le premier dveloppement des arts de la sculpture et de l architec- ture chez les Athniens et les Crtois. Selon la fable, il vint en Crte o il construisit Cnossos, pour Minos, roi et lgislateur de ce pays, le fameux labyrinthe qui porte son nom : le ddale de Crte. Minos y enferma le Minotaure, monstre mi-homme mi-bte, que son pouse Pasipha avait enfant pour stre accouple avec un taureau. Ce Minotaure se nourrissant de chair humaine, Minos avait forc les Athniens vaincus par lui fournir chaque anne, en pture cet ogre, sept jeunes gens et sept jeunes filles. Le hros athnien Thse, muni dune pe que lui donna Ariane2, fille de Minos et de Pasipha, tua le Minotaure. Elle lui avait aussi donn une pelote de laine dont il droula le fil, ce qui lui permit de sortir facilement du labyrinthe. On pense aux
1. On lira avec intrt : P. de Saint-Hilaire, La Belgique mystrieuse, Rossel,
Bruxelles, 1976, et du mme auteur, Les Labyrinthes, Rose traverse, Bruxel- les, s.d. 2. On peut aussi prononcer Ariadne selon le grec. Minos et Pasipha eurent deux autres enfants : un fils Androge et une fille Phdre.
1 BEYA DITIONS LE FIL D ARIANE
cailloux blancs du Petit Poucet grce auxquels il sortit de la fort
hante par lOgre des bois. Ddale et son fils Icare furent eux aussi enferms en ce lieu, mais stant fabriqu des ailes avec des plumes colles la cire, ils senvolrent de leur prison. Le roi Minos nous rappelle lorigine lgislative du labyrinthe3 : un ddale au milieu duquel le sage a cach son sel. On nen peut sortir vainqueur sans cette pe et ce fil qui sont un don divin. Toute la mythologie, elle aussi, est un ddale dont il est impossi- ble de sortir seul4. Il en est de mme des textes hermtiques o ont err vainement bien des chercheurs qui nen sont jamais revenus5. Mfions-nous des faux ddales, des sagesses vaines et dun occulte vide de sens, vide dIcare non engendr, o lange ne vole quen rve. Mais il y a aussi des restes de loeuvre solaire. Ils subsistent encore. Sont-ils des ddales morts ? Il suffirait pourtant dun fil dAriane pour faire refleurir le sel ancien qui sy trouve cach.
3. La Torah de Mose, lgislateur des Hbreux, a t appele en grec : nmoj,
loi . Ce terme de Loi , appliqu la Rvlation mosaque, a engendr jusqu ce jour bien des confusions. 4. Voir Gense II, 18. 5. Voir Le Message Retrouv , VII, 22, dans L. Cattiaux, Art et hermtisme [uvres compltes], Beya, Grez-Doiceau, 2005 ; de mme, Fulcanelli, Le Mys- tre des cathdrales, Paris, 1957, pp. 40 et 83, ou Paris, 1964, pp. 63 et 184.