CoursElKolli Meriem
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CoursElKolli Meriem
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Sommaire Page
Acquis de base 01
1. Notion de produits naturels 01
2. Métabolites primaires et secondaires 01
2.1. Métabolites primaires 01
2.2. Métabolites secondaires 01
3. Rôle 02
I. Les produits naturels d'origine végétale; comment sont-ils élaborés? 03
I.1. Composés terpéniques 03
I.1.1. Introduction 03
I.1.2. Répartition 03
I.1.3. Assemblage 04
I.1.4. Classification 06
I.1.5. Biosynthèse 06
I.1.6. Extraction 09
I.2- composés phénoliques 10
I.2.1. Origine 10
I.2.2. Classification 12
I.2.3. Extraction 15
I.3. Composés alcaloïdiques 16
I.3.1.Origine 16
I.3.2. Classification 17
I.3.3. Propriétés physiques 20
I.3.4. Biosynthèse 20
I.3.5. Activités biologiques 21
I.3.6. Extraction 22
II. Intérêt physiologique des molécules dans la vie de la plante 24
II. 1. Rôle des terpènes 24
II.1.1. Molécules signaux 24
II.1.2. Hormones végétales 24
II.1. 3. La Photo-protection 25
II.1. 4. La stabilisation des membranes cellulaires 25
II.1. 5. Coloration des fruits 25
II.2. Rôle des composés phénoliques 26
II.2. 1. Molécules de dissuasion alimentaire 26
II.2. 2. Attraction des pollinisateurs 26
II.2.3. La coloration des plantes 26
II.2.4. Protections des plantes des rayonnements UV 27
II.2.5. Molécules donnant arômes et parfums aux plantes 27
II.2.6. Rôle de soutien structurel 27
II.3. Rôle des alcaloïdes 27
III. Moyens de défense vis-à-vis des agressions 28
III.1. Modes de défense 28
III.1.2. Défense directe 28
III.1.2. Inhibition de la croissance 28
III.1.3. Défense indirecte 28
III.2. Exemples 29
III.2.1. Les terpènes 29
III.2.2. Les phénols 30
III.2.3. Les alcaloïdes 31
IV. Systèmes de protection par rapport aux stress extérieurs 32
IV.1. Le stress hydrique 32
IV.2. Stress lumineux 33
IV.3. Stress salin 33
IV.4. Stress Thermiques 33
V. Systèmes de communication avec l'environnement de l'organisme 35
V.1. La réponse allélopathique 35
V.2. Symbiose 36
V.3. Parasitisme 37
VI. Valorisation et application des produits naturels dans l'industrie 38
VI.1. En agronomie 38
VI.2. En pharmacologie 38
VI.3. En agroalimentaire 39
VI.4. En parfumerie 39
VI.5. En tannage 39
VII. Les principaux composes issus du métabolisme secondaire et leurs
dérivés faisant l'objet d'applications industrielles (agroalimentaire,
cosmétique, pharmaceutique). 40
VII.1. Activité anti-enzymatique 40
VII.1.1. Modes d’action des inhibiteurs enzymatiques 40
VII.1.2. Inhibition par les métabolites secondaires 41
VII.2. Activité antioxydante 42
VII.2.1. Stress oxydant 42
VII.2.2. Antioxydants d’origine végétale 44
VII.3. Activité anti-inflammatoire 46
VII.3.1. L’inflammation 46
VII.3.2. Métabolites secondaires anti-inflammatoires 47
VII.4. Activité antibactérienne, antifongique et antivirale 48
VII.4.1. Les antimicrobiens 48
VII.4.2. Rôle des substances naturelles contre la résistance 51
VII.4.3. Evaluation de l’activité antimicrobienne 51
VII.5. Activité anticoagulante et antiagrégante 58
VII.5.1. La coagulation sanguine 58
VII.5.2. Substances naturelles anticoagulantes et antiagrégantes 58
VII.6. Activité antiglycémiante 59
VII.6.1. La glycémie 59
VII.6.2. Plantes régulatrices de la glycémie 60
VII.7. Activité des hormones 62
VII.7.1. Hormone animale et phytohormone 62
VII.7.2. Action en tant qu’hormones 62
VII.7.3. Action sur les hormones 62
VII.8. Activités biologiques des anticorps et complément 64
VII.8.1. Fonctions des anticorps 64
VII.8.2. Le système du Complément 64
VII.8.3. Rôle des produits naturels issus des plantes sur le
système immunitaire 64
Références bibliographiques 66
Acquis de base
Rôle
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de milliers de molécules différentes classées en familles chimiques telles que les polyphénols,
les terpènes, les alcaloïdes etc. Outre leur très grande diversité chimique, ces métabolites
secondaires se caractérisent généralement par de faibles concentrations dans les tissus végétaux
ainsi que par leur stockage souvent réalisé dans des cellules ou organes spécialisés.
On distingue classiquement trois grandes catégories de métabolites secondaires chez les
végétaux :
• Les composés phénoliques
• Les composés terpéniques
• Les alcaloïdes
3. Rôle
Les substances naturelles offrent des potentialités considérables comme :
- Molécules d’intérêt pharmacologique, agronomique et cosmétique
- Marquent l’identité d’une espèce, familles ou genres donc des outils moléculaires pour
l’exploration du monde vivant
- Médiateurs chimiques pour la compréhension des interactions entre les organismes
vivants dans les écosystèmes.
- Attraction des pollinisateurs
- Protection de l’attaque des pathogènes ou des herbivores
- Ils participent à des réponses allélopathiques (compétition entre les plantes pour la ……
- La régulation de la croissance.
Il est à noter que le métabolisme secondaire des plantes est lié au métabolisme primaire par
cinq voies métaboliques principales:
- La voie de l’acide shikimique,
- De l’acide malonique,
- De l’acide mévalonique,
- Des acides aminés
- Du glucose 3P via la voie des pentoses phosphate.
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I-LES PRODUITS NATURELS D'ORIGINE VEGETALE.
COMMENT SONT ILS ELABORES ?
Répartition
Assemblage
Classification
Biosynthèse
Extraction
I.1.1. Introduction
Les terpènes ont été nommés par Friedrich Kekulé von Stradonitz en référence à
la térébenthine qui contient des hydrocarbures (térébenthine se dit en allemand « Terpentin ».
Seulement, ceux-ci ont été qualifiés à l'origine de « terpène », terme qui est devenu une notion
spécifiée plus tard plus précisément.
Les terpènes sont des hydrocarbures naturels, de structure cyclique ou non (acyclique,
monocyclique, bicyclique ou tricyclique). Leur particularité structurale la plus importante est la
présence dans leur squelette d’unités isoprénique (2-methyl-1,3-butadiene) à cinq atomes de
carbone (C5H8) (Figure 01).
I.1.2. Répartition
La très grande majorité des terpènes est spécifique du règne végétal, mais cette spécificité
n'est pas absolue. On rencontre des sesquiterpènes et des diterpènes de structures variées chez
les animaux marins (Cnidaires, Spongiaires) et les phéromones monoterpéniques connus chez
les insectes.
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I.1.3. Assemblage
La synthèse d'une grande variété de terpènes, cycliques et acycliques, dans les plantes,
fait intervenir un nombre variable d'éléments isopréniques (le 2-méthylbuta-1,3-diène).
Suivant le nombre entier d'unités isopréniques penta carbonées (C5) n ramifiées, on peut
classer les terpènes en :
- Monoterpènes.
- Sesquiterpènes.
- Diterpènes.
- Sesterpènes.
- Triterpènes.
- Tetraterpènes.
- Polyterpènes (> C40) c’est le caoutchouc naturel (Figure 2).
CLASSIFICATION
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Figure 03 : Assemblage des terpènes
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I.1.4. Classification
Selon la structure des composés terpéniques, on peut les classer en:
-Terpènes acycliques
-Terpènes monocycliques
-Terpènes bicycliques (Figure 05).
Alcool Aldéhyde
Géraniol Citral
Terpènes
Acycliques
Cétone Alcool
Menthone Menthol
Terpènes
Monocycliques
β-Pinène
α-Pinène
Terpènes
Bicycliques
I.1.5. Biosynthèse
Le précurseur universel de tous les terpènes est l’acide mévalonique obtenu après
condensation enzymatique de trois molécules d’acétyl CoA. Sa phosphorylation suivie d’une
décarboxylation aboutie à l’unité isoprénique de base : le pyrophosphate d’isopentényle (IPP)
(Figure 06).
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La seconde voie, voie du MEP (nommée voie indépendante du mévalonate) est spécifique
de certaines bactéries et plantes. Elle débute par la condensation d’une unité pyruvate (C3) avec
une unité glycéraldéhyde-3-phosphate (C3) et conduit au méthyl erythritol phosphate (MEP) un
composé intermédiaire en C5. Plusieurs étapes enzymatiques conduisent ensuite à la synthèse
de l’IPP.
- Synthèse de l’IPP
La biosynthèse du diphosphate d'isopentényle (IPP) (qui est le premier maillon de la
chaîne isoprénique) se fait à partir de l'acétyl CoA (provenant de la glycolyse) qui est présent
dans la plupart des compartiments cellulaires. Dans les chloroplastes, comme pour les
mitochondries, la source de l'acétyl CoA serait le pyruvate.
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Figure 07 : Condensation des unités du pyrophosphate d’isopentényle
- Terpènes ou terpénoïdes?
On utilise le terme « terpène » de façon plus large, en y incluant les terpénoides. Ces
derniers peuvent être considérés comme des terpènes modifiés, avec des groupes méthyles
ajoutés ou enlevés, ou des atomes d'oxygène ajoutés
- Modifications secondaires
Après synthétise, les molécules terpéniques peuvent subir des modifications par l’ajout de
fonctions chimiques (Figure 08) comme la fonction alcool, aldéhyde ou cétone, ce qui conduit
à la grande diversité des molécules de cette famille.
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Figure 08: Quelques modifications des molécules terpéniques
I.1.6. Extraction
L’hydro distillation est basée sur l’entraînement des substances volatiles présentes dans
les plantes, grâce à la vapeur d’eau. Une quantité, bien déterminée du matériel végétal (coupé
en parties très fines), est portée à ébullition dans de l’eau distillée pendant trois heures. Pendant
l’ébullition, les cellules végétales éclatent et libèrent leurs contenus. La vapeur dégagée,
chargée de l’eau et des huiles, se condensent. Enfin, deux phases se forment et par la différence
de densités, les huiles se déposent au dessus de l’eau (Figure 09). L’HE (huile essentielle)
obtenue est séparée de la phase aqueuse à l’aide d’une aiguille d’une seringue. Les HE
obtenues sont conservées dans des flacons opaques fermés hermétiquement à l’abri de la
lumière et à une température de 4 à 6 °C.
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I.2. Composés phénoliques
Origine
Classification
Extraction
I.2.1. Origine
Les composés phénoliques sont des dérivés non azotés où le cycle aromatique est issu
principalement du métabolisme de l’acide Schikimique et ou de celui du Malonyl Coa
(Figure1011). La majeure partie des composés aromatiques est constituée de la famille des
phényl propanoides, qui dérivent de la phénylalanine ou de la tyrosine. La désamination de cet
acide aminé par une enzyme clé: la phénylalanine ammonia-lyase (PAL), conduit à l’acide
cinnamique par la réaction suivante ;
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CH2 CH-COOH CH CH-COOH
NH2 PAL
phénylalanine cinnamate
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Figure12 12 : Synthèse des composés phénoliques
I.2.2. Classification
a. Les phénols simples et les acides phénoliques
Certains des plus simples composés phyto chimiques bioactifs sont constitués d'un seul
anneau phénolique (Figure 1313). Structurellement, les composés phénoliques comportent un
noyau aromatique portant un ou plusieurs groupes hydroxyles substitués et vont de la molécule
phénolique simple à des composés hautement polymérisés.
- 12 -
Figure 1313 : Exemples de quelques phénols simples et acides phénoliques
b. Les flavonoïdes
Le terme flavonoïde provient du latin "flavus", signifiant "jaune", ils sont des pigments
polyphénoliques presque toujours hydrosolubles qui contribuent, entre autres, à colorer les
fleurs et les fruits en jaunes ou en blanc. Ils ont un champ d’action important et possèdent de
nombreuses vertus médicinales. Ex : la Quercétine (Figure 1414).
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Figure1515 : L’Anthraquinone
d. Les tanins
Les tannins sont des composés polyphénoliques qui contractent les tissus en liant les
protéines et en les précipitant, d’où leur emploi pour « tanner » les peaux. Ceux-ci donnent un
goût amer à l’écorce et aux feuilles et les rendent impropres à la consommation pour les
insectes et le bétail. Les tanins ont des couleurs qui vont du blanc jaunâtre au brun et foncent à
la lumière. Ils possèdent une légère odeur caractéristique et sont astringents. Ils se dissolvent
dans l’eau, l'acétone et l'alcool. On les trouve, pratiquement, dans tous les végétaux, mais ils
sont particulièrement abondants chez les Conifères, les Fagacées et les Rosacées. Ils sont
caractérisés par leur astringence (sensation de dessèchement en bouche). Par exemple, les
pépins de raisins sont très chargés en tanins. Ex : l’acide Gallique (Figure1616)
e. Les coumarines
Les coumarines sont des lactones des acides cinnamiques. Ils sont largement distribués
dans tous le règne végétal et possèdent des propriétés très diverses. Les coumarines libres sont
solubles dans les alcools et dans des solvants organiques ou des solvants chlorés avec lesquels
on peut les extraire. Ex : la Coumarine simple (Figure1717).
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Figure 1717: Coumarine simple
I.2.3. Extraction
Les parties à extraire des plantes sont broyées et réduites en poudre qui est, ensuite,
macérée dans un mélange hydro-alcoolique méthanol/eau (1-10 v/v) à température ambiante
pendant 72h. Après filtration plusieurs fois, le méthanol est éliminé du filtrat par évaporation
sous pression réduite dans un évaporateur rotatif permettant ainsi d’obtenir l’extrait brut
(Figure 1818).
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I.3. Composés alcaloïdiques
Origine
Classification
Propriétés
Biosynthèse
Activités biologiques
Extraction
Les alcaloïdes sont des molécules organiques mono ou polycycliques d’origine naturelle
(le plus souvent végétale), azotées, plus ou moins basique, de distribution restreinte et doués, à
faibles doses, de propriétés pharmacologiques marquées. Ce nom dérive du mot alcalin . On les
trouve surtout dans les familles suivantes: Papavéracées, Rutacées, Fabacées et Solanacées.
Les alcaloïdes ont la propriété de former des sels et d'être amers, la plupart de ces molécules
ont une activité biologique puissante et certaines d’entre elles sont de puissants poisons et
(donc) de grands médicaments (Morphine, Codéine, Cocaïne…) (Figure 19). Solubles dans
l’eau.
I.3.1. Origine
Les alcaloïdes dérivent, en général, des acides aminés (tryptophane, tyrosine,
phénylalanine, lysine, arginine…) qui sont d’abord décarboxylés.
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1.3.2. Classification
a. Classification biogénétique
Selon que l’Azote est intégré ou non dans l’hétérocycle et selon le précurseur des
alcaloïdes, ces derniers sont classés en trois sous groupes:
• Les vrais alcaloïdes ; sont des substances d’origine naturelle, à distribution limitée
et aux structures complexes. L’Azote (N) est inclus dans un hétérocycle. Ils existent
dans la plante sous forme de sels et ayant pour origine biosynthétique un acide
aminé. Ils sont doués d’activité pharmacologique significative.
• Les proto alcaloïdes ; ont les mêmes caractéristiques que les vrais alcaloïdes,
excepté l’origine biosynthétique car ils dérivent d’isoprénoïdes (alcaloïdes
terpéniques) ou d’acétate, en plus du fait que l’Azote n’est pas inclus dans un
hétérocycle.
• Les pseudo-alcaloïdes ; leur Azote n’est pas inclus dans un hétérocycle et n’ont
pas pour origine biosynthétique un acide aminé.
NB. Certaines molécules azotées ne sont pas considérées comme alcaloïdes (Figure 20) :
- 17 -
central, exemple ; l’Atropine qui est
rencontrée chez Datura sp (Figure 21).
Elle est souvent utilisée en tant
qu'antidote de certains gaz neurotoxiques de
combat.
18
- Les alcaloïdes pipéridiniques :
renfermant le noyau pipéridine. Ils sont peu
thérapeutiques. Rencontrés chez le Grenadier
(Punica granatum).
la phosphodiestérase.
19
✓ Les alcaloïdes dérivés du
Tryptophane
- Les tryptamines : constitué d'un noyau
d'indole, sont hallucinogènes c'est-à-dire
Noyau d'indole
provoquent des altérations des perceptions,
de la pensée et de l’humeur. Exemple de
l’Harmine et de l’Harmaline de l’Agaric
hallucinogène et de Peganum harmala.
Figure 29 : à gauche l’Agaric
hallucinogène, à droite : P. Harmala
20
Ces acides aminés sont décarboxylés en amines qui sont couplées à d’autres squelettes
carbonés. La Strictosidine et la Norcoclaurine sont deux composés centraux source de la
moitié des alcaloïdes connus (Figure 31).
✓ Anticancéreux
• Ce sont des antimitotiques. Ainsi, les
cellules restent bloquées au stade de la
mitose et ne peuvent pas se diviser. Ex. le
Paclitaxel (Taxol). 10 kg d'écorce d'If du
pacifique (Taxus sp.) donnent à
peine 1 gramme de produit actif.
21
✓ Stimulants
• Boissons énergisantes et des friandises
comme la caféine (de Coffea sp.).
• Plusieurs médicaments, analgésiques et
des médicaments destinés à soulager
les symptômes du rhume et de la
grippe.
Figure 34 : Coffea sp.
✓ Antipaludéens
✓ Antalgiques
• La morphine et la codéine sont des
antalgiques majeurs de référence. La
morphine est un alcaloïde naturel de
l'Opium qui provient de: Papaver
somniferum.
Figure 36 : P. somniferum
I.3.6. Extraction
✓ Alcaloïdes volatils : Ils sont extraits en plusieurs étapes ;
1. Poudre végétale est obtenue par broyage.
2. La poudre est mise en présence d’une base (soude).
3. Le mélange subit un entraînement par la vapeur d'eau.
4. Le tout est condensé suivi d’une séparation de la partie aqueuse du distillat à laquelle ils
ne sont pas miscibles, (Ex. nicotine du tabac).
22
✓ Alcaloïdes fixes
1. La plante est traitée par de l'eau ou un alcool (éthanol, méthanol) en présence d'acide
pour avoir les alcaloïdes sous forme de sels solubles.
2. La solution extractive est concentrée, et alcalinisée par de la soude ou de l'ammoniaque
qui libère les alcaloïdes.
3. Ceux-ci sont alors repris par un solvant organique non miscible à l'eau.
23
II. Interét physiologique des molecules dans la vie de la plante
Les métabolites secondaires exercent un rôle majeur dans l’adaptation des végétaux à leur
environnement. Ils assurent des fonctions clés dans la résistance aux contraintes biotiques
(phytopathogènes, herbivores, etc.) et abiotiques (UV, température, etc.), l’attraction des
pollinisateurs et participent aux réponses allélopathiques.
Par la suite encore, le rôle de métabolites secondaires dans la croissance et le développement
est apparu de plus en plus évident (par exemple certains flavonoïdes régulent le transport de
l’auxine, une phytohormone qui induit la croissance racinaire).
Les métabolites secondaires exercent un rôle majeur dans:
• L’adaptation des végétaux à leur environnement
• Fonctions clés dans la résistance aux contraintes biotiques et abiotiques
24
signalisation, pour aboutir au contrôle de l'expression de gènes spécifiques et/ou au contrôle
enzymatique, de canaux ionique dans le but de l’économie d'eau (au niveau des stomates),
l’arrêt de croissance (protection, réserves, déshydratation) et la formation des graines et des
fruits.
II.1. 3. La Photo-protection
Dans des conditions de stress, le niveau d'énergie lumineuse capturée est trop élevé et
peut générer une quantité importante de radicaux libres, toxiques pour la plante. Les pigments
caroténoïdes absorbent l'énergie lumineuse lorsque la chlorophylle est présente en faible
quantité et la dissipent.
II.1.4. La stabilisation des membranes cellulaires
Les terpènes présentent tous des structures amphiphiles (comportant un groupe hydrophile
terminal et un squelette hydrocarboné hydrophobe, lipophile), un groupe hydrophile à chaque
extrémité, ce qui permet une inclusion optimale dans les membranes. Ils agissent comme des
espaceurs et provoquent une réorganisation majeure dans les membranes, conduisant à une
augmentation de la dynamique moléculaire globale de ces derniers.
II.1.5. Coloration des fruits
Certains terpènes comme les caroténoïdes sont responsables de la couleur de quelques
végétaux (Tomates, oranges, citrons), de fleurs, de racines (carotte, pomme de terre) auxquels
ils donnent la pigmentation.
✓ Exemples
➢ Les Gibbérellines plus de production de saccharose dans la
Ce sont des diterpènes tétracycliques à 19 canne à sucre.
ou 20 C, formés par quatre unités isoprènes.
Hormones végétales, elles poussent
l’allongement de la tige, stimulent la
floraison, font grossir les grains de raisin
sans pépin, retardent la maturité des Figure 37 : La Gibbéralline
agrumes, stimulent la floraison en induisant
25
Ils accélèrent la sénescence dans les tissus Figure 38 : Les Brassinostéroïdes
agonisant.
➢ L'acide Abscissique
C’est une phytohormone sesquiterpène. Il
intervient dans la tolérance de la
déshydratation par fermeture des stomates,
stimule la chute des feuilles et des fruits
secs, induit la dormance des plantes (repos
hivernal), arrête la croissance
des bourgeons ayant démarré et réintroduit
la dormance, inhibe la germination des
graines par modification de la perméabilité
des membranes, prévient le choc osmotique
et la carence en éléments minéraux ainsi
Figure 39 : L’acide Abscissique et son
que l’anoxie des racines.
effet sur les plantes
26
II.2.4. Protections des plantes des rayonnements UV
Des polyphénols sont synthétisés en réponse aux UV-B dans les cellules épidermiques
des feuilles. Du fait de leur spectre d’absorption dans les UV, ils agissent comme des filtres en
se liant à l’ADN pour le protéger.
II.2. 5. Molécules donnant arômes et parfums aux plantes
Cette propriété intervient dans l’attraction ou la répulsion des herbivores et des insectes.
II.2.6. Rôle de soutien structurel
La lignine, constituante du bois, sa rigidité permet la croissance verticale des plantes et
le transport de l’eau par capillarité à toutes les cellules. Elle a aussi un rôle de protection parce
qu’elle est très difficile à digérer par les herbivores.
✓ Exemples
➢ Flavonoïdes
Impliqués dans l’interaction plante-animaux (ex. attractions des pollinisateurs par la
couleur des fleurs et des transporteurs des graines) et jouent des rôles physiologiques
importants (interactions légumineuses/rhizobium). Ils agissent comme filtres des UV. Sont
impliqués chez les plantes dans le transport d'électrons lors de la photosynthèse.
➢ Tanins
Ce sont des déterrant alimentaires par leur gout astringent ; cette propriété astringente
provoque une baisse d’appétence chez le bétail et surtout une diminution de la digestibilité des
protéines (surtout chez les insectes et leurs larves, les chenilles essentiellement et bloquent
leurs enzymes digestives). Ils augmentent la résistance au pathogènes, augmentent la qualité du
bois ou des fibres (résistance contre le vent). S’accumulent dans les téguments des semences et
jouent un rôle crucial dans la dormance et la germination et augmentent la qualité du bois ou
des fibres.
➢ Coumarines
Ces composés sont souvent synthétisés en réponse à des attaques pathogènes. Plusieurs
coumarines ont des propriétés bactériostatiques, ces composés représentent donc des
phytoalexines chez un certain nombre de plantes (ex : la Scopolétine qui s’accumule chez le
tabac au cours de la réaction hypersensible).
27
III. Moyens de defense vis-a-vis des agressions
Modes de défense
Exemples
Terpènes
Phénols
Alcaloides
28
cellules végétales qui vont déclencher la synthèse et la libération des composés volatils de
nature terpénique. Ceux-ci diffusent dans l’atmosphère et attirent les guêpes parasitoïdes qui
vont attaquer les larves injectant un venin paralysant à l’intérieur de leur corps, puis y déposent
des œufs. Le parasitoïde se développe aux dépens de la larve et provoque sa mort.
III.2. Exemples
III.2.1. Les terpènes
Les terpènes peuvent agir en lysant
les globules rouges des herbivores; Digitoxine
de la digitale pourpre. L'absorption
d'environ 8 g de feuilles peut être létale.
L’Eugénol, produit par les boutons floraux du
giroflier, se fixe sur un neurotransmetteur des
invertébrés et l’empêche d’agir. Figure 40 : Plantes riches en terpénes
➢ Huiles essentielles
Liquides volatiles qui ont souvent une
fonction de défense contre les insectes et les
herbivores. Jouent un rôle important en tant
qu’antibactériens, antiviraux, antifongiques et
insecticides. Jouent un rôle contre les
herbivores en réduisant leur appétit donc de Figure 41 : Les huiles essentielles
repousser les indésirables.
➢ Latex
Le latex a une double fonction de
défense. Quand un insecte ravageur (termite,
chenille...) pénètre dans l'écorce d'un arbre
producteur de latex ou mange l'une de ses
feuilles, l'arbre envoie à la tête de l'insecte un
jet de gel collant. L'insecte ne peut plus se
Figure 42 : Aspect du latex s’écoulant du
nourrir et meurt rapidement.
tronc de l’arbre
29
➢ La térébenthine
Sa synthèse (mono-terpènes) est
déclenchée contre les insectes. Son action se
fait en plusieurs étapes ;
1. Piéger l’insecte.
2. Production de résine par l’écorce et
fermeture du trou d’entrée. Figure 43 : La térébenthine s’écoulant du
4. Evaporation de la térébenthine et
solidification du bouchon.
➢ Les Phytoalexines
Des molécules lipophiles de faible poids moléculaire synthétisées par les plantes en
réponse aux parasites (champignons et bactéries). Ils ont une fonction antibiotique pour stopper
la croissance du microorganisme.
➢ La lignine
Les parois cellulaires lignifiées sont
notablement imperméables aux agents
pathogènes et difficilement consommables par
les insectes.
Figure 44 : La lignine ; l’un des constituants
du bois
➢ Tanins
Leur propriété astringente provoque une
baisse d’appétence chez le bétail et une
diminution de la digestibilité des protéines
chez les insectes surtout et leurs larves par la
précipitation des enzymes digestives.
Figure 45 : Du tanin en poudre
30
III.2.3. Les alcaloïdes
Leur saveur amer est un fort déterrent. Responsables de certains cas d’empoisonnement du
bétail par les graines qui accumulent les Lupanines. La nicotine est un des insecticides, sa
synthèse est stimulée par les blessures par les herbivores. La caféine tue les larves et a un effet
inhibiteur sur la phosphodiesterase (impliqué dans la signalisation et le stockage des glucides et
des graisses. La solanine a un effet tératogène. Certains alcaloïdes se lient aux acides
nucléiques et peuvent inhiber la synthèse des protéines et affecter les mécanismes de réparation
de l'ADN.
31
IV. Systèmes de protection par rapport aux stress exterieurs
Le stress hydrique
Le stress lumineux
Le stress salin
Le stress thermique
Les plantes sont toujours confrontées aux différents genres de stress physiques. Les
substances naturelles issues du métabolisme secondaires peuvent contourner ces stress.
IV.1. Le stress hydrique
Le déficit ou l’excès de l’eau dans l’environnement immédiat de la plante peut provoquer
plusieurs dégâts, entre autres ;
• La flexibilité (très limitée) de la paroi végétale.
• La déshydratation des vacuoles et la plasmolyse des cellules.
• Chute de la quantité des protéines membranaires.
• La création d’une tension entre la membrane plasmique et la paroi, ce qui peut conduire
à un déchirement de la membrane et une rupture des parois cellulaires
• Modifications au niveau de l'ADN (Rupture des brins d'ADN).
➢ L'acide Abscissique (ABA)
Sesquiterpène à 15 atomes de carbone
synthétisé à partir des caroténoïdes. Ferme
les stomates (Figure 47), ce qui entraîne
une diminution de la transpiration et une
diminution des échanges de gaz donc
Figure 46 : Structure de l’ABA
diminution de la photosynthèse.
32
IV.2. Stress lumineux
33
végétation par diminution du temps disponible pour mettre en place la production, le
développement de maladies cryptogamiques et la déshydratation rapide des tissus.
La transpiration, un mécanisme simple et efficace qui met à profit l’énergie d’évaporation
de l’eau pour refroidir les feuilles. Comme les plantes sentent une élévation de la température,
elles commencent à synthétiser plus de terpènes et sous des températures élevées pendant la
nuit ou le jour, plus de terpènes sont libérés. Les terpènes s'évaporent à haute température,
produisant des flux d'air qui refroidissent la plante et diminuent la transpiration.
➢ La fermeture des stomates par l'acide Abscissique (terpène) provoque des
augmentations de température de plusieurs degrés.
➢ l’acide Salicylique augmente la résistance des tomates et des fèves aux fluctuations de
la température. Induit la synthèse des protéines du choc thermique chez le tabac.
34
V. Systèmes de communication avec l'environnement de l'organisme
La réponse allélopathique
Compétition
Symbiose
Parasitisme
De nombreux métabolites dits secondaires se sont avérés jouer des rôles essentiels dans les
relations entre les plantes et leur environnement ; c'est-à-dire la communication avec
l’environnement ou bien l’allélopathie.
V.1. La réponse allélopathique
C’est l'ensemble des interactions biochimiques directes ou indirectes, positives ou
négatives, d’une plante sur un autre organisme (survie, croissance, reproduction..etc.) au moyen
de métabolites secondaires tels que les phénols, les terpénoïdes et les alcaloïdes. Les plantes
entrent en compétition les unes avec les autres pour obtenir la luminosité solaire et les
substances nutritives. Elles ont élaboré des mécanismes pour conquérir leur propre espace. Les
composés allélopathiques sont libérés dans l’air ou dans le sol de façon à agir positivement
(allélopathie positive) ou négativement (allélopathie négative) sur les autres organismes.
✓ Compétition
35
Exemples
➢ Les phénols
Les acides phénoliques peuvent perturber l’absorption minérale par la plante : l’acide
salicylique inhibe l’absorption d’ions K+ dans les racines d’Avena sativa. Le degré d’inhibition
dépend de la concentration de l’acide phénolique et du pH. Cette perturbation modifie la
perméabilité membranaire donc le taux d’efflux d’ions.
➢ Terpènes
Beaucoup de classes de monoterpènes volatils inhibent la croissance végétale comme le
Cinéole (eucalyptol), la Pulegone et l’α et β- pinène. Le Cinéole inhibe la croissance des
racines de certaines herbes en inhibant l’Asparagine-synthase.
V.2. Symbiose
✓ Les mycorhizes des signaux moléculaires qui sont, en
Associations d'un champignon et général, des flavonoïdes.
d'une racine. Les mycorhizes sont la
symbiose la plus répandue sous terre, elles
ont un rôle dans la nutrition du végétal et un
rôle de protéger les racines contre une
infection par des microorganismes
pathogènes du sol.
Les métabolites secondaires jouent un rôle
très important dans le processus de Figure 50 : Mycorhizes racinaires
reconnaissance entre symbiotes et hôtes via
Le végétal produit des flavonoïdes qui
✓ Les nodosités attirent les bactéries et stimulent leur
Associations d'une bactérie et d'une production de facteurs de nodulation.
racine végétale, elles sont plus spécifiques
des certaines familles des végétaux comme
les légumineuses.
36
V.3. Parasitisme
Certains végétaux sont incapables de se nourrir seuls et vivent en parasitant d’autres plantes
hotes. Lors de la sortie de la dormance des graines de Striga sp., un haustorium se développe en
formant une structure racinaire massive spécialisée qui envahit les racines hôtes et sert de
conduit physiologique entre le parasite et l’hôte pour absorber les ressources de la plante.
Plusieurs quinones et phénols provoquent ce phénomène en donnant un signal au parasite de
lancer la morphogénèse de l'haustorium. Le principal composé est la 2,6-
diméthoxybenzoquinone. Elle est relâchée dans la rhizosphère dans les exsudats racinaires ou
issue de l’oxydation des acides phénoliques, composants majoritaires de ces exsudats.
37
VI. Valorisation et application des produits naturels dans l'industrie
En agronomie
En pharmacologie
En agro-alimentaire
En parfumerie
En tannage
VI.2. En pharmacologie
L’ethnopharmacologie constitue la base de l’industrie médicamenteuse. Les métabolites
secondaires constituent la fraction la plus active des composés chimiques des végétaux parfois
même à faibles doses. On estime aujourd’hui qu’environ 1/3 des médicaments actuellement sur
le marché contiennent au moins une substance végétale active ; antiparasitaire, antibiotique,
anticancéreuse, immunosuppresseurs. Cette efficacité pharmacologique des métabolites
secondaires s’est traduite par le développement de médicaments majeurs sur les 30 dernières
années, tel que le Taxol et la Morphine, utilisées dans le traitement de certains cancers. Les
drogues à huiles essentielles sont utilisées en nature, en particulier pour la préparation
d’infusion (menthe, mélisse, verveine, fleurs d’oranger… etc.) et sous la forme de préparations
38
galéniques simples et même pour l’aromatisation des formes médicamenteuses destinées à la
voie orale.
VI.3. En agroalimentaire
Les métabolites secondaires forment les arômes, les épices, les conservateurs et les
colorants alimentaires. Des huiles essentielles sont utilisées dans la conservation des plats
préparés et dans les préparations surgelées industrielles. Certains extraits végétaux augmentent
les qualités gustatives en confiserie (Vanilline), dans les produits laitiers (Extraits de fruits), les
produits carnés, les sauces, les soupes, les produits de boulangerie, les boissons, sans oublier la
nutrition animale.
VI.4. En parfumerie
L’industrie des parfums se base sur les huiles essentielles. En principe, le jasmin, la
lavande, le myrte, le girofle et les roses présentent un potentiel industriel pour des pays tels que
la France et la Bulgarie.
VI.5. En tannage
Le tannage est un procédé chimique, consistant à transformer les peaux en cuir en les
rendant plus durables et plus souples. Les tannins végétaux ont été employés depuis les temps
les plus reculés, le tannage naturel végétal fut le premier moyen utilisé par les hommes pour
rendre la peau imputrescible en lui conservant sa souplesse. Le tannage se fait par l’application
de tannins de différentes provenances; écorce de Chêne (Ellagitannins), écorce de Mimosa,
écorce de Sapin, le bois du Châtaignier et les noix de galles (Gallotannins).
39
VII. Les principaux composés issus du métabolisme secondaire et leurs derivés faisant l'objet
d'applications industrielles (agroalimentaire, cosmétique, pharmaceutique).
Activité anti-enzymatique
Activité antioxydante
Activité anti-inflammatoire
Activité anti-glycémiante
40
VII.1.2. Inhibition par les métabolites secondaires
Les métabolites secondaires interagissent avec l'enzyme cible et l'inhibent. L'inhibition
réussie de l'enzyme arrête son fonctionnement normal. Donc, le processus de découverte d’un
anti enzymatique (ex. anti β-lactamase) s'active à partir de la sélection de l'enzyme cible.
41
Figure 55 : Quelques polyphénols agissant sur les enzymes
➢ Flavonoïdes
De nombreuses enzymes sont inhibées son action antibactérienne, ex. le
par les flavonoïdes comme la Morine est Kaempferol et la Quercétine.
abondant dans (du mûrier blanc), la
Myricétine (des raisins) et la rutine (du
thé).
L’inhibition des β-lactamases est
utilisée en pharmacologie afin d'accroître le
spectre d'activité des antibiotiques de la
classe des β-lactamines. Ce mécanisme est
utilisé dans le traitement de
certaines infections bactériennes. L'ajout
Figure 56 : Flavonoïdes agissant sur les
d'un inhibiteur de β-lactamase à un
enzymes
antibiotique de la classe des β-lactamines a
alors pour conséquence pour ce dernier de
résister à son inactivation par les enzymes
bactériennes, ce qui lui permet d'exercer
42
- Un déficit nutritionnel en antioxydants.
- Une surproduction endogène d’agents pro-oxydants.
- Une exposition environnementale à des facteurs pro-oxydants (médicaments,
radiations ionisantes, tabac…etc.).
✓ Mécanisme de l’oxydation
Un radical libre est une espèce chimique possédant un ou plusieurs électrons non appariés
sur sa couche externe. La présence d'un électron célibataire confère à ces molécules une grande
instabilité (Figure 57). Pour rechercher la stabilité, les radicaux libres ont tendance à voler un
électron de n’importe quelle molécule qui les entoure. Les antioxydants sont des molécules qui
fournissent au radical libre l'électron manquant. On appelle antioxydant n’importe quelle
substance qui prévient ou ralentit le processus d’oxydation.
43
Figure 58 : Les sources des radicaux libres
44
VII.2.2. Antioxydants d’origine végétale
Les métabolites secondaires agissent, entre autres, par l’induction de la biosynthèse d’enzymes
antioxydantes.
➢ Terpènes antioxydants
Du moment qu’il y a une corrélation entre les antioxydants et les effets protecteurs contre
les UV, l’activité antioxydante peut se traduire par l’absorbance des rayonnements UV. L'effet
antioxydant est un mécanisme clé de l'activité photo protectrice d'extraits d'herbes.
Le tocopherol (Vitamine E, terpenoides) absorbe les UVA. Les huiles essentielles de thym, de
clou de girofle, de menthe, de coco et particulièrement l'huile d'olive. Le β-carotène, le
Camphor, le 1,8-cinéol, l’α-pinène, le Bornéol, l’α-terpinéol et le Lycopène sont des
piégeurs de radicaux libres.
➢ Polyphénols antioxydants
Les composés phénoliques représentent une source importante d'extraits naturels
d'antioxydants. Les polyphénols (PP) interviennent lors de l'oxydation des lipides en donnant
un atome d'hydrogène aux radicaux libres selon les réactions;
ROO° + PPH ----------------------- ROOH + PP°
RO° + PPH ------------------------- ROH + PP°
Ensuite les radicaux phenoxyl issus de ces réactions agissent également sur les radicaux libres :
ROO° + PP° ---------------------------- ROOPP
RO° + PP° ------------------------------- ROPP
La rutine, le kaempférol, la quercétine, l’acide cinnamique, l’acide caféique, l’acide
férulique, l’acide gallique et le resveratrol, réduisent l’absorbance des UVB et piègent les
radicaux libres.
➢ Alcaloïdes antioxydants
La Boldine (principal alcaloïde de la feuille du boldo), la Purpurone, la Vindoline, la
Vindolidine, la Vindolicine et la Vindolinine.
Les carbolines comme l’Harmane, l’Harmine, l’Harmol, l’Harmaline et l’Harmalol peuvent
agir comme piégeurs d'espèces réactives de l'oxygène en inhibant la peroxydation lipidique et
le remplacement du groupe hydroxyle par un groupe méthoxyle.
45
➢ Plantes entières
En plus des molécules, des plantes consommées entières ou sous formes d’extrait (tisane,
infusion, huiles essentielles...etc.) sont réputées pour êtres de bons antioxydants. La figure 59
récence quelques unes.
VII.3.1. L’inflammation
L’inflammation ou réaction inflammatoire est la réponse des tissus vivants, vascularisés, à
une agression. Elle est caractérisées par ; la rougeur, la douleur, la chaleur et l’œdème.
✓ Origines
• Infection : contamination par des micro-organismes.
• Agents physiques : traumatisme, chaleur, froid, radiations.
• Agents chimiques : caustiques, toxines, venins.
• Corps étrangers : exogènes ou endogènes.
• Défaut de vascularisation : réaction inflammatoire par ischémie.
46
• Anomalie de la réponse immunitaire, allergies, auto-immunité.
✓ Médiateurs de l’inflammation
• Protéines y compris des protéases.
• Lipides : les prostaglandines sont des médiateurs lipidiques de l’inflammation
• Radicaux libres.
• Interleukines
• Cyclo-oxygénases
➢ Les terpènes
Le Myrcène, le Caryophyllène, les Pinènes et les β-carotènes. Des sesquiterpènes
lactones, tels que le Helenaline et le Dihydrohelenaline, inhibent l’activation du facteur de
transcription de facteurs nucléaires impliqués dans la transcription de médiateurs pro-
inflammatoires.
➢ Les polyphénols
• Limitent la production d’espèces oxydantes (médiateurs de l’inflammation).
• Diminuent l’oxydation des macromolécules intervenant dans la restauration de
l’inflammation.
47
La Quercétine (flavonoïdes)
Diminue la production des médiateurs
inflammatoires en inhibant certaines enzymes
et elle réduit l’activité des plaquettes
sanguines.
48
✓ Agents physiques ; rayonnements électromagnétiques (UV, X ou gamma), chaleur et
ultrasons.
✓ Moyens mécaniques ; filtration et centrifugation.
✓ Agents chimiques ; des oxydants (l'eau oxygénée, le chlore et ses dérivés), des
halogénés (fluor, brome, iode), des métaux lourds (sels de mercure, composés
organiques du mercure, sels d'argent), savons et détergents, colorants et conservateurs
alimentaires (sel, sucre, l'acide salicylique, l'acide citrique, épices), des gaz (formol,
oxyde d'éthylène et l'ozone).
✓ Chimiothérapeutiques ; ce sont les antibiotiques qui doivent agir sur les germes à
faibles doses et ne doivent pas êtres toxiques pour l’organisme traité.
➢ Mécanismes d’action des antibactériens
Les agents antibactériens agissent de différentes façons, entre autres, sur la paroi et la
synthèse protéique (figure 62).
49
Figure 63 : Mécanismes d’action des antifongiques
➢ Mécanismes d’action des antiviraux
Les virus sont des parasites intracellulaires obligatoires. De ce fait, un antiviral doit
respecter les synthèses cellulaires et, en même temps, doit inhiber la synthèse des constituants
viraux, comme il doit être non cytotoxique. Les antiviraux agissent selon plusieurs mécanismes
(Figure 64).
50
Figure 65 : Les principaux mécanismes de résistance
VII.4.2. Rôle des substances naturelles contre la résistance
Il s’est avéré que les substances naturelles issues des végétaux peuvent améliorer les
performances des antibiotiques (Figure 66). Cela se fait par ; l’augmentation de l’efflux de
l’antibiotique à l’intérieur de la cellule et l’empêcher de sortir, l’inhibition des β-lactamases, et
l’empêchement de la modification des récepteurs des antibiotiques.
51
Figure 67 : L’activité antibactérienne par aromatogramme (à gauche) et par
antibiogramme (à droite)
• Méthode de diffusion
C’est un criblage préalable qui vise à
mettre en évidence une éventuelle activité
antimicrobienne sans pour autant la
quantifier. Le test est réalisé par la méthode
de diffusion sur gélose, qui est la même que
la technique de l’antibiogramme en
remplaçant les disques d’antibiotiques par
des disques de papier imprégnés par la
substance ou l’extrait à tester. Après
l’incubation, les diamètres des zones
d’inhibition sont mesurés autour de chaque
disque (Figure 68). Une souche est dite :
• Sensible si la zone d’inhibition est
supérieur ou égale à 15mm.
• Limitée si la zone d’inhibition est Figure 68 : Technique de diffusion
inférieure à 15mm.
• Résistante si la zone d’inhibition est nulle.
• Détermination des CMI
La concentration minimale inhibitrice est la plus faible concentration en extrait capable
d’inhiber la croissance bactérienne. Son évaluation se fait par la méthode de dilution. Cette
technique consiste à inoculer (par un inoculum standardisé) un milieu mélangé à une
concentration précise en extrait. Après incubation, l’observation de la gamme permet de
déterminer les CMI.
52
- Macro-dilution en milieu solide
Cette méthode se fait dans un milieu de culture gélosé. Une série de dilutions est faite. Dans
des tubes à essais contenant chacun du milieu gélosé maintenu en surfusion, on y ajoute une
quantité de l’extrait à tester. Après solidification du milieu, l’ensemencement des géloses
contenant l’extrait est effectué en surface. Après l’incubation, on note la CMI qui est la plus
petite concentration pour laquelle aucun développement n’est visible (Figure 69).
53
Figure 70 : Technique de macro-dilution en milieu liquide
- Micro-dilution en milieu liquide
Cette méthode est conçue pour les petits volumes, elle est réalisée en préparant des
solutions mères des extraits dans des microplaques. Un volume de chaque dilution est transféré
dans les puits de la microplaque qui contiennent chacun 100 μl de milieu ensemencé de
cultures jeunes de bactéries. la CMI est la concentration d'extrait qui inhibe complètement la
croissance des bactéries telles que détectées par l'œil nu.
C
MI 54
Figure 71: Technique des micro- atmosphères
➢ Terpènes antimicrobiens
Les terpènes agissent selon les mécanismes illustrés dans la figure 72.
55
Le Géranyl acétate, l’α-pinène, l’α-terpinéol, le Géraniol, le Limonène, le Myrcène, le
Néral, le α-phellandrene, le Géranial, le Dillapiol, le α-terpinéol, le Linalol, le 1,8-cinéol et
le p-cymene sont tous des antimicrobiens.
L’HE de Thymus capitatus est active contre le virus de l’Herpes simplex et l'echovirus 11, en
inhibant directement le virus avant même d'être inoculé aux cellules, et contre l'adénovirus, en
empêchant sa réplication au sein des cellules hôtes.
Le Soborneol et l’Eugenol sont aussi efficaces contre le virus de l’Herpes simplex. Les HE
d'eucalyptus, d'arbre à thé et de thym (leurs principaux composés monoterpèniques ; l' α-
terpinène, le γ-terpinène, l' α-pinène, le p-cymène, le terpinène-4-ol, l'α-terpinéol, le
Thymol, le Citral et le 1,8-cinéol) réduisent l'activité virale à plus de 96% par inactivation
directe de particules virales libres.
➢ Polyphénols antimicrobiens
Le Carvacrol : Pénètre dans la bicouche
lipidique et se positionne entre les chaînes
d’acides gras et augmente la fluidité
membranaire, aboutissant à une modification
de la perméabilité. Il forme des canaux dans la
Figure 74 : Le Carvacrol
membrane permettant la fuite des ions et
inhibe la production de toxines chez B. cereus.
Figure 75 : Le Thymol
Les quinones : leurs principales cibles sont les adhésines, les polypeptides et les enzymes
membranaires. Les thymoquinones isolés de l'extrait de Nigella sativa est responsable des
propriétés anti-dermatophytiques de cette plante vis-à-vis de Trichophyton sp., Epidermophyton
sp.et Microsporum sp.
Les flavonoïdes : leur activité est probablement due à leur capacité de se complexer aux
protéines extracellulaires et solubles. Mais, les flavonoïdes à caractère lipophile peuvent
détruire les membranes microbiennes en augmentant la fluidité des lipides membranaires. Il
56
sont actifs sur les adénovirus, entérovirus. L’Epigallocatéchine gallate prévient l’infection par
le virus de l’influenza en se liant à l'hémagglutinine virale, empêchant ainsi la fixation de
particules virales au récepteur cible de la cellule et des modifications des propriétés de la
membrane. Active contre l'adénovirus et les infections à entérovirus. Les ellagitannins sont
actifs sur le VIH et ont des effets inhibiteurs sur la réplication du virus de l’Herpes simplex
ainsi que le virus d’Epstein-Barr, cette activité est due à un effet inhibiteur sur la réplication du
HSV y compris les souches résistantes à l'acyclovir, avec l'acyclovir.
Les tannins : activité toxique contre les champignons filamenteux, les levures, les bactéries et
les dermatophytes (Microsporum sp., Trichophyton sp). L'activité est due à leur capacité à se
complexer aux protéines de transport. Ils sont, également, actifs sur le virus de l’influenza,
l’Herpes simplex et l’Epstein-Barr virus.
Figure 76 : La Warfarine
➢ Alcaloïdes antimicrobiens
La Berbérine : est potentiellement actif contre
les trypanosomes et les plasmodiums. Le
mécanisme d'action des alcaloïdes est attribué
à leur capacité à s'intercaler avec l'ADN.
Figure 77 : La Berbérine
L'activité antivirale des alcaloïdes repose sur l'inhibition de la réplication par le blocage
de l'activité de l'ADN-polymérase du virus. La Lycorine et la Hippeastine agissent sur la
multiplication virale; c’est à dire la synthèse d'ADN viral résultant d'une diminution de
l’activité de l'ADN polymérase.
57
VII.5. Activité anticoagulante et antiagrégante
VII.5.1. La coagulation sanguine
La coagulation est la succession de réactions qui aboutissent à la formation du réseau de
fibrine qui enserre l’amas de plaquettes fixées sur la brèche vasculaire.
58
➢ Les terpènes
Le Bornéol: Inhibe la mitose des
fibroblastes, donc la formation de la fibrine.
Le β-caryophyllène est un anticoagulant.
59
- Inhibition de l’absorption intestinale du glucose.
VII.6.2. Plantes régulatrices de la glycémie
La Myrtille et le Galéga (légumineuse) ; Stimulent la synthèse et la libération de
l’insuline. Le Figuier de barbarie empêche l’absorption du glucose au niveau intestinal. Le
Melon amer : accélère la consommation du glucose sanguin. Les Racines de
Ginseng normalisent ou suppriment l'hyperglycémie induite par un régime riche en glucides en
augmentent la tolérance au glucose. La Cannelle, la Fenugrec et le Clous de girofle : réduisent
la glycémie et les triglycérides. Le Gingembre : réduit la glycémie à jeun et améliore la
résistance à l'insuline. Le Turméric : a un effet bénéfique sur la glycémie. Le Cumin : peut
diminuer de façon significative le taux de sucre dans le sang. La Coriandre et l’Anis : Leurs
graines diminuent la glycémie à jeun,
➢ Terpènes
Les triterpènes, l’Andrographolide
(diterpénoïde) sont des hypoglycémiants qui
interviennent en baissant le taux de glucose
dans le sang.
Le Citronellol protége / évite
l’épuisement des enzymes hépatiques Figure 81 : Terpènes agissant sur le taux de
impliquées dans la glycolyse et la glycémie
gluconéogenèse et contrôle ainsi le
métabolisme des glucides dans le foie.
➢ Polyphénols
L’acide aféique, l’acide hydroxybenzoïque, l’acide férulique, la quercétine, la
Naringénine, la Chrysine, l’acide salicylique et l’Epicatéchine interviennent, également, en
baissant le taux de glucose dans le sang.
60
Figure 82 : Composés phénoliques hypoglycémiants
➢ Alcaloïdes
L’acide caféique et l’acide anthranillique inhibent les insulinases et potentialisent l'insuline
administrée simultanément. La Berbérine, la Catharanthine, la Vindoline, l’Harmane, le
Norharmane, le Pinoline, la Trigonelline et les β-carbolines.
61
VII.7. Activité des hormones
L’hormone est une substance chimique élaborée par une cellule qui agit spécifiquement
sur une autre cellule appelée cellule-cible par l’intermédiaire d’un récepteur qui la reconnaît
suite à un stimulus. Cependant l’hormone végétale, appelée phytohormone, est différente ces
différences sont résumées dans le tableau suivant (tableau I);
Les métabolites secondaires peuvent agir en tant qu’hormones ou sur les hormones
animales.
Une hormone végétale est une substance chimique organique qui régule la croissance
végétale ou qui intervient dans la communication entre individus végétaux différents. Elles
interviennent dans la stimulation de la germination et la croissance des graines, la stimulation
du développement floral et influencent l'expression du sexe féminin chez certaines plantes.
Les exemples ont été évoqués plus haut ; la Gibbérelline, les brassino stéroïdes et l’acide
abscissique.
62
✓ Plantes agissant sur les hormones
Des phyto-œstrogènes trouvés dans l'ail, l'avoine, l'orge, le seigle, le café et le persil ont été
utilisées par les femmes birmanes et thaïlandaises pour induire l'avortement. Certaines de ces
hormones sont des œstrogènes réels, mais d'autres seulement imitent les effets de l'œstrogène
en utilisant d'autres récepteurs cellulaires. Le Gattilier et la Luzerne sont des plantes qui
peuvent réduire les niveaux d’œstrogène. Le Gattilier diminue la prolactine, qui a un effet
direct sur l’œstrogène et la testostérone. La Luzerne améliore l’infertilité par l’abaissement des
niveaux d’œstrogène.
Les œstrogènes sont impliquées dans plusieurs maladies ; cancer du sein, fibromes, kystes, gain
de poids, résistance à l’insuline, dépression, anxiété et problèmes de thyroïde.
L'action œstrogen-like est due à des molécules terpéniques telles que le Sclaréol (diterpène)
de la sauge, de Trans-anéthol du fenouil, le α-Humulène du houblon, le Viridiflorol du
niaouli.
63
VII.8. Activités biologiques des anticorps et complément
64
Le D-limonène peut soit supprimer ou améliorer la prolifération des lymphocytes et les
réponses spécifiques des anticorps chez les souris. De plus, le traitement au D-limonène
augmente l'activité phagocytaire et l'activité microbicide des macrophages chez les souris
porteuses de lymphomes. Des études in vitro montrent que le D-limonène supprime la
production induite par lipopolysaccharides de l'oxyde nitrique, de la prostaglandine E2 et des
cytokines pro-inflammatoires par macrophages; tandis que l'acide perillique inhibe la
production d’IL-2 induite par la kinase Ras/MAP par des lymphocytes T humains purifiés.
Le Lawsonone agit comme un immuno-suppresseur efficace en inhibant spécifiquement la
prolifération des lymphocytes T et B. Son effet sur les médiateurs libérés par les macrophages
induits par le LPS suggère qu'il agit comme un puissant inhibiteur de la production de cytokine
pro-inflammatoire induite par le LPS (IL-1 et IL-6) dans les macrophages. Le Lawsonone est
un candidat potentiel pour une activité immuno-suppressive et anti-inflammatoire. Ces résultats
préliminaires présentés peuvent être à travers la régulation à la baisse des médiateurs
anticancéreux. De plus, Un effet inhibiteur sur la population de cellules CD4, CD8 et CD19
spléniques suggère des applications immuno-pharmacologiques pour modifier le système
immunitaire au cours de diverses maladies.
65
Références bibliographiques
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selected monoterpenes derived from essential oils. Phytotherapy Research. 24(5):673-
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KUBY
67