ne voit pas qu'il ail
produit les inconvnients signals. On voit au contraire que le
clerg paroissial de ces contres est aussi digne, aussi vertu eux*
aussi savant que partout ailleurs: peut-tre mme devrions-nous
dire davantage ! et n'est-ce pas en grande partie la pratiqu du
concours qu'il faut l'attribuer ?
; Le concours, en effet; a pour rsultat immdiat de donner une
impulsion vive et fconde aux tudes ecclsiastiques. C'est cette
considration surtout qui nous a ports le rtablir.
\ 11 est 'clair, en effet, que du jour o les prtres sauront que 1a
31
resteront.
Le Concile de Trente, en effet, dans son dcret relatif au convques
a'iaisb
cours,
aux
une certaine latitude. Il a autoris le
Synode provincial faire, dans la forme de l'examen, les changements qu'il jugerait opportuns (1).
Usant de celte facult, nous avons apport certaines-modifica,
tions qui, dans notre pense, doivent attnuer considrablement
les difficults, si elles ne les font pas totalement disparatre.
Une des principales difficults vient de la ncessit de procder
au Concours chaque fois qu'une cure devient vacante. Dans nos
diocses de France, gnralement trs-vastes et trs-tendus, les
vacances de cure se produisent frquemment. S'il fallait chaque
Ibis ouvrir un concours, il en rsulterait une certaine perturbation,
un certain trouble qui pourrait nuire au calme et la tranquillit
des esprits. Nous avons pens qu'il serait suffisant d'avoir un seul
concours chaque anne, une poque dtermine, pour toutes ls
cures qui viendraient vaquer'jusqu'au concours suivant (2).
Nous avons pens en mme temps, qu'il ne fallait admettre ce
concours, que ceux "qui auraient donn satisfaction dans tous les
examens imposs aux jeunes prtres par les Statuts diocsains (3).
De plus, pour rendre aussi facile que possible la pratique des
choses, nous avons cid que ceux qui auraient subi avec honneur
l'preuve du concours, 'seraient ports d'office, sans nouvel examen,
pour une priode de dix ans, sur la listes des candidats aux
cures (4).
(1) CONGIL. TRIDENT., Sess. 29, Cap. 18 de Reform.
(2) CONCIL., Asie, p. 139.
(3) Ibid.p. 140.
(4) Ibid., 140.
32
ANNALES CATHOLIQUES
fe: X^::;;-/::;
,-
^^i[
-I.:*:".
*.
{'[
:'
'
,'
Si la paix est l refeos dans l'ordre, on peut bien dire que, depuis
vingt ans environ, l'Europe ne jouit plus de la paix. Mais depuis ledernier trait de Francfort, qui a sanctionn l primaut d'u^Al|e>
(2)
'
<W
.:
33
magne" conqurante,
rompu cette ombre d'quilibre entre les diverses nations qui sn>blait avoir survcu "aux traits de Prague'et de Vienne, conclus en
c'est--dire
le repos dans l'ordre, mais le repos
paix,
la
4866,
non
.
des armes, a resssembl au calme qui prcde la tempte, puisqu'elle n'a t qu'un continuel prparatif'de nouveaux troubles et
de nouvelles guerres. Les annes se sont passes au milieu d'une
incertitude croissante, sans que personne pt se promettre que le feu
de la guerre ou de la rvolution n'claterait pas d'un jour l'autre
dans quelque coin de l'Europe. De l un trouble d'esprit incessant,
une terreur panique, produite par chaque feuille s'agitant au
souffle du vent. Le socialisme avec ses apptits monstrueux d'un
ct, les gouvernements avec leur mfiance rciproque de l'autre,
ont maintenu les peuples dans les angoisses de cet tat qui n'est ni
la-guerre ni la paix, mais une trve en grande partie strile pour le
bien, et fconde en maux nombreux. En somme, peuples et gouvernements vivent aujourd'hui dans la crainte et l'inquitude,
incapables de se, procurer le repos dans l'ordre, qu'ils nous reprsentent cependant comme le plus grand avantage de notre civilisation. Au lieu de goter ce fruit du paradis, ils ont bien plutt
souffert les peines des damns.
Les philosophes de toute cole se sont appliqus tudier les
-causes de cet trange phnomne, et ont crit sur ce sujet des dissertations sans nombre, dans les journaux, dans des opuscules et
dans des livres volumineux. Qui les a dcouvertes de ce ct et qui
de,celui-l, qui a vu clair dans tel ordre de principe, et n'a rien
aperu dans tel autre, qui enfin a raisonn et qui s'est livr toutes
les extravagances, de son imagination.
Mais personne, selon nous, n'a touch plus juste et n'a mieux
rsolu le problme que ceux qui, associant les lumires de la foi
un jugement sain, ont trouv dans cette absence de la paix l'accomplissement de la parole de Dieu affirmant que les impies ne peuvent
avoir la paix : Nonestpax impiis (ISAI. XLVIII, 22), paroles qui concernent autant les nations que les individus et les gouvernements
que les hommes privs,, puisque Dieu a condamn la misre les
peuples prvaricateurs : Miseros facit populos peccatum (Paov xiv,'
34),.puisqu'il a menac de sa colre et de sa fureur les gouvernements qui se rvolteraient contre lui : Loquetur ad eos in ira sua et
in furore suo conturbabit eos (PSAL. II, 5).
L'Europe n'a plus de paix, parce que dans sa partie dirigeante,
-diplomatique, lgale, officielle, comme on la nomme, elle s'est
34
ANNALES CATHOLIQUES
abandonne l'impit, et parce qu'elle a entran une grande partie
des peuples dans ses orgies de dsordre et d'apostasie. Dans cet
excs qui renferme mille excs, le penseur chrtien voit la cause la
plus universelle et la plus vraie de son tat actuel; dans les calamits
et les catastrophes qu'elle redoute, il aperoit un effet-du remords
semblable celui qui ronge le coeur de l'individu impie et le lient
dans une perptuelle anxit. On dirait que, sans pouvoir ni vouloir
l'avouer, eu raison de son endurcissement, cette Europe a le secret
pressentiment des flaux que la justice divins lui rserve, el qu'
chaque instant elle s'attend en tre fiappe.
Cela nous parat encore plus vident depuis que l'incendie allum
en Orient a sem la terreur au centre, au midi et l'occident. Il,
n'est pas un coin de notre Europe o l'on parle ou crive d'autrechose que d'armes, de troupes, de flottes, d'alliances, de prils
imminents et de l'incertitude de l'avenir. On dirait qu'un mystrieux^
flau est prt fondre sur chaque nation et que chaque gouvernement tremble de prir sous ses coups.
Et qui pourrait tre exempt de ces terreurs? A considrer les
choses au point de vue moral et divin, tout fait prsager aujourd'hui
des bouleversements et des ruines. C'est bon droit que tremblent
les pouvoirs publics et les- particuliers, les libraux et les catholiques;
les mauvais et les bons. De tous cts apparaissent les signes que '
la coupe des iniquits de la Babel europenne est pleine jusqu'aux
bor I?. Ce sentiment inn, que possde tout homme dans son coeur,
(mme celui qui fait profession d'athisme), ce sentiment de la justice de Dieu qui, aprs avoir longtemps patient, finit toujours par
punir socialement les crimes sociaux des peuples et des gouvernements, se rveille partout et explique la conviction gnrale d'un
prochain chtiment.,
Au milieu de cette commune anxit des mes, nous pensons
faire oeuvre utile, en esquissant le tableau des principales sclcai'
tesses dont l'Europe s'est rendue coupable la face de Dieu, et pour ;
lesquelles elle sera, sans aucun doute, terriblement flagelle par sa
colre; Que: d'autres*, l?exemple du chien mordant la pierre qgi lui
a t lance, sans: s'inquiter de la main d'o elle est partie,, s'ar^
Ttent rechercher les causes de nos maux dans les intrts; les
rivalits, les apptits, les erreurs et les passions de tel ou tel Etati
de tel o tel parti; d tel ou tel mode de gouvernement. Levant nos
regards plus haut, nous voyons clairement ces causes dans les
pchs sans nombre et sans mesur, qui se sont audacieuse>ment
accumuls pendant tant d'annes, et, avec les philosophes ctho- ;
ligues^ nous soutenons que c'est l l'origine ds maux prsentsieV
;
'
35'
des maux plus douloureux dont ceux-ci ne sont que les prcurseursVoulant parcourir rapidement la srie des pchs publics de
l'Europe, nous devons nous restreindre aux ^principales catgories
en'gnral, non sans effleurer en particulier ceux de certains Etats,
qui ont surpass les autres en perversit.
L'guerre contre l'Eglise catholique, dclare ouvertement, ou
,. permise, tout au moins regarde avec indiffrence, est le prinou
cipal crime, racine de tous les autres, dont se sont rendus coupables tous les Etats d'Europe, sans exception, et qui provoque
surtout contre eux le courroux cleste. Dans cette poque de notre
sicle, qui prtend une civilisation avance et une libert illimite, nous voyons l'abominable spectacle d'une licence effrne
concde toute erreur religieuse, tandis que, seule, la VitIT
.catholique est cruellement perscute. C'est au point que l'injustice
lgale et arbitraire contre les personnes, les choses et les droits
de l'Eglise du Christ, est devenue la pierre de touche laquelle on
reconnat la civilisation des Etats modernes. En consquence, ceuxci sont censs d'autant plus civiliss, qu'ils oppriment davantage le
catholicisme par leurs lois et leurs actes arbitraires; qu'ils s'appliquent avec plus de soin rabaisser sa hirarchie, appauvrir son
clerg, entraver sou culte, rendre odieuses sa foi et sa doctrine.
(La suite au prochain numro.)
(1).
III
Jean Wallon n'est pas mort (ter)
Car il vit (bis) encore.
*
'
36
ANNALES CATHOLIQUES
nie ; l, Jean Wallon allait, non pas protester contre les proconsuls, mais s'enrler dans les bandes des triumvirs, ou, du
moins, dfaut de rle actif, clamer pour des actes oppressifs
ses dshonorantes adulations. Ecce iterum : le voici encore, en
costume de Crispin, habit jaune, ventre prominent, et que
veut-il dire ? Mon Dieu ! il ne lui suffit pas d'tre le conseiller ecclsiastique de Carteret ou de' Bodenheimer, il veut,
de plus, conseiller la France. Les prcdentes consultations,
signes ou masques, lui ont fait tant d'honneur, il ne peut
plus longtemps se contenir.
Le gros livre sur le clerg de 89 s'ouvre par un gros contresens. Avant d'entrer dans son sujet, naturellement notre bon
aptre donne son petit coup-dJoeil au clerg de France pendant
le dix-huitime sicle. Les annes se suivent, les suites s'expliquent par les antcdents : il tait juste de chercher dans la
situation antrieure le mot de l'nigme dvorante dont nous
n'avons pu dcouvrir encore la solution.-Wallon s'en acquitte
de la faon la plus vulgaire : il ne voit dans le dix-huitime
sicle que pourriture clricale. Il y avait d'autres pourritures
en France, et il y avait, dans les Eglises de France, autre chose
que la pourriture. Une tache s'tendait sur le clerg ; le prtre
s'tait affadi et les pierres de Sibn se tranaient trop dans les
.carrefours de Babylon. Mais il y avait aussi dans le clerg
des hommes d coeur et d'honneur; il f avait surtout, et en
trs-grand nombre, des hommes, de vertu austre, de zle apostoique. Lorsque la Rvolution'clata, les mauvais prtres se;
trouvrent sans transition ni apprentissage, d? excellents,goujats
de la Rvolution ; les autresj les bons, ls vertueux, les hroques se trouvrent galement prts pour le sacrifice : ils
refusrent l serment, partirent pour l'exil ou montrent sur:,
Tehfad. C'est un fait Connu d tout le mond, except;
parat-il, de Jean Wallon. Jean Wallon ne s'occupe ps; des
faits ;; en histoire, il suit fout simplement se ides et ses ides
t ridMsnt ces deux points : d'un ct,, le clerg du dixhuitime sicle tait pourri ; de l'autre, ce clerg pourri s'est:
trouv tout d'un coup parfait rvolution h aire. Voil qui fait
aussi peu d'honneur' h l Rvolution qu'au clerg. Mais si ce:
n'est point vrai pouu. l'Eglise, ce l'est tristement..pour l Rvo-:
37
i;
38
ANNALES CATHOLIQUES
LA CHARIT A PARIS
3K>
'
LA CHARIT A PARIS.
(Suite. Voir les numros depuis le 10 juin.)
50. ECOLE PROFESSIONELLE SAINT-JOSEPH; 15, rue Boulainvilliers(Auteuil). Somme supprime, 500 francs.
40
ANNAiJSS CATHOLIQUES
52. OEDVRE DE NOTRE-DAME-AUXILIATRICE ; 138, rue du ChercheMidi. Somme suprime : ,500 francs.
f
41
LA CHARIT A PARIS
'
religion, on n'en recevrait gure.
La porte est ouverte toutes, il suffit pour entrer d'tre malheuhonnte.
de
vouloir
et
rester
reuse
1
MATERNELLE.
Si
SOMME
SUPPRIME
42
ANNALES CATHOLIQUES
5.
'
43
>
M**
Frdric Lauras.
du peuple.
" Eugne Sue est videmment le premier nom qui se prsente
l'esprit, quand on parle de cette action corruptrice des romans.
Les Mystres de Paris et le Juif-Errant, publis la fin de la
monarchie de juillet, ont plus fait pour rpandre les passions
socialistes que la rhtorique de M. Louis Blanc ou la dialectique,
de Proudhon. Eugne Sue, dans le cinquime volume des Mystres, s'crie :
L'gosme gorg d'or et bien repu veut avant tout digrer tranquille. L'aspect des pauvres frissonnant de froid lui est particulirement importun. Il prfre cuver sa richesse et sa bonne chre, les
yeux demi-ouverts sur les voluptueuses visions de l'Opra !
44
ANNALES CATHOLIQUES
souffrantes. Longtemps' encore il doit y avoir de ces disproportions effrayantes entre le millionnaire Saint-Remi et l'artisan Morel,
'
45
LE ROMAN ET LE PEUPLE
suivante,
peuple,
l'anecdote
qu'on
lise
le
rapporte
mans sur
dans un livre intitul les Gloires du Romantisme :
Il y a peu de jours, un' de nos amis se promenait la campagne,
dans les environs de l'Ile-Adam... Deux ouvriers taient assis sous
Constitutionnel,
il
taient
chapitre
le
lisaient
Ils
et
arbre.
en
au
un
du Juif Errant qui donne les dtails de l'usine et des ateliers de
M. Hardy, dvasts, brls et pillspar les proltaires. Ils riaient
en vainqueurs.
Le passant enlamala, conversation avec un des deux ouvriers,
qui rpond au-reproche qui lui est adress de lire des romans
au lieu de travailler. ; '
,
Je suis communiste. Est-ce une raison pour ne plus rien faire
vous que'j'ai vii le pre laborieux de quatre enfants? A quoi
bon m fatiguer de soins inutiles?... Nous allons trs-incessamment procder au partage des proprits, et tenez, mon cher monsieur, je compte prcisment sur une partie de la vtre... Vous
vous promenez, je prfre la lecture... Le Juif-Errant, c'est mon
catchisme moi-, je l'apprends par coeur pour mieuxi(oublier celui
que le fanatisme m'avait impos dans ma jeunesse... Et quand je
commodment
tabli dans votre maison, grce mon bon
serai
me
Jiiif-Frrant et aux lumires qu'il a rpandues parmi' nous, je ne
serai pas oblig, je lie serai mme pas tent de m'en confesser et
de'm'en repentir... J'ai pour moi l'abb Gabriel ; je l'ai choisi pour
'.
Pape
'
le
plus
c'est
la
du
peut-tre
Ce
qui,
est
reste,
remarquer,
'
complicit des classes claires dans cette oeuvre de corruption
populaire. Ne sont-ce pas elles qui ont fait la rputation et le
succs de George Sand ? Ne sont-ce pas leurs journaux, le
46
ANNALES CATHOLIQUES
sations contre l'arme, contre les nobles et contre les prtres,
en un mot contre la socit franaise tout entire.
MM. Erkmann-Chatrian accusent ces catgories sociales,
non-seulement d'avoir mal dfendu la France pendant laguerre
de 1870-1871, mais encore d'avoir fait des voeux pour les
Allemands et d'avoir servi leurs projets de spoliation.
Voici quelques principes :
Allemands
les
qui m'effrayent : ils ont pris^
Ce
sont
pas
ne
...
Strasbourg; ils auront Metz : c'est une affaire arrange d'avance.
comble; ils feraient marcher les paysans par milliers, ils crieraient
que la patrie est en danger !... Et les vques, les prtres, les curs,
les vicaires, prcheraient la guerre sainte; la France bousculerait
les Allemands jusqu'au fond de la Prusse ;on trouverait des armes,
des munitions, des approvisionnements du jour au lendemain!
Mais comme il s'agit de la Rpublique, on aime mieux voir dmembrer la France, que d'avoir une Rpubliquel Qu'est-tce que deviendraient les bonnes places de snateurs, de pairs de France, de prfets, de chambellans, d'cuyers, de receveurs gnraux, d'intendants, de marchaux, de dputs officiels et d'vques, sous une
Rpublique? Elles seraient mises au panier, et c'est ce qu'ils ne
veulent pas.
besoin,
avoir
le
mieux,
roi
de
Prusse
la
aimeraient
Ils
au
que
Ailleurs
trahison
de
malgr
la
malheureux,
oui,
Bonaparte,
Malgr
ce
les
Allemands,
si
les
gostes
n'taient
battre
pourrions
encore
nous
mais
affaires;
ils
ils
Paris,
A
de
sont
partout.
la
tte
nos
pas
remplissent les tats-majors de la garde nationale et de l'arme;
"lieu
fameux
conseils
gnraux
ils
forment
province,
ces
au
;
en
47
,
commencrent,
Georges
bruits
dit
Aussitt
que
que l'Alces
venaient
d'tre
allemande
sacrifies; que les
Lorraine
la
et
sace
gostes de notre pays avaient fini par s'entendre avec les Allemands ;
que toutes nos dfaites n'avaient pu nous abattre; que les Prussiens
taient plus contents que nous d'obtenir la paix ; qu'ils en avaient
aussi besoin^ qu'il ne restait plus de rserves jeter dans la
balance; que l'enthousiasme et le courage de Gambetta allaient
gagner mme les plus lches, et qu'alors les Allemands se voyaient
perdus, parce qu'un peuple qui se lve en entier, crase la longueur tout ce qui lui rsiste.
Le dimanche ih novembre.arriva.
Aprs les vpres, ce fut une vritable invasion du presbytre qui
s'opra, au grand bonheur du cur, car le digne prtre ne demandait pas mieux que de voir augmenter le nombre de ses auditeurs. "
Le modeste salon du presbytre fut bientt comble; il fallut aller
chercher Fglise quelques chaises et deux grands bancs, pour
que tout le monde pt s'asseoir. Les femmes taient en minorit,
ce dont le cur n'tais pas fch; les ho mines arrivs l'ge mr
dominaient; il y avait quelques jeunes gens, de ceux qui avaient
dj oubli depuis quelque temps le chemin de l'glise.
Pas n'es t besoin de dire que le vieillard du dimanche prcdent,
Mthurin, Jacques et Antoinette se trouvaient l, tout fiers d'avoir
attir tant de nouvelles recrues.
Mv Saitot, sur rinvitation du cur, .reprit l place qtfil avait
dj occupe sa droite. Tant bien que mal; tout le monde parvint
iscsr.
(1) Reproduction
48
ANNALES CATHOLIQUES
bien
c'est
Allons,
! dit le cur en riant, quand il vit tout son
-monde assis. C'est comme cela, mes amis, que je voudrais vous,
voir serrs l'glise; je serais si heureux de voir l tous mes paroissiens runis et de pouvoir les entretenir de leurs plus grands
intrts.
Seulement, monsieur le Matre, je vous en prviens que si, dimanche prochain, il y a encore plus de monde qu'aujourd'hui, nous
serons obligs d'emprunter votre cole. Vous n'y ferez pas obstacle,
n'est-ce pas?
,,
Monsieur
le
doute,
rpondit
M.
cur,
Saitout
d'un
sans
aucun
Matre.
.. ,
le
les
miens,
monsieur
puisque
Pas
cur,
seriez
le
vous
matre d'cole.
D'ailleurs,
serais
bien
Eh!
j'en
n'est-ce
content...
pas aussi
premire
la
proposition
Nous
le
Pape
avons
vu
que
que
con
damne est celle qui prtend que Dieu n'est pas autre chose que la
nature ou que le monde, cequi revient dire qu'il n'y a pas de Dieu,
matire,
matire
Dieu,
vient
la
de
la
est
tout
et, par consque
que
quent, qu'il n'y a pas de diffrence entre l'erreur; et la vrit, entre
le juste et l'injuste, entre le bien et le mal. Eh effet, dans ce systme, tout sort des forces de la nature, les plantes, les animaux;
l'homme aussi bien que l terr, le soleil et les toiles ; tout _-st
49
qu'il
descend
ni
matire,
me
la
et
de
une
que
ne
que
du singe,' ni de l'hutre, et nous avons conclu aussi que le Pape, en
condamnant la premire proposition du Syllabus, n'a fait que condamner une monstrueuse erreur, que dfendre une vrit contenue
dans l'Evangile, toujours crue dans l'Eglise.
monsieur
cela est fort clair, dit Jacques.
oui,
le
cur,
Oui,
tout
Mais il y en a qui disent que ce sont les curs et les tyrans qui ont
imagin le bon Dieu pour dominer le peuple et le rendre esclave,
et que le Pape, avec son Syllabus, s'oppose tous les progrs et
est le plus grand* ennemi de la libert.
Ah
! voil ! ajoutrent trois ou quatre jeunes gens.
dit
le
riant.
amis,
cur
Eh
bien
voil,
Oui,
! raisonnons
mes
en
un instant.
D'abord, Jacques, si nous avons prouv, dimanche dernier, que
le bon Dieu existe, qu'il existe de toute ternit, qu'il est' le crateur du ciel et de la terre et le crateur de l'homme, est-il raisonnable de dire que ce sont les curs et les tyrans qui l'ont' invent ?
le
monsieur
cur.
Non,
"autour
loin,
regardant
plus
de
d'aller
El,
avant
en
vous,
les
meilleurs
dire
les
meilleurs
matres,
Pourriez-vous
si
me
chacun
dire
Mathurin.
Tout
raison
de
ajouta
bien
Tu
un
a,
as
50
ANNALES CATHOLIQUES
dit le cur.
soulvent
choses-l
le
C'est
vous
ces
que
coeur, voyez-vous,
monsieur le cur.
comprends,
brave
Mathurin,
le
le
je
comprends,
mais
Je
mon
le pre Lr.joie est mort; paix son me! et le pauvre Baptiste est
vivant. Au lieu de lui jeter la pierre, [fchons de l'amener de
meilleures ides et une meilleure conduite ; tchez surtout de
l'amener ici, et vous verrez qu'il y a en lui plus de bon que vous
ne croyez... Je vous demande pardon, mes amis, de vous parler
ainsi d'un abse,nt, ajouta le cur ; je n'aime pas le faire, surtout
quand ce, n'est pas pour en dire du bien. Vous savez que ce n'est
pas moi qui ai mis ce cher enfant prodigue sur le tapis.
bien
dit,
s'exclama
prodigue,
c'est
Antoinette,
Enfant
toujours
.
prte parler ; car il n'tait pas comme a du temps de son dfunt
pre, qui savait le tenir, et de sa pauvre dfunte mre, qui tait
chrtienne.
si
bonne
une
voil
Antoinette,
partie
aussi.
donc
Allons,
Revenons
vous
notre affaire.
Eh bien ! d'aprs les rponses de Jacques, nous voyons dj que,
Dieu
qui
croient
fait,
le
en
ne sont pas les pires matres
ceux
par
et de cruels tyrans. Et n'est-ce pas la raison qui nous dit qu'il doit
en tre ainsi ?
Voyez le pauvre, Voyez le faible, voyez l'homme du peuple,
qu'elle force peuvent-ils avoir contre le riche, contre celui qui est
fort, contre celui qui est puissant? Si le riche, ne croit pas en Dieu, s'il croit que nous ne sommes que des animaux qui meurent
comme les autres sans avoir rendre compte personne de leurs
actes, et qui n'ont pas une autre vie attendre, qu'aura-t-il besoin
de s'inquiter du pauvre, de venir son aide, d'adoucir son malheureux sort? Qu'est-ce que cela lui fait? Au lieu de le plaindre,
il tchera de l'exploiter pour devenir encore plus riche ; et il ira,
faisait
chez
les
bien
jusqu'
cela
paens,
trouver
que le
se
comme
misrable meure, dans la crainte que les pauvres ne se multiplient,
trop et ne prennent envie de se jeter sur les riches.
voit maintenant, remarqua Mathurin.
qui
C'est
se
ce
'-
"
.51
cinq
auditeurs
c'est
dirent
la
vrai,
vrai,
C'est
quatre
ou
fois.
.
qui
le
continua
le
qu'est-ce
le
amis,
cur,
puissant,
Et
mes
bien
oui,
avoir
longtemps
souffert,
rvolte,
aprs
On
et
au
se
Quand il n'y a plus de croyance en Dieu, il n'y a pas de remde possible, et c'est pourquoi les rvolutions deviennent de plus
en plus frquentes, mesure que la crainte de Dieu et la religion
s'affaiblissent, tandis que les peuples profondment religieux ;ne
les connaissent pas et obtiennent des gouvernements qui ne sont
pas oppresseurs et qui se font aimer.
cela,
dit
Mathurin,
mais
c'est
vrai
n'avais
rflchi
Je
pas
tout de mme.
" Trs-vrai, mes amis, et cela vous montre que la croyance en
Dieu, loin d'tre une cause d'oppression pour les faibles et un obstacle la libert, en est la protection et la sauvegarde.
Faut-il vous dmontrer u'il en est de mme pour la distinction
entre le bien et le mal, entre le juste et l'injuste? Pourriez-vous
croire que la socit serait possible, si tout tait galement vrai ou
faux, c'est--dire s'il n'y avait pas de vrit? Mais, sans la vrit,
tout s'croule, et je voudrais bien voir comment les sciences, l'arithmtique, la gomtrie, la physique, la chimie, etc., pourraient
faire des progrs, si l'on ne pouvait jamais tre sr qu'une chose
est vraie, qu'une aulre est fausse, etc.
S'il n'y a pas de distinction entre le bien et .le mal pourquoi ne
pourrais-je pas tuer et voler impunment ? De quel droit me puni-
52
ANNALES CATHOLIQUES
,vrai,,dit
bien
Jacques
C'est
tour.
son
ou peu prs.
Rcapitulons un peu ce que nous avons dit le dernier dimanche
et aujourd'hui:
Il existe de toute ternit un tre qui est spirituel, infini en perfection et qui a cr le monde, le ciel et la terre, les esprits et la
matire. C'est prouv, n'est-ce pas?
Oui,
oui,
monsieur,le-cur.
matire
La
ternelle,
tre
peut
et le serait-elle que son
ne
pas
existence, indpendamment de celle de Dieu, ne pourrait rien expliquer ; en supposant mme qu'elle est essentiellement en mouvement, on n'explique pas davantage l'existence de tout ce que nous
voyons, car
Premirement, le mouvement essentiel la matire ne produirait
que le chaos ou aboutirait au repos.absolu;
Deuximement, du mouvement, et de la matire, il peut sortir
des combinaisons chimiques, il ne,peut sortir la vie;
Troisimement, ,1a vi<s, ajoute au mouvement et la matire, ne
peut produire la sensibilit;
Quatrimement, la sensibil, la vie, le mouvement et la matire
ne peuvent produire Y intelligence, l'ide du bien et du mal, du juste
et de l'injuste, l'ide du vrai et du faux, l'ide de Dieu, pur esprit,
infiniment bon, beau, sage, puissant, etc.
Le Pape, en condamnant ceux qui soutiennent toutes ces erreurs:,.
disons mieux, toutes -ces, absurdits,; ne .commet donc aucun attentat contre la, raiso^
V::;f<"
v/v-y':
:A
J,:.;:-::;
.::;
L:UV).
-, ,.\.M-.
;-.jrr.-Certainement non,, monsieur le cur.,;, ;;
,-..,;; ,u
Le
enlisant
distinction
Pape,,
qu'il
qu'il
Dieu,
y
un
une
a
-^
entre Dieu et le; monde,, que Dieu .est le, crateur du monde, de,, l
matire, des plantes*: des;animaux-, de lhomme, ne dit rien-non/
plus de contraire ce, qui est dans l'Evangile* .ce quia toujours
t cru dans l'Eglise catholique,.,au symbole des- Aptres et au symbole de, Nice,; que vo^^ banteztous les dimanches la messe*;
'
....;TT Certainement, non,tmpnsieurle;Curv ;
;
;
;. i;
,
'
ja
53~
'
l'homme
prtendent
qui
n'est
condamnant
En
que
pas
ceux
'
jeunes auditeurs.
attendant,
rpondit
le
il
J'espre
le
cur.
En
vous
prouver,
est bien rgl entre nous, n'est-ce pas, que le Pape a eu raison de
condamner le panthisme et l'athisme comme, illfa fait. Dire qu'il
n'y pas de Dieu* commel'the* c'est nier une vrit que tous les
hmins oiitcru^ depuis le'-Gomihenement du monde, dans tous
ls temps, dans tous les lieux, une vrit d'o dcoulent toutes les
lois, et qui est le fondement de toutes les institutions civiles et politiques. Dire que tout est Dieu,;cela revient au mme, et c?est se
condamner avaler toutes ls absurdits,i supprimer toute libert
toute ide de morale et d justice, enfin tout confondre et faire
d'une savate* par exemple, une. chose, aussi respectable que le-plus
grand gnie du monde.
,;
r,
Ce sont l, d'ailleurs, ds choses avec lesquelles on peut bien
,
un.moment tonner ceux qui coutent, quand oh a l'art de les
cacher sous de grands mois et dtelles phrasesqui ont l'air d'tre
bien savantes et dp dire quelque chose et qui- ne signifient rien;
mais le simple bon sens: suffit en faire voir la fausset. Est-ce
qu'il ne suffit pas d'prouver en soi un sentiment de bonheur quand
on fait le bien, et le sentiment du remords quand on fait le mal,
pour;reconnatre tout de suite qu'il y une distinction entre le
bien et le niai? Et comme il n'ya pas moyen de regarder le bien,
le mal, le juste, l'injuste, comme un produit chimique^ il faut bien
reconnatre aussi qu'il y a en nous quelque chose qui n'est pas
,
54
ANNALES CATHOLIQUES
''
'
VARITS
'
55
nous puisons tous, tant que nous sommes, nous qui affectons de les
ddaigner! Il n'y a pas de frre lai, dterrant dans un obituaire le
diplme poudreux que lui indiquait dom Bouquet ou dom Mabillon,
qui ne ft mille fois plus instruit que la plupart de ceux qui s'avisent aujourd'hui, comme moi, d'crire sur l'histoire, de mesurer
du haut de leur ignorance ces iarges cervelles qui embrassaient
tout, ces espces de contemporains des Pres de l'Eglise, ces
hommes du pass gothique et des vieilles abbayes, qui semblaient
avoir crit eux-mmes les chartes qu'ils dchiffraient. O est la
collection des historiens de France? Que sont devenus tant d'autres
travaux gigantesques?
C'est
de
double
cathoimprim
monde
Je
mouvement
ce
au
par
licisme que sont sorties nos socits civiles, leur charit, leur amour
du travail.
CHATEAUBRIAND.
Ce fut une consolation pour le genre humain, qu'il y et de ces
asiles ouverts ceux qui voulaient fuir les oppressions du gouvernement goth ou vandale. On chappait dans la douceur des clotres
la tyrannie de la guerre. Les lois fodales ne permettaient pas
qu'un esclave ft reu moine, mais les couvents savaient luder la
loi. Les couvents cultivaient la terre, chantaient les louanges de
Dieu, vivaient sobrement, taient hospitaliers rieurs exemples pouvaient servir mitigor la frocit des temps anciens.
VOLTAIRE.
grandes
choses
de
Ils
moines
de
petits
firent
Les
avec
moyens.
Gne fut jamais qu'une vue partielle ou partiale qui put prendre
une TELLE POQUE (le moyen ge) pour un temps de dcadence et de
ruines.
LITTR, ibid.
56
ANNALES CATHOLIQUES
HERDER.
,i
taient
Les monastres
trielles et conomiques.
r
MIGNET. Mmoire
seulement
n'tait
abbaye
Une
pas
un lieu de prire et de con
templation, mais encore un asile contre l'invasion de la barbarie.
Ce lieu de refuge pour les livres et les sciences renfermait aussi des
ateliers en tous genres et ses terres formaient une ferme modle.
C'tait l'cole o venaient s'instruire ceux des conqurants qui dans
un intrt bien entendu entreprenaient de coloniser et de cultiver;
ljurs;domaines^ ; r ;-'--'-u "':':,'; -; ';:::;:;.;??- ^^y] ;--:;yyy y-,l,:;i\.;.3;.';;C
4'DG' THIERRY,
-
j^
'
'"'.
'
-V^-v-inM-yi-ib
-:-L
-:HIH-S\ itt.
Leip&etem(rify
12 octobre 1876.
millions
les
vrai
de
triompher,
galement;
il
et
est
ser
que
en
me
un
.
:>
T. IV.
14
OCTOBRE
1876.
58
ANNALES CATHOLIQUES
de
Jsus-Christ
de
l'Eglise
parmi
les
fils
catholique
et
; par
ils
aussi
de:
concorde,
leur
toujours
proposent
resserrrer
se
l'indiffrence
la
volont
concilier
l'incrdulit,
de
et
perverse
donc
qui
les
Blial.
Vous
le
Christ
tes
vnrer
venus
avec
saints
des
tombeaux
des
princes
aptres,
vous montrez assu
les
liens
qui
unissent
rment
cette
acte
entre
vous
par
pareillement
qui
les
unissent
vous-mmes
tous
et
vous
plerins
qui
prcds,
de
ont
toutes
autres
accourant
vous
.
foule
les
parties
de
la
ainsi
qu'
l'immense
de
leurs
terre,
dirigiez
regards
adhrents,
puisque
tous
vos
vers ce
vous
d'unit.
centre
H
de
la
vrifier
l'accomplissement
Nous
[sorte
voyons
se
d'amour
du
divin
mdit
dans
prcepte
que
nous
avons
dimanche
Comme
l'vangile
de
dernier.
demandait
on
tait
loi
Jsus-Christ
quel
dans
la
le
plus
grand
des
com
il
rpondit
qu'en
raison
la
l'effimandements,
de
dignit,
de
grandeur,
le
cacit
la
commandement
principal
de
tait
et
d'aimer
le
prochain
premier
Dans
le
nous-mmes.
comme
qui,
dans
double
le
monde,
prcepte
constitu
de
ment
ce
t<
charit
nations
concorde
parmi
les
diverses
cette
et
cette
je
tous
'
ne sont pas
ceux
dire
hrtiques,
je
avec
nousv
aux
aux protestants, aux
veux
auxlibres
incrdules
schismatiques,
et
penseurs, toutes
aux
les
si
font
qui
monstrueuse guerre,
sectes
mot
nous
une
en
un
CHRONIQUE
,59
blasphmer
seulement
qui
l'Eglise
mais
tout
ce
pour
concerne
unis,
mais
seulement
har
catholique
et
sommes
nous
pour
;
catholicisme.
Quant
effet,
c'est
le
perscuter
reste,
au
en
confusion
telle
nouvelle
Babel,
si,
parmi
que
une
nous,
une
la
dont
France
glorifie
revenait
grand
juste
auteur
se
ce
quelques
volumes
d'ajouter
verrait
oblig
encore
pour com
telle
la
aujourd'hui.
plter
oeuvre
que
nous
voyons
son
rendue
Dieu
de
de
millions
soit
donc
Gloire
tant
ce
que
d'accord,
catholiques,
unis
considrent
de
et
et
respectent
Saint-Sige
le
l'unit.
de
En
persvrant
centre
comme
ce
il
n'y
les
ennemis
de
doute
dans
voie,
cette
tous
pas
que
a
Italie,
l'Eglise
Allemagne,
Amrique
France,
de
en
en
en
en
d'une
le
troubls
l'aspect
dans
monde,
seront
et
tout
par
concorde
l'Eglise
Jsus-Christ.
aussi
belle
dans
de
Quand
le
succda
Salomon
le
jeune
Roboam
trne
sur
qu'il
Jrusalem
fut
de
la
de
appel
ceindre
front
et
son
conseil
des
vieillards
et-des
heureux
prendre
jeunes
gens
:
s'il
et suivi le conseil des premiers !
la
ils
Mais
discorde
s'introduisit
parmi
les
conseillers,
et
Malheuvirent
ainsi
privs
de
union
qui
fait
la
force.
cette
se
la
Roboam
les
conseillers,
pires
de
couta
et
reusement
ses
le
l'agitation
les
opinions,
faveur
de
cause
diverses
par
cela
conduisit,
clata
parmi
le
peuple,
la
tumulte
et
perpar
grande
mission
la
fit
Roboam
la
plus
de
Dieu,
de
perte
que
partie
de
son royaume.
monde
la
force.
Que
tout
:
qu'il
disciples
reconnaisse
monde
regarde
et
nous
pour
nous
deTunion
de
Jsus-Christ,
d
seule'marqu
du
lien
et
cette
estis,
l
discipuli
charit:
hoc
quod
In
eognoscent
met
omnes
^sidiletionemhaburitisadinpicem.
qu'il
Adressons-nous
Jsus-Christ
afin
donc
avocat,
notre
60
ANNALES ATHOHQUES
rvolutionnaires,qui
prsents
se vantentd'une folle philanthuo
pie,
les
glises
profanes
qui le diront, les possessions
sont
ce
_
sacres drobes, la haine contre les personnes consacres
Dieu,
manie
infernale d'affliger chaque jour l'Eglise
cette
et
la
mort, pour que vous soyez rendus dignes de l'.en louer dans
le
ciel
l'ternit,
pendant
toute
'
6'1
CHRONIQUE
par notre vnrable vque, si profondment dvou Votre Saintet, chargs de voeux et de prires, j'allais dire portant dans nos
coeurs les coeurs de tous vos enfants de Nantes et des diocses qui
ont ici des reprsentants, pour renouveler vos pieds, Trs-Saint
Pre, le tmoignage d'un amour dont Dieu seul sait l'ardeur et
dont vous ne connatrez qu'au ciel la surabondante mesure.
O.donc seriez-vous plus vnr, plus a'rn, Trs-Saint Pre,
que dans ce pays breton, gardien vigilant de ses vieilles moeurs
mais surtout gardien incorruptible de la foi de ses pres, demeure
parmi" nous, gice Dieu, profonde comme les racines des chnes
sculaires de notre sol, inbranlable comme les ternels rochers de
nos rivages. Aussi lorsque, docteur infaillible de l'Eglise, vous faites
entendre votpe voix au monde, nous coutons religieusement inclins, et peine la dernire parole est tombe de vos lvres' inspires
Credo.
disant
relevons
en
:
que nous nous
Tout ce que proclame Votre Saintet nous le croyons, tout ce
qu'elle prohibe nous le rejetons, nous jurons anathme tout ce
qu'elle condamne.
En traversant cette ville sainte, nous avons retrouv la trace du
sang de nos frres, vers pour la dfense des droits de l'Eglise'et
du Vicaire de Jsus-Christ; mais qu'il nous soit permis de le dire,
le dvouement qui inspira leur courage vit toujours ardent.dans-nos mes.
Chaque jour qui prolonge votre captivit avec-la violation permanente des droits du Saint-Sige accrot cet amour qui domine
en nos mes tous les amours de ce monde. Chaque -blasphme de
vos ennemis, ,qui sont les ntres, le rend plus fort; chaque perscution le dilate davantage.
Daignez donc nous permettre de redire, Trs-SaintP re, ce cri
l'univers
catholique
chos
de
homme
les
Aucun
rptent
tous
:
que
n'a t autant aim que vous sur la terre.
En ce pays d'o nous venons, votre image est partout. Elle a la
place d'honneur dans toutes nos demeures, en mme temps que'e
-souvenir de Votre Saintet est la meilleure joie de nos ftes. Au
foyer-de l'a famille, comme dans les grandes assembles chrtiennes,
votre] nom est acclam avec-enthousiasme,' etnul ne pourrait dire
lferveur- de ces* supplications: incessantes qui montent vers le: ciel
pour .demander Dieu qu'il vous accorde des jours.plus heureux et
longtemps ..prolongs.,..;:,
,'r:r--'^
y /y- y<;y<yyyyyyy .J\-y-; y
Nous
^
y
>tre finalement victorieuses, et nous portons en nos, mes rinviucible espoir que tant de prires, unies aux vtres et la vertu de
1
62
ANNALES CATHOLIQUES
dictions.
Nous aurons sans doute donner, dans notre prochain numro, des dtails surle plerinage espagnol. En attendant nous
devons signaler la prsence, Rome, de Son Eminence le cardinal
de Bonnechose, qui fait sa visite ad limina et qui a port, au
Sacr-Pre les offrandes de son vaste diocse. L'minent cardinal est un des membres du Sacr-Collge du dehors qui se rendent le plus frquemment auprs du Pape, et l'on sait combien
Pie IX apprcie son zle et son dvouement.
Nos lecteurs n'ont pas oubli la circulaire du ministre de l'intrieur du royaume d'Italie, M. Nicotera, contre les runions
monastiques. Les menaces que contient ce document l'adresse
des corporations religieuses qui ont continu d'admettre de
nouvelles missions de voeux ont induit les novices de ces corporations s'expatrier, pour ne pas exposer leurs frres aux
rigueurs des lois futures qu'annonce la susdite circulaire. Dans
le
Saint-Pre
aide
inpuisable,
charit
est
en
venu
ces nosa
vices, il a fourni un grand nombre d'entre eux les moyens
d'aller l'tranger.
La Providence, de son ct, dit fort justement une correspondance adresse de Rome au Courrier de Bruxelles, secharge
de venger les ordres religieux que l'on s'acharne pourchasser
comme des associations malfaisantes. Elle permet en ce moment
mme que ce gouvernement sans; foi ni loi qui oblige les novimigration
d'une
spectacle
soit
puni
le
s'expatrier,
par
ces
d'un autre genre : rmigration cause* par la misre et par la
faim. C'est ce que constate le mme M. Nicotera dans une circulaire qu'il vient d^adresser aux prfets. Ils'agit* dit-il, d'empcher tout prix le renouvellement du lamentable spectacle auquel ont du assister nagure les populations de quelques cits
maritimes o l'on a vu ds centaines d personnes \il faudrait
64
CHRONIQUE
'''
64
ANNALES:: CATHOLIQUES
'"
"
'
'
duc Salviati a nergiquement affirm le but du Congrs en disant qu'il se rduit combattre la Rvolution et
la combattre publiquement dans toutes les manifestations de.
la. vie sociale, de mme.. qu'elle.. a cherch les vicier toutes
pari'athisme. Il faut, a-t-il dit, que dans cette ville* jadis si
br pour, l'enseignement du droit,, selon l'antique devise.:
Rolnia docet, nous, revendiquions hautement les droits, de
Dieu et de son Eglise. Il faut, en un mot, puisque nous rendons Csar ce qui lui appartient, qu'on nous laisse rendre
librement Dieu ce qui est Dieu,,au moins dans une mesure
de libert gale , celle dont jouissent les ennemis de l'Eglise.
L'assemble a ensuite cout debout: la lecture du Bref dans
lequel le SouyerainrPontife l'eeommande; expressment (et c'est
la premire fois qu'il le recommande d'une manire aussi-auM. le
CHRONIQUE'
65
des catholiques, ne pouvait manquer d'irriter les rvolutionnaires. Aussi ne sera-t-on pas tonn d'apprendre que des
manifestations turbulentes ont eu lieu contre le Congrs, et que
l'autorit, au lieu de protger la libert des catholiques, a
donn raison aux meutiers en interdisant leurs runions. Il
n'y aurait pas d'injustice penser que, si le gouvernement n'a
de
lui-mme
troubles,
il
les
les
excit
autant
vus
avec
a
pas
plaisir qu'il voyait avec peine la runion du Congrs. Nous aurons revenir sur ce sujet.
i
;66
ANGLES [CATHOLIQUES
parpiirt
voyant,
nous
songeons
en vous
rninsant partout les coeurs du feu de son loquence* nom illustr "
vql faitl/honneur de :son ;pays*sMgr:Mrmiliod* vicaire apostolique
yfe Genve, yy.
"/'',
-v"-;::
'*'
:-:.-'
<
--yyy-:
:.;y
du
souffrent
frtes
Jura*>:qui
aussila
Vos
perscution^ sont venus
;-.y
^^L^
nombreux:
;
..l'Eglise et de< revoir des; difices: catholiques o peuvent se dployer
iis-Qbstale lesj,pojnpes:du culte, Ils: sont heureux de rencontrer
ici ds frres qui partagent avec eux la mme foi*; qui sni unis' y
dans l mme pense, qui forment, une-seule et mme faihjll.
Jurassiens, vous tes ntrs'ieS derniers dans la Confdration
-misls irialhur tous ont grandis^ l'preuve vous; vieillis ; etis
catholiques ds ahbins cnfis*:U voyant c; frr si jUe fc d^
si; ferme; ont senti battre dans leur coeur l sympathie qui accom- ;
t
ypagnepartout les opprims,
"y'-:
y.
sacre
trr;
Valais*-gardiensde
cette
catholiques
du
Et-vous*
r
arrose du sang des martyrs les cantons reprsents ici voussluentayec le respect d aux fils de; saint Maurice ; vous avez puis
l tombe augus|e de la lgion thbenne le courage de dfendre l
foi de; vos pres et la constance des martyrs. :
Salut aussi vous, catholiques du canton de Vaud, catholiques
de Neuchtel, del Chaux-de-Fonds, qui avez vu l'apostasie profaner votre gise et qui avez su nanmoins garder avec amour le
trsor de la foi, un bien, celui-l, qu'on ne vous enlvera,jamais
(bravos),
Quel spectecl admirable que celui de toute une nation runie
JSUS-CHRIST
labarinirede
la
Croix,
pourbnir
la
de
royaut
!
sous
Plus de barrires, plus de cantons; il n'y plus qu'une famille,
celle de JESUS-CHRIST; {Bravos.) Quelle que soit la langue
qu'exprime notre coeur, nous venons tous dire la face de la patrie
que nous aimons l'Eglise catholique, apostolique romaine que nous
vnrons le Pontife infaillible, que. nous suivons nos vques si
forts; si fermes, si vaillants soldats de la milice catholique; npus
voulons rester fidles ces chefs et demeurer toujours catholi.",-.
ques romains, (Applaudissements prolongs,)
y y
,
6.7
CHRONIQUE,
religieux ? Nos lecteurs ont pu remarquer que, dans la dernire provision d'glises, un nouvel archevque, Mgr;'Joseph-Antoine Ponte, a t prconis pour le sige de Caracas, dont le
titulaire, Mgr Guevar, est depuis plusieurs annes en exil.
Mgr Gevara, pour aider le Saint-Pre ramener la paix dans
TEgiise vnzolane, a donn sa dmission, et Mgr Ponte a t
nomm pour lui succder, en mme temps que Mgr Zerpa tait
nomm vque de Mrida, Ces. nouvelles ne peuvent que rjouir les coeurs catholiques. On aimerait penser que le pr^
sident Guzman Blanco revient de meilleurs sentiments et renonce poursuivre ses projets maonniques* Mais la circulaire
thme dans laquelle le ministre de l'intrieur annonce l'heureuse terminaison du diffrend ecclsiastique, fait craindre,
cause de l doctrine de l'absolutisme de l'Etat qu'elle expose,
que de nouvelles difficults ne s'lvent bientt entre les deux
pouvoirs.
-ANNt.ES.vciifHOiQUs
,. .-.
..
"
vy.
y.
;:-: y-:..
C'est bien peu de temps avant le rtablissement de l'harmonie dont parle le. ministre de l'intrieur du'...gouvernement:
tjizplan\que le Congrs*, d'accord avec ce gouvernement,
avait vot la loi suivante contre l libert d tous les. cultes : '
Le Congrs des JEltS'-UniS d Venezuela dcrte :
Art. lr. La libert religieuse tant tablie par la constitution de
la Rpublique, la profession publique on prive de toute religion
est dclare libre, entant qu'elle ne troublera pas la paix publique;
soit: par les croyances, soit parle culte, qu'elle n'offensera pas la
morale et ne,portera pas.atteinte l'ordre constitutionnel ou,lgal.
constitutionnliement
n'existe
de religion d'Etat;
Il
Art. 2.
pas
les religions admises et celles qui vien drotif s?installer dans le pays,
devront". subsister avec les aumnes et les dons d leurs fidles
''\"',:''.'
respectifs.,
'
""'
Art. 3. L Venezuela a le droit d n pas recevoir ou d'expulser
-de son territoire les ministres de tout culte. L'exercice d ce droit
revient au pouvoir national FgarcTdes ministres qu'il jugera
dangereux pour l^rdre public ou pour la souverainet de-la rpublique.
''/''.'.
1,
yy:'
/'y':
CHRONIQUE;
;<9
LeVniziill
tolrera
lildmettra
Art.
4.
et
pas ,sur: son
ne
pas*
y
territoire des; archevques des; vques des .chapitrs, M aucune
hfrarehie ecclsiastique;* parce qu'ps sont incompatibles 'aveples
droits qu'a la patrie son in^
dclares
Artv5v Les glises; etles^oUgrg^
iUCpables d'acqurir des biens immeubles dans le territoire de Venezuela. Ls glises qui en ont, ou qui en auraient, seront tenues:
ddtnandr uh autorisation du gouvernement national pour les
-:;
liutfy
y^dfendu de publier, de rpandre pu d'observerdan's
est
Arti6i
II
}
y
literritpir *de la rpuMique l Syllabus, les Mlles* fes brfs> les
iliSfiripts, les^encycliques^ls lettres pastorales ou les dits rnanant
vdeg 'autorits ecclsiastiques d'une religion, quelconque; y
:-;
Art,-7,;1L
d'un
cmte
est
exprs
yy
quelconque de se permettre, dans leurs discours, sermons,;crits
et prnes, on dans les documents destins .lf publicit,;de blmer
pu^ de critiquer des ordres* jugements p,u sentences des'autprits
lgislative, executive, judiciaire ou municipale, ainsi que d'exciter
par ces moyens la dsobissance aux lois, autorits pu fonction'
naires del rpuMique.
:
Il reste dfendu de chercher troubler la conscience et l'harmonie: entre les familles ou entre les particuliers, ou , porter
atteinte leur honneur, par le moyen d'allusions, d'instigations,
de-blmespersonnels* ou par tout antre moyen,
,Art. 8. Aucun ministre, de quelque culte qu'il spit ne pourra
seVouer l'enseignement public;.,..:
>;; '
Art. :9V. La'somme assigne jusqu'ici, dans le, budget des dpenses
publiques, aux traitements ecclsiastiques, sera transfre l'instruction publique.
'Art. 10. Ceux qui contreviendront cette loi seront traits coninie
usurpateurs des privilges de la souverainet nationale, et bannis
en consquence du territoire par le pouvoir excutif.
Art. 11. Sont rapportes les lois 'sur patronat ecclsiastique,
'Oui toute autre qui serait en opposition avec les dispositions del
".'y;';::__
prsente, /-.y
Il est clair que si le Gongrs et le gouvernement ne reviennent
pas sr cetteloi, la perscution ne pourra tre considre comme
.termine.
.
....
droit
tousles esprits; Quoiqueles esprances pacifiques aient repris: le
70
ANNALES CATHOLIQUES
dessus, par suite de l'acquiescement de la Turquie un armistice assez long, il n'y a encore rien de certain. La Russie, qui
multiplie les dclarations pacifiques, n'en continue pas moins
de laisser ses officiers et ses soldats prendre du service dans
l'arme serbe. L'Angleterre, qui a pes de toutes ses forces sur
la Porte pour la dcider l'armistice, semble ne l'avoir fait
que pour mettre les torts du ct de ceux qui se montreraient
trop exigeants l'gard de la Turquie. Ce qui est certain,
c'est que la Russie et l'Allemagne sont d'accord, c'est que,
l'Italie marche avec elles, et,que l'Autriche, irrsolue, parce
qu'elle est trs-menace, ne demanderait pas mieux que dTtre
appuye par l'Angleterre. La France qui, la rigueur, peut
s'intresser officiellement aux ngociations diplomatiques, tant
qu'elles tendent au rtablissement de la paix, devra soigneusement s'abstenir de toute ingrence si les choses tournent autrement, comme nous persistons croire que c'est probable. Profitons au moins du bnfice de nos malheurs, et tenons-nous
l'cart des querelles trangres, jusqu'au moment o il nous
sera possible de nous y mler avec avantage.
III. France.
Les questions intrieures mritent d'attirer l'attention de tous
les esprits qui s'intressent au sort de notre malheureux pays.
Les Chambres, qui sont officiellement convoques pour le
30 octobre, vont remettre sur le tapis les questions les plus
brlantes, surtout en ce qui concerne la religion : les catholiques doivent se prparer de nouvelles luttes.
Les sances du Congrs ouvrier qui viennent de se tenir
Paris, rue d'Arras, pendant neuf jours, ont montr la profondeur et l'tendue du mal qui travaille la classe ouvrire^ Nous
nous en sommes djpcups, nous y reviendrons, et Gela nous
amnera complter notre travail sur le congrs catholique
de Bordeaux* si diffrent du congrs ouvrier par son esprit et
par ses conclusions pratiques*
Une vive et longue discussion s'est leve dans la presse
propos d'une lettr circulaire adresse son clerg par
Mgr Guilbrt,vque de Gap* sur le devoir des prtres en matire de politique* Bien avant que cette lettre ft du bruit, nous
71
J.
CHANTREL.
72
ANNALES CATHOLIQUES
t ainsi donn d'accomplir une oeuvre d'une importance capitale pour la religion dans l'Afrique mridionale, en tablissant
le sminaire de Saint-Aidan, sous la direction des RR. PP.
Bridge, Law et La, de la Compagnie de Jsus. Deux autres
Pres du mme ordre, venus de Hollande, se sont tablis dans
l'ancienne ville hollandaise de Graaffreinet, o leurs services
tmoignent de leur haut mrite. Mgr Ricrds est non-seulement
un homme d'une extraordinaire habilet, mais il est si prudent
et si conciliant, qu'il a su, bon droit, mriter la confiance du
gouvernement et l'affection du' peuple de la colonie. Son zle
pour l'ducation de la jeunesse est sans borne et sa coopration active et dvoue, unie aux efforts des Jsuites, fera beaucoup pour la prosprit et les progrs du sminaire de SaintAidan. Dj, les voeux ardents des amis de cette institutiori ont
t dpasss et de nouveaux btiments sont devenus ncessaires pour le dveloppement qu'il a pris. Port-Eiizabelh (baie
d'Algoa), renferme plus du double de catholiques que Grahamstown et, si l'on en exceptela ville du Cap, il n'y a pas de lieu
dans l'Afrique mridionale o le commerce soit plus actif. Les
exportations s'lvent, y compris les diamants, prs de
3,000,000 de livres sterling par an et c'est l que se traitent
presque toutes les affaires entre l'Etat libre d'Orange et le
Griqualand occidental. L'glise de Saint-Augustin est la seule
glise consacre de l'Afrique mridionale et le grand orgue,
construit au prix do plus de 2,000 livres sterling, en mmoire
du trs-rvrent Pre Murphy, son dernier pasteur, est nonseulement un monument rig l'un des premiers missionnaires de cette contre, mais c'est un tmoignage de la gnrosit et de la reconnaissance du peuple. D'excellentes coles
pour les filles prosprent sous la direction de religieuses
dominicaines et l'vque espre obtenir des frres des coles
chrtiennes, pour l'instruction des garons. On construit des
lignes de chemin de fer au nord et au nord-est de Port-Elizabeth, et un embranchement de cette dernire ligne reliera la
ville piscopale au port de mer. La population de Port-Elizabeth
est de 15,000 mes, et elle devient tousles jours plus nombreuse.
A Uitenhage, 20 milles de distance, il y a quelques centaines d catholiques, mais leur nombre n'est pas aussi grand
73
74
.ANNAJES CATHOLIQUES
l'immense rgion connue sous le nom. de rpublique de Transvaal, s'lendant de la rivire de Vaal au fleuve Limpopo. Le
trs-rvrend pre Jolivet, oblat de Marie Immacule, qui a
habit longtemps Liverpool, est vicaire apostolique, et presque
tous les prtres de son diocse sont Franais. Sa Grandeur rside Pietermaritzbourg, la capitale de Natal, 42 milles de
Port-Durban. 11 y a une glise catholique et un couvent dans
catholiques
les
deux
villes,
mais
sont pauvres et peu nomces
breux, et dans les stations situes en dehors de ces missions il
n'y a qu'une poigne de fidles. Il n'y a dans la rpublique du
fleuve Orange qu'une chapelle et un prtre, Bloemfontein, la
capitale, et les autres parties de ce territoire sont visites
poque fixe, tandis qu' Himberley, o se trouve la New-RushMine, dans le Griqualand occidental, se trouve la plus nombreuse et la plus riche paroisse du vicariat. Une glise trsconvenable, entirement en fer, a t construite en ce lieu
qu'on croyait inaccessible il n'y a que quelques annes, et les
bons Pres oblats y administrent des centaines de fidles les
sacrements de l'Eglise. Dans le pays des Bassoutos, situ au
milieu des hautes montagnes o l'Orange et le Vaal prennent
leur source, une mission catholique destine uniquement aux
indignes a exist pendant bien des annes, et c'est jusqu'
prsent la seule exception faite l'ide qu'il tait impossible
d'envoyer des missions aux races indignes. Les Bassoutos
forment une tribu comparativement douce et pacifique parmi
la race cafre, et les succs srieux obtenus par les adiuirahles efforts des religieuses et des prtres franais, prouvent
quelque
espoir
fonder
des
efforts
sur
pouvons
proque npus
portion ns l'tendue et la population de ces immenses rgions dont ce territoire ne forme qu'une trs-petite partie L
maintenant,
grande
partie,
la
des
Bassoutos
est
sous
en
pays
protection anglaise, et gouvern par des magistrats anglais;
aussi est-ce un pays bien, administr et tranquille. Dans les
vastes rgions connues sous le nom de Transvaal, ainsi que
dans-la rpublique du, fleuve Orange, dominent les formes rr
publiGaines de gouvernement, ainsi que la langue hollandaise
et la religion rforme des Hollandais. L'Etat libre est un
grand pays pu l'on 'lve des moutons et du gros btail,
75
except dans l'est, o l'on fait d'importantes rcoltes de crales. 11 est difficile de parler du Transvaal et de ses productions sans tre tax d'exagration. Un climat splendide et la
plus belle varit de paysages sont unis un sol fertile qui
crales
des
les
abondance
produire
pays temprs et
peut
en
les fruits des tropiques. Les montagnes, les plateaux, les valles
crent les diffrences de temprature -qui procurent cette varit de productions. La contre est riche aussi en minraux,
surtout en charbon de terre, et Pilgrim's-Rest, Macamac et
dans les mines d'or voisines, d'importants rsultats ont dj
t raliss. Le bocardage du quartz aurifre est une industrie
qui ne fait que commencer et qui promet des rsultats semblables ceux qu'on a obtenus en Californie. Les Champs d'or
s'tendent au nord-est dans la contre autrefois appele Monomotapa et, dsigne comme riche en or sur toutes les caries portugaises, et dans le pays du Bengolo, o se trouvent des rgions
extrmement riches en quartz aurifre. C'est ce qu'on appelle
les Champs d'or du nord. La prise de possession de cette riche
contre par une nombreuse population de mineurs, au moyen
de l'application systmatique de machines craser le quartz,
n'est videmment qu'une question de temps, et il n'est pas
ncessaire d'insister sur la transformation prodigieuse qui, -,
comme l'exprience nous l'apprend, suit toujours un semblable mouvement. Aux mines d'or de Pilgrim's-Rest, il n'y a
Joliyet
mais
plac
catholiques,
quelques
Mgr
un pry a
que
tre demeure. Je ne crois pas qu'il y ait d'autre chapelle ou
djautres prtres dans une autre partie de la rpublique; d
Transvaal, 11 est peine ncessaire de faire,: remarquer que
l'excellent et digne vque.de Natal aune tche suffisante
remplir en prenant soin des besoins spirituels de la population
europenne rpandue dans les immenses rgions sur lesquelles
il exerce sa juridiction;spiritueUe, et en dirigeant la mission
poursuivie avec de si heureux rsultats dans le pays des Bassoutos. Mgr Allard, son prdcesseur, est prsent Rome.
Je ne doute pas que ce prlat minent, ainsi que les vnrables vques de l'Afrique mridionale, ne disent qu'une organisation spare et distincte est absolument ncessaire pour
entreprendre avec des forces suffisantes la grande oeuvre
76
ANNALES CATHOLIQUES
.......
.
140,000
130,000
500
20,000
1,000
150,000
300,000
800,000'
300,000
80,000
10,000
20,000
40,000
40,000
10,000
800,000
'
mridionale.
Les contres situes entre le Limpopo et le Zambze, o il n'y a
ni prtre, ni chapelle catholique, mais o les Jsuites ont eu des
missions au dix-septime sicle et o l'on rencontre des missions
protestantes, renferment un millier de blancs et environ un million;
d'hommes de couleur; elles s'tendent du 22e au 18 degr de la- ;
titude mridionale.
Les pays qui s'tendent du 18e degr de latitude au lac Nyassa,
au 12e degr, o il se trouve dj une mission protestante, et de l
jusqu'au lac Victoria Nyanza, jusque sous l'Equateur, renferment
des millions d'habitants, dont on ne peut estimer mme approximativement le nombre. '
L'auteur de cet article a habit l'Afrique mridionale pendant plus de vingt-et-un ans, et il a visit diffrentes parties
des vicariats entre lesquels elle est partage. Il s'est agenouill
dans les chapelles de Pietermaritzbourg, des Champs de diamants et D?Urban, ainsi que dans celles d Grahamstown, de
Port-Elizabeth et de la ville du Cap. Il a t mis au courant
de cette question par ses conversations avec son trop regrett
ami M. Thomas Baines pour qui Lo Bengolo* le principal chef
de; la nation des Zoulous vers le Zmbze, prouvait beaucoup
(i) Sans vicariat, sans aucun prtre catholique, sans aucune chapelle; catho-y.
lique; taudis qu'il y existe de nombreuses missions protestantes.
77
vicariat
ecclsiastique
d'un
sminaire
'
de l'est,-sous la direction des Pres de la Compagnie de Jsus,
semble indiquer ce. grand ordre comme l'instrument principal
dont se servira Ja Providence pour continuer l'oeuvre -de salut ;
leurs
missions
leur
caractre,
reprenant
avec
nouveau
un
en
succs sera peu prs assur. Il y a certainement de la place
" pour d'autres ordres; Mgr Ricards a dj eu l'ide d'tablir des
l'on
les
tribus
cafres
du
vicariat
oriental,
Trappistes
parmi
et
ne peut douter que leur influence et leur action tant d'une
utilit matrielle pour les indignes, ils ne reussent du gouvernement une protection semblable celle qui est accorde
aux institutions industrielles protestantes. Le temps est venu
d'agir vigoureusement. Les dlais sont dangereux dans une
contre nouvelle o les premiers arrivants peuvent gagner un
prestige et une influence de la plus haute importance.
L'tablissement du sminaire de Saint-Aidan, Grahamstowri, peul'tre utilement employ comme la base de l'oeuvre
des missions dans le sud-est de l'Afrique. Il a pour but de
former des lves ecclsiastiques, et l'on arrivera certainement
y former djeunes indignes pour le sacerdoce., La race'cafre,
;'divise en plusieurs tribus, est bien suprieure celle des
gres* et l'on peut esprer les meilleurs rsultats de missions
miustrielles
institutions
Utiles
rpandues
elle.
Les
parmi
et
;
Intelligentes des missionnaires seront certainement encourages
'par; le-gouvernement anglais, et les rpubliques salueront avec
la
fleurir
plus
faire
satisfaction
ls
tendant
vive
tous
moyens
V
; ehez; elles la paix et l'industrie.
-:'-,--:::'"~X;
A, .W*'-.
-
v:.:
78'-.
,:
ANNALES CATHOLIQUES;
y'',"-'
LA HD3RARCHP CATHOLIQUE
(3*
,
'
suffragants
Ppdolie
: Karniniec ou Knienetz, Luck pu Loucsk
;
en
et Zitomir, Minsk, mpgitie (dont le titulaire rside ; Telsch),:
Tirspol, Vilh; 2. Varsovie, en Pologne ; suffragants : racpviv;
( l'Autriche), Lublin, Podlache ou InoW, Plosls ou Pfecl* San--;
domir, SeynaPu AugUstOw; Klish (dpht l'vq port aussip:
titr d'vque d Cujavi et d'vqUe d- 'Wladislw), L'archevch
ii Kiev ou de Kiovie 'est Uni l'archevch grc-ruthhien de :
Loppl PU Lembrg* qui se trouve dans la Galici utritehihnwll?y
a en outre trois vchs immdiatement soumis au Saint-Sige :
Chelm et Belz (unis) en Pologne, et Minsk qui a ou doit; avoir '
(souvent le sige est vacant) un vque du rite latin et un vque du
rite ruthne. -r L'glise russe schismtique a pour autorit suprM
le Saint-Synode, qui est dans la main du czar ; elle se divis en;
diocses qui portent le nom 'parchies..11 y a trois, parohies de;
premier ordre : Kiev, Novgorod et Saini-Ptrsbourg, Moscou;
puis viennent les parchies de second ordre, ayant presque toutes .leur tte Un archevque, quelque-unes un vque ; ce sont : Esan,:
Astrakhan, Tobolsk et Sibrie, laroslaw et Rostow,Pskpw, Riassn tv
Srask, Tvr, Kheron et Odessa, Tauride et Simfropol, Lithuahie,
Varsovie et Novogorgiwsk, Mohilev et Mstislaw, Riga et Mitau*L
Tchernigow et Njshine, Minsk et Bobrouisk, Podlie et Bralw*
Kichihew et Khotine, Olonetz et Ptrosa'wolskj Pays du Don et
Novotcherkask, lrkoutsk et Nertschinsk; enfin* trente et une
parchies de troisime ordre.
y
,
Sude et Norvge. Un vicariat apostolique pour la Sude, une
prfecture apostolique pour la Norvge. L'glise luthrienne, en
Sude, forme une province ecclsiastique, celle 'Upsal, dont lssuffragants sont : Linkoeping, Skara, Stregnoes, Vesteras, Vexioe,
Lund, Gothenbourg, Calmar, Carlstad, Hernoesand, Visby, En
Norvge, elle possde les vchs de Christiania, de Hmar, de
Christiansand, de Bergen, de Drontheim et de Tromsoe;
Suisse. Cinq vchs directement soumis au Saint-Sige :
Ble, pour les cantons de Berne, de Lucerne, de Zoug, de Soleure,
de Ble-Ville, de Ble-Campagne, de Schaffhouse, d'Argovie et d
Thurgovie; Coire, pour les cantons de Zurich, d'Uri, de Scbwitz,
d'Unterwalden, de Glaris et des Grisons ; Saint-Gall, pour les can-
LA HIRARCHIE CATHOLIQUE
79
"'
80
ANNALES. CATHOLIQUES
^
Aden. L'vch de Nicopolis, en Bulgarie, et l'archevch de
.Smyrne, en Anatolie, sont directement soumis au Saint-Sige.
Il reste faire connatre, pour l'Asie, la situation de la hirarchie,
catholique en Perse, en Chine, au Japon, dans l'empire d'Annam et '
dans l'empire Birman. En Perse, il y a l'vch de Salmas, du
rite syro-chalden, qui dpend du patriarcal de Babylone; un
archevque du rite latin, qui porte le titre d'archevque de Babylone
ou Bagdad, et qui rside Ispahan. La Chine est divise en
vingt-cinq vicariats apostoliques : Chan-si, Chan-tong, Fokien;
Ho-nan, Hou-p oriental, Houp nord-occidental, Ilou-p sud-occidental, Hou-nan, Kiang-si, Ko-konnor, Kouy-tchon, Leao-tong, y
Nankin., P-tchly septentrional, P-tchly sud-oriental, P'-lchly '
oriental, Pkin mridional, Pkin occidental, Pkin septentrional,
Su-lchuen nord-occidental, Su-tchuen oriental, Su-tchuen mridional; Tch-kiang, Yunnan. Il y a, en outre, des prfectures aposto- Tiques Hong-Kong, Canton, Kouan-si et Ha-nan. Dans les '
royaumes voisins de la Chine, il y a les prfectures apostoliques
suivantes : Cambodge, Cochinchine occidentale, Cochinchine orientale, Cochinchine septentrionale, Core,, Japon, L'iassa ou Thibet,
Mongolie, Siam oriental, Siam occidental ou presqu'le de Maiacca
Tong-king central, Tong-king mridional, Tong-king occidental,
Tong-king oriental. L'empire Birman a trois vicariats aposto- '
liques : Birmanie orientale, Birmanie septentrionale, Birmanie
mridionale.
Pour l'Afrique, on a cit les vchs des possessions franaises,
espagnoles et portugaises; il reste citer la dlgation apostolique
pour l'Egypte et l'Italie, les vicariats apostoliques du cap de BonneEsprance, occidental et oriental ( l'Angleterre,) de l'Egypte et de
l'Arabie pour les Latins et pour les Cophtes, de la Guine, de la
Sngambie, de Sierra-Leone, de Madagascar, de Natal et de Tunis,
et les prfectures apostoliques des les Annobon, Corisco et Fernando-Po, du Congo, du dsert de Sahara, des les Seychells* des '
les Nossi-b, Sainte-Marie et Mayptte,. du Sngal,! de Tripoli et de
Zangubar.
Eh Amrique, la hirarchie catholique est constitue partout. On
l'a fait connatre pour les diffrentes contres soumises des, puissances europennes ; il reste l faire connatre pour les diffrents
Etats indpendants.
Etats-Unis.
Sept
l.uBaltimore;:
provinces
ecclsiastiques.
-.'
LA HIRARCHIE
" ATHOLIQUE
81
-.
''.;.-:.;.-
:'g^ts.-;--kGoncepMon,;Saiot-Gharles'.de,ncudySEma.-.--
82
ANNALES CATHOLIQUES
Prou. L'archevch de Lima, qui a pour suffragants : Arequipa, Chachapoyas ou Maynas, Cuzco, Guamanga ou Ayacucho,
Huanaco, Puro, Truxillo.
Venezuela. L'archevch de Venezuela ou Caracas, qui a pour
suffragants : Barquisimeto, Calabozo, Guayana ou Saint-Thomas-,
83
J.
CHANTREL.
ACTES DU CONCILE DU PU Y
III
Aprs avoir trait successivement dans les trois premiers TITRES
de la foi catholique, de l'institution des clercs et des tudes ecclsiastiques, nous ne pouvions passer sous silence ce qui concerne
le ministre pastoral et les choses de la discipline. Nous en traitons
spcialement dans les deux TITRES suivants.
Nous nous occupons dans un premier dcret du Culte divin (l).
Nous rappelons d'abord les principes gnraux qui concernent les
crmonies sacres; nous faisons ensuite diverses proscriptions
concernant la Messe paroissiale et les Vpres. Mais nous insistons
GONOIL.
ANIC p. 141,
84
ANNALES- CATHOLIQUES
fication commune en mme temps qu' la plus grande gloire de
Dieu.
Dans les villes et dans les paroisses les plus importantes, nous
recommandons une messe spciale pour les enfants des coles, ayec
des cantiques et une courte instruction (1). L messe des hommes,
l o elle peut tre tablie, opre aussi un grand bien. C'est au
zle et la prudence du Pasteur qu'il appartient de voir ce qui est
possible.
Le culte qui doit tre rendu la sainte Eucharistie a t aussi
l'objet de notre sollicitude la plus empresse (2). Rsumant les
prescriptions du Rituel Romain et les principaux dcrets de la
Sacre-Congrgation des Rites, nous avons rappel l'obligation,
d'entretenir perptuellement, jour et nuit, devant le Saint-Sacrement, une ou plusieurs lampes; de couvrir le Tabernacle.o rside
le Saint-Sacrement d'un voile prcieux en forme de tenture appel
le Conope; de recouvrir galement le Saint-Ciboire d'un Pavillon
ou enveloppe de soie; de ne,se servir pour les saints Mystres que
de cierges faits avec de la cire. Nous avons enfin rappel les
rgles que doit observer le prtre en portant le Saint-Viatique aux
malades.
Passant ensuite ce qui regarde l'administration de chaque
Sacrement (3), nous avons renouvel, en gnral', toutes les prscriplions du concile de Clermont, en y ajoutant quelques recommandations particulires.
Ainsi, en ce qui concerne le Baptme (4), nous avons dclar
abusive la coutume, qui tend se rpandre de plus en plus, de
sparer les crmonies de l'acte mme du Baptme et de les
ajourner, sous prtexte que les parrains ou marraines sont loigns. Par suite, nous avons dfendu de baptiser sans les crmonies les enfants nouveau-ns, sauf le cas d'urgente ncessit, c'est-dire de danger de mort, et sans la permission de l'Evque,
laquelle permission ne sera accorde que trs-rarement et seulement pour des causes lgitimes.
En ce qui concerne la sainte Eucharistie, nous avons ordonn
que les Saintes-Espces seraient renouveles tous les huit jours,
selon les dcrets de la Sacre-Congrgation des Rites (5). Dans la
~
(1} GONQIL.
ANIC,
(2) Ibid. p. 143.
(3) Ibid. p. 145.
[(t)
Ibid. p. 146.
p. 143.
p. 148.
85
ternie
indiqu
avions
rdaction primitive de notre dcret, nous
un
plus tendu ; Rome, on a restreint ce terme : le Saint-Sige
lient ce que l'on observe exactement ce qui est marqu dans le
Rituel. C'est une rgle, par consquent, laquelle tous, sans excepdsormais.
soumettre
devrons
tion,
nous
nous
En ce qui concerne les messes des ftes supprimes, nous avons
' rsum, en termes nets et clairs, les obligations des Pasteurs ds
mes (l).Nous ne saurions trop vous recommander, Messieurs et
chers Collaborateurs, de relire souvent ces prescriptions positives,
qui peuvent facilement chapper la mmoire et qu'il importe de
mettre fidlement en pratique, si l'on veut s'pargner bien des
inquitudes de conscience !
Vous voudrez bien galement lire avec soin nos recommandations
spulture
chrtienne
de
(2).
la
sujet
au
Mais c'est principalement sur notre Dcret relatif la prdication
de la parole divine (3), que nous appelons votre plus srieuse attention. Vous y verrez qu'il y a une obligation troite pour le Pasteur
de prcher tous les dimanches et jours fie fte, et qu'il ne satisfait
point ce devoir en ne prchant qu'un dimanche sur deux; que
ls glises vacantes, donnes en binage, doivent galement entendre
la parole de Dieu; que dans le Carme et l'Avent les prdications
doivent tre plus frquentes ; enfin que la lecture du Frne ne doit
tre omise qu'aux fles solennelles. Vous y verrez en mme temps
que nous recommandons,' pour les prdications ordinaires, un
ordre mthodique, de manire ce que tout l'ensemble de la Religion passe successivement sous les yeux des fidles. L'ordre indiqu
dans le catchisme du Concile de Trente nous parat excellent :
nous faisons mme Une obligation de le suivre pour les dimanches
'de,l'Avent et du Carme (4). Vous y verrez enfin, qu'outre les prdications ordinaires, nous voulons qu'il y ait, certaines poques,
des prdications plus solennelles : le bien des mes rclame de
temps en temps des moyens extraordinaires, une parole trangre,
qui, moins connue, produit plus d'effet. A cette fin nous ordonnons
qu'if y ait une Mission dans chaque paroisse, au moins tous les dix
.\
.ans;
A la prdication se rattachent les Catchismes (5). Us ne sont pas
'
(t)Ibid.
p. 149.
(2) Ibid. p. 151.
(3)/rf.'p.i52.
T. IV
'
'86
ANNALES CATHOLIQUES
acte,
prparer
grave,
pour
un
seUiine;; et afin que.la prparationne spitpascpurte* le;pnpiIe
ordonne que*-, sauf dispens- de l'Evque, la premire cpnjmmnipU
n'ait-pas lieu avant le troisime dimanche aprs Pques, .(2)., La faire
plus tt* c'est priver les enfants de toutes les; instructions; qu'ils
auraient pu recevoir et dont.l'exprience, ppouye,qu'ils ont si>;grUjr
dment besoin !
-y
;.
Enfin le catchisme; de persvrance reoit ceux qui:pnt fait leur
remir.communiun,
y
"y
;:
y
y
Nous savons les difficults que prsente cette oeuvre, la .canipr
gnpsurlput. Pourtant elles ne paraissent pas insurmontables; et
flans tous les cas, on peut y suppler parles instructions catchistiques faites du haut de la chaire, le dimanche, .ainsi.que nous
gavons recommand dans notre Synode de 1872, Dans les villes*
vies mmes difficults n'existent pas. Ainsi nous ne,doutons pas
Concile
prescriptions
du
provincial,
les
conformment
aux
^que,
catchismes de persvrance ne prennent chez nous une rapide
extension. Les paroisses principales ont dj donn l'exemple; elles
:
;:;;,.
Ibid., p.
158.
J2) CONCIL. ANIC,
{1)
p. 159.
'
87
seront bientt suivies dans cette voie, nous en avons l'intime conviction.
En parlant des catchismes, nous ne pouvions garder le silence
doivent
rappelons
qu'ils
tre
Nous
enfants
(1).
confession
des
la
sur
confesss souvent; qu'ils peuvent et doivent recevoir l'absolution
sacramentelle, quand ils en ont besoin, mme avant leur premire
communion. Ce serait une illusion profondment regrettable de les
laisser croupir dans le pch, sous le prtexte qu'ils n'ont pas
les
qu'ils
suffisamment
prpars,
Ds
et
ans!
sont
douze
encore
soins d'un prtre dvou y parviendront toujours, ils peuvent
tre absous.
' La visite paroissiale et le soin des coles nous occupent ensuite.
Le premier de ces devoirs (2) sera facilement rempli. II donnera
rapidement au Pasteur cette connaissance personnelle, si ncessaire pour la bonne administration de sa paroisse.
Le second (3) n'a pas moins d'utilit; on peut mme dire, qu'
raison des -circonstances actuelles, il est d'une importance suprieure, en tant qu'il affirme, par l'exercice, un droit sacr et inalinable dont on voudrait dpouiller le Pasteur des mes! Qui ne
sait, en effet, qu'aujourd'hui plus que jamais, on voudrait exclure
le prtre d l'cole? Le meilleur moyen de protester contre celte
tendance c'est d?user du droit qu'il tient de sa mission divine, et
que la loi civile elle-mme lui reconnat, en visitant frquemment
les coles, en,exerant la surveillance qui lui est confie et en faisant tout ce qui est possible pour queju foi et les moeurs des enfants
soient mises, l'abri de' tout danger. Sur ce point, messieurs et
chers collaborateurs, vous n'aurez qu' observer exactement les recommandations du Concile.
A 1a suite des Ecoles, les OEuvres chrtiennes qui tiennent de
nos joursnplace si importante dans la vie de l'Eglise, devaient
attirer notre tteritiou (/Pf. Nous les avons divises en trois classs ;
les oeuvres de pit, les oeuvres de charit et les oeuvres de zle.
A toutes, nous avons donn nos encouragements et nos bndic->
tiens!:
y
Les premires (5) comprennent principalementls Confrries et
Associations, si utiles pour entretenir dans une paroisse l religion,
1,
.{i)'Ibid.,. p. 160.
(2) Ibid., p. 1(50.
(3) Ibid. p. 16t.
(4) Ibid. p. 168.
(5) Ibid. p. 165.
88
ANNALES CATHOLIQUES
(l)Ibid.p. 166.
(2) Ibid. p. 166.
(3) GOKCIL. ANIC, p. 169.
'
89
LA CHARIT A TARIS
LA CHARIT A PARIS.
(Suite et fin. V. les numros depuis le 10 juin).
$0
ANNALES CATHOLIQUES
Dirige
M. l'abb Jacquet.
par
,
,11 faut reconnatre, quoi qu'en disent les dtracteurs de
ces
nstitulious charitables, que leur cration est toujours inspire par
uq sens pratique et moral.
Ainsi l'OEuvre de l'Adoption a pour principal objectif la proccupation de recueillir en France, le plus grand nombre d'orphelins
de pre et de mre.
On les choisit, autant ,que possible, dans les endroits les plus
rapprochs du centre o se fait l'adoption; car il est bon de faire
connatre de suite que l'OEuvre s'tend [dans toute la province, et
que les jeunes pensionnaires dont elle se charge sont surtout destins aux travaux de ,1a vie agricole,
,
Cette institution accepte les,orphelins des deux sexes : elles les
instruit et leur enseigne leur mtier d'agriculteur, et l'ge de dixhuit ans pour les garons, et celui de vingt-et-un pour les filles,
elle les place de faon qu'ils n'aient rien perdre des bons sentiments qui leur ont t enseigns, et qu'ils n'aient rien redouter
non plus de l'avenir.
L'OEuvre ne posscdant,'ni ne voulant possder aucun tablissement, est protectrice, non rivale, des institutions particulires cresdans le mme but. Loin de leur nuire elle leur.vient en aide, en
leur confiant des orphelins, pour lesquels elle paye' une pension
annuelle.
Les ressources de l'Adoption se-composent d'une'souscription
annuelle de 50 centimes par associ; de dons annuels, de-qutes,
de loteries, etc.
'
Pour comprendre combien celte oeuvre est utile, il faut ajouter
que, 'depuis l'poque deJsa cration, qui date-de'1859', plus de deux
mille enfants lui ont t prsents; elle les a pris sa charge,*en>
les arrachant toujours la pauvret,- souvent au vice; quelquefois
ne 'mort prmature, car- ces pauvres petits gardent en eux,
hlas! lo germe de lamaladie qui leura enlev leurs parents.
' Le nombre de ces enfants, >qui' attendent le moment de leur
admission, augmente chaque' jour 1; aussi, nous nous flicitons,
dans'les circonstances qui motivent ces rflexions^ de pouvoir esprer
contribuer au bien de plusieurs de ces dshrits du destin' l--!;
De ces enfant8'V.iWs;'4i1gUo^lc* ta'-nii$r'*':^.t-6tr<^:'ia3al>>
la charit ren, fait ides hpmms:et.;ptes,ique jamais .notre mre
'
tous, la France, en a un prodigieux besoin.
y
-,
,
-
LA CHARIT A PARIS
Cette oeuvre recevait du Conseil municipal de Paris une subvention annuelle de 5U0 fr., qui a t.supprime comme toutes les autres
subventions de mme nature.
Le jour mme o cette suppression,avait lieu, M. l'abb Jacquet,
directeur de l'oeuvre, accueillait une jeune orpheline du quartier
des Batignolles, la petite Pauline Ledrebseur, ge de quatre ans
et demie, dont la mre venait de anourir et dont le pre est condamn la dportation simple,, le des, Pins. ,
Quelle reprsaille! et quelle rponse l'acte d'intolrance du
Conseil municipal!
,
et entretenu.
de la patrie perdue.
Ici, enfants, jeunes gens, vieillards, tout le monde est polonais.
Les soeurs elles-mmes, qui appartiennent l'ordre de Saint-Vincenl-de Paul,' sont polonaises, et il est vraiment touchant de voir
ces exils faire revivre dans un coin de Paris leurs traditions et
leurssutumes nationales.'
^ ,,?.?,,:? ,,.,.,.r,-.y yu y
Il itfy a pas Saint-Casimir que des y tyrans subventionnspar
Te ministre, il y-.a aussi des rfugis ne touchant aucune allocation
et nayant aucun moyen,d existence;: mais,jib^ar^t .que. la,-soeur
directrice connat l'art dp s^
...
.
92
ANNALE* CATHOLIQUES
disait-elle,
point
d'argent,
n'aient
Qu'ils
serait
nous
ce
ne
'''
-03
exemple a si bien: gagn ce petit monde que fe renvois sont xtririments rares, et le nombre ds enfants a putreport vsoixanteeknze,
y..,'.-';.;::;;y.'-.;.;.: -':' yv;:;-:>;;
'. y'y ';
tablissement
qu'on
Quoi
qu'il
visit
quand
Soit*
cet
pna
en
N
observ la physionomie dcs pauvres rfugisdpnt Fceil seible
toujours chercher quelque choie* on n'a plus; envie de rire au souvenir d ce vieux ptot::de vaudeville :
^Ls malheurs ont faitde moi un PolopaJ^! y;
;
:; y
'
y
;
y-,
---. y
"y'IF-.y
"y.
et parla press.; il
iuikjpulr la libert d l'immoralit publique* laquelle on al"ch l bride d plus d'une faon* et dont on a fait, en certain cas,
Une institution lgale. La consquence en a't une corruption de
moeurs teil qules plus civilises des villes d'Europe n'ont rien
envier Sbdome e'f Gomprrhe. L vice patent, enregistr, lgalis, coin me il ne l'a jamais t Babylone* Niniv, dnsl'thnes
dsAlibid et dansl Rome des Hlipgabae, est aujourd'hui une
gloire commune tous les Etals d'Europe ; mieux que cela : c'est la
plus brillante aurol de la civilisaiipn moderne scularise. Ce qu'il
y a de plus abominable aux yeux de Dieu, c'est que* tandis que les
spectacles les plus lubriques sont autoriss, les ftes et les crmonies d l'Eglise sont conttinUes dans; d'troites limites et spuynt
empches, sous prtexte de convenances publiques. Dans plusieurs
villes, chrtiennes et catholiques., comme par exemple en Italie, les
mascarades du carnaval sont autorises daus les rues et sur les places; mais les processions pieuses y sont interdites, Aux histrions
et aux filles de joie la voie publique ; mais nom au Christ cach sous
les saintes espces : les convenances s'y opposent.
Nous ne dirons rien: des dlits de tout genre qui augmentent pn
raison de ce dbordement des passions populaires, favoris par l'Etat, en particulier des vols et des suicides,
y
' Une autre source funeste de pchs, qui a t ouverte parles
gouvernements ds pays chrtiens d'Europe, c-'est la perversion de
l'instruction, publique.. Presque partout s Etals ont priv l'Eglise
del libert d'Instruire et d'lever les jeunes gens qu'elle a admis
dans son sein par le baptme, selon le droit et le devoir qui lui en
A
la; parole
94
ANNALES CATHOLIQUES
95'
'
droit, dans les rapports entre nation et nation, soit de ce que nos
pres appelaient le droit des gens.
Chose incroyable, mais trop certaine ! La scularisation del politique dans les Etats chrtiens et sa sparation de la morale vanglique leur a fait perdre, dans la pratique, l'ide de a Ici qui, selon
saint Ambroise, a sa racine dans la charit, et selon saint Thomas,
est la raison existant en Dieu, ratio in Deo existens, est la pense
de Dieu, mens Dei, est enfin la rgle suprme des actions humainaturelle,
jusqu'
l'ide
de
la
loi
fait
perdre
elle
plus,
Bien
a
nes.
lex naiuroe, essence d'un droit naturels/ans naturoe, fond sur la
droite raison, in recta ratione, que le philosophe romain a reconnu
exister entre homme et homme, peuple et peuple. Aprs avoir cart des relations internationales ce respect pour la justice immuable
et ternelle, on a recouru un autre droit, mutaverunt jus
(ISAI. xxiv, S), un droit nouveau, dont la rgle suprme est l'intrt, dont la fin est le vol des Etats, appel par saint. Augustin latrocinia magna, et dont les moyens sont la perfidie, la fraude, la trahison et la force brutale. De l celte belle maxime : La force prime
le droit, que l'on peut dfinir la synthse juridique de la civilisation moderne, spare de Dieu et de son Verbe.
Le vicomte de la Guronnire, un des imprudents complices de
la politique de Napolon III, quia introduit en Europe cette civilisation diabolique, a publi, l'anne dernire, peu de.temps avant
de comparatre au tribunal de Dieu, un ouvrage dans lequel il
panche avec amertume ses remords, et se plaint de ce que le droit
public a t leint dans la guerre de 1870. L'quilibre europen,
dit-il, n du travail long et patient de toutes les traditions diplomatiques, s'est croul sous le poids crasant du trait de Francfort.
L'Alsace et la Lorraine, franaises depuis deux sicles, ont t dtaches de la nationalit dont elles laient devenues parties intrgrantes. L'unit nationale de la France est atteinte. La balance des
Etats est falsifie. L'indpendance des faibles est menace. Il
n'existe plus de libert d'alliance. Il est ncessaire de tout recommencer et de tout refaire.
C'est vrai. Mais le fameux libelliste n'a pas eu assez de lumires
pour comprendre que la dissolution du droit public a commenc
par le fait de son empereur qui a entrepris de le violer contre le
Pape, dans le congis de Paris de 18f 6, et lui a fait faire un nouveau pas par la guerre de 185f ; que lui-mme, vicomte de la Guronnire, a prpar et favoris cette dissolution, en crivant ces
ignominieux pamphlets qui ont servi de masque son matre hyLES PCHS DE L'EUROPE
ANNALES CATHOLIQUES
N-:;
"-
(1).:
L'
"y -";:
.yy
Le cur s'arrta quelques: instants pour laisser respirer soU auditoire* et il s'tablit une Cohsrvtioh gnrale dont les prihipax
traits marquaient un retour'sensible de l'opinion, en faveur du
-V',_vy.'. ..'V. ./
Syllabus.
.'.:
."
'.',''.;0:y
J; n'y avait
que M. Sitout qui restt silencieux. Soii embarras
tait visible. Pour se donner une. contenance* il feuilletait le gros
livre que M. le cur lui avait remis, et il paraissait enliermnt
absorb dans cette grave occupation, lorsque'le cur, levant |
.";' .;'\::'.':'''''"''.",voix, dit:
;
amis,
si
continuer
Mes
le
allons
voulez,
: notre
vous
nous
examen du inpnslre.
Oui,
oui,
monsieur
continuons.
le
cur,
Vous
horrible
qu'on
la,
aussi
n'en
tte
est
avez
vu
que
pas
vous l'avait dpeinte; il en sera de mme du rest. Ce qui est horrible, ce n'est pas l condamnation porte par l Pape, ce sont vritablement ces erreurs dont il sembie quele simple bon sens devrait
nous prserver, et que soutiennent cependant des hommes qui passent pour des savants et de grands philosophes,
,,.,.
'
{>!)
;%y ;-';y-
"-"
;.]07;
y -^ Tous
-
getiinhminei\etmu?idum\
-.%,'.',, :.:,
;;y^JShbien*mes amis, que pensez-vous de,celle-l?
yi':..''^..-Mi-s,*--;inpusipUr;:i. cur, dit MthUrih,
ces, messieurs-l rie
|vent dppc dire que df btises. Si le bon Dieu existe* et s?il a
prMe mond et ls hommes, comment est-ce qu'il ne s'enpccupetStit plus et qu'il n'aurait plus <& pouvoir sur eux ?
:-4.11 me semble, dit M, Saitout, que Mathurin va un peu vite.
,
DieU a cr l ttind ptjesi hommes;; qU'est-Gp qui niph qtfil
aisse ensuite tout marcherconformment aux Ipis d l nature?
Qu'est-ce
c'est
.lois;
de.
la.
demanda
nature?
Ma-r
que
vos
que
hUrin,
-...;.-,.....V
...-:.-.:': ..-,-..'
; ?-4 Mais, les Ipis de la nalure,c e sont les grandes, lois que les
savants,ont.dcouvertes, et en vertu desquellesles:astres se myentdps le ciejr.les corps se composent.pt spv dcomppsent,les
plantes se npu rissent et se reproduisent, pmme les,,animaux
comme les hommes, et en vertu .desquelles aussiles hommes^
'4;pu.s,.d',iptellig,e,ne pt dp .raison, tablissent les socits, pnstir
tuent les Etats, etc., pic. y
yOtt-l, oui, monsieur Saitout, j'entends bien;'. mais si je mp
souviens: un peu de mpn ca-lhchismp, il n'y a pas de loi sans'lgislateur; alors, qu'est-ce qui a fait ces lois?
Mais
c'est
Dieu.
Cen'est
la
la
n'est
lois
de
alors
les
nature,
nature*
pas
ce
pas
;
Au contraire*;
98
ANNALES CATHOLIQUES
leur
veiller
excution.
S'il
il
devra
tient,
Certainement,
Mathurin.
Saitout,
il
Alors,
s'occupe
du
M.
monde
des
et
encore
hommes.
possible.
C'est
s'en
S'il
de
lire
fait
tout
est
ce
que
vous
occupe,
venez
nous
faux.
Vraiment,
Mathurin,
dit
Saitout
embarrass,
M.
vous
assez
grand plaisir. M. le Matre a trs-bien expos le' systme des savants dont le Pape condamne les erreurs, et Mathurin a trs-bien
montr la fausset du systme, ce qui vous prouve que la simple
raison suffit dmontrer celle vrit, savoir que Dieu, qui a cr
le monde et les hommes, qui- leur a donn des lois, lesquelles ne
sont autre chose que sa volont, continue de veiller sur le monde,
d'agir sur lui prcisment par ces lois, et d'agir sur les hommes*
dont il laisse la volont libre, mais qu'il ne dispense pas pour cela
d'obir sous peine d'encourir les consquenses de la dsobissance.
Supposer que Dieu a cr le monde et les hommes, et qu'il laisse
ensuite tout aller au hasard, ce serait insens; ce serait dire que
Dieu lui-mme agit sans aucune sagesse, et cela irait tout simple:
ment nier Dieu d'une autre faon.
Au lieu de voir l'action de Dieu-, h voir que les lois del nature,
c'est vraiment parler pour ne rien dire, et se servir du mot nature
pour n'avoir pas prononcer le nom d Dieu lui-ihm, ce qui est
une purilit, quand ce n'est pas un motif de tromper ceux qui se
"'""
laissent duper par les mots*
' ;'; ;..,'-y."
Pieu en crant le monde d avoir un but; h crantl'homme- :
raisonnable* capable de le connatre, d connatre ses' lois; d'yobir, ou d'y dsobir, il a eu aussi un but, qui n peut tre [puis.
99-
C'est
vident,
dit
Jacques.
C'est
vident,
dirent
assistants.
les
tous
Le
fatalisme tire son nom d'un mot latin, fatum, qui signifie le
destin. Impossible de changer sa destine, disent les fatalistes.
Tout ce qui arrive, arrive ncessairement, c'est une consquence
des lois de la nature, qui sont inexorables et ne peuvent tre changes. Eh bien ! dire que Dieu n'a aucune action sur les hommes
(
100
ANNALES CATHOLIQUES
'
et sur le monde, c'est dire que tout va en vertu de ces lois ncessaires, inexorables, et que, par consquent, tout arrive fatalement. Tous les partisans du naturalisnie ne vont pas aussi loin,
parce qu'ils se mettent en contradiction avec leur propre doctrine*,
mais c'est bien l l'esprit de cette doctrine, et c'est bien l qu'elle
mne. Or, je vous le demande, n'est-ce pas l tout ce qu'il y a de
plus contraire la libert ? Et, s'il n'y a plus de libert, o est le
progrs ? pu est la socit ? Vous voyez ce qui arrive chez les
Turcs, qui sont; fntalisles : quelle libert y a-t-il chez eux ? quel
progrs ? et quelle socit 1
On est donc parfaitement en droit de conclure quee naturalisme,
qui se confond avec le fatalisme, outre qu'il est contraire la raison, est contraire la socit, au progrs, la libert. Le Pape, en
le condamnant, condamne donc une erreur des plus dangereuses,
et rend un vritable service l'humanit.
Donc, encore une proposition du Syllabus pour laquelle on doit
remercier le Pape, loin d'en faire un objet de reproches et
d'injures. Est-ce vrai ?
Oui,
oui,
monsieur
le
cur.
les
mieux
vois
de
mieux
Vraiment,
ajouta
je
Jacques,
que
en
Le Directeur-Grant : J, CHAIITREL,
I. Questions gnrales.
le rpter presque
tous les huit jours, reste, la grande proccupation du monde
politique et du monde xles affaires : nos lecteurs ne s'tonneront pas de la gravit que cette question a prise depuis quelques jours ; nous avons toujours dit que nous dsirions la paix,
mais que nous ne l'esprions pas, et que si la paix se rtablissait, elle ne serait que provisoire et prcaire. Nous avions pour
nous fortifier dans cette conviction deux raisons trs-puissantes : premirement, la Russie, soutenue par l'Allemagne,
ne veut pas la paix ; deuximement, l'Europe ne mrite pas la
paix, parce qu'elle n'en veut pas les conditions. L'Europe a
mrit le chtiment, de la guerre, cela est incontestable; la
Russie sera l'instrument de ce .chtiment, cela nous parat probable. Et voil pourquoi nous croyons la guerre, que tout le
monde regarde en ce moment comme imminente, comme
presque dclare.
/Quelles en seront les complications? quels en seront les rsu!tats?yNui -e> saurait jencore lepryoir, mais nous sommes
cpnvainGus que; dans cette jqtiestion* la misricorde divine
s'unira la justice, et jqu'il se prpare une magnifique glor^
flcatipn de l'Eglise pathplique, des jours .glorieux pour les
peuples qui; sauront se mettre du ct d bon droit^Qt die la
Vrit.
y'yO
y- y\ yy.yy yyyy,
-y.
-.
T, IV. 21
OCTOBRE
1876.
102
ANNALES CATHOLIQUES
A Borne, on
CHRONIQUE
avec une joie toute paternelle cette Romeria, comme, disent les
Espagnols, et nous aurons sans doute donner, dans notre prochain numro, d'intressants dtails ce sujet. Disons tout de
suite qu'il se trouve Rome, en mme temps que le plerinage
d'Espagne, un plerinage d la rpublique de Bolivie.
Les vques se montrent la tte des fidles; d'autres, qui
plerins,
font
leur
des
visite
ad
limina,
viennent
avec
pas
ne
et il y a ainsi un mouvement perptuel de la circonfrence au.
centre et du centre la circonfrence. Nous avons annonc la
visite ad limina du cardinal de Bonnechose, archevque de
Rouen ; cette semaine, c'est le cardinal Guibert, archevque de
Paris, qui s'est rendu Rome; dans les circonstances si
difficiles que traverse l'Eglise, il n'est pas indiffrent d'apprendre que ces minents prlats vont exposer au Saint-Pre
les dangers de la situation et en recevoir des encouragements
et des conseils dont leurs troupeaux profiteront.
>
403
coeur
du Saint-Pre. Nous les avons fait connatre ; elles se confirment, mais il serait, croyons-nous, imprudent de trop compter
sur les bonnes dispositions du gouvernement vnzolan.
Mgr Cocchia, dlgu apostolique Saint-Domingue et dans
le Venezuela, et qui tait Rome, vient de partir pour Caracas,
o il va consacrer l'archevque de cette ville et l'vque de
Mrida, rcemment prconiss. \1 Osservatore romano donne,
les
la
loi
dont
dispositions
sujet
de
reproduit
au
nous avons
dans notre dernier numro, les explications suivantes :
Nous sommes dment autoriss dclarer qu' la vrit cette loi
injuste et cruelle fut approuve par la Chambre et passa en troisime lecture. Mais, sur ces entrefaites, arriva Caracas le dlgu
apostolique de Saint-Domingue, Hati et Venezuela, Mgr Roch
Cocchia, vque d'Orope. Il russit s'entendre avec le Gouvernement; le projet de loi fut abandonn, les prtres qui taient en
prison furent mis en libert, ceux qui taient en exil furent rappels;
on supprima les dclarations hostiles l'Eglise, et l'on pourvut,
dans la mesure des besoins, aux intrts des couvents. Son Exe. le
Prsident de Ta Rpublique crivit une belle lettre au Saint-Pre.
1*04
-
ANNALES CATHOLIQUES
sait que le prsident Borrero, aprs avoir sembl hsiter un instant, s'tait franchementralli la politique conservatrice et catholique de l'illustre Garcia Moreno, tout en conservant ds faiblesses librales qui empchaient de compter entirement sur M.
L: cause conservatrice faisait donc de nouveaux progrs et les
rvolutionnaires voyaient avec dpit que leur criminel complot
deTanne>dernire n'avait servi rien. Ils ont fait une nouvelle tentative pour s'empa
: le gnral Yentimilla, arrivant d'Europe, a fait un pronunciamento Guayquil,
dont Borrero l'avait nomm gouverneur. Le pronunciamentoarussi dans cette province on dit mme que le mouvement
,
CHRONIQUE
105
s-hien
puisqu'ils
s'harmonise
la
meiiti
pies,
sont
avec
eux,
ci
l'ordre
de
la
morale,
sauvegarde
de
lesquels
il
leure
et
sans
vritable
il
avoir
de
n'y
progrs.
peut
et
ne
y
a
'
106
Ma bonne soeur,
Soyez bnie, soyez heureuse ! Grce aux prires des mes pures
qui se sont leves vers le ciel pour votre frre, je sens mon me
MARCHAL.
~"
Cette lettre rjouira tous les amis de M. Marchal, qui redoubleront leurs prires pour que son intelligence s'claire comme
son coeur.
Faits divers.
,.
et
107
CHRONIQUE
Marchal
DE MAC-MAHON,
duc de Magenta,
Le prsident de la Rpublique franaise, dcrte :
Art. 1". M. i'abb Soulc, chanoine titulaire de l'glise cathdrale d'Aire, vicaire capitulaire de ce diocse pendant la vacance
du sige, est nomm l'vch de Saint-Denis (le de la Runion),
en remplacement de Mgr Delannoy, nomm l'vch d'Aire.
Art. 2. Le garde des sceaux, ministre de la justice, et des
cultes, prsident du conseil, et le ministre de la la marine et des
colonies, sont chargs, chacun en ce qui le concerne, de l'excution
du prsent dcret..
Fait Paris, le 10 octobre 1876.
Marchal de MAC-MAHON,
duc de Magenta.
Par le Prsident de la Rpublique :
Le garde des sceaux, ministre de la justice et des cultes,
prsident du conseil,
,
J.
DUFAURE.
Llttre suivante a t adresse par Mgr Desprez, archevque de Toulouse* M. le garde des sceaux :
Monsieur le ministre,
Toulouse, 3 octobre.
108
ANNALES .CATHOLIQUES
vous userez de votre haute influence pour faire revenir sur ce vote
dsastreux.
Mieux que personne vous apprciez l'importance de la loi sur
Taumnerie militaire ; vous savez combien de dangers courraient la
foi et les moeurs de toute notre jeunesse si, pendant les cinq ans
passs sous les drapeaux, elle tait prive des secours religieux, et
vous savez aussi que les modiques subventions accordes par Tancienn Assemble sont indispensables pour rgulariser un service
aussi important.
Comme archevque d'une ville qui renferme une trs-forte garnison, je me crois oblig de pourvoir aux besoins spirituels des
nombreux militaires qui en font partie, et au nom de toutes les
familles chrtiennes quit ces militaires appartiennent, je vous
supplie, monsieur le ministre, de prendre en mains les droits
sacrs de la religion et de dfendre devant le Snat l'article du
budget de la guerre concernant le traitement des aumniers militaires et les allocations pour frais de culte.
Veuillez agrer, etc.
f FLORIAN,
''
Archevque de Toulouse.
Trs-Saint Pre,
y
l'occasion des sainfts exercices dp l retraite ecclsiastique; vient
dposer aux pieds de Votre Saintet l'hommage de sa profonde
vnration et de Son amour filial.
y
Etroitement unis notre vque et dans une entire communaut
d penses et ;de sentiments avec Sa Grandeur, nous.tpus, prtre
de ce diocse, de concert avec le/pieux et loquent prdicateur de
l^etraite; -nous /sommes heureux de renouveler, dans cette ircpns
tance solennelle, le tmoignage cpllectif de notre dvouement, dp
notre soumission et de motrp inbranlable fidlit au Sainjt-Sige,,
,
CHRONIQUE
109
qui
de force
magistre
suprme,
ce
et de puissance, dont elle a besoin aujourd'hui pour faire face aux
nombreux ennemis qui l'assaillent de toutes parts.
Les esprits aveugls par l'ignorance ou par la passion ont pu
bienfait
l'immense
de ce grand acte,
la
haute
porte
et
mconnatre
Les graves vnements qui se droulent sous nos yeux en rvleront de jour en jour et de plus en plus la souveraine importance et
l'clatante opportunit. Quand tous les droits auront t mconnus,
quand une exprience svre aura dmontr qu'il est absolument
impossible de gouverner les peuples sans Dieu, n'est-il pas permis
de croire qu'alors l'admirable constitution de l'Eglise apparatra
nos socits troubles comme l'idal divin de leur restauration et
de leur grandeur? Oui, Trs-Saint-Pre, nous en avons- la ferme
conviction, un jour viendra o les hommes finiront par comprendre
que le chef de l'Eglise n'est pas seulement le plus lev et le plus
pur reprsentant de l'autorit sur la terre, mais encore qu'il est le gardien le plus intgre et le plus vigilant de toute vraie libert.
Le second motif de notre confiance, nous le trouvons, dans ce
mouvement irrsistible qui entrane et qui groupe le sacerdoce tout
entier, les prtres comme les vques, autour de votre auguste personne. Jamais peut-tre on n'avait vu tant d'ordre, tant de discipline et une si parfaite harmonie dans les rangs de la milice sainte.'
En faisant du Vatican une sorte de Calvaire, les ennemis de l'Eglise
n'ont servi qu' lever la papaut des hauteurs inconnues jusqu'
nous, et d'o elle rayonne dans le monde des mes avec son incomparable clat.
Dans les premires annes de ce sicle, un crivain clbre et un
grand chrtien voulant caractriser d'un mot ce rle immense de
la papaut, disait que, dans l'univers entier, partout, on sentait ce
qu'il ne craignait pas d'appeler, avec la,hardiesse de sa foi et de son
gnie, la prsence relle du Pape. Cette parole, vraie toutes les
poques de l'Eglise, l'est plus particulirement la ntre, o, par
une,nouvelle effusion de PEsprit-Saiht toute me vraiment catholique, qu'elle habite Rome ou l'une des les perdues de l'Ocan;
semble toucher la grande me du Souverain-Pontife dans l'ineffable
et mystrieux contact de la foi et de l'amour.
Or, Trs-Saint Pre, en prsence de cette merveille de notre
temps, ne pouvons^nous pas-rpter courageusement avec vous, en
110
ANNALES CATHOLIQUES
(le 3 octobre)
diocse
Lettre
pastorale
fidles
de
clerg
et
une
son
aux
au
dans laquelle il annonce sa prochaine visite ad limina et
tmoigne le bonheur qu'il ressentirait de les voir profiter de
cette occasion pour organiser un plerinage Rome., Venez
donc, dit-il, venez avec votre vque recevoir cette bndiction
qui calme et qui fortifie. Le Saint-Pre l'a dit : Les pleristabilit,
la
l'immortalit
l'unit,
de
symbole
de
de
de
nages,
l'Eglise, sont sa grande consolation dans sa grande douleur.
Venez, et votre prsence ses pieds, amenant un sourire au
milieu de ses pleurs, sera pour vous une des plus douces joies
de la' terre, un des gages les plus assurs des misricordes du
ciel.
Le dpart du Mans doit avoir lieu le lundi 6. novembre ; les
plerins devront se trouver runis Rome le 14 novembre.
L'glise Saint-Nicolas, de Nantes, a t solennellement consacre le 10' octobre. Quatre vques assistaient
cette crmonie : Mgr Lecoq, vque de Luon; Mgr Bcel,
vque de Vannes; Mgr Fournier, vque de Nantes, et
Mgr Collet, archevque de Tours, qui la prsidait et qui a
clbr la grand'messe. On sait que l'glise de Saint-Nicolas
est l'oeuvre de prdilection d Mgr Fournier : cur de la paroisse, il,y , dj de longues annes* il en avait commenc et
111
CHRONIQUE
la
il
d'avoir
vient
achev
construction
vque,
le
prs
peu
;
bonheur de lui donner une suprme conscration qui est le
couronnement de l'difice, le couronnement d'une oeuvre qui
l'a occup pendant la plus grande partie de sa vie.
PIE IX PAPE
Vnrable frre, salut et bndiction apostolique,
C'est avec un vrai bonheur que nous avons recueilli les lmoimoignages de soumission et de reconnaissance que vous nous
exprimiez, avec le clerg de votre diocse, par lettre en date du
21 janvier. Nous y avons vu la preuve manifeste de la sincrit de
votre affection, en ce que nos consolations font votre joie, tandis
les
qui
arrivent
tristesses
et
amertumes
les
nous
vous accablent
que
de douleur. La voil bien, avec sa vigueur toute divine, cette
union de la tte et des membres, que le Christ a voulu tablir dans
son Eglise, en ajoutant ceux de la foi les liens de la plus troite
charit, afin que nous ne fassions vraiment qu'un corps et qu'une
me, nous qui partageons les mmes esprances en vertu de notre
vocation commune. Telle est aussi la vritable cause de l'motion
produite sur nous par la nouvelle des combats dont vous tes menacs et des vexations que vous pouvez avoir subir de l'injustice
des hommes. Il y a toutefois un allgement nos inquitudes dans
la noble rsolution o vous tes prts tout souffrir plutt que de
faillir votre devoir. Pour nous, en attendant, nous ne cessons d
demander Dieu qu'il dtourne les maux que vous craignez, ou
que, du moins, dans la lutte, il vous fortifie et vous revte de la
vertu d'en Haut, de manire vous en faire sortir vainqueurs.
-;-L>0pmmpgage-de.;e..- secours cleste en mme temps que de notre
bienveillance personnelle, nous vous accordons, de tout coeur,
vous, vnrable frre, au clerg et aux fidles confis votre vigilance* la bndiction apostolique.
Donn Rome prs Saint-Pierre, le 8 avril 1876, de notre pontL
Hcat la trentime anne*
r-'--;r-:V; ;.;y:.
112:;!'
S;
"".-' ANNAL&U^lEOIQtrES
'--.
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veillants,; ..;,.-.
...;,,-,;-,,.
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Voici la rponse qui leur a t, faite,,-et que je vous prie d'avoir
1?obligeance de publier dans un des premiers numros de votre
journal.,,
',_
,-.;r,.-.y-y
^y'-.,.
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Agrez,, monsieur, l'assurance de-; ma, considration distingue.
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vicaire
gnral.
Prot* apost.,
Monsieur le cur,
y ;yy
',
113
CHRONIQUE
aux grandes constructions qui s'lvent Chantilly, mais uniquement, mais exclusivement aux couvertures du chtelet que l'on restau*
mit.
dimanches.
M. le cur ajoutait que, sauf les cas d'urgence, Mgr le duc
d'Aumale no voulait pas qu'on travaillt le dimanche sur ses proprits. Pour preuve, il citait que, quelques semaines auparavant,
ayant trouv sa ferme d'Apre mont des maons qui travaillaient le
dimanche, iiles avait immdiatement congdis.
Cela dit, il m'semb'e que la permission donne par moi chappe
au reproche de courtisanerie comme .de morale relche, et qu'elle
ne doit scandaliser ni les personnels^pieuses, ^irmmplps, jpurnajux
dmocratiques.
Votre tout dvou,
.
y:-
'[
N
'
.,
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v.
"
.-..-,.
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QBRI,
-.,
Ncrologie.
Mgr Joseph MACUIAI,; vque d'Ancyre on Angora (Anatlie), est mort le 5 septembre dernier. Il tait n Angora le
15 mai 1811. Il fit d'abord ses tudes dans sa ville natale; il
les continua Constatinople*o il eut, entrer autres raaatres,
Mgr fflassoun, aujourd'hui patriarche He Cilicie* et il les acheva.
114
AHNALES CATHOLIQUES
Hassoun
Mgr
se
en
que
1862, il fut transfr l'vch d'Ancyre, o son, zle lui fit
tablir un collge, des coles et construire une glise, celle de
Saint-Clment. Il fut l'un ds Pres du concile du Vatican, qu'il
lut oblig de quitter ds le 1 janvier 1870 pour aller travailler,
Constantinople, au bon accord du clerg armnien. Son zle
Saint-Sige
dvouement
doctrine
de
la
la
puret
et
au
son
pour
lui attirrent bien des perscutions pendant ces dernires annes. L'administration turque, favorable aux armniens schismatiques, lui enleva son vch et son sminaire, et il est mort
dans la maison d'un fidle catholique.
Il y a, Ancyre, deux vques catholiques : l'un du rit grec,
l'autre du rit armnien. L'vch armnien a t cr par
Pie IX en 1850 ; le premier titulaire a;t:Mgr Antoine Scisman,
qui sigea jusqu'en 1862 : il avait t l'un des matres de
Mgr Arachial Constantinople.
Le 11 octobre est mort Paris le gnral LETELLIER-VALAZ,
' dont les votes l'Assemble nationale et au Snat avaient t
plus d'Une fois dfavorable la religion, niais qui, ayant gard
la foi de son enfance, a demand et reu en pleine connaissance
les sacrements de l'Eglise. Sa mort chrtienne a consol ses vrais
amis. Il appartenait au groupe d'hommes qui suivaient la politique de M. Thiers.
y
,
CHRONIQUE
113
est revenu
au
mourant au mois d'aot dernier. La science, en lui, ne se sparait pas de la religion, et la religion lui inspirait en mme
temps pour les pauvres une charit pleine de zle : il tait
administrateur de plusieurs tablissements de bienfaisance et
membre de socits protectrices de l'enfance, d'enseignement, etc. Dans dernires annes, il avait travaill avec ardeur
l'installation de l'observatoire de Montsouris, Paris* et fui
nomm inspecteur gnral des tablissements de mtorologie de
France et d'Algrie. Il laisse un fils, qui est officier d'infanterie,
et une fille, qui est soeur de charit. Son frre, M. Henri Saihte,Claire Deville, qui est comme lui membre de l'Acadmie des
sciences, est surtout connu par ses travaux comme chimiste et
lui
qu'il
invent
l'aluminium,
le
d'extraction
de
procd
a
:
par
aussi est un de ces vritables savants dont la science reoit une
nouvelle force et un nouvel clat de la foi catholique qu'ils se
font gloire de professer.
.
116
ANNALES CATHOLIQUES
'
Il y a peu d'annes d'annes de cela, Smith tait un ouvrier typographe de Londres; il se trouva ml la partie matrielle des traRawlinsn
inscriptions
cuniformes.
colonel
les
du
Ces
sur
vaux
effrayants rbus lui parlrent, son gnie secret les pela, et le
pauvre ouvrier, dpourvu jusque-l de toute instruction, se jeta
dans celte tude avec la tnacit de sa race. Etonn des rsultats
obtenus par ce disciple de hasard, son savant protecteur le fit attacher au British-Musum. Rientt le publie anglais, plus attentif
que le ntre aux lumires nouvelles qui se font dans la science,
s'mut en voyant le conservateur retrouver sur d'informes morceaux de briques des pages d'histoire d'un suprme intrt.
Un jour son nom courut dans toutes les bouches du RoyaumeUni, si passionn pour les recherches bibliques : Smith annonait
aux socits savantes de Londres qu'il venait de mettre la main sur
le rcit assyrien de la cration. Aussitt, suivant les nobles traditions qui sont l'honneur et la force de la presse anglaise, un ds
grands journaux de la cit fit spontanment les frais d'une mission
assyriologique en Msopotamie et en offrit la direction au jeune
savant. Ce savant ignorait tout ce qui fait le fonds de notre du-.
cation, il n'avait aucune teinture ni de l'histoire, ni des langues
classiques, ni des idiomes smitiques ou autres de l'Orient, en dehors du chalden ; il parlait mal et crivait peine sa propre langue. Il avait la sagacit et la patience qui fait le gnie.
Si jamais lemot de Buffon a t vrai, c'est depuis les dcouvertes
des Champollion, des Rurnouf, des Smith. Le missionnaire ce,
nom convient aussi ceux de la science partit pour MossouT;
r
il attaqua avec ardeur ces collines artificielles chelonnes dans le
dsert sur les bords du Tigre, et qui ue sont autre chose que les
anciens palais de Ninive crouls sur eux-mmes. Ce hasard, que
l'oisif appelle la chance et le travailleur la justice, guida sa pioche
dans un de ces tumulus o tait ensevelie la bibliothque du roi
Assurbanipal ; quelques mois aprs, au commencement de 1873,
il nous envoyait ls chants retrouvs de ce pome d^sduhrqt
mit en moi .toute la science : c'tait une version assyrienne del
cration, du dluge, des,premiers, jours de l'histoire, presqupipa^
rallle pelled laiense,; peut-tre le; commencement de ces
le
roi
dire.du
livre;
anciens
Assurus,
Annales
des
temps
au
que
CHRONIQUE
117
-,
/qui
le
de
ducation,
tonnaient
lacunes
ceux
comme
sera
gage,
ignoraient cette vocation singulire ; mais il ' sentait l'hmmy
et tout aussi dcelait un des enfants opinitres de M sang;ngloisaxon qui sait le grand secret : vouloir. Il brlait de retoufnp surle thtre de ses fouilles d'o il ne devait plus revenir. Malgr la
dsolation et les perfidies de son climat la Msopatarnie Pattiritji
del'attrait invincible de ces viis terres o l'on sent sous ses pas
ls cendres des premiers hommes* Il allait pour ls appeler- la
lumire;; la mort l'a rapproch d'eux en rabattant au milieu
lafteufi sousles^rmes delascienCf sous ls monuments
triompliei :
J^ GBNTBL.'
r
c^
'
h'revolver...
La foule des mutirs grossit : elle se compose de gens de la lie
du peuple, d'enfants des coles communales et de sectaires- de la
ls
droit
la
patrie.
ennemisde
de
11
n'y
a
pour
pas
^-r
permettrai
siffler,
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de
je
de
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vous
voyonsj
que
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vous voudrez condition que vous ne passerez pas aux voies de
fait;"
V
'-.,.....<
-.-.
^Non* nous; ne voulons pas supporterTbutrag du congrs.
Que faire II ^ a un mouvement trs^vif au palais et au tlgraphe;
Le prfet s'aperoit que le questeur est du ct de l'meute et qu^il
niput lutter. Nous; ne sommes pas ibrSj mais le gouvernement
matres
davantage.
Fest
Il
dans les sicaires de la secte,
des
a
pas
ne:
Il faut cder, et M'. NicOtera, consult par dpche, ordonne d dissoudre: Congrs.
...:..,'::'..'.::.
C'est minuit, la premire minute du 10 octobre, que le
prfet a envoy son secrtaire M. le duc Salvit pour communiquerTordre de dissolution et l'avis donne au public* ''
L'vfe, qui est ainsi conu, a t placard le matin sur ls murs :
;
''(
Dcrte :
ultrieures
runions
du
congrs catholique inaugur
Les
prfet
Le
: GRAVINA.
*'"
~
.
12Q
ANNALES CATHOLIQUES
duc a rdig une protestation qu'il a lui-mme apporte la prfecture, et une adresse au congrs catholique de Bologne.
Je suis venu pour parler, et non pour tre siffl, ou btonn,,
dit M. le baron d'Ondes Reggio, et il est parti le matin six heures.
cder
devant
s'est
meute?
cri
le
Devons-ious
Non,
une
gouvernement, qui nous sacrifie une meute voulue par la questure; mais l'meute nous vengera en se jetant un jour ou l'autre
la
le
questure.
gouvernement
et
sur
sur
L'meute d'ailleurs a continu toute la journe du 10.
Vers onze heures, j'tais chez M. Acquaderni. Il y avait l quelques prtres lombards et un religieux franciscain de Forli. One
foule' de bandits, quelques-uns bien mis, s'est runie sous les fentres et a commenc hurler. Sur les lvres d'Acquaderni, errait un
sourire de compassion. Les prtres taient parfaitement tranquilles :
Cristo con noi (le Christ est avec nous), a dit l'un d'eux; ils sont
sortis; une voiture tait l, et la foule les a suivis.en h'urtant et en
blasphmant.
Sur divers points de la ville, partout o se montrent des prtres,
clatent des cris de sang. On dit qu'un de ces prtres a t cruellement maltrait et btonn.
Quoi qu'ils fassent (c'est Acquaderni qui parle), notre oeuvre ne
mourra pas. Nous avons la vie que donne l'Eglise ses enfants, et
nous avons l'amour qui nous runira encore. Le comit permanent
existe; il fera son devoir.
Voici la lettre adresse par M. le duc Salviati au prfet d
-'.'^vW.-r';
Bologne: /. ,,\.::[.;'y ^
;;
^"'
Monsieur le prfet,
'
121
Congrs
MX
Bologne.
122
CATHOLIQUES
ANNALES
.'.''
;
jcatholiqu; Aujourd'hui, c'est pour la libert de discuter nos' intrts
religieux que nous souffrons.
Nous esprons trouver une autre fois, sur un autre point de
l'Italie, ce sr asile,qui nous a t rfus Bologne, malgr la noble
et loyale hospitalit d ses enfants catholiques.
Mais nous n'oublierons pas les paroles du Saint-Pre. Ce sont ds
paroles de; vie. Le bref du 25 septembre 18iB est un don de l Providence, fait aux catholiques italiens pour leur donner lumire et
frce.1G'est un devoir sacr pour nous de nous y conformer et de l
suivre.
': ".:
";'
_;....
.:.
.
'
'
Le;
prsident gnral, v
Due SALVIATI.
V
,
'.'
123
124
ANNALES CATHOLIQUES
plus efficace et une plus grande abondance des biens qui viennent
d'En-Haut. Puisse tre le prsage de cette grce la bndiction
apostolique que nous vous donnons, du fond du coeur, en tmoignage de notre paternelle affection, vous, trs cliers Fils, tous
votre congrs gnral et tous les associs de votre oeuvre catholique.
Donn Rome, prs Saint-Pierre, le 2o septembre 1876, la
trente-unime anne de notre Pontificat..
PIE IX PAPE.
Les catholiques de France reconnatront que plus d'un conseil de ce Bref s'applique leur propre situation, et qu'ils
doivent agir avec la plus grande union non-seulement dans les
lections, politiques, mais encore dans ces lections administratives, municipales, communales, qui excitent moins l'attention
publique et dont les rsultats ont pourtant une trs-grande
importance.
.
125
126
ANNALES CATHOLIQUES
v
III
Cette occupation de Rome', inexcusable devant le droit chrtien
et devant le droit des gens, et qui cependant a t tant acclame
par les fauteurs de la civilisation nouvelle, que les puissances ont
regarde d'un oeil bienveillant ou indiffrent, a t le sceau qui' a
authentiqu le trpas du droit public europen ; mais en mme temps
elle a t une nouvelle dette norme Contracte par l'Europe enreddat
donec
elle
paiera
novissimum
la
de
Dieu.
Et
la
justice
vers
quadrantem (MATTH. V,26) jusqu'au dernier centime; enfin, elle
la paiera solennellement, comme Napolon III qui a pay la sienne
dans les humiliations et les douleurs de Sedan. Elle la paiera encore
voulu
abaisser
qu'on
temporelle
du
Pape,
et rengloire
la
a
pour
pieds,
ennemis
voir
qui
finit
toujours
et
ses
sous
ses
par
verser,
qu'ils se nomment rois, empereurs, rpubliques, peuples, hrtiques
ou mauvais catholiques.
Que cela arrivera, encore une fois, malgr la vaste prvarication
de l'Europe conjure contre le catholicisme et son chef, nous eii
suit
la
Providence
extraordinaire
marche
la
que
gage
avons pour
Dieu
Pie
IX.
l'assistance
qu'elle
Ce
prte
d'oeil,
dans
pape
au
vue
qui a voulu que son Vicaire sur terre possdt, conformment aux
voies naturelles, une souverainet civile, afin de mieux gouverner
o
le
dpouill
dans
mme
qu'il
ft
Eglise,
permis
temps
en
a
son
devait se dchaner avec le plus de fureur la haine des hommes politiques contre l'Eglise dont il a le gouvernement. Et pourquoi cela,
si ce n'est pour rendre plus manifeste et plus palpable l'assistance
'surnaturelle promise au Souverain-Pontife? Cette assistance ne se
produit-elle pas d'une manire si neuve, si insolite, si tonnante,
qu'elle force l'admiration de ses ennemis les plus acharns et leur
l,
N'est-ce
de
rage?
des
mme
transports
temps
en
pas
cause en
partie dj, l'accomplissement de l'oracle ternel : Qui habitat in
coelis irridebit eos, et Dominus subsannabit eos? Dieu ne se rit-il pas
aujourd'hui de l'astuce, de la prvoyance, de la'diplomatie, de
l'orgueil, de la tyrannie, de l'or et des armes de tous les puissants
ennemis du Vatican ? Celte terrible ironie du Roi des rois, du Seigneur des seigneurs, n'cst-elle pas le prlude historique du langage
qn'il tiendra plus tard dans sa colre et dans sa fureur aux insenss,
i
127
f28
'
.' '
^ .-'.:
iA#NALS-CAOlilB^;: V
^r^ai
non-seulement
etlq0
elles-mmes
condmnesi
sont
par
qui croitau Christ-Dieu, fondteur^l'Eglise/vaispar tout feofam
de saine raison et de coeur droiti Cesi crimes: atroces violent tout
la fois le code de l'vhgil <et la loide la;natuFe> le adroit eDieu
etle droit ds^peuplSiH ; i*^ V : u'-^- H- ; .-..,.; .;_ -;...y ,-;\^:::-.
Qn-peut en dire, autant des rimes id'autres -EfelSj icatloliques
ceux4ar crimes qui-provoquenfe Sautant 4>Islla colre de Dieu,
qu-ilsvSnt ommis au prjudice de: nationsi entires,;dont ilsiten*dent eorDompreiafoi. Qui oserait nier;Ia trs^-^rave responsabilit
envers Diu^iqu'f assume; nOtr^Mlie lgale* par toutf ce qu'eil^a
fait cOntreJe: catholicisme depuis dix-huit ans que, par l: grced
l'trangerj ellestceiqu'elle estleg^uvrnemenli mdiilnB;,p:
]}euk# se vanter^du beaufiirifce* d'avoir lglemeiHt vendu l'unit
;rligieuse deilfspaghe .des hrtiques jfcangrs qui^en chang,^
ontdlivruun ocertific:t)d bons serviGeS/aaix ambitiux^isposant
du pouvoir ? Et la France n'-t-ell pas aussi le mrite d'une obstKation sans pareiliedans: se-dsordres anticbrtiens, quoique plT depuis siiXsns soii&la vergeliu ToufrPuissantq^
l'affliger et dei^humilier porla rappeler , sou devoi)? i; ;i: \ '
Quelqu'un; hious: objectera peut-tre que ous raisonnons trop
nystiquemeht ou toUfcau moins avec une ithologie Ngo^euse |i
n'stplus de noire-temps, puisquyau boutdu cOmptj il n'y a ja^de
force humaine qui puisse rsister ;f la marche du [progmsT^ d?.
da^&l^armohi:
destfroits
truire les modifications qu'il a introduites
sociauxiet desMmentS'de civilisation. ;'
''--^
,
Nous rpondrons*; en:. concluant; qm .notre raisonnement iest
fond sur la ralit de certaines choses qui neisont pasisujettes
changement, c'esfc dire ni des reculemnts ni -4fes progrs nr
trinsquesj parce qu'elles sont vraies toujours et en tout temps j
parce qu'elles sont la rvlation: de Dieu et la loi de la nature. Kous
pouvons, assurer -nos contradicteurs que, de mme qMl u^a pas
deux Dieux, i deux Christs^,ni deux fois, ni deux dcaloguies, ni
deux natures humaines, aucun progrs ne pourra faire xju'il n'y ait
ni deux, justices contradictoires, ni deux vertus contradictoires* Il
est donc inutile'de.se flatter que Dieu se rsoudra-'. regarder comme
juste ce qui est injuste, comme vertueux et mritoire ce qui est
dshonnte.:et punissable. Le droit-nouveau ne sev jamais, admis
dans les codes du Trs-Haut dont la saintet a ti au plus haut de~
gr outrage par ceux qui l'ont invent et pratiqu.
Quand donc .on nous aura prouv par de bons arguments queDieu
aussi s'est laiss entraner par le cours du progrs moderne; qu'il
a sanctionn les rcentes ^modifications du droit social, qu'il a re.
<
l'
civilisation,
de
la
alors
lments
harmonie
des
nouvelle
la
eonnu
lrs-iaTapologie
ferons
de
notre
rtracterons
et
nous
nous nous
nocente Europe, bien digne d'entrer, en corps et eft me, dans les
joies du paradis, sans passer par les flammes du purgatoire.
i
(Suite et
Le'itre
du Snint-Stge lui-mme;.
"
'
>
>
<)>
<
cetitntieusif^par*!^
Ibidp.iK.
(U)
Ibid
p 176.
et plrat* k'jtaictibh^lniair
'"''"'!1"'""'''"''"';.."""'
.i.i
-fs; .q ,;-\xh
..K:::::-.:-.'.;
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130
ANNALES CATHOLIQUES
Ce
14.
p. 181.
-.:>:'s-; v.:.-'\f.
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.q-,-.:;;i-'..:.v.-'e;.--:?:"
131
l'vque
souscrive
chaque
rendue
opportun
sentence
que
sera
p. 182f
'
132
ANNALES CATHOLIQUES
vnrable
de
de
plus
plus saint : les mystres sacrs de notre-'
et
a
y
foi et les institutions de l'Eglie !Il nous a sembl ncessaire de rappeler ici les vrais principes, et
nous l'avons fait dans les termes suivants :
T. Que les clercs et les fidles se souviennent qu'il n'est pas permis, sans une permission spciales de lire, de conserver ou de
prter aux antres des livres condamns par le Saint-Sige ou
autorit
ecclsiastique.
autre
une
par
llf. En ce qui concerne spcialement les journaux, que les fid les et surtout les clercs prennent gardent de paratre, non sans
scandale, favoriser par ries abonnements das feuilles qui, sans
attaquer directement la foi ou les moeurs, prsentent pourtant
des dangers et encourent la note de lgret !
<c
qui,
bi^n
de
la
IV.
Quant
crivains
mritants
religion et*
aux
,,,
.va
133
.
solidaires,.lesquels, par un pacte infernal,- s'engagent loigner do
leurs derniers moments tous les secours de la religion et qui ne
rougissant pas de mourir cornue la brute, se font presque une
gloire d?tre enfouis comme elle sous une, ter;,e- vulgaire et
profane qui n'a pas reu les bndictions de l'glise ! Les graves
:el..srieuses recommandations que nous faisons ,cet effet doivent
tre connues des fidles : il y a encore ici de bleu singulires illur
sions,! A vous, messieurs et chers collaborateurs, de les faire disparatre par des instructions opportunes et, en particulier, par la
connaissance que vous donnerez, en temps convenable^ de nos coaseils et de nos prescriptions.
Au TITRE Ve, qui traite des choses de, la discipline, se rattache
par voie de consquence le sixime et le dernier TITRE : Des Censures et des Cas rservs (1).
LNous, n'entrerons ici dans aucun dtail ; nous, nous bornerons
dire que par un premier dcret^, nous promulguons coniliautemen
le Bulle. Apostoliooe sedis non,pis, sans dqute, qu'elle et besola
<le cette promulgation pour obligea, mais afin,(de tmoigner par un
acte conciliaire de notre respect et de notre soumission ; par, un
deuxime dcret* nous tablissons la liste des cas qui, seront rservs
dans la province, afin qu'il y ait dsormais, autant que possible^
uniformit dans tous les diocses.
:TelesU messieurs,'d\as soi ensemble;<comine*dans ses dtails
principaux, notreiconcile provincial du Pteyv '
,
En FKudiant, vous comprendrez de plus en plus, que dans, toutes
les mesures que nous, avons, prises, nous avons t guids par une
seule et unique pense : l'amour de la sainte Eglise C'est dans ce
but, que nous avons cherch ndfiw*4r la foi catholique contre
toutes les attaques, maintenir la discipline eccl-iasliquo dans
toute sa vigueur, procurer par tous les moyens la sanctification
du peuple chrtien. Quandle peuple chrtien marche dans les voies
de la sain le.t, quand le prtre honore par la vertu son.sacerdoe et
le rend^ fcond par ses oeuvres, quand la foi est intacte et .victorieuse,
alors l'Eglise est dans la paix et dans la joie; elle a tout ce qu'elle
neut dsrer ici-bas ; elle triomphe, elle est console, au milieu
>'
mme des tribulations et des prouves 1
C'est cette consolation et ce triomphe que nous vqiles, dans
notre amour pour la sainte Eglise notre mre, nous avons voulu
lui procurer. C'est dans ce but que nous-avons dirig tous nos traACTES DU CONCILE DU PUY
>
>
<
p. 190.
,...!..
134
ANNALES CATUOLIQUES
efforts
Mais
seuls et par nous-mmes que pouvons
!
et
tous
nos
vaux
nous? Rien ou presque rien ! Il nous faut le concours de nos prtres.
Nous avons fait des rglements, nous y avons apport tout ce qu'il
y avait en nous de lumire, d'exprience, de bonne volont, de
dsir du bien; vous prtres de Jsus-Christ, de rendre notre
oeuvre utile, efficace et fconde I Nous sommes les chefs, c'est vrai :
mais vous tes l'arme, et c'est l'arme qui gagne la bataille, qui
remporte la victoire! La victoire remporter ici est une victoire de
soumission et d'obissance. Ayez coeur l'observation de nos
dcrets : tudiez-les, pntrez-en l'esprit, appliquez l'accomplissement de nos prescriptione ou de nos conseils tout ce que vous
avez d'intelligence, de bonne volont, de zle, de coeur; et alors,
grce vous, le peuple chrtien sera sanctifi, la discipline ecclsiastique maintenue, la foi catholique dfendue et protge, l'Eglise
console et le coeur de Dieu rjoui et glorifi! Peut-il y avoir pour
cenx qui travaillent dans la parole et dans la doctrine (i) un plus
noble but, une plus sainte rcompense? Cette premire rcompense
ne sera que le prlude de celle que vous rserve dans l'ternit le
prince des pasteurs, alors qu'il apparatra et qu'il dposera sur vos
fronts cette couronne de gloire qui ne se fltrira jamais ! Et cum
apparuerit princeps pastorum, percipietis immarcessibilem glorioe
toronam (2) !
Donn Bourges, en notre palais archipiscopal, sous notre seing,
le sceau de nos armes et le contre-seing du secrtaire gnral de
notre archevch en la fte de saint Augustin, 28 aot 1876.
f C A, Archev. de Bourges.
CHRISTOPHE COLOMB.
CHRISTOPHE COLOMB
135
.
devons
:
pas
nous ne
Bordeaux, 29 juin 1876.
Trs-Saint Pre.
Lorsque je proposais Votre Saintet, il y a quelques annes, de
vouloir bien introduire par voie d'exception la cause de batification du grand serviteur de Dieu Christophe Colomb, je me rjouissais la pense que l'Eglise recueillerait une nouvelle gloire d'un
vnement aussi remarquable qu'inattendu. Il me semblait voir le
monde oblig de reconnatre une fois de plus la divine grandeur
d la Papaut, en qui seule, depuis Alexandre VI jusqu' votre
Saintet, l'illustre rvlateur de l'intgralit du globe a trouv une
sympathique protection-et une magnifique dfense. Le Saint-Sige,
bienveillant
d'tre
le
jamais
n'a
protecteur de
effet,
cess
en
Colomb, au moment mme o les grands de ce monde l'abandonnaient, le laissaient saturer d'amertumes et charger de chanes, et
le livraient la haine perscutrice et h un oubli qui a dur prs.
de trois sicles.
Si enfin le temps d la rhabilitation est venu, ce sera encore au
Vicaire de JssChrist que sera due cette noble initiative et que
^^'^y^u^p)-^. ^\-%::o-\:h:
pottrit. '" J-'*--]-^:-!- iv^:jnuM<
^Ari^commencement de; ce-siclv il est vri^quelques; riktins
indiffrents pour la religion ou-bien'ses!ennemi
occups de l'illustre Gnois, mais, avec le partlpris de travestir tous
sesfaits; et,gestes,d^naturer,toutes ses actions pour priver que
la Providence n'a eu aucune part dans la dcouverte d l'm-^
riqj et que ce vfuit extraordinaire est l rsultt d ce qu'l s'i
convenu d'appelrie progi-s des
;;i''" -: >-'.'';
Mais l'erir^quiintirvhat^iirse'slsuppts,%;p
contre lesdesseins de la Providence et les droits sacrs de la vritDieu a suscit,'Trs-Saint Pr^ pour la justification de son serviteur, un ds plus illustrs crivains de France, le comte ftoselly de
Lorgnes^,qui ^consacrssa vie la dfense du catholicisme,..-._,......
Pquss prf.r une secrte, inspiration d'en haut, et encourag par la
njenveillante.sympathie ,e. Votre Saintely il. nous a donn une
nouvelle Mstoire de, Christophe Colomb, qui; rduit ..,nant toutes,
les calomnies amasses par ses devanciers, dmontre jusqu' l'yixdence; que la dcouverte du Nouveau-Monde fut surtout l'oeuvrede
Dieu, et fait, adimirer dans Christophe Colomb un homjme providentde, un: messager, du ciel, prpar par des grces privilgies: :.
l'accomplissement de son tonnante mission.
Aussi,;l'Europe entire et l'Amrique se, sont tour tour mues-,
de ces rvlations; historiques, qui font resplendir d'un clat tout
surnaturel le clbre aavigaleun Les faits et les documents sur les-,
quels; sappuie l'imparlialrhistorien sont si nombreux et si convainr
canls, qu'ils ont obtenu l'adhsion d'crivains spars, de l'unit
catholique et peu favorables ,la (religion, mais guids parfle seul
amour de lavritj.
Cette conviction, Trs-Saint-Pre, est devenue en peu de temps si
"-
137
CHRISTOPHE COLOMB
;t
'
' "'
-i,n.-'/:;
;-:'.
'
de Votre Saintet,
le tres-humbl et trs-obissant
serviteur'et fils,; "
,;,f
FERDINAND,
cardinal
'
BONNET.. ,;
138
ANNALES CATHOLIQUES
LE MONDE JUDICIAIRE.
Journaux diffamateurs.
,
Voici le texte de l'arrt rendu l'audience du 12 octobre,
par la cour d'appel de Paris, dans J'affaire en diffamation du
teur;
Considrant que le fait, de la part du grant du journal la l'ribune,
d'avoir, dnonc l'opinion publique, dans les termes les plus o-
430
MONDE JUDICIAIRE
trageants, ce qu'il nomme une tricherie, et cela malgr les protestations de Du Lac, avant l'enqute qui devait porter la lumire sur
les agissements prtendus dloyaux de l'cole Sainte-Genevive,
suffit pour carter toute excuse d bonne foi ;
Par ces motifs, qui rpondent suffisamment aux conclusions du
876;
Adoptant au surplus, tant sur les fins de non-recevoir que sur la
qualification du' dlit, les motifs des premiers juges, qui ne sont
11 octobre
contraires
ceux qui prcdent ;
pas
Confirme le jugement dont est appel, lequel sera excut suivant
sa forme et sa teneur;
Dit que le cot de chaque insertion, mise la charge de Mallet
par ledit jugements, ne pourra pas dpasser la somme de 200 fr. ;
Condamne Mllet en tous les dpens de premire instance et
d'appel.
-..,-.-
sation.
-,
Le sieur Bierfuhrr, ayant interjet appel du jugeaient pr^
notice contre lui, l'affaire- est revenue devant l cour;d'appel*
qui a rendu l'arrt suivant :
|4Q
ANNALES CATHOLIQUES
Rivires.1'
"
"
>''
ll
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
142
ANNALES CATHOLIQUES
un livre la porte de tous et qui laissera une bonne et douce impression dans les mes.
Mlanges oratoires, oraisons funbres, pangyriques et autres discours de circonstances, par le 11. P. Caussette, vicaire
gnral, suprieur des prtres du Sacr-Coeur d Toulouse;
2 vol. in-octavo de vm 500 et 760 pages ; Paris, 1876, chez
Victor Palm ; prix : 12 fr.
2*
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
.143
comme
au
neur
dit Mgr l'vque de Poitiers, pourra tirer un vritable profit. Pern'avait
Auber,
chanoine
le
M.
avant
encore pris soin de rassonne,,
sembler sur le symbolisme autant de textes ; personne n'avait fait
mieux ressortir et mieux expliqu les rapports qui, partout et toujours, ont uni les arts la religion, l'esthtique la thologie, laquelle peut, c'est encore Mgr Pie qui le dit, s'enrichir de nombreuses observations qui dcoulent des aperus de l'auteur.
L'oeuvre de M. le chanoine Auber est immense ; elle et effray
tout autre qu'un crivain aussi laborieux, aussi zl po.ur la science
et pour la religion. Mgr de Poitiers parle de l'utilit qu'en peut retirer le thologien ; elle ne sera pas moins utile aux architectes,
qui
sont
ou
ceux
des difices religieux. Mais ce n'est pas en courant qu'on peut apprcier uu ouvrage si considrable ; nous nous proposons d'y revenir
dereligieux,
symbolisme
le
l'auteur
avant
et
tudiant
avec
en
puis le christianisme.
J. Cn.
Manuel de la science
pratique du prtre, grand in-8, prix : 7 fr.; Mmorial des
lois canoniques et disciplinaires du clerg, grand in-8, prix : 6 fr.
prix
fr.
grand
in-8,
75
Inspontificaux,
2
des
offices
:
;
144
AHNALES'CATHOLIQUES
B^
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
I$
vritable, complte, rgie Dar ses pnopres lois. Cls lois, elles manent de l'autorit qui rside dan^ le Pape et les conciles; elles ont
les
dlgitims,
concordats,
les
origine
les
coutumes
pour
encore
cisions des Congrgations romaines. Et l'auteur parcourt ehacun
de ces points, tablissant paitout les droits de l'Eglise, les prrogatives du Saint-Sige; opposant les coutumes lgitimes celles qui
les
les
notions
sommaires
conciles
donnant
le
sont
sur
pas;
ne
gnraux ou particuliers.
Est-ce ncessaire de dire avec quel dvouement M. le chanoine de
Rivires parle du Saint-Sige et de ses glorieux provilges? Il est
ultramontain"de la veille. Longtemps avant la dfinition du concile
du Vatican l'infaillibilit pontificale tait pour lui une vrit incontestable; et, ce qui est mieux encore, son coeur d'accord avec son
intelligence, aimait le pouvoir suprme confi par Jsus-Christ au
prince des pasteurs. Aussi cet abrg du Droit canon pbrte-t-il
chaque paragraphe l'empreinte d'une obissance, d'un amour tout
filial envers le successeur de Saint-Pierre.
Nous oe nous arrterons pas longtemps la seconde partie, consacre. la thologie morale. Nous avons dj dit que M. de Rivires
est le disciple fidle de saint Alphonse- rie Liguori.'Dans son Abrg,
il s'est appliqu retracer avec une extrme concision les principes,
les solutions du saint docteur. Le lecteur, press de trouver une
solution, aura dans son manuel le sentiment que saint'Alphonse de
Liguri dveloppe longuement dans sa morale.
A la casuistique succde la liturgie. Notre pieux auteur fait remarquer avec raison, que les instructions et les rubriques du rituel
romain sont une source fconde de scieSce sacerdotale, o malheureusement viennent trop rarement puiser bon nombre de prtres.
Faire conrtatre ce trsor en traduisant les instructions, et en les
mettant en relief, voil le but de cette troisime partie.
Mais l'Eglise, que sertie prtre, r/est pas encore la Jrusalem du
ciel* Elle ylt sur la terre assujti auxv coiMltions de toulesOit'
ence monde. \ lui faut des biens temporfe et des revenus'pour?
FenlBetien de ses ministres, de ses tablissements^ de ses difices
sacrs,'et de ses pauvres. Le prtre ii*est donc pas'un simple adnu>
nistrateUr, des sacrements et un prdicateur id la foi; il est aussi
l'conome de l'glise. Sesi droits et ses "devoirs comme charg de
la,gestion des biens temporels des paroisses, ls dispositions positives du droit civil et des lois de'l'Eglise; tel est le sujet de la
quatrime partie. La cinquime partie s'lve bien pliis haut Elle
traite de l'administration spirituelle de la paroisse. Instruire le
peuple par la prdication de la parole divine, par le prne; former
146
ANNALES CATHOLIQUES
particulier
soin
le coeur et l'intelligence des petits enfants
avec un
par les catchismes, tablir et diriger les congrgations qui contribuent si puissamment l'accroissement de la pit chrtienne;
travailler-avec zle ramener Dieu les mes gares, et les maintenir dans leurs bonnes rsolution^, quand elles se sont converties;
enfin donner aux communauts religieuses les soins qu'elles mritent, en retour des services si importants qu'elles rendent aux pa-,
roisses; voil les principaux devoirs du prtre; notre pieux auteur
en parle longuement, livrant ses jeunes confrres les leons de sa
vieille exprience
Le lecteur en sait assez pour apprcier l'utilit du Manuel de la
science pratique du prtre. Il y a pourtant des lacunes, mais ellessont remplies par les ouvrages qui ont suivi ce premier volume.
C'est d'abord le Mmorial des lois canoniques et disciplinaires du
clerg. L, nous voyons en abrg les dispositions du droit ecclsiastique par rapport aux voques, aux grands vicaires, aux chanoines, aux curs, et les autres parties de la lgislation de l'glise.
Beaucoup de ces lois, sans doute, ne s'appliquent plus aujourd'hui.
Pourquoi donc les rappeler dans un simple manuel t M. de Rivire nous le dit. Rempli d'une juste admiration pour toutes-les
lotit
l'Eglise,
il
nulle
de
esprit
divin
pens
part,
son
oeuvres
que
a
ne se montrait avec plus d'clat que dans sa lgislation. Donc, quand
les malheurs du temps en ont rendu impossible l'application, elle
reste un beau sujet d'tude pour le prtre. Et puis ne pouvonsnous, et ne devons-nous pas revenir a la pratique d'un grand
nombre de, ces lois, abandonnes plutt par ngligence que par
impossibilit de ls observe i
La liturgie tait galement incomplte dans le Manuel de lu
science pratique, cette lacune est en partie comble par l'ouvrag
intitul Des offices pontificaux et cdpitulires. C'est l que AL de
Rivires fait connatre ses lecteurs deux livres de la plus haute
importance en matire liturgique : le Crmonial des vqus et le
Pontifical romain. L le lecteur suivra dahs tous leurs, dtails les
magnifiques crmonies de l'Eglise, les conscrations diverses, les
ordinations, les offices des chapitres.
En publiant ces intressants travaux, M. de Rivires avait rendu
d?minents services au clerg. Mais notre infatigable travailleur n
s'en est-pas tenu l. Il vient de faire imprimer UNE SRIE DE PLAIS
DESTRUCTIONS. Retenu par ses nombreux ministres, le prtre n
.
peut pas toujours trouver les loisirs suffisants pour prparer sesr
prdications.
.
N'est-il pas dsirable qu'en ses moments de presse, il ait sous la
'H^TpE;;p'u^
/'..'
"
14^'
'
'
;)**">:']
>
Oui la
'
.:;-::v;-
l'auditoire.
-C'est comme la messe, dit un jeune homme.
l'Epitre,
Saitout
lit
dirait
M.
dit
On
autre.
que
un
Ces rflexions n'taient pas faites voix haute; mais le cur les
avait entendues.
latin
lise
le
suis
fch,
dit-il,
M.
le
Matre
Je
pas
que
ne
aprs le franais. M. le Matre peut vrifier ainsi que la traduction
est bonne, et qu'on ne cherche pas changer le sens du Syllabus.
Il n'est pas sr que M. Saitout ft parfaitement en tat de vrifier l'exactitude de la traduction, mais il est sr que ce compliment
(1) Reproduction interdite. V. les numros depuis le mois de
juin.
-.
14
A'N^^S-'ATHLtQUS
~-
.
* son adress lui fit un extraordinaire plaisir: II se garda bien de
contredireM.UcurVloussa nfodstmnf;*et se/*sentitrlVaux
ytibtd ces paysans qu^il mprisait part lui; et dont l'admiration"
r :!',"''
M paraissait pyrt&n^
''"'"'
"^ ciir{rprit la parole r ::; ; "'
i^ Vous voye^ ifcis aris^ qti e?st toujours la mme Chosi II
est? ert in que' le; Pape j ne di i rien ' de '-'npuVeau tr cpndamnaht:
elle-'
rish
suffire
de
s
cette
prtention
l
une
comme
erreur
mme fetit pouvoir se passer dp .Dieu- pour distinguer le bien du
mal, la vrit de l'erreur, et procurer le bien des individus et des"
socits* car, en l condamnant, il ne faiiqe rappir la rvla-?
tion, quiest le fondement mme d la rligiph. N'est-il pas vrai'
religion
la
repose sur ce fait ,qtt-Dieu a rvl aux hommes, a
que
Adam, aux patriarches, Mose-,' ce que nous devons croire et ce
que nous devons pratiquer,,et sur ce, fait capital que_Notr{Seigneur
Jsus-Christ, en venant au monde, a complt cette rvlation par
li-mm'et par la bouche de ses pifS! Dieu n'a donc pas pens
que notreraison ft suffisante; il est venu sou: aide* et:c'est ce
TvaUgil
'maintient
co'nlbrnlmeht
Papp
et a celte partiel
qjue le
du Credo que nous avons charit ce matin : Qiiiloculus stprPro/
phetas, il a parl par les prophtes.
Vous voyez* que le Syllabus est encore uii fois d'accord avec
rvangiie et avec le Crdo;
\t
"
;.'"
!
;
1 -^Cependant; monsieur l cur, prmettez-inoi de vusf poser
ctte: objection, dit modestement M. Saitout, qui prtendait, bien
embarraser le prtre, s'il h' ainsi, que dvient l raison ? N'est-cp
inutile?
N'est-ce pas rabaisser ce don de Dieu
qu'elle
est
dire
pas
plus qu'il ne convient, et avouer, ce que disent les ennemis de l
religion, que cette religion.est ennemie.dp la raison, et que, pour
croire, il faut renoncer la raisoit ?
-Je sais qu'on dit cela, monsieur le Matre, niais, en le disant,
l'Eglise
qui
Catholique,
toujours
dfendu.les
droits.
calomnie
a
,on
de la raison avec autant de soin que ceux de la foi. Voici comment
l'glise concilie tout, en disant ce qui est la vrit. Il y a d'un ct
Dieu, de l'autre, l'homme, la raison divine et la raison humaine.
Ces deux raisons sont-elles gales?
dout,
monsieur
cur.
le
Non,
sans
croire?
149
doute;
mois
Sans
qui'nous-assure
qu'il
parle?
He
! monsieur le .Matre, -c'est l prcisment qu'intervient la'
endroit;
mais
parat
cet
me
Malhurin.
n'est
difcile
Cela
aussi
le
dit
le
cur;
que
vous
pas
pensez,
''
ISO
'
ANNALES CATHOLIQUiB&
:!
..
'
;'-':
181
tants.
question,
fch
mais
suis
la
je
de
Cela
carte
ne
pas
un
peu
nous
des Aptres, et c'est lui qui est charg entre tous de maintenir
l'unit et la vrit. Or Difeu ne fait pas les choses demi. En fondant cette socit qu'on appelle l'Eglise, il a promis d'tre avec"elle
jusqu' la fin des sicles. Ce qui existait du temps des Aptres doit
donc se perptuer jusqu' la fin du monde, et les successeurs de
saint Pierre le remplacent dans toutes ses prrogatives. La vritable Eglise ne peut donc se trouver que l o sont les successeurs de
saint Pierre, c'est--dire les Papes, qui sont en mme temps les
vques de Rome. Aussi, ds les premiers sicles, voit-on que c'est
l'vque de Rome qu'on recourt de toutes parts, et, quand l'vque
de Rome a parl la cause est entendue, tout le monde se soumet; En
outre, dans ces grandes assembles de l'Eglise qu'on appelle des
Conciles, c'est toujours le Pape qui prside par lui-mme ou par ses
lieutcnants,et les dcisionsdes Conciles n'ont de force que lorsqu'elles
sont approuves et confirmes par le Pape. La succession des Papes
est ininterrompue'1depuisjsaint'Pierre; nul sig ' piscopal dans
l'Eglise ne peut-se glorifier d remonter ainsi saint Pierre, l'exception de celui d'Antioche, dont l'autorit n'a jamais t reconnue dans l'Eglise, prcisment parce que l'vque'qui a t prpos
par saint Pierre n'tait pas le successeur du premier Pttp,^qui est
all faburir Rome; s
r
L'Eglise catholique romaine a ainsi un caractre que ne possde
aucune autre glise, et c'est pourquoi tous les peupls, mme les
hrtiques et ls schismiatiques, s'accordent la considrer comme
l'giis principale ; c'est contre l'Eglise catholique que s'lvent
tous les ennemis de Jsus-Christ et de la religion, parce, qu'il
sentent que s'ils pouvaient dtruire cette Eglise, tout le rest crbu*
ierait, et c'est ainsi que les attaqus iiimes dont notre Eglise est
plus- spcialementd'objet; prouvent sa vrit et sadivinit.
---Ce que vous dites' l est bien vrai, monsieur: l'cur, interrohipit ici le bon vieillard qui avait assist aux scnes del premire
Rvolution. Je me rappelle trs-bien que, dans mon jeune temps,
les rvolutionnaires priaient de toutes leurs forces contre le Pape,
les vques,- les curs; et tous les fidles qui restaient avec leurs;
1
4^2
:.ANNA^ES:CATHOIiQUBS
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dieltia,]demanda
voudrais
bien
savoir
qu'on
Je
peut
ce
Vppitavec,ppine.renthpusijsm.pdpl'uditoirp,je ferai;uaerpmarqup
qupj'ai
que; j'ai;.:entpodjUn|aj^^^
lup;dans^dps,li.vre^^
dprtttni >;\ u,.^ .:\ki ^\ {:,-;
\;:ki,)^;\
kk. .-. u>k^~
:^>,y,-)b
'-rV^ypnsi;
monsieur
le
'Matres
voyons cpijte remarque. <...
i
effetlareligion<est
Cesrnpssiuis
disepfc;,<topqu'en
chose
unp
bonne pour le; peuple* et que la; religion catholique pst trs-propre,
passes crmonies qui, frappent lfimaginationy par sopjensrignnieJt;
quirexpospila momie h plus puife,, et surtout par sa doctrine de
^'obissance l'autorit * trs4propr maintenir>; le peuple dans
tordrevet Prendre- lengouvrflemntphis; facile; Les masses ont
:
-'
INCONNU
"'.--$S|t-;,
-
-,,-
<
pilaires,-^
Ce
^i stvrfcest v^
st/cohv
.-,
154
ANNALES CATHOLIQUES
Malhurin;
cher
Lajoie.
pre
Ne
mon
nommons
personne,
pauvre
mais profitons, part nous, des exemples que nous connaissons.
Il
revendre,
Jacques.
remarqua
y
en
a
pourrait
Saitout
Oui,
oui,
Antoinette,
M,
ajouta
et
nous en
SAINT REMI.
155
SAINT BEMI
clair, d'aussi hardi, et, disons le mot, en tous les sens d'aussi
franais. Voil prs de trente ans que ce grand homme mrite
cet hommage, et il ajoute tous les jours des titres nouveaux
notre admiration. Ce n'est pas la premire fois que nous avons
occasion de le rpter. Mais ce discours sur l'aptre et le vritable pre de la nation franaise gale tout ce que nous pouvions attendre de l'vque de Poitiers et sur un tel sujet. C'est
heau et grand, comme la religion, comme l'histoire et comme
la patrie. Dans le court tableau qu'il a trac, l'vque a reproduit tous les traits de ce premier pontife de la premire
France. Saint Rmi a droit au titre de premier Franais;
Clovis lui-mme ne fut que le second et n'est que la conqute
de ce premier. Saint Rmi trouva Clotilde pour Clovis, et tous
deux ensemble, elle par lui, lui montrrent le ciel et lui firent
voir la France dj chre au coeur du Christ ; hristus diligit
Francos. La France se convertit ; Rmi la baptisa. Cette con version, dit Baronius, devait s'accomplir par le plus extraor dinaire des miracles, Dieu voulant par l manifester quel
prix
il
attachait
la
la
religieuse
de
France et de
conqute
princes.
l'vque
Ce
miracles
sont
raconte et
ses
que
ces
*
commente dans un tableau rapide mais plein de flammes prophtiques, et que ne pourra oublier aucun de ceux qui le contempleront. Le nombre en sera grand, car cette page/ brillante
et forte de toutes les maturits, entre aujourd'hui dans le
canon des chefs-d'oeuvre franais.
Nous donnerons dans notre prochain numro la plus grande
partie de cette magnifique homlie.
.k:VVr\yk
':.': V
vDU4'A:U 19/NOVEMBIU3
1$76.
sui-
Gomme l'anne dernire, avec l'autorisation et ls encouragements de Mgr l'archevque de Tours? nous appelons auprs du
tombeau du
Thuuwatur^K
et spciale-
56
ANftALBS- CATHOLIQUES
celle
de
Vicaire
du
par
perptuit une indulgence plnire pour la solennit de saint Martin. Nos ftes se clbreront pendant que les plus graves intrts de
Ta religion et de la patrie seront discuts dans nos grandes Assembles
politiques: tous les motifs se runissent pour faire un devoir aux
catholiques fervents de" visiter le tombeau du Thaumaturge que la
France n'a jamais invoqu en vain.
Nous conjurons les rdacteurs des Semaines religieuses, des journaux catholiques, les membres des comits de plerinage de donner
la plus grande publicit aux conditions, que les Compagnies, des
chemins de fer ont bien voulu nous accorder. Les. Compagnies
d'Orlans, de l'Ouest^du Nord, de la Mditerranne, des ChareUtes
et de la Vende accordent une dduptiqn de 50 0/0, c'est--dire-la
demi-place l'allei et au retour pour tout groupe de qurante plerins au moins, voyagant sous un chef qui_ devra justifie-r de sa qualit et du but du voyage, et prandre et payer au guichet de la gare
de dpart la totalit des billets ncessaires audit groupe.
Un bulletin spcil,'pprouv'par ls Compagnies! est dlivr par
nous -chaque chef de groupe pour se faire reconnatre.
Cette concession est accorde pendant toute la priode du 4 au
19 novembre.
Pour tous autres renseignements, s'adresser aux Rvrends Pres
Oblts- de Marie Immacule, ' chapelains de Saint-Martin, place
Saint-Venant, 5, Tours.
.;,.','
DEEPCCH,
Tntia'E. M-SOYa:**l'rialihiprin^^
I. La question d'Orient
La question capitale est toujours la question d'Orient, dont
chaque jour augmente la gravifci, On ne peut plus gure douter
de la volont de la Russie de pousser la Turquie 'bout, et du
concours qu'elle recevra de l'Allemagne dont la neutralit n'est
pas moins bienveillante qu'intresse, de l'Autriche, qui marche
un peu malgr elle dans le mme sens, dp l'Italie, dont l'attitude est encore couverte d'un certain mystre que les vnements ne peuvent tarder dvoiler. Quant la France, on sait
-qu'elle veut garder, et elle a raison, une neutralit absolue,
faisant des voeux pour la paix, se refusant prendre aucune
part la guerre, abstention que rendent ncessaire ses malheurs d'hier et son impuissance actuelle. L'Angleterre, qui aurait
voulu conserver l'intgrit de l'empire ottoman, semble se
rsigner le voir dmembrer, pourvu que la Russie n'aille pas
jusqu' Gonstantinople, et, d'ailleurs, elle cherche se m
nager dans l'Egypte une compensation qui amoindrirait beaucoup ,son chagrin.
Et tandis que toutes les ngociations roulent sur l'acceptation d'un armistice plus ou moins prolong, les hostilits ont
recommenc entre la Turquie- et la Serbie, celle-ci continuant
de se faire battre malgr les renforts de volontaires russes qui
T. IV. 28 OCTOBRE 1876. -
158
ANNALES CATHOLIQUES
vnements,
et
ment
suprme souverainet de la Providence qui les dirige son gr,
et qui fait concourir la volont libre des hommes l'excution
de ses desseins.
De.grandes fautes ont t commises, il faut qu'elles soient
chties, et il faut que l'Eglise de Jsus-Christ triomphe encore
droit
le
faut
il
fait
elle
qui
fois
de
t
contre
tout
que
ce
a
une
;
de
vrit
soit
appartient,
lui
la
place
la
qui
nouque
reprenne
Dieu
droits
de
les
l'homme
confesse
et
que
veau reconnue, que
sont suprieurs ceux de l'homme, qui drivent seulement de
devoirs.
qu'il
des
n'existent
qui
devoirs
et
a
que parce
ses
Le spectacle dont nous sommes tmoins est grandiose. Tout
est en fermentation. L'islamisme, le schisme, l'hrsie, l'athisme, l'Eglise catholique se trouvent en prsence. Les peuples chrtiens ont successivement rejet l'Eglise, le Christ et
Dieu ; Dieu, le Christ, l'Eglise auront le dernier mot, et c'est
pourquoi nous esprons qu' l'heure de la justice succdera
l'heure de la misricorde, dont il appartient aux chrtiens de
hter l'arrive par leurs prires, par la pnitence et l'expiation, par les oeuvres de la charit et du zle, par la manifesta*-.,
tipn publique et par l'affirmation de leur foL, parTenseignehient
"et la propagation de cette doctrine vanglique, qui est seule
capable de sauver le mond.
En ce moment, le gnral Ignatief est Gonstntinople* 11 a
du voir l sultan mardi dernier et lui communiquer les conditions que la Russie met la paix. On ignore encore la rponse
du sultani Si la Turquie rsiste; c'est la guerre ; si elle cde,
serait
paix
la
n'est
srement
tout
ne
e
pas encore
cas, ce
; en
CHRONIQUE
159
''.'.-.""
.'
ANNALE^.AWHptJQUS;
.--...
Sig* S.- eO>n$gner sa ^lpht^dng;j un dpe^ippe^t fui s^suth
'
pttbiiidnjl tmpS/gti^
r4^este^^
rpondre d'un seul moi aux calculs et peut-$^
parricides.dpbte^
assis*
de jpnsttpp :une[;|^^
tnpehd^ppchatjjje Sain%Pii! eiirtiRu%<^ jQti|i)> ^in@;rgan$i
merveilleuse. Le cardinal Guibertner^^
part de .l'heureuse surprise qu'il a prouve: h assistant,
le ^6; courant, l'apdienpe |pienBllp,;des7plerin&
de
dit,
a-t-il
Je
bien,
dpart
Paris,
savais
que;;
avant
mon
je|Eouveiais le SantMpr spn;tonne :sants mais? jpehp/m'attendais paspneorp: Je voir si robuste^.-:et; en qulqueissort
rajeuni* pi admirabfe par la lucidit d sonvespri% far:;lUo?v
queiclpi ion geste;>et:; |iat?la; fcondit d pa; parole; Je liai
trouv); Pn ; m* m^aplus itoipaifcdiiip-'<sa vieillesse ; que; tmm
premiers? r&tews de France; alorsqe, dans lai force? d Kigp$
:
M^arintnpublic;*;;;:.^vuu.;:;
;'.;;'-'::
I.
LW
-w;
>A^
^.K^-:->-iVi^^kii^v
trhiVei^its* Gthli^^r
:hk'<
^rnoil-"
sants! rMatifsapx nivrsitsicatholiqUs;, ;:
^ :;;,
L'Universit
Paris
lg
de
initia
'rouvrir
sous
ses
cours
va
;
favorables! auspicesi/Nftf* S&: les vque ^pressent vivement les
catholiques de lui venir en aide par leurs offrandes, et suEtout
paplt-envoi de nombreux lves* Mgr archevque d Bourges
vipt dtenvoyer ce sujet son clerg unes circulaire; dontflious
extrayons ls passages; suivants * ; >
; '; u
^
;
,...-:
161
CHRONIQUE
.>'
162
,/
V
,
'r, de pareilles institutions ne> peuvent tre maintenues et dveloppes qu'avec de trs-grandes dpenses. Un million n t presque
absorb par ls frais d premier tablissement et les dpenses ordi~ nirs de l'anne courante. Gs dernires devront ncessairement
augmenter avec; le prochain exercice^
L'Universit de Lille
'
dj
complte;.
Elle
le?
avait
se
Facults dp droite des lettres et. des sciences. Au mois de no^
Vmbrev elle ouvrira sa Facultde mdecine.kl^ personnel et
les moyens d'instruction sont prts^ La nouvelle Institution se
propose de former des mdecins savants et chrtiens. Son enseignement sera thorique et pratique la ibis; les lves
s'exerceront sans cesse sous les yeux de leurs professeurs aux:
diverses exprimentations que comporte l grand art de gurir*
t'Epole, se proccupant moins d'avoir, beaucoup d'lves que
dfen avoir de bons, a dcid de n'accepter que des candidats
iidociorat, et non point au simple officit de sant.
Gomme toutes nos Universits, celle de Lille s'efforce de
contribuer Pu bien moral de ses lves, en leur procurant toutes
"'-'.-,-.-
-CHRONIQUE
163
naturel
de
ajouts
seront
cours
ceux qui sont professs
la Facult d droit actuellement existante.
Des status provisoires ont t arrts par rassemble des
vquS, qui dsormais reviennent ie gouvernement ds Facults et la haute direction de renseignement.
La vnrable assemble a dcid que le moment est venu
d'assurer l'avenu- par un appel adress aux,catholiques ds
provinces ecclsiastiques runies pour cette grande oeuvre.
Une lettre collective sera publie dans ce but par tous les
vques, chacun dreux restant libre, d'appeler ensuite, sous la
forme qui lui paratra la meilleure, le concours de sesdioc
sains.
'
L'assemble, convaincue que, dans un dlai assez prochain,
elle sera eti mesure de mettre excution les rsolutions prises
et de projeter de nouveaux dveloppements, a fix au 6 mars
1877 sa prochaine runion.
164
ANNALES CATHOLIQUES
M.
Monsieur le ministre,
Les justes et loquentes rclamations que Mgr le cardinal archevque de Paris vous a adresses sur la suppression du budget de
l'apmnerie militaire sont l'expression, la fois sincre et modre, des alarmes de l'piscopal. franais. Ces patriotiques alarmes,"
je les partage avec tous mes collgues, mais une circonstance d'une
CHRONIQUE
165
sans
que
ne
des institutions frappes de discrdit extournes en ridicule. Il appartient au gouvernement de ramener la logique de la raison et des
lois les partis qui la violent. Prenez donc en mains notre cause,
monsieur le ministre. C'est la cause de la justice; aussi bien que de
la religion ; c'est la cause de la France. Vous ne trouverez dans le
dossier de l'aumnerie que des tmoignages de sympathie, des
traits de patriotisme, de courage et de dvouement, un profond res.pect de la libert humaine; pas un excs de zle,, pas un abus.
Celte cause est digne de votre caractre et de votre talents; vous
sauverez, en la gagnant, l'arme et le pays.
Veuillez agrer, monsieur le ministre, l'expression de ma trshaute et trs respectueuse considration.
-{
:
cet
aux
ser,
Monseigneurr
166
'
ANNALES CATHOLIQUES
".
167
LE PLERINAGE ESPAGNOL
'
.
k'k
'..'-
"''J.'
JBUFAUR.
se
Rien ne saurait dpeindre l'enthousiasme des plerins sa
PedroI
de
Viva
el
infalillel
Viva
San
elsuccessor
Papa
vue:^
Viva el defensor de nuestra unidad catolica! s'criaient-ils.
Vive le successeur de saint PierreI Vive le Pape infaillible! Vive
l dfenseur de notre unit catholique !
Lorsque le Saint-Pre eut pris place sur son trne, l'archevque de Grenade lut, au nom de l'assistance, une longue
adresse en langue espagnole. Sa Grandeur protesta nergiqueinent contre l'usurpation des Etats de l'Eglise et contre toutes
168
ANNALES GATOM'P-UES
cathotous,
appartenez
mes
lique
nationd'Espagne,
Rome
la
foi
tes
vous
venus
avec
distingue
leurs
tombeaux
princes
qui
les
vnrer
vous
pour
en
Paul
des
Pierre
saint
saint
aptres,
et
; votre seul aspect,
l'illumination
la
de
leur
du
dant
lumire
monde;
sagesse
pour
leurs
des
de
charit,
mot,
tous ont
vertus
oeuvres
en
un
par
;
la
contribu
vraie
de
nation
grandeur
,
votre
en conservant
rassembls,
l'tes,
mme,
En
dans
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vous
comme
ce
illustration.
patrie
si
grande
Tournez
les
yeux vers ces
une
voici
murailles:
Dominique,
saintes
voici
voici
Joseph
Ignace,
marbre
froides
Ces
i
de
elles
;;
sont
sont
et muettes' ;
ges
m
.'..'._"'*
";.W;;V-
.E PLERINAGE ESPAGNOL
469
femills
rligleiises^
l'Eglise
qui
servent
;
'd divef^
;qpont laisss en leur yie les pri
rappellent.
Elles
conversion
pcheurs
la
d
parient
de
par
tant
lvtrSrSaittte religion dp
parlentp M
les crits et les oeuvres
pppre bien souvent c(
rponseaux rvolutionnaires d'-prsent.
is,
i! dplat aux hoaimps de lia ivpdu>
trs-ehers*
sfils
donner
qui
sment
et
jour
marqu par Dieu, ils seront pris en faisceau et jets
au
feu
ad
cqmburendumau
f
Cependant les rvolutionnaires progressent et ils ne se
rasassient pas d'insulter l'Eglise et; d'usurper ses droits. Que
de
sert-il
leur
quelqu'une
maxinips
des
adresser
des
saints?
repaissent
de glands comme les animaux immondes, ceux-l
....
.'.-''
170
.,
les
religion
douurs
de
la
goter
ni se contenter
peuvent
ne
--""."/'.'
"k'"'
de
Dieu.
':
prendre
ds
Cependant,
afin
de
forces pour la grande lutte,
dvots
multiplier
les
plerinages
voit
(et vous m'en
se
on
s'accrotre
donnez
clatante
les
voit
prires
;)
oh
preuve
une
cathoiqae
les
de
l'univers
ferventes
charit,
et
et
pauvres
se
peaplp*
aussi
les miens, qui font que la main
peut-tre
et
pse
main
Dieu
aujourd'hui
de
encore
sur nos ttes. En cette
nseignepinte
laissez-moi
eircpnstane*
rpter
un
vous
d'Alcantara,
d'or
d
Saint
Pierre
d
sentence
une
ce mr
Viiiux pnitent, lequel expliqu en peu de mots pour
Tordre
quelles
raisons
rtablit
dans
la
n
pas
se
pncore
socit
rputation
saintet
Dieu
de
de
La
de
grand
serviteur
ce
cellule
beaucoup
attirait
d
qui
venaient
chercher
sa
gens
d'autres
conseils*
recommander
prires
dans
se
ses
ou
ses
louables intentions. Parmi eux il se trouvait souvent un
chevalier
lamentait
les
espagnol
qui
dspiv
toujours
sur
se
rendait
telle
telle
dres
qui
responsable
de
temps
et
en
son
ou
selon
autorit,
lui,
ls
prenant
CGtnm
pas,
ne
moyens con
empcher.
les
serviteur
Le
bon
de
Dieu
Vnables
couta
pour
mainte
fois
plainte;
la
il
mme
mais,
fin,
mainte
cette
et
rpondre
donnant
conseil.
devoir
Un
donc
jour
crut
en
un
y
d'Alcantara
dit
visiteur:
Pierre
Je
suis
saint
son
pros-r
me
de*
lui
pieds
Jsus-Christ
ai
demand
je
des
terne
et
aux
fallait
afin
qu'il
lumires,
faire
de
connatre
ce
pour trouver
les
dplorez.
En
qui
remde
rparer
le
et
vous
maux
que
ce
j'ai
Dieu
qui
dpend
promis
de
faire
tout
concerne,
ce
me
suis
moi
obtenir
l'ordre
Je
dsir.
de
cooprer
suppour
l'aide
je
ferai
de
Dieu,
qui
rieur,
et,
tous
Ceux
sont
avec
que
juridiction
conduisent
soumission
se
avec
une
ma
sous
par^
le
noviciat
s'accomplisse
la
plus
faite,
grande
rguavec
que
poursuivies
queles
tudes
soient
la
plus
larit,
grande
avec
rgulire
la
disipline
diligence,
soit
scrupuleusement
que
observe.
le
monsieur
Cela
fait,
marquis
(c'tait
le
titre de
iiM
LE PELERINAGE ESPAGMQL
qui
dpendent
de
donc
zle
tous
ceux
que
avec
vous
ce
devoir,
leur
fassent
et vous aurez, pour votre
exactement
pleinement
part,
le
rempli
il
vtre
car
vrai
euxesttrop
que
;
qui
la
socit*
plaignent
des
dsordres
de
l
nombreux
sont
se
n'en
s'appliquent
beaucoup
qui
mais
il
porter
est
pas
dsordre
leur
remde
de
maison
au
propre
possible
On
voit
l
chacun
doit
faire
le
comment
par
pour
difficiles,
prsents
il
Vrai
temps
sont
est
trop
comme
que
la
ennemis
l'Eglise
les
nombreux
forts
de,
Sont
et
par
position
qu'ilsoccupent
ls
ils
dont
disposent
et
par
moyens
;
du
mais
il
aussi
l'union
la
concorde
vrai
trsest
et
que
grand
nombre
bons
seraienturi
immense
obstacle
des
au pro
grs des mchants et les obligeraient finalement reculer
j'eus
il
Je
souviens
conversation
d'une
que
me
y a peu
dcrivait
d'annes
espagnol
qui
haut
avec un
personnage
me
les
certaines
d
Il
racontait
combats
comment,
e
taureaux.
,
s'arrtait,
animal
fuyait
circonstances,
robuste
fort
puis
et
ce
de
lorsque
les
combattants
formant
un groupe compacte
peur,
l'tendard
Jsus-Christ.
d'accord
de
unis
tous
et
soyons
sous
M
c'est
la
qui
ici
plusieurs
bannires
mais
croix
doit
Je
vois
;
croix
principale
bannire.
Avec
la
mains
tre
et au
notre
en
ennemis;
de
triompher
serrs
nos
pourrons
coeur
nous
les
de
la
ensemble,
ferons
reculer
Rvolution,
taureaux
nous
ennemis,
fermes dans la foi et unis entre eux pour combattre
victorieusement
M
vos combats. Bnissez leurs pasteurs, afin
; .' son
"-.v,
'l&kk-.
A^NAlflES
:CA^IiP^ES^
qu%
doctrine^
la
lapit
et< le -zle qui les honore,
par
:
valeureuxBnissez
Soient
ils^
leurs
guids
fidles
toujours
et
;
leurs
-etprsrvff-ies
familISj
les
bnisez
les
mes
et;
corps
uneibisrmontrer
|rtilesnioissD^s
cette
terrepuisse
les
encore
despius
rares vertus;. En votre nom, paon Jsuis* jpleSibis
Gpnsa^nfeht
Maintenant
l'heure
de
la
afin
B
inort,
?que^
.;,.;
'
::
173
Saint-Sige dans la question d'Orient, contre l'accusation d'abandonner les intrts du christianisme pour favoriser les sectateurs de Mahomet. A mesure que les vnements se dveloppent, cette attitude apparat de plus en plus sage et de plus
en plus conforme aux vrais intrts de la religion et de l'Europe. Ce que l'on voit en France, on commence l'apercevoir
l'agitation
l'on
n'est
plus
satisfait
de
Angleterre,
aussi
o
en
plus russe qu'anti-turque suscite par,, M. Gladstone. L'minent
.Gardinal Manning, qui ne nglige aucune; occasion de dfendre
l'Eglise catholique et le Saint-Sig, n'a pas praint d'aborder
ce sujet dans, la chaire de sa cathdrale de Rensington, et il l'a
trait avec l'loquence et la supriorit qui lui sontnbitulles.
Nous reproduisons de son discours, en nous servant, de la traduction donne par la Dcentralisation, de Lyon, la partip relative la justification du Saiht-Sig.
Remettez -otre pe dans le, fourreau, car tous ceux qui se serviront
dePpe priront par l'pdiS. Matth., ch. xxvi, vers. 52.)
J'ai choisi ce sujet parce que, avec une injustice que je n'appellerai pas trange, car ce qui se renouvelle chaque jour n'est plus
trange, le calme silence du Chef auguste de l'Eglise catholique,
174
ANNALES CATHOLIQUES
lgres, comme une approbation pu une tolrance des actes de
luxure et de sang commis par les Turcs.
Ces paroles ne sont pas de moi, elles ont tcrites dans une
.
feuille publique, la honte de la main exerce qui les a traces et
del'esprit cultiv dont elles manent.
L'action du Chef d Fglise catholique a t, dans tous ls ges
de protger les peuples chrtiens du monde; mais certaines choses
peuvent tre faites* d'autresne le peuvent.pas
Pendant deux cents ans* les pontifes romains ont fait des efforts
Continuels pour dlivrer les peuples chrtiens d l'Orient; Quand
cette oeuvre tait la veille d'tre accomplie, l'ambition dtourna
tout l cours du pouvoir, alors sur la voie de l Terre-Sainte, pour
satisfaire des ambitions personnelles* pour prendre, pour piller et
chrtienne
de Gonstantinopl. Innocent II, lgarder'la
cit
pour
gislateur le plus grand que le monde ait vu* diplomate embrassant
la fois l'Orient et l'Occident, sachant dmler les intrts opposs
des affairs humaines, tant sur le point de terpiiner cette grave
entreprise, vit ses esprances frustres et ses efforts rendus inutiles
la fraude et le mensonge; il en eiit l coeur presque bris.
par
.
Qu'on ne dise donc pas aujourd'hui, que le Chef de l'Eglise catholique sur la terre regarde avec indiffrence ou sans sympathie
aucune les souffrances de ceux qui portent le nom de chrtiens
Six cents ans et plus ont compltement chang l'aspect d TOrint. La population chrtienne et la musulmane sont aujourd'hui
si malheureusement entremles* que les dtacher l'une de l'autre*
les dmler, sinon par une guerre d'extermination, pour dtruire
l'une ou l'autre*'serait une entreprise qui dpass le pouvoir de
l'homme. C'est pourquoi les pontifes ont su, dans leur sagesse*
maintenir la paix, l o la guerre tait impossible sans une perptuelle et mutuelle extermination.
Mgr Manning regarde l'horizon de la chrtient, et il y voit
les signes de ce qui doit arriver : Ce ne sont pas de simples
points noirs, mais de grands nuages qui obscurcissent le soleil.
b'ORENT
SAINT-SIGE
QUESTION
LA
ET
LE
175-.
sent.-'.
''-.*'[
H::-
.:-;-.'-^v'^;/&Nir^
k< k. k'---y.et3s;sbuvrains! de If Europe ehrtiennei de-se teni w'm gard? contre
les: Socits; secrtes qui minent et renversent non-seulement leurs
,
tris* maisencor l'ordre civil d tous les pays; Cestparc ff
sait bi que la pemire tincelipf qui allumera la! guerre pn
Europe,produira une conflagration europenne. >
^kkMous; verrons*; npri pas Une vaste mare desang* PO'mmplJ qu|
a couvert la Bulgarie*> mais des rivires d sang; inondant FOrint,
prtoM o lSpopulations chrtiennes et mahomtns sont ntre>
fllsi Ge'qui arriva<m? Liban', o vingt mille maroneschrtiHs
furent passaers, ditipn,- peut arriver effiheaucopd'pndrpits- dans
.
TAsi-Mineure et dans tout l'Orient <jusqa;aux; Indes,
>.;
.'176
sontxposesauxmmeshorreurs d sangetidebarbari,,,Et,:-sije
n me trompe, ces horreurs ont dj commenc* car j'ai luhir
qu' Erzerpum sept cents chrtiens Ont t; massacrs La cruaut
d'un peuple barbare et irrit n'est jm lSJ si horrible que; dans un
temps de terreur. Je le rpte* sileSaint^Pre, etd'^^
lui, ont gard le silence, ce n'a t que parce que le vrai chrtien
hait la guerre, except quand elle' est jstev et alors elle est invitable, et qu'ils n' savent que trop bien que cette guerre^ dans l
Serbie o le sang humain a dj coul, peut faire de TEuop
-entire Un Hapeldama, un champ dp sang dp toutes- ses PatiPiasl '
Je, suis afflig de dire ces choses* mais il m semblej jPst qip le
cher
vnrable
Pontife
qui
si
tous -soit dfendu
du
est
nous
nom
contre les langues mdisantes et l'intemprance ds esprits superficiels. Il me sembl juste que les hommes'regardent; cette question
dans toute sa porte* et s'ils ont Pu eux ds coeurs droits' et Ifpsprit
calme et rflchi, ils verront la vrit de ce que j'vne;
On nous dit que lepouvoir du goUvMement del SerMepass
en d'autres mains, et qu'elles gouvernent sa place. On nous
Rvolution
la
pouvoir
le
de
galement
et du parti de la
assure
que
guerre est tel- que toute autorit' disparat dans le'gouvernement,
:
et que c'est ce parti qui gouverne.
M
A Dieu ne plaise que le pouvoir d gouverner les peuples n'chappe galement des mains d'un autre gouvernement. Je n'entends pas le gouvernement de tel OU tel ministre, d tel ou tel
parti, car dans une question telle que celle-ci, je mtins-au-dessus
des partis et des hommes J'entends le gouvernement de cette
grande nation dont nous sommes ls enfntsy l gouvernement d
notre monarchie, le gouvernement de notre auguste souveraine,
':..-'
177
dans
peupl
anglais,
rsume
du,
mais
de
certains
partis,
pas
non
cettpsprm autorit d'une souverainet d; mille ans J/spre
quPlapatipn anglaise aura la tte; plus calnie et plus repose que
dp dmander Ip; guerre avant d'avoir bien pes tous les motifs de
'."';'."-..:.'
''k
cettp.guerr*
T ur'.': i-:, ::...-:
:
L guerre est dfendue par la loi dDiu, moins qu'elle ne
devienne ^un devoir. Ceux qui se serviront de l'pe priront par
l'pe, s'appliquera tous ceux qui allument le'feu d'une guerre
qui peMftrjstoign, car ce sont ds malfaiteurs.
fii 'une; guerre entrepris quand tous les efforts et tout espoir
pour naaiMnir la:paix sont inutiles,dans laquelle les peuples
chrtiens dpfEurope sont unis pour unp juste fin et un but dtermin* gouverne par l justice et retenus par des sentiments d'humanit, uh telle guerre est juste; et pourtant* Dieu nplaise
qu'|fe/!nPs arrive, Si elle' peut tre- loigne. Je -dis- Dieu vue
plaise, car je n'ai aucun dsir de voir une otar de sang change
en un ocan* et ds massacres rpts par milliers. Je n'ai aucun
dsir de voir les heureuses^ habitations de nos uvriers; devenir
dsrtest ijandonns^i voir-les nres de l'Angleterre devenir
Vvs* et les nfntsde l'Angleterre devenir orphelins.
Tant que la justice n'oblige pas l'Angleterre de verser son sang*
fetdns le dsir de conserver l paix dans le monde chrtien,, Jis
de nouveau aix coeurs nobles et gnreux qui n'ont pas suffisamment pes leurs paroles ou leurs penses : Prenez garde ce que
l'pe
parTpe.
se:;serviront
de
priront
faites;
qui
vous
ceux
'.'.'
178
'
ANNALES CATHOLIQUES
l'abb Soehnlin, dput d'Alsace au Reichstag, vient d'crire une page qui achvera d'clairer cette question d'Orient,
sur laquelle le fanatisme antichrtien et une politique sans
principes ont rpandu tant de tnbres depuis quelque temps :
M.
Je l'accorde, dit-ii, les Turcs sont une tache sur la carte d'Europe. Les Barbares sont camps dans les lieux qui furent jadis le
centre du monde civilis.
Dans ces contres, o fut arbor le drapeau de la rgnration
chrtienne, symbole de grandeur et de libert, s'lve honteusement le hideux Croissant, qui trane sa suite le despotisme et
l'esclavage le plus abrutissant. Mahomet et son, Coran rgnent dans
la seconde ville de l'univers chrtien, dans la capitale de Constantin, de Thodose, de Juslinieh et d:Hraclius. Mais il y a des
' Turcs en Europe, parce qu'il y a en Europe des Grecs, ennemis
de l'Eglise romaine.
Rappelez-vous cet admirable lan de l'Europe provoqu au
milieu du Moyen-Age, au nom de la foi et de la civilisation chrtienne, ces croisades qui prcipitrent la France, l'Angleterre, la
Hongrie; l'Aile magne* l'Iiaiie, vers l'Orient rappelez-vous ce mou*
vement gnreux et chevaleresque ds peuples de l'Occident, qui
les poussait conqurir le tombeau de Jsus-Christ et refouler
l'invasion musulmane ett l'attaquant chez elle.
Si les Croisades n'ont pas eu l rsultat dsir, si plusieurs
chourent,misrablement, la faute n'en est-ell pas au schisme des
Grecs, ombrageux d la puissance des Latins?
Ici, des Grecs perfides attaquent ouvertement les Croiss catholiques * l, ils les garent dans des dfils dangereux et les livrent
aux Turcs. Souvent, en retenantles vivres ou en refusant de s'unir
eux, ils rendent inutiles tous ls efforts des chrtiens d'Occident
Si le schisme n'avait pas scind le mond chrtien en deux parts,
si l'Europe avait eu la mme croyance; si ls Grecs frivoles ne
s'taient pas criminellement arrachs la chaire de Pierre, centre
d'unit et de vrit, l'Orient et l'Occident, unis ensemble comme
LE SAINT-SIGE
LA-:QUESTION^ p'ORIENT:
179;
tUSSeS*...,.- ..^;:;/.-^v':.y.
/;
Qui: Pst-cp ;qui ignore, que lesr Grecs sont actuellement plus les
.-'-. s
'A-NimEi AVrafLipus:,
180 "-."
'''-;;trctiohv Ses couvents, ses collges si flrissants, serefit la proie
d l'intolrance et du ^fanatisme despopes.:
"::y "y: '--K:y
Si nous n'avipns pas ls Turcs qui montent la garde aux porte!
de Pglis du 'Saint^Spuler et. de l grotte; dp Bthimyily
longtmfps que ls Grecs envieux et perfides xnPs eh uriitt:
" '- '-.',::j;.'',: -;:"''- "
'.''-'-!^k -'l.-^-'^
chsses.
Une grande raison peur lqu^
devons nous dfier ds Serbes^ c'est qu'ils sont patronnsv par
^-Gladstone* rennemi: de l France, par iotsiles Loges;>Msurtout par le forban* le bouffon* le jacobin Garibaldi,
Jlstvidpnt que les Russes se sont prpars dp longue: naip
cette guerre d'Orient, non pas dans un But de protection et cPhunianitv est vident que ls Serbes ont dvast^ bruM ls terres
jfls villages, exerce toutes sortes de cruauts sur leurs prison^nier; presque tout autant que les Turcs. M est vident que-l pns^
layisme est le premier, l'unique inoMt dp Ptb; prise d'armes en
Hussi^ ;-;
-;: ','- -'-;-''0,';:':".'^;-;
;.-'":
L'esprit rvolutihnire en rnce fornt^Fnit^dp l'Italie D^
Fnil d Tltlie est Sortie Punit de TAllemagne. Le pangermanisme produira le panslavisme -politique* dont, l'Autriche sera la
triste victime* h attefidnt que le pangermanisme et lepanslavisme tant eh prsence* entreprennent l'un contre l'autre une ds
luttes les plus gigantesques qu'ait Vues le mond. L'Autriche et
la Turquie seront l'enjeu ds combats qui Vont se livrer
;
Si" la: Russie triomphe, C'en est fait* pour longtemps peut-tre,
:
de l libert et de la civilisation en Orient, filais nous avons confiance dans la'Providence, qui dirig les vnements. Nos( esprons que la vrit et l justice reprendront tous leurs droits enEurope, et alors commehceravritbimeht iie re d paix et de
rnovation.
:: '-;' "'
f:"
''
-;::,;: ''' ';;';'--:'Chose trange! tout ce qui est instinctivement Conservateur se
dclare contre les Serbes' et les Russes La lutte s'annonce comme
devant tre terrible et elle est ncessaire. Sans doute, il y a dans
lNord de vaillants soldats et des canons nombreux, mais il n'y a
pas le nerf de la guerre, l'argent.: Les emprunts ne peuvent se
ngocier qu' Paris, Londres et Bruxelles. -'!;
Le moment n'est pas loign o ces grandes choses s'accompliront, et tout se prpare dans le monde, pour le triomphe de la,
vrit et de la justice.
--''''
:-':-: L'abb SOEHNLIN,
v
dput d'Alsabe "au Reichsiug.
-;''* "'.'_''
;;
::-
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"
181
LA FRANC-MAONNERIE AU BRSIL
LA FRANG-MAGONNERIE AU BRSIL.
Le Saint-Pre ne cesse de signaler le danger que la francmaonnerie et les socits secrtes font courir aux peuples
L'un
plus
travaills
des
les
Etats
individus.
par la
comme aux
secte antichrtienne est sans contredit le Brsil ; nous en avons
dj donn des preuves et nous avons aussi reproduit plusieurs
brefs pontificaux relatifs cette question. En voici encore deux,
l'un du commencement de cette anne, l'autre de la fin du mois
d'aot, qu'il nous parat opportun de reproduire' sans retard,
violemment
l'Eu-'
antichrtienne
agite
si
la
o
moment
secte
au
rope avec la question d'Orient.
Premier bref.
A nos vnrables
"182
'
A;NNA^S:;CATHOtQUS
..
''-"'
cependant, usant de douceur et de clmence envers les niin-brs de la secte maonnique qui pourraient tre tromps et illusionns* jNous suspendionspour un temps convenable la rserve
des censures qu'ils avaient encourues, afin qu'ils pussent user;
dp ^otre bienveillance pour dtester leurs erreurs et pour sp
retirer des runions condamnables ou ils avaient t initis Dp
plus* vnrable frre d'Olinda, Nousavons niand que, pass
ce laps, de temps, s'Us n'taient venus rsipiscence* vous supprimiez et dclariez supprimeslesdits confrries* afin de les
rtablir* conformment au motif de leur fondation, par Mnseriptiph dp nouveaux; membres* absolument purs de la tache
maGohriique.
En outre, lorsque, dans notre lettre encyclique du 1er novembre 1873 adresse aux vques du monde catholique* Nous
Nous efforcions de prmunir tous les fidles contre les artifices
et les embches des sectaires, en rappelant publiquement .
Cette occasion les constitutions pontificales dictes contre les
socits perverses,. Nous avons dclar que ces constitutions
n'atteignaient pas seulement les socits maonniques tablies
fen Europe mais aussi toutes Celles qui sont en Amrique et
dans les autres contres du monde eitier Quel n'a donc pas
t Notre tonnemnt* vnrables Frres, quand nous avons
appris que, tirant prtexte de ce que pour faciliter le salut des
coupables Nous avions, dp Notre autorit* lev les interdits
dont taient frappes certaines glises et confrries o figuraient
des membres de socit maonnique, on a os rpandre le bruit
dans le public que la condamnation apostolique ne s'appliquait
pas la socit maonuique existant dans ces parages,et, par
consquent* que ces sectaires pouvaient en scurit de conscience faire partie des confrries; des pieux chrtiens.
Or, quel point de telles allgations sont loignes des sentiments de Notre esprit et de la vrit, c'est ce que dmontrent
ouvertement, non-seulement les actes que Nous avons rappels
plus haut, mais encore la lettre que Nous avons crite l'empelaquelle,
dans
de
le
fvrier
lettre
1875,
9
en
reur
ce pays
mme temps que Nous promettions de rvoquer l'interdit qui
pesait sur quelques glises de ces diocses ds que vous auriez
-:;,'";;''
.'.'-,-
LA FRANC^AONNERIE AIJ-iBRSiL
183;.
184
ANNALES CATHOLIQUES
'UBo
LA FRANC-MA'DNNERIE AU BRSIL
trs-tendrement
accordons
et
votre
vaus,
gneur nous
chacun
de
sollicitude
de
confis
la
fidles
vous.
aux
Bofia Raute,-prsSaiirt-P4erre, le 29 avrilde l'anne.l'S6,
la trentime
de^nOtre pootificalt.
>
fSteur-do Jsus^hiaim g^
JppBle^<cpftfRi)ce ide ySintlfere^iM pussent^ n. iassocittt
iHra^peiisesiet en p%aant;leurs; forcer* tsraviller ;d'u eioet
T. IV.
8
-
186
ANNALES CATHOLIQUES
de
la
religion
carter
qui
et
tout
maux
estpour
ce
les mes un dtriment et unr pril. Nous avons jug us-excellepte une pareille institution, et nous approuvons galement
le nom et l patronage quelle s'est donns. Mais ce qui nous a
surtout et pleinement rjoui, c'est ce que-vous nous avez rapport touchant la droiture et la saine doctrine des associs, touchant leur respeetueu.se soumission et leur attachement filial
ce Saint-Sige apostolique et vous, ce dont ils ont tmoign
par des paroles et par ds actes, enfin louchant la promesse
solennelle faite par tous les associe de ne jamais appeler au
pouvoir li..{ue des sentences, dcrets-ejL mme des peines portes par;. l'autorit ecclsiastique. En effet, ces caractres de
charit, d'unit, d'humilit, d'obissance, tant directement
opposs .l'e-prit dissolvant du maonni&me, confirmaient trsbien ce que vous aviez pens de la nature de l'association et de
l'esprit de ses membres. Mais, comme la preuve de la charit
se fait par la publication de ses oeuvres et que l'arbre se reconnat ses fruits, nous avons d voir le tmoignage de cette
charit et l'expos de ces oeuvres dans les rsolutions qu'on
nous dit avoir t prises aussitt dans les ^uuions de l'association et mises sans retarda excution, Ainsi l'on assure qu'ila
t pourvu l'instruction chrtienne des plus jeunes eufiints
par les soins et le zle des curs, en mme temps que par' l'abondante distribution d'un catchisme approuv, dont il a t
fait une diiion trs-bas prix, si ce n'est pour rien. De plus
comme la plupart des adultes n'taient pas habitus ni parcourir ,1e catchisme, ni se rendre ' auprs des curs qui
l'expliquent, il nous a t dit qu'on avait publi' un journal
religieux qui, deux fois par semaine, pt arriver dans les
' mains de tout le monde et-suppler ainsi-de quelque manire
au dfaut de catchisme.
'
'
Enfin, il nous a t dit qu'on avait imprim des livres traitant plus au long de l'institution de la religion et rfutant les
erreurs qui se glissent, afin que la.collection de cea livres pt
tre: place ensuite^dans une bibiiathqupubliqu En outr,
ni song aussi la? frmarion'f ou va clerg* eh rcupilklaMb de; l'argent pour les: lves r p-auvies qui sonfc appels
1
LA FRANC-MAONNERIE AU BRSIL
487
488
ANNALES CATHOLIQUES
189
tectorat catholique dans le monde entier : triple cachet de la vocation des Francs, et, par suite, tripl condition de leur prosprit;
car les peuples, comme les individus, ne grandissent et ne durent
qu'en se conformant aux lois qui ont prsid leur naissance et
leur formation premire.
II
J'entends une voix qui m'arrte ds ce dbut et qui me dit :
lez
langage
inacceptable
Evque,
surann,
vous
pai
un
pour nos
croire :
'.
n, 134Q.
(3) S. Gregor. Turonen.v1iist. Franc..,.1.
SJ26.
190
.ANNALES CATHOLIQUES
III
Cette application des paroles du prince des aptres la vocation
et la prdestination de la France ne procde pas de moi : je l'ai
puise meilleure source. Auprs du plus grand monarque qui ait
gouvern le peuple franais (vous avez nomm Charlemagne),
sigeait un homme qui avait tudi de plus prs qu'aucun autre l
temprament de cette nation. Or, c'est sous la plume d'Alcuin que
que je trouve ces mots : Le roi Clovis, instruit dans la voie de
Dieu et arrach aux chanes de l'idoltrie, ayant franchi les portes
de l'ternelle lumire, et donn sa foi au Christ avec la trs-forte
nation des Francs, celle-ci est devenue la nation sainte, et Dieu en
a fait jamais l'acquisition pour le service de sa vrir et de sa
cause (2).
Ici encore je m'entends interpeller. Qu'appelez-vous race
choisie, nation sainte, un peuple au milieu duquel se continueront
tant d'actes de barbarie? Hlas! mon frre, descendez au-dedans
de vous-mme, et dites-moi si le baptme qui vous a fait chrtien,
a dtruit dans votre coeur et dans vos sens tous les restes de lanar
(i)ibid.
'.
'-:.
(2) Vit. S. Vedasti, aut Alcuin. c. I, apud Rolland.
''''i-:-!
191
',':'/
'
'
'
.
0%
ANNALES CATflbLIQES
estSutan(je\ Je
sais o iii habites, l o est l sig de S4tan;ka mais en ajoutant
aussitt : et tenes nomen weum, et npn,neg0li
Et pourtant lu retiens moh nom, et tu n'as pas; renie- ma foi;
pu"Mn encore, comme l'ange d l'glise de Philadelphie : a "v*oici
quej'ai fiju devant toi une porte ouverte que personne ne peut
fermer ;, e pledi coram te ostium qprt<urn, qod nmopptst
fau^t\ car, bien que ta vertu soit grandement aflaiblie :, gwft
modmm. haSes mrtuten%, cependant tu as gard ma parole*; et tu
ki n'a pas ni mon nom ; et srvasti' verbrnmeut, et nofciegasi
de.."l'Eiflis.'de Prgam| Sio ybi JiMfas\j0i sedes
(l|-
>>
nom^n0mi^).
.'.-...,-
populaire
et
l'antique
acclamation
indiffrent,
de
lger
apparence
Reims claterait encore d toutes parts; Nous ne voulons point de
ces dieu je qui ne sont pas des dieux ; l Dieu auquel nous^voulons
appartenir, c'est l Dieu de Clotilde* c'est l iti^dRiem, c'est le
Ijieu dont notre pays peut: dire qu;avec une conscience toujours
fiette du moins en matire de foi orthodoxe*! n'a pas Cess d l
servir dpuis ses premiers auteurs:^
in onsientia pura (3),
"!k:.:-'J:^'.'Tvk..>:: /,:;.v:rvr
,-:"y\:-'r';'."'!'-]:::x
,,.:-':,
Apoc.,ii, 13.
(2| Apoc, m, 18.
(3) IITimoth.,1, 3.
(1)
B'
":
"k
'
193
194
ANNALES CATHOLIQUES
195
:.
<<
(i)L'pKbcde!aUyrttd;
(2) Heb.,
n, 1.
"-';';:?'
:.;,..
".;'-;/
;': "-P ^''ii,:';'
"
'- -'''
196,
ANNALES eATHOUeCS'
Mes frres, de toutes les constitutions, les chartes, les snatusconsulles, les plbiscites d'une priode bientt centenaire, qu'est-il
rest intact? Tout a t bris, lacr. Un seul trait, depuis le commencemaatde ce sicle,, a survcu toutes les> destructions,: c'est
le trait qui lie la France l'Eglise et l'Eglise la France. Or si,
malgr, tant d'humiliations el de dsastres, notre patrie lve encore
sa tte au milieu, je dirai' mme au-dessus des autres peuples, si le
grand, presfige du nom franais- n'a pas disgairu sur la terre, c'est
que, grca ce trait durable, la France se prsente encore,-comme
la nation trs-chrtienne, comme la fille ane, de l'Eglise, et que
l'aurole dont brille son front resplendit toujoursd'un double rayon
royal et sacerdotal : Vos- autem'genus electum, rgate sdeerdotium;
et qu', ce titre elle reste une nation, sainte, ce qui veut dire une
nation que Dieu a distingue, spare du commun, et qu'on ne fera
jamais descendre un rang vulgaire : Vos autem genus electum,
rgale sacerdotmm, gens, sancta,
VI
1,
,197
x
aux peuples comme les conditions de leur paix avec Dieu, et comme
les sources de la grandeur morale et de la prosprit, mme
terrestre.
Aprs cela je ne saurais comprendre que le concordat doive tre
rompu, parce que le concile a sanctionn la doctrine en dehors de
laquelle le concordat et t un excs ; ni que la socit civile ait
lieu de se dire tout coup menace par l'Eglise, parce que l'Eglise,
toujours prte d'ailleurs aux ngociations et aux concessions admissibles, n'acceptera jamais le dogme nouveau de la supriorit des
droits de l'homme, individuel .ou collectif, sur les droits imprescriptibles de Dieu et de son Christ. Il n'y aurait pas de plus sanglante injure la mmoire de nos devanciers et de nos pres, que
<de leur supposer sur ce dernier po'nt d'autres enseignements et
d'autres croyances que les ntres. C'est dans la proclamation des
droits .immortels de Dieu que s'est fait l'embrassement de Rmi et
des premiers Francs : adora quod incendisti3 incende qod adorasti ;
c'est dans la reconnaissance de ces mmes principes et de ces
mmes droits que s'est maintenue l'alliance sculaire de l'Eglise et
de l'Etat.
Achevons, il est temps, le dveloppement de notre texte,
VU
Vous tes une race lue, une nation .sainte, un royal sacerdoce,
d'anaoacr
les
acquis
l'effet
candeurs
de celui qui,
peuple
un
,-
assez;^crivaiti-i^Clovis^vque^ieu
fasse
Ce
par
sera
pas;
ne
vous; votre nation totalement sienne ; il vous; appartient de fter les
semences de la foi jusque chez les nations lointaines, jusque chez
ces peuples, encore plongs dans; leur, ignorance native, mais que
l'hrsie n'a pas infects de ses poisons Ne craignez point de diriger
jusque-l vos envoys, afin d'avancer ainsi ls affaires du Dieu qui
<c
198
ANNALES CATHOLIQUES
;:
;.,-,.
199
LE P. 0LIVA1NT
ce pre de la patrie,
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Musiposuitnosadiracundiamjsdadhominumcm
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vqc de Poitiers,
L P. OLIVAINT;
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200
ANNALES CATHOLIQUES
ce
qu'on se livre une vaine joie ni une trop haute affirmation du
EE
P. OLIVAINT
201
202
ASKASES CATHOLIQUES
'
LE CATHOLICISME LIBRAL.
Somme contre le catholicisme libral, par l'abb Jules Morel, chanoine honoraire d'Angers, consulteur de la Sacre Congrgation de
l'Index; 2 vol. in-8 de LXXXVI-54S et 600, pages. Paris, 1876, la
Socit gnrale de librairie catholique (Victjr Palm), rue de
Grenelle, 25. Prix :
fr. ; par la poste,: 14 fr.
il
l'abb Jules Morel, l'un des plus ardents et des plus fermes
polmistes de ce temps, l'un des plus nergiques adversaires
du catholicisme libral, dont il a bien connu les principaux
chefs et tudi les oeuvres, a eu la bonne ide de rassembler en
deux volumes les diffrents crits qu'il a dirigs contre cette
pernicieuse erreur et plusieurs, articles qui n'avaient jusqu'ici
paru que dans les colonnes de l'Univers. C'est bien mie Somme
contre le catholicisme libral que nous avons sous les yeux,
Somme o la sret de la doctrine s'unit la vigueur du style
pourquoi ne l
et l'intrt de la polmique; mais aussi*
dirions-nous pas* puisque Ai. l'abb Morel aime avant tout la
vrit et ne dsire que son triomphe, -^-d'6; nous voudrions
voir absents certaines vivacit^ d discussion et certaihes
personnalits qui irritent plus l'adversaire qu'elles rie servent
Tclirer et le ramener, but que l'crivain catholique, n
doit jamais perdre de vue. ^ reste, il ne faut point trop,
exiger, des cpmbattants qui se trouvent, dans la mle ; ilsf
avoir,
sang.frpid;de
loin
le
qui
onsidrent,;de
peuvent
ne
ceux
la bataille, et nousaainipns/ penser, dans-la circonstance;actuelle*; que leSi'CatholiqttS! .-, bonnes intentions,' mas,! gars',
qui,reoivent leurs coups, mme les pluxviolents, leur:savent;;
gr delur amour pourilia vrit et leur pardonnentls vivaM.
:
-
- :
l'u-;'
deux;
Tabb
ici
de
reproduire
lettres qtii
de
M.
Morel,
vrage
LE CATHOLICISME LIBRAL
"
203
-,
204
ANNALES CATHOLIQUES
la
volont
fasse
loin.
Quede
Dieu
beaucoup
conduirait
trop
se
me
et que son rgne arrive en la terre comme au ciel ! Ce rgne ne se
fera et n'arrivera jamais totalement que l.
Tout vous dans cette grande et finale expectation.
-j- L. E., vque de Poitiers.
Voici maintenant la lettre de ;\igr Freppel i
Angers, 26 septembre 1S76.
205
fait d'loges, lors mme qu'ils croiraient devoir slnscrire en faux
contre vos apprciations.
L'on ne manquera pas, mon cher chanoine, de trouver mauvais
crivains
des
catholiques,
chappes
releviez
des
erreurs
que vous
dans un moment o de toutes parts les ennemis de l'Eglise se runissent contre elle. Si spcieuse qu'elle puisse paratre, je ne trouve
pas l'accusation fonde. Une saurait tre utile la cause catholique
de laisser le champ libre une erreur quelconque, et quand de telles
discussions sont conduites suivant les rgles de la justice et de la
charit, elles ne peuvent qu'aboutir bieu. Du reste chacnn a son
don : vous regardez l'intrieur, d'autres jettent les yeux sur le
dehors, et ceux qui insisteraient sur l'opportunit d'une pareille
.polmique, vous n'auriez pas de peine rpondre que ls erreurs
les plus dangereuses sont celles qui se prsentent avec l'autorit du
talent et de la vertu.
Je ne veux pas toucher aux noms propres que vous citez, n'ayant
pas sous les yeux les documents dont vous faites la critique. Il en
est un pourtant que je voudrais voir disparatre de votre catalogue :
celui du pieux et vnrable archevque de Toulouse. Jamais ni de
prs ni de lon, Mgr Desprez n?a confin l'cole dont vous parlez,
et ii ne sufft pas de quelques expressions dlaches d'un ensemble
des plus corrects pour autoriser une assimilation contre laquelle
protestent tous les crits de l'mineni prlat.
Attendez-vous de vives attaques, mon cher chanoine, et n'y
rpondez qu'avec calme et modration, afin de bien montrer que
dans ces grands dbats vous ne cherchez pas que votre triomphe
personnel mais uniquement celui de la vrit. Je sais que tel est
votre but, el clest pourquoi je ne puis que vous fliciter du zle et
du talent que vous dployez pour la dfense des saines doctrines,
comme je suis heureux d'ailleurs de vous offrir l'assurance de mon
affectueux .dvouementi
.,
|CH. EMILE* vque d'Angers.
LE CATHOLICISME LIBRAL
,.
J.
CHANTREL.
'206
',
-
"'. 'VA^^ALiscMn
.
M:,X
HISTOIRE D'UN
~If "f T'fff.''- '.";' '
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{Suite*); .>-;-:;"
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\;-i:l; j-^>
"
l^Evhgile
!umires;que
apportes, grce' pM[ertgrce
que*
aux
sigherVehts d christianisme tPinflnc que l'glis exerce
dans: la socit* les hommes mmes qui rejettent Fiitorit d'la
religion se trotvnt en possession d beaucoup dmritesi|u?iis h
^nhatraetit pas saii' cela. El;ncorelsiVoyohsinouf
bien ds erreurs et enseigner une morale qui: rvolte l boh? sens
et l'honntet de ceux qui suivent simplmntl'eneignmeni du
ctchismei Est-ce qu'ils n'en arrivent pas dire que l proprit
c'stle vol, que le crime n'est que l'acte d'un malade a qui il faut
donner des douches, mais'non de la prison on l'chafad; que le
mariage n'est qu'un contrat Cbm'tne un autre, et que l divorc' est
une bonne chose ; qu'on l droit d prendre son plaisir o ph le
trouv^ tant que cela ne fait d mal personne ; qu'on aie droit de
mille
vie
charg,
et
la
la
quand
autres
donner
est
mort
vous
se
choses semblables que vous trouverez dans ls livres de ces esprits
soi-disant clairs, sans parler de ces absurdits sur Dieu, sur la
cration'-, sur l'origine de l'homme, etc.,' dont/ nous nous sommes
entretenus dimanche-dernier? Voil pourtant o vont Ces hommes
qui, prtendent que la raison leur suffit, et Ils ont encore pour s
retenir les' enseignements: qu'ils -ont ; reus dans leur jeunesse* et
tpt cet ensemble d: vrits' qui constituent comme l fond; commun et le patrimoine d'une socit chrtienne. Jugez de ce; qui
arriverait s'il:n'y avait absolument que la raison pour les guider,
1
207
208
ANNALES CATHOLIQUES
209
Pour les malades, il y avait par-ci par-l quelques hpitaux,
mais o taient les tendresses des Soeurs de charit, des PetitesSoeurs des pauvres, des Frtes de Saint-Jean de Dieu, pour les
malades pauvres ? Le monde paen n'en avait pas mme l'ide.
Le pauvre tait un objet de mpris et d'exploitation. Oa lui
donnait, Rome, du pain et des spectacles, et c'tait tout. Ou il
gardait la qualit de citoyen, et il tait la proie des usuriers, l'instrument des ambitieux ; ou il tait esclave, et alors il tait moins
qu'un homme, il n'tait plus qu'une chose, aproprit bsolue de
lui
vie
de
avait
droit
de
qui
matre,
et
mort, droit plus
sur
son
pouvantable encore de corruption. L'esclave n'avait pas de famille ;
pour lui il n'y avait pas de mariage; ses enfants ne lui appartetenaient pas, c'tait le troupeau du matre. Enfant, on le corrompait ; adulte, on le faisait servir la corruption ou on le soumettait
aux plus durs travaux ; vieillard, on le revendait et on le laissait
mourir de faim, el c'taient les plus sages, les matres les plus
estims, les plus grands hommes qui agissaient ainsi ; je vous citerai pour exemple le fameux Caton le Censeur, l'un des sages de
de l'antiquit, n'est-ce pas, monsieur.le Matre ?
Parfaitement,-moasieur
le
cur.
esclaves
formaient
les
remarquez-le
bien,
amis,
Et
une
mes
lante Antoinette.
n'oublions pas que ces hormais
doute,
le
Sans
reprit
cur;
reurs existaient lgalement chez les peuples les plus civiliss* chez
les Grecs, qwl passaient pour le peuple le plus doux du monde* et
;
que les plus giands philosophes, les Socpate*.les Platoiiv les Aristo|e, les Ciron, ne faisaient pas entendre un mot d protestation.
k-:?r- O ne tolrerait, plus -de pareilles choses de nos jours* re.-':'.
marqua ;M. Saitout.
;.;
--*
.-:-:,.,-:
c^est,grce
le
bien
croire,
monsieur
Matre,
Je
le
et
veux:
au
r-r
iGhristianjsme quia donn ; i'hpmmeune^plus hante et une plus
jusle idfde-sa.dignit et rendu communs des^sentimentsid'hu>manit queles paens ne connaissaient pas ou n'appliquaient squ^
ceux, qui jouissaient de leurs droits de citoyens. Je dis que je le
HISTOIRE D'UN INCONNU
210
>
ANNALES CATHOLIQUES
VARITS
211
>
tiens laqups qui ont vou leur vie l'enseignement. Chpzles Grecs
et les Romains, en tait-il ainsi? D'abord on ne s'occupait gure
des esclaves; on ne s'occupait pas beaucoup plus des pauvres, et
l'on cherchait si peu rpandre la science corn m e on le fait aujourd'hui, que les philosophes avaient deux, espces d'enseignement,
l'un pour le public, l'autre pour les initis, enseignement secret
qu'on se gardait bien de divulguer. Aussi, voyez dans quelle ignoAujourd'hui,
moindre
enfant
peuples.
Je
croupissaient
ces
rance
chrtien en sait plus que le plus superbe philosophe dautrefois.
Est-ce donc la raison qui a pouss, cette diffusion de la science?
Non, car la raison des philosophes anciens leur disait qu'il est bon
que le peuple reste ignorant, et, de nos jours, cous avons vu la
raison d'un philosophe que clbrent l'envi touo les librespenseurs, lui faire dire qu'il convient de laisser dans l'ignorance le
paysan .qui n'est bon,qu' manger du foin.
Mathurin.
Merci
du
dit
compliment
!
malhonnte-l,
ajouta
Jacpues.
Je
voudrais
bien
connatre
ce
athes
les
Voltaire,
disent
et
C'est
Voltaire,
le
grand
comme
,yk
k>p<",
-,y
-; -b.,-
***
.
"'-.y.-.'./
VARIETES.;.;;-!,,
-.->
Les reliques des Machabes.
Ls-travaux qui se font l'glise Saint-Pierre-srliens, Rome,,
d'l'aotel
forme
de
monument
ycnstruirn
avant
en
pouf
un
confession, destin recevoir le dpt'- des chanes du Prince des
212
ANNAIES ffliWraOLIQUES
',i''
......
Eaif.it.'bB S6W
Le pirefitmr-iGpant;; J GHATREL
i|t^;|^Wip:
'.-.:
k.\k^~!})>n*Jf.\
.;::-;'
:.:':..::'-.:;
'.'::/;,'-'V'.'
',:
;;-
...;;''.
yk- ,r,hyy--yk'----
2 novembre 1876.
......
..
recommecent
.............
milieu
des
au
v
circonstances; politiques les plus difficiles : Intrieur* la
gestion d'Orient, dont- la solution seniMe reculer mesure
qu'on travaille davantage l'obtenir ; l'intrieur, les passions
rvolutionnaires surexcites et la ; haines d I-Eglise catholique
hautement proclame et donne comn un signe de progrs.
k'] La session extraordinaire s'est puyerte le30 pctobre,, conformment au:-;4r;et.'"de,,ppny6c'atjp.nii;- Une note adresse aux
journaux par le minlstreyde l'intrieur fait savoir qu'il n'y
ayait pas, de prires publiques par la raison que la loi pnstitutipnhelle ne prescrit de prires publiques que pour rbu^err
tur des sessions.ordinaires. Outre, que cela pourrait tre
contest, il est permis, de remarquer que ce qui n'est point
prescrit n'est pas pputv cela dfendu,; qu'il est fcheux .pour, le
gouvernement d'avoir l'aif.de cder sur ce point . une espce
de respect humain qui ne le fortifiera pas, et que le pays honnte aurait parfaitement accueilli un acte de foi Dieu et de
reconnaissance envers la Providence, qui aurait t en mme
temps un acte de bonne et saine politique en face des manifestations de l'athisme. Au reste, si la France officielle ne prie
n'en
chrtienne
sentira
davantage
la
la ncesFrance
que
pas,
sit de prier pour que Dieu claire nos lgislateurs et qu'il leur
inspire les meilleures rsolutions prendre afin d'empcher la
rvolution de s'emparer entirement du pays et l'ennemi du
dehors de nous susciter de nouvelles difficults. Dans les circonstance actuelles, la prire est, plus que jamais, un devoir
d patriotisme.
L session extraordinaire* qui se terminera vers le mi*
lieu de dcembre, doit tre presque exclusivement consacre
T. IV. 4 N0VEMBBE 1876.
..
^.
K
prsenter
et
propos
se
Pourra-t-oh viter^ sur la question extrihi^* its i^rpe*
latins qui ne seraient pas sans danger pour notre dignit, etpeut-tre pour notre scurit? On dit que M le duc Deczs
s'efforcera de les pivenir en faisant, tout d'abord, une dla^
ration qui dvrastisfire tous ls esprits Elle sera satisfaisante*
si elle montre que l gouvernement est dcid vtertt
dmarche qui engagerait l France, et se dfier de toute
avance qui lui serait faite et dont l'acceptation compromettrait
le pays. L France,Impuissante, n'a qu'une attitude qui puisse
sauvegarder sa dignitet ses intrts : l'abstention. Puisqu'elle
lie peut esprer que sa parole soit cputy qu'elle se taise et
~<pr*tle attende son heure qfui viendra, si elle sait l'attendre
avec patience et avec sagesse
;
"...
On se proccupe d'une proposition faite par M. Gatineau,
proposition qui tend faire cesser toute poursuite contre ceux:
qui ont particip la Commune et qui n'ont pas encore t mis
en jugement : c'est l'amnisti ppur tous ceux qui ont jusqu'ici
chapp la justice Si nous en croyons le Moniteur uniperSel,
cette proposition sera rsolument combattue par le gouvernement. Nous pensons qu'elle sera repouss, mais elle aura
contribu agiter les esprits, et c'est ce que veulent les signataires de la proposition.
L'amnistie pleine et entire sera sans doute aussi demande
par le groupe des intransigeants; elle sera galement repousse. Peu importe ceux qui la demandent : ce n'est pas du
tout des exils qu'ils s'inquitent, mais de leur malsaine popularit.
-
'-
LA SITUATION
215
21,6
ANNALES CATHOLIQUES
217
J.
CHANTaEE
218 '..:."
ANNALES: CATHOLIQUES
catholiques se passe au grand jour : qu'on cite donc des empitements du clerg Et, en raison de tous ses bienfaits, de tous
l'Eglise
La
dvouement,
deniand
?
scurit
que
son
Rien de calme, et de fort comme cette lettre* qui devra faire
une srieuse impression sur tous les hommes de bonne foi* et
qui, nous n'en doutons pas, inspirera aux hommes de gouverne^
ment de salutaires rsolutions. Nous la reproduisons tout entire;
elle restera pmme l'un des plus beaux monuments du Gouragei
de la fermet, de la charit et du patriotimp de notre admirai
ble piscopat
'
'*.
-J.
GHANTRELY .-;'-.
-'
.
.;-.
;^
.-
Deux fois dj j'ai pris la libert de vous prsenter mes pbservatiohs sur certaines propositions lgislatives qui touchentaux
intrts d la religion, Les adhsions que j'ai reues de toutes
parts de mes vnrables collgues* me donnent le droit de croire
que je n'ai fait que traduire la pense d tout l'piscopat franais.
Les questions qui m'ont engagea vous adresser ces observations
sont encore pendantes et ne seront rsolues qu'aprs l rentre des
Chambres. Si donc Je reprends aujourd'hui la parole, ce n'est pas
que j'aie Signaler un nouveau pril. Mon dessein est d'appeler
l srieuse attention du gouvernement et de tous les hommes
graves sur des erreurs et des prjugs qui entretiennent dans un
grand nombre d'esprits la dfiance et Fhostilit regard de l'Eglise catholique. '
'
;
\
.;
,..
besoin d'tre dmontr ; c'est un
signale
n'a
mal
je
Le
pas
que
mal qui frappe l'observateur le moins attentif. Ls mesures proposes par quelques-uns de nos lgislateurs pour rduire le budget
des cultes, pour supprimer le traitement des aumniers militaires,,
ne sont que des indices particuliers d'une disposition hautement
avoue par un parti puissant et consigne dans le programme
v
politique de tous ses adhrents.
'
Les hommes qui ohtpour mission d'clairer et de diriger l'opinion ont l devoir d se proccuper de tout ce qui tendrait
s'garer en ds voies dangereuses. Le mouvement anti-religieux
qui se produit dans une certaine sphre politique n'est pas de ceux
-qu'on puisse ngliger comme insignifiants. Si mon ge, si l'exprience d ma longue carrire piscopale me mettent mme d-eu
LS MHTStENTS D CLERG
'
219
220:
221:
d'expriences
successives n nous ontpas fait sortir de la priode
ans
des essais-et; des; recherchesL'Egh^e; toutefois. a survcu^ mais
combien;sa condition est, change! Elle pcupitle;premier tang
; dns^Etat.-;-' ujourd'huiillitient d'un traits avec FEttl; librl
de remplir un ministre? pureinehi spirituel.il Elle possdais une ;
..'grande.; partie du sol ;-; elle n'est plus mme; propritaire d ;ses
temples;.Eleysubvenait;par se&xkrgesoflrandes,;ux; ncessits;
publiques ; elle reoit du trsor public, en chang ;de;sessbihs
alins*: une indemnitpeine suffisante pour assurer ; ses ministelipain de chaque jour Tout ce qu'elle avait amass durnfedesr
siciespour le bien commun est pass aux; mains; de l'Etat.; Seslivres* ses manuscrits enrichissent ls bibliothques; nationales; ses;
collections: ornehfeles: muses^ des nos grandes villesy*;;ses; collges;
abritent les y matres et- ls lves de Ifenseignement officiel* et
quand* la faveur dMhelibelt^
de rouvrir ee-mmi vsSi enfants les portes, de l -science,: il faut,
qu'elle tendela main et demande l'aumne le; moyen d'enseigner
ct;d ceux qui vivent de son ^hritage*;; La.charit:, comme
autrefois*; est. demeure son domaine, mais; les hpitaux:- ;qu'll
avait construits et dots sont dsormais ds; tablissements: sculiers*; quila traitent -souvent comme; une trngreiet: mesurenti k
ses prtres la: libert; deieur ministre; auprs du lit d la souffrance.
'; %il l situation nouveUe), ;qui< est;faite;; fEglise- idans;-nPtre
Ernce;---' kU:--^y-: :> ;-<"" -' ' >''"' ;^.->;:--'; ';:: yy-i ;; y y-,y
^t maintenant, si quelqu'un avait le; droit de faire;; entendre ds; '
plaintes,!n; sera.itHce;jpas cette:Eglise, dpouille d louslesjavaur.
tagesdont elle jPuissaitautrefois?ofifais non, elle^^ plaintps.ji
elle, ne revendique rien! Son chef suprme a sanctionn de Son,
autorit souveraine ^abandon qu'elle a lait jde ses .prrogatives;
trois; quarts de sicle ont pass sur l. sacrifice accompli, eftinul
parmi nous ne cherche faire revivre ce qui n'est plus. Que l'Etat
garde nos biens, qu'il tienne ses engagements,;qu'il nous laisse la.
libert de travailler au salut des mes,: c'est tout ce qu'il nous faut,
Maisl plainte vient d-ailleurs. Certains hommes* oublieux des
services; rendus, peu amis del justice et del libert, crient bien
haut que; nous: marchons la domination. Que: s'est-il. donepass?
Avons-nous recueilli quelque avantage nouveau? Sans doute, dans,
l'ordre drenseignement* certains monopoles ont t, supprims;, par
l-atprit de laloi,les catholiques, au,mme titre que leurs conci*
toyens,se.sontvusaffranchis;de; certaines entraves lgales; mais,en
tout ceci, qu'a-tron lait- autre chose que rentrer dans le: droit communydns une-application plus sincre de ces principes d'galit etde
;
';
'
222
NNitLES CATHOLIQUES
; ;
' _.'
1801V
,-.' -! ;.;
Mais ce; reproche, il est impossible qu'on nous l'adress* parce
que de notre part la fidlit a t parfaite; parce qu'il n'y a pas
d'exemple, dans l'histoire, d'un:'trait mieux observ et procurant
aux parties contractantes une-'paix'-plus longue et plus assure.
Je cherch donc, monsieur le ministre, le terrain o s'tnden
;
223
nredoutables empitements* et je nle trouve nulle part* moins
que nos adversaires n'htndeht par envahissement du clergi-i'in-'
fluhc morale que conserve encorelreligion sur ls mes, influenc
librement exerce et librement accepte
Ici, j'eii convions, nous avons des aveux faire, mais ds aveux
dPnt il n'y a paslieu d rougir
"-'
Il est donc vrai, dans nos temps troubls, l'Eglise, mre des
mes*, est encore la plus haute puissance morale qui soit au monde,
et sa: voix,; toujours coute dans notre France* trouve plus d'cho
jamais
malheurs.
dans
des
instruits
par nos
que
coeurs
Il est vrai, la pratique de l religion est dvenue plus commune
et plus fervente* l'ducation chrtienne est plus apprcie des pres
d famille ; les maisons o on la distribu ont plus que jamais la
confiance de ceux qui se sentent comptables Dieu de l'me de
leurs enfants.
11 est vrai encorej l charit chrtienne ne s'est jamais montre
pluslibrale et plus fconde : chaque jour apporte, avec la rvlation d besoins nouveaux,l'occasion pour ls catholiques de. dployer toute a gnrosit de leur coeur. Nos missionnaires couvrent
les plages lointaines, y font aimer et respecter le no rn franais et
souvent les arrosent de leur sang; l milice de l'abngation et du
dvouement recrute par milliers ls vierges chrtiennes qui Se consacrent au soulagement de la-souffrance. Toutes les calamits publiques provoquent de nouveaux lans de gnrosit, et qu'il s'agisse de misres soulager* de plaies gurir* de ruines relever*
de crimes pardonner, c'est toujours la voix de l'Egiise qui est la
mieux coute de hotre nation.
Dans cette immense ville de Paris, o Dieu veut que- j'achve
ma carrire pastorale, je suis chaqjie jour tmoin de ces merveilles.
Alors que nos dsastres lguaient la grande cit plus de 400 orphelins que personne n'avait voulu recueillir jusque-l, on s'est
tourn comme par instinct vers le successeur du vnrable archevque tomb victime de nos discordes civiles, et il m'a suffi d'un
.
mot prononc au nom de la charit de l'Eglise pour tre mis
mme d'adopter'ces pauvres enfants et d'assurer leur avenir.
Voil quelques-unes de nos entreprises, et j'en pourrais citer
bien d'autres, dont ne se plaignent pas ceux qui ont la sollicitude;
de l'ordre public ; quand ils voient un de mes prtres recueillir de
malheureux enfants errant sans abri dans les rues de Paris, les arracher au vice et la misre en les prparant la premire communion et les mettant en tat par l'apprentissage de gagner honntement leur vie, ces magistrats ne crient pas l'invasion du clriLES EMPITEMENTS DU CLERG
224
ANNALES; CATHOLipS
Ay
;:;';;.
225
LE SACRILGE DE CETTE,
'
-ANNALES CATHOLiQUS
"
226 '-"..''.
'
&ous sommes rduits S cet gard des conjectures plus -tristes
malheureusement les unes quels autres.
Il parat Vdnt qules mains criminelles* dontl'audacest alle
jusqu' traiter comme un pain vulgaire ls lments sacrs sous
lesquels nous adorons le corps, le sang, lame et la divinit d
Jsus- Christ, n'taient pas conduites par l cupidit. Aurait-oh
laiss sur Faute! les ciboiresles custPdes et jusqu'au cercle d'or
qui entourait l'hostie de l'exposition* si l'on avait voulu trafiquer
seulement d prix des vases du sacrifie?
Et si deux Pu trois troncs, scells dansles murailles du temple
ont t demi forcs, alors qu'on les savait comme abandonns par
les aumnes ds fidles, n'est-ce point pour essayer de dtourner
l
qu'elles
ronimaginait
voie
o
entreraient presque
d
penses
nos
ncessairement* en recherchant les causes vritables de ce sacri-
;""'
-
lge?;
Un ennemi d notre foi, exalt par les grossires attaques dont
notre religion, nos dogmes, nos personnes elles-mmes sont aujourd'hui si soventl'bbjt, a-4-il voulu se mnager l joie brutale,,
.
-le lche plaisir de fouler aux pieds secrtement ces hosties consa^
cres, devant lesquelles nous courbons avec amour nos fronts, et
des
pendant
public
prodessiphs
solennelles
l'hommage
nos
que
grands corps d l'Etat console* en quelque manire* de la solitude
glaciale laquelle la foule des indiffrents les condamne trop souVent, soit dans nos grandes villes, soit mme dans nos campagnes
recules?
Honteux de lui-mme* rougissant devant sa propre conscience,
cet homme aura choisi l'heure des tnbres pour accomplir son forfait; et ces tnbres auront eu besoind'tre encore paissies par les
sombres nuages d'une de ces nuits d'orage et de tempte, dont Job
suppliait le ciel d'effacer et d'anantir la mmoire : Pereat... nox;
sitilla soliiria... obtenebrentur stelloe cdligine ejus; expectet lucem\
et non videat, necortum surgentis aurores Que cette nuit prisse..
qu'elle demeure solitaire et maudite; qu'elle couvre de ses ombrs
l'clat des plus brillantes toiles; qu'elle attende le lever.du jour
sans jamais y atteindre, l'apparition radieuse de l'aurore sans en
tre jamais tmoinI
Si'st-ce point plutt quelque reprsentant des socits secrtes*
de ces catacombes de la fauss civilisation, opposes par l'enfer aux
catacombes chrtiennes d'o la civilisation vritable est sortie, qui
aura voulu assouvir la soif de profanation, par laquelle sont tourmentes et comme dvores les mes enrles sous la bannire
sanglante del Rvolution I
1
>>
LE SCRLG DE CETTE
227
,
Ou bien enfin, y aurait-il jusque parmi nos ouailles, dans quel;qu repaire obscur, au fond d'un autre* ds rejetons d ces vieux ;
gnostiqus, de ces Albigeois, Hnriciens, Ptrobrusiens, Vudois
du moyen-ge qui leschisme ou l'hrsie, mme sous leur forme
la plus tmraire,paraissaient insipides* s'ils n'y joignaient des rites
monstrueux, mlange abominable de foi et d'impit composs
avec ds lambeaux du symbole catholique et en mme temps avec
ls plus repoussantes pratiques d'un paganisme effront?
Il y a, nous l savons trop certainement, ep France, et peut-tre*
dans ntre diocse, ds assembles mystrieuses; o la morale est
xmtrge comme plaisir, o l'on essaie d'toufferles cris de la
cpnscihce souS le poids d'insultes horribles prodigues aux appa-
l'Eucharistie.
^d^^
L'imagination recule devant
sacramentelles
rences
malice,
ls
prodigieuses
d
augments
prodiges
et
accrus
par
ces
inventions ds plus grossires volupts.
A ces hommes sans moeurs, mais qui veulent assurer leurs affreux
serments par quelque chose d plus vnrable que les entrailles des
antiques victimes ; ces femmes perdues, mais qui, jusque dans
leur infamie, portent encore au coeur et sur l front quelque trace
ds qualits et des inspirations les plus intims de leur sexe, il ne
faut rien moins* pour assaisonner le vice, que le sang divin du Dieu
faitHomne!
Explique qui voudra cette nigme ! mais elle est pose eous nos
yeux* et sans autre solution que celle de l lutte de Satan contre le
Christ! Il manquerait certaines fautes* impossibles nommer et
presque concevoir, leur saveur la plus forte* leur plus acre sduction, si le blasphme n'accompagnait l'orgie, et si Jsus, l Dieu de
toute puret* n'tait appel, comme autrefois le prcurseur JeanBaptiste, tre le tmoin silencieux des raffinements de la dbauche, des outrages les plus violents, commis la fois contre Dieu
et contre la nature humaine, qui est son chef-d'oeuvre
Quoi qu'il en soit, monsieur le cur, des coupables intentions de
ceux qui ont os troubler la paix du sanctuaire pour briser, SaintLouis, la port du tabernacle cette porte que les mes pieuses
regardent avec une si suave tendresse le mal n'en est pas moins
fait; la sainte Hostie a t prise, elle a t violemment porte hors
de la maison de Dieu; elle a t dj profane par ds contacts"illgitimes, et nul ne peut dire si le pain vivant,le pain descendu d
ciel n'a pas t jet, comme les pierres prcieuses dont parle
l'Evangile, sous les pas ds pourceaux! Mwgqritas ante porcos.
Que ferons-nous donc, monsieur le cur, aujourd'hui qu'il n'est
pas question d'insouciance ou d'incurie, mais alors que, de propos
228-
:-:;ANN'L^s;;G^5nLr'oOSr
: Accmgit Vos,
et
fiaftgxie\.
fciMisuMinl^
l
v''
,
.Des larmes, ds prires, des signes multiplis d douleur, d
-eompssiop, d rparation respectueuse et tendre : voil ce que
Jsus-Christ attend et -veut d noUs ! Cette hostie profane, c'tait
l'hostie destine , bnir l paroisse, l ville, la nier et ls nvirfe
qui l sillonnent en tous sens* sous fousls pavillons.
;
vAhl c'est bien h homme de sang* hm snguinis'\ c'est- bien
'un assassin, quasi qui oecidit, celui qui voulu'drohrcepin
des pauvres, qui defraudt... qui dujfert pam m sdore, ce
nain* tremp ds sueurs divines d l PSsin,r et qui* par cela
mme, fortifie* nourrit et consol Umiii des sutirsamrs d
travail et de la-souffrance!
Toutefois* ne le maudissons pas, monsieur l cur j plaignon^le plutt et tchons, malgr 1e dgot ou l'indignation qui soulvent
nos poitrines, d'avoir pour lui les sentiments du Sauveur mourant :
Pater, ignosce : nesciunt enim quid faciuntl 0 Pre, Jsus* pardonnez et oubliez : c'est l'ignorance qui vous mcdnifc* ce n'est
point la malice pu l'apostasie qui vous cherchent pour vous my
;
brasser et vous trahir !
Lundi 28 aot, j'irai moi-mitt Saint-Louis de Cette prsider
la crmonie d'expiation et de pnitence.
"" y
.;
.-y,;yy -.
EN ANGLETERRE
-
'-
229
des lois et des institutions du pays et, selon nous, cela vaut mieux.
Nulle part cette triple devise ne trouve une meilleure application que
dans les ordonnances et les dispositions relatives au corps des
aumniers militaires de l'arme anglaise. C'pst pourquoi cette institution nous a paru bonne tudier au moment o l'on cherche
la dtruire en France par des voies dtournes, et o la Chambre des
dputs a refus de voter les sommes ncessaires l'excution d'une
loi non abroge, sans paratre se douter de l'effet que doit produire
qui
des
lois
n'est
peuple
chez
le
respect
pas exagr
sur un
l'exemple du mpris de la lgislation existante donn par les lgislateurs.
De tout temps les ministres de la religion ont accompagn les
armes anglaises dans leurs expditions. Depuis la Rformalion,
les avantages temporels du ministre ecclsiastique s'tant accrus
mesure que sa dignit spirituelle diminuait, les places d'aumniers
qu'on
avait
lucratives
des
taient
devenues
si
armes
recours
aux
de
obtenir.
simonie
les
moins
entachs
Les
plus
pour
pu
moyens
abus devinrent si grands qu'une rforme fut juge ncessaire.
En 1795, le service des aumniers fut entirement rorganis, et ils
furent placs sous la direction d'un aumnier en chef ou, comme
gnral.
anglais,
d'un
chapelain
dit
en
on
230
-';
ANNALES ClATOLipois'
:;
'
' r
-',''aumniers
*
.281;
'
'
'
''-.
Frais divers
..'31,0
-.
demi-solde
-
--
'
232.
ANNALES CATHOLIQUES
messe
que nous avons
Mais ce fut surtout au moment de la communion que la cr
monieoffrit un spectacle touchant; bien que ce ft un dimanche ordinaire, plus de soixante soldats; s'approchrent dp lamaintei table;
et, n-en dplaise.la Rpublique franaise:et>$u Sicle, ces; hpmmpsl se battent ;bien. Nos soldats,, qui sont .-bpnj$ jiigeSjles put^us;
l'oeuvre en Crime.: y,y.
,-,.yyf;;..".';::..;) yyy-.:.--.
Les Anglais catholiques, qui suivent avec un profond intrt le
mouvement de Rgnration d la France, ont t douloureusement
mus par le refus de la Chinfire des dputs dvPterls; fonds ncessaires aux frais du culte dansl'arme. Ils esprent que l sagesse
LE RAMAZAN
-233
du Snat rparera cette grande faute, et ils ont foi surtout dans la
vaillante pit du marchal de Mac-Mahon, qui, Adle a devise de
ses pres, voudra se dfendre lui-mme en dfendant la religion :
Sic nos, sic sacra tuemur.
LE RAMAZAN
23^
ANNALES CAfHPEIUES
y,
.
les troupes en campagne, pour l'es; voyageurs et pour ls malades
,
auxquels leur mdecin a prescrit d- prendre del nourritureLes
femmes enceintes doivent jener Il n'est admis au jene que le
tahir (pur), c'es>-dirl inusulman dpht-l corps a t rendu pur
rglementaires
ablutions
les
par
Pour les troupes, en campagne* l'exemption est absolue. Dans tous
les autres cas, l'exemption; h'et que temporaire Elle entrane l'obligation de jener dans un autre mois un nombre d jours gal
lui pendntlquei Ol n'a pasi pbsrvl rmazahv Qn pet.nnmpins remplacer cette;obligation en payant le fiM^ autrement dit
l npu^ritr d'un pauvre*- par journe de jnf rompu A occ^
sio du mois sacr* tout musulman dpit Mrp une aumne spciale,
qu'on, dsign sou>;,l^
1*000drammspu deux ocques et denlie d'une denre alimentaire
dpnner aux pauvres. Chacun* suivant sa: conscience*, choisit la
dehre que ses ressourceslui pnmetttent d'acheter. Ainsi les gens
& leur aise dbnuht mille drmms d uer* ' d dattes, t* et ls
autres; mille drfhmes d'orbe* d bl ou de pois seps* etc.
Le jeune dur d l'ombr tt crpuscule. Ds qle"coup d
canon du ntiP annonc l'ouverture du jene quotidien, onn
doit plus ni manger* ni boire* ni fpmr II:est mme prescrit viter l parfum des fiurs. Le sultan fait cornm l peuple* ilobsrve
le ramazan Dans les hautes classes* on a pris l'hbitud depuis
quelques annes de ne plus jener* mais on se cache avec soin, La
loi, punit de mort l'inobservation du jene. Cti n rapplique plus
aujourd'hui,, mais; le musulman, convaincu de ravoir viole serait
puni de; la prison.
kyi
.,,;
Cette anne, je remarque qu'il y a redoublement de zle, religieux. Plusieurs qui se souciaient peu du ramazan l'observent avec
scrupule. Les Turcs n'ont qu'un droit, celui de dormir pour tromper la faim. Ils en abusent, surtout les employs. C'est pour la
forme qu'on ouvre pendant deux pu trois heures dans l'aprs-midi
les bureaux des administrations publiques. Les affaires, si peu
actives d'habitude, chment pendant le pipis sacr. La rgle veut
qu'on frquente les mosques. Ellessont encombres.
Au crpuscule* lorsque le coup de canon/ retentit, on rompt le
jene en faisant Yiftar,,ou, textuellement, le, djeuner du matin.
Pendant le Ramazan,; chaque maison a, .tpus les soirs ses invits.. On
apporte devant chacun 'eux une petite table surf laquelle sont cinq
a; six soucoupes, pn potage et un,sorbet. Les soucoupes contiennent
des olives, des pignons crus, du pasterma pu jambon de mouton,
du caviar, etc. Le potage est d'habitude de lentilles, en souvenir de
"
'.
' y:235
y,,'.; ;- ^'y'y-y
----y ''' LE ^RAMAZAN;";/.-,
Ehalil Ibrahim,(Abraham* aim de Dieu), qui l'on attribueicil
got pour ce lgume- que notre histoire sainte prte ga
:
Au coup de canon* chacun rompt l- jen; en Phoisissant parmi
ces mets celui qui lui convient Le croyntscrupulux^ mange
lsv
aliment
mains de liionini, une olive*;un
apprt
non
un.
par
peu de; sel Celui-ci boit del'au* un autre fume une cigarette Puis
pn dit une courte ^prire et l?pn dn' srieusement,;La cuisin
turque est varie et assez Intelligente Elle n'est pas ddaigner,
m me pppr un Frnis,lorsqu'il- a surftiont l rpugnance q
lui inspir^Ie; got de graiss de mouton et de beurre; frt avec
lesquels les mets sont apprts
;
; ypici- qulquesrunsvds: plats qu'on sert aux convives^ : des oeufs
sur le plat, Vc hachis de viande (keiml yomortj* du mouton :
en daub cuit dans un pot en terre qu'on sert Sur la tabl (gvtSGh)v
mGdoinedelgumes (turbu)^ ds ragots dtptes soris; (bsth)^
des petits pts au fromage et la Viande (bourcks)*;: ds poulets
la cireassinne* excellent mets dont un poulet dsoset une myhnisse aux pistaches font les frais* des dindes farcies qui seraient
exquises si* aulie d'tre cuites au four, elisl^taiht l broch
Ls; entremets sucrs sont nombreux; : on sert des baklavs* g^
teaux confectionns avec de la farin, du sucre* du beurr* ds
noix ou des pistaches piles; Tknaek katf* pain spcial frit dS
le beurre et bouilli dans le Sucr; du surma, espce de bklava;
du ypufka, pte mince qu'on coupe en lanires* et dont on nv-,
Ipppe ds oeufs pu des dattes * d kamai* crme; l turque* mets
exquis ; du; ghiourt,lait caill, etc,; etc.
#publiais le mets national* l pilau* qu'on sert quotidiennement
sur toute table turque, aprs le rti, avant le hocht et le dessert
Le hohat est un sirop lger compos avec des raisins secs,.toute
espce de fruits;et du sucre
Dans le vrai repas turc* les entremets sucrs sont servis alternativement avec le poisson, les entres et le rti. Gomme boisson, de
l'eau et des sorbets. Pendant le Ramazan, on reprend les anciens
usages, c'est--dire qu'on ne boit pas de vin et qu'on mange,avec
les: doigts. Un seul plat sert pour;plusieurs convives.
IJn raya ou un Europen est bien reu lorsqu'il va faire l'iftar
c'est l'expression consacre -^- chez les musulmans de sa connaissance On doit, par politesse, couper ses ongles au ras del chair.
Les Turcs attachent une importance particulire cette question
des ongles. Ils nous reprochent de les.porter longs. Quant eux,, ils
ne les laissent pas pousser pour que leurs voisins de gamelle rie
puissent avoir de dout sur l propret de leurs doigts, j'allais dire
;.
......
236
ANNALES CATHOLIQUES
237
<
'238
o
cette
terre
porter
compagnons,,
succomba tout coup ainsi que ses auxiliaires, dont pas un seul ne
.'
resta.. .,.,-.-.'....?-,-.
..
Humainement tout tait perdu ; maisles voies de Dieu
ne sont
Chef
l'homme.
de
la
celui
le
celles
En
d
apprenant
perte
pas
que
d l'glise avait charg de crer leur Sminaire* les quelques jeunes
; gens qui se trouvaient encore dans cette asile, o se dveloppait
leur vocation* s'offrirent l'nvi pour continuer l'oeuvre. Sa Saintet PielX leur [envoya une bndiction spciale, dans Une lettre
adresse au suprieur de leur maison, au sujet mme de. la mort
de Mgr Marion de Brsillac et de ses compagnons.
.
Loin de s'teindre, cette oeuvre si belle s'est ranime au milieu
ds Obstacles et des douleurs. l'heure prsente, elle vangise
non-seulmnt le Dahomey, o rgne le hideux ftichisme, mais
encore le cap de Bonne-Esprance, l'le Saint-Hlne, les tribus au
nord du fleuve Orange, et d'autre encore.
Au centre de pays immerises, prodiguant leurs soins des
tres mpriss, souffrants, esclaves et privs des premiers lments
d la dignit humaine, ils ont ouvert de nombreuses stations,
' cr des coles et jet le fondement de nouvelles missions qui promettent de devenir florissantes. On peut dj entrevoir le moment
,
239
de la rgnration pour ces pauvres noirs, que la cupidit europenne a si cruellement exploits au mpris des enseignements et
des ordres rpts des Papes, leurs dfenseurs.
Nous regrettons vivement que l'espac ne nous permette pas de
reproduire ici les documents nombreux et magnifiques qui abondent dans l'histoire, pour montrer la sollicitude si vive et si persvrante de la sainte Eglise romaine envers ces populations opprimes, et confondre ainsi l'ignorance et les mensonges de ses calomniateurs.
Disons au moins, ds ce moment, ces fiers philanthropes,
qui, du haut de leur orgueil et du sein de leurs plaisirs, dclament
contre le dvouement catholique et l'accusent de har l'instruction,
socit
de
missionnaires,
dont
celte
que
nous nous occupons au
jourd'hui, compte dj, aprs si peu d'annes, cinq stations dans la
seule rgion du Dahomey. Et dans chaque station se trouvent deux
coles et deux maisons de Religieuses. De nombreux enfants les
frquentent ; celle de Lagos, elle seule, en compte plus de trois
cents. Enfin, dans ce vicariat apostolique du Dahomey, le nombre
des chrtiens est de plus de vingt mille. Or, sait-on quel prix
s'obtiennent ces rsultats ? Sous ce climat terrible et avec toutes
les souffrances de chaque jour, de chaque instant, que ne craignent
pas d'affronter de faibles femmes elles-mmes, des pouses de
Jsus-Christ, la moyenne de la vie du missionnaire, quand il ne
tombe pas Sous les coup du bourreau,, -? ne va pas au-del de trois
.ans!...
-.;.,,-.
240
ANNALES CATHOLIQUES'
sion seule -demeure au fond de la mmoire; et des dtails importants s'effacent. Nous voudrions qu'il nous ft permis de les multiplier ici, et d'indiquer les fruits prcieux qu'a produits bien rapidement l'institution de ces Frres,, dont notre ville a l'honneur de
possder un foyer bni. Cr depuis trois ans seulement sans aucune
ressource, avec les lments les plus insuffisants de dure, il a pu,
avec l'aide de Dieu, surmonter les difficults de fondation et envoyer aussi des aptres.
Le frre Elie a la direction de Porlo-Novo, au Dahomey. Sa rputation- de mdecin lui ouvre les portes de toutes les maisons,
mme des plus hostiles, et bien souvent en prodiguant ses soins
ses pauvres noirs, il a pu gagner leur confiance et trouver le chemin de leur me.
Le frre George, un des enfants de notre Auvergne, parti de la
maison mme de Clermont il y a six mois, seconde dj puissant-"
ment les missionnaires dans la fondation d'une nouvelle, station
Pella (cap de Bonne-Esprance).
Le frre Pierre qui part maintenant, et qui nous venons d
faire nos adieux, est un ancien zouave pontifical, un de ces jeunes
hommes que les ennemis dn Pape et de la civilisation ont honors
de leurs outrages, tandis qu'on accomplissait contre leur petite et
vaillante phalange un de ces attentats contre' lesquels l'histoire
prononce ses plus terribles arrts. Aprs avoir consacr des annes
la dfense du Souverain Pontife, de notre grand et bien-aim
Pie IX, il va continuer son oeuvre de dvoment sous cet .humble
et sublime nom de Frre, abandonnant patrie, parents, amis, pour
travailler la rgnrationde cratures humaines si profondment
abaisses, pour contribuer les lever la dignit ineffable d'enfants de Dieu et de l'Eglise !
Les deux Pres qui partent avec lui, et dont les hommes prsents en si grand nombre l'ensemble de la crmonie ont bais
les pieds avec respect, partent comme ce Frre, que nous avons
embrass ainsi qu'eux-mmes, pour vangliser les Holtenlots du
Namaqualand, au cap de Bonne-Esprance.
Nous voudrions dire quelque chose des motions qui remplissent
l'me devant un pareil spectacle, et aux sons harmonieux des beaux
chants; dlBglise* dont les paroles sont si admirablement adaptes
la pense de ce^ 'dpart si plein d prils et de gloire chrtienne.
Que d consolation et d'spfttce dans ces prires d l'Itinraire
qui commence parls mots : In'mm pacisyet qui nous feraient
tntd'bin;noHos, voyageus, si nous savions ls prononcer,
tandis qu'elles tiou sont-inconnues ! Et YAve maris Stella, cette
& notre:Dieu,
laRinei...
notr
S^
:.A:,:>
-..,'.
!.-'.ohv
-.-..-.
chants^
il y en eu un "tout- spcial pdur^ ciss
Parii tous cas
gpand's adiiix de;si nobles coeurs, ces hommes d'lite, que nous
n%viousi jamais vus et que ncnis aillionsi avec vnrationv ehvpnV
gant q;; nous n s: revfrons plus sur l terr;: c'est le Mnt dk
d^art^yfaiXt! pour ces Mfssons: africaines^ et 'oit retentit la musique
% Sbundyv^c-ce reain^ ott l; masse* des; vois: devenait iaipor
1
'
J?ortez;^^
Nous nous, rtrpuverOHS un jour dans l&ptrii
Adieu, frres* adieu.
V.
10
242
ANNALES CATHOLIQUES
Le Journal de Genve, l'un des principaux prganes de la francmaonnerie europenne, saisit cette occasion de dire que les
profonds esprits du sizmesicle s'taient donn pour tchede
faire de Genve prolestante une Rpublique savante et L'Ure,'
n'avait
rien
de
qui
qu'auparavant
Genve
implique
qui
ce
ce
pouvait y faire fleurir les sciences et les lettres.
L'excellent Courrier de Genve fait remarquer au Journal de
Genve que la rputation de cette ville dans les sciences et les
lettres est bien antrieure l'apparition du protestantisme, et
qu'au milieu des ruines dues Jean Calvin il faut compter
celles des tablissements publics d'instruction qu'il trouva
fonds et florissants depuis longtemps, et qu'il se hta de dtruire sans avoir rien mettre la place.
Le Courrier de Genve prend pour tmoin un historien protestant, M. Galiffe, qui ne peut tre suspect ; il y a l une page
d'hitstoire qui mrite d'tre cite.
On a gnralement des ides trs-fausses, dit Galiffe [Genve historique et archologique, page 302 et suivantes), sur le niveau de
'/.''. 243
;L EGLISE }ETLENSEIGNEMENT
$iK'.
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.ifSfipraaaswi CATHOLIQUE
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EPSIMVISMG;';
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Ainsi, de l'aveu de l'crivain protestant, avant le protestantisme on faisait mieux, et moins de frais. Ce que dit M. (aliffe au sujet de Genve ne peut-il pas s'appliquer beaucoup
d'autres pays? En France, nous avons vu aussi la Rvolution
dtruire les universits et les coles, et c'est peine si lesTuini
qu'elle a faites commencent se rparer, au moyen de millions,
on le sait, tandis que tout se reconstruirait facile meut et sains
charge pour le trsor public, si l'on ne songeait pas faire concurrence au dvouement religieux au lieu d l'entraver et de
chercher l'touffer.
LE PQSEETVISME^.
I46
.\
doctrine positiviste et d'en tirer les consquences qui en
ANNALES CATHOLIQUES
:
dcoulent naturellement.
En quoi consiste le positivisme ?
Son principe fondamental est qu'il n'y a de rel que le
relatif; que l'infini, le parfait ne sont que ds,abstractions* ds
frtions, des chimres. L'immutabilit des lois naturelles* le.
monde spculatif limit forment la base de la thorie positi-
viste. ' ..'
L'absolu est entirement inaccessible l'esprit humain.
Les tres thologiques n'existent que dans l'imagination.
L positivisme ne s'occupe que du relatif* il n'a rien faire avec
ls causes premires et les fins dernires.
L'immanence est l science expliquant l'univers par les causes
qu'il renferme eh lui-mme (la matire) ;-il n'y d'infini que l'immanence qui nous met en rapport, elle seule* avec un univers
sans limite, Dieu, fiction, hypothse, inutile dsormais, ne jouant
qu'un.'rle surrogaloire. (Liltr* Paroles de philosophie positiviste.)
L'me n'est que l'ensemble des fonctions du Cerveau et de la
moelle pinire. (Taine.)
Une machine construite mathmatiquement comme, une montre.
(Renan.)
Un rsultt de l'organisme, qui prit avec lui comme l'harmonie
d'une lyre prit avec, la lyre. (Taine.)
.Une force contraignante qui treint tout tre vivant dans les
tenailles de la ncessit.
La vie est une efflorescence de la matire brute. (About. )
Ngation de Dieu, ngation de l'me, ngation de la libert,
V
.-".,.[-/.;/--'.'
'/.";':
-2|t
;'
E
POSITIVISME
-;
Voyons maintenant ce qu'il y a d rel dns-ses prtentions
tfaffirmer que ce qu'il peut prouver au moyen d la science
"
'^
exprimentale*
'
D'abord, un des principes fondamentaux du positivisnie
tant qu'il n'a pas s'occuper ds causes premires ni des finsi
dernires, n'est-on pas en droit d lui demander' quel nornVil
prtend donner une science qui n?a ni commencement ni fin ?
IJh chane sans premier ni dernier anneau n'est pas une chane.
Mas passons.
^::';<.,
le
n'existe
surnaturel
principe
premier
est
L
pas.
que
y
voil
la
science.
l'univers
Dieu,
L'explication
de
sans
-;/.'.
matriel.
Mais encore, si cet atome peut tre dfini, circonscrit, qu'on
le saisisse donG pour nous en faire apprcier les contours. S'il
est saisissable, il est divisible; s'il est. divisible, il y a reste et
nouvelle division possible. Quand donc cesseia-t-il d'tre divi-
-f$t
,\
-^:;
x
sifetel Voil, dtoute ncessit^ Eatpme) fondamental devenant
infini* simple abstraction, ou sortant tout form; du nant* IL;
nant crateur, voil le fondement de la doctrine* jQde poir^
rt*on voir* dan& cette hypothse^ descientifiqument expri[
jmeitall
rl cros; donc pouvoir conclure que le positivisme n'a aucun;
dj'oit d parler au nom de la science exprimentale*
::
IPhorie pour thorie, au risque d?tt?e: tax d'idiotisme je
prfre l'enseignement d'un Dieu personnel, ternel et toulpuissant, ayaint cr l'univers, avec ordry poids et mesurev
lShypothse d Fatoni merleexistant d-tout ternit ou sorti
d rien peur s'unir par slection, c'est--dire a*f dgeriie>
nient, d^antres: atomes pour former le monde positiviste*
"
DE LA TOUR DB PIN*
Nous appelonsl'attention de nos lecteurs sur une uvre cfitnpique* dont les nouvelles institutions militaires rendaient, on peut
le dire; l cration et l dveloppement ncessaires ; elle a pour
objet de prserver la foi et les moeurs des milliers d jeunes gens
appels chaque anne sous les drapeaux, et aussi leur procurer
tous les secours matriels dont ils peuvent avoir besoin.
A l'imitation de l Propagation de la foi et de la Sainter-Enfame,
'flEuvre de Notre-Damerdess Soldatsfait appel toutes les bonnes
volonts* et c'est surtout au moyen du Soude la semaine et du Sou
um&is: que ses fondateurs esprent runir les ressources qui lui
sont ncessaires*.
Son action s'exercera par l'entremise de Comits, institus nonseulement! dans les villes de garnison, mais dans les autres locar
lits.
Dans les villes de garnison, les Comits devront :
i? Recevoir, leur, arrive, les conscrits recommands et les in*
troduir dans les Euvres militaires.
Aider ls aumniers crer et faire fonctionner les OEuvres
militaires : bibliothques, coles du soir, etc.
3 Remplacer l'action vigilante etchrtienne del famille absente ;
260
'
ANNALES CATBbHQBS-
1 Le
jours suivants.
-
..
2 Chaque mois un jour au choix.
3 A l'article de la mort.
.
4 Les saints jours de Pques et de l Pentecte.
Le vendredi, jour du Sacr-Coeur.
6 Le jour de la fte de l'Im macule- Conception.
Il ne reste plus qu' faire cohnaire les noms des dams patronnasses. Ce sont :
Mesdames,
La comtesse de Billon, quai d'Orsay, 45, Paris :
De Lavaucouppey, 24, rue des Ecuries-d'Artois* id. ;
La baronne de L Roche-Nully, rue du faubourg Sainl-Ho-
nor,
id. ;
Armand du Ghayla, rue de Morny, 232, id. ;
La marpuise du Srachet, rue d'Aujou-Saint-Honor, 48, id. ;
La comtesse Renot-d'Azy, 86, rue de Grenelle-Saint-Germain,
2c>,
id.;
2Si
CHARETTE SECOND
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CHARI5TT SECOND
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232
ANNULEES ;CATHIOIIES
CHARETTE SECOND
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V ANNAtES CAThOilQUES
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'On est certain d n pas se tromper*
On l'a fait gnral : cela n'y fait ni chaud ni froid. Qu'il soit capitaine, colonel ou gnral, baron d duc* il est mieux que cela : il est
Gharette; mieux que cela encore: il est Charett second. Ls
dynasties de rois courent le mond; les dynasties de hros, c'est
r-;,- ,---plus rare.
'.:.;- s:.v
-.-.,.: .; Lord ONE.
;:-..'j
".;.....
JUDICIAIRE
LE MONDE
."
IJn:
quaker rserviste.
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L- MONDE JUDICIAIRE
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:^tji^S{QmmM0s :.'
Mi
conscience*.
-^
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ni; servir dfune; arme
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contre mes seinhlables.)'
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L prsident lui fui! remaquer qu'il aurait du!; commencer, par
.
faire un; ate dfobissance^ quitte plus;tarda fair-pant ses chefs
d%-ill,
v.
denses scrupules*;
-y-,'''
?;;.
:-.<:
;;
>
.-
LE MONDE JUDICIAIRE
2S7
existence*
des moyens que -Dieu a mis Votre disvotre
pas
position;
R. Je croirais plutt qu'il y aurait pch prendre l'arm ; elle
peut avoir t place providentiellement mon ct ppur prouver
-:-;''
''-.:'
' ma fol.
-'---.- -' T- D. Rien ne prouv que c3 n'est pas l'individu qui a t plac
porte de vous nuire qui n'ait t mis cet endroit par la Providence pour prouver votre foi et pour voir de quelle manire vous
dfendrez le dpt qui vous a t confi?
R. Il :<e pourrait que l'homme et l'arme aient t placs l pour
prouver ma foi; mais, dans ce cas, la premire chose ce serait
d'lever mes regards vers Dieu et de me laisser tuer ; et si Dieu ne
veut pas que je meure, il ni'clairera, il pourra dtourner le coup
qui m'est port.
D. Avez-vous subi des condamnations?
R. J'ai t condamn trois mois de prison pour insoumission
la loi \) recrutement,
Aprs la lecture de cet interrogatoire, dont le prvenu a du reste
2S8
ANNALES CATHOLIQUES
La libert de conscience existe pour fous les Franais, dit-il. Estce un point acquis, oui ou non? Usant de ce droit, des Franais
ont-ils le droit d'tre quakers? Il faut, sans hsiter, rpondre d'une
manire affirmative.
Or, voici quelques-uns des principes de la religion des quakers :
civile
droit
la
reliL'autorit
peut
exercer
aucun
sur
croyance
ne
-,
;'.-
LE MONhE
joDiAiR
259;
'.-'""
il est Vrai
que si;1?onrVeut
l
des
droits:
les
Franais
plnitude
la
consacrs
..ph-i?
tous
-assurer
principe de l libert de conscience, an ira loin, et tout gouvern^
mrit devient impossible.'C'est; binc qui avait t;comjiris prc1dniment. Il y avait une religion d'Etat; parce qu'il n'y a qi\uhe
seule religion vraie:;.is. autres avaient droit la tol'ance et l
libertodes cultes; fut; loyalement .pratique: sous la Restauration*
Mais on reculait devant la proclamation de l libert de conscience*
et 1^0n vitait de tomber dans le ridicule dilemme o conduit l'api
pliction des principes de !s9.
v
Il y a bien un moyen de sauvegarder la libert d consul
.....
clence :. il Sera permis 'isralite de divorcer* mais lui seul; il
d'avoir
musulman
plusieurs
femmes*
mais
prmjs
lui seul
au
sera
le
du
rniiiexempt
privilge*
enfin*
quaker
service
sera
ce;
aura
taire. Voil. "
Mais alors que devient le principe de l'galit de tous les Franais devant laloi?
,
sacrifier
Il n'y a pas de milieu; il faut
l'un OU l'autre de ces
principes. Si l'on ne s'est pas aperu jusqu'ici des Consquences
pouvantables qu'entrane le principe de l libert de conscience*
c'est parce que cette libert n'a pas t compltement applique,
Le jour o elle le sera, oh jugera sa Valeur ce principe de 89* Si
elle a t supportable jusqu' ce jour, c'est que les carts consacrs
,
par elle comme ds droits imprescriptibles ont t corrigs par ce
qu'il reste encore de christianisme dans nos lois civiles. Le jour o
la socit sera devenue laque, il n'y aura plus de raison pour que
l libert d conscience ne remplisse pas toutes ses promesses. Ls
sectes religieuses rclameront nergiquemnt cette libert sans plus
s'inquiter si le principe de l'galit civile est sacrifi au prjudice
d'autrui. Au nom des principes de 89, elles entreprendront contre
la socit laque, contre la Rvolution, une nouvelle rvolution.
Voil une des consquenses des principes de 89. Elles se drouleront de plus en plus, suivant le cours logique des choses, mesure que la perscution religieuse, dont nous voyons le prologue
depuis six mois, s'en prendra plus violemment l'Eglise, mesure
que nos lois deviendront de plus en plus laques, que la France
sera dj plus en plus dchristianise. C'est pour cela que les cathpr
liqucs.ne doivent rien abandonner de leurs lgitimes revendica^
fions, parce qu'en dfendant le catholicisme, ils protgent encore
nos faibles lois qui ne valent que par le peu qui leur reste d'esprit
chrtien.
?
60
ANNALES CATHOLIQUES
''
1. Almanachs. Almanach illmtrc de la France nouvelle, pour l'anne 1877 ; 116 pages, la Socit gnrale de
librairie catholique (Victor Palm); prix : 50 centimes. La
Fe^eWe,almanach illustr pour l'anne 1877; i 10 pages, mme
librairie; prix : 25 centimes. Almanach du plerin, pour
1877, par Gondry du Jardinet; 250 pages, mme librairie;
prix : 50 centimes. Almanach de la France rurale, pour
l'anne 1877, par Louis Herv; l\h pages; Paris, chez Ch.
Elriot": prix : O centimes. Almanach de C Union catholique
de la sanctification .du dimanche, pour l'anne 1877, 28e anne; 32 papes; prix : 15 centines.
2. Les Petits Bollandistes, vies des saints depuis le commencement du monde jusqu'aujourd'hui, par Mgr Guriu, cainrier de Sa Saintet Pie IX ; 7 dition; J7 volumes grand in-8
d'environ 700 pages chacun. Paris, chez Bloud et Barrai, rue
Cassette, 30 ; prix.: 120 fr.; wt : 90 fr.
3. L'Abb Jean-Marie de La Mennais, fondateur de l'Institut
de Plormei, par l'auteur des Contemporains; in-12 de 340 p.
fac-simil;
portrait
2e diiion, Paris, 1876, chez Bray
et
avec
et Retaux; prix: 8 francs; dition populaire du mme;
in-24 de 252 pages : prix : 80 centimes.
h. L Ambassadeur de Dieu et le Pape Pie IX, par Ro^elJy de
Lorgues, grand in 8 de vin 552 pages; Paris, 187A, chez
E. Pion et c; pris : S fr.
i. Voici l'poque de l'anne o l'on songe se procurer les Almanachs de l'anne suivante, el. la denre ne manque pas; on n'a que
l'embarras du choix. Que de bien on peut faire avec ce petit livre
qui pntre partout et qui se trouve dans toutes les mains pendant
toute une anne! que de mal on peut faire aussi, et comme on en
fait! Les mauvais almanachs ne se multiplient pas moins que les
mauvais livres; il appartient aux diteurs catholiques,aux crivains
catholiques, toutes les oeuvres inspires parla charit catholique
d multipier les lions et de leur donner accs partout par l'intrt
qu^ils prsentent* par leur bon march; il faut que tous
ceux qui
.''''
BUXLETIH BIBLIOGRAPHIQUE
261
ont quelque fortune sachent bien que l'aumne d'un almanach est
Tune des oeuvres de charit les plus utiles qu'on puisse fire.
Nous signalons aujourd'hui cinq bons almanachs, dont les trois
premiers sont dits par la mme maison de librairie, qui en promet
deux autres, YAlmanach du surnaturel et VAlmanach des missions.
Nous ne recommandons que ceux que nous avons sous les yeux :
VAmanach de la France nouvelle, la Vedette et Y Almanach du plerin; les deux premiers plus varis d'anecdotes et de notions diverspcial,
l'indique,
plus
titre
le
dernier
et rempli de
comme
ses,
son
dtails intressants sur les plerinages. Nous avons une seule observation faire sur YAlmanach de la France nouvelle, cause de la
similitude de son titre avec le journal qui porte le nom de France
nouvelle; c'est bien le mme esprit religieux qui se trouve dans les
deux
publications,
mais
chef
le
rdacteur
du
journal
n'ayant
t
en
'
.
absolument pour rien dans la rdaction de l'Almanach, tient dire
ici qu'il n'en peut tre en rien responsable.
VAlmanach de la France rurale, publi sous la direction si comptente de M. Louis Herv, le rdacteur en chef de la Gazette des
campagnes, rpond parfaitement son titre; les cultivateurs y trouveront d'excellents conseils tant au point de vue agricole qu'au point
de vue moral et religieux, en mme temps que l'histoire rurale de
l'anne. Nous en dirons autant du petit Almanach de l'Union catholique, qui a surtout un but de propagande religieuse, comme l'oeuvre
qui le publie, oeuvre dont l'objet est de combattre l'impit et l'indiffrence en matire de religion par le moyen de petites feuilles que
leur bon march permet de rpandre partout. Cette oeuvre, disonsle en passant, a t fonde Lyon, en 1848, par M. Ant. Prisse; la
direction se trouve actuellement rue Mercire, 45, Lyon, chez
M. L. B boulet. Elle publie une petite feuille de 8 pages chaque mois,
et l'abonnement annuel n'est que de 15 centimes par an,- 20 centimes par la poste; on ne prend d'abonnement que par dizaine, ce
qui met le prix de cet abonnement dcuple 1 fr. 50 centimes pour
Lyon et 2 francs par la poste.
2. Nous avons dj dit tout le bien que nous pensons ds Petits
Bollandistes qui forment comme le grand calendrier de l'anne
.ecclsiastique. Nous sommes heureux, aujourd'hui, de pouvoir les
rappeler nos lecteurs en reproduisant ici un excellent article que
le P. Sommervoget vient d leur consacrer dans les Etudes reWgieuses.
Pourquoi,; dit l P. Sommerregel, pourquoi rie rviridrions-hous
262
ANNALES CATHOLIQUES
-;;>
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
263
s'est crit sur les hros de notre foi; il a fait appel aux hommes les
plus comptents, et la collaboration de plus de six cents savants
donne son oeuvre une garantie dont il ne pouvait esprer de l'entourer par un travail personnel, au-dessus de ses forces isoles.
L'hagiographie de la France, on le conoit, a t l'objet de soins
tout spciaux.
collection
chaque
Pour
jour
suivi
?
plan
dans
celte
Quel
le
est
l'Allemagne
occidentale,
de
la
Belgique
de
la
de
France,
et
ceux
avec la substance de tous les faits religieux qui intressent ces pays;
religieux;
martyrologes
les
ordres
les
de
4
3
tous
un sup
sur
rog l'iconographie religieuse ; il indique les reliques qui sont conserves et dans quels lieux elles se trouvent, il parle du patronage
des saints, il fait connatre les corporations qui marchaient sous
leurs bannires, les occasions dans lesquelles ils taient spcialement invoqus. Vraiment, on serait embarrass de signaler quelles
lacunes existent dans l'excution de ce vaste plan, tant l'auteur a
mis de scrupuleuse attention ne rien omettre d'intressant et
d'instructif. C'est ainsi que, dans les quatorze premiers volumes de
l'ouvrage, dfilent, devant le lecteur les saints et saintes placs par
l'Eglise sur les autels.
Le quinzime volume est consacr exclusivement h l'histoire
des vnrables et autres personnes mortes en odeur de saintet:
dontl'hrocil
des
Dieu
serviteurs
de
trouve
et
servantes
on y
s
vertus a t constate; les pr.iies, religieux et religieuses* mis
mort en haine de la foi pendant l grande Rvolution, pendant la
Commune de Paris et dans les pays infidles ; les personnages que
-Vijgl:;--.
.;.'
;-/-''v;^^^.^^L^m^.---'
-.-^-",-
'-:
';'.
RULLT1T BlBEIOGBAPniQUE
,
26S:
,
lui-mme;
orgueilleuse
sdn
daillufs
qu'
n'a
dfection,
nui
qui
par
a fait sans bruit* sans clat, le b?n que sou frre aurait pu fairi
etl'Iiistitut qu'la fond perptuera, ce bien, alors que l nom d:
Flicitd La Mennais ne sera plus connu que des rudits. L'utur
ds Contemporains,quiavait crit la biographie du prtre tomb*
s# devait d'crire celle du prtre rest fidle. N en 1780; l'bbi
Jn-Marie de La Mennais. fonda son Institut en 181", et mourant
en l8i>0. L'auteur d sa Vie a recueilli avec soin, on l voit en li*
saut, hon-seulement ls grands traits de cette existence si bien?
remplie, mais ls dtails ls plus propres Mre aimer son hros et
S anecdotes ls plus capables d rendre son rcit agrable. '
t' une excellente ide, que celle de publier une dition popu^
Mre : on ne saurait trop rpandre parmi le peuple ces livres qui
lui montrent si bien o sout ses vrais amis et quel point ceuxl Cftmtiient l prtre catholique, qui le reprsentent comme tin
ennemi du peuple et un fauteur d tyrannie. Les faits rpondent'
victorieusement aux calomnies; mais les faits ne sont pas/assez
Connus. L'abb de L Mennais, mule du vnrable de La Salle pouf
la charit, a eu la.joie de voir son humble et utile Institut se;
dvelopper rapidement et putrer mme au-del ds.mers; ses
modestes et dvous disciples continuent son oeuvre et travaillent la bonne ducation et l'instruction des classes populaires
aVec le mme zle et l mme succs que les FrrS des coles
chrtiennes.
'
.'-'"'.'"
_________
par vous
Colomb qui, enflamm de zle pour la foi catholique, rsolut, en
entreprenant la- plus audacieuse ds navigations* d dcouvrir
1
266
ANNALES CATHOLIQUES
(1).
(Suite)
y'
XIV
"
;.:
Enfin, reprit
",
rle*
"
tait
dieux,
dbauch;
la
reine
des
Junon,
une pouse acaun
ritre et em,,oite; Mercure, le dieu de l'loquence et du comla
Vnus,
vols;
desse de la beaut,
clbre
tait
merce,
par ses
n'tait pas moins clre par ses dbauches; Mars, le dieu de la
dtruire.
Il
avait
des dieux
qu'
songeait
et
tuer
y
guerre, ne
avait-il
quelques-uns
qui
peine
les
vices;
tous
parusy
en
pour
sent irrprochables.
Aussi le culte religieux de ce temps-l tait-il plutt la pratique
religieuse si je puis employer ici ce mol d.. tous les vices et
de toutes les turpitudes, que l'hommage rendu la Divinit. Il y
avait, mme des mystres tellement honteux, qu'ils demandaient
le plus absolu secret; il y avait d'abominables initiations, il y avait
d'pouvantables pratiques, et les dieux les plus infmes trouvaient
des prtres, des prtresses et d'innombrables adorateurs,
Les philosophes, au moins, ces hommes qui s'exeraient surtout cultiver leur raison et qui s'levaient au-dessus du vulgaire,
avaient ils une morale plus pure, et essayaient-ils de corriger leurs
semblables? On entendait, eh effet, dbiter de belles maximes,
mais, outre que ces maximes n'taient mises que pour les citoyens,
pour les hommes libres et non pour les esclaves; elles taient le plus
souvent en contradiction avec la,conduite, D'ailleurs, plusieurs
d ces -maximes rigeaient en vertu,ou donnaient comme des plisirsi permis, comme des plaisirs dlicats et dignes d'un philosophe,
ls plus honteuses aberrations des sens. Je. vous ai cit lesSocrate,
ls Platon et les Cicron ; je pourrais encore vous citer picure et
les nombreux sectateurs de ce philosophe dont Horace, le pot
Horace, qui en tait,/appelait les disciples un troupeau de porcs*
Epicuri de grege porcus.
Un dernier tiait vous;peindra, mes amis, cette socit.civilise,
qui comptait de puissants gnies, d'illustres philosophes, d'admirbles orateurs, de merveilleux potes, des architectes, des sculpteurs, des peintres minents, c'est que, chez les Grecs et les Romains, des hommes qui passeraient aujourd'ui pour d'excrables
monstres, taient alors considrs et lous comme des modles de
vertu. Ceux d'entre vous qui ont. un peu lu. l'histoire, ont vu les
noms des Titus, des, Trajan, des Marc-Aurle, des Adrien, etc.,
pes fameux empereurs dont on a dit qu'ils taient les dlices, du
genre kumam. Eh bien! ces dlices condamnaient aux plus affreux
tourmenis et la mort les hommes les plus vertueux dleur empire, les chrtiens, de vnrables vieillards, des vierges dlicates,
des enfants mmes, et leur vie prive tait telle, que les livres destins la jeunesse sont obligs de la passer sous silence. C'taient
..
'
267
268
ANNALES CATHOLIQUES
l les hros du paganisme! C'tait l, disons-le pour conclure, la
civilisation fonde sur la raison humaine.
En ce moment, Y Anglus sonna.
11 est bien tard, dit le cur, et vraiment1, mes amis, j'ai abus
de votre attention.
l'auditoire.
cur,
cria
le
monsieur
tout
Non,
non,
<
amis. Prdites,
s'il
mieux,
Tint
est
vous
mes
comme
en
service
individus
grand
rend-il
le
et
plus
Ne
aux
aux peupas
.'
..
.
Directeur-Grant
'
......-. ':
- j..GUANTRBL>
;. .:.
'.
3J?i
le Saint-fPre<et le (inonde
catholique *ouit entier : le-cardinal Anianelii, secrtaire d'-litat^
est mont le 6 octobre, a se,pt heures du ima&m, dansisa soiaanttet-onzime anne, aprs avoir support avec une nergie >et
une force d'me extraordinaires les cruelles souffrances d'une
longue maladie. Deux jours auparavant, il avait encore voulu
donne!' saudience l'ambassadeur de France auprs 'duSaialSige jVI. le baron Bawde; jusqu'au dernier moment, >il voulut
s'occuper des affaires -,de l'Eglise; jusqu'au .dei'nierMmotnet,.
BiejlX trouva en Lui le .secrtaire fidle-et dvou, qui ne voyait
que le iservice de >son iauguste Matre,'et qui ttait satisfait, qui
se trouvait suffisamment pay de ses peines^ veng de la ca<~
lomnie -et de la haine; quand il avait l'approbation d Sonverain-iPontife,
lliicardinal .AntonelH tait le principal minkti-e fde Me IX
depuis405* En gaqualit d miuistre secrtairesdoEtafe toutes
lsjgrandes affaires/de 11"1^1ise ^pssint iparsesihains. C'j&ifc;
lui q uiiitraifeatavefj leSjgouvernt; mnts.,et l^u isatide qnelle dej&?;;
tritfde quelle (prudence* de queliejfjferjnetSI t^besoin dains
lei^emipsi^i diffQils qwe la; vpapaut; travers depnis un qwvb
;
de ailejL'fcnineht cardinal lt toujours da 'hauteur sde?sfla
tche* il eut toujours tnaintenir fermement :Jes#roltsiie; l'Eglise
et tdu SaintfSige,, itouten apportant dans l'application des;
principes lies tempraments qiie les ciEonstances srendaieit
T. IV. 11 NOVEMBKE 1876.
11
270
ANNALES CATHOLIQUES
ncessaires. La plupart de ses dpches sont d'admirables modles de logique rigoureuse et de, sagacit diplomatique'../
L'histoire du cardinal Antonelli serait l'histoire mme du
Pontificat de Pie IX; sa gloire sera d'avoir t associ aux
oeuvres de ce grand Pontificat, et d'en avoir t l'un des plus
habiles et des plus dvous instruments. Pie IX l'aimait et
l'apprciait, et l'honneur ne lui a pas manqu d'tre en butte aux
calomies et aux haines de la Rvolution : cela seul lui montrait
qu'il tait dans la bonne voie. Sa mort afflige profondment
Pie IX, qu'il n'a point quitt depuis \ingt-six ans, et.qui voit
successivement tomber autour de lui ses fidles serviteurs.
Les larmes du vnrable Pontife seront sa plus belle oraison
funbre. Il nous reste prier pour le grand ministre que le
Pape vient de perdre, et demander Dieu de donner Pie IX
un ministre non moins habile, non moins digne d'tre associ
aux travaux et aux sollicitudes du gouvernement de l'Eglise.
On trouvera plus loin une notice sur la vie du cardinal Antonelli.
La question d'Orient
CHRONIQUE
271
27
ANNALES CMTHflOgUES
La session $arl^en$a^
tdj anime ^pourvuue^rojposition relative va l^amhistie^et parle scomniencenient id ladiscussion du isu%et.
CHRONIQUE
273
nire suivante :
A la mer : un aumnier suprieur, neuf de premire classe
et douze de seconde'classe*
:'-,2!M
ANNALES CATHOLIQUES
'
278
CHRONIQUE
n\
ce
nous
ces
frence en matire de religion. ''
J.
GHANTREL.
296-
ANNALES CATJI0OQUES
LE CATHOLICISME LIBRAL.
Le 'Nouveau-Monde, de Montral (Canada), nous apporte leBref suivant du Saint-Pre, que nous nous empressons de reproduire cause de son importance, regrettant que le journal
canadien n nous en fasse connatre que la traduction. Il est
adresse Mgr l'vque des Trois-Rivires, au sujet de la lettre
collective des vques du Canadaquenous avons lait connatre
l'anne dernire.
A Notre Vnrable Frre Louis, vque des Trois-Rivires.
PIE IX, PAPE.
277
LE CARDINAL ANTONELLI
corde qui montre Mous votre ctwrii mutuelle, ek prouve que, chacun de vous ne pense, ne dit et n'enseigne qu'une- seule et mme
chose. Qr ceci activera de soi-mme,, si vous vous appliquez
nourrir soigneusement en vous ce dvouement, - celte chaire de
Pierre, matresse de, la vrit, que vous professez en termes si
forts et si affectueux.
Nous vous le souhaitons tous, en mme temps que, comme
divines
de
des
faveurs
particulire
et
notre
comme
gage
augure
bienveillance, Nous vous accor Ions de tout coeur la Bndiction
apostolique, vous, vnrable Frre, et chacun des vquea canadiens, ainsi qu' leurs dioeses.,
Donn Saint-Pierre de Rime le 18 septembre 1876, de notre
Pontificat la trente-unime anne.
PIE. IX, PAPE.
LE CARDINAL ANTOXELLI.
"
278
ANNALES CATHOLIQUES
''.'--'''
'.-""'
chuffoufe*
Grgoire XVI, qui portait une affection toute particulire
Mgr Antonelli-voulut le rcompenser de son zle et de ses succ;
il l'appela Rome comme secrtaire gnral du ministre d l'intrieur. Plus tard, il lui confia les fonctions de grand trsorier ou
ministre des financs*
Pie IX, qui connaissait de vieille date Mgr Antonelli,-lui accorda
tout de suite une grande confiance* Il rleva au cardinalat en juin
1847 et l nomma.prsident d la consulte d'Etat. La Consult d-^
vait tudier* dans ses dtails, la situation d l'Etat pontifical et proposer ls rformes qu'elle jugerait ncessaires.
Gomm es itlianissimes ne voulaient encore dcourager ni Pie IX
1
''.'..''
M&
triomphantes nomma un ministre de son choix. PieilX itfjaitplus
_'.'- '.'".''.;
LgCARPi;N^.ANTONLM
'-"
Son
Des
Gat
entre
r
les plnipotentiaires de la France, de l'Autriche, de,l'Espagne et
des Deux-Siciles. Ou pria Pie IX de nommer un plnipotentiaire ; il
nomma le cardinal Antonelli, et la confrence le choisit pour prsi.
dent.
:.
Toujours conciliant dins les formes, mais'ferme
;.;
.,..::.
surles principes,
'-....--
2D
ANtALm
emtmwjm
Eann^s^
jhsqu?K la guerre- d t% furent;ds- annes d: rparation et? d
prosprltV L'admihistratfo^
gnreuse et fconde, elle a rpondu' Mrgeranfei hardiment ^tWiles
ls rclamations intelligents et loyales* Sparation'; des' pouvoirs*
rform ds attributions' minist^rills*- referms fimineiW et
dbuatiirv rorganisation: briuse des municipalits^ Consult
^taifi,Conslt;desfinances^
travaux d'utilii pubHquey traits; postaux et cohmHiaux,orgilnrston d l'arme, encouragements & rmdustrie et? F^ieultUrv :
telles sont, d'aprs l tmoignage de l'ambassadeur d France'$fflnim^ M.: d ftaynval; tmoignage d^aut&htf ptos" impartial qai'il
de vaij? pester'eon^
'
"?--/
finlUr;soulvs:et rsol'es.
4
;:
281
LE JCARDINAL ANTONELLI
'
le.monde,Etaitipatii9n
'
P$2\
-ANNALE?i CATHOLIQUES
,tait}visible
Cardinal
tousles
jours
pe^prs*
heure.
Le
foute
v
A six heures du matin* il entendait la messe dans ses appartements,
;et sQuVePt vllila servait lui-mme* II. se rendait chez le 'Saint-Pre
iVershuit heures et; l'entretenait des affaires de l'Etat et de; ceHesrdu
monde. A partir^eenioment, le Cardinal appartenait pour ainsi
dire;au,public;il ne se rservait gure pour lui que le moment ds
donnait
inslan
qu'il
laquelle
il
quelques
mre*
et
ts
sa
pour
^ep.as
avait les soins et la tendresse du meilleur des fils.
;
: '
de;
monde.
les
ftes
del
recevait.beaucoup
Durant
canonisaIl
.-:;,
tion* sa porte restait grande ouverte aux trangers qui le voulaient
.'' '-;. ;-;'
voir*;. ,j.\':;.. ^y.iy !,.,-.;
;'-.-.: yy'.:^ y:.
:fi]3ans: ses xappartements* fort simples*; oh ne remarqua t que
quelques beaux tableaux. On a parl de son luxe. Le luxe ne paraissait ni dans ses. quipages* ni dans, ses ameublements, pas plus;q
dans la mollesse de,ses habitudes; Il occupait l'hiver un petit cabinet
sans chemine et se? tenait chaud en se faisant comme un manchon
desi larges manches de sa houppelande*
Nul homme peut-tre n'avait t plus quele cardinal Antonelli en
butte aux insultes cruelles, aux outrages poignants* aux calomnies
basses. Ces preuves ne l'ont ni branl ni irrit : elles ont seulement accru son ddain: naturel pour les bravi de l'critire. On lui
demandait s'il avait 1 h certains liyrs ftanais auquel on a fait un
succs en Europe, et cil a t insult avec une impudence de
sbire. -Certainement, rpondit-il; et se retournant pour indiquer
le coin le plus obscur de son cabinet, il ajouta : Je-crois mme
.''..
qu'il est l... par terre.
.Le cardinal n'tait pas moins blas sur :ls menaces des lettres
anonymes que sur les injures des libellistes. Il en recevait tous les
jours, et quelquefois il y en ayaitun monceau. Rlait moins insensible aux carts de la diplomatie. La publication prcipite --ds
pices officielles lui paraissait un signe vident de la dcadence, de
l'esprit politique.,
le
Antonelli.crivit-et
publiai
Cardinal
dernires
Dans.ces
annes
,..-.-,
beaucoup? de dpches. En agissant ainsi*' il a cd la ncessit,
car il tait sobre d'critures;
Ses dpches, dont; nous n'avons que des traductions htives,insuffisantes* y;souvent :infirms,; conservent cependant, malgr leg
trahisons du traducteur, des qualits bien suprieures l'l;;eliessont
l'ornement
remarquables dclart, de logique
et
gance
et,de fermet. Jamais la conscience et la raison n'ont mieux: et plus
utilement rfut le sophisme.
Un journal honnte et modr reprochait dernirement au Car;
283
Sdsb titre,
M.
'
*
'"'&$&
ANNALES. CATaOHHUJS
'
LESRORSATEURS; OE GENVE
US
1.
""
fecteursi.
.raison.;
'-
c'tait
l'attitude des femmes mon gard. Quand je,m'aventurais dans la
l'injure,
elles
puisaient
adresse
les
formes
de
toutes
rue,
mon
fermant les portes avec fracas, clatant de rire ou toussant de manire faire croire que tout le beau sexe de arbuge tait poitrinaire.
Ce qui m'affligeait plus encore, c'tait, le rle qu'on faisait jouer
aux enfants. Quand ils me voyaient venir, ils s^assemblaient, puis
se sauvaient en criant : au loup ! au loup !
M* Marchai, aprs avoir fait le portrait des curs libraux,
nous donne celui ds vicaires :
.
Cependant le comit crut le moment venu de procder aux lections des quatre vicaires de Genve, et des deuxVicaires de Carbuge. Les candidats pour Genve taient : MM. Vergoin, Gadiou,
;
,
;,
'.-'"".
" "f^7
'-
tueuses*
M. Risse avait t cur dans le diocse de Ghlons-smvMarne. Il
m-tait arriv avec un sac o les oeuvres de Rabelais' se heurtaient
contre une douzaine de couverts d'argent. A la figure plate, nature vulgaire, il sentait l musc et"ne mettait jamais d'eau dans son
Vin. Il aimait beaucoup l'eau-de-vie, fumait outrance, prchait
trs-mal et ne priait jamais. A part cela, il semblait assez convenable, et j'tais loin de m'attend re l catastrophe qu'il nous pr-
parait. Il fut arrt au sortir de l'glise en vertu d'un mandat d'arrt lanc par le procureur d'Epernay contre le sieur Risse. Fou de
douleur, je frappe tontes les portes pour empcher son extradition. Peine inutile : mon malheureux vicaire est bientt remis
la gendarmerie franaise, jug parla cour d'assises de la Marne, et
condamn dix ans de rclusion !
Impossible d'exprimer les motions qui labouraient ma pauvre
me. Je me sentais domin, tourment par deux sentiments contraires* D'un ct j'prouvais un invincible mpris pour le clerg
libral et une grande estime pour le clesg romain. De l'autre,
.vM;;:.
.;"
;:.;;/.A^ip^s;
eA^^j^:,.;
.;.;.;
...
Pa^
mots :
-:
',-
L'autre jour,, nous causions de vous avec Mgr l'v.fned'Hbrbn, qui se trouvait Nmes l'occasion du- sacre d Mgr de
Ifontpellier. Ah ! si vous aviez pu entendre les paroles d'amour,
d pardon, d compatissante douleur qui sortaient d son me,
vous en auriez t navr., touch jusqu'aux larmes. Revenez donc,
trs cher ami, dans le sein de cette Eglise catholique que vous avez
abandonne; L'vque exil de Genve vous teh.d les bras; tous vos
anciens amis et admirateurs prient pour vous ; et moi, qui vousrai
tant aim* je demand au; bon Dieu d me rendre mon P. Marchai,
.
280
timide
conscience
toujours
mauvaise
et inquite. Vous jouirez
est
dlicieux
si
reproche
rien.
d'an
votre
coeur
ne
vous
repos
Or,
depuis trois ans, je.ne reconnaissais plus ce repos dlicieux. J'.avais
beau me raisonner et m'tourdir, je restais inquiet. J'en conclus
que je n'tais ni dans le vrai ni dans le bien.
Je sentais, malgr tout, que l'Eglise romaine seule communique
aux mes le souffle divin qui fait les aptres et les martyrs. Longtemps je m'tais dit, pour me rassurer, que je faisais le bien, en
donnant quelques notions chrtiennes aux mes dgotes ou rvoltes qui entouraient ma chair, mais co sophisme ne me suffisait
plus. Notre glise, d'ailleurs, tait si commode pour vivre, qu'on
ne pouvait gure y apprendre bien mourir.
Un jour, aprs ma prire, je me posai celte question en prsence
de mon crucifix : Si tu tais sr de mourir demain, que ferais-tu?
Appellerais-tu ton lit de mort un prtre libral ou un prtre romain? Ma conscience murmura* plutt point de prtre qu'un
prtre libral. A partir de ce moment, mon me .cessa d'appartenir l'glise rforme ou dforme, et je ne songeai plus qu' donner
ma dmission.
290
ANNALES CATHOLIQUES
!
cet'e
ne
mange
VW
,;
i)MANCHE,
D
HEPOS
LE
>
'.:.
~-~M'
Pour, moi, fatigu d'une lutte strile o j'ai laiss ma sant, sans
la
cherche
des
la
font*
je
avoir fait mapeltte comme.d'autres
yeux
rtraite o je pourrai pleurer, avec mes pchs* mes illusions Va-^
npuis. Je ne dsire ni l'or ni l bruit* mais ce trsor que l Dante
fugitif allait demander l .porte d'un Vieux couvent : l;paix* Je
demand ti ciel surtout de me mnager la rencontr d'un grand
homme d;bien dntle coeur contienne assez de baume pour panser
Seigneur:*
le
dans
jour
m'endormir
blessures,
prparer
et
me
un
mes
:;
LE REPOS DU DIMANCHE. -,
Mais
le
Six
jours
travailleras
feras
tes
tous
tu
et
ouvrages.
a
tout ce qu'ils contiennent, et il s'est repos le septime jour.
Voil pourquoi l'Eternel a consacr et bni le jour du repos.
Dieu a grav la loi dominicale dans le coeur de l'homme
comme ilagrav dans le coeur de l'enfant le respect pour l'auteur de ses jours, comme il a grav l'autorit sur le front du
292
.-.
":
ANNALES CATHOLIQUES
.
".
.'"/-.:?.'
20&
mMmam
rebelle la seconde Le Dcalogue st Ifbnd sur ls besoins
de l'humanit. Il n'en contredit aucun, et il n'est pas un de ces
besoins qui n trouve sa complte satisfaction ans les lo que
le Seigneur a donnes; on Eglise. Aussi Montesquieui'*t4l pu;
dire avec infiniment d vrit : Chose remarquable ! la reiiflicit
qui
semble
glon
avoir
la
objet
chrtienne*
"que
*e
pour
<{
au Pape que, par les lois actuelles fout travail extrieur et public,
est interdit aux fonctionnaires de tous les rangs et de toutes lesclasses... En 181.4, la loi qui interdit le travail du dimanche et qui
bien qu'essentiellement librale dans ses exceptions n'a pas t gnralement excute. Mais-elle existe dans toute sa puissance et a-,
t pour ainsi dire rajeunie par le r<jel, en1832, d'une ptition};
qui en demandait l'abrogation la Chambre des dputs...... En
En 1.840,,
1848, un arrt de la Cour de Cassation qui l'applique
une nouvelle ptition et une nouvelle confirmation de la loi parla
Chambre des dputs.... En 1846, une circulaire du ministre de la
guerre pour donner aux.militaires les moyens d'assister aux services divins..,.. En J&49,, une circulaire du ministre des travaux,
publics..... Eu 1850, un voeu, conforme au.repos du dimanche,
mis par les conseils gnraux du commerce, de l'agriculture et
des imanufactures....... En 18**6, unarrat de la Cour de cassation.
!ous
doivent
soit
la
loi
quelle
leur
conformer
de
1&14,
se
que
-rcroyance.
294":
'
ANNALES CATHOLIQUES
295
moral et libre que Dieu a- cr sa propre image? Qu'on no parle
donc pas du consentement d'hommes qui consentiraient leur
suicide- !
;..;:.,;;':;;-.-;';-. r'^yy
;...-;.-;.:"-.
LE-.fiP.S DU DIMANCHE
l:
'
[::'i:yy
;;.".
'.
.:
-
.--;-/'iV
..-_
296
ANNALES CATFOMQtPES
partiNous
le
dimanche
honneur.
citerons
en
nous y voyons
culirement l'exemple dos nations protestantes, l'Angleterre,
les Etats-Unis. Considrant qoe la sanctification du dimanche,
public,
d'intrt
amricaine,
uncchose
dit
li
la
est
un moyen
l'g.ise,
Dieusrad'honorer
la
maison
particulier
dans
et
<i
cependant
l'univers...
Et
la
Providence
de
leur
etc.
et
dit:
viduelle.
"
%
29>7
du retour, l'observation chrtienne du dimanche est gnral!, rso'u, persvrant, nous disait cette anne M. de
ssey l'assemble gnrale desicomits catholiques; nos-associs
en signalent constamment dfheurou symptmes.
dimanche
vHles
donttousles
talaientle
quelques
magasins
Dams
il y a un an, voici que dons certaines rues presque tous sont ferms*
Cela se fait pans lutte* sans froissement, sans que l'oms'en doute en
quelque sorte. Les marchands rendus leuTlibert se htent dej]ia;
reprend Be.,
Beaucoup de nos, associs stipulent, dans leuis baux-, la clause
du, respect du dimanche*.et Nol dernier, deux de nos associs de>
Marseille ne voulurent pas renouveler les baux d'excellents, looa+j
taires do grands magasins!qui refusrent d'accder leiar- demande
de; respecter le jour de Dieu. Bon nombre de grandes usines ont dj
t,.en divers lieux, onlradnes par ce mouvement chrtien et, nous
apprenons chaque semaine die nouvelles-, adhsions, de la part des
grandes industries.
Le, mouvement
'
'
T. IV.
Emile DANTEN.
'
{1
28
ANNALES
Ci^MOUS
"
.-;".
L'OEUm;;DIS: TOMBEE
Henry
BLOUNT.
P.
JOSEPH.
290
30f>
AftNklES C^TnOLQOS
Bulletin
Le
mensuel : La France Militaire et Religieuse (place
du Panthon, l5, Paris), qui s'est fait notre organe, reoit ls sous-
les liciimes de la
guerre,de 1870-71,
3t
302
ANNALES CATHOLIQUES
JOURNAUX ET REVUES
303;
'mme
ils
palais,
mis
runis
le
seulement
dans
ont
y
en
que,
ils
confr
peut-tre
travail
(contulisse,
leur
ont
enou
commun
d'accord),
les
point
leurs
traductions,
semble
mettre
et
non
pour
la
prophtie,
chose
chose
prophtis.
est
qu'ils
aient
Autre
autre
l'esprit
qui
c'est
prdit
l'avenir;
ici,
le
l,
l'office
d'interprte
:
compris.
qu'on
transmettent
le
talent
savoir
et
ce
a
que l'histoire connaisse, que les Pres n'aient cits, et qui doivent fixer l'attention' des exgtes. Ils ont eu des mules avant
Origne, ils en ont eu sans doute aprs ce grand rudit, car
quelques versions pourraient bien, si l'on en juge par le style,
appartenir au commencement du moyen ge.
Ces remarques du savant hellniste intresseront tous ceux
q^ui s'occupent de l'tude des saintes Ecritures.
dss;t^-
^ns,i tPi^
^hs1es^iwau
griiift ;crdpal
set n Bppelint uprsn!ife L jcardinali Pitfta puisi^vik sgs
^eherches^M.^^
^ublk^
<
^^hrninfr'^e^fe^
ontmp^^
' .s^ncoager dans 1^
u^-m;mesitint des
lodesseM^i^
;
i^ums l'ouvrage
du -savant Bndictin.
'
-.
306
'
ANNALES CATHOLIQUES
lon dans son analyse, avait pour consquence l'abolition de l'esclavage. Mais si les aptres, qui apportaient aux hommes ce principe
d'galit, eh eussent tir immdiatement toutes les consquences,
la socit tait renverse de fond en comble'; elle et t sape
dans sa base mme. L'esclavage ne constituait pas seulement le
service domestique; c'est de l que dpendaient presque exclusivement l'agriculture et l'industrie; tous les instruments de travail
eussent fait dfaut en mme temps. Que dis-je! Ils se fussent tourns en agents de destruction contre la socit : l'croulement et
t prcipit par l'insurrection... Si, dit M. Alard, l'glise prifait
entendre
avait
appel
direct
mitive
la libert, elle et
un
telle
signal
d'une
lutte
le
le
inonde
n'en
avait pas
donn
que
partag
et
enclaves
aux
monde civilis en deux partis d'ennemis mortels : sa prdication "
et t le signal d'une guerre civile. L'exemple de Saint-Domingue
nous dit ce qu'il en serait arriv.
JOURNAUX ET REVUES
307
auteur.
Dans les runions religieuses, l'esclave avait sa place auprs des
hommes libres, et l'vque prenait soin d'accommoder ses enseignement? cette portion de son auditoire. Il prenait mme aussi
le pas sur le matre s'il tait, lui, baptis, et le matre simple
catchumne. Il s'asseyait la mme table dans les agapes qui se
clbraient auprs de la catacombe, l'anniversaire d'un martyr.
Il pouvait mme prsider ces solennits et administrer les sacrements, s'il tait jug digne du sacerdoce; car aucune dignit ne
lui tait ferme, et l'on vit un ancien esclave, ayant subi toutes les
vicissitudes de son tat, condamn aux mines comme chrtien,
puis libr de sa peine et du mentit! coup de toute servitude (car le
lien qui le rattachait son matre, rompu par la condamnation,
ne pouvait se reformer), on le vit prendre rang parmi les papes du
111e sicle : c'est Calliste, si vivement attaqu au ix livre des
Philosophumena... Enfin l'esclave partageait avec son matre les
honneurs de la spulture chrtienne. Mais ici un fait curieux se
prsent. Tandis que les columbaria o les riches familles dporsaient les restes de leurs affranchis et d e leurs esclaves, nous offrent,
dans les titres inscrits sur chacune, de leurs cases, un tableau-,.cjom>
plet du service tel qu?il ptait tabli dans la maison, au contraire,
dans les catacombes, toute trace de servitude disparat. C'est peine
si l'on rencontre une ou deux fois le mot servus sur les tombes ds
chrtiens. Est-ce donc que les esclaves taient bannis de ces lieux?
Non, ce qui en tait banni, c'tait la trace de l'esclavage, et ce
silence n laisse pas que d'avoir une grande signification.
nouvelle
socit chrtienne, dit M. de Rossi (Bull, di
Dans
la
Arch. crist\ i866, pag. 24), les hommes libres et les esclaves
taient frres et servaient ensemble le mme Dieu. Parmi les fidles
del'Eglise romaine, l'esprit de fraternit triomphe de l'orgueil dont
taient infestes les institutions sociales de la Rpublique et de
l'Empire. On en trouve une preuve loquente dans le silence que
308'
ANKAMS CATietCQiteS
309
JOURNAUX ET REVUES
d Jonns.
tude compare, poursuivie pendant plus de vingt annes,
des lgendes qui se rapportent l'enfance des socits, dit Mt Moreau d Jonns dans son Introduction, l'ont pntr de cette conviction que la Gense, l'Avesta, les thogonies de Sanchoniation et
d'Hsiode, les fables hellniques, marquent les priodes successives d'une mme histoire, et que ces poftmes ont une mme rgion pour thtre. Cherchant rajeunir la doctrine connue sous le
nom d'vhmrisme (1), il voit dans les dieux des panthons gyptien, iranien, assyrien ou grec, des personnages rels, des rois ou
hefs de tribus dont il s'attache restituer l'histoire par l'interprtation des mythes dotit ils ont t l'objet. Tous les vnements auxquels font allusion les rcits mythologiques nous retracent, d'aprs
lui, l'histoire d'une colonie gyptienne, fonde trois mille ans environ avant notre re, sur les bods du Palus-Motide: L, sous la
tutelle des prtres d'Ammoa, se forme une race nouvelle, thiopienne et snitique, par l'alliance des Egyptiens avec la race
blanche indigne. Un de ces gouverneurs pontifes, rOuranos(Urnus) des Grecs, le Djemschid des Prses, rompt son allgeance
l'Egypte...; Mais les chefs se rvoltent. Un d'eux, Saturne, dtrne
son souverain et prend sa place. Plus tard nous voyons Saturne
Vaincu par Jupiter Zeus, l'hritier lgitim d'Ouranos.
Pehr
...
dant la lutte, une;des les.du Paltts-rMotide, situe dans la m>
d'Azof, l ou s'tend de nos jours la mer Putrides s'abme dans un
Cratre ouvert sous les eaux.Cett^tstFophe correspond au dluge
dfOgygs.;e Ce cataclysme celui qui est dsignsous les noms
de dluge de Xisutrm, de No qu> de Beucalion, il s'coule envif
ron 180 ans, comprenant le rgne de Jupiter Zetis, sous.lequel la
famillesGythe-aryienne obtient la prpondrance, eties rgnes d,e,
Jupiter Astrius (Assurj et de Jupiter Blus, qui rendent la famille
oushit sa suprmatie sur ls peuples de la mer'Noire.
Une
310
ANNALES CATHOLIQUES
J.
GHANTREL,
;
BULLELIN BIBLIOGRAPHIQUE
(1)!
ce qui a t
crit de plus remarquable sur le dogme, la morale, le
culte divin, etc., bu Rpertoire de lprdication, par<['abb
A. Henry, chanoine honoraire de Saint-Di, la Trinit, prs
la Marche (Vosges) ; volumes inr8 de 600 pages environ chacun, la Trinit, chez l'auteur ; -prix de chaque volume 6 fr.,
net,, A fr. 50; 36 volumes sont en vente.
(i) Il est rendu compte de tout ouvrage dont un exemplaire est dpos aux
bureaux des Annales. Les auteurs et diteurs, sont pris de joindre leur envol
l'indication du prix de ces volumes.
311
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
2. Lettres un matrialiste sur la pluralit des mondes habits et les questions qui s'y rattachent, par Jules Boiteux;
in-12 de viu-516 pages; Paris, 1876, chez E. Pion et Gie ; "
prix : 3 fr. 50.
3. Almanachs. Almanach historique et patriotique ;
in-18 de 108 pages; la Librairie Fnelon, rue des SaintsPres, 5; prix: 25 cent. VAlmanach de l'atelier; prix :
25 cent. VAlmanach du laboureur; prix : 25 cent.
L'Almanach du Coin du feu; prix : 50 cent* Le Calendrier
catholique, chez Ch. Bazin; prix : 75 centimes^
M. l'abb Heury, qui ne recule pas devant les oeuvres les plus
PREMIRE SRIE.
'
:,i
La parole de Dieu.
312
ANNALES CATHOLIQUES
10 L'Egise.
11 L'Eglise (suite).
12
La Papaut:
DEUXIME SRIE.
la Morale chrtienne,. Loi divine i-loi naturelle, loi crite, loi vanglique.
.2 La Foi et l'Incrdulit.
h L'Esprance et la Charit envers Dieu.
4 La Charit envers le prochain en gnral et envers les pauvres
en particulier.
5 La Charit envers les ennemis. La Vertu de Religion.
'6 La Vertu de Religion (suite). Le Culte des Saints. Le
Culte de la Croix. Sujets divers. -% Le Dimanche.
7 La Vertu de Religion (2e suite). Le Dimanche (suite). La
Famille.
&iLa Famille (suite).-^-La, Proprit.
M(^ja Proprit (mit). ^Lm Vertus chrtiennes. :
$KLes tyeriusc^
":<''.,
1 Excellence, de
:TRPSI^E SERIE.,
'ij^;:-->
;,.:-';,
/
.
ATiL Prire et11'Oraison doMiitim^^
,
.,.-,
-.
rattre'prochainement.)
.''.; ;;,;;..':
;';
CINQUIME
.'...-,:
SRIE.
,::.:,
.-...;'
<temp$idel'venti
,
:-_
.,
->]
^L'TempsdeNdl^
^> Le Temps del Septuagsime.
4 Le Temps de"Carme-,
:
.
8 Le Temps de Carme (suite.)
6 Le Temps de la Passion et d l Semaine Sainte.
^LTempsdePdqes.
8 LeTemps de laPenteete.
9 L Temps de la Pentecte'(suite.)'
10 Xe; Temps de li^ Pentecte (2e svte.)
.
11 Le Temps de la Pentecte (3e suite.)
<\%Le Temps de la Pentecte (4e suite etfm.)
,.-
\
.-.
..
".-,
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
313
surtout une surabondance sur les dvotions si belles et si louchantes qu'une Providence toute particulire a ravives ou suscites
dans ces derniers temps: ainsi les dvotions au Sacr-Coeur,
saint Joseph, la sainte Vierge, les plerinages de la Salette, de
Notre-Dame de Lourdes, de Pontmain, de Notre-Dame du Sacrur.,
L'ouvrage fournira sur tous ces points des richesses incomparables.
L-es Magnificences del religion'sont donc d'une grande utilit
la
prdication*
de
ministre
qui
le
les
prtres
exercent
tous
pour
Pour leur en faciliter l'acquisition, l'auteur accordera des dlais
ceux qui auraient quelque gne. Ils pourraient s'engager verser
28 francs de six mois en six mois jusqu'au paiement complet ou
demander deux ans pour des volumes parus. '
2. La foi catholique est journellement en butte aux attaquesde la
science moderne, qui lui reproche d'tre en opposition avec les
nouvelles dcouvertes. L'ouvrage que M. Jules Boiteux publie chez
les diteurs E. Pion et Ce : Lettres un matrialiste sur l pluralit
ds .modShbits et les questions ^ui;s'y;rtthen;tj, est une .fie?
torieuse rfutation d ces attaques. Se plantusur le terrain ds
adversaires d! l'Eglise-,, l'auteur dmontr que la; solution des,problmes qui intressentil science n^Stnu^ement;en.dscord;avec
lest affirmations! du; tholicismev. Plusieurs ^ chapitres; importants
sont consacrs la rfutation du darwinisme, et> lafconclusion,d
^14
-'
ANNALES CATHOLIQUES
cooprent
qui
ramener
au
personnes
catholicisme, comme son application dans la vie civile.
>
HISTOIRE
n'ira
-XVI-:'
315
INCONNU
(A).
\.::' i;:::yyy -[
,/,"/--'/: ':;;;
f&iih*
C'est
le
maire,
quj'ai
mnager
M.
maudit
qui
cur
et
ce
'
316
'
ANNA'LES CATHOLIQUES'
raison,
Baptiste,
mais
dans
les
Vous
jsuites
o
temps
avez
ces
sant un gros soupir. Ah! les temps sont bien changs! Vraiment
l pre Lajoie est mort propos. I! aurait perdu son nom, s?il avait
vu ce que nous voyons et co que nous verrons.. Si a continue, ce
satan cur attirera tout le monde chez lui, et je .ne verrai- plus
personne chez moi. Savez-vous que, dimanche dernier, si Baptiste
n'tait pas veau avec quelques-uns de ses anciens camarades, je
n'aurais pas vendu une bouteille de vin ! Si a continue, la commune sera une vraie capucinire. Tout le monde ira la messe, on
nous forcera d'aller confesse et adieu la joie et le plaisir!
,
,C'est en effet l que nous marchons, dit le mdecin d'un ton
grave., Il n'est pas trop tt d'aviser, mes. amis : le mal est' si grand,
d'ailleurs, que nous ne.saurions user detrop;de prcautions. Voil
ce diable de cur qui ensorcelle ses paroissiens. Ses succs vont le
faire bien noter l'vch. Le prfet donne de ce ct-l, ot npus
avons un maire, excellent homme, des plus repectables, sans doute,
mais qui ne laisse peut-tre un peu trop influencer par sa femme.
saiille,
donc?
s'cria
M.
Poussaboire.
Et
par
disions l'autre jour, que le danger est grand et qu?il faut aviser.
Baptiste,
n'allez
Mais,
dit
le
rendre
est-ce
vous
que
pas
encore
cur,
nous
ces
autorit scolaire. Je} suis, son infrieur, et une foisqu'il; a4?a$sntiment du maire, je n'ai qu' courber la. tte. Les clricaux,qqi: ont
fait t la loi ont; eu bien soin d placer l'teignoir , t/de la
lumire; :;
;; s.;/' ;. i,, ;;,;; ;::; :.. ;- .- ,-;: ;..:;;Y: ..^ .,..;.;, ;-,, ..,,.
La comparaison employe par M. SaitQut;pourrepi^senter l'ins-i
tituteur et le cur, eut un grand succs auprs de ses trois interlo^;
.:
cuteurs. M. tirsang, enthousiasm, s'cria :
,
],
HISTOIRE D'UNINCOJNU
3i.7
l'Instituteur.
monsieur
Voil,
raison,
parfaitement
Vous
avez
bien o en est notre socit. A ct de l'cole, on a gard le presbytre, c'tait mettre l'leignoir sur le flambeau. Ce qui se fait en petit
dans chaque commune, se fait'en grand ,daris l'Etat, A ct de la
science on garde la religion, ct de la raison, ce qu'ils appellent
la foi. Comme si l'homme avait d'autre voix couter que celle de
la
science.
d'autre
guide
suivre
raison,
que
sa
Oui, oui, parlez de la raison, monsieur Tirsang, reprit l'insti~r*
vous
commencez
vous
raisonnements font sur moi l'effet .que font sur d'autres de beaux
yeux et de beaux cus.
,M. Tirsang rougit encore, mais il ne jugea plus propos de se
fcher.
bon,
cela
dit-il,
Tout
mais
perdons
est
notre temps en
nous
''../"
leurs fins.,
-y,.,.. .......
monsieur
Et
Ppussabpire,
faire
fortune,
si
vous,
pensezrvous
;
;
tous les paysans vont la messe et confesse? dit M. Tirsang,/
Et
publiez^ys
Tirsang,
rpondit
Poussaboire*,
M.
M.
vous,,
'318
ANNALES CATHOLIQUES
dit-il,
amis,
jetez
bien
des
pierres
Vraiment,
souvent
mes
vous
dans mon jardin. Ce n'est pas bien, car nos intrts sont communs.
Il est clair, n'est-ce pas, que si le cur russit,^ l vin et la bire
resteront longtemps dans la cave d M. Poussaboire. 11 est clair que
M. Saitout est fortement menac dans sa position. Supposons que
j'aie quelques vues sur la fille de M. le maire ce qui n'est ni mal,
ni maladroit, n'est-ce pas? et que j'aie quelque chose craindre
de ce blanc-bec qui tudie en ce moment la mdecine Paris, tout
cela ne nous prouve-l-il pas que nous devons nous liguer ensemble
qui
dans
d'un
dbarrasser
cur
tous nos
menace
nous
pour nous
intrts?
Baptiste.
perdre,
moi?
observa
j'ai
Qu'est-ce
que
que nous.
dit
rien,
il
le
laisse
M.
cur
vois
comment.
je
me
ne
me
pas
ne
tmoigner.
Saitout
M.
peut
en
11 est vrai, dit M. Saitout, que le cur n'a pas voulu entendre
dteste les curs, vous le savez; mais, enfin, celui d'ici n'est pas
trop mchant. Vous qui tes ds savants, monsieur Saitout et monsieur-Tirsang, pourquoi ne le confondez-vous pas devanttoutl
inonde? Tenez, j'ai envi d'aller demain l confrhcei- Vnez^y,
monsieur tirshg. A vous deux M. Saitout, vous lui en ferez voir
dedures et l'on rira.
M. Tirsang et M. Saitout/ne paraissaient pas aussi presss de confondre le cur que n le croyait Baptiste. Crier contr' le Syllbus^
dclamer contre les envahissements ds -curs et' ds jsuites,
dnoncer l'amour de la domination du clrical, tout cela est plus
facile affirmer qu' prouver, et les deux savants ligus contre l
cur de. F*** ne se sentaient pas du tout rassurs par la science d
bon sens qu'avait montre le prtre dans ls deux confrences du
:: ;/:;- :':'';l
presbytre/' '-,'lJ;' ;. :'
'
'' r^" Loin donc d rpondre avec enthousiasm l'invitation d Bap?.
tiste, M. Tirsang se contenta de dire;
:
. ;
r-Ce que vous demandezil, Baptiste, n'est pa excutable. Ls
paysans sont accoutums, prendre toutes ls; paroles d leur cur
1
;;'.,
:
'"
:;
$l&
iNcipu
CQtnm paroles d?yngil*;A l^mpindre observation que je ferais,
ilsrme prendraient pour un impie, pour un ennemi de la religion,
contre moi Ja
.t ls; femmes setmettr^
population;:;# sfirit prparer moi-mme le succs; de Ptudint
.fieyeuqHi.stv;Paris.';.> :;.:':.J,.;;
:.y
-;;.-; ,;:!,- M-:-
,J:g_ Vous; avez jpeutr tre raison, monsieur Tirsang, dit Baptiste:;
niais* cjst gal* jfaiinerais Mett vous ..voir remettre.l Cur; sa
jdG et faireHrimphr la raison, puisqu'elle est ppurnoiis.
^ Eh ! sans dpute*;i est ppui; nous, l.raisonss'ctiaM. Ppu|.
shoirev Est-ce que la raison ne nous dit pas, qu'il faut s'amuser
ttant qu'on est jeune et qu'on se porte bien ? Est-ce que laraisoja
nehpus dit ;pSi qu'il faut se donner du plaisir tantqu'on jpeut,--^
nonntment, cela va; sans dire* en payant ses dettes, exactement
et en ne faisant de tort personne, et que ce n'est pas vivi
que d marmotter-des prires depuis le matiu jusqu'au sojji, de
s'embter au x; offices et aux sermons, et d'aller compter ses.frdains au cur qui doit bien en rire avec sesconfrresi ? Qu'esta
rce qu'il y a d mal boire uu coup avec les atniSj, rire un brin
avec les demoiselles, danser/, rigoler, cqrnme ils disent Piiris?
Eh bien! ls curs, tonnent contre;tout cela, En disnt^ils;contr
ls/bals et les cabarets! a ne peut pas tre une bonne.religion, a.
Moi je prfre l dieu ds; bonnes gens avec nptre iin mortel Brani.
gr;jesui$pour le plaisir et pour la joie* et yiye laBpubiique 1
/; On ne voit pas bien ce que venait fairel la Rpublique, qui est^
selon Montesquieu, l; gouvernement de la vertu* et dont les, prnurs; ne parlent que d'austrit et d'incorruptibilit ; mais il convient de remarquer que* pour le grand nombre, l Rpublique est
synonyme de licence. Que de rpublicains ne; ypudraient plus l'tre
silaRpubliqu fermait les cabarets, o l'ouvrier perd son argent,
sant,
raison
les bals o il perd son temps et ses moeurs,
et
sa
sa
et toutes ces excitations l'inconduite et la dbauche qu'on
entend retentir de toutes parts, qu'on lit,dans tant de livres !
,
Mi Poussaboire tait rpublicain en sa qualit de marchand de
,
vin ; c'tait l le seul motif de ses convictions politiques.
M. Tirsang et M. Saitout auraient pu rpondre bien des choses
$, sa tirade, au nom de l'hygine et del mpr.ile, mais, une fois
hors de la voie religieuse, qu'importe au mdecin qu'on se porte
.bien., l'instituteur qu'on se conduise bien ? Plus il y a de buveurs,
pensait M. Poussaboire, plus les cabaretiers font d'argent. Plus il y
a de malades, pensait M. Tirsang, plus il y a de profits pour le
mdecin. Et M. Saitout se disait en lui-mme que le seul moyen
pour un instituteur de contrebalancer et de vaincre l'influence du
HISTOJaBS'N
32f0
ANNALES CATHOLIQUES
I1
>
321
TA-RETS
VARITS.
ifehusfoParfcsefoht^ig^
322
ANNALE^ CATHOLIQUES
etptit?
/"..'/''.-
'/
VARITS
/ ,/;
,:
-.
323;
2$
/.. ANNEiS;rC^raOLIQUES
.
'
::';;'-
^ !,.> .,..:
'.r
"
e Direteur-GiSrant: : J. GHA^Tgli,
.;..,,,';'..
Paris. E. CBCT't'.i'l:'li,iiiiprimfeBts,.;pIa<-.uPoeiSrfonj6..-
16 novembre 1876.
;".- I
Jaapaix
etlaguerire.
''..;'-.;
L^inm^
moiide pplitique,rAprs
la conclusion de l'armistice,,aprs, et malgr la ; convocation 4
Gonstantinopie, d'une confrence que quelques-uns regardent
l'explcraindre,
toujours
douteuse,
est
on en
encore comme
sioii0c?un grande? guerre^ et cette fois ce sont l'Angleterre et
la Russie qui se trouvent directement, en prsence. Ges deux
pwissnce& se menahtP ouvertement / ls prparatifs; de
vrai
dire
s'il
de
formidaMs
font
qu?
elles
est;
sont
que
;
guerre
l meilleur riofenid'assurer l paix est de prparerla guerre,
si vis pacem, para bellum, il est certain que l'Angleterre et; la
Russie ont le plus violent dsir de conserver la paix.
Nous avons reproduit la dclaration de M. le duc Dcazs,
affirmant la volont bien arrte.de la France de garder la neutralit; si Ton en juge par certains symptmes, l'Autriche se
rapprohei-ait (Le l'Angleterre ; l'Allemagne garde un silence
menaant et laissera^ sans doute faire la Russie. Quant,, aux
deux antagonistes* leurs intentiona se trouvent, officiellement
rsumes dans deux discours prononcs quelques heures
d'intervalle, le premier par lord Beaconsfield (M. Disraeli),, le
second; par le czar Alexandre.
1
13
.
326
'
's
"
.
;U
327.
cnEONIQE
,'
Quelles sont ls conditions que l'on se trouve en droit d'xi-rger ? qu'est-ce qu'exige Xhonneur de la Russie? L est toute la
question. Aprs tout ce que la Russie a fait, au moment mme
o elle avoue qu'elle a t battue dans la personne de ses volontaires, o elle reproche publiquement aux Serbes de s'tre
mal comports dans les batailles, il y aurait vraiment trop d'optimisme croire ses dispositions pacifiques et compter sur
l'heureuse issue des ngociations qui vont s'ouvrir Gonstantnople.
Si l'Angleterre est aussi prte que le dit lord Beaconsfield,
l'occasion ne tardera gure de le montrer.
La guerre diplomatique est officiellement dclare entre l'Angleterre et la Russie; il est bien craindre que la voix du
canon n'intervienne dans la-conversation des diplomates.
32
ANNALiS Cl^CfflM.lQ0ES
'" ,.
cieux.
'\
La mort du Gardinal Antonelli a douloureusement frapp le
Pie
Saint-Pre,
l'a
mais
abattu.
IX a repris l
du
ne
coeur
pas
cours de ses audiences, et il vaque comme l'ordinaire aux
.aakes de l'glise* Pendant quelques, jours, on a ignor quel
successeur il avait l'intention de donner au cardinal secrtaire
d'Etat. Divers noms taient dsigns, et l'on a cru un moment
que c'tait le cardinal de Luca qui tait nomm. On saitmaintehant que le choix de Pie IX' s'est arrt sur le cardinal Simeoni, pro-nonce Madrid, qui ne pourra gure se, trouver
ayant un mois son nouveau,poste, dont l'intrim est fait par
le cardinal Vannutelli. Le cardinal Simbhi est n Pagliano,
le 23 juillet 1816. Il tait nonce Madrid, lorsque Pie. IX le
publia cardinal Tanne dernire* au mois de septembre ; il tait
cardinal in petto depuis le mois de mars prcdent. Le nouveau
secrtaire d'Etat est dans toute la maturit de l'ge ; il a fait
.
to^UV-E^em:
y.
_.;-.
"-->..
Le rSnaedi, ,4;hovmJEe, vers neuf heures du; matin, leiCr:inal,hselon sa coutume^ s'taitiait porter en chaise jusqnjfe
;
porte du
330
ANALESCATHOLIQUES'"'";, .''"
'."'.",
'..-
-..."
visage.La nuit tait dj avance, et il a demand pourquoi leardinal Randi n'tait point venu le voir selon son habitude*
L'm. Rndi habite l'appartement voisin. On l'a prvenu, il
est venu et pass une partie de la nuit au chevet du lit.
Le cardinal a voulu parlera Ses frres ; mais la Voix lui a
fait dfaut* et il s'est rsign.
Un peu avant le jour, le lundi 6, l'tat du malade a empir
.
tout coup : l'agonie a commenc, non point une agonie qui
privt le cardinal de ses sens* mais une agonie de douleur, ~
ce dernier travail que fait l'impitoyable nature sur notre corps
avant de rendre la libert l'me.
A six heures et demie du matin, le R. P. PifFeri, moine augustin, vicaire de Mgr Marinelli pour la paroisse Vatieane, a
donn l'extrme-onction au cardinal, quia expir sept heures
dix minutes.
Les obsques ont eu lieu le 9, Sainte-Marie in Traspontina,
dans le Borgo, peu de distance du Vatican, en prsence du
corps diplomatique accrdit auprs du Saint-Sige, et les dpouilles mortelles ont t ensuite dposes, au cimetire commun, dans le monument que la famille Antonelli a fait rcemment lever. On sait que, depuis le 20 septembre 1.870, il n'y
1
:/'
''.-.-
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33dl
hsiliqus
glises
spultures
lef
de
prives
ls
dans
plus
et
a
ls
Tles
il
faut
princes
de
religieuses
personnes
que
pour
;
glis eux-mmes dorment ct des libres -penseurs et de ^
sectaires.
-'.;'./"v
CHRONIQUE/
.'
cette
UJi
32
AINALES CATHOLIQUES
e sacre de Mgr Gouli, voque lu de Sidonie, coadjuteur d'Orlans, sera sacr le 49 novembre huit heures et
demie du matin l'glise Notre-Dame. Le cardinal archevque
de Paris sera le prlat conscrateur, assist de l'vque d'Orlans et de l'vque de Nancy.
le 12,
avec un grand clat. Etaient prsents, avec Son Eminence le
cardinal Guibert,les archevques et evques de Tours, de Ble,
d'Angers, de Nantes, de Vannes, de Luon, de Laval.
A neuf heures, dit le Courrier de la Vienne, Mgr Guibert a
clbr l'office pontifical. Aprs l'vangile, le sermon a t
prch par le R. P. Sourieu.
Dans 1"aprs-midi, la procession est sortie une heure et
demis, et s'est rendue au.tombeau de saint Martin.
Entre dans la chapelle provisoire par la porte de la" crypte,
elle ei est sortie par a porte dn la rue Descardes. Un arc de
triomphe enguirland de feuillage avait t dress dans la rue
Saint-Martin Aprs la bndiction pontificale donne solennel-
''.
'
CHRONIQUE
.333
334
'".'..;
ANNAES CATHOLIQUES
en
toute autorit. Trop souvent des attaques audacieuses se produisent
contre les vrits fondamentales de l socit humaine. L'Eglise ne
pouvait, au milieu de ces grandes commotions des intelligences,
faillir l mission divine qu'elle a reue de Notre-Signur JsusChrist. Elle a rsum renseignement d l'Ecriture et de l Tradition sur la rvlation et sur les rapports d l foi et de l raison,
avec cette mesure qui assigne chaque chose ses justes limites et
qui est l cachet divin de la vrit.
Le souverain Pontife et les Pres du concile ont regard d'un oeil
sr les erreurs qui envahissent le monde. Ils ne se sont point dissi*
mule que le.sens catholique s'tait affaibli dans un grand nombre
d'mes. Mais les attaques contre la Rvolution ne leur ont pas fait
oublier que la raison tait un don de Dieu, et ils ont maintenu
galement dans la constitution Dei filius. les droits de la raison et
de la foi, J'appellerais volontiers cette constitution la rgle de tout
l'enseignement catholique de nos jours.
-Quel est le principe que nous devons poser la base de nos institutions d'enseignement? Le concile du Vatican nous rpond avec l
sagesse traditionnelle des sicles chrtiens : Non-seulement la
foi et la raison ne peuvent jamais se contredire, mais elles se
portent un mutuel secours, puisque la droite raison dmontre
les fondements de la foi, et qu'claire de sa lumire, elle dvedivines.
des
choses
foi
la
science
La
son tour prserve la
loppe
.
raison de l'erreur et l'enrichit de nombreuses connaissances.
Loin donc que l'Eglise s'oppose la culture des arts et des
sciences humaines, elle la favorise et la dveloppe de toutes
manires.
Ce que l'Eglise a fait depuis dix-huit sicles, les coles de tout
genre qu'elle a fondes sont le commentaire irrfragable de cette
assertion. Que faisons-nous aujourd'hui, messieurs, en fondant nos
Universits? Nous crivons une nouvelle page de ce commentaire ;
CURONIQUG
335
qui
dcoulent
des
des
sciences
arts
et
ni
ddaigne
les
avantages
ne
plat
elle
reconnatre
humaine
la
vie
que, venus de
se
:
pour
d'une
traits
tudis
manire
lgisciences,
des
et
Dieu,
le
matre
le
de
la
Dieu
conduisent
grce.
ils
time,
avec
secours
nous
Je voudrais que les hommes trangers o hostiles l'Eglise lussent ces paroles avec un esprit exempt de prjugs. Ne croyez
de
la
science
progrs
de
maudisse
les
effet,
l'Eglise
et
en
que
pas,
l'industrie ; ne croyez pas qu'elle regarde d'un oeil jaloux ou indiffrent les merveilles que le gnie humain opre de nos jours. Elle
sait que la vapeur et l'lectricit peuvent porter l'enseignement de
l'Evangile jusqu'aux extrmits du monde, elle n'hsite pas
ajouter ses prires liturgiques la bndiction de nos chemins de
1er, comme elle a bni depuis longtemps nos vaisseaux. Mais elle
demande que l'homme demeure soumis la loi divine. Elle ne veut
rvolte
de
contre l
l'orgueil
humain
prtexte
trouve
un
pas que
Souverain-Matre dans les dcouvertes del science, ni la cupidit
ds richesses dans les merveilles de l'industrie.
Voil, messieurs, l rgle de notre enseignement catholique.,
N'st-il pas vrai que la raison trouve l repos dans cette doctrine
qui ouvre devant elle toutes les carrires, o son activit peut
s'exercer, et ne lui demande qu'une chose* le respect des bornes que
soin
de
veiller
elle
libert,
mais
reconnaissant
juste
cette
en
a
mettant
soit
l'erreur,
dans
les
empcher
de
tomber
se
en
en
pour
limits
leurs
dpassant
divine,
soit
opposition
la
doctrine
en
avec
foi.
de
la
domaine
du
qui
troubler
envahir
est
proprs
et
pour
ce
;3Jp
:;-;-';
;ANMLESV(<^5^[QUES
;:-,-;
yei#eus,'har^
sa
gpi$eur<; ',"-,! .>;;-.- ^:/-':>- u?.. .; ^(r-v.H; i-^yh^//..: ,-:?
C'est cette tranquillit des esprits par l'ordre iMidhs^iesuitel-
.lipnqequ-rrgk^
trayaiifu nous^
sites; eatholjqiuS, Voilk^
^ommnpE,ks:;travaux
drlniinte rcolaira/, nous levons nos,nses v^sDieuy *e maMre
;
dsrf>j&lQo;s.f.Nousc^^
suprieure
ds toffipuees^
de la vriljetjqi
'.fortifie lfeorg^neisrque Dleq^-misLU; servicei de ,Jips..ttie^i-;.^(r>r.r
qiendetomen sensi^
tes
cmioNtQO
,
WK
1:
En Allemagne;,
'
'''/
du E.hMrfcampf^ -;
'3 Libert d'enseignement, coles* confessionnellesi
-
338
ANNALES CATHOLIQUES
..
En Turquie, le mouvement de retour des Armniens schismatiques s'accentue. On crit d'Erzeroum (Armnie) :
no-schismatiques
de
les
armniens
Tous
cette ville sont
d'Ada. C'tait un vieillard nonagnaire converti la foi catholique, il y a une douzaine d'annes, avec une partie de sa
famille, et notamment son neveu, qui est prtre. Il a courageusement persvr, malgr beaucoup d'assauts qu'on lui a
livrs. La vivacit de sa foi s'est montre ses derniers moments. Quelques instants avant de mourir, il a dit: Qu'aucun
hrtique ne s'approche pour prier sur moi aprs ma mort.
Nous lui avons fait les funrailles les plus solennelles possible. La crmonie a profondment impressionn les nombreux
assistants qui n'avaient jamais rien vu de pareil. Les restes du
dfunt reposent dans un caveau provisoire, jusqu' ce que nous
ayons une chapelle o nous puissions ks transporter.
L'AMBASSADE DE FRANCE
339
J.
GHANTREL.
L'AMBASSADE DE FRANCE
AUPUS DU SAINT-SIGE.
La sance de la Chambre des dputs, du samedi 11 novembre, a t consacre la discussion du buget des affaires trangres; elle a t remarquable, douloureusement remarquable
amendement
auxquels
donn
lieu
divers
incidents
les
un
a
par
propos par M. Madier de Montjau et plusieurs de ses
collgues.
Cet amendement tait ainsi conu: Supprimer le crdit
de 110,000 francs destin au traitement de l'ambassadeur de
France prs le Sonverain Pontife Rome.
Voici comment M. Madier de Montjau a soutenu son amendement :
trs-bref.
crois
serai
Je
Je
ne
pas que
DE MONTJAU.
<&$Q--.)
-'.';/' .:.;/A-^4E'S.-C*^0^IQP^,V-.'..-.":-
'
./-
'
//
''"
L'AMBASSADE DE FRANCE
3-41
la com-
:34-2-";/
'
---;
ANNES C^tHOM^U
Paut-tre M. Decazes n'et-il pas emport le vote, si M. Gambetta, prsident cle la commission des finances, n ft venu
son secours, par le discours suivant :
M. GAMBETTA. Messieurs, je suis charg par mes collgues de
$|3;
-./
donner les motifs pour squelsiafommissiondu budget vous propose de maintenir'' l'ambassade du Saint-Sig ; ce n'est pas queces
motifs diffrent compltement de ceux qui ont t dvelopps
L'AMBASSADE;:DE KANGE^
'
2&&
.;
;
ANES CATOaJ&DES;,
"..
"
';;-;i,.;.;;bien!)
-_.
isol
la
question,
point
maintenant
de
Et
que
nous
avons
au
vue
v
concordataire^ qui n'est pas de notre comptence, du point de vue
de l politique extrieure, sur laquelle nous tuons manifester
nergqumht et nos sentiments et nos sympathies, que reste-t-ii,
qui
prparent,
peuvent
mettre en
se
ceux
question l'exercice du droit rserv la France en- matire d'lection papale; n nous permettent pas, quelles que soient nos; tendances et nos prfrences,, de nous dsintresser d'un aussi grave
vnement; et au nom de l'intrt de son gouvernement et de l'intrt d la paix intrieure du pays... (Trs-bien ! trs-bien!) mais
'pour ces raisons uniquement, je Crois que la Chambre n'hsitera
pas ratifier les dcisions del commission du budget. {Applaudissements gauche et au centre.)
1
:"/
.".
-
345
jsimpossible' ni sage^m patriotique d^abaedonner les intrts catholiques au. dhorSi" Est-il plus possiMe, plus sage,
d l'ambassadeur, non-seulement auprs du ehef suprme' de l'Eglise et du Pontife infaillible... (Bruyantes exclamations gauGhe)j
mas aussi auprs du Pontife-roi... (Nouvelles'exclamations et rires
gauche), oui, du Pontife-roi ! (Aux voix ! aux voix !)'
M. MADIJR DE MOKTJAU.. Messieurs, lorsque^ 'pour maintenir
r'am.bagsade' qu'il dfend, M; le ministre des affaires trangres a
parl des vingt millions (!) de catholiques de-France, M. le ministre
ds affaires trangres.s'est cru encore en pays d religion d'Etat,
tout au moins sous le rgime de la charte d 1830, qui''ne'pouvant
ressusciter l religion d'Etat, la remplaait d' son mieux par la
constatation du nombre ds citoyens classs' dans k catgorie des
catholiques et par l reconnaissance d'une religion d-majorit. '*'
Mais aujourd'hui nous pouvons dire au gouvernement : Vous
1
'
(1)
'
M6
../'-."-'/
ANNALES; GATHoMQts'r
l'influence: des ambassadeurs ds puissances europennes sur la pa<paut quand la papaut tait en dsaccord avec ces puissaneeSi et
qu'elle n'tait pas force de subir leurs volonts.
Ces impressions taient conformes aussi celles que fait prouver
l'histoire
impartial
d'Italie des vingts
la
lecture
de.
lecteur
tout
a;
cinq dernires annes, sombre histoire O nous ayons vu constater^
mais
libres-penseurs,
dires
radicaux,
de
ls
d
sur ceux ds
non sur
hommes des derniers gouvernements, ce qu'on obtenait"ou pour
dire mieux quel point on obtenait peu de la papaui, mme quand
oh ne lui demandait que justice ou piti, quand on invoquait l'humanit en opposition avec la politique odieuse, cruelie, inhumaine
d la cour pontificale de Rome contre tout ce qui lui faisait Suimeht ombrag. (Murmurs droite. Applaudissements sur plusieurs bancs gauche.).
'
Il s'agit d,savoir si vous voulez continuer de Vous montrer officiellement , solennellement, sympathiques cette puissance, qui
compte encore et l quelques adhrents fervents, mais de laquelle
.'-,..
se spar le monde.
Ils
plus
nombreux
le
WE. BAUDRY-D'ASSON.
sont
que
vous
ne
L'AMBASSADE DfFRANGE
,317
,/,
.,'
demande
parole.
M.
la
KELLER.Je
v
M. LE PRSIDENT. La parole est M. G-ambett.
M. GAMBETTA. U est bien certain qu'on vient de donner la
vraie raison pour le maintien d'une ambassade . Rome. Car l'honorable propinant vous a dit en terminant que 'l'Europe* que ls
divers gouvernements europens s'ocGUperaieiit, dans l'ventualit
.
d'ailleurs
j'ai
indique,
qui
tait
dans la pense de la
et
que
Chambre, de la nature, du caractre et de la porte de l'lection
qui aurait lieu. Eh bien ! je vous le demande, moins de n'tre
pour
Ces
blessantes
-paroles
non-seulment
sont
;
l Pape, mais pour tous les .catholiques qui l'entourent de leur
respeptet de leur dvouement (Approbation droite; )
C'est uniquement pour exprimer ce sentiment que j'ai pris la
M.d&ELLft,. --^
parole.
'
,
Quant a la question romaine en elle-mme, je comprends trop
bien ls difficults de la situation prsente, ls embarras que =nos
defniersdsastres ont lgus lia-France, pour penser qu'elle puisse
tretraile en ce moment.
Je ne vous dirai pas ce que je pense des vnements qui se sont
passs en Italie, pas plus que je ne viendrai traiter ici a question
de TAlsace et d laLorrame. Ce sont l des questions rserves que
'
Tynir siil tranchera.
r
En attendant, vous devez le reconnatre, ceux qui ont ressenti de
lafon la plus vive et la plus 'douloureuse ls vnements qui se
sont accomplis au-del des Alpes se sont impos un silence patriotique... (Trs-bien! sur plusieurs bancs droite);; et en cela, je
l'affirme ici...
M. GAMBETTA.
n'est
question.
Ce
la
pas
L'AMBASSADE DE FRANCE
349
Sur quelques bancs que vous sigiez, vous devriez nous savoir
gr de celte rserve et elle devrait vous viter des paroles comme
celles que nous avons entendues sortir aujourd'hui de la bouche
de M. Madier de Montjau. (Exclamations sur plusieurs bancs
gauche et nouveaux cris : A l'ordre ! l'ordre !)
M. LE MINISTRE DEb AFFAIRES TRANGRES. Je demande la parole.
M. LE PRSIDENT. M. e ministre des affaires trangres a la
parole.
M. LE DUC EEGAZESV ministre des affaires trangre. L'hono,
rabie .orateur qui descend de cette tribune avait le droit, en commenant son discoursy d'voquer les souvenirs d'un: pass douiouFrane
qu'alors
que*la
rappeler
pouvait
il
justement
et
vous
reux,
tait malheureuse-et que pas une voix ne s'levait pour la dfendre
ni pour la consoler *-d u fond de l basilique de Saint-Pierre le
Saint-Pre priait et pleurait, avec nous ; (Vive approbation, et applaudissements droite et au centre. -.Exclamations et rires;sr
plusieurs, bancs gauche.),
Vous avez, grand toi?t, messieurs,, de vous rcrier. Ceux d'entre
vous et ils sont nombreux./-*- qui,, sur le champ de; bataille, ont
servi le pays, doivent se rappeler avec quel bonheur,les consolations et les prires taient accueillie s par les mourants. (Nouvelles
marques d'approbation droite.Rumeurs gauche.)
M. ALPHONSE GENT. Elles ne partaient pas de Saint-Pierre,
celles-l !
M. LE MINISTRE. A
/3S0 v'./.;.".-
~y
:yiJ0i'i^S^}^QiAmSi^f;:\:
-:
'
'"
:;'
//
-,
'
L'AMBASSADE DE FRANCE
351
d'applaudissements
gauche
salve
(Double
et
la
France.
au
avec
centre.)
Voil l'homme qu'on s'est permis de souponner et d'injurier
dans une Assemble franaise !
Messieurs, pour tout dire, pour tout rsumer, quand nous volons
la
lesultrale
France,,
et
votons
crdit,
non
pour
pour
nous
ce
montains qui s'oublient cette tribune. (Nouveaux applaudissements gauche et au centre. Mouvement prolong.)
Un membre gauche (1). Quant au Pape, il a flicit le roi
{N.
de la R.)
352
ANNALES CATHOLIQUES
'
prononces.
Dans son discours, M. le duc de Decazes a lait allusion aux
prires de Pie IX pour la France et aux sympathies que le
Saint-Pre nous a tmoignes au milieu de nos malheurs, alors
que toute l'Europe nous abandonnait, et qu'elle se taisait ou
applaudissait aux victoires prussiennes. Nous sommes heureux
que cette occasion se prsente de mettre sous les yeux de nos
lecteurs deux documents qui ont t peu connus, cause des
troubles de la guerre.
Le 12 novembre 1870, Pie IX adressait l'a lettre suivante-
Mgr l'Archevque de Tours (aujourd'hui archevque de Paris),
dont le palait servait de demeure la dlgation du gouvernement de, la Dfense nationale :
;'.
' y. --i,;-:
";.;'
.-,;_
.'.;'
'
353
L'AMBASSADE DE FRANCE
tribulaplus
jusque
dans
grandes
et
circonstances
nos
toutes
en
tions, .nous avons pri^ardemment le Dieu des misricordes de nous
faire connatre comment nous pourrions nous acquitter un peu enimportants
de
dette
notre
la
de
elle
reconnaissance
pour
ses
vers
services,,et par quel genre de soulagement il nous serait possihle
de lui veni eij aide dans ses preuves.
En agitant cette, pense dont notre coeur a t vivement pr#e.cup, nous sommes demeur persuad qu'il 'y avaiLpas pour npus
de moyen spus opportun et plus pfticace de tmoigner notre gratitude cette grande nation cathQliijue que de tenter, sous, l'impt*
,sion de notre charit paternelle, de l'amener des conseil de >,paii
^t de lafaii,ainsi.rentrer au sein d'une heureuse et parfaite trau.gaillit.
>Plaise h -Dieu, ynrable frre, qu'il soit donn notre humble
r^ersonfie de raliser uue oeuvre si saluluire et si universellement
Kjtsire parles hommes bagesj' Nois actions de gices envers <k?di*viflboitte 'n^mraiemt pas de bornes, si elle daignait se servir d&
jiotpe ministre et de notre Coopration pour procurer la Fraftee
iMHjsijgrand bien.,
t
,
fMaspom-atteindre ee but dsir et pouvoir au gr de nos vcnst
faire cesser de trop longues et trop cruelles calamites* il est ncessaire ijue les esprsls Couvrent avec docilit aux vues d notre pu ter*
aaelle kolldeitude et que, mettant de rflt'toute animosit rciproque,
on en vienne de part et d'autre aux .sentiments d la coricordeet
d?uue,mtltaele confiance.
"Et qui doncpotirralt ter au vicaire d Jsus-ChYist Fesprnc
d voir $n voeusi'l'gitime pleinement accompli, et, par suile, une
pariiie considrable de l'Europe rendue au calme de la paix?
Vqilfc pourquoi nous nous sommes adress il vous, Vnnihl
Frre, qui tes l'vque titulaire de la, mme ville .o rsident une
partie des chefs du gouvernement charg de prsider aux destine*
de la.Frnce. Nous vous exhortons, austi instamment qu'il nous est
possible^ h vous charger auprs des chefs de-ce gouvernement^ avec
tout le le pastoral qui vous distingue, d'une affaire si urgente et
d*un ii haut "intrt.
Nous avons aussi a confiapee qqe vos collguesrdans IMpiacopat
unicont leurs efforts,aux, vitrs,, et vous seconderont avec ardeur
daas une cause si digne d leur caractre et de leur vertu o& il
1
T.
IV.
14
3&4
^;j"i';' '
'
ANNALES CATHOLIQUES
.'
';"-';>7/',J.'3-y-r.fi ym-KZSyi::ii)i-r
..
'
f:$tt!fc^^
jroiyziapersuasion auprs ds
pi^s d tf, iiammz, en vous ioignaht *, l z^djsi^f
et si bifent connii ds: evques vos frres^ Nous ayons, de ^tjRe t^
iafeWi assurance (me Diuuonhra la grce de a forc vos
^parblsj, et qu'avec son secours ls coeurs reviendront' , lurgn#'
rosit naturelle, et que, par aniur pourl nin publi, ils n rftfc
sriant ps'Wntrr d^tns'nOs vues et d -seconder nos dMir. ';
<!<Etcr.JVdrablFi&r^il ^t hu prire.'etdh ilifortiohub]d
Trs^sohims;oblige^ avec tout le zle et tolit la sollicitude ;d*Un
dtndrss paterhllf de Vous adrsr^dvat Dieu; a vU^^t^Hto^is
siautrs vqusd l'FrheV c,*st;quvusH ffiah^ulz^ps
de- donner-$
caractre hroque ni .obscurcir l'clat d'une valeur miitlre
iiiamortlise par tant d glorieux monuments; l prudent-tt.IsV$eu* coh sil de n pas i prter l'oreille au&perriibiuss? dMns
^utehdnfc au renversement* d^l'brd;piibliv et que n Cessent
d rpandre tde;ptfopagerdans<son- sein des hommes d-dsrdrV
iS
lynusl chez elle rsous prtextdqlui ^rtr^
d**utr
peutavoir
La
diffusion
rsultt
d
doctrines
ces
ne
armes.
;
jp d'MfirgJm
tcet$e. 1^
taire, a mnu de si grands avantages. A ussi n'avons-nous pas liit VnrableFrre'; a nous charger dd: sqin/,d?crir.e^.^ne;'rl^tt^
hr' cet diyt 1 S. M. le roi de Prusse et de! recommander a^;|iw^
tfis son! humanit ce rriioitr H paix que nous voulons rmjpliri Nous n vouibas sans dou t rien f r mer de certain su r Uissiie
vhotre dmarche officieuse ap$s de Sa Majest., Ce, t[ui! houi?
dbhh mhiimoihs qU^u raison d'en'bien esprer, c'est quce
monarque, en d'autres circonstances, a toujours fait preuve de
&e*u*ip*d;bbhy^
;u
ft'-K'''-!; ;n;o^
'MVOUSvCohfiahtddncdians
^^
l'secours^irhdt^Vhrkbla^ri
-".L'AMBASSADE DE FRANCE
-.'.'-./
-35S
Sion qui vous est confie; et, en cela, vous pourrpz agir avec
d'au-
Messieurs,
dU;it2^]eiGa;mQiSi:;,,M;
.:!;;;,;
;r;U;';*;.:;,-:,-;;:<
Du fond de son palais du Vatican, devenu pour, lui une prison,
PiftliXi quelque dure que,spit;sa condition prsente*s'ccupde nos
malheurs. Il se souvient (ce sont ses propres paroles); ds/grands
350
ANNALES CATHOLIQUES
r
.
misricordes de lui faire connatre comment jl .pourrait s'acquiilerenvers elle de la dette de la reconnaissance.
Or il ne connatras, pour notre pays en ce moment, de jdus
grand bien que le iotour de la paix.
,'
Dj aux approches de la guerre, Pie IX, profondment mu des
Calamits qui allaient tomber sur deux nations chrtiennes, s'tait
adress aux deux souverains, pour l^s conjurer d'pargner ce flau
anx peuples confis $ leurs soins. Plt Dieu que le chef de
l'Eglise et t cout! notre patrie et l'humanit n'auraient .pas
eu dplorer de si grands malheurs. Aujourd'hui le Pre commun,
dont la main ne se lve que pour bnir le monde, demande avec
instance la lin d'une guerre qu"il aurait voulu ne pas voir commencer. Sa Santel m'annonce qu'El le vient de foire parvenir ce
voeu ardent de ton coeur au roi de Prusse. Elle a cm vous Mre
agrable, messieurs, en chargeant un \que franais d'tre en cette
occasion, son interprte auprs de vous.
La guerre dont nous sommes depuis quatre mois les tmoins et
s'victinies a excif, dans le monde civilis, nne sorte d'effroi -et
de consternation. Comment le chef de cette religion chrtienne,
dont le gnie ebt le gnie de la paix, de la religion fonde par celui
qui s'est appel le prince de Ja paix, aurait-il pu assister sans
une affliction profonde a de si grands vnements? La terre de
Fran& hlui pseiite plus que le spectacle de la Souffrance et del>
dvastation, et ses entrailles patrnllesn. sont dchires.
'^dlses puissances d fEropy qui fdrnafent- ce^u'h appelait
^f)^imliq^httiihJ ihVo^un^d?sbhvntil Php corftni-^
b^e :dfiMleurs querll,Lt l'intrvniond''pontifes ^rbuttdrafi:
repos et la prosprit des-peuples; le-'Sftit^ren'se psMipft&qu'on ait cess de le prepdre pour juge, il ne revendique que la
libert de gmir sur nos maux et le droit de supplier pour la vie deA
^S'hianfS.* ;
,v;..,-':.. ,;;:/.;.;; ;: ,-;Vv;.;-. -;.;.;f, -r.':.': -.fi-^h ,-._
ilJu^odiPie' X,vous iconvuj la paijf,'messieurs, nci|yeif<^al>
qhiil puisse conseil1er unepaix 'hunVifiant; il-aimtrOJ) aJFrainic
.ski.
4i'glise
vouloir
sohihonnour.
aimer
peut
h
que
poursne;pas
fille' ne soit diminue ; et wm% ^voque 'finis* lions smml
habitus regarder de respect-et Fambui'4 ntre jpayscmn ft*"seconde religion. Nous ne saurions jamais oublier-'qu'en F/rairc
ienh'esfe;perduquand fironrieurst sftuvv- ; ;;? !-J' <5i
'
c
ojyps
a^
df>si^autletcque#iut chrgde-vosemmufliqu^.Elle*eiol
^'eicilr^aujoiitraifij;
ttrm*
mais
ide
rrilntir
l'ardeur
siy)tre
pas
357
de meilleures conditions ae paix. Heureux si ma mission auprs de
restera
honneur
vie,
mission
qui
dans
messieurs,
cette
Un
ma
Vfts,
pouvait rpondre aux esprances du chef de l'Eglise, si pleinement
d'accord avec ls Vteu*' de l'Europe entire! Heureu* encore si cet
des
dis
malheurs
douloureusement
proccup
Pape,
grknd
d'un
ate
peuples malgr Ses propres malheurs, faisait natre au profit de s
droits indignement viols* des ides de justice et 'des desseins rparateurs !
'
S'il vous paraissait ion, .messieurs, de me faire part des sentiments que pourra vous inspirer cette gnreuse dmarche du S0U7
veran-Pontifesje m'empresserai d'en transmettre l'expression k Sa
'RECS ET TURCS
'
JSaiitet.
Veuillez bien agrer, messieurs, l'assurance de ma haute et res-i
peclueus Considration.
tippLTrfE, archevque de Tours.
Nos lecteurs put sous les yeux tous les lments ncessaires
GRECS ET TURCS*
Pietrei
Sans y comprendre les communauts armniennes, netorenffes, jacobii'es qui ne rconnaissent pas plus le patriarche
de Constantinple ou le .synode de Saint-Ptersbourg que e
Sbuvefain-Pntife, l'Eglise grecque chismatique ne compte,
pas rrfoit de 279 evques.
'C'est moins une glise Unique qu'une confdration de douze
glises indpendantes et sans pouvoir central. l est vrai que
ces glises reconnaissent toutes au-dessus d'elles Tautoril de
letirConcile oecumnique, qui doit former le lien et le centre de
'Cette espce de confdration religieuse. Mais comme, dans
1 opinion de ces glises, le Concile oecumnique
ne s'est pas
.assembl depuis un millier d'annes et qu'on n'est mme pas
d*accdrd sur Js'donditions qui seraient ncessaires pour bons-
358
ANNALES CATHOLIQUES
'',;-,?''
359
GRECS BT TURCS
Mahomet.
La simonie est la grande plaie de l'Eglise grecque.
ii s'est droul, il y a quelques semaines, devant la haute
scandaleux
d'Athnes,
qui
justice
procs
de
a eu un
un
cour
grand retentissement. Des ministres du roi de Grce ont t
condamns des peines svres pour avoir vendu des charges
piscopales.
Les popes achtent leur cure du mtropolitain, les evques
leur vch des patriarches, et ceux-ci obtiennent leur haute
dignit au moyen de sommes normes payes au gouvernement
tur,c.,,.,
;_,-.'..
,;,"_
patriarche
Jrusalem
quelques
de
annes,
rle
gre
a
solut d'tablir un yque sehistnatique Nazareth. Un habitant
d cette petite ville, homnie rus et intrigant, ancien marchand
d farin, ne possdant aucune connaissance thologique,ds
qu*i a connaissance de ce projet, se procure une dizaine de
mille francs, court Jrusalem, et se, prsente au patriarci^
qui, pour cet argent, lui impose les mains, sans s'inquiter si
I
le sujet runit les cohditpiis cahniques.
Voi notre ex-marchand de farine, qui. rvient Nazareth
M
360
ANNALES CATHOLIQUES
pour exploiter piscopalement le nouveau diocse. Je l'ai ren-.c'ontr a q Thabor. C'est un homme aimable et d'^grablgs
lAanrrs, parlant as^ez correctement lb franais. Il professe/
une vive admiration pour... Voltaire.
Le clerg est, en gnial, dans une ignorance profonde. Les
ides les plus troites, les prjugs les plus injustes contjre
l'Eglise romaine, la religion rduite des pratiques extrieures,
un formalisme vide de sens, voil ce qui caractrise le corps
des popes et' des moines.
On ne rencontre chez eux ni nobles travaux de l'intelligence,
ni recherches savantes, ni le moindre souci de la science. Le
ministre de l prdication, l'apostolat chrtien sont choses
inconnues dans le seip de l'Eglise schismaque.
C'est en vain que vous chercheriez dans les lettres pastor;Us des voques grecs-schisrnatiques cette noblesse de caractre^ cette lvation de la pense, cette sainte indpendance
vanglique des evques de l'Occident.
Le bas clerg grec esta'iim des sentiments les plus hostiles
envers l'Ejrlise latine. Comme je l'ai dit ailleurs, dans moa
voyage en Orient, j'ai eu plus h me louer de la tolrance et de
la courtoisie du clerg musulman que des procds des prtres du chsuie de Photius,
' Nous avopjs tort do
nous reprsenter les Turcs comme des
hommes farouches, aux manires brutales^ l'air menaant,
Plus d'un accueil bienveillant, je dirai presque cordial des
Turcs, m'a consol de la rudesse et de la duret des Grecs,
3e ne sais pourquoi les popes, dans les crmonies de leur
culte, m'ont toujours fait l'effet de jongleurs sans foi et sans
convicf.cn.
On sait qu'aprs la runion de l'Eglise orientale l'Egliseromaine, au concile de Florence, ce furent les moines grec^ qui
s'levrent les premiers contre les evques qui avaient sign
l'union des deux bglises. Ce furent les moines qui firent retomber dans le schisme les populations surexcites par eux; ce
sont eux aussi qui continuent d'tre les adversaires les 'plus
obstins de tout projet d'union.
Tous ceux qui tudient les progrs surprenants de la Russie
Jrusalem, ne peuveht s'empcher de remarquer la tendance
361
LE CLERGE ET LA POLITIQUE
LE CLERG ET LA POLITIQUE.
'
>
'
se,faire
de
qui
vient
bruit
autour de la Lettre pasloul
le
Aprs
torale' que nous vous avons adresse le 1er juillet dernier, il ne nous
est pas possible de garder plus longtemps le silence.
A notre grand lonnement, notre,doctrine a paru plusieurs une
doctrine nouvelle, bien qu'elle soit fonde sur l'enseignement et la
pratique constante de l'Eglise. Nous n'avons donc rien ' mov
difier.
Mais la question esf si graveel si pleine d'actualit que nous somloin
de
qu'elle
le
retentissement
regretter
a eu dans la presse,
mes
et nous voulons seulement y jeter plus de lumire, s'il est possible,
362
ANNALES
CATHOLIQUES
/
et dissiper, des erreurs qui sput l'heure qu'il est, chez nous, un
danger immense pour les intrts sacrs de la religion.
Or, ce qui a particulirement a!tir l'attention sur notre! Lettre)
c'est, outre la doctrine que nous y soutenons, ce que nous avons dit
l'adresse de la presse religieuse.
I
Commenons par la presse. Certes, ceux qui ont cru voir en nous
un ennemi de la presse religieuse se sont singulirement tromps.
Non, on n'est pas l'ennemi d'une institution parce qu'on la voudrait
exempte de reproches et qu'on y dplore certains dfauts qui l'empchent de faire tout le bien dsirable. Or, tel est notre sentiment
l'pganl de la presse religieuse. Et puisqu'il a t tant parl d'elle
dans cette trop ardente polmique, qu'elle veuille bien nous permettre de lui dire simplement, et une fois pour toutes, ce que
nous pensons.
INons Ja considrons, l'poque o nous vivons, comme d'une
absolue ncessit, tout en regrettant cette ncessit-l, parce qu'elle
n'est pas sans prils.
Aujourd'hui nous sommes inonds de mauvais journaux qui rpandent partout, et jusque dons nos derniers villages, les plus dtestables doctrines, qui prchent l'athisme, le matrialisme, l'irrligion, comme l'anarchie, tous les degrs de l'erreur et de la dmence. Il est indispensable videmment qu'on leur rponde. C'est
regrettable,
puisqu'elle est ne d'un mal rel. Mais
ncessit
une
elle est encore une ncessit regrettable, parce que, avec la meilleure volont, la presse religieuse, surtout quotidienne, est dans
l'impossibilit de rpondre toujours, comme il le faudrait, aux attaques de l'impit.
Trop souvent, en effet, "nous voyons dans la mauvaise presse
soulever les questions religieuses les plus graves et les plus difficiles, habituellement, il est vrai, sous une forme qui accuse la plus
insigne mauvaise foi ou la plus profonde ignorance. Cependant,
difficults,
il faut une science Ihologirpondre
h
CPS
graves
pour
rflexion.
faut^du
del
il
srieuse,
temps
et
que
Sans aucun doute, dans la presse religieuse, aussi bien que dans
l'autre presse, nous avons des rdacteurs trs-instruits, trs-savants
et habiles ; mais ils ne le sont pas tous, et quiconque sait comment
se lait un journal, comprendra, comme nous, qu'il est difficile
d'tre toujours la hauteur des matires qu'il est oblig de traiter,
Au jour le jour, et talonn par ls heures.
363
Aussi avons-nous souvent recommand et recommandons-nous
notre clerg, et particulirement notre jeune clerg, de ne pas
fier)
eh mdlire thologique, aux assertions des meilleurs
trop se
journalistes, mais de chercher ailleurs la solution leurs difficults,"
de consulter de prfrence nos grands, auteurs, nos thologiens autoriss. Plus d'une fois ne s'est-on pas plaint, et avec trop de raidans
runion
de
des
devoir,
mme
laques,
jeunes
prtres,
une
son,
lecteurs habituels de certains? journaux, en soutenir les opinions
le
langage
acerbe
de
dogmes,
feuilles,des
mmes
avec
ces
comme
et avec une ardeur qui blesse toutes les convenances ? Et si de pareilles exagrations et un pareil style allaient se produire dans la
chaire vanghque, ne serait-ce pas une vritable profanation ? Or,
nous croyons que le danger existe.
chaque poque de l'humanit, la religion se trouve en contact
scientifique,
d'o
rsultent
volutiofa
ncessairement desfi
avec une
obscurits, de nouvelles objections. De nos jours surtout,tau milieu
de cette brlante activit de la science, que l'en voudrait tourner
contre la religion, combien de questions graves, qui touchent en
effet aux chosesreligieuses, surgissent d'elles-mmes, en physique,
problmes
histoire!...
gologie,
Tous
seront indubitaen
ces
en
blement rsolus, et d'une manire favorable l'glise, car la vrit
est une, et la raison et la foi, qui viennent de Dieu l'une et l'autre,
ne sauraient se contredire. Mais pour rsoudre ces problmes, il
faut des tudes patientes, laborieuses et trs-approfondies.
Nous attendons beaucoup pour cela de nos< Universits catholitait
motifs,
d'autres
celui-ci
qui
entre
tant
est
et,
ques,
en
un
nous
peut-tre le plus souhaiter leur complet succs ; car il est vident
qu'il
les
fois
toutes
se prsentera, dans les rapports de la science
que
et de la foi, une difficult srieuse, nous trouverons l, pour rpondre, des hommes d'une comptence inconteste, des spcialits
d'uhe valeur reconnue, dont les livres et les savants ouvrages auront, coup sr, une tout autre importance que les feuilles d'un
journal qu'emporte le vent du jour.
Il n'en reste pas moins vrai que la presse religieuse est d'une
absolue ncessit pour rpondre chaque jour aux attaques de chaque jour. Elle mrite assurment toute estime et toutes sortes d'encouragement dans la grande et laborieuse mission dont elle est
charge, et pour les sacrifices qu'elle s'impose, et pour les services
qu'elle est appele rendre la cause cai holique.
On nous a trouv trop svre envers elle. Il est possible que,
sans avoir eu l'intention de blesser, nous soyons all un peu loin.
C'est que nous n'avons jamais pu aimer la polmique ardente, s'atLE CLERG ET LA POLITIQUE
394
ANNALES CATHOLIQUES
'(&
%LBH"JT
X ^OMTIQUE
LE
etm*
ef
chrtien
Ciilholiiae
d'accepter
tre
ncessaire
e^t
;
pour
l'nitf de croyance de ces vrits, il faut Punit d profession. Efe
devoir du'pub'litsftte reftgeux'ejt donrTexposPi* esvrts dogmatiques teiles Qu'elles sont enseignes' \>ar l'Eglise, sans y rm
retrancher4 riiajuteir; ca'r toute suppression ou addition altte la
vrit, et lui donne souvent un aspeet, rebutant', -surtouft pouriles
esprits prvenus, comme rieus en 'avons tant adjourd'buif. j
In dubits Kbertas. 11 est de'la plus haute importauce'Vbie distinguer entr ce qui est certain et ce qu est douteux, entre les
dogmes et les opinions tnotogiques. Nous avons mme, dans l'expos'-du dogme catholique, 1s 'interprtations ds docteur?, qui (ne
tiennent pas son essence, et qui ue sertit souvent -que des pinonfc
libres. Il est donc Indispensable de distinguer, de prciser ce qui
appartient esseutillofnpnt la 'foi, car ce Serait un abnsdes ptfs
funestes que de vouloir imposer comme un dogme ncessaire et
qui n'est que l'opinion et que chacun est libre d'admettre ou de
rejeter. Dans les choses douteuses la libent'I
In omnibns aaritas: En toutes choses la Charit; ESleeslla premire des vertus et doit tre mle toutes nos oeuvres; elle doit
l'tr en particulier dans feeuTe de a propagatioo de la vrit.
C'tait <bien k pense de F Aptre qutmdil disait : Je pirlettaifl
toutes les langues des bornmes*et des atigs/si^eo'ai point la charit, je ne suis qu?ua aifam sonnant etue cymbale retentissante.!
QiCbrinth., Km, I.J'Or, Irrespect,,ls gaods mutuels, la politesse',
sont une de ces formes commandes tonjoarg l'gard des pepflageller
dans
l'oceasioa,
de
n'tuwpehe'
qui
certes,
pas,
sonnes, ce
nergiqnement l'rvmm La charit seraudoucik(vrta du puhliciste
Vriiabiemenfiicathalique.
.
Tel est l'idal que nous- novs fermons de la presse religieuse*
Peut-tre e trouver-!-on trop* lev, tropu^dessusidas forces, dei
la nature humaine. Mous- avouons dose jpi cast lui,demander
beaucoup. Mais nous sommes disposi it be;tuoop pardonn^
cjang l [lass iet ni^me dins i'awanir si olle s'efforce d'atteindra
n'aura!
elle
dema
e
boa:
exemple
ai
qtiuait
noble
'but
Et
pat
ce
pas;u eR.cellent;elft suc eesi adversaieeg> qui leor toar tchtiroiit,
;V-.h
dxfmrteri
.-;;;; h,nho .-<;,^;;; ;;; -.- ^u^r.^-.:./,'.>;
M^awiittnnssi;
esprito
Hv8oees&
noin*
awirpn
j
wsm%
en
que
y
ifgret d&\^
di&^^a^Hgjm^amfioM^)
attacern^
saittisntaR%s8.sfi4iprtendBat3gu
^'qu?jfei*|uw^t:*iiifXdttBnir^.i(ls preiive&HSi nou*'aftuj gommes
tromps* tant mieux, et c'est assurment avec bonheur que nous
b^
glise,;qui (ypule^
epmpiomettre.
.;..,-, r^u;hi
^m-:~ <:,<?. H-.-.h 'ivwm\/v>!5Ji.:n:ti;a
jfeis il; n'en^st;pas; de mffie.dttjpnrnal:qui;serdonne comme:
pith^liqpe.payant ipit,!;c'egt^rdirp cptnme dfenseu? higiielgue
sprie pfficielidpsintrts oreligipux et institu pour-el% 'ililpou'sp
ls intrts;d'un parti politique et, s'en fait l'organe, papcetqu'il, ps|
;
?;
lyidiemmenUmppssibJ qp'il ne
tifier ces deux sonts d'intnts> , .; !^ v) -M ;/<O oh o;in ir,hr
.;.':;NQS: confrences dp Saint-Vincent de Piil^nos; comits cathote
liquesv'ppuP leur apostolat; chrtien v militanti certes, pourl vrit}
ont;,xetu
qu'ils
l'ont
bien
compris,
si
absolument: dejustice,
la
et
lpurs runions toute ide politique. En vrit* y a-,t-il.moins de raison
ppurlevjournal avant, tout catholique, qui se propose exactement l;
mme but, le mme: apostolat^S'il; veut; russny iLdoit dpnci
prendre, les mmest. prcautions,
,-^;v :( >
^ ;:r . ;. ;^.;
;: Un journal minemment/catholique de- Belgique, et qui, certes*
Bien
a/pr->
'
le
publie;:
d
Gand;
suspect
salirait
tre:
personne^
ne
fitemnt interprt notre pense sur- ce point : SiMgr l'vquede Gap blme certains journaux soi-disant catholiques avant* tout*,
tfstprcismnt parce qu'ils n?ont pas Justine cette dnomination
et qu'ils ont donn le pas; la politique sur la religion* Telle n^est
situation
belge;
Nous
sommes;catholiques
et
ntres
nous ne;
pas
somme que Pela.LeMt; esfrtellment indniable; que nous* dfions
le
de
parti politique ; proprement-! dit
adversairesnommer
nos
;
367
(Bien, public de Gand, dimanche
LE CLERG BT LA POLITIQUE
III
qu'elle
sait
s'accommoder
de^ouvernemant
forme
;
rence aucune
tous les rgimes, soit monarchie, soit rpublique, et que prtendre
l'infoder un rgime en particulier, un parti politique quelcongue, c'tait la compromettre.
L'ionnement gu'a produit dans la presse et dans le public cette
,
doctrine lmentaire a d singulirement nous surprendre, par
plus d'une fois, mme de notre temps, elle avait t mise en, lur
mire par plusieurs crivains distingus, et entre autre par B.>1 mes*
Dans son remarquable ouvrage : le Protestantisme compar au Catholicisme, au chapitre LXI, qui a pour titre : La valeur des diffrentes
formes politiques, nous lisons : Il -est clair que le. catholicisme n'a
sur ce point aucun dogme; il ne dcide rien touchant les avantages
de telle ou toile forme de gouvernement; le Pontife romain reconnat galement pour fils le catholique assis sur les bancs d'une
assemble amricaine et le sujet le plus humblement soumis aux
ordres d'un puissant monarque. La religion catholique a trop de
sagesse pour descendre sur un semblable terrain. Parlant ,du ciel
mme, elle s'tend comme la lumire du soleil ; elle claire tout,
affermit tout, et jamais elle-mme np s'obscurcit ni ne se ternit.
Sa destine est de mener l'homme au ciel, en lui fournissant sur
Elle
consolations.
lui montre les
biens
des
de
grands
et
son passage
vrits ternelles, lui donne sur toutes ses affaires de salutaires
conseils; mais sur maintes particularits, elle ne lui impose ni obligation ni devoir. Lui.rappelant sans cesse les,. maximes de sa impralp, elle rayertit.de ne point s'en carter, a Mais d^ailleurs, lui dit-;:
celle, pourvu qup tu ne, f
cpquiteparatra;le plusconvenable;.
polmique
souleve
dans;
cette
;
l'occasion de notre lettre pastorale, est-il un jpprnal cathplique.de
quelque renom, pn France, en Italie, en Belgique, en Allemagne, en
Angleterre^,qui ait os,contester la vrit de pet,enseignement?
Non,., tous nps principaux journaux, la dfense lp ^rapas^ le ]^<le,}Vjfywers..ont reconnu rprthodpxie de notre,thse, -eiplu
;^
sieursjenpntfaitlaieur,
368
ANNALES CATHOLIQUES
' tresdangerense.
'
'
rguliers que l'Eglise 'reconnat. Il ne*"en suit pas -pour cela quel
prtre doive laisser l'abimion tous les grands intrts sociaux
et religieux et (cesser de les dfendre en se itenant enferm dans5la
sacristie prier et H bnir, comme Trence Mamiani voulait que te
Pape ft,
ri'ntend'pasaoes
de
il
tellement
^ra
Gap
vque
Et
est
que
les chbses, qu'il termine sa lettre pastorale parurr* leon de cal*chtsme Sur les droite et les'dtevo'irs des leeterurs.'lont Pfiofiflemelt
de sa doctrine repose comme nous l'avons dit, snr 'l' conduite dit
Saint-Sige. Mgr Guilbertt cite PieVII qui fait un concordat avec le
'
36
T/iAPOEMOUE
peaiifer"eonsul,,<les Rpes postrieurs gui ne s-'opposprat 'pas. lRestaur,a|ioa, ni'&lar constitution orlaniste,* nv; k< rpublique
de 1848, ni l'empire. Pie IX accepte mme d'tre le parrain-da
prjflpedinpriali..*!* ((Traduction de^k Dfense sociale et religieuse,
n..diut 3iOei&bee). u
>"
u,
'<-,>
"
,
,
-Vo^lk Gumta&al cette importante feuille italienne) appnrciecnotee
,
ell'ifppastoale relativement la situation peUliq,aiG>que:ious avons
en France. Telle est bien tonte notm pense, et''nous> pe> pouvions?
LE CLERG
,.,-<-
'.
<
**
>
370-
ANNALES CATHOLIQUES
LE CLERG ET LA POLITIQUE
371
expression
outrance;
guerre
une
le lui rendre aimable. Mais, en vrit, convenons que ce n'est pas
jusqu'ici ce qui a t fait sous notre jeune Rpublique !
III
Enfin, ce qu'il ne faut pas oublier surtout, nous l'avons assez
affirm dans notre Lettre pa?torale, c'est qu'au-dessus des formes
gouvernementales variables et changeantes, il y a des principes de
vrit et de justice qui regardent tout Etat, quel qu'en soit e rgime.
Il y a une morale divine, ternelle pour la socit comme pour la'
famille et l'individu, et l'Eglise, qui en est la dpositaire, a le droit
et le devoir de la lui rappeler.
Prfrerait-on par hasard que l'Etat ft charg lui-mme de faire
sa morale? C'est ce qu'il a essay plus d'une fois avec ses Eglises
nationales, partout o il a rompu avec l'Eglise catholique. Chez ces
diffrents peuples, un empereur, un roi, une reine est le Pape, le
chef de la religion dont il rgle ou fait, son gr, par un conseil le
plus souvent laque, le dogme et la morale. Est-ce de l'honneur
pour la religion? Est-ce pour un peuple de la libert ? Mais c'est
pour la religion l'ignominie h plus rvoltante! c'est pour un peuple
la servitude, et de toutes les servitudes, la plus monstrueuse 1 car
elle enchane et crase les mes en mme temps que les corps.
Qu'on ne vienne donc pas nous vanter ces Eglises nationales, toujours avilies, sans dignit et sans gloire ! Jss-Ghrist dorih; son
Eglise un chef immortel qui ne saurait tre et qui ne sera jamais
remplac, pas plus par une rpublique ou un prsident de rp>l
blique que par un roi ou un empereur.
Or uhJEtat catholique peut tre plus o moins infidle l'glise,
en accepter pu en rejeter l'enseignement divin, l'autorit spirituelle.
A cet! gard, les monarchies comme les rpubliques ont leur triste
bilan ; l'histoire est l pour le constater.
Mais voudrait-on que l'Eglise vt du mme oeil, avec? l mme stisfctipn,: la mme bienveillance, ceux qui l respectent et l protgent, et ceux qui Fbutrgent et l perscutent ? En vrit, est-cf
possible ? Ce serait trop contre la nature ds choses/
.'
VLJE^i^^Ceit^ (&^fpujpur^prter^
cenHr^ aux catacombes etf verser son sang(,:S^lesj^
^isjcpy&nsbien que, sijCela.arrivait^e^
^:peu|ip]^s|jmpurir|ie$.u:n ppuple conaj^
^^fia^^r: etqufeitenPiur^t depuis^des^sipieSj^
p:L'^isJ,c^l^o^ue,;,h^ nn^rCe:;.ti^Jj|0n^
vques et de^spr^r^c'e$tla; France,itoufe;|Baitjre!j;G'estjplu&dei
trent^quatre millions de Franais sur trente-six\
La France, sous le rapport religieux, a travers bien des crises.
et des grand, aprs les scandales
du sanc'mire, aprs les dbauches intellectuelles autant que morales du sicle dernier, Dieu l'a baigne dans le sang, et elle en est
'
sortie chrtienne et'catholique !
On n'ignore pas ce qui s'est, consum d'efforts, dans ce sicle-ci
et, mme de nos jours, pour la dchristianiser. Or toutes ces doctrines de l'athisme, du positivisme, du, matrialisme, avec tous
leurs moyens si puissants de propagande, n'ont pas mieux russi
que le gnie de Voltaire. Comptez nos libres-penseurs, qui se sont
dclars comme tels, au dernier recensement; comptez-leurs enterrements civils et les'eadavres achets quelquefois prix d'argent !
Qu'est-ce que cela devant trente-tix millions d'mes?
,Ohl un peuple baptis n'efface pas si facilement ni si vile le ca*ractre de son baptme. Franais, nous sommes catholiques, pt
nous le sommes pour longtemps, nous le sommes-pour loujpursl
Tous, sans doute, ne sont pas des catholiques parfaits, pratiquant,,
comme ils le devraient, leur religion. Mais presque tous lui gardent
un souvenir; presque tous la respectent et en sentent le besoin pour
eux et pour leur famille. Ils l'appellent pour bnir leurs, petits, enfants, pour garder le, coeur de leurs adolescents, ils l'appellent pour
les soutenir eux-mmes dansjes trop grandes preuves et les angoisses de la vie; ils l'appelleront pour les,consoler dan la moj?t.
Et l'on songerait nous ravir, la religion I Ce n'est pas possible.,
La France sait faire bien des sacrifices, toutes les fois qu'il le faut.
Elle laisse ,i'Etat lui prendre son argent et le sang de ses fils. ,Mais
qu'il essaye de lui renverser ses autels, de lui fermer ses templest
de lui tuer ses prtres ou de les faire mourir de faim,; elle ne le
permettra pas, et ni rpuhlique ni monarchie ne l'oserait.
La France est catholique, et, quel que soit le rgime qui la gouelle
restera catholique et la fille ane de l'Eglise 1
vernp,
En consquence, MM. les curs et prtres de notre diocse se coaApi-> les dpravations des cours
373
LE .APfOLICISME LIBRAL
formeront am dispositif de noire Jet-tre pastorale la,date du its juillet 1876, et expliqueront la leon de catctiisme gui raccompagne,
avec les prcautions et la prudence que nous vous avons, recom*
mandes.
Recevez* messieurs -et trs-chens ^oprateurs, l'assurance de
notre bien affeotupux dvouement.
.
nr AiM-VicTorR-Fraiois, voque de ap. >'
*
Gap, 1e 15 octobre'1873.
*LE';CATHOI/tCS3E;vLl^^Atir;
/''/."
']^: 'y*;V.
"M
ANNALES CAOTLIQUS
; ;
;;-;,
LE CATHOLICISME LIBRAL
375
37
ifWA'LES' eAMOLflQWS
'
'
1.
LouiS VEUIELO*.
BULLETIN BIBLIGGRAPHI0UE
'37^
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE,/
378
ANNALES CATHOLIQUES
pour tous obtenue ainsi par les annes qu'un seul homme a consacres ce travail 1 '
Il y a longtemps que ce travail de Concordance a t fait pour la
Spremire fois' : les Bibles ordinaires en donnent un rudiment dans
eur Index biblicus; plus tard on a song classer les mots principaux dans l'ordre alphabtique, et l'on a obtenu de trs-heureux
rsultats. Nous avons sous les yeux, en mme temps-que la Concordance de Dutripon, celle de Lucas revue et augmente parle
bndictin Hubert Ph,ilesius,. 1726, dition de Lyon. La vieille Concordance fournit dj toutes les indications d&irables, niais.il arrive plus d'une fois aussi que les recherches sont longues, pour peu
qu'on ne se rappelle bien que quelques mots importants d'un
texte qu'on voudrait rtablir. La Concordance Dutripon abrge ces
recherches, parce qu'elle rpte le texte sous un plus grand nombre
de mois et avec une tendue suffisante pour prsenter un sens
complet 1: elle ne contient pas moins de vingt mille textes ainsi
rptes et qui ne le sont pas dans les autres Concordances.
C'est l, pans doute, le principal mrite de la Concordance Dutripon, puisque c'est principalement pour les recherches de citations
qu'on se sert de ces sortes d'ouviages; mais ce n'est pas un mrite
ddaigner non plus que la reproduction plus complte des textes,
qui pargne souvent le besoin de recourir la Bible elle-mme. Il
en est un autre que nous devons signaler, et qui devra tre apprci : c'est le sommaire historique et gographique qui se trouve en
tte des noms propres et qui fournit ainsi des notions qu'on trouverait quelquefois difficilement ailleurs, d sorte que la Concordance
forme en mme temps un dictionnaire historique et gographique
de la Bible ; ces notions se trouvent; mmes ajoutes h. des noms
communs^ ds dictlfs q
Au mot llustris, jaons trouvons que ce,mot tait le surnom
?AnOclius piph^
'
'
379
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
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AittMMS xtA9ubuQvim
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Le iDirecteur-Gjpant : J. uAaiTfiK]
ANNALES' ATS0LQMS\'\
L'K
pi^NOS LECTEURSi
NOVEMBIIE
1876.
15
' 382
ANNALES CATHOLIQUES
Nous avons dit plus d'une fois que si chacun de nos Abonns
se faisait comme un devoir de nous en procurer un nouveau,
l'oeuvre se trouverait dans une vois de prosprit qui rendrait
possibles bien des amliorations qui doivent-attendre-, parce que
les Annales catholiques, vivant de leurs propres ressources et
ne voulant pas s'exposer aux chutes qui suivent trop souvent
des dpenses inconsidres, ne veulent s'avancer qu' coup
sr et ne pas compromettre le bien en allant trop vite. Aujourd'hui, grce aux efforts de nos Abonns et aux nouvelles recrues
qui nous sont venues,- surtout depuis quelques mois, ce n'est
plus le doublement de nos souscripteurs dont nous avons besoin
pour faire un pas de plus en avant : il nous suffirait que la
moiti de nos Abonns nous amenassent un souscripteur nouveau. PIu>iurs peuvent nous en amener plus d'un, et nous
avons ici remercier vivement ceux qui ncus en ont procur
deux, trois, quatre et mme davantage; d'autres ne pourront
^eut-tre en amener qu'un, d'autres verront leurs eiForts
chouer, mais, dans l'ensemble, l'augmentation que nous dsirons serait obtenue, et l'oeuvre, qui est assure de vivre, serait
mise mme de grandir encore.
Est-il donc impossible d'arriver ce rsultat? Nous ne le
croyons pas, et nous comptons, pour l'atteindre, sur la persvrance et le zle de nos Abonns.
Nous voudrions aussi avoir plus de collaborateurs, et voici
dans quel sens. Nos collaborateurs, qu'on nous permette de le
dire, c'est le Saint-Pre lui-mme, dont nous reproduisons les
allocutions et les actes, ce sont les Evques, dont nous reproduisons, moins compltement que nous ne le voudrions, les enseignements si pleins de force et de doctrine, ce sont les meilleurs
crivains catholiques de tous les pays, que nous faisons cohnairepar des citations, par des traductions ou par des analyses, dans la mesure que nous permet notre cadre, ce sont
aussi les ecclsiastiques et la-mes qui veulent bien nous apporter d'excellents travaux. Ce sont ces derniers collaborateurs
dont nous voudrions voir s'augmenter le nombre. Il y a, dans
le clerg spcialement, et dans le jeune clerg, des talents
ignors et qui s'ignorent eux-mmes, il y a des savants de premier ordre, des thologiens profonds, que rvlent seulement
A NOS LECTKURS
383
tous
pressant
ceux
nous croyons
un
XJn
38/tT
ANNALES -CATHOLIQUES
janvier 1875>; depuis cette poque, chaque anne-forme quatre yoiumes qui. sont cots, I, II, III, IV.Nous n'avons plus de l'anne 1873que 25 collections compltes, sur beau papier, de l'dition qui
cote"! 8'francs ; nous laissons chacune de ces collections nos
Abonns pour le prix de 15 francs, qui est le prix actuel d'un abonnement d'un an.
JPo'r-l'anne courante 'A&lfc; nbus 'pdvotis encore fournir un
assez grand-n'ombre de collections,^ raison de'ww'ffanc pour chaque
mois de'janvier fin juin, et/de-'i 'fr. ~-25;cent. pourles-aulre^mois.
Beaucoup de nouveaux Abonns noos ayant "tmoign le dsir
d'avoir tout ce qui a^parai "le \\fIistoire d'un inconnu, nous lenverrons*
uceux"qui'no'js le demandront, le.mois de juin -raison de MI franc,
juin,<'t,.juiIIjN raison de 2 .fr 25,; juin,, juillet et aot raison
de 3 fr. 15; juin, juillet, aot, septembre raison de a.fr; juin,
juillet, .mt, septembre, octebre, raison de6fr. 25,; juin-novembre, a raison de 7 fr. 50, et juin-dcembre, raison de 9 fr.
Nous avertissons que tout hou vl abonne pour l'anne 1877 tout
entire rccevra'les Annales partir du jour o le'prix de faon abonnement nous sera parvenu.
*
Nous rappelons que toute demand de changement l'adresse survenant'dans le coirs d'un iboniicm'ent doit tre accompagne de
SO'ccrif.'ten-'tinfbres-posfe ou autrement, et nous prions nos abonns
de Vouloir bien joindre l'une des^andtis d'es numros prcdents
leur-demundc-aliii de 'faciliter les recherches de l'administration.
L'-adminhEraliou des Annales 'catholiques se'rnet la disposition
des abonnes pour l'achat etil-'envoi deb livres dont ils'voudraeint
bien lajcharger.
P.
ClIANTJREL.
,
s
1
CHRONIQUE.
*~
23 novembre 1876.
385
CHRONIQUE
plnipotentiaires*
d'sj
six
les*
:
'
386
ANNALES CATHOLIQUES"
-:
S-
'387
voques
et
couvres
suisses l'occasion du schisme vieux-catholique-: ces documents
et ces comptes-rendus les mettent au courant du mouvement
catholique dans ces dernires semaines; ils leur montreront
de
grandir,
qu'au
milieu
de
et
tant
mouvement
ne
cesse
que ce
de sujets de tristesse, se multiplient chaque jour le3 motifs
d'esprance et de consolation.
J. CHANTREL/
fait, propos de la discussion du budget des cultes, des observations qu'il importe de mettre sous les yeux de nos lecteurs.
Nous n'avons pas relever, dans l'article que nous allons cite?,
quelques opinions qui sont la marque mme de leur origine,
mais nous pensons qu'on sera frapp des considrations par
lesquelles ce journal nbntre que l; sparation de l'Eglise et de
l'Etat est une question beaucoup plus grave qu'on ne se l'ima*-
1*388
.
,-A*JEfiALS
.jCATHOtlfiUfiS
['S\-0-
.'^IK^-'
'j'niist^i'^
yyj^citesy^tiyjarfoiiS>*djn^j;t|wi ojplM^g^nt^si; tj&ssp'fg;' &$$ 'engalpV
^fi1Me!Ki^|-l^lWf^a^k^*":i5^\fn2y^:^ ';tH'-v^--ff
'
.-
grlndf^mln^pei
dipo'i%'d^fis'-i^
;
Sigan^jolii^
::H>i::<|iftp:6$d^
KM&$$>j: -MiMii jLibitHfayeieldpi Pifeslens
,^<M-dkMpBi d'tout's
np^e^
yfeeoni^^
1
,e;fc^atfe
' ;piw4to#?cp^
Mfypf lpsJ'biPns-C;niisimis/eh 8&^;tl'eMrcicp is'^3-bttf'ntpsifejaJfc
pMht lia pr-Mne-lbsi^fews/^
p^:,>enospi?a,#ssii^
;l?amen'dysmehfe!r*^tUpr :<fe:! c^nlms'siPii -Au) p\oi$t:':id&-%&' ;.di!|-lia
1
nronpfli^
:^|i^ess'P>-:^;i^|-cPs.'-''bitts laeraipu-t--'^
ietffruitement!^
'^M0t^^'^ii^r.
'^eftd'anf;
'la!p$iodi?
efst>'-d;Ef
d&lav
itS^i
tpfttp
1
prlmli-mMpicitp'-ffle^
uh^p^uP?pldi:he^^1^ip;fe
]?}&-
diqkempnt*^
foiid-ti universel^pilefoncbrdtieut !plis; Uivd'pour<-ljut*$&liife
^|ui
parlent ^plird''fr^
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'
cesser!
dl?E!* otitriiro^ perdu l^so^mfc
'
'/. 3@ -.
;.;
':i;A)'f'SALi^:;,pA'rnc^ouisyy, y
,:
la^onr-eligieusp coules;entrpj
familles,
;desmiijiers
de
laissait;aucpne.paix
se: calma apcsyla
ne
*. ratiucalin et la promulgation du Concordat. Elle n'a..point, reparu;
dpuis, pajs m^e souslayUpstaurat^
^commises par l'entourage des Bourbons del branohp anp;; mais
elle pourrait fort bien renatre, moins ardente - coup sr .et. monts
passionne, niaisttoujours infim
-y:MUy,^y;yy
A cette, premire consquence, il faut en; ajouter ; une spoond^
Le y gpu yeriiement, en abandonnant; le .Concordat, scMlmettrait du
droit dp nommer ps^
Crij-on que cq^soitl pop ppte, laquelle; il serais
rsigner?; Sur les -trent^six ;imllionyd'bjbi^antsiyqpe cpmptey lit
millipjis
c;ltpidlp
trente;
appartiennent;
Fr--nCe,,,
.au
y
^esprlav, jieligipn d'un Franais,il ne lant pasalGulpr-,s"i| d<vplip%.
et; son assiduit ahx ff]pes;divins ; ij^otiphifist.antipalbiq
Franc-lis ; mais les hommes ppMtiqups.auraient tort. de; s'j laisser :
trpmpPr : tel aujourd'hui voliairianispetse.moque; du -cur* qui
demain prpt-lreprendi'ait les armes .en vne, de dfendrela gratuit
,
de son pulie pour les. jours peu nombreux pu il lut plaira:dp s'en
spryii-. L'idsipire de laRyplUtion ;se: serait; tout nuiti'mpnfcjpvpioppp si cette, vrit priitiqup n'avait pas; t mconnue. Habituons?
nous comptereh Priiicp cpmiii,catholique luicopq'p se ina^ip
l'glise^ fait baptiser ses etatants et veut tre enterr par un
prtre. Avec ce point de dpart, le; chiffre de 30; millions^;qui dfalque G; millions de protestants, d'isralites et de libres-penseurs
n'est assurment pas,exagr<K
' ,:
f
.;..-.
Ilsuit dj que la sparation' de l'Eglise, et; de l'Etat,., en enlevant
, pouvoir civil le droit de, mler du choix des: vques dps
au
se
curs.et des desservants,, autoriserait; .30 millions de nos concis
tpyens procder, eux-mmes ce, choix d'aprs des rgles traces
par'eux-rniines ! Nous admettons, parce que la vraisemblance l'indique, que la rupture entre l'Etat etrEglisedtacheMit du.catholicisme un certain nombre de fidles relchs^ C\esL sans dpute ce
qu'o} espre ;; mais combien petto satisfaction de vraittre chrement
paye! Mme en^poussant l'hypothse jusqu'l'absurde, mme] en
accordant, qu'un tiers de la masse totale, tomberait daiisl'indiffr
rence absolue, qui ne prvoit l'insupportable anarchie qu'engendreritcpi seul fait, de laisser .0 millions: de Franais, nommer leurs
pasteurs ou, chose pire, les faire, gommer par le pape, organiser
leurculte pu'..le faire organiser; par le pape, en dehors de toute, action gouvernementale? Nous nous demandons pendant combien de
temps^^Hhgouv-ernemphtpotirrait rsister une pareille constitution
,
J|
391
,
y
grave
a
propager
assez
nous avons
dans le public cette impraticable ide. Certainement, ce n'est pas la
majorit.de la Chambre actuelle, si rflchie, si claire, si modre
qui favorisera une aussi prilleuse utopie. N'a-t-elle pas applaudi
remarquable
de
Guichard
de
M.
de
l'lection
rapport
propos
au
M. de Mun; ne s'esl-elle pas associe au langage vraiment digne
d'un homme d'Etat tenu par M. Gamhella dans la discussion sur
l'ambassade franaise prs le Saint-Si"ge? Maintenant, s'il est vrai
que le Concordat doit tre conserv et qu'il serait draisonnable de
l'abolir, reste examiner quelle ligne de conduite dcoule logiquement de cette ncessit ainsi constate.
LE BUDGET DES CULTES.
Mgr l'vque de Nmes vient d'adresser la lettre suivante
M. le marquis de Valfons dput du Gard :
,
Monsieur le dput,
ndsgrahds^sminaires,
;
v
C'est lia premire fois, depuis le'Concordai, que les Chambres
franaises mettent la chose en question. 0n allgue l ncessit
des conomies on se demande si on doit encourager par desbouiK
31)2'
AN>NA.ES-CATnOMQUES
393
Nos
moiti.
smmaires,
la
grands
aids
aujourd'hui
par les
pas
bourses de I-Etat, s'ont dans la gne aussi bien que les familles qui
familles,
donnntleurs
enfants,
inquites
du
le
sort
et
Ces
sur
nous
prtre, nous demandent quel sera le terme de leurs sacrifices.
C'estdahs la pnurie extrme laquelle nous sommes rduits"ju'on imagine 'de rduire 'encore le nombre de nos bourses. Ici
Ttonhement redouble, l pour y mettre le comble'; on vient demander compte l'Eglise des vocations incertaines ; on craint que
l'Etat ne paie dans un sminaire la pension d'un jeune homme qui
renoncera pltisstard au ministre ecclsiastique.
Nous ne'pouvb'nsnous promettre'quVtous les tudiants en thologie deviendront des p^tivs. Les prcdents lgislateurs le
savaient, et c'est pourquoi ils ne sont,ptts'Venus nous demander
compte des deniers de l'Etat, 'en"comp'tarit au 'seuil de nos sminaires ceux qui entrent et ceux qui sortent. Il savaient que' a1 ans
la ;qlie'slion si dlicate d'une vocatioh sacerdotale, il faut respecter
avant tuutla conscience du jeune homme. Ils's'avaient qu'en admettant un lve au grand sminaire, l'vque n'a que l'esprance
d'une vocation, fonde sur de bons ari''cderits. Que dms le cours
des six anne qui composent les tudes idfe philosophie et de thologie, cjuelfues sujets r^culeht, ls uns pstr Scrupule, les autres
de'bonnes
raisons devant la responsabilit du sacerdoce, c'est
pour
le'rsultat de nos sages rglements et de ntre austre disciplin,
et l'Etat qui nous aide n'en est pas plus tonn ni mcontent "que
nous, car k 'France est inft fesse, anta'ril que l'Eglise elle-mme,,
n'avoir quede bons'pi-tres pour le service de ses'aulels.
' sLe nombre de ceux qui nous quittentes*t, d'ailleurs, aujourd'hui
surtout, bien moins grand qu'on ne pourrait le croire. Il ne dpasse
gure deux ou trois par an sur ciftquanVe lves. Avec l'incroyable
facilit que l'on trouve gagner sa vie dans l'industrie ou dahs le
nvy
Vge
ds
humain
de
motif
Vingt
il
gure
de
ans,
"commerce
a
qui puisse dterminer un jeune hoinme- se traner sans vocation
pendant sixahs sut'los bansd'une'Sa'lle de thologie. Les embarras
iqu'on affronte, au sortir de cette preuve, trahissent la dlicatesse
de l'me. -Plus l'preuve'a "t longue, plus elle est sincre et dcisive. 'Nous nous gardons bien de l'abrger ou d'en diminuer les
rigueurs; ce n'est pas 'quand notre*mhristre rencontre tant d"obstacles qu'il convient, d'eu affaiblir l'autorit etde le confier " des
mains qui seraient incapables d'en soutenir le poids.
Comment, je le demande, pourrait-Oa se faire un titre contre
nous de ces*preuves si ncessaires et se croire autoris diminuer
le nombre de nos boursiersf^nippre donc que les tudes de nos
394
ANNALES CATHOLIQUES
grands sminaires profitent ceux qui les abandonnent et que
l'Etat eu rcueille le bnfice ? On y puise l'habitude de la
rgle, l'amour de la science, l'usage d'une saine logique, le got
des hautes spculations. Des lgistes, des rudits, d<*s professeurs s'y sont forms par milliers. Ils ont quitt l'Eglise, mais
ils servent l'Etat. Us le servent souvent'avec distinction, toujours avecune fre honntet, dans l'universit, dans la magistrature, dans le batreau, dans toutes les administrations publiques.
Nos collges et nos, lyces, nos bibliothques, nos grandes coles,
l'In-stilut lui-mme, sont, remplis de ce que le monde appelle les
dfroqus, mais de ce que nous continuons appeler nos lves et
nos enfants, cause de l'affection qu'ils nous inspirent et des services que nous leur avons rendus. Le regret de les perdre est souvent tempr par la gloire de les avoir iuslruils. Les sacrifices qu'ils
nous ont cots ne sont rien nos yeux, pourvu qu'ils demeurent
dignes sous l'habit laque. L'Etat ne saurait erre plus exigeant que
meilleurs
d'avoir
plaint
L'Eiat
trouv
souvent
ne se
pas
ses
nous.
serviteurs dans les boursiers de nos grands sminaires.
A qui portera-t-on les secours que l'on veut nous retirer? On
multiplie presque l'infini les sacrifices du budget pour des congrs
d'ouvriers, des expositions d'une utilit douteuse, des concours
vo,la politique a plus de part que l'tude et que les passions exploitent avec une rare,habilet; et on dispute le pain, l'air, la lumire
aux coles sr euses o l'homme achve de se former et commence
se rendre utile. Je reconnais ce trait la dmagogie jalouse, qui
redoute le vrai mrite, qui se soucie peu du travail honoiable et
qui mdite de rduire l'Eglise la mendicit pour affaiblir son
influence sociale. Je proteste cependant, non plus seulement au nom
de l'Eglise,, mais au nom des sciences, des lettres, de toutes les
administrations publiques, contre le projet de rduire les bpurses
de nos grands sminaires. Laissez-nous ces ressources dont l'emploi n'a jamais tourn qu'au profit de l'esprit humain et la
grandeur de la France. De tous les honntes laques qui sont sortis
depuis soixante-dix ans de nos maisons d'ducation clricale, i]
ne s'en trouvera pas un pour venir dclarer qu'il rougit ou qu'il
regrette de leur avoir appartenu, car il n'y a pas d'cole en, France
que l'on puisse appeler plus juste titre des coles de travail, de
vertu et d'honneur.
Veuillez agrer, monsieur le dput, l'expression de ma vive
reconnaissance et d mon respectueux dvouement.
vqueidp
yf
l'Ous,
Nmes.
'
:
:,
LE PLEB1KAGB DU MANS
395
LE PLERINAGE DU MANS
A UOME.
etc.
Voici l'adresse dont Mgr l'vque du Mans a donn lec-
ture :
Trs-Saint Pre,
396
ntrs de reconnaissance pour ce zle que rien ne rebute, d'admiration ppu r'cette vaillance que rien ne dconcerte ; aussi devonsnous; vous, dire, Trs-Saint Pre, au nom'de tous vos fils, prtres* et
fidles de.notie diocse : 0 Matre! qui (pou*rions-nous'aller
loin de vous ? Vous avez la parole de la vie ternelle. Au sein des
tnb'cs de l'heure prsente, nous marcherons la lumire de vos
enseignements! affirmant ce que vous affirmez, rprouvant ce que
"Vous rprouver, conformant eu 'toutes choses nos penses vos pen-ses; nos'vues ' vos vues,'unis d'esprit'et He coeur l'Eglise romaine, centre !uiiique d'autorit et de doctrine ; c'est l notre devoir, 'c'est notre'honheur et notre scurit.
'Les'preuves mmes, qui ont-remplile cours glorieux de votre
.p'Odtificat nous rendent plus'Vincables"et -plus chres les'nobles
prrogative de Votre primaut. Nous savons, hla ! les attentats de
Vos enfants ingrats et rebelles, nous des pouyons compter ,par les
annes accumules sur celte tte trois fois sacre, o la couronne
d'pines remplace aujourd'hui la couronn royale ; nous les pieu*
rons avec amertume, nous qui voyons jBpmmpjson jguand modle
de ia prison Mamertine le Martyr du Vatipan au milieu des tris^tes^psHfl^sa^a^tivilJ.--^', ;;: ;:':'-"' ^' ':M;'"/"'.'/'X' '" U''X ;;;
;;'';
'^MttisloiWqi^
foi, nous'pprffns
~!.s^mauix-ifl4^
mettrelpute
"kptre^cprifiuhfce dansla'vrt dusacrifiee. ict sans/jamiais "cesser de
!ifaii-e^ttiohter"vers le cM% l'exemple des 'prehliprs 'fidles, ^infctatiles ^supplicatibhs, nous^arerotis jusqu'au bout 'iin Invincible
^i^rnce'que/nos^
xduces,!nbs larmes*bnsols.'Oui,
f SeigneurVkrm^^
et il rie ^sferU'pasit
aipifevlu*
Pontrs cette 'sbVralnt 'tenppr^li, "VOulue
'l'Pn'f'r
>qm
'"dlMti-lui^mi
aes'imertib de
_
"
30!?,
PLERINAGE DU MANS
"LE
l'Eglise. Bientt le triomphe viennM, et Votre Saintet, nous l'esprons, assistera cette solennelle confession des peuples repentants. L'inipiit' se nui elle-mme ; heureux seuls ceux qui
demeuremVunis et soumis la>Coure'de Pierre
Afin de nous assurer le bnfice de toutes, les. grces, ne .nqus
sommes venus chercher ,yo pieds T,r-S,.Unti Pre.daignez nous
bnir dp vos plus abondantes bndictions, nous, et nos oeuvres,
nosfami les, notre diocse, notre patrie, la France catholique prosternp vos genoux.
1:
Le Shint-Pre a rpondu
Mpschersenfants,
parle
Dieu
diverses
manije.^
il
et
en
;
le
br-uit
du
la
de
parle
tantt
tempte,
et
tonnerre
et
.avec
lger
de
la
bnjse.
Go
fut
de
la
tantt
un.
murmure
avec
qu'il*
parla
Sina
quand
le
manire
peuple
premire'
au
Seigneur
pria
de
faire
Mose
taire
le
pouvant
hbreux
:
nobis
Dominus,
mariamur
forte
Dieu
loquainr
Non
ne
;
que
'
terriblement,
ainsi
pale-pas
ou nou^> mourrons d'effroi,
une
de
la
E-tDieu>na,rf,un
jour
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manire
(Ehe
il
parle
et
i
s'insinuant,
mes
doucement,
de
mme
aux
en.
en
encore
relies avec la suavit !,et, la lgret del brise.,
prcisment
langage,
telles
cfyers,;
tehest
Or
votre
mes
la;
bouche
de
sorties
paroles
de
ls
vque
votre
sont
;
<*.
l'esprit
dp, Dieu et exprimes ayee
inspires
paroles
pan
,.
dfcypnt
le.Viaire
dp
Jsus
tendresse
et^mouri.eniVOtre.nqm,
<h
crucifi*
.
Dieu
inspirs
de
runions.e.t
pler
Egalement
.sont,
vos
vo.s
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processionscsaintes,qui!se
fnptver-s
Rome,
rinages,
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pour
saints
tombeau,
des
Aptre?..
le
vnrer
uyj
dimanche
dernier-,
la.
Sainte
Eglise
puisque,
Et
nous a
mditation
la
rsurrection
sujet
de
de
I.a
fille.de
donn
pour
t'-yvoustdfrequ^^
,-...
^us;T,Gj$isfc,
-lfh
fa
p^s&fttei;
des
'princesynagogue^ S&,
ai
tt^quIUssayait t^tyan^
humblement,
foi
et-l'esprance
coequiivil
prostern
la
idit
au
,,:
398
ANNALES CATHOLIQUES
vivet.
Jsus-Christ
tait
milieu
et
eam,
manum
super
au
u
pieuses
qui
d'une
foule
de
pressaient
personnes
se
sur ses
procession,
le
dsir
non-seulement
de
avec
comme
une
pas
d'admirer
l'entendre,
niais
de
prodiges
d'ivoir,
le
et
ses
exemples.
possible
miter
autant
que
ses
prire
prince,
Jsus
s'achemina
la
du
Touch
de
la
vers
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d'un
l
maison
caractre
autre
et
tout
trouva
une
foule
il
vit
de
tumulte
des
joueurs
oppos
et
une
gens
en
:
taient
d'instruments
qui
tombeau
prts
accompagner
au
la
fille.
Il
s'avana
jeune
milieu
de
procession
mcette
au
s'cria
Receditc,
puella,
sed
crante
et
morlua
est
:
non^
la
fille
n'est
dormit.
Eloignez-vous,
jeune
pas morte, elle
*
Jsus
Mais
eut-il
peine
paroles
dort.
prononc
ces
que tous
deridebant
Et
commencrent
moquer
se
:
eum.
Jsus-Christ
Cependant
dans
la
chambre,
entrant
et pre
la
main,
la
fille
la
relve ressu-?cite.
morte
nant
par
informs
chers,
si
Je
qu'en Italie on
sais,
tes
mes
vous
ne
fait
mais
des
processions;
des
bonnes
n'en
veut
encore
on
mauvaises
les
plus,
oui,
Si
Jsus-Christ
des'
protg.
et
on
aller
les
dignement
doit
accompagn, et entrer
rues,
par
chez
malades
les
les
les
conforter p?.r sa
pour
mourants,
et
toute-puissance,
divine
prsence
et
par sa
non, cela n'est pas
permis.
11 n'est pas ncessaire de dire que ce sont-l les pro
d'mes
veulent
cessions
pieuses
qui
tre et se montrer catho'
distingue
aujourd'hui
liqties...
(On
catholique
entre
et chr
lien,
honteuse,
puisque
les
chrtiens
chose
ils
comme
sont,
naib
Jsus-Christ*
toujours^
disciples
t
les
vrais
de
il
ont
a
bsbluinht
admettre
faut
distinction
quand il y a tant
cette
Donc,
de
faux
chrtiensi)
oh
ls
processions
permet
ne
pas
congrgations
d
d
confrries,
accompagnements
et
ou
atrsmarqusextrieuresd;religion.
t
stil-meurt
Mais
homme
incrdule
sectaire
endurci,
et
un
oh
libfipnsr,
alors,
prohibition
!
de;
un
pas
; cet homme
conduit
la
dernire
demeure
des
foules
de
de;
par
est
gens
frihgntsP
'"
'"
'"'
;.'' M-.;V. , .
';
399
LE PLERINAGE V MANS
plus de
il
n'y
de
blasphmes.
Alors
mme
d'erreurs
et
a
*
large
protection
plus
accorde,
la
difficult,,
est
et
comme
celui
{ui
ni
insult
Dieu.
et
rcompense,
a
une
celui
dans
les
plerinages
suit
Jsusqui
D'autre
part,
"les
oppositions
tolr,
plus
fortes
n'est
et
Christ
sont
pas
crainte
plein:;
-de
qui
Quant
vrit.
et
sans
courage,
vous,
(,
tombeau
vnration
l'hommage
de
apporter
votre
au
venpz
Oui,
faites
partie
de
heureux.
tes
Aptres,
des
vous
vous
Jsus-Christ
l'entendre,
qui
suivait
procession
cette
pour
imiter
exemples.
prodiges
Vous
admirer
tes
et
ses
ses
pour
la
les
privilgi
qui
font
nombre
de
du
terra
ceux
sur
se
professent
la
foi
affirment
du,divin
Matre,
disciples
mme
et
la
mme constance.
unis
moi,
bnisse
Dieu
tous
et,
comme
eux,
avec
vous
ciel
celui
qui
voix
le.
adressez-vous
levez
et
est
vers
vos
ions-le
peuple
P,re.
P.
de
de
la
droite
du
assis
sauver
son
de
de
je
les
d'ennemis
prserver,
mrites
et
tant
par
son
embches
,des
des
trs-prcieux,
ouvertes)
et
attaques,
sang
caches.
.,
,
facpopulum
Domine.
Dieu,
salvum
Mon
Oh!
tuum,
vous
qpels
prils
Eglise
sauvez-la,
de
entoure;,
votre
est
voyezpeuple!
elle
Sauvez-le
des
sductions
votre
et
sauvez
avec
sauvez-le
des
des
incrdules,
des
protestant^,
manoeuvres
cruelles
dents
de.ces
qui
dj
dvor
sauvez-le
ont.
votre
patrimoine.
bndiction
qui
donne
Envoyez-nous
esprits
une
nos
un
a
la
fb,i
ranime,
les
du
contres
et
toutes
en
nouveau
courage
o.l'Eglise
celles
monde,
.davanperscute
surtout
est
en
fidles
les
vrais
puissent
rsister
point
afin
tage,
et
ne
que
tomber
les
filets
de
Satan
le
visage
la
dans
cach
de
sous
perfidie
qui,
disant
humaine,
de
chrtiens,
sont,les
et
se
ceux
fils
de
s'ils
destins
la
damnation
Satan,
ternelle,
mme
ce
s'arrtent
marche.
Bnissez-moi
aussi,
leur
mon
dans
ne
Dieu,
et donnez-moi la force de faire toujours votre volont
trs-sainte.
En
attendant,
bnis,
chers
je
enfants, vpusvet tous
vous
qui
vous^maintenant
sont
ceux
et , l'heure;de votre
avec
<
400
AfiiAL-F CW "CLIQUES
Puissiez
heure
suprme
cette
remettre
votre
mort.
vous
en
iv
Dieu
dignes
de
le*
pendant
mains
de
louer
et'tre
me
aux
l'ternit.
'
'
'
...,-.,
,.,.
remarquera
..
..--.,
Ll "PLlRINAGE ESPA&MOL
401
Pontife.
Trs-Saint Pre,
402
CATHOLIQUES
ANSA;JES
LE ELERIKAGE ESPAGNOL
'
4Q3
Trs-Saint
Pre,
devant
plerins
les
vous,
Avec
que vous voyez
vient aussi en esprit l'innombrable multitude de ceux qui n'ont pu
venir personnellement, mais qui s'unissent et s'Identifient avec
leurs
bonnes
leurs
prires
et
unissent
qui
oeuvres aux
nous et
ntres; et plt Dieu qu'avec nous fussent venus.au moins en
esprit, tous les Espagnols, puisqu' eux tous s'tendent notre soililude et notre fraternel amour, sans acception de personnes, quels
qui,
condition,
leur
leur
excepter
et
soient
ceux
sans
en
rang
que
les
dans
tombs
aveugles
colombes
gares,
des
J-ont
en
comme
piges de l'incrdulit, ces piges que tendent la candeur de la
foi les enseignements panthistiques et matrialistes de tant
d'coles, les enseignements corrupteurs de tant de livres, de feuilles
et de journaux dtestables, qui rpandent chaque jour parmi Je
peuple, cet esprit de rbellion et de libertinage qu'on appelle Yespril
moderne, et qui est rellement l'me de ce progrs, de ce libralisme
et de cette civilisation moderne si.solennelk-mentproscrits par Votre
Saintet.
Si, malheureusement, tous les Espagnols ne sont pas avec nous,
aujourd'hui,
monde
le
terrible
crise
dans
la
traverse
moins,
que
au
Jsus-Christ
,
divin
Rdempteur
fidles
et
qui
restent
notre
ceux
qui
Vicaire
la
qui
Pre,
Trs-Saint
tes
terre,
ceux
son
sur.
yous,
mettent leur gloire tre les disciples de la croix du Christ,
si abhore de nos jours par la libert de la chair et; des sens, ceuxl-, voyant quel poids ont pos sur les paules de votre Saintet les
hommes qui veulent juger Jsus- Christ et renverser son Eglise,
ceux-l travaillent allger autant qu'ils le peuvent ce poids formidable en partageant vos peins et vos amertumes et en se montrant prts, avec la grce de Dieu, combattre et mourir, s'il le
faut, pour, la dfense des droits de la vrit et de la religion, droits
infailvoix
monde
de
proclame
enseigne
Saintet
votre
et
sa
au
que,
lible, el que, grce a Dieu, elle maintient intacts aves un invincible courage et une force intrpide contre la puissance des tnbres
qui croit dj voir arriver l'heure suprme dporter le dernier coup
l'Eglise du Christ et celte Chaire sublime du Prince des aptres,
qui lui sert de ciment.
Mais, dans ces jours de grande contradiction et de dures preuves,
les plerins, espagnols croient qu'il ne suffit pas de faire la simple
profession de foi des temps plus tranquilles, d'aprs nos symboles
et les dfinitions dogmatiques des anciens conciles ; il.est ncessaire,
en outre, de professer explicitement une adhsion .sans condition,
absolue, toutes les vrits enseignes par ce Sige apostolique
et par Votre Saintet dans les divers actes de son glorieux Ponli-
-:.'.'.'$W-." \
:.''i^MMr&mp^ikm^
-
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--
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fif^jjf1:^
t^inisj qt^^g^rirt feslrtlii^itt
minent. ^;d^
'-'
dttsir^
llls^que "^^e^WiM
-l ; rliouges';iPbfidln nes i' sans fstrl|tlbh;& 'hi';fpfr^esy'pnlf
1
:-.
"^feJet ili^
trouvent/j&r rS|porfe|i
Jlt';^^
eesfrii'svfr^^
mM$ Ile ;S3^ pi'|)lrti0nr: du" ^MdB&l;!' fioj; ' <|ue'! eW.:preniiF|r
liimon!dMJ'!f'' K-!:-;if!^;;;
n1rri^e#
!
,
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sM^'t^n'^
"'A^ujbar^
fHs'r ctr^-dmirabJi difrefrlii-devant Votre aitl;:riousVpelerlIfsr
1
^ligfrojsy*^^
d^^l' hysbih-m,'' Falisurl et"fefb%;pffetntin- ^sro1hp:;le]
Jijtr-s^r^d^'d^phdane ^-WMsainleMctbre^s^:e^d'^^clriilfefr^
pailles'tsul fb'rcM'de la raiMonv mancipe^l^'rW'q^m'es^nl
elfijitt, nne^iGn^v ;i^
jiblitiquepTun goiftrli-*
ment ^an|fu et ^anlri 'Dilet ;- d'lire^ ffroyible,; qW aurait ptiu'r:
1:
<j^ijui!bh^
devtt's btqtii; aujouray hl Mmy rnalbiip
reishiyitv pe'rvrtissentl?inr11genS:}e le? eeiir de^bon'mestdje'
t.ti.tis!ls'ra^
*/>*.
piisy$i! 1*E^
cilrdjyh-da^cio htfGe^sVir; etsa'r de' tes* Yef vilis'-de tbtfs'
les )nibii?i de 16:u'l;'^les:'g-randttT-.s; aV0n\'vYi:h-iii'9sbm'::1fesb#:-:
vvhp'nitl&^^
la chifiir dBt -'tre subbrdOihe l^sprit,la science ^afb^^
1
LE l'ELEBIKAGE ESPAGNOL
40S
M3
A5NALCS CATHOLIQUBS
L PLERINAGE ESMGN0L
101
408
-iANUA-LES GATHOLIUES
4Cj0
nelie vigilante, qui n'abandonnera-pas .son .poste et qui idmasquera"Ies manoeuvres de l'ennemi.
Nous traduirons sur le texte portugais -publi'par Ypostoh
de Rio de Janeiro, du *20 octobre.
i
J.
GHANTREL.-
I
s
'
ijj*issZ'-(>us,Iil.s-bieiHiimb,
laisb^-nousrptercet
d'acnymne
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^d|oie!*^nii0^tPJe!Uj ijuiia^ighfen^
yllpasteursffl^
iilQns^
^.iotrfl;-Bisi.ng-^V^^-,;.;\
M)
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^yy-v^-iv.-\:
i>ii;/Qjpe^cpni/r^s.te.l.-J.i-.i
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.n^biai-Mn^ 'un\^m
y/fa
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/''!.<> !>.;.!;.;:'.
im
inj^Hiiey,jtedpasleurtait
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.,;;y;;
() Quid dicam, aut quid loquar? Bonedintus DRUS. Hoc egressus dixi, hoc
itrum profero, hn illico cuniei-sem lion intermisi dicere... Sit uemen 'Doiaini
':'-:
410
ANNALES CATHOLIQUES:
'
III
irj(^!permietpmtovemMdispevgmturoves^
v:->,v,c<
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,VhC3>Pi CXV,-ft:v;
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411
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4l
ANNALES CATHOLIQUES
apercevions de loin et nousJ tremblions chaque pas que vousfaisiez. L coeur du Pasteur avait le pressentiment des limes
ourdies contre la fidlit de ton cher troupeau ; il saignait
chaque preuve qu'avait mbir votre eons-tance et que vous infligaient ceux qui, flonie langage de la Bible, cherchent violer
les lois de Dieu plus encore que celle de la patrie : MagU quampatt ids Dei leges prwvaricori (1).
V.
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41S
fermet,;^de.
la
sincrit
de
d#
dsesprvotre
n'avons,
pas
nous
cependant,
redoutions
exjjrmeinent
redoutions
fui;
nous
votre
nous
les ruses et la malice de l'antique ennemi du genre humain.
Mais, louanges in mies soient "rendues au Dieu tout-puissant!
Vous avez prouv, mes fils bien-aims, vous avez surabondamment prouv quel point nos apprhensions taient vaines et sans
fondement.
Les se Iuctions et les menaces, les procs et les prisons, les souffrances, et l'exil, h dportation e,t la violence, tout est rest inutile
devant votre rsistance passive; rien n'a pu abattre votre courage.
Les vagues furieuses venai-mt de VOrient, elles s'avanaient menar
anles et terribles; mais, comme la vague qui se b ise avec fracas
inelles
fondues
rochers,
le
cume
contre
sont
se
en
IOC
sur nos
branlable de voire foi : Vos quasipetra sfetistisli).
Et puis, nous pouvons le dire avec- l'Aptre des nations, non*
seulement en notre prsence, mais pendant noire absence, vous
avez travaill avec crainte et tremblement votre --a'fit (2); c'est
pourquoi nous avons t grandement consol par votre foi : Ideo
consolait smus per fidem vestram (3).
Votre humble voque n'a pas t le seul recevoir celle consolation de votre conduite : ce sont l,es catholiques du monde entier
qui l'ont ressentie, en apprenant, grce la facilit des communi'Catibns dans notre temps, vo-> tribulations, vos comb.tts et vos
triomphes : Fides vestra annuntiatur in universo mundo (4).
Allez aux palais des princes de l'Europe : AU ad imperatorias
au/as/parcourez les les disperses dans ia vaste tendue de-, mers :
Ad mare te confer ; enfoncez vous dans les dserts de l'Afrique,
gravissez les hantes montagnes de l'Asie, descendez dans les plus
modestes cabanes de l'Amrique : Desekwu pel, montes, domos;
partout vous serez prcds par la reiiinme, partout vous entendrez voire nom piononc avec amour, cit avec admiratpn : Encomium vcstrurn ubique descriptum est (o).
C'est ainsi, fils bien-aims, que Dieu vous glorifie ds cette vie
(t) S. Chrysost. I[ Hom. post reditum ab cxitio.
(2) II Philipp. lt, 12.
(3) Rom. i, 8.
(Il)
Id. ibid..
(5) S. Chrysost.
vji
:y]'-y--y:'&m^imyGA^fiXffB'-''
actuels
temps
les
rclament imprieusement.
que
La-date fixie pour le congrs avait t choisie avec beaucoup d'intelligence et d'^propos ; on avait fait concider l'assemble avec le
plerinage et la oeuvaine en l'honneur le saint Quentin,' rtablis
depuis l'anne derrire, et dj trs-prospres; Mgr .l'voque do
Soissons, qui devait prsider rassemble, avait fait, la veille, sa
premire entre solennnelle dans Saint-Quentin, la plus grande
ville de son diocse : le congrs tait comme encadr-dans une srie
d ftes qui n'taient pas Pun de ses moindres attraits.
ASSMBLEiftES;:-joeTOESr jATntlQUES
'
^0
'\|t&\'.-;'..
'
.'"V'v^^ft^^
#*fi*Wnl^lf^^
Mv'tDorsmieulx
dt^uqir rajjr^eintftit? de"FoeuvPe-des crcbs, et iglrntit
no^l sces^
sur fmme^"tandis qey d*itn fiti-tr
cteVon fallait dte^^
-
tt
SOns:ki-ttiient>nssilsytraV
Debras, riiet' milialr-et membre-d-bureau dioesaih'd'^rrs:;
B.:ijMs SWrinV jeune'fndotriei d'imiens W-zj pour ls
^aWiteydesmpagnes,
dv
la
My'Brv'
etc. *Le\rest'-de
oeuvres;
Rassemble c'st-^dir^'mdMsr-cul? -pif1res -et -pn prs^nitnt
de la||s!appartenaitfan*' diocS d SbiSsptisV Plusieurs de8*grlh* ;
clp# Ifidustrilli:d''! ^it^Qetm^asStetaint inx sances ;*on-;
rmWqn ^ti^lsi taient nombreux,- surtoute;jOr*x>-devaitparler
cl-il* que lNFraice-entiii' icohnat ssle oln '' aptre <G*$ y
Whi&i-$7:' ^n^.b- yy y, -y-y 4x A- /.;-: b-..y..:^X%;<X
,; iMtt rest' mlhtntJtaair Une analyse sommaire dit travail
4isances ^opirement-dits> En! revoyant mes notes eten <r^[-i#
atit jolssiiiVenirs jesneiiuisme;dfendresd'ne vritable-adilr'tfo^t p'rsnWde l-masse des ides--remues et des rfensigh-^
1
mts:n'tils(vu^^
prsldntddcongrs. o ; :
.:':>-yyi yMonseigneur, en. ousyiMl la-sance adressa quelques paroles aux
.-
membres de l'aissembleavenus, brame le disait le vnrable prlat,pour s'insti'ifre-et'schauffer., puis-une commission fut choisie
et charge de rdiger une adresse de l'assemble^ Notre ISint*Pre le Pape. Dj inform de Inexistence duleongns, le'Saint-Pre
ravail:hni etvait*ators Mgr l'vque de Soissons donnera ses
membres la bndiction papale aveclndug-ence plnire.
La -parole fut ien ce moment dbnne M. IDenon, charg de
4J,7
c
>
4B
ANNALES CATUOLIQUES
ceht-de-Paul.
J'ai appris Saint-Quentin que l'ordre de l Trinit pour la
rdemption les captifs, tait rentr en possession 'de erfrpid, le
berceau; de l'ordre, situ dans la partie de l'ancien diocse de Meux
qui appartient maintenant celui de Soissons. On espre restaurer
le plerinage au tombeau de saint Flix de Valois ; on espre restaurer l'abbaye ; on a cit Igny comme un exemple qui devait enr
cpurger les ambitions du diocse; en attendant, Gerfroid est un
niodeste orphelinat d garohs. Le pre Callixte, suprieur dclare
qu'il n'a que peu ie place ; mesure q^on pourra s'agrimdir onle
ferai.' Ou reoit lesI erifahts; pour vingt francs par mois et un trouscinquante
francs.
seau, ou
419
bonne volont des ouvriers par des associations chrtiennes fortement organises et,tendant non-seulement l'amlioration religieuse des individus, mais aussi la prosprit matrielle de leurs
familles. Si les catholiques ne font pas ces associations, disait-il,
d'autres les feront, au grand dtriment des classes ouvrires.
Ce qui m'a paru rsulter le plus clairement de tout ce que j'ai
entendu, dire sur les ouvriers agricoles (commission particulire et
rapport de M. Lecomte, cultivateur Rouvroy), c'est qu'il faut
avant tout restaurer dans les campagnes le respect du dimanche.
Ceci m'amne vous parler de la prsence de M. de Cissey,
appel par le Bureau diocsain l'assemble de Saint-Quentin.
Celte prsence de M. de Cissey, l'aptre du dimanche, et ses
deux discours, sont a mes yeux le fait capital du congrs.
M. de Cissey a parl deux fois pour exposer le but, l'organisation
et les rsultats dj acquis de l'oeuvre dominicale de France. Le
premier discours de M. de Cissey.fut prononc (dans une sance du
congrs,,'le second . une soire rcrative donne par,les jeunes
gens du Cercle aux membres de l'assembe et aux bienfaiteurs du
>
4W
'
4';.;.-yaanfa^
ercle*int^seph^
de la-pllyassistient'Ceti^stnr^^Chaqe/fisii'la parplei-xl Ms dfeCsseyla^rodiuit:uij
effet *proibnd<; je?croiB)Nqtr*prs(l congrs' d'oeuvrisatid ^rseB^gam
ns<f*>Suitt;t.'Qentin^^^
tmvfn^oh'ii1^^^
lui; roifed'contr le erlm^ ntiGnarideyl- FraOer pr^nQtt aufe
M*'d&Ci^
diminue
non gux'qiwnde
et parfois mme faire cesser le scandale. C'est ce quiHeBts^rad-tr^
!*MyJitWia^ip^sqU^la|ph^
U'st&:l#liei)besAbouM^
leur boutique l dimancij'ss'iqo-q-slj **:'ilh*">'U ^:.jdjof j^r-m:
noeUiyry-y
^M^de'i-GisseyCher^^
et de foi, son oeuvre de'salut national. Les^n^onnats?dejen,n!esi
ixUe%le^collgesde'jnes-ges-s-s^cnrlnifcetlprJpa-risnt ainsi,l;
scrMdents^
-^i-j*'*.
hab< ,\mu>
nedmjnd
iefiqinspitd^^
.efci%u?nv.:Mti?de^
b'ns ioeivrs/celfe "n'impose-rnvi'n^
membtf&l*siprese^
pi%tiiquec:d3-pitt
popie^'pi'ei'-le^clis'jdi ^^isanti^roftfntttriUBS-d'dimabeneviet
M#r'is?u#^^
*''il!leliC't^
-siv;.
.,<.-
dans#ttiorganistionM
s^frkvaxi'l^
^ttP ^oi^^ult
a6S{&;p^mottrr ;totf''l%ter^e{n^
tt
assfabe*-fcV^
mJ^aiwfet^nl' par le 'Bureau/diocsain ?dfefet^in^.< Je -tt?ajpt^M
plus q'nniffli- c^**l!!i%i^ieicongry4 fini-dans mnf\,mk0its
^li GEllgiaftvS^ rij l(Ba**Finl U)egiP,tarllievs'lfU0 de?Gijritirai,
K^'SSw^le^ v-qu^H*de))Beuv!ais5 et d^Afmins^y -'fetraint
Mgr llv^qe^de-SSqissOtt^ ^ r;;:-w,:-vh.U; fiUm*J. .U. ub .*,-o-^>r;.; '
.','
Vi\ :?;H::r.-*:;'?i.{ ':; '.':.? -;".,!'l/>*;. htt'f *' y;!:?y;,5 ii! ''j'.*;.!
...':"ii,s/';'.';;fj-.Ji'ii'.rJ-i-iij* ^ ?'!!''b-n-.V .-i '.l'i^-viu'- '.i^rUiti ->.! ,-iVt l'i^'ffc
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e^ipofirf
5; in^cSi^
en
muinirMs^n'efes
?rl^|;^rchetitWpi
menaces' iicniiine
"'
'
431
422
ANNALES CATHOLIQUES
I
D'aprs l'enseignement de saint Paul (1), les hrsies et les
schismes sont invitables. Il y en cela, il est vrai, une source
malheureuse de scandales; mais ces scandales ont t prdits (2)
et Dieu permet qu'ils se produisent dans le monde, afin que la foi
des bons chrtiens soit prouve et devienne ainsi plus manifeste et
plus mritoire. Comme, dans la nature, certains orages violents
exercent parfois de grandes dvastations sur des rgions entires,
mais contribuent nanmoins essentiellement purifier l'air, .
dtruire une multitude d'insectes nuisibles, donner aux plantes
fconde;
plus
riche
vgtation
plus
fracheur,
nouvelle
et
une
une
de mme, dans le vaste champ de l'Eglise, nous voyons s'accomplir
actuellement un phnomne analogue l'occasion du nouveau
schisme que nous dplorons. Lorsque, depuis plus de trente annes,
les ruines religieuses taient amonceles autour de nous, par la
suppression des chapitres des couvents, des collges et ds autres
instituts catholiques, les auteurs et les fauteurs de ces dvastations
s'efforaient d'touffer le cri du peuple fidle', en allguant qu'en
tout ela il ne s'agissait nullement de religion!... Maintenant ils
ont'entrepris
sanctuaire.
l'intrieur
Ils
d'y lever
envahir
du
ont os
ouvertement autel contre autel, chaire contre chaire, sacerdbce
contre sacerdoce. Ils ont voulu'faire pntrer le schisme et la scission jusqu'au coeur mme de l'Eglise. Il y a donc obligation rigoud'lever
la voix pour mettre en garde prtres et
reuse pour nous
fidles, en leur rptant les paroles du Sauveur : Mfiez-vous des
brebis,
qui
viennent
la
des
faux
prophtes
et qui
vous sous peau
(3).
loups
de
l'intrieur
des
La
peau
sont
que
rapaces
ne
brebis sous laquelle ils se cachent, ce sont, dit le Bienheureux
_ lW bourbe
qu|ils
paroles,
fallacieuses
ont
Vincent
de.Lrins,
les
v
sduire
lies brebis fidles. La porte de l bergerie leur esf--]Ie
pqu'r
mpfurnment ouverte^ ils jettent ^
% n^Onlrrtels qu'ils sont rllmt, c'est--dire;des loijpsfro^
qui dchirent cruellement le troupeau de jESUs-afii^T. jAtors
apparaissent au grand jour les;; nouveauts fesles; alors sont
1
'
;"
"
423
recules et mconnues les bornes divinement poses de la vraie foi
et'de la discipline ecclsiastique hrites de nos pres. Avec l'altration de la vraie'foi de l'Eglise commence aussitt le combat passionn contre l'Eglise elle-mme. L'indiffrence religieuse et l'incrdulit complte sont ordinairement le terme fatal o aboutit un
pareil mouvement, une fois qu'on entre^dans la voie glissante des
innovations et des rvoltes religieuses. En effet, comme l'enseigne
saint Jean Chrysostome, une erreur conduit toujours fatalement
nouvelles
Il
de
n'y
limites
plus
de
aberrations
erreurs.
a
aux
fois
celui
qui
sorti
du
est
port tranquille de la vune
pour
(1) Homil, v.
"b b
424
ANNALES CATHOLIQUES
de retenir
voulu que
la source de cette unit, dans l'organisme visible de son Eglise,
drivt d'un seul (2). Voil pourquoi les vques, qu^ ont
reu par disposition divine le pouvoir apostolique d enseigner et de
patre, n'ont pas,t nanmoins tablis sur l'Eglise universelle*,
,mais sur des territoires spciaux (les diocses). Voil pourquoi
aussi ils ont t subordonns au Pontife romain,,successeur de
Pierre, chef des Aptres. C'est ainsi que, dans un corps, les organes
principaux spnt soumis au chef dans l'exercice de leurs fonctions
vitales. C'est du ch<jf qu'ils reoivent l'impulsion et la direction de
leurs mouvements. JSUS -CHRIST Notre-Seigneur a donn lPierre,,
ainsi.qu'anx autres A poires et leurs successeurs, qui restent dans
l'unit de la foi avec Pierre, cette dclaration absolue : Celui qui
celui
qui
m'coute,
mpri-e
mprise
(3,),
coute
vous
me
vous
Par ces paroles solennelles, JSUS-CHRIST impose aux .fidles de .tous
les temps l'obligation, dans les choses de la foi, de se soumettre
sans rserve au Chef et aux organes de l'EgUs, qui sont en connexiop vivante avec leur .Chef. Mais jamais il ne l'aurait fait, s'il ne
les avait pas munis du mme coup, eux et par-dessus tous leur
Chef -suprme, d'une autorit divine, laquelle devait s'exercer dans
Je monde ntier jusqu' la consommation des,sicles.
Pour sauvegarder cette autorit jusqu'la fin des temps, JSUSCHRIST envoya aux Aptres le Saint-Esprit, qui devait les prserver
de toute erreur, les induire en toute vrit et demeurer toujours
avec eux}(4). C'est l'existence de fait de cette autorit perptuelle,,
infaillible et toujours agissante, qui peut seule expliquer et f lire
comprendre comment l'Eglise catholique, malgr toutes les rvoluitions du monde, a gard l'unit invariable de sa doctrine et l'ordre
immuable de sa divine constitution.
Dans les coles de l'antiquit, comme dans les coles modernes,
les systmes humains ont subi mille changements. Les opinions y
ont suGGd d'autres opinions. Seule la foi calholique est reste
identique elle-mme, comme JJSUS-CHRIST, la vrit ternelle,
reste-le mme hier el aujourd'hui et pour l'ternit (5), Les peuples
ont modifi,, transform bans cesse leurs constitutions et leurs lois.
(1) Ibid xx, 23.
(2) Ibi l x, 16.
(5)Hsebr., xm. 8.
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";;
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-:---; ";
-:';:''
u;'
425
LE MILLNAIRE DE CHARTRES
saint
de
sont
cesseur
catholiques, successeurs des Aptres. Nous devons, p'ir consquent,
rappeler ici l'avertissement de l'ancien Docteur de Cartliage, saint
Cyprien (f): Que personne; pat ses mensonges, ne trompe les
perfide
prvarication,
Que
fidles.
personne,
par
une
ne cor
la
vrit.
l'piscotjat,
dont
chaque
Comme
membre
est
rompe
li
solidairement
membres,
de
part
autres
est
pour
sa
aux
un;
tt
catholique,'
n'y
les
qu'une
dont
diocses partiil
Eglise
mme
a
o
culiers ne sont que des pallies spciales, indissolublement unies
Il
beaucoup
de
elles.
solaires,
mais un seul soleil ;
entre
y
a
rayons
beaucoup'de
branchesv
il
dans
arbre
mais un seul tronc
ya
un
une
y'a
beaucoup
racines;
"il
de
mais
fortes
est la
ruisseaux,
aux
d'o
drivent
leurs
il
Dtachez
du
soleil
le
source
eaux.
rayon,
elle
s*teint;
l'arbre,
branche
de
sche; enlevez au
coupez une
les
de
il
aussitt.
plus
ruisseau
Mais
tarit
eaux
sa
source,
terrible encore est l'effet de la sparation opre par le schisme
dans le domaine de l'Eglise. Ici, en effet, le rayon spar s'teint,
agrs avoir toutefois souvent allum un inpendie dvastateur;, ici la
branche spare du tronc se dessch 1, et, en se desschant, devient
la demeure d'insectes malfaisants; ici, le lit du ruisseau,, cessant
d'tre aliment par les eaux de sa source est bien' piomptement niis
'sec, ou bien, il n'en reste Ici et l que quelques amas l'eau marcageuse et croupissante^ qqi ne tarde pas se corrompre et '
rpandre de dangereux miasmes.
{La fin au prochain numro.)
b-(m
^H-laE.MlLILItfM
;,&_
,y
j,,,^.
'
(1),-ef^jYoelf;jffrSC/erf,;K. -.H.>V/p;,:,;^ h;
426
ANNALES CATHOLIQUES
avait adresse au Saint-Pre pour le remercier des grces spirituelles octroyes parle Souverain-Poniife son diocse en
cette circonstance; la lettre est suivie de l rponse du SaintPre; nous reproduisons ces deux intressants documents.
entire.
Pourtant, Trs-Saint Pre, si notre joie tait grandey elle tftait
LE MILLNAIRE DE CHARTRES
427
y
nous
que
pour
en
la
pit
d'admirer
d'un grand nombre-, surs'empcher
peut
ne
tout Punit dans la foi et la charit dans lesi oeuvres* Noua voulons ^onc esprer, et cette esprance est affermie en nous 'par
l'eiinple de Votre Saintet qui, parmi de cruelles preuves, conserve toute la srnit de son Ame, se montre toujours patiente
ferme et magnanime. Puisse le Seigneur bon et puissant la conserver pendant de longues annes encore et ranimer sa us cesse en
elle son courage et sa vigueur l Dominus conservet eum ' et vivificet
eumll!
428
ANNALES CATHOLIQUES
Pre, d'agrer tous les sentiments de profond respect et d'entier dvouement de votre trs-humble et obissant servi'eur et fils.
f L.-EUGNE UEGSAULT,
Evoque de Chartres,,
Chartres, le 21 septembre 1876.
Rponse du Saint-Pre.
PIE IX, PAPE.
Vnrable frre, salut et bndiction apostolique. 1:
Nous sommes afflig sans doute, vnrable frre, mais nous
libertinage
le
l'impit
surpris
de
voir
et
ne sommes pas
s'tendre et se propager chaque jour de plus en plus, puisque
partout on lche la bride tout ce qui peut les dvelopper,
tandis qu'on lie les mains,, hi puissance ecclsiastique ,qui
pourrait seule y mettre ,un frein. Malgr cela,, nous sommes
grandement consol en voyant que, grce la divine Misricorde, un grand nombre sont si bien affermis dans la loi et' cmbras.s de la charit que non-seulement ils ne sont pas branls
s'opposent-de
leurs
qu'ils
Kiraiquit
dchane,
mais
toutes,
par
forces la corruption du prochain, et qu'ils^ en arrachent un
certain nombre aux piges qui leur avaient t insidieusement
tendus, et dans lesquels ils taient tombs.
Aussi nous fliciions-nous des heureux fruits de la grce
divine que vous avez recueillis de ce pieux concours' de peuple
qui' a eu lieu dernirement Chartres pour prendre part aux
honneurs rendus la trs-sainte Mre de Dieu. Et Nous avons
confiance que, par la protection de la bienheureuse Vierge, ces
fruits de, ju -tice prendront toujours de nouveaux accroissenients
dans votre diocse. En attendant, recevez pour gage de la faveur
divine la bndiction apostolique que nous vous donnons
particulire
veillnce
bien
de:
toute
et
notre
comme u ne preuve
denotm grande- flkt^
toutle-clerg] et aux fidles qui Vous' sont confis.; ; s;v'
Rome,r'.'pt's' S'i'nt-Pierr, le 2 octobre 1876^ lit
5 'Bonii-
'"',"
trente et unime disi hotre jpjritiiica,t^ '
1
4"219
Le lundi, 30 octobre, avait lieu Beaumont .(Yonne, arronrondissement d'Auxerre), le convoi funbre de M. l'abb Charles
Richer, mort, le samedi prcdent, -dans la trente-huitime
anne de son ge et la treizime de son sacerdoce. La paroisse
tout entire?t-flrente prtres, runis prs de sa tombe, attestaient par leur doulenr combien le pasteur dfunt tait regrett. Pas d'oraison funbre dans l'glise, nul loge dans le
cimetire : le dfunt l'avait ainsi demand dans son testament,
la
l'excellent
journal
vient
publier;
c'est
de
Bourgogne
une
que
plus
grand
honneur
fait
le
non-seulement . celui qui
qui
page
l'a crite, mais tout le clerg catholique, dont les sentiments
sont ceux de ce modeste cur de village,
Qu'on mette ce testament en regard des dclamations des
philosophes, en-regard surtout de ces ineptes injures dont le
clerg catholique est chaque jour l'objet, et qu'on jugel Pour
nous, nous n'hsitons point -regarder le testament de M. l'abb
Bicher comme une magnifique rponse ces injures ; en Je reproduisant, nons pensons enrichir les Annales catholiques d
Tune des plus belles pages qui se puisse crire. Voil bien l
prtre catholique ! Voil 1 homme de Dieu qui aime ses frres
l
par-del
les
la
tombe!
aime
Le
qui
lu
t
testament a
et
par
cur doyen qui prsidait le funrailles, il ne pouvait mieux
louer le dfunt qu'en le faisant ainsi parler une dernire fois
au cher troupeau pour quiil avait dpens sa vie,.-.-./.
V J.
'CHANTRI..
\\
;-
,.,
f*rijmorit,le-aiifvFier 1876.
;
430
ANNALES CATHOLIQUES
d'tre mes dfenseurs auprs du Souverain Juge dont j'ai tant redouter, s'il n'coutait que sa justice. Je me recommande particulirement saint Joseph.
Je meurs pauvre et je dsire que mes obsques soient aussi simples que possible : on mettra mot corps dans un cercueil en bois
blanc; on se contentera d'un enterrement trs-simple.; on mettra sur
le
placera
voudra,
cimetire, une croix
qu'on
o
dans
tombe
on
ma
de bois, sur laquelle on inscrira seulement mon nom^, ma qualit,
la
l'on
date de ma mort, avec l'inscription :
si
et
ge,
veut,
mon
Priez Dieu pour lui! On n'y ajoutera aucun loge en chaire. Ce
qu'on peut faire de mieux pour moi dans l'glise et ailleurs, c'est
de prier.
Je demande pardon tous ceux qui j'ai pu faire dj peine volontairement ou non; et moi-mme je pardonne tout ce qu'on a pu
dire, penser ou faire contre moi. Je pardonne comme je dsire que
Dieu me pardonne moi-mme.
Je me recommande aux prires de mes amis; je supplie surtout
trs-saint
m'oblier
sacrifice de
de
qui
prtres
sont
au
ne pas
ceux
la messe.
Le jour de mon enterrement, je prie un de mes confrres de lire
h mest paroissiens les paroles qui vont suivre et que je les prie de
garder en mmoire et de prendre, dans leur intrt, en trs-srieuse
considration. Ce sont les paroles d'un homme qui leur fut dvou, puissent-elles suppler l'insuffisance de mes instructions,
durant le temps de mon ministre! Qu'ils les coutent donc comme
on doit entendre les paroles d'un ami, d'un homme qui sait, qui
parle avec une entire certitude et qui, sur le point de paratre devant Dieu ne doit plus au monde que la vrit d-ms la charit.
Mes chers enfants, croyez fermement toutes ls vrits que nous
enseigne l'Eglise catholique, apostolique et romaine ; croyez l'enseignement du prtre, il ne vous trompera jamais.
Ne travaillez pas le dimanche, assistez au saint sacrifice de l
Confssz-vos,
fte.
les
de
sanctifiez
le
dimanche
jours
et
messe;
communiez au moins Une fois chaque anne.
*'Mvz vos enfants dahslact
testeur faire leurs prires le matin et le soir; y<iz soin qu'ifs assistent aux offices, la ihess surtout et aux catchismes; ne vous
permettez jamais et ne souffrez pas que personne se permette devant
et des paroles ou desi choses'incoliven^
ants ; ls- bien lever, c'sf les; bien aimer. X''' '""''''"
Je voiis disi ceschoss nriqemt pour votre bien tous. Si vou tiz
pas ce qu' Dieu ne plaise; mettre ces^'recommandations
ne
LE MONDE JUDICIAIRE
431
LE MONDE JUDICIAIRE.
L'cole Sainte-Genevive.
Le tribunal correctionnel de Paris (9B chambre), prsid
par M. Qurenet, a rendu le jugement suivant dans l'audience
du 17 novembre :
_
Le tribunal,
mateur;
432
ANNALES, CATHODIQUES
Compagnie de Jsus, agit en son nom personnel et en qualit de,
directeur de l'cole Sainte-Genevive ; que les articles dont il se
plaint comme diffamatohcs, sont dirigs contre lui personnellement
et, raison de sa qualit, et qu'il se trouve, par consquent/dans
les conditions voulues pour ester en justice; qu'il a d'ailleurs
rempli les formalits prescrites par la loi du 15 mars 1850 pour
fonder un tablissement secondaire et sans aucune opposition de la
part du gouvernement;
rt
Qu'il importe peu de rechercher si les articles incrimins ont. eu
galement et principalement pour but d'attaquer la congrgation,
des Jsuites, puisqu'elle n'agit pas dans la cause ;
Rejette en consquence laJiLde non-recevoir
E' statuant au fond :
Attendu que Vjgier, grant du journal le Peuple, a,, dans le
numro lu 2 juillet 1876, publi deux articles, le premier, intitul : IJEnseignement des Jsuites, commcn,fint par ces mots :
11 est d'habitude, termin par ceux-ci : l'honntet la plus
vulgaire ; le second commen.mt ainsi : Le quartier Latin,
finissant par ces mots: l'impunit ne leur a-t-elle pas t
-,...~;
acquise; '.. '
'..:..,
;,
:,y...
,...!-....
;r,
Que, dans le nmi'd du 5 juillet, il a publi un article commenant ainsi : Comme.,les boa^grtist^s^% et,finissant par ces mots:
M.
snrl'lciion
de
de Muh ;
'
433
LE MONDE JUDICIAIRE
Attendu que Vigier ne sauiait invoquer sa bonne foi; que l'intention de nuire, -constitutive' du dlit de diffamai lion, ressort,
dans tous les artisles susviss, des expressions acumonieuses
employes dessein, et de l'ardeur avec laquelle les auteurs de ces
articles., loin de se borner signaler un fait dans la mesure qui
appartient au journaliste, ont mchamment exploit des bruits
dnus de preuves au moment de leur publication, et cela, malgr
les protestations du Pre Du Lac, malgr la note insre dansf Officiel du 1er juillet, et avant T empite qui devait porter la lumire
sur les agissements prtendus dloyaux de l'cole Sainle-Gen-'
vive, enqute, d'ailleurs, dont le rsultat est venu dmentir le'-8
faits publis dans ce qu'ils ont de diffamatoire ;
Par ces motifs. 'le tribunal, faisant Vigier application des articles ci-dessus viss,
Condamne Virgier, comme grant du journal le Peuple, en
_
2,000 fr. d'u mende;
CotnianinH la partie civile aux dpens, sauf son recours-contre
qui de dioit; ,
Fixe Jeux ans, la, dure de la contrainte par corps s'il y a lieu
de l'exercer;
Et statuant sur les conclusions de la partie civile :
Attendu que ces faits diffamatoires ont caus au demandeur on
prjudice dont il lui est d rparation, que le; tribunal possde les
lments nssy^
et qu'il y a lieu, titnido
rpfer^ijn,jri'ordpnner l'insertion du -prsent jugement dansi dix
journaux de province;? n
-.y-H
'.. </.
;;;:P,cir;.ci?s. motils,
v.:, ;.
:-:
yy'y'
y
v
;.
.;
;
jinsertion des motifs :et du;dispositif du prsent juger
pilonne
/
ment, en caractres ordinaires ^ur la ypremire page et dans le
numro du journal le Peuple qui suivra l'expiration des dlais
d'appel, ainsi que dansdix joui naux de. -Paris et vingt journaux de
jpoyince nu choix du d< mandeur et aux frais d dfendeur>; ;
~
toutefois,
Dit,
quele
desdiies
insertions
cot
I
ne pourra pas
passer la somme totale de.6,000 fr. non compris l'insertion faite
dans le journal le Peuple.
y-
;',
>
Onf'si0hdspeines.;; '
'--y^y-
^..,.y-y;yy:;.^---.
434
AHALES CATnCLIQUES
O l'on continue
Le dimanche arriva.
Il tait attendu avec Impatience dans tout le village, o les deuxconfrences faisaient un bruit extraordinaire. Toutes les femmes en
parlaient, cela va sans dire, et quoiqu'il s'agt d'un sujet srieux;
sur lequel il semblait que la mdisance n'avait aucune prise, elles
trouvaient bien moyen, ce propos, de jaser sur le compte de celuici et de celui-l.
Chose inoue jusqu'alors ! on osait mettre des doutes sr la
,
science de M. l'instituteur; on traitait M. Tirsang de philosophe,'
met qui-sonne assez mal-au village, sans doute cause de la conduite de ceux qui s'y larguent de ce titre, et, chose plus inoue
encore, on rpondait hautement aux habitus du cabaret de
M. Poussaboire, qui voulaient citer leurs journaux, que tout ce qui
est imprim n'est pas vrit et qu'on fait dire au papier tout ce que
l'on veut, sans que ce.soit plus vrai pour cela.
En somme, les dvots, comme- on les appelait, les clricaux,
comme disait M. Tirsang,.relevaient la tle, et les autres n'avaient
plus le verbe aussi haut.
Dans la matine, Jacques et Mathurin, qui s'taient mis causer
sur le pas de leur porte en attendant le dernier coup de la messe,
avaient vu passer Baptiste en habits de dimanche :
la.
Est-ce
lui
demanda
tu
garon?
que
vas
messe,
mon
Mathurin de cet air moiti naf moiti narquois du paysan qui fait
l'innocent, mais qui n'en est pas moins malin.
Plus
rpondit
Baptiste.
souvent!
.
.
vrai,
C'est
reprit
Mathurin;
fais
esprit
fort,
toi;
tu
tu
es
un
435
maison du pre Lajoie, que Dieu ait son me! et qu'il y avait
l des personnages de la plus haute vole.
Baptiste parut embarrass.
11 n'y a pas de quoi se formaliser de a, dit Jacques intervenant. Nous en causions nous deux Mathurin et nous disions : Ma
foi, Baptiste n'a pas tort. Dans la socit de ces messieurs, il
deviendra un monsieur lui-mme. En se frottant contre les sacs de
farine, on. se blanchit; a vaut mieux que de se frotter contre des
de
charbon.
' sacs
Vois-tu,
Baptiste
dit
je
dis
Mathurin,
tour
est
son
ce
que
soir?
Eh
bien
alors,
!
es-tu
pour
ce
en
voudrais
qu'il
qui
manquerait,
mais
l'envie
je
a
n'est
me
pas
d
cur,
qui
capable
le
l
M.
rpondre
et
savant
vous en
y
un
fait voir de toutes les couleurs, ce qu'il parat.
" Mais il y a M. Saitout.
n'est
Saitout
M.
seul,
tout
est
a
pas assez.
voudrait
venir?
Est-ce
M.
Tirsang
pas
que
ne
Jacques,
vindrail-il
Tirsang
pourquoi
Oui,
interjeta
M.
ne
-- '";
" ' y-";:-.-'
pas?
>C'est ce que je lui disais.
Ah! tu lui as dit de venir?
-Oui, mais il s'est fait tirer l'oreille, et d'ailleurs, il m'a donn
pour a des raisons qui m'ont paru bonnes.
Tiens!
dit
Mathurin,
qu'il
aurait
tiens!
peur?
est-ce
de
fille
n'est
la
Non,
mais
il
savez,
a
peur;
vous
y
par
a
pas
M. le maire.
le
C'est
Si
raison,
vrai,
mais
n'est
fit
Jacques;
a.
pas une
ce
Syllabus est une mauvaise chose, M. le maire ne. doit pas en vouloir plus que nous, et si.M. Tirsang nous rendait le service de le
montrer, il me sembl qu'il n'en mriterait que mieux de devenir
gendre de M. le maire.
Il
parat,
reprit
affaires.
BapUste,
les
gterait
que
a
,
'
''-.'"'
--
436
A-N-NALES. CATHOLIQUES
lui.
de
fier
savant
serait
part,
comme
un
sa
pas
ne
cole.
lui
prendre
voir
qu'on
de
qu'il
Cent
vex
est
va
son
faire?.
lui
Qi'est-oe
peut
a
que
s'asseoir
aise
de
voir
le
bien
.cur
il
n'est
peut-tre
Dame!
.pas
de
n'est
Je
s'esquiver.;
raisons
des
cherche
tout
a
pas moyen
pour
.qui
brave
homme
le
qui
de
M.
cur,
et
est
dtourner
ne
un
nous
n'est*Ge*pas,
Jacques?
d'tre
ignorant,
l'effet
fait-pas
*.
un
-nous
>i
non,Mathurin.
foi,
Ma
.>.
-<L cloche sonna :
,
feieni
En
pas?
n'en
Baptiste-Tu
allons
la
Nous
es
messe,
,,<,
ANNALES CATHOLIQUES
CHRONIQUE.
\fcfjj$,"questions politiques du dehors cl du dedans. IL NcroiDgi-* Le cardinal Palrizi, le cardinal Barrio, le duc de Galliera,
le marchal Saldanha, le chevalier Gougenot des Mosseaux,
M. Bournisien,la soeur Marie-Adlade, de la Croix. III. Rome
et l'Italie : la sant de Pic IX; audiences pontificales, le cardinal
Simeoni; les projets de la secte. IV. Faits divers : les confrences de l'Avent Notre-Dame de Paris ; organisation du parti
catholique au Brsil; le centenaire de San-Francisco, paroles
remarquables d'un protestant.
30 novembre 1876.
T. IV.
DCEMBRE
1876.
17
438
ANNALES CATHOLIQUES
il
MtONICjU*
3&
'
Sige;
'
:.i:'!
,-" Le duc de GaUier tait l gendre d marquis Antoine d
Brigol-Sle. Nomm snateur du royaume subalpin en 1858;
il ne prta serment qu'en 1855, lorsqu'il vint Turin, en compagnie de son ba-pr, pour dposer dans l'urne- un vote
contraire la loi qui commenait dans le Pimont la suppression
ds ordres religieux. Il ne prit aucune part la guerre contre
l'Eglise ; il plaignait ceux de ses compatriotes qui croyaient se
montrer Italiens en combattant le catholicisme. L'anne dernire, il avait fait l ville de Gnes; sa patrie, un don
plus que royal, en mettant a sa disposition vingt millions de
frhcs pour l'amlioration de son port* Le mtin de son dernier
jour, il demanda lui-mme recevoir les suprmes consolations
de la religion ; il reut avec bonheur la bndiction du SaintPre, et onlui entendit rpter plusieurs reprises ces paroles
qui marquaient si bien sa foi : Intendo ai morir cattolico,
aposiolico, romano e papale, j1'entends mourir catholique,
apostolique, romain et papal. La fortune du duc de Gllier
;
MQ!.
ANNAL^;;G^mQLIQUS
fran^ycfe
CHRONIQUE'
';
b''&L
l gologie avec lu
desscibenc^n<wlilbes^^W
Ghsejfohdsrlefopmibisd^^
logibns distihgs ouvrage* qu'il ddia ePIX et quil' fit:jjV
ratr en italien / Rbai-; en I8:3.'"' L 'Bible; est la parole d
iMeu, difcil dans'rintroduction ; ls phhonies naturels n^pro1
cdt que d Di-ventre l: paille dD tles rsultat ls
dcouvertes G6'n^Ma%t''l'nat.ii';':de- son oevb; if ne peut
est impossible-iq
exister de discordance;'par^
celui qui croit - Torigine sacre: d l Bible elf en Di comio
crateur de; Fnivrs, p'rove" de ll'rpugnance l'gardde
M science* q-bi su pour itd scruter les -secrets de l naturel
\tfpredfjjor -pigraphe (T un opuscule intitul V La Vente
atidb Portugais^ ces pifols qm doivent tre* cites : L'nior
dr Dieu, dquef nat l'amour d;?a'famille, duquel drive
l'amour- de: l patrie; pelit serds" 'assurer l; flicit" sdr l
trre^ l-batitude dans l' ciel. ,:On lit encoredas7le Rcbt,
qu'il fit de son plerinage au tombeau de saint Pleite : Vritable reine*d'monde* Rome, matresse unique de l'unidifices,tes*
structure
glises suprlia
majestueuse
de
tes
vers
Besyts monumentsiinnombrablesds arts et ds' sciences qui
t placrent toujours la tte des (lits, et plus que tout et par
dsss-tot, ton vnrable aspect de capitale d monde catholique'-et de sige du vnrable-et Men-aim Pontife, vicaire d
Christ1,gravent dans mon me un profond et indicible' senti>
m'erit d'mr,'"'-de-for, d'admiration et de respect! Toutes
d'chrtien,
foi
paroles
l
prouvent
et c'est cette for qui
ces
rest'aujourd'hui la plus- grande ricns'se de ce petit-fils' de
Pombal-, si heureusement diffrent'd son grnd-pri
.
rendre
d'un
Nous
la
mmoire
devons
ncPre
ici
hommage
y
excellent chrtien et d'un-crivain distingu, mort dans ls der'
niers jours d'octobre, le chevalier GOUGNOTBES^M
s'tait particulirement appliqu l'tude'd-surnaturel. M-. l
comt de Chambord, dans; une lettr crite, ;':3 novembre,
M 0 la marquise d Saint-Pbali, sa-fillv dit en quelques
."".
'$0'
ANNALES CATHOLIQUES
Xy'yX.
-'.-b,
,':.,
HRpNIQy ^
JM&
.-..','.
'
deux grandes oeuvres que s'est proposes cette fmm charrtabl, et elle a eu l consolation de les voir prosprer. rest,
dit avec raison un rdacteur du Citoyen d Marseille, M. Etienne
Jouve* c'est en prsence d'existences comme celles de l soeur
Marie^Adladde la Croix, que l'on comprend mieux l'ineptie
de la haine que les ennemis de l'Eglise portent aux religieuse^
Ces hroques femmes qui, fuyant ls sductions du moiid,
cherchent le bonheur dans une vie perptuellement mortifie.
Ils disent, ces imposteurs* que ce sont l ds vocations contr
nature* dont les consquences sont funestes pour la socit.
Ah! que nous eussions voulu qu'un de ces ennemis des couvents pt voir ces orphelins eu deii, dont les larmes attestaient lpqumment l'amertume de leur tristesse. Ce que pleuraient ces dshrites qui tout manque, mme ce dernier bien
qui reste au pauvre, Une famille, c'tait la mre par laquelle
Dieu, auprs d'elles, remplaa celle qu'elles ne connurent
jamais. Devant ce deuil sincre, devant ces larmes non feintes,
devant cette douleur poignante, ceux qui prtendent que les
voeux monastiques desschent l'me, eussent t contraints de
confesser que sous la bure de ces femmes, arraches par Dieu
leur famille, battent de Vritables coeurs d mres, auxquels
aucun des devoirs de la maternit n'est trahger.
1
-.-..
....'..
.
'
444
ANNALES CATHOLIQUES
grce Dieu, continue de jouir d'une excellente sant. Les plerins du Mans ont pu s'assurer par eux-mmes de la vigueur
du saint Pontife, tous .ceux qui ont le bonheur dp l'approcher
approuvent la justesse de cette parole du cardinal Dechamps :
rajeuni
.d'un
,Le
Pape
est
an.
^Thaumaturge.
Saint-Grgoire
le
Ce grand saint, voulant
btir
glise*
etyn'ayfutpas assez,,d'espace pouivqelft
uue
<
445
CHRONIQUE
voisinage
d'une'montagne,
commanda
du
cette moncause
t
retirer,"en
elle
invoquant
le
de
Dieu-,
de
et
tagne
sur
se
nom
te
commandement.
Ce
miracle,
obit
la
montagne
son
que
qu'avec
la
foi
Mais
Il
il
prouve-t-il?
tout.
peut
prouve
on
ne
foi
quelconque
il
faut
d'avoir
foi
vive,
suffit
une
une
pas
bonnes
de
Il
accompagne
faut
claire
et
oeuvres.
une
parfaite
dans
Dieu
unique.
11- faut une croyance
un
croyance
dans
baptme
il
parfaite
unique.
Enfin,
faut
un
une croyance
(f
parfaite
dans
religion
unique;
religion,
n'est
cette
et
une
ce
la
luthrienne,
la
ni
calviniste,
ni
l'anabaptiste,
ni
ni
toute
invente
les
mais
c'est
religion*
hommes
la
autre
par
ea;
dont
Jsus-Christ
chef
tholique
le
fondateur"
invile
est
et
sible.
Je
dis
la
faire
de*
choses
vous
ces
ne
pas
pour vous
troubler,
mais
aime
peine
je
et
vous
pour
parce
que
vous
ou
voir
dans
l'unique
bercail
dsire
je
entrer
vous
pour
ne
que
qu'un
seul
Pasteur
moi
qu'un
seul
troupeau,
former
et
avec
une
appartenant
peu;
arrive au sommet de la carrire ecclsiastique aprs en avoir
mont tous les chelons. Attach jeune encore la seeretireri
d'Etat, ilfiit honor, il y a environ vingt faus, d'un poste de
confiance, celui d charg d'affaires eh !Espagne; puis il alla
remplir en Autriche une missio toute religieuse* et fut * son
totii? homm!d?abord'secrtaired;la Pr6pgkne pour lsaf*,
446
'
fires du rite oriental, et bientt aprs secrtaire gnral d
ladite congrgation. Ge poste est de ceux qui mnent au cardinalat, et Mgr Simeoni pouvait s'y tenir ; mais, le Saint-Pre
ayant eu besoin de ses services Madrid lors de l'avnment
d-Alphonse XII, Mgr Simeoni n'hsita pas se sacrifier.
.11 n'est pas sans intrt de connatre ces dtails qui rvlent
la valeur intellectuelle et morale, du premier ministre de Sa
Saintet* Doux et avenant dans les relations sociales, S. m.
le cardinal Simeoni est gnralement trs-aim et trs-respeet
Rome* o sa nomination a produit le meilleur effet.
,,.j.ou$ avons lieu de croire, dit la mme correspondancey que
l diplomatie europenne sera satisfaite de ses rapports avec: le
npuyau secrtairerd'Etat. Srieux et peu Causeur, il;n'est
cependant nullement dpourvu du cha,rme qui rend synipa-*
thique., D'une loyaut absolue d'une rare franchise, il est
incapable, de dire une^chose pour une autre. En un mot, nous
croyons que tous ceux qui veulent;.rellement entretenir de
bonnes relations avec le Saint-Sige ne regretteront pas ce
choix-, auquel tous les honntes gens applaudissent.
L'minent secrtaire d'Etat aura sans doute djouer bien
des intrigues et des complots hostiles l'Eglise. On lisait ces
'jours-ci dans la Gazette de Cologne les lignes suivantes sur les
rapports du gouvernement italien avec le Pape :
.
Aussitt aprs l mort de PilX le Vatican sera entour d'une
force arme. L prfet de Rome invitera l camrlengo,\e>bmaggiorU
domo, les deux mdecins pontificaux et les deux secrtaires du Pape
attester son dcs et lui prter assistance pendant l'accomplissement des autr.es formalits. Mais, si rsistance lui est faite, le palais
ANNALES GATHOLIQES
.;.
'.'..-':.-.
--"-.''
^.447
CHRONIQUE
ix
..;
'..
y
Quelques faits divers pour terminer cette revue.
Le cardinal Guibrtj archevque de Paris* a dcid qu'il n'y
aurait* partir de cette anne, que quatre confrences (au lieu
de six) Notre-Dame de'Paris pendant l'Ayent. Les confrences
se feront, selon l'usage, une heure, chaque dimanche d
l'Avent, et seront prcdes d'une messe basse. La station sera
close par trois jours de retraite, qui serviront de prparation
la fte de Nol. Les sermons de la retraite auront lieu le soir,
sept heures et demie, les 21, 22 et 23 dcembre.
Nous donnons plus, loin la suite d discours de Mgr Gonavs
de Oliveir son retour dans son diocse. Nous dirons ce
propos que l'organisation du parti catholique, lamelle oh
travaille depuis longtemps, est enfin chose faite sur quelques
points du Brsil. Voici les articles les plus importants des statuts publis par la Tribuna catholica, organe politique du parti
catholique. Ils sont dats de Fortaleza, le 17 septembre 1876.
.
parti catholique a pour fin principale le soutien et. la dfense de la foi, et la protection rciproque de tous et de chacun de
1 Le
ses membres.
'
448:
'"".-
ANNALES CATHOLIQUESI'.-;.
etiadfensed'nysuLse feraparl?union detous7* Pour que; la, sollicitude du parti puisse Js'tendre; du premier,
dlX
dernier*;
il
subdivisera
chacun
eercies:
qui
auront
au
se
en
un
gu charg de veiller aux intrts .de ses commettants et de soutenir
leur caus* comme l'exigeront les circonstances.
Y
8 Chaque paroisse ou localit aura au chef-lieu un procureur
pour traiter, en son nom, toutes ses affaires, devant le directeur
provincial, le gouvernement,: etc.
.9, La. plus-parfaite harmonie et, intimit devant rgner' entre
tpus* s'il venait clater quelque conflit ou lutte de prtentions.,
c'est le sort qui"dsignera celui qui devra recevoir telle faveur ou
telle charge dans le parti catholique.
40 L'objet principal; de l lutte contre l franc-maonnrie et
l'impit tant de garantir l'Eglise catholique sa libert, on traitera en conseil des moyens employer pour obtenir ce rsultt.
-Les catholiques fidles, de beaucoup les plus hombreux, en.
serrant ainsi leurs rangs, ne peuvent manquer de triompher
des ennemis de la, foi. Dj la comdamnation si explicite de la
franc-ma^niierie paiv le: souverain Pontife commence porter
d'heureux fruits. Le vicomte de Rio-Brnco, quand il a euconnaissaoc du bref, pontifical, a abjur publiquement la secte,
et la nouvelle de cette abjuration;produit une grande sensation
dans tout l'empire.
A San-Francisco (Etats-Unis) dont le centenaire de fondation
a^t clbr le 8 octobre dernier, M. J. W. Dwinelle, homme
d'Etat protestant, a fait entendre ds paroles qui sont un magnifique hommage rendu l'Eglise catholique, et qui font le
plus grand honneur l'auteur.
*
L'PBIENT ET LA REVOLUTION
149
GHANTREE*
Extrait de l'Echo de
h Province,
4S
'
ANNALES CA^HOMQOSy
probablement sous la domination directe d leurs ternels adversaires, et il est prsumer que ceux-ci; ne tarderont pas , prendre
ds mesurs efficaces pour les convertir le plus promptment possible Or, personne n'ignore comment on s'y est pris en Russie pour
convertir ls Grecs unis et les Polonais catholiques.
C'est justement pour cela que l Rvolution s'intresse celte
question d'Orient qui ne la touche pas.directement ; c'est pour cela
qu'elle se fait l'auxiliaire du czar et se dclare contre les Turcs*
qu'elle dfendait il y a peu d'annes.
La'Rvolution est profondment divise. Elle renferme des absolutistes* des anarchistes et des groupes excessivement varis d
libraux;; elle a des opportunistes et des intransigeants. Tous ces
gens-l ne savent pas au juste ce qu'ils font et o ils vont. Plusieurs
mme d'entre eux ne saveut pas ce qu'ils veulent; mais le but
Suprme d l Rvolution est parfaitement dtermin, et ceux qui
en dirigent l'action dans de tnbreux conciliabules ne le perdent
pas un instant de Vue^ l s'agit en dfinitive de dtrner Dieu pour
affranchirl'homme du joug de sa loi et, pour cela, il faut avant tout
touffer le catholicisme partout o il se manifeste avec une certaine
vitalit.
L'islamisme est sans doute toujours l'ennemi irrconciliable de l
.
religion catholique ; mais ce n'est plus qu'un sabre rouill, us,
mouss, brch* plac en des mains sans vigueur. Il a fait au
catholicisme toutle mal qu'il pouvait lui faire : il est incapable d'aller plus loin. Il faut au catholicisme un adversaire plus robuste et
plus nergique. L Rvolution croit l'avoir trouv dans le schisme
grec* qui des canons par milliers.et des fusils par millions et que
n'arrtent pas d'ordinaire de s scrupules quand il s'agit du catholicisme, son ennemi le plus ancien et le plus intime.
On se dira peut-tre que la Rvolution ne sera pas bien avance
jquand, pour dtruire quelques milliers de catholiques sems et
J, elle aura livr la Turquie des schismatiques qui diffrent si v
peu quant au dogme et dont la morale est peu prs la mme.
La Rvolution comprend autrement ses vrais intrts. Elle sait
trs-bien que les sectes chrtiennes sont comme desplantes parasites
qui meurent quand on coupe le tronc o elles puisaient leur sve.
C'est l'influence du catholicisme que toutes les sectes chrtiennes
sont redevables du reste de foi qui les anime. Cette influence peut
mme aller plus loin, comme on l'a expriment, il y a peu d'annes, dans cette Turquie d'Asie o les catholiques paraissent si dlaisss. Les Bulgares rvolts contre le despotisme du patriarche
grec tournrent leurs regards du ct de Rome, et il fallut l'action
;
.-'-
y. "'..
LE MONDE PABLEMENTAR
41
combine de la Russie et de la Turquie, pour empcher que l Bulgarie tout entire se Convertt au catholicisme.
Eteindre le catholicisme partout o il vit encore, c'est l'intrt
"'premier,' l'intrt capital de la Rvolution, et elle n'hsite pas sa>crifler l'islamisme* dsormais impuissant, cet intrt de premier
ordre.
Qui sait, d'ailleurs, quelles suites peut avoir un vnement aussi
extraordinaire que la fin de cet empire qui occupait encore une
place considrable ah sud de'" l'Europe? Nous croyons que les trois
allis parviendront localiser la guerre entre les bords du Danube
et les rives d Bosphore* malgr les menaces de l'Angleterre ; mais
cette premire question vide, il:en natra ncessairement d'autres,
et l Rvolution compte sur elles pour avancer son oeuvre.
Quoi qu'il en soit* il est certain que la Rvolution a condamn
l'islamisme ef, pour mieux assurer sa perte, elle a assimil et uni sa
cause; celle de l'Eglise catholique, dclarant que ces deux restes
des barbaries anciennes devaient disparatre devant la .civilisation
moderne : et, si elle n'est point parvenue dtourner l'Angleterre
de la voie que lui tracent ses intrts, malgr les agitations qu'elle
y a provoques* elle ne parat pas avoir t sans Influence sur les
dterminations du gouvernement frands.
Nous verrons la suite.
E. BENEZET.
LE MONDE PARLEMENTAIRE
ET LES QUESTIONS BELIGIEUSES.
452 '
ANNALES CATHOLIQUES
LE M0NDR PARLEMENTAIRE
453
Messieurs,
Les funrailles de quelques membres de la Lgion d'honneur ont
donn lieu, dans ces derniers temps, des apprciations diverses
la
partie
du
messidor
l'application
de
dcret
du
2i
an XII relasur
tive aux honneurs funbres, et du dcret du 12 octobre 1863 sur
le service des places. L'opinion publique s'est mue des polmiques
souleves ce sujet, et la question a t porte la tribune de la
Chambre des dputs. Le Gouvernement, soucieux de maintenir la
paix publique que des controverses de cet ordre sont de nature
troubler, croit devoir soumettre aux Chambres la solution qu'elles
*---
454;
'ANNALES CATHOLIQUES
(Trsrbienl
le
drapeau.
qu'abrite
camarades
mme
trs*
les
par
bien sur divers bancs.) Il est mieux encore que l'ide religieuse
soit associe alors la crmonie funbre ; car l croyance ; l'immortalit de l'me et la foi religieuse sont le fonds mme de l
force morale du soldalv (Trs-bien ! trs-bien )
A ceux qui demandent que les honneurs' funbres soient /considrs par leur ct purement civil, on ne peut imputer la pense
d vouloir toucher ces traditions, et ces moeurs de l'arme qui l
maintiennent, la hauteur morale o l'lev fesprit de sacrificev;
Maislorsqu'on rclame pour ls funrailles d'o l'ide 'religieuse;
les honn'ure qui comportent la prsence et l manifs-*
est
absente,
.
talion de la puissance publique, on est amen sse demander si les'
raisons sur lesquelles on se fond sont dcisives pour ls pouvoirs y
de l'tt qui ont la garde* non-sulement de la libert* mais ussidelpaix ds consciences. Il suffit, d'lers, fe l question;soit
souleve pour qu'Un gouvernement prvoyant Cherche une solution
propre teindre toute controverse.
Les honneurs funbres tels qu'ils sont rgls par le dcret de
messidor l'ont t en vue d'un tat de choses bien diffrent de la
situation prsente.
Le lgislateur qui venait d'Instituer l'ordre de la Lgion d'honneur et d'organiser la socit en une hirarchie gouvernementale
trs-forte, avait en vue de. crer un tat social entifanteiit diffrent
d l'tat actuel. Ses crations.politiques se sont modifis au fur et
mesure que l'esprit dmocratique s'est de plus en plus introduit
dans nosnioeurs, dans nos lois et dans nos institutions* et c'est ainsi
que l Lgion d'honneur, non-seulement a perdu le caractre
qasi-militaire qu'il avait voulu lui donner, mais aussi a cess
d'tre une sorte d'aristocratie gouvernementale qu'il tait dans sa
pense de constituer. Aussi l'ordre de la Lgion d'honneur a-l-i
perdu dans le .cours des temps, non son prestige, mais une partie
des privilges qui avaient pour but de lui faire une place part
dans la nation : il s'est, lui aussi, dmocratis.
Et, lorsque tant d'autres avantages lui ont t enlevs sans lui
rien faire perdre de ce qui constitue son esseuce, c'est--dir sans,
qu'il cesse d'tre le Livre d'or de la socit franaise, on se demande
s'il est bien ncessaire de lui conserver le privilge des honneurs
funbres, lorsque la faon dont ces honneurs devront tre rendus
fait natre des difficults si graves et suscite des passions auprs
desquelles le regret que peut inspirer la perte de ces honneurs ne
saurait entrer oii comparaison. (Interruptions gauche.)
Le maintien du dcret de messidor et son application toutes les
45fly
LE MONDE PARLEMENTAIRE
ds
dsormais
funrailles';sans
distinction
troubler
peuvent
':
consciences mues par le spectacle/ de l puissance; publique
asspcie ces crmonies funbres qui pourraientprendre parfois
le caractre de manifestations offen^nts pour ls crojcS
rles. (Nouvelles nterrptios.) Les diffrences que l'on voudrait
tablir entreles crmonies funbres, dont les unes seraient ccom*
paghsdes honneurs dicts par la loi* et ls autres en seraient
prives* sont contraires principe de l'glit et peuvent sou-r
lever des contestations douloureuses. Enfin* les; divers; expdients
par lesquels on chercherait ;concilier les exigences de la conscience
jibliqu avec ls droits des citoyens au regard des divers cultes et
; ds Croyances qui ont faitla rgle de leur conduite*, sont tous plus
d%ne
moini
critiquables.
plus
d
Il
Gouvernement
paru
au
ou
trancher de telles difficults en proposant un projet de loi qui, en
cessant d?accprder aux lgionnaires civils ds honneurs militaires
prvus par le dcret de messidor, est plus; on accord que ce dcret
lui-mme avec les conditions gnrales actuelles, et qui ravan't'g'C^nkrieti-'hlVr'lfordre de la Lgion d'honneur du prestige
dht il a bsi* de faire; cesser ds ingalits qui soulvent des"
plaintes* et d. ramener l paix dans les consciences.
Eh; consquence* le Gouvernement propos l projet de lof sui-
.'"''''
vant:
tablis
Art.
funbres,
tels
qu'ils'sont
honneurs
Les
ie3>r
par le
y
.dcret du 24 messidor an XII et par je dcret du 13 octobre 1863,
.
--.i
!cultes,
'
budget
des
Le
m
i.
!"
i,
-.
456
"
ANNALES CATHOLIQUES
restera
toutes
ce que fera le Snat.
presque
Sance du jeudi 23 novembre.
g
g
CHIFFRES PROPOSS
SERVICES
<
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Par le
Par la
Gouvernement Commission.
.....
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Ml
LE .MONDE PARLEMENTAIRE
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Parla
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bA^reporter,b.
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les
pour
17
100.000
100,000
,;'":'
-'..'=' Isralite et protestant,
. , . , .
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y
48 Dpenses diverses et accidentelles,
.'f'^b^'^t;: X;]i4^Xv-.'-'^Wb..
yry,Ay;.y^
;49: Dpenses ds exercices ^rimsnon
-'; .1
Winp|r^
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^Mmoire,
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Mnioh?/
Mmoire.
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20 Dpenses
...
.
ji'Total ds crdits demandspar
'.';..>'!::'XbiX^J(^^U^Mf^XX^ V> ?-55,228^245''5J>74,45
pfis^ps^bb
;;?;;
...
une mopourra
que
rale suprieure; quanta moi, dit-il, je dclare que la morale
de l'Etat laque appuye sur les principes que je viens d'indiquer, dpasse de beaucoup la morale adultre de TuTtrmontanisme.
'
;
On voit dans quelle situation d'esprit se trouve M>- BernardLavergne, qui ne manque pas de dire que le Concordat est
viol par le Syllabus, viol par les vques, qui ne prtent
plus le serment exig (par les Articles organiques, ce qu'il
organiques
confondent
ditpas,
lui,
les,Articles
car
pour
se
ne
Concordat),
il,
le
conclut
ainsi
avec
i
-
458
ANNALES CATHOLIQUES
LE MOND PARLEMENTAIRE
'
459
tait en 1832, lorsqu'il y avait 5,000 succursales de moins; desservir. (Marques d'assentiment droite,)
Cet ensemble de propositions, joint l'accueil sympathique.
fait l proposition de douze de nos honorables collgues, laquelle
j'ai dj fait allusion, exig, selon moi, que l'opinion publique soit
plus
liberts,
avertie
dang-ars
la
prcieuse
ls
de
court
que
sur
nos
la libert de conscience. (Rumeurs gauche. Approbation
droite.)'
Pour moi, messieurs, et pour vous tous, j'aime le croire, la,libert de concience n'est pas une doctrine idale' et spculative* qui
puisse se passer d'application; pour moi, la libert de conscience n'existe que lorsqu'elle peut tre pratique. (Trs-bien! trsbien ! droite.)
Or, je vous 3e demande, lalibrt de conscience serait-elle entire,
si le personnel du culte tait rduit au-dessous du chiffre ncessaire l'exercice d la religion ? La libert de conscience sritell entire, si la suppression du budget des cultes obligeait les
communes le reconstituer l'aid d ressources, l'aide de sacrifices qui dpasseraient de, beaucoup leurs forces contributives ,3
Non assurment. (Trs-bien ! trs-bien ! droite*)
C'est pour cela que je viens dfendre la libert de conscience
mon avis" menace. (Rires et rumeurs gauche et au centre. "-
Trs-bien ! sur plusieurs bancs droite.)
Je viens la dfendre dans son principe et dans son application,
c'est--dire dans les mesures pratiques sans lesquelles elle ne serait
qu'un vain mot.
Quoique catholique convaincu et rsolu, c'est une cause purement
laque que je viens soutenir devant vous,comme citoyen et comme
contribuable. Comme citoyen, je viens demander le droit de pratiquer effectivement la religion de mon choix. Comme contribuable,
je viens demander le maintien des sacrifices ncessaires la dignit
de mon culte. (Trs-bien ! sur plusieurs bancs droite,),
Dans cette discussion, que je rendrai aussi courte que possible,
il ne m'chappera pas, j'en suis certain, un seul mot de nature
blesser les sentiments de mes collgues, et c'est par l que j'espre
mriter la tolrance que j'invoque pour les miens. (Approbation
droite. Parlez ! parlez 1)
*
Tout d'abord, je me, suis demand quel est le fondement sur
lequel l'honorable rapporteur du budget des cultes a fait reposer
la proposition de supprimer trois cents bourses des sminaires. J'ai
vu qu'il allguait cette circonstance, qu'il y avait un grand nombre
*
460
ANNALES' CATHOEIQUES
'
\:;
'':;:
-;--;-v;-y
h bien; messieurs; lesvocations, vous l savez, sont le rsultat
d'une impulsion intrieure et spontane; les familles peuvent les
provoijer; mais- c'est laffexon qui ls suggre et l temps qui
les consolider"Qu'if S'agisse ds diverses carrires del vie, qu'il s'agisse d l magistrature* de l'administration, ce n'est gure qu'entr
4in,gti-t:vih'g:t---d'X'ns!-'qu.les-;jeunes gens ont un choix srieuxPar consquent, pour les vocations ecclsiastiques* coinme: pour
toutes les autres, il faut laisser auxanns l temps de les affirmer;
Unie parat donc vident,; et il vous-paratra vident ussiVq
dfillticsdns les vocations doivent avoir- pour consquence la
^ncessit':d?dmttr'dans ls grands!sminaires plus: aspirants
VOctin.
;:::":''
-'"-;' ,
-:
LE MONDE PARLEMENTAIRE
'
'
461
nombre
le
des
que
augment. En 1832, il y avait 26,000 succursales,; aujourd'hui il
crois,
consquent,
je
trouverez
31,000,;
pas,
vous
ne
par
y en a
logique, lorsque les voques ont demander aux sminaires 5,000
prtres de plus, d'accorder leurs sminaires 300 lves de moins.
Le rapport de l'honorable M. Cornil annonce galement la pense
de la commission de ramener, les dpenses de bourses ce qu'elles
taient en 1832.
Cette affirmation donne .naturellement penser qu'il a d y
avoir, depuis 1832, une exagration, un engouement des bourses.
J'ai voulu rassurer de la ralit du fait; j'ai consult des
budgets, et j'ai trouv que, aujourd'hui non-seulement les dpenses
affrentes aux bourses des grands sminaires ne sont pas plus
grandes qu'en 1832, mas j'ai trouv qu'elles sont moindres.
Par consquent, s'il ne s'agissait que de ramener les dpenses
des grands sminaires ce qu'elles taient en 1832, je rpondrais
que cela est dj fait.
En effet, si vous consultez le budget de 1832, vous y trouvez
porte une somme de 1,100,000 francs pour la dpense des bourses'
des sminaires catholiques. Est-ce que cette dpense a augment
durant le rgne du roi Louis-Philippe? Est-ce qu'elle a augment
pendant les douze premires annes de l'empire? Non; ouvrez
le budget de 1861, et vous y trouverez que le chiffre des bourses
doitil's'lagit y est rduit 1,044,000 frrics. Par consquent;, en
M6, les bourses cotaient l'Etat'56,000 francs de moins qu'en
;; ; '-"; :;J
1832.
' ' :''\''"";;^:;' -'-- ;;;-; >;--.
"- "En 1862, il y eu une augmentation de B^OOO francs. Quelle
en a t Ja cause? Une caus bien simple. Ce sont cinq nouveaux
Sminaires aux ncessits desquels il a fallu pourvoir, c'est--dire
le sminaire de Laval, et ls quatres sminaires provenant de l'an-*
flexion: l'Franc des territoires italiens : Chambry, Nice; Trntise et Saint-Jan-deLMrinn^ Depuis la perte de Metz' et; de
Strasbourg, le crdit-affect au'service de ces bourses t diminu
de 20,000 francs, ce qui fait que, aujourd'hui, il est u-dessos d
.L
chiffr de 1832^
'-''";:;>
'
En consquence, pour rsumercette discussion; je h; vois pas
ce qu'il y a fair; pour ramener les dpenss des bourses ce
qu'elles taient en 1*832, puisque le chiffre du crdit actuel est
infrieur au chiffre du crdit qui tait port au budget de 1832;
^
.462
:';'*'INAxfe'S.:"CM6,lBBS^::..
463
M. Granier de Cassagnae. Messieurs, veuillez considrer
qu'un
il
n'y
desservanto
des
parle
je
communes
a
que
ne
que
Mais il y en a un grand nombre qui en ont deux; la commune que
j'habite en a trois.
En outre, il y a, comme vous le savez, cinq classes pour le traitement des desservants, la cinquime porte le minimum 900 fr.
Par consquent, dans les petites communes, pour produire le traitement des desservants de cinquime classe, il faudrait imposer
c'est--dire
centimes.
populations
trois
fois
centimes,
27
9
aux
Pour produire les 1,303 francs de traitement de la premire classe,
il faudrait frapper 49 centimes. Prenez la moyenne, cela fait
33 centimes. Ainsi, pour arriver dans ces communes, - il y en a
27,000, il ne faut pas l'oublier, constituer l'intgralit du
traitement des desservants, il fruidrit frapper des centimes' permanents au nombre de 33. Or, veuillez, en outre, considrer que
ces communes en ont dj 8, dont 4 pour les. chemins et 4, depuis
l'anne dernire, pour l'instruction primaire : cela fait 41 cent.
A la rigueur, on peut comprendre que des communes dont ls
finances sont libres, dont les budgets ne sont pas engags, puisse nt
supporter 4t centimes. Mais est-ce que les budgets de ces communes sont libres? Oh! non, il s'en faut de beaucoup. Il y a
26,000 communes qui supportent," en dehors des 8 centimes pour
les chemins et pour l'instruction primaire, d'autres centimes pour
diverses dpenses, et dont les charges, de ces diffrents chefs,
montent 50 centimes. Par consquent, si vous rduisez tous ces
centimes extraordinaires;,25, 25-ei 41 feraient66.
Messieurs, il serait matriellement impossible,; et vous connaissez ces communes comme moi, vous qui les habitez, qui tes
Je produit de leur confiance, comme moi,
matrielleil
serait
-~
,
ment impossible d'arriver remplacer par des sacrifices nouveaux
la dotation actuelle du clerg si elle tait supprime. Donc, si vous
la supprimez, vous supprimez la religion dans un grand nombre
de communes, vous la paralysez dans toutes. (Vif assentiment
droite.)
La consquence pratique de tout ceci* c'est que la proposition
de supprimer la dotation du clerg est une proposition exorbitante.
Je vous demande la permission d'ajouter une pithte de plus
celle-l. Je dis que la proposition de supprimer le budget des
cultes est une proposition trange; trange en ceci* que la dotation
du clerg a pour caractre spcial et fondamental de n'avoir jamais
t fournie par l'Etat. (Exclamations gauche.)
LE MONDE PARLEMENTAIRE
2464
->-
-ANNALES;X^HOBIQUESy
"
des cul tes-; mais H nela fournit pas et n l'a jamais'fournie, et son
droit ne peut pas aller au del d'une simple administration ; par
,
consquent,: s'il ne veut pas l'administrer* qu'il la rende . ceux qui
l'ont fournie, (Nouvelles exclamations igauche. * Trsr-bleh;! et
applaudissements surles mmes bancs droite.)
J'ai trop de respect pour cette ss-smbl pour apprtr^ici;,,
sciemment/ des. lgrets, et je prie mes honorables .Collgues de
ce ct (l'orateur dsign la gauche) de me faire la grce-de sup43
poser que, lorsque j'nonce quelque chose d'aussi positif et d/aussi
net, je suis* on d moinsje me crois en situation d le dmontrer*
y' ritei Trs-bien! Parlez !
r
"l. Ki-aiiies' de Cag-agnac. Lorsque* en i789*.Sos;Pimi;
pulsion de l Constituante; ls grandes formes administratives de
la socit moderne se dgagrent et se rgularisrent, les grands
services'publics, la guerre, la marine, l'administra lion, les finances
taient payes par l'tat. Seul, le service des Cultes n cotait rien \
Une Srie de dons et de sacrifices quinze fois sculaires avaient
form, en.s'accumuiant; une dotation immense; des lois traditionnelles avaient fait du clerg une personne civile ; c'est Mi qui avait
t le dpositaire, le fidiommissaire de ces biens ; et, au moyen
de ces biens, il avait sfor une oevr immense, l construction
des cathdrales/ des .monastres, ds glises, des pre.sbytres,ds
facults, des coles,' des tablissements hospitaliers, l'entretien
des ministres du culte, l nourriture des pauvres!
A droite. Trs-bien ! trs-bien!
'
[HE. Ki-aner de Cassaguac, Le jour vint o PEtat, pour
quilibrer ses finances et assurer son crdit, proposa au clerg,un
contrat et lui dit : Cdez au Trsor le capital de l'intgralit de vos
biens, et l'tat inscrira, ct de la dette publiqu e, des crdits suffisants pour faire face aux dpenses du culte; ce seront ds rentes\
des arrrages qu'il, payera en retour du capital que vous verserez
dans le Trsor.
Messieurs,Ia proposition de ce contrat fat faife le 40 octobre 1789
par l'vque :d'Autun-, M. de Talleyrand; je vous demande la pep- "
mission de vous en lire le texte :
La partie des biens du clerg ncessaire la subsistance des
bnficiers est la seule qui leur appartienne. Le reste est la proprit des temples et des pauvres.
,
Si la nation assure celte subsistance, la proprit n'est pas atta>;
<
,'.
'
465
L MONDE PARLEMENTAIRE
ls
dispoecclsiastiques:
Premirement.
biens
l
Tous
sont
sition de la nation, l charge de pourvoir d'une manire convenable aux frais du culte* l'entretien de ses ministres et soula-,
gement des pauvres, sous la surveillance efc d'aprs ls.instructions
des provinces,
i.y.-;V-V;-;;,;'-y
'
((Secondement. Selon les dispositions faire pour les-ministres
del religion* il ne pourra tre iffct la dotation des curs moins
de 1,200 livrs, non compris le logement et le jardin dp*
dhti ''-'--'v:;."';
*- '-;: -;- r-;
position matrielle
V.
'"'
'
18
'-':;'
466
AHNALES CATHOLIQUES
..........
De l'piscopt.
Des curs
Des vicaires."
,
Entretien des presbytres
Total
Francs.
2.000.000
22.500.000
19.200.000
.
\ 2.000.000
55.700.000
d'argent d'aujourd'hui.
Voil, messieurs, le contrat qui fut fait entre l'Etat et le clerg
en 1189 et J190.
.,...,...... ,v
y.lfi le fiaron Trietfaii Xambi't. Trs-bien ? trs--bienl
JrXi Brunies de:C(a^siiB*i!i, lf at dit =et il tycrit qu'
,,
cettypoque le clerg avait tyspoli par l'Etat; c?est une erreur^
il n'y a pas eu de spoliation, il y eu Un contrat volontaire^yun
Contrat loyalement propos et loyalement accept des deux cts.
Il y eut, sans doute, une; mlnrit qui protesta, mais ls minorits
n'njvnt; pas l'autorit ncessaire ds Ibis. Il n'y pas eu spitioiQ,ily eu cnfrt,jetiens liedir*, parce que vous allez voir
que ce contrat at fidlement excut par tous ls gouverhnihts,
(Trs-bien! trs-bien ! ' droite*) Du reste, j'ai Une garantierU
donner pour la, lgitimit et l loyaut du contrat, garantie que -per^itp-'
le
dans
l'article
du
Concordat
mconnatra
43
sonne ne
:
PresancUpnnaPopratipnvfaite* en 1789 et en 1790 sur les biens
:-'
du clerg.
':--'.--:.;,
-.
iJeydisais; qu'il y a un contrat, j'ajoute une chose,pi me parat
essentielle, c'est que ce contrat, a t considr comme lgitime,
comme engageant tous les gouvernements, sous tous les rgimes
qui se (sont succd; depuis 1789j,usqu'an Concordat.
Ce contrat a t considr comme lgitime en principe par tous
ces rgimes, et il a t excut par chacun d'eux dans la mesure
que comportaient ls finances un peu variables de ces poques
agites;' ''':''''" ''-:yy .' :-.-': :--"-';y -' "'"
h
------y--'*';
L Convention tait peine runie*l 28 septembre 1792, que,
sanctionnait
la
ireligieu**et
elle
pension
ds
premier
dcret,
par un
religieuses, et le rduisait un minimum de 1,000 francs. Le
18 septembre de l'anne suivante, 1793, par fl deuxime dcrtj
,
"*
^r"
LE MONDE PARLEMENTAIRE
467
'-,'.".,
468
ANNArJES CATHOLIQUES
premier
le
paragraphe,
tre
dit
empch d'exerNul,
peut
ne
a
qu'il
conformant
lois,
culte
choisi.
le
a
aux
se
cer, en
Nul, ajoute le paragraphe suivant, ne peut tre forc de contribuer aux dpenses d'un culte. La Rpublique n'en reconnat
aucun.
Voil, selon moi, quelle est la pense qui a inspir la proposition
que l'on discute devant vous. Cette proposition peut tre examine
deux points de vue : au point de vue spcial des cultes et au point
de vue gnral de la socit.
Au point de vue spcial des cultes, je dclare trs-franchement
proposition
de
honorables
collgues ne renferme rien
la
nos
que
qui me rpugne. Je trouve naturel, qui|able et logique que ceux
qui ont une religion couvrent les frais qu'elle entrane ; mais les
catholiques actuj!s, par eux ou par leurs prdcesseurs, ayant dj
constitu grands frais la dotation porte au budget, ma prtention,
moi catho ique, consiste ire exonr de l'obligation d'en
fournir une se-onde. (Applaudissements droite.)
Considre au point de vue gnral de la socit, la proposition
de nos honorables collgues soulve ou comporte peut-tre plus
d'objections qu'ils ne supposent. Les libres penseurs de 1790 pensaient et disaient que tout le monde est oblig de concourir aux
frais gnraux du culte, mme ceux qui n'en ont aucun. C'tait
leur pense, et je vais vous ci'er ce sujet, si vous le permettez,
le sentiment d'un homme qui joua un rle considrable dans le
eonlrat pass avec l'Etat ; c'est l'opinion de M. Chasset, rapporteur
de la Commission des cultes.
Voici ce qu'il disait au sujet de l'obligation pour tous de contribuer aux dpenses des cultes, mme quand.on a dclar n'en pratiquer et n'en vouloir pratiquer aucun :
Le culte est un devoir de tous ; tous sont censs en user, parce
que le temple du Seigneur est ouvert tous. La milice sainte est
entretenue peur l'utilit de tous, de mme que l'arme, aux dpenses
delquelie personne ne tentera jamais de se soustraire. Ainsi, i|y
s juste et constitutionnel de faire supporter lserais- du elle
tous* par le moyen d'une Imposition gnrale.
h *bien,; messirsv j'avoue que je partage cette opinion* et je
Vis:VouS:dirpourquoi*
-y^.-..-:,^
y.-.:.,- :-:.:;--'y.;
\
Supposez qu'un homme vienne vous et vir dise : Jamais je
n'ai eu de procs* et je suis fermement rsolu .n'en avoir jamais;
h bien* mon sentiment est qu'il faut -que ls juges soient pays
par les plaideurs. (Rires approbatifa droite.) Cela s'est fait autre-
469
fois, jusqu'en 1789. Je dem#nde en outre tre exonr des frais
qu'entrane l'institution de la magistrature laquelle je ne recours
gauche.)
c'est
hypothse
Messieurs,
(Exclamations
une
que
pas.
je fais (Trs-bien! trs-bien! droite), et je termine par la conclusion logique et naturelle,de cet homme qui demanderait M. le
garde des sceaux de supprimer de son budget les 35 millions qui
le
sentiment
approuveriez
la
Est-ce
ports.
et
sont
que
vous
y
dmarche de cet homme? Non ! vous lui diriez : La justice est une
garantie sociale aussi auguste que ncessaire, et qui profite tous,
mme ceux qui ne recourent pas directement elle. (Trs-bien
trs-bien ! droite.)
Voix gauche. Ce n'est pas la mme chose !
Voix adroite. Si! si! La comparaison est trs-juste
M. Granie* le assagaaac. Ce magistrat .qui sige au fond
du prtoire, et dont peut-tre vous ne savez pas le nom, veille sur
notre existence et sur nos patrimoines; car le droit et les lois ne
seraient que de vains mots si la magistrature ne les appliquait pas
et, en les appliquant, ne les faisait pas prvaloir. (Approbation
droite.)
Eh bien, mon sens, et au sens de beaucoup d'entre vous, j'en
suis sr par avance, il en est de mme de la religion. (Trs-bienI
droite. )
t
Elle est une garantie auguste et ncessaire, qui profite tous,
mme ceux qui la renient. (Approbation droite. Dngations
bancs
gauche.)
quelques
sur
Les libres penseurs ont beau se dtourner d'elle, elle moralise
ct d'eux et sans eux. (Applaudissements droite.)
M. Andrirux. Il y a des gens qu'elle ne moralisera jamais !
M. Graskien* le Cassa $. Elle moralise le milieu social,
ralise
vie
duquel
la
milieu
commune.
se
au
,
Ce n'est pas que je ddaigne et que je pense qu'on doive ddailes
enseignements del philosophie; tant s'en faut! (Ah! ah!
gner
LE MONDE PARLEMENTAIRE
gauche)
46V
AN^AtliS CATHOtlQS
LA CROIX DE MIGN
Mgr Pie, vque de Poitiers, vient de publier une lettre pastorale au sujet de la qute pour le Denier de Saint-Pierre et du
cinquantime anniversaire de l'apparition de la croix de Mign*
LA CROIX DE MTGN
4"?
,*
472
ANNALES. CATHOLIQUES
l'A vent, au milieu d'un concours considrable. La circonstance du
cinquantime anniversaire demandait de nous quelque chose de
plus cette fois. Nous ne pouvions faire moins que ce que nous
avions fait dj en l'anne mil huit cent cinquanle-et-n l'occasion du vingt-cinquime anniversaire, qui concidait avec la clture
du jubil du demi-sicle. Nous nous sommes donc adress au
Trs-Saint Pre afin que, comme aiors, l'indulgence plnire accorde par 3e pape Lon XII pt tre gagne par tous les fidles qui
visiteront l'glise de Mign un jour quelconque du mois de d-,
cembr de 1a prsente anne. Et nous avons sollicit de Pie IX pour
les fils de sainf Dominique qui vont prcher les exercices spirituels
dans la paroisse illustre par le miracle, les facults et prrogatives
attaches aux temps de jubil.
Nous exhortons les fidles, principalement ceux de notre ville
piscopae et des paroisses environnantes, profiter de cette
faveur. L solennit accoutume du troisime dimanche d'avent
tombera cette anne au jour mme du dix-sept, qui fut celui de la
miraculeuse apparition. Nous ne saurions nous montrer trop em-*
presss de porter au pied de la croix en cette circonstance Fhommage de notre gratitude et l'expression de nos voeux.
' c C'est une notable preuve de l'honneur et vertu de l'image de
a croix, dit saint Franois de Sales, que Dieu tout puissant l'ait
fait comparatre miraculeusement en plusieurs grandes et signales
occasions, et s'en soit servi comme de son tendaid, tantt pour
'assurer ls fidles; tantt pour pouvanter les mcrants (1); J
u Oh! combien nous avons besoin de ces signes d'en haut! Combien nous sont prcieuses ces manifestations divines au milieu, de
shuit profonde qui nous- enveloppe de ses tnbres! Si rpparK
rtion de mil huit cent vingt-six avait le caractre d'une menace^
-n'vai t-lle pas aussi cl ui d'une promesse ? L?impression dominante
qu'elle ft natre, ne fut-elle pas une impression de confiance et
d'esprance? Autant ce prodige fil clater de sarcasmes sur les
lvres des mondains, autant il releva le courage et raviva la pit
des fidles, A l'heure o tous les fondements de la foi chrtienne
taient attaqus par une coalition puissante; le ciel rendait un tmoignage publie la divinit de la doctrine du Crucifi. Les xer*-.
cices de ia mission, si Violemment poursuivis par les haines et les
moqueries du faux libralisme, recevaient la sanction authentique
d'en haut. La prdication des hommes avait pour elle le suffrage
(1)
v":':";
^
-;
'-.-
'%' CROIX DE
MKJN^
,'
''.:/,_ 0$
.
(i) Le fait de cette apparition est rapport par Socrate, 1. II, c. xxviu; par
Philostorg,fl. III, c. xxvr; par l'auteur de la chronique d'Alexandrie* etc.
Quant i?authenticit/de la lettre de saint Cyrille d'Alexandrie, consulter Cave,
Script ecles. kist. lilter.,.?. 134; voir aussi Tjllemont, t. VIII, p. 439.
(2) Vie., des Saints d'Aban Butler et de Godescard, dition augmente et
.
publie Lille, 1855. T. III, p. 25.
474
ANNALES CATHOLIQUES
Nous dplorons profondment que notre patrie, dj assez dchire et affaiblie par l'antagonisme ds partis politiques ajout aux
tribulations de la perscution religieuse, ait le sort fatal de servir
de thtre un schisme d'une nature si misrable. Malgr ls voeux
bien connus et contre la volont de l'immense majorit des catholiques dans tous les cantons suisses, ce schisme a pu malheureusement pntrer et s'tablir dans un certain nombre de communes>
obtenir mme la cration d'un soi-disant vque national; pendant,
de
Ble
le
vicaire
lgitimes,
l'vque
et
des
apostopasteurs
que
lique de Genve se voient forcs de vivre le premier spar d'une
grande portion de son troupeau, l'autre chass et exil de sa
patrie!'
'
;47tS y
JSUS-CHRIST
n Sans lui (l'vque), personne ne doit rien entreprendre dans l'E'glise, qu'il soit prtre ou laque (3). Les nouveaux schisma-,
tiques ont, tout d'abord, chass leur vrpie lgitime; puis ils se
sont assis d'eux-mmes sur la chaire de l'enseignement et du gouvernement de l'Eglise. Sans mission suprieure d'aucune sorte, ils
ont os s'arroger le droit de porter atteinte au dpt de la foi, la
constitution divine de l'Eglise, la discipline ecclsiastique, bien
que celle-ci s'appuie, soit sur les lois divines, soit sur les prescriptions du droit canonique. Ils ont chang, modifi en partie tout
cela, selon leur caprice. Mais, nous osons le demander, de
qui donc les membres du soi-disant synode schismatique ont-ils
reu une pareille comptence et une pareille mission? Comment,
l'Aptre
(4),
peuvent-ils
prcher,
s'ils
parler
pour
avec
ne son
point envoys? Comment,ajouterons-nous, peuvent-ils accommoder une foi l'usage des autres, alors qu'eux-mmes, selon leur
propre tmoignage, ont depuis longtemps renonc leur foi? Comment dterminer et rgler pour les autres le culte catholique et les
autres devoirs religieux, lorsque eux-mmes ngligent et mprisent
publiquement tous ces devoirs? Comment enfin ose-t-on prtendre
que l'on appartient encore et que l'on veut continuer d'appartenir
l'Eglise catholique, alors que depuis nombre d'annes on ne cesse
de -s'allier ceux qui la perscutent avec la dernire fureur?.....
A-t-on coutume de chercher des figues sur le chardon et de cueillir
des raisins sur les pines ;(S)? S'il est contraire l'ordre de la na.
...
.^i
476
~'
>y
ANNALES CATHOLIQUES.
'Xb
X"
bX:
tre que les brebis conduisent le berger, que les enfants commandisciples
fassent
les
la leon leur matre,
paients,
dent
que
s
aux
le
chef;...
il
membres
les
gouvernent
est de tonte vidence
que
schismatique
glise
nouvelle
cette
.repose sur une base qui est
que
lors,
manifeste
la
Ds
contradiction
elle ne peut
nature.
avec
en
[s'attendre qu' une vie et un.dveloppement pbmresjDontre
nature. La contradiction tant sa base, une invitable contradiction sera de mme la loi de son volution et de sa monstrueuse
existence. Imbus de l'esprit de fourberie et d'hypocrisie trs-comcorapris'-que,
les
jours,
de
novateurs
ont
en reniant l'esnos
mun
toutefois
l'Eglise,
il
leur
convenait
d'en
de
mme
conserver
sence
C?est
ainsi
lavoir
la
priaprs
rejet
les
moins
que,
apparences.
au
maut du Saint-Sige apostolique, ils appliquent nanmoins leur
avorton schismatique qui vient de natre, le nom,-d''Eglise caiholiqucl On se rvolte contre.l'autorit de l'vque lgitime!..., et,
pour mieux tromper les simples, on choisit et l'on ose prsenter
vque ! On tourne eu drision l'autorit infaillible
faux
foule'un
la
du Pape, qui est celle de la seule vritable Eglise de JSUS-CHRIST,
et l'on ose se prvaloir de l'autorit trs-faillible d'une prtendue
opinion publique, base uniquement sur les ides mises dans une
runion profane par un nombre quelconque de dmagogues librespenseurs! Afin que la nouvelle glise schismatique devienne accessible tout le monde, aux juifs comme aux paens eux-mmes, aux
incrdules
de
abaudonne
croyants
toute
aux
comme
nuance,
on
;
chacun la libert de choisir sa profession de foi, etc. La clbration
.
des saints mystres est soumise, aux innovations les pi us. arbitraires; la discipline ecclsiastique est relche, au gr des gens les
plus frivoles; la pratique de la confession sacramentelle est altre,
sinon abandonne tout fait; la loi du clibat ecclsiastique est
viole;.la divine constitution de; l'Eglise mise en pices est foule
^aux pieds! Et pour finir dignement la tragdie, on appelle des
prtres trangers pour entreprendre d'implanter dans noire patrie,
l'usage des citoyens catholiques suisses, un fantme d'glise pr;.tendue nationale!... Le chef de cette glise sera un soi-disant
..vque, tenant d'un sujet prussien schismatique, nommment
excommuni, sa conscration sacrilge et sa mission usurpe. Tout
fait,
cela
d'acclimater
plante,
exotique
vncette
se
pour
essayer
neuse sur le sol jadis paisible de notre patrie suisse!...
Examinons maintenant quels sont les prtres choisis pour remplir
une si triste mission? Quelques-uns, hlasI appartiennent la
Suisse, mais la plupart sont des trangers attirs, ou par l'appt
des trente deniers qui furent le prix de la Irabison de Judas* ou
'
477
bien p^r des motifs suggrs par d'autres passions tout aussi peu
avouables ; ils se mettent .dans la situation o jadis Cor et Abiron
la
loi
de
ils
Mose
la
Dieu,
main
furent
donnrent
o
et
contre
et
se
atteints par le juste, mais terrible chtiment du Seigneur (f).
Lorsqu'ils reurent l'ordination et la mission sacerdotale, en face
de Dieu et de la sainte Eglise, ces malheureux intrus avaient
tous fait solennellement profession del vraie foi catholique et
jur qu'ils y demeureraient fidles jusqu' leur dernier soupir!
avaient
ils
de
particulier,
jur
croire
d'eneux-mmes
En
tous
et
Trente.
-yl':;:v::;;:N^^
&7&
un
numineto
rilmsibn:
que
de ruiner
1
.'
-;
'
.-.-;
'
479
l'ordre tabli par Dieu est inutile, est impie, est sacrilge et profanaiion du sanctuaire (1).
Eh bien 1 quelle est maintenant la position canonique de ce pr.
violation des rgles canoniques, le prtre Herzog a encouru de nouvelles et plus terribles censures ecclsiastiques, ajoutes celles
sous le poids desquelles: il B'tait dj prcdemment plac par sa
rvolte criminelle contre l'autorit de Pglise catholique. Cette
autorit, en effet, lui avait interdit dj de la manire la plus
svre tout exercice des lonctions sacerdotales. Elle lui interdit
plus forte raison maintenant tout exercice des fonctions pitcopales.
Elle ne lui a confr aucun pouvoir, aucune partie de la juridiction
ecclsiastique. La charge pastorale, qu'il n'a pas craint d'usurper,
demeure donc sans fruit et sans autorit quelconque. Il n'y a, en
effet, que le chef visible de l'Eglise, le Pontife romain, successeur
de saint Pierre, qui puisse tablir sur une glise particulire un
pasteur lgitime, en lui confiant le pouvoir de juridiction, c'est-dire la mission canonique, ncessaire pour y exercer la charge
piscopale. Ce pouvoir de juridiction est tout fait distinct du
pouvoir d'Ordre reu dans l'ordination ; car souvent ce qui est du
ressort de la juridiction piscopale peut s'accomplir par celui qui
qu'il
juridiction,
soit revtu du caractre piscocette
sans
a reu
pal, comme par exemple les Vicaires apostoliques ou. capitulmes, etc.
Par consquent un vque mme validement consacr s'il
ne recevait pas du Pontife romain le pouvoir de juridiction, lequel
mane uniquement et essentiellement du centre de l'Eglise, de la
chaire de saint Pierre, ne serait jamais vque lgitime, ni jamais
un*vrai successeur des Aptres, un digne pasteur, auquel un troupeau de vrais fidles pourrait consciencieusement a
Or, qui a confi aux apostats Reinkens et Herzog l'exercice du
ministre pastoral qu'ils s'arrogent? Personne... C'est de leur autorit prive qu'ils ont entrepris de fonder leur fantme d'glise
spare. C'est de leur propre chef qu'ils y ont sup l'autel et la
chaire. Eu rompant,ainsile lien d'union avec le seul vritable ber1
(1)
480,
ANNALES CATHOLIQUES
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VII
Pour nous qui, selon lemot du Prophte royal, avons sem dans
48f
ANNALES CATHOLIQUES
y'-vy-;...
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";"..
'
IX
'
*>
Pasteurs des mes, ce n'est pas d l bouche des ennemis du ca(1) Qui seminant in lacrymis, in exultatione metent. (Ps. cxxs., 5.)
(2) Quid volo quid desidero? quid cupio ? quare Joquor ? quare Me sedeo 1
quare vivo ? niai hac iatennone ut cum Christo simul vivamus. (S. August.
Serin. 17 )
(3) Ibidem.
(4) In hac tanta et.t'a'm multiplci
'
.
.
ac varia rerum diversarutn actione adjuvantes nos et orando et obtemperando, ut nos yobis non tam prasesse quam prodgsse
.
delectet. (Ibidem.)
(5) Miscuit in medio ejs spiritum vertiginis. (si. xix, 14.)
^S5
tholicisme que nous apprenons nos devoirs, mais des enseignements
des saints Pres, de l'Eglise*- matresse infaillible dmrit et des;
critures sacres.,
y
;
Saint Augustin* qui considrait l'pisepat comme une charge*
et noncomme tinhonneuriEpiseopatus nomen est. onerisnonhonoris (De ci vit. Dei)^ et qui avait un tel amour pous- sesv brebis; qu'il
Polo
voulait
elles:
point
salvus
sine
vobis
sans
sauver
se
esse
ne
(Sernv 27) ,saint Augustin leur dit un jour : Il m'appartient d
rprimer les turbulents, de soutehir. les faibles, d'exciter ceux; qui
les
de
rprimander
les
dsordonns,
relchent,,
d'humilier
se
superbes* de dfendre ls opprims* etc. (1).
r
Saint -Maire*,non moins illustre que l'astre brillant d'Hippone,
nous enseigne que l'vque doit combattre par une doctrine sin
et [une parole sincre l'insolence de l'impit et la sduction: de
Terreur^)?.
'
"
;;.'-;.
".
Un autre auteur sacr de grand renom dit que le pasteur porte
dans ses mains cinq verges, savoir celles de l'autorit, del discipline, del doctrine, del misricorde etd la vigilance.
Avec la premire, il chtie : Per primam punit; avec la seconde*,
il corrige: Pe? secundam corrigit; avec la troisime, il instruit;
Per
la
quatrime*
il
ordonne
quartam proecipit; yc-l"
avec
:
"MGR
GONALVS DE OLIVEIRA^
.'.'. X
486
ANNALES GATHLtQES
.
.^Xi'-
;bX':"b:
'
X-Xy'.
-Xn
Si nous compulsons les pages sacres, si nous examinons la conduite des premiers vques de l'Eglise* que voyns-nos?
Saint Paul, dont les ptres respirent les plus suaves parfums de
l harit, et que son amour pour le prochain poussait dsirer
d'tre nathirie pour ses frres (t), saint Paul fait entendre aux
Bomains un langage svre et rigoureux (Rom. c. i) ; il menace
les Corinthiens avec n extraordinaire nergie: In virga veniaii
dvos (Cory w, 2.); il promet de n; pas les mnager, s?ilsns'M
mendnt pas : Si venero iterum non prcam (II Cor; Xiii* 2) ; enfin
11 menace l'eu d'eux de la peine d'excommunication (2).
Saint Pierre, qui tait timide et pacifique de caractre, et dont
l'ombr suffisait rendre la sant aux malades (Act.v, 15)* fait
tomber ses pieds, frapps de mort subite, les deux poux cop^
Me* Anie et Saphire. (A.ct. v, 10.)
Et Jsus; le divin Matre, Jsus l bon Pasteur (Joan. x, l%
Jsus, si plein de tendresse pour ls petits enfants (3), qu'il nous
prsente comme des modles (Math, xviir, 2 et 3) ; Jsus, si indulgent purles publicins etles pcheurs, dont il se faitl'mi pour
ls gagner p) ; misricordieux l'gard de Mdeeih, l pcheresse publique (Luc. vu, 37), l'gard de la femme adultre;
(Joan. vin, 3), l'gard du bon larron, qui il donne plus qu'il ne
lui demandait (Luc. xxni, 42, 43), l'gard de Pierre qui le
renie jusqu' trois fois (Joan. xxi, !?>)., l'gard de Paul, qui
poursuivait les chrtiens avec fureur (Aet, ix, 1) ;
Jsus, qui ne cesse de prcher la charit, et nous la recommand
par la parabole du roi qui remet deux mille talents au serviteur son
dbiteur (Math, xvii, 17),, par celle du Samaritain qui panse les
blessures de son prochain (Luc. x, 33 et seqq.), par celle du BQE
Pasleurqui rapporte sur ses paules labrebis perdue (Matin, xvin 12),
par celle del'enfantprodigue que son pre reoit avec amour (ibid.);
jEhbien.l Jsus, malgr cet accs d'amour avec lequel il nous
aima: Nimiam charilatem qua dilexit nos (Eph.n, 4), Jsus apostrophait les Juifs en termes durs et svres, en leur jetant la face
les pilhtes d'hypocrites (Math, xxni, 27),, de race de vipres
(1) Optabam anathema esse pro fratibus meis (Rom. ix*8V)
7).
b4$%
(idi: II, 7)',. de gnration, perverse (Luc. ix* 41),: de spulcres blan-
chis (Math, XXIII,. 27), etc., et, un jour, armant sa main d'un
fouet, il frappaet chassa du Temple les marchands quivprofanaient
,,.;
la maison de Dieu (Joan. iiv t4),.
-...-. ,
Voil; donc* fils bienrairos,;la rgle trace Tpiscopaf par la
i'gli-se.
ls
de
Pres
les
^Ecriture*
et par
sainte
:tou.-?
par
canons,
joursia charit sans faiblesse, toujours l douceur avec la fermet,,
jamais l'amour sans l'autorit.
^
:
r
.
Malheur au prlat qui serait toute douceur
pu toute rigueur!
L'vque, dans le langage des saints-Pres,.est un mdecin, un
pre*; un juge, un docteur, une sentinelle,, un pasteur, etc.
Mdecin (1) il doit, aprs avoir en recours, tous les remdes
agrables, aprs avoir puis tous les moyens les plus doux, de
gurir* recourir gradueliement,,ainsi que le recommand, le Concile
.
de Trente, l'emploi de remdes plus nergiques et amers, selon
lagrvii du mal : UM.mprbi gravitas ita postulat, ad acriora et gmviora remdia descendere (2). Agir autrement,; par je ne sais quelle
condescendance* ce serait se rendre responsable d'la mort de celui
qu'il s^agit de gurir.
Pre (31, il doit non-seulement nourrir avec soin ses enfants de
l'aliment spirituel, mais encore, les corriger avec amour : Prceltus
pater est orripiendo,. mater latando (4). Le pre qui aime bien, dit
le Saint Esprit, chliebienle, fils coupable (5). Et si, aveugl par
un amour mal entendu, il iniita.it David qui ne savait pas rprimer
son fils Amnon (I Reg.xiu, 21),H ouvrirait la porte toutes ls
passions, auxvices: et aux mauvaises inclinations, et attirerait ainsi
sr lui-mme la punition du malheureux Hi, indulgent ,l'excs
(I Reg. ni, 13).
Juge (6), c'est son devoir de distribuer la justice avec l plus
grande impartialit, absolvant l'innocent, condamnant le coupable (7), sans jamais se laisser influencer ni par la faiblesse des petits, ni par la force du puissant : Non considres personampauperis,
nec honores, vultum potentis (Lev. XLV); autrement; sa bienveillance
coupable serait une excitation au dsordre, un encouragement pour
le crime, la libert donne tous les vices, et elle mriterait la
-,
'
;AiN;LlE&: CATHOLIQUES^'
y4$8i
maldiction d ciel : Maldietusb qui pervertit judicium (Deut.;
xxvit* 19);
Docteur
y'
20);,
--,' -ybX
'
",
"
;,
"
'*-..':
pastorali. )
'
'
**
(7)Majussignumdleciionis et benevolentioe non potest Pstbr rga'.'siimgregem ostendere, quim ut proejusdelVnsioneet Jiberatione proprium corpus morti
exponatur. (Spfm I. Dom. I. post Pascha.)
(8) Niliil ]jhid est Pastorale officium quampro ovibus sibi commissis animani
ponere. (De Retlrn. Proeht. c. h].
489
XIII
C'est ainsi, mes fils bien-aims, que doit agir le pasteur des
mes. Tels sont ses devoirs, telles sont ses obligations. Devoirs
difficiles! obligations terribles! qui exigent de la part de l'Evqu,
dit
vigoureusel'a
crivain
caractre
illustre
sacr,
un
comme
un
ment tremp, un courage intrpide, pour se conserver toujours suprieur aux louanges et aux censures, et ne point se laisser amollir
flatteries
abattre
ni
les
injures
(1).
les
par
par
Malheur au Pasteur, dirons-nous avec saint Anaclet, malheur au
Pasteur qui chercherait plaire aux loups, capter leurs sympathies, se glorifier de leurs perfides loges. Hlas! ce serait l la
plus grande infortune, le plus grand des maux pour son troupeau :
Elit hinc ovibus magna pernicies (2).
XIV
C'est pourquoi, fils bien-'ims, connaissant nos droits et nos devoirs, couvert des sacrs canons comme d'un bouclier, fortifi par
notre amour pastoral, aid de vos prires et fort du tmoignage de
notre conscience (H Cor., 12), nous ferons toujours tous nos efforts
ministre
pisfaiblesse,
le
selon
la
de
remplir,
notre
pour
mesure
copal dans toute sa plnitude.
Ni les difficults, ni les obstacles, ni les sacrifices de quelque nature qu'ils soient, ne russiront jamais, nous en avons la confiance
devoir,
du
sentier
du
dans
lequel
Dieu,
carter
nous esnous
en
prons marcher, avec la grce divine, jusqu'au dernier souffle de
notre vie : Donec superest halitus in me (Job. xxvn, 3).
Mon* nous n cesserons pas un instant de combattre pour l s,
ret du froupeau qui t confi notre tendresse et notre vigilance. Pour l'amour d lui, nous affronterons, comme le dit saint
thnase, tous les prils jusqu' la mort (3).
{La fin au prochain numro.)
(i) Tanta constantia dbet inesse bonis Pastoribus et fortitudo, ut nec laudibus
nec blandiiiis a veritate flectarftur, nec convitiismoveantur. (Hugoa S> Victore
iib. H ii'iscellati.)
(2) Nihil iilo Pastore raserius qui gloritur lupbrum laudibus, qibtis, si pocere voluerit aiqu ab la amare elegerit, erit hinc ovibus magna pernicies. (In
dcret. Graiiani.) y
.-
(3) Di-bet qui Pastor est usque ad sanguinem pro grege Ghristi non relin*
quendb lbores proferre. (Epist. 7 ad Impert. )
4*90
AKNALSS CATICIIQUES.,
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
BULLETIN BIBLIOGRAQIIIQUE
491.
culte
de
la
Sauveur.
qui
Mre
du
et
ce
au
cette source si pure qu'il a puis ses- plus nobles inspirations,
traduites par tant de chefs-d'oeuvres touchants ou sublimes. La
tche consistait donc ici faire, parmi de telles richesses, un
choix judicieux qui permt de rsumer, dans ses traits principaux, sans exclusion systmatique d'cole n d'poque, ce long
et universel hommage de l'art 'la Vierge Marie, depuis les
images austres des catacombes et les naves ferveurs du premier moyen-ge, jusqu' la pleine efflorescence du grand art
des xvs et xvie sicles, -et ses plus illustres continuateurs
dans l'poque moderne.
Les diteurs ont le mrite de n'avoir rien nglig pour donner cette partie de l'ouvrage uo caractre constamment srieuse
etlv^ qui pt l rendre digne d'un si grand sujet, digne
aussi de l'auteur qui IBi'n voujlu leur prter le Goncorshde sa
science Gologique et d'un- talent d'crivain attest; par ides
travaux justement estims d critique et d'histoire, digne enfin
d public^ qui, par le chaleureux accueil et l Succs sans
exemple par lui fait aux publications du mme genre nt*
rirs celle-ci, leur a indiqu!, en quelque sorte, la, voie) ou
ils devaient persvrer.
d'est encore la sainte Vierge que la Socit gnrale de
librairie catholique, dirige par M* Victor Palm, lve uo
nouvel et magnifique monument, en entrant, et d'une faon
magistrale, dans la voie inaugure par M. Didot. Elle a choisi
pour celalaNotre-Dame de Lourdes Ae M. Henri Lasserre, ce
livre qui t traduit dans toutes les langues etqui a eu, dans
la langue franaise seule, plus de cent ditions. Il n'y a plus
louer le livre; l'illustration qui vient d'en tre faite va luidonner une nouvelle vie ct des paroles de l'hymne la
;
',
"
/' '-'"
492"'-
-V
ANNEES CArLIQUE3r;
parmi
ont
yeux.
ce
volume MM. Lange, Yan d'Argent, Clerget, Giacomelli,
Eugne Mathieu, Philippoteaux, etc., et remarquons quejle
livre, qui parat la fin de l'anne o le couronnement de la
Vierge de Lourdes a eu lieu, vient son tour comme une riche
couronne pose sur la tte de la bienheureuse Marie Mre de
Dieu*->.
.;.
..-;
...
Et puisque nous parlons de la sainte Vierge^ dont les ftes
de l'Eglise vont rappeler les joies maternelles, signalons encore, paraissant la mme librairie, les Nqls-anciens, avec
accompagnement de piano, dont le R. P. Dom Georges Legeay
vient de publier la dernire srie, qui aura elle le mrite
l mme succs que la premire. Voici/Avent qui commence,
Nol approche, c'est le temps des veilles de famille ; que
ces veilles soient difies par la lecture de la vie des saints,
gayes et charmes par le chant de ces vieux Nols qui respirent la navet et la vivacit de la foi de nos pres.
J.
GfiANTREL.
Le Directeur-Grant : J.
GHANTREL.
KMMM
'
-v -:
Iv;
'\
K.;
"
'
CATHOLIQUES
y^HROMQUE.;
'<-
;-'
Situatiok^gmfU^ LaRvolution partout; la guerre imminente; chute du ministre franais* II. Le triomphe de l'Eglise. Ht. Rome et l'Italie; le cardinal Patrizi;, audience ac-.
corde par le Saint-Pre au Collge belge; nouveau projet de
contre la libert de l'Eglise.
.::':-.
T dcembre 1876.
h
y
./''
3Vrv. 9
DCEMBRE
1876.
19
494
ANNALEST CATHOLIQUES
notre esprance
bless
l'me
d
la
reprend,
le
le
France,
dessus.
surface.
Dans
corps
"i,Jn;France nouvelle se lve, celle qui prie, qui demande au Coeur
dejsus de nouvelles flammes, une nouvelle nergie.
,.?
Nos ad versaires, s'appellent laques ; ils. ne savent pas mme
parler franais : c'est paens qu'ils devraient dire. Ils parlent de
rpandre l'instruction sans morale religieuse; ils ne voien.t pas
qu'ils fournissent auvice dsarmes contre la 'socit.
Opposons-lur nos oeuvres multiples et surtout" ce cri d'amour :
l
>
..-
CHRONIQUE
495
4iH>
-
ANNALES i#ffiOLQUES
'
-y-v;
;^-.'. '";:
:ry'-
Sttr la foi du tlgraphe, nous avons, il ya huit jours, annonc l mort du cardinal Ratriii. Nous sommes heureux que
cette nouvelle ne soit pas exacte jusqu'ici, maismous avons le
regret d dire que l'minent cardinal est toujours dans un tat
dsespr; Lui seul est calme au milieu des amis affligs qui
l'entourehtv et c'est de lui qu'un peut bien dire qu^il accueille
l mort en souriante l[n trait montrera avec quelle rsignation
et quelle tranquillit il l'attend. Aprs lui, c'est le cardinal
Amat qui sera le doyen du SaGr-Gollge; il a voulu faire par"'
venir son futur remplaant les plus sincres flicitations star
sa future dignit*
d'est le mourant lui-mme quia demand, le 2 novembre,
recevoir le saint ^Viatique. Il n'a pas voulu qu'on le lui portt
de la chapelle de son palais, mais il a exig, pour la plus grande
dification des fidles, que le saint Viatique lui ft pont publiquement d l'glise de l'Apollinaire,,sa paroisse.
Le saint Viatique, port par Mgr Lenti, vice-grant, tait
accompagn par quarante lves du sminaire Pie et du srinaire Romain, ayant chacun un flambeau la main, et aussi
par une fouie immense de fidles. Sur les escaliers du palais
taient rangs tous les autres lves des deux sminaires avee
leurs professeurs et les diffrents employs du vicariat. Dans
l chambre du vnrable malade se trouvaient runis tous les-
' : rWl
!&
d
lit,;
revtue
tait
Son
minenee
assise
parents;
sur son
pastorale.
l'toie
dei
"
sacre
et
pourpre
Ds que Mgr Lenti eut pntr avec le saint Viatique dnsLlaf
le
malade,
matre de chambre de SonEthU.
chambre de rillustre
pontifical
prescriptions
du
suivant
les
lut
eh son nom,
nence
cardinal Patrizi baisa le
.romain, la' profession de for
saint Evangile. Avant de recevoir la sainte Hostie, il voulirt.
adresser quelques paroles d'dification ceux qui ehtqurieui
son lit de douleur.
Cette courte allocution a t digne de sa grande me et d,
son minente pit. Aprs avoir protest de Sa dvotion, et de,
apostolique)
catholique^
Eglise
attachement
et romainj
son
-et son auguste chef le Pontife romain, l'pisGopattoiM en-:
tiefi au clerg de feome et celui de son diocse d'Osti et Velltrii il demand pardon tous de ses fautes et appel ls be*
ndictions du ciel sur ses ennemis, quoique;, a-Mf dit, iLn
tcrut pash avoir. 11 recommand ii clerg et aux fidele
charit et l'esprit de prire, ls suppliant de vouloir bien le
souvenir de lui dans leurs prires. Il ajout qu'il acceptait la,
mort en expiation de ses pchs et qu'il tait entirement rsi^
gn l sainte volont de Dieu. Si jamais, a-t-il dit en terminant, il plaisait Dieu de prolonger ma vie, je proteste que je
qu'
service
celui
l'employer
de
Eglise
et
son
son
neveux
--
198
ANNALES CATHOLIQUES
r
ses enfants belges quand ceux-ei, imitant.l'exemple, des premire
chrtiens, viennent dposer l'obole de leur piet filiale aux pieds du
Vicaire d Jsus-Christ. Aujourd'hui, Trs-Saint Pre, ce sont les
'-juns gens belges qui viennent offrir par ma voix, Votre Saintet, l'hommage de leur rconnaissanceVpour ce qu'ils reoivent
ux-mms tdmev et qui est. incomparablement plus prcieux
que fout ce ue leurs compatriotes peuvent vous apporter; je veux
dir^ l puret et le progrsd l science avec la puret et l'cGrOisr
smnt d la foi
,
..? Je puis leur rendre^ Trs-Saint Pre, ce tmoignage, que, par
leurs constants succs dans ls tudsi ils honorent le nom belge
Rome; et je puis aussi promettre ici en leur nom qu'ils feront honneur en Belgique au nom,romain, par leur fidlit maintenir et
dfendre'.toiiles enseignements du Saint-Sige. Veuillez les bnira
VousV Trs-Saint Pre, et avec eux, leur cher directeur,. leurs
familles, tout l clerg et les fidls de leur patrie, sans oublier
leur mtropolitain et ses compagnons de voyage.
>
Le
l
Sint^Pre
accord
vraie
effusion
de
avec
une
coeur
-bndiction qui luia tait demande, rappelant l'affection
et
en
le dvouement que les Belges n'ont jamais cess de lui tmoigner.
.--''''
a-t-il dit, et je bnis tout le
: La Belgique est catholique,
belge*
qu'il
s'y
Il
vrai
trouve aussi des ennemis
est
royaume
l'naprardents
d
la
foi
jusqu'ici
mais
les
bons
qui
sont
ce
;
et
victorieux.
L'union
force
la
concorde
feront
la
lent
sont
et
des
catholiques
belges
soutenir.
dans
la
lutte
qu'ils
doivent
''''
CHRONIQUE
499
'
2,000
amende
d'une
pouvant
et
ans
Si la provocation est suivie de rsistance "ou de violence l'autorit publique, ou d'un autre mfait, l'auteur de,la provocation
quand celle-ci ne constitue pas la complicit, est puni de l'emprisonnement, le plus fort, de deux ans, et d'une amende de 2,000
livres, qui peut s'tendre 3,000.
Sont punis des mmes peines ceux qui publient ou rpandent
les crits ou discours susdits.
Art. 3. Les ministres d'un culte qui exercent des actes extrieurs de ce culte contre les rglements ou mesures du Gouvernement, sont punis d'un emprisonnement allant jusqu' trois mois
et d'une amende allant jusqu' 2,00J livres.
Art. 4; Toute contravention aux rgles prescrites touchant l
ncessit de l'assentiment du Gouvernement pour la publication et
mesures.relatives
cultes
dans
l'excution
les
des
matires
aux
pour
o cet assentiment est rclam actuellement, est punie d'un emprisonnement pouvant atteindre six mois et d'une amende pouvant
aller jusqu' 500 livres.;...
.
Art. 5.Les ministres des cultes qui commettent tout autre
crime ou dlit, dans l'exercice de leur ministre, mme par le
moyen de la presse, sont punis de la peine ordinaire augmente
d'un degr. Dans les autres cas" d'abus viss dans la dernire partie
de l'article 17 de la loi du 13 mai 1871, n '2145, les ministres des
cultes peuvent tre condamns civilement des dommages-intrts
faveur
des individus lss, ou mme alors que le procs civil a
en
.
$00
ANNALES CATHOLIQUES
,
jt engag avec l'action principale du ministre public, une in^
demnit en faveur de l'Etat, qui ne pourra excder 2"i000 livres.
Art. 6. La connaissance des crimes, dlits ou infractions viss
par la prsente loi appartient aux Cours d'assises.
Hypocrisie
violence,
voil,
deux
le
qui*
projet
et
mots,
tout
en
-,
certainement, sera vot par la Chambre des dputs italiens*
On voit ce que deviennent, avec cela, les belles paroles qui
promettaient l'Eglise une libert d'autant plus grande que le
Pape auraient moins d'autorit temporelle. Et il y avait des
Catholiques; ur croire cela !
,:-:''
'
- '
S. CHANTREL,
LE MONDE PARLEMENTAIRE
"(Suite. V. le numro prcdent).
Dmission du ministre.
Bien des vnements graves se sont passs depuis huit
jours : ce n'est rien moins que la chute du ministre qui a t
amene par l discussion du budget des cultes, par la solution
donne la question des honneurs militaires.: et par le vote du
Snat sur la proposition dite Gatineau, du nom de son auteur,
proposition quivalant une amnistie accorde aux criminels d la Commune qui ont jusqu'ici chapp la justice*
Dans la discussion du budget des cultes, M. Dufaure, ministre de la justice et des cultes, prsident du conseil, a vu
Chambre.des
la
dputs peu prs tous les
repousser par
crdits qu'il demandait : c'tait une signification trs-claire
qui lui tait faite de s'en aller. Pour comble de malheur, devant le Snat qui tait rsolu repousser la proposition GatiDufaure
s'est
M.
Chambre
des
dputs,
adopte
la
neau,
par
mis dfendre cette proposition lgrement modifie, aprs
l'avoir combattue nergiquement dans l'autre Chambre : c'tait courir au devant d'un chec qui n'a pas manqu.
Cependant, la position tait encore moiti tenable, parce
budget,
n'avait
donn
le
le
Snat
vote
son
sur
pas encore
que
et qu'en votant contre la proposition Gatineau, il votait, au
fond, dans le sens mme que M. Dufaure avait soutenu dans la
'
L; MONDE; IMkRLMENffffiE
C'tait donner gain de cause aux libres*penseurs. M. de Marcre prend sur lui de dire que le Gouvernement accepte les
termes de cet ordre du jour. Les gauches applaudissent.
KL.de,l Bassetire fait entendre cette noble protestation :
502
ANNALES CATHOLIQUES
L'interpellation Belcastel.
Le mme jour, 2 dcembre, au Snat, M. de Belcastel, qui
l'avait annonc il y a plusieurs mois, s'leva contre les discours
de distribution de prix dont nous nous sommes occups, et,
en particulier, contre les discours prononcs Toulon. C'tait
une interpellation qu'il voulait adresser, et il l'avait remise
plusieurs fois, afin de fournir au garde des sceaux l'occasion,
lui
rpondant, d'affirmer les sentiments religieux du gouveren
nement. Mais M. pufaure, qui dj ne se considrait plus
comme ministre, n'assistant pas la sance* M. de Belcastel
changea son interpellation en une simple question.
Messieurs, dit-il, vous le savez dj* je ne Viens pas ici faire une
querelle, ni poser une question de ministre ; j'y ai peu de got.
Je traite une de ces grandes questions religieuses qui touchent au
plus profond de l'me, de l'me des peuples, puisse dire j et qui
portent en elles ou leur mort ou leur vie. Elles dominent le champ
de bataille 'des partis; elles font taire, par l'motion suprieure
qu'elles produisent, la voix ds intrts,et des troites passionSi
Aujourd'hui, le Snat, sinon par un ordre du jour, du moins
par l'assentiment qu'il me donnera, je l'espre, en grande majorit,
reprsentera dans toute sa force la vraie pense de celte noble
France, qui, plus d'une fois dans le cours des ges, a chang d'institutions, de moeurs, d'ides et de fortune, mais qui n'a jamais
cess j'en atteste le dix-neuvime sicle comme les autres, et la
Rpublique aprs la monarchie -<- de croire en Dieu, la Providence, aux responsabilits immortelles de la conscience humaine
(Trs*bien! adroite.)
Or, il est arriv; messieurs, que les dlgus du maire d'une
grande ville de France, en rvolte contre la conscience et contre
les lois de leur pays, en divorce avec la foi gnrale de l'humanit,
n'ont pas craint d faire aux lves, aux enfants de l'cole primaire
de Toulon, une leon officielle d'athisme.
'
Tout,.dans la circonstance, aggravait la porte de cet acte : c'tait
le jour de la distribution des prix, o la parole, plus solennelle,
semble venir de plus haut rsumer en soi l'esprit de l'ducation
503
LE MOND PARLEMENTAIRE
.
'
';
jamais ! (Trs-bien ! droite.)
Il s'agit d savoir si, au scandale et au pril de cette leon officielle d'athisme, viendront se joindre le scandale pire et le pril
plus grand d'une complte et persvrante impunit, ou bien si,
dfaut d'une rpression pnale, dans le cas o elle ne serait pas
possible, et en la rservant toutes les fois qu'elle le sera, vous leur
infligerez ici le chtiment moral du blme le plus svre, en exprirpte,
paroles,
je
le
dsir,
assentiment
le
votre
mant
mes
par
sinon par un ordre du jour, que des mesures soient prises pour
prvenir le retour de ces rvoltants abus de la parole officielle.
Voil pourquoi je viens demander au gouvernement ce qu'il a
fait pour les rprimer; ce qu'il fera pour les prvenir; ce qu'il va
dire pour les stigmatiser.
Oh! je sais d'avance qu'il ne leur cherchera pas d'excuse; il n'en
a pas plus le dsir que la puissance d'en trouver.
Maintenant, voici la pice : Il y a eu plusieurs discours prononcs
Toulon; ils ne valaient gure mieux les uns que les autres. Je
n'en prends qu'un, c'est assez, c'est trop! - celui de M. Pellegrin. Mais je le lirai en entier, depuis la premire jusqu' la dernire ligne; je lirai les bonnes, les mdiocres, les mauvaises, les
dtestables paroles qu'il renferriie. L'auteur n'aura aucun prtexte pour se plaindre d mutilations ; sa pense tout entire sera
connue.
Voici ce discours adresse par M. Ptlgrin, dlgu du maire de
Toulon, aux enfants des coles primaires :
'
'
>
Ghers lves^
travail,
du
fte
prsider
l'honneur
de
cette
En
acceptant
per
mettez-moi de vous dire quelques mots d'encouragement qui serviront aussi bien ceux dont on va rcompenser le mrite qu'
arrivs
les
travaill,
sont
moins
favoriss
qui,
ayant
pas
ne
ceux
premiers.
devoir,
fait
d'avoir
d'abord
votre
Rjouissez-vous
tous
que
conscience
labeurs
selon
votre
rmunrs
vous soyazou non
:
vos
doit vous suffire par-dessus tout, si vous avez scrupuleusement
obi la grande loi du travail. (Trs-bien! trs-bien! gauche.)
Cette loi universelle, absolue, sans exception, est pour l'homme
le stimulant de la vie, l condition indiscutable de la sant physique et morale.
science
dmontr
m^explique;
La
et l'exprience a prouve
Jie
a
maladie et de la mort.
'
A gauche. - Trs-bien! trs^bien!
M,. de Belcastel. Vous dites : Trs-bien ! Attendez l
L?oisivet
trompeur,
d'abord,
mirage
plaisir
puis
le
mne
au
l'hypocondrie,
fna
la
lassitude,
bientt
blasement,
ensuite
au
lememnt Vau spleen,... pour aboutir trop frquemment, hlas! au
suicide,
;
Il me serait trop ipng de vous faire la description de la dtriortioh morale laquelle conduisent la fainantise et la paresse. Le
paresseux ne gagne pas son pain l sueur de son front...
trs-bien,
C'est
.Plusieurs,rnembr,es
gauche.
cela!
,
Ht. de lielrastel. S'il n'y avait eu jque cela, oui! (Rires.)
M. 4e Belcastel.; ? ... seul fitre de noblesse dans une rpublique. Le paresseux mange le pain de ses parents et de son frre
d'abord, puis de son. ami, ensuite de. son voisin: enfin,^^ d'exploitation en exploitation, il arrive devenirvoleur.,
Je m'arrte, j'en ai dit assez.Je passe au ct intellectuel :
.-...,'.:
Le paresseux est ncessairemenr un. ignorant, et l'ignorance
conduit toutes les erreurs,; toutes les. dfaillances. (Trs-bienJ
gauche.)
C'est
parfait!
rr
Comment se conduirait-il, celui qui ne sait rien ? La science,
c'est le flambeau qui?nuus dirige au travers de toutes les obscurits
de la nature et de toutes les difficults de la vie sociale. La science
est aussi le plus solide des capitaux.
.Ht. F'flmond Adam. C'est trs-bien,!
Ht. de Belcastel. L'ignorance est la pire des chutes.
L'homme ignorant est l discrtion de celui qui sait, il est un
esclave de la pire espce, et celui qui l'est devenu par sa faute ne
mrit aucune piti; bien plus, il devient un objet de dgot.
Travaillez donc tous, nis chrsams, travaillez pour vous
enrichir doublement : pour augmenter votre bien-tre et fortifier
votre conscience. (Trs-bien ! tfs-Mn gauche.)
Messieurs, vous comprenez pourquoi je lis le document en entier.
{Oui! uirC'est trs-loyal !>
Le travail honnte est le salut de nous tous. H est un droit et
un devoir, contrairement ce qu'en pense une doctrine d dchance qui veut tpie l-travail soit une condamnation... (Trsbien! trs-bien! sur les mmes bancs.)
.
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S&05
LE-HONlJAAllLlMNTAliE
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Trs^bin'r a
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Invnt-la
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Providence... ^ExclaM^
^ de
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exploiter
inventions
<i...
deux
ce;
pour
^
leur profit. Malheur donc' ceux qui, se croyant condamns au
?sercltelier.'Cuii
travail? invoquent la Providence pour
seront
;;'des^victimes.:::r
'
""' :[.\ ""' '::':::"r<
{:: Non, nonj il faut protester contr cette erreur et celte arao^
Selcaiste.
Hti
raiti..
v','.'
'
'yJ' :''';'-;;
tfiLmimOrt*;:*^
Ht. de Belcastel. J'espre que celui, car il/.est setii, qui a
et
nous
yeux nous
nos
regarde
de
toi,
puis
toi
relve
le
lve,
et
autour
Jeune
en
d-;
moralit.
pure
,
Un snateur gauche; ^- il ne faut pas; prendre ces choses au
i!:srieux!
"':". >;
.Ht. le Belcastel. -=-11 faut les prendre au srieux, messieurs,
et il m'est impossible de comprendre qu'il y ait un seul membre
du Snat qui puisse regarder comme des plaisanteries les paroles
qu'on adresse l'enfance. (Trs-bien! droite.)
,. Un snateur gauche, Elles sont fortifiantes, ces paroles!
Ht. de Belcastel; Tel est le langage que le dlgu du
maire de Toulon n'a pas craint de faire entendre de jeunes enfants! Certes, je plains profondment cette pauVre jeunesse qui
1
>
'
$06
CA^nOMQHES
ANNALES
v
SjQ?
LE MONDE PARLEMENTAIRE
devoir,
La loi franaise ordonne le serment' qui prend tmoin de la
parole lgre de l'homme la souveraine vracit de Dieu. (Trs
bien ! adroite.)
La loi franaise incline tous les ans la magistrature qui l'interprte devant l'autel catholique pour demander Dieu la force et
les lumires de la justice.
Il y plus, le prtre qui prend pour immortelle pouse l'Eglise de
Jsus-Christ, ne peut plus, devant l loi civile de France, prendre
une autre pouse. (Nombreuses protestations gauche.)
Cela est yrai, messieurs, --Je le constate, comme c'est mon droit,
loi
franaise-est
la
pleine
d'affirmations
religieuses.
Oui, le
rprtre, pour consommer cette infidlit surnaturelle, est contraint
de fuir au-del des frontires, de chercher un sol plus complaisant
et moins chrtien,
''.'.
JS08
ANNALES CATHOLIQUES
jours Dieu !
r\
LE MONDE
J09
EAmIftEN^mE
(ntrf
Dieu...
haine
quia
contre
parti
de
de
combat
jir
et
...un
ruptions gauche.) j'en ai la preuve, raessieursvqui a jur contre
Diu^ contre l'Eglise, contre la socit chrtienne tout entire^ le
serment implacable #Annibal (Murmures gauchei.)
-,
Ne le niez pas, mssieur, car je pourrais apporter ici des mon*
Ceaux de journaux qui seraient des montagnes d'outrages notre
fot (Vive approbation droite.)^ '
Mlvousf rie souponnez pas tout ce que salit le papier de France*
ft|aut due Pair d France soit bien pur pour assainir l'atmosphre
esjoufs
soufflures
Ilfaut que la foi franaise
ces
tous
passent
qtt
soit vive et activ comme fp ds batillesf pour chapper . cette
rouill envahissante qui rongerait si elle s'endormait un seul
jour; ^Vivepprbationdroite.)
Je reviens au parti dont je parlais;tout 'Pneure^ Parfoisv dans
ssVce
comhat!
franchise
jours
d'emportement
de
parti
qui
et
ses
soiis mqu de l dfense'sociale cbntre le clricalisme,; Ce parti
sedlivre du masque, et jette travers l'orgie des banquets des cris
de mort, des hymnes aux meurtriers resplendissants. Nous l'avons
entendu; nous n'avons rien dit. Mais quand la Rvolution, plus
homicide; encore et plus odieuse^ dsesprant de trouver dans l
.gnration prsente, imbue de prjugs chrtiens, des instruments
dociles
gnra?
de
les
mortj
tourne
oeuvre
se
pour
son
ascez
vers
tibhs qui viennent et S'en prend l'enfance; lorsqu'elle attaque
cette proie sacre qu'elle sait plus riche et. qu'elle pense plus facile^
moins dfendue peut-tre!; lrsqu? elle, assige ce sanctuaire; de i'humhM qui renferme eh soi, avec itousj les trsors de l'avenir, tout
l'amour et tout le sang de nos coeursy alors l'indignation dbonde,
nous Songeons avec horreur ce que seraient la France et le monde
avant un sicle^ si des doctrines! ausisi funestes, aussi dgradantes,'
devenaient la loi'.nouvelle, des esprits; et nous vous conjurons,
messieurs, de ne pas permettre qu'on joue avec l'me des enfants
comme avec la vulgaire ivresse de banquet urs de hasard !
v
Gh! respect cesmes, qui'qe vous soyez [respect ces mea;
c'est l'me de la France eh fleurs.
Messieurs, j'aurais eu beaucoup dire si M. le garde des sceaux
avait t prsent. J'espre, je lai rpte en finissant, que M. le reprsentant du prsident du conseil et du gouvernement voudra bien
unir sa protestation la mienne, je suis tout prt en prendre
acte. (Vifs applaudissements droite.)
:
510
ANNALES CATHOLIQUES
r#. de Belcastel. Il s'attacha d'abord justifier l'admimstration, qui ne peut tre responsable de tous les discours, et fit
remarquer que sur le grand nombre de discours de distribuil
bien
qui
critique
tions
prix,
prtent
de
l
eu
en
a
peu
y
;
-,
puis il dit:
Maintenant, quant aux doctrines qui ont t formules dans le
discours prononc Toulon, je n'ai pas besoin, de dire au Snat
l'opinion et les convictions de tous les membres qui sigent au banc
des ministres ; leur opinion individuelle est bien connue de tous.
Nous, messieurs, qui dsirons sincrement et fermement travailler lafondation d'une Rpublique sage et honore dans le pays...
(Trs-bien ! trs-bien !) nous qui poursuivons cette tche au milieu
des-difficults sans nombre que vous connaissez mieux que personne^ nous sommes les premiers rpudier des doctrines qui tendraient faire de l Rpublique, une Rpublique sans religion, car
nous: savons parfaitement qu'un pays, qu'un gouvernement sans
religion est ; destin prir, car un pareil gouvernement serait
comme un temple sans Dieu. (Vive approbation).
Voil, messieurs, nos convictions sur ce point. Je crois que per.
Mais,
dire,
dout.
permettez-moi
de
jamais
le
n'en
vous
sonne
questions^l
sont des questions qui regardent les faits, ds
ces
questions rgler avant tout pour chaque homme entre sa conscience et son Dieu.
\
.
.
Ce que je trouve blmable^ ce que je trouve profondment blmable dans l'inCident signal au Snat, c'est qu'un homme dj
d'uti certain ge, ayant l'exprience de la vie, ait os produire devant de petits enfants des doctrines aussi tranges et aussi dangereuses. (Trs-bien ! trs-bien l droite et au centre.)
Ce fait-l, je le condamnerai toujours. Je le regarde comme absolument blmable. Quelle que soit l'opinion de chacun sur ces grandes questions de la Providence, de l'immortalit de l'me, personne
n'a le droit devenir les discuter devant des enfants dans une distribution de prix. (Trs-bien ! trs-bien ! vifs applaudissements
droite.)
Ht. de Belcastel. Du discours que vient de prononcer
M. le ministre de l'instruction publique, je ne veux retenir' que ces
paroles, parce qu'elles resteront et quelles auront un srieux retentissement dans le pays, c'est, d'une part, la rpudiation complte,
absolue des doctrines qui ont t professes ; c'est, de l'autre, l'inaudid'avoir
fait,
coupable,
profonde,
devant
tel
un
convenance
.
.;.--..
LE CONGRS D LILLE
Sli
LE CONGRS DE LILLE.
'..''.'
3*2
ANNALES CTHOLIQUEB
Trs-Saint Pre,
quence
une
rope tout entire, il est l'orgueil incarn, il tue le respect sous toutes
les forms ; du mpris de l'autorit paternelle il monte jusqu'au
mpris delaloi et arrive jusqu'au mpris de Dieu. De ces hauteurs
d'o il croit avoir chass le Matre souverain, il ne redescend sur la
terre que pour la couvrir de sang et de ruines. Il veut raliser le
rve monstrueux de la famille sans Dieu, de l'cole sans Dieu* de
l'Etat sans Dieu, de la religion sans Dieu. Voil, Trs-Saint Pre*
l phthisie sociale dont languit et meurt le monde.
Qui donc le sauvera? Vous, et vous seul, Trs-Saint Pre, vicaire
de,Notre Seigneur Jsus-Christ, docteur infaillible, roi par la grce
et la volont de Dieu ; vous nous apparaissez planant au-dessus de
la socit moderne comme Fsprit qui, aux jours de la cration,
tait port sur l mass informe des eaux pour y mettre l'ordre et la
:
lumire.
Pendant votre pontificat d'une dure sans pareille dans les annales de l'Eglise, vous n'avez eu qu'une pense et qu'un but : Proclamer les droits de Dieu. Vous avez proclam ces droits sur rame,
sur la famille, sur la socit; vous les avez montrs manant de
Dieu le Pre, se communiquant Noire-Seigneur Jsus-Christ et
de Notre-Seigneur Jsus-Christ se transmettant sou Vicaire, pour
enseigne
bouche
qui
suffit
monde
les
la terre entire.
que sa
au
Pontife de rimmaculerConception, Pontife du Syllabus, Pontife
de l'infaillibilit, vous,vous levez de toute la hauteur de votre autorit divine contre toutes les dfections, toutes les rvoltes et toutes
les apostasies. Il n'en est pas une que vous n'ayez condamne et
stigmatise. Aussi, contre vous, Trs-Saint Pre, comme contre le
dernier boulevard de Dieu en ce monde, l'esprit rvolutionnaire a
dchan toutes ses fureurs et ameut tous ses satellites.
Une triomphera pas. Dpuis dix-huit sicles, Pierre rgne, gou:
S3
LE CONGRES DE LILLE
d'Italie runis en
trac
avez
vous
que
nos
gramme
congrs Bologne sera notre programme.
Soldats obscurs de votre grande arme, nous voulons combattre
au poste que vous nous avez assign. Nous y sommes, Trs-Saint
Pre. Pendant ces jours de travaux nous apprendrons y tre plus
Vaillamment encore. Avec vous nous sommes heureux d'tre la
peine, avec vous nous sommes srs d'tre un jour l'honneur, et
l'honneur ternel.
;
la.sance de vendredi, M. Harmel a trait,la question ouvrire, en lisant un fort beau rapport, que son tendue nous
.empche de reproduire aujourd'hui, mais dont nous ne priverons pas nos lecteurs^
La sance de clture a t remplie par un rapport du P. Mrquigny sur la corporation chrtienne, par un discours de
M. Chesnelong,, que nous renvoyons notre prochain numro,
et par le discours suivant de Mgr l'vque d'Arras :
Messeigneurs, Messieurs.
i
'S&:
ANNALES CATHOLIQUES
par son coeur et, la fin de cette sance, sa main ne fera qu'une
pour vous bnir avec celle de son auxiliaire.
" Il est, messieurs, une parole qu'a fait entendre le Vicaire d JsusChrist, notre bien-aim Pie IX, parole courte, mais, qui dans sa
brivet^ exprime parfaitement la mission des Comits catholiques
dans les circonstances o ils se sont forms; il a dit, et Vous Gonnaissez cette parole : Priez et agissez; mais la prire qui sollicite de
Dieu ces grces puissantes dont a si besoin notre pauvre socit au
milieu des maux qui la dvorent, mais l'action qui seconde les seicpurs de la grce sollicits par la prire, voil le programme qu'a
trac notre vnr Pie IX. Eh bien, ce programme, qui le remplit
mieux que ls comits catholiques, avec autant de zle et de dvoue-
;'/-
;,::' '";
ment?-' '/
uij messieurs, nous devons prier; c'est la recommandation d
PieIX. Eh bien! ce grand devoir de la prire ne le remplissez-vous
pas d'une manire bien consolante pour nous? Jsus-Christ pendant
jours-cia
trne
tes
dposera
t
expos
et
son
vous
venus
sur
ces
l'hommage
lui
apprciera
les
ardentes
de
pieds
coeurs;
vos
ses
prires que vous inspirait votre zle pour l'arrive de son rgne au
milieu de tant d'hommes qui le mconnaissent.
Et ce devoir de la prire ce n'est pas seulemeut dans cette circonstance que vous le remplissez, il est l'me de votre, vie chr*tienne, mais partout vous donnez tous l'exemple de l'accomplissement de ce devoir et lorsque se prparent des manifestations
aujourd'hui,
affirmez
runit
celle
qui
la lueur
vous
vous
comme
du soleil/l foi qui vous dvore.
Je yeux rappeler ici le grand exemple que vous avez donn en
accourant de toutes parts au plerinage de Notre-Dame des Ardents.
Permettez l'vque d'Arras de vous exprimer sa reconnaissance et
de vous dire combien/ont t, suaves pour son coeur les tmoignages
d'affection que vous lui avez prodigus.
Continuez ce grand devoir de la prire; priez, messieurs, pour
notre premier Pontife, afin qu'il soit conserv longtemps l'affection, l'amour de ses enfants, et que dans un ah nous ayons la
consolation de clbrer les splendeurs de son jubil. Priez pour
notre vnr Mtropolitain, afin que longtemps il soit assis sur ce
sige qu'il honore deux fois par l'clat de ses vertus et par celui de
la pourpre dont il est revtu; priez pour la France notre patrie, afin
qu'elle soit toujours la fille ane de l'Eglise et qu'au milieu
des commotions politiques qui l'agitent sans cesse, elle reste
toujours attache la foi catholique, qui a toujours fait sa
gloire et sa puissance. Mais ce n'est pas assez que de prier; Pie IX
LE CONGRS DE LILLE
M&
.
il
joindre
faut
l'action, et en
prire
l'a,dit,
la
nous
effet
telle est l'conomie de la Providence dans le monde qu'elle accorde
ls grces sollicites par la prire, mais elle veut que ces grces
soient mrites par notre action. Eh bien, messieurs,, est-ce que
suffit
recommandation
de
remplisses
Pie
II.
cette
IX
?
pas
vous ne
de jeter un regard sur le programme des questions pour voir combien utiles: et prospres sont ces oeuvres auxquelles vous apportez
votre concours ; et, je le proclame, on peut voir combien vos oede
celles,
raliserja
diffrentes
philn>cherche
sont
que
yres,
thropie moderne; et en effet quels en sont ls caractres ? C'est la
fi qui les inspire ; la philanthropie se concentre dans le monde
lai foi vous fait voir dans tous les hommes non-seulement des frres,
mais encore JsUs^-Christ .lui-mme.'; et en effet Notre-Signur
n'-t-ii pas dit : Tout ce que vous ferez un de ceux qui croient
Oh moi, c'est mpi-mme que vous le faites; vous voyez des
hommes rachets par saig d\<in Dieu et qu'il faut rendre dignes
de leurs immortelles destines; et, bien que la foi soit toujours le
principe de vos oeuvres, c'est par l que vous serez toujours vainqueurs dans les luttes soutenues contre l monde et contre ses par-
tisans.
Le dvouement et l'abngation ne forment-ils pas encore Un des
caractres de vos oeuvres? Et en effet regardez la philanthropie}
Ceux qui en font profession ne rcherchent que leurs intrts, ils
cherchent se former une popularit qui seconde leur mbitionv
ils ne voient que des moyens de parvenir aux honneurs, aux distinctions. Pour vous, messieurs, sous l'influence de l foi, vous
cherchez d'abord le rgne de Dieu, Quoerite primum regnum Deiet
jstitiam, vous cherchez la gloire de Jsus-Christ. Si vos oeuvres
parviennent quelque chose, c'est lui que vous en rapportez la
gloire et si elles ne rpondent pas tous vos efforts, c'est dans l
faiblesse de notre nature que vous en recherchez la cause.
Messieurs, la patience chrtienne qui n se rebute pas devant les
difficults, n'est-ce pas encore l'esprit propre de vos oeuvres? Les
preuves, les contradictions, les tribulations sont comme le cachet
des oeuvres entreprises pour la gloire de Dieu. Que de difficults ne
rencontrez-vous pas! Le dmon cet ternel ennemi des oeuvres de
Dieu, cherche neutraliser vos efforts, dtruire ce que vous difiez ; et puis le monde qui se trouve condamn dans ses principes
et dans sa conduite se rvolte contre vos tentatives gnreuses, qui
sont comme une condamnation de son indolence et de sa lche inaction. Mais Notre-Seigneur, quand il est venu dans le monde, nous a
recommand la patience.
N
51 6
ANNA&ES CATHOLIQUES
LE CONGRS E LILLE
lT
gars,
Mais
pauvres
coeurs
ces
pas vos
ne
fait
chrtiens
qui
leur
les
enseignements
leur
ont
porter
eux pour
dfaut; distinguons soigneusement les ides vraies des passions
perfides, allons par la charit jusqu!aux plus hostiles afin d'tre
bien srs de ne laisser prir aucun de ceux que le Sauveur appelle.
On le voit, la charit chrtienne apparaissait dans ces nobles
paroles et elles devraient suffire dtromper ceux qui nous accusent
de vouloir opprimer le peuple et le rduire en servitude. Loin de
nous ces penses; et nos calomniateurs savent bien eux-mmes
quels sont nos sentiments sur ce point.
Le R. P. Marquigny, entrant eusuite rsolument dans la question, constate chez tous les ouvriers un penchant naturel qui les
porte vers les corporations. L'ouvrier ne peut trouver son bonheur
que dans la corporation bien organise; car jamais nous n'avons eu
l'intention de la refaire ancienne, nous voulons l'approprier aux
temps o nous vivons et jamais nous n'avons manifest l'utopie de
la rtablir exactement comme elle existait avant la Rvolu tion. La
corporation est donc ncessaire l'ouvrier ; il faut en effet cet
homme un milieu social, une atmosphre dans laquelle il puisse
Vivre, il faut que son mtier lui soit comme un titre de noblesse et
qu'il ne sente pas la rougeur lui monter au front, quand on l'appelle comme Jsus-Christ : faber utque fabri films, c'est un artisan
et un fils d'artisan.
'
Les rsolutions suivantes, qui sont comme le rsum des
vues exposes par le R. P. Marquigny, ont t adoptes par le
Congrs.
v
8*8
ANNALES CATHOLIQUES
mieux
connatre
sur
se ;
pour
intrts communs.
>
M$
d'une
runion spr
Nous terminerons par le procs-verbal
>
ciie tenue le samedi*
;>
Samedi, trois heures, eu lieu une runion de patrons chrCONGRS
DE LILLE
LE
-.
""
ainsi
improvise,
le
matin
propose
runion,
et
tiens. Cette
pour
dire, avec le concours de M. Milcent, auditeur au Conseil d'Etat,
runissait une quinzaine de grands industriels de Lille.
Le R. P. Marquigny, prsident, fait la prire d'usage, puis il
socit
de
former
de
runion,
qui
la
de
est
l'objet
une
expose
de
chrsyndicat
appeler
pourrait
qu'on
patrons
patrons, ce
un
tiens. Ce sera la premire pierre de la corporation chrtienne qui
ouvrier
chez
les
chez
les
reconstitue,
ds
et
patrons
que
sera
d'une mme profession seront formes des associations catholiques
unies entre elles et leur permettant de s'entendre sur leurs intrts
communs.
Aprs quelques mots de M. Lon Harmel sur l'organisation du
Val-des-Bois, un membre de l'Assemble fait observer que les grandes villes prsentent des obstacles spciaux 3a ralisation de l'ide
dont il s'agit.
M. Guillou, dateur Rouen, montre par son exemple que le
patron chrtien peut obtenir les mmes rsultats dans une grande
Ville;'.' Pendant une, heure, M. Guillou tient rassemble sous le
charme d son rcit, rempli de dtails tour tour pratiques et
touchants.
Aprs rechange de quelques explications, M* Milcent, dlgu
de l'oeuvre des cercles catholiques ouvriers, expose dans un lan4e
lev
ncessit
lui
la
rdu
devoirs
les
et
montre
patron
gage
tablir avec les ouvriers des familles chrtiennes du travail. Qui dit
patron dit pre de famille. Les industriels ont vis--vis de leurs
ouvriers des devoirs de paternit sociale, une mission remplir.
Les familles industrielles du patron et de ses ouvriers sont, dit-il,
l complment indispensable du comit ds cercles catholiques,
auquel elles apportent un concours ncessaire.
Tous les industriels prsents s'engagent assister tous ' une
nouvelle runion, qui est fixe aumiirdi 21, huit heures du soir.
D'autres invitations complteront le nombre ds. membres d.la
nouvelle socit, qui sera ensuite constitue dfinitivement.
On peut dire que ces deux documents se compltent et portent avec eux leurs commentaires. Dans le premier sont exposs les principes qui devront guider les patrons chrtiens de la
corporation. Le second nous fait voir que cette corporation
320
ANNALES
CAtaurous
"
rpondre brivement.
Le 12 bt 1789 PAssemble ntionale-proclmait dans Fart. 17
del dclaration des Droits de l'homme, que la, proprit taitun
DBOIT INVIOLABLE! ET SACR.
' ',.
'
.-.
Meaux.
521
Non, l'Assemble comprenant les consquences dsastreuses d'un pareil principe, n'a pas
os dcrter que les biens du clerg seraient' la proprit de la nation.
On chercha un expdient moins violent; Mirabeau voyant que
l'Assemble se refusait cet attentat changea sa formule, et au lieu
de dire : Les biens du clerg appartiennent la'nation , mit :
de
la
clerg
du
nation.
biens
Les
sont
A
DISPOSITION
LA
Voici les termes mmes du dcret : Art. 4r. Tous les biens
de
la
disposition
de
la
nation,
la
charge
ecclsiastiques
sont
a
frais
l'entretien
convenable
du
culte,
pourvoir
d'une
manire
aux
des
4789.)"
de
ministres
soulagement
~
(2
et
ses
au
pauvres...
nov.
II semble donc manifeste, et c'est l un fait de la plus haute importance, que l'Assemble nationale a recul devant une spoliation
proprement dite, et n'a exerc alors qu'une simple rquisition
raison de l'extrme besoin o elle tait de parer une banqueroute
imminente. Celte rquisition avait pour but de mettre aux mains
de la nation (en la pla.se de l'or qui faisait dfaut) une valeur relle^
suffisante pour obtenir le crdit ncessaire la circulation des assignats. // ne s'agit pas prcisment, dit Mirabeau dans sa conclusion, de PRENDRE LES BIENS DU CLERG pour payer les dettes de 'l'Etat,
AINM QU'ON N'A CESS DE LE FAIRE ENTENDRE. Et plus loin : a Ce ne
sont pas des trsors qu'il faut l'Etat, c'est UN GAGE et une hypothque, c'est un CRDIT et de la confiance.
DTERMiN'le
d'une
pareille
dclaration,
En prsence
QUI AVAIT
vote du 2 novembre et en prcisait le sens, le clerg, ne renona pas^
comme nous le montrerons bientt, recouvrer son patrimoine ,
n'tait
possible
de
dterminer
qu'il
date
pas
une
par avance. En
vain invoquerait-on le fait accompli : la violence ne cre pas de
droits.
C'est ainsi qu' la paix on restitue leur propritaire les biens
rquisitionns d'urgence pendant la guerre, ou au moins leur paleur.
indiquons
L'interprtation
s'impose,
l'on
si
que
nous
remarque,
,
*voulu
rendre
n'avait
l'Assemble
que
pas
un vote sur le principe,
mme de la proprit.
,(
D'ailleurs ne retrouvons-nous pas la mme expression dans l'art, 12
du Concordat : Toutes les glises mtropolitaines... non alines,
seront remises A LA DISPOSITION des vques?
De mme l'art. 75 des articles organiques' ajoute : Les difices
anciennement destins au culte catholique... seront mis'A.LA
,"i
a DISPOSITION des vques?...
,
20
T. iv.
JURIDIQUEMENT PARLANT IL Y A UNE ERREUR.
v>
,'.
iM
^^LE&iGATHOLQUE^
^st-c dir-qu'ils deviendront leur proprit? Ds lorsyauraititbonhe>"loi donner 'une formule identique des significations
diverses etContradictoires^selon lesvbesoihsdela thse?^^^^^^v::
'^n /,-
;,l
hi'u-.r;
:: IH !: ;,
::;;:
-.'-. ,.".:>;.V--,:"Si l pense du lgislateur t celle que nous disons^ il. faudra
\:>,
' :.:
ecclsiastiques
qu'en
alins,
consquence LA PROPRIT de ces
et
?mmesbiens, les droits et"reyenuy attachs demeureront ihcoih' iniitalerntt;leurs tiiihs bu celles de leur yaht-cus.
','LeJPp;y d'ccord^vc e prni'ier cdhsu^ renonait exercer la
revendication dont if vait;droit. ;
J
'jhfih, dans' la bulle d[ratification dsdites conventions, donne
^B-dme le 18 des calhds de septembre 1801, Pie VII, aprs avoir
parl desr sacrifices rendus^ncessaires par suite des circonstances
.^i^trbi;diiairW'd;ii'renip:si' s'xprite ainsi : Persvrant dans
notre rsolution de'firepour Je bien et l'unit tous ls sacrifices:
que la religion pouvait permettre, et de cooprer autant qu'il
li'litf h nou's'' a'trhquillit xis Franais,' qui prouveraient' de
rOtivlls sCOSSes -srL'ON ENTRJPRENAITDii REDEMANDER LES
qui
acquis
dclarons
ECCLSIASTIQUES...
ont
ces
ceux
que
BIENS
ft; -biens rie seront troubls ni par nous, ni par nos successeurs.
-Tel est bien le droit de ^revendication qui existait ENCORE lors de
la transaction du Concordat.;
-..-<..-,.,>^ L perptuit d la rente rsulte ncessairement de la qualit
deiceluiquf s'appelle.cr&foV rentier, dans l'espce une personne morale d'une longvit indfinie.
.
>
....:;
..
..
^3
taxpeu
liu&avec
le
capital
lcompraisott
du
liu^
second
En
';
lev d la rente -servie?en retour^ suffirait & justifierla-perptuit
"de cette:rente.:"
C:J,':1
.^ijW-^ir^vf&i.
M^:^^L:yy \.: >A :\?i\
''.;..
S
:::''
'-'-y-:
-y-y
>
j^^^lndemnis
rent^j&:oler&: p'est;doncvpas
fonctionnaire et ne peut tre considr comme;^afo^^i :.;
.-,,
~...n.,,,.
C'est en vertu d'un DROIT qu'il, se prsente; aussi ce droit s'est-'
sqyj0.indemnit, mot significatif, que M. le garde des sceaujx
employait tout rcemment encore dans sa circulaire des premiers
jours d'octobre : c'est une restitution successive qui lui est faite et
qui n'est mme que partielle.
Il est bon de remarquer que le dcret du 2 novembre 1789,
article 2, disposait : Il ne pourra tre assur la dotation d'aucompris
logele
de
livres
moins
anne",
1,200
non
cune cure
par
ff.
dpendant.'
jardins
les
(1,200
ment
eri
et
en 89 reprsente
raient, aujourd'hui plus de 3,000 fr.)
;
->^0n ne saurait arguer lgitimement des; lois diverses* qui-int
modifisoit l'indemnit, soit le budget^ des cultes; depuis le Cbib>
cordt, ce; trait : ne-prcisant -aucun >Ghiffre,;mais garantissanfLefi.
l'article 14 un traitement convertabje. %^-^%^Myy^%^mje4^>.iy^'
raison
le
synallagmatique
dfinissait.
(ainsi
le
contrat
avec
UU:
que
CP^seil convoqu.par, ^empereur en. novembre :1809),i..ne.ppuyjai|;
tre modifi que d'un commun accord,; or;hiles.articles organiques
rdigs sans le concours du Pape, ni le Concordat de 1813, arrache'
Pie VII, prisonnier Fontainebleau., ni le Concordat .d '181^
repouss par les Chambres, n'ont pu avoir forc d loi. J ' ;;'/
v
"i<
."'
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^ANNALESKGATH^
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1
_;
LE FUTUR eONCLAV
'-
.^0.'
runions
cardinaux.
Le
du
gouvernement
ce
que
<t
conciles
cecumniques
soient
troubles
conclave
des
et
ne
par
violence
extrieure.
- aucune
Article 7. - Aucun officier de l'autorit publique, ni aul'exercice
de
force
des
de
la
agent
actes
peut,
pour
ne
sar
eun
fonction,
le
.plai
dans
les
lieux
qui
dans
pntrer
servent
ou
d'habitation
habituelle
temporaire
Souverin-Pontif
au
ou
dans
runi
conclave
lesquels
concile
trouve
se
un
un
ou
ou
l'autorisation
si
n'est
du
Souverain,
oecumnique,
avec
ce
conclave
du
concile.
Pontife,
du.
pu
difices,
jardins et terrains qui y sont annexs ou qui en dit
ci: pendent ainsi que du chteau de Gastel-Gandolfo avec toutes
dpendances.
Lesdits palais, chteau et dpendances^
ses
ainsi
les
d'art
collections
bibliothque,
les
la
muses,
et
que
SEW;"""'.-
'
ANNALES^ GTUOLt^US
d'impts
espce
3
de
charges
foute
et
et
d'utilit
publiqu
expropris
mme.pour
cause
*;
-,
.-'".' "521
>au Snat par .M Barth, se sent vrifies: d'une imanfe clalE FUTUR CONCLAVE;
tssera-^
528
'
ANNALES: CA^pLIOES
V'
'..-'-'
,:
ricorde.
-; -;
\s-,y-.
lorsque,,de
;JEt
la
dchane
tempte
temps
autre,
se
avec
;
plus de fureur, que les flots menaants se soulvent en colre,
joiontent et battent d tous" cts la barque de Pierrev lot^s quo
redoublent,
angoisses
Pie IX lui seul, tranquille au milieu
nos
d l'orage, nous regarde de son paternel sourire et d'un ton
dedoux.reproche : Que crignz-vous, dit-il, hommes d
peu de foi ? Ne voyez-vous pas le divin Matre qui Veille sur ma
Jrarqu?.;
.
fiert,
redisons
le
Nous
sainte
Pie IX est, dans nos
une
avec
:
temps: idoltres du droit de la force et du fait accompli, par
json indomptable; fermet et sa sereine majest, la plus:'belle la
plus admirable image del force morale.
,11 lutte pour le droit et la justice, sans lesquels l'difice de la
,socit s'croule disparat.
En dfendant sa cause qui est
et
relle de l'Eglise, Pie IX. dfend la cause de tout pouvoir sur la
.terre, la cause de toute nationalit, la cause de toute vraie libert. Il; maintient, dans nos temps de tristes dfaillances, la
dignit, l'honneur de l'humanit elle-mme.
Nous ne connaissons pas l'avenir que la Providence rserve
la souverainet temporelle du Pape, mais nous ne pensons
^pas que l'institution de Charlemagne aura travers des sicles,
fond l'Europe, clair et consol le monde avec Grgoire VII,
.Alexandre III, Innocent III, Lon X, Pie V, Pie Vil et Pie IX,
finir
trangle dans un guet-apens l
pour
;
52^
MGR GONALVES DE OLIVEIRA
Eglise
vous qui tes, aprs tout, la dide
Rome,
0
sainte
vine patrie de l'honneur et de la libert, on n'a vraiment pas
de mrite vous demeurer fidle l'heure de la tribulation et
de,l'preuve; on est sr que vous vraincrez ! C'est vous qui
-
"
"
'":'
;-.
XV
330-
'
^JJALES GATH^QUES
.-
sur nos lvres,, les yeux levs vers le ciel, nous la recevrons tout
ra|Qnnaht de joie.: Tu seras, mort glorieuse, tu seras notre plus
grhd triomphe 1
; 0 martyre, Martyre 1 Quel serait notre bonheur 1
L'vque succombe dans la lutte, mais son sang devient une
semence fconde^ au germe fertilisant i'Semm est shguis christiUfnorum(1). Le Pre meurt; mais Dieu, qui ne meurt pas, veille sur
les enfants;orphelins. Le Pasteur quitte son-troupeau ; mais il coutinue* du haut du ciel,: le protger et aie bnir.
;
\'~--:y.y---:-^--['':/ y
XVI
.
y:'
robur suunv
exhibent, sic et fldei veslras generositas, etiam, ahsente doctore, bbnam suam indolem xhibit. (S. Chrysost. II Hom. post reditura ab exilio.)
(3) Et Petrus quidem servabatar incarcre. Oratio autem fiebatsine inter
missione ab Eccleaia ad Beum pro eo, (Act. xn, 5.)
S34
L'ULTRAMONTANISME
CLRICALISME
ET
LE
XVII
Nous te bnissons aussi, toi, pauvre brebis gare, toi qui as
cot tant de larmes, tant de gmissements, tant de fatigues ton
bras,
dans
donc
te
comme
Ne
nos
serrer
pas
pasteur.
pourrons-nous
laquelle
toi,
brebis
prires,
gare,
dans
faisons
le
pour
nos
nous
ihterficiteermres(3).
;i
;;
"
'
L'UIiTEAMONTANIESME;/^
LERlGALlgME
GTJ
LE
D'APRS LES ANTI-CLRICAUS.
:;;.'/;;-',-.V'. '.-y.-.-.
etl6 septembre.)
';'
;.'.
-r"2
.--
:.->
(1)O insign'em siupor! quosqu, ut pifeelf de nbbis merntes, more proEqai dcebat, eos ut hostes uldscimur, odio eos liabentfis. (S. Greg. Naz. Apol.
de Sacerd.)
...".
.
-...-..-."; .;-
;(2):Q'iod ,pei>ierat,-requiram ,, et -quod, abjec.tum erat, reducaoi; et qijpd onfraetum furat, alligabo ; et quod inflrmum fuorai, consolidabo ; et quod pihgue
et forte, custodiam. (Ezech. xxxi,v 17,17.)
.'
:
(3) Sanct. August.
,-..,,' ;.
.-';;;
<
532
:.y^y-yy ^N^LS
CAHLQUS
-!
johaunitiquedel'gLse;
c'est
pulinique
prftijpes
ptrinique,
et
et
;
justement de ce principe johanniqe que nous attendons l dve*
loppemettt futur de l'glise, maintenant que le principe ptrkiique
':'fc?le pauliaique ont trouv leur xpre3siou,et:Mt leur temps dans
^bfthodoxle catholique et protestante (4);
Schelling
de
relative
thorie
qu'il
fameuse
la
effet,
C'est,
ce
en
appelle; la manire allemande, la constitution historique d
l'glise , c'est--dire la variation des forms qu'elle a revtues: et
de l'esprit gnral qui l'a anime aux diffrentes poques de; son
existence.
.y-:-': '<
',' Cette hrsie ressemble celle que saint Paul avait/combattue
iorsqu^il eut s'lever contre les divisions qui s'taient produites
dans certaines Eglises touchant les chefs auxquels chacun voulait
^appartenir : Ego sum Cephs, Ego Pauli, etc., etc*
--,"' "tit'te thorie tablie sur la ngation de^vdogmes et des faits divins qui sont la base de l'Eglise, fut l'objet d'une discussion entre
Schelling et L Mhhaisi dont on peut voirie rsum dans VEpilogueclyAvt'chrtien, de Rio (t. Ily p., 467);
y La discussion fut conduite par L Mennais avec tant de logique
et de clart que Schelling dut,confesser que, la base des formes
historiques et accidentelles de l'Eglise, il devait ncessairement y
avoir^urt fait positif indpendant des visissitudes des tempsY et
divin : fait comprenant non-seulement les vnements historiques y
quiont donn naissance l'Eglise, mais aussi les dogmes et les
prceptes, en un mot, tout ce qui est foi dans l'Eglise catholique
Notre auteur poursuit :
,
l'Eglise
doriginelle
de
constitution
la
t
Indubitablement
a
argumeiit
nouvel
C'est
Sarpi
fou
mi
Fauteur
Paolo
qui
ce
-:
contre l'institution divine de la monarchie ecclsiastique.
qu'elle
l'a
aujourd'hui:
t
plus
autocratique':
L'Eglise
n'est
n
: :
pas
dans le pass :: le gouvernement de l'Eglise, est une institution positive, divine, et qui ne saurait tre soumise auxy changjnients
accidentels qu'elle subit dans ce qu'elle a d'humain.
/
..
Ge n'est pas ici le lieu de dmontrer longuement cette vrit ;
>
"-"':''
LE CLRICALISME ET L'ULTRMONTANISME
'
M^
,.,guMl suffise d renvoyer aux Pres' des' premiers siecles>i cet poque de l'glise O les prbtestahtsidisntqu'll avait' encore; gard"
'
'
fciuwi
chez-les
Hbreux.':
*y>yy!,
-^y^
:
r
;i4u' surplus; notreauteur:ne reGulewdevantiucutt ineptie^ Voici
f ;;i,o ; mu,
une autre/denseso propositions : v :.
c Moins on a su, plus on cru; aussi; tbtce ;qu'bh faL
moyen^ge nous paratrait aujourd'hui prfaitmht ncryable#); ;: ; ' 'y-yyy yw:.^ -r, T :;;,: .vivi o; i>\ :<*? M i-ioqA
.JL'uteUrfait ici comme tant d?utrS! quii confondent-des jfi#
particuliers avec ce qui est essentiel dnsTEglis.
Ji
;>
; ;
;La religion ne consiste pas dans ls croyances particulires que
lateur rappelle ; ionpeut en rduire la substance quelques points '
gnrauxj on peut dire comme Dante :
j| if0i
'
-
.;;!!:;
:MM-;ub
:,,,:.
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,:':
'
c, 17.
,;
:r;
,
334'
- ,
AflNM.ES CATHOLIQUES
mes humbles et simples, afin que par les choses humaines elles
s'lvent aux choses divines. Et il ajoute: Si l'Eglise laisse
faire, c'est qu'elle est inspire par la simple et pure charit, et
qu'elle voit que c'est le moyen de conduire la sagesse divine.
Ici nous abordons la dernire objection de notre auteur. Il la
formule en ces termes:
Ht Lu .papaut pourrait certainement encore aujourd'hui occuper
une position trs-influente et trs-bienfaisante comme puissance
mdiatrice etconcilialrice.
q Les Etats protestants eux-mmes ne contrarieraient en aucune
,
faon une telle intervention de la papaut, pourvu qu'elle se produist seulement avec justice, parce que c'est l un besoin gnral.
Mais il faut pour cela que l'on comprenne on temps, et que
'on sache embrasser, les -principes en vigueur dans l'humanit
moderne, non, que. l'on agisse d'aprs des principes qui jouaieut
leur rle il y a mille ans et qui aujourd'hui ont perdu toute valeur.
Ou bien, pour parler avec plus de prcision, il faut qu'on sache
distinguer les desseins iffM"quic ont prsid' aux grandes" institutions de l'histoire, de Fe'Fdvlop^^
et que l'on
donne chaque principe lformqui'^
^.^Si. l'Eglise.catholique .abandonnait;jar,prte,ndue.;eonBcmtion
.
dyMe,yell^eutrerait. daps :.e, cours gnral.-de; l vie, cours^auquel:
elljpeyrend^ni^ten^^
parJr mine dans la^
paralysie et ^impuissance.
,.y.;
-";;';
"?,.
;,...
ry
r-ivyr
v
-,, y
,y..
'Il "faudrait arriver une fdration ecclsiastique,, notv par ladestruction ,de toute individualit^ mais renaissant chaque Eglise
son.apire propre. Pour .cela, il suffirait .quelesdiffentes Eglises
abnalpruiassent:fleur .prtention ,d'une .institution divine,; et se
rponnussent .ppur-ee, u^'elles sont en ralit; des ;ins,titu lions his^
tQri^U^S.;, ' ,.:' ,..;;:,;'.,:^;
;'?-''
^\..
\ '.; :;.' '>. v ^j.;), V ;V;
>A j-^h
;.
,
Ds lors, elles pourraient s'unir entre elles, tout commeles,
divers Etats. Chacun/ d'eux peut bien regarder sa constitution
-,
I.
.'; ,
,'iv .:;.:
s:
S3S
LE CLERICALISME ET L ULTRAMOKTISMB
de
reconnatre
l'empche
qui
meilleure,
la
son
pas
ne
ce
comme
voisin comme Etat et d'entrer en relations avec lui. Tout revient l.
l'histoire,
de
terrain
rien
placent-elles
le
Eglises
diverses
Les
sur
se
d'obstacles
plus
de
prinn'y
fdration.
Il
leur
plus
s'oppose
a
ne
placent-elles
difficults
pratiques.
Se
des
seulement
au
cipes, mais
contraire sur le terrain du droit divin, leur fdration en principe
Eglise
doit,
suite,
impossible,
puisque
chaque
fait
se
par
est tout
considrer comme la seule vraie.
puissance
telle
telle
fdration,
reposant
pourtant
Et
une
une
les
limits
des
par-dessus
religieuses,
passant
convictions
les
sur
Etats, dont elle temprerait les rivalits: c'est l un besoin de tous
les temps, c'est l une ide de raison, dont l'poque actuelle rend
l'importance sensible (1).
Voil celte pque de l'humanit dont parle Victor Hugo ; voil en
rsum le catholicisme que rvent nos radicaux, ce catholicisme
la
d'un
membre
de
suivant
parole
clricalisme
le
tue,
une
que
Chambre.
G systme ressemble fort une sorte de gnosticisme, c'est--dire
la naturalisation, s'il est permis d'employer ce mot, de l'oeuvre
surnaturelle de Jsus-Christ.
On -peut ranger l'hrsie gnoslique paenne sous trois formes
diverses :
Le gnosticisme doctrinal, naturalisant'la doctrine, remplaant la
foi par une'science modele sur les dogmes chrtiens : ce fut
l'hrsie des premiers temps de l'Eglise; le gnosticisme personnel,
naturalisant la personne du Fils de Dieu, dont il faisait un homme :
l'auteur
recommande
Aujourd'hui,
l'arianisme.
fut
ne
ce que
ce
serait autre choseqVungnosticisme social: la naturalisation de la
socit surnaturelle institue par Jsus-Christ.
Tout'ce qu'il' propose s'appuie en effet sur ce principe, que
l'Eglise est une oeuvre humaine": Hurhanam conalusfacre cclstm,
-'"'' "''';'
commprI;^
"
'
'.'
;i!tfest.du'rst^l^doctrihe dytus les 'philosophes allemands contenpbris^ :'fbad;rf!I^tivit de FEglis: dans'lvie de l socit
:->/.';; ::;:-:.;;.::>:
Civile.10- ''^Y^ "'rn: M' .':; : :>>
Nos^n'vons'pas besoin d dire que ce systme serait le renverglise
Il
l'colimi
dMn.;
dfe
rien
dans'
n'y
cette
sement;
que
a
pr|yosfe-%ftjrVcre!h;
l'Eglise
de
Jsus-Christ.
qui
ressemble
nous
^G-n^ei^pus' PEgu1='*tvec les Sacrements, avec le sacrifice, dit
1
Ep. ad Antonianum,
.:.-/...
'
'';'"
536
ANNALES CATHOLIQUES
.-,
"]
:\
537
MGR WICART
_
parle encore saint Augustin, ou bien ne sont-ce pas plutt les temps
et les nations qui doivent subir l'action de l'Evangile? i
le
(l),
crivait
Gentz
protestant
tre
socit,
peut
Aucune
ne
imagine sans rgle ou sans loi, non pas une rgle ou une loi
venant de l'arbitraire, mais, une loi plus haute, qui ne se trouv
administre
religion
dans
religion,
la
dans
et
par un pouune
que
voir rgulier. Il faut donc qu'il existe une Eglise, et dans cette
Eglise l'unit et l'invariabilit dans les choses essentielles doit tre
le premier principe. Si l'on accorde que chacun peut tre soimme son propre lgislateur, il doit en tre de mme eh ce qui
dissout,
lors
socit
les
ds
Etats,
toute
et
et tout rentre
se
concerne
dans l'tat de nature sauvage.
Lasciamo store le cose corne stanno, dit l'adage italien.
.
La pierre de Jsus-Christ est plus solide que la religion naturalise ou que le droit naturel de Wattel et de Puffendorff. Le SaintSige est ce bois dont parle l'Ecriture (2), qui ne se rompt point,
parce qu'il est attach avec art dans les fondements de l'difice ;
et ce n'est que par lui qu'on pourra raliser la meilleure de toutes
les confdrations : unum ovile, quia unus pastor.
Nous ne disons rien de l'impuissance vidente du systme propos.
par l'auteur; car si vous enlevez l'Eglise son caractre divin, qu'en
restera-t-il, sinon une simple croyance ou opinion humaine? Or
l'auteur avoue qu'il est impossible de rien fonder sur une base aussi
peu solide.
(La fin au prochain numro.)
>'
".;"'
'
"
'
""
:-
MONSEIGNEUR VVICART
PREMIER 3VQUJ3 DE LAVAI.
\
v
'_.;"
'.'-
11
juin
1855,
le
de
Frjus
vque
nomm
1799,
sacr
mars
premier vque de Laval (diocse dtach de celui du Mans),
prydrt du 30 aot 1855, et transfr ce nouveau sige
dans, le consistoire du 25 septembre suivant, prit possession
die ce sige le 28 novembre de 'a mme anne, administra son
dmission
et
donna
vingt
diocse
pendant
sa
ans,
nouveau
:y;;,".
1876,
en
.;..,
A
.,''.
XXU,
19,
'-/.;.'-
5&8
...-' '..'.'".
"'
ANNALES-'GATBOLlQUES
duir..
""'
;;
"'"'
.;
';'
'-c
-'
':
:;:':
SL3Q
MGR WIGART
qu'il
dtache
lambeau
d'une
encyclique
qu'il
d
diocse,
Un
mon
',.'.
rejette.
,;:-,-;
Gomme iltaitprompt obiru Saint-Pre, publier ses dcrets,
Trois
indulgences,
faveurs!
fois
encycliques,-ses
ses
en quinze
ses
ans, il a fait le plerinage de Rome, deux fois spontanment, la
troisimefois convoqu au concilepar Pie IX. En ces dernires annes
il se serait rendu encore une fois au tombeau des saints aptres,' '
Si i?alraiblissement de sa sant ne l'en et empch. A.peine tait-il
install sur le sige de Laval, qu'il voulut attacher plus fortement
la
liens
prire,
les
de
mme
rtablissant
diocse
Rome
par
en
son
la liturgie romaine. Nul plus que lui n'a ressenti le contre^ coup
;<.'-.
des preuves de Pie IX..<
.Nous le voyons dfendre courageusement le pouvoir temporel,
sauvegarde de lalibert du pouvoir spirituel, venir au secours du
Pre commun de nos mes en ordonnant des prires, des quet.es,
de'Saintdu,Denier
Pierre,
consoler
l'oeuvre
fondant
et
son
en
affliction en exprimant, dans plusieurs adresses, le respect, l'amour,
l'attachement de l'vque.,des prtres et des fidles deLavalenvers
le Saint-Sige. Sa lettre pastorale du carme de 1875 avait pour
objet : l'attachement et la soumission dus au Saint-Sige et au success'expliquer
des
si
pleines
de
Pierre,
On
peut
comment
pages
ne
seur
de vie soient sorties del plume d'un vieillard de soixante-seize ans
Souverain-Pontife.
qu'il
l'intensit
Le
de
l'amour
porte
au
que par
Pape lui rend amour pour amour, et il lui a donn bien, des fois des
d'une
estime
particulire.
marques
Mais la foi engendre,la confiance et l'amour. Notre premier
vque a toujours su rassurer les coeurs pusillanimes, pouvants'
qui
assaillit
Il
barque
l'Eglise.
de
la
de
tetopte
la
temps
notre
par
;
MO
"ANNALES' ATBtLlQtJS
elle
il
sait
foi
du
Christ
Si
que
est expose aux
;
aux promesses
a
fluctuations de l mer, l'Eglise ne sera pas submerge : Fluctut
nec mergiiur. Aussi nous '-t*il exhorts souvent la confiance :
Hnimes depeu de foi, pourquoi craignez-vous?
La charit est le trsor et la couronne de l'vque : il vient,
comme Jsus-Christ, apporter le feu de l'amour divin sur la terre7
et
veut rallumer dah le coeur ds chrtiens. Voil pourquoi
Monseigneur a voulu ds le commencement instituer l'Adoration
perptuelle du Trs-Saint Sacrement, cette oeuVre admirable uui a
produit dans notre diocse tant de fruits de salut; et, plus tard,
l'oeuvre de la communion rparatrice, complment de la premire.
Non content de cela, il est all jusqu'au foyer de l'amour pour en
faire jaillir sur nous les tincelles, jusqu'au Sacr-Coeur de Jsus*
et le 25 juin 1865, il lui a consacr son diocse. Quelles larmes il
rpand sur ls profanations sacrilges de l'Eucharistie, et comme-il
foudroy de ses analhmes l'insulteur du Christ, l'impie Renan! y
qui
aimer
aimer
combien
Mais
Mre?
Oh!
Jsus
peut
sa
sans
;
ntre vque a aim Marie 1 Ds le dbut, il salue la Vierge lui macule et la prend pour patronne de son diocse; il rend obligatoire
pour toutes les paroisses du diocse la clbration du mois de
Marie; il obtient plusieurs induits afin de multiplier les ftes de
Mrfrie; il couronne au nom de Pie IX Notre-Dame d'Avnires; il
fait voeu de restaurer, en 1871, en dix ans, la'flche du sanctuaire
si aim des Lavallois, et dj son voeu est excut; Aussi Marie
choisit-elle le diocse de Laval pour se rvler de simples enfants
et annoncer la fin des dsastres de la guerre.'Voyez comment le
'pieux vque reconnat, un tel bienfait. Il examine et juge canoniqument le fait de Pontmain ; il convoque tout son diocse aux
pieds de Notre-Dame d'Esprance, laquelle il lve une magnifique basilique, dont les Oblats de Marie Immacule sont constitus
gardiens, et il termine sa mission piscopale en allant une dernire
fois, comme vque de Laval, rendre visit celle qu'il a tant glorifie sur la terre.
Afin de conserver, d'tendre, de propager cet amour de Jsus et
de Marie, notre vque avait soin de favoriser les oeuvres si minemment catholiques de la Propagation de la foi, de la SainteEnfance, des coles. d'Orient, de saint Franois de Sales. Qu.e>de.
fois il les a recommandes au zle des prtres et des fidles! Enfin
il encourage le mouvement des plerinages eh se mettant luimme la tte d ces belles manifestations.
Aprs avoir contempl les oeuvres inspires notre vque par
.
l'amour de Dieu, voyons celles qui lui furent dictes par l'amour
ir
y 15|l
:,
MOR'WICART ;
du;prochain. Il avait gouverner deux classes d'hommes lesprtres et les fidles.
.''-. Un des objets les plus importants de sa sollicitude pastorale fut
tout d'abord rtablissement'des deux sminaires. Son voeu n
tarda pas se raliser, et cinq ans aprs son arrive parmi nous,
ls deux maisons existaient dj et taient en plein exercice, y :
Jaloux de la sanctification des pasteurs des mes, il convoquait-'la retraite pastorale les membres de son clerg au moins tous ls
deux ans : il en a fait une loi dans son diocse. Dans l'intrt de la
science sacre* il institue les confrences ecclsiastiques, tablit
les- examens des jeunes prtres et encourage les vocations ccl^siasliques. Selon la maxime de saint Paul, Tout doit se faire avec
ordre. Voil pourquoi nous voyons Monseigneur ordonner et rgler
l spirituel comme le temporel, avec une sage discrtion^ un
esprit de suite Vraiment remarquables. Les statuts diocsains sept
modifis; l'tat des fondations pieuses est rgularis; une caisse
des retraites est tablie ; Tadministration des biens des, fabriques
est amliore. Sans doute Monseigneur ne s'occupe pas des menus
dtails des choses temporelles ; l'exemple de saint Ambrois qui
laissait ce soin son frre, il abandonne ces objets secondaires;
son archidiacre ;, mais il Veut au moins traiter les questions d'ordre
gnral.
Et puis, il ne lui suffit pas d'avoir institu et rgl les choses, il
veille attentivement l'excution de ses prescriptions^ encourage
les uns, stimule les autres, en un mot, il fait sentir qu'une tte et
l'Eglise
main
de Laval.
nergiques
prsident
.la.
direction,
de
une
Il le fallait ainsi d'ailleurs pour fonder un diocse, crer des
oeuvres, tablir des traditions, et donner la nouvelle eironsr
ription diocsaine une vie propre et individuelle.
A l'gard des simples chrtiens, Monseigneur a aussi rempli.les
devoirs d'un bon pasteur. Il a t le serviteur fidle et prudent prpos au gouvernement de la famille de Dieu. Avec une intention
toujours droite, il enseigne ses ouailles leurs destines immor-r
telles, le but lev de la vie humaine; les principaux moyens d'atteindre leur fin : la foi et les oeuvres chrtiennes, les sacrements, la
prire. Se souvenant qu'il est la sentinelle d'Isral, le gardien del
cit spirituelle assige par le dmon, le berger d'un troupeau menac .par les loups, l'intendant d'un trsor expos aux voleurs, il
s'oppose comme un rempart aux efforts de l'ennemi ; il dnonce en
maintes occasions les perds de la foi ..et des moenrs au temps prsent et condamne la franc-maonnerie, artisan principal de la dissolution sociale.
542
ANNALES CATHOLIQUES
ront au moins pendant trois ans les catchismes, et par sa coopration la fondation de l'Universit d'Angers, il a prpar aux tudiants un grand foyer de science et de vertu. Il n'oublie pas les
autres ges. Soucieux de l'honneur des jeunes personnes, il leur
dfend toute frquentation dangereuse. Afin qu'on ne soit pas tent
de confondre une simple formalit civile avec le mariage chrtien,
il enjoint aux futurs poux qui ont comparu devant le magistrat
civil de se prsenter devant le prtre dans le plus bref dlai. Enfin,
ses visites piscopales frquentes, sa rsidence assidue au milieu
de nous n'ont laiss aucun intrt spirituel en souffrance. Mais
j'allais oublier de dire qu'il n'difiait pas seulement le temple spirituel : grce sa haute impulsion, une foule de nouvelles glises
ont surgi et ont t consacres au Seigneur.
Je ne parlerai pas de sa commisration pour les victimes des inon"
dations, de la grle, de la guerre. Son patriotisme s'est affirm en
beaucoup de circonstances, mais surtout quand il a donn ses sminaires pour les convertir en ambulances pendant la guerre. Il
n'a pas t moins ami de son pays quand il a eu le courage de dire
la vrit sur les ides et les tendances actuelles et de donner de
bons conseils dansles principaux actes politiques* auxquels ses diocsains taient appels prendre part.
Ce tableau que nous avons essay de faire de l'piscopat de
Mgr "Wicart est' trs-imparfait, et nous avons omis ncessairement
bien 4es choses. Cependant nos lecteurs nous sauront gr d'avoir
esquiss grands traits les principales oeuvres de notre premier
vque. Ils verrontpar l qu'il pourrait s?appliquer la parole de saint
Paul J'ai combattu le bon combat, j'ai consomm ma course; il ne
freste plus qu* attendre la couronne du juste.
'
PROSPRE-PIERRE HUCHED.
MUSIQUE ET SANT.-
543
MUSIQUE ET SANT
De temps immmorial, on a tent de soulager et de gurir
mmorables
faits
des
Sous
musique.
rapport,
la
ce
nous
par
inutile,
l'histoire
de
les
conservs
t
croyons-nous,
par
ont
;
rapporter ici. Cependant, malgr de nombreux essais, on n'a
progrs
application
dans
la
de
beaucoup
faire
fait
son
pas
thrapeutique. Gela vient sans doute de ce que l'on a gnralement procd d'une manire tout fait empirique, et que
l'on ne sait pas au juste quoi s'en tenir sur les effets de son
influence.
Les matres de-l'art regardent la musique en gnral comme
tant l'expression du sentiment. Oui, sans doute, elle est
l'expression du sentiment; mais on doit observer qu'elle peut
galement exprimer simplement le nombre, la mesure, le mouvement ; elle peut exprimer certains phnomnes de la nature
sans exprimer aucun sentiment.
Prenons les deux extrmes : voil, par exemple, un rgiment
qui passe musique en tte, jouant une simple marche; tout
le monde se trouve branl; il n'y a pas jusqu'aux enfants
qui, .mme d'une manire inconsciente, ne marquent la mesure; les passants se mettent instinctivement au pas, et un
grand nombre sont naturellement entrans dans un mme
mouvement suivre la troupe.
Evidemment cette musique agit spcialement sur les nerfs
locomoteurs et sur l'intelligence qui comprend le nombre et la
mesure.
Mais voici une runion d'lite, silencieuse et recueillie dans
sentimentales
d'artiste
les
mlodies
de
Mozart,
sanctuaire
un
:
de Haydn, de Beethoven ou de quelque autre grand matre
se font entendre. Le prlude, comme un coup de baguette
magique, saisit tout le monde, l'motion gagne, et bientt les
larmes que Ton comprime en vain brillent dans tous les regards,
et nous rvlent les sentiments profonds qui ont envahi toute
rassemble.
Evidemment, cette musique agit spcialement sur les sentiments et sur l nerfs de la sensibilit.
De ce qui prcde et de phnomnes analogues, on peut
344
ANNALES CATHOLIQUES
'
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
848
faire
qui
la
praticien
concourir
musique l'art
veut
tout
pour
de gurir (1).
J.
RAMBOSSON.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
P. Sebastien Sailer, chan. prmontr de l'abbaye de Marcksatt, par Maxime de Montrond, cheval, de l'ordre de SaintGrgoire-le-Grand ; in-18 ; Paris, chez Lethielleux, rue Cassette ;
la
fr.
douzaine.
prix
75
9
cent;
:
;
i. Le Manuel des
y$0y.
ypiMLESOA^
*
'.''-'
siales.
y
C'est donc bitif '<M>vritable et' tt&MifyManul que M. l'abb
Vouriot a compos avee'son exprience de l'administration des paroisssf ce Manuel' est complet, clair, mthodique^ pratique, et, ;
ceinritv il joiite celui de' l doctrine"i sr plusieurs points capi1"
tauxi, il a fixla^urisprudencj inspir^li lgislature, et il contribu prserver l'Eglise de France de dangers td'atht plus
redoutables qu'ils taient moins connus. L'accueil qu'il a reu du
clerg prouve d'illrs su ffismhettt que ces: divers mrits ont
justement apprcis. ;
'''-'-y] -:"V -' ^yy*-; : .'-[ --'-. -y
'"'
''-
547'
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE
liions
de4-/Fjl)i;,;-.d^
v;,.W.\
Dans cette tche ils n'ont pas seulement,t ; soutenus; par l'inis.
tiativ et les encouragemens de Mgr l'vque du Mans, mais sur-tout par les nombreux conseils qu'il. bien voulu leur donner; et
mme pour rendre leur travail plus facile et plus sr, il a daign
revoir avec eux les questions principales modifies ou introduites
dans-ctt nouvelle dition. On peut donc dire de cette dition
qu'elle n'apparat pas seulement 'sous son patronage, mais jusque'
participation,
certain
l'honneur
point
de
et qu'elle reste
un
avec
sa
i!:;
le
piscople;
la
garantie
l'autorit
pass
de
r
comme par
sous
.
548
ANNALES CATHOLIQUES
'
'suspendre,
:....:
.c.
;.,.,,:,-
.,..,
Le Directeur-Grant : J.GHAMTREL.
":
et nous songeons de nouvelles amliorations dont nos lecteurs nous sauront gr, c'est notre confiance.
D'abord, partir du premier numro de janvier prochain,
les Annales catholiques seront imprimes en caractres neufs,
fondus exprs et exclusivement employs leur impression.
Ensuite, au moyen de certaines dispositions typographiques,
nous arriverons donner, sans augmenter le nombre des pages,
la valeur de six huit pages de plus de texte, ce qui, en
somme, nous donnera la valeur d'une quinzaine de pages de
plus que nous n'en avions avant le mois de juillet dernier.
T. IV, 16 DCEMBRE 1876.
%i
350
'
ANNALES: CATHOlifQUS
tentsurles autres,matires.
pourvues d'intrt.
Souvent nos abonns se sont plaint de l'ennui que leur cause
la disposition de nos cahiers composs de 32 pages ; dsormais, ils ne se composeront plus que de 16 pages, ce qui permettra de les couper plus facilement. Nous ne pouvons pas encore faire droit ceux qui nous demandent une couverture et
des feuilles rattaches les unes aux autres il y aurait l un
Surcrot de dpense que le nombre de nos abonns ne nous
met pas encore en mesure de supporter.
Telle sera donc l'oeuvr de Canne prochaine, nous ferons
plus, si nous le pouvons ; sinon, nous aurons montr au moins
notre volont constante d'amliorer de plus en plus cette oeuvre
pourlquelle nous recevons de toutes parts des flicitations qui
sont notre plus douce rcompense.
,
cours.
Nous nous sommes proccup de cet objet, et nous venions
aujourd'hui dire ce que nous pensons faire.
Il existe Bologne, en Italie, une Socit pontificale d'olographie religieuse dont nous avons dj eu occasion de parler,
QUBLQUBS;BONN]BS NOUVELLES
55|
fr/im
Sacr-Coeur de Jsus.
y.
de
lieu
fr.
9
:
15
. . -,
\
9i;
Saint-Coeur de Marie..
45
.;
-^. . .
Saint Franois d'Assise. . . . .
9
15 ~^
^.
Mater admirabilis. . .
9
15
***-
.
Mater dolorosa
'-. ; .
15
.
Le B. Joseph Labre.
15
. . . . . .
Saint Franois de Sales.
9
-15 =
. . . , .
Saint Stanislas Ratska. .
*'
9
15
J
.
.
Ces tableaux ont environ 65 cent, de haut sur 45 50 de large.
... .9
... /,
fr..
15
lieu
de
fr.
Ecce Homo. ..
20
au
.. ..^. .-,..,.
'.
La Bienheureuse Vierge.
fr,
15
20
.
.
Ces deux tableaux ont $3 cent, de haut sur 39 de'large.
.
La Grarid'Mre (50 cent, sur 42). .
23
.
Vieillard qui fait son djeuner (40 cent.
9
15 -^
sur 53). .. . ... ,.',"....--. .
Vieille qui verse le caf (40 cent.
' .:
9
15
sur 33). . . . , .
. .
N. B. Le port de tous ces tableaux- reste la charge du demandeur, qui nous indiquera la voie par laquelle il prfre-les recevoir.
'
.15
.25
''
...
""'' 'NLIBCA^
55'2:-,.'
-
....
d'un an
Annales
catholiques, toute personne qui prendra, sur la
aux
liste suivante, des livres pour une somme montant au moins
40 francs; les livres seront envoys franco;
piscopalis
ABELLY (Lud.).
sollciiudinis
Enchiridion,
fr*
1 vol. in-4?j prix : .;
12
,"
.- . . .
. . .
. ^.ALMIS (Bk P.).: Abeille du Carmel, 2 vol. in-12.
5
.
ALLEZ. - Dictionnaire ds Conciles, 1 fort vol, in-8
&
..,,, .
BEAUSSET (cardinal). Histoire de Bossuet. 3 vol. in-12.
-I -'
Trait
histoirique
BERGIER.
dogmatique
de
la
vraie
et
......
. .
FAYET (Mgr). Sermons et discours, 2 vol. in-S>.
. , . .
Sermons,
GROS (Mgr).
discours
mandements,
vol.
3
et
...
.-.
in-8.
. . .
OEuvres compltes, 15 vol,
.
Instructions
le
symbole,
vol.
in-12-,
3
sur
.
Instructions sur les commandements de Dieu, 2 vol.
12
130
12
10
1650
6
'",''
QUELQUES ]^NBS,NOUVELLES
;.'
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1 50
'
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2-
56
^6
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554
"
1er
ANMLSyGATHOLQS :
-""--'
crin.-*Zes Caractres de l Bruyre et les Fables de
v
^-~
'
'.
-3vol.
in-12.
.y ;.
.'. V:.
.
Vie ds Saints, par
.^15
5?
.....
17
;
"
in-12.
19
. . . . . . . ,. . .
7^ crin. -Morceaux choisis, par Gpdfroy, pour le,
i*' ge, lr cours, 2e cours, 3 vol. in-12.
Il
. .. :,.-,..-,.. :.,..-
,.;
Nous dsirons que ls efforts que nous avons faits pour rendre
facile nos Abonns l'acquisition de bons et beaux ouvrages et
de beaux tableaux leur soient agrables. Nous aurions voulu.
faire mieux encore, et,nous ferons de nouveaux efforts pour
l'poque de Pques. A eux maintenant de nous seconder en
nous restant fidles et en nous acqurant de nouveaux Souscrip"
leurs: c'est par le nombre que noiis serons forts et que nous
pourrons plus avantageusement lutter contre l'impit qui
dborde, contre tant de calomnies et d'outrages dont la sainte
Eglise de Dieu, l mre des peuples, la grandeur et l'espoir de
la France, est chaque jour l'objet dans la presse et dans les
assembles politiques.
J.
CHAKTREL.
55S
CHRONIQBE
CHRONIQUE
-y.,-
y>,
l
y .-.;.
14 dcembre 1876.
55&
'
ANieLS'MA*tOLiQUS
entre ls peuples, nous voyons le trouble, l'agitation, les angoisses dans presque tous les EtatSi On a chang le droit, m^
taverunt just selon l'nergique expression de l'Ecriture; mais
y on n'pu changer la nature des choses, et il est contre la nature
des choses,'* qui est rexpressiori mme de la Volont de Dieu,
'Conditions
l'ordre
dans
des
diffrentes
des
trouve
que
se
^*
conditions ternelles traces par cette volont, et que la paix
rgne l o dominent l'erreur, le mal, l'iniquit.
Est-ce le triomphe du droit et de la vrit qu'on se propose
dans la solution de la question d'Orient? La Russie, qui' fait
sonner si haut tes injustices dont les chrtiens sont victimes en
Turquie, et qui-se donje la .missionde redresser les torts dont
ils souffrent, d'assurer leur libert, la Russie respeete-t-ile
chez elle la libert ds oatholiques et' traite-trelle la Pologne
avec quit? Sa conduite montre assez qu'elle ne songe, au
fond, qu' s'agrandir, et voilpourquoi la paix, une vritable
paix ne pourra sortir de la confrence de Constntinple, voil
pourquoi, alors qu'il ne s'agit> en apparence, que du sort de la
Turquie, toute l'Europe s'inquite : c'est la domination universelle que tendent les empires qui ne respectent plus le droit,
et c'est.la force qui est appele tablir cette domination univei-selle, ce fantme de l'unit laquelle l'humanit aspir, et
qui ne sera que l'unit dans la servitude, si elle n'accepte pas
la seule unit salutaire, fconde, l'unit que Jsus-Christ est
l'unit
tablir
tablissait
Eglise,
dans
la vrit et
son
venu
en
dansle bien, l'unit catholique.
,
En France, la solution du problme gouvernemental est-elle
.plus facile que celle delaqueslion d'Orient ?:ElIe ne peut l'tre,
tant que notre malheureux-.pays ne reviendra pas ses traditions sculaires, et continuera de rejeter lgalement., natioQalement, si l'on nous permet cette expression, le Christ, qui est le
premier roi des Francs, le Christianisme, qui est la raison d'tre
de la Fra&ce.et sans lequel elle n'est plus rien. Jusqu' ce que
les droits de Dieu soient reconnus par ce peuple qui a reu la
mission spciale et glorieuse de les dfendre, les rvolutions
succderont aux rvolutions, les gouvernements aux gouvernements, et.l'on verra le plus riGhe: pays du monde s'appauvrit*
de plus en plus, le peuple le plus favoris des dons de Tinte lli:
..
""
CHRONIQUE
"
557
qu'une
n'tre
plus
dchirer
lui-mme
et
coeur se
proie pour l'erreur, pour la corruption, 'pour la domination
trangre.
Depuis dix jours, tout s'arrtait chez nous par suite de la
crise ministrielle. La chambre des dputs, imbue de l'esprit
rvolutionnaire, avait renvers un ministre bien complaisant,
pourtant, mais qui ne voulait pas aller aussi loin qu'elle dans
l'oeuvre de la dmolition sociale. Le ministre est reconstitu
peut-tre seulement pour quelques jours ; les choses iront-elles
mieux? M. Jules Simon, qui ne croit qu' la religion naturelle
et qui rejette le christianisme, est devenu, depuis le 12 dcembre, prsident du conseil la place de M. Dufaure, et ministre de l'intrieur la place de M. de Marcre ; M. Martel,
dont l'acceptation n'est pas encore certaine, a t nomm ministre de la justice et des cultes ; les autres ministres gardent
leurs portefeuilles, et l'axe du gouvernement, au lieu d'tre
plac clans le centre gauche, est plac dans la gauche, celle
appelle
croit-on
cela
puisse
l'on
modre
donner
que
que
:
plus de stabilit au pouvoir, que cela.puisse rassurer les esprits,
et qu'un gouvernement compos en majeure partie de libresphs'ursj comme M. Jules Simon, de protestants, comme
MM. Lon Sy et Waddington, soit bien Capable de comprendre ce qui convient le mieux la France et de conduire
notre pays dans la voie de la rgnration et du relvement?
Ypil pourtant o aboutissent les efforts de dix longs jours
de combinaisons et d'intrigues : est-ce vers la sant qu'on revient ; n'est-ce pas plutt une aggravation de la maladie?
Puissent les vnements ne pas justifierjdes craintes qui ne
sont que trop raisonnables !
et.du
gence
y'-
:".
;''y;iiyyy;:'j; y::y'y!
y:
'
Wy':
'
'
AMES^CATHCLIQUS
558:
dimanches de TAveht, au concours ds auditeurs qui viennent
Elle bien commenc, la grande fte lyonnaise, la fle d l'Immaule Conception. Ds les premires heures du matin, la chapelle
de Forvire n'a cess d'tre remplie d'une foule compacte de plerins empresss et l'on a pu toucher du doigt encore une fois l'urgence d la construction de la vaste et magnifique basilique que l
reconnaissance des Lyonnais lve en ce moment la puissante/
protectrice de notre ville. A midi et demi, suivant la touchante
coutume ne des angoisss de Tin vas ion, en 1870, plusieurs milliers de dames gravissaient procssionnellemut, quoique sans le
concours du clerg, la colline de Forvire, en chantant des cantiques et en rcitant le chapelet.
Mais passons ces prludes. Ds les premires ombres du soir,
une trane lumineuse descend de Forvire et se rpand en quel* (
ques instants jusqu^aux extrmits de la ville. Du haut de la colline
le spectacle dpasse le merveilleux...La ville resplendit dans une
atmosphre lumineuse que.la lueur clatante des flammes de Bengale vient chaque instant colorer de nouveaux feux. Les longues
lignes des quais de la Sane et du Rhne se profilent dans leur
splendeur blouissante et le vaste carr de la plac Bellecour se
change pour le regard en un palais de lumires.
Si nous parcourons les rues do la ville, le spectacle plus restreint
n'en est pas moins ravissant et le coeur est touch bien plus vivement en voyant de prs de quels unanimes concours est form cet
ensemble incomparable. Comment ne pas tre mu la vue de ces
lumires qui brillent aux humbles fentres des tages o le regard
ne peut qu' peine les apercevoir dans les ruelles et dans les cours
ignores? Ne semblert-il pas que ces lumires crient bien haut que
le peuple, le..vrai,peuple lyonnais,- n'a pas encore dgnr?
t
les
Enlrerai-je dans .dtails?. Je n'en finirais jamais.' Passons brivement.
Le clocher de Forvire avait revtu sa parure ordinaire de
diamants lumineux, et: d'instant en instant des flammes de Bengale
faisaient resplendir la statue dont il est le gigantesque'pidestal^
,-
CHRONIQUE
.559
-;.;'
5jS0
.
AKMAILKS
,ATn,toBS'-,:'
..-'.
'
"-.:.'
CHRONIQUE
56li
nimer l'esprance : qu'on y ajoute le succs et le dveloppement ds Universits catholiques, la prosprit de renseigne'^"
ment secondaire religieux, les succs de cet enseignement
religieux tous les degrs, la multiplicit des oeuvres catiioliqes* le zle de notre clerg, la fermet et la charit de notre
piscopat, ce travail immense d'enseignement par la chaire,
milieu
l?cole,
fait
de nous, et nous
la
qui
au
par
par
presse
se
comprendrons que si le mal est puissant, le bien est plein de
vie; le prsent>est triste, mais que de grain Sem dans cette
noble terre de France arrose du sang des martyrs, del sueur
ds saints! Vienne la perscution, nous la regarderons comme
le soleil destin fconder ce grain, le faire lever de terre et
aie transformer en une riche et merveilleuse moisson.
111
562
,f"'^ yy
AMNS GA^HQUS
''.'*
celles qui
563
'"""'.
...
ont jamais t. et les erreurs nouvelles
'
'
t'-"'".
'
J.
CHANTREL.'
Universit de Lyon.
'
Les archevques d'Avignon, d'Alger, d'Aix, de Chambry et
de.Lyon, et les vques de Dijon, Digne, Moulins, Langres,
Annecy, Saint-Glaude, Marseille, Gap, Grenoble, Ajaccio,
6j4
yy.mS&iMS
CyrH01IQUS; "
'..';"
Lasinte gUse n'a jamais cess de revendiquer, comme un apanage essentiel de sa mission divine* le droit et la libert d'ensei^
gner ; jamais elle n?a oubli que le devoir d'clairer les peuples a
t impos aux Aptres et leurs successeurs Toutes les nations
et tous les sicles disent que ni les fatigues, ni les perscutions
n'ont su arrter, dans cet apostolat, ceux que le Seigneur a revtus
de son autorit suprme pour instruire et sanctifier les gnrations
humaines.
Ds que le baptme lui a donn un enfant, l'glise ne peut ngliger d'exercer un contrle maternel sur l'ducation de cette crature
de Dieu, appele Une destine surnaturelle. Elle a le devoir de
le suivre dans le dveloppement de ses facults et de le conduire,
autant qu'il est en elle, une parfaite connaissance des choses
divines et humaines, d manire ce qu'il puisse rpondre pleinement sa vocation de Ghrtien.
.:
Voil, Nos Trs-Chers Frres, ce qu'avaient compris toutes.les
nations catholiques. Aussi depuis la tentative impuissante de Julien
l'Apostat, qui supprimait pour ls chrtiens ce qu'on appellerait
aujourd'hui le droit l'instruction, l'glise fut-elle, jusqu'au commencement de ce sicle, libre d'ouvrir des tablissements o la
jeunesse trouvait le double bienfait d'une ducation et d'un enseignement conformes la foi de ses pres.
'
Depuis lors, dpouille de son droit, l'glise a rclam auprs
de tous les pouvoirs qui ont successivement gouvern la France
des lois rparatrices ; et sa constance, que les rvolutions n'ont pu
lasser, a fini par tre couronne de quelque succs. Dsormais
l'enseignement chrtien,jouit, tous ses degrs, d'une libert qu'on
lui mesure, il est vrai, d'une main parcimonieuse; mais cette
libert, dfendue par les garanties lgales dont elle est entoure,
sera, nous l'esprons, respecte des passions antireligieuses ellesmmes.
Ces conqutes imposaient vos vques, Nos Trs-Chers Frres^
des obligations nouvelles. Quandils avaient lutt avec tant de per-
^6^
:''\^-\'-\r y.^^j^ms'^MMmiQ^sy.d
"
y
;Nous
zls.
instrumentsgnreuxet
Aprs
Dieu,
comptonssur^
ses:
y votre; coopration la plus active, puisque, aprs tout, c'est pour;
travaillons
enfants
que
et
pour
nous
vos
vous
; et que nous, nous
condamnons tant de sollicitudes. Disons plus,;il y" a pour: le
peuple fidle tout entier un devoir de. conscience et d'honneur
contribuer avec ses vques la cration de ces grands tablissements, appels par tant de dsirs et enfin devenus possibles: au
prix de tant de combats Ceux mmes d'entre vous, Nos Trs-Chers
Frres, qui ne verraient pas pour leurs familles un intrt immdiat et direct dans l cration de nos Universits ne sauraient demeurer indiffrents notre appel. Quand .une oeuvre est dclare
par tous vos vques 'minemment catholique et ncessaire, quand
elle est de la part du Souverain-Pontife l'objet ds recommandations, les plus pressantes, il n'est, aucun enfant de l'Eglise qui,ne
doive y participer dans la mesure de soninflunce et de ses moyens,
C'est pourquoi, Nos Trs-Chers Frres, connaissant l'esprit de
foi: qui vous anime et l'inpuisable charit que cet-esprit vous inspire, Nous nous mettons courageusement l'oeuvr Eu d'autres
provinces, . qui vous ne cdez pas, coup sr, en gnrosit et en
ressources, des universits catholiques, telle' que la ntre, ont Vu
les offrandes les plus magnifiques venir seconder -l'initiative de leurs
courageux fondateurs Nous aurions cru faireTnjure nos-diocses
eh ne les estimant pas capables de pareils sacrifies" Au rest, Nous
ne cherchons pas le dissimuler, les frais de premier tablissement
et' les charges annuelles de l'oeuvre que nous entreprenons au nOm
du Seigneur atteignent un chiffr norme ; mais, appuys sur
Dieu, qui veut le, salut de ces jenes gnrations exposes tant de
prils, et par elles* le salut de la France, Nous ne nous croyons
pas tmraires, en attendant de: vous des largesses exceptionnelles.
Nous allons donc, Nos Trs-Chers Frres, pour Dieu et pour l
patrie, travailler rendre chrtienne l'ducation suprieure, en
faisant asseoir de nouveau l'Eglise dans les chaires illustres autrefois par son gnie. Nous recommandons: spcialement notre dessein au zle du clerg et aux prires de toutes les mes pieuses. Ce
n'est' pas en vain que travaillent ceux qui lvent l'difice, quand la
bndiction divine est sur eux et sur leurs oeuvres. M'en doutez pas,
Nos:.Trs-Chers Frres,, le secours divin et l'union de nos efforts
nous promettent le succs ; ni les contradictions, ni les obstacles
ne pourront faire chouer la sainte entreprises laquelle Nous nous
sommes vous, laquelle a droit vos plus ardentes sympathies, et
y
votre; concours le plus gnreux ,
566
,,
'
567
-,/.
;f
;.\
,^
,
Saint^JeandeMaurienne.,,,]
.,
L MONDE PARLEMENTAIRE.
(Voiries deux numros, prcdents J
.
68
ANNALES CATHOLIQUES
sera venu.
Mais il faut bien, direz-vous, rduire les charges du budget; la
respectable,
c'est
digne
plus
de
la
la
celle
de
piti,
la
plus
pauvret
'
France.
En cela, messieurs, je"suis de votre avis. Mais nous avons un
faisons
le
finances
soulager
gnsimple
de
tous
bien
nos
;
moyen
reux sacrifice du traitement que le budget nous alloue. (Hilarit gnrale et applaudissements ironiques sur un grand nombre de
bancs.)
V
,
Quand on sert- son pays, oh est assez pay par l'honneur d'tre
appel lui donner son temps, sa peine et son dvouement.
Oui, messieurs, vous laisserez intact le budget des cultes, et
rtablissement
amis
l
qu'ils
honorables
refuserez
pas nos
vous ne
sollicitent. Du reste, ils ne sont pas' seuls rsistera ces coupes'rgles que les adversaires de la religion entendent pratiquer dans ce
budget. Le Gouvernement s'honore de combattre avec eux,pour celte
respectable.':
y
si
si
juste
et;
cause
Oui, aussi longtemps qjue l'illustre marchal de Mac Mahon sera
charg des destines; de la, France, la religion de nos pres ne sera
gauclie.).
'
(Bruit
violence.
voierlgaleni
ni
attaque par
\ .. v
par
Et qu'il me soit permis, en descendant de cette tribune,, de faire
entendre ce cri que l'indignation touffa dans ma poitrine l jour
LE MONDE PARLEMENTAIRE
569
,'.:...
SSTO
'.''"-
;;ANNAE;S; ^THLiQBS;; :^
:''
'
'
'
LE MONDE PARLEMENTAIRE
571
572
ANNALES CATHOLIQUES
LE ,M0NDE PARLEMENTAIRE
S73
catholique.
l
des
Ce
rpublicain
il
faut
tre
sont
tre'
pas
ne
pour
de
Chambre.
cts
deux
de
celte
erreurs graves
D'un mot on se fait une arme. On parle, en France, de clricalisme et de libralisme. En Angleterre et en Belgique on peut voir
combien ces mots, qui servent quelquefois faire de beaux disBelgique
trs-vains.
la
pendant
effet,
prs
En
sont
a
eu,
cours,
de trente ans, un ministre que les uns traitaient de radical et les
autres de libral. Je crois que ces derniers avaient raison. Ce ministre, radical ou libral, a t remplac par un ministre clrical
depuis huit ou dix ans. Eh bien, c'est toujours la mme chose, et
pourquoi? Parce que, lorsqu'on est au pouvoir, on ne peut y rester
qu' la condition d'tre juste et tolrant. Que la Belgique ait un
ministre clrical ou un ministre libral, elle est gouverne exactement de la mme faon ; c'est le mme commerce qui s'exerce
sous une autre enseigne.
J'invite donc mes concitoyens ne pas s'effrayer, les uns du mot
clricalisme, et les autres, du mot libralisme, parce que c'est la
justice, la raison et la tolrance seules qui peuvent faire garder le
pouvoir.
Nous reproduisons succinctement le discours de M Louis de
Eerjgu,Yim des meilleurs qui aient t prononcs dans la dis-cussion gnrale sur l budget des cultes.
Messieurs, la France prsente le. grand spectacle de l'immense
majorit de ses enfants demeurant fidles, travers les preuves du
temps, la foi chrtienne catholique.
Je dirai trs-rapidement la Chambre, si elle daigne me le pripettre, pourquoi, chez un peuple, par nature mobile et avide de
jouissances,*(Non ! non ! gauche) l'attachement a t si profond,
gnral et immuable pendant une longue srie de sicles, et malgr
ls assauts de schismes et d'hrsies, une foi et un culte cependant si svres, et j'espre que l'honntet et le libralisme de la
Chambre, domins par la puissance de la logique, blmeront et
repousseront les regrettables propositions de la commission du
budget, qui contristent et blessent moralement dans sa foi, et qui
entraveraient dans l'exercice de son culte l'immense majorit des
Franais (Trs-bien l sur plusieurs bancs droite.) ,:
Messieurs, partout en France, quelle que soit d'ailleurs la diversit des tempraments, calmes ou. imptueux, les populations sont
doues d'une intelligence vive, ouverte aux grandes penses et d'un
coeur gnreux. (Assentiment sur plusieurs bancs droite.)
y
74
'-..-'
'
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::;ANNALS,=^TUOLIOUS-:
,...,'
'-~y v
LE JINDE 'PARLEMENTAIRE
yJ5&.
de l'homme et Ses devoirs ; envers Dieu. Non, vous ne: ferez pas
cela, parce que ce serait manquer au respect^ d au peuple, dans ce
qu'il a de plus, respectable, ce serait faire mentir lui-mme: votre
libralisme (Trs<-bien! droite.)
v
Messieurs, supprimer radicalement le budget des cultes, avec le
refus: aux; croyants de le reconstituer par les ressources; de dons et
de:.legs pieux, serait assurment: chose aussi brutale qu'inique;
mMs iserit-e/ faire acte" d'administration rpublicaine,,;que,, d'assister froidement la souffrariGe morale et matrielle de douze
pile desservants, par le refus deTobolede 100 francs, assurment :
Men faible, vous le reeonnatrezj pour les relever du dnumnt qui
pse sur leurs coeurs plus durement que sur leurs corps car, privs
pour eux-mras du ncessaire, ils souffrent bien plus cruellement
de ne pouvoir rien donner aux misres qui les entourent! (Marques
dissentiment droite.)-.,-''.Refuser impitoyablement des desservants aux communes qui
'n'en ont pas,,., des vicariats . celles qui en rclament.,:., dire
3o millions de chrtiens : nous vous accorderons, nous vous, imposerons mme, l'instruction utile l direction de vosintrts matriels, m aii quant renseignement religieux, l'ducation reli'.gieus, c'est l'affaire de chacun et non du. Gouvernement, ne
comptez pas sur son assistance!... C'est l une grav erreur, messieurs, car si un gouvernement" a intrt,a droit et mme le devoir
de prendre souci des besoins du corps et de l'esprit, peut-il se dire
indiffrent l'ducation, la science du coeur, qui apprennent
chacun ses devoirs, et tous bien vivre et bien mourir?
Enfin, dire aux populations chrtiennes vivant .pniblement,
laborieusement dans les provinces : Il nous plat, pour:-l'amusement de dsoeuvrs, de donner des centaines de. mille francs des
chanteurs, des danseuses, mais l Rpublique n'a pas un 'sou
vous donner dans les trois milliards qu'elle prend vous, majorit
chrtienne, pour entretenir vos difices diocsains, vos admirables
cathdrales, pomes sublimes levs Dieu, dans les airs, parla
pit de nos anctres, suivant la belle expression du barde breton
Brizeux.- (Trs-bien! droite.) Messieurs, toutes ces choses sont
irrespectueuses envers l'immense majorit de la nation, elles l'atteignent dans ce qu'elle a dplus intime et de plus sacr, dans
les droits de la conscience. Messieurs, vous les repousserez! Vous
direz aux libres-penseurs, nombreux ici peut-tre, mais infime minorit dans la nation : Efforcez-vous de convertir les intelligences,
si cela vous convient, par la presse, par des confrences, cette
tribune mme, en disant que Dieu est une hypothse, ou qu'il
,
576
ANNALES CATHOLIQUES
n'existe pas, que les droits de l'homme born, mortel, sont suprieurs ceux de Dieu infini, dans la conduite des choses humaines ;
mais nous ne vous reconnaissons pas le droit, vous, infime minorit, d'imposer violemment l'acceptation de ces doctrines l'imla
catchisme,
le
mariage,
le
le
baptme,
majorit,
qui
veut
mense
mort du chrtien, qui veut la consolation si douce et si fortifiante
de la prire, utile ses chers dfunts. (Trs-bien! droite.)
Messieurs, cette immense majorit de croyants, vous la respectez
et vous l'aimez; car c'est le peuple de laboureurs et d'artisans qu1
travaillent tous les jours et qui prient Dieu d'accorder au semeur
la rcolte, l'entrepreneur la russite. 0r4 si les 25,000,000 d'hommettaient
rpandent
la
fouillent
sol
le
qui
et
en
semence
se
y
mes
fantaisie et en habitude de chmer les lundi, mardi, mercredi, la
civilisation s'arrterait, ot la socit, oblige de ' recourir, pour
sauvagerie.
retournerait
la
pche,
la
la
chasse
et
manger,
(Trs-bien! sur divers bancs droite.)
Vous la respectez et vous l'aimez cotte immense majorit, car
c'est le peuple qui a le culte de la famille, dont les nombreux enfants, par leurs sueurs, artisans de l'entretien, do l'pargne, de la
prosprit de la nation, sont aussi ses nombreux et vaillants dfenformant
turbulente
minorit
qu'est-ce
donc
mais
cette
que
seurs ;
le peuple et la popularit des libres-penseurs.?
Partout, j'oso le dire, dans les grands ateliers Comme dans le
travail domicile, elle se rsume dans un petit nombre, qui parie
beaucoup de travail et en fait fort peu ; mais qui fait beaucoup de
mal aux travailleurs, en les excitant par des prtentions do droits
insenss et par l'oubli de tous devoirs, la haine contre ls patrons
et contre toute autorit.
surtout
religieuses
rencontre
minorit
Cette
se
sans croyances
dans les grands centres, o elle vit en parasite, battant monnaie
flatte
elle
les
travailleuse,
dont
ouvrire
dpens
de
la
aux
masse
mauvais instincts.
Dans ce monde et dans celui qui l'coute, on se marie peu, l'tat
civil en fait foi, n'y cherchez donc point de bras nombreux pour
travailler, pendant la paix, la prosprit de la patrie, pour la dfendre aux jours du danger. (Approbation droite.)
Cette minorit a des pontifes qui vont jusqu' enseigner aux
non-seules'affranchir,
l'homme
de
qu'il
est temps pour
masses
ment du despotisme de Dieu et de celui de la famille, mais encore
de celui du patriotisme, car, disentTls, le moment est venu, o il
n'existera plus de patrie franaise, anglaise, russe, afin que l'huma-'
577
LE MOND PARLEMENTAIRE
Nous recevons de Mgr TEvque de Gonstahtine la not suivante, dans laquelle se trouvent releves plusieurs erreurs
.'commises'par M. A. Lambert dans la discussion du budget des
cuites. Quoique nous n'ayons pas encore reproduit cette partie
de la discussion, nous ne voulons pas diffrer d'insrer cette
note'":,
iv.
22
yj^if-y,
:^
.^A;^
:::.yy;
:';
LE CONCBS D LiLLE.
(Voirie numro.prcdent)
Discours de M. Chesnelong.
Messeigneurs,
Messieurs,
..
579
glol'avenir
attendre
de
fait,
qu'elle
peut
tout
ce.
que
en
par ce
a
rieux et de fcond.
maintenant, pourquoi ce congrs? Pourquoi nos pres et
Et
foi,
la
dans
guides
ces saints vques qui rehaussent cette
nos
sance par la splendeur de leur prsence, sont-ils venus vous
apporter le tribut si prcieux de leur sympathie et de leur haut
encouragement? Qu'tes-vous venus chercher ici, et que dsirezvoudrais,
Je
emporter
?
en essayant de vous le dire,-tre
vous en
moins une voix qu'un cho de vos propres penses et de vos propres
sentiments.
Vous tes venus parce que vous aimez l'Eglise et la France.
Vous tes venus parce que l'Eglise est chaque jour menace,
conspue, attaque, et que vous avez eu coeur de dire avec cette
grande voix de la foi qui s'affirme et de la tendresse qui se satisfait
cette Eglise qu'on outrage, qu'on calomnie, dont on insulte la
grandeur et dont, on mconnat les bienfaits, elle est notre mre et
nous soriimes ses enfants.
i
i
Vous tes venus parce que, dans cette ville mme, on a voqu
nagures la France de Voltaire et de la libre-pense, et qu'alors,
mettant la main sur voire coeur, ne voulant laisser jeter au vent
de ces dclamations emportes ni la vocation. de la patrie, ni la
renomme de ce pays du Nord, qui est par excellence une terre de
foi, vous, vous avez tenu proclamer que, pour vous, la France
restera toujours la nation trs-chrtienne.
Vous tes venus enfin parcs que vous vous tes rappels cette
belle et douce parole du Matre : L o deux hommes se runiront
serai
milieu
je
d'eux, et que vous avez voulu
en
mon
nom,
au
faire ici, sous celte garde sacre, la grande union des catholiques
du Nord.
Ah! l'union, messieurs, la vritable union, quelle merveille et
quelle force!
Certes, la solitude;est, ses heures, ncessaire et salutaire. Elle
appelle la mditation ; elle trempe lsmes; elle prpare les coeurs
au combat. Il faut lui faire la part. Il faut faire aussi la part de l'action commune, de l'action concerte. Puisque le mal s'organise
en lgion, il importe quele bien se forme en arme.
Voesolil a dit l'Ecriture. Cette parole ne vous sembe-t-elle pas
faite pour ceux qui, au temps de lutte, quand la vrit est menace,
quand le bien est mconnu, s'effacent dans un isolement goste?
Oui, malheur ces solitaires! Ils se manquent eux-mmes et ils
manquent leurs frres ; ils manquent surtout Dieu et au devoir.
Vous n'avez pas voulu tre de ceux-l. Aussi bien, l'union des
LE CONGRS DE LILLE
580
;'
ANNALES ;CAT30pOJtJJES
$81
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..382
ANNALES
C^tUES
Vos coeurs.
"
LE CONGRS DE LILLE
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A%NAES-CAHOiaStJES
581'
,
.' VOUS,
y^y^'yyy
yyy'yyyv:-,- i^/- : ./-..->:-,./,, -,:;-v;;;J .,.-, -..- ;..
esclaves
dit
'Elle
aux
LE CONGRES DE LILLE
585
les
tentatives
foyer
de
gnreuses,
point
toutes
un
un
d'action commune tous les dvouements qui, en se groupant,
deviennent une force.
' Vous le servez par vos oeuvres de prires en entrant dans la
pense de cette grande solidarit chrtienne, qui va du coeur de
Dieu au coeur du petit enfant, rencontre sur sa route le coeur du
Verbe Sauveur et le coeur de son Eglise et consomme cette magnifique union de prires et de forces, de joies et de douleurs, de
mrites et d'expiations' qui est le supplment de notre faiblesse et
le gage de nos esprances.
Vous le servez par vos Socits de Saint-Vincent de Paul en visitant les malheureux dans leur pauvre demeure, et en leur apportant, avec l'aumne matrielle, le conseil qui relve, la prire qui
fortifie, la sympathie qui encourage et qui console,
Vous le servez par vos oeuvres d'enseignement en cherchant
multiplier des coles o la religion ait toute sa place, pour que
l'ducation ait toute son efficacit et toute sa grandeur, et o l'me
de l'enfant soit abrite contre ces doctrines dgradantes, qui voudraient dtrner Dieu dans le ciel et le draciner de la conscience
humaine sur la terre.
Vous le servez par vos socits de patronage des jeunes apprentis,
en protgeant la jeunesse contre ses ardeurs et ses inexpriences, et
lui
inspirant,
sentiment
du
devoir
le
travail,
le
got
du
et
avec
en
l respect de l'honneur chrtien.
-'
Vous le servez enfin, et plus spcialement, h cherchant ressus<Mm, par des* oeuvres multiples, ces deux grandes*choses si imprieusement rclames par nos besoins actuels : le patronage chrtien
et Passociation chrtienne.
' /
'
Autrefois, messieurs; les corporations: ouvrires couvraient le sol
de l France. Elles avaient dans vos pays du Nord une'vitalil particulire. Elles gardaient leurs traditions, leurs ftes, leurs coutumes, une;forte et puissante organisation. Elles avaient, sans
doute, subi le sort de toutesles; institutions humaines ; l'abus s'tait
ml leur action et avait atr; leur esprit primitif. Elles taient
devenues des corpoiations-ferms, et l'oppression y, tait sortie du
monopole. Il aurait fallu en faire disparatre le privilge et la suj:
.586
lion, y introduire des garanties pour; l'activit personnelle des travailleurs, les rendre accessibles tous et y assurer chacun une
libert quitable, les transformer enfin en faisant revivre la pense
d charit gnreuse qui avait inspir leur cration. Au lieu de
s'attacher ces rformes, on procda une destruction ; et il en est
rsult la situation que vous voyez, et qui se rsume en un mal et
une menace: le mal de l'individualisme et la menace de l'anfago*
nisme. C'est ce qu'on appelleun peu vaguement et un peu fastueusment la question sociale. A quelque point de vue qu'on se place, elle proccupe tous: les
hommes de coeur Mais o est la solution ? Elle n'est pas,, coup
sr, dans des systmes empiriques qui dplaceraient le mal en
TaggraYnt. Elle n'est pas,, quoi qu'on dise, dans des associations
frein,
o
l'on mettrait en commun des intrts et
loi
et
sans
sans
peut-tre des passions* sans y mettre en mme temps des devoirs
puiss une source plus haute. Il faut, en effet, lorsque la
contrainte s'efface, que le devoir se montre ; il faut, mesure que la
loi se: dsarm, que la charit s'accroisse ; et la libert n'est, aprs
tout, qu'une arme de guerre lorsqu'elle ne devient pas, sous l'impulsion etla rgle de la charit, le noble instrument du devoir.
O donc est la solution? Demandez-le M. Hrmel et
M. Guiljou ; qu'ils me pardonnent de, les nommer^Mais quand on
rencontre des honimes d bien et de coeur qui se dvouent, avec
une sainte passion, une grande oeuvre,l'hominage s'chappe; et
leur.'
'
le
retenir.
Ils
blesser
modestie,
Ont
risque
de
peut
ne
on
au
ressuscit le patronage chrtien et l'association chrtienne ; ils ont
rempli leur coeur, ils ont rempli le coeur de leurs ouvriers de l
charit de Jsus-Christ en s'appuyant la foi de son Eglise. Ils ont
cr l'usine chrtienne, et dans ces fondations modles vous chercheriez vainement la question sociale ; elle s'est vanouie, comne
l'ombre s'efface devant la lumire, comme la lutte acharne ds
gosmes contraires disparat daus l'harmonie fraternelle du dvouement chrtien.,
Eh bien! vous, messieurs, de propager ce grand progrs pacifique qui serait aussi une grande rforme morale et sociale. La voie
est ouverte; l'exemple est donn;l'oeuvre est digne de votre religion et de votre patriotisme; elle est digne aussi de votre sollicitude pour les travailleurs de vos contres, qui trouveront en vous
.leurs amis les plus sincres et les plus dsintresss.
J'ai dit, messieurs, si je ne me trompe, ce que vous tes venus
faire dans ce congrs et ce que vous dsirez en rapporter : une union
plus forte dans l'affirmation intgrale de votre foi; une union plus
;
'
583
fcond dans la pratique dvoue de vos oeuvres. Bien de: plus, rini
de moins.
Dotic, ceux qui nous accusent de faire dans nos runions je ne'
sais quelle politique tnbreuse, j'ai le droit de rpondre : Notre
politique,la voil! Servir Dieu, l'Eglise et la France en rchauffant,
au contact les uns des autres, notre foi la vrit et notre dvouement au-bien, instruire l'enfance, sauvegarder la jeunesse, secourir;
ls pauvres, honorer et consoler le malheur, travailler l'amlioration morale et matrielle des masses ouvrires, c'est toutela poli- '
tique deuos congrs; il ne s'y en fait point d'autre Nous ne por-'
tbns ici d'autre mbition.que de faire un peu de bien nos frres
en nous en faisant nous-mmes. Mais quant celle-l, on ne.
l'arrachera pas de nos coeurs; elle est notre droit "et ..elle'fait partie
denotre devoir.
:
v
Messieurs,
,-
588
ANNALES^GA'HOLlQES;
.
dernier mot lui resta, et
vrance*
"'>..
..
:-\y-y.-
que'je
viens
de
rappeler
L'me
del
!:
France
chrtienne.
est
ceux
ratre.'
:'
Et puis il y le cercle catholique, le ntre, messieurs. Il s'appuie
vigueur
flchit,
rien
avec une
que
ne
avec une persvrance que
rien ne dcourage, la grandeur prouve de ses doctrines, la
merveilleuse fcondit de ses oeuvres, la certitude des promesses
ternelles que son Eglise a reues. Il s'est trouv deboutprs les:
dans
l
Rvolution
de
franaise.
Rajeuni
l foi et le dvoueorages
ment, retremp dans l'preuve; et le sacrifice, il fourni, pendant
ces soixante-dix. dernires annes, une riche moisson d'illustres
prlats et de prtres respects, d'aptres et de martyrs, de philosophes et de savants, d'crivains et d'orateurs, de hros et de saints.
11 "rie peut croire que la Providence lui ait Vainement donn,
LEI
W89
CLRIGALISMET L'LTRAMONTANSM
LE CLERICALISME OU L'U/imAlVlONTANISME
-
J,
V".
GGiuslon.
ohclusioh
tout
prcde?
Quelle
estla
tirer
de
qui
y
ce
;
C'est que l'ultramontanism ou, comme on dit maintenant, le
clrlcalisniej auquel on fait l guerre, n'est autre chose que
catholicisme Si on lui donn ces noin, c'est pour ne pas trop
effrayer les consciences; en fait, il n'y a bSolumeUt que le nom
qui diffre ; tout ce que l'on reproche au clricalisnTLej le catholicisme
le dfend comme sa doctrine.
La lutte est donc engage sur ce point: paganisme contre catholicisme; paganisme luttant en Allemagne sous l forme csarienne,
que
Suisse
forme
dmocratique
la
Il
n'y
France
et
le
sous
a
en
en
style qui change, l'ennemi est le mme; seulement il faut recon.
natre aux dmagogues franais un mrite de plus, le mrite de
copier servilement leurs bons amis les Prussiens, puisqu'il essayent
d'appliquer eh France une partie ds lois de mai: l'envahissement
ds sminaires, dont il a t un jour question, et cette tentative d
rsurrection du gallicanisme dont ils voudraient faire cadeau la
France pour luitenir lieu du vieux-catholicisme;
Telle est la question : il s'agit de savoir si l'on parviendra faire
disparatre l'Eglise, qui gne ces csariens autant que ces dmagogues
C'est le plan de nos ennemis, et il faut avouer que, jusqu'ici, ils
russissent assez au gr de leurs dsirs, et il semble que le jour
de Voltaire soit venu o Dieu verra beau jeu.
Mais il n faut ni s'en tonner ni s'en attrister : Dieu aussi a son
plan:
S9
-'
'
;-
LE
CLRICALISMEET-'L^MftltoNatNisto'^-"''^^.y---lS90;'
ii, 14.
592
.-.yy .--
ANNJSES CATHOLIQUES,
tous
pouvoir
donne
Jsus-Christ
tracent
au
une
son
a
que
barrire plus infranchissable, que toutes ces limitations d'invention
humaine, qui finissent par tre des instruments de corruption et.
de tyrannie plus ou moins ouverte ou dguise?
N'est-ce pas la dmonstration pratique de cette vrit que l'Eglise
est, eommedit Gcerres, le terrain vivantet Verdoyant de l libert
(grnen lebendigen Boden), sur lequel seul peut s'lever l'difice
social? "
,.
Donc, c'est le cas de rpter cette parole du Sauveur : Confidite,
ego vici mundum, Courage et confiance
Tous les honntes gens ont, de nos jours, occasion de montrer
leur honntet et de faire acte de courage : qu'ils ne se privent pas
de cet honneur de combattre pour la dfense -de" l'Eglise et pour le
salut de la socit, dont l'Eglise est aujourd?hui, plus que jamais-,
.
le palladium.
Qu'ils ne perdent pas l'Eglise de vue, ce grand modle, la grande
archi tectonique, dit saint Thomas, architectonique de l'ordre logide
l'ordre
thique,
vie
morale
de
de
la
mot,
toute
en
un
que,
l'homme, dansl'ensembl de ses rapports individuels, domestiques,
civils, politiques et internationaux.
UN THOLOGIEN*
-.'
."
S93
."."--.-'
.
curremment avec la Chambre des dputs, l'initiative et la
confection deslois .,.:.,
J>
lois
Toutefois^
les
de financs doivent tre en premier
,;
lieu prsentes la Chambre, ds dputs et votes par elle.: !
-Il rsulte de ces textes que* sauf la priorit rserve par le
second paragraphe de l'article; 8 l Chambre des dputs,
les deux Chambres ont, en matire de finances, comme en tout
autre, un pouvoir lgislatif gal.
:
On ne saurait, comme quelques crivains ont tmrairement
essay de le faire, tirer une conclusion contraire des mots
notes par elle. Ces mots signifient-ils que le vote de l Chambre
est souverain et dfinitif? Gela revient demander si la
Chambre des dputs vote seule les lois des finances et si le
rle du Snat se borne les enregistrer.
Nous ne.pensons pas qu'une seule voix s'lve dans l'une
deux Assembles pour soutenir cette thse. Une innovation d'une
pareille gravit ne se glisse pas subrepticement dans une Constitution. Le texte lui-mme rsiste cette interprcation, puisqu'il dit que les lois de finances secnt, en premier lieu, prsentes et votes par la Chan5/de dputs. Elles doivent
seeondX
eu au Snat et votes par lui.
donc tre prsentes en
Il en tait ainsi sous l'empire de la Charte de 1814, qui
exigeait aussi que les lois d'impts eussent t d'abord admises
tait-il
Chambre
des
dputs.
Ainsi
sousTemla
encore
en
par
:
//
S$4
:''
ANNALES CABOLiQjiS
allous.
' /
En effet> un dcret du 24 septembre 1874 a rgl le traitement des aumniers. Rendu en excution de la loi, ce dcret,
portant-rglement d'administration publique; ala mme force
et la mme autorit que la loi elle-mme. Ce principe de droit
constitutionnel n'a jamais t contest en France.
Tant que la loi et le dcret n'ont pas t lgislativement
abrogs, laloi doit tre respecte et le dcret excut.
Qui ne voit o conduirait le systme contraire ?
Une simple dcision budgtaire pourrait fermer la caisse des
retraites, suspendre le paiement des rentes, supprimer l'arme;
la magistrature? Qui oserait le dire? Qui pourrait le penser?
Il est inutile d'insister sur ces considrations. Le devoir du
-;y-:
;.:-,
:$>
Snat n'est pas douteux, il n'est pas douteux non plus qu'il
Saura le remplir. .,.,.-;':
Le/devoir du gouvernement n'est pas moins certain* En supGhambr
des dputs maintnt sa dcision et
la
posant que
n!aceptt pas l'amendement par lequel le Snat, aura rtabli
l'aumnerie,
le
crdit
de
le
budget
gouvernement ne serait
au
pas,dgag de l'obligation de faire excuter la loi non abroge
du 20?mai 1874. Il devrait maintenir les aumniers nomms,
pourvoir aux remplacements et, demander aux Chambres les
crdits ncessaires Texcution de la loi.
.-..,,-La Gonstiiution n'a rien prvu pour le cas pu chacune des
deux Ghmbres persisterait dans son avis..
Nous ferons: comme.la Constitution. Nous aimons mieux
esprer que la Chambre des dputs, aprs le vote que, les
ptitionnaires sollicitent du Snat, reviendra sur une dcision
dont la rflexion lui aura certainement dmontr l'illgitimit et
l'imprudence-; l Chambre des dputs se dira que ce ne serait
pas pour l nation un spestacle salutaire que celui d'une majorit recourant des expdients, pour chapper l'obligation de
respecter Une loi dont elle n'ose pas demander l'abrogation.
C'est le respect de la loi ..et le respect d'elles-mmes qui,
seul, assure aux, Assembles une vie longue et honore.,
y Dlibr Lyon, le 26 novembre 1876.
Etaient prsent^ ou ont adhr :
M:i\L LUCIEN BRUN-,
BRAG DE LA PERRIRE,
. GUERRIER,
LON Roux,
PZRAT,,
CHARLES JACQUIER,
DE VILLENEUVE,
GABRIEL PERRM,
.
POIDEBARD,
GAIRAL,
'
.
DE LAJUDIE,
MOUTERDE,
ARGIS,
WlES,
'
.
RICHARD,
Avocats
la cour d'appel
de Lyon.
W .;.
'
'
'
LE MONDE OTBIGIAIRE
v
-.'y y
:':}:AS^%^S:\&^&^E^::-
^^i^^rC^y-
..<
MONDE JDICIAffiE
S^7
-,
certain que l'pidmie sanguinaire svit avec une violence inaeeoutume. Est-il bsoni d! rappeller que ce sot
del
Mbrerpense qui passe del thorie dans les faits? Le flau ie
diferentes
souplesse
deux
etprend
formes
bien
de
manque pas
;
celle de la thorie et eello de l pratique ; celle du principe et
celle del consquence ; celle de la doctrine et oelle de l'ppiication.:
'y1-,y II y; a ceux qui sment et ceux qui ramassent La doctrine
porte un costume officiel, un frac parfois dcor des palmes
Vertes d l'Acadmie. Sa bourse non dpourvue d'or et son
foulard parfum sont vraiment bien elle ; elle aurait horreur
$un tache de sang ses mains ou son linge; Elle rGlame son
frnG^prler^avee un air de bonne foi et prtend avoir* au nom
des principes vraiment libraux.; le droit de dve qu'elle ne
croit rien, comme d'autres ont celui de .dire qu'ils croient
tout Des comptoirs;de librairie Ux thtres et des instituts aux
tribunes lgislatives, elle se promne, crivant, publiant* par*
lant,,et tous ses mouvements:, toutes ses paroles et tous ses crits
se rduisent ceci : faire de l socit un cadavre, et en attendant que le Charnier qui doit la recevoir soit prt* changerTes
hommes en btes froces, et ouvrir celles-ci la porte de leurs
Gages* afin qu'elles puissent dvorer tout Ce qui ne leur ressemble pas. Ces fossoyeurs de cimetires non bnits, ces ouvriers
rsurrection,
semblent
avoir
perdu
jusqu'
tombeaux
la
sans
en
conscience du mal qu'ils font et jusqu'au souvenir de la lumire
qu'ils blasphment. 11 en est cependant qui, dans certaines
crises suprmes, reconnaissent, la lueur d'un clair fugitif,
l'tendue de la dsolation qu'ils ont cause.
L'un d'eux, pendant une soire de mai 1871, se promenait
entre Paris et Versailles avec un homme qui tait, celui-l,
le contraire d'un athe. L'horizon tait enflamm et les dtonations de l'artillerie roulaient d'chos en chos travers les
bois et les valles de Glamart et de Meudon. Le vent d'Est
apportait' quatre lieues de distance, avec l'odeur de la poudre,
les poussires impalpables de l'incendie. Peut-tre la Commune
aurait-elle fait une ovation l'athe, s'il tait rest Paris. Mais
il n'avait pas os, parce qu'il n'aimait pas, aprs tout, les lieux
o l'on brlait, o l'on volait, o l'on tuait;.peut-tre aussi
;.
898
AWks" GAfFHdtlQS
.
xvir
,-".
la raison humaine.
(Suite.)
juin.
599
.
amis
matine
renouveler
connaissance
dimanche
du
et
avec
ses
sa
avec la bouteille.
L'glise tait pleine de mond. Depuis que le cur avait commenc
plus
devenait
de
plus
confrences,
l'assistance
la
ses
messe
en
riohlbrusei et l'on remarquait surtout la prsence de bien ds
hommes et des jeunes gens qui avaient perdu l'habitude des offices
v
en dehors des grandes ftesL
Il y avait bien un peu de curiosit di3ns ce renouveau de dvo-'
tioh.L'aventure de l'enterrement civil du pre Laj oie, les paroles
que le: cur avait prononcs en cette circonstance, l'invitation qu'il
avait faite de venir causer avec lui au presbytre, tout cela avait
produit une vritable commotion dans le village de F***y et l'on
esprait toujours que le cur dirait encore quelques mots au sujet
de ces confrences qui attiraient des auditeurs de plus en plus nom-
breux.,
Les sermons ennuient parfois les braves gens qui les coutent,
parce que les auditeurs s?imaginent qu'ils savent ce que va dire le"
prdicateur; mais, quand il y a quelque chose qui sort de,l'ordinaire., quand un trait vient rveiller l'attention^ quand, surtout,
quelque allusion plus ou moins directe est faite un objet qui occupe les esprits, les oreilles s'ouvrent, lesyeux s'animent, on coute,
on se regarde, on sourit, et l'on ne perd plus un seul mot de ceux
qui tombent du-haut de la chaire.
Ce jour-l, le bon cur invita en effet ses paroissiens la confrence de l'aprs-midi :
Venez-y
amis,
dit-il
l'vangile.
avoir
expliqu
aprs
tous,
mes
Nous allons chanter le Credo; ce soir, j'espre que vous saurez que
le fameux monstre dont"on fait un si terrible pouvantai! n'est tout
simplement que ce credo,dont vous n'avez pas peur, je pense bien^
puisqu'il est, avec les commandements de Dieu, la vraie charte de
notre libert et de notre dignit. Nous aurons de la place, car c'est
l'cole que je vous invite. M. le JVIatre veut bien, pour aujourd'hui et pour les autres dimanches, si cela est ncessaire, me cder
sa place pendant que les enfants n'y sont pas. Il s'agit toujours de
600
ANNALBS :CAiM03MOUSi;.
de
instruire
instruire,
dejcv^u?H yadevplus levsen
et
nous
nous
fait de science, la science de la religion. Il est possible qu'on parlai
autrement dans.le monde, et qu?onvous dise quela religion ne sert
rien et n'est bonne que pour ls enfants et les bonnes femmes ;
ce serait dj quelque chse^n'est-ce pas* mes chres frres* n'esfoce pas,, pres de familles qui m'coutez ? car, les enfants et les
femmes^ c'est plus de la moiti du genre; humain.; Mais ^royez^vMsi
que & qui; est utile aux enfants; est nuisible; auplus gs* qu^e;
qui est utile: aux femmes est nuisible aux hommes? Tous les joprs;
On se moque de la religion, on bafoueles personnes jeligielises^ et
pourtant, les railleurs et les insuiteurs en profitent' autant que ceux;
qui la respectent 'et la pratiquent* Otez; lareligion et voyez quelle;
,moissoHi de? Voleurs,, d'adultres^. d'assassins se, lverait aussitt ;
dans^le monde.
J'entettdis dire ce jours-ci^ et quelques) uns d'entre vous l*au>ront lu dans les journauxy qu'il n'y que ceux qui veulent d; l
religion qui devraient contribuer aux frais du culte. Rermettz-rmoi
une; rflexion,:. pouf tre juste* ne faudrnVil pas dire que utous
ceux-l doivent contribuer aux; frais du culte, qui profitent* directement ou indirectement, de la religion. Eh bien! si c'est la rebgioi
qui contribue faire des enfants obissants, des pouses fidles,;
des hommes honntes et probes, n'estrce pas tout le monde) qui
profite de la religion ?
Enfin, mes chers amis, je ne yeux pas vous tenir plus longtemps.
Je vous invite encore une fois; venir ce soir l'cole. Nous causer;
rons ensemble, et vous verrez, je l'espre, que les gens ls plus
raisonnables ne sont pas ceux qui s'lvent contre le Syliabus, et que
la raison humaine, quand elle prtend tre toute seule, ressemble
passablement la folie.
Pendant ces paroles du cur, l'auditoire tait tout yeux et tout
oreilles. Quelques malins, qui taient drcns le choeur, remarqurent
que M. Saitout plit extraordinairemenfc quand M: le cur parla de
se runir l'cole. L'instituteur se trouvait assez mal l'aise sous
sa chape, qu'il remontait tantt sur une paule, tantt sur l'autre,
pour se donner une contenance. Jacques et Mathurin changrent
un sourire qui n'avait rien de flatteur pour M. Saitout, et la terrible
Antoinette, qui s'tait tourne vers la chaire, se retourna vivement
vers lui pour jouir d son embarras, qui n'tait vritablement pas
;
.''
601
grande
la
sa
vu
'pour ;M. Saitout, qui se fit un peu attendre, ce qui provoqua
plus d'une remarque dsobligeante pour lui dans l'assistance,, ;i
misqui arriva enfin.
"'^.:;;;.v.;
- .D^un signe, le cur ft. taire foutes les conversations, et il ConiT
mena ainsi :
>
>
VARIETES,
E'CEvre du Dimanche.
62
ANNALES GTHO-UES
son travail dsormais bni lui rendit l'aisance dont elle jouit au-
jourd'hui.
dimanche
! me dit un jour
l'observation
du
vie
"dois
la
Je
une '
**
pieuse dam.
Son mari* honorable fabricant de Sedan, malgr ses sentiments
chrtiens, autorisait le travail du dimanche. Cette dame fut atteinte
d'une pritonite aigu qui la rduisit toute extrmit. Un soir,
aprs ds souffrances atroces, elle perdit l'usage de ses sens et ls
soinsds plus empresss semblaient impuissants la rappeler la
vie* Vers minuit^ elle ouvre les yeux, et apercevant son. chevet
de
rendre
de
la
mari
constern,
porte
presque
se
compte
sans
son
ses paroles : Si Dieu* lui dit-elle, Vous demande quelque chose, il
faut le -faire Ihsfantanment, elle se sentit soulage. Le mal Jbifois n'tait pas conjur ; quelques jours aprs, sentant encore l
vie prte s'chapper, elle jette sur son mari un regard suppliant,
et lui dit : En vous approchant des Sacrements* vou avez;promis
l'offense
il
de
travail
plus
l'offenser.
dimanche
Dieu
du
Le
:
ne
si
semble
engagiez
vous
que
vous
ne plus travailler ce jour,
me
Dieu m gurirait I - Considrezrvous donc comme gurie* lui
rpondit-il, sans hsiter et en tombant genoux. Ds ce moment
tout danger disparut. Depuis cette poque, cette dame csnsidahV
,sa vie comme tellement lie l'observation du dimanche, qu'aussir
tt qu'elle se sentait indispose* son premier soin tait de s'enqurir
si dans sa maison on n'avait pas commis quelque infraction au prcepte divin. Oh! me disait-elle, que de fois j'aurais voulu parler
a toutes les femmes de fabricants pour les engager former une
prendre
sainte
afin
de
supplier
leurs
maris
de
ligue
une rso
bndictions
de
attirerait
familles
ls
lution
qui
elles
leurs
et
sur
Dieu!
>
>
<
Aucun des monuments levs par la main des hommes n'a fait
dans le monde un si magnifique et si grand pidestal la croix d
Notre-Seigneur Jsus-Christ. Le dme de Saint-Pierre de Rome,
la merveille de l'art chrtien, jet dans les cieux par le gnie de
Bramante et de Michel-Ange, a lev la croix 138 mtres au-des-
VARITS
603
l'ancienne
cathdrales
de
plus
la
haute
des
Strasbourg,
sol.
du
sus
France, atteint avec son clocher si fier et si clbre 142 mtres;
Amiens, 134 mtres; Chartres, 122 mtres; Notre-Dame de Paris
les
des
difices
plus
rput
Le
Panthou.
mtres.
68
n'a que
un
hardis, ne dpasse pas 94 mtres, la croix comprise. D'un autre
146
celle
de
Chops,
leve,
mla
plus
pyramide
la
mesure
ct,
d'aprs
les
calculs
les
les
1-42'selon
les
et
selon
autres;
uns,
tres
plus autoriss : hauteur qu'aucun travail humain n'avait jusqu'ici
dpasse.
La pyramide de Chphrem a l3 mtres; celle de Mycrinus,
54 mtres. Parmi les difices plus modernes, le dme de SaintPaul de Londres a 110 mtres; celui de Milan, 109; l'Htel-deVilleMe Bruxelles, 108; la tour carre des Asinelli (Italie), 107;
le dme des Invalides, 105. Sainte-Sophie de Constantinople ne
s'lve qu' 58 mtres; la tour penche de Pise, 57; l'arc de
triomphe de l'Etoile, 44 ; le Panthon d'Agripp, 43 ; l'Observatoire de Paris, 27. Ainsi, la flche de la cathdrale de Rouen, avec
lev
plus
du
monde.
le
le
mtres*
est
monument
150
ses
Notre ancienne flche* commence en 1544 sr les plans d
:.:;|ii0bBrt-Bcqu.et;*';d'triite par l'incendie du 15 septembre 1822* et
qui passait bon droit pour une des oeuvres les plus parfaites et
les flus hardies* avait atteint la hauteur de 132 mtres (396 pieds);
elle avait donc 1^8 mtres de moins que la flche actuelle.
Il convient tout d'abord de rendre hommage au talent de l'architecte mihent qui a eo^
dans son ensemble et prpar dans
tous ses dtails la construction de notre flche en fonte. lavoine
n'avait aucun prcdent lorsqu'il imagina son oeuvre. Il avait contre
lui ls prjugs, les traditions et l'envie. Il a-longuement mdit
son projet; il a su convaincre les plus incrdules; il a fait son
difice une base inbranlable, qui est un-chef-d'oeuvre de calcul et
de dynamique admir par tous les ingnieurs, et il a tage dans
les airs ses milliers de pices en fonte, si bien disposes, si exactement, combines pour toutes ls ventualits de la dilatation ou du
rtrcissement, que depuis trente ans, malgr les plus fortes chaleurs ou les froids les plus rigoureux, malgr les temptes les plus
formidables, pas une cheville n'a boug, pas une ligne n'a dvi.
Dans l'ouragan du 12 mars, qui a emport tant de solides constructions, on a observ attentivement et non sans une profonde
-anxit notre flche; elle est demeure comme impassible et a
support sans la moindre perturbation toute la furie des vents
dchans. Certes, ce jour-l* l'exprience a t concluante.
,
604
ANNALES CATHOLIQUES
Un trait de Pie IX
Pendant une des promenades que' Pie IX fait volontiers dans
les salles du Vatican, il remarqua un jeune homme absorb par la
contemplation d'une toile de Raphal. Se tournant pour tudier de
plus prs une des ombres du tableau, le jeune homme, qui ne
s'tait pas encore aperu de la prsence du Pontife, le reconnut,
non sans motion.
Comme il se disposait se retirer discrtement, le Saint-Pre
lui adressa la parole en ces termes : Vous tes artiste, mon fils?
Oui, Saint-Pre.
Rome
Vous
faire
tes
tudes?Oui,
Saintvenu
pour
y
vos
r~
Pre.
Vous
tes
doute
lve
l'Acadmie
de
de
peinture?
Malsans
Oh
! oh ! dit le Saint-Pre en riant, cela n'a rien qui concerne
:-:-,.'..
Le Directeur-Grant v J. CHANTRES*
ANNALES CATHOLIQUES
CHRONIQUE
21 dcembre 1856.
I
Les dernires nouvelles de Rome nous montrent le SaintPre jouissant toujours de la meilleure sant et conservant la
sereine tranquillit de son esprit au milieu des sollicitudes
17
quatre
est mort
malin. C'est une grande perte pour les pauvres de Rome, qu*
connaissaient bien son inpuisable charit; c'est une grande
douleur pour Pie IX.
La n.ort des cardinaux Antoneili, Barrio et Patrizi, arrive
.dans l'espace de six semaines, a sensiblement rduit le nombre
des membres du Sacr-Collge, qui se trouve rduit 5 cardinaux vques, Ji\ cardinaux piires et 10 caidinaux diacres,
ensemble 56 cardinaux, au lieu di s 6 cardinaux vques, 50 cardinaux prues et.14 cardinaux diacres, en emble 7.0cardinaux,
qui composent le Sacr-.Collge lorsqu'il est complet..'Le doyen
d'ge des cardinaux est actuellement le cardinal Philippe de
Angeis, archevque de Fermo, n scoi,, dans les Etats de
l'Eglise, le 16 avril 1792, cr cardinal par le pape Grgoire,XVI le 13 septembie 1,838 : il est cardinal de l'ordre des
prtres, et il a 27 jours de plus que le Pape Pie IX, n le
T. IV. 23 DCEMBRE 1876.
23
606
ANNALESI CATHOLIQUES
-''
'
'
''
'
timents. v
^
L cardinal Simeni^ dit une correspondance de Rome, est
tin Vrai ecclsiastique ; il possde de grandes connaissances en
thologie et en droit; il a parcouru lentement, pieusement,
tous les degrs de sa carrire ; il sait tout ce qu'il faut, et audel.; de la diplomatie qui convient ad Saint-Sige ; il vu
l'Europe et n'ignore aucune des difficults de l situation
ctueil ; il est anim, enfin, d'un dvouement absolu la
l'Eglise
sont en droit de
les
amis
de
du
Tous
Pape*
personne
fonder sur lui les meilleures esprances.
CHRONIQUE
607
Au milieu de ses douleurs, Pie-IX reoit de nombreuses consolationset il en trouve dans son coeur pour en prodiguer aux
608
ANNALES CAJICLIQUES
CHRONIQUE
609
et
pour
ment
une
construction de maisons ouvrires. Les autres largesses sont
dans les ironies proportions, et c'est ainsi que Pie IX reste le
plus -glorieux bienfaiteur du peuple qu'on'a soustrait son autorit paternelle, pendant que la misre s'accrot sous le rginie
du-gouvernement usurpateur.
Il
Le monde politique se prsente toujours nous sous les
mmes couleurs, qui sont aussi sombres que les, jours de la
saisondans laquelle nous nous trouvons. Les plnipotentiaires
des puissances runies Constantinopl'e essayent de conserver
la paix; leurs efforts ne paraissent gure devoir russir. On
demande la Turquie des garanties qu'elle ne peut donner
d'un
indpendante,
ct,
d'tre
et,
cesser
autre
sans ces
sans
garanties il est difficile de compter sur de srieuses rformes
et sur l'amlioration du sort des chrtiens. C'est un cercle
vicieux dont il est difficile de sortir : la guerre entre la Russie
et la Turquie est imminente; pourra-t elle se restreindre ces
deux puissances. Si la Russie s'agrandit, l'Angleterre voudra au
moins une compensation qu'elle trouvera probablement eu
Egypte; alors il en faudra une l'Autriche, qui entrera en
Bosnie; une l'Italie, qui convoite Tunis, et l'Allemagne,.qui
tourne ses regards du, ct de la Hollande et de la Belgique, ne
contemplera certainement pas ces agrandissements; sans se, faire
la
deux
invitable,
Eu
parat
et
mots,
part.
guerre
presque
sa
iine parat pas moins invitable qu'elle doive plus ou moins
vite s'tendre au reste de l'Europe.
(
L'expiation approche.
III
Le nouveau ministre, ou plutt le ministre modifi par
l'arrive de M. Jules Simon la prsidence du conseil et l'in-
ANNALESI CATHOLIQUES
;
'
ttiur, a dbpn pn programm au moyen d'une dclaration
laite par M Simon devant la Chambre des dputs; est devMt
le Snat, l 15 dcembre* Ce programme^ qui cherche^ om
tenter tout l inonde, ne dit rien dfr prcis et fait entendre et'.',
craindre beaucoup d ehbssi Ls antcdents d ministre], s
roetrihes connues sesi engagements^ ne sont pas plug rassife
rnts. H en fait sans doute assez pour pousser le pays .un' pi
plus avant dans les voles de la Rvolution* pas assez pour cohfe
tenter ceux qui ne veulent rien moins que la destruction de
toute religion et de toute sociti Cela ne promet pas une lohgu dure au nouveau ministre ; mais* en somme il cbiivint
d'attendre ses actes j en attendant voici ses paroles :
610
CHRONIQUE
611
cieront au contraire, et se prteront un mutuel appui dans l'accomplissement d'une oeuvre commune.
services,
le
je
divers
dis de
les
des
dis
entre
je
rapports
Ce que
chacune des administrations dans son propre sein. Mais pour que
n
l'autorit
soit
forte,
l'autorit
et
relle,
il
faut
l libert soit
que
saurait tre forte si elle est divise contre elle-mme.
Depuis le plus haut de la hirarchie jusqu'au dernier, il ne suffit
ponctuellement
les
ordres
qu'ils
fonctionnaires
excutent
les
pas que
reoivent et qu'ils appliquent les lois, toutes les lois avec vigilance
et fermet.
' Ils doivent, en outre, par leurs actes, par leur conduite, par leur
langage, donner l'exemple du respect pour le gouvernement dont
ils sont les agents.
Nous avons, messieurs, la rsolution inbranlable d'y tenir la
main.
La France veut la scurit et le repos, elle ne veut plus d'agitation.
Si elle veut travailler dans le calme et dans la paix, c'est le calme
et la paix que nous voulons aussi lui donner, et avec votre concours,
faillirons
confiance
j'ai
demandons,
la
qne nous ne
que nous vous
patriotique.
lche
cette
pas
La discussion du budget a commenc au Snat dans la sance
du 19 dcembre. Tout d'abord M. Pouyer-Quertier, prsident
de la commission des finances, a prononc quelques paroles,
applaudies par la grande majorit de l'Assemble, et revendidiscuter
Chambre
droit
haute
de
la
le
et
hautement
quant
pour
de modifier le budget vot par la Chambre des dputs. Nous
de
rtablir
certains
crdits
dit,
a-t-il
demandons,
ou cervous
taines portions de crdit demandes d'abord par le gouvernedepuis
la
Chambre
des
dputs,
supprime
rduits
par
ment,
ou
.lgislatives
qui
figudispositions
certaines
retrancher
de
ne
et
raient pas dans le projet ministriel. Ces propositions ont uniquenint pour objet d'assurer le maintien des lois existantes ou
la marche de services publics rgulirement tablis. Ainsi
appliqu,) ntre-droit est incontestable, et nous avons t dans
votre commission, unanimes la reconnatre.
IfenSj btte mme sance, M. le comte de Saint-Vller,
propos du budget du ministre des affaires trangres, a fait
entendre des parolesqu'il importe de consigner ici :
#$!$'-
.':..-;
ANKALE^OAfflO^TXtlES:
.';'''.'''.'";
*t4ii/it,
1?ermettez-moi,
'd'appeler
le'
Voir-altention
passage
sur
:
suivant du rapport de M. Lambert, de Sainte-Croix : y y<; Prais de culte; isecours'ux^vquesHetraiUX;chrtiens :n (Crient,
t^ divers-tablissements religieux; ~, y y
-.-.', :--y
fraumns
des^rahiS't
protgs
des
franais,
Secours
*
:-:\u :.,;vy-yy
des hpitaux ktablissemintsdbienfaisanee; '
*iLa commission de da^Ghanabre ds -dputs^aycru ;9evoirxprittier le; dsrr qu'adveniry ces deux crdits fussent- rpartis d
feon que ta subvenMn ftyla /mme pour Qesf tabMsserrients tl
bienfaisance et les hpitaux que pour ls lablissements religieux.;]
'm Nous ne sauirions nous.assoekrfeedsJEiviet nuS;n0US:xpliquons difficilement comment il pourrait tre; Salis.ySi le crdit
des tablissements de bienfaisance est insuffisant, nous souscrirons
de grand Coeur-ia,iune augmentation j js'ilnne lfest pas, pourquoi;
l'augmenter sans motif ? Si le crdit des tablissements religieux; est:
#op leviuqtoh en propos^^
le rduire sans ncessit, et pourquoi passer ainsi sur ces deux,articles/ un niveau glitaire? <yy '!
T
tablissements
venir
aide
destin'-
aJeligieux
crdit
wLe
en
aux
;
tait^ avant 18:1, de3SO<O(J0ifencs. Il a rduit 2p,<)0#a-ncs>
On ne saurait, en vrit, songera diminuerplus encore- les ^modestes
subventions que nous accordons ces tablissements lazaristes,
ces coles iu yb'n-ou^
c Hpitaux, -h ics^cllgeSji ^cs glises, ces soeurs 'd charit,
iBflvoiiep, ce clerg pau<vreyet;courageux, tGuites:ces.'missions
enfin qui s?abritnt isois notre pavillon; 11 ne s'ajgit pasiciji'unc
quQstion religieuse, mais d'une quesliMn franaise,
.Qui, messieurs,, l'honorable rapporteur a parfaitement raison ; Il
quesiion
politique
d'une
question
ici
d'une
relis'agit
ni
pas
ne
gieuse, mais d'une question minemment franaise, (Trs-bien!
trs-bien! sur un grand nombre de bancs.)
Les lablissments qui figurent dans la premire catgorie peuvent au besoin se passer de subvention : ils ont des ressources pro- '
prs et se trouvent en piys civilise. Mais les seconds so trouvent
dans une situation bien diffrente et bien autrement prcaire.
.
Tous ceux qui ont voyag-en Oient ont "t;frapps de voir que
partout on parlait snotce languie. Eh bien ! messieurs, c'est i cestablissements que,nous devons ce bienfait. Ce sont ces tablissements quj enseignent notre;langue, notre histoirej nos traditions..
Et ct de ces .grands tablissements se trouvent, les coles
plus modestes des frres.des coles chrtiennes, qui.donnent finsIruction populaire, et enfin les soeurs de charit qui prodiguent
'.-
y
=;.
'
,.
-;
6B
,
popidatioti-mni'onitevsi'i
renGontoezcetteiadmirbM
hache
,
vous
:1a France qu'elle la considre comme sa seconde patrie. Cette population frt leve par les-tblisieni*^!^^'^;"'"1'.''^^:''.;;''
;/'/vvTi)'ti savez "ce que ho Ire consul, M. Maxime Otrey, 'fhV :m Wff*,
;a^DamsypOur protger nos naiioiiux et les chrtien:;. h bien.;fe
,p'3i?ii;
consulaire
faire
de'm--v|. j:U.s^
Darnasau
put;
agent
notre
;;.que*
qu% l'Wrrive de notre flott* les religieux l'ont fiit dans t'ttlrtiir
:;/
;'";-du; Liban.
::y-''*
-x:
t _-- V'Gesbnt les religieux'qui sont alls au milieu ddsert'rhereher
y les fugitifs: affls, qui les ont amens par bandesy ls ont soigns
':'' :'tj;hahiilsi Aussi la reconnaissance des Maronites: pour;C$'pres
torobenoiieyest-elle,'Sns'borne, ,;;;y.i-;>y
',:,
y
:.,..,.
Eh bien! messieurs, ces tablissements, qui n'ont pas de ressobrcs per^btinelleset qui rendent de'si grands; services iarnrpalrie, ne peuvent se soutenir qu'' l'aide de subventions;,iU
Je suis convaincu ^messieurs, que'Si cette.situation et. t* mieux "
;.5'G'0'nn4.ie,":i|l.ne;f.t venu la pense de personne de. rduire cette subrj
'.','
:
J'ail
mention.
-y.
':
>'
...
--'
."
'-
'
v-<
...
Sacr-Coeur de Jsus.
.'.-.
. .
Saint-Coeur de Marie. . .
Saint Franois d'Assise. ,
.
Mater admirabilis.
>
Mater dolorosa.
. >
Sitit Louis de Gonzague,
Le B. Joseph Labre.
. . .
Saint Franois; de; Sales.
. ,.
Saint Stanislas Kolsk.
.,.."
. .,
.
...
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...
. ,
*
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lp; y-'.i;S :'-v
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20 -^
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15
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y.
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13
. .
...
.
. .
au lieu de 20 fr.
13 fr.
13
20 fe,
.
Ces deux tableaux ont 49 cent, de haut sur 39 de large.
. .
'
Vieille qui verse le .caf (40 cent.
sur33). . . . . .. . .
9
15
N.'B. Le port de tous ces tableaux reste la charge du demandeur, qui nous indiquera la voie par laquelle il prfre les recevoir.
.15
...
>.
...
Livres.
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615
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30
1 50
2 50
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616
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.
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7*' crin.
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. .^ * ^
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17
--
....
...
15
17
>
.;
*647
L'GLISE AU VENEZUELA
I/EGLISE AU VENEZUELA.
(Correspondance particulire |des- Annales eatholiques). '
\
'-27
novembre 1876,
Monsieur le Rdacteur,
Ainsi que je vous l'ai promis dans ma dernire lettre, je vais
vous'faire une courte revue de la nouvelle phase dans laquelle
est entre la question religieuse au Venezuela. Je serai oblig
de la faire la' h aie, parce que c'est aujourd'hui que part "le
paquebot et que je n'ai que peu de temps ma disposition. Je
gard,
non-seulement
renseigner
tiens
cet*
parce que
vous
'
je vous l'ai promis, mais surtout pour rectifier des dtails
inexacts donns par certains journaux, qui n'ont pas eu soin
de les puiser des sources'puies.
Mgr le Dlgat aposto;que arriva le 3 mai Port-d'Espal'attendait
Mgr
Gueo
o
(l),
moment
et
on
ne
pas
au
gne
malide.
trouvait
gravement
vera se
Ici je rectifie un fait rapport par plusieurs journaux catholiques d'Europe. On a dit que l'arrive inattendue du Dgat
la Guayra (port du Venezuela) avait prvenu le schisme. Or,
monsieur le Rdacteur, le gouvernement de Guzman Blanco
savait, avant Mgr Guevara, que le'Dlgat allait' quitter Saint-
Domingue et quel tait l'objet de sa mission, puisque la Opinion
nazionalde Caracas, l'un des journaux les plus impies qui
existent, mais aui est le journal de Guzman, disait, dans son
numro du 21 avril : L'illustre Amricain (Guzman Blanco) a
du
communication
du
Saint-Domingue,
Nonce
Pape
reu une
celui-ci
fait
qu'il
lui
savoir
des
laquelle
ordres
de
a
reu
par
Rome pour se rendre la Trinit et recevoir de Son Excellence
l'archevque Guevara sa dmission de l'archevch de Caracas,
croit
ncessaire
romaine
curie
la
pour accepter une autre
que
nomination. Vous voyez, monsieur le Rdacteur, que l'arrive
du reprsentant du 'Saint -Sige n'a pas t aussi inattendue
qu'on le dit. Je continue.
Mgr le 'Dlgat arriva donc la Trinit, et prsenta h
1
(1) On sait qnc cette ville e&t le cliof-Iieu de l'le de la Trinit, l'une,des petites Antille-, qui appartient L'Angleterre, et o, Mgr Guevara. l'ancien archevque daracs, s'est'rendu pcMdnt sonki!. (N.desLnn, cath.)
'
618
ANNA'JS CATHOLIQUES
'
L'GLISE AU VENEZUELA
619
Celui-ci,
toute
proihesss
et
vara
rendit
Saint-Thomas,
il
fiant
o
tlpromesses,
se
ces
se
graphia le tout au Saint-Pre, et revint avec l'acceptation de
la dmission de Mgr Guevara.
ici
Il y a
noter quelque chose de plus grave. Sans tenir
compte de la dmission de Mgr Guevara, sans en faire aucune
mention, il demanda l'vque qui avait accept le sige de
Caracas pendant ls deux annes de l dposition arbitraire de
Mgr Guevara, de donner lui-mme sa dmission. L'voque de
4
ANKA^; GA^to^Is"
;.yy:
y'
Bolivar renoii^a en;effet Ji sige quinelui^ppartenait;ps;,
et l;Got?gr3 nomnia le, jPc Bara!t, ancien; vicaire apostolique
Celui-ci refusa,, ;digant; qu'il p'aceptit; pasi parce ,que plifes
circonstances dans lesqueltbs.s^|trpuya;it IcEglise,,.\-ni jsa;(pro;pre
cpscince ne le:lui permettaient. Guzman>fit^alors;nouimerle
Dr Ponte,; quivaepta aprs avoir, ditjn^ tefus psieuM J&iS.
"Ep mme teinp&le. Dr; Tnpa fut nomm ^rvh de, Mrida,
ans,'ot
e^ilifty
de
remplacement
MgrvRoset.,
trois
eh
mort
a
en
le El* yPie^a fut .nomm ou prsent pour la cinquime ]iA&
piir l'vch de Calbozo, mais il a t rejet comme .les quatre
fois prcdeptes...^Quoique une correspondance ;de l'Univers
l^aitiappel un digue prtre, il n'a past;prQnis, etj la moindre
des raisons que, le Saint-Sige,ait eue de le repousser, c'est, vqiie
&digXLe,;prtre est frauc-maon et nemheipas une conduite
^620
"
'
;;"
'
,yVy
,,.;'.
-;
621
LE MONDE PABLEMENTAlRE
des;
diatribes'et
de
contre
que; ;se
622
AKXAL13S CATHOLIQUES
623
LE MONDE PARLEMENTAIRE
."".
624
y '"'
A^^LES;eATH0LlQUS '.'\;/'\
r.'y.
.'::'
y ,;
y
des intrts et des amitis, qui auraient pu me retenir. C'est mon
;
"'':;
paf^ seul que je, songeais.
-y-y'
..
Kiainienaut^^
moderne et qui, malheureusement, toueli- nos, pouvantables
dsastres de. ISJL...
'-'-...
;y
Il y ; quatre-. ipu .cinq; jours, a lfoceslpn... de la disiissioiiV sur
l'ambassade; de Rome^j'enlendaisM.ie ministre ds;affidres etran^
gres, avec beaucoup de modration et beaucoup d'autorit, nous
rappeler les prires que le Saint^Pre avaient faites pour; la,: France ;
'. j'en tais, Vivinent louch et.reconnaissant. Mais l'histoire nous
apprend; autreyrehose, et ici, messieurs,,je vous parle avec une
grande'franchise., sans prcaution; oratoire, y
.
, ces allgations, il .m'esit douloureux, ;^- niaisiy C'est mon
deyOii^> d'opposer des allgations^ contrairesi et de venir rvler
ce fait historique qui pourra tre prouvydiplpmatiquemerit quand
le
1070
c'est
l'issue.njalheuruse
de
la
voudra.
de
:,
que
guerre
on
vient de l'occupation de Rome, et que le maintien du pouvoir temporel des papes nous;'a-cote l'Alsace et la Lorraine, 11 liant- que le
pays le sache. (Vives rciam-itious droite..* Trs-bien! trsr
bien! sur divers bancs gauche.)
SB. Heller. Je demande la parole.
.
J^iane-IVapoleoM
Bonaparte. r~ C'est
M.,le prince
'/' '. '"-"">'
uh vrit diplomatique et historique,..
i?I. le baroti ae SrpteiBvilB*. L'Alsace et la Lorraine I
c'est vous qui deviez les dfeudrej et comment les avz-vous
dfendues? (Bn.it.)
ai..!* vicomte le Blizal. Les catholiques prolestent
contre les paroles dd l'orateur !
^
.-;
HE.
parfaitement, dn a agidans Un bon o dans un mauvais sentiment, peut-re dans un sentiment d'honorabilit et de dlicatesse
exagre, niais le fait est incontestable.".-.''
Qu'sl-il arriv? Vous' savez dans quelles conditions cette guerre
a t entreprise. Snns rieii dira de ce qui est pnible pour les souvenirs del France, il est incontestable que si nous avions eu des
alliances srieuses, des alliances bien conduites, des alliances certaines, le rsultat de la guerre et t tout autre. Eh bien, ces
625
LE MONDE PARLEMENTAIRE
..
Je ne
voire
pour
pas
dirai
je
opposition,
de
la
prvoyance
de
constater
avantage
mon
quelques-uns
de
l'occupaiion
Rome,
et
acharne
que
presque
qualifiaient .par un mot bien dur; non, c'est par un sentiment de
patriotisme sincre, parce que j'tais convaincu que c'tait fatal au
Gouvernement d'alors, que je servais avec dvouement, qui avait
toutes mes sympathies, et auquel j'avais prt serment...
M. le haron Trintan l<am3*ert. Vous n'avez pas t dli
de ce serment !
I?ji. Sep nee fa'.me-'%'asoli*n Sfo2pas'te. Je contiparti
clrical.
force
du
le
danger
la
et
626
ANNALES CATHOLIQUES
quand vous voulez runir de l'argent pour un bon ou ' pour lin
mauvais but, vous avez le droit d'association complet, est-ce que
s'associer?
Qu'ils
n
clricaux
qui
Non.
sont
peuvent
pas
ceux
essayent donc de s'associera plus de ,19 20 personnes, et vous
verrez comme les parquets" les poursuivront. (Rires approbatifs
gauche). Vous verrez comme il leur sera impossible de se runir.
Et quand on a garotl les uns, pay et mancip les autres, on
dit : La lice est ouverte, le prix sera celui qui courra le mieux.
Et vous appelez cela la libert 1
,
Dans toute libert, il faut une certaine galit ; nous ne l'avons
clricaux
l'ont
n'avons
Nous
qui
sont
pas
ne
pas.
pas
ne
pas ; ceux
d'galit possible avec le parti clrical.
Pour la loi de l'enseignement suprieur qu'est-il arriv? Le parti
clrical a emport la loi de l'enseignement suprieur dans l'autre
Assemble.-Dans celle-ci, la majorit a t diffrente...
A prsent, messieurs, voyez en rcapitulant toutes les tapes
que vous avez faites : le Concordat, l'expulsion des jsuites; aujourd'hui leur situation toute puissante, toutes nos lois organiques et
"autres mprises, bafoues, attaques et mises de ct, non excutes, la premire expdition de Rome, la seconde expdition de
Rome, les dsastres de 1870, la loi sur l'instruction secondaire, la
loi sur l'enseignement suprieur, et enfin le petit ct de la
question, je le reconnais, les enterrements civils qui jusqu' prsent
faiblesse
la
du Gouvernement et ses indcisions.
montr
ont
nous
Je vais prsent examiner quelles sont les consquences de cette
politique. Je ne considre que le cl politique, comme je me suis
permis de vous le dire tout l'heure. Quelles en sont les cons...y-.^y
quences?
..y;
L?hisfoire vous le dit et Vous le prouve : jamais vous ne ferez
rculri la socit moderne. Je ne crains pas le triomphe du parti
clricaL, non ; je crains ses menes, ses agissements, je les crains
beaucoup. Et pourquoi? Dans l'intrt de l'ordre, de la pacification
etdela tranquillit du pays.
7
La victoire du parti clrical, [elle est impossible en France, elle
n'arrivera jamais.
"A gauche. Non ! non ! jamais I
I?JS, le prince JVme-IVcipoloii Bonaparte. Les passions. C'est l le danger! Ce n'est pas;au point de vue de la lutte,
lutte fratricide^ lutte pnible; et si j'osais faire une comparaison
un peu triviale, je dirais:: Quand vous semez du jsuite, vous rcoltez
du rvolt.
Voil la situation; voil le danger l'intrieur ; voil pourquoi
,
"
q^
ycs
.
LE MONDE PARLEMENTAIRE
"
r"
v'$t|;'
ftiut^dns
II
^Mvrnement;
du;
dlicates
grande
une
l'intrt dtil sentiment religieux, modrer ls clricaux; leur; dire%
Non, vous n'irez; pasau-del!
; y
*.
A pren% iie autre qusiih ; ll-lest plus grave,; peut? tre
plus grave; mais plu s d ifficile traiter ; pou r un oraleu r; qui parie.
Vpoir; la premire |ois devant vusvG?st la question extrieure^Vy
Quel moment choisit-on pour braver l'opinion de FimmensJev'
majorit de la France^ lropinion unanime de l'rppe
5P 181S, vous pouviez avoir ce qu'on ppelttitJ Saint^At4ianc qui tait favorable au parti clrical ; aujourd'hui, grce;
Dieu ! malgr nos malheursV l; Sainte- Alliance Sexiste pb^;;aujp^^
:
t:ysy^
d*fiui 1%^
cherehez bienv voiis h trouvez pas; une Seule puissapce clricale^
eh Urp.
.y^'V'y^yy
;"-,;'y,
vy
PMz de l'Angleterrej passez dans' le milieu de l'Urpp,; passez
dans Fxtrme stv moinei que ce ne soit les Turcs qui, dit-on,
sont soutenus par la cour de Rome..,; (Rires et applaudissementSy
guChe et sur divers bancs U centre) parce; que, comme) malheur
reusemnt ^histoire de Inhumanit nous le montre souvent, oh
dteste moins son entnii que celui qui a t auprs de vous;,o
dteste .moins le mahomlan, celui qui est tout h Mti l contraire
di| catholique^ que l'actholiqiie 'es^-i^dir celui qui a ;t; votre
.
bissement?
Il y a deux manires de l'empcher. Il y a d'abord la mthode
628
!J&KiMLES -cATEDaioiiES;
qu-bira dtVldp^'riout^-Ph^
pression; du'budgtdes:'Cultes,- l'application' de celte grande: rnaxime
dltf sparation d l'Eglise et d l'Etat. y
y ; :; y
Qu'u point de vue thorique on poursuive: cette maxime; qu'on
Ptudiv qu'on la plaide devant Popfeiont publique^: dans: l presse,
dans ls livrs^; partout^ je le comprerdsi etj-dois mme dire,
Conrhi je vbs' ai promis une grande; sincrit^ quyelle n m'effryerarf pas du tout; mais une condition; : c'est;qu'elle.sit possible; h bin^; messieurs; je; ne la crisfpas possible?; jey crois
qu'aujourd'hui elle;est radicalement impossible^
Il y ai,.djsaisWje* deux moyns^de .refusriles choses : le; moyp.
ordna#ev;qui Consiste 'dii'e: : Non t Et puis iliy a, un autre moyiii,"
qui st;dngereux; maissqui russit quelquefois; il: consiste 1 dirK
Oui;-et donner tant qu'on ne puisse plus; accorder'; alori,: en
demandant trop, on n'obtient rien du tout.
<>.
/
,
Mssitir, je crois'que le; seul' moyen pratique; qteje; rclame
aujotihPhui et que je viens de soutenir : cette tribune-au point, de
vue pyrenfent politique, elsfc d'accepter les propositions; de ; la eommls^iofii et pour mar part, je voterai des deux mains toutes le
rductions propOseS Ces rductions; ne ont pas du tout effrayantes,
elles n'entraveront: pas le service des cultes. Si j'ai bien exainiu; l
rapport-d l?hnorable'M. Gprnil; je ivoisqu^l accord ls crdits
ncessaires pour assurer le culte public. C'est seulement un: avertissement modr que, ^occasion du budget des: cultes; la
Chiambre^doit donner au Gouvernement enlui disant ;: Prenez^garde!
n'allez pas-plusloin. C'estdonc uhaverfissementadonn qui, comtri
Un jalon; comme un drapeau j'o'ngei.. (Exclamations; droite);,
dot
drapeaux
de
Ces
se serventiles; arpenteurs,: et -qui
comme un
sur un chemin de fer veut dire : Vous n'irez pas au-del ! .
Eh 'bien, la commission dit au riovernement : N'allez pas plus
loin vers le parti clrkal! sans cela nous ne vous soutiendrons
plus.
'' Messieurs, je crois que vous ferez une chose trs politique, trspratique, en vous mettant en travers, de toutes les faons imaginables, comme iVous l'avez fiait pour l'instruction publique; comme
vous leferpz dans la question des enterrements civils et comme
vous le ferez enore en votant les rductions de la /commission du
'budgtv
':.;-
':;::-.';
L sparation de l'Eglise et del'Etaf, je l'ai dit, ne me parait pas
possible. En parlant ainsi que je l fais, je ne suis pas oppos au
sentiment religieux; je crois mme au point de vue politique,
ne parlons pas au point de vue intime qui ne regarde personne
:
'
'
/:''
629
LE MONDE iPARLMNTAmE
qu'une religion est une ncessit sociale; mais quel est le moyen
de ne pas en faire une impossibilit et de ne pas arriver ce qu'on
C'est
religieux?
d'imposer
la
le
sentiment
tolrvolte
contre
se
intolrants
qui
veulent
tolde
fojcer
tre
c'est
tre
ceux
rance,
rants. Par ce seul moyen vous pourrez dvelopper, encourager le
sentiment religieux. Maissans cela, je le rpte, vous ne ferez que
des rvolts.
Et ce que je vous demande, c'est un point d'arrt potique. Ce
n'est pas au point de vue financier que je demande ces rformes,
quoique, au point de vue financier, je croie que M. le ministie des
finances ne mprise pas les millions et mme les 100,000 fr. ; au
point de vue,financier, nous pourrions finir par payer ces crdits.
Ebt-ce au point de vue humain? Dieu m'en garde! Voil de paufr.;
qui
j
voudrais
desservants
non-seulement pou900
ont
vres
voir leur donner 1,(.00 fr., mais l,!z00 fr., et tout ce qu'il serait
possible de leur donner. Je voudrais pouvoir satisfaire les corn-
munes les plus pauvres en les dotant aussi richement que possible.
Mais il y a l un intrt politique qui dit : Non, arrlez-vous sur
cette pente; il est impossible de, donner cours ces sentiments humanitaires,, charitables; non, il faut que la politique nous ante
dans celle voie. Et ce que je dfends aujourd'hui devant, vous, c'est
la politique qui a l suivie par fous les pouvoirs en Fiance drpuis
Louis XIV jusqu' Napolon III inclusivement. Je m'entends, par
tous les pouvoirs forts, tant qu'ils ont l forts, car les pouvoirs
faiblesou affaiblis, au contraire, se sont toujours laisss entraner;
et c'est l une pente dangereuse.
-.,
Rappelez-vous ce mot qui mrite d'tre mdit : On.ne va;jamais pi us loin que quand on ne sait pas o on va! Eh bien, jeserais dsol que le Gouvernement de.mon pays ne st pas o;il va.;
j'en serais dsol, niais je le!:r,iBS;;-e-l.je.4e-:;i'0iH;.;pare:q#:e;l'es, gouvernements faibles, sans, but bien arrt, bien dtermin, biennet,'
m'inspirent peu de confiance et perdent les pays. (Mouvements.divers.)
.;, -y
Pour terminer, alors que j'ai cru devoir, comme je le disais en
commenant, appeler l'attention de l'Assemble et du.pays tout entier sur les dangers des progrs clricaux, pas invisibles pour ceux
qui regardent, mais invisibles pour ceux qui ne sont pastrsTalten-tifs la marche de la politique,.au milieu; de nos.dsastres et,de
bouleversements,
je dis : Airiez-vous! Il est impossible que
nos
la France, qui a fait la. grande Rvolution de 47<S9, soit la.seule
puissance clricale de l'Europe! Non, cela ne se peut pas! il y a: en
;-;
680
ANNALES CATHOLIQUES
v
y
prsence deux politiques ;;la politique^ de la socit civile et
1'avenjr, et la-politique de ractio'sous toutes les formes* liipeH;^
tique du pass, qui a pour drapeau le drapeau clrical. Ne suivez
vpas ce drapeau ! Quant . moi, je rsterHuujours fdleux grapds
principes (de la Rvolution. (Applaudissement sur divers ban es, &.
gauche. Bruit et mouvement prolong.)
C
; ;
,
tout
ne
pas:
toiredmi; ce que je regrette d'tre oblig de rappeler, -et -je.'.
lie le dis pas;pour blesser l'orateur qui vient de descendre ide cette
tribune,-.; mais moins que personne il ne devait rveiller ces douloureux souvenirs ; car il porte un nom qui est tirit en lettres d
sang dans la chair palpitante de l'Alsace et de laLorrainei (Applaudissements gauche et au centre. Les membres qui applaudis^
sent se tournent avec des exclamations ironiques vers les bancs de
laidroite.)
;
;
:
,
M;.- (le.Valon, de sa place. Vous faites une mauvaise chose,
monsieur Relier !
M. le baron Tristan Lambert, s*approchant de la tribune.
Vous avez t; monsieur Relier, le Candidat officiel de l'empereur.
C'est sous notre patronage que vous tes entr la Chambre
-
enl8S8!
M.
.'
'
M. GFriwtan
de l gauche!
'
.
Lambert,
vrai!)
;
.
-'"'
'
631
Relrr. J'enlends le
'."'"',
.Voil la vrit,..
Ce qui se modifie souvent, c'est la tactique de nos adversaires.
632
ANNALES CATHOLIQUES
'
spirituelle qui se confond avec l'histoire de l'Eglise tout entire et
qui n'est autre chos-e que l'infaillibilit du Saint-Sige. G^lte infaillibilit est affirme et conteste depuis longtemps.
Elle tait conteste au dix septime sicle, et le premier grief de
Phonornble M. Boysset et de l'honorable prince Napolon, c'est que
dclaration
de
la
16*2.
res-peeiotib
pas
nous ne
C'tait dt'j le sujet des inquitudes patriotiques de l'honorable
M. Gukhard, inquitudes dont j'ai.peut tre t la cause involontaire, car c'est moi qui ai parl de cette dclaration de 16^2
lors de la discussion de la loi sur l'enseignement suprieur.
Je croyiis que personne n'y pensait plus que comme une
curiosit archologique. Depuis lors, l'honorable M. Guichard a
demand tous les points de l'horizon s'il ne retrouverait plus un
sminaire, une facult de thologie ou un professeur qui voult
bien enseigner la dclaration de 1682, et personne ne lui a rpondu,
si ce n'est M. Lo'ckroy qui, propos des facults de thologie, lui.
rpondait que la dclaration de 1682 tait .dsormais rpute hrtique; si ce n'est le cardinal archevque de Bordeaux, dont tout
l'heure on citait les paroles celle tribune, et qui repoussait
"lui
avait
les
gallicanes
qu'un
os
offense
tendances
comme une
prter. Qu'est-ce donc que celle dclaration de 1682 qui nous .est
oppose par des rpublicains de 1816?
C'est l'affirmation d'une royaut immuable tenant son pouvoir
de Dieu seul, gardienne infaillible de la foi nationale, ne permettant personne au monde de contester sa toute-puissance ou de
discuter son autorit. (Interruptions sur quelques bancs gauche*
Ecoutez
! coutez !)
poqueldl682?
les
articles
Concordat
le
le
fait
perptuellement
et
l'on
entre
que
organiques.
Vous le savez, le Concordat est le trait qui est intervenu entre
le premier consul et le Saint-Sige pour le rtablissement du culte
LE MONDE PARLEMENTAIRE
633
des plus singulires noter parmi les procds peu avouables dont
s'est jamais avise la diplomatie la moins scrupuleuse. (Trs-bien!
gauche.)
Un membre gauche. Gela est bon dire.
M. Relier. Le jugement me parat parfaitement juste.
Dans ces circonstances, la loyaut du premier consul tait la
organiques
articles
aussi
les
de
bienveillance;
contemesuie
ta
naienl-ils des dispositions puriles et odieuses dont personne au
monde ne demande plus l'excution, dont une partie n'a mme
Jamais t 'excute. Sans doute, il y a deux parts faire : ct
d ces hesurs, if y en a d'autres trs-simples,' trs-justes qui ont
toujours t appliques et qui le seront toujours... (Non ! non T);
mais, je le" rptril,e,n est d'autres dont le temps a depuis longtemps fait justice. (Mouvements divers.)
Un membre droite; C'est la doctrine de la slection des lois ! ;
HI. Relier: Je vous le demande, messieurs, quel est celui
d'entre vous qui voudrait interdire son cur le port de la ..soutane?
Cela cependant est dans ls articles organiques. Quel est celui
d'entre vous qui, rencontrant son vque, ne lui donnerait pas par
courtoisie l litre de monseigneur ?
M
T. IV.
634
ANNALES CATHOLIQUES
ou
ne
serons
mesure
nous
d'entre vous de nous imposer! (Mouvements divers.)
Savez-vous, messieurs, quel est le gouvernement qui a le mieux
fait justice des articles organiques? C'est la Rpublique de 1848.
Elle s'est montre, sous ce rapport, beaucoup plus large et librale
que vous ne paraissez disposs l'tre, je regrette de le dire. Oui,
messieurs, c'est la Rpublique de 1848 qui a rtabli la libert des
synodes, des conciles provinciaux, et qui, d'une manire gnrale,
nous a donn la libert des associations catholique. (Interruptions
gauche.)
M. Baronet. L'Eglise a t peu reconnaissante!
M. Uadier de IMontjau. C'est pour cela que l'Eglise a
chant le Te Deum sur les massacres du 2 Dcembre!... et sur regorgement de la Rpublique. C'est l un beau tmoignage de reconnaissance. (Bruit.)
'
635
LE MONDE PARLEMENTAIRE
$8
y'; :;AMAips;.;eATHOLiios;
;.;--*
fortunes;. ;(rs-binv);> -;
; ' ;;.:,v.':.'.1;.
;-'
-;';
Eh bien, .c'est fe clerg; frarjasy^auquel on marchand 7aiijo#--'
d'ha? ses moyens -de rcompens *t id'xistenoe/qujy en dehors^ du
budget d-es cultes; a i'dBpfofelSOy ftide, propag;,- soutenir, nou-rag;ces^3V*es;de; charit^'et &pourra leurs dpenss^ ;!"-': ;
Un membre ^az(eAe. t^u ;denirde saint Pierre f- >
V
-
iL'bonorableM;; Guicbarddemabdurte statistique^de ces institutions. Je l'ai l sous les yeux. Elle a t faite parle ministre d Fagricuture et du Comfiaerceyau bureau de'lastatistique^en 1867; Je
n'ea'fiMgneraiptisilaiGbarnbre, niais; j citerai seulement quelqueschiffoeis. Les voici':
;'
;; ;.
867 rpheliats et 'Colonies agricoles,
;S8;iouvpairs, :r!
.'-/ ',"'.'';
;
,
42T
crches0u salies#aslev
'-''
: .-.'
'''':
C'est plus de 1,100 tablissements particuliers d'assistance; d\ enfance et secourant plusde 175,000enfarits.
y
M. iGuichard trouvera ces renseignements trs-complets au ministre de i'agriculture >et d ebminbice, Ajoutez; cula plus de;
2,1600 instiluttons pour les; indigents, pour ls malades* ls ad;utl&
':
et; les: vieillards, secourant prside900,000'personnes.
'. ]M.; isai'oiltti Plus vousen aurez, ei moins cela vaudra !
JHii. Relier.; Voil ce qu'a fait la charit libre et spontane, sans
':
.Ol!
.
,iik dnM:n:dr aHi;bu%..IdSB^dlEtatU^^-^ire^feBeBj, ifaudait
ajouter au moins, 10,millions par an au chiffre de nos dpenses^^
?; Je;; croisa mesieu^
j^
adosses
l^faudjlti mettre un; terme < ces reproches^, car ;ifs inquiteufefr
trbWiltuIi paysi; et -sousi prtexter d*unKdang^E;^
r^nt&u^ipri^vritabfe:':: ;
yy DM ;.!>: V iy^yy y: y.y':::yy
"y
'LEVMOJSPM^^
.':
y;
V^
rnovation
sociale
commet:
llv
;;
la
mais
j;
h'
cMeste;
pas^
que
-cette; erreur CapiilM;;d' la: poutsuivr/e suipless ruines:d FEglisi air
ii^ndf;s''^puyP'Sur elle pour trv&iMr' iibonhe^ryd' tous et
pour corriger les abus du passe Plus elle a besoin de.'Voil'r sou;
indpaciti et ^son impuissattG et plu&ell 'delame.coatre^Eglise.
qu^-PfcntadreympbhetoiBf lebten t^t; touinle, md Mkis;cs;
violncsvn servent; rien; Tant que!ikutagontsme'-iurra;=j$i:ii&
craint pas & l'ifli rmer, les te nta tiros de la -rvdl utKpin seroat vaines
et le mal n fera qu'augmenter, et nous serons vous de nouvelles)
tyrannies. /;
.-.,
p effet,; messieurs, Ja r vol uti'oh abandonne elie^mm n'est
jamais'/.finie : derrire ceux qui rrivht; ii pouvoir et qufse 'co'n-'
tthienif ;pt-tre: volontiers 'd^y/ rester avee;le cortge -d lUrs'
ttiii il'-' Msty 'lo ujors' ft- co h 'd'shri fe qui ' Vti ty -ll; '!iis!s^:i
qu^fes;biens' et les emplois;sointfbieK'rpartis,; vOMssaivaquo;
cette couche ne manque pas aujourd'hui; efevousu^nsiassez ceux/
qui font l'apologie audacieuse des crimes de 1793, qui d'une main!
rclament l'amnistie pour ceux qui ont fait l Commune, et'de
l'autre, demandentla,perscution contre fes^ssoeitibns religieuses.
(Dngations gauche.)
1?3. BrMeanSp. L perscution ! non; mais! oh dmande' l'galit t
'";'."'"'.'! !'
"'"
''7
W. Rester. Oui, la perscutionou l'expulsion ds ordres religieux, (interruption gauche.) Lisez les journaux.
"'-:^"p'^
Mi Hweaanj. LesquelsfCitz^lsl
aa.i Relier: La dernire foie qu! jetais; cetit; tribuhe,' on
demandaitPexpulsion des jsuiiesi
^
M. ifiarode*. ^Parfaitement ! C'est; une; loir qui; n?st pas oby\
serve.
:,.! ;;...
.!
-,>: -..y;.; '-;
\-....\.\ :-.y,;':i
^
<
'
'''"'
;,';:
M. A.5lain.:Tai?^c.1Estr
;,,'.]
638
M",
ANNALES CATHOLIQUES
le prsident.
l'orateur.
JW.
GNRALE
PERSCUTION
LA
639
sont
son
armes
rvolutionnaire, orgueil des nations victorieuses, nervation des
peuples vaincus, la force publique et les socits secrtes, ceux
qui nous ont envahis en 1870, et ceux qui alors ont prtendu
d'accord
sait
dfendre
(Dieu
comment)
tous
sont
contre
nous
;
l'Eglise, contre le Christianisme, contre Dieu.
Cette guerre qui commence ne vous rappelle-t-elle pas celle
qui commenait, il y a mille huit cent douze ans, dans les
jardins de Nron? Par son universalit, elle la rappelle, ou
plutt elle la dpasse. La lutte des empereurs paens contre le
christianisme s'tendait sur tout le monde de la civilisation
grco-romaine, sur tout le contour de la Mditerranne, depuis
Gads jusqu' Babylone et au-del; mais comme depuis ce
temps le chrisiianime s'est tendu au del de ces limpes, la
guerre contre le christianisme s'est galement tendue. C'est
l'Orient le Japon, la Chine, la Core o la perscution sanglante
de moment en moment se rveille. C'est l'Occident le Brsil,
o la proscription svissait encore il y a quelques jours. Et si
l'on pense en outre ce qui se passe en Russie, en Turquie, en
Suisse, en Allemagne, on se demande si dans quelque temps
il y aura un coin du monde o il soit permis d'tre chrtien.
Dans les pays europens, il est vrai, la proscription ne vers
pas encore le sang : elle est plus habile, c'est une proscription
administrative, rgulire et civilise, qui ne dcapite point la
vrit, mais qui l'touff doucement. Mais dans l'ExtrmeOrient, on en est encore, ou on en tait il y a peu de jours,
comme au temps de Diocltien, la torture et au bourreau.
Voil donc o est aujourd'hui la force, mais maintenant o
est la vrit? o est la vertu? Ce sont deux mots que l'on a
peu pris rays du vocabulaire. Puisque l'homme ne connat
rien que par ses sens, de vrit morale, philosophique, intellectuelle, il n'y en a pas. Puisque i'homme obit des instincts,
des combinaisons de molcules, il n'y pas de libre arbitre,
pas de choix entre le bien et le mal, ou plutt il n'y a ni bien
ni mal;il n'y a pas de vice, il n'y pas de vertu. Et tout Ce qui
6*0
.ANNiMJES
UATttCLteiES
LA PERSCUTION GNRALE
641
cette
tout,
avant
sans ter
pensons
l'homme son libre arbitre, conduit toujours sa fin la destine du monde; la main qui, pendant qu'aux jardins du
Vatican les courtisans et les courtisanes de Nron riaient de
l'agonie des pauvres chrtiens empals, n'en prparait pas
moins trois sicles l'avance, une Rome chrtienne et un
Vatican chrtien. N'oublions pas que Dieu nous mne, et que
la
qui
souffre,
l'attente
celui
de
patience
du
ne sera
pauvre,
pas perdue jusqu' la fin.
F. DE CHAMPAGNY.
642
ANNALES CTHO'LO^S
tmoins,
la
clture
de
station.
La
t
notre
et la
avons
ferveur du plus grand nombre d'habitants de cette commune nous
cbhsoloient d nos travaux; niais nous avions encore gmir sur
la rsistance de plusieurs qui rendoient nuls pour eux les efforts de
noire zle.,Le dimanche, 17 du prsent mois, nous avons termin
les exercices du Jubil par la plantation d'une Croix, crmonie
laquelle assistaient deux trois milles personnes de Mign et des
,
paroisses voisines. Lacroix plante, au moment o l'un de nous
adressoit aux fidles une exhortation o il leur rappeloit celle que
virent autrefois Constantin et son arme eh marchant contre
Maxence, parut dans la rgion infrieure de l'air, au-dessus de la
petite place qui se trouve devant la. porte principale de l'glise, une
Croix lumineuse, leve au-dessus du niveau de la terre d'environ
100 pieds, ce qui nous a donn la facilit d'en valuer peu prs
la longueur, qui nous a paru tre de 80 pieds : ses proportions
taient rgulires, et ses contours, dtermins avec la plus grande
nettet, se: dessinaient parfaitement sur un ciel sans nuages, qui
commenait cependant s'obscurcir, car il toit prs de cinq
heures du soir. Cette Croix, de couleur argentine, toit place
horizonialemeat dans la direction de l'glise, le pied au levant et la
64';
M aox DE MIQN
tte au Couchant ; sa couleur toit l mme dans toute son tendue
et elle s*est maintenue sans altration prs d7une demi-heure ;
enfin, la procession tant rentre dans rg'iso, cette Croix a dis'pru.
-On n peut. Monseigneur, se faire une ide du saisissement rlk
gieuxqii s'est empar des spectateurs' l'aspect de cette Croix :
presque tous se sont l'instant jets genoux, en rptant avec
transport, et les rans leves au ciel; le cantique : Vive Jsusj
vivesa Croix.
.-- ;-'-'.yCeprdigeV que nous attestons, qu'attestent avec nous ls soussigns, et que sont prts attester avec eux tous ceux qui en ont
t tmoins oculaires, a produit ?hureiix effets : ds l: soir
mme, et encore plus le lendemain, plusieurs personnes qui s'-taint montres rebelles la grce, se sont apprpchesdu tribunal
-
Place + du Sceau.
Second rapport.
Monseigneur,
Votre Grandeur ayant commis, par son ordonnance du 16<janvier dernier, MM. l'abb de Rochemonleix, son Vicaire gnral, et
aury, Chanoine honoraire de la Cathdrale, Professeur de Thologie au grand Sminaire, pour informer sur l'apparition extraordinaire d'une Croix, qui aurait eu lieu Mign, dans le courant du
mois de dcembre 1826, ils ont l'honneur de lui exposer que
d'aprs ses intentions, ils se sont adjoint, pour procder celte
enqute, M M. de Curzon, Maire de cette commune, tmoin oculaire du fait; Boisgiraud, professeur de physique au Collge de
Poitiers; J. Barbier, avocat, conservateur-adjoint de la Biblio-
;:6#fc
.
ANNALES, GAOTOLtQLDS
de
remplir
la?villi;,
Victor
dsign
Ies>
Larnay^
de
et
tbqu;e
pour
;
fbnctipns.de Secrtaires
;
La; Commission ainsi forme; a pris connaissances exacte ds
lieux"o le phnomne voit t observ ; elle a interrog plusis
tmoinsla place mme qu'ils occupoint,pendant^apparitions;et
elle a entendu un nonibre plus considrable dans divers antites;
lieux ol runion tait pfas^faeitei. -;.
;
Parmi eux. Vtre Grandeur distinguera plusieurs agriculteurs^
tmoins habituels ds spectacles varis qu'offre l'atmosphre^v
meilleure
pluplein
vie
la
leur
air
^tirtle
de
qui
passent
eu
;v
ceux
sieurs artisans accoutumsek juger de la rgularit des formes, des?
objets ; enfin un certaiamonibre de personnes instruites,; qui, parleur connoissances et lrfcaractre moral, assurent le plus haut
degr de confiance, leurs dpositions.
Il a l dress, de toutes les oprations ci-dessus nonces, un
procs-verbal dtaill, dont la minute est jointe au prsent rapport,
avec la description gonfltriqu; des lieux et des objets dont/l
connaissance a paru susceptible d'offrir quelque intrt dans la ma"'''"'
tire prsni.
_
Voici, Monseigneur, ce qui, de l'avis unanime des Commissaires
de Votre Grandeur^ rsulte des nombreux docmens qu'ils Ont recueillis et pess de concert.
:-.
Le dimanche 47 dcembre 1826, jour de la cltura d?une suite
d'exercices religieux donns la paroisse de Mign, l'occasion du
Jubilv par M. le Cur de Saint-Prchair et M. l'Aumnir du
Gollg royal, au moment de la.plantation solennelle d'une Croix, et
tandis' que ce dernier adressait un auditoire d'envirpn 300u ms(|)j
un discours sur les. grandeurs de la Croix, dans lequel il venoit de
rappeler l'apparition qui eut lieu autrefois en prsence de l'arme
de Constantin, on aperut dans les airs une Croix bien rgulire et
de vastes dimensions. Aucun signe sensible n'avoit prcd sa manifestation; nul bruit, nul clat de lumire n'avoit anuonc sa pr?l'aperurent
d'abord la montrrent leurs voisins,,
Ceux
qui
senec.
et bientt elle fixa l'attention d'ime grndu partie de l'auditoire,,
Sinl-Porchire,
Cur
le
point
de
averti par la foule, au
M.
que
au
milieu de laquelle il s'toit plac, crut devoir aller interrompre l
prdicateur. Alors tous les yeux se portrent vers l Croix, qui
avoitprii tout d'abord exactement forme, et qui toit place horizontalement, de manire ce que l'extrmit du pied rpondt
1
>
(1H
de
LA CROIX DE MIGN
<J45
646
ANNALES CATHOLIQUES
tait entirement consomm lorsqu'on est sorti de l'glise, immdiatement aprs la Bndiction.
La journe o cet vnement a eu lieu avait t trs-belle, aprs
une suite d plusieurs jours pluvieux. Au moment de l'apparition,
le temps tait encore serein, la temprature assez douce, pour que
,peu de personnes s'aperussent de la fracheur du soir. Le ciel toit
pur dans toute la rgion o se montrait la Croix, et l'on apercevoit
seulement quelques nuages dans deux au trois points loigns del
.et voisins de l'horizon (1) ; enfin aucun brouillard ne s'levoit de
terre ni de dessus la rivire, qui coule peu de distance. Voil,
Monseigneur, ce qui nous a paru constituer les circonstances matrielles du fait. Quant son influence morale sur ceux qui en ont
t les tmoins, nous avons constat que la plupart furent, drins
l'instant mme, saisis d'admiration et d'un religieux respect. On
villes uns se prosterner spontanment devant ce signe du salut;
les autres avoient les yeux mouills de larmes ; ceux-ci exprinioient
par de vives exclamations Pmolion de leur me; ceux-l levaient
leurs mains vers le ciel en invoquant le nom du Seigneur : il n'en
est presque aucun qui ne crt y voir un vritable prodige de la
misricorde et de la puissance de Dieu.,
,
Nous avons de mme constat que plusieurs personnes qui
avoint rsist tout l'entranement des exercices du Jubil; sont
.revenues* par suite de cet vnement, aux pratiques de la religion
dont elles restoient loignes depuis longues annes, et que d^autres,
qui, par leurs oeuvres et par leurs discours, sembloint annoncer
que la foi tait entirement teinte dans leur coeur, l'ont sentie se
ranimer tout coup et en ont donn des marques non quivoques.
Enfin l'impression produite par ce spectacle extraordinaire a t
si vive et si profonde, qu'elle arrachoit encore des larmes quelquesuns de ceux qui dposoient devant nous, aprs plus d'un mois d'intervalle, depuis l'vnement.
Avant de terminer ce rapport, qu'il nous soit permis, Monseigneur,
d'exprimer Votre Grandeur les sentiments qui nous ont t inspirs nous-mmes par la connaissance plus approfondie que nous
ayons t appels prendre de ce fait. Si nous avons t surpris des
particularits qui concernent l'existence physique du phnomne,
nous avons admir bien davantage les conseils adorables de la Providence, qui a fait concourir cet vnement avec des circonstances
si propres lui donner les heureux rsultats qu'il a eus en effet. '.','.
(1) Ces nuages n'ont t vus que par un (rs-petit nombre de personnes. On ne
pouvait, en effet, les apercevoir que de quelques positions toutes particulires,
dans lesquelles lu vue n'tait pas borne par l'glise ou des maisons.
ti IttX
6$
;
y
Lorsqu'on sait que le hasard n'est qu;n nom, que; rien icl-bs
n'a lieu sans dessein, et sans une caus bien dtermine on ne: peut
qu'tre vivement frapp d voir apparatre tout a coup, au milieu
ds airsjh Croix si manifeste et si rgulire, dans le lieu et dtis
l'instant prcis oun peuple est rassembl pour clbrer l triomph
d l Croix par une solennit imposante, et immdiatement aprs,
4pi'oh vient de l'entretenir d'une apparition miraculeuse qui fut
^autrefois'si glorieuse au Christianisme; d Voir que ce phnomne
bhnhtconserve toute son intgrit fc l mnsifuiirtitii tandis
que l'assemble reste le considrer; qu'il s'affaiblit mesure que
celle-ci se rtire, et qu'il disparat l'instant o l'un des actes les
plus sacrs de l tligion appelle toute l'attention des fidles*
BREE Poitiers-en sance commune, le 9 fvrier 18^7.
DE MlfiM
,";..-
..:..'..'..;.
nous
ne
Mign,
d'une
Croix,
qui
lieu
leuse
l'apparition
eu
a
l 17 dcembre 1820. )
Son Eminence le cardinal Donnet, archevque de Bordeaux, a adress, l'occasion du cinquantime anniversaire de
rapprition miraculeuse, une lettre Mgrl'vque de Poitiers :
Monseigneur,
l'Evch
de
qui
vient
de Poitiers est toujours pour
Tout ce
me
moi nn sujet de trs-vive satisfaction et souvent un profit. EQ rappelant . vos chers diocsains la solennit dit cinquantime anniversaire de l'apparition de la Croix de Mign, Votre Grandeur me
reporte un ds souvenirs les plus doux et les plus difiants de
ma longue carrire.
C'tait en 1826, l'anne mme o, sur l'invitation de Mgr de
Bouille, l'un de vos plus dignes prdcesseurs, je vins prcher un
648
ANNALES CATHOLIQUES
jnbil dans les glises de votre ville piscopale, avec mes bienaims confrres les missionnaires de Saint-Martin, tandis que vos
missionnaires diocsains, sous la direction de M. Garnier, leur
intrpide et zl suprieur, vinrent occuper la chaire des glises de
Saint-Gatien et de Saint-Saturnin Tours.
Je n'oublierai jamais les consolations que Dieu voulut bien nous
'mnager, pendant les exercices de cette mission, o nous fmes
aids souvent par l'exprience et les prdications du clbre
P. Lambert, encore plein, malgr son .grand ge, de vigueur et
d'entrain.
Votre immense cathdrale, rserve aux hommes seuls pendant
neuf jours, nous donna l'admirable spectacle d'une communion
gnrale, o nous vmes la tte des fidles l'tat-major d'un
rgiment de cavalerie, le premier prsident Descordes, le procureur gnral Mangin, presque toutes les notabilits de votre religieuse cit. Rien n'galaii l'ordre et l'enthousiasme de nos chrtiens de tous les ges et de toutes les conditions pendant les cinq
processions gnrales qui, de Monlierneuf Saint-Hilaire, se
droulaient dans les rues, les promenades et les places publiques,,
au son ds instruments et des chants pieux d'une population ivre
deyoie. y-;
'.
y y:,:...'.'c.;;.,
,yi'est un mois aprs;notre dpart qu'eut lieu l Mign l?appaa-;
lion d'une croix, pendant l'rection d'un Calvaire, la suite d'une
mission donne dans cette bourgade^si je ne ine trompyprle
cur de Saint-Porchaire et l'aumnier du collge,
Le Pape Lon XII, convaincu par le rapport si iumineux d
Mgr de Bouille, aprs avoir envoy des prsents l'glise de Mign,
voulut-consacrer la date annuelle du miracle par la concession de
plusieurs indulgences.
Quel besoin, comme vous le dites si bien, mon cher Seigneur;,
de ces si(gnes d'en haut ! Combien noufc sont prcieuses ces manifestations divines au milieu de l nuit profonde qui nous enveloppe de ses tnbres! Si l'apparition de 1826 avait le caractre
d'une menace, n'avait-elle pas un motif de confiance et d'espoir?
Les temps taient devenus mauvais:: l'esprit public allait se pervtirlissant de jour en jour. On ne se gnait plus pour traiter nos
dogmes de visions et nos miracles d'impostures. M. d Montlosir
venait de publier son livre sur le parti-prtre., lnn de vos vnrabes' chanoines; me rappelait, ;mon dernier passage Poitiers,
les trois confrences que je donnai dans votre cathdrale, en form
de rTirttion. dlais mh -aflnt jeune%t tirhide.'Heureusementje
rencontrai Tournon, o je me rendis de Poiters, pour une nou
':_ L.;cA^M^::bBjBKri;"
;y-v-':...
-:.,..'v'-
649/
les
qui
d'une
n'a
multitude
reue
pu
personne
sous
yeux
en
dmenti.,
l
donner
;-;,".'
_.
.-''..
LE CARDINAL GUIBERT(l).
contempler,
plus
attachante
rassurante
une
sons,
tudier que celle de notre archevque de Paris? Avec lui l'esprit est
disent
consol
certaines
dvoles
et,
comme
personnes,
;
en repos
Parler de lui est un sujet o comme Sainte-Beuve, dins un de sesbons jours, le disait d Mgr Gerbet, il entre de la saintet, de
Ponction, de la grce mle la science et un pieux sourire. Pour
toucher
difficile
fois,
question
une
aucune
ne
ou controverse,
essayer de peindre; gravement et simplement une simple et grave
(1) Extrait
du Franais.
6S0
ANNALES CAHtIQUS;
<$$
;
iir CVM^^
;
,,
fbhil^
du
de
le
Mgr
Mizhba^
amies
de
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neveu
commenta
sacr;
Mgr
GMlrt
lendemain
de
soii
des
Oblats.
Au
tur
'.'..:c qu% pbrraitvappeler sa conqute*du Vivrisk J n la connais
lettres
curs
du;
Pvqu
piistofals
de
nombreuses
les
aux
que, par
diocsej mais ces lettres, crites il y un quart de sclv sont
ls
eGelsiatsVeiller'
intrt*
retraites
haut
plus
ce
qu
du
encore
y,';
.;''.
'"'
')
-;
recules;^
dbtitls
bnl
actes
rmari-;
pirovinGil
Avignon;
concile
et
tenu
qubls; mettrls jeunes prtres;en garde contre les faiuts d'x.
prinCe et ii haleine de travail, de pits prcher sans Cess;
recueille-'
ecclsiastique,
le
soin
d
l
gravit
le
partout et toujours,
prvenir
dans
svres
mme
austres
religieux,
les
moeurs
et
pnt
;
civile
l'autorit
l'imtorit
religieuse
conflits
et
paroisses:
les
entre
ls>
moyen de rgls: sagmntprscrits, souvent rappeles ; retenir
lsesprits avehturux, toujours occups d projets et d'niiibvations ;
exciter ls; volont molles et pressris : nul mieux que rvqe
d; Viviers ne se montra capable d devoirs si divers et si difficiles.
des
dans
connaissance
de
une
ses^instructions
cette
'poque
' Il y a
hommes vraiment admirable^ Pas d conseils vagues : ucurio tmrit particulire ; aucune exagration ; beaucoup d'ordre, de mesure,
de; tact; point d fausse otictidn; et tout prsent sous une form
parfaite, quelquefois tout fait exquise, L'esprit de M. Hr* de
l'abb E mery, gard Sirint-Sulpiee, semble avoir t communiqu
Viviers.
saint
de
de
Ce
Tvqie
prtre
Mazend
de
est
<Mgr
par
Quintilien,
il
Mme
de
Svign,
cite
Rolliri,
lettr;
il
est
plus
;
uu
tout nourri de nos grands auteurs classiques; il a pour la langue
latine et pour notre langue franaise du dix-septime sicle une
tendresse particulire ; de ses instructions pastorales on dtacherait
surla vie sacerdotale, la mortification, legofc du travail, l'art d
prcher, Parnonr des lettres, l'utilit de la philosophie, l'usage de
l'histoire, des morceaux dignes de Fnelon par la puret du style
'.-'->
'
V et-la claire justesse*des ides.
Longtemps avant d'tre cardinal, Mgr Guibert tait bien Romain
lui
de
n'a
le
plus
l'allure
naturelle
de
esprit;
nul
got
que
par
son
la; paix-intrieure de l'Eglise. Une peut sentir l'esprit de parti et de
contention; il a en horreur ls divisions entre catholiques. A deux
repriss diffrentes et douze ans de distance, en 1883 et en 1865,
':
<62
.'-
" ''
'
yAN^AES GA^HpBfpS
'
nassent; d^ divisions; f^
sur toutes les choses/qui,aw^^
n'aime pas, disaii-ilfdans une lettre adresse;fi; M, Roii'pd; iXmot
&tiltrqmontain,fiommejerepousse celui dgalUcamf parcesqu'line;
semble,que le iom de,catholique; est assez.grand;et assez: illustre
pour n'avoir pas besoin d'tre rehauss par une autre p;iibtv;>>!
D?illeursvtrs; Romain, non-seulement-par ;la;;nature: prudente;:
mesure,^pacifique.de -son;,esprit, mais par l^ttachement aux; doc?-?
trines du; Saint-Sige. -.Cinq, ans tavant. le Go,nci;te,.;MgryGuibert
crivait dans un document officiel qu'il admettait pleinemenitjls:
doctrines de l'Eglise Romaine, parce;; qu'elles sont celles de toiites
lesi Eglises dn monde-chrtien,.; Voil un accord ;parlai^ n'eskce/
pas,d grandes et beUes,qualits? Avez-vous, quelquefois tudthls
armoiries de Son EmineneifRegardez^ bien; au-dessous Jde; cette
croix couronne d'pines; et de ce lion couch.prs d'un agneau;
lisez-vous les mots.: Su&viter,et,fpriiter, doucement! et fortement;?;
C'est le,: double caractre, l'idatd ceU vie.
.;;::::
ysh
v
;
IJpe. autre devisde Mgr.Guibert. est celle-ci : Paupert's enangtizantur. C'est encore l un des traits de cette-figure ^obht;de:Marie;
missionnaire, directeur de sminaire,,vque de Viviers,- archevque:
de Tours et de Paris, Mgr Guibert a toujours;eu pour les pauvres;
A.peine
install l'arGhveh: de Paris;,
passion.
de
sorte
une
C'est
J'HlelDieu.
il
visiter
alla
187-1-,
une ancienne traidition de
en
l'Eglise de Paris. La premire visite que.. doit faire l'archevque
entrant en charge, c'est aux, malades du vieil hpital* La joieileve,
que Mgr Guibert gote se trouver au, milieu de ceux, qui. souffrent
fut alors remarque; aujourd'hui elle ne le serait plus: depuis cinq
ans,, l'archevque a montr que le soin des pauvres* n'tait pas pour:
lui un accident, mais une imprieuse habitude. Trs-souvent lir
imagine.un prtexte pour,aller-,,voir, un malade pauvre et menac
d'abandon. L'autre jour encore, ayant appris qu'un ouvrier, s'tait
bless, Montmartre, dans les travaux excuts pour la construction
de l'glise, l'archevque s'est rend'i prs; de lui Thpital Lariboisire; il est rest quelques moments prside son lit, causant avec
ui,, l'interrogeant sur son mal; ses souffrances, ,sa position; et lui
prodiguant les tmoignages d'une affection que les; plus--riches de
ce monde lui. eussent envie. Quelques semaines auparavant,,le
cardinal avait dj visit ce grand hpital, ici, disail-ilau mdecin
qui le conduisait dans les dortoirs, je me sens bien ; ma place est
1
y;
>
"
'
yy
633
^-^E!y^apINAVG^B.HT-";
;pr#nan^
J;*^s;.y^
l'enfantyd'une pauvre
ipalade,
fatmille,
d^ouyriers'^
alite^et^privJe -de la joie d't^ avec ses
-'
Compagnes pope$, grand, jour.,^'arebevque enyest inform;, pas
d'hsiation.;?La paaison^o demeure la pauvre enfantst dansle
lyoisinagd l'glise., aux frontires de cet,immonde quartier de la
JSutt desvMoulins; qui tomb pee; rnqmnt sous/la pioche et la
j^api ;iMjgr iGuier^s'y i^nd^l'tageo;^
l'escalier troit, bie& raide mqur ;un^septuagnaire;; n'import* Au.
|npjnebt ,o; la;ptit?e maJds.pleur^itJloute silencieuse prs de son.
.lit de soufj^flce^l ppEt!S^u.yre!,..et J;e cardinal Guibert, ,avec une
dignit;et une jgrc suprieur^
bien
#t
pour
;Osa peut
passer
apas'lrop l'excuserv
-y
,.,
Doux ;avec, les petits,-ferme .avec les .puissants, sous le gouvernement de Juillet, sous la Rpublique de 1848, sous l'empire,
Tours enIface; del dlgation, .hier encore,contre la commission,du
budget, Mgr Guibetit a toujours, dfendu-l'Eglise, sans se soucier
jamais des partis. Sous l'empire, il fut l'un des sept vques qui,
au moment des lections de 1863, rappelrent aux catholiques le
;
654
ANNALES CATHOLIQUES
un vque!
UN CALENDRIER LIBRE-PENSEUR
m*
|1J^^^^^^^^^^^^^^^^;
(1)
Extrait du Franais.
655
aussi, et qui semblait bien faite, tous ces points de vue,, pour
sduire e citoyen agriculteur Joigneaux. Elle avait remplac les
saints par des lgumes, des fleurs et des fruits que coupait, de
cinq jours en cinq jours, le nom d'un animal domestique ou celui
d'un instrument aratoire : Raisin, Safran, Chtaigne, Colchique,
Cheval, Balsamine, Carotte, Amarante, Panais, Cuve. Ou encore :
Pomme, Celai, Poire, Betterave, Qi<\ Mche, Chou-fleur, Miel,
Genivre, Pioche. C'tait charmant ; et M. Joigneaux est un ingrat,,
n'avoir
de
simfaux
agriculteur,
rvolutionnaire,
faux
pas
uu
un
plement ressuscit ce chef-d'oeuvre. Il aura craint sans doute d'tre
trop rural.
11 y eut une priode, sous la Rvolution, o la mode se rpandit
parmi les purs de remplacer leur nom de baplme par celui du
lgume correspondant. Ainsi le reprsentant Mijhaud, du Cantal,
signa Cumin Milhaud ; le gnral Amde Doppet se fit appeler Per.
venche, mais en trichant d'un jour, car il et d s'appeler Couvoir,
pis.
dsagrable.
pouvait
qui
tait
On
rencontrer
encore et
ce
tomber, par exemple, sur, Pistache, Concombre, Fumier, P<erre
Chaux, Topinambour, ou mme sur Melon, Cornichon, Dindon,
Cochon, sauf le respect du lecteur. Une telle perspective n'avait
rien de sduisant, el l'on conoit que cet usage ne se soit jamais
popularis, comme celui de s'appeler Timolon ou Brulus. Dans
Coriandre
Joigneaux;
Pierre
Joigneaux
d
signer
systme,
et
M.
ce
mais il tait plac entre Artichaut, Absinthe et Echalote, et la
pense du pril auquel il chappait de si peu l'aura pouvant.
On connat aussi le calendrier positiviste, dress par M. Auguste
Comte, avec ses treize mois de quatre semaines chacun, placs sous
l'invocation d'un grand homme, depuis Mose, reprsentant la
thocratie initiale, jusqu' Bichat, qui reprsente la science
moderne, et avec un choix, pour chaque jour, de saints humanitaires o l'on rencontre, dans un ple-mle clectique, saint Louis
et Cromwell, saint Vincent de Paul el Molire.
M. Pierre Joigneaux s'est montr plus exclusif. Je trouve bien
sur son Calendrier quelques noms qui n'ont gure mrit cet honneur dmocratique et qu'on serait en droit de lui reprocher comme
une concession blmable l'infme raction : Tanneguy-Duchle,
Mme Julie Rcamier, la reine Mathilde. Mais, en ce qui concerne
les saints, pas de compromis; M. Joigneaux n'en veut plus, et le
Sicle l'en ioue.
Si
Pierre Joigneaux, dit l'ancien organe de feu Haviri (I), fait
656
;:
,Al^ALES'dATHa#ES:^
'
Frivat d'Anglemont t Sophie Monnier ! Il a un faible pourles comdiens et pour les actrices : il n'oublie ni Mlingue, qu'il appelle
6m
choisissant le plus inusit; de.ses nbms;-hi
'Marin Mlingue; ri
^ ;Aipande B^
analogue; mai S; plus forte ; ni ;Raebl, qb'i i btrod uit; l dat du
23; janvier, comme s'il y avit-jamaistr sur le clndrierhrtieii,
cette:;da*e on ufi&tutrev un^siritcRiihel; ni les;ricuxCoiitt,
hip'^l|bri^ m
,-';
lilas;!:Maisaprs la Mntansier; bollie vous -fais, citoyen; l'bOn^urTd croire:que^ vous prfrez vous-mme sainte Marguerite.
Mais&'qUOi pnsz-voj^
Le
comme
personne.
-.
?^
'
M8: .-'-..'.,:='.
:l
yy y; ;-A;NNAfcES., CiT^OLiaUESS
abb de Gluny, contribua au progrs des lettres plus que -n'y con^
tribuera jamais le Sicfc; qu?il sauva des milliers d'hommes de la
famine et fut l'un des plus ardents propagateurs de la<Trve.d:
Dieu, c^est--dire de la civilisimn et de la paix/
Basile
'Basile,
Valentin,:
Saint
alchimiste.;- Je suppos que
%
"--r
y
le Sicle a quelquefois.; entendu parler de saint Basile, vque ;;de
.Gsar, grand crivain, grand orateur, grand philanthrope^ gvM0
hpmm dans tous les sens du mot* Qserai-je lui censeillrd lire
simplement, ce propos, le Tableau de l'loquence cfoienney pv
M. Villemain; qui n'tait pas lin jsuite*
Genevive
Sainte
Genevive.
Bouljongni
femme
peintre.
3*
;.
;
-^Genevive Boull.pg.ng-. a fait de bons portraits* ce qui n'est point
mprisable,; sainte Genviy sauv Paris d?Attil et de l disette*
Le Sicle; qui n'aime pas le; gnral Trochu, devrait' aimer sainte
Genevive. Elle; fait encore diverses autres choses d'une utilit
suprieure celle d'un bon portrait, et qui lui ont valu l?honner
d'tre l patronne de Paris*
Le 4 janvier oppose l'abb Grgoire saint Grgoire. Je fais grce
mes lecteurs du parallle. Vraiment M. Joigneaux n'a pas de chance
pour commencer, et, s'il nous en restait la place, il serait facile de
inontrer qMl n'en a pas; beaucoup plus par la suite* Il a voulu s'rmuser ; mais son jeu du calendrier renouvel d'Auguste Comte ne
.dtrnera nime pas le jeu de l'oie, renouvel des Grecs*
.
>.;
"'f";V'.
V
>
:-.'..:';
,-';
ERNAJJILLI',
QUESTIONS DE JURISPRUDENCE;
QUESTION DE JtJRSrRUDNCE
tpf$9
Monseigneur,
nullement justifie. Elle n'est, en effet, motive par aucune des clauses ds testaments
et codicille du sieur Dubois d Lagrange. Ce bienfaiteur a dispos
en faveur du sminaire et de l'cole secondaire ecclsiastique d'Agen
des sommes prcites de 6,000 francs, sans insrer dans ses actes
de dernire volont aucune stipulation au sujet de leur emp'oi.Les
hritiers qui ont d'ailleurs consenti spontanment la dlivrance de
legs,
du
suivant
seings
privs
12 janvier 1866, n'ont
acte
ces
sous
pas plus le droit d'impoer aux tablissements institus des conditions sur le mode d'emploi qu' un particulier qui serait lgatairg.
:' Quant la disposition du dcret d'autorisaiion qui ordonne le
placement de ces fonds en rentes sur l'Etat, elle constitue une
"simple mesure administrative prise dans l'intrt des tablissements, conformment l'art* 4'de l'ordonnance rglementaire du
2 avril 18.17; c'est une prescription que les membres du bureau
d'administration des sminaires d'Agen sont tenus d'excuter,
mais qui n'engage nullement' les hritiers et ne cre pour eux
aucune obligation de surveillance et par consquent ne fait peser
sur eux aucune responsabilit quelconque.
Ces hritiers ne sauraient donc tre fonds subordonner le
1)60
ANNALES CATHOLIQUES
dcembre
".".' ;'"..',''\\i
'T
yV'
2
1876,
'
:
Canne se; termine au milieu ds plus sombres proccupay
tions .: les; affaires labguissenti l guerre irience^ la paix intrieure n'est pas assure on entend comme les sourds grondements de la foudre qui annoncent un.terrible orage. C'est,,pour
l Chrtiens; le^mprnnt de se recueillir, d se prparer la, \
lutte et cl se rappeler qu'Es n'ont pas seulrn^ subir,avec
rsighatih ls: preuves, mais ls abrger par la prire, par
la pnitence, par les oeuvres de la charit et du zle. Nousssouhaitpns., tousnos abonns,. tous nos lecteurs, tous beux:qui
s'intressent ; notre oeuvre, la paix du coeur, qui; surpasse tous
ls biens terrestres, et ces biens eux-mmes, qui, employs
comme:1e demande Ta religion, peuvent produire tant de prodiges: >e) rgnratiori ; nous leur- souhaitons uhe anne hu^
reuse, comme nous demandons Dieu de l'accorder l'Eglise
note mre, et notre chre et malheureuse patrie.
'Presss par rspace, nous n'indiquerons ici que ls faits les
plus importants.
i''--y'--^-''
.-';'
'
Provisions d'Eglises.
18 dcembre^ dix heures du matin, a t tenue une
runion consistorial au palais apostolique du Vatican. Son
Em. le cardinal Gterini a d'abord opt pour la diaRonie de
Sainte-Marie in-Via-Lata, demeure vacante par suite de la
mort du cardinal Antonelli. En mme temps l'Em. cardinal
Lie
25
'',
662
ANNALES CATHOLIQUES
'
Ctrini a retenu, titre de commende, l'autre diaconie de
Saintes-Marie dll-Scala*.
Le Sint-Pre ensuite ferm l bouche, selon le rite en
f
susage, Son Em. le cardinal Simoni, cr le 15 mars 1875 et
publi le 7 septembre de la mme; anne, tandis qu'il se trouvait encore Madrid.
Aprs cela le Souverain-Pontife a daign pourvoir aux Eglises
suivantes
y.jL'Eglise'mtropolitaine de San Salvador dans la Baie de Tousks-Sainis, (Baha), ail Brsil, pour .Mgr Joachim Gonalves de
Azevedo, transfr du sige piscopal de Goyaz;
L'Eglise cathdrale de' Carthagne, en Espagne, pour Mgr Diego
.Marian lgudcii y Rodriguez, transfr du sige de Viltoria ;
rMglise cathdrale a"Aire; pour Mgr Victor-Jean-BaptistePulin Delannoy, transfr du sige de Saint-Denis de la Runion;
L'Eglise cathdrale de CapcoorVallo, pour Mgr Pietro Mar
glwne, transfr de Cariat ;
L'Egjise cathdrale de Vittoria^ en Espagne; pour Mgr Sebastano Herrero y Spinosdelos Monteras, transfr de Cuenca ;,
L'Eglise cathdrale de Saint-Jean-de-Maurienne, pour Mgr Michel
Mossei, admifiistrleur apostolique de ce diocse et transfr de
Priim partibus infidelium;
"':-'%'Eglise cathdrale de Nrdo, pour le R. D. Michle Mantone,
prtre diocsain de Nbla, examinateur du clerg de ce diocse,
chanine^curetprimicier de la collgiale de'Marigliano; '
L'Eglise cathdrale\de Saint-Denis de la Runion, pour le R. Dl
Dotminiq'ue Clment Soul, prtre .diocsain d'Aire, chanoine: de cette
mme glise cathdrale et assesseurdu vicaire capilulaire;
L'Eglise cathdrale. de Goyaz, pour le R. D. Antonio-Maria
Corra de Sa y Be'navids, prtre diocsain de Saint-Sbastien de
Rio-Janeirb, vice-reeleur'et professeur d'histoire naturelle au cqk
lge imprial de Pedro.II.
Ont t ensuite publies les Eglises suivantes, rcemment
.
''''
CHRONIQUE
'"-.'
663
'.',
ville;' .
y..--:...
,,
L'glise piscopale d'Arsino in partibus ^>^/?<#efc'ttm, au;R. D.
'
>
60#y
ANNALES CAafflOMQUES
'":-
'
Ghrist.
-' --;' ;- -^-?0i--'
Elle a redit encore les nobles esprances que cette prodigieuse
conservation du Chef vnr d l'Eglise faisait natre dans tous
les coeurs catholiques, l'tonnement et la terreur qu'elle inspirait aux ennemis de l*Eglise. L'loquent cardinal s'est ensuite*
cri : Trs-Saint Pre, au nom de tout l Sacr^Gge et
du plus profond du coeur, je vous dis : Vivez, vivez de longues
annes pour le bien de l'Eglise et le salut d l socit. Nous
savons bien que l vue de tous les maux qui affligent cette
Eglise et cette socit, ^ue toutes les iniquits qui puplehtP l
terre sont plutt faites pour vous faire dsirer l rcompense y
mrite qui vous attend dans le ciel ; mais comme le grand Pontife de "jours, vous oubliez vos; triteisses pour n vous souvenir que,du peuple qui vous a t confi, et comme lui vous dites
Dieu-i Dommei si dhuc populo tuo sum neeessariusy npn:
reusolahorem.
que
d'nergie* "...
Le Saint-Pre s'est ensuite lev et a prononc, d'une voix
mue, un discours.dont voici les ides principales :
Je prends part avec vous, s'est cri le vnr Pontife, et
de tout mon coeur, aux pertes successives que le Sacr-Gol lge jet l'Eglise viennent de faire, pertes d'autant plus sen sibles qu'elles sont survenues au milieu de l'agitation du
Cette
agitation ne semble pas vouloir finir encore ;
monde.
qu'elle
mais
tandis
fait
l'Eglise
dans
desnatre
partout
M
exemples de force, de pit et de dvouement, et vous procure
fatigues
auxquelles
nouvelles
de
intrieurs,
Elle
mais
heureusement
ennemis
des
cute.
a"
en
ceux-l
extrieurs,
petit
nombre
elle
aussi
des
ennemis
et
a
;
sont en grand nombre. Les premiers attaquent l'Eglise avec.
la plume et par le moyen de la presse, les autres avec le fer
CHRONIQUE
665
le
intrieurs
ennemis
feu.
Je
pourrais
appeler
des
et
ces
les
sditieux
ennemis
extrieurs,
auxquels
joignent
et tous
se
ils
Divin
le
Majore':
lnf^
mais
point
dire
peuvent
ne
avec
>:<' me. Il faut donc porter remde aux niaux causs par ces
^ennemis intrieurs; T glise W^v FilM matrs mecepugna*
dit-elle
Diei;
l'Eglise,
ainsi
ainsi
crie
Vertnt
contra
me ;
enutrivi
je
Filis
moi
puis
elle
xdldire
aussi
et
et
avec
:
:
tibuntur? Jusques quand, Seigneur, se glorifieront-ils de
leurs
Ils
veulent
Eglise
?
perscutent
succs,
qui
votre
ceux
la rduire en servitude et sont toujours prts lui enlever ses
droits, la dpouiller de la libert d'enseiguement et de
' toutes ces autres liberts que Dieu lui a accordes ; ils veulent
Dieu
la
priver
libert
d'enseignement
de
la
surtout
o
que
lui
confre
Aptres,
la
il
leur
des
quand
dans
personne
a
i
'
<<
ait: Euntes,doceteomnesgentes.
continuer
.nous montrer tels jusqu'au bout, et que nous
puissions
de
Dieu
tribunal
crainte
prsenter
sans
au
nous
666
ANNALES CATHOLIQUES
'-,..'
dire
Seigneur,
institus
lui
les gardiens
nous
pour
avez
vous
:
cende Sur vouS, sur vos familles et sur tout ce qui vous
qu'elle
de
les
appartient,
jours
tous
votre
accompagne
vous
qu'elle
jusqu'
la
vie,
soit
consommation
des
et
vous
avec
sicles.
Ce remarquable discours a produit une impression d'autant
plus grande qu'on n'ignore pas que le Saint-Pre en/stigmtisant avec tant de force les ennemis de l'Eglise, visait un malheureux chanoine de la basilique de Saint-Pierre,, le chanoine
Audisio, qui a compos sur la constitution de l'Eglise et sur
.ses rapports avec l socit civile un livr o les erreurs et les
hrsies fourmillent, et dont il soutient les tristes doctrines
avec un orgueil et une aigreur qui font bien mal augurer de lui. '
Nous indiquerons dans un prochain numro, les divers changements qui ont eu lieu, la cour pontificale, par suite de la
mort des cardinaux Antonelli et Patrizi.
;
Faits divers.
~
'.-'
..........
CHRONIQUE
667'
traduction franaise du Bref adress par le Saint-Pre Tvqu des Trois-Rivires, au Canada.'Ce Bref, reproduit seulement il y a quelques jours par un grand journal religieux,
est maintenant publi par beaucoup d'autres journaux de Paris
et de l province ; nous faisons cette remarque, parce que
quelques-uns de nos lecteurs nous demandent pourquoi nous
n ^reproduisons pas notre tour; hons n'avons pas faire
les derniers ce que nous avons fait ls premiers. Nous regrettions de n'avoir pas. le texte latin de ce Bref pontifiel si remarquable caus de l'nergique condamnation-qu'il porte du
catholicisme libral : nous venons de le recevoir, trop tard pour
FinSrer dans ce numro ThoS l donnerons dans le numro
suivant, et, prbbablhent, nous serons encore ls premiers
fair^ connatre ce texte important.
J. CHANTRL.
L'importance des dbats parlementaires, la table des matires
du volume qui se termine avec le prsent numro, la ncessit
o nottssonimes d'puiser les articles dj composs avec les
caractres actuels, avant de nous servir des caractres neufs
qui seront employs ds la premire livraison de janvier^ ne
nous permettent ni de faire des vnements une revue aussi
complte que nous l'aurions dsir, ni de nous occuper de plusieurs questions intressantes : nos lecteurs le comprendront.
Quoi que nous ne puissions plus disposer que de quelques
lignes, nous tenons remercier ceux de nos souscripteurs qui
ont renouvel leur abonnement avec un empressement et avec
des paroles de flicitations et d'encouragement dont nous
sommes; vivement touchs. Nous ne remercions/ pas moins vivement ceux d'entre eux qui nous ont procur d nouveaux
abonns. G'est par cette propagande, propagande de famille,
grandir
dsirons
voir
plutt
surtout
notre
nous
que
oeuvre,
charlatanisme
des
des
rclames
le
et
que
que par
annonces
a
rendues bon droit suspectes. Nous faisons appel la publicit
dans une certaine mesure, parce qu'il faut bien tre connu,
mais nous rpugnons employer les coups de tam-tam, et c'est
principalement sur le zle et le concours de nos Abonns que
nous comptons pour la diffusion des Annales catholiques.
668,
ANNALESCATHOLIQUS
LEMCfcE i>ARLEMNmiRE
..
'
.
,,
669
Lt MONDE PAiEtLMNTAmE
Nous avons pu avoir sur d?autres points de graves dissentiments,
droite.)r.'''.
'1-.'"...-'
','-''';'
.''": -"
Hf0jp Dtapanloup. Je la respecte plus que vous^. Cette unarnimit s-est retrouve sur d'autres points., Ai-nsi^ nous avons? t
70
ANNALES CATHOLIQUES
.:'-/
"
LE MONDE PARLEMENTAIRE
"
67
pas
67
NKLS- CATHOLIQUES :;
J'ajoute quev non-seulmnt les glises: ne suffisent pas; l;population, mais les prtres n'y suffisent pas; ces glises,, avec ces im*
menses populations de 60,000 mes, elles ont huit ou neuf prtres
tout au,plus,, qiii ne peuvent pas.suffire mme au service.,et ajix
besoins matriels de la pOpulati^
autre service! Mais c'est impossible, abs.^
contre une impossibilit invincible que vous luttez l.
Maintenant, on dit : sans doute,-pour l sincrit d l loi, il y
ici une question grav et dlicate; eh bien, j'ajoute^'messieurs, cfiie
nori-siement au point de vue de la sincrit, maisau point d:Ve
religieux et moral, il y l une question; solennelle :; il s'agit, en ;
effet, de savoir et de dcider ce qu'au point de vue religieux et
nrl vous ferez de l jeunesse franaise; car il est inutile de ybuis;
rappeler que c'est toute la jeunesse, que vous p^peez sous lesid'r--'
peaux, c'est la nation entire dans sa fleur et dans sa fore, c'est
l'intelligence^ c'est le Coer^ c'est l'me, c'est la vie de la France
dans ce qu'ella de plus nergique et de plus.prcieux. r
w
bien, messieurs, je dis qu'en prsence d'un tel fait, il; stiini;
'. Eh
possible de n pas serendre compte srieusement des choses.:.
c'tait une grande et noble pense d'avoir voulu faire de notre arnie,
jour
cbl
de
devient
Elle
grande
de
l
jour
en
davaiirespect.
une
tge, et j'en rendsr grces aux vaillants chefs, aux braves offiiets d
notre arme et nos jeunes soldats. Et il Suffit de ls rencontrer,
"rendre
loin*
;--'~--,y-.,
t'.. "''.'_"
pour
ce tmoignage.
Mais si vous loignez d'eux la religion, cette grande Gole; d,
respect, ou si vous faites en sorte qu'ils ne l'aperoivent qu' de
rares intervalles et de loin, j'aurai le droit de vous dire cette belle
parole d'un grand esprit qui n'avait pas le bonheur d partager nos
croyances, mais nous rendu dans sa sincrit d'illustres tmoignages dont nous devons garder toujours un souvenir reconnaissant. .";
Je veux parler, de M. Guizot. Il a dit'en effet : Le catholicisme
est la plus grande, la plus sainte cole, de respect qu'ait jamais vu
le monde. (Trs-^bien ! trs-bien droiteO;
Et dans la discussion que nous avons eue ici mme, le rapporteur
de la loi, dans le mme esprit, M. Bethmont, dont je suis heureux
de rappeler ici le nom, prononait ces nobles paroles.,:
Nous avons voulu, au dbut et comme au sanctuaire de cette.
loi, placer Dieu, lui crer sa place et la lui laisser dans la nation.'
Il n'y a pas d'arme forte, qui comprenne le sentiment du devoir,
qui sache mourir, si Dieu n'est ct.:de celte arme comme l
.
'(3
L MONb PARLEMENTAIRE
trs-bien! droite.)
'
^h bien/ messieurs; fjbut que cela vous devez, nn-sulfrmeht ces jeunes gens, mais leurs fmils,: ces pres et ces
^rsqlii vous ont confi leurs fils et les ont rhis entre vos mains :
ils ont le droit d'exiger de vous la garantie sacre que nous solicitnkpbrux aujourq^bi. Ils veulent bien vous donner l sang de
leurs! fils^ 'st^dir le sang' mme de leur coeur, niais ils lie
ytpas vous sacrifier leurs mes. ;v;'!.'
'"'.'"">
V Et s'il m'est permis de ;m'lvr en finissant, une pense plus
hautes je vous dirai : Vous n'avez pas Voulu, quand vous avez mis
tant de soin recHstEur votre arme, vous n'avez pas voulu seulement crer une force matrielle, organiser l reprsentation de
la force parml nous: c'est plus et mieux que vbus avez fait; vous
l'avez 'tous crii, vous l'avez tbus voulu.
V
;L'arnie^ c'est Une'grande; fonction sociale, c'est le droit, c'est
l'honneur, c'est l justice arni ; c'est l scurit au dedans ; C'est
l/paix au dehors ; Voil pourquoi c'est l'avenir de la patrie. (Trsbien! droite.)
;
" "
Vous
demandez
juns
Soldats
d'tre
obissants
jusqu'
la
ces
y
mort. Vous dites c jeune hhime : test l, garde ce poste.
Les ehnmisviehnnt, tu crieras pour nous avertir, ils te tueront.
hi bien, cela se fait comme cela se dit! Vous lui refuseriez,
ce
jeune homme, cette heure suprme, le bienfait de ces esprances
sublimes qui lui rendent facile le sacrifice de la vie; vous le priveriez ds Souvenirs de cette religion qui apprend si bien obir sans
combattre
mourir
et
sans
sans regret. Non,
peur
murmurer,
messieurs, vous ne le pouvez pas ! '(Applaudissements droite.)
'U seule classe d?hommes pourrait se croire autorise demander la suppression de Taumneri militaire, c'est celle d ces rares
et dangereux sophistes, - que je n'ai jamais nomms et que je
iMnie pas qu'on nomme ;ds libres-penseurs, car je ne connais pas
d'esprits moins libres qu'eux,'(trs-bien ! trs-bien! adroite), -
qui nient Dieu, la Providence, l'me immortelle, la distinction du
bien et du mal, la responsabilit humaine, tous les principes de l
morale divine et universelle.
Oui, ceux qui eu sont l, croyant que la religion est d trop dans
leur vie, disposs, s'ils le pouvaient, l'abolir dans le monde entier,'
seraient consquents .en dclarant qu'elle n'est pa^s ncessaire dans
les camps. Mais j'ajoute que;si d telles ides venaient prvaloir
dans notre nation; si jamais elles trouvaient un appui dans les
pouvoirs publics et dans l'autorit de la lgislation franaise, ilfau;
'
ANNAPSS CATHOLIQUES
674
,
drait, messieurs, porter en silence le deuil de la patrie* (Trs-bien
trs-bien! droite.)
"y-yy-'yEt maintenant, quelle sera ma conclusion? Aprs avoir demand
it la commission d'examiner de prs tous les faits que j'ai eu l
triste honneur de Vous signaler, aprs, les avoir mis sous vos yeui,
la
voici :
conclusion
ma
y"
Je me rallie, sur l question d'argent, ce qui a t propos par
la commission, et j'accepte les 61,000 francs qui doivent remplacer
les 281,000 francs primitivement allous par le -ministre, et refuss
jpr la Chambre des dputs. Je retire, de concert avec mes amis,
l'amendement que nous avons prsent. (Approbation droite) ::
Mais j'ai maintenant une demande, une prire, oui, messieurs,
xmeprir vous adresser.
.',..-'- .,
Ce que je demande au Snat* ce n'est pas de voter et d'inscrire
au budget de grands crdits pour l'aumnerie militaire. Suppriinez
jnme ces 61,000 francs, si vous le Voulez ; mais ne dsorganisez
pas l'ailrnnerie elle-mme: cette organisation a t un acte de
sgeese patriotique et de j ustice. (Nouvelles et trs-vives marqus
^'approbation sur les mmes bancs*)
Lissez-la subsister ! Maintenez ses cadres ; quele service des
mes se fasse ; que votre arme ne souffre pas dans sa conscience
et dans son coeur. Respectez ces jeunes gens, respectez leurs
familles* lissez'rleur le bienfait d'une organisation qui a t tablie
prudence*
discernement,
intelligence
profondedes
une
un
avec une
^besoins de l'arme et, je l'ajouterai, avec une rare conomie.
Messieurs, la France a t un jour assez friche pour payer; sa
gloire ; si elle n'est pas assez riche aujourd'hui pour payer les aumniers de son arme, le prtre de ses soldats, le consolateur de
leur agonie sur les champs d bataille, eh bien, nous y pourvoirons !
.(Trs-bien! trs-bien! trs-bien!) Nous l'avons dj fait, nous-l
[ferons encore I.Dieii nous aidera. Et en finissant, je vous redirai, au
nom de mes collgues et de tout le clerg de France, cette parole
de nos saints Livres que vous tes tous dignes d'accueillir avec un
.respect religieux : Da rnihi animas, coetera toile tibi I Donnez-nous
les mes, et gardez le reste ! (Applaudissements prolongs droite.
voix!)
Auxvoix!
aux
675
LE MONDE PARLEMENTAIRE
i
Total:-11
;
vais,.!*
;
3 corps* Garnisons de ,Rouen, 1; du Havre, 1; - de
Dieppe, 1 ;
-^
Falaise
1.
d'Evreux,
de
de
Vrnon,
1
1;
;
du
de
& corps.
Garnisons
Mans,
'Laval,
d'Alen1-;
1;
i;
de
Chartres,
1.
on,
d
5? corps. Garnisons d'Orlans,.!; de Vendme, 1;
Mlun, 1; de Fontainebleau, 1 ; de Maux, 1;
de
Pro
vins, 1.
.'
6e corps. Garnisons de Ghlons, 1 ; de Verdun, 1 ;
de
;Mzires, 1 ;
de
Reims,
de
Bar-le-Duc,
1
d'Epinal,
1
1
;
;
;
Toul,
de
de
de
Gommercy,
Pont--Mousson,
1;
1
1.
;
de Prigueux, 1 ; de Tulle, 1.
13e corps. Garnisons de Clermont-Ferrand, 1 ;
de
Riom,
1
'
-,
'
676
ANNALES CATHOLIQUES
deMontluon,
Puy,;l;;
i;;.,du
Moulins,
^5;
de
de
--*
Roanne, 1. y .:.';,;>, :;
14e corps. Garnisons de Valence* 1; de Vienne, ^1; *-; d
Grenoble, 1 ; de Chambry, L; d'Annecy* 1; ' de Montent
mart, 1;y de Gap,.1 ; de.Rrianon, 1^d-Embrun, 1. , y
15e corps. Garnisons de Nice, 1 ;; de Toulon, 1 ; ^d?Avi-;
Pont^Saihlr
yPrivas,
-de
^de
de
Trascon,
1
!
L;
; ;
r-ignon,
Esprit, 1 ; de Nmes, ly de. Villefranh/e, 1; :- d'Aix, i; -$_
'
d'AjacciQ, 1;'r de Basti, 1. -.;''.'
;y
,1.6e corps. Garnisons d Rodez, 1; ^ de Lodve, 1; **- de
Cette, 1; de Bziers, l;; de Mende, 1;-/deNrbonnil; +-'.
de Bellegarde, 1 ; de Mont-Louis,,!; d;Garassonnev;l{ *?-r
deGStresi 1; -r-d'Albi, L y ;.;.
;:
17e corps. 'Garnisons de Montauban,; L; -- de Foix, 1; -~
y.'.
d'Auch, 4;-d'Agen, 1; de Cahors, 4.
18e corps. Garnisons de Trbs, ! ; d Pau, -t. ; deiSint*
Martin-de-R, 1; de Rochefort, 1; de Saintes, 1; de LK
bourne, 1 ; deDax, 1.
'
Total .des aumniers auxiliaires :; 132.
Villes o il existe des aumniers dy,service hospitalier. -Paris,'
Vincennes, Versailles, Lille,- Cambrai, Dunkerque, ValenGiennes*
Maubeuge, Saintr-)mr, Cnip de hlons, Sedan, Givet, Nancy',
Belforl, Canif d'Avori Rennes, Lyon, Chambry, Marseille, Nicej
Bastia, Ajaccio, Perpignan, Amli-les-Bains, Toulouse, Bordeaux,La Rochelle, Rayonne, Alger, Oran, ConstMine*
.
.,-''
;,.
.
Les facults de thologie.' Sance du 22 dcembre.
/
>,
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a-t-il
dit,\
Lafecult,
t
de
fait;*
manifeste
compteet
ne.
erreur
;.
rait qu'un pu deux lves !; Il ne; s'y confre que peu; ou point, de
-:.
'-..'y;" ;;;.'
yy':;y-.:
';';-.'":;;
.
;-:^y.
contraire qui est le Vrai. Il se trouve,mtSsiurs, que la facult de thologie d'Aix confre trs-souvent,
des;grads^ et compt ses; cours des lves plus nombreux; plus;
assidus, plus travailleurs, que;l plupart des facults' d l'Etat : ;
savoir, tous ls tudiants en thologie du diocse d'Aix. En sorte
qu^ depuis: trois quartsr de! sicle*.; tout le clerg;;d< ce diocse a
facult,
les
de
ladite
Fbsi*
reoit
professeurs
et
par
;
reu;,
encore,
gntobt de la thologiedogmatique et de la thologie morale^ de
FEriture sainte, de l'histoire ecclsiastique^ de; l?loquene 'sacre^
care sont tous des co^
^importance, sont tous les cours professs par la facult d'Aix;
lesquels, par la plus; trange erreur d fait, ont t;supprims.
Et il faut ajouter aux 50 lves du grand sminaire qui les
suivent assidment, lin grand nombre d'ecclsiastiquesdts divers
diocses du midi d la France,; avec lesquels lu: Facult d'Aix est
grades
relation
ds
conqurir;
d'tudes
d'examens*
et
vue
en
en*
Etd.plSj, cinme Aix est ube ville d magistrature, de jurisprudence et d graves tudes, elle donn l Facult de thologie
30 35 auditeurs laques, de toutes les classes de la socit, qui;
jour,
l
chaque
plutt
dans
sniaine,
rumssent
chaque
grand
ou
se
amphithtre de la Facult ds lettres^ au sige mme de l'Acadviens de nommer : 30
mie^ pour suivre les
35, c'est le chiffre officiel donn aux minents ptitionnaires' par
M. Zvortj recteur de l'Acadmie d'Aix.
Et laville de Marseille, sa voisine et son mule, s'est montre jalouse d'uii tel enseignement* et elle a demand, par l'organe de son
conseil municipal, la Facult de thologie d'Aix, d lui envoyer
chaque semaine, deux fois, deux professeurs, qui s'y rendent fidlement et runissent. Chaque fois, dans le grand amphithtre d
la Facult des sciences de Marseille, 250 auditeurs de toutes les
classes : c'est encore le chiffre officiel port sur ls tats mensuels,
chiffre que n'atteignent pas mme Paris ds cours Clbres.
M. Boyer^ savant doyen de l Facult, traite de la philosophie
chrtienne; et M. Bayle, auteur de plusieurs trs-bons ouvrages,
tudie l'loquence et la littrature sacres.
Vous voyez, messieurs, l'trange, l'norme erreur de fait, qui
vraiment
t
discussion
commise
dans
prcivote
et
trop
une
un
a
pits.
1
'678
ANNALES CATHOLIQUES-
Je le rpte, il n'y a pas d'autre motif allgu pour la suppression, sinon que cette Facult est inutile et n'a pas d'lves.;' y
Je me trompe, on. a ajout qu'elle confre peu ou point de
grades.
Eh bien, messieurs, l'erreur est tout aussi trange : depuisiSS,
il y a eu 1S examens pour la collation des grades, particulirement
depuis 1860,29 pour le baccalaurat en, thologie,: 25 pour la licence
en thologie; 16 pour le doctorat.
Dans ce mme laps de temps, ont t enregistres 225 inscriptions; et il faut remarquer que ces inscriptions ont t prises en
vue des grades par des ecclsiastiques appartenant tous ls diocses de la rgion du Midi. Il se trouv qu? cette heure mme;
la Facult de thologie d'Aix a des relations d'tudes plus actives
et plus suivies que jamais avec des candidats qui lui viennent
des diverses parties d la France. Voil ce qu'on a voulu sup.
primer. -.
' -;
;7;.'
Et; Veuillez remarquer que ces examens et ces grades ne sont pas
de vaines formalits. J'ai sous les yeux les programmes d'examri
pour les trois grades : c'est aussi srieux que possible. Je puis
vous en donner connaissance, si vous le dsirez ;.et, en particulier,
la Facult exige pour le doctorat une thse crite et imprime, m
extenso.
...-.,.;-., .;":-.-;
Ah! messieurs, l'injustice envers nous passe trop souvent l mesure. On se plaint que nous ne cultivons pas la science> et, cette,
occasion, l'ignorance aveugle nous prodiguelesinjures, les noms les,
plus grossiers; et voici un foyer scientifique des plus vifs; et des
plus anims, o tout le midi d la France vient s'clairer, se fortifier,
et on l'teint sans savoir ce qu'on fait.
'
Mais j'lve ici une accusation injuste, j'oublie que nos contradicteurs n'ont commis qu'une erreur de fait et qu'ils la-rpareront ;
mais enfin, voil les drois de la vrit. Je devais les venger.
J'ai veng en mme temps les droits et l'honneur du travail.
Il y a de plus les droits,de la justice.
Car s'il s'est rencontr ici une tonnante erreur de fait, il se
rencontre aussi dans> cette suppression une grave erreur de droit.
Par le dtour d'un vote budgtaire, pourrait-il tre lgitime d'atteindre, dans son existence, une institution fonde sur une loi,.et
sur une loi Organique, celle du i% mars 1808?
Les Facults de thologie ont l cres par une loi organique,
et elles ne peuvent disparatre que par une loi. C'est ce que; dclarent les savants jurisconsultes, les nombreux et minents magistrats de la cour d'Aix, dans la ptition qu'ils ont adresse au
.
-..'"''
679
LE MONDE PARLEMENTAIRE
nant
temps
tous
mettre
par
pour
etprlaloi?
eh question.
budget.
680
ANNALES, CATHOLIQUES
Voil
prvenir
la
ruine.
faire
faut
qu'il
pous
en
ce que j'ai
pas; ce
dcouvert et vu dans ce budget, et ce quevous pouvez y voir comme
moi..
Et d'abord, l'heure o
'.-.
je
-..
- ;..-.
y;-
.',.
Quant aux 63 autres diocses qui, joints aux 27, que je viens ;de
;
nommer, font les 90 diocses de France, il n'en est peut-tre pas
un qui n'ait des communes sans succursales.. Si j'ai rduit mon
travail et mon examen 27 diocses, et si j'ai trouv 1,933 communes absolument dpourvues, je n'hsite pas dire que, pour,
tous les diocses,, de France* c'est au moins 3,000 communes qui'
n'ont ni cur, ni cure, ni succursale, ni vicariat, ni, aucun culte'
rgulier.
'
; '
Et c'est pour rpondre une telle situation et pour satisfaire de tels besoins qu'on demande seulement 27,000 francs au pays*pour l'rection de 30 nouvelles succursales et il a fallu, vous le
savez, des efforts inous pour faire passer ce chiffre ! Aussi, quand
je considre une telle situation; j'ose dire que, pour une grande et
noble nation comme la France, il n'est pas honorable dlaisser
deux ii trois mille communes dans un pareil abandon.
Quand vous avez donn l'instruction publique 20;millions de
plus qu'elle n'avait il y a deux ans, j'ai approuv ce que vous
voterais
cela
tait
fait,
je
le
digne de la France et de
encore:
avez
vous ; il y avait aussi un autre grand intrt qui n'en tait pas
moins digne, c'tait de donner deux millions 2 ou 3,000 communes, pour qu'elles eussent leurs succursales et un service religieux;
car enfin elles payentl'impt.
Je me permettrai d'ajouter ici une observation dont, je n'en
doute pas, vous apprcierez l'importance et la gravit.
Veuillez remarquer, en effet, qu'il s'agit ici des campagnes, des
paroisses de campagne. Or, laissez-moi vous le dire, et vous le
..
.';.
'
"-',
'
LE MONDE PARLEMENTAIRE
'
'
'681
les
villes.
l'impt
les
moi,
payent
campagnes
comme
savez comme
L'impt territorial pse en grande partie sur les campagnes; et de
tous les impts les villes profitent beaucoup plus que.les campagnes.
Les villes retirent une grndepart de ce qu'elles ont vers au Trsor.
Elles ont leurs tribunaux,, leurs prfectures, leurs thtres, leurs
monuments de toute espce, le sjour des fonctionnaires et des
armes, les voyages mme des campagnards obligs par les rglements du pouvoir central, et pour leurs frquentes affaires, de venir
radmimstEation
sein.
justice,
solution
dans
leur
La
chercher
la
en
le conmerce,: le mouvement de rindustri, ls villes ont tout cela'*
t| en regard de fous ces avantages recueillis par les villes, l'Etat
ne rend gure aux villages, ed change de leur part dans 1-impt
gnral, que le modeste traitement de leurs pasteurs et quelque
;
Chose pour leurs instituteurs* C'est l, messieurs, ce qui est refus
trois mille communes en France. Gela est une injustice, cela n'est
digne,ni de la France, ni de la Chambre des dputs, ni du Snat.
(Approbation droite.)
Voil ma premire observation. En voici une seconde:
qui
lui
absolument
des
prtres
ncesLa
France
sont
manque
'Sirespor satisfaire aux besoins de ses services religieux. ATheurp
qu'il est, il manque 3,493 prtres pour ce grand et indispensable
service.
682
'....-/'
ANNALES CATHOLIQUES
'
,
' Et bien, messieurs, nous ne nous en plaignons pas ; nous nous
Paul
Origine:
Pierre
de
et
notre
nous consolent des
souvenons
mpris que nous rencontrons sur l terre. (Approbation sur les
mmes bancs.)
Et j'ajouterai que, quand nous recherchons dans les annales d
fEglise de France les souvenirs populaires qui s'y rencontent, nous
n'avons pas rougir d'avoir fait des prtres comme;Sugi% comme
le cardinal d'Aily, comme Gerson, le chancelier de l'Universit de
Paris; comme A-triyot, grand aumnier d France, traducteur d
Plutrqu, et comme Maurice de Sully, mon diocsain d'autrefois
bti
Paris
Sully,
c'est
lui
'qui
il
tait
de
Notre-Dame
de
vous
a
car
;
le cardinr d'Ossat, qui ngocia la rconciliation d'Henri IV avec la
coiir d Rome, et saint Vincent de Paul, qui fut le plus pauvre et
le plus grand de tous. '"
Donc, messieurs, Votez ces bourses, et j'ose dire que, quand le
jour del justice sera venu, vous en voterez plus mme qui! n'y eh
a aujourd'hui; on les,a diminues depuis Un certain temps; vous ne
les diminuerez puSj vous les augmenterez*
" y
Un troisime fait que je vous demande la permission de vous
faire remarquer^ et qui se rapporte un des articles les plus impur-"
tants de notre budget,,est celui-ci. Je ne veux pas dire que l
France n'est pas une nation reconnaissante; je ne le dis pas, mais
je dis que chez elle les prtres gs, les plus Vieux serviteurs du
l'tat,
vieillissent et meurent sans avoir droit une rede
et
pays
traite certaine, un asile pour leurs derniers jours*
Sur 50,000 prtres que vous avez, messieurs, il en est 11,913 qui
sont,gs de plus de soixante ans : vous en avez plus de 6,500
sexagnaires, plus de 2,500 septuagnaires et peu prs 2,000 octognaires, qui sont encore en activit de service et qui continuent
exercer leur ministre, tandis que je le dis sans amertume,
car non-seulement, je l'ai Vot, mais j'ai prsid la commission qui
l'a fait, tandis que vos instituteurs, cinquante-cinq ans, ont
d'une
retraite
joindre
les
assure,
et
peuvent
avantages
une
nou- "
Velle carrire aux revenus de leur retraite. Nos prtres gs et infirmes, au contraire, n'ont aucun droit lgal aucune retraite,
mme quand ils sont arrivs au moment o les forces leur manquent, o ils ne peuvent plus continuer leur travail. Alors-, seulement, on leur donne quelquefois, je le reconnais, mais encore est-ce
souvent trs-difficile obtenir, on leur donne 4 ou 500 francs; et,
comme secours passagers 2 ou 300 francs seulement. C'est un fait,
messieurs, qui ne vous a jamais t dit, ma connaissance. Le
clerg est actuellement le seul corps en France qui n'ait pas droit
-
683
retraite,
tant
travaillait
si
s'il
tout
pas,
comme
comme
en
ne
une
avant tout le serviteur de l'Eglise, il n'tait pas en mme temps le
serviteur de l'tat, le serviteur du pays.
Les magistrats, les militaires, les ingnieurs, les instituteurs, les
facteurs ruraux, les agents voyers, ont tous droit une retraite;
seuls, en France les prtres doivent travailler jusqu' la fin sans
dernier
souffle;
l'admirable
jusqu'
leur
parole
et
ni
trve
et
repos
d saint Vincent de Paul leur est adresse chaque jour : Messieurs*
disait-il ses prtres, courage jusqu' la fin! Le bon prtre doit
mourir sur la brche, les arms la main* (Trs-bien ! trs-bien !
et applaudissements droite.)
C'est ce que: nous faisons chaque jour. C'est notre honneur.
LissezrJmoi vous dire* messieurs, que ce n'est pas le vtre. (Nouvelle approbation droite.)
Et c'est dans une telle situation, pour le dire en passant, qu'on a
eu letriste courage d'enlever au clerg franais les dix' ou douze
pauvres places, les seules o les vieillards du sanctuaire, les anciens de Tpiscopat, pouvaient trouver encore, une retraite respecte
comme chanoines d Saint-Denis; On abandonnait d'ailleurs; l'
magnifique basilique son triste sort, et on disait avec un rreesprit
que l'absence des chanoines n'y ferait rien, puisqu'ils n'taient ni
maons ni architectes ! (Trs-bien! trs-bien ! et rires droite.)
J'ai ajout, messieurs, que vous aviez un clerg le plus pauvre
du monde.
Cela ne devrait pas tre, Si la justice n'tait pas souvent un vain
nom sur la terre ; car de grands engagements, des engagements solennels, nationaux, avaient t pris vis--vis de nous! Vous en connaissez les termes, ils vous ont t dits; je ne les rpterai pas.
Je n'examine pas la question de proprit, je la laisse ; mais je
dis que ces engagements ont t vots, discuts, par l'Assemble
constituante. Voici les paroles :
La mme loi du 2 novembre 1789 qui mettait les biens du
clerg la disposition de la nation...
Vous avez tous rmarqu comment Mirabeau, qui prsidait
tout cela, changea les paroles qui dclaraient la nation propritaire
des biens du clerg. Gomme ce mot choquait et lui aurait peut-tre
fait perdre la majorit, il l'effaa et y subsistUa, par une subtilit
digne de son oeuvre, ces mots : la disposition de la nation.
dispositions
Dans
faire pour subvenir l'entretien des
nos
ministres de la religion, il ne pourra tre assur la dotation d'aucune cure, et notez que ls glises que nous appelons aujourLE MONDE PARLEMENTAIRE
ANNALES'CATHOLIQUES'
'
684
d'hui succursales -taient ds cures alors, moinsde 1,200;lid*;2,Zl00
aujourd'hui
ferait
qui
plus
francs.
Ce
vres,
Voil l'engagement qui avait t pris. Mais je ne vous proposerai
pas de nous rendre ces 2,400 francs,'je vous-dirai de donner au
prtre le pain dont il a besoin; il lie l'a pas. (Trs-bin! droite.)
On lui a rfus, messieurs, on lui a refus cette centaine de francs'
qui tait demande pour lui, et, force d compromissions^ onr
fini par arriver offrir 200,000 francs, et puis 200 autres mille
francs que votre commission y a ajouts*
/
Ehbin, messieurs, si vous voulez vous rendre; compte dfl'^
trange injustice qui est dans tout cela, non-sulmeht de l violatibn d'une promesse formelle, mais de Finjustice qui se trouve l, '
au fond, veuillez supputer vous-mmes dans votre esprit le budget.
des dpenses ncessaires l'existence d'un prtre dans: son pauvre
-v*-;,
presbytre*- :.
,'; v:;;y'
L'anne dernire, j'avais l'honneur de prsider la commission de
l'Assemble nationale, charge de prparer; la loi sur le traitement
etla retraite des instituteurs* Je l'ai fait* messieurs, et nous avens
vot ce que vous savez pour TamliratiOn de leur existence. Mais,
pour cela, j'ai voulu me faire une ide nette et prcise du budget
de ses dpenses ncessaires et de ses recettes. J'ai vu:par ce budget,
j'ai vu clairement^ que nous tion obligs de leur accorder ce
et
avait
accord
jusque-l,
leur
pas
nous le leur ayons
qu-on ne
accord, et nous l'avons unaniment vot dans une commission dont
je garde le souvenir, cause de la parfaite politesse et amnit: que
j'ai rencontres dans tous ses membres.
Eh bien, messieurs, ce budget des instituteurs leur donne 900 fr.
les 900 francs de nos cures, au; dbut, vingt ans, lorsqu'ils sor- s
tentde l'Ecole normale, et vingt-cinq ans, ils arrivent 1,000.fr.
c'est--dire le chiffre que nos pauvres curs ne peuvent pas obtenir, mme quand ils entrent dans leur soixantime anne, veuillez
bien le remarquer. Voil la diffrence des conditions. Eh bien, je
dis que cela n'est ni convenable ni juste. (C'est vrai ! c'est vrai !) .
Et ce propos, permettez-moi de rappeler un souvenir : on a
tabli dans la discussion du budget la Chambre des dputs, un
parallle entre, ce qu'on a appel l'Assemble catholique et l'Assemble rpublicaine. Or, voici la vrit; sur ces deux Assembles :..
l'Assemble catholique a augment le budget des instituteurs, et
l'Assemble rpublicaine ne s'est occupe qu' diminuer le budget
des prtres. (Trs-bien ! trs-bien ! droite.)
M. Ernest Picard. Elle a.augment de 200,000, francs.
Mgr Bupanloup. Elle a diminu-le budget du clerg de
:
'
LE MONDE PARLEMENTAIRE
685
2 millions... Voici donc le budget que j'ai fait des dpenses ncessaires un cur d campagne. Je vous en lirai seulement quelques
dtails.
':
Gela varie suivant les lieux.
Tienyicid'exa*i
qu'il
B^y
lUgir
V^us
i|iattoupv-rverrez
a
;
g'r; mais la conclusion*; C/St qu'il est absolument impossible de
Vivre avec les 900 francs que vous leur donnez.
4 Je mets simplement pour chaque jour 750j grammes de pain ;
trente-deux centimes de vin par jour; cinq livres d viande par
semaine, une demi-douzaine d?oeufs par semaine, une livre de
beurre par semaine, 1 franc de poisson par isemaine (Bruit).
iMessieurs, vous trouvez ce compte de ^mnagepeu digne de vous,
moi je ne l trouve pas, et avec les: prtres de Pion diocse j'entre,
dans tous ces dtails, et quand la vie leur manque, je viens leur
(Trs-bien
cela
de
aussi!
chargs
tes
! trsvous
secoursj et vous
bien ! droite)*
Je
1 franc d'pieeri par semaine ;; chauffage, .50 francs par
mets
,
an; clairage, 4i)francs*
Je ne parlerai pas du blanchissage et des dpenses pour tous les
yteiments, dont je ne vous donne pas le' dtail. Je suppose une
seule soutane par anne; 190 fr. pour cette-soutane, et tout le rest.
Impositions et prestations'i car le prtre n'est dcharg de
Tien 30 fr. par an* Gela compte!, dans uii budget pareil!
'Maintenant, les chaussures, et la dpense en est considrable,
car nos pauvres curs ont -beaucoup de course faire pour visiter
leurs pauvres et leurs malades. Maintenant, s'il a une domestique,
c'est 150 2JQ0 fr. par an; Sa; nourriture, je ne l'estime; qu' 350 fr.
-Maintenant,-pour l'entretien du mobilier, pour ls frais; de maladie, il faut bien quelque chose, car enfin ils peuvent tre malades.
Et, en rduisant ces dpenses leur plus simple expression, le
total ne va pas moins de 1,500 francs.
Vous me direz : Mais alors comment font-ils pour vivre? Eh
bien, messieurs, il y a deux manires des'entirer : la premire, dans
les diocses pauvres, ils ne vivent pas, ils meurent avant le temps*
J'ai fait le relev rcemment, dans m oh diocse, de tous ceux que
j'ai perdus avant l'ge de trente-cinq ans :/en vingt annes, j'en ai
perdu trente^trois. J'ai consult sur ce ^biffre des mdecins qui
m'ont dit que c'tait un chiffre exorbitant. Voil comment ils s'en
;
"
''tirent.
Ou bien, ils n'ont pas de domestique, ils font leur cuisine, ils
lavent la vaisselle, ils balayent leur maison et ils vivent comme ils
peuvent.
686
ANNALES CATHPLIQtJES
'
,;
point.
-.
le relev du casuel dans nos diocses; il est arriv aux mmes con-;
clusions; et, pour dire le vrai, il n'y en a pas, et l'un de vous,:
messieurs, me disait prcisment hier : Quant au casuel, il est
impossible d'en parler : dans ma paroisse, il n'y a pas 6 francs par;
an de casuel.
LE MONDE PARLEMENTAIRE
687
Je parle, bien entendu pour les campagnes, car ce sont elles qui
m'intressent le plus parce que c'est l que. je trouve les ncessits
les plus pressantes* Mais cela ne veut pas dire non plus que les
1,
'
688
.ANNALES CATHOLIQUES
Btissez,
de
bien
confisquant
des
tout
achetez
en
nouveau.
son
biens, on vous invitera, de faon tre obi, rendre la circulation ce que vous lui aurez enlev. Tous vos biens constitueront,
dans un avenir prochain, la caisse d'pargne de la nation !
Voil ce qui a t crit et imprim il y a quelques jours ; je vous
demande s'il est possible qu'avec des encouragements pareils les
fondations se multiplient. (Rires approbatifs droite.)
Il est vident qu'autrefois la France avait pourvu noblement aux
besoins de son culte et de sa religion. Ce que vous voulez qu'on "
fasse, elle l'avait fait. Et malheureusement cela ne lui a pas
russi.
Vous le voyez, il faudrait une grande navet pour recommencer
ce qui a t fait.
Maintenant, messieurs, une des choses qui me tiennent le plus
je
vais
coeur,
vous le dire, car vous voyez que je vous parle trs- '
simplement et trs-cordialement, c'est la situation ds pauvres dans
les glises de Paris.
J'ai t pendant de longues annes vicaire gnral Paris, et
vicaire dans deux grandes paroisses de Paris, el cela a toujours t
une des amertumes de mon coeur, c'tait toujours avec une tristesse amre quje n'y voyais jamais les pauvres, jamais les ouvriers,
.
c'est--dire ceux qui ont le plus besoin des secours de la religion
pour leur aider lutter contre les traverses de la vie et l'crasement du travail. A quoi cela tient-il? C'est qu'ils n'y trouvent pas
de place ! Il n'y a pas de place dans.nos glises, Don-seulement pour
militaires,
soldats,
mais
les
Il
n'y
pauvres.
nos
pour nos
pour
a
d'entrer.
pas moyen, pour eux,
Ah ! je sais bien que vous me direz : On fait payer les chaises 1
Sans doute, on fait payer les chaises ; mais qui la faute? Je vous
le dirai avec toute l'nergie de mon me : La faute en est vous,
votre budget, \iu conseil municipal de Paris. Voil la vrit ! Voil
qui est la faute! Et, remarquez-le bien, je vous ai indiqu tout
l'heure ce que les prtres de Sainte-Marguerite et de toutes les
autres paroisses ont pour vivre ; ils ont 900 francs pour neuf ou dix
prtres. Il faut bien venir leur secours.
_
Alors, les fabriques de Paris, non pas le clerg, mais les .fabriques, font payer les chaises pour faire vivre les prtres, sans
lesquels les paroisses-de Paris ne pourraient tre desservies, sans
lesquels aucun service religieux ne pourrait avoir lieu,, mipe.
quand ce serait le service des catacombes. H n'y a aucun moyen dediscuter sur des faits semblables, ils sont hors de doute, et il suffit
-
689
LE MONDE PARLEMENTAIRE
cette
mot,
Car,
ne nous ont pas l parun
gnes! Et d'abord, qu'est-ce que c'est qu'un binage ? Je vais
l'a
l'exprience
le
dire,
si
ne
vous
pas appris. Un
messieurs,
vous
binage, c'est un double service; on dessert une paroisse et on va
en desservir une autre encore; c'est un avanluge en apparence,
car en ralit ce n'en est pas ua, c'est au contraire une charge
crasante, et je l'pargne le plus que je puis aux prtres d mon
diocse.
Reprsentez-vous que, pour faire ce double service, il faut partir
.
jeun de chez soi, suivre des chemins o souvent nulle voiture ne
peut passer, comme j'en ai vu dans le Dauphin, en Savoie, dans
les ' Pyrnes, dans tous les pays de monlagnes, o les paroisses
sans presbytre sont trs-nombreuses. Dans le Doubs, par
exemple, il y a prs de trois cents communes sans cure, sans succursale.
Comment voulez-vous qu'on vienne bout de cette situation
difficile? On a recours au binage,' quelquefois un seul ecclsiastique a deux, ou trois paroisses desservir. Le prtre s'en va donc
pied par la neige, parla pluie, par la grande, chaleur, jusqu'
l'glise qu'il doit desservir. S'il va en voiture, pour aller et revenir, cela lui cote cher, fort cher, et vous savez que pour le bifr.'sont
bien
vite
fr.
Or,
200
absorbs par les
donne
200
nage on
frais de voiture et de dplacement.
Il faut aller l cinquante fois par an, le dimanche, y retourner
deux ou trois fois dans la semaine pour le catchisme, souvent
encore pour les m dades. C'est un service qui entraae des fatigues
extraordinaires; le dimanche, aprs avoir satisfait aux obligations
du binage, le cur revient dans sa paroisse; l il lui faut, de,nouveau, tant toujours jeun, chanter la grand'messe, faire le prne,
faire ensuite le catchisme aux enfants, puis retourner encore faire
le catchisme dans la paroisse o il est all le matin.
T.
iv.
26
690
KNALES CATHOLIQUES
L'on me dira : Mais le budget atteste que les binages sont assez
nombreux. Je douve, en effet, dans le budget, qu'il y a... le
chiffre r.e me revient pas l'esprit, mais il y a, si je ne me
trompe, r2G0,t:00 fr. pour les binages, 20Q fr. chaque.
L'on ajoutera : Ces 200 fr., le^prtres les acceptent. Oui? messieurs, mais il y en a qui les,acceptent parce qu'il leur faut un peu
de bois pour l'hiver, et que, fans ce secours, ils n'en auraient pas.
Beaucoup ne les acceptent pas ; quant mot, je n'y oblige jamais
personne, et je cherche des moyens pour y suppler.
On a pat l, cette occasion, de curs et de vicaires fictifs: Je
vous en dirai quelques mots, bien que l'honorable M. Dufaure ait
parfaitement lucid cette question, lorsqu'il l'a traite devant la
Chambre des dputs.
11 existe des paroisses o il n'y a pas de presbytre, et o le prtre,
qui va y clbrer la sainte messe en'vertu du binage, n'y trouve ni
feu, ni lieu; naturellement, il est impossible de lui demander de
s'tablir l o il n'y a aucune maison pour le recevoir et^o il ne
peut pas habiter.
Ou lui laisse donc son titre, et il va rgulirement faire le service
de sa paroisse en dpensant une partie de son argent pour se rendre, par exemple, de la ville de Tours dans l'un^des villages voisins
afin de remplir son devoir.
Je dois signaler une autre circonstance encore dont je puis tmoigner personnellement. Du reste, je parle de tout cola trs mon
aise, car je n'ai pas un seul vicaire ou cur fictif dans mon diocse.
Eh MPU, voici ce qui se passe et ce qui, ma connaissance, se
passait i! y a quelqu.es annes' : Un prtre trs-g succombe la,
tche, il tombe sons le faix; il n'a* aucune foi tune je dois dire,
que gnralement les prtres n'en ont pas; quelles conomies voulez-vous qu'ils fassent? Que faire alors? Comme celui dont je
parle tait trs-ma'ade, je l'a mis en pension F hospice d'Orlans; la pension cote de 1,000 1,-200 fr. C'est constant, et,
l'heure qu'il est, j'ai encore un^des membires de monclerg dhSj
cette situation. Quoi e^pius, simple, alors/ que;Ifvqiue^pa-bunianit, ait laissera ce pauvre vieillard- son titre et ses M).Q nS -mi>.
Cette somme, il prend 2 ou 800 fr.; pour qu'un prtre aille ie rete
placer dans sa paroisse, et, avec les 5 ou 600 francs qui.ui restent,<
il paye une par lie de sa pension?; je paye; l'autre. C'est ainsi que les/
choses se passent. Voil notre crimey messieurs!! voil ce; crime
donton a dit : C'est subtiliser-les/finances, de l'Elat; c'est envoyer
dans les caissesd l'vqu les deniers du Trsor.
Eh bien, je vous indique ce qu'il en est^et j'ai fait faire un tra^
";'
LE MONDE PARLEMENTAIRE
691
vail'que j'ai sous les yeux, mais dont je ne donnerai pas le dtail,
moins que vous ne le dsiriez. Comme il avait t question du diocse de Tours, j'ai pris des renseignements prcis, officiels, sur ce
diocse, et j'ai entre les mains la liste 'de chacun des villages o
l'on a signal des cures fictives; tous,ces villages, .sauf deux, sont
s'y
la
dde
la'rille
rendre,
Tours.
Pour
distance
de
grande
une
mdecins
considrable.
Je
doute
beaucoup
qu'aucun
des
est
pense
les plus bonorables de la ville de Tours consente faire cette cours
moins de 20, 25 ou 30 francs par jour. Or, nos prtres de Tours
taient obligs de s'y rendre plusieurs fois la semaine, outre le
dimanche, pour le catchisme. On leur avait laiss ces 906 fr. qui
taient absorbs presque entirement par les voyages qu'ils avaient
faire. Voil ce qui s'est pass, et vous voyez quel point les
choses sont simples quand on les regarde de prs.
Je vous.dis tout cela, messieurs, mais je nai aucun plaisir vous
le dire;.c'est dvoiler des misres profondes, qui ne nous dshonorent point, mais qui sont douloureuses parce qu'elles ne rvlent
dont
l'affection
le
respect
dans
la
nation
et
pas,
que nous servons,
droite.)
trs-bien!
(Trs-bien!
dignes.
nous sommes
J'ajoute que vous avez un clerg que je puis dire a mirable, et
admirablemenc dvou. Aujourd'hui, par'exemple, c'est un jour
solennel dans l'Eglise de France. C'est en ce jour que se font d'un
bout de la France l'autre, dans tous les diocses, les ordinations.
.Aujourd'hui, une foule de jeunes prtres sortent du sanctuaire
l'panouissement
de
leur
vingt-quatre
dans
me,
leurs
ans,
avec
de leur coeur, de leur zle, prts tout bien, tout dvouement,
prls aller partout o nous les enverrons pour travailler sauver
lsmes, secourir.les pauvres, instruire les petits enfants,
692
ANNALES CATHOLIQUES
yEstVcepiirc que, aux poques les plus brillantes de votre histoire, nous avons travaill votre gloire, que, depnis qnelque
temps, vous cherchez nous couvrir d'opprobres?
Plusieurs snateurs gauche, r-r Mais non ! mais non !
yMgr Iluiianloup. '-- Est-ce parce que nos ressources ont t
.souvent la ressource de l'Etat, et toujours le patrimoine des paul'abolition
qu'on
propos
du
budget
des
cultes
qu'on
et
vres
cherche tout npus arracher?
Est-ce parce que nous avons dfrich, embelli, civilis la France...
.
(Exclamations .gauche. )
Voix nombreuses droite. ---- Oui! oui!
Un snateur droite*'f Lisez ^histoire.
t
Mt^r DiijBlosii... qu'on nous refuse un asile dans son
.sein?
';,;;..
Mais je laisse ces paroles; elles ont putjtre aussi leur amertume,'
et je n'en veux pas. Je dirai : Non, il ne doit s'lever aucune
693
UNIVERSITS CATHOLIQUES
une grande oeuvre' faire. Et il est si vrai que ce clerg est estim
dans le monde entier, que quand vous allez l'tranger, vous tes
heureux, quels que soient ici vos dissentiments ou vos opinions,
de rencontrer l un prtre franais, de saluer en lui ^- comme
dans le soldat et dans la soeur de charit - un de ces types carc*
trisliques el populaires dans lesquelles;on retrouve avec bonheur
l'empreinte vivante de nos meilleures qualits et de nos meilleures
vertus! (Applaudissements droite*) ;
y '
-
ses collgues.
Les crdits sont vots.
^y y ^
dcembre a eu lieu l'inauguration solennelle de la nouvlle facult des lettres de l'Universit catholique d'Angers.
QVL remarquait dans l'assistance, outre de nombreux ecclsiasy
ytiques et les pres de famille, le premier prsident de la cour
d'appel, le procureur gnral, l'avocat gnral, le procureur
la
Rpublique,
le
Quatrbarbes,vM*
le
/d.
de
M.
conite
comte
/
yd'i Bouillerie, "M. Blavier*, ancien maire d'Angers, t< -A.',
midi; le recteur, les doyens et professeurs des deux facults
Qulsalle
fait
leur
la
synodale
de
l'vi'h.
dans
entre
ont
y
yqu instants aprs est entr Mgr Freppel, accompagn de ses
'deux vicaires gnraux, Mgr Chesneau.et M. Pessard. Les professeurs se soirt rangs autour de Sa Grand^^
Mgr; Freppel a ouvert la sance.par un magnifique discours
dans lequel il a expos le plan et le caractre de l'enseignement
de la facult des lettres, auxiliaire et complment naturel de la
facuit de droit. Nous n'avous pas besoin de louer ce discours,
qui est une pretnptoire rponse faite aux dtracteurs de l'enle
seignement
catholique
lecteurs
prfreront
que nous
; nos
y
leur metiions sos ls yeux. Le voici :
Le
*.
Messieurs,
-,
"
6dM-..-;yV
/iANNAES; GATflLIJTESv
peut recevoir des l'autre? Aucune des branches qui composent renseignement litti aire n'est indiffrente au juriste. C'est dans'la phi-"
losophie que plongent les racines du droit, et la plus vaste rudi-
tion n mrit pas-le nom de science si elle ignore sur quel fondement reposent les notions du juste et de l'injuste (l). O trouver
la raison des lois particulires u peuple, si ce n'est dans son histoire, dans la suite des vnements qui ont modifi ses coutumes,
ses moeurs, ses institutions? Et la lillraturei messieurs, les chefsd'oeuvre de l'loquence parlementa^ ou judiciaire! Est-il un objet
.d'tude la fois plus attrayant et plus utile pour le jeune aspirant
au barreau ou la. magistrature? Quelque fonction qu'il soit -appel
rmplir dans les assises de-la justice comme au sein des assembles politiques, c'est l'cole des grands matres qu'il devra se
former. Seul, le commerce assidu des bons crivains pourra lui
'donner ce charme du langage et cet griint de la forme sans lesquels le savoir le plus tendu n'a pas toute sa puissance. Et lorsmme qu'elles ne deviendraient pas entre ses mains un instrument
de succs, les belles lettres n'en resteraiet pas moins pour lui une
consolation et un ornement de la vie, suivant ce qu'en disait le plus
loquent des jurisconsultes de l'ancienne Borne : Adolescentiam
aMhti shectutm oblectant^ secundas res ornant, adveisis profugium
a solatium proebnt, dlectant' domi, non impdiunt foris^ pernoctnt nobismmyperegrinawtur, rusticantur f)
Voil pourquoi il nous tardait d'ouvrir cette jeunesse studieuse
une cole philosophique et .littraire ayant pour but d'acheverda
haute ducation., intellectuel-l^- et de corriger par la culture de l'art
et du sentiment ce qu'il peut y,avoir de sec ou d'aride dans un enseignement qui, s'adrssant de prfrence la mmoire et au jugement, laisse en dehors de son cadre l'exercice du got et del'ima-,
gination. Par l nous prparons galement un puissant auxiliaire
aux diverses-facults, qui devront, dans un avenir prochain, complter notre tablissement universitaire. Sans l'lude des lettres,celle des sciences n'aboutit qu' un froid mcanisme, d'o la vie
morale reste absente, avec tout ce qui est capable d'lever l'esprit
et d'ennoblir le coeur. Et la thologie elle-mme, pour prter au
Verbe divin une forme digno de lui, a besoin d'emprunter aux.
lettres humaines de quoi faire resplendir la doctrine dans tout
l'clat de sa beaut. Bref, si le vrai, le bien et rutile se rencontrent
;
juris disciplinam
/.
puto>
U^VRSITS/CATaOLiaUES
,",.
'
695
de
disciplines; qui constitu
cet-ensemble
dans
s'harmonisent
-et
l'Universit, la facult -des .lettres y reprsente plus spcialement
te
beau;
elle
donn
qui
s'appelle
divin,
de
l'idal;
aspect
cet autre
le vtement de l'art ce corps de doctrines, qui, sans elle, serait
elle
dans
organique
et:
d'agrment;
dpourvu
est,
tout
et
C
nu
vivant, Je charme qui attire, l'ornement qui/plat, la couleur qui
frappe, l'accent qui remue, le mouvement qui entrane, la flnme
qui brille et embrase. Car la parole.humaine, est tout cela, soit
qu'elle passe avec le son, soit qu'elle se /fix par l'criture, >et tout
domaine ds lettres.
le
cela
constitue
.
' La facult des lettres donc
sa place:toute marque dans le pror
Mais
comprendre
la
universitaires*
tudes
des
pour
en
gramme
vritable importance, il ne suffit pas d l'envisager dans ses rapports avec les autres facults; il faut de plus la considrer en ellemme, dans l'objet qui lui est propre, et relativement la fin/o
elle tend. Et comme nous devons avoir constamment l'oeil ouvert
sur les besoins et les intrts de l'poque o nous vivons, M n'est
pas hors de propos d'examiner quel doit tre, l'heure prsent,
le caractre d'un pareil enseignement. Ne perdons pas d vue, msisieurs, que c'est une institution; catholique que nous inauguEons
aujourd'hui. Vous avez, donc le droit de m demander, et j'ai le
devoir de vous dire quelle est l'ide, quel est le plan denotr
oeuvre; en d'autres termes, quel est le^le del facult des: lettres
dans l'Uni versit catholique ? C'est le sujet que je viens: proposer
votre attention, heureux que j,3 suis de pouvoir renouer la chane
des traditions dans cette mme salle, o, pendant plusieurs sicles,
lesi---diverses'facults de l'Universit d'Angers venaient tenir leurs
sances solennelles sous les auspices de mes vnrables prdcesseurs, dont ls images; suspendues ces* murs semblent/nous envelopper en ce moment d'un regard d bienveillance et de protiCtion.
:
"
-:/";;;:', .-,
'
' :
l
L?Ecriture sainte l'a dit : C'est la langue des sages qui orne la
-science, lingua sapientium ornai scientiam (t.). L'tude de la sagjeSse, ou la philosophie^ occupe donc le sommet des tudes littraire. Maxime fondamentale, que les matres de la littrature classique nonaient peu prs dans les mmes termes : Pour bien
crire, il est indispensable de bien penser; scribendi recte, sapere
(i) Ptor. xv, 2.
696
yANNALS CATHOLIQUES,
-"
///
'..''"
'yy-' y
*:.-
UNIVERSITS CATHOLIQUES.
69
l'absorber
d
physique;
bien
'dans
la
prs
de
science,
ousont
/ nom
etdaos la chimie, A ls entendre, il n'y de rel que ce qui tomb;
le
iesysens;;
reste est pure hypothse et doit tre considr
sous
Ils
n'admettent, disent-ils, que les faits ; ils m
avenu.
m&m
non
.
ralits
des
sensibles,
oubliant,
leur
dans
veulent
oprer
que
sur
>^
empirisme naf, que les faits sont^rgis par des lois; que ls effets
/ont' des causs ; que les, phnomnes supposant des substances ; que
'ces ides de loi, de causer de substances sont ds ides pMlbsor;
Chiques au premier chef, san: lesquelles on n saurait pas mmf
dl'ntnbbrdr/l'tuded'un
sicsides
rgulatrices
atome/;
que
v
.^dment humain n'ont pas leur racine dans l'absolu, qui seul peut
yleur donner un caractre de ncessit et d'immutabilit, a l'instant
imtm elles perdent leur valeur pour rentrer leur tour dans le;
/domaihe ds choses contingents^ relatives, Variables; que, vraies
'/aujprd'Mii elles peuvent cesser de !'tre demain, et que ds lors
sciences,
humaines
les
exception,
de
leur
fait
de
sfen
toutes
est
sans
y
/certitude.et de leur lgitimit.
Pour ma part, messieurs, je ne sache pas de symptme plusalar; niant que cette infirmit d'esprit qui ne permet plus bon nombre
/ diios/contemporains de comprendre le grand rle de la philosophie,
et en particulier de la mtaphysique. Je ne dis pas que toutes nos
erreurs proviennent del ; mais il en est beaucoup quine s'expliquent
pas autrement. Et crle.s, si une application trop exclusive aux faits
matriels laissait plus de place l'examen ds lois de l'esprit; si
'be logique svre disciplinait les intelligences, et qu'une certaine
familiarit avec les notions mtaphysiques habitut les mes s'leralits
sensibles,
des
dessus
est-ce que nous verrions se
ver au
reproduire autour de nous, sous une forme peine -rajeunie,, ces
thories matrialistes mille fois rfutes depuis Socrate et Platon,
puriles
d'un
existant
hypothses
monde
par lui-mme, d'une
ces
morale sans Dieu,' hypothses qui ne tiennent pas contre une raison
d'enfant laquelle un pou de logique aurait appris conclure du
coiitiDgent.au ncessaire, du relatif l'absolu, de l'effet la cause,
de la loi au lgislateur? De pareilles dfaillances ne peuvent s'explil'obscurcissement
ides
des
rationnelles. La sophispar
quer que
tique a repris son empire parmi nous, parce que la philosophie a
perdu le sien.
C'est donc la restauration des sciences philosophiques que les
facults catholiques de lettres devront, avant tout, consacrer leurs
efforts. Elles n'ont pas dtache plus importante ni plus leve. En
ela, elles ne feront que suivre latradition do l'Eglise. Les grands
sicles thologiques sont ceux o la philosophie a fleuri davantage.
698
ANKALHS CATTOLIQUS
Un historien a dit rcemment, dans un livre o il y a trop d'erreurspour qu'on n'prouve pas une agrable surprise y trouver une
vrit : On parle trop des philosophes. Leurs livres, mme enGrce, taient peu lus (1). Cela esl vrai, mais cela cesse d'tre
vrai partir de l'poque o apparaissent les premiers reprsentants
de la thologie chrtienne. On peut affermer, sans crainte de tomber dans l'exagration, qu'Aristole et Platon ont d en grande
partie leur clbrit aux crivains catholiques. Jamais leurs oeuvres,,
jusqu'alors connues d'un petit nombre, n'auraient pu recevoir une
telle publicit, ni trouver tant d'cho, si elles n'avaient t mdites,
discules, commentes par les Pres de l'Eglise. Platon a compt
parmi eux plus d'admirateurs qu'il n'en avait rencontr autoursde
lui; et la Grce n'et pas mme os rver pour Arist'ote l'aurole
de gloire dont les sicles.chrtiens du Moyen-Age devaient un jour "
environner son nom. Bien loin de s'tre jamais montre hostile la
philosophie, l'Eglise n'a cess de la dfendre et de la couvrir de sa
protection. Elle n'a rpondu aux dclamations intresses de Luther
et de Mlanchthon contre les sciences philosophiques qu'en continuant encourager des ludes si utiles et' si ncessaires (2).
Chaque Fois que, depuis le-seizime sicle, des esprits extrmes ont
voulu exalter la foi aux dpens de la raison, l'Eglise a rprim ces
carts d'un zle mal entendu. Nous en avons vu plus d'une preuve
l'poque o nous sommes, et puisque je viens de parler du ddain
que professent les positivistes et les matrialistes modernes pour
une science qui les condamne, il m'est bien agrable de pouvoir
placer en regard le magnifique loge que faisait nagure de la philosophie le chef suprme de l'Eglise catholique :
Certes, il est trs-noble-le rle que remplit la vraie et saiae
philosophie. Car e'est elle qu'il appartient de faire une recherche
diligente de la vrit, de cultiver avec soin et rectitude et d'clairer
la raison humaine, qui, bien qu'obscurcie par la l'auto du premier
homme, n'a cependant t teinte en aucune faon, de percevoir,
de bien comprendre, de mettre en lumire ce qui est pour cette
mme raison l'objet de sa connaissance, el une foule de vrits ;
d'en dmontrer un grand nombre que la foi, elle aussi,1' nous propose de croire, par exemple, l'existence de Dieu, sa nature, ses
attributs; de les dmontrer par des arguments tirs de ses principes, de les justifier, de les dfendre, et par l do prparer la voie "
1
no?tri falsi
coeco
UNIVERSITS CATHOLIQUES
~,
699
'/une adhsion plus droite dans la foi ces dogmes et mrre ceux
qui sont plus cachs et que la foi seule peut percevoir d'abord, de
telle sorte que ceux-l aussi soient en quelque manire compris pa?
l raison. Voil ce que doit faire et quoi doit s'appliquer l'austre
et trs-belle science de la vraie philosophie : Hoec quidcm agere atque
in his versari dbet severa et pulcherrima veroe philo$ephioe
scientia (l).
Tel est, messieurs, le programme que les 'Facults catholiques de
lettres devront suivre dans l'enseignement de cette science magistrale. C'est en donnant leurs tudes une direction si sage et si
ferme, qu'elles contribueront efficacement restaurer parmi nous
la vraie et saine philosophie, veram ac sanam; celle philosophie
qui, s'appuyant la fois sur les donnes de l'exprience et sur les
.
principes de la raison, s'lve, par l'observation aide du raisonnement, la connaissance de Dieu, de l'homme et du monde; cette
philosophie qui ne perd jamais.de vue les conditions de notre nature
spirituelleet corporelle tout ensemble, pour faire la part de l'lment
sensible et | l'lment intelligible dans toutes nos connaissances!;
cette philosophie qui, loin d'isoler la raison de la tradition, ou rciproquement,. recueille'avec un gal soin les lumires de l'une et de
l'autre; cette philosophie trop confiante dansa vrit et trop respectueuse envers elle pour la soumettre aux oprations prilleuses
d'un doute-mme mthodique; cette philosophie que les Pres de
l'Eglise ont dgage: do toute erreur en redressant et corrigeant- les,
doctrines d'Aristote et de Platon; celte philosophie que les grands
docteurs des. coles chrtiennes, saint Thomas leur tte, ont
rduite en systme scientifique, et ., laquelle-le progrs des sciences
naturelles et physiques est venu prter de nouvelles lumires ; cette
philosophie, enfin, qui, sans sortir de. son domaine purement
"rationnel,"et tout en restant distincte de la thologie par ses principes,'par sa,mthode et par'sa fin, voit nanmoins dans la rvlation divine utie rgle infaillible, un prservatif contre l'erreur et
un secours pour la raison.. Ainsi comprise, la philosophie fournit
tout l'ensemble des sciences humaines une base inbranlable, en
mme temps qu'elle devient pour la religion l'auxiliaire le plus
puissant.
;
-
il
11
dcembre 18-32.
700
ANHALESG^BpUES
'':'"
;y'';'Jy
Qui dit science, dit connaissance des causes et des: principes; L?his^
toire ne mriterait donc pas le nom de science, si-elle se bipt
au rcit pur el simple ds vnements^ sans montrer en inin
tenips d'aprs quels plans ils se droulent, et a quelles fins ils se/
rapportent. Or, tout plan suppose de l'unit, et chaque fin partieu'*
lire se rattache une fin gnrale et suprme. L'esprit humain ne/
saurait concevoir les choses dans d'autres conditions (i ). Sans une
ide dominante, autour de laquelle s'opre le mouvement ds; sicles, dfaul d'un but certain que l'on puisse assigner la marche
JdV l'humanit, l'enseignement scientifique de Phistoire devient
impossible. Ce n'est plus alors qu'un vaste labyrinthe o, epPb- ;
sncc de tout fil conducteur, on ne; sait de quel ct porter ses pas*
Aucune vue d'ensemble ; pas d'action principale ; autant d'pisodes
qui ne se relient pas, entre eux* La serine varie sans cesse ;/Is/
acteurs se succdent les uns aux autres, sans que l'on puisse
dbrouiller le noeud d ce drame d'autant plus confus qu'il se pro^y
longe davantage. A qui tudi l'histoire de la sorte, par fragments
et sans esprit de suite, le vrai sens des vnements chappe avec
ride dominante qui, seule, peut en donner la clef.
Or, quelle doit tre cette, ide dominante dans renseignement?
car. il en. faut une, c'est incontestablf), et tout le monde en con-;
vient. C'est, messieurs, un fait indniable que rtablissement; dit
christianisme est le plus grand vnement qui se soit accompli sur
la terre : aucun autre n'en approche pour le caractre ni pour ls
consquences. Donc, mme au point de vue "purement humain, et
s'en tenir aux rgles de la mthode exprimentale, qui consist
dans l'observation des faits, c'est autour de cet axe que gravite le
monde historique et moral; En l'absence d'un fait gal ou suprieur, le bon sens et la logique commandent de rattacher ce/fait
capital tout le mouvement de l'histoire. Mais ce plan divin qu'entrevoit la raison, la foi nous le dcouvre dans sou unit et avec ses
vastes proportions. Pour nous, chrtiens, le Christ occupe le sommet des ges : c'est l'incarnation du Verbe qui donne l'histoire
du genre humain son vritable caractre et sa haute signification.
Tout converge vers lui ; tout dcpule de lui. Le monde ancien tait
une vaste prparation son rgne; le monde chrtien en est l'exr
(1) In quolibet gener oportet esse unum pritnum, quod est simplieissimuin ;
''.-'
701
UNIVERSITS CATHOLIQUES
(1)11 a Titaothe, H,
(2)Ps., u,
S*
702
ANNALES CATHOLIQUES
..
,:- Nos facults des lettres entreront dans,ce, courant de recherches
patientes etNde vraie critique ; et cette tch leur sera d'autant plus,;'
facile que le got de .'l'histoire se fortifiera chez elles du respect de;
la-tradllion. On ne peut avoir qu'un souci mdiocre, des choses du
pass, lorsqu'on date l'histoire de quelque quatre-vingts ans, et
qu'on fait; l'humanit- l'injure de croire qu'elles a vcu soixante
.sicles sans dignit ni grandeur. /Rien de moins raisonnable que
cette tendance de l'esprit rvolutionnaire renfermer le drame historique dans un petit cercle d'annes, et ne rien voir en dehors
./.''"-
UNIVERSITS CATHOLIQUES
, .
"
703
III
Aprs la philosophie el l'histoire, aprs la science des ides et la
science des faits, le troisime lment d'une facult des lettres, c'est
la littrature, ou la science du langage, prise dans son acception la
plus large et, la plus complte. Sans la parole et sans l'criture, ni
la pense ne sautait avoir d'expression sensible, ni l'activit extrieure de tmoignage permanent. Grce ces dons magnifiques du
Crateur, le champ le plus vaste a pu s'ouvrir au travail des facults
humaines. A l'aide de quelques sons el de quelques signes, il a t
donn au gnie de l'homme d'exprimer le beau sous les formes les
'plus-diverses-, et de parcourir tous "l'es sommets:"'"d l'loquence et
de l posie. Il en est rsult ces trsors d'intelligence, d'Imaginafion, de got, d'harmonie qui se s'ont" accumuls d'un; peuple
Futre, de sicle en sicle -travers toutes les vissisituds de-, lanhumain
l'ensemble
l
patriconstitue
dont
et
genre
un
pour
gues,
704
ANNALES CATHOLIQUES
i
705
UNIVERSITS CATHOLIQUES
France.
~*fOQ
ANNALES ^CATHOLIQUES
l'ouverture
de
l'anne
cette
pour
s'achvera peu peu,, sous les auspices de Marie-Immacule*, cet
difice que nous levons la gloire de Dieu, pour le bien de l'Eglise
et de la France.
VARITS
707
VARITS
Le Birteur^Grrant : J. CHANXRBL*
i^^iisM&s
L'chance du 34 dcembre tant une des plus considrables de l'anne, nous avons pri, dans nos prcdents
numros, ceux de nos souscripteurs dont l'abonnement
finit cette date de vouloir bien le renouveler au plus
tt, afin d'viter les retards et les erreurs qui pourraient
suite
de
l'encombrement.
produire
par
se
Nous tenons remercier ds aujourd'hui de leur empressement le grand nombre de nos abonns qui ont bien
voulu rpondre notre appel ; nous les remercions-galement des flicitations et des encouragements qu'ils
Veulent bien nous adresser en mme temps : nous nous
efforcerons de continuer les mriter.
Quant ceux de nos souscripteurs qui n'ont pu encore
rpondre notre appel, nous les supplions de le faire au
plus tt : ils nous obligeront vritablement et contribueront ainsi assurer la rgularit du service.
Si, par suite de circonstances particulires, quelquesavaient
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42 francs pour un an;
six
8
mois;
trois
4 0
mois.
TABLE DES-MATIERES
DU TOME IV DE 1876 (1).
(Tome XVIII de
la collection).
S5i
266.
56
ISiMMii'
710
ANNALES CATHOLIQUES
.
veira, 408. Assemble des oeuvres catholiques 'Saint-Quentin, 414- Dclaration des voques suisses sur le schisme vieux-catholique, 420. Le millnaire de Chartres, 42.1. Le testament
d'un cur, 429. Le monde judiciaire, 431. . Histoire d'un
inconnu (suite), 43 5.
Numro 59 ^2 dcembre 1876). Chronique, 437. L'Orient
et la Rvolution, 449. Le monde parlem-'ntaire et les questions religieuses, 451. La croix de Mign, 470. Dclaration
des voques suisses (suite), 474. Mgr Gonalves de Oliveira '
(suite), 483.Bulletin bibliographique, 4U0.
Numro 6 (9 dcembre 187o). Chronique, 493. Le
monde parlementaire, 500. Le Congrs de Lille, 511. Le
budget des cultes," 520. Le futur conclive, 524. .Mgr Gon.
alves de Oliveira (lin), 529. Le clricalisme ou l'ultra m on ta- '
nisme (lin), 531. Mgr Wicart, 537. Musique et sant, 543.
bibliographique,
545:
Bulletin
Humro 6*. (16 dcembre 1876). Quelques bonnes nouvelles pour nos Abonns, 549. Chronique, 555. Les Universits catholiques, 563. Le monde parlementaire, -567.
Le Congrs de Lille, 568. Le clricalisme ou l'ultramonianisme ((in), 589. Les aumniers railitiiras, 5J2. Le monde
judiciaire, 596. Histoire d'un inconnu (suite), 598. Varits, 601.
Htami'e 68 (23 dcembre 1876). Chronique, 605. Los ,
primes des Annales catholiques, 613. L'Eglise au Venezuela,
619. - Le monde parlementaire, 02L Lu perscution gnrale, IJ38. La croix de Mign, 64. Le cardinal Guibcrl,
649. Un calendrier libre-penseur, 634. Questions de jurisprudence, 658.
_"."'[ ;
:
-y
,
Muiiier * (30 dcembre 1876). , Chronique, 661. 7-^ Le y
monde partementaire, 668. Les Universits cthotiquesy 03.
Varits,
des
Table
707.
Table
matires,
709.
^
btique, 741.:
'
*
alpa^-
.'.
TABLE ALPHABETIQUE ^
{Tome IV de 1876.)'
loup, 67G,
feu,. 314.
Ambassade (!') de France auprs du Saint-Sige. Discussion
la Chambre des dputs, 339.
Ambassadeur de Dieu (V) et le pape Pie IX, par Roselly de Lorgues,
265.
A nos lecteurs, par J. CHANTREL, 381.
Antonelli (cardinal). Sa mort, 269. Notice biographique, 277.
Dtails sur ses derniers moments, 328.
Armniens. Affaiblissement du schisme, 338.
Attaques (les dernires) contre l'Eglise, par Mgr JUSTIN FVUE, 35.
Auber (l'abb). Histoire et thorie du symbolisme religieux, 143.
Aumniers (las) de marine. Hommage que leur rend M. Raoul
Duval, 274.
Aumniers (les) militaires en Angleterre, 228. Consultation sur
les aumniers militaires, 592. Discours de Mgr Dupanloup,668.
Avocats (les) des moines, 54.
.
(1) Dans cette Table, les chiffres qui suivent les articles indiquent les pages;
les noms des auteurs dont Ie3 travaux ont t publis dans ce volume des
Annales sont en'petites majuscules; les titres des livres sont en italiques.
'
'7t2
AMICALES CATHOLIQUES
.y
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-'
'
J'
'
.'."' ""
'V
G
.
V*
cultes, 488.
.
Catholicisme (le) libral, -r Somme contre le catholicisme libral,
par Louis VEIHLLOT, 373.
;
Caussette (R. P.). Mlanges oratoires, 142.
CiUMrAGsv (F. de). La perscution gnrale, 638.
CHANTREL (J.).
situation,
>La
5,
493,:555.
213,
congrs-,
Le
TABL 'ALPHABTIQUE;
-,
7/^3/
'531, 589.
'""
"". -
-;;
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DANTEN
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'
ANNALES CATHOLIQUES
'-
DONNFT trdinal).
Colomb,
Christophe
Lettre
134.
Lettre
sur
y^ariiiaiy 377*
*''4-'.^
'
...-
F
Malaise (l'abb). Mthode thorique et pratique de plain-chant 379.FDOU (l'abb H.). Legs avec conditions et charges, 65S.
FVRE (Mgr Justin). Les dernires attaques contre l'Eglise, 35.'
'Fourrire (l'abb). h\Mstoire sainte enseigne aux petits enfiants,379.
France. Nomination des maires, 71. Nominations d'vques,106. Le biron Bnude est nomm ambassadeur auprs du
Saint-Sige, 164. Recensement des richesses artistiques, 165.
-La session extraordinaire des Chambres, 213. --La proposition Gatineau, 273. D'mission du ministre, 504. LPai'^
lement, 3^9, 4t>2, 500, 567, 621, 668.
La crise ministrielle,
557. -^ Programme du nouveau ministre, 610. La France^
en Orient, 611.
,
'Franc-maonnerie (la) au Brsil. - Brefs du Sint-Pr, 18:1.
FREPPEL (Mgr), vque d'Angers. Discours l'occasion d la
saint Martin, 495. Dis'cours l'ouverture des cours de l'Universit d'Angers, 693. '
'
G
.
...'.
TABLE ALPHABTIQUE
IST;;
:
Grecs el Turcs, par l'abb Soehnlin, 357.
i
Gurin (Mgr). Les petits Bollandistes, 261.
GUIBERT (cardinal). Lettre au sujet de rUniyersitcalbliqu,;
16. Lettre sur les prtendus empitements du clerg,. 218. .-'/'.
Lettre au gouvernement, de la dfense nationale en 187;0,$55* ;-~
Notice biographique sur le' cardinal Guibert, .649.
; ^ y
GUILBERT (Mgr), vque de Gap. Le clerg et la^politique, 361.
H
-.';'
'
:V,;j;:;; ;
i'
Laval, 537,
Hymnologie grecque, 304.
.'.
.
"
..
"
'*-..
.-
(bibliophile). -^
J
-.
Jacob
Les.Sciences et les Lettres au moyen-ge* et .
' l'poque de larfienaissanee,^Oi.
Journal des Savants, 302. V
'
"'
S/-'.-
.'
.-..
716
ANNALES CATHOLIQUES
Quentin, 414.
Missions (les) dans l'Afrique du Sud, 71. ^; Les missions africaines, par ADIUEN DE THDRET, 237.
Monde (le) judiciaire. Journaux diffamateurs, 138.
L'OEuvre
TABLE ALPHABTIQUE
717
,
'
0
OEuvre de l'Adoption, 90.
OEuvre de Noire-Dame auxiliatrice, 40.
OEuvre (1') des faubourgs, 40.
OEuvre de Suint-Casimir, 91.
OEuvre (1') des lombes, 298.
OEuvres catholiques (assemble des) Saint-Qnentin, par l'abb
MIMIL, 414.
Olivaint (le P.). Miracle obtenu par son intercession, 414.
Oliveira (Mgr Gonalves de), vque d'Olinda. Homlie, pour
son retour, 409, 483, 52t>.
ONE (lord). Gharette second, 251.
BENEZT,
449.
74S
ANNALES CTHOLIOUST!
'
Sa
605.
Dtails
438,
dimort,
'
fiants, 41)6.
Pchs (les) de l'Europe, 32, 93, 126.
Plerinage (le) espagnol Rome. Discours-un Saint-Pre, 167.
Adresse lue par l'archevque de Grenade, 400.
Plerinage saint Martin de Tours, 155, 332.
Perscution (la) gnrale, par F. DE GHAMPAGXY, 638.
PIE (Mgr), voque de Poitiers. Saint Rmi el la nation franaise,
188. Mandement sur la croix de Mign, 470.
PIE IX.Provision d'Eglises, 8. Discoursaux plerins deTarbes,
9. biscours aux plerins de Nantes, 57. Biv.f l'vque du
Cap-Hatien, 111. Bref au Congts catholique italien, 122.
Discours aux plerins espagnols, 168. Brefs sur la francmaonnerie an Brsil, 181, Bref l'vque des Trois-Rivires,
276. Bn-f l'archevque de Tours en 1870, 352. Discours
aux plerins du Mans, 397. Bref l'vque de Chartres, 4'28.
Audiences du Saint-Pre, 443: 11 reoitle collge belge, 498.
' Bref
Un
664.d'Allemagne,
Pie
vque
561.
trait
de
IX,
un
Il
reoit
plerins
Audience
les
du
diocse
de
Troyes,
608.
au Sacre-Collge, 663.
Positivisme (le), par L. DE LA TOUR DU PIN, 24/3.
Primes- des Annales catholiques, 550', 613.
,
Provision d'Eglises, 8, 606, 000.
Puy (le). Actes du ,concile du Puy, 26, 83, 129.
,
;-y'---'-;.'
'
"".
'.''':'
':-'-'
'"'/'--"''^"TEt"-.=
TABLE ALPHABTIQUE
719
336,
4StO,
474.
T
i
83, li9.
TOUR DU PIN (L. de la). Le positivisme, 245.
720
ANNALES 'CATKDI*WJES
Varits. Les avocats des moines, 5i. Ls reliques des Machabes, 211. Douze grands-dsordres, 212. Le repos du
dimanche en Amrique, ;*21. Dconvenue d'un prhistorien,
322. ' La vitalit des moines, 323: L'OEuvre du dimanche,
601. La croix est le plus haut monument du monde, 602.
Un trait de Pie IX, 601. Une vieille glise en Algrie, 707. '
Venezuela. La perscution se calme, 67, 103. L'Eglise au
Venezuela, 617.,
VEUILLOT (Louis). Le catholicisme libral, 373.
Vibert (Mgr), vque de Maurienne. Sa'mort, 275.
'
Vie et souvenirs deMmo Coss-B/issac, par Dom Louis Paquelin, 140.
Vierge (la sainte), par l'abb U. Maynard, Z|9l.
'
Vitalit (l) des moines, 323.
Vouriot(A. J.). Manuel des conseils de fabrique, 545.
Vuillaume (l'abb). Cours complet de ^Rhtorique, 377.
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IMPjtMEORS^ DE
COURS DE PHILOSOPHIE
ADAPT
AU
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Par
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ANiLfTQU E
CONTENANT
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GRAVURES
Broch.
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Reli,dos en chagrin.
ON VOLUME IN-4"
fr.
30
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.
fr.
35
. . . . . .
Cet ouvrage est divis en deux parties. La premire comprend
'organographie, l'anatomie et la physiologie. La seconde comprend
l'iconegraphi, la description et l'histoire ds familles. Les familles
indignes et exotiques sont dcrites et illustres par des figures
analytiques. Aux caractres des familles, les auteurs ont ajout l'indication de leurs affinits, de leur distribution gographique et de
leurs diverses applications aux besoins de l'homme.
SOCIETE
RALE
LAHIK
DE
CATHOLIQUE
,
PALM,
directeur gnral, rae de Grenelle, 25, Paris.
-VICTOR
ILLUSTRS
DU PAYS DE' SAINTE THRSE
SOUVENIRS
.itilitsv
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coeur de la Sainte.
,
<
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".,..;-
S'adresser
M. CHANTREL,
L'GLISE ET L'USINE
SUIVIE DE
JACQUES BONHOMME
OU PETIT SECRET POUR FAIRE DE GRANDES CHOSES
30
5* ANNJB.
DGEMBIU3
1876
NUMRO 263V
VfvAifNALES
CMOLIQlJES
REVUE RELIGIEUSE HEBDOMADAIRE
^^CMilMllE.I,
REDACTEUR EN GHEF
SOMMA! RE
'
' .-'.:..-.'
Chronique,-par M. J. Chantrel. La fia d'anne. Provision
d'Eglises. Pie IX et le Sacr-Collge, -r- Universit catholique de
' 'i ""
"-.
":.
Page
".!"
661.
Mgr
Le
budget
des cultes. Discours de
Dupanlop*....... -. ...........
.....................
Discours de Mgr Freppel.
PARIS
CHEZD ALLAH
RUE
JDE
L'ABBAYE,
13.
6685
693
707
705'
711
BRUXELLES
52.
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GAIOLIMES ,;
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France et Algrie. Va an : 15 fri; six mois, 8 fr^; trois mois^ ftvfr. 50i
\
Le numro pris au bureau, 25 cent.; par la postg^ 30 centimes*
Pays d'Europe, Turquie d'Asiey:Russied'Asie, Egypte,-Tuisie, Maroc. Xlsa'.
^"":-''-'---'--.------.---v
16 fr.; six mois, 9 fr.; trois mois, 5 francs.
Colonies franaises, Canada, Etats-Unis .Un an : 22 fr. ;,six mois* 12 francs.
Auirespays. Ui an;: 24 francs.
S
Les abonnements partent du premierjour d chaqeinois et se paient d'vn
Toutes demande, de changement ctfadrsse doit tre.accompagne de 60 cent.
en timbrs-poste ou autreniut.
Les prix de l'abonnement annuel. l'dition sur plus beupapier, sont rspcvement d 18, 24,3o et 36: ir.,- au.;lieu d 15,18*,22;t 24:francs;./
Adresser les mandats de poste, billets de banque, effets, traites', etc.,
M. CHANTREL, ru de Vaugirard, 371, Paris.
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8 fr.
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UEDE.GRENELLrSAIKT-GERMAIK, 25;
A PARIS
LIS FOUIS
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TEMPS
EN MATIRES DE RELIGION
P&C&GJJJLAT
M.
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:''t;cc'ez .IiT-fiBO^^
ALLGORIES
PRIX :
FRANCS BROCHES ;
O ^FRANCS
RELIES
Le bal masqu. Le concierge de l'Observatoire. La phrnologie de la fort. La reine des abeilles. Les fureurs d'un coq
d'Inde. Le grain de sable. Noctuelle et Feuillette. Une
dception. Scne de basse-cour. L'cole dn vieux barbet.
Un philanthrope moderne. Le hussard.' Le mrier et le sapin.
larmes.
de
et'le
Larmes
Lever
soie.
terre
Scnes
et
ver
me perruche. Les alouettes et les-perdrix. Une punition curative. -~ Le athe civilisateur, -r-,Le nidsd'aigle.
71i
Buxirne srie. L'le des folies. Les.troglodytes;.,r^;;Un;r>
venant. Le dmnagement frpV -- Un revers de orttine. -^
Les prisonniers^ - Ledlisacrpge. ^- Une sance aGadrhique en ;.
Chine.- Une soire au coin du"f.;-H- Le plerilM^i|^rj^alem."
;-^Un excs.de zle. '.5,Une, leon/4e-botanique^^^
mancipe.- Un; songe clirvoyaut. '-^-VM'll^^^^^-^^^j
ihbhiii ^La:fWdsenfntsv^Lciel; 'J'^T^r''':^Mr^v"\
!