Electrocinetique
Electrocinetique
Electrocinetique
Cours d’électrocinétique :
1. INTRODUCTION 5
1.1. DÉFINITIONS 5
1.2. HISTORIQUE 5
1.3. BIBLIOGRAPHIE 5
1.4. REMARQUES PRÉLIMINAIRES 5
3.1. DÉFINITIONS 15
3.2. LOIS DE KIRCHHOFF 16
3.2.1. LA LOI DES NOEUDS 16
3.2.2. LOI DES MAILLES 16
3.2.3. LOI DES BRANCHES : LOI D'OHM GÉNÉRALISÉE 17
3.2.4. TRANSFORMATION SÉRIE - PARALLÈLE, PARALLÈLE - SÉRIE D’UN CIRCUIT 17
3.3. THÉORÈME DE SUPERPOSITION 18
3.3.1. DÉFINITION 19
3.3.2 EXTINCTION D’UNE SOURCE LIBRE 19
3.3.3 APPLICATION DU THÉORÈME DE SUPERPOSITION 19
3.4.THÉORÈMES DE THÉVENIN ET DE NORTON 21
3.4.1 THÉORÈME DE THÉVENIN 21
3.4.2 THÉORÈME DE NORTON 22
3.4.3 EQUIVALENTE ENTRE LES DEUX THÉORÈMES 22
3.4.4 APPLICATION 23
3.5. THÉORÈME DE MILLMAN 24
3
4. MÉTHODE DE RÉSOLUTION GRAPHIQUE D'UN SYSTÈME LINÉAIRE. POINT DE
FONCTIONNEMENT 26
4.1. PRINCIPE 26
4.2. EXEMPLE 26
5.1. INTRODUCTION 28
5.2 EXPRESSION GÉNÉRALE DE LA PUISSANCE 28
5.3 PUISSANCE DANS UN CONDUCTEUR OHMIQUE 28
5.4. PUISSANCE DANS UN DIPÔLE ACTIF GÉNÉRATEUR 28
5.5. PUISSANCE DANS UN DIPÔLE ACTIF RÉCEPTEUR 29
6 LE RÉGIME TRANSITOIRE 30
4
1. Introduction
1.1. Définitions
Il faut distinguer différents termes relatifs à l'électricité.
- Le génie électrique regroupe l'électricité, l'électronique et l'électrotechnique.
- L'électricité regroupe l'électrostatique, l'électrocinétique et l'électromagnétisme.
- L'électrocinétique est l'étude des courants électriques, c'est à dire des déplacements de
charges dans des milieux matériels appelés conducteurs. C'est aussi l'étude des circuits
électriques soumis aux différents régimes des courants électriques.
1.2. Historique
- Les phénomènes d'origine électrique et magnétique sont connus depuis l'antiquité. Thalès De
Milet (VI ème siècle avant J.C.) faisait la description de quelques phénomènes électriques et
magnétiques : l'électrisation par frottement d'un morceau d'ambre qui attire des objets légers
ou la pierre de magnésie (oxyde de fer) qui attire des anneaux de fer. Le mot électricité vient
du mot grec signifiant ambre (elektron :jaune).
- Ces différents phénomènes resteront anecdotiques jusqu'au 17ième siècle. Stephen Gray
(1666-1736) découvre la conduction de l'électricité. Benjamin Franklin (1706-1790) établie la
théorie des condensateurs est construit des paratonnerres. Alexandro Volta (1745-1827)
construit la première pile.
- L'électricité qui était jusqu'à lors statique devient dynamique et l'étude des courants
électriques permet de mettre en évidence le lien entre l'électricité et le magnétisme. Tous ces
travaux seront menés par André-Marie Ampère (1775-1836), François Arago (1786-1853),
Michael Faraday (1791-1862), George Simon Ohm (1787-1854) et Gustav robert Kirchhoff
(1824-1887).
- En 1864, James Clarke Maxwell (1831-1879) propose une théorie reliant les champs
magnétique et électrique et prédit la propagation des ondes électromagnétiques. Cette théorie
reste en vigueur pour expliquer de nombreux phénomènes physiques.
1.3. Bibliographie
- Collection Travaux Dirigés 1er cycle chez Hachette Supérieur :
- Volume 1 : "Techniques mathématiques pour la physique" de Soum et al.
- Volume 3 : "Circuits électriques et électroniques" de Soum et al.
- Collection Flash Universitaire chez A. Colin : "Electronique" de M. Fourier.
- Collection Cursus chez A. Colin : "Electrocinétique" de L. Quaranta.
- Collection J'intègre chez Dunod : "Electrocinétique.
- Collection H prépa chez Hachette Supérieur : "Electronique, électrocinétique I".
5
on parle de régime continu ou indépendant de temps. Ces grandeurs seront alors notées avec
des majuscules. I pour le courant et U pour la tension.
Il ne faut pas confondre le régime continu avec le régime permanent que l'on utilise pour
décrire le fonctionnement de circuits soumis à des tensions/courants alternatifs.
Enfin, le régime transitoire décrit la réponse d'un circuit soumis à une brusque variation de
courant/tension.
6
2.2. Champ électrique, potentiel électrique, différence de potentiel. Action
d'un champ électrique sur une charge q.
Cette force s’exprime en newton (N).Dans le cas ou cette charge mobile est un électron (q=-
e), sous l’action de cette force elle se déplacera dans le sens opposé au champ électrique. De
façon évidente les électrons se déplacent donc vers les potentiels croissants et le courant
électrique et orienté comme le champ électrique vers les potentiels décroissants.
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2.3. Dipôles passifs
Un dipôle est un élément de circuit présentant 2 bornes. Un multipôle présente plus de 2
bornes. Un dipôle passif est un dipôle récepteur qui transforme toute l’énergie qu’il reçoit
sous forme de chaleur.
A) REMARQUES
B) CONVENTION DE SIGNE
La convention « récepteur » indique que la tension est toujours orientée du potentiel le plus
bas vers le potentiel le plus élevé. Si VA > VB, UAB sera orienté de B vers A. Les électrons se
déplaçant dans le sens du potentiel croissants (B vers A), le courant lui est orienté de A vers
B.
D) RESISTIVITE, CONDUCTIVITE
Dans le cas d'un conducteur cylindrique de section S et de longueur l présentant des charges
libres assurant la conduction. Si on soumet les extrémités de ce conducteur à une différence de
potentiel, les électrons libres vont avoir un mouvement d’ensemble de vitesse moyenne v.
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Pendant un temps dt la section S du
conducteur sera traversée par un courant
dQ
I= ou dQ représente la quantité de
dt
charge traversant la section S pendant un
temps dt. Les dN électrons constituant la
charge dQ sont contenus dans un volume
dV=Svdt. D’autre part on a
dQ=dNe=ndVe où n est la densité
volumique de porteurs de charges, d’où :
dQ=neSvdt et I=nSve. Dans cette
expression seule la vitesse moyenne des
électrons peut varier. Cette vitesse, due
G
au champ électrique E , qui est
uniforme, est proportionnelle à la d.d.p.
entre les extrémité du conducteur de
U
longueur l : v = µ AB . µ est appelée la
l
mobilité des électrons.
S S S
En conséquence I = µ ne U AB = γ U AB . Ou encore I = GU AB avec G = γ . γ est la
l l l
l l
conductivité (S.m-1). En inversant la relation on a : U AB = I = ρ I ou encore U AB = RI
µ neS S
l l
avec R = = ρ . ρ est la résistivité (Ω.m).
µ neS S
Si R augmente (S et l constants) cela signifie que la résistivité augmente ou que la
conductivité diminue.
La résistance dépend de la température. Si T augmente R augmente. En effet, l'agitation
thermique gêne la circulation des électrons. A T = 0 °K (-273 °C), la résistivité est nulle donc
R = 0. C'est ce que l'on appelle la supraconductivité. On a alors conduction de l'électricité sans
perte d'énergie.
La circulation d'un courant dans une résistance produit un échauffement :l'effet Joule. En effet
le dipôle passif transforme l'énergie électrique en énergie calorifique. La puissance dissipée
par le dipôle est égale à P = RI². Cette puissance s'exprime en Watt (W).
Applications : radiateurs, éclairage à filament, fusible.
On distingue deux façons d'associer des résistances. Elles sont associées soit en série soit en
parallèle.
Association série :
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Les résistances Ri sont toutes traversées par le même courant I et ont une seule borne en
commun avec un autre dipôle. La tension UAD est égale à la somme des tensions aux bornes
de chacun des dipôles : U AD = U AB + UBC + UCD = R1I + R2I + R3I = (R1 + R2 + R3 )I = Réq.I .
D’où la résistance équivalent à l’association de ces dipôles : Réq. = R1 + R2 + R3 . Dans le cas
N
ou N dipôles sont associés en série, la résistance équivalente s’exprime : Réq. = ∑ Ri .
i =1
Association parallèle :
L’association de dipôles en
parallèle se caractérise par le
fait que tous les dipôles ont
leurs bornes en commun
deux à deux. En conséquence
de quoi la tension aux bornes
de chacun des dipôles est
identique.
Le courant I qui alimente ces dipôles branchés en parallèle va alors se repartir dans les dipôles
tel que :
U U U ⎡1 1 1 ⎤ U AB
I = I1 + I2 + I3 = AB + AB + AB = U AB ⎢ + + ⎥= . D’ou la résistance
R1 R2 R3 ⎣ R1 R2 R3 ⎦ Réq.
1 1 1 1
équivalente : = + + ou on préfèrera alors dans le cas d’association de dipôles
Réq. R1 R2 R3
en parallèle utiliser la conductance : Géq. = G1 + G2 + G3 . Pour l’association de N dipôles en
N
1 1
parallèle on note respectivement la résistance et la conductance équivalentes : = ∑ et
Réq. i =1 Ri
N
Géq. = ∑ Gi .
i =1
10
En régime continu le
condensateur est chargé par la
d.d.p. appliquée à ses bornes et il
se comporte comme un
interrupteur ouvert (I=0). Par
analogie avec les résistances, ils
présentent une résistance infinie.
C : capacité en farad (F).
- Pour un dipôle actif toute l’énergie électrique mise en jeu n’est pas dissipée sous
forme de chaleur. Il y a transformation. Il peut transformer :
o de l‘énergie électrique en énergie non calorifique (mécanique, chimique,
optique, électrique). Il s’agit d’un dipôle actif récepteur et à ces bornes on
mesure une force contre électromotrice (f.c.é.m.). Il s'agit d'une tension.
11
o de l’énergie non calorifique (mécanique, chimique, optique, électrique) en
énergie électrique. Il s’agit d’un dipôle actif générateur et à ces bornes on
mesure une force électromotrice (f.é.m.). Il s'agit aussi d'une tension.
- Un dipôle actif peut-être générateur : il fournit alors de l’énergie électrique (pile,
turbine, batterie, génératrice,…)
- Un dipôle actif peut-être récepteur : il transforme alors l’énergie électrique en une
autre forme d’énergie (moteur, transformateur,…).
- Certain dipôle actifs sont réversibles et fonctionner soit comme générateur soit comme
récepteur (cas d’une batterie de voiture).
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2.4.3 Générateur de courant
2.4.3.1 Générateur de courant idéal
C’est un dipôle débitant un courant
constant I0 (courant électromoteur
c.é.m.) indépendant de la tension à ses
bornes. La caractéristique I = f(UAB)
est une droite horizontale. Lorsque le
générateur fonctionne comme
générateur dans un circuit la tension
est comptée positive et orientée
comme le courant.
13
Ces égalités peuvent également s’obtenir à partir des deux modèles en circuit
ouvert :
E
Ces générateur sont considérés comme équivalent si I0 = ou E = rI0 . Cette équivalence
r
entre les deux types de générateurs est importante pour la simplification de circuit comportant
uniquement des dipôles linéaires.
La caractéristique d’un dipôle actif récepteur est une droite ne passant pas par l’origine de
pente positive. L’intersection de la droite avec l’axe des ordonnées correspond la tension
relevée aux bornes du dipôle lorsque celui-ci est en circuit ouvert (I=0).
Remarque :
Le symbole que nous utilisons pour le récepteur est différent de celui du générateur pour bien
montrer qu’il s’agit d’un récepteur. La f.é.m. du dipôle actif récepteur est notée « e »
également pour la distinguer de celle d’un dipôle actif générateur.
14
3. Théorèmes sur les circuits linéaires en régime continu
L'objectif est d'analyser des circuits et de calculer les tensions/courants de ces circuits. Nous
allons étudier un ensemble de techniques de bases et nous discuterons du choix de la méthode
en fonction du type de circuit et de sa complexité.
3.1. Définitions
Soit le circuit suivant :
Il ne faut pas le confondre avec le symbole de la terre qui correspond au vrai potentiel
0V. Toutefois, la masse d'un circuit est en général reliée à la terre (mais pas toujours).
15
3.2. Lois de Kirchhoff
Le physicien allemand Gustav Robert Kirchhoff a établi en 1845 deux lois qui fondent tous
les calculs de réseaux électriques :
- la loi des nœuds,
- la loi des mailles.
∑ε I
k
k k = 0 , avec εk = +/-1 selon que le courant Ik arrive ou part d'un noeud. A priori
l’orientation des courants est initialement inconnue, aussi on oriente arbitrairement ces
courants dans les différentes branches du circuit. L’application numérique indique selon le
signe si le courant a été orienté correctement. Dans l’exemple présenté ci-dessus contenant 2
noeuds :
- au nœud A → I1=I2+I3,
- au nœud B → I2+I3= I1.
Ces deux relations sont identiques et donne : I2+I3-I1=0. On constate avec cette équation que
sur les trois inconnues deux sont indépendantes. Ce qui réduit le nombre d’inconnues à 2.
16
3.2.3. Loi des branches : loi d'Ohm généralisée
Dans une branche d’un circuit
contenant un ou plusieurs dipôles
associés en série entre les deux
nœuds délimitant cette branche,
la tension est égale à la somme
des tensions aux bornes de
chacun des dipôles telle que :
n
U AB = ∑ ε iUD i avec εi = +/-1 selon que la tension aux bornes du dipôle Di est orientée ou non
i =1
comme la tension UAB. Dans notre exemple où nous avons identifié 3 branches :
- branche n°1 : UAB= E1-r1I1,
- branche n°2 : UAB= R1I3,
- branche n°3 : UAB= R2I2+R3I2.
Grâce à ces différentes lois nous avons établi suffisamment d’équations pour résoudre toutes
les inconnues de ce circuit. Dans un circuit présentant n noeuds et b branches il existe c=b-
n+1 courants indépendants dans le circuit. Le problème revient donc à résoudre un système à c
inconnus. Il faut donc écrire c équations indépendantes. Dans notre exemple c=3-2+1=2.
Parmi toutes ces équations deux suffisent pour résoudre le problème. Par exemple ou peut
rechercher la tension UAB ou la tension aux bornes de R3.
Dans la mesure ou l’on s’intéresse au courant débité par le générateur, la nature des autres
dipôles constituant le circuit importe peu. Nous pouvons donc simplement substituer aux
résistances R1, R2 et R3 la résistance équivalente à l’association de ces trois résistances. Il
s’agit de l’association en série des résistances R2 et R3 associée en parallèle avec R1. Ce qui
17
R1 ( R2 + R3 )
donne : Réq. = R1 //(R2 + R3 ) = . Le schéma se simplifie alors en remplaçant
R1 + ( R2 + R3 )
ces résistances par la résistance équivalente. Le montage ne contient alors plus qu’une seule
maille parcourue par le courant I1 que l’on cherche. Pour cette maille on peut écrire
E R E
U AB = E − rI1 = Réq.I1 soit I1 = . On en déduit U AB = éq. .
Réq. + r Réq. + r
Maintenant si on cherche le courant I3 circulant dans la résistance R1, il est commode ici de
réaliser une transformation parallèle du générateur de tension, c.a.d. transformer le générateur
de tension en son générateur de courant équivalent, soit :
Nous avons également remplacé l’association en série des résistances R2 et R3 par la
résistance équivalente R2+R3. Les nœuds A’ et B’ sont respectivement identique aux nœuds A
1
et B. La loi des nœuds permet d’écrire que : gE = gU AB + G1U AB + G23U AB ou g = ,
r
1 1
G1 = et G23 = les conductances des résistances dans chaque branche. Alors
R1 R2 + R3
gE G1gE
U AB = , soit I3 = G1U AB = .
g + G1 + G23 g + G1 + G23
La tension UAB calculée dans ces deux exemples donne le même résultat.
En conclusion, en fonction de la grandeur recherchée il convient d’opérer les simplifications
et transformation pertinentes.
18
3.3.1. Définition
En régime continu l’intensité I qui parcourt le dipôle étudié et la tension UAB à ses bornes sont
égaux respectivement à la somme des courants et des tensions relevés lorsque l’on éteint
successivement l’ensemble des sources sauf une.
Remarque : Il est utile de se rappeler que l'extinction d'une source libre revient à enlever le
cercle de son schéma.
19
Après extinction du générateur de tension on peut simplifier le schéma en considérant d’une
part l’association en parallèle des résistances r1 et r2 puis en réalisant la transformation
parallèle-série du générateur de courant (remplacement du générateur de courant par le
générateur de tension équivalent). Le circuit est alors constitué d’une seule maille et on
obtient :
r I Rréq.I0
I1 = éq. 0 et U AB1 = RI1 = .
R + réq. R + réq.
Extinction du générateur de courant :
20
réq.I0 réq.E réq. ( r1I0 + E )
I = I1 + I2 = + = , et
R + réq. r1(R + réq. ) r1(R + réq. )
Rréq.I0 Rréq.E Rréq. ( r1I0 + E )
U AB = U AB1 + U AB2 = + = .
R + réq. r1(R + réq. ) r1(R + réq . )
21
D’autre part si on éteint toutes les sources du dipôle D1 la résistance « vue » entre les bornes
AB est égale à la résistance Rth.
En conséquence Eth représente la tension à vide et Rth est la résistance équivalente entre les
bornes AB lorsque toutes les sources de ce dipôle sont éteintes.
Il s’agit d’une variante du théorème de Thévenin ou le dipôle D1 est remplacé par son modèle
équivalent de Norton (générateur de courant idéal de c.é.m. IN en parallèle avec une résistance
RN RD2 RNIN
RN. Alors il est facile d’établir que U AB = IN , I = . Encore une fois il
RN + RD2 RN + RD2
s’agit de déterminer les expressions de IN et RN en fonction des caractéristiques des dipôles
constituant le dipôle D1.
Pour déterminer IN il faut simplement
constater que lorsque l’on court-circuite les
bornes A et B du dipôle D1, la tension UAB
est nulle et le courant de court-circuit Icc est
égal à : Icc = IN .
D’autre part si on éteint toutes les sources
du dipôle D1 la résistance « vue » entre les
bornes AB est égale à la résistance RN.
En conséquence IN représente le courant de
court-circuit et RN est la résistance
équivalente entre les bornes AB lorsque
toutes les sources de ce dipôle sont éteintes.
22
3.4.4 Application
Considérons le circuit étudié dans le cadre du théorème de superposition.
E − r2I0
On constate que U AB0 = E − r1I ' = r2 (I '+ I0 ) soit I ' = .
r1 + r2
r2r1 ⎛⎜ E + I0 ⎞⎟ r2r1 ⎛⎜ E + I0 ⎞⎟
r2 ( E + r1I0 ) ⎝ r1 ⎠ ⎝ r1 ⎠.
D’où U AB0 = = . En conséquence : Eth =
r1 + r2 r1 + r2 r1 + r2
Maintenant si considère le générateur de Thévenin équivalent du dipôle D1 associé au dipôle
⎧ RD2 Eth RRth ⎛ E ⎞
⎪U AB = = ⎜ + I0 ⎟
⎪ Rth + RD2 Rth + R ⎝ r1 ⎠
D2, on trouve ⎨ .
⎪I = Eth Rth ⎛ E ⎞
⎪ R +R = R +R⎜ r + 0⎟
I
⎩ th D2 th ⎝ 1 ⎠
23
Cherchons le générateur de Norton équivalent au dipôle D1. Pour déterminer RN, éteignons les
différentes sources et calculons la résistance équivalente du dipôle. On constate que les
rr
résistances r1 et r2 sont associées en parallèle : RN = ( r1 // r2 ) = 1 2 . Pour déterminer IN
r1 + r2
considérons le dipôle D1 en court-circuit et exprimons le courant de court-circuit Icc.
E E
Il vient U AB = 0 = E − r1I ", Icc = I ''+ I0 = + I0 . En conséquence IN = + I0 .
r1 r1
Maintenant si considère le générateur de Norton équivalent du dipôle D1 associé au dipôle D2,
⎧ RN RD2 RN R ⎛ E ⎞
⎪U AB = IN = ⎜ + I0 ⎟
⎪ RN + RD2 RN + R ⎝ r1 ⎠
on trouve ⎨ . En considérant l’équivalence entre les
⎪ I= R I R ⎛ E ⎞
N N
= N
⎜ + I0 ⎟
⎪ + +
⎩ R N RD2
R N R ⎝ r1 ⎠
deux modèles, on retrouve bien le même résultat qu’avec le théorème de Thévenin. D’autre
part en considérant les résultats obtenus par l’application du théorème de superposition nous
retrouvons également le même résultat.
∑I
i =1
i = 0.
En considérant la relation liant le courant dans une branche avec la différence de potentiel
entre les deux nœuds constituant cette branche : Ii = GU ( )
i Mi N = Gi VMi − VN .
24
n
G1VM1 + G 2 VM 2 + G 3VM 3 +...+ G n VM n = ( ∑ G k )VN .
k =1
D’ou la relation générale au noeud N :
n n
∑ G k VM k
=( ∑ G k )VN
k =1 k =1
Application :
Considérons toujours le même circuit. Nous considérerons que le nœud B constitue la masse
du circuit et que VB=0. D’autre part nous réalisons la transformation parallèle-série du
générateur de courant pour simplifier le circuit.
25
4. Méthode de résolution graphique d'un système linéaire. Point
de fonctionnement
Les lois de Kirchhoff proposent une solution analytique à la résolution des circuits. Mais
quand ceux-ci deviennent trop complexe il devient plus commode de chercher
expérimentalement une solution graphique au problème.
4.1. Principe
Soit les 2 dipôles quelconques associés :
L'intérêt de la méthode graphique est qu'elle s'applique quelque soit la nature des dipôles
(passifs ou actifs, linéaires ou non). La seule condition qu'ils doivent vérifier est qu'ils soient
indépendants l'un de l'autre.
• Pour un observateur qui regarde le dipôle D1 on trace la caractéristique de celui-ci avec
la convention générateur U=f1(I) Î (C1).
• le même observateur regarde cette fois le dipôle D2 et on trace la caractéristique de
celui-ci avec la convention récepteur U=f2(I) Î (C2).
Les caractéristiques sont tracées pour U et I > ou < 0.
U et I peuvent prendre n'importe quelle valeur lorsque les dipôles fonctionnent séparément
mais lorsqu'ils sont associés il existe alors une solution unique (UF, IF) pour point de
fonctionnement du système.
Cette solution correspond à l'intersection graphique des 2 caractéristiques ce qui équivaut à la
solution d'un système de 2 équations à deux inconnues.
4.2. Exemple
26
Considérons le montage vu dans les § précédents. On utilisera le modèle de Thévenin
équivalent du dipôle D1.
La caractéristique du dipôle D1 a pour équation U AB = Eth − RthI et celle du dipôle D2 est égale
à : U AB = RI . Lorsque les deux dipôles sont branchés ensemble le courant IF et la tension UF
correspondant au point de fonctionnement du circuit lorsque ces deux dipôles sont associés
⎧ REth
⎪ UF =
⎧UF = Eth − RthIF ⎪ R + Rth
vérifient : ⎨ . D’où : ⎨ . Ce qui correspond aux coordonnées du
⎩UF = RIF ⎪I = Eth
⎪⎩ F R + Rth
point d’intersection des deux caractéristiques. Ce résultat est encore une fois conforme avec
celui établit par les théorèmes de superposition et de Thévenin.
27
5. Puissance dans les dipôles linéaires en régime continu
5.1. Introduction
Lorsqu’un dipôle est parcouru par un courant, c’est qu’il existe au sein de ce dipôle un champ
électrique exerçant une force sur les porteurs de charge pour les déplacer. Or toutes force dont
le point d’application se déplace produit un travail. L’énergie électrique apportée au dipôle
fournit donc un travail. La dérivée de ce travail par rapport au temps constitue ce qu’on
appelle la puissance électrique.
trajet parcouru par la charge. En remplaçant la force par sont expression ou obtient :
A G G
WB→ A = ∫ qEdl . Compte tenu de la définition de la différence de potentiel vu initialement on
B
A G G A G G
a : WB→ A = ∫ qEdl = q ∫ Edl = q (VA − VB ) . La puissance électrique est alors égale à :
B B
dWB→ A dq
P= = (VA − VB ) = UABI . La puissance électrique consommée ou fournie par un
dt dt
dipôle est donc égale au produit entre la tension à ses bornes multipliée par le courant qui le
traverse. Cette puissance s’exprime en watt (W). L’énergie électrique (ou le travail
correspondant) s’exprime en joule de façon générale ou en kW.h dans le cas particulier de
l’énergie électrique. C'est-à-dire la puissance électrique consommée fois le temps
d’utilisation.
28
Aux bornes d’un générateur la tension et l’intensité sont liées par : UMN = E − rI , d’où
l’expression de la puissance P = UMNI = EI − rI 2 .
• EI représente la puissance totale fournie par le générateur qui correspond au travail
du champ électromoteur dans le générateur. Ce travail se traduit par une augmentation
de l’énergie des porteurs de charge pendant la traversée du générateur.
• rI 2 représente la puissance dissipée par e ffet Joule dans le générateur. Ce travail
traduit la perte d’énergie des porteurs de charges lors de la traversée du générateur. On
cherchera toujours à minimiser ces pertes.
• EI − rI 2 représente la puissance fournie (ou puissance disponible) par le générateur à
l’extérieur, c.a.d. au réseau dans lequel il fait circuler le courant.
Aux bornes d’un générateur la tension et l’intensité sont liées par : UAB = e + rI , d’où
l’expression de la puissance P = U ABI = eI + rI 2 .
• eI représente la puissance ut ile fournie au récepteur pour la transformation de
l’énergie électrique en une autre forme d’énergie.
• rI 2 représente la puissance dissipé e par e ffet Joule dans le récepteur. Ce travail
traduit la perte d’énergie des porteurs de charges lors de la traversée du récepteur. On
cherchera toujours à minimiser ces pertes.
• eI + rI 2 représente la puissance totale reçue par le récepteur.
29
6 Le régime transitoire
Jusqu’à maintenant nous avons étudié les circuits en régime continu. Le régime transitoire,
comme nous l’avons vu en introduction de ce cours, correspond au passage entre deux
régimes continus ou permanent d’un circuit. Nous nous limiterons ici à l'étude du régime
transitoire entre deux régimes continus de circuit simple contenant des dipôles passifs ou
actifs linéaires tels que des résistances, des condensateurs, des bobines et des générateurs.
L’analyse de circuit en régime transitoire consiste essentiellement à décrire les variations en
fonction du temps des grandeurs électriques courant et tension entre les deux états d’équilibre
correspondant aux régimes continus. En régime transitoire comme en régime permanent la
tension et le courant sont notés respectivement : u(t) et i(t).
Remarques :
• Lorsque la quantité de charge d’un condensateur croît (dq(t) > 0) cela signifie que le
condensateur se charge. Un condensateur ne peut se charger infiniment. Aussi lorsqu’il
atteint sa charge maximale, notée Q, la quantité de charge dq(t) arrivant sur l’armature
du condensateur devient nulle. Par conséquent le courant circulant dans la branche
contenant le condensateur s’annule également (i(t)=0). Dans ce cas le condensateur est
30
équivalent à un circuit ouvert comme nous l’avons vu précédemment en régime
continu.
• Lorsque la quantité de charge d’un condensateur décroît (dq(t) < 0) cela signifie que le
condensateur se décharge. Un condensateur ne peut se décharger infiniment. Aussi
lorsqu’il est complètement déchargé, la quantité de charge dq(t) quittant l’armature du
condensateur devient nulle. Par conséquent le courant circulant dans la branche
contenant le condensateur s’annule également (i(t)=0). Dans ce cas le condensateur est
également équivalent à un circuit ouvert.
La charge du condensateur
Soit le circuit suivant constitué d’un générateur de tension idéal de f.é.m. E en série avec un
interrupteur K, d’une résistance R et d’un condensateur de capacité C. L’interrupteur est
initialement ouvert et le condensateur est déchargé. La tension aux bornes du condensateur est
donc nulle ainsi que la tension aux bornes de la résistance puisqu’il n’y a pas de courant qui
circule dans le circuit. A l’instant t = 0 l’interrupteur est fermé. En écrivant la loi des mailles
pour ce circuit nous obtenons :
E − uC (t ) − uR (t ) = 0 .
31
En exprimant la tension uC(t) aux bornes du condensateur en fonction de la charge q(t) et la
tensions uR(t) aux bornes de R en fonction du courant i(t) circulant dans le circuit et en
exprimant i(t) en fonction de la charge du condensateur q(t) on obtient :
q(t ) dq(t )
E − uC (t ) − Ri (t ) = E − −R =0.
C dt
Cette équation peut-être mis sous la forme suivante :
dq(t ) 1 E
+ q(t ) = .
dt RC R
Il s’agit d’une équation différentielle du premier ordre avec second membre non nul qui dont
la résolution donne l’évolution de la charge du condensateur en fonction du temps.
Pour résoudre cette équation on suppose dans premier temps que le second membre de
l’équation est nul. L’équation devient :
dq(t ) 1 dq(t ) 1
=− q(t ) puis =− dt .
dt RC q(t ) RC
Le terme de gauche correspond à la dérivée de la fonction logarithme népérien tel
dx
que d [Ln( x )] = . L’intégration par rapport au temps de la fonction précédente nous donne
x
alors :
t t
t − +C te −
Ln [q(t )] = − + C te soit q(t ) = e RC = Ae RC ou A est une constante homogène à une
RC
charge électrique que l’on doit déterminer.
L’équation initiale présentée un second membre non nul dont nous devons prendre compte
dans la recherche de la solution. Dans le cas d’un second membre constant par rapport au
temps la solution est donnée par l’équation suivante :
t
−
q(t ) = Ae + B ou B est une autre constante qu’il faut également définir.
RC
Pour trouver ces 2 inconnues il est nécessaire de considérer les conditions initiales du
problème. Nous avons dit dans l’énoncé que le condensateur était initialement déchargé. Soit
à t = 0, q(t = 0) = 0. En remplaçant t = 0 dans l’équation précédente on obtient la relation
suivante entre les constantes A et B : A+B=0. Soit A=-B. D’autre part en remplaçant
l’expression de q(t) dans l’équation différentielle on obtient :
dq(t ) 1 A − RC t
1 ⎛ − RC t
⎞ E
+ q(t ) = − e + ⎜ Ae − A⎟ = soit A = −CE = −Q qui est bien
dt RC RC RC ⎝ ⎠ R
homogène à une charge. La solution de l’équation régissant la charge du condensateur est
alors donnée par :
⎡ −
t
⎤ ⎡ −
t
⎤
q(t ) = CE ⎢1 − e ⎥ = Q ⎢1 − e ⎥ . On en déduit alors la tension aux bornes du
RC RC
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
q(t ) ⎡ −
t
⎤
condensateur uC (t ) = = E ⎢1 − e RC ⎥ , l’intensité du courant circulant dans le circuit :
C ⎣ ⎦
t t
dq(t ) E − RC −
i (t ) = = e ou la tension aux bornes de la résistance : uR (t ) = Ri (t ) = Ee RC
.
dt R
Remarque :
Pour des raisons d’homogénéité de l’équation donnant q(t) le produit τ=RC est donc
homogène à un temps et défini ce qu’on appelle la constante de temps du circuit RC.
32
La représentation graphique de q(t) donne
l’allure de la charge du condensateur.
Grâce à cette courbe on constate que la
charge du condensateur tend au cours du
temps vers la charge Q qui représente la
charge maximale du condensateur. La
vitesse de charge du condensateur dépend
de la constante de temps τ. La figure
représente différentes courbes de charge
du condensateur C pour différentes
valeurs de résistance. Pour déterminer
graphiquement la valeur de la constante de
temps d’un circuit RC on utilise la
tangente à l’origine (T) de la courbe q(t)
Q
d’équation : y = t . La tangente coupe
RC
alors l’asymptote horizontale d’ordonnée
Q en t = τ.
La décharge du condensateur
33
Par la même méthode que pour la charge du condensateur en remplaçant les tensions par leurs
expressions en fonction du courant et de la charge du condensateur on obtient :
dq(t ) 1
+ q(t ) = 0 .
dt RC
La résolution de cette équation différentielle
avec second membre nul s’établi de la même
façon que pour la charge et on trouve :
t t
− −
q(t ) = CEe RC = Qe RC . La charge du
condensateur va alors décroître au cours du
temps et tendre vers 0. La représentation
graphique de la décharge du condensateur
permet comme pour la charge de déduire la
constante de temps en utilisant la tangente à
l’origine.
t t
− −
q(t ) = CEe RC
= Qe RC
t t
E − RC −
i (t ) = − e = −I0e RC
R
t
−
uR (t ) = −Ee RC
t
−
uC (t ) = Ee RC
Fermeture du circuit
A l’instant t = 0 l’interrupteur est fermé. La loi des mailles donne alors : E − uL (t ) − uR (t ) = 0 .
34
On exprime cette fois les tensions en fonction du courant i(t), soit l’équation différentielle du
premier ordre avec second membre constant et non nul :
di (t ) R E
+ i (t ) = .
dt L L
Remarque :
La présence d’une bobine dans un circuit induit en général un retard au démarrage d’un
dipôle actif.
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Extinction de la source
36
6.3.1 Puissance consommée dans un circuit RC
Considérons le circuit RC étudié au §6.2.1. Représentons la puissance consommée ou fournie
par les différents dipôles après la fermeture de l’interrupteur.
Le condensateur a stocké sous forme d’une charge Q une partie de l’énergie fournie par le
générateur. Après extinction du générateur, le condensateur va alors se comporter comme un
générateur qui va rendre l’énergie emmagasinée qui sera alors dissipée par la résistance. D’où
E ² −2τt
PR (t ) = PC (t ) = e .
R
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