Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Exposé de Matériau 2

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 24

REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON

Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
UNIVERSITE DE DOUALA UNIVERSITY OF DOUALA
ECOLE NATIONALE SUPERIEURE DOUALA NATIONAL HIGHER
POLYTECHNIQUE DE DOUALA POLYTECHNIC SCHOOL

DEPARTEMENT DE TRONC COMMUN


DEPARTMENT OF COMMON CORE

EXPOSÉ DE MATÉRIAU II

THÈME : ORIGINES DES CONTRAINTES


RÉSIDUELLES ET CALCULS DANS UN
CAS SIMPLE DE MISE EN FORME

Présenter par le GROUPE N°11 :

N° Noms et prénoms Matricule


1 KENGNE ARNOLD BORELE 18G00118
2 KAPO TAYOU STEVE LANDRY 18G00112
3 KANGA JULES DAREEN 18G00110
4 KAPOUO NONO ALANE LOIC 18G00113
5 KEMDJO TAGNE ARTHUR FABRICE 18G00116
6 KENFACK RAOUL CEDRAL 18G00117
7 KENGNE KILLIAN STEPHANE 18G00119
8 KENGOUM JOELLE CLAUDE INGRID 18G00120
9 KEUGUE TIONFE STEPHANE BRIDEL 18G00121
10 KANA PAUL ULRICH 18G00109
11 TEUFACK DJOUMESSI SYRUS PAVEL 17G97632

Sur la supervision de :

M.NGIHEMLE Marc Léony Désiré


Enseignant de Matériau

ANNÉE ACADÉMIQUE :2019-2020


Exposé de matériau II Groupe N°11

Table de Matière
INTRODUCTION ....................................................................................................................................... 2
I. DEFINITION ET PRESENTATION DES CONTRAINTES RESIDUELLES .................................................. 3
1. DEFINITION .................................................................................................................................. 3
2. LES TYPES DE CONTRAINTES RESIDUELLES .................................................................................. 3
II. ORIGINE DES CONTRAINTES RESIDUELLES ...................................................................................... 5
1. GENERALITE ................................................................................................................................. 5
2. CONTRAINTES RESIDUELLES ET LES MISES EN FORME A FROID ................................................. 6
III. CALCULS DES CONTRAINTES RESIDUELLES................................................................................ 12
1. INFLUENCE DES CONTRAINTES RESIDUELLES SUR LES PIECES MECANIQUES ........................... 12
2. LES TECHNIQUES DE CALCUL DES CONTRAINTES RESIDUELLES ................................................ 15
3. CALCUL DES CONTRAINTES RESIDUELLES AU COURS DE L’ELABORATION D’UNE PIECE
METALLIQUE : EXEMPLE DU TRIPLAM .............................................................................................. 18
CONCLUSION ......................................................................................................................................... 22
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................................... 23

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 1


Exposé de matériau II Groupe N°11

I NTRODUCTION

U n matériau désigne toute matière d’origine naturelle ou artificielle que l’on façonne pour en
faire un objet. Ainsi il arrive que les ingénieurs pour répondre à des besoins de conception et
de fabrication spécifiques réalisent des tests (de dureté, d’élasticité, ductilités, etc…) sur le matériau
et le soumettent (volontairement ou involontairement) à plusieurs types de contraintes dont : la
compression, la traction, la torsion, des contraintes résiduelles, le cisaillement etc.…. Notre étude
portera sur les contraintes résiduelles dans le matériau, principalement leur origine et leur
détermination. Il sera donc question pour nous de prime à bord de définir et présenter ces
contraintes résiduelles, ensuite nous parlerons des origines de celles-ci et puis des différentes
méthodes de calculs des contraintes résiduelles.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 2


Exposé de matériau II Groupe N°11

I. DEFINITION ET PRESENTATION DES CONTRAINTES RESIDUELLES


1. DEFINITION

Une contrainte correspond à la tendance d’un matériau à se déformer sous l’effet de forces
externes ou internes exercées sur lui. Une contrainte décrit donc l’effet des forces exercées sur un
matériau.il existe principalement cinq types de contraintes : la compression, la torsion, la traction, la
flexion, et le cisaillement. Par ailleurs il existe aussi des contraintes dites résiduelles ; celles-ci
peuvent être dues à celles sus mentionnées ou pas.

De manière générale, Les contraintes résiduelles sont des contraintes existant dans les pièces
mécaniques, en l'absence de sollicitations extérieures. La majeure partie des procédés de fabrication
introduisent dans une pièce mécanique des contraintes résiduelles qui vont influencer son
comportement en fatigue, en rupture et même en corrosion. Connaissant leurs méfaits, le premier
souci a été de chercher à les atténuer. Cependant, lorsqu'on sait les prévoir, on cherche à les
développer de manière favorable plutôt qu'à les éviter. Elles jouent donc un rôle très important dans
la conception d’une pièce mécanique.

2. LES TYPES DE CONTRAINTES RESIDUELLES

Des contraintes résiduelles existent dans pratiquement toutes les pièces rigides, métalliques ou
non (bois, polymère, verre, céramique, etc.). Elles traduisent l’histoire métallurgique le cas échéant
et mécanique de chaque point et de l’ensemble de la pièce au cours de son élaboration. En raison du
caractère polycristallin et hétérogène des matériaux métalliques, elles peuvent provenir de
déformations aux échelles macro-, micro- et submicroscopiques. On en distingue principalement
trois qui dépendent de l’échelle à laquelle on les observe :

 Les contraintes résiduelles du 1er ordre ou d’ordre macroscopiques ( ) qui sont homogènes sur
un grand domaine du matériau (sur plusieurs grains : échelle de quelques dixièmes de
millimètres). Les forces internes liées à ces contraintes sont en équilibre ; ceci offre souvent un
moyen simple d'évaluer la validité de leurs mesures. Ces contraintes du 1 er ordre peuvent
atteindre une forte intensité, due essentiellement à l'effet de facteurs externes (gradient
thermique, profil géométrique de la pièce...). Ces contraintes sont celles qui sont prises en
compte par l'ingénieur ; elles sont facilement mesurables expérimentalement, et calculables.

 Les contraintes résiduelles de 2ème ordre ou contraintes dues à l’hétérogénéité et à


l’anisotropie du cristal (notées ) qui sont homogènes sur un domaine plus
restreint du matériau (un grain ou une phase), à l'échelle de quelques dizaines de
micromètres. Ces contraintes sont dues à l'incompatibilité des déformations entre grains,
lors d'un retour élastique après un chargement. Les forces internes et les moments liés à
ces contraintes sont en équilibre sur un assez grand nombre de grains. Des variations
dimensionnelles macroscopiques peuvent résulter d'une modification de cet équilibre

 les contraintes résiduelles du 3ème ordre (notées ) sont homogènes sur une échelle
plus petite encore (quelques distances interatomiques soit quelques nanomètres). Ces
contraintes sont induites par toutes les déformations résultant des défauts existant au
niveau du réseau cristallin : lacunes, atomes interstitiels, atomes en substitution, dislocations,
défauts d’empilement, macles, jusqu’aux joints de grains.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 3


Exposé de matériau II Groupe N°11

Figure 1 : Classification des contraintes résiduelles en pratique :

a) Contraintes macroscopiques d'ordre 1 (échelle du polycristal),


mesurables
b) Contraintes microscopiques d'ordre II (échelle du grain)
c) Contraintes microscopiques d'ordre III (échelle du réseau cristallin)

En réalité, l'état des contraintes résiduelles dans un matériau réel est la superposition de ces
trois ordres de contraintes. Ceci est schématisé, pour un matériau monophasé sur la figure suivante :

Figure 2 : Représentation des différents ordres de contraintes résiduelles pour


un matériau monophasé
( représente la contrainte en fonction de l'abscisse X sur une distance de plusieurs grains.)

Ainsi La contrainte en un point est donc définie par :

= + +

Il est à noter que, la séparation effective des différents ordres de contraintes n'est atteinte
actuellement par aucune méthode de mesure. Cependant, cette décomposition a pour

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 4


Exposé de matériau II Groupe N°11

intérêt de montrer qu'une hétérogénéité de déformation, introduite à toute échelle de la


structure, entraîne l'existence de contraintes résiduelles.
Etant donné qu'il est surtout difficile de distinguer les effets des contraintes d'ordres II et III, on divise
souvent les échelles de contraintes en deux niveaux :
-les macrocontraintes, qui correspondent aux contraintes du premier ordre et qui sont
mesurables.
-les microcontraintes, qui correspondent à la somme des contraintes d'ordre II et d'ordre III.

Figure 3 : Origines des contraintes résiduelles d'ordres II et III

II. ORIGINE DES CONTRAINTES RESIDUELLES


1. GENERALITE

Les origines des contraintes résiduelles sont très diverses. Elles peuvent être classées en trois
catégories: origine mécanique, origine thermique et origine métallurgique. Souvent une combinaison
de ces différentes causes est à l'origine de l'apparition des contraintes résiduelles. Dans tous les cas,
les contraintes résiduelles résultent d'hétérogénéités microstructurales et/ou macrostructurales.
Plus précisément s’il n’existe pas d’hétérogénéité il n’y a pas de contraintes résiduelles. De manière
générale Les contraintes résiduelles peuvent provenir :
- D'hétérogénéités chimiques ou cristallographiques résultant de traitements thermiques
superficiels (nitruration, cémentation...),
- De transformations structurales de la matière avec une chronologie résultant du gradient
thermique, provenant par exemple de traitements thermiques,

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 5


Exposé de matériau II Groupe N°11

- De traitements superficiels divers (émaillage, nickelage, chromage, grenaillage,


martelage),
- D'écoulements plastiques non homogènes au cours d'un chauffage ou d'un
refroidissement non uniforme (trempe classique, moulage des matières plastiques ...),
- Des différences de coefficients de dilatation et des incompatibilités mécaniques entre les
différents composants d'un composite (composites à matrice métallique, organique ou
céramique, revêtements céramiques)

2. CONTRAINTES RESIDUELLES ET LES MISES EN FORME A FROID

Les procédés de mise en forme à froid conduisent à l'introduction de contraintes


résiduelles macroscopiques. Ces contraintes sont le résultat d'incompatibilités des
déformations liées à l'hétérogénéité de la déformation plastique au sein de la matière
polycristalline.

Figure 4 : Schéma d'introduction des contraintes résiduelles par déformation plastique

Malgré cette présentation simplifiée, la prévision des contraintes résiduelles par le calcul est très
difficile, étant donné la difficulté de prendre en compte les conditions technologiques réelles (par
exemple : action des outillages, effet des lubrifiants...). Nous présentons ici les profils des contraintes

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 6


Exposé de matériau II Groupe N°11

résiduelles obtenus expérimentalement après laminage, skin-pass, emboutissage, repoussage et


fluotournage.

a) Contraintes résiduelles résultant d'un laminage et d'un skin-pass

Le principe du laminage est de faire passer le métal, initialement chaud ou froid,


entre des rouleaux qui tournent en sens inverse et provoquent une diminution de son
épaisseur au profit d'une augmentation de sa longueur. L'entraînement du métal se fait
par frottement avec les cylindres. Le procédé de laminage à froid plastifie toute la section
de la tôle, les couches à coeur étant plus allongées que les couches superficielles. Le taux
de réduction d'épaisseur varie de 40 à 80%. Le laminage permet d'obtenir des sections
simples (sections rectangulaires, carrées, ou rondes) ou complexes (cornières,
profilés...) en utilisant des cylindres dont le profil reproduit la section à obtenir. Il en
résulte des contraintes résiduelles de compression à coeur et de traction en surface.

Figure 5 : Schémas du principe du laminage à froid

Le skin-pass est un laminage léger (taux de réduction d'environ 1%), accompagné d'une légère
traction de la tôle. Le skin-pass est une opération très importante car :

- il donne la rugosité finale du produit,


- il a une influence sur le vieillissement ; en effet, généralement le recuit a piégé les interstitiels sur
les dislocations, et le skin-pass, en débloquant ces interstitiels, empêche la germination de précipités
par vieillissement.

Le skin-pass plastifie seulement les couches superficielles, le cœur restant élastique ; il en résulte des
contraintes résiduelles de compression à la surface et de traction à cœur. De telles répartitions de
contraintes ont été mesurées expérimentalement après laminage à froid et après skin-pass ; les
répartitions obtenues sont schématisées sur la figure suivante :

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 7


Exposé de matériau II Groupe N°11

Figure 6 : Répartition des contraintes résiduelles dans l'épaisseur d'une tôle après
laminage à froid et après skin-pass.

En pratique, l'allongement de la tôle n'est pas uniforme ; le profil des allongements dans
l'épaisseur dépend de la distance entre les cylindres de laminoir. Lorsque le rapport
largeur/épaisseur de la tôle à laminer est grand, la contrainte de compression peut dépasser une
valeur critique dans certaines zones, créant un phénomène de voilement ("buckling"), qui affecte en
particulier la planéité des tôles minces. La figure suivante montre les profils de contraintes
résiduelles liés à l'existence de zones de voilement.

Figure 7 : Distributions typiques de contraintes résiduelles dans la largeur d’une tôle présentant des
zones de voilement.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 8


Exposé de matériau II Groupe N°11

b) Contraintes résiduelles résultant d'un emboutissage

L’emboutissage est une technique de fabrication, permettant d’obtenir, à partir d’une feuille de
tôle plane et mince, un objet dont la forme n’est pas développable. L’ébauche en tôle est
appelé « Becker », c’est la matière brute qui n’a pas encore été emboutie. La température de
déformation se situe entre le tiers et la moitié de la température de fusion du matériau.

Figure 8 : principe de l’emboutissage

Le procédé d'emboutissage donne une déformation non uniforme dans l'épaisseur de la tôle,
fonction de la forme de la matrice. La prévision des contraintes résiduelles après emboutissage est
très difficile ; cela est dû à la difficulté de modéliser le processus en tenant compte des différents
paramètres techniques (action des poinçons, coefficients de frottement, existence d'un serre-flan,
chemin de déformation suivi...). En général, il y aura des contraintes de traction à l'extérieur et de
compression à l'intérieur de la paroi. La figure suivante représente un exemple de contraintes
résiduelles.

Figure 9 : Contraintes résiduelles dans la paroi d'une coupelle emboutie.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 9


Exposé de matériau II Groupe N°11

c) Contraintes résiduelles résultant d'un fluotournage et d'un repoussage

Le fluotournage permet d'obtenir des pièces de révolution d'épaisseur faible (quelques dixièmes
de millimètres à quelques millimètres) et progressivement variable en partant de tôles planes
(fluotournage conique) ou de pièces tubulaires (fluotournage cylindrique). La réduction importante
d'épaisseur introduit une plastification dans toute l'épaisseur; cela conduit à de la compression dans
les couches internes et à de la traction dans les couches externes. Deux exemples de contraintes
résiduelles obtenues par fluotournage sont présentés dans le tableau suivant :

Matériau Acier Maraging Cuivre


(fluotournage …) (…cylindrique) (…conique)

Epaisseur initiale (mm) 3 5,4

Epaisseur finale (mm) 0,4 2,2

Nb de passe 2 1

Taux de réduction (%) 87 59

σzz (axial) (MPa) +240 +40

σθθ (circonférentiel) (MPa) +210 +30

Tableau 1 : Contraintes résiduelles à la surface extérieure de pièces fluotournées.

Le procédé de repoussage est voisin du fluotournage, sauf que l'épaisseur de la pièce reste
constante au cours de la mise en forme, créant une plastification localisée au niveau de la surface. La
répartition des contraintes résiduelles dans l'épaisseur ressemble à celle obtenue par emboutissage,
mais l'effet des galets peut entraîner un écrouissage des couches superficielles, autrement dit
introduire des contraintes de compression dans ces couches de faible épaisseur. La répartition dans
l'épaisseur des contraintes résiduelles circonférencielles et axiales d'un tube dudgeonné (repoussage
local) est représentée sur la figure suivante :

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 10


Exposé de matériau II Groupe N°11

Figure 10 : Répartition des contraintes résiduelles dans l'épaisseur d'un tube dudgeonné
en lncoloy 800.

d) Contraintes résiduelles résultant d'un cintrage

Le cintrage est un procédé mécanique de déformation d’un tube, ou d’une barre suivant un rayon
et un angle avec une cintreuse. Le terme cintré est aussi utilisé pour désigner globalement la
transformation d’un produit cintré. Il existe plusieurs techniques : par enroulement, par poussée et
par roulage. Le cintrage permet d'obtenir des formes cylindriques ou coniques par déformation de la
tôle entre des rouleaux tournant en sens inverse (figure 11).

Figure 11: Schéma de principe d'une rouleuse de type


Figure 12 : Schémas de principe d’une
croqueur à déplacement horizontal des rouleaux
cintreuse à galet.
inférieurs.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 11


Exposé de matériau II Groupe N°11

La répartition des contraintes résiduelles après les procédés de cintrage, de bobinage et de


pliage est semblable à celle obtenue en flexion 4 points. Une telle répartition des contraintes
résiduelles dans une tôle cintrée est représentée sur la figure suivante :

Figure 13 : Répartition des contraintes résiduelles σr dans l'épaisseur d'une tôle cintrée.
σr : contrainte résiduelle
Re : limite d'élasticité
Rf : rayon de courbure de la tôle
e : épaisseur de la tôle

III. CALCULS DES CONTRAINTES RESIDUELLES


1. INFLUENCE DES CONTRAINTES RESIDUELLES SUR LES PIECES MECANIQUES

Les contraintes résiduelles existent dans toutes les pièces mécaniques. Il est donc important de les
évaluer car :

- Elles s’additionnent aux contraintes de services.

- Peuvent entrainer des comportements inattendus ou des ruptures.

- Ne sont pas immédiatement apparentes, sont difficiles à modéliser et à quantifier.

En effet, La tenue d'une pièce en service sous l'effet de sollicitations diverses (mécaniques,
thermiques ou chimiques) est influencée par l'état des contraintes résiduelles introduit au
cours de sa fabrication.
Dans un matériau industriel hétérogène, la répartition des contraintes résiduelles microscopiques
semble souvent aléatoire ; mais l'ingénieur s'intéresse plutôt aux

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 12


Exposé de matériau II Groupe N°11

contraintes macroscopiques, car elles ont une influence directe sur les déformations et la
résistance de la pièce mécanique. En pratique, les contraintes résiduelles macroscopiques
se superposent aux contraintes de service ; en un point, sous forme tensorielle :

= +

représente le tenseur des contraintes réelles subies par la pièce.


ù∶ représente le tenseur des contraintes résiduelles.
représente le tenseur des contraintes de service ou appliquées.

La figure 14 montre comment les contraintes résiduelles se superposent aux contraintes de


service, lors d'un essai de flexion plane simple d'une poutre. Une contrainte résiduelle joue le rôle
d'une contrainte moyenne, qui se superpose aux contraintes dues aux chargements extérieurs et
peut ainsi modifier le comportement en service vis-à-vis de la rupture, de la fatigue, de la corrosion
sous contrainte, de la fatigue- corrosion....

Figure 14 : Superposition des contraintes résiduelles et des contraintes de service dans


une poutre en flexion plane simple.

De manière générale on distingue les cas favorables et les cas non-favorables de contraintes
résiduelles :

 Cas favorable
-Contraintes résiduelles de compression en surface, favorables pour la résistance à la
fatigue.
-Contraintes résiduelles de traction dans les ressorts à lames travaillant en compression
(système ressort-amortisseur d'automobile).

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 13


Exposé de matériau II Groupe N°11

 Cas plus ou moins défavorables suivant le type de sollicitations appliquées


- Contraintes résiduelles résultant des procédés de fabrication (laminage, filage, pliage,
emboutissage...).
-Contraintes résiduelles, généralement de compression, en peau des produits trempés (le
signe des contraintes dépend de la chronologie des transformations).
Ce type de contraintes peut avoir une origine aussi bien thermique (gradient de température
important dans l'épaisseur des pièces), que métallurgique (phénomènes de changements de
phases).

Figure 15 : Mise en évidence de l'influence des contraintes résiduelles de compression


en fatigue.

∶ é
Avec : ∶ é

Dans le cas de sollicitations simples, la contrainte résiduelle agit comme une contrainte
moyenne supplémentaire. La contrainte maximale ( ) à laquelle est soumis le matériau
est alors donnée par :

= + +

Ainsi, Il est très important de prendre en compte les contraintes résiduelles dans la
conception d'une pièce mécanique. Depuis quelques années, les études se sont multipliées
pour comprendre l'effet de ces contraintes résiduelles sur les performances mécaniques des
pièces en service.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 14


Exposé de matériau II Groupe N°11

2. LES TECHNIQUES DE CALCUL DES CONTRAINTES RESIDUELLES

De nombreuses méthodes ont été proposées pour mesurer les contraintes résiduelles dans une
pièce. Généralement, on classe ces méthodes en deux catégories :
- les méthodes non destructives,
-les méthodes destructives ou mécaniques.

a) Méthodes non destructives

Ces méthodes utilisent les relations qui existent entre les caractéristiques physiques ou
cristallographiques du matériau et les champs de contraintes résiduelles existant dans la pièce. Parmi
ces méthodes, nous pouvons citer : la méthode par ultrasons, la méthode par diffraction des rayons
X, la méthode par effet Barkhausen, la méthode par diffraction des neutrons, etc. nous décrivons ci-
dessous quelques une de ces méthodes.

 Méthode par ultrasons


Les ultrasons sont des ondes acoustiques de fréquence supérieure à 16KHz (seuil
d'audibilité). Un champ de contraintes dans un solide modifie la vitesse des ondes qui s'y
propagent. Cet effet n'est prévisible que dans le cadre de l'élasticité non linéaire. Les
constantes élastiques correspondantes sont déterminées de façon expérimentale. La mesure
des variations de vitesse permet d'accéder aux déformations résiduelles existant dans une
pièce. La pénétration des ondes de surface dépend de nombreux paramètres, notamment de
la fréquence et du type d'ondes de surface utilisé ; dans le cas des matériaux métalliques, on
peut situer cette profondeur de pénétration entre 0,1 et 2 mm.

Figure 16 : Mesure des contraintes résiduelles par ultrasons

Cette méthode ne permet actuellement de mesurer que des valeurs moyennes sur des
surfaces de l'ordre du cm2. Elle ne permet pas encore d'effectuer des mesures quantitatives
très précises et elle demande une phase de calibration très rigoureuse qui dépend beaucoup
de la nature et de la structure du matériau étudié.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 15


Exposé de matériau II Groupe N°11

 Méthode par diffraction des rayons X


Cette méthode permet d'accéder aux contraintes résiduelles superficielles, aux échelles
macroscopique et microscopique. Grâce aux progrès théoriques et technologiques, cette
méthode est aujourd'hui très fréquemment utilisée, tant dans l'industrie qu'en laboratoire.
Les contraintes, appliquées ou résiduelles, sont accompagnées de déformations ; ces
déformations correspondent à un changement de distance entre plans atomiques dans un
cristal (distance interréticulaire) ; connaissant ce changement de distance interréticulaire, on
peut déterminer les contraintes résiduelles par les équations de la mécanique des milieux
continus élastiques. La méthode de diffraction des rayons X permet la mesure de cette
distance interréticulaire par l'étude du déplacement et de la largeur d'un pic de diffraction lié
à une famille de plans cristallins.

Figure 17 : Mesure des contraintes résiduelles par


diffraction des rayons X

Dans le cas d'un matériau déformé, la distance d est modifiée de la quantité ∆d ; la distance
interréticulaire joue alors le rôle de jauge de déformation. Elle est déterminée par la loi de
Bragg suivante et dont le principe est schématisé ci-dessous :

2 . =

Figure 18 : Schémas de la loi de Bragg.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 16


Exposé de matériau II Groupe N°11

Cette méthode présente des avantages comme le fait qu’elle est non destructive, rapide et
précise. Elle présente cependant des inconvénients majeurs car ; Étant donné la faible
pénétration des rayons X, elle ne permet que la mesure des contraintes dans les couches
superficielles ( ≈ 10 ). La dimension de la surface d'échantillon impactée est ( < 1mm2),
ainsi que la taille de grain qui ne doit pas être trop grande (≤ 100-200 ).Différents
facteurs (la texture cristallographique, la rugosité de la surface, un fort taux d'écrouissage...)
peuvent perturber les résultats.

 Méthode par diffraction des neutrons


Cette méthode utilise le même principe que la méthode par diffraction des rayons X
exposée ci-dessus, mais le faisceau de rayons X est remplacé par un faisceau de neutrons
lents. Les neutrons ont une profondeur de pénétration beaucoup plus importante que les
rayons X (quelques centimètres au lieu de plusieurs dizaines de microns). Malgré cet
avantage, l'application de cette méthode est encore peu développée, car elle nécessite une
installation lourde, voisine d'un réacteur nucléaire, et des flux de neutrons importants. Cette
méthode offre la possibilité de mesure de variation des contraintes dans l'épaisseur. Sa
résolution en profondeur est d'environ 1 mm .

b) Les méthodes destructives ou mécaniques

Ces méthodes sont basées sur des mesures de déformations résultant d'enlèvements successifs de
matière. Leur principe est assez simple. Pour pouvoir mesurer les contraintes résiduelles, il faut les
faire se manifester, par exemple par un effet de déformation. En enlevant de la matière, on perturbe
le champ des contraintes résiduelles qui était à l'origine en équilibre, en l'absence de forces
extérieures ; il y a relaxation de ces contraintes. La pièce se déforme alors pour retrouver un nouvel
état d'équilibre sous un nouveau champ de contraintes résiduelles. La mesure des déformations de la
pièce permet de remonter aux contraintes résiduelles initiales. Les différentes méthodes sont en
général désignées par le mode d'enlèvement de matière utilisé:
-la méthode de découpage ou trépanage,
-la méthode de la flèche,
-la méthode du trou (semi-destructive),
-la méthode de Sachs,
-la méthode d'usinage chimique ou électrochimique.

 Méthode de découpage ou trépanage


La méthode de découpage ou trépanage procède par une destruction complète de la
pièce (découpage dans l'épaisseur). La flèche mesurée après découpage nous permet
d'obtenir une valeur moyenne des contraintes résiduelles dans l'épaisseur. Du fait de sa
précision insuffisante et de l'introduction de contraintes par l'outil au cours du
découpage, l'utilisation de cette technique est peu répandue.

 Méthode du trou
Cette méthode, semi-destructive, est basée sur le principe de la relaxation des contraintes
résiduelles après enlèvement de matière par perçage d'un trou. La méthode du trou
traditionnelle consiste à percer un trou jusqu'à une profondeur de 1,2 fois le diamètre du

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 17


Exposé de matériau II Groupe N°11

foret. On mesure les déformations locales à l'aide des trois jauges d'une rosette centrée sur
le trou. Cela permet de définir les valeurs moyennes des contraintes principales sur la
profondeur du perçage, ainsi que leur direction par rapport à un repère de référence.
La méthode du trou incrémental consiste à percer un trou par paliers successifs. A chaque
incrément, on mesure les déformations des jauges ; on peut alors déterminer la répartition
des contraintes résiduelles dans l'épaisseur de la pièce. Dans ce cas, le problème essentiel est
de déterminer les "coefficients d'influence" ou "coefficients d'étalonnage". La méthode du
trou est rapide et simple à mettre en œuvre, mais semi-destructive. La technique du perçage
peut introduire de nouvelles contraintes et un échauffement, ce qui risque de fausser les
mesures.

 Méthode de Sachs
Cette méthode est basée sur la relaxation des contraintes résiduelles résultant d'un
enlèvement de matière par perçage mécanique ou par usinage chimique. Le principe et la
technique de cette méthode sont similaires à ceux de la méthode du trou, mais la méthode
de Sachs est appropriée aux mesures des contraintes résiduelles sur pièces cylindriques. Elle
est destinée spécifiquement au cas des contraintes résiduelles de répartition axisymétrique.

3. CALCUL DES CONTRAINTES RESIDUELLES AU COURS DE L’ELABORATION D’UNE


PIECE METALLIQUE : EXEMPLE DU TRIPLAM
a. Le matériau Triplam

On désigne par plaques Triplam des tôles ou des bandes de tôle comprenant trois couches d'acier,
les deux couches extérieures étant de même nuance et même épaisseur fine. Les plaques Triplam
étudiées ici, sont des tôles polymétalliques laminées élaborées par rechargement bilatéral d'une tôle
de base en acier doux ferritique (type XC6, AIS! 1006) par 2 tôles minces d'acier inoxydable
austénitique (type Z6 CN18-9, AIS! 304).

Figure 19 : Représentation schématique d'une plaque Triplam (eI<< eII).

Dans une pièce réalisée à partir d'une plaque Triplam, les contraintes résiduelles résultent de la
superposition de deux états de contraintes :
-l’état des contraintes résiduelles résultant de l'élaboration du Triplam,
- l'état des contraintes résiduelles résultant de la mise en forme.
Nous nous intéresserons aux contraintes résiduelles dues au procédé d'élaboration, étant donné
leur importance lors de la mise en forme ultérieure des plaques Triplam. Les contraintes résiduelles

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 18


Exposé de matériau II Groupe N°11

sont mesurées dans des plaques Triplam d'épaisseurs 0,6 mm, 1,27 ou 2,00 mm ; par la méthode de
dissolution électrochimique.

b. Principe de mesure des contraintes résiduelles par la méthode de


dissolution électrochimique.
Compte tenu de la spécificité des plaques Triplam, et de leur faible épaisseur, la méthode par
dissolution électrochimique s'avère la mieux adaptée à la mesure des contraintes résiduelles dans
l'épaisseur des plaques Triplam.
Considérons une éprouvette parallélépipédique, homogène et isotrope, d'épaisseur h, de largeur a
et de longueur b parallèles aux directions principales des contraintes (Figure 20), la dimension h
étant supposée très petite devant a et b; on peut donc admettre qu'on a un état plan de contraintes
résiduelles dans l'échantillon ( 0, 0, = 0, ). Cette éprouvette est équipée d'une rosette
3 jauges à 45° placée en son centre, sur la face z = +h.

Figure 20 : Eprouvette parallélépipédique de référence

Appelons Oxyz le repère principal des contraintes en 0 et, et les deux contraintes principales
dans le plan de la plaque. Nous supposons que ces contraintes sont indépendantes de x et y, et donc
que le champ des contraintes est homogène dans un plan xy.
Avant dissolution, l'échantillon est en équilibre statique, ce qui se traduit par:

=0 (1)
Equilibre des forces :
=0 (2)

=0 (3)
Equilibre des moments :
=0 (4)

Après enlèvement d'une couche d’épaisseur ∆ℎ, les contraintes et varient respectivement de
∆ et ∆ . Le nouvel état d'équilibre se traduit par :


( +∆ ) =0 (5)
Equilibre des forces : ∆
( +∆ ) =0 (6)


( +∆ ) =0 (7)
Equilibre des moments : ∆
( +∆ ) =0 (8)

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 19


Exposé de matériau II Groupe N°11

On suppose que les variations de contrainte ∆ et ∆ dépendent linéairement de z:


∆ = +
∆ = + (9)
De plus, lors de l'enlèvement de matière, ∆ℎ doit être très petit pour que les contraintes puissent
être considérées comme constantes dans l'élément d'épaisseur ∆ℎ. Grâce à ces considérations, en
développant les relations (1) à (8) et en tenant compte de la relation (9), on obtient:

∆ℎ = (ℎ − ∆ℎ) + (ℎ − ∆ℎ) (10)


2
∆ℎ = (ℎ − ∆ℎ) + (ℎ − ∆ℎ) (11)
2
ℎ ∆ℎ = (ℎ − ∆ℎ) + (ℎ − ∆ℎ) (12)
3 2
ℎ ∆ℎ = (ℎ − ∆ℎ) + (ℎ − ∆ℎ) (13)
3 2

Ce système de 4 équations aux 4 inconnues A, B, C, D admet pour solution:

( ∆ ) ∆ ( ∆ )
=( (14) ; = (15)
∆ )( ∆ ) ( ∆ )

( ∆ ) ∆ ( ∆ )
=( (16) ; = (17)
∆ )( ∆ ) ( ∆ )

Dans le cas d'un état plan de contrainte, la loi de Hooke s'écrit :


= ( + )
(18)
= ( + )

Pour chaque ∆ℎ enlevé, on mesure les variations ∆ et ∆ par la rosette. En z = 0, lieu de


collage de la rosette, les relations (9) donnent les variations des contraintes résiduelles :
∆ =
∆ = (19)
En tenant compte des relations (18),
∆ = (∆ + ∆ )
(20)
∆ = (∆ + ∆ )
Les expressions précédentes nous permettent de remonter aux contraintes résiduelles dans la
couche d'épaisseur ∆ℎ, avant son enlèvement.
 GENERALISATION

Figure 21 : Représentation schématique d'une éprouvette parallélépipédique munie


d'une rosette 3 jauges à 45°.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 20


Exposé de matériau II Groupe N°11

Dans la couche i, située à la hauteur ℎ , on notera par ( , ) et , ( , ) les deux contraintes


principales, après enlèvement de matière (Figure 21).
( , 0) et , ( , 0) représentent les contraintes résiduelles dans la couche i avant enlèvement de
matière.
On obtient alors les relations suivantes :

∆ ( , )= ( , 0) + (, )
(21)
∆ (, )= ( , 0) + (, )

Avec :
(ℎ − ∆ℎ )
(, )=
2∆ℎ (ℎ + 2∆ℎ )
(22)
(ℎ − ∆ℎ )
(, )=
2∆ℎ (ℎ + 2∆ℎ )

Et compte tenu des relations (9):


∆ ( , )= ℎ +
(23)
∆ (, )= ℎ +

( , 0) = ( , )− ∆ (, )
(24)
( , 0) = ( , )− ∆ (, )

On notera , et les déformations mesurées respectivement par les jauges a, b et c. Les


déformations principales et et l'angle que fait la jauge a avec la première direction principale
des déformations, sont obtenues par les relations suivantes:

=
= + (25)
( )

= −
( )

Après chaque enlèvement de matière, on mesure , et · On calcule alors , d'après (25),


puis on trace les courbes , en fonction de l'épaisseur enlevée. Un programme informatique en
déduit ∆ et ∆ . d'où il calcule ∆ ( , )et ∆ ( , ). En considérant les équations (22) et (24) on
peut calculer les contraintes résiduelles principales existant dans l'éprouvette avant l'enlèvement de
matière, ( , 0) et ( , 0).

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 21


Exposé de matériau II Groupe N°11

C ONCLUSION

P arvenu au terme de notre exposé sur le thème : « origine des contraintes résiduelles et calcul
dans un cas simple de mise en forme », il en ressort que les contraintes résiduelles sont des
contraintes existantes dans une pièce en l’absence de sollicitations externes ; elles sont de plusieurs
types : les contraintes d’ordre I ,II et III ; elles ont plusieurs origines notamment des origines
mécaniques , thermiques et métallurgique mais résultent principalement de la présence
d’hétérogénéités structurales présentes dans les pièces mécaniques. Conscient de leur présence
permanente et de leur influence dans les pièces mécaniques, les ingénieurs ont donc développé des
méthodes de calcul (non destructive et destructive) de celles-ci afin de les prendre en compte dans la
conception des pièces et ainsi augmenter leur durée de vie.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 22


Exposé de matériau II Groupe N°11

B IBLIOGRAPHIE

Thèses de mémoires : thèse DAHAOUI, thèse LEFEBVRE.


Www.Google.com.
Nos propres connaissances.

ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020 Page 23

Vous aimerez peut-être aussi