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Chap. 14 Escaliers

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Chapitre 14.

Les escaliers

Chapitre 14

LES ESCALIERS

1. GENERALITES

1.1. Définition et fonction

Les escaliers sont des éléments conçus pour assurer la communication entre les
différents niveaux d’un bâtiment. Ils peuvent être préfabriqués ou coulés sur
place. Ils sont logés dans un espace appelé cage d’escalier qui souvent, avec
l’escalier joue un rôle de structure de rigidification du bâtiment, surtout, sous
l’action des forces horizontales.

1.2. Terminologie

Fig. 14.1. M – marche  ; CM – contremarche  ; P – paillasse  ; E – emmarchement  ; g –


giron  ; NM - nez de marche  ; C – collet  ; V – volée  ; D – départ  ; A – arrivée  ; PR -
palier de repos.

Un escalier est composé d’un certain nombre de marches (voir fig. 14.1). La
marche M est la partie horizontale ; c’est là où l’on marche. La longueur des
marches est appelée emmarchement E. La largeur d’une marche est notée g et

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est appelée giron. La contremarche CM est la partie verticale d’une marche;


c’est la partie contre la marche; sa hauteur est notée h et est appelée hauteur
de la contremarche ou encore hauteur de la marche.

Le mur qui limite l’escalier est appelé mur d’échiffre ; il sert souvent d’appui
pour la paillasse. La paillasse est le plafond qui monte sous les marches; elle
supporte les marches et contremarches. La cage est le volume circonscrit à
l’escalier. La projection horizontale d’un escalier laisse au milieu un espace appelé
jour, qui peut être nul ou être assez grand pour loger un ascenseur. Le collet est
le bord qui limite l’escalier du côté du jour. La ligne de foulée est la courbe
décrite par une personne gravissant l’escalier; elle est tracée à 0,50 m en
arrière du collet. Le limon est une poutre droite, courbe ou hélicoïdale sur
laquelle prennent appuis les marches.

L’échappée est la hauteur libre verticale au dessus de la marche; c’est donc la


hauteur de passage d’un obstacle; elle doit être toujours supérieure ou égale à
2,0 m ( 2,0 m). Une volée est une suite interrompue de marches; elle peut être
droite ou courbe et comporte au maximum vingt (20) marches.

Le palier (palier de repos, palier de départ et palier d’arrivée) est la partie


horizontale d’un escalier entre deux volées. Le palier de repos est situé entre
deux étages (à mi-distance des étages supérieur et inférieur). A chaque étage,
l’escalier aboutit à un palier d’arrivée qui est en même temps le palier de départ
de l’étage supérieur. La longueur d’un palier est de trois (3) marches au moins.

Du côté du vide, les volées et paliers sont munis d’un garde-corps ou rampe.
Deux volées parallèles sont réunies par un (1) ou deux (2) paliers ou par un
quartier tournant.

1.3. Types d’escaliers

En principe, lorsque les dimensions le permettent, on peut adopter le tracé d’un


escalier à n’importe quelle forme de cage. Ainsi, on peut distinguer les types
d’escaliers suivants les plus courants (voir fig. 14.2.) :
- escalier droit (à une ou deux volées);
- escalier à volées parallèles (à volées simples ou doubles);
- escaliers balancés;
- escaliers tournants.

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Fig. 14.2. Différents types d’escaliers.


PD - palier de départ; PA - palier d’arrivée; PR - palier de repos; V - volée; QT - quartier
tournant.

Les escaliers extérieurs permettant l’accès aux immeubles sont appelés perrons;
ils peuvent avoir de formes très variées (voir fig. 14.3.).

Fig. 14.3. Différents types de perrons.

1.4. Dimensions

Les dimensions des escaliers sont fonction de la destination du bâtiment. Pour


déterminer les dimensions des marches (girons g et hauteur h), on utilise
différentes formules empiriques telles que :

2h + g = 59 ... 66 cm (en moyenne h + g = 62 cm)


ou encore
h + g = 43 ... 47 cm (en moyenne h + g = 45 cm).

En pratique, on prend :
h = 14 ... 18 cm (en moyenne h = 15 ... 16 cm);
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g = 23 ... 33 cm (en moyenne g = 27 ... 30 cm).

Un escalier avec g = 29 cm et h = 16 cm de même qu’avec g = 30 cm et


h = 15 cm est très confortable.

L’emmarchement E = 0,60 ... 3,0 m, en général. Pour les bâtiments d’habitation, il


est conseillé d’avoir E  0,90 m.

Le collet est pris, en général égal à 6 ... 15 cm. Dans tous les cas, l’échappée ne
doit pas être inférieure à 2,0 m.

1.5. Charges sur les escaliers

Sur les escaliers agissent les charges permanentes constituées par le poids
propre de l’escalier (marches + paillasse ou limon) et les charges d’exploitation
constituées par le poids des personnes. Les valeurs des charges d’exploitation
sur les escaliers sont normalisées et sont fonction de la destination du bâtiment
(voir tableau 14.1).

Destination du bâtiment Charge d’exploitation,


en daN/m2
Bâtiments à usage d’habitation et d’hébergement 250
Bâtiments scolaires et universitaires, hôpitaux, maisons de
cultures, bureaux 400
Tableau 14.1. Valeurs des charges d’exploitation sur les escaliers.

2. CALCUL DES ESCALIERS

Le schéma de calcul d’un escalier dépend du type d’escalier, de sa conception et


de la nature des liaisons aux appuis.

2.1. Escaliers à paillasses droites

Les escaliers à paillasse sont généralement calculés comme des corps solides à
ligne moyenne inclinée (voir fig. 14.4). La paillasse, qui est en fait une dalle
inclinée appuyant sur deux contours, est donc assimilée à une poutre inclinée d’un
angle  reposant sur deux appuis. On désigne par p la charge linéaire totale
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(charge permanente g due au poids propre de la paillasse et des marches +


charge d’exploitation q) sur la poutre, c’est-à-dire la charge par unité de
longueur en projection horizontale.

Dans le cas où les appuis sont tels qu’on n’a que deux réactions verticales (fig.
14.4, a), les valeurs maximales des sollicitations ont pour expression :
L2
Mmax = p (14.1)
8
L
Vmax = p sin  (14.2)
2
L
Nmax = p cos  (14.3)
2

Fig. 14.4.

Dans le cas où l’on a des réactions horizontales et verticales (fig. 14.4, b), on
obtient:
L2
Mmax = p (14.4)
8
L2
Vmax = p (14.5)
2 Lo
L3 pLH
Nmax = p  (14.6)
2 HL0 Lo
L3
Nmin = p (14.7)
2 HLo

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En général, les efforts normaux de compression N ne sont pas pris en compte, ils
sont repris par le béton de la paillasse. L’épaisseur de la paillasse varie, en
général entre 6 et 15 cm. Les armatures sont constituées par un quadrillage
avec des fils porteurs inclinés, parallèles à la surface médiane de la paillasse et
des fils de répartition, perpendiculaires à ces premiers (voir fig. 14.5). La
section des armatures porteuses est déterminée à partir des sollicitations
(moments) et celle des fils de répartition est déterminée comme pour des dalles
(As,rep = 0,25As,port ). Il est préférable que l’écartement des fils porteurs n’excède
les 20 cm (en général, 10 ... 15 cm).

Fig. 14.5. Fig. 14.6. Différents schémas de calcul


1 - fils porteurs  ; 2 - fils de des escaliers à paillasses droites.
répartition  ; 3 - armatures
constructives éventuelles.

Fig. 14.7. Dispositions des armatures principales des paillasses.

Les schémas de calcul des escaliers à paillasse peuvent être aussi comme le
montre la fig. 14.6. Dans ce cas, les charges réparties sur les parties inclinées

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(volées) et horizontales (paliers) peuvent être différentes. Dans tous les cas, les
armatures principales doivent être disposées comme le montre la fig. 14.7.

Pour les escaliers coulés sur place, il est prévu, en général un semi encastrement.
On prendra alors les valeurs suivantes pour les moments :
 en travées : Mt = (0,60 ... 0,93)Mo ;
 sur appuis : Ma = (0,20 ... 0,67)Mo
où,
Mo est le moment maximal dans la travée indépendante.

Il sera prévu, dans ce cas des armatures en chapeaux pour reprendre les
contraintes de traction (voir fig. 14.8.).

Fig. 14.8.

Pour les escaliers à paillasses adjacentes (voir fig. 14.9) avec un palier
intermédiaire, les systèmes constructifs peuvent être variés. Les appuis des
paillasses peuvent être des appuis simples ou des encastrements (partiels) et
sont, en général situés au niveau des planchers d’étages; ils sont constitués par
des poutres, voiles ou murs. Il convient de prêter une attention particulière à la
jonction paillasse - palier de repos. Au droit de cette jonction, on prévoit, en
général, une poutre comme le montre la fig. 14.9, c. Un exemple de ferraillage
des escaliers à paillasses adjacentes est donné sur la fig. 14.10.

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Fig. 14.9. a.e. - appui éventuel  ; p.e. - poutre éventuelle;


PD - palier de départ; PA - palier d’arrivée; PR - palier de repos; V - volée.

Fig. 14.10.

2.2. Escaliers à paillasses hélicoïdales

La paillasse hélicoïdale prend appui sur le contour circulaire constitué par un mur
ou une poutraison (voir fig. 14.11, a). Pour le calcul, on peut procéder de deux
manières. Couramment, on admet des paillasses croisées de portée L telles que
(voir fig. 14.11, b) :
L = (a  b)(3a  b) (14.8)

On calcule alors le moment maximal :

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1 1
M = pL2  p(a  b)(3a  b) (14.9)
8 8

Les armatures principales sont déterminées et disposées comme le montre la fig.


14.11, c. Les armatures de répartition sont placées, soit perpendiculairement aux
armatures principales, soit radialement.

Fig. 14.11. 1 - armatures principales  ; 2 - armatures de répartition.

La seconde méthode consiste à calculer le moment tangentiel Mt (moment de


flexion principal) et le moment radial Mr qui est très faible (voir fig. 14.12, a).
On obtient ainsi :
1
Mt = p (a  b)(a  2b) (14.10)
6
Mr = 0,06 p a r (14.11)

r est le rayon du point considéré.

A partir du moment
tangentiel Mt, on
détermine les armatures
principales circulaires ; le
moment radial Mr conduit
à des armatures radiales
très faibles, elles sont
alors choisies
constructivement et sont
Fig. 14.12. 1 - armatures principales circulaires; placées comme
2 - armatures radiales de répartition. armatures de répartition
perpendiculairement aux

aciers principaux (fig. 14.12, b).


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2.3. Escaliers à limons

Comme on l’a défini plus haut, le limon est une poutre inclinée, droite ou courbe,
destinée à supporter les marches. On peut avoir:
- des escaliers à un limon;
- des escaliers à deux limons.

2.3.1. Escaliers à un limon

Le limon peut être:


- central: escalier à limon central; c’est le cas général;
- de rive: escalier à limon unique de rive.

Pour le cas de l’escalier à limon central (voir fig. 14.13, a), les marches sont
calculées comme des consoles encastrées dans le limon (fig. 14.13, b).

Fig. 14.13. a - schéma de ferraillage des escaliers à limon unique; b – schéma de


calcul des marches; c - armatures des marches; d - schéma de calcul du limon. 1 - limon;
2 - aciers des marches; 3 - marche; 4 - limon central servant d’appui aux marches; 5 -
armatures principales; 6 - armatures de répartition.

La charge sur la marche est constituée par le poids propre de la marche et la


surcharge d’exploitation qu’on prendra par excès : 400 daN/m. Les armatures sont
constituées d’aciers principaux (au moins deux barres) et d’aciers de répartition
(fig. 14.13, c).

Le limon central peut être droit ou courbe (limon hélicoïdal). Le limon droit est
calculé comme une poutre inclinée sous l’action des charges permanentes et
d’exploitation. Le calcul est ainsi identique à celui des paillasses droites.

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Le limon hélicoïdal est calcul comme une poutre hélicoïdale. Ce calcul est
identique à celui de la paillasse hélicoïdale. On calcule alors le moment de flexion
maximal par l’expression (14.9) et on en détermine les armatures.

Dans le cas des limons uniques de rive, le calcul en flexion est identique (limon
droit ou limon hélicoïdal) (voir fig. 14.14). A noter qu’ici, il y a lieu parfois,
d’évaluer le moment de torsion et déterminer en conséquence les armatures de
torsion. Quant aux marches, elles sont calculées comme consoles encastrées
dans le limon sous l’action des charges permanentes et d’exploitation. Les
armatures sont disposées comme l’indique la fig. 14.14, a.

Fig. 14.14. a - ferraillage du limon et des marches; b - schéma de calcul des marches;
1 - limon; 2 - aciers principaux ( 2 barres) des marches; 3 - aciers de répartition des
marches.

2.3.2. Escaliers à deux limons

Les deux limons sont, en général disposés aux limites de l’emmarchement. Ils
sont constitués par des poutres (cas général) ou par des murs ou voiles en béton
armé. Les marches prennent alors appuis sur ces limons (fig. 14.15). On peut
munir, constructivement, ces marches d’une paillasse mince d’épaisseur 5 cm et
armée d’un léger quadrillage (fig. 14.15, c).

Les marches sont calculées comme des poutres sur deux appuis simples (fig.
14.15, c). Dans le cas où les marches sont munies d’une paillasse, on peut se
limiter à une barre par marche comme armatures principales (fig. 14.15, d). Dans
le cas contraire, il faut au moins deux barres avec des armatures de répartition.

Les limons sont calculés comme des poutres inclinées sous l’action des charges
permanentes et d’exploitation.

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Fig. 14.15.

2.4. Escalier tournant à noyau central

Fig. 14.16. a - plan de l  »escalier ; b - marches préfabriquées ; c - marches coulées


sur place ; d - schéma de calcul des marches ; e - armatures du noyau central ; M –
marche ; pe - palier de l’étage ; NC - noyau central  ; 1 - armatures supérieures en 8
ou 10 ; 2 - armature inférieures en 8 3 - cerces  ; en 6 ; 4 - vide pour noyau
central ; 5 – épingles ; 6 - armatures des marches ; 7 - barres verticales du noyau
central.

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Dans ce type d’escalier, les marches sont construites en porte - à - faux sur un
noyau circulaire. Il faut, en général, 13 marches pour faire un tour complet et
16 marches pour arriver à l’étage supérieur (fig. 14.16, a).

Les marches peuvent être préfabriquées (fig. 14.16, b) ou coulées sur place (fig.
14.16, c). Dans tous les cas, les marches sont calculées comme des consoles
encastrées dans le noyau central (fig. 14.16, d).

Le noyau central est un pilier travaillant en flexion composée. Le moment de


flexion est sinusoïdal le long de la hauteur du noyau central avec une valeur
maximale égale à :
2
Mmax = po d 3 (14.12)
3
où,
po est la charge totale (charge permanente et surcharge d’exploitation)
par mètre carré (m2) de projection horizontale.

Le noyau central est armé par au moins six (6) barres verticales unies par des
cerces (fig. 14.16, e).

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