Islam Et Economie - Abdul Hadi Gafouri (PDF Text)
Islam Et Economie - Abdul Hadi Gafouri (PDF Text)
Islam Et Economie - Abdul Hadi Gafouri (PDF Text)
R é f l e x i o n sur les p r i n c i p e s f o n d a m e n t a u x
de l'économie islamique
«Il
Éditions Al Bouraq
Islam et Économie
A
Islam et Economie
Réflexion sur les principes fondamentaux
de l'économie islamique
Distribué par :
La Librairie de l'Orient
(Al-Bouraq éditions)
18, rue des Fossés Saint Bernard
Paris V
Tél. : 01-40-51-85-33.
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B.P. 13/5384-Beyrouth-Liban
1421-2000
Islam et Economie
Réflexion sur lés principes fondamentaux
de l'économie islamique
(,)
Licite.
Introduction
1
Nous aurions préféré écrire Muhammad, mais dans le texte origi-
nel, Louis Gardet a utilisé 'Mahomet'. Cette orthographe a tendance à
disparaître.
12
12 ISLAM ET ÉCONOMIE
2
Louis Gardet : L'Islâm : Religion et communauté, Ed. Desclée de
Brouwer, 1967, p. 273.
3
M. A. Boisard ; L'Humanisme de l'Islam, Albin Michel, 1979, p.
193.
4
André Marchai : « Systèmes et structures économiques », PUF,
1969, p. 16.
INTRODUCTION 13
5
Capacité de déduire un jugement légal à partir de sources de la
législation (jurisprudence) ; ou jurisprudence, il s'agit d ' u n effort de
déduction d ' u n jugement légal.
16 ISLAM ET ÉCONOMIE
J- z uà-f
o» - S J-q
«a- t <jS-S «il- k
t t>a- s J-l
e-j -d m
C-h i-1 ô-n
C-h £- z «-h
^-d j-w
é-g <*-y
j- r
Rappels historiques
et rôle des mujtahidïns6
dans le remplissage de « la partie mobile »
6
Être mujtahid signifie être capable de déduire le jugement légal à
partir des sources originelles de la Loi Toute personne qui n'atteint
pas le degré de Yljtihâd doit être ou muqallid (imitant) ou muhtât
(prudent).
i
L'activité politique du Prophète débuta par la fraterni-
sation entre les muhâjirïns (migrants de la Mecque — litté-
ralement : partisans) et les Ansârs (habitants de Médine),
et par l'application du principe de la solidarité entre eux.
Ce principe, comme on le verra plus loin, est l'une des
conditions de la réalisation de la justice sociale et d'une
société fraternelle.
Les savants musulmans, tel que Monsieur as-Sadr 7 ,
pensent que la doctrine économique islamique a deux as-
pects : l'un est réaliste, l'autre moral. Elle est réaliste dans
sa finalité, en ce sens qu'elle s'adapte à la nature humaine
et tient compte des tendances et des aptitudes de l'homme.
Lorsque l'Islam parle de la nécessité d'instaurer la soli-
darité sociale, il ne se limite pas à orienter, mais à doter
l'État de dispositions juridiques qui, appliquées convena-
blement, mènent nécessairement à l'instauration de la so-
lidarité sociale.
La doctrine économique islamique a un support spiri-
tuel et moral, en ce sens que pour réaliser la solidarité so-
ciale, il n'use pas de force légale en prenant uniquement
aux riches pour donner aux pauvres, mais use des valeurs
morales qui prédisposent le riche à la générosité et à la
bonté, et suscite chez lui le désir de mériter la miséricorde
de Dieu et sa récompense.
7
Muhammad Baqir as-Sadr: Iqtisaduna (Notre économie), 16e
Ed., Dâr al-ta'aruf Lilmatbu'at, Beyrouth, 1982, p. 783.
24 ISLAM ET ÉCONOMIE
8
Cf. Hasim ma'rouf al-IIusaynï : Sirat al-Muslafa, (L'Histoire de
Prophète Muhammad) 2e Ed., Dâr al-Qalam, Beyrouth, 1978, p. 226.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 25
9
N. x. Byzantium and introduction to East Roman civilisation, Ox-
ford, Ed. Oxford University Press, 1964, p. 268-269.
30 ISLAM ET ÉCONOMIE
10
Ibid., p. 10.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 31
11
N. H. Baynes, The Byzantine Empire., Oxford, Ed. Oxford, Uni-
versity Press, 1944, p. 99.
12
Ibid., p. 103.
13
Henri Munier : Précis de l'histoire d'Egypte, T o m e II, (l'Égypte
byzantine et musulmane), p. 84.
32 ISLAM ET ÉCONOMIE
14
N. H. Baynes : The Byzantine Empire. OP., Cit., p. 127.
15
Edward G. Browne : A ïitemry history of Persia, T. F. Unwir,
London 1909, tome I, p. 182.
16
Cf. M u h a m m a d Ibn Jarîr, Tarïh al-'Umam wa al-mulûk. Ed. al-
M t b a ' a al-husaïniyya, Le Caire, 1961, tome II, p.122-123. Et Abu ai-
Hassan a l - M a s ' o u d ï : Murûj ad-dahab (Les prairie dorées), al-
M a t b a ' a al-Azhariyya, Le Caire, (1883) 1303 h., tome I, p. 120-121.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 33
11
Ahmad Ibn Yahya Ibn sabir al-Bala diri : Fii/uh al-Buldân
{conquête des peuples), Sarikat tab' al-Kutub al-'arabia. Le Caire,
1901, p. 463.
18
at-Tabarï : T 2, p. 122-123; et Abu al-IIasan Ibn 'AIT al-
MawardT: a l - ' A h k â m as-sultaniyya (Les décrets sultaniques) édité en
France sous le titre de (Les statuts gouvernementaux), Dâr al-Kutub
al-'Ilmiyya, Beyrouth, 1978, p. 167.
19
at-Tabarî : op.cit., tome II, p. 122.
34 ISLAM ET ÉCONOMIE
20
al-Mas'oudï, (Abu al-Hasan) : Miirnj ad-Dhaluib (les prairies
dorées) al-Matba'a al-Azhariyya, Le Caire 1303 h (1883), Tome 1, p.
120-121.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 35
21
'AIT Jawad : Târih al-'Arab (Histoire des Arabes), Matba'al al-
M a j m a ' al-'ilmy al-'Iraql, Bagdad, 1950, T. H, p. 372,
36 ISLAM ET ÉCONOMIE
22
Tbid., T. I. p. 181.
23
tbid.. T. Il, p. 46.
24
Ibn Hisâm : Sirat al-Rasoul (Biographie du Prophète)..., ai-
Maktaba at-Tijâriyya 1930. T. I, p. 9.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES Muitahidîns • 37
25
'Ail (Jawad) : op., cit.. 1. IV. p, » § •
26
Ibn Hisâm : op., m . , T. I, pi 37-38.
38 ISLAM ET ÉCONOMIE
27
Ibn Hisâm : op., cit., T. I, p. 37.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 39
nord-ouest de la ville28.
Les autres Arabes de Médine, étaient constitués d'Awse
et de Hazraj venus du Yémen après la rupture du barrage
de Ma'rib ; les premiers s'étaient installés au sud, sud-
ouest et s'étaient intégrés aux Qurayda et Nadir ; les Ha-
zraj avaient préféré, pour leur part de demeurer au cœur de
la ville et s'étaient associés aux Banu Qaynoqa' 29 ; allian-
ces qui avaient provoqué des guerres entre les 'Awse et les
Hazraj.
L'agriculture constituait l'essentiel des activités pro-
ductives à Médine dont les habitants exploitaient des fer-
mes en dehors de la ville et tiraient de leur travail des re-
venus substantiels.
Par ailleurs, il était vraisemblable que Médine entrete-
nait de bonnes relations commerciales avec des pays
comme la Syrie et l'Égypte. Car deux routes caravanières
reliaient Médine à ces pays.
Taïf était un pays agricole de qualité, où les riches de la
Mecque venaient en villégiature pour profiter de son cli-
mat doux et clément. Les habitants de Taïf étaient forts et
courageux. Ils avaient entouré leur ville d'un grand fort et
il ne faisait aucun doute que leur tribu, Tukayba, était
l'une des plus prestigieuses tribus arabes tant par son ori-
gine que par sa grande valeur.
Jeda, la ville côtière, était plutôt un port d'où transi-
taient les marchandises, et où l'on pratiquait la plongée
sous-marine à la recherche des perles et du corail. Ses ha-
bitants étaient constitués d'un mélange de races d'origines
28
Ibn al-'Atir ('AIT 'Ibn Muhammad), al-Kamil Fi al-Târîh
(l'histoire complète). al-Matba'a 'al-Azhariyya, le Caire, 1301 H
(1881), T o m e I, p. 400.
29
Ibid., T o m e I, p. 400.
40 ISLAM ET ÉCONOMIE
30
I b i d . , T. II, p. 221.
31
Ibid., T. I, p. 364.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 41
Les f i n a n c e s publiques
A
32
Qur'ân, S. II, V. 256.
46 ISLAM ET ÉCONOMIE
33
Cf. Encyclopédie de l'Islam [TI A-B p. 200. Paris Ed. Maison
Neuve et Larousse S.A. 1975, pp. 1174-1183] Nouvelle édition.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 47
A - Les ressources
34
al-Mawardï (Ibn al-Hasan 'Alï Ibn Muhammad Ibn Habib) : al-
'Ahkâm as-Sultâniyya wa-l-wilaiyât ad-diniyya (des lois du sultanat et
les Etats religieux), Dâr al-Kutub al-'ilmiyya, Beyrouth, 1982. P. 175.
50 ISLAM ET ÉCONOMIE
35
Muhammad Diya' ad-Din ar-Rays : al-Haraj wa an-Nizam al-
Mâlï, {La Taxe foncière et systèmes financiers), al-'Anjlio, Le Caire
1961. p. 92.
36
at-Tabarî, op., cit., T. II, p. 262-264.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 51
37
Ibn al-'Atir, op.,cit., T, II, p. 52.
38
al-Baladiri, (Ahmad Ibn Yaliya Ibn Sabir), Futuh al-Buldân
{conquête de pays), Sarikat Tiba'at al-Kutub al-'Arabiyya, le Caire,
1901, Tome II, P. 52.
52 ISLAM ET ÉCONOMIE
39
al-Balairi : op., cit., p. 29/37.
40
Ibid., p., 41/42.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 53
41
Ibn al-'Atir ; op.cit, T. II, p. 99/106.
42
at-Tabarî, op., cit., T. III, p, 146/147.
43
al-Kazim Ibn Salam Abu 'Ubayd : aïAmwal (l'argent), al-
Maktabat al-Azhariyya, 1ère Bd, Egypte, 1967, p. 27.
54 ISLAM ET ÉCONOMIE
44
al-Baladirî : op., cit., p. 71/72.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 55
45
Dr. Muhammad Husayn Haykal ; al-Hukwmat at-'lslamiyya, Ed.
Dâr al-Ma'arif, Egypte,' 1977, p. 72/73.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUiTAHiDîNS • 57
46
Muhammad 'Asour : Dirasa fi al-Fikr al- 'Iqtisâdi al- 'Arabï,
(.Etude sur la pensée économique arabe), Dâr al-'Itihad al-'Arabï, le
Ed., 1973, p. 193.
58 ISLAM ET ÉCONOMIE
47
at-Tabarî, Târîh al-Umam wa-l-mulûk, (L'Histoire des peuples
et des rois), V. 3, p. 275.
48
Ya'lsoub Ibn, Ibrahim Abu Yûsuf : Kitâb al-Harâj, (Le livre des
impôts). al-Matba'a as-Sou.fïyya wa maktabatuhâ, 1396 de l'Hégire
fl;9i7% p. 45, '
RAPPELS: HISTORIQUES ET RÔLE DES MUj l AHHVNS 61
49
atKfabarï : (Ubistmre des Peuples et des Rois), op.,. cit., g- 681
62 ISLAM ET ÉCONOMIE
50
Ibn Haldun : al-Muqaddima, al Matba'a al-Azhariyya, Le Caire,
1920, p. 170/171. 'Abu 'Abd Allah Muhammad al-JhsawT: Kitâb al-
Wuzara' wa-l-Kuttâb «-Le livre des Ministre et des Secrétaires »,
édition Mustafa al-Baby al-Halabï, 1357H, p. 1170,
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES Muitahidîns • 63
5!
al-Mawardî : op., cit., p. 191.
64 ISLAM ET ÉCONOMIE
52
Abu Yusuf : al-'Ahkâm as-Sultaniyya ; al-Haraj, (L'impôt), P.
45/46.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 65
53
Abu Yusuf : al-Haraj, P. 45-6 ; Egalement MawardT op., cit., P.
191-2.
54
Tahawi (Dr. Sulaymân M.) : 'Umar Ibn al-Hattâb, P. 18.
66 ISLAM ET ÉCONOMIE
55
al-Ya'qûbi : Tarih (Histoire), Dâr Beyrouth Lil-tiba'a wa an-
nasr, 1970, T. II, P. 107.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 67
56
Taha Husaïn : al-Fitna aL-Kubra (La grande épreuve), Dar al-
Ma'rifa, 7ème Ed. Le Caire, 1968, p. 124, 163 et 193.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 69
57
al-Mas'ûdT : Murûj ad-Dahab ; op., cit., T. II, p. 343.
58
Ibrahim Hasan Hasan : Târîh al-lslâm (Histoire de l'Islam),
Maktabat al-Nahda al-Masriyya, 5ème Ed., Le Caire, Egypte, 1959, T.
I , P . 358.
70 ISLAM ET ÉCONOMIE
59
1. H. Hasan : op. cit., T. I, P. 378.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
60
aî-Tabarî : op.,cit., T. V, P. 134.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 75
- Le népotisme
61
at-Tabarî : op.,cit., T, III, P. ! 73/174.
6i
Taha Huaaïn : al Fitnat al-kubra, op., cit., T VI, p. 124/163.
76 ISLAM ET ÉCONOMIE
63
' A b d al-Hamid Jawdah al-Sahr •. Abu Dar àl-Gifari, Maktabat
M i s t , 5cme E d . , p . \ 5 2 - \ 5 3 .
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
64
at-Tabarî, op., cit., Tom III, p. 173/174.
78 ISLAM ET ÉCONOMIE
65
Ibid., op., cit., p. 59.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
66
Ibn Abu al-Hadid : Sur h Nahj al-Balàga (l'explication de Nahj
al-Balâga), Ed. Dâr ihia* at-turath al-'arabT, Beyrouth, T. IV, p. 195.
80 ISLAM ET ÉCONOMIE
67
Ibn Abu al-Hadïd : op., -cit., T. III, P. 872.
68
Ibn Abu al-Hadïd : op., cit., T. III, P. 271.
82 ISLAM ET ÉCONOMIE
A - L'administration
Dès son accession au pouvoir, 'Alï avait appliqué son
programme réformateur ; pour triompher de la désunion et
de la corruption, il avait décidé l'éviction des gouverneurs
des principales provinces, nommés par son prédécesseur et
qui s'étaient rendus coupables de maintes exactions à
l'encontre des musulmans, voire même de tyrannie.
Nul n'ignorait que de nombreux gouverneurs étaient
derrière la rébellion fomentée contre 'Utmân et son
assassinat, car en plus de la répression qu'ils exerçaient
contre les musulmans, 'Alï estimait qu'ils étaient cupides,
stupides et ignorants de la politique et des fondements du
gouvernement. al-Magira Ibn Chu'ba avait conseillé à
l'Imâm de confirmer ces gouverneurs dans leur poste,
mais 'Alï avait refusé de suivre ce conseil qui, s'il l'avait
suivi, aurait peut-être eu pour conséquence de minimiser
l'opposition de ces gouverneurs à sa politique. D'autre
part, Talha et Zubayr avaient sollicité la province de
Koufa et celle de Basra, mais le Calife les avait éconduits
poliment et avait nommé à la tête de ces grandes provinces
des hommes, intègres, justes et travailleurs.
Ces nominations avaient constitué un grand coup à
Quraïs qui avait été privilégiée sous le règne des deuxième
et troisième Califes ; un coup porté contre son orgueil, son
pouvoir et son hégémonie. Les nouveaux gouverneurs
n'étaient pas des Quraïsites ; 'Alï disait en substance au
sujet des gouverneurs de 'Utmân : « Je suis attristé de voir
les stupides et les licencieux gouverner cette nation, de les
voir combattre les gens de bien et d'être les chefs des
licencieux. »
A Basora, il avait désigné 'Utmân Ibn Manaf, en Syrie,
Sahl Ibn Manaf, en Egypte, Qaïs Ibn Sa'd Ibn 'Ibada, et
confirmé Moussa al-As'arî à Koufa.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
B - Les d r o i t s
69
Nahj al-Balâga.
84 ISLAM ET ÉCONOMIE
70
Nous nous permettons de souligner la dernière phrase qui ex-
prime à nos yeux le fondement de la théorie de droit en Islam. N a h j al-
Balaga.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
71
Cf. Sarh Nahj al-Balâga par Ibn Abu al-Hadid, (Le chemin de
l'éloquence) expliqué par Muhammad Abû-al-Fadl ïbrâhTm, Ed. Dâr
al-Andalus, Beyrouth, T. 7, p. 38/39.
72
Ibid., T. 7, p. 39/90.
86 ISLAM ET ÉCONOMIE
« La partie mobile »
et le r ô l e des t h é o l o g i e n s ( ' U l a m a ')
dans la gestion des affaires des musulmans
Nous avons fait de « la partie mobile » (Mantikat-al-
Farakg) l'objet de ce chapitre pour son importance capi-
tale dans la législation économique islamique.
Deux aspects constituent le fondement de la doctrine
économique de l'Islâm.
- Le premier aspect est celui défini et arrêté par l'Islâm.
Il est permanent et ne doit pas être changé ni modifié.
- Le second aspect est celui que l'Islâm a laissé à l'État
le soin de combler en fonction des objectifs généraux de
l'économie islamique et en fonction des données spécifi-
ques de chaque époque : Il s'agit de « la partie mobile » et
dynamique.
Il est à noter que lorsque nous parlons de « la partie
mobile », nous nous référons à la jurisprudence (Fiqh)
islâmique et non à l'expérience concrète vécue par la na-
tion musulmane à l'époque du Prophète dont les paroles et
les actes constituent avec le Qur'ân l'essentiel de la partie
permanente (ou immuable).
En effet, le Prophète n ' a pas voulu donner à toute sa
conduite un caractère législatif immuable, de crainte, nous
semble-t-il, de voir sa pratique devenir l'unique législation
valable en tout lieu et en tout temps, comme nous le ver-
rons plus loin.
- Pour traduire dans la réalité les principes économiques
de l'Islâm, il est nécessaire de tenir compte de « la partie
mobile » dans ses dimensions et dans les modalités de son
fonctionnement.
90 ISLAM ET ÉCONOMIE
73
Qur'ân,sourate XXXV, V. 28.
92 ISLAM ET ÉCONOMIE
74
al-'Amily (Asaid 'athani zayn ad-dyn) : Muniyat al-Murid fi
Adab al-Mufid wa-l-mustafid, Bombay, p. 12.
75
al-Majlisi (Muhammad Bâqir Ibn al-Mawala Muhammad Taki
al-asfahânï), Bihâr al-Anwàr, Téhéran; Rabi' Athani 1657 H, T. I, p.
207."
76
Ibid., T I , p. 207.
77
al-Timimi 'Abd al-Wahid al-Amidi, Jawahir al-Hikam wa durar
al-Kalim, Ed. Saida, 1930, p. 22. (Il s'agit d'une compilation des paro-
les et discours de l'Imam 'AIT annotées par l'auteur).
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 93
78
Qur'ân, S. II, V. 124.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
79
al-Kulaïnî (Abu J a ' f a r Muhammad Ibn Y a ' q û b Ibn Ishaq ar-
Râzï) : al-Kafi Kitâb Fadl al- 'Ilm, Chapitre XIII, Téhéran, 3e Ed.
1388 H, T. I, p. 46.
96 ISLAM ET ÉCONOMIE
80
al-Kulaïnï : 'Usul al-Kafi, Chapitre : (Le droit de l'Imam sur les
sujets et les droits des sujets sur l'Imam) T. VIII, p. 407. Dâr ai-Kutub
al-'Islamiyya, Téhéran, 5e Ed. 1388 H (1968).
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
81
al-Hilly : Tahdib al-wusul lia 'ilm al-usul, p. 100.
82
al-Gazâlï: al-MutasJa min 'ilm al-usul, Egypte, 1356, T. II, p.
101.
83
al-Hakim (Muhammad Ahmad Taki) : al-Usûl al-'âmma lil-fiqh
al-Muqaran, Beyrouth 1963, p. 563.
98 ISLAM ET ÉCONOMIE
84
az-Zarka : al-Islâm wa al-Ijtihâd, 1ère année, N. II, p. 7.
85
Mudafar (mohamad) : 'Usul al-fiqh, T l l l . P . 5 1 , 5 2 . M a t b a ' a t
'lnajaf-Irak.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 99
86
as-Sawkâny : Irsad al-Fuhul ilâ tahqiq al-haq min 'ilm al-usul,
Ed. al-Babu al-Halaby, Egypte, 1356 H, (1936) p. 29/33.
87
al-Gazâlï : al-Mutasja min 'ilm al-usûl, op.cit., T. I, p. 110.
88
as-Sahrastani (Mohamad Ibn Abi al-Kassim) : al-Millal wa Ni-
hal, éd. Maktabât al-Mu'aiad, le caire, 1317, T.I., p. 14.
100 ISLAM ET ÉCONOMIE
89
al-'Amily : Arawda al-Bahia fi sçirh al-luma' ad-dimasqiyya, T.
I, p. 236/237. Ce grand savant si'ite reçoit son surnom as-sahid at-tànï
le deuxième martyr.
90
Ibn 'Abd as-Sakur : Musallam at-Tubout, Ed. al-Husaïniya,
Égypte, T.II, p. 319/320.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITA HIDÎNS 9 i
91
al-Asfàhàny : al-Tab$ir fi ad-Din. Ed. Maktab Nasr at-Taqafa
al-lslamiyya, Egypte, 1940, p. 8/9.
102 ISLAM ET ÉCONOMIE
92
as-Sahrastanï (Muhammad Ibn Abu al-Qasim) : al-Millal wa an-
Nihal, Ed. Maktabat al-Mu'aiad, Le Caire, 1317, T. I, p. 14.
93
Qur'ân, III, 114.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 103
94
Q u r ' â n , S. LUI, V. 3-4.
104 ISLAM ET ÉCONOMIE
95
Ibn al-Qaiyym al-Jawziyya : Ahkam Ahl ad-Dima, Ed. Imprime-
rie de l'université de Damas, Damas, 1961, p. 22.
RAPPELS HISTORIQUES ET RÔLE DES MUITAHIDÎNS • 105
96
Qur'ân, S. IV, v. 130.
97
Q u r ' â n , S. I, v. 213.
110 ISLAM ET ÉCONOMIE
98
Qur'ân, S. III, V. 125.
112 ISLAM ET ÉCONOMIE
99
al-Badrî (' Abd al-'Aziz) : Hukm al-Isîam fii al-Istimkiyya, 4 e
Ed., al-Maktaba al-'Ifauyya, Egypte, 3977.
100
Abu Ytîsuf : Kitâb alEarâj, op. oit., p. 114.
114 ISLAM ET ÉCONOMIE
101
Joseph Lajugie : Les doctrines économiques, (Que sais-je), Ed.
Presses universitaires de France, Paris, 1982, p. 16/17.
Deuxième partie
102
an-NajafT (as-Sayh Muhammad Hasan), Jawahir al-kalâm fi
Sarai' al-J.ilâm, T 21, p. 175.
103
al-Mawardï : al-Ahkâm as-Sultaniyya, p. 132.
104
at-Tflsï : T I I I , p. 109.
105
Les 'Abbassides et les Umayades se sont appropriés la terre pu-
blique et au lieu d'en faire bénéficier les musulmans, ils l'ont vendue
pour avoir de l'argent. C'est illégal dans l'Islam.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 125 3
106
at-TûsT (Abu Ja'far Muhammad Ibn al-Hasan) : al-Istib&ar T
3, p. 109. '
107
Idem.
108 ?
Qur'ân, VIII, V . l .
.126 ISLAM ET ÉCONOMIE
109
al-'Amily (Muhammad Jawad Muhammad al-Husaïn), Miftah
al-karama fïi sarh qawa'id al-'alama, T. 6, p. 370, Ed. Matba'at as-
Surâ, Iran, 1326 H (1906), p. 264/272.
110
Fadl-Allâh ('Abd al-Muhsin) : L'Islam wa usus at-tasrï', Ed.
Dâr al-Kitâb al-IslâmT, Beyrouth, 1979, p. 264/272.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 127 3
111
al-Hur al-'Amily, op., cit., T. 6, p. 370.
.128 ISLAM ET ÉCONOMIE
112
al-Mawardî : op., cit., p. 133.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 129 3
113
al-Mawardî : op., cit., p. 133.
114
Wafi ( ' A l i ' A b d al-Wahid) ; ai-Iqtisad as-Syâsî, Qusat al-
Mulkiyya fi al- 'Âlam, Ed. al-Hilmi, Le Caire, p. 143.
.130 ISLAM ET ÉCONOMIE
115
al-Mawardî : op., cit., p. 190.
.132 ISLAM ET ÉCONOMIE
116
al-Bagawy (al-Husayn Ibn Mas'oud) : Masabih as-Sunna, Ed.
M u h a m m a d 'AIT Sabih, Le Caire, T. 2, p. 17.
117
Cf. al-Maward : op. Cit., p. 180.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 13 3
118
al-Hilly : Sam '/' al-Islam, T.. a, p. 195
Deuxième chapitre
119
al-Hilly (Najm al-Din Ja'far Ibn al-Hasan) : Sarà'i' al-Islâm fi
masa'il al-halâl wa al-harâm, (les législations islamiques concernant
le « permis » et « l'interdit ») Ed. Matba'at al-Adab, al-Najaf, Irak, 1er
Ed. 1963, T. 2, p. 195.
.138 ISLAM ET ÉCONOMIE
120
Cf. al-Asfahâni (Muhammad Husayn) : Kitab al-Ijâra, p.
120/122.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 139
121
Ibn Qudâma (Abu Muhammad 'Abd-AIlâh) : al-Mugriî, 3è édi-
tion Ed. Dâr al-Manâr, Le Caire, 1367 H (1947), p. 346, op. cit.
122
al-'Amily (Muhammad Ibn Muhammad al-Husayn) : Miftah al-
Karama fi sarh Kawâ'id al- 'Allâma, Ed. Matba'at as-Sûrâ, Iran, 1326
H (1906), p. 360.
.140 ISLAM ET ÉCONOMIE
123
al-'Amily : op., cit., T. 13, p. 101.
124
Ibn Qudâma : op., cit., T. 4, p. 286.
125
Qur'ân, S. II, V. 278-279.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 141 3
126
Cité par al-Kurysi (Bâqir Sarif) : Nizâm al-Islâm as-Syâsï (sys-
tème politique islamique), 2 e Ed., Ed. Dâr at-Ta'âruf lil-matbu'ât,
1976, p. 258.
.142 ISLAM ET ÉCONOMIE
A - Textes jurisprudentiels
1 - Si un individu a une terre morte, il aura un droit de
jouissance sur cette terre que nul ne pourra lui contester, et
127
al-Hur al-'Amily : Op., C it., p. 130 ; et Ibn Qudâma, Op., C it„
T.5, p.212.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 143 3
12B
al-'Amily : al-Masalikfisarh Sarâ'i'al-Islam, T. 2. p. 128.
129
al-Hilly : Qawa 'id al-Ahkâm : Les principes des Lois, Ed. al-
Àdab, Najaf, 1979, T. 2, p. 152.
.144 ISLAM ET ÉCONOMIE
130
Ibn Qudama : al-Mugnï, T. 9, op., cit., p. 382.
131
at-Tusï : (Saïh at-Ta'fa Abu Ja'far Muhammad Ibn al-Hasan
Ibn 'AIT), al-Mabsût Fi Fiqh'al-'imamiya Ed. al-Maktabat al-
Murtadawiya l'ihya al-Turath A~acfari. Tehran, T.9, p.22.
132
al-'Amily (Muhammad Ibn al-Hasan) ; Wasâ'il as-sl'a ilâ ta-
hsïl masâ'il as-Sari 'a, (les moyens des sï'ites de connaître les ques-
tions de la loi islamique), Ed. Dâr Ihyâ' at-Turât al-'Arabï, Beyrouth,
1391 H (1971), T. 4, p . 2 2 . ,
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 145 3
133
'ibada (Ibrabim Diswki) : al-lqtisad al-islâmî muqadimatuhu
wa nuhûjuhu, Ed. Dâr Lubnân al-'Arab, Beyrouth, p. 64/70.
.150 ISLAM ET ÉCONOMIE
1- Le côté positif
134
Qur'ân, S. VI, v. 165.
135
Qur'ân, S. IV, V. 5.
.160 ISLAM ET ÉCONOMIE
136
Qur'ân, S. V, v. 87.
Troisième chapitre
Les c o n c e p t i o n s de l ' I s l â m
au sujet du d é v e l o p p e m e n t
de la production
Section I : Le développement écono-
mique
A - Islam et développement
Le processus de développement est une lutte consciente
visant à surmonter les problèmes économiques dont la
pénurie des biens nécessaires est la manifestation exté-
rieure. Quelle est l'attitude de l'Islam face à ce problème,
et quels moyens adopte-t-il pour y remédier ?
Tout d'abord, la doctrine islâmique conçoit que
l ' h o m m e est un représentant de Dieu sur terre 1,7 . De ce
fait, il est délégué par Dieu pour créer sur terre la civilisa-
tion, ce qui est, d'après l'Islâm. une autre manière
d'adorer Dieu 138 .
Si pénurie signifie inégalité, et que toute chose moins
importante numériquement (dans tous les domaines) est
considérée comme rare par rapport à celles qui sont plus
abondantes. La pauvreté ne serait alors qu'un produit des
aspects de l'inégalité qui constitue une règle universelle.
Cependant, l'inégalité inclut également les situations ex-
trêmes qui comportent des différences très vastes. De tel-
les situations sont causées par la mauvaise répartition des
revenus entre les membres de la société. Ce sont ces situa-
tions là qui sont refusées par l'Islâm qui veut que les plus
démunis ne passent pas en dessous du minimum vital.
L'Islâm traite ce problème en instaurant sa théorie de
l'égalité sociale dont nous traiterons plus loin.
137
Qur'ân, S. Il, V. 30.
138
Qur'ân, S. LI, V. 56.
.168 ISLAM ET ÉCONOMIE
139
Ci'. al-Gazâh (Abu Ilâmid Muhammad Ibn Muhammad Ibn
Ahmad) : Ihya ' 'Ulûm ad-Dïn, Ed. al-Matba'a al-Azhariyya 1315 H
(1895), T. 1, p. 199 ; et ai-Mawardl. op., cit., p. 112.
140
« Le Petit Recueil » op., cil., p. 5, as-SuyutT (Jalâl ad-DTn 'Abd
ar-Rahmân) : aj-./âmi' as-Sagyr fï Ahadït al-Rasir an-Nazir, Matba'al
Dâr al Qalam, 1966, T. 1, p. 50.
141
Voir par exemple : Qur'ân, S. XI. V. 61.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 169 3
142
Abu Yûsuf : al-Harâj, Op., Cit., p. 70.
143
L'Imâm 'AIT, op. cit., t. 1, p. 96.
.170 ISLAM ET ÉCONOMIE
144
Qur'ân, S. XLIL, V. 13.
145
as-Suyûtl op., cit. ; T. 1 p60.
146
Coran, S. IV. 100.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 171 3
147
Abu Yùsuf : Op., Cit., p. 5.
148
al-Gazâlï : Ihya ' 'Ulûm ad-Dïn, op., cit., T. 2, p. 220.
.172 ISLAM ET ÉCONOMIE
149
an-Nawawï, Riyâd as-Sâlîhm, Ed. Par 'Abd ar-Rahman Mu-
hammad, 1351 H (1931), p. 226.
150
al-Gazâlï (Muhammad) : Ùillâl mina al-garb (des ombres occi-
dentales), Dâr al-kitâb al-'araby, p. 139.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 173 3
Nous pensons que ce principe est basé sur les deux faits
suivants :
a) L'Islam répertorie les besoins d'une manière géné-
rale sous les trois catégories suivantes : les besoins vitaux,
secondaires (bien être), de mieux être152.
Sur la base de cette répartition, la doctrine, économique
islamique impose le respect de cet ordre ; ainsi le luxe ne
doit être visé par l'individu que dans le cas où il dispose
déjà du bien être et le bien être vient après le minimum
vital !
b) La grande importance accordée à l'investissement.
Cette importante est reflétée par le Hadît suivant :
« Celui qui a vendu une maison ou une terre doit placer
son prix dans un bien de la même importance sinon Dieu
ne bénira pas son argent »153.
151
Qur'ân, S. XXV, V. 67.
152
as-Sâtibî (Abu Ishâq Ibrahim) : al-Muwafaqât fi al-Ahkâm, al-
Matba'at as-'Salafiya, Le Caire, 1 3 4 1 H (1921), T. 2, p. 83.
153
Hadît Rapporté par Ibn Mâja.
.174 ISLAM ET ÉCONOMIE
1 - L'agriculture
154
at-Tusî : al-Mabsût, op., Cit., T. 3, p. 273 ; at-Tusî dans son
« simplifié », V. 3, p. 273 ; Ibn Qudâma, (L'exhaustif), V. 5, p. 473 ; et
al-Mawardî, Les lois du Sultan, p. 183.
.176 ISLAM ET ÉCONOMIE
155
al-Hilly: Qawa'id al-ahkâm, op., cit., p. 221, et at-Tusi, al-
Mabsût, op. cit.; T. 3, p. 273.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 177 3
156
Bahr al-'Ulûm (Muhammad) : Balagat al-faqih, An-Najaf as-
Sarîf, T. p. 249.
.178 ISLAM ET ÉCONOMIE
3 - Le commerce
157
as-Suyuti, « Le petit recueil », op., cit., p. 66.
158
as-Sâfi'I (Muhammad Ibn Idris) : ai-Um, Ed. Sarikat al-faniyat
al-mahdwcla. 1961, T IV, p. 57.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 179 3
159
al-JarhT (Ma'ad 'AIT ) : Nahwa Nidam Islamy, al-Markaz ai-
'Alamy Lil-matbu'ât al-Iqtisâd al-Islâmï, Jada, 1981.
.182 ISLAM ET ÉCONOMIE
160
al-Hur al-'Amily : al Wasâ'il, op., cit.,T. 2, p. 321-327.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 183 3
161
Muslim (Ibn al-Hajjâj al-Hasan an-Msabourî), SaM/î, Ed. Mat-
ba'at Sabih, Le Caire.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 1 $5
162
Cité par al-KuraysT : Nizàm al-lslâm as-Siyâsi, Ed. Dar at-
Ta'âruf Lil-matbu'â, Beyrouth, 2e édition, 1978, p. 247.
163
L'Imâm 'AIT : Nahj al-Balâga, op., cit., T. 4, p. 41.
164
as-Sibâ'ï (Mustafa) : Istirakiyyat al-lslâm (le socialisme de
l'Islâm), Ed. ad-Dâr al-Qawmiyya Lil-Tiba'at wa na-nasr, p. 226.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 187 3
165
L'Imàm 'Ali : Nahj al-Balâga, op., cit., T. 2, p. 84.
166
L'Imàm 'AU : Nahj al-Balâga, op., cit., T. 3, p. 96.
.188 ISLAM ET ÉCONOMIE
C'est celui qui s'il n'est pas imposé à tous les musul-
mans et s'il n'est accompli que par une partie d'entre eux,
son accomplissement n'est plus obligatoire pour l'autre
partie (d'entre eux).
2 - Les travaux interdits
167
al-Hur al-'Amily : Wasa'il as-Si'a... op., cit., T. 6, p. 315.
168
Ibn Hafdun ( ' A b d ar-Rahmân Muhammad) : al-Muqadima, Dâr
al-kitab al-Iubnânî, 1979, Beyrouth, p. 315.
169
Cité par al-Kuraisï : op., cit., p. 257.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 189
170
Ibid., p. 257,
171
Qur'ân, S. L X X L l l , v. î-6.
172
Cf. al-Fikaki (Tawfiq) : ar-Ra'î wa ar-ru'iyya, Ed. Mu'sasat
Nahj al-balaga, 3 e Ed, Téhéran, 1902 H (1952), p. 215.
.190 ISLAM ET ÉCONOMIE
173
Cf. al-Fikaki : op., cit., p. 228.
174
La Zakat : l'impôt prôné par l'Islam. Il s'agit d'une forme
d'imposition spéciale tendant à faire disparaître les différences entre
les riches et les pauvres. C'est un impôt social.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 191 3
175
Q u r ' â n , S. VIII, V. 62.
176
Qur'ân, S. IX, V. 41.
.192 ISLAM eT ÉCONOMIE
177
L'Imam 'AU, cité par al-'Asifi (Muhammad Mahdi) : an-Nidam
al-Mâly, wa tadâwil at-tarwa fi al-Islâm, al-Maktaba al-îslamiyya al-
K u b r â . V 'Ed, Beyrouth. 1973, p. 57.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 193
178
Le trésor public islamique.
179
al-Najafï : Jawahir al-Kalâm fî Sarâ'i' al-lslâm, Kitâb : la Za-
kat op., cit., p. 77.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 195 3
180
Qur'ân, S. XIV, V. 37.
LA PROPRIÉTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE 201
!) - Le travail et le besoin
Structure doctrinale
de l'Economie Islamique
La troisième partie traitera de la structure doctrinale de
l'économie islâmique qui comporte des éléments immua-
bles et d'autres mobiles et dynamiques. Nous répartirons
les éléments immuables en deux groupes :
- les éléments immuables jouant le rôle de concepts ;
- les éléments immuables ayant la valeur de lois (ah-
kâm). Nous distinguerons entre le concept « doctrine éco-
nomique » et celui de « Science économique »... Certains
pourraient penser que le travail de l'économiste consiste à
faire des calculs sur les données économiques et à établir
des équations et des modèles, ce qui équivaudrait à dire
qu'il est un mathématicien prenant pour point de départ de
son activité les données et les chiffres qui lui sont disponi-
bles. Ensuite, il soumet ceux-ci à des opérations diverses
pour arriver, en conclusion, à des résultats économiques...
Selon cette conception du travail de l'économiste, la
science économique se résume aux instruments compta-
bles et mathématiques appliqués aux différentes données
dans le but d'atteindre des résultats. On pourrait également
penser que ce qu'on appelle la théorie devrait être dissocié
de la science économique.
A notre avis, cette conception est erronée. En effet, la
science économique est cette partie du savoir humain qui
englobe la totalité des recherches et de réflexions sur des
sujets se rapportant à la richesse aux moyens dont dispose
l'homme pour en bénéficier et l'impact de cette exploita-
tion, le fonctionnement de la société.
.208 ISLAM ET ÉCONOMIE
181
Marchall : Système et structure économique, P.U.F. 1959, p.
197.
182
T. W. HUTCHINSON : Positive Economies and Policy objec-
tives, George Allen & Urvvin L.t.d, London, 1966, p. 28.
183
Villey (D.) Economie fondamentale : « à la recherche d'une
doctrine économique », Genin, Paris 1967, p. 198.
216 ISLAM ET ÉCONOMIE
Les é l é m e n t s concepts
doctrinaux statiques
Section I : En ce qui concerne la
richesse
184
Cf. 'Oda ('Abd al-Qâdir) : al-Mâl wa al-Hukm fi al-Islâm, Ed.
al-Muhtàr al-Islâmï, 1977, p. 26; et Wafi op., cit.; al-Hâsimî (Mu-
hammad) : Bahut an-Nizâm al-IslâmïEd. Markaz, ad-Dirâsa al-
Manhajiyya.
185
Qur'ân, S. II, V. 246.
.220 ISLAM ET ÉCONOMIE
186
az-Zarqa' (Muhammad Anas) : al-Iqtisâd al-Islamï, Ed al-
Markaz al-'Àlamî: Abhât al-Iqtisâd al-Islâmï, 1ère éd., 1980, p.
155/196.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 221
187
Nahj al-Balâga : L'Imam 'Alï : Hikam, p. 237.
.222 ISLAM ET ÉCONOMIE
188
Nahj al-Balâga, L'Imâm 'AIT.
.224 ISLAM ET ÉCONOMIE
189
Qur'ân, S. XIV, V. 37.
208
Qur'ân, S. VII, V. 30.
.226 ISLAM ET ÉCONOMIE
191
Babily (Muhammad Muhammad) : as-Sûq al-lslâmiyya al-
Mustaraka (Le marché commun islâmique), Dâr al-Kitâb al-Lubnânï,
Beurouth, p. 45/60.
.228 ISLAM ET ÉCONOMIE
192
Qur'ân, S. V, V. 70.
209
Qur'ân, S. VI, V. 160.
STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 229
194
Qur'ân, S. VII, V. 55.
195
Qur'ân, S. VII, V. 28,
196
Qur'ân, s. II, V. 282,
197
Qur'ân, S. LXV, V. 2.
.230 ISLAM ET ÉCONOMIE
198
D'après Sahlh at-Tirmidî, cité par : al KurasT (Bâqir Sarif), al-
'Amal wa huqûq a-'âmil fi al-Islâm, 3ème Ed. Dàr al-Anwâr,
Beyrouth, p. 99.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 231
199
Cf. Qahf (Muzir) : Étude du système économique islamique,
une revue : « Que sais-je de l'Islâm », Université d'Alger, Mars 1980
n° 13, p. 26.
.232 ISLAM ET ÉCONOMIE
200
Qur'ân, S. IV, v. 5.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 233
201
Jamâl (Muhammad "Aixl àl-Mun'im) : Mawsu'at al-Iqtisâd al-
Islârniyya (Encyclopédie de l'économie islâmique), 1ère Ed. Dâr al-
Kitâb al-Lubnânî, Beyrouth, 1980, p. 45.
.234 ISLAM ET ÉCONOMIE
202
Qur'ân, S. XLÎII, V. 31.
STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 235
203
Qur'ân, S. XL111, V. 31.
236 ISLAM ET ÉCONOMIE
204
Qur'ân, S. LIX, V. 7.
STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 237
205
Qur'ân, S. IX. V. 105.
.238 ISLAM ET ÉCONOMIE
209
Qur'ân, S. VI, V. 160.
STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 239
207
Qur'ân, S. VII, V. 30.
208
Qur'ân, S. VII, V. 30.
.240 ISLAM ET ÉCONOMIE
209
Qur'ân, S. VI, V. 160.
STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 241
210
as-Satibï (Abu Ishaq Ibrahim) : al-Mnwafaqat, Ed. al-Mata'a
as-Salafiyya, Le Caire, 1341 H (1921).
244 ISLAM ET ÉCONOMIE
211
Qur'ân, s. VIII, V. 62.
212
Qur'ân, S. 48, V. 29.
Deuxième chapitre
Les éléments
lois doctrinales statiques
Section I : Les différentes formes de
propriété
A- la propriété privée
220
Qur'ân, S. LXL, V. 8,9, 10.
.252 ISLAM ET ÉCONOMIE
2,4
Qur'ân, S. IV, V. 33.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 257
220
Qur'ân, S. LXL, V. 8,9, 10.
258 ÏSLAM ET ÉCONOMIE
216
On peut également se référer aux ouvrages suivants : W a f i ( ' A l i
'Abd al-Wahid) et Sbata (Hasan : L'histoire de la Propriété, Librairie
Nahdâ, 1951, Le Caire ; ' O d a ('Abd al-Qâdir) : Les capitaux et le
gouvernement en Islam.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 259
2,4
Qur'ân, S. IV, V. 33.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 263
Deuxième remarque :
Le terme « travail économique » ne se limite pas seu-
lement à l'activité visant à produire un bien. Il comporte
également le produit de l'activité et les conséquences de
celles-ci dans la société. La marchandise (de consomma-
tion ou de production) produite contribue en effet à créer
une opportunité de travail ultérieur ou à combler un besoin
de la société. Ce dernier point représente une des différen-
ces essentielles entre les théories économiques marxiste et
islâmique.
Troisième remarque :
Le travail économique englobe également les services
qui ont avec les activités productives un point commun qui
est leur résultat. Ce résultat commun, c'est l'effort fourni
par le travailleur et qui est utilisé par le consommateur
bénéficiant du travail, ce qui justifie le revenu du travail-
leur. Donc le travail renvoie à un contexte beaucoup plus
large que le travail direct ou indirect et plus vaste que les
activités de production ou de consommation. Nous signi-
fions par travail, le résultat produit par toute activité per-
mettant à l'ouvrier de bénéficier d'un revenu et au
consommateur, (communauté ou individu), de combler un
besoin ou à toute autre partie de réaliser un travail à son
tour.
Quatrième remarque :
Si un travailleur applique son travail sur une richesse
qui n'a jamais été possédée par quiconque avant lui, y
compris par l'État, il devient le propriétaire légal de la ma-
tière première de cette richesse ; et c'est là la première
source du revenu privé et de la formation des biens (répar-
tition primaire des richesses). Cependant cet individu doit
avoir, avant de commencer le travail, l'intention déclarée
de vouloir exploiter cette richesse pour son propre compte.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 275
Neuvième remarque :
Une objection pourrait être soulevée, en ce qui
concerne le contenu du dernier point, et F on pourrait nous
dire que, s'il est vrai que le capital monétaire prêté n'im-
plique aucune perte de travail inclus, pour le prêteur, il y a
cependant un autre type de travail qui peut justifier un
salaire pour lui.
Ce travail qui est direct, et non pas inclus dans le capi-
tal, consiste au fait d'avoir permis à l'emprunteur de se
servir de son capital et d'en tirer des bénéfices qu'il a utili-
sés à une fin de consommation ou de production. Et ce
travail direct (dans le sens général du terme) accompli par
le prêteur du capital, justifie un revenu pour lui, au même
titre que le commerce. Alors pourquoi cette distinction
entre le prêteur d'un capital liquide et celui qui convertit le
sien en marchandises ou en outil, qu'il loue à l'emprun-
teur ?
La réponse est qu'il y a deux différences fondamentales
entre les deux cas :
- La première différence : en achetant une marchandise
qu'il « vend » par la suite à l'emprunteur, le deuxième exé-
cute un travail effectif car il a fourni à ce dernier une ma-
tière dont il ne disposait pas et qui lui était nécessaire pour
un travail de consommation ou de production. Par contre
le prêteur de capital liquide n'a produit aucun bénéfice, du
fait que l'argent ne présente aucun gain et ne constitue
qu'un instrument pour les échanges. Et, étant donné que
les seules choses qui profitent économiquement, ce sont
les marchandises alors on peut en déduire que ce prêteur
n'a pas accompli un travail économique mais plutôt juridi-
que. En effet, en transformant sa propriété sur la matière
première en crédit (qui est de nature juridique), il n'a créé
aucune occasion de travail effectif, car, ce qui permet une
occasion de travail, c'est la marchandise.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 279
Dixième remarque :
Nous voudrions clarifier un point qui pourrait entraîner
la mauvaise compréhension de la théorie islâmique du
revenu.
Pour l'Islâm, le revenu est conditionné par le résultat du
travail économique. Et comme ce dernier phénomène est
lui-même déterminé par les lois de l'offre et de la de-
mande, on pourrait raisonner par récurrence et dire que
pour l'Islâm, le revenu est conditionné par les lois de l'of-
fre et de la demande, comme dans la doctrine capitaliste.
Par conséquent, pourrait-on conclure que, dans les deux
systèmes, tous les revenus,- sauf le capital monétaire prê-
té-, sont déterminés par l'offre et la demande et que le sys-
tème de répartition est lui aussi centré autour du méca-
nisme du marché. De là, pourrait-on aboutir à la conclu-
sion que le système économique islâmique n'est qu'une
forme de capitalisme d'où est bannie l'usure.
Cette affirmation est mal fondée, car même si nous ne
prenons pas en compte la question du capital monétaire, il
existe entre les deux doctrines des différences très signifi-
catives. Par exemple, le capitalisme autorise un revenu à
tout échange entre les agents économiques. Et même si cet
échange n'implique pas un travail effectif de la part de la
personne bénéficiant du salaire, comme, par exemple, dans
le cas d'une personne qui a été initialement engagée pour
un travail contre un salaire donné, et qui embauche pour
ce travail une autre personne à un salaire moins élevé pour
bénéficier de la différence entre les deux salaires. Ou en-
core, celui d'une personne qui loue une machine contre un
loyer initial et par la suite loue cette machine à quelqu'un
d'autre à un loyer plus élevé. Or, l'Islâm interdit ce genre
d'opérations car les deux personnes ne fournissent pas de
travail effectif et par conséquent il ne leur est pas permis
de bénéficier d'un revenu.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 281
Onzième remarque :
On pourrait contester à notre théorie disant que le tra-
vail est le seul déterminant du revenu et dire que le revenu
doit être déterminé par le principe de continuité de la pro-
priété. Donc, tout développement productif résultant d'une
matière première devrait revenir au propriétaire de cette
matière (un tapis obtenu à partir d'une laine devrait être la
propriété du possesseur de la laine, par exemple).
Cependant, dans le cas où ce n'est pas le propriétaire
qui exerce le travail sur la matière première et que cette
matière première ne comporte aucun travail qui doive être
consumé au cours de la production ou de la consomma-
tion, mais plutôt fournie comme une valeur finie qui va
être développée par le travailleur, on pourrait donc
conclure que le revenu est réalisé à partir de deux sources :
le travail et la propriété de la matière première, comme
beaucoup l'affirment.
En effet, le principe de continuité de la propriété com-
porte un aspect économique et un aspect juridique. C'est
l'aspect juridique qu'on désigne par l'expression
« continuité de la propriété » en tant que relation juridique
qui stipule, qu'en plus du salaire dû au travailleur que le
propriétaire soit également le bénéficiaire des développe-
ments productifs résultant de ce travail. Même dans le cas
contraire, le principe de partage reste le même. Si donc,
cette matière première subit des détériorations, le proprié-
taire doit endosser les effets de ces pertes, le travailleur
ayant perdu son travail.
Ainsi le principe de continuité de la propriété intervient
pour organiser légalement la répartition du revenu entre le
propriétaire et le travailleur, donnant à ce dernier le salaire
correspondant à son travail, en tenant compte de son utilité
et de sa qualité alors que le propriétaire bénéficie de la
.284 ISLAM ET ÉCONOMIE
218
Qur'ân, S. LIX, V. 7.
.292 ISLAM ET ÉCONOMIE
219
Q u r ' â n , S. L X X V I , V. 3.
220
Qur'ân, S. LXL, V. 8,9, 10.
.296 ISLAM ET ÉCONOMIE
Deuxième remarque :
M ê m e si nous reconnaissons que la liberté économique
engendre l'amélioration et l'augmentation de la production
grâce à la libre concurrence qui encourage la créativité et
l'esprit d'entreprise ainsi que le développement de la tech-
nologie etc., il n'en reste pas moins vrai qu'il manque un
dernier facteur à cette théorie, de répondre à la question
suivante : la crise économique se limite-t-elle au manque
de production ? Si oui, l'abondance devrait remédier à
cette crise or, une crise économique ne se résout pas par la
simple abondance de la production. En plus, le dévelop-
pement économique doit reposer sur deux piliers essen-
tiels : l'abondance de la production et l'équité dans la ré-
partition.
De ce point de vue, il serait inutile que la production
soit abondante si elle restait concentrée aux mains d'une
minorité, comme les cartels ou les grandes familles pro-
priétaires des moyens de production.
C'est ce qui rend nécessaire la limitation de la liberté
économique pour prévenir la mauvaise répartition de la
production sous une forme qui nuit à la justice sociale.
C'est ainsi nous pouvons résumer la conception islàmi-
que de la liberté économique.
De cette situation, il ne peut résulter le bien-être social
car les pauvres deviennent encore plus démunis et les ri-
ches plus nantis. C'est ce qui pousse les monopoles à tra-
verser les frontières de leur pays et à aller chercher les
marchés extérieurs et les ressources à moindre coût. C'est
également l'explication du colonialisme et des grandes
guerres. Il se peut même, que la mauvaise répartition en-
traîne la stagnation économique et la limitation de la pro-
duction du fait du lien étroit qui existe entre la production
et la répartition.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 303
La troisième remarque :
Elle stipule que la liberté économique est une condition
naturelle nécessaire à la réalisation du système économi-
que naturel. Pour notre part nous avons tiré cet argument
d'ouvrages de certains économistes partisans du capita-
lisme. Elle se retrouve également dans les livres d'écono-
mie politique sous différentes formules.
Il est donc nécessaire de la mentionner comme justifi-
cation de la liberté économique. Elle se résume à ce que le
domaine économique ressemble au domaine de la nature,
et dispose des règles économiques au même titre que le
domaine naturel est régi par des lois naturelles qui visent à
préserver son équilibre de la façon la plus profitable et la
plus juste. Cependant ce phénomène requiert une condi-
tion : qu'il n'y ait pas d'intervention de l'État car cela ris-
querait d'entraver le processus économique.
Ceci est expliqué par une théorie établissant qu'il y a,
dans le domaine économique un processus naturel écono-
mique (ou économique naturel) qui ressemble à tous les
autres processus existant dans les autres domaines de la
nature (comme la physique). Ce processus doit se dérouler
naturellement et toute tentative visant à le limiter ou à le
contrôler constitue une entrave à son déroulement qui
aboutit toujours au plus profitable, à l'Homme et au bien
être de la société et à l'économie des pays. Il ressemble en
cela à tous les autres domaines de la nature dont
l'organisation est interne et où toute intervention entraîne
la perturbation du fonctionnement. C'est ce qui incite les
partisans de cette théorie à demander que les interventions
dans le domaine économique soient limitées pour qu'il
puisse suivre son processus naturel.
En réalité cette justification comporte une grande ligne
et constitue une évolution de la vie sociale et du mouve-
ment de l'Homme et de la vie naturelle. En fait, elle est le
.304 ISLAM ET ÉCONOMIE
221
Qur'ân, S.IV, V. 59.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 309
Théorie de l'État
les éléments dynamiques
(partie mobile)
et l'intervention de l'Etat
Section I : Le principe de l'interven-
tion de l ' É t a t
2) at-Tirmidï rapporte :
« Le Prophète nous a interdit une chose qui nous était
très rentable ; celui d'entre nous qui disposait d'une terre
pouvait la louer pour une part de la récolte ou pour de l'ar-
gent ; mais le Prophète a dit :
« Que celui d'entre vous qui a une terre la cultive, ou
bien qu'il la cède à quelqu'un d'autre »222.
Ce Hadït, considéré à la lumière des textes juridiques
prouvant que la location de la terre n'est pas juridiquement
interdite dans l'Islâm, montre que le Prophète a procédé à
la prohibition d'une telle activité én tant que dirigeant poli-
tique concerné par les conditions économiques des ci-
toyens et non en tant que Prophète et source de la législa-
tion.
3) 'AIT, le quatrième Calife bien guidé, a également eu
l'occasion d'exercer ses compétences dans ce domaine.
Dans une missive envoyée à un de ses gouverneurs, il or-
donnait à ce dernier de fixer les prix. Sa lettre disait :
"...Cependant, la majeure partie d'entre eux (commer-
çants) est cupide et cherche à s'enrichir sur le dos des gens
en monopolisant le marché. Ces commerçants égoïstes
nuisent à l'intérêt de la société, et il est du devoir des diri-
geants d'intervenir et de fixer les prix des marchandises de
manière à ce que ni le commerçant, ni le consommateur ne
soit lésé", (lettre à Mâlik al-Astar) 223 .
Dans des conjonctures normales, la doctrine économi-
que islâmique accorde une grande liberté aux commer-
222
Cf. Hurgid Ahmad, Studie in islamic économies, Trowbridge
and Echer, U.K., 1980 p. 33.
223
Collection (Message de l'Islam) N ° 1 : L ' I m â m 'AIT, Lettre à
Mâlik Astar Nakai, (gouverneur de l'Égypte), Traduit par Hamida
Atoui, Téhéran.
.320 ISLAM ET ÉCONOMIE
224
al-Mubarak (Muhammad) : Nizâm al-lslâm (Le système islâmi-
que), 2ème Ed. Dâr al-Fikr, 1974, p. 86-96 ; al-Mawardï : op., cit., p.
15.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 323
225
Cf. al-Fikaki, op., cit.,p. 258.
328 ISLAM ET ÉCONOMIE
226
Cf. al-Fikaki, op., cit., p. 245.
.330 ISLAM ET ÉCONOMIE
227
Qur'ân, S. LIX, V. 6.
228
Cf. al-Karsy (Bâqirsarif) Nizâm al-lslâm. al-Siyâsï (Système po-
litique de l'islam), 2ème édition, Beyrouth, 1978.
" STRUCTURE DOCTRINALE DE L'ÉCONOMIE ISLAMIQUE 331
229
Cf. Benaissa : op., cit., p. 15-20 ; et Galizaera (Mahfoud) :
l'Islâm et l'autogestion, thèse, Montpellier, 1982, p. 44-26, 75-83, 91-
107.
Conclusion
Bibliographie
Avertissement :
* Tout ouvrage marqué d'un astérisque indique l'absence de la date
de publication (inconnue).
** Tout ouvrage marqué de deux astérisques indique l'absence du
nom de l'éditeur.
*** Tout ouvrage marqué de trois astérisques indique l'absence de
la date de publication et du nom de l'éditeur.
M a t b a ' a : Imprimerie
Maktaba : Librairie
Dâr : Maison d'édition
Mu'assasa : Établissement
INTRODUCTION 11
P R E M I È R E PARTIE
DEUXIÈME PARTIE
PREMIER CHAPITRE
La répartition des moyens naturels de production dans le monde
islâmique 72/
Section I : La terre 123
A - Les terres devenues musulmanes après la conquête 123
1 - Les terres habitées (au moment de leur conquête) 123
2) La terre morte au moment de sa conquête 125
3 - La terre peuplée « naturellement » au moment de sa conquête... 126
B - Les terres des converties à l'Islâm par la Da'wa 127
C - Les terres d'entente 127
D - Les terres de l'état 128
TABLE DES MATIÈRES 351
TROISIEME PARTIE
CONCLUSION 335
BIBLIOGRAPHIE 341
Impression achevée au liban en Avril 2000
sur les presses de Dar Al Bouraq
I s l a m et économie
Réflexiondesur les principes fondamentaux
l'économie islam ique
Dr. A b d i l H â d i G a f o u r i