Fiche Belgique Enseignement Superieur - Avril 2017 Cle0ed3e2
Fiche Belgique Enseignement Superieur - Avril 2017 Cle0ed3e2
Fiche Belgique Enseignement Superieur - Avril 2017 Cle0ed3e2
Rédacteurs :
Préambule
La Belgique est un petit état fédéral densément peuplé (11.28 millions d’habitants en 2014, soit
environ 2.2% de la population de l’Union Européenne - UE). C’est un état fédéral divisé en trois
régions : la Flandre (6.37 millions d’habitants en 2012), la Wallonie (3.56 millions) et Bruxelles-
Capitale (1.16 millions) ; et en trois communautés linguistiques : néerlandophone (7.1 millions de
locuteurs), francophone (4.5 millions en 2015) et germanophone (75 000 locuteurs). Dans un esprit
de simplification administrative, la région et la communauté flamande, qui occupent le même
territoire, ont fusionné. Enclavée dans la Région flamande et majoritairement francophone, la Région
de Bruxelles-Capitale jouit d’un statut particulier et est officiellement bilingue français-néerlandais.
Avant son indépendance en 1830, la Belgique comptait trois universités d’Etat à Liège, Gand et
Louvain (Leuven en néerlandais) ; créées en 1817 à l’initiative de Guillaume Ier d’Orange, souverain
des Pays-Bas. Les cours y étaient dispensés en latin.
1
A partir de 1830, de nouvelles institutions et facultés sont créées à l’initiative du clergé, de l’Etat ou
de personnalités proches du pouvoir comme les francs-maçons. En 1834 nait l’Université catholique
de Malines, qui deviendra plus tard l’Université catholique de Louvain, grâce à la mobilisation
d’évêques belges. En réaction à celle-ci est fondée la même année l’Université libre de Bruxelles,
d’abord nommé Université libre de Belgique, sur l’initiative de francs-maçons bruxellois, pour
proposer un enseignement ni religieux ni dépendant de l’état. Sont également créées sous
l’impulsion du premier Roi des Belges, Léopold Ier, l’Ecole Royale Militaire en 1834 et l’Ecole
Polytechnique de Mons en 1836. Les Universités d’Etat de Gand et Liège subsistent mais donnent
dorénavant cours en français, langue de l’aristocratie. L’Université d’Etat de Louvain est supprimée
en 1835 sur décision du Parlement.
Les clivages avec lesquels la Belgique a été créée se sont amplifiés au fil des décennies en se
cristallisant notamment sur la question scolaire et la place que l’enseignement devait réserver aux
cours de théologie et de religion. Pendant la seconde moitié du XIXème siècle et la première moitié du
XXème siècle, catholiques et laïques, tout à tour dans la majorité et dans l’opposition, font et défont
les lois provoquant deux crises politiques majeures, les deux « guerres scolaires », entre 1879 et
1884, puis entre 1950 et 1959. Un consensus est finalement trouvé en 1959 avec le Pacte scolaire,
qui propose un enseignement libre parallèlement à l’enseignement public ; tous deux étant
subventionnés par l’Etat. Ces débats qui ont duré plus d’un siècle (de 1842 à 1959) expliquent
aujourd’hui l’existence de différents réseaux d’enseignement qui dépendent de leur pouvoir
organisateur. D’une façon générale, les établissements, qu’ils appartiennent à la filière « libre » ou
« officielle », sont subventionnés par la communauté dont ils dépendent.
Établissements
subventionnés par la
Communauté
Établissements organisés
Établissements Libres
par la Communauté
Le paysage de l’enseignement supérieur belge s’est progressivement modifié au cours du XXème siècle
avec la montée des mouvements régionalistes puis nationalistes. En Flandre, la lutte pour le droit à
l’utilisation de la langue néerlandaise a notamment contribué à ce que l’Université de Gand devienne
néerlandophone en 1930. En 1968, des manifestations éclatent à Louvain (Leuven) où les étudiants
néerlandophones exigent le départ des wallons (« Walen buiten », « les Wallons dehors »),
entrainant la création d’une nouvelle université à Louvain-la-Neuve, en Wallonie. Depuis lors, une
frontière linguistique sépare les deux communautés et il n’existe désormais plus d’établissement
bilingue en Belgique.
2
Suite aux tensions entre néerlandophones et francophones, une dualisation de la vie politique
s'opère et en 1970, trois communautés voient le jour dans le cadre d’une première réforme
constitutionnelle : francophone, néerlandophone et germanophone. Avec les deuxièmes et
troisièmes réformes de l’Etat des années 1980, elles recevront plus tard de nouvelles compétences,
dont l’enseignement obligatoire et l’enseignement supérieur, « non-obligatoire ».
Depuis les tensions se sont apaisées et plusieurs initiatives visant à faciliter les échanges
intracommunautaires ont vu le jour. Par exemple, le programme Erasmus Belgica, mis en place en
2004, offre la possibilité à des étudiants d’une communauté de suivre une partie de leur cursus (de
trois mois à un an) dans l’une des deux autres communautés du pays.
Bien que l’enseignement supérieur soit une compétence communautaire en Belgique, le système en
application est comparable entre les trois communautés et se décline en deux composantes : la
formation universitaire d’une part, et la formation non-universitaire d’autre part.
Pour l’enseignement universitaire, la structure des études est proche des systèmes
européens suite à la mise en application du processus de Bologne depuis la rentrée 2004 :
- Un premier cycle de trois années, délivrant le grade académique de Bachelier
(correspondant à une Licence française du système LMD) après l’obtention de 180
crédits ECTS1.
- Un second cycle, constitué de 120 crédits ECTS et d’une durée de 2 ans pour
l’obtention du grade académique de Master. Toutefois, pour certaines filières, il
existe encore des cursus en un an délivrant 60 crédits ECTS, avec la possibilité d’une
année de spécialisation supplémentaire : Master complémentaire ou « Advanced
Master » (60 crédits ECTS supplémentaires).
- Un troisième cycle de trois ans minimum mène à un grade de Doctorat. Des écoles
doctorales ont été mises en place suite à la réforme de Bologne aussi bien en Flandre
(2007) qu’en Communauté française (2005).
L’enseignement supérieur non universitaire est principalement dispensé dans les Hautes
écoles (Hogescholen en néerlandais) et les écoles supérieures d’Art. Elles proposent
principalement des formations de type court jusqu’à un niveau de Licence professionnalisée
en 3 ans (obtention de 180 crédits ECTS), et en Communauté française, quelques cursus de
type long, Master de spécialisation en 1 ou 2 ans (obtention de 60 ou 120 crédits ECTS).
1
European Credits Transfer Scale
3
La Communauté française de Belgique
(Fédération Wallonie Bruxelles)
1. L’enseignement obligatoire
Avant d'accéder à l'enseignement supérieur, dit « non-obligatoire », les élèves belges suivent leur
scolarité dans l'enseignement obligatoire qui regroupe l'enseignement primaire (fondamental) et
secondaire. Les élèves accèdent à l'enseignement secondaire sous réserve d'avoir obtenu le
Certificat d'Etudes de Base. L’enseignement obligatoire public est dispensé dans des athénées –
correspondant plus ou moins au collège et lycée français – qui peut être royal, provincial ou
communal, selon que l'établissement relève de la Communauté, d’une province ou d’une commune.
Les établissements libres – soit confessionnels, généralement catholiques, soit non confessionnels,
comme l’Ecole Decroly – sont reconnus par la Communauté française, subventionnés par elle, et
autorisés à délivrer des diplômes en Belgique.
L’enseignement secondaire est divisé en trois degrés regroupant les années 2 par 2 : 1ère et 2ème (1er
degré) – 3ème et 4ème (2ème degré) – et 5ème et 6ème (cette dernière année étant aussi dite
« rhétorique ») : 3ème degré. Après un premier degré commun, les élèves sont ensuite orientés dans
différentes formes d'enseignement : général, technique, artistique ou professionnel.
A l'issue de leurs études secondaires, les élèves doivent obtenir un Certificat d'Etudes Secondaires
Supérieures (CESS), l’équivalent du baccalauréat français, pour accéder à l'enseignement supérieur.
La plupart des filières d'enseignement supérieur en Belgique n'imposent pas de concours d'entrée à
l'exception de certaines écoles supérieures d'Art et de certaines facultés universitaires.
En Belgique, l'enseignement est une compétence qui relève des communautés, à l'exception de la
fixation de l'âge obligatoire de scolarisation, des conditions d'obtention des diplômes et des pensions
de retraite des enseignants pour lesquelles l’Etat fédéral reste compétent. La communauté
responsable de l'enseignement francophone est donc la Communauté française de Belgique, aussi
nommée Fédération Wallonie-Bruxelles2.
Comme vu dans l’introduction, l'enseignement a longtemps été un domaine dans lequel se sont
exprimés le clivage linguistique et l'opposition entre catholiques et laïques. Ceci explique le transfert
de l'enseignement aux communautés, et au sein de celles-ci, la division entre établissements
2
Le Parlement de la Communauté française a décidé, par une résolution du 25 mai 2011, de faire systématiquement usage
de l’appellation « Fédération Wallonie-Bruxelles » pour désigner usuellement la Communauté française dans ses
communications. Le Gouvernement en fait de même. Toutefois, le terme de « Communauté française (de Belgique) » reste
toujours très usité.
4
catholiques et libres. Toutefois, depuis plusieurs années les différences entre les filières se réduisent
sous l’effet d’efforts d'uniformisation et de simplification voulues par les décideurs politiques,
notamment avec la réforme « Paysage » de 2013. Le Ministre Jean-Claude Marcourt (parti socialiste)
est à l’origine de ce décret en sa qualité de Ministre de l’Enseignement Supérieur de la Fédération
Wallonie-Bruxelles depuis 2009.
L'enseignement supérieur en Belgique francophone est organisé entre Universités, Hautes écoles,
Écoles supérieures d’Art et Établissements de promotion sociale. Les Instituts supérieurs
d’Architecture sont intégrés depuis 2010 aux universités en tant que facultés. Seuls les
établissements habilités à dispenser un enseignement organisé ou subventionné par la Communauté
française peuvent porter le nom d'université, faculté, académie universitaire, haute école ou école
supérieure des Arts.
Les Universités offrent une formation théorique et scientifique, orientée vers la recherche.
Elles suivent les directives de la réforme de Bologne qui découpent la formation en un Bachelier de 3
ans (180 ECTS) - équivalent à la Licence française - puis un Master en 2 ans (120 ECTS), et un doctorat
en minimum 3 ans (180 ECTS). Certains Masters en un an (60 crédits) subsistent cependant, tandis
que les études de médecine et médecine vétérinaire comportent un Master de 3 ans (180 ECTS).
Nombre d’étudiants
Université Sigle Année de fondation
en 2013-2014
3
Au moment de la publication de cette note (printemps 2017), des discussions autour d’un projet de fusion sont en cours
entre l’Université Catholique de Louvain et l’Université Saint-Louis Bruxelles.
5
Les 20 Hautes écoles de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont :
Certains domaines sont enseignés aussi bien dans les universités que dans les hautes écoles ; ce sont
les techniques d’apprentissage différentes qui orientent le choix des étudiants.
Les 16 écoles supérieures d’Art proposent une formation aux techniques artistiques,
également organisée en Bacheliers et Masters. L’accès à ces formations se fait par la réussite
d’examens d’admissions qui ont lieu, chaque année, en septembre.
6
A noter que d’autres établissements d’enseignement supérieur, privés ceux-ci, dits « privé-privé »,
existent également mais ne sont pas reconnus par la Fédération Wallonie-Bruxelles. En
conséquence ils ne reçoivent pas de subventions et ne sont pas habilités à délivrer des diplômes
reconnus par la Communauté française. Les frais d’inscriptions sont ainsi généralement beaucoup
plus élevés, et la non-reconnaissance des diplômes en Belgique peut poser des problèmes ultérieurs
aux étudiants étrangers voulant obtenir une équivalence de diplôme dans leur pays d’origine. Mais
certains de ces établissements dont la réputation est plus internationale que nationale, ne souhaite
pas être reconnus en Belgique.
Depuis plusieurs années, le nombre d’étudiants qui suivent des études supérieures est en
augmentation constante : +3.6% entre 2012 et 2014, +36% depuis 20 ans. L’Union européenne a fixé
en 2014 à la Belgique un objectif de 47% de trentenaires diplômés de l’enseignement supérieur pour
2020, soit une augmentation de 3,2% par rapport au taux de 43,8% calculé par Eurostat en 2013 (un
objectif supérieur aux 40% fixé pour l’ensemble de l’UE).
En 2014, la Belgique était la 10ème destination des étudiants Erasmus en accueillant 9 300 étudiants.
Le deuxième pays à envoyer le plus d’étudiants Erasmus vers la Belgique était la France. La même
année, 7 750 étudiants belges sont partis à l’étranger grâce au programme Erasmus+ en choisissant
en priorité l’Espagne, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Italie. De plus, de nombreuses
universités belges francophones participent à des programmes Erasmus Mundus et organisent des
Masters et Doctorats conjoints avec d’autres établissements européens.
En 2015, 44 000 étudiants internationaux étaient inscrits dans une université belge francophone, soit
21% de la population estudiantine. Parmi ces étudiants internationaux, plus des deux-tiers sont issus
de l’Union Européenne, alors que les français représentent 50% de l’effectif des étudiants étrangers
en Belgique francophone – soit 22 000 personnes. La Belgique est ainsi le premier pays à recevoir le
plus d’étudiants français (devant le Royaume-Uni et le Canada).
La forte représentation des étudiants français en Belgique s’explique surtout par une mobilité
individuelle très marquée. En effet, de nombreux étudiants français traversent la frontière pour
7
s’inscrire dans les établissements belges dans les domaines médicaux, paramédicaux et artistiques
principalement en vue de contourner le numerus clausus et les concours d’entrée français.
Contrairement aux mobilités vers le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne, qui s’opèrent largement
dans le cadre de programmes d’échanges Erasmus, la mobilité vers la Belgique est donc à 95% une
mobilité dite « individuelle ».
Dans l’enseignement supérieur artistique, 42 % des étudiants viennent de l’étranger, dont plus de
75% de France. Dans certains cursus (art, architecture, journalisme,…), il n’est ainsi pas rare que la
proportion d’étudiants français dépasse les 60, 70 voire 80%.
80% des étudiants français en communauté française sont inscrits dans des filières médicales et
paramédicales. Ils viennent se former en Belgique pour contourner l’accès aux formations soumises
au numerus clausus en France. Or, une fois diplômée, la très grande majorité d’entre eux retourne
exercer en France, créant une inquiétude de pénurie future dans ces métiers en Belgique. En
conséquence, en 2006, les autorités de la Communauté française ont publié un décret qui limite
l’accès à certaines filières en régulant les inscriptions du nombre d’étudiants « non-résident » en
première année. Plusieurs conditions permettent d’être considéré comme « résident » au sens de ce
décret, l’une d’elles étant d’avoir sa résidence principale en Belgique depuis au moins 15 mois en y
exerçant une activité professionnelle continue et supérieure à 20h par semaine. Au total, 6 cursus
sont concernés : audiologie, logopédie (orthophonie), kinésithérapie, médecine et dentisterie pour
lesquels le contingent d’étudiants « non-résidents » est limité à 30% et médecine vétérinaire où il est
limité à 20%. Pour les études de médecine et de dentisterie, un examen d’entrée sera mis en place à
partir de la rentrée académique 2017-2018. Les étudiants « non-résidents » seront classés en
fonction des résultats obtenus lors cet examen et les attestations de réussite leur seront distribuées
dans l’ordre de ce classement jusqu’à arriver au seuil de 30% du nombre total des attestations. Pour
les quatre autres cursus, le quota de 20 ou 30% est constitué par tirage au sort4.
Entre 2008 et 2015, alors que le total d’étudiants de toutes nationalités entrant en France a
augmenté de 7,1%, la proportion d’étudiants belges en France a augmenté de 17,5%. Ils sont ainsi
passés du 20ème rang (2008-2009) des nationalités les plus représentées parmi la communauté
internationale étudiante, au 17ème rang en 2014-2015, avec 4 317 étudiants belges en France. Environ
51% d’entre sont inscrits en niveau Licence, 41% en Master et les 8% restants en Doctorat.
4
Voir la rubrique « Etudes médicales et paramédicales en Belgique » sur le site internet du consulat général de France à
Bruxelles : www.consulfrance-bruxelles.org/Etudes-medicales-et-paramedicales-en-Belgique
8
II. Organisation des études et enseignements dispensés
1. Organisation générale
L’enseignement supérieur est organisé selon les directives de Bologne. Les formations de type court
comptent un Bachelier (équivalent d’une License française), généralement en 3 ans et avec une
orientation professionnelle. Les formations de type long sont divisées en un Bachelier dit « de
transition » suivi d’un Master.
2. Filières d’études
Les filières d’études reconnues en Fédérations Wallonie-Bruxelles sont répertoriées dans le décret
Paysage. Elles sont au nombre de 20 dans l’enseignement universitaire :
Domaines d'études
Sciences humaines et sociales Philosophie
Théologie
Langues, lettres et traductologie
Histoire, histoire de l'art et archéologie
Art et sciences de l'art
Information et communication
Sciences politiques et sociales
Sciences juridiques et criminologie
Sciences économiques et de gestion
Sciences psychologiques et de l'éducation
9
Santé Sciences médicales
Sciences vétérinaires
Sciences dentaires
Sciences biomédicales et pharmaceutiques
Sciences de la santé publique
Sciences de la motricité
Sciences et techniques Sciences
Sciences agronomiques et ingénierie biologique
Sciences de l’ingénieur et technologiques
Art de bâtir et urbanisme
Les formations enseignées dans les Hautes écoles sont quant à elles regroupées en 7 catégories :
3. Formation doctorale
Si le parcours doctoral est géré au sein de chaque université (qui reste responsable de l'inscription
administrative des doctorants, de l'encadrement de la recherche doctorale et de l'évaluation
conduisant à l'obtention du diplôme de docteur), l’offre de formation disciplinaire est organisée en
interuniversitaire à travers des écoles doctorales thématiques, placées sous l’égide du F.R.S. et qui
relèvent d'une ou plusieurs écoles doctorales. Cette co-organisation a pour but de favoriser
l’interdisciplinarité et de multiplier les possibilités d’échanges entre les doctorants de toutes les
universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il existe aujourd’hui une cinquantaine d’écoles
doctorales thématiques7.
5
A sa création en 1928, il s’agissait d’un fonds national d’où l’appellation de FNRS, Fonds National de la Recherche
Scientifique. Suite aux transformations progressives de la Belgique en un État fédéral, le FNRS est devenu le F.R.S.-FNRS,
Fonds de la Recherche Scientifique, désormais entièrement consacré à la recherche en Fédération Wallonie-Bruxelles.
6
Liste des 21 écoles doctorales de la Fédération Wallonie-Bruxelles : www.fnrs.be/index.php/financements/ecoles-
doctorales/ecoles-doctorales-pres-le-fnrs
7
Liste des écoles doctorales thématiques de la Fédération Wallonie-Bruxelles :
www.fnrs.be/index.php/financements/ecoles-doctorales/ecoles-doctorales-thematiques
10
4. Mécanismes de financement
L’orientation philosophique des institutions belges n’influencent que très peu leur financement. Les
établissements libres, catholiques et d’état sont en effet tous subventionnés par le public par le biais
d’une allocation de fonctionnement. Cette allocation comprend une partie fixe et une partie variable.
La partie fixe était légèrement supérieure à 100 millions d’euros euros pour les années budgétaires
2006 à 2015 pour les six universités francophones subventionnées. La partie variable dépend du
nombre d’inscrits. En 2016, le montant pour l’ensemble des universités de la Communauté française
était légèrement supérieur à 300 millions d’euros.
En réaction aux protestations des recteurs et des associations étudiantes, le ministre Marcourt a
annoncé, début 2016, un refinancement d’urgence de l’enseignement supérieur de 107 millions
d’euros. Alors que les recteurs francophones réclamaient 100 millions sur cinq ans, ils recevront en
définitive entre 70 et 75 millions sur quatre ans, eu égard aux règles de partage avec les hautes
écoles. L’enveloppe fermée subsiste donc pour 4 ans supplémentaires mais est élargie, jusqu’en
2019.
En 2013, la Fédération Wallonie-Bruxelles a adopté un nouveau décret dit « Paysage » qui constitue
la plus vaste réforme de l’enseignement supérieur depuis celle de Bologne en 2004. L’un des
principaux changements concerne le modèle d'organisation de l'enseignement supérieur. Les
différents établissements supérieurs (universités, hautes écoles, écoles supérieures d’art et
établissements de promotion sociale) sont dorénavant regroupés en cinq pôles géographiques
(Bruxelles, Louvain, Hainaut, Namur et Liège-Luxembourg) compétents sur les sujets de mobilité,
d’information et de formation.
Ces cinq pôles sont chapeautés par une structure unique, l’ARES, l’Académie de Recherche et
d’Enseignement Supérieur. « Ses missions essentielles sont, en substance, le développement des
collaborations entre les établissements, la coordination générale des activités d’enseignement et de
recherche, la coordination de la vie étudiante dans ses aspects transversaux, la représentation
internationale, la coopération au développement, les statistiques et le pilotage du système
d’enseignement supérieur ainsi que l’information et le conseil, notamment en matière d’orientation et
d’offre d’enseignement. »8 Elle a été créée dans le but de fédérer les nombreuses institutions, les
8
« ARES : Académie de Recherche et d’Enseignement supérieur », portail de l'enseignement en Fédération Wallonie-
Bruxelles : http://enseignement.be/index.php?page=27013&navi=3600
11
nombreux pouvoirs organisateurs et leurs conseils supérieurs ; l’objectif étant de rationaliser les
moyens et de favoriser les synergies et les collaborations entre établissements.
Cette organisation en 5 pôles, avec l’ARES administrant le tout, remplace la division floue des
établissements universitaires en trois pôles interuniversitaires regroupés autour de l’Université de
Liège, l’Université libre de Bruxelles et l’Université catholique de Louvain comme c’était le cas depuis
2003.
Les informations pratiques destinées aux étudiants désireux de se former en Belgique francophone
sont regroupées sur le site www.studyinbelgium.be
1. Français
Les collaborations entre institutions belges et françaises foisonnent, à tel point qu’il est extrêmement
difficile de les recenser. De nombreux Masters conjoints entre des institutions des deux pays
existent, ainsi que des co-diplômes ou doubles diplômes et des systèmes de co-tutelle de thèses. Les
institutions belges et françaises collaborent étroitement, notamment grâce aux réseaux
d’associations interuniversitaires. En voici quelques exemples :
TIME UMONS, UCL, ULB, ENSTA Paris Tech, Centrale Paris, Centrale Lyon, Centrale
ULg, VUB Nantes, Supaero, Supelec
Fédération des UNamur, USL-B, KUL, Institut Catholique de Paris, Institut Catholique de Toulouse,
universités UCL, UA Université Catholique de Lille, Université Catholique de
catholiques l’Ouest, Université Catholique de Lyon
12
Unica VUB, ULB (membre Paris III, Paris VI, Paris Dauphine
fondateur)
Coimbra KUL, UCL Pôle universitaire de Lyon (I, II et III), Pôle universitaire de
Montpellier (I, II et III), Université de Poitiers
Comme partout autour du monde aujourd’hui, les universités belges francophones s’adaptent au
contexte de mondialisation et internationalisent leurs enseignements. Pour elles, il s’agit
d’entretenir et développer des partenariats avec des institutions établies sur les cinq continents, de
promouvoir la mobilité étudiante entrante et sortante, de favoriser la mobilité des enseignants et
des chercheurs (promotion de l’institution, partage d’expertises et de bonnes pratiques, élaboration
de programmes conjoints, développement de recherches multidisciplinaires), de mettre sur pied des
programmes de doubles diplômes et de cotutelles de thèses de doctorat (notamment à travers les
réseaux internationaux comme mentionnés ci-dessus) ou encore d’encourager la mobilité du
personnel administratif et technique.
Elles entretiennent également parfois des collaborations préférentielles avec certains partenaires
étrangers. C’est notamment le cas de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) qui compte 12
« partenaires privilégiés » à travers le monde : Université Pierre et Marie Curie Paris VI (France),
universités de Lausanne et Genève (Suisse), universités d’Oxford et de Cambridge (Royaume-Uni),
Université de Montréal et The University of British Columbia (Canada), University of California,
Berkeley (Etats-Unis), Universidade de Sao Paulo, Fundan et BeiHang universities (Chine) et
l’Université Waseda, Tokyo(Japon). L’ULB a notamment ouvert en avril 2016 un bureau de liaison au
sein de cette dernière afin de faciliter les échanges étudiants vers la Belgique ; réciproquement elle
accueille un bureau équivalent à Bruxelles pour permettre à l’université japonaise d’intensifier sa
présence en Europe. L’Université de Liège (ULg) entretient quant à elle une relation privilégiée avec
trois institutions : l’Université de Gand (« université sœur » de l’ULg puisqu’elles ont toutes deux été
créées par le roi Guillaume Ier des Pays-Bas en 18179), l’Université de Sherbrooke (Canada) et
l’Université de Concepción (Chili).
9
Elles célèbreront ensemble leur bicentenaire en 2017.
13
La Communauté flamande
1. L’enseignement obligatoire
Comme en Communauté française, les élèves de la Communauté flamande suivent six ans
d’enseignement secondaire après six ans d’enseignement primaire. L’enseignement secondaire est
divisé en degrés qui regroupent les années deux à deux. Après un premier degré commun à tous,
puis deux premières années d’enseignement secondaire, l’élève choisit une orientation parmi les
quatre existantes : enseignement généraliste (Algemeen secundair onderwijs, ASO), enseignement
technique (Technisch secundair onderwijs, TSO) – avec des orientations théorique, pratique ou
mixant les deux méthodes –, enseignement professionnel (Beroepssecundair onderwijs, BSO) et
enseignement artistique (Kunst secundair onderwijs, KSO). Le diplôme d’enseignement secondaire
est indispensable pour accéder à l’enseignement supérieur.
2. L’enseignement supérieur
Comme dans la partie francophone du pays, l’enseignement supérieur flamand applique les
directives de Bologne et s’organise sous la forme Bachelier (ou Licence) puis Master (décret adopté
par le parlement flamand le 4 avril 2003).
14
La Communauté flamande compte six Universités :
Nombre d'étudiants
Haute école [implantation(s)] Sigle
(2014-2015)
Antwerp Maritime Academy (Hogere Zeevart-School)
AMA 658
[Anvers]
Artesis Plantijn Hogeschool Antwerpen [Anvers] AP 8 638
Le décret flamand sur l’enseignement supérieur du 4 avril 2003 prévoit que des associations peuvent
être établies entre des universités et des hogescholen. Ces entités réglementent la coopération
entre une université et une ou plusieurs hogescholen, dans le but de favoriser les échanges et les
synergies entre enseignement professionnel et académique. Il y en a actuellement cinq :
15
- L’Universitaire Associatie Brussel (UAB) : VUB et Erasmushogeschool.
- L’Association Universiteit en Hogescholen Antwerpen (AUHA) : Universiteit Antwerpen,
Artesis Plantijn Hogeschool, Hogere Zeevaart-school et Karel de Grote Hogeschool.
- L’Association KU Leuven : la KUL et sept institutions dont la HVB.
- L’Association Universiteit-Hogescholen Limburg (AUHL) : UHasselt et Hogeschool PXL.
- L’Association Universiteit Gent (AUGent) : l’UGent, Hogeschool Gent, Arteveldehogeschool et
Hogeschool West-Vlaanderen.
3. Ecoles doctorales
4. Enseignement en néerlandais
La communauté flamande fixe par décret la langue d’enseignement dans les universités et hautes
écoles comme étant le néerlandais. Si un établissement veut toutefois enseigner des cours dans une
autre langue, elle ne peut donner que 6% d’un programme de Bachelier en langue étrangère et 36%
maximum pour les programmes de Master. Des exceptions sont prévues pour les cours de langue
étrangère, les cours donnés par un professeur invité de langue étrangère, et si la fonctionnalité et la
valeur ajoutée justifient l’usage d’une autre langue. Ce principe s’applique aux cours donnés aux
étudiants inscrits à l’année, flamands ou étrangers, et donc également aux personnes qui étudient en
Flandre à travers une mobilité individuelle. En revanche, les étudiants qui étudient en Flandre dans
le cadre d’une mobilité encadrée et les doctorants ne sont pas concernés.
En 2015-2016, l’enseignement supérieur flamand comptait 236 000 étudiants inscrits, répartis à
proportions égales dans l’enseignement universitaire et non-universitaire : 117 800 en hautes écoles
et 118 000 en universités. La population de l’enseignement supérieur flamand augmente
constamment depuis 2010.
Le budget consacré à l’enseignement supérieur a légèrement augmenté (+7%) ces dernières années
pour passer de 1,65 millions d’€ en 2010 à 1,78 en 2015.
16
6. Mobilité étudiante en Flandre
Mobilité entrante
Les étudiants français ne représentent quant à eux qu’une infime partie de la population
estudiantine en Flandre. En 2015-2016, ils étaient 597, soit seulement 0.3% du total. Très peu
d’entre eux ont effectué une partie ou la totalité de leur scolarité secondaire en Flandre, la grande
majorité d’entre eux arrivent dans l’enseignement supérieur flamand au niveau Bachelier ou Master.
Ils se répartissent dans divers domaines d’études, principalement dans les cursus artistiques (25%),
des transports (23%), d’ingénierie (10%), de la santé (7) et commerciaux (6%).
Mobilité sortante
Les étudiants flamands sont de plus en plus nombreux à opter pour un échange Erasmus lors de leurs
études. Alors que jusqu’au milieu des années 2000, les étudiants universitaires étaient plus
nombreux à franchir le pas, les étudiants des hautes écoles les ont depuis rattrapés. Ils étaient
respectivement environ 2 000 et 2 500 en 2012-2013.
Bien que leur nombre reste relativement modeste, les étudiants flamands qui choisissent la France
comme destination sont de plus en plus nombreux. Leur nombre est passé de 527 en 2008-2009 à
914 étudiants en 2014-2015, soit une augmentation de 43% en six ans.
17
ou suivre un programme passerelle (schakelprogramma) et intégrer un Master universitaire (en 60
ou 120 ECTS). Après le Master, la poursuite d’études s’effectue à travers un Master complémentaire
(master-na-masteropleiding, MANAMA) ou un doctorat (en général 4-5 ans).
Pour les étudiants ayant fait leurs études secondaires à l’étranger – à l’exception du Benelux -, il est
possible d’obtenir un certificat d’équivalence de niveau avec un programme d’études existant en
Flandre (via NARIC-Vlaanderen10). Pour les ressortissants du Benelux, un accord adopté en mai 2015
par les cinq ministres de l’enseignement du Benelux leur permet de jouir de la reconnaissance
automatique de leur diplôme (niveaux Bachelier et Master) dans les trois pays du Benelux. Cette
Décision Benelux11 est la première du genre au sein de l’Union Européenne et positionne les trois
pays de cette région comme pionnier de l’Espace Européen de l’Enseignement supérieur.
Les universités et hautes écoles flamandes ont aussi la particularité de permettre à l’étudiant de
choisir son objectif en s’inscrivant à une formation. En effet à son inscription, l’étudiant choisit parmi
trois types de contrats : contrat de diplôme, de crédit ou d’examen, ou un mélange de plusieurs
contrats. Avec un contrat de diplôme par exemple, l’étudiant s’engage à réussir tous ses cours afin
d’obtenir un diplôme, tandis qu’un contrat de crédit ne nécessite que la réussite de certains cours.
1. Français
A nouveau, les coopérations entre les institutions d’enseignement supérieur flamandes et françaises
foisonnent. Toutes les universités et hautes écoles flamandes ont développé des accords de
10
Voir : www.ond.vlaanderen.be/naric/
11
Voir Secrétariat général du Benelux ; « Les pays du Benelux reconnaissent mutuellement le niveau des diplômes de
l'enseignement supérieur », www.benelux.int/fr/nouvelles/les-pays-du-benelux-reconnaissent-mutuellement-le-niveau-
des-diplomes-de-lenseignement-superieur
18
coopération avec des établissements français (accord Erasmus, doubles-diplômes, co-tutelles de
thèses, échanges de professeurs, de chercheurs et de personnel technique et administratif, etc.). Ces
partenariats concernent l’ensemble du territoire français et l’aspect transfrontalier n’a qu’une
influence très relative.
Enfin comme mentionné12 plus haut avec la Communauté française de Belgique, les universités
flamandes sont également bien représentées dans les réseaux interuniversitaires comme Coimbra,
Unica ou Santander.
12
Voir p. 12.
19
La Communauté germanophone
(Belgique de l’Est)
Située dans l’est de la Belgique, la communauté germanophone de Belgique ou « Belgique de l’Est »13
ne dispose que d’une seule institution d’enseignement supérieur, la Haute école autonome de la
Communauté germanophone (Autonome Hochschule in der Deutschsprachingen Gemeinschaft, AU
DG). Fondée en 2005 sur base de trois instituts préexistants, elle propose des programmes courts
d’une durée de trois ans en sciences sanitaires et infirmières (section soins infirmiers) et en sciences
pédagogiques (section fonction enseignante) qui donnent un accès au marché du travail aux futurs
infirmiers et instituteurs de l’enseignement primaire.
La grande majorité des étudiants poursuit ses études supérieures en Communauté française de
Belgique ou en Allemagne.
13
Depuis le mois de mars 2017, la Communauté germanophone se présente désormais sous l’appellation « Ostbelgien » ou
Belgique de l’Est.
20
Atouts et enjeux du système d’enseignement
supérieur en Belgique
I. Principaux atouts
a. Coût
Les droits d'inscriptions, appelés « minerval », sont les mêmes pour les ressortissants belges et de
l'Union Européenne. A l’image de l’enseignement public en France, les droits d’inscriptions belges
sont très modestes :
Pour les ressortissants de pays hors Union Européenne, des droits d’inscription spécifiques peuvent
être demandés. La législation actuelle permet aux établissements supérieurs de demander un
minerval s’élevant à 5 fois le minerval de base, soit 4 175€, et selon certains avant-projets de loi elle
pourrait bientôt leur permettre de demander un minerval jusqu’à 15 fois celui des ressortissants de
l’UE.
Des bourses et des réductions de minerval existent cependant pour les ressortissants de certains
pays, notamment pour les étudiants venant des pays « moins développés »14 et pour ceux venant de
pays à « revenus faibles ou modérés ». Le montant du minerval dépend aussi, pour ces étudiants, de
leur réussite après leur première inscription. Dans certaines universités, il peut ainsi parfois être
abaissé après une année réussie.
14
Selon la définition des Nations-Unies : www.un.org/en/development/desa/policy/cdp/ldc/ldc_list.pdf
21
b. Qualité
Lancé par l’Union européenne en 2014, le classement U-Multirank se veut beaucoup plus nuancé que
ces classements « traditionnels » en se basant sur une diversité de critères (recherche,
enseignement, apprentissage, dimension internationale, transfert de connaissances et engagement
régional) tout en permettant de tenir compte de la taille des institutions. Dans ce classement U-
Multirank, les « petites » universités belges affichent de très bons scores. L’Université de Mons est
par exemple très bien notée pour 80% des critères qui tiennent compte de la taille de l’institution.
22
2. Coopérations entre universités et entreprises
Comme évoqué plus haut15, l’enseignement supérieur belge francophone souffre de sous-
financement. Le système de « l’enveloppe fermée », qui ne tient pas ou peu en compte de la
croissance continue de l’effectif étudiant dans les universités, n’est pas sans conséquence sur les
infrastructures et le bon déroulement des cours et des examens.
15
Voir pp. 10-11.
23
dans le cadre d’une mobilité individuelle pour échapper aux concours d’entrée ou au numerus
clausus. Ils sont particulièrement nombreux dans les filières artistiques et (para)médicales. Afin de
limiter cet afflux d’étudiants français, les autorités de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont décidé en
2006 de mettre en place des quotas d’inscription dans certains cursus médicaux et paramédicaux.
Certains quotas ont depuis été supprimés car jugés anticonstitutionnels tandis que des
contingentements supplémentaires ont été mis en place dans d’autres filières. Concrètement, un
maximum de 30% d’étudiants « non-résidents » est accepté en première année de kinésithérapie,
médecine, dentisterie, logopédie (orthophonie) et audiologie et 20% en médecine vétérinaire16.
Plusieurs conditions permettent d’être considéré comme « résident » au sens de ce décret, l’une
d’elles étant d’avoir sa résidence principale en Belgique depuis au moins 15 mois en y exerçant une
activité professionnelle continue et supérieure à 20h par semaine17.
16
Depuis la rentrée 2016-2017.
17
Voir la rubrique « Etudes médicales et paramédicales en Belgique » sur le site internet du consulat général de France à
Bruxelles : www.consulfrance-bruxelles.org/Etudes-medicales-et-paramedicales-en-Belgique
18
Sans numéro INAMI, un médecin peut cependant toujours exercer la médecine du travail, la médecine légale, l’expertise
médicale ou faire de la recherche.
24
compétente en matière d’enseignement supérieur doivent alors veiller à ce que le nombre de
praticiens diplômés corresponde peu ou prou au quota fixé. En Flandre, les étudiants sont soumis à
un examen d'entrée unique au terme de leur « rhétorique » (dernière année d’étude secondaire) et
seuls les « X » premiers obtiennent le droit de s'inscrire. En Fédération Wallonie-Bruxelles, alors que
jusqu’à présent chacun était libre d’entamer des études de médecine et de s’inscrire en 1ère année, le
gouvernement de la Communauté française a lui aussi, sous la pression du gouvernement fédéral,
décidé d’instaurer un examen d'entrée à partir de la rentrée académique 2017-201819.
Lors d’une inscription dans une formation d’enseignement supérieur en Belgique une équivalence
des diplômes obtenus en France est généralement demandée par l’établissement belge lors de la
procédure d’inscription. L’accès aux études supérieures est conditionné par l’obtention par un
examen de fin d’études secondaires : Certificat d'Etudes Secondaires Supérieures (CESS) en
Communauté française et le Diploma Secundair Onderwijs en Flandre. L’étudiant français qui
souhaiterait débuter ses études supérieures en Belgique devra donc faire une demande
d’équivalence de son diplôme du Baccalauréat auprès du Service des équivalences de la
Communauté française (www.equivalences.cfwb.be) ou au centre NARIC20 Vlanderen
(www.ond.vlaanderen.be/naric), selon la communauté concernée.
Toutefois, malgré la mise en place du processus de Bologne, la procédure à suivre pour un étranger
reste assez longue et coûteuse (environ 200€) et il convient d’être particulièrement attentif à la
constitution du dossier. La majorité des demandes d’équivalence reçoivent un avis favorable. En
général, les refus sont dus soit à un défaut de procédure ou de forme (constitution du dossier avec
des pièces non acceptées ou insuffisantes, demande introduite hors délai, etc.), soit à une
impossibilité d’équivalence du fait de cursus spécifiques et professionnels suivis en France et pour
lequel le niveau requis en Belgique est différent.
19
Pour plus d’information sur cet examen d’entrée, se reporter au site de l’ARES : www.ares-ac.be/fr/etudes-
superieures/en-pratique/conditions-d-acces/exmd
20
National Academic and professional Recognition and Information Centre
25
Orientation à donner à la coopération universitaire
franco-belge
Concernant l’afflux d’étudiants français dans certains cursus en Communauté française et plus
particulièrement dans les filières médicales et paramédicales, il convient de faire que remarquer
qu’une fois avoir reçu leur diplôme, la très grande majorité des jeunes diplômés retourne en France
pour s’y installer et exercer leur métier. Or, ces jeunes diplômés, formés dans le système belge, sont
amenés à exercer dans le système français qu’il découvre à leur arrivée en France. Il serait donc
intéressant d’imaginer des passerelles entre nos deux systèmes d’enseignement pour faciliter
l’intégration des jeunes diplômés de Belgique en France (via des stages en France pendant leur
cursus par exemple).
Par ailleurs, les longues et coûteuses procédures d’équivalence de diplôme (ou de reconnaissance de
niveau de diplôme) sont un frein à la mobilité des étudiants, des jeunes diplômés, mais plus
généralement des travailleurs. En mai 2015, les cinq ministres Benelux de l'Enseignement ont adopté
une Décision Benelux21 qui vise à la reconnaissance automatique et réciproque des niveaux des
diplômes de l'enseignement supérieur dans l’ensemble du Benelux. Cette décision multilatérale,
premier accord en son genre en Europe, a été saluée dans la presse et par la Commission
européenne. Une « élargissement » de cette mesure à la France pourrait contribuer à favoriser la
mobilité des étudiants, des jeunes diplômés et des travailleurs entre la France et le Benelux.
Enfin, la Belgique, à travers son agence de coopération au développement (la CTB, Coopération
Technique Belge22), est très active dans la coopération au développement et leur expertise est
reconnue internationalement. Pilotée par le gouvernement fédéral et dotée d’un budget de 30
millions d’euros, la coopération au développement est articulée autour de deux axes principaux :
droits de l’homme et croissance économique durable. Plus de 300 projets sont concernés dans plus
de 30 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine et la grande majorité d’entre eux implique des
institutions d’enseignement supérieur (Universités, Hautes écoles et Ecoles supérieures des Arts). Il y
aurait sans doute un intérêt à ce qu’institutions belges et française, qui se connaissent déjà très bien
pour travailler ensemble sur le terrain, se rapprochent encore davantage pour réfléchir à des
synergies possibles.
21
Voir « Les pays du Benelux reconnaissent mutuellement le niveau des diplômes de l'enseignement supérieur » :
www.benelux.int/fr/nouvelles/les-pays-du-benelux-reconnaissent-mutuellement-le-niveau-des-diplomes-de-
lenseignement-superieur
22
Site internet de la CTB : www.btcctb.org
26
Liens et contacts utiles
En premier lieu, la rubrique « Etudier en Belgique » sur le site internet du consulat général de France
en Belgique : www.consulfrance-bruxelles.org/-Etudier-
Communauté flamande
Ministère Flamand de l’Enseignement Supérieur et de la Formation :
www.ond.vlaanderen.be
VLIR (Vlaamse Interuniversitaire Raad) : www.vlir.be
Flanders Knowledge Area : www.flandersknowledgearea.be
Study in Flanders : www.studyinflanders.be
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