Oscillateurs
Oscillateurs
Oscillateurs
Oscillateurs
Les systèmes oscillants sont d’une variété impressionnante et rares sont les domaines de la
physique dans lesquels ils ne jouent pas un rôle important : la corde vocale, la suspension
pneumatique, la corde d’un violon, le circuit électrique oscillant, . . .
Nous allons étudier les oscillations de quelques systèmes oscillants simples, mécaniques et
électriques. La figure 2.1 montre quelques oscillateurs mécaniques.
Chacun de ces systèmes est caractérisé par un état d’équilibre stable. Lorsqu’on fournit au
système de l’énergie pour l’écarter de sa position d’équilibre, une force de rappel tente de le
ramener dans cette position. L’énergie fournie au système fait que ce mouvement de rappel
ne cesse pas mais continue au-delà de la position d’équilibre.
Expérience 2.1 Sur un banc à coussin d’air, un chariot est accroché à deux ressorts iden-
tiques (figure 2.2). Les autres extrémités des ressorts sont fixes et distantes d’une longueur
38 Oscillateurs 1BC
ressort chariot
Observations :
Si les amortissements sont négligeables, on obtient une sinusoïde (figure 2.3a). En di-
minuant la puissance de la soufflerie, l’épaisseur du coussin d’air est réduit ce qui fait
augmenter la force de frottement ; on obtient des oscillations amorties (figure 2.3b).
Exemples :
• Un oscillateur mécanique effectue un mouvement d’aller-retour de part et d’autre de sa
position d’équilibre.
• En électricité, un circuit dans lequel circule un courant alternatif est un oscillateur
électrique.
Un oscillateur est dit harmonique si la variation de la grandeur physique est une fonction
sinusoïdale du temps.
Exemples : pendule simple, pendule élastique.
Un oscillateur libre effectue des oscillations correspondant à ses propres caractéristiques. Un
oscillateur est forcé s’il est soumis à un autre système oscillant qui essaie de lui imposer ses
oscillations.
1BC Oscillateurs 39
Exemple : un ressort vertical effectue des oscillations libres quand il est tenu par une main
immobile ; quand la main effectue un mouvement oscillant vertical on obtient des oscillations
forcées.
Un oscillateur amorti effectue des oscillations dont l’amplitude diminue avec le temps. Pra-
tiquement tous les oscillateurs observés sont plus ou moins amortis à cause des frottements.
Un oscillateur est entretenu si l’amplitude reste constante grâce à un apport extérieur d’éner-
gie.
Exemple : le pendule d’une montre.
Période et fréquence
La période T est la durée d’une oscillation. C’est la plus courte durée après laquelle le phé-
nomène oscillatoire se reproduit identique à lui-même. L’unité de la période est la seconde
(s).
La fréquence f est le nombre de fois que le phénomène oscillatoire se reproduit par seconde.
L’unité de la fréquence est le hertz (Hz).
1
La période et la fréquence sont inverses l’un de l’autre : f = .
T
Équation horaire
x(t = 0) = xm sin(ϕ).
Pour que cette condition soit vérifiée à tout instant, ω doit vérifier la relation :
2π
ω T = 2π ⇒ ω = .
T
La constante ω est appelée pulsation :
2π
ω= = 2π f (2.2)
T
Ce système oscillant simple est composé d’un solide de masse m accroché à un ressort à
spires non jointives de raideur k. Le solide peut se déplacer sans frottements sur un support
horizontal.
La figure 2.5 montre un ressort de raideur k sur lequel un opérateur exerce une force F~ à
l’extrémité M du ressort.
La position du point M est repérée par l’abscisse x. La position x = 0 correspond à un
ressort non tendu. La variation de la longueur du ressort est alors égale à x ; l’allongement
correspond à des valeurs positives de x, la compression à des valeurs négatives.
T˛ M F˛
O x
Au point M le ressort exerce la tension T~ , avec T~ = −F~ . La force F~ vérifie donc la loi de
Hooke ; sa seule composante est :
Fx = k x.
Cette composante est positive dans le cas d’un allongement et négative dans le cas d’une
compression.
L’énergie potentielle élastique Ep d’un ressort tendu est égale au travail W effectué par la force
F~ pour allonger (ou comprimer) le ressort d’une longueur x. Comme la force varie au cours
du déplacement du point d’application M , il faut diviser le déplacement en déplacements
élémentaires dx et calculer le travail élémentaire :
δW = Fx dx = k x dx.
Ep = 12 k x2 + constante.
42 Oscillateurs 1BC
La constante d’intégration est choisie de sorte que l’énergie élastique d’un ressort non tendu,
c’est-à-dire quand x = 0, soit nulle. Un ressort de raideur k allongé ou comprimé de x possède
donc l’énergie :
Ep = 21 k x2 (2.3)
Nous allons maintenant établir l’équation différentielle qui régit le mouvement de l’oscilla-
teur élastique horizontal. Nous allons d’abord nous servir de la relation fondamentale de la
dynamique et puis aboutir au même résultat par des considérations énergétiques.
Pour simplifier la première approche, nous allons négliger toute force de frottement.
La position du solide de masse m est repérée par l’abscisse x de son centre d’inertie. On
écarte le solide de sa position d’équilibre O et on le lâche ; il effectue ensuite des oscillations
autour de O. Les forces qui s’appliquent au solide sont son poids P~ , la réaction R ~ du support
horizontal et la tension T du ressort de raideur k (figure 2.6).
~
P˛
O x
Figure 2.6 – Bilan des forces du pendule élastique horizontal
m ~a = F~i = P~ + R
~ + T~ .
X
m ax = Px + Rx + Tx .
Conservation de l’énergie
E = Ec + Ep = 21 m vx 2 + 21 k x2 .
Solution sinusoïdale
Une solution de l’équation différentielle est une fonction du temps ; c’est l’équation horaire
x(t) de l’oscillateur.
L’expérience 2.1 a montré que l’équation horaire du pendule élastique horizontal est une
sinusoïde de la forme (relation 2.1) :
ẋ = xm ω0 cos(ω0 t + ϕ) (2.4)
44 Oscillateurs 1BC
on constate que l’équation différentielle du mouvement est vérifiée par l’expression sinusoïdale
sous condition que :
k
ω0 2 = .
m
Exercice 2.1 Montrer que x(t) = xm cos(ω0 t + ϕ) est également solution de l’équation
différentielle du mouvement.
Après avoir lâché le solide, le pendule effectue des oscillations sans aucune influence de l’ex-
térieur ; c’est donc un oscillateur libre. Pour cette raison la constante ω0 est appelée pulsation
propre de l’oscillateur.
La pulsation propre ω0 est déterminée par les grandeurs caractéristiques du pendule élastique,
à savoir la raideur du ressort et la masse du solide. L’amplitude xm et la phase initiale ϕ sont
déterminées par les conditions initiales.
Période propre
L’équation (2.2) relie la pulsation à la période des oscillations. La pulsation propre du pendule
élastique est :
k
ω0 =
m
2π m
T0 = = 2π
ω0 k
vx = ẋ = xm ω0 cos(ω0 t + ϕ)
et l’accélération du solide :
Les facteurs qui multiplient les fonctions trigonométriques sont les valeurs maximales de la
vitesse :
vm = xm ω0
et de l’accélération :
am = x m ω 0 2 .
L’accélération est toujours de signe opposé à celui de x. Le vecteur accélération est toujours
dirigé vers la position d’équilibre.
1BC Oscillateurs 45
Conditions initiales
L’amplitude xm et la phase initiale ϕ sont déterminées par les conditions initiales. À l’instant
t = 0, la position est x0 = xm sin(ϕ) et la vitesse vx0 = vm cos(ϕ). Nous allons considérer
uniquement les cas particuliers suivants :
• x0 = ± xm et vx0 = 0.
Le solide est écarté de sa position d’équilibre de l’amplitude xm et puis lâché sans vitesse
initiale. La phase initiale est ϕ = π/2 si l’élongation initiale est positive et ϕ = −π/2
si elle est négative.
• x0 = 0 et vx0 = ± vm .
Le solide est lancé depuis sa position d’équilibre avec la vitesse vm . La phase initiale
est ϕ = 0 si cette vitesse est positive et ϕ = π si elle est négative. L’amplitude est alors
donnée par xm = vm /ω0 .
Représentations graphiques
Considérons le cas où la phase initiale est ϕ = π/2. Le solide est lâché sans vitesse initiale
depuis la position x0 = xm . La position à l’instant t est donnée par :
x = xm sin(ω0 t + π/2) = xm cos(ω0 t).
L’expression pour la vitesse devient :
vx = xm ω0 cos(ω0 t + π/2) = −xm ω0 sin(ω0 t).
L’accélération s’exprime en fonction de la position :
ax = −ω0 2 x = −xm ω0 2 cos(ω0 t).
Exercice 2.3 Vérifier que l’énergie mécanique est constante et déterminer sa valeur.
La figure 2.8 montre la représentation graphique de E(t), Ec (t) et Ep (t).
46 Oscillateurs 1BC
Lorsque l’intensité de la force de frottement dépasse une valeur critique, il n’y a plus d’os-
cillations. Écarté de sa position d’équilibre, le pendule y revient lentement sans osciller (fi-
1BC Oscillateurs 47
Étude expérimentale
excentrique chariot
ressort
La soufflerie étant à pleine puissance, on met en marche le moteur avec une fréquence de
rotation très petite. On observe qu’après quelques instants le mouvement du mobile devient
régulier. Le mouvement observé est alors d’allure sinusoïdale.
On fait varier la fréquence f de rotation du moteur de part et d’autre de la fréquence propre
f0 de l’oscillateur et on étudie l’évolution de l’amplitude des oscillations du solide.
Les figures 2.11a à 2.11d montrent les enregistrements pour le pendule élastique horizontal.
Les échelles de temps et d’allongement du ressort sont les mêmes sur toutes les figures.
Observations :
• En régime établi, après un certain temps, la fréquence des oscillations du pendule
élastique est la même que la fréquence de rotation du moteur.
• L’amplitude des oscillations est maximale si la fréquence du moteur est égale à la
fréquence propre du pendule élastique (figure 2.11c).
Énoncé Pour une fréquence d’excitation égale à la fréquence propre de l’oscillateur, l’am-
plitude des oscillations est maximale ; c’est le phénomène de résonance.
Les oscillations du système solide-ressort sont dites forcées par le mouvement du point d’ac-
crochage du ressort à l’excentrique, lui-même lié au moteur.
Lorsqu’un oscillateur est en oscillations forcées, sa fréquence est imposée par un dispositif
extérieur, appelé l’excitateur. Un oscillateur en oscillations forcées est aussi appelé résona-
teur.
48 Oscillateurs 1BC
Influence de l’amortissement
Courbe de résonance
xm
xm1
faibles frottements
f
f0
Figure 2.12 – Courbe de résonance
système oscillant :
1 1
k
fr = f0 = = .
T0 2π m
Le phénomène de résonance peut être utile ou destructif, comme le montrent les exemples
suivants :
• La suspension d’une automobile peut être modélisée par un ressort verti-
cal fixé entre le châssis et l’axe, ce qui constitue un oscillateur. Il arrivait,
sur les modèles anciens, que pour certaines vitesses et certaines irrégu-
larités dans la chaussée, l’oscillateur entre en résonance. Cela se tradui-
sait par une forte augmentation de l’amplitude verticale du mouvement
du châssis et pouvait présenter des dangers : les roues décollaient de la
route et perdaient toute adhérence. Afin de limiter cet effet, on ajoute
des amortisseurs, généralement à huile, qui permettent de diminuer l’am-
plitude du mouvement en cas de résonance.
• Le pont de Tacoma aux États-Unis s’effondra en 1940
après être entré en résonance sous l’action de bour-
rasques de vent périodiques jouant le rôle d’excitateur.
De même, en 1850, le tablier d’un pont suspendu sur
la Maine à Angers se rompit au passage d’une troupe
marchant au pas cadencé. Le tablier du pont et ses
cibles de suspension, présentant une certaine élasti-
cité, constituaient un oscillateur mécanique. L’excita-
tion provoquée par les pas cadencés de la troupe l’avait
fait entrer en résonance, provoquant sa rupture. Les tabliers des ponts actuels sont tous
50 Oscillateurs 1BC
Lorsqu’une bobine est parcourue par un courant électrique i variable, une tension uB apparaît
à ses bornes. Quand le courant varie rapidement, cette tension est proportionnelle au taux
de variation du courant électrique :
di
uB ∼ .
dt
En introduisant un coefficient de proportionnalité et en adoptant la convention récepteur
pour la définition de la tension uB , il vient :
di
uB = L
dt
Pour une variation quelconque de l’intensité au cours du temps, la tension est la somme de
deux termes liés respectivement à la résistance et à l’inductance de la bobine.
En adoptant la convention récepteur, la tension uB et l’intensité i du courant sont reliées
par :
di
uB = r i + L (2.6)
dt
52 Oscillateurs 1BC
Cette relation, appelée loi d’Ohm pour une bobine, relie la tension aux bornes de la bobine à
l’intensité du courant qui la traverse.
Remarques :
• En courant continu, le deuxième terme s’annule et la bobine se comporte comme un
conducteur ohmique : uB = r i.
• Lorsque la fréquence est largement supérieure à une certaine fréquence limite, l’ampli-
tude du premier terme devient négligeable devant celle du deuxième terme.
r i L
ri di
L
dt
uB
Figure 2.14 – Symbole de la bobine
Expérience 2.3 Un générateur de tension continue alimente une bobine par l’intermédiaire
de l’interrupteur S. La diode D permet le passage du courant dans le moteur dans un seul
sens (figure 2.15). L’axe du moteur M entraîne une hélice.
L’interrupteur S est ouvert depuis une assez longue durée, le moteur est au repos. On ferme S,
un courant s’établit dans la bobine. Le moteur ne tourne pas, la diode empêchant le courant
de le traverser.
Après quelques instants, on ouvre S. Le moteur se met en rotation entraînant la hélice.
S D
Interprétation :
Lorsque le moteur se met à tourner, il n’est plus connecté au générateur qui ne peut donc
pas lui fournir de l’énergie. C’est la bobine qui joue le rôle du générateur et, pendant un
bref intervalle de temps, maintient le courant qui traverse le moteur dans le sens permis
par la diode.
L’énergie fournie au moteur pendant cette phase de l’expérience a été stockée dans la
bobine lors de l’établissement du courant, à la fermeture de l’interrupteur S.
La bobine possède de l’énergie magnétique EL lorsqu’elle est parcourue par un courant élec-
trique. Cette énergie est égale au travail électrique que doit effectuer le générateur lors de
l’établissement de ce courant.
A i L r B
uAB
Figure 2.16 – Bobine traversée par un courant
La puissance électrique P fournie par le générateur pour faire circuler un courant d’intensité
i de A vers B (figure 2.16) à travers la bobine est :
P = uAB i.
54 Oscillateurs 1BC
La constante d’intégration est choisie de sorte que l’énergie d’une bobine qui n’est pas par-
courue par un courant, c’est-à-dire lorsque i = 0, soit nulle.
L’énergie magnétique emmagasinée dans une bobine d’inductance L parcourue par un courant
d’intensité i est :
EL = 21 L i2
Les armatures d’un condensateur portent des charges opposées. La tension uAB entre les
armatures A et B est reliée à la charge q de l’armature A par :
q
uAB = (2.7)
C
où C est la capacité du condensateur.
q ≠q
A i B
C
uAB
Figure 2.17 – Conventions pour le condensateur
L’énergie potentielle électrique EC d’un condensateur chargé est égale au travail électrique
effectué pour le charger.
1BC Oscillateurs 55
P = uAB i.
Elle est égale au taux de variation de l’énergie électrique. En utilisant les relations (2.7) et
(2.8) il vient :
dEC q dq
= .
dt C dt
q dq
L’énergie électrique est une primitive par rapport au temps de l’expression . Nous
C dt
avons :
q2
EC = 12 + constante.
C
La constante d’intégration est choisie de sorte que l’énergie d’un condensateur non chargé,
c’est-à-dire lorsque q = 0, soit nulle.
L’énergie électrique emmagasinée dans un condensateur de capacité C portant la charge q
est :
q2
EC = 12
C
1 2 voie 1
du temps. La tension uC s’annule à des instants séparés par des intervalles de temps égaux ; la
décharge est dite pseudo-périodique. La pseudo-période est la durée qui sépare deux passages
successifs de uC par 0 dans le même sens.
L’expérience est répétée avec des valeurs de résistance plus grandes. Avec R = 1 kΩ la dé-
charge est toujours oscillante amortie, mais l’amortissement est plus important (figure 2.19b).
Lorsque la résistance est très grande, par exemple pour R = 10 kΩ, les oscillations dispa-
raissent (figure 2.19c). La tension décroît sans changer de signe. La décharge est apériodique.
En annulant R, l’amortissement, bien que plus faible, n’est pas nul. La résistance de la bobine
est la cause de cet amortissement.
Énoncé Lorsque la résistance du circuit RLC est faible, la décharge du condensateur dans la
bobine est oscillante amortie. L’amortissement augmente avec la résistance totale du circuit.
Au-delà d’une valeur limite, la décharge devient apériodique.
1BC Oscillateurs 57
Nous allons maintenant établir l’équation différentielle qui régit les oscillations d’un circuit
LC ; la résistance totale du circuit est supposée négligeable.
L
i
uL
uC
≠q q
i
C
Figure 2.20 – Circuit oscillant LC
L’application de la loi des mailles donne : uL + uC = 0. Avec les relations (2.6) et (2.7) et en
prenant r = 0 :
di q
uL = L et uC =
dt C
cette équation s’écrit :
di q
L + = 0. (2.9)
dt C
En utilisant la relation (2.8) entre charge et intensité du courant, la dérivée par rapport au
temps de l’intensité est :
di d2 q
= 2 = q̈.
dt dt
En divisant l’équation (2.9) par L et en réarrangeant les termes, l’équation différentielle pour
le circuit LC devient :
1
q̈ = − q
LC
Remarques :
• En remplaçant dans l’équation différentielle q par C uC (relation 2.7) et en divisant
ensuite par C on obtient l’équation différentielle :
1
üC = − uC .
LC
Pour dériver par rapport au temps, on remarque que C est une constante et donc
q̈ = C üC .
58 Oscillateurs 1BC
• L’équation différentielle pour la charge a la même forme que celle pour l’élongation
d’un oscillateur mécanique.
Conservation de l’énergie
Nous allons établir cette même équation différentielle à partir de considérations énergétiques.
L’énergie électromagnétique E du système est la somme de l’énergie électrique EC du conden-
sateur et de l’énergie magnétique EL de la bobine :
1 q2 1 2
E = EC + EL = 2
+ 2 Li .
C
Lorsque la dissipation d’énergie par effet Joule peut être négligée, l’énergie du système reste
constante :
d 12 qC + 12 L i2
2
dE
E = constante ⇒ = =0
dt dt
d’où :
1 q dq 1 di
2 + 2 L2i = 0.
2
C dt dt
dq di d2 q
Avec les conventions de la figure 2.20 nous avons = i et = 2 = q̈. L’expression
dt dt dt
devient :
q
i + L i q̈ = 0.
C
En divisant par L i et en réarrangeant les termes on retrouve l’équation différentielle du
circuit LC :
1
q̈ = − q.
LC
Solution sinusoïdale
Une solution de l’équation différentielle est une fonction du temps ; c’est l’équation horaire
q(t) de l’oscillateur électrique.
Les résultats expérimentaux et la forme de l’équation différentielle suggèrent une solution
sinusoïdale de la forme :
q(t) = Qm cos(ω0 t + ϕ)
où Qm > 0 est la charge maximale de l’armature positive du condensateur.
Vérifions que cette fonction est effectivement solution de l’équation différentielle du circuit.
En dérivant une première fois par rapport à t :
on constate que l’équation différentielle est vérifiée par la fonction sinusoïdale sous condition
que :
1
ω0 2 = .
LC
Exercice 2.4 Montrer que q(t) = Qm sin(ω0 t + ϕ) est également solution de l’équation
différentielle.
Lorsqu’une bobine est branchée aux bornes d’un condensateur chargé, le condensateur va se
décharger et se charger périodiquement sans aucune influence de l’extérieur ; le circuit LC
est donc un oscillateur libre. Pour cette raison la constante ω0 est appelée pulsation propre
de l’oscillateur.
La pulsation propre est déterminée par les grandeurs caractéristiques du circuit LC, à savoir
l’inductance L de la bobine et la capacité C du condensateur. La charge maximale Qm et la
phase initiale ϕ sont déterminées par les conditions initiales.
Période propre
1
ω0 = √
LC
2π √
T0 = = 2π L C (2.11)
ω0
i = q̇ = −Im sin(ω0 t + ϕ)
Conditions initiales
Les grandeurs Qm et ϕ sont déterminées par les conditions initiales, c’est-à-dire par les valeurs
de uC et de i à l’instant t = 0.
Considérons l’exemple d’un condensateur qui a été chargé à la tension U0 . Lorsqu’on branche
la bobine sur ce condensateur, la tension initiale au bornes du condensateur est U0 et sa
charge initiale vaut Q0 = C U0 . Nous avons à l’instant t = 0 :
U0 = Um cos(ϕ).
L’intensité du courant doit être nulle initialement car le courant ne peut pas s’établir de façon
instantanée dans la bobine :
0 = −Im sin(ϕ).
Il résulte de ces deux conditions que ϕ = 0 et Um = U0 . Les équations horaires pour les
différentes grandeurs électriques s’écrivent :
uC = Um cos(ω0 t) = U0 cos(ω0 t)
uL = −Um cos(ω0 t) = −U0 cos(ω0 t)
i = −Im sin(ω0 t) = −Q0 ω0 sin(ω0 t)
Représentations graphiques
La figure 2.21 montre la représentation graphique de uC (t), uL (t) et i(t) pour l’exemple
ci-dessus. On constate que uC et i sont déphasées de π/2.
Exercice 2.6 Vérifier que l’énergie électromagnétique est constante et déterminer sa valeur.
La figure 2.22 montre la représentation graphique de E(t), EC (t) et EL (t).
1BC Oscillateurs 61
L’expérience 2.4 a montré que si la résistance totale du circuit n’est pas négligeable, les
oscillations sont amorties : l’amplitude diminue. L’effet de la résistance est comparable à
celui d’une force de frottement dans le cas d’oscillations mécaniques.
Pour une discussion de l’influence de la résistance sur l’amortissement, voir la section 2.3.4.
L’énergie du système électrique n’est plus constante mais elle est dissipée progressivement
par effet joule. L’équation différentielle et sa solution ne sont plus valables.
Étude expérimentale
Expérience 2.5 On utilise le montage de la figure 2.23. Un dipôle RLC série est branché
aux bornes d’un générateur de tension alternative sinusoïdale.
R C L
voie 2 voie 1
Figure 2.23 – Circuit RLC
Observations :
Énoncé Pour une fréquence d’excitation égale à la fréquence propre du circuit LC, l’ampli-
tude des oscillations du courant électrique est maximale ; c’est le phénomène de résonance.
Les oscillations du circuit RLC sont dites forcées par le générateur de tension alternative
sinusoïdale.
Courbe de résonance
Im
Im1
R1
Im2 R2 = 2 R1
f
f0
Figure 2.25 – Courbe de résonance
Les courbes présentent des maxima de valeurs respectivement Im1 et Im2 . Ces maxima d’am-
plitude sont obtenus pour une fréquence de résonance fr égale à la fréquence propre f0 du
circuit oscillant non-amorti :
1 1
fr = f0 = = √ .
T0 2π L C