Erruptions Cutanees ST Justine PDF
Erruptions Cutanees ST Justine PDF
Erruptions Cutanees ST Justine PDF
Jean-Bernard Girodias
pédiatre
Chez l'enfant, les maladies éruptives correspondent le plus souvent à des infections virales sans
gravité. À l'occasion, elles peuvent représenter une menace pour des contacts réceptifs plus
vulnérables: nouveau-nés, femmes enceintes et individus immunodéprimés.
L'aspect de l'éruption, les signes et les symptômes accompagnateurs, l'âge de l'enfant et le contexte
épidémiologique permettent généralement d'identifier l'agent infectieux.
Prévention
Contacts normaux :
informer, rassurer
Fin de l'hiver et printemps Contacts à risque: surveillance
Femmes enceintes réceptives:
Âge scolaire surveillance obstétricale plus
étroite, retrait préventif (?)
Contagiosité de 1 à Traitement
5 jours avant l'éruption symptomatique
Facteurs de risque
Rash réticulé
Anémie chronique (anémie
(érythème ajouré
comme une broderie falciforme, sphérocytose,
etc.), déficits immunitaires
Maladie bénigne
pour l'enfant normal;
guérison spontanée
en 2 à 5 semaines
ÉRUPTION RÉTICULÉE Test diagnostique:
• D'abord joues rouges comme giflées par un dépistage sérique des
vent froid puis éruption réticulée symétrique anticorps spécifiques
au niveau des avant-bras et des cuisses Examens complémentaires
• Parfois présence de quelques macules rosées habituellement inutiles
sur le thorax
• Évolution à éclipses pendant quelques jours ou Formes inhabituelles ou trompeuses: forme
quelques semaines inapparente, rash maculaire non réticulé, éruption
généralisée, éruptions purpuriques (purpuras
• Éruption avivée par la pression, la chaleur, le pétéchiaux, purpura d'Henoch)
soleil et l'exercice physique
• Pas de lésions muqueuses Ne pas confondre avec: rash allergique, purpura
thrombopénique, rubéole et autres éruptions virales
Prévention
Toutes saisons Contacts normaux:
informer, rassurer
Contacts à risque:
Âge préscolaire selon contexte étiologique
Absence habituelle
de complications
Conjonctives normales
Facteurs de risque
Répartition des lésions
(joues, coudes et genoux) Selon étiologie
En règle général,
maladie bénigne;
guérison spontanée
en 2 à 4 semaines
Tests diagnostiques
ÉRUPTION PAPULEUSE selon contexte clinique
• Papules rosées ou rouges, parfois
purpuriques, de petites tailles, situées
Examens complémentaires
classiquement sur les joues, les coudes et les
habituellement inutiles
genoux
• Parfois, larges placards rouges et surélevés
Formes inhabituelles ou trompeuses: éruption
par coalescence des lésions
généralisée ou réduite à quelques papules;
• Chez l'enfant, éruption souvent généralisée regroupement des lésions en larges placards
avec lésions clairsemées sur le tronc et les surélevés; pas ou peu de lésions sur les joues, les
membres coudes et les genoux.
• Guérison sans cicatrices Ne pas confondre avec: eczéma, gale, piqûres
• Pas de lésions muqueuses d'insecte, varicelle.
Jean-Bernard Girodias, CHU Ste-Justine. Octobre 2010 4
MALADIE DE KAWASAKI
Agent inconnu
Très faible
contagiosité (?) Gammaglobulines IV
et aspirine
Guérison en 1 à 2 mois;
rares récidives
Prévention
Saison estivale Mesures d'hygiène
habituelles
Âge préscolaire
Faible contagiosité
(pendant une dizaine de Traitement symptomatique
jours)
• Dysphagie, anorexie
Complications
Rarement: myocardite,
méningo- encéphalite,
méningite aseptique
Conjonctives normales
Facteurs de risque
Distribution des lésions
Déficits immunitaires
(mains, pieds, bouche et
fesses)
Maladie bénigne;
guérison spontanée
en une dizaine de
jours
ÉRUPTION VÉSICULEUSE Au besoin, cultures
• Vésicules à contenu clair ou citrin cernées d'un virales (bouche, lésion
liseré rouge ou maculo-papules rouges situées cutanée)
au niveau des mains et des pieds
Examens complémentaires
• Lésions maculo-papuleuses et vésiculeuses sur
habituellement inutiles
les fesses et sur le haut des cuisses
• Éléments papulo-vésiculeux au niveau du tronc Formes inhabituelles ou trompeuses: lésions
et des membres peu nombreux et clairsemés buccales isolées, lésions vulvaires vésiculeuses
• Chez la fille, présence possible de lésions herpétiformes
vésiculeuses inguinales et vulvo-périnéales
• Vésicules et lésions érosives douloureuses de la Ne pas confondre avec: varicelle, infection
bouche et des lèvres herpétique, stomatite aphteuse
Tests diagnostiques:
ÉRUPTION PURPURIQUE frottis et cultures
• Éruption purpurique généralisée (LCR, sang, urine, liquide synovial,
pleural ou péricardique, lésions
• Après apparition des premiers éléments cutanées)
purpuriques, pétéchies ou ecchymoses,
Examens complémentaires: formule
généralisation très rapide du purpura:
sanguine, plaquettes, azotémie, créatininémie,
élargissement et multiplication des taches glycémie, électrolytes sanguins, gaz artériels,
purpuriques puis apparition de lésions bulleuses bilan de coagulation; analyse des urines
et de placards nécrotiques Formes inhabituelles ou trompeuses: rash d'abord
• Hémorragies muqueuses maculo-papuleux ou urticarien; stade précoce avec
altération peu marquée de l'état général ou présence de
rares pétéchies.
Ne pas confondre avec: purpura thrombopénique
idiopathique, purpura d'Henoch, maltraitance, syndrome
hémolytique urémique, purpura en cocarde
Jean-Bernard Girodias, CHU Ste-Justine. Octobre 2010 7
ROSÉOLE (érythème subit, 6e maladie)
Herpesvirus humain type 6B
Prévention
Toutes saisons Mesures d'hygiène
habituelles
Âge préscolaire
(6 à 24 mois)
Facteurs de risque
Maladie bénigne;
guérison en près
d'une semaine
Tests diagnostiques :
ÉRUPTION MACULO-PAPULEUSE.
culture et sérologie virales
• Taches rosées se localisant préférentiellement
au niveau du tronc (surtout abdomen et région
Examens complémentaires
lombaire) et du visage (front)
inutiles si bon état général ou,
• Éruption apparaissant dans les 24 à 48 heures au besoin, bilan d'une fièvre inexpliquée
suivant le retour de la température à la normale (leucopénie fréquente au stade fébrile)
et disparaissant en moins de 3 jours, sans
desquamation, ni pigmentation Formes inhabituelles ou trompeuses: fièvre sans
éruption ou éruption sans fièvre, forme précoce (avant 3
• Parfois présence de petites lésions maculo- mois) ou tardive (grand enfant, adulte)
papuleuses au niveau du palais mou (taches de
Nagayama) Ne pas confondre avec: infection à herpesvirus type 7
(même tableau clinique) , autre rash viral, éruption
médicamenteuse, bactériémie occulte
Hiver Prévention
et printemps Contacts réceptifs:
Gammaglobulines par voie
intramusculaire (dans les 6
Nourrissons et
jours qui suivent le
adolescents
diagnostic) Entourage:
vaccination des sujets
réceptifs
Guérison en une
dizaine de jours
Prévention
Hiver et printemps Femmes enceintes
réceptives: surveillance
sérologique, retrait
Surtout nourrissons préventif
et adolescents
Contagiosité de 7 jours
avant à 7 jours après le
début du rash (pendant Traitement
plusieurs mois pour rubéole symptomatique
congénitale)
Facteurs de risque
Guérison rapide de
la forme acquise
Prévention
Toutes saisons Contacts normaux :
surveillance
Contacts à risque :
culture de gorge
Âge scolaire
Facteurs de risque
Signe de Pastia
Antécédents de rhumatisme
(accentuation du rash au
niveau des plis – aines,
articulaire aigu, de glomérulo-
néphrite post-streptococcique
coudes, aisselles, cou)
Guérison rapide
sous antibiotique
Tests diagnostiques :
ÉRUPTION ÉRYTHÈMATEUSE
culture de gorge
• Peau rouge (comme un érythème solaire) et rêche
(comme du papier sablé)
• Érythème généralisé prédominant au niveau de Examens complémentaires
la face antérieure du tronc habituellement inutiles
• Pâleur du pourtour de la bouche et du nez si Formes inhabituelles ou trompeuses: : absence de fièvre,
érythème du visage éruption peu visible ou limitée aux plis, purpura pétéchial
• Éruption plus foncée au niveau des plis de surajouté
flexion (signe de Pastia) Ne pas confondre avec: scarlatine staphylococcique
(gorge normale mais présence d'un foyer septique:
• Amygdales rouges et exsudatives, érythème et
plaie, abcès, lésion varicelleuse), maladie de Kawasaki,
pétéchies au niveau du palais, langue saburrale toxidermie médicamenteuse, rougeole, infection à
puis rouge framboise Arcanobacterium hæmolyticum (amygdalite exsudative,
prurit cutané, adolescence)
Jean-Bernard Girodias, CHU Ste-Justine. Octobre 2010 11
VARICELLE
Virus varicelle-zona
Prévention
Toutes saisons Contacts normaux :
surveillance
Contacts à risque :
Âge scolaire immunoglobulines de
varicelle-zona (VariZIG)
Forte contagiosité
durant les 5 jours qui Traitement symptomatique;
précédent le rash puis jusqu' acyclovir si facteur de
à l'assèchement des lésions risque
Complications
Impétigo, cellulite, scarlatine
pneumonies, hépatite, ataxie,
encéphalite, glomérulo-
Conjonctives normales néphrite, syndrome de Reye
Facteurs de risque
Guérison en près
d'une semaine
Tests diagnostiques :
ÉRUPTION VÉSICULEUSE
immunofluorescence,
• Éruption à prédominance tronculaire culture virale (vésicule) et titrage
• Lésions maculo-papuleuses puis vésiculeuses et des IgM spécifiques
croûteuses
• Vésicules à liquide clair, citrin ou trouble, sur peau Examens complémentaires
saine ou sur plaque érythémateuse habituellement inutiles
• Lésions croûteuses après affaissement et
assèchement des vésicules Formes inhabituelles ou trompeuses: rash pauci-
• Éruption débutant au niveau de la tête et du tronc vésiculeux, distribution inhabituelle des lésions, réaction
puis s'étendant aux membres de photosensibilité, forme hémorragique, dermite/
• Dans un même territoire, présence d'éléments d'âge éruption surajoutée. Varicelle congénitale : hypoplasie
et d'aspect différents d'un membre, microcéphalie, cataracte, chorio-rétinite,
• Éruption photosensible lésions cutanées
Ne pas confondre avec: piqûres d'insecte, maladie de
Gianotti-Crosti, molluscum contagiosum, herpès cutané,
folliculite, maladie mains-pieds-bouche
Jean-Bernard Girodias, CHU Ste-Justine. Octobre 2010 12