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Tramways Technologie

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Tramways

par Georges MULLER


Chef du service tudes et Construction du Tramway la Compagnie des Transports
Strasbourgeois

1. Succs des nouveaux rseaux.............................................................. C 4 440 - 2


2. Exploitation ............................................................................................... 2
3. Poste de commande centralis (PCC) ................................................ 3
4. Systme daide lexploitation (SAE) ................................................ 4
5. Gestion technique centralise (GTC) .................................................. 5
6. Information aux voyageurs ................................................................... 5
7. Signalisation.............................................................................................. 5
8. Maintenance .............................................................................................. 5
8.1 Tramways ..................................................................................................... 5
8.2 Installations fixes ......................................................................................... 6
9. Infrastructures .......................................................................................... 7
9.1 Pose de voie ................................................................................................. 7
9.2 Rail ................................................................................................................ 7
9.3 Trac des voies............................................................................................. 9
9.4 Appareils de voies ....................................................................................... 10
10. Ligne arienne........................................................................................... 10
11. Alimentation en nergie ........................................................................ 11
12. Matriel Roulant....................................................................................... 11
12.1 volution technologique ............................................................................. 11
12.2 Conduite ....................................................................................................... 15
13. Tramways en tout genre......................................................................... 15
13.1 Tramways conventionnels rallongs avec section surbaisse rduite ... 15
13.2 Tramways conventionnels avec section surbaisse dorigine................. 15
13.3 Tramways plancher bas partiel de 2e gnration................................... 16
13.4 Tramways plancher bas partiel avec modules alterns......................... 17
13.5 Tramways plancher bas intgral.............................................................. 18
13.6 Remorques ................................................................................................... 20
13.7 Tramways plancher haut .......................................................................... 20
14. Trams-Trains............................................................................................... 21
15. Mtros lgers ............................................................................................ 21
16. Esthtique .................................................................................................. 21
17. Tendances................................................................................................... 22
Formulaire ........................................................................................................... Form. C 4 440
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 4 440

Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Construction C 4 440 1
TRAMWAYS __________________________________________________________________________________________________________________________

A prs une longue priode de dclin, d autant au lobby automobile qu une


absence de politique cohrente en matire damnagement urbain, le tram-
way revient en force, notamment dans les pays o il avait presque disparu. Son
retour est souvent le catalyseur doprations durbanisme de grande envergure.
Cet article fait non seulement la synthse des technologies utilises dans la
construction et lexploitation des rseaux de conception rcente mais aussi
ltude de tous les types de tramways, construits au cours des dix dernires
annes et des dveloppements prvus court terme.
Parti, avec succs, la reconqute des villes, le tramway sapprte aussi, dans
des cas de plus en plus nombreux, se substituer certains trains rgionaux, car
il est plus conomique dexploitation et parce quil permet une liaison directe,
sans rupture de charge, entre les rgions et le centre des villes : cest le tram-
train.
Dans un glossaire plac en fin darticle sont dfinis les termes consacrs ce
type de transport.

1. Succs des nouveaux La rgle de base est la conduite vue, cest--dire que le conduc-
teur reste matre de la marche de sa rame tout en devant respect
rseaux absolu aux signaux.
Pour conduire une rame de tramway, il nest pas ncessaire de
possder un permis de conduire, catgorie transport en commun,
Les principes qui prvalent toutes les nouvelles ralisations de mais la grande majorit des conducteurs viennent gnralement
rseaux de tramway, plus particulirement en Europe, peuvent se des autobus. Aprs une formation thorique et pratique, o le
rsumer ainsi : niveau requis est trs prcis, les candidats passent un examen com-
la construction dun nouveau rseau de tramway comme cata- plet au terme duquel une habilitation la conduite des tramways
lyseur dune importante opration durbanisme touchant la voirie, leur est octroye sil ny a pas eu de faute commise.
lhabitat, le tissu commerant, etc. ; Inform pralablement de son affectation, le conducteur prend
des lignes tablies en site protg ou en secteur pitonnier ; son service lheure voulue et va prendre possession de la rame
la priorit de passage des tramways sur tous les autres que lon a prvue pour lui. Il procde alors la prparation de sa
moyens de dplacement ; rame partir de la cabine de conduite quil va utiliser. cette fin, il
des frquences de passage leves ; utilise une cl spciale qui manuvre un commutateur, gnrale-
la cration de parkings relais pour les voitures tablis le long ment 4 positions : 0 Prparation Manuvre Marche. Durant la
des lignes. phase de prparation, les circuits lectriques sont progressivement
Exemple : lexemple strasbourgeois est sans doute le plus signifi- aliments en nergie et, simultanment, tests, les dfauts ven-
catif sur la ligne A, mise en service le 25 novembre 1994, entre le quar- tuels apparaissant sur lcran de diagnostic.
tier de Hautepierre et le centre commercial de Baggersee avant dtre Le conducteur, aprs avoir vrifi le fonctionnement de quelques
prolonge le 4 juillet 1998 jusqu Illkirch-Graffenstaden. organes essentiels tels que lclairage, le timbre, les sablires, les
Durant le dernier hiver avant les travaux, aprs une importante chute patins lectromagntiques, etc., vrifie le bon fonctionnement des
de neige, un comptage avait dnombr 18 000 voyageurs en une jour- commandes de la cabine oppose, dans le cas dune rame bidirec-
ne empruntant deux lignes dautobus. tionnelle. Il procde enfin un examen visuel de sa rame, prvient,
En 1999, par une journe ordinaire, la ligne A transporte plus de par radio, le rgulateur quil est prt sinjecter en ligne puis attend
80 000 voyageurs qui, tous, apprcient le confort, la rapidit, la ponc- que le signal de sortie passe au vert. La rame quitte alors le remi-
tualit des tramways qui, avec une vitesse commerciale de 22 km/h, ne sage, teste encore la tlcommande daiguillage puis quitte le dpt
sarrtent quaux stations. pour assurer le service commercial prvu en ligne.
On constate galement que les rsidents tablis le long des lignes partir de cet instant le conducteur devra respecter lhoraire
nouvelles de tramway ont une nette tendance conserver leur loge- prvu au graphique. Les tramways sont lgalement des vhicules
ment. Les entreprises, aussi, investissent pour stablir le long des prioritaires mais leur circulation peut tre perturbe si deux mesu-
lignes nouvelles. res essentielles ne sont pas prvues la conception du rseau : le
site propre intgral et la prise en compte aux feux.
Enfin, on observe une progressive diminution du nombre de voi-
tures circulant vers le centre, beaucoup dautomobilistes utilisant Le site propre dsigne la plateforme sur laquelle sont poses les
dsormais les parkings relais et te tramway. voies et qui doit tre protg des autres vhicules par des marques
dsignant le gabarit limite dobstacles au moyen de bandes en cou-
leur ou de bordures ; cest un choix architectural.
La prise en compte aux carrefours garantit le passage libre aux
2. Exploitation rames de tramway sur tous les autres vhicules. Souvent on dispose
une boucle de dtection entre les rails une centaine de mtres avant
le carrefour. Au passage dun tramway, un signal est envoy
Lexploitation dun rseau de tramway sapparente beaucoup plus larmoire feux pour interrompre le cycle normal et assurer le pas-
celle dun mtro mme si les tramways roulent en surface comme sage libre en toutes circonstances ; cest la consquence dun choix
les autobus. politique.

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C 4 440 2 Techniques de lIngnieur, trait Construction
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Historique

Le tramway est une invention amricaine puisque la premire En 1936 apparaissent Brooklin, les premiers exemplaires de la
ligne de ce genre est ouverte en 1832 entre New York et Harlem ; la lgendaire motrice PCC, abrviation de Electric Railway Presidents
traction est assure par des chevaux. Conference Committee. Il se construira, de 1936 1951,
En 1853, un ingnieur franais tabli aux tats-Unis, Alphonse 4 767 motrices PCC en Amrique du Nord.
Loubat, invente le rail gorge noy dans la chausse et obtient la En France, lindustrie ferroviaire ne sintresse pas un matriel
concession pour construire et exploiter une ligne de tramways hip- comparable et les constructions neuves, aprs-guerre, sont margi-
pomobiles dans Broadway. nales.
Rentr en France quelques mois plus tard, A. Loubat se dmne Aux tats-Unis, le massacre a t dune grande envergure puis-
pour obtenir la concession dune premire ligne de chemin de fer que General Motors cre une filiale dexploitation qui vient offrir ses
amricain Paris. Une premire section exprimentale est services lors de tout renouvellement de concession et dont la pre-
ouverte au public en janvier 1854 entre la place de la Concorde et la mire tche est de remplacer les tramways par des autobus diesel,
barrire de Passy. mme si les cots dexploitation augmentent systmatiquement.
La traction hippomobile a cependant un mauvais rendement et Le dclin des tramways tait venu de lautre rive de lAtlantique,
exige une gestion complexe et dlicate des chevaux. de la mme rive viendra la renaissance. Au Canada dabord o
En 1878, la ligne Rueil Marly-le-Roi est exploite par des rames Edmonton remet en service, en 1978, une premire ligne de tram-
tires par de petites locomotives vapeur. way.
La qualit du service et la vitesse des convois, qui comportent En 1981, Calgary et la ville californienne de San Diego embotent
jusqu trois voitures, poussent les autres compagnies remplacer le pas et dans les deux cas on pose les voies dans les rues au dtri-
progressivement les chevaux par des locomotives ou des automo- ment de lespace automobile. Le mouvement est lanc et de nom-
trices vapeur. breuses villes amricaines rejoignent le club des nouveaux rseaux
En 1881, lingnieur allemand Werner von Siemens fait circuler de tramway.
dans un quartier de Berlin le premier tramway lectrique aliment En France aussi le retour du tramway samorce enfin. La ville de
par les deux rails de roulement. Nantes dcide de se lancer dans lre du tramway moderne.
En France, on compte jusqu cent quatorze rseaux urbains, en Le tramway de Grenoble fait cole pour son aspect urbanistique
1913, mais cest aux tats-Unis que le tramway est roi puisque prs et aussi par la concertation constante entre lus et habitants.
de 63 000 motrices lectriques parcourent, en 1917, 41 600 km de Ainsi le tramway fait-il son retour dans la rgion parisienne, entre
voies. Saint-Denis et Bobigny (1992), Rouen et Strasbourg (1994), dans
En France, la concurrence automobile commence vraiment faire le Val-de-Seine, entre La Dfense et Issy-Plaine (1997), Montpellier,
de leffet vers 1929-30. Les rseaux urbains ont vieilli et quelques Orlans et Lyon (2000) tandis que les constructions vont dmarrer
exceptions prs, on nachtera pratiquement plus de tramways au cours de lan 2000 Bordeaux et Valenciennes et que des dci-
neufs, commencer par la ville de Paris qui, en 1929, dcide de sup- sions en ce sens ont t prises au Mans, Mulhouse, Toulon et
primer ses cent trente lignes, ce qui sera effectif en 1938. Nice.

Le conducteur nest cependant pas isol puisquil est reli au


Poste de commande centralis (PCC) par radiotlphone et par le
3. Poste de commande
Systme daide lexploitation (SAE). Enfin le contact humain direct
est assur par la prsence, sur le terrain, du Responsable de ligne
centralis (PCC)
(RL), qui est affect en permanence une ligne donne.
Le PCC est le cur de lexploitation dun rseau de tramway. Un
Arriv au terminus, le conducteur dispose dun temps de batte- rgulateur suit la progression des rames de tramway sur un cran
ment ncessaire pour sa dtente. lheure exacte prvue un signal cathodique o sont matrialises les deux voies dune ligne, les sta-
sonore lavertit de lordre de dpart. tions les plus importantes et des repres qui indiquent la position de
chaque rame en service avec son numro de service et le nombre de
La scurit des voyageurs passe par lactivation de la veille auto- minutes davance ou de retard par rapport lhoraire.
matique (VA). Un tramway est pourvu dune boucle de scurit,
cble, qui parcourt lensemble de la rame, sous une alimentation La localisation des rames se faisait jusqu rcemment par des
flottante double 24 V. Cette boucle comporte, en srie, des contacts signaux radio mis par une roue phonique, dispose sur lun des
bogies, qui sont transmis lordinateur central lequel transforme
relis des lments concourant la scurit durant la marche.
ces signaux en distance. Cette technologie cde prsent la place
au guidage par satellite dune plus grande prcision.
Ltat de cette boucle est contrl en permanence par la logique
embarque qui value les erreurs possibles et intervient, en cas de Le rgulateur nintervient pas, en principe, sur la scurit mais
dfaut, tel que louverture intempestive dune porte, en provoquant sefforce dassurer un intervalle aussi rgulier que possible des
le freinage durgence. rames en ligne. Grce au systme informatique existant, il peut faire
apparatre sur son cran des informations complmentaires concer-
Dans le manipulateur, on trouve une touche que le conducteur nant une rame donne : le nom du conducteur, lheure de sa prise
doit presser et relcher toutes les 8 10 s en moyenne : cest la VA. de service, lheure de sa relve et le nom de son remplaant, etc.
Si le conducteur a un malaise et nactionne pas temps la touche de Il peut, tout moment, appeler un conducteur donn par le radio-
la VA, la boucle de scurit souvre et la rame sarrte en urgence. tlphone et dialoguer avec lui. Inversement, chaque conducteur est
tenu dappeler le PCC pour lui signaler un incident donn ; il appar-
En cas de dfaut technique, le conducteur peut, aprs autorisation tient alors au rgulateur de lui indiquer les directives quil juge
du PCC, inhiber la boucle mais ne peut redmarrer quavec un assis- ncessaires : change de la rame, stationnement prolong au termi-
tant auprs de lui et aprs avoir invit les voyageurs quitter le nus dans lattente de lquipe dintervention, retour haut-le-pied
tram. jusquau dpt, etc.

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Flches coudes : position des tramways de la ligne 80 Nombre en couleur : retard (en minutes) * portes ouvertes, en station
Rectangle : station Autres nombres : numro de la course

Figure 1 Suivi par le rgulateur en temps rel des tramways sur la console du SAE

Des camras disposes aux points stratgiques des lignes ren- conducteur, en clair et en permanence, les drives ventuelles par
voient des images sur des crans afin de complter les informations rapport lhoraire.
ncessaires au rgulateur. Afin dviter dencombrer le canal phonique, le rgulateur du PCC
peut aussi informer, par lcran SAE de la cabine de conduite, un
groupe de rames dun incident dexploitation : Place Klber
infranchissable , par exemple, vitant ainsi aux conducteurs
4. Systme daide daggraver la situation.
Les principales fonctions du SAE gnralement en place sont :
lexploitation (SAE) pour le rgulateur, la position et la progression des rames en
ligne (figure 1) lui permettant dintervenir et de prendre un certain
nombre de dcisions, connatre le degr doccupation dune rame,
Le SAE est un systme de transmission de donnes entre etc. ;
tous les mobiles du rseau, tramways et autobus, et le PCC. Une pour le conducteur, connatre sa position par rapport
base radio permet dassurer la couverture gnrale arienne des lhoraire, recevoir des informations spciales ainsi que le dpart sur
canaux pour la phonie. ordre aux terminus ;
pour les voyageurs : entendre, par synthse vocale, le nom de
Chaque tramway en ligne transmet donc sa positon instantane, la prochaine station et de lire la mme information, ventuellement
que le calculateur transforme en variation par rapport lhoraire dtaille au niveau des correspondances, sur des afficheurs lumi-
thorique. Dans la cabine de conduite, un petit cran indique au neux dynamiques.

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5. Gestion technique
centralise (GTC)
La GTC est un rseau de communication en fibre optique assu-
rant, partir du PCC, la tlsurveillance et la tlcommande de
lensemble des quipements du systme tramway le long de la
ligne, cest--dire :
la signalisation en ligne ;
ltat des distributeurs de titres de transport en station ;
les alarmes pour effractions ;
la dtection incendie dans les locaux techniques ;
les quipements lectromcaniques divers ;
le prchauffage des aiguillages en hiver ;
la gestion des principaux dfauts dans une sous-station de
traction afin dassurer le maintien de lalimentation en nergie de
traction, etc.
Lensemble des informations recueillies est trait dans un centre
de calcul, gnralement dispos au PCC et le rgulateur dispose de
consoles en couleur lui indiquant ltat des quipements avec la
possibilit, pour lui, dobtenir des informations trs dtailles sur un
incident donn.

6. Information aux voyageurs Figure 2 Signalisation lumineuse des tramways aux carrefours
(Strasbourg)

Linformation destination des voyageurs se fait gnralement


deux niveaux.
Sur les quais des stations, des crans informent les voyageurs du 8. Maintenance
temps dattente pour les prochaines rames. En cas de perturbation,
une personne, forme sur un profil commercial, alerte par le rgu-
lateur, avertit par des diffuseurs de son les voyageurs sur les quais
sur la nature de lincident, des mesures prises provisoirement (mise 8.1 Tramways
en place dautobus de substitution, par exemple) et du temps estim
pour la reprise normale du trafic.
lintrieur des rames, des annonces par synthse vocale, ainsi La maintenance des tramways se fait dans lenceinte dun tablis-
que des afficheurs lumineux, renseignent sur la prochaine station. sement dnomm dpt. Celui-ci comprend gnralement deux
Le PCC ou les conducteurs peuvent galement donner des informa- zones distinctes : le remisage avec ses annexes techniques et late-
tions la clientle, notamment en cas dincident. lier.
La zone de remisage est constitue dun faisceau de voies o sta-
tionnent les rames rputes bonnes pour tre mises en service com-
mercial. Il nest pas indispensable de couvrir cette zone puisque,
7. Signalisation avant la prise de service, il est possible de prchauffer et dgivrer les
rames par leur simple prparation.
Le remisage est gnralement trs proche de la station service,
Pour assurer la scurit de circulation, les lignes de tramways local, maintenu hors-gel, o lon trouve :
sont quipes dune signalisation qui leur est propre et qui tient une machine laver par brosses, laquelle peut tre fixe ou
compte du principe de la marche vue. Cette signalisation est pr- mobile ;
conise par lUnion internationale des transports publics (UITP) et un aspirateur fixe pour le nettoyage intrieur ;
elle est obligatoire dans la majorit des pays europens.
une centrale sable destine remplir les sablires disposes
On distingue : au-dessus des roues motrices.
la signalisation aux carrefours (figure 2) o les feux tricolores Latelier est quip de voies amnages pour la maintenance,
sont remplacs, pour les tramways, par des barres lumineuses sur prventive et curative, et les rparations.
fond noir pour viter les interprtations errones de la part des
automobilistes ; La maintenance prventive est prconise par le constructeur du
la signalisation ferroviaire de scurit, assure par signaux tri- matriel roulant et ses sous-traitants. Il en rsulte des gammes qui
colores dont le rouge est absolument infranchissable, sauf avec se font souvent sur un multiple de 5 000 km :
laccord du PCC ; ces signaux sont gnralement utiliss dans les 5 000 km : examen gnral de la rame, des plaquettes de
zones de manuvre ou dans les sections en site propre intgral, par freins, du pantographe, des principaux organes lectromcaniques,
exemple dans un tunnel ; contrle des niveaux, etc. ;
une signalisation fixe, gnralement sous forme de petites pla- 15 000 km : nettoyage des filtres air, contrle et graissage
ques, suspendues aux transversaux de la ligne arienne ou fixes des mcanismes de portes, reprofilage des bandages de roues, exa-
sur des poteaux, indique aux conducteurs la vitesse maximale res- men des bogies, refroidissement des onduleurs et des moteurs de
pecter. traction, etc ;

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30 000 km : contrle de tous les lments des cabines de Cette observation est trs importante car, si lon reprofile les ban-
conduite, rvision des centrales hydrauliques des freins mca- dages aprs un dlai trop long, il faut, au tournage, enlever une
niques, examen des disques des freins mcaniques, remplacement quantit de mtal telle que la dure de vie des bandages sera rac-
de panneaux dhabillage fatigus, etc. ; courcie.
60 000 km : contrle de larmature des siges, des baies Le problme est que suivant le profil de la ligne et du type de
vitres, des lments de chauffage et dair conditionn, vidange des matriel roulant, les variations dusure peuvent tre considrables
rducteurs, examen des bogies, etc. ; dun rseau lautre. Il faut donc procder par ttonnement pour
120 000 km : contrle des revtements de plancher, de tous les essayer de fixer lintervalle optimal aboutissant une longvit
auxiliaires et de leurs accessoires, de lappareillage lectrique de maximale des bandages ; la frquence de ces oprations varie, sui-
protection, renouvellement de la batterie de lenregistreur de mar- vant les conditions locales, de 13 000 km 25 000 km.
che, contrle de toutes les armoires lectriques, etc. ; On amne le premier bogie sur le tour en fosse et loprateur
240 000 km ; etc. dtermine quelle est la paire de roues la plus abme ; ce sont elles
qui serviront de rfrence pour que le bogie ressorte quilibr.
Les listes des oprations sont cumulatives : une rvision aprs
15 000 km comprend toutes les oprations numres dans la rvi- On bride le bogie un support fixe, le coupon de rail sescamote,
sion des 5 000 km. des galets entranent deux roues dun mme essieu et des couteaux
entament leur travail de rectification sur les bandages et les bou-
Pour les oprations courantes de maintenance, on trouve dans dins, sur la base du programme impos par le tourneur.
latelier un certain nombre de voies munies de fosses de visite pour
laccs aux organes de frein, aux roues, aux moteurs de traction et la fin de lopration, les bandages sont ltat neuf, au diamtre
leurs organes de transmission, aux patins lectromagntiques. prs.
La vie dun bandage varie de 120 000 km 300 000 km, selon la
Depuis larrive des tramways plancher bas Grenoble en 1986,
nature des lignes.
les quipements lectriques et lectroniques ncessaires la trac-
tion et au freinage, ainsi que les auxiliaires, sont disposs en toiture Un atelier de tramway comprend naturellement aussi les machi-
(figure 3), ce qui implique de doubler les voies sur fosse de passe- nes-outils les plus classiques mais surtout des bancs-test pour les
relles, situes environ deux mtres au-dessus du sol, pour permet- freins mcaniques, les pantographes, les appareils de puissance tels
tre daccder aux coffres abritant lappareillage lectrique et aux que les onduleurs ou les convertisseurs statiques.
blocs produisant le chauffage, la ventilation et la climatisation. Les logiques relais ayant cd la place aux logiques program-
Un pont roulant, dont la manuvre doit tre lie la mise la mes, le personnel de maintenance est prsent dot de valises-
terre de la ligne arienne de la voie concerne, permet dextraire les test laide desquelles on peut facilement modifier des paramtres.
coffres lectriques de la toiture et de les transporter latelier sp- Les interventions sur les cartes lectroniques restent souvent limi-
cialis. Ces passerelles sont strictement rserves au personnel tes au premier niveau car les bancs-test pour ces cartes ont un cot
habilit ces travaux. dacquisition qui ne se justifie pas pour beaucoup de rseaux de
tramways qui se limitent reprer la carte dfectueuse, de la ren-
Un lvateur train, ou un jeu de colonnes lvatrices, permet les
voyer au fournisseur et de procder son remplacement.
oprations de levage ncessaires pour retirer les bogies dune rame
afin de procder leur nettoyage, leur rvision ou une interven- La cabine de peinture reste encore indispensable pour maintenir
tion plus lourde. laspect extrieur en bon tat. Depuis lapparition des matriels
modulaires, on peut squiper de cabines de plus petites dimen-
Le tour en fosse est un outil indispensable pour maintenir le mat- sions. Elles sont gnralement doubles dun petit atelier rparant
riel roulant en bon tat gnral. Il sagit dune trs grosse machine, les pices en polyester qui se sont de plus en plus imposes dans
commande numrique dont la fonction est de reprofiler les banda- lhabillage intrieur et extrieur des tramways rcents.
ges des roues. Chaque exploitant fixe, aprs une priode expri-
mentale de quelques mois, la priodicit de cette opration. Pour Les rseaux de tramways ne manquent pas, enfin, de squiper
cela, il faut tenir une fiche du vieillissement de tous les bandages du dune voie dessai sur laquelle on envoie la rame sortant de rvi-
parc. sion ou de rparation sans risquer de perturber lexploitation.

8.2 Installations fixes

La maintenance des installations fixes est avant tout prventive :


le contrle visuel rgulier de la ligne arienne, de la voie et de
la plateforme, le relev de lvolution de lusure ;
le curage rgulier de la gorge des rails afin dliminer la terre
et les petits objets, laide dune boueuse sur rails ou sur pneus ;
la vidange des botiers de drainage ;
le graissage des organes mobiles de la timonerie mobile des
aiguillages ;
le contrle de la signalisation de scurit ;
le nettoyage et le contrle des organes de commutation
lintrieur des sous-stations.
En alignement, un rail peut avoir une dure de vie de 15 20 ans
suivant le nombre de circulations. En courbe, on est conduit le
recharger, cest--dire compenser, par apport dun cordon en acier,
la matire qui a t use.
En revanche il faut, plus frquemment, liminer lusure ondula-
Figure 3 Maintenance des quipements lectriques en toiture toire la surface des rails par un meulage et un reprofilage rgu-
(Strasbourg) liers, tous les deux trois ans, laide dune meuleuse.

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Les grands rseaux possdent une meuleuse automotrice lectri-


que permettant de parcourir chaque ligne une fois par mois
environ ; les rseaux plus modestes font appel des entreprises
spcialises.

9. Infrastructures
Les tramways roulent sur une infrastructure particulire compo-
se de la plateforme et de la voie ferre.

9.1 Pose de voie

Il y a de nombreuses varits de type de pose de voie mais laug-


mentation constante de la charge par essieu des matriels roulants Figure 4 Construction dune voie de tramway (Strasbourg)
(4,5 t en 1945/10 t en 1995) a conduit les rcentes ralisations
investir dans des infrastructures trs rsistantes afin de garantir un
roulement stable et une dure de vie aussi longue que possible.
Dans les zones proches des habitations, on amliore lisolation
La voie ferre classique sur ballast avec rail Vignole est rarement acoustique par deux moyens techniques. Si limmeuble se trouve de
utilise en ville en raison des problmes dinsertion ; elle est par 7 m 12 m de la voie, laffaiblissement vibratoire doit tre de 10 dB
contre toute indique pour les sections extrieures en site propre et on utilise la pose ASP (affaiblissement par Sylomer prcontraint).
intgral (Lille Roubaix Tourcoing, Nantes, Val-de-Seine, etc.). Le rail, sappuyant sur une selle mtallique par lintermdiaire dune
Un bon compromis est le type de pose de voie, mis au point par semelle de caoutchouc de 4,5 mm dpaisseur, est immobilis par
la SEMALY avec le groupement COGIFER pour supporter efficace- deux griffons Nabla solidaires de la selle. On interpose entre celle-ci
ment le passage frquent de rames dont la charge par essieu peut et le blochet du Sylomer ; ce matelas, compressible et mis en pr-
atteindre environ 11 000 daN en capacit en charge exceptionnelle contrainte, amortit les vibrations provoques par le roulement des
(8 voyageurs/m2), appliqu notamment Grenoble, Strasbourg, trams.
Genve et Montpellier. Lorsque les habitations sont moins de 7 m de la voie, on appli-
Une opration prliminaire importante consiste dvier les que le principe de la dalle flottante. Sur toute la surface de la couche
rseaux publics (eau, assainissement, gaz, tlphone, lectricit) qui de bton maigre, on dpose un matriau rsilient, polystyrne
se trouvent dans lespace prvu pour la plateforme jusqu une pro- expans ou tapis de Sylomer, sur lequel on coule le bton de
fondeur de 1 m environ. calage ; le jointage vertical de la plateforme est galement assur
par un matriau rsilient tel que le polystyrne expans.
Une fois cette opration termine, la chausse est dcaisse sur
une profondeur de 85 cm environ et sur une largeur moyenne de Pour mmoire, le Sylomer a t dvelopp pendant la construc-
6 m. tion de la ligne du mtro de Vienne, qui passe faible distance de
lOpra, afin de filtrer toutes les vibrations engendres par le roule-
Une fois le fond de fouille compact et les parois protges contre ment des rames en souterrain.
les intempries, on coule un bton maigre dos 200 kg/m3, ratiss,
sur une paisseur de 29 cm environ. Tous les 35 m environ, le fond de gorge des rails est perc dune
lumire afin de permettre leau de pluie de gagner un botier de
Aprs schage, on effectue le piquetage de la voie et on dpose, drainage lui-mme reli un drain latral communiquant avec le
tous les 75 cm, des traverses bi-blocs en bton quipes dattaches rseau local dassainissement.
lastiques Nabla composes dune bute isolante en nylon prenant
appui sur le patin du rail et sur lpaulement de la traverse ainsi que Afin de diminuer la rsistance lectrique du circuit de retour du
dune lame lastique qui maintient en pression la bute isolante sur courant de traction, les rails sont mis en parallle tous les 100 m par
le patin du rail. Le non-desserrage de lensemble est assur par un un cble de cuivre de 120 mm2.
crou auto-frein (figures 4 et 5). Un cble de cuivre de 240 mm2, soud sur chaque file de rail, sert
On dispose alors, dans chaque table dappui des traverses, une de raccordement ngatif avec la terre de chaque sous-station de
semelle en caoutchouc, paisse de 9 cm, qui va supporter le patin traction tablie le long de la ligne.
du rail et assurer un rle amortisseur. On pose les rails, livrs en Le revtement final de la plateforme est un choix architectural :
coupons de 18 m, qui sont fixs verticalement sur les traverses puis dalles, pavs, gazon, sabl, etc.
souds entre eux par aluminothermie. Une fois les rails souds, on
La plateforme contient galement un rseau multitubulaire form
soulve, laide de vrins, lensemble du travelage jusqu la cote
de gaines contenant les rseaux lectriques pour la signalisation,
calcule puis on coule un bton de calage, dos 350 kg/m3 taloch
les tlcommunications, larrosage du gazon, etc.
horizontalement ou avec des pentes selon les revtements prvus,
jusqu se rapprocher du sommet des traverses sans toutefois
atteindre ce dernier afin de laisser les rails hors de la couche de
bton pour faciliter leur remplacement le moment voulu. 9.2 Rail
Avant de remblayer la plateforme, on comble le vide sous le rail
avec du polystyrne expans tandis que les attaches et boulons de
fixation sont protgs par un capot. Les chambres dclissage du rail Le rail utilis, lorsque la voie est tablie dans la chausse, est un
sont remplies par un matriau imputrescible qui est soit de la rail gorge qui vite que des dbris ne gnent le passage des roues.
mousse de polyurthane soit de lazob dans les zones o la plate- Les principaux profils de rails gorge utiliss ont les caractris-
forme est sollicite par le trafic routier. tiques suivantes.

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TRAMWAYS __________________________________________________________________________________________________________________________

Largeur plateforme : 5 240 mini

Rservation pour Entre-axes variable (2 720 mini) Drainage


drain 80
Rail
gorge
Goujon Traverse bton
1 430 1 430

2% 2% 2% 2% 2% 2% 2% 2%

410
600
Blochet

700

190 70
Attache
lastique Semelle
isolante

Couche de fondation bton B35


Cotes en mm
a pose de voie classique sur traverse bton

Largeur plateforme : 5 240 mini

Drainage hors
prestation GO6
Rservation pour Entre-axes variable (2 720 mini)
Polystyrne
drain 80 p. 2 cm

1 430 Traverse bton 1 430


Goujon
Rail
gorge
2% 2% 2% 2% 2% 2% 2% 2%
410

Blochet
70
730

290

Semelle
Attache Bton B35 isolante
lastique
Bton B20

Produit rsilient Sylomer p. 2,8 cm

Couche de fondation
Cotes en mm b pose de voie anti-vibratile sur dalle flottante

Figure 5 Coupe type de diffrents types de plateformes Strasbourg (GETAS)

Le profil 35 G (figure 6 a) est un rail dvelopp par COGIFER pour


Type 35 G 41 GP les rseaux urbains classiques. Le profil 41 GP (figure 6 b) a t
retenu pour les rseaux qui envisagent de faire circuler des tram-
masse linique (kg/m) 54,78 55,34 ways dinterconnexion sur les voies de chemin de fer, comme
Strasbourg.
hauteur (mm) 152,50 152,50
Les rails 35 G et 41 GP sont lamins par le procd de laminage
largeur gorge (mm) 36 41 universel. partir dune bauche synthtique obtenue par laminage
classique en cannelures, on leur fait subir une succession de passes
universelles entre deux cylindres axe horizontal et entre deux
profondeur gorge (mm) 40 45,9 galets axe vertical.

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Chaque passe est suivie dune passe refouleuse. Les allonge-


ments, trs importants, au dpart, provoquent un trs bon forgeage
56,2 36 19,2 de lacier.
Y Le laminage universel procure, par rapport au laminage classi-
15 que, une amlioration de la structure interne, de la qualit de peau
et des cotes du profil. Les passes refouleuses, sans glissement des
R 225

9
8
R 225

10 galets, vitent lapparition de replis de laminage ou le masquage

3
6

3
des dfauts provenant de lacirie.
1/6
40,5

1/6

1/6
40
8
Le rythme de la pose des rails dune double voie en alignement

64,63
peut atteindre 50 m 60 m par jour, environ la moiti pour les sec-

12
12
30 tions courbes, la stabilisation tant denviron 24 heures pour du
15 bton prise rapide.
1/5 Les rails courbes sont prcintrs la courbure voulue avant dtre
mis en place.
15
X X
Pour limiter les phnomnes de crissement et dusure dans les
152,5

33 courbes de faible rayon, infrieur 50 m, on dpose un cordon de


13 soudure sur la table de roulement (anti-crissement) et sur le flanc de
79,7 la gorge du rail (anti-usure).

13,5
15
15
9.3 Trac des voies
1/8 1/8
18,75

2 2 Afin dassurer aux tramways une vitesse commerciale leve, on


sefforce dadopter des standards de profil en long et en travers
compatibles avec le confort et les performances recherches :
7,12 Y
rayon minimal : 25 m ;
dvers maximaux : 160 mm ;
141,5 rayon minimal en bosse (pont) : 700 m 1 000 m ;
rayon minimal en creux : 350 m ;
a rail 35 G (cotes en mm) rampe maximale : 60 .
Des valeurs plus leves de rampe existent cependant Stras-
85,75 bourg (80 ), Ble (77 ) et surtout Lisbonne (140 ).
56,2 41 19,2 Ltablissement des courbes ncessite des prcautions particuli-
Y res afin de ne pas diminuer le confort des voyageurs debout et limi-
15 ter linclinaison des rames et la pousse des roues sur les rails.
6 La variation progressive de la courbure entre une ligne droite et
R 225
R 225

8 10 larc de cercle correspondant au rayon minimal de la section courbe


1/6

1/6

est la clothode, pour laquelle le rayon de courbure est inversement


40,5

45,9

1/6

8 proportionnel la longueur de larc.


1/3
64,63

Lorsque les voies courbes sont tablies dans la chausse, le plan


24
12

30 de la voie reste horizontal.


15
Lorsque les voies sont en site propre, on incline progressivement
12

1/5 le plan de roulement vers lintrieur de la courbe, afin de compenser


15 leffet de la force centrifuge sur les voyageurs et sur le matriel. Le
X X dvers est alors la dnivellation, mesure en millimtres, entre les
axes des deux rails.
152,5

13 Dans la pratique, le dvers pour les voies de tramway ne dpasse


Axe de perage Diagramme 63/130
gnralement pas 160 mm en pleine voie et 70 mm en station
courbe.
13,5 La mise en dvers seffectue progressivement sur toute la lon-
80

gueur de la clothode puis conserve une valeur constante dans le


15
59

15 trac courbe circulaire.


1/8 1/8 Durant la mise en dvers, les deux files de rail, en profil en long,
18,75

forment un angle constant dont la tangente est appele gauche de la


2

voie ; dans la pratique, pour tenir compte du comportement des


roues et de linclinaison entre la caisse et les bogies, on limite le
8,2 gauche 4 mm/m.
Pour ltablissement du trac dfinitif des voies et limplantation
141,5 des stations, on prend en compte les caractristiques dimensionnel-
les du matriel et notamment des gabarits.
b rail 41 GP (cotes en mm) Le gabarit statique est la courbe enveloppe, dans le plan transver-
sal, du tramway larrt sur une section de voie horizontale.
Le gabarit dynamique est lenveloppe des positions extrmes
Figure 6 Coupes de rails 35 G et 41 GP (COGIFER) occupes par le tramway en marche en intgrant :

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les oscillations dues la suspension ;


les efforts latraux renvoys par les rails lors des passages en
courbe ; 51
les usures diverses.
Les axes de deux voies parallles tiennent compte du gabarit 27
dynamique des rames, ce qui donne, dans la pratique, une lame
dair de 15 cm entre deux rames qui se croisent contre 30 cm
larrt. On prvoit, par ailleurs, une lame dair de 15 cm entre le
gabarit dynamique du tramway et les obstacles fixes (signaux,
poteaux de ligne, muret, etc.) : cest le gabarit limite des obstacles
(GLO). Figure 7 Coupe dun fil de contact

Le trac de deux voies courbes parallles doit tenir en compte des


dimensions du futur matriel roulant, notamment les porte--faux
extrmes qui gnrent la corne, ct extrieur, et le ventre, ct dans le sens de passage des roues et reviennent aussitt dans leur
intrieur, par rapport laxe de la voie. La corne et le ventre obligent position dorigine ; cette technique est utilise dans les communica-
surcarter les voies en courbe pour que les rames puissent se croi- tions frquemment utilises (terminus partiels) ou, en voie unique,
ser en toute scurit. sur les aiguillages encadrant un vitement pour obliger les rames
utiliser systmatiquement une voie donne dans un sens, la
Exemple : pour les tramways au gabarit statique de 2,30 m ou de deuxime voie dans le sens inverse.
2,40 m, lentraxe des voies est de :
Dans certains cas, certains aiguillages ne sont pas talonnables et
2,70 m en alignement ;
litinraire correct ne peut tre effectu quaprs la tlcommande
2,90 m en courbe pour R < 100 m.
de lappareil dans la position voulue.
lintrieur des dpts, il est usuel de confier au PCC le soin
dtablir les itinraires, facilitant ainsi la tche du conducteur qui fait
9.4 Appareils de voie avancer sa rame jusqu son lieu de stationnement final.

Tout rseau ncessite lexistence dun certain nombre dappareils


de voie, gnralement encastrs dans la chausse, constitus par-
tir dlments de rails utiliss par ailleurs. On distingue : 10. Ligne arienne
les joints de dilatation que lon pose de part et dautre des
ponts ;
les traverses permettant le croisement de deux voies : suivant La ligne arienne de contact est faite en cuivre lectrolytique
langle de la traverse, les bogies franchissent les curs de croise- trfil qui a un profil trs spcial comprenant, notamment, dans sa
ment sur leurs bandages (angles faibles) ou sur leurs boudins qui partie suprieure, un talon destin tre pris dans la pince de sus-
roulent alors sur fond dornire (angles se rapprochant de la pension. La section de cuivre (figure 7) varie gnralement de
perpendiculaire) ; 107 mm2 150 mm2 selon la frquence de passage et la puissance
les aiguillages permettant la sparation de deux itinraires des rames circulant en ligne. On a naturellement intrt, pour des
(prise en pointe) ou la jonction de ceux-ci (prise en talon). raisons conomiques, opter pour un type de fil unique.
Les aiguillages pris en pointe sont commands laide dun La ligne de contact est maintenue dans lair une hauteur lgale
moteur lectro-hydraulique qui manuvre les lames daiguille sui- de 6 m par temps chaud.
vant la nature de lordre reu depuis une boucle lectromagntique Selon les possibilits locales, les pinces de suspension sont fixes
dispose entre les rails qui reoit les signaux mis par un metteur des cbles transversaux, perpendiculaires la ligne de contact et
situ sous la cabine de conduite ; ces signaux sont gnrs manuel- qui peuvent tre ancrs soit aux faades des immeubles, par scelle-
lement, par lappui sur un bouton poussoir par le conducteur, ou ment chimique, soit des poteaux plants sur les trottoirs, ces
automatiquement en fonction de la ligne ou de la destination affi- poteaux pouvant servir de supports pour lclairage public.
chs sur la girouette de la rame.
Dans les cas o les immeubles ne se prtent pas pour recevoir des
Un signal lumineux indique au conducteur ltat de laiguillage et ancrages en faade, on peut planter des poteaux, munis de conso-
la scurit de passage est assure par un circuit de voie pour viter les, le long dun ct seulement de la voie.
que lappareil change dtat pendant le passage de la rame.
La ligne arienne est monte en zig-zag avec un angle denviron
On prvoit en outre, environ tous les 2 km, une communication,
2 chaque point de suspension de manire que larchet en carbone
forme de deux aiguillages, permettant de changer de voie par
du pantographe soit us rgulirement sur toute sa surface.
rebroussement en cas dinterception de la ligne par un vnement
imprvu (accident, manifestation, etc.). Ces aiguillages, rarement Pour amortir les oscillations, le contact entre la pince de suspen-
utiliss, sont gnralement actionns manuellement laide du sion et le fil de contact nest pas direct mais on assouplit la suspen-
sabre daiguillage qui est rang dans la cabine de conduite. sion par un delta (figure 8) dont la longueur est fonction des
Les angles de dviation usuels sont de tan 1/4, tan 1/2,18 ou vitesses pratiques et de limportance des portes. On obtient ainsi
tan 1/6. une meilleure longvit du fil de contact.
On distingue deux sortes daiguillages pouvant tre pris en talon, Dans les villes, la ligne arienne est gnralement autocompen-
cest--dire dans le sens de la jonction de deux voies : se et se doit dtre tendue environ 1 200 kg pour une temprature
ambiante de 20 C. La distance moyenne entre deux portes
aiguillage talonnable renversable : les roues poussent les
nexcde pas 30 m.
lames daiguille dans la position de passage de la rame ; on trouve
de tels appareils dans les dpts, la sortie du remisage par exem- Sur les sections rectilignes extrieures, on peut appliquer la tech-
ple o les mouvements se font en sens unique ; nique de la ligne arienne rgularise par des contrepoids ; dans ce
aiguillage talonnable non renversable : les lames daiguille cas, la distance moyenne entre deux portes peut atteindre 60 m et
sont maintenues dans une position prfrentielle donne par un la rduction du nombre de poteaux entrane des conomies sub-
ressort : chaque passage de roue, les lames daiguille se plaquent stantielles.

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des cellules de protection et de comptage ;


un transformateur principal de 20 kV/585 V dune puissance de
1 000 kVA ;
un groupe redresseur au silicium de 900 kW, dbitant 1 200 A
sous 750 V ;
deux disjoncteurs ultrarapides courant continu relis qua-
tre dparts 750 V, deux pour la ligne arienne, deux pour le feeder ;
un transformateur 20 V/380 V pour lalimentation des
1 fil Cu 150 mm2 auxiliaires ;
a vue en long une source 220 V secourue pour lalimentation des quipe-
ments en station ;
une source 48 V secourue pour lalimentation des auxiliaires
Parafil type A de commande et de contrle.
Cble synthtique 11 mm
La ligne arienne est divise en secteurs lectriques dlimits par
les sous-stations, chaque sous-station alimentant les deux secteurs
voisins. Les limites des secteurs sont matrialises par un isolateur
250 mm

de section insr dans la ligne arienne.


Chaque secteur est protg par des disjoncteurs ultra-rapides
courant continu avec dtecteur de dfaut de ligne (DDL) et dispositif
dessai de ligne (EDL) associs. Le rle du DDL est danalyser la
1 fil
1 fil Cu 150 mm2 forme et la valeur de laugmentation du courant dans la ligne tout en
discriminant la charge produite par le trafic normal de celle produite
b vue en travers par un dfaut.
Les EDL vrifient labsence de dfaut sur la ligne avant dautoriser
Figure 8 Delta de suspension (Strasbourg) la fermeture des disjoncteurs ultra-rapides.
Les secteurs sont diviss en sous-secteurs relis entre eux par des
interconnexions automatiques dont le rle est de ponter les isola-
La suspension catnaire offre peu dintrt pour les tramways vu teurs de section en cas davarie dans une sous-station.
les vitesses pratiques qui ne dpassent pas les 80 km/h.
Dans certains rseaux on trouve des sous-stations quipes de
Les cbles transversaux en acier galvanis ont progressivement bancs de rsistances, rgules par un hacheur, permettant dabsor-
cd la place des cordes synthtiques en Parafil ou en Kevlar qui ber lnergie fournie par un tramway freinant par rcupration.
ont lavantage dtre trs lgres et de ne subir aucune corrosion.
Leur mise en uvre, en outre, est facile et rapide. Elles absorbent les Les sous-stations sont gres par un automate programmable
vibrations et protgent les immeubles. mais sont tlsurveilles depuis un PCC nergie qui dispose gale-
ment dune tlcommande informatise permettant doprer, dis-
tance, toutes les manuvres ncessaires.

11. Alimentation en nergie


12. Matriel Roulant
Les tramways urbains sont toujours aliments en courant continu
(cc) car cela cre peu de parasites sur les autres circuits lectriques
ou radiolectriques dans les rues.
La tension dalimentation est passe progressivement de 500 V
12.1 volution technologique
750 V, valeur unifie par la Commission lectrotechnique internatio-
nale, 750 V tant un quart de 3 000 V.
12.1.1 Partie mcanique
Afin de diminuer les chutes de tension en ligne et de garantir une
scurit optimale dexploitation, on sefforce de disposer les sous- Jusque vers 1930, les tramways ont une caisse en bois, tle ext-
stations le plus prs de la ligne des intervalles moyens de 2 km rieurement, hrite de la traction hippomobile.
2,5 km environ.
partir de 1935 apparaissent les lgendaires motrices PCC dont la
La puissance disponible est, suivant les constructeurs, de 900 kW construction se dmarque radicalement des ralisations ant-
1 200 kW. rieures : remplacement des ressorts lames par des lments en
Sur certaines sections suburbaines, en Suisse, en Italie et en caoutchouc, roues lastiques, moteurs longitudinaux avec transmis-
Grande-Bretagne notamment, on lve la tension 1 200 V ou sion par cardans et engrenages hypodes, freins mcaniques sur la
1 500 V afin de pouvoir augmenter les intervalles entre sous-sta- transmission et des formes arodynamiques trs plaisantes.
tions. Les premiers tramways europens vraiment modernes apparais-
Lorsque les sections interurbaines sont trs longues (Karlsruhe), il sent en 1940 en Suisse o lindustrie produit une motrice standard
est alors plus intressant dlectrifier en courant monophas haute qui est livre Zurich (117 exemplaires), Ble (76), Berne (25) et
tension (15 kV ou 25 kV), ce qui ncessite naturellement un appa- Genve (30), avec remorques appareilles. Les quipements lectri-
reillage consquent bord du matriel roulant mais permet des ins- ques sont contacteurs lectropneumatiques ou lectromagn-
tallations lectriques simples et lgres au sol ; cest ce qui avait tiques.
dj prvalu lors de llectrification du Chemin de fer du Monten- En Allemagne, les premiers tramways modernes grande capa-
vers (1954) et du Tramway du Mont-Blanc (1957) en 11 kV 50 Hz. cit apparaissent en 1951 Hanovre et Dusseldorf avant de se
Une sous-station de traction classique comprend essentiellement gnraliser dans la plupart des villes de lOuest (figure 10).
(figure 9) : Le constructeur allemand Dwag, de Dusseldorf, a mis au point
un poste de livraison aliment en drivation par le rseau HT en 1952 un bogie monomoteur o un moteur de traction unique
local (10 kV 20 kV) ; entrane les deux essieux. En 1956 apparaissent les premires

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Protection transformateur
Arrive 1 Arrive 2 Principal Groupe Auxiliaire Gare

Comptage
ES ES Vers HT gare
Rseau HT DGPT2
DGPT2
TP
Transformateur 1 000 kVA TA
Onduleur pour principal 2013,5 kV 160 kVA
auxiliaire 585 V 13,5 kV / 380 V + N
Station gare Yd11 HDT 402
HDT 401 Transformateur
Onduleur
de rcupration pour auxiliaire
Comptage
rcupration

CRU 401 Groupe redresseur


CRD Comptage R 900 kW
403 rcupration P : 900 kW
U : 750 V
I : 1 200 A
TV06
A

SIA
CRD CRQ 401
404 CRQ
407

LO8
750 Vcc

Disjoncteur Disjoncteur
ultra-rapide ultra-rapide
A DV1 A DV2
CRD CRD
401 402
BCA BCA
MIU MIU
SH SH

EDL EDL

750 Vcc CRQ 406 750 Vcc

SV1 SC SV2 SF2


Contacteur Contacteur CRQ Contacteur CRQ Contacteur CRQ
403 404 405
Dpart Dpart Dpart Dpart
750 V 750 V 750 V 750 V
Homme
Gare de fer
Isolateur de section
Ligne 2
Vers Vers
Rotonde Ligne 1 St Nicolas

CEGELEC
Cette figure est donne titre indicatif. Pour mieux la comprendre, le lecteur pourra se reporter aux articles
sur les Transports lectriques urbains du trait Gnie lectrique

Figure 9 Schma unifilaire gnral dune sous-station Strasbourg (CEGELEC)

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Figure 11 Tramway type Grenoble sur la ligne du Val-de-Seine


(RATP)

Figure 10 Tramway standard Dwag/Siemens pour les rseaux


dAllemagne de lOuest (Krefeld)
groupes de deux, par un onduleur de 104 kVA aliment en 750 V cc
et distribuant une tension alternative triphase de 585 V. Les
moteurs sont entirement ferms et sont insensibles aux projec-
rames articules deux caisses (20 m) puis trois caisses (26 m) tions deau ou de neige. Le freinage est par rcupration jusqu
permettant de transporter un nombre de plus en plus lev de voya- 8 km/h environ puis complt par un frein direct lectrohydraulique
geurs avec un seul agent bord. disques (SAB WABCO) agissant jusqu larrt. En cas durgence,
le freinage est complt par laction de patins lectromagntiques
Genve, un tramway articul rvolutionnaire, imagin par
(deux par bogie), confrant une dclration moyenne de 3 m/s2 de
Vevey (aujourdhui Groupe Bombardier) est mis en service en 1984.
60 km/h 0 km/h. La conception des caisses, ralises en aluminium
Si les bogies monomoteurs (Dwag/BBC) sont traditionnels, avec
soud, est aussi originale. Lextrieur des rames est entirement
des roues de 660 mm de diamtre, le bogie porteur Vevey, issu des
habill dlments en polyester qui, outre leur fonction esthtique,
trucks porteurs pour les chemins de fer voie mtrique, est muni de
protgent les chaudrons contre les chocs en cas de collision avec un
petites roues de 440 mm de diamtre ce qui permet dabaisser le
vhicule routier ; fixs au moyen de bande Velcro sur le chaudron,
niveau du plancher 480 mm sur environ 70 % de la longueur du
ces lments sont aisment interchangeables en atelier et le temps
vhicule. Une marche intermdiaire est encore ncessaire chaque
dimmobilisation est ainsi trs court.
entre mais la voie future est trace.
Grenoble, les lus et les techniciens du Syndicat mixte des
transports en commun sont convaincus que le matriel roulant du 12.1.2 quipements lectriques
futur doit tre plancher bas. partie du vhicule de Nantes, Als-
tom prsente alors un projet o, en dehors des bogies moteurs Jusque vers 1925, les tramways taient pourvus de deux, ven-
extrmes, le plancher est rabaiss 350 mm avec roues neuves. Un tuellement quatre, moteurs de traction courant continu, suspen-
nouveau bogie porteur est tudi o les essieux traditionnels sont dus par le nez et aliments en 500 V cc 600 V cc au moyen dun
remplacs par de faux essieux fixes, surbaisss, les quatre roues contrleur direct.
devenant indpendantes ; le plancher bas peut ainsi passer dans les
articulations qui sont constitues dun double mais court module Celui-ci tait constitu dun cylindre vertical portant des segments
dintercirculation, reposant sur le bogie porteur, aux extrmits en cuivre relis lectriquement des rsistances en fonte. La
duquel sappuient et sarticulent les caisses motrices (figure 11). manuvre du contrleur par le conducteur plaait, cran par cran,
des rsistances en srie avec les moteurs ; chaque cran, la valeur
Strasbourg, on sinforme beaucoup et on se dplace en 1990 ohmique diminuait et les moteurs tournaient plus vite jusqu ce
Brme pour voir un prototype de tramway trois caisses ralis par quils soient aliments sous la pleine tension de la ligne.
MAN, chacune reposant sur un bogie quatre roues indpendantes
En 1936, la motrice PCC amricaine apparat avec ses nombreuses
dont deux dentre elles, parallles, sont entranes au moyen dun
innovations techniques.
rducteur de cardans et de renvois dangles par un moteur de trac-
tion log dans le lit de caisse. Hormis les podiums qui recouvrent les Westinghouse, en particulier, produit un acclrateur tambour
moteurs de traction et quelques auxiliaires, le plancher bas est pr- (figure 12) lintrieur duquel pivote un arbre portant un bras sup-
sent sur toute la largeur de la rame. Les ingnieurs de la CTS, de la portant un galet circulant sur soixante-cinq plots relis aux rsistan-
Communaut urbaine, travaillent sur un projet original dun mat- ces de dmarrage ; le bras est entran par un servomoteur asservi
riel roulant, celui de lEurotram, constitu de courts modules la position de la pdale de traction qui impose le niveau daccl-
dintercirculation, reposant sur un bogie moteur, aux extrmits ration.
desquels sont articuls de grands compartiments voyageurs. Lint- Aprs la deuxime guerre mondiale, les principaux constructeurs
rt de cette conception est que le modle est modulaire et que lon lectriciens europens mettent au point des quipements de trac-
peut concevoir des longueurs de 23 m, 33 m, 43 m et davantage si tion o la graduation se fait laide de contacteurs lectromagnti-
ncessaire. ques ou lectropneumatiques, selon le savoir-faire, qui shuntent
La construction des vingt-six premires rames est ralise par progressivement le rhostat.
ABB (aujourdhui ADtranz) dans son usine dYork. Les rames sont Au dbut des annes 1960, divers constructeurs europens met-
quipes de lair conditionn et les moteurs de traction de 24,5 kW tent au point des lectroniques de commande qui contrlent lacc-
sont triphass, asynchrones, refroidis par eau et aliments, par lration, le freinage, lantipatinage, lantienrayage et permettent de

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refroidis par eau pour rduire leur volume. Les moteurs sont alimen-
ts, deux par deux, pour une mme file de rails, par un onduleur
transistoris trois points, de 104 kVA, refroidi par eau, sous une
tension alternative atteignant 585 V.
Cette technologie a t prfre celle utilisant des thyristors
extinguibles par la gchette (GTO) en raison de leur temps de com-
mutation plus rduit et dune commande moins complexe pour ce
niveau de puissance.
Plus rcemment, de nouveaux semi-conducteurs de puissance
sont apparus, savoir les IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistors)
qui sont le cur des nouveaux onduleurs alimentant les moteurs de
traction ; beaucoup plus compacts que les convertisseurs GTO, les
IGBT sintgrent dans des schmas lectriques plus simples et faci-
lement modulaires en fonction des tensions et des courants de sor-
tie. Pratiquement, tous les onduleurs de traction produits laube
du 21e sicle utilisent la technologie IGBT.

Figure 12 Acclrateur rotatif Westinghouse de la plupart


La logique relais, qui grait les diffrents mouvements squen-
des motrices PCC
tiels embarqus, tels que les tests initiaux, linterface entre le mani-
pulateur et lacclration ou la dclration, la gestion des
quipements embarqus, a fait place une logique programme
permettant de modifier instantanment de nombreux paramtres
maintenir une vitesse constante quel que soit le profil de la ligne et laide dune valise-test.
la charge du vhicule.
Ces logiques programmes sont modulaires et ont une capacit
En 1973 apparat Graz le premier tramway muni dun hacheur de de traitement trs leve grce lemploi gnralis de
courant Siemens ; cest llectronique de puissance qui, assiste de microprocesseurs ; les diffrentes units sont relies entre elles par
llectronique de commande, permet des dmarrages et des freina- un rseau informatique permettant de dialoguer avec les modules
ges en souplesse et surtout sans pertes ohmiques dans un rhostat dentres/sorties dports. On trouve gnralement, sur la rame,
devenu inutile puisquon se sert de thyristors la manire dun une logique esclave fonctionnant en redondance passive.
interrupteur qui est ouvert et ferm alternativement pour alimenter
les moteurs en nergie de traction. Pour faire varier la tension, on Les moteurs de traction sont contrls en leur imposant la fr-
joue sur le temps de conduction des thyristors, la frquence des quence de glissement dont les courbes de couple en fonction de la
impulsions envoyes tant gnralement constante. vitesse sont mmorises dans les contrles dactionnement. Ceux-ci
reconstituent la vitesse effective de la roue laide de transducteurs
Malgr les avantages du hacheur, qui permet dconomiser de vitesse angulaire en la renvoyant la logique vhicule qui
jusqu 20 % dnergie au dmarrage et de diminuer les heures de impose la vitesse du tramway.
maintenance, on reste tributaire des inconvnients des moteurs
classiques courant continu avec collecteur. La logique de contrle vrifie, avec un algorithme adapt, que les
diffrences de vitesse entre les roues se maintiennent dans une
En 1977, le mtro de Helsinki reoit des rames quipes de limite troite. Une drive de cette limite traduit le dbut dun pati-
moteurs triphass asynchrones, cage, sans collecteur, ce qui per- nage ou dun enrayage, phnomne susceptible de provoquer des
met de rouler dans la neige poudreuse sans risque de dommage. mplats sur les bandages des roues ; en consquence, le contrle
Lanne suivante le constructeur Strmberg quipe de la mme rduit leffort de traction ou de freinage la roue de faon retrou-
manire un premier trolleybus pour la ville suisse de Winterthur. ver ladhrence souhaite.
Cette nouvelle technologie ne va simposer progressivement
Un systme de diagnostic embarqu effectue les activits
quau dbut des annes 1990 car beaucoup dindustriels cherchent
suivantes :
mettre au point les convertisseurs statiques continu-triphass.
diagnostic des dfauts de premier degr (porte ouverte, frein
On constate dailleurs lexistence de deux coles :
bloqu, moteur hors tension, etc.) ;
le moteur triphas asynchrone, de construction simple, dun mmorisation des donnes dans une mmoire rmanente ;
volume et dun poids rduits, mais exigeant une lectronique de guide oprateur de dpannage.
commande et de puissance complexes ;
le moteur triphas synchrone, autopilot, aimant permanent, Le systme communique et dialogue avec le conducteur laide
plus volumineux et plus lourd, puissance gale, que le moteur dune console dispose sur le pupitre de conduite. Le programme
asynchrone, ce qui limitera son application des locomotives de est construit sur les bases dun systme expert et se subdivise ainsi :
ligne. saisie des donnes ;
Cest donc la traction asynchrone que lon retrouve, prsent, identification du dfaut ;
dans tous les nouveaux tramways avec quatre techniques de mmorisation dans la mmoire rmanente ;
motorisation : communication avec le conducteur.
un moteur unique par bogie entranant mcaniquement les Laffichage sur la console fournit les informations exactes pour
deux essieux ; appliquer, en langage clair, les mesures prendre pour continuer la
deux moteurs par bogie, disposs en long lextrieur du marche.
cadre et entranant deux roues indpendantes dune mme file de
Les vnements des derniers kilomtres et les dfauts enregistrs
rail (Combino de Siemmens) ;
sur mmoire rmanente peuvent, au dpt, tre transmis de
quatre moteurs entranant chacun une roue indpendante au
manire dtaille sur une imprimante et sur une table traante.
moyen dun rducteur (Eurotram dADtranz) ;
quatre moteurs par bogie, chacun flasqu sur une roue, sans Lensemble du tramway est parcouru par une boucle cble de
rducteur intermdiaire, la carcasse du rotor tant fixe directement scurit, dote dune alimentation flottante double pour garantir
sur la roue (Variotram dADtranz). une bonne fiabilit.
Dans lEurotram de Strasbourg, on trouve la troisime solution : Cette boucle comporte, en srie, des contacts relis des l-
chaque bogie est dot de quatre moteurs asynchrones de 26 kW, ments concourant la scurit durant la marche.

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Le dysfonctionnement dun organe de scurit (dfaut de la veille


automatique, ouverture inopine dune porte) provoque louverture 13. Tramways en tout genre
du contact correspondant sur la boucle de scurit et laction du
frein durgence.
La notion de tramway moderne na pas dautre dfinition que
Les circuits des auxiliaires (clairage, timbre, sonorisation, patins celle de plaire ses utilisateurs fiers et satisfaits de lemprunter...
lectromagntiques, etc.) sont gnralement aliments en 24 V cc En France les tramways ont ds leur origine port lobsolescence
partir de la batterie de bord, elle-mme recharge par le convertis- en eux except les motrices de llectrique Lille Roubaix Tour-
seur statique qui peut distribuer galement dautres tensions telles coing qui se dmarquaient, en 1938 et en 1950, de tout ce qui se
que du 440 V 50 Hz pour lair conditionn, les compresseurs, etc. et connaissait dans lHexagone.
du 250 V 50 Hz pour les circuits de refroidissement des moteurs de
traction et des onduleurs. En dehors des progrs technologiques, notamment au niveau des
quipements de traction, linnovation la plus marquante des annes
1980 a t lapparition des tramways plancher bas.
Cette notion nest pas si nouvelle que cela, puisque lhistoire nous
12.2 Conduite rappelle que les vingt motrices lectriques de la premire ligne du
tramway souterrain de Budapest (1896) taient plancher surbaiss
(500 mm) entre les bogies moteurs et que en 1912, sous la pression
dorganisations fminines locales qui se plaignaient de devoir rele-
Depuis la renaissance du tramway en France, en 1985, des efforts ver leurs longues robes pour escalader les marchepieds des tram-
louables ont t apports lamnagement des cabines de ways, le maire de New York a fait construire cent soixante-seize
conduite, tant sur le plan de lergonomie que de la scurit. motrices bogies dont la trs large plateforme centrale est surbais-
Dans lEurotram de Strasbourg, la priorit a t apporte une se 210 mm au-dessus du niveau de la chausse.
visibilit exceptionnelle pour le conducteur sur son environnement. Lapparition, en 1984, Genve, des premiers tramways o, entre
Ces tramways sont en effet pourvus du plus grand pare-brise jamais les bogies moteurs, le niveau du plancher sabaisse de 870 mm
ralis pour un vhicule de transport public. 480 mm dmontre que laccs ce type de vhicule peut tre nette-
ment amlior.
Pour concentrer son attention la conduite, le conducteur na
Grenoble, les associations de personnes handicapes pressent
sous les yeux quun nombre trs limit dinstruments : le tachygra-
les lus dinstaller un tramway qui leur serait directement accessi-
phe, les crans de rtrovision, les deux boutons de tlcommande
ble. Aprs plus dune anne dtudes, un groupe de travail et le
des aiguillages et lcran de diagnostic.
constructeur Alstom prsentent les grandes lignes dune rame arti-
Hors de sa vision directe se trouvent : cule dont le plancher bas est 350 mm sur 70 % de la longueur de
la rame ; toutes les portes sont au niveau bas et les fauteuils rou-
droite, la console SAE qui renseigne sur son avance/retard et lants peuvent accder au tramway grce une petite palette, rtrac-
lui communique des messages du PCC, le dpart sur ordre (DSO), le table, jouant le rle de passerelle entre le plancher et le quai de
radiotlphone ; station.
gauche, et dans un ordre hirarchique parfaitement tudi, le Dsormais, le mouvement est lanc et les tramways plancher
commutateur de marche quatre crans (0, Prparation de la rame, bas vont progressivement simposer.
Manuvre, Marche) et tous les boutons-poussoirs ncessaires : Pourtant, les nouveaux tramways sont loin de se ressembler et
clairage, warning, marche arrire, dprparation de la rame, etc., font appel des principes varis.
ainsi que quelques boutons-poussoirs plombs nutiliser quavec
laccord du PCC : inhibition de la boucle de scurit, isolement dun
frein mcanique, etc.
13.1 Tramways conventionnels rallongs
Les commandes ncessaires la conduite sont regroupes dans avec section surbaisse rduite
les accoudoirs du fauteuil :
gauche, le manipulateur de traction-freinage qui, suivant sa Il sagit de tramways articuls classiques, plancher horizontal (
position, impose le niveau dacclration (en avant) ou de dclra- 900 mm), construits dans les annes 1980 et 1990 ayant une dure
tion (en arrire) avec un cran neutre (marche sur lerre) et un cran de vie suffisamment longue pour justifier leur transformation en
pour le freinage durgence ; leur insrant une caisse intermdiaire dont le plancher est surbaiss.
droite, tous les boutons-poussoirs ncessaires au service des Pour conserver les performances dorigine et donc rduire le
portes, la commande des sablires, aux appels de phares, etc. poids, il a t rcemment fait appel la ralisation de caisses en
matriaux composites (polyester) comme Cottbus et Ble selon
Quelques raffinements, uniques lEurotram de Strasbourg :
les procds dvelopps par Schindler (CH).
le conducteur peut rgler la hauteur et linclinaison du plan- Le tableau A en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
cher pour offrir ses jambes un appui idal ; tramways.
les rtroviseurs traditionnels sont remplacs par des camras
de rtrovision renvoyant sur deux crans des images parfaitement
nettes, surtout la nuit. Jamais un vhicule de transport public na fait 13.2 Tramways conventionnels
lobjet de tant dimagination, ce quattestent les visiteurs qui vien- avec section surbaisse dorigine
nent des cinq continents ;
le conducteur, une fois les portes fermes, na quun seul geste
faire de la main gauche : pousser son manipulateur pour gagner Il sagit de tramways de la mme catgorie que prcdemment
de la vitesse, le ramener pour freiner, actionnant ventuellement le mais dont une partie de la section plancher surbaiss a t int-
timbre qui distingue un tramway du reste des usagers de la rue, et gre ds lorigine (figure 13).
surtout, intervalles rguliers, le petit bouton de la veille automati- Si les exemplaires dAmsterdam, Wrzburg et Fribourg-en-
que qui contrle ltat physique du conducteur et dclenche le frein Brisgau I sont classiques avec caisse centrale plancher bas, les
durgence en cas de dfaillance du matre bord. exemplaires de Sheffield, Fribourg II et Sarrebruck sont trs diff-

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Figure 14 Tramway Alstom LHB de Magdebourg


Figure 13 Nouveau tramway de Kassel (Bombardier, 1999)

rents puisque tous les bogies sont motoriss, en raison des fortes
rampes, et la moiti des bogies moteurs est dispose sous la caisse
centrale, les sections plancher surbaiss se limitant une sorte de
havre de tranquillit pour les voyageurs faisant un long trajet.
Le tableau B en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
tramways.

13.3 Tramways plancher bas partiel


de 2e gnration

Il sagit de matriels dont la partie surbaisse est prdominante


(70 % de la longueur totale) mais o lutilisation de bogies moteurs
de conception classique, la demande des exploitants, situs aux
extrmits de la rame, rend ncessaire la prsence de zones surle-
ves situes au droit de la motorisation.
On peut distinguer trois familles de tramways :
Figure 15 Tramway de Heidelberg
les tramways munis de bogies porteurs petites roues ;
les tramways munis de roues ou dessieux orientables ;
les tramways issus de lcole grenobloise.
Lorigine de cette technique est due au professeur Friedrich, de
lUniversit dAix-la-Chapelle, qui a imagin la fin des annes 1980
13.3.1 Tramways munis de bogies porteurs la technique des trains de roues indpendantes autorgules en
petites roues remplaant les bogies quatre roues par un train de deux roues
indpendantes, motorises ou non, disposes autour dun axe verti-
Vevey Technologies (groupe Bombardier) a eu lide dadapter ses cal situ lextrieur dune ligne joignant les points de contact des
trucks porteurs, petites roues, pour le transport des wagons voie roues avec les rails et pouvant pivoter autour de cet axe ; les deux
normale sur la voie mtrique, afin dabaisser la hauteur du plancher. roues indpendantes sont relies par une barre dcartement sur-
Cette technique a t reprise pour certaines ralisations en Allema- baisse, le paralllisme entre les roues et les rails tant maintenu en
gne. alignement et en courbe.
Exemple : le tramway Alstom LHB de Magdebourg (figure 14) est Trois rames prototypes ont t construites en 1989 mais leur com-
dot de bogies monomoteurs que lon retrouve dans la gamme Citadis portement a t trs dcevant : bruit dans les courbes, usure rapide
plancher mixte. des boudins des roues motrices, draillements sur certains aiguilla-
ges, etc.
Le tableau C en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
tramways. Le constructeur Dwag na pas insist dans cette voie mais a
poursuivi le perfectionnement du systme du train de deux roues
indpendantes, auto-orientables faisant office de bogie porteur.
13.3.2 Tramways munis de roues ou dessieux
orientables Lide est de saffranchir des bogies porteurs pour simplifier les
articulations entre caisses et dabaisser les cots dacquisition. Les
Il sagit de tramways articuls trois caisses dont la caisse rsultats en service sont satisfaisants mais le confort au-dessus des
mdiane repose sur deux bogies un essieu qui sorientent dans roues indpendantes orientables nest pas comparable avec celui
les courbes suivant la valeur du rayon afin dviter les frictions et le dun vritable bogie quatre roues.
bruit. Cette formule a trouv une application nouvelle en introduisant
Exemple : la caisse centrale du tramway de Heidelberg (figure 15) une caisse en matriau composite entre les deux caisses motrices
repose sur des roues orientables. de rames articules existantes.

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Le tableau D en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces


tramways.

13.3.3 Tramways issus de lcole grenobloise

lorigine, le tramway de lagglomration grenobloise est un


compromis entre le tramway de Nantes (1985), plancher haut, dont
le constructeur voulait rutiliser certains composants prouvs tels
que les bogies moteurs et les quipements lectriques de traction-
freinage, et un schma thorique o lessentiel des compartiments
voyageurs est surbaiss.
Le rsultat est un diagramme de vhicule articul compos de
deux grandes caisses voyageurs deux niveaux : Figure 16 Karlsruhe : rames surallonges de 39 m

la partie au-dessus du bogie moteur est la cote de 875 mm ;


la partie vers le centre de la rame, o sont les portes, est la
cote de 345 mm, la liaison entre les deux niveaux seffectuant
laide de deux marches.
Ces deux caisses motrices sarticulent autour dun module central
dintercirculation, lui-mme compos de deux parties sarticulant
autour dun axe horizontal.
Les bogies monomoteurs sont drivs dun bogie porteur, faux
essieux surbaisss et roues indpendantes, permettant le passage
du plancher bas dans lintercirculation do une proportion denvi-
ron 66 % de plancher bas.
Le succs de ce diagramme a t considrable et a t copi de
faon universelle, comme le montre le tableau E en [Form. C 4 440].
Au fil des ans, diverses modifications ont rduit le handicap des
marches intrieures : roues motrices dpassant, dans des podiums,
la hauteur du plancher permettant de rduire une seule marche le
passage dun niveau lautre.
Beaucoup dexploitants et de constructeurs ont, de plus, davan-
tage de confiance en des bogies moteurs de conception classique Figure 17 Tramway Citadis de Montpellier, premier tramway
plutt que dans des transmissions nouvelles encore peu exprimen- franais au gabarit de 2,65 m
tes.
Cette disposition rend, par contre, problmatique la construction
dune porte frontale, ncessitant une deux marches (service moteurs munis dessieux de conception classique. De grands com-
1 agent) ; tant donn que la majorit des rseaux de tramways partiments sont suspendus entre les modules.
modernes ont opt pour lexploitation en libre service, avec distribu- Exemple : le tramway Citadis de Montpellier (figure 17) est le pre-
teurs de titres sur les quais, cet inconvnient nest gnralement pas mier tramway franais au gabarit de 2,65 m.
reconnu comme pnalisant. Seul le rseau de Boston maintient la
monte obligatoire lavant (plancher 890 mm), pour lutter contre
Cette famille de matriels a merg en raison de la rticence de
la fraude, laccs par le plancher bas mdian (355 mm) tant rserv
certains exploitants de voir arriver des bogies moteurs rvolution-
aux personnes handicapes.
naires dmunis dessieux. Cela permet galement certains cons-
Comme Portland, on accouple Boston une rame plancher bas tructeurs de rentabiliser la construction de bogies moteurs
partiel avec une rame plancher haut pour respecter les exigences existants.
de la lgislation amricaine pour laccessibilit des handicaps dans
les transports publics. Cest dans ce schma que sinscrit la nouvelle gamme Citadis
dAlstom qui utilise un bogie moteur prouv, dvelopp par sa
Certains rseaux, comme celui de Karlsruhe (figure 16), ont jou filiale allemande LHB et qui quipe les tramways de Magdebourg et
la modularit en allongeant ce type de matriel par insertion dun de Darmstadt.
module et dun compartiment supplmentaires, la proportion de
plancher bas pouvant atteindre 75 %. Le bogie porteur est un dveloppement nouveau compos dun
Le tableau E en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces cadre articul, form de deux longerons relis deux faux essieux
tramways. surbaisss, le rectangle obtenu tant articul en deux points. Le
nouveau bogie Arpge permet la continuit du plancher bas entre
les bogies moteurs.

13.4 Tramways plancher bas partiel Il ny a pas de suspension primaire, le rle de cette dernire tant
repris par la rsilience leve des roues lastiques.
avec modules alterns
Au droit des bogies moteurs, les roues motrices mergent partiel-
lement dans le plancher lintrieur de podiums limitant ainsi la
Il sagit de tramways cinq ou sept caisses dont les modules hauteur du plancher de cette zone 600 mm, le plancher bas tant
intermdiaires reposent sur un bogie porteur roues indpendan- 350 mm. La modularit permet de faire varier la longueur et la lar-
tes tandis que les modules dextrmit sont monts sur des bogies geur selon les exigences du rseau.

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La chane de traction, dj installe sur les quinze rames greno-


bloises de 1995-97, est de la gamme ONIX avec moteurs asynchro-
nes.
Les moteurs de traction asynchrones sont aliments, en parallle
dans chaque bogie, par un onduleur IGTB avec une onde de tension
module en longueur dimpulsions. Llectronique de commande
rgle lamplitude et la frquence de la tension triphase quilibre.
Un contrle vectoriel autorise une monte du couple moteur
extrmement rapide avec un contrle optimal du courant moteur ;
ce contrle vectoriel permet aussi de rtablir le couple, aprs un bref
arrt de londuleur, sans avoir attendre le dfluxage de la machine
tournante grce lajustage de la tension de sortie de londuleur en
fonction de la force lectromotrice du moteur.
Le tableau F et le tableau G en [Form. C 4 440] donnent les carac-
tristiques de ces tramways.

13.5 Tramways plancher bas intgral


13.5.1 Modle de Brme
Figure 18 Modle de Brme choisi par Berlin dans la version trois
Ds 1987, date de lapparition des tramways plancher bas partiel, caisses (ADtranz)
divers constructeurs, notamment en Allemagne et en Italie, ont
estim que le plancher bas partiel 65-70 % ntait quune tape
intermdiaire et quil fallait imaginer des tramways plancher bas nant chacun un moteur de traction, un carter abritant le rducteur, la
intgral seuls capables de permettre une modularit pousse, en roue, le disque et ltrier de frein.
longueur notamment, et davoir une grande libert pour la disposi-
tion des portes. Les moteurs de traction sont triphass, asynchrones, refroidis par
eau et sont pilots, par deux et par file de rails, par un onduleur tran-
Cest le rseau de Brme qui, le premier, a imagin un tel vhicule sistoris.
avec MAN de Nuremberg et un prototype voit le jour en 1990. La
rame est compose de trois caisses, chacune reposant en quilibre La suspension secondaire des modules est coussins pneuma-
sur un bogie de configuration (1A) compos dune paire de roues tiques.
indpendantes et de deux roues motrices relies entre elles, de La construction des chaudrons est ralise en extruds Alusuisse
manire rigide en torsion, par des rducteurs engrenages droits souds, lhabillage intrieur et extrieur tant ralis laide de pan-
marchant paralllement, et dun arbre transversal surbaiss pourvu neaux mouls en polyester fixs sur la structure laide de bandes
daccouplements rigides en rotation. textiles Velcro, solution qui, en cas daccident, permet de procder
Lun des rducteurs est reli par un arbre cardons un moteur rapidement au remplacement des panneaux avaris. Les articula-
de traction situ dans le plancher de la caisse et dissimul sous des tions sont demi-sphriques.
siges. Les moments de gauchissement entre les deux roues motri- Pour le confort, les tramways strasbourgeois sont non seulement
ces sont transmis par les rducteurs engrenage droit et par larbre quips de lair puls mais de lair conditionn, pour le conducteur
transversal rigide en torsion, lequel est fortement dmultipli vers et les voyageurs.
les roues motrices.
Les versions pour Porto, Milan et Nottingham diffrent sur le plan
Ce modle de tramway a (figure 18) connu un grand succs en mcanique par une construction boulonne des chaudrons, des
raison de son apparition en srie sur le march ds 1993 et ses bon- panneautages en aluminium et par ladoption de la technique IGBT
nes qualits de roulement. Son adhrence partielle lexclut cepen- pour les onduleurs de traction refroidis par eau.
dant des rseaux fortes dclivits.
Les Eurotrams de Strasbourg (figure 19) mesurent 33,10 m
Le tableau H en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces (36 units) ou 43 m (17), ces derniers tant, la fin du 20e sicle, les
tramways. plus longs tramways circulant au monde (Livre Guiness des records
2000).
13.5.2 Eurotram dADtranz Le tableau I en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
tramways.
En redmarrant le projet en 1989, les lus et techniciens strasbour-
geois sont convaincus que la formule du vhicule plancher bas
partiel est dpasse et inadapte, en capacit, aux besoins de la 13.5.3 Variotram dADtranz
capitale alsacienne.
LEurotram ayant t reconnu, dans ltat actuel de la technique,
Lide se fige rapidement autour dun concept nouveau dun
comme le tramway le plus volu et le plus raffin, son constructeur
modle de tramway o les quipements de traction-freinage sont
a d se rendre lvidence que les nouveaux marchs qui
concentrs dans de courts modules auxquels sont articuls de
souvraient, en particulier dans lEst de lEurope, navaient pas les
grands compartiments permettant tous les agencements possibles
moyens financiers pour soffrir la Rolls Royce des tramways.
de disposition de portes et de siges. Le principe de modularit pr-
voit des longueurs possibles, par adjonction de modules et compar- Aussi, ds 1991, ABB tudie un tramway qui sinspire de lEuro-
timents, de 23 m, 33 m, 43 m, etc. tram sur ses principes de base mais qui sen dmarque par des prin-
Les modules dintercirculation sont considrs comme un pas- cipes constructifs plus simples et moins chers.
sage dun compartiment lautre et les siges longitudinaux sont Cest le Variotram qui apparat Chemnitz en 1993 puis Sydney
disposs au-dessus des roues. Chaque module repose sur un bogie en 1997 et enfin Helsinki en 1999. Les principales diffrences por-
fixe. Celui-ci est constitu dun plateau sur lequel sappuient, par tent sur les modules dextrmit, qui sont surallongs de manire
lintermdiaire de ressorts mtal-caoutchouc, quatre bras compre- permettre la disposition dune double porte pour le service un

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Figure 19 Eurotram de Strasbourg (Jumbotram) : le plus grand


du monde

Figure 21 Combino adapt aux normes de Hiroshima


(Hanning & Kahl)

Les deux lments de base sont :


un module mont sur un bogie, moteur ou non ;
un compartiment voyageur muni dune ou de deux portes dou-
bles.
Les modules dextrmit comportent, en plus, la cabine de
conduite correspondante.
Grce la combinaison modules-compartiments, la longueur
dune rame varie de 19 m 42 m et la largeur de 2,30 m 2,65 m.
Les lments de caisse comportent un lit de caisse sur lequel sont
soudes les parois dont les montants et les profils longitudinaux
encadrant les fentres, en aluminium, sont boulonns entre eux
selon la technique Alugrip dveloppe par Alusuisse et large-
Figure 20 Variotram du rseau OEG Mannheim Heidelberg
ment applique sur les trolleybus et autobus rcents. Lavantage de
cette technique est de faciliter les rparations de la structure.
La toiture est de construction sandwich comprenant deux plaques
agent, et sur les moteurs de traction triphass asynchrones, refroi-
daluminium enserrant une couche de mousse lintrieur de
dis par eau, directement flasqus sur les roues, sans rducteur inter-
laquelle est intgr le cblage.
mdiaire.
Le bout avant, en polyester arm, est coll sur le chssis.
La caisse est en acier soud mais les panneaux de lhabillage
extrieur sont en aluminium, facilement interchangeables. Le bogie est constitu dun cadre lintrieur duquel sont mon-
tes quatre roues indpendantes. Dans la version motorise, deux
Le Variotram est demble conu pour divers cartements de voie
moteurs de traction asynchrones, disposs en long, entranent les
et le chssis des modules dextrmit peut recevoir une cabine, en
deux roues dune mme file de rails. Cette disposition permet de
polyester, de style variable.
raliser un bogie moteur et un bogie porteur identiques, la motori-
Une variante du Variotram a t dveloppe par les cinq rseaux sation et les ponts rducteurs en moins.
voie mtrique du triangle RhinNeckar : Heidelberg, Mannheim,
La rgulation se fait laide donduleurs IGBT intgrant un
Ludwigshafen (figure 20).
hacheur pour le freinage lectrique.
Dans ces vhicules qui, la demande des autorits de tutelle, ne
Le tableau K en [Doc. C 4 440] donne les caractristiques de ce
diffrent que sur la longueur et le nombre de compartiments, afin de
type de tramway.
rduire les cots dacquisition, les modules dextrmit reposent sur
des bogies classiques essieux et sont donc surlevs dans cette
zone. Linitiateur de cette solution est le tramway interurbain OEG, 13.5.5 Tramways nouveaux
circulant vitesse leve, qui a fait valoir que des modules avec
cabines surleves offraient une meilleure protection en cas de col- De nouveaux modles vont apparatre laube du 21e sicle. Ils
lision. Lentretien du matriel des cinq compagnies est regroup ont la caractristique dtre tous plancher bas intgral et modulai-
latelier central de Mannheim. res selon des principes varis :
Le tableau J en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces ADtranz : lIncentro (figure 22) reprsente une synthse de
tramways. lEurotram et du Variotram ; en construction pour Nantes.
ADtranz : la socit bloise Schindler a dvelopp un tramway
13.5.4 Tramways type Combino original pour Zurich. Chaque caisse repose sur des bogies
deux roues orientables (systme SIG-FIAT). Chaque caisse motrice
Siemens a dvelopp un nouveau modle de tramway plancher est dote de deux moteurs de traction asynchrones, disposs longi-
bas intgral, le Combino (figure 21), qui utilise aussi, de faon trs tudinalement sur le ct, avec transmission par cardan sur les deux
pousse, le principe de la modularit. roues de la mme file de rail.

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Figure 22 Incentro choisi pour Nantes (ADtranz)

Alstom : le Citadis construit pour Lyon est un dveloppement de


la gamme Citadis 300 (tableau F en [Form. C 4 440]) o les bogies
moteurs Magdebourg sont remplacs par des bogies Arpge
motoriss. La continuit du plancher bas est ainsi possible de bout
en bout de la rame.
Le bogie Arpge motoris comprend deux moteurs de traction
asynchrones, monts en quinconce, perpendiculairement laxe de Figure 23 ULF de Vienne
la voie, un arbre de transmission entranant, par lintermdiaire dun
rducteur, les deux roues indpendantes qui se font face.
Le chssis du bogie est constitu de deux profils en L articuls
entre eux au moyen de deux lments lastomres, permettant une modules dintercirculation, de rduire le nombre darticulations et
certaine dformation capable de compenser les ingalits de la voie. de permettre une utilisation optimise des volumes de caisse ; ce
Il ny a pas de suspension primaire, sur les botes dessieu ; pour modle est retenu par Leeds.
compenser cette absence, un nouveau modle de roue rsiliente, FIAT : a dvelopp, sur les spcifications de Rome, un tramway
aux caractristiques lastiques trs leves, a t dvelopp pour la modulaire quip de bogies porteurs aux extrmits.
circonstance.
Siemens : le modle ULF (Ultra Low Floor) (figure 23) a t dve-
AnsaldoBreda : son nouveau modle Sirio est une dclinaison lopp pour le rseau de Vienne. Une rame, unidirectionnelle, est
de la formule de petits et grands modules alterns ; en construction compose de courts modules articuls entre eux. Chaque articula-
pour Sassari. tion est forme dun portique reposant sur deux roues, motorises
Il a une caisse en acier soud ; les bogies sont munis de quatre ou non, orientation radiale contrle. Les roues motrices sont,
roues indpendantes. Deux moteurs de traction triphass asynchro- chacune, entranes par un moteur de traction asynchrone de 60 kW
nes sont fixs latralement au cadre du bogie. Chaque moteur suspendu verticalement, dans le portique, sur le rducteur et la roue
entrane, au moyen dun court arbre de transmission, un rducteur motrice. Le plancher est la cote record de 205 mm et sabaisse
diffrentiel mcanique avec couple de blocage. Un engrenage mme 180 mm aux seuils des portes ; larrt, la rame est dote
droit entrane lune des roues tandis quun arbre entrane lautre dun systme dagenouillement, ce qui permet daccder la rame
roue de lessieu fictif laide dun autre engrenage droit et dun sans difficult depuis la chausse.
deuxime accouplement lastique.
Le tableau L en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
Selon le constructeur, cette technique permet dobtenir la fois un
tramways.
bon comportement mcanique des bogies bimoteurs traditionnels
en ligne droite et les avantages des roues indpendantes en courbe.
La transmission des efforts de traction-freinage du bogie au
module de caisse se fait laide de quatre ressorts hlicodaux dis- 13.6 Remorques
poss aux quatre coins du cadre du bogie.
Bombardier : linstar des autres constructeurs, la branche euro-
penne du constructeur canadien a dvelopp un concept gale- Quelques rseaux ont command des remorques plancher bas
ment modulaire dont les premiers exemplaires sont en construction atteles des automotrices. Cela permet daugmenter, cot rduit,
par Graz et Linz, le Cityrunner, qui est offert avec deux sortes de la capacit dune rame. Darmstadt, Leipzig et Rostock, la technolo-
bogies. gie retenue utilise des bogies petites roues.
Dans le modle de Graz, les bogies sont roues indpendantes ;
Le rseau de Ble transforme des remorques existantes classi-
quatre onduleurs IGBT alimentent quatre moteurs-roues refroidis
ques, par lintroduction dune entre plancher surbaiss pour per-
par eau et les roues de 715 mm de diamtre ressortent dans des
mettre laccs des personnes handicapes.
podiums supportant des siges.
Dans la version pour Linz, le bogie est form dun cadre reposant, Le tableau M en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
par une suspension primaire en caoutchouc, sur les botes dessieu, tramways.
les roues ( 560 mm) tant relies par un essieu. Chaque bogie
comprend, sur chaque file de rail, un moteur triphas asynchrone de
100 kW, suspendu au cadre et entranant une roue, donc un essieu,
au moyen dun diffrentiel. Les deux faces libres des roues restantes 13.7 Tramways plancher haut
sont munies des disques de frein. Le plancher qui est 300 mm au
droit des portes slve en pente douce 450 mm au-dessus des
bogies. Tous les rseaux ne sont pas partisans de la formule plancher
bas partiel ou intgral.
Bombardier : la filiale suisse, Vevey Technologies, a dvelopp
lUrbos, un modle qui utilise, pour la premire fois, des bogies Un certain nombre de villes ont en effet fortement investi, au
faible empattement (1,00 m) munis de quatre moteurs de traction. cours des annes 1960 1990, dans la construction de longues sec-
Le trs faible encombrement de ce bogie a permis de saffranchir de tions en tunnel avec des stations quais hauts.

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octroyer le droit de reconstruire et dlectrifier une ligne de chemin


de fer, rserve aux marchandises, afin de reprendre un service
voyageurs trs toff laide de tramways.
En 1991, le rseau de Karlsruhe reoit une premire tranche de dix
tramways articuls bicourants dots dun quipement lectrique
leur permettant de circuler sur le rseau urbain (750 V cc) et sur les
voies de chemin de fer de la DB AG lectrifies en courant mono-
phas 15 000 V 16 2/3 Hz.
Le passage du rseau 750 V au rseau 15 kV, et vice-versa, se fait
automatiquement et pleine vitesse, les deux secteurs tant spa-
rs par une section neutre, le choix du mode dalimentation tant
soumis la raction dun relais tension nulle et dun palpeur de
tension, le conducteur nayant aucune manuvre effectuer.
partir de lhiver 1991/1992, les nouveaux tramways bicourants
Figure 24 Hanovre : tramway plancher haut (Alstom LSB) remplacent les trains omnibus entre Karlsruhe et Pforzheim (31 km).
Le succs est total car les rames de tramway ont des performances
bien suprieures celles des trains et sinsrent parfaitement dans
les sillons horaires du chemin de fer.
Le succs de lopration vient surtout du fait que, dans les fau-
bourgs de Karlsruhe, les rames quittent les voies ferres et se rac-
cordent aux lignes urbaines de tramway, offrant ainsi un accs direct
de la rgion au centre ville.
Dix ans plus tard, les tramways dinterconnexion ont remplac la
quasi totalit des trains rgionaux, la plus longue ligne reliant
Baden-Baden Heilbronn (105 km) o les tramways terminent au
centre ville, cette relation justifiant des rames quipes dun com-
partiment bistro et de toilettes chimiques.
La russite de Karlsruhe a fait rapidement cole. En 1997, une pre-
mire ligne de 18 km relie Sarrebruck (Sarre) Sarreguemines
Figure 25 Trams-train de Karlsruhe quip dun bar (VBK)
(Moselle) et le projet prvoit de nombreuses extensions autour de la
capitale Sarroise.

On trouve, notamment, la plupart des villes de la Ruhr, de Duis- Le tramway de la Sarre pntrant en France, lexprience ne pou-
bourg Dortmund, et de Rhnanie, de Bonn Cologne, o un vaste vait plus passer inaperue dans lHexagone. Partant du fait que
rseau dinterconnexion a t ralis et exploit laide dun mat- lexploitation dune voie ferre rgionale est plus conomique
riel unifi qui a vu le jour Cologne. Dans les stations en tunnel ou laide de rames de tramways quavec des trains lourds, de nom-
dans laxe de voies rapides, laccs aux tramways se fait de plain breux projets sont ltude pour diverses agglomrations : Stras-
pied partir de quais hauts mais les rames sont toutes pourvues bourg, Mulhouse, Nantes, Rgion parisienne, etc.
demmarchements dployables permettant galement laccs Le tableau O en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces
depuis des quais bas amnags dans la voirie. tramways.
Dans certains cas (Hanovre, cf. figure 24, et Bielefeld), la part des
quais hauts est prdominante.
Stuttgart, le rseau classique voie mtrique a t entirement 15. Mtros lgers
reconstruit voie normale, et les quais hauts sont devenus la rgle.
La circulation dans les rues a t nanmoins maintenue l o cela
Le nom de Mtro Lger (Light Rail, Stadtbahn) a t attribu par
est possible.
lUnion internationale des transports publics aux nouveaux rseaux
Le tableau N en [Form. C 4 440] donne les caractristiques de ces de tramway circulant intgralement en site propre (plateforme ind-
tramways. pendante, tunnel, viaduc, etc.), croisant la voirie en dnivel ou par
passages niveau. Le matriel roulant est du type tramway.
Parmi les exemples de mtros lgers on trouve, en Europe, des
14. Trams-Trains lignes Utrecht, Rotterdam, Amsterdam, Lausanne, Gnes ; au
Canada, Edmonton ; aux tats-Unis, Saint-Louis, Boston, Pitts-
burgh (figure 26), Newark, Clevelend ; au Mexique, Mexico, Mon-
Ce nom un peu barbare dsigne les tramways qui sont aptes terrey, Guadalajara ; en Argentine, dans la banlieue de Buenos Aires
circuler aussi bien dans les rues des villes que sur les voies de (Tren del Sol).
chemin de fer des grands rseaux.

Les trams-trains ont prolifr aux tats-Unis, au Canada et en 16. Esthtique


Argentine pendant la premire moiti du 20e sicle avant de dispa-
ratre presque compltement devant la concurrence automobile. Dans la majorit des villes qui ont toujours connu des tramways,
Le concept de tram-train a connu rcemment une renaissance la notion desthtique, extrieure et intrieure, est relativement
spectaculaire Karlsruhe (figure 25) sous forte impulsion du direc- secondaire car les trams sont considrs comme des objets utilitai-
teur des tramways, Dieter Ludwig. res qui ont uniquement un rle social assumer.
Aprs avoir converti une premire ligne de chemin de fer rgional Cest le constructeur qui dessine le vhicule comme cela lui
en ligne de tramway rapide ds 1958, la ville de Karlsruhe se voit convient et les compagnies choisissent leur modle sur catalogue.

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Aujourdhui, tous les constructeurs sattachent les services de


designers rputs.

17. Tendances
De 1984 1999, la formule du plancher bas partiel a prvalu,
numriquement, sur celle plancher bas total en raison du prix sou-
vent plus lev de la seconde solution et aussi parce que certains
constructeurs navaient pas dvelopp les bogies moteurs permet-
tant la continuit du plancher surbaiss sur toute la longueur du
vhicule et encore en raison de la mfiance de certains rseaux en
face de solutions techniques rsolument novatrices.
Cette tendance est en train de sinverser et tous les constructeurs
sont prsent en mesure doffrir, prix comparables, des vhicules
plancher bas intgral.
Figure 26 Pittsburgh
Certains industriels ont beaucoup investi dans la construction de
caisses en acier laide dune robotique trs dveloppe. On note
cependant une tendance croissante pour la ralisation de caisses en
Dans certains pays, o les tramways avaient t systmatique- aluminium par soudage ou par boulonnage, cette dernire techni-
ment extermins, comme en France, leur renaissance sest accom- que facilitant les rparations. La construction aluminium permet,
pagne dune exigence plus grande de qualit au niveau de limage par rapport lacier, dobtenir un bilan des masses plus favorable et
et du confort. Cela a dbut Grenoble en 1987 o les formes pr- vite, en principe, les problmes de corrosion.
conises par larchitecte taient tellement oses que le constructeur
avait quelque difficult intgrer ces ides novatrices dans le Sur le plan lectrique, la technique des moteurs collecteur,
domaine ferroviaire o le classique tait de bon ton. courant continu, rguls par hacheur, a fait place lemploi de
moteurs triphass asynchrones.
Leffet innovateur a presque tourn la panique lorsque le mme
architecte a dessin lEurotram de Strasbourg, si transparent, si Si, dans les premires ralisations du genre, les moteurs taient
arrondi que, en fin de compte, pour les techniciens chevronns, il aliments, par groupe de deux, par un onduleur commun, lvolu-
navait plus rien dun tramway ! Pourtant ce sont ces ralisations qui tion technologique conduit, de plus en plus, prvoir un onduleur
font lHistoire... par moteur de traction.

Glossaire
Auxiliaires : quipements lectriques embarqus qui ne partici- Pantographe : appareil articul, maintenu dploy par un ressort,
pent pas la traction : clairage, sonorisation, confort climatique, qui assure la captation de lnergie de la ligne arienne pour la
air comprim, etc. transmettre aux quipements lectriques ; le pantographe est sur-
Blochets : petits cubes de bton, relis par une entretoise, desti- mont dun archet pourvu de bandes de carbone pour garantir un
ns supporter deux rails ; dans certains cas, on remplace les tra- bon contact, non gnrateur de parasites, au niveau de la ligne
verses par des blochets arienne ; le pantographe a remplac la perche frotteur
Bogie : ensemble de quatre roues indpendantes ou relies, par Patin lectromagntique : mode de freinage durgence par des
deux, par un essieu. La dnomination de lUnion internationale des patins, suspendus au cadre du bogie environ 5 mm au-dessus du
chemins de fer est applique rail ; chaque patin comprend des spires qui, lorsquelles sont ali-
Caisse : chaudron habill, amnag, dot de tous les quipe- mentes par la batterie du vhicule, transforment le patin en un
ments lectriques, mcaniques, lectroniques et pneumatiques puissant lectro-aimant qui est attir par le rail en acier avec une
Chaudron : lment de carrosserie ltat nu, sans habillage, ni force de 5 t 6 t, indpendamment des conditions dadhrence du
amnagements, ni quipements moment ; il y a, en gnral, deux patins par bogie et cet quipement
CVS : convertisseur statique, faisant office de transformateur est obligatoire
courant continu ; aliment sous la tension de ligne (750 V), il resti- Rcupration : mode de freinage lectrique o les moteurs de
tue des tensions diverses pour lalimentation des auxiliaires traction restituent de lnergie la ligne de contact ; cette nergie
Freinage rhostatique : mode de freinage lectrique o les est absorbe, soit par un autre tramway, voisin, qui dmarre, soit
moteurs se comportent en gnrateurs et dbitent sur un banc de par la sous-station la plus proche
rsistances embarqu (rhostat) Roue lastique : roue dont le corps et le bandage sont spars par
Haut-le-pied : se dit dun tramway qui circule vide, sans mar- une couronne en caoutchouc assurant un filtre contre les vibrations
quer darrt pour prendre des voyageurs, pour retourner au dpt et un roulement plus silencieux, disposition de rgle sur tous les
par exemple modles de tramways
Manipulateur : organe linaire ou rotatif, situ sur le pupitre de Sablires : rservoirs embarqus, remplis dun sable spcial que
conduite, actionn par la main du conducteur pour transmettre les lon jecte, automatiquement, sous les roues motrices en cas de
consignes dacclration ou de freinage la logique de conduite de patinage
la rame ; largement rpandu en Europe de lOuest, il est souvent Suspension primaire : ressorts, souvent en caoutchouc, qui sup-
remplac, lEst ou en Amrique, par une pdale, actionnant un portent, au niveau des botes dessieu, le chssis du bogie, et assou-
transmetteur angulaire, qui assure les mmes fonctions que sur un plissent le guidage des roues en courbe
trolleybus Suspension secondaire : suspension faite au moyen de ressorts
Marche sur lerre : lorsque, une fois lanc, le tramway circule sans hlicodaux ou dlments en caoutchouc, ou de ballons pneumati-
acclrer ni freiner, le manipulateur au point 0, on dit quil roule sur ques, et disposs entre le bogie et la caisse
lerre (terme marin) Timbre : avertisseur cloche lectrique obligatoire sur les tram-
Onduleur : convertisseur aliment en courant continu et fournis- ways urbains
sant du courant alternatif, gnralement triphas, pour lalimenta-
tion des moteurs de traction asynchrones

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Liste des mots cls VA


Veille automatique
2
PCC cc
Poste de commande centralise courant continu
3 13
SAE tramway
Systme daide lexploitation tram-train
4 pantographe
GTC rail 9
Gestion technique centralise voie 9
5 bogie

Situation de larticle

N de trait : 25
N de rubrique : 32
N de sous-rubrique : 10
N de volume :

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