Droit Com. General-2019-2020
Droit Com. General-2019-2020
Droit Com. General-2019-2020
DROIT COMMERCIAL
(DROIT DES AFFAIRES)
La réponse à cette interrogation n’a jamais été aisée compte tenu, non seulement du domaine que ce doit a
vocation à régir, mais également à cause des autres disciplines juridiques qu’il intègre ou qui l’intègrent.
En effet, il a fallu dans le cadre du Droit Commercial réglementer les activités qui concernent non
seulement la distribution mais aussi la production. Et c’est pour régir l’action économique, dont le but est de
produire, d’acheter ou de vendre, activités qualifiées de commerce qu’a été élaboré le droit dit commercial.
Mais ce droit commercial, est – il le droit des commerçants ou plutôt le droit qui régit les actes de
commerce ?
La conception retenue définit le Droit Commercial comme l’ensemble des règles juridiques qui régissent les
commerçants, les actes de commerce, les sociétés commerciales et les opérations juridiques qu’ils
effectuent.
Aussi, le droit commercial exclut – il de son domaine les activités agricoles, artisanales et les productions de
l’esprit.
Le droit commercial est une partie du droit privé dont la base essentielle reste civile. Dès lors, l’on est fondé
à se demander : pourquoi un tel droit ?
Trois raisons, toutes d’ordre pratique peuvent servir à expliquer l’existence du droit commercial. Il s’agit de
la rapidité des transactions commerciales, du développement du crédit et du renforcement des garanties.
La rapidité est l’essence même du commerce. Les marchandises doivent circuler aussi rapidement que
possible en raison de la fluctuation (variation) et de la mobilité des cours (prix actuel). Les institutions du
droit civil requièrent du temps car elles sont faites pour manager une certaine garantie aux contractants. On
ne peut donc contraindre les commerçants à observer ces pratiques à la fois compliquées et minutieuses.
Pour le commerçant, il faut par conséquent un droit axé vers la mobilité des rapports entre les personnes et
les biens. Ce droit comporte donc des techniques particulières qui n’ont rien à voir avec le droit civil, telle la
technique des effets de commerce. Ensuite, le droit commercial en raison de la rapidité des transactions est
B – Le développement du crédit
La facilité de crédit accordée aux commerçants les oblige à se faire confiance. En contrepartie, l’on
comprend facilement que le créancier exige une meilleure protection de sa créance entre les défaillances
de son débiteur. Cette protection est assurée grâce à un système de règles particulières propres au droit
commercial.
En effet lorsqu’un débiteur non commerçant refuse de payer ses dettes, il est dit en déconfiture qui est un
système inorganisé. Cette inorganisation tient du fait que chaque créancier peut engager à sa guise ses
propres poursuites contre son débiteur. Dans un tel système, c’est celui qui aura engagé le premier l’action
contre le débiteur qui aura des chances d’être payé sur les biens de son débiteur. On dit alors que c’est le
prix de la poursuite.
Un système différent a été prévu en droit commercial. Dès l’instant où un commerçant est en cessation de
paiement, une procédure collective est instaurée. Chaque créancier ne peut pas alors poursuive le débiteur
commerçant. Tous ses créanciers se regroupent et forment la masse des créanciers, laquelle est
représentée par un organe appelé le syndic. C’est ce syndic qui agit au nom de tous. A l’issue des
poursuites, chacun des créanciers touche un part ou dividende proportionnellement au montant de sa
créance.
Le droit est l’ensemble des règles obligatoires qui organisent la vie des hommes en société.
Le droit civil, qui est une branche du droit privé, régit les rapports entre les particuliers ; c’est le droit
commun, il s’applique à tous.
Le droit commercial est donc un droit d’exception ; le droit civil ne s’applique, dans les domaines de l’activité
commerciale, que si le droit commercial n’a pas prévu de règles particulières. S’il y a conflit entre la règle
civile (=droit commun) et la loi commerciale (=droit d’exception), le principe est que le droit d’exception
l’emporte sur le droit commun : on dit alors que le spécial déroge au général.
Le Code du commerce, était le droit des commerçants ; d’ailleurs son article 1er en donnait la définition.
Cependant, cette définition faisait elle-même référence aux actes de commerce.
L’expression « droit des affaires » a supplanté progressivement celle de droit commercial. L’optique du droit
des affaires est plus large ; il est élargit :
Le droit des
affaires
S’étend au :
Droit commercial Droit pénal :
Exemple :
Abus de biens
sociaux
Droit public
Exemple :
Droit du travail Intervention de l’Etat
Exemple : dans la vie
Statuts des économique
dirigeants de
société
Et aussi :
droit de la consommation
Droit de la publicité
Droits intellectuels
Droit monétaire et financier
Droit de la concurrence
Le droit des affaires est l’ensemble des règles concernant les activités de production, d’échange effectuées
par les entreprises commerciales.
Dans la jurisprudence et les textes, le terme « professionnel » remplace de plus en plus souvent celui de
« commerçant ».
M. le Professeur Guyon affirme que le droit des affaires « réglemente de manière spécifique la plupart des
activités de production, de distribution et de services ». D’autres auteurs utilisent des formulations telles que
« droit économique », « droit de l’entreprise », ou encore «droit des activités économiques ».
Depuis le premier janvier 1998, un nouveau droit commercial est applicable en CÔTE D’IVOIRE.
En effet, en date du 17 octobre 1993, les Etats africains de la zone « franc » ont signé un traité créant une
Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires dit O.H.A.D.A.
Ce traité ratifié par notre pays, par décret n°95-674 du 7 septembre1995 est entré en vigueur depuis le 18
septembre 1995.
A travers ce traité, les africains ont alors envisagé un élargissement de leur espace économique par une
intégration juridique. Cette intégration va se réaliser essentiellement en droit des affaires par l’adoption de
plusieurs textes qualifiés « ACTES UNIFORMES ».
Les « Actes Uniformes » (AU) sont les actes pris pour l’adoption des règles communes applicables
dans les Etats parties au traité. Ces actes constituent le droit commercial nouveau applicable.
Mais ces actes uniformes n’ont pas abrogé toutes les dispositions antérieures applicables.
En effet, dans leur champ d’application, ils précisent que les commerçants et les sociétés commerciales, de
même que les Groupements d’Intérêts Economiques (G.I.E) demeurent soumis aux lois non contraires
applicables dans l’Etat partie au traité. Certaines sources antérieures du droit commercial subsistent par
conséquent et justifient le recours qui y sera fait.
Notons enfin que les Actes Uniformes portant sur le Droit commercial général, ont été révisés en 2010 et
cette révision a été adoptée le 15 décembre 2010.
La République du BENIN ;
Le BURKINA FASO
La République du CAMEROUN
La République de CENTRAFRIQUE
La République Fédérale Islamique des COMORES
La République du CONGO
La République de COTE D’IVOIRE
La République du GABON
La République de GUINEE EQUATORIALE
La République du MALI
La République du NIGER
La République du SENEGAL
La République du TCHAD
La République du TOGO
La République de GUINEE
La République de GUINEE BISSAU
La République Démocratique du CONGO
1- Le droit civil
Dans notre conception du droit, le droit civil constitue le droit commun qui régie les relations du droit privé.
C’est lui qui édicte les principes généraux qui président aux relations entre les individus et qui déterminent
le statut des personnes.
Ce faisant, le droit commercial apparaît comme un droit d’exception, c’est à dire un ensemble de règles
particulières établies pour une certaine classe de personnes, les commerçants et certaines catégories
d’actes, les actes de commerce. Ainsi pour bien comprendre les règles du droit commercial, il faut se référer
aux principes généraux du droit civil, notamment aux règles relatives aux obligations.
2- Les usages
La pratique commerciale a fait naître certaines règles que le législateur n’a pas érigées en règles légales,
mais qui n’en sont pas moins obligatoires. Il s’agie des usages.
Les usages tiennent une place importante parmi les sources du droit commercial, car ils interviennent pour
pallier les insuffisances des différentes réglementations. La loi elle même renvoie aux usages.
3 – La jurisprudence
Etant donné la multitude des textes qu’ils doivent appliquer ou interpréter avant application, les tribunaux
interviennent à travers leurs décisions, pour une part importante dans l’élaboration du droit commercial,
COURS DE DROIT DES AFFAIRES OHADA NAC BEGUIE 08 35 55 35 6
Droit Commercial Général et Droit des Sociétés Commerciales
mais surtout la jurisprudence commerciale intervient pour fixer les usages dont le rôle est éminent dans le
monde des affaires.
4 – La doctrine
Comme dans les autres disciplines de la jurisprudence, la doctrine interprète ou aide à interpréter les textes
de lois.
PREMIERE PARTIE :
LES COMMERçANTS PERSONNES PHYSIQUES
Aux termes de l’article 2 de l’Acte Uniforme portant Droit Commercial Général révisé, «est commerçant celui
qui fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa profession». Ceci étant si l’on veut étudier
les commerçants, il s’avère indispensable de faire une étude préalable des actes de commerce par nature,
car seuls ces actes permettent de définir le commerçant. En outre, l’on a trouvé que l’installation et
l’ensemble des moyens employés par le commerçant sont plus importants que son travail même. On a
appelé cet ensemble « fonds de commerce ». Ce fonds que le commerçant crée on acquiert est à la base
de son activité.
Les actes de commerce sont des actes juridiques ou faits juridiques soumis aux règles du droit commercial,
en raison de leur nature, de leur forme ou en raison de la qualité de commerçant de leur auteur.
La loi ne donne pas une définition des actes de commerce. Ainsi, l’Acte Uniforme, à l’instar du code de
commerce procède à une énumération desdits actes. La doctrine les regroupe en quatre catégories : les
actes de commerce par nature, les actes par la forme, les actes de commerce par accessoire et les actes
mixtes. Il convient donc d’établir une classification des actes de commerce en fonction des catégories
citées.
Ils ont toujours le caractère commercial quels que soient l’objet et le but de l’acte, qu’ils soient fait
professionnellement par un commerçant ou à titre isolé par un non commerçant
Quant au warrant, il est un billet à ordre garanti par un nantissement (nantissement : sorte de gage sans
dépossession débiteur).
IL résulte des dispositions du texte que toute personne qui signe une lettre de change, un billet à ordre ou
un warrant fait un acte de commerce et est tenue dans les conditions du droit commercial
Aux termes de l’article 6 al. 2 de l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du
Groupement d’Intérêt Economique, « sont commerciales en raison de leur forme et quel que soit leur objet
les sociétés en nom collectif (SNC), les sociétés en commandite simple (SCS), les sociétés à responsabilité
limitée (SARL) et les sociétés anonymes ». Ainsi, une SARL constituée pour exploiter une entreprise
agricole est commerciale par la forme.
En raison donc de leur forme commerciale, tous les actes accomplis par ces sociétés sont commerciaux.
Les actes de commerce par nature sont ceux qui concernent exclusivement l’opération elle-même.
L’article 3 de l’Acte Uniforme révisé 2010 en donne la définition : « l’acte de commerce par nature est celui
par lequel une personne s’entremet dans la circulation des biens qu’elle produit ou achète ou par lequel elle
fournit des prestations de service avec l’intention d’en tirer un profit pécuniaire». Pour ces actes, on ne
prend en considération ni la personne qui les effectue, ni la forme de ces actes. Ce sont :
C’est l’acte de commerce par excellence. Toutefois, pour que cette opération ait un caractère
commercial, certaines conditions doivent être remplies :
IL faut qu’il y ait achat préalable de biens à vendre, sinon il n’y a pas d’actes de commerce Ainsi en
est –il des exploitations agricoles dont la vente ne constitue pas un acte de commerce, faute d’achat
préalable. Ces exploitations sont exclues parce que l’agriculteur vend les produits du sol. Sans doute,
certains agriculteurs transforment-ils le produit de leur exploitation, par exemple en huile, en farine etc. Mais
la jurisprudence maintient le caractère civil à ce type d’exploitation agricole.
Toutefois, lorsqu’un agriculteur achète les produits des autres pour les transformer et les revendre dans une
proportion plus importante que sa propre production, il accomplit des actes de commerce.
De même lorsqu’il loue aux autres ses machines, il accomplit des actes de commerce. Aux exploitations
agricoles, on assimile les exploitations de pêche et d’élevage. Cependant, en cas d’élevage, l’activité
devient commerciale dans la mesure où les animaux sont engraissés exclusivement ou en majeure partie
avec des produits achetés en dehors de l’exploitation.
IL faut qu’il y ait intention de revente de la part de l’acheteur ; il faut et il suffit que cette intention ait
existé au moment de l’achat, peu importe que par la suite, le bien n’ait été vendu.
IL faut que l’intention de revente traduire de la part de l’acheteur, la recherche d’un profit, peu
importe qu’il ait en perte à la suite de la vente.
Il s’agit d’opérations sur l’argent et le crédit qui sont toujours commerciales à condition qu’elles soient faites
professionnellement et avec les capitaux d’autrui. Elles se rattachent à la profession du banquier. Les
opérations de change consistent à échanger la monnaie d’un Etat contre celle d’un autre Etat moyennant
rémunération.
Le coutier est un intermédiaire qui se contente de mettre des personnes en contacte en vue de la
conclusion d’un contrat (sans être lui même partie à ce contrat). La profession de courtier est elle-même
une profession commerciale réglementée par l’Acte Uniforme relatif aux intermédiaires de commerce.
(C’est dans le domaine des assurances que le courtage est véritablement développé en CI. La profession
de courtier d’assurance est réglementée par le code issu de la Conférence Interafricaine des Marchés
d’Assurance (CI MA).
Ce sont des transactions qui sont effectuées sur un marché public spécialisé dans les opérations d’achat et
de vente de valeurs mobilières. Ces opérations sont commerciales et réalisées professionnellement par des
agents de change et par les banques.
Ce sont celles effectuées par les commissionnaires en douanes ou transitaires, chargés d’accomplir pour le
compte d’un client, toutes les formalités d’entrée et de sortie de marchandises quant à l’application des
règles douanières.
La location de meubles comme chaises, bâches, assiettes constitue un acte de commerce lorsqu’elle est
faite à titre habituel
Les transports de personnes ou de marchandises par terre, air ou mer sont commerciaux même s’ils ne
sont pas faits dans le cadre d’une entreprise.
Il s’agit de tous les actes liés aux moyens modernes de la communication qui sont le téléphone, le fax, le
téléphone cellulaire etc.
-Le commissionnaire. C’est celui qui se charge d’opérer en son propre nom, mais pour le compte du
commettant, la vente ou l’achat de marchandises moyennant une commission.
-Le courtier : c’est celui qui met en relation des personnes qui désirent conclure un contrat, sans
toutefois être partie à ce contrat
- L’agent commercial : C’est un mandataire qui à titre de profession indépendante, est chargé de façon
permanente de négocier, et éventuellement de conclure des contrats de vente, d’achat, de location ou de
prestation de service au nom et pour le compte de producteurs, d’industriels, de commerçants ou autres
agents commerciaux, sans être lié envers eux par un contrat de travail.
La commercialité de ces actes ne faite l’ombre d’aucun doute puisque ces sociétés sont commerciales. Il
en est ainsi des sociétés commerciales par la forme qui sont la SARL, la SA, la SNC, et la société en
commandite simple (SCS).
L’Acte uniforme considère que les activités extractives ont un caractère commercial dès lors que
l’exploitation est faite industriellement c’est à –dire dans des ateliers ou des usines avec usage de
machines ; ce qui traduit bien l’idée de l’entreprise et exclut les exploitations artisanales ou villageoises.
Ainsi, l’exploitation des mines, carrière et tout gisement de ressource naturelle n’a le caractère commercial
qu’effectuée dans le cadre d’une entreprise.
Le code de commerce n’avait pas prévu les entreprises d’édition ; mais la jurisprudence avait admis que les
entreprises d’édition sont des entreprises commerciales car elles sont des intermédiaires intéressés dans la
circulation des œuvres intellectuelles.
L’Acte Uniforme, non plus n’a pas prévu l’entreprise d’édition ; mais l’analyse faite sous l’empire du code de
commerce demeure encore valable.
Il s’agit de tous les contrats et engagements de toute nature que contracte les commerçants, personnes
physique ou morale, dans le cadre de leurs activités. Ces actes sont commerciaux par nature.
Ce sont des actes de nature civile qui deviennent acte de commerce parce qu’accomplis par un
commerçant dans l’exercice de sa profession. Ainsi l’achat d’un véhicule par un commerçant pour son
usage personnel est un acte civil. Mais si l’achat est effectué pour les besoins du commerce, il devient un
2 – Application
Afin de faciliter la preuve du rattachement de l’acte à l’activité de son auteur, la jurisprudence a posé une
présomption de commercialité des actes accomplis par un commerçant dans l’exercice de sa profession.
Cette présomption est simple, la preuve contraire peut être apportée soit par le commerçant lui-même, soit
par son contractant. Ainsi tous les actes accomplis par un commerçant sont présumés faits pour les besoins
de son commerce quelle que soit leur nature.
IL arrive dans la pratique qu’un même acte concerne à la fois un commerçant et un non-commerçant. L’acte
mixte est celui qui est commercial pour l’une des parties et civil pour l’autre.
Exemple : Le commerçant détallant vend des marchandises qu’il a achetées dans ce but : il fait un acte de
commerce. En revanche, le consommateur achète les marchandises pour son usage personnel : il fait un
acte civil. L’opération est donc commerciale pour le vendeur et civil pour l’acheteur.
Le régime des actes mixtes en matière de preuve est fonction de la personne contre qui la preuve est faite :
-Si la preuve est faite par le non commerçant contre le commerçant, le principe de la liberté de preuve en
matière commerciale est admis.
-Par contre, si c’est le commerçant qui fait la preuve contre le non commerçant les règles du droit civil
devront s’appliquer.
3- En matière de solidarité
La solidarité se présume entre codébiteurs commerçants d’un créancier civil. La réciproque n’est pas
valable, c’est-à-dire que la solidarité ne se présume pas entre codébiteurs civils d’un créancier commerçant.
La mise en demeure est l’acte par lequel un créancier demande à son débiteur d’exécuter son obligation.
Elle a pour effet principal de faire courir les dommages et intérêts moratoires. En matière civile, elle est faite
par exploit d’huissier alors qu’en matière commerciale elle est faite par tous moyens. Le créancier
commerçant ne peut donc mettre le débiteur civil en demeure que par les modes du droit civil alors que le
civil peut mettre le commerçant en demeure par tous moyens.
Le code de commerce loin de définir les actes de commerce en donne une énumération. Cette énumération
tout en étant incomplète est faite dans un grand désordre. La doctrine va donc s’attacher à la recherche
d’un critère général de ces actes en vue de permettre leur étude.
a- Le critère de la circulation
Selon cette théorie, l’acte de commerce est un acte qui s’interpose dans la circulation des richesses, depuis
la production jusqu’à la consommation, un acte d’entremise donc. Cette théorie est certes exacte, mais ne
s’adapte qu’aux opérations d’intermédiaires. L’entreprise d’édition ne répond pas toujours à l’idée de
circulation.
b- Le critère de la spéculation
L’acte de commerce est un acte de spéculation, un acte réalisé dans le seul but du profit. Ce critère est
pertinent certes, mais le commerçant ne se contente pas de spéculer : il travaille. De plus, plusieurs
activités civiles recherchent aussi du profit (les activités agricole par exemple).
c- Le critère de l’entreprise
L’acte de commerce serait celui fait par une entreprise, c’est-à-dire une organisation qui met en œuvre des
moyens matériels et humains en vue de la production de biens et services marchands. Cet autre critère se
révèle aussi insuffisant dans la mesure où les entreprises ne sont pas exclusivement commerciales. Il existe
des entreprises artisanales, agricoles… De plus, plusieurs actes ont un caractère commercial alors qu’ils
sont accomplis de façon isolée.
Faire des actes de commerce à titre de profession habituelle confère la qualité de commerçant ; c’est
ainsi qu’en la matière, la qualité exigée est plus stricte.
La prescription : elle est de 5 ans pour les créances commerciales et 30 pour les créances civiles.
La preuve : elle est libre en matière commerciale. En matière civile, l’écrit est exigé dès lors que l’intérêt
pécuniaire de l’affaire dépasse 500 F en principal.
La faillite et la liquidation des biens ne peuvent être encourues qu’en cas de défaut de paiement d’une
dette commerciale.
L’exercice de l’activité commerciale est dominé par un principe : c’est celui de la liberté du commerce et
d’industrie. Ce principe applicable en CI a été consacré par l’acte uniforme en ce qu’il ne soumet l’exercice
de l’activité commerciale à aucune autorisation ni restriction particulières. Le corollaire de ce principe est le
libre accès et la libre exploitation de l’activité commerciale. Cette étude se ramènera à trois préoccupations
à savoir :
la qualité de commerçant ;
les conditions d’exercice de la profession commerciale ;
les obligations du commerçant.
Aux termes de l’article 2 l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général « Est commerçant celui qui
fait de l’accomplissement d’actes de commerce par nature sa profession.». Le texte pose donc deux
conditions qui permettent d’acquérir la qualité de commerçant :
L’exercice d’actes de commerce ;
à titre de profession habituelle.
IL s’agit d’actes de commerce par nature ; c’est la répétition professionnelle d’actes de commerce par
nature qui confère la qualité de commerçant. Cette règle vaut pour les commerçants personnes physiques,
car en ce qui concerne les sociétés, à l’exception de quelques-unes, elles sont commerciales par la forme
L’idée de profession implique la répétition habituelle d’actes de commerce. Ainsi quelques actes isolés ne
confèrent pas la qualité de commerçant. Quant à la répétition habituelle, il faut qu’elle constitue
véritablement une profession c’est-à-dire une activité suivie, avec les habitudes sociales qui y sont
attachées, traduisant la volonté de tirer de celle-ci tout ou partie des ressources nécessaires à l’existence.
Pour avoir la qualité de commerçant, il faut, en plus agir pour son propre compte, à ses risques et périls et
en toute indépendance. Ceux qui, bien que participant à une activité commerciale, ne jouissent pas d’une
indépendance suffisante ne sont pas commerçants.
Remarque : L’artisan
L’artisan se définit comme un professionnel qui a un travail essentiellement manuel. C’est un travailleur
indépendant qui prend part personnellement à l’exécution du travail et qui vit surtout du produit de son
travail et de celui de sa famille.
L’entreprise artisanale
L’artisan peut certes exploiter une entreprise qu’on qualifierait alors d’entreprise artisanale. Mais son travail
essentiellement manuel autorise qu’il soit distingué du commerçant. Au surplus, il ne doit spéculer ni sur le
travail d’un trop grand nombre d’employés, ni sur des machines importantes, ni sur des stocks trop
important, ni sur la vente de produits qu’il ne fabrique pas lui-même.
Le statut de l’artisan
Principe : n’étant pas commerçant, l’artisan n’est pas soumis aux règles du droit commercial. Les actes
qu’il accomplit dans ses rapports avec ses clients et fournisseurs sont des actes de nature civile et soumis à
la compétence des tribunaux civils. Il n’est en outre pas soumis aux obligations professionnelles du
commerçant et ne peut pas encourir la liquidation des biens, le règlement judiciaire ou la faillite.
Aux termes de l’article 6 de l’Actes Uniforme relatif au Droit Commercial Général, « nul ne peut accomplir
des actes de commerce à titre de profession habituelle, s’il n’est juridiquement capable d’exercer le
commerce».
A – Les mineurs.
Est mineur celui qui est âgé de moins de 21 ans. Le mineur est frappé d’une incapacité générale
d’exercice. Il ne peut donc en principe pas faire le commerce. Cependant le mineur être émancipé. Auquel
cas, il est considéré comme un majeur sur le plan civil et pourra faire le commerce. Le mineur non
émancipé ne peut pas faire le commerce quel que soit son âge. Aucune autorisation ne peut lever cette
interdiction. C’est la traduction de l’article 7 alnéa1 de l’Acte Uniforme qui dispose que « le mineur, sauf s’il
est émancipé, ne peut avoir la qualité de commerçant ni effectuer des actes de commerce ». Ses
représentants légaux ne peuvent le faire en son nom ; tous les actes de commerce qui pourraient être
accomplis par lui-même ou en son nom, sont nuls de nullité relative. Ainsi ; si le père commerçant décédé
laisse un fils mineur, il n’y a d’autre solution que la vente du fonds ou sa location gérance.
Pour ce qui est donc du mineur émancipé, la seule émancipation ne confère pas de facto la capacité
commerciale :
-qu’il ait une autorisation spéciale du père ou de la mère qui a l’exercice de la puissance paternelle.
-Enfin que cette autorisation soit inscrite au registre de commerce et du crédit mobilier.
IL sera donc réputé majeur pour tous les besoins de son commerce.
Les majeurs incapables sont ceux qui sont dans un état habituel de fureur de démence, d’imbécillité pour
lesquels l’interdiction a été prononcée par le tribunal. Assimilés aux mineurs, ces personnes ne peuvent
nullement faire le commerce. De même leurs représentants ne peuvent le faire en leur nom.
La capacité civile de la femme mariée a été expressément affirmée par l’article 61 de la loi n° 64 –374-du
7octobre 1964 relative au mariage ; modifiée par la loi n°83-800 du 2 août 1983 qui dispose : «La femme
mariée a la pleine capacité de droit. L’exercice de cette capacité n’est limité que par la loi. ».
La femme n’est commerçante que si son activité commerciale est séparée de celle de son mari
commerçant. C’est ce que traduit l’article 7al 2 de l’AU relatif au DCG aux termes duquel : « le conjoint d’un
commerçant n’aura la qualité de commerçant que s’il accomplit les actes visés aux articles 3 et 4 ci –
dessus, à titre de profession habituelle et séparément de ceux de son époux »
En l’espèce, si les deux époux exploitent ensemble un fonds de commerce, le mari seul est commerçant.
Cette règle est fondée sur l’idée qu’en exploitant un fond de commerce avec son mari, chef de famille, la
femme n’a pas une indépendance suffisante propre à l’exercer du commerce. Par ailleurs, cette règle évite
que les deux époux soient mis en faillite.
Au surplus, en vertu du devoir de secours et d’assistance, il est admis que la collaboration de la femme au
travail par lequel le mari assure la subsistance de la famille est présumée fournie en application de ce
devoir d’entraide conjugale.
Mais la femme peut démontrer avoir conclu un contrat de travail avec son époux. Elle sera alors salariée.
Elle peut même démontrer que la commerçante, c’est elle, son mari n’ayant qu’un statut de subordonné.
Sous l’empire de la loi de 1964 relative au mariage, le mari pouvait s’opposer à l’exercice d’une activité
commerciale de sa femme ; à charge pour celle-ci de saisir le juge pour obtenir la main-levée de ladite
opposition. La loi de 1983 va affranchir la femme de cette prérogative du mari, en indiquant en son article
67 nouveau que «la femme peut exercer une profession séparée de celle de son mari, à moins qu’il ne soit
judiciairement établit que l’exercice de cette profession est contraire à l’intérêt de la famille ». À partir de ce
moment, il appartient au mari de saisir le juge s’il veut obtenir que sa femme cesse une activité qui s’avère
contraire à l’intérêt de la famille.
Dans l’exercice de son activité séparée, quels sont les pouvoirs qui sont reconnus à la femme ?
Lorsqu’elle exerce une activité séparée de celle de son mari, tous les gains et salaires que la femme
acquière sont réservés à son administration et à sa libre disposition. Sur ces biens, elle a les mêmes droits
que ceux reconnus au mari pour administrer les biens communs.
Quels sont les biens qu’elle engage dans l’exercice de sa profession ? La réponse à cette question est
fonction du régime matrimonial adopté par le couple.
S’il s’agit d’un régime de séparation de biens, la femme n’engage que ses propres biens.
S’il s’agit d’un régime de communauté de biens, il faut distinguer entre les biens propres de
chacun des époux, les biens communs ordinaires et les biens communs réservés.
1/ La femme exerçant le commerce engage toujours les biens réservés.
COURS DE DROIT DES AFFAIRES OHADA NAC BEGUIE 08 35 55 35 17
Droit Commercial Général et Droit des Sociétés Commerciales
2/ Pour les autres catégories de biens, il faut distinguer selon que le mari a fait une opposition
fondée ou non.
-s’il y a eu opposition et que malgré cela la femme continue d’exercer son commerce, elle n’engage
que ses propres biens en plus des biens réservés.
-s’il n’y a eu aucune opposition ou si celle –ci n’est pas fondée, elle engage tous les biens du ménage à
savoir les biens communs ordinaires (plus les réservés), ses biens propres et ceux du mari.
1- Les incompatibilités.
L’incompatibilité est une interdiction faite à certaines personnes d’exercer le commerce en raison de leur
profession. Aussi l’exercice de la profession commerciale est-elle incompatible avec la qualité de militaire
de carrière et de fonctionnaire, la qualité d’officier ministériel et d’auxiliaire de justice (notaires, huissiers,
greffiers, commissaires priseurs etc.)
Les actes de commerce accomplis malgré une incompatibilité conservent leur caractère commercial, et
peuvent entraîner pour l’auteur l’acquisition de la qualité de commerçant, le prononcé de sanctions
professionnelles disciplinaires ou propres au droit commercial (Exemple du notaire qui spécule avec
l’argent que lui ont confié ses clients Il peut être déclaré en liquidation des biens et en faillite personnelle.)
2- Les interdictions.
Les commerces susceptibles de compromettre la sécurité publique ou la défense nationale (trafic d’armes
de guerre), la moralité publique (sans autorisation, l’ouverture d’une maison de jeux n’est pas permise), ou
la santé publique (la vente de stupéfiants) sont interdits.
Certains commerces sont interdits parce qu’ils sont du monopole de l’Etat pour des raisons d’intérêts
publics.
D’autres sont étroitement surveillés par l’Etat ou par des organismes spécialisés.
Exemple : La profession du pharmacien doit être exercée dans le cadre des règles professionnelles
établies par l’ordre des pharmaciens. D’autres sont subordonnées à des conditions techniques
d’exploitation (exemple des boulangeries). D’autres encore à des garanties financières (les banques, les
agences d’affaires). D’autres enfin à l’obtention d’une carte professionnelle ou d’une licence (café,
transports).
3- Les déchéances.
La réforme de l’OHADA qui date de 2010 a introduit une nouvelle catégorie d’acteur intervenant dans le
domaine des affaires : l’entreprenant. Le statut de l’entreprenant introduit dans l’AUDCG constitue une
réelle innovation. Ce statut concerne tout professionnel entrepreneur individuel, qui exerce une activité
professionnelle civile, commerciale, artisanale ou agricole (Art. 30 AUDCG).
(Journal Officiel de l’Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires-Acte uniforme
portant sur le Droit commercial général, adopté le 15 décembre 2010)
I- DEFINITION DE L’ENTREPRENANT
« L’entreprenant est un entrepreneur individuel, personne physique qui, sur simple déclaration
prévue dans le présent Acte uniforme, exerce une activité professionnelle civile, commerciale,
artisanale ou agricole».
L’entreprenant conserve son statut si le chiffre d’affaires annuel généré par son activité pendant deux
exercices successifs n’excède pas les seuils fixés dans l’Acte uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises au titre du système minimal de trésorerie.
Ce chiffre d'affaires annuel est en ce qui concerne les commerçants et les artisans, d’une part, celui de
leurs activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et denrées ou de fourniture de logement
et, d’autre part, celui de leurs activités de prestations de services, et, en ce qui concerne les agriculteurs,
celui de leurs activités de production.
Lorsque, durant deux années consécutives, le chiffre d’affaires de l’entreprenant excède les limites
fixées pour ses activités par l’État partie sur le territoire duquel il les exerce, il est tenu, dès le premier jour
de l’année suivante et avant la fin du premier trimestre de cette année de respecter toutes les charges et
obligations applicables à l’entrepreneur individuel. Dès lors, il perd sa qualité d'entreprenant et ne bénéficie
plus de la législation spéciale applicable à l'entreprenant.
L’entreprenant, qui est dispensé d’immatriculation au Registre du Commerce et du Crédit Mobilier, est
tenu de déclarer son activité tel qu'il est prévu dans le présent Acte uniforme.
Les seuils de chiffre d’affaires annuel visé par l’alinéa 2 de l’article 30 précité, sont fixés comme suit :
Le recours au statut de l’entreprenant est simplifié : il suffit d’une simple déclaration. Le numéro de
déclaration est strictement personnel. De même, nul ne peut être déclaré comme entreprenant à plusieurs
registres ou sous plusieurs numéros à un même registre. Par ailleurs, l’entreprenant ne peut être en même
temps immatriculé au registre de commerce et du crédit mobilier. Il n’a pas le même statut que les
personnes immatriculées au RCCM. (Article 64 AUDCG)
Il apparait à l’évidence, que les greffiers des tribunaux compétents doivent tenir des registres spéciaux,
différents du RCCM, destiner à recevoir les déclarations des entreprenants.
Il peut être titulaire d’un fonds de commerce et bénéficie des dispositions propres au bail professionnel (Art.
101 AUDCG).
L’entreprenant est tenu d’établir, dans le cadre de son activité, au jour le jour, un livre mentionnant
chronologiquement l’origine et le montant de ses ressources en distinguant les règlements en espèces des
autres modes de règlement d’une part, la destination et le montant de ses emplois d’autre part. Ledit livre
doit être conservé pendant cinq ans au moins. (art.31)
En outre, l’entreprenant qui exerce des activités de vente de marchandises, d’objets, de fournitures et
denrées ou de fourniture de logement doit tenir un registre, récapitulé par année, présentant le détail des
achats et précisant leur mode de règlement et les références des pièces justificatives, lesquelles doivent
être conservées. (article 32)
IV- PRESCRIPTION
Il résulte de l’article 33 que les obligations nées à l’occasion de leurs activités entre entreprenants, ou entre
entreprenants et non entreprenants, se prescrivent par cinq ans si elles ne sont pas soumises à des
prescriptions plus courtes.
Cette prescription extinctive est soumise à la loi régissant le droit qu’elle affecte.
Les lois commerciales et fiscales imposent de nombreuses obligations aux commerçants. Ces obligations
concernent
-l’immatriculation au RCCM
Et d’autres obligations
I -L’obligation d’immatriculation.
Comme le commerçant vit de crédit, il est bon que les personnes appelés à faire crédit à des commerçants
puissent obtenir assez vite un ensemble de renseignement susceptible de justifier ce crédit, ou au contraire,
d’inspirer une resserve. On souhaiterait savoir si telle personne est vraiment commerçante, et sous quel
régime matrimonial elle est mariée, car ce régime influe sur la valeur du gage offert aux créanciers ; on
désirerait également savoir si l’exploitant du fonds en est le propriétaire ou seulement un gérant libre.
C’est précisément dans le but de renseigner les tiers que le législateur oblige les commerçants à s’inscrire
sur un registre spécial : Le Registre de Commerce et du Crédit Mobilier (RCCM) sur lequel sont mentionnés
tous les faits susceptibles d’intéresser les personnes qui veulent traiter avec eux.
En résumé le RCCM est un instrument de publicité qui fournit des informations relatives au commerçant et à
son activité. Il est établi au greffe du tribunal ayant compétence en matière commerciale.
A- Organisation.
Le RCCM comprend 3 éléments : les registres locaux, le registre central, et la publication au journal
officiel.
1- Le registre local.
Le registre local est tenu au siège de chaque tribunal de première instance (TPI) ou section de chaque
tribunal. C’est le greffier en chef qui est chargé de la tenue de ce registre sur la surveillance du juge. Le
registre local comprend deux parties : une partie chronologique et une partie analytique.
Le registre chronologique est un registre à souche. Le commerçant qui veut s’inscrire fait une
déclaration d’immatriculation. Cette déclaration est enregistrée sous un numéro d’ordre. IL est délivré au
déclarant un récépissé contenant un numéro, la date de dépôt, le nom du commerçant, l’adresse de
l’établissement commercial, le numéro de registre analytique.
Le registre analytique se présente comme un tableau divisé en colonnes. Chaque entreprise est
enregistrée sur ce registre sous un numéro précédé des lettres RCCM. C’est ce numéro qui est celui du
commerçant ou de la société commerciale.
IL est tenu au greffe de la Cour d’Appel d’Abidjan. IL contient les synthèses des renseignements enregistrés
dans les registres locaux. En effet les greffiers des tribunaux sont tenus d’envoyer chaque mois au greffe
de la Cour d’Appel d’Abidjan les renseignements qu’ils ont enregistrés dans les registres locaux
3- La publication
La publication dans le Journal Officiel des déclarations faites au registre de commerce est obligatoire. Le
greffier est tenu de faire parvenir au Journal Officiel un relevé des inscriptions qu’il a reçues au cours du
trimestre. Par ailleurs il est possible à toute personne intéressée d’obtenir des certificats ou des copies
d’inscription en s’adressant au registre central ou local.
Fonctionnement du RCCM
Pour s’inscrire au RCCM, le commerçant doit adresser une déclaration en trois exemplaires sur papier libre
et signé par lui au greffier du tribunal dans le ressort duquel il va exploiter son fonds : les unes concernent
le commerçant, les autres, le fonds de commerce.
La déclaration doit indiquer les nom et prénoms du commerçant, le nom sous lequel il exerce son
commerce et s’il y a lieu son surnom ou son pseudonyme, ses date et lieu de naissance, sa nationalité ; s’il
s’agit d’un mineur l’autorisation expresse de faire le commerce qui lui a été donnée, le régime matrimonial
du commerçant ; pour les étrangers, le titre de séjour.
Le commerçant une fois inscrit a l’obligation de notifier les modifications importantes qui peuvent intervenir
dans sa vie et dans son activité. C’est l’objet des inscriptions modificatives lorsque sa situation matrimoniale
change par exemple ou lorsque l’entreprise change
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Droit Commercial Général et Droit des Sociétés Commerciales
L’inscription au RCCM est une obligation professionnelle du commerçant. Elle confère automatiquement à
l’inscrit la qualité de commerçant. L’inscription établit une présomption positive de la qualité de commerçant,
c'est-à-dire qu’une personne inscrite au RCCM est réputée être commerçante. Cependant le non inscrit au
RCCM ne peut se prévaloir de sa qualité vis à vis des tiers ou des administrations publiques. C’est ainsi
qu’il ne peut non plus opposer la prescription commerciale, employer des modes de preuve du droit
commercial, bénéficier du droit au renouvellement des baux commerciaux.
En revanche, les personnes non inscrites au RCCM ne peuvent invoquer leur défaut d’inscription pour se
soustraire aux obligations et aux responsabilités inhérentes à la qualité de commerçant. Elles peuvent donc
être assignées devant le tribunal de première instance qui appliquera les règles du droit commercial, être
mises en faillite et se voir opposer les moyens de preuve du droit commercial.
IL faut noter pour terminer que l’immatriculation au RCCM a un caractère personnel et que nul ne peut être
immatriculé à titre principal sur plusieurs RCCM ou sur un même registre sous plusieurs numéros.
-Les tiers (la comptabilité représente l’élément d’information des tiers. IL faut veiller à ce que cet élément
ne soit falsifié et qu’il soit tenu avec des garanties d’authenticité)
1 – Le livre journal.
C’est un registre qui présente jour par jour les opérations d’un commerçant, ses créances, ses dettes, tout
ce qu’il paye ou reçoit. IL peut le faire mensuellement à condition de conserver les documents permettant
de vérifier ces opérations jour par jour.
2- Le livre d’inventaire.
3- Le grand livre
IL est tenu par compte de client et de fournisseur. Ainsi chaque fois qu’une opération est passée avec un
client déterminé, l’opération est reportée sur son compte. Le grand livre doit récapituler la balance générale
pour permettre l’appréciation de l’équilibre comptable.
A l’ouverture de l’activité : pour rendre impossible toute adjonction ou toute suppression de pages, les
livres doivent être côtés et paraphés soit par le juge, soit par le maire ou un adjoint, soit par le chef de
circonscription administrative ou son adjoint.
En cours d’exercice : ces livres doivent être tenus chronologiquement sans blanc ni altération d’aucune
sorte. (Rectification par contre-passation d’écriture).
Après usage, ces livres doivent être conservés pendant 10 ans.
Les livres de commerce régulièrement tenus par le commerçant font preuve contre lui pour faits de
commerce.
Les livres de commerce ne peuvent pas servir de preuve contre des personnes non commerçantes.
G- Les sanctions
Le commerçant qui ne tient pas sa comptabilité peut être condamné à une peine d’emprisonnement qui
peut aller jusqu'à 2 ans et à une amende qui peut atteindre 24.000.000.F CFA. Si le commerçant tient
irrégulièrement ou incomplètement sa comptabilité il est passible d’une peine d’emprisonnement de 1 à 6
mois et d’une amende de 50.000 F à 1.000.000 F CFA. (Idem en cas de refus).
En cas de falsification : 5 ans d’emprisonnement plus amende 100.000 F à 1.000.000 F CFA. Dans tous
ces cas, il peut en outre être prononcé :
Les commerçants ont des obligations fiscales particulières liées à leur activité commerciale même s’ils ne
sont pas inscrits au registre de commerce. Ils doivent payer la patente, les impôts sur le bénéfice industriel
et commercial (BIC), la taxe sur le chiffre d’affaires, les impôts sur salaires (pour ceux qui emploient de la
main d’œuvre).
Dans la pratique, l’Etat fait preuve de beaucoup de clémence à l’égard du secteur informel c’est-à-dire des
commerçants non inscrits au registre de commerce.
En contrepartie des obligations qui lui sont imposées par la loi, le commerçant dispose de certains droits.
Le droit d’élire les membres des chambres de commerce et d’industrie. La chambre de commerce et la
chambre d’industrie sont des groupements professionnels de commerçants et industriels en vue de
défendre les intérêts professionnels de ceux –ci vis à vis des pouvoirs publics. Ces établissements
représentent les intérêts des commerçants et industriels dans les problèmes juridiques, économiques
et fiscaux.
Le droit au renouvellement du bail lorsque celui –ci arrive à terme.
Le droit à la protection de certains éléments de son fonds de commerce comme la clientèle, le nom
commercial, l’enseigne …qui doivent être protégés contre la concurrence déloyale c’est-à-dire la
concurrence qui nuit aux intérêts du commerçant.
En régime d’économie libérale, la concurrence constitue la loi du commerce en ce qu’elle est le corollaire du
principe de la liberté du commerce et de l’industrie. Il est en effet sain que les commerçants se fassent
concurrence pour s’attirer de la clientèle car cela permet au marché d’accueillir de meilleurs produits à des
prix compétitifs. Toutefois, la concurrence doit être loyale, faute de quoi des sanctions pourraient être prises
à l’encontre de l’auteur de la concurrence déloyale.
A- Définition
La concurrence déloyale est le fait d’un commerçant qui de mauvaise foi, détourne ou tente de détourner,
nuit ou tente de nuire aux intérêts d’un concurrent par des moyens contraires aux lois ou à l’honnêteté
professionnelles.
NB – IL n’y a concurrence déloyale que si l’utilisation de l’enseigne crée une confusion entre deux
établissements du même genre s’adressant à la même catégorie de clients. En outre, l’action en
concurrence déloyale tendant à la protection de l’enseigne est accordée sans qu’il ne nécessaire de
démontrer l’existence d’un préjudice déjà subi. IL suffit d’établir l’usurpation de l’enseigne et le tribunal peut
ordonner des mesures tentant à empêcher toute confusion dans l’avenir.
Un dénigrement. C’est le cas notamment lorsqu’un commerçant attaque un autre dans son
honorabilité, sa compétence ou sa solvabilité. Il peut également porter sur les produits fabriqués ou vendus
par le concurrent.
Une désorganisation interne de l’entreprise concurrente.
Exemple : débauchage du personnel, incitation à la grève.
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Droit Commercial Général et Droit des Sociétés Commerciales
Des menaces adressées à la clientèle ou au concurrent.
Une désorganisation générale du marché notamment par une publicité mensongère, la vente à
perte.
Le commerçant victime d’actes de concurrence déloyale dispose d’une action dite action en concurrence
déloyale qu’il lui est loisible de mettre en œuvre. De même, les parties peuvent limiter conventionnellement
la libre concurrence.
L’action en concurrence de loyale ne peut être exercée que s’il existe une faute, un préjudice et un lien de
causalité entre ces deux premières conditions.
La faute
Elle est constituée par les faits et ou actes déloyaux commis par négligence ou imprudence ou
intentionnellement. La preuve de la mauvaise foi ou de l’intention de nuire n’est pas exigée.
Exemple : un commerçant commet une faute s’il utilise, sans le savoir, la même enseigne qu’un concurrent.
Le préjudice
Le préjudice causé peut être soit matériel consistant ainsi en une perte de clientèle, soit moral en cas
d’atteinte à la réputation. IL peut en outre être actuel ou éventuel.
2 – Effets de l’action
En dépit de la libre concurrence instituée par la loi n° 91.999 du 27 décembre 91, il n’est pas exclu que
conventionnellement les parties limitent leur propre activité afin de ne pas se faire concurrence. Les
Elles se trouvent généralement insérées dans les contrats de travail et ont vocation à s’appliquer au cours
ou à l’expiration du contrat de travail. A travers celle –ci, un employeur obtient d’un salarié qu’en cours ou à
l’expiration de son contrat de travail, il n’ouvrirait pas une entreprise concurrente ou alors n’offrirait pas ses
services à une entreprise concurrente. Pour éviter les abus, ces clauses devraient être limitées dans le
temps, dans l’espace et dans nature de l’activité.
Aujourd’hui, l’article 15.5 de la loi 95-15 du 12 janvier 95 portant code du travail indique qu’« est nulle de
plein droit toute clause d’un contrat portant interdiction pour le travailleur d’exercer une activité quelconque
à l’expiration du contrat »
Ainsi plus aucune clause de non-concurrence ne peut valablement être insérée dans un contrat de travail
à l’expiration de celui-ci.
Elles sont généralement insérées dans les contrats de vente ou de location gérance de fonds de
commerce ; et cela chaque fois que la personnalité du commerçant, son nom, son activité ont une
influence sur la conservation de la clientèle. Il est donc interdit au commerçant d’exercer un commerce
semblable à celui qu’il exerçait. Cette clause pour être valable doit être limitée soit dans le temps, soit dans
l’espace.
Dans ce cas d’espèce, les parties s’entendent pour réserver l’exclusivité de l’activité ou de la fourniture d’un
produit à l’une d’entre elles. Ainsi un représentant de commerce peut recevoir d’un fabricant une exclusivité
de représentation dans un secteur déterminé. De même un commerçant ou un industriel peut prendre
l’engagement de s’approvisionner exclusivement auprès d’un fabricant. Tous les contrats d’exclusivité sont
valables à condition d’être limités dans le temps ou dans l’espace.
Introduction
Un commerçant pour s’établir et s’attacher à une clientèle doit affecter un certain nombre de biens à
l’exploitation de son commerce. Ces biens meubles, en raison de leur affectation à une même activité
commerciale forment un ensemble soumis à un régime juridique particulier. Cet ensemble est appelé
‘’FONDS DE COMMERCE’’.
Aux termes de l’article 135 alinéa 1 de l’Acte Uniforme relatif au Droit Commercial Général, « Le fonds de
commerce est constitué par un ensemble de moyens qui permettent au commerçant d'attirer et de
conserver une clientèle. »
I. Composition.
L’article 137 précise que le fonds de commerce regroupe différents éléments mobiliers, corporels et
incorporels. C’est à dire que le fonds de commerce est uniquement composé de biens meubles.
1- La clientèle ou l’achalandage.
C’est l’ensemble de personnes qui sont en relation d’affaires avec une maison de commerce. On
réserve le nom de clientèle à l’ensemble des personnes qui ont, avec la maison des relations suivies, tandis
que l’achalandage désigne les clients occasionnels ou de passage.
Le bail est un contrat par lequel un propriétaire accorde à un tiers le droit de jouir d’un bien meuble
ou immeuble pour un prix et un temps déterminés. En général le commerçant n’est pas propriétaire de
l’immeuble dans lequel il exploite son commerce. Il y est du fait d’un contrat de bail. Il a droit au
renouvellement de ce contrat de bail.
Peuvent prétendre au renouvellement de leurs baux arrivés à expiration les locataires des
immeubles ou locaux à usage commercial, industriel, artisanal ou professionnel.
Le locataire doit remplir certaines conditions pour bénéficier de ce droit. Il doit justifier avoir exploité
le local conformément aux stipulations du contrat de bail, l’activité prévue à celui-ci, pendant une durée
minimale de 2 ans. Lorsque le bail est à durée déterminée, le locataire qui veut obtenir le renouvellement de
son droit au bail doit en faire la demande au plus tard 3 mois avant la date d’expiration du bail, sous peine
de déchéance.
Le bailleur s’il ne veut pas renouveler le contrat de bail doit manifester son refus dans un congé
donné au locataire 6 mois à l’avance (contrat à durée indéterminée) ou s’opposer à l’occasion de la
demande de renouvellement.
Dans ce cas, le bailleur devra régler au locataire une indemnité d’éviction. Elle est égale au préjudice causé
par le défaut de renouvellement ou à la valeur marchande du fonds de commerce, déterminée suivant les
usages de la profession. Mais le bailleur peut ne pas indemniser le locataire dans les cas suivants :
S’il est établi que l’immeuble doit être détruit (démoli) en vue de sa restauration parce qu’étant vétuste ou
insalubre, et donc ne pouvant être occupé sans danger en raison de son état. Après la reconstruction, le
locataire aura un droit de priorité à la relocation. Si le local change de destination ou si le bailleur n’offre pas
au preneur un bail dans les nouveaux locaux, il devra lui verser une indemnité d’éviction.
Ces licences d’exploitation, lorsqu’elles ont un caractère personnel, tenant compte de la qualification
professionnelle du requérant (exp. du pharmacien) elles ne font pas partie du fonds de commerce parce
que ne pouvant être cédées.
Il constitue une universalité, c’est – à – dire un tout soumis à un régime juridique distinct du
régime applicable aux éléments qui le composent. Ainsi le fonds de commerce en tant qu’entité, peut faire
l’objet de conventions différentes de celles qui porteraient sur chacun des éléments le composant. De
même, sa composition peut varier. Il peut ne plus avoir par exemple de droit au bail.
Les éléments conservent leur individualité. Le commerçant peut vendre séparément chaque
bien et le séparer du fonds.
Il ne forme pas un patrimoine séparé (à part le cas de la société unipersonnelle). Le fonds
reste un élément du patrimoine du commerçant. Il ne constitue pas un patrimoine autonome. En
conséquence, les créanciers personnels du commerçant, en cas de non-paiement, peuvent saisir non
seulement les biens personnels du commerçant, mais aussi le fonds de commerce. De même les
créanciers commerciaux n’ont pas de droit de préférence sur le fonds de commerce par rapport aux
créanciers personnels qui peuvent également le saisir. Le fonds de commerce ne constitue donc pas un
patrimoine d’affectation.
N.B. : Le fonds de commerce ne comprend que des éléments mobiliers.
La cession ou la vente du fonds de commerce est le fait pour le commerçant propriétaire du fonds, de céder
(vendre) à un tiers ses droits sur le fonds. La cession du fonds de commerce est un acte de commerce pour
l’acheteur et pour le vendeur. L’acquéreur doit donc avoir la capacité d’être commerçant.
Ces règles ont pour but de garantir l’acheteur contre le risque d’être trompé par le vendeur sur la valeur du
fonds. Cette protection tend à rendre responsables de l’inexactitude des mentions, les intermédiaires qui
sont intervenus dans la vente du fonds, à assurer l’acheteur la possibilité de vérifier la comptabilité, enfin à
prendre à l’égard des intermédiaires des mesures tendant à exiger d’eux certaines garanties de moralité.
Le nom du vendeur ;
Le nom du précédent vendeur ;
La comptabilité du vendeur doit être arrêtée au jour de la cession et visée par chacune des deux parties
contractantes. Il en est de même des livres qui se rapportent aux trois dernières années précédant la
vente. Le vendeur doit les laisser à la disposition de l’acquéreur pendant les 3 ans partir de son entrée de
jouissance.
Les intermédiaires sont solidairement responsables avec le vendeur de l’inexactitude des mentions de l’acte
de vente, s’ils ont eu connaissance de celles-ci.
Le nantissement est le contrat par lequel un débiteur affecte en garantie de sa dette son fonds de
commerce à son créancier. Le commerçant peut affecter son fonds de commerce en garantie pour plusieurs
raisons. Il peut s’agir du financement d’importantes opérations ou d’une urgence, par exemple lorsque le
recouvrement de la créance du créancier est en péril, le créancier peut demander au commerçant de
consentir un nantissement sur son fonds.
A- Le nantissement conventionnel
C’est une garantie offerte par l’exploitant à ses créanciers. Il porte sur le fonds commercial c’est-à-
dire la clientèle, l’enseigne, le nom commercial, mais aussi sur le droit au bail et les licences d’exploitation.
Les autres éléments du fonds de commerce font l’objet d’une mention expresse, d’un écrit qui peut être
authentique ou sous seing privé dûment enregistré.
B- Le nantissement judiciaire
Il résulte d’une décision du juge. Le juge peut donc autoriser un créancier à prendre pour sûreté de
sa créance en péril une inscription de nantissement sur le fonds ce commerce de son débiteur. Ce
nantissement pore sur les mêmes éléments que le nantissement conventionnel.
Le droit de suite signifie qu’il peut faire saisir et faire vendre le bien en quelque main qu’il se trouve.
Le droit de préférence sur le prix de la vente signifie qu’il est payé par préférence aux créanciers
chirographaires. S’il y a plusieurs créanciers inscrits, leur rang respectif est déterminé par la date des
inscriptions. Le créancier nanti dispose également d’un droit de surenchère du sixième du prix de vente.
Exemple d’application :
Pour un fonds de commerce cédé à 3.000.000 F CFA, combien devra payer un créancier nanti qui entend
faire une surenchère ?
Réponse :
La surenchère est donc 1/6 que ce soit un créancier nanti ou un créancier chirographaire ayant fait
opposition.
Il ne doit pas avoir été interdit ou déchu de l’exercice d’une profession commerciale.
Il doit avoir été commerçant pendant deux ans ou avoir exercé pendant une durée équivalente des
fonctions de gérant ou de directeur commercial ou technique d’une société.
Il doit avoir exploité pendant une année au moins en qualité de commerçant le fonds mis en
gérance.
Les conditions qui précèdent sont cumulatives. Cependant, l’un ou l’autre des délais peut être réduit ou
supprimé par le tribunal lorsque le requérant justifie qu’il est dans l’importé d’exploiter son fonds
personnellement ou par l’intermédiaire de ses préposés.
Ces conditions ne sont pas applicables à l’Etat, aux collectivités locales, aux EPN, aux incapables en ce qui
concerne le fonds dont ils étaient propriétaires avant la survenance de leur incapacité, aux héritiers ou
l’égalitaires d’un commerçant décédé en ce qui concerne le fonds exploité par ce dernier.
Le locataire doit avoir la capacité de faire le commerce. Il ne doit pas être frappé d’une
incompatibilité, d’une déchéance ou d’une interdiction de faire le commerce. Il doit en outre mettre à la tête
de tous ses documents (factures, lettres, bulletins de commande, ainsi que toutes les pièces signées en
son nom ou par lui-même) sa qualité de locataire gérant et son numéro d’immatriculation au registre du
commerce de crédit mobilier.
3- La publicité de location-gérance
Le contrat de location-gérance doit être publié dans un journal d’annonces légales dans les 15 jours
qui suivent sa passation par écrit. Le locataire gérant doit se faire immatriculer au RCCM. Le bailleur quant
à lui doit modifier son inscription personnelle avec la mention expresse de la location-gérance. Il demeure
toutefois inscrit au RCCM.
Le bailleur ne doit pas troubler le locataire dans sa jouissance notamment par l’exploitation d’un
commerce concurrent.
Le locataire doit payer le loyer ou la redevance, ne doit pas modifier la destination du fonds ou en
étendre l’objet. Le contrat étant conclu intuitu personae, le locataire ne peut ni céder ses droits, ni sous-
louer le fonds sans autorisation du bailleur. Il doit restituer le fonds à la fin de la location.
N. B. : Jusqu’à la publication du contrat de location gérance, le bailleur est solidairement responsable avec
le locataire gérant des dettes contractées par celui-ci à l’occasion de l’exploitation du fonds. Ainsi :
Pour les dettes nées avant le contrat de location-gérance, le bailleur est le seul responsable.
Pour les dettes nées après et avant publication du contrat, le bailleur et le locataire gérant en
sont solidairement responsableS.
Pour les dettes survenues après la publication du contrat, le locataire est seul responsable.