GHEZALI Sabah PDF
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Mémoire
émoire Pour L’Obtention Du Diplôme
De Magistère
Présenté par :
1
Remerciement
Je remercie tout d’abord le bon dieu qui m’a aidé de terminer ce travail «Alahamde li
ALLAH ».
Je tiens à remercier mon directeur de thèse Dr Matallah Mohammed pour m’avoir proposé
un sujet intéressant et pour la confiance qu’il m’a accordée. Il m’a dirigé tout au long de
cette étude et m’a donné les grands axes de recherche. Je le remercie aussi pour sa
disponibilité et sa gentillesse, ainsi que le Docteur Djafour Mustapha qui a accepté d’être
mon rapporteur.
Mes remerciement vont ensuite aux membres de jury : Zandagui Djawed pour avoir accepté
de présider le jury de ma thèse.
Je remercie aussi Docteur A. Megnounif et Docteur K.Meftah qui m’ont fait l’honneur
d’accepter d’être mes examinateurs. Leurs idées me seront sans nul doute très utiles pour la
suite de cette recherche.
Je tiens à exprimer mes sincères remerciements ainsi que ma grande gratitude reconnaissance
envers tous mes enseignants de post de graduation « Institut de Génie civil ».
Je souhaite également remercier mes collègues et amis avec qui j’ai passé des moments
agréables à l’laboratoire RISAM, ainsi que mes amies de travail.
Je tiens à remercier enfin toute ma famille surtout mon chère mari ‘’Yacine’’ qui m’a
donné le courage de continué ainsi à mes deux enfants ‘’Abderraouf’’ et ‘’Djamila’’ mes deux
trésors, Mon Père, Ma Mère, et tous ceux qui par leur compétence, leur amitié, leur soutien,
leurs encouragements ou tout simplement leur présence ont contribué à la réalisation de ce
travail. Qu'ils trouvent ici l'expression de ma reconnaissance.
S.Ghezali
2
Résumé
Le béton armé est le matériau de constructions le plus utilisé dans le domaine de Génie Civil.
Le comportement du béton est complexe, sa dégradation est difficile à représenter par un seul
mécanisme. Cette difficulté est liée notamment à la forte hétérogénéité de ce matériau Pour
cela, l’étude du matériau ‘’béton’’ nécessite une attention particulière surtout en ce qui
concerne le processus de fissuration.
La modélisation de la fissuration du béton par élément finis est un enjeu crucial dans le
domaine du Génie Civil. La principale difficulté de la modélisation du béton est engendrée
par la nature de la fissure qui est une discontinuité géométrique qui divise le matériau en deux
blocs, alors que la méthode des éléments finis est une technique basée sur la mécanique des
milieux continus.Dans ce travail, une technique de modélisation de la fissuration développée
par Matallah et al (2010) est utilisée. La méthode est basée sur une approche continue. Elle
peut être utilisée avec tous les modèles non linéaires (modèles d’endommagement et/ou de
plasticité). Le modèle doit permettre une régularisation énergétique selon la théorie de Crack
Band Theory (Bazant et al 1985).
Des simulations sont réalisées sur un tirant en béton armé et sur des poutres en béton. Les
résultats de simulations sont comparés avec l’expérimentation. Les profils d’ouverture de
fissures sont évalués.Un calcul sur une enceinte de confinement soumis à un chargement
extérieure est réalisé. Pour se faire, nous utilisons le modèle d’endommagement de Fichant
modifié, qui permet une régularisation complète de l’énergie de rupture ‘‘Gf ’’, ainsi que le
modèle dynamique DYNA-LMT de F.Gatuingt qui prend en considération l’effet de vitesse
de chargement.
TP
3
Abstract
Reinforced concrete is the building material most used in the field of Civil Engineering. The
concrete behavior is complex, its degradation is difficult to represent by a single
mechanism.This difficulty is due in particular to the great heterogeneity of the material. For
this, study of the material « concrete » needs special attention especially with regard to the
craking process.
Modeling of concrete cracking finite element is a crucial issue in the field of Civil
Engineering. The main difficulty in the modeling of concrete is caused by the nature of the
crack which is geometric discontinuity that divides the material into two blocks, while the
finite element method is a technique based on continuum mechanics. In this work, a modeling
cracking technique develloped by Matallah and al (2010) is used. The method is based on a
continous approch. It can be used with all non linear models (models of damage and/or
plasticity).The model must allow for adjustment of energy according to the theory Crack
Band Teory (Bazant and al 1985).
Simulations are performed on reinforced concrete tie-beam and concrete beams. The
simulation results are compared with experiment. The crack opening profiles are evaluated. A
calculation of containment subjected to external loading is achieved. To do this, we use the
damage model of Fichant amended, which provides a total regulation of the fracture energy
« Gf » and the dynamic model DYNA-LMT of F.Gatuingt that takes in to account the effect
of loadinq speed.
Keyworks :
4
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5
Table des matières
7
IV.8.3 Le modèle visco-endommageable DYNA-LMT ................................................. 90
IV.8.3.1 Les paramètres du modèle dynamique DYNA-LMT ................................. 92
IV.8.3.2 Les résultats de la simulation ...................................................................... 93
IV.8.3.2.1L’endommagement ................................................................................. 93
IV.8.3.2.2Déplacement vertical du sommet du dôme ........................................... 93
IV.8.3.2.3L’influence de la quantité d’aciers .......................................................... 94
CONCLUSIONS ET PERSPECTIVES ............................................................................... 95
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................. 97
8
Liste des figures
9
Figure IV.7 : Centrale Nucléaire en axisymétrique 86
Figure IV.8: L’endommagement sous l’effet de chute des deux avions Cessna 210 et
learjet23 88
Figure IV.9 : Les ouvertures des fissures sous l’impact de chute de l’avion Lear jet23 88
Figure IV.10: Déformation plastique cumulée des armatures sous l’impact de chute de l’avion
Lear jet23 89
Figure IV.11 : Le déplacement vertical du sommet du dôme pour ep1=10 mm 89
Figure IV.12: L’endommagement du dôme 93
Figure IV.13 : Déplacement vertical du sommet du dôme pour ep1=10 mm 93
Figure IV.14 : Simulation du déplacement vertical du sommet du dôme 94
10
Liste des tableaux
Tableau I.1 : Variables thermodynamiques 18
Tableau III.1 : Les données matérielles du béton et de l’acier 59
Tableau III.2 : Les paramètres du modèle de Fichant modifié 59
Tableau III.3 : les valeurs de la contrainte dans l’acier 62
Tableau III.4 : les dimensions des trois poutres 65
Tableau III.5 : Les caractéristiques des granulats 72
Tableau III.6 : Les caractéristiques du mortier 72
Tableau IV.1 : Les paramètres du modèle et les données matérielles du béton et de l’acier 87
Tableau IV.2 : Les paramètres du modèle dynamique DYNA-LMT 92
11
Introduction générale
12
Le béton armé est le matériau de constructions le plus utilisé dans le domaine de Génie
Civil. Il est largement employé dans plusieurs types de structures d’importance particulières :
les grands ponts, les réacteurs nucléaires et les plates formes pétrolières. L’économie,
l’efficacité, la résistance en font un matériau attrayant pour une grande gamme d’applications
structurales.
A l’état actuel, le béton de structure fait l’objet d’un nombre important de travaux
scientifiques. La modélisation de son comportement et de sa dégradation est une tâche
difficile. En effet, selon la nature et l’intensité de la sollicitation, le matériau béton se dégrade
de manière complexe faisant intervenir un ou plusieurs mécanismes élémentaires: plasticité,
endommagement, glissement, frottement, fissuration…
Des recherches ont été lancées sur le comportement mécanique du béton dans l’espoir de
mieux comprendre les mécanismes de sa dégradation. Plusieurs théories ont été développées,
ceci a conduit à l’élaboration de plusieurs modèles spécifiques. Malgré ces efforts les modèles
actuels restent limités, surtout en ce qui concerne la prédiction de la fissuration.
Ce travail est une modeste contribution à la modélisation de la fissuration dans les structures
en béton. Il comprend quatre chapitres :
Dans le premier chapitre, les principes de bases de la thermodynamique ainsi que ceux de
la mécanique non linéaire sont exposés. L’intérêt de ces deux théories pour la modélisation
des phénomènes irréversibles non linéaire est illustré.
Dans le deuxième chapitre, Nous illustrons des résultats expérimentaux qui reflètent le
comportement du béton à différents types de sollicitations ainsi que les différents modèles
permettant de prédire le comportement à la rupture. Les avantages et les inconvénients des
différentes formulations sont étudiés. Le phénomène de localisation, et les techniques de
régularisation pour obtenir une réponse numériquement acceptable (indépendante du
maillage) sont exposés. Nous présentons par la suite, les différentes approches classiques de
modélisation de la fissuration.
13
Dans le quatrième chapitre, nous proposons une autre application particulière ; c’est la
simulation d’une enceinte de confinement qui joue un rôle de barrière. Elle est simulée sous
effet d’impact de deux avions ’’Cessna 210’’ et ‘’Lear Jet 23’’ qui sont proposés par la RFS
(Règles Fondamentales de Sureté), pour se faire nous utilisons le modèle de Fichant modifié
ainsi que le modèle dynamique DYNA- LMT de F. Gatuingt [11].
Nous terminons ce travail par une conclusion générale qui nous amène à fournir des
éléments de perspectives.
14
Chapitre I
15
I.1 La thermodynamique :
Le comportement mécanique des matériaux doit être schématisé en respectant les énoncés
fondamentaux de la thermodynamique car cette dernière constitue un cadre très précieux pour
guider et limiter les choix de la modélisation.
Avec:
ρ : Masse volumique
q : Vecteur de chaleur
Le second principe postule que le taux de production d’entropie est toujours supérieur ou égal
au taux de chaleur reçue divisé par la température.
(I.2)
que
Ω ρ
,de la façon suivante :
Cette inégalité peut aussi s’écrire, en utilisant l’entropie spécifique du matériau s telle
Ωρ
0
(I.3)
16
.!"
En exprimant r à l’aide de la relation issue du premier principe, en remarquant que
#
, et en multipliant par T (variable positive), on en déduit
l’inégalité locale suivante :
( 0
$: & '( . )*+
I.4)
( 0
$: & '-. (/ . )*+
l’inégalité de Clausius-Duhem :
(I.5)
C’est par le choix de la nature et du nombre des variables d’état que l’on décrit plus ou moins
finement les phénomènes physiques.
Certain nombre de variables d’état tel que les variables observables sont imposées par le
formalisme de la thermodynamique des milieux continus, ces variables sont :
-La température T.
On se limite à ces deux variables observables qui sont les seules à intervenir dans les
phénomènes d’élasticité, de viscoélasticité, de plasticité, d’endommagement et de rupture.
Il n’existe pas de méthodes objectives pour choisir la nature des variables internes les mieux
adaptées à tel ou tel phénomène. C’est l’expérience, le sens physique et bien souvent le type
d’application envisagé qui guide ce choix.
ε= εp +εe (I.6)
εp : déformation plastique
εe : déformation élastique
17
I.1.3 Potentiel thermodynamique [01]:
Tout phénomène physique irréversible (plasticité, endommagement …), peut être ainsi décrit
dans le cadre de la thermodynamique des processus irréversibles.
Le potentiel thermodynamique permet de définir les variables associées à partir des variables
d’état en fonction des phénomènes à modéliser.
Il existe différents potentiels, par exemple le potentiel énergie libre spécifique ψ ,qui dépend
des variables d’états observables et des variables internes.
σ ρ
0ψ
012
(I.8)
A4 ρ
0ψ
056
(I.9)
avec :
Variable d’état
ε ………………………………. σ
T ……………………………… S
εe σ
εP -σ
AK
Vk
18
I.1.4 Potentiel de dissipation:
Pour décrire l’évolution des variables d’état au cours de la transformation, tout en respectant
le second principe de la thermodynamique , on postule l’existence d’un potentiel de
dissipation ϕ s’exprimant comme une fonction scalaire continue des variables ”flux”, ce
potentiel doit être positif, convexe et nul à l’origine. Le terme de dissipation ϕ sera alors
donné par ce potentiel sous la forme :
avec :
ϕ@ g
( =
B
grad T
C
(I.12)
Tel que :
&O
δϕP
(I.14)
δσ
:Q
δϕP
δR
(I.15)
δϕP
δ!
(I.16)
La rupture macroscopique est étudiée depuis fort longtemps. Déjà vers 1500, Léonard de
Vinci se préoccupait de caractériser la rupture à l’aide de variables mécaniques, mais ce n’est
qu’assez récemment que l’on s’est préoccupé de modéliser la détérioration progressive de la
matière qui précède la rupture macroscopique.
1958 est la date historique pour la mécanique de l’endommagement. Le premier travail a été
publie par Kachanov pour décrire la rupture des métaux sous sollicitations unidimensionnelles
[01].
Considérons un solide endommagé dans lequel on a isolé un élément de volume fini d’une
taille suffisamment grande par rapport aux hétérogénéités du milieu.
La mesure mécanique de l’endommagement dans une direction normal est donnée par le
DV
ST
S
(I.17)
Tel que : SD = S- W (S < W) est l’aire total de l’ensemble des défauts présents dans la surface S
20
W : L’aire résistante effective, tenant compte des concentrations des contraintes au voisinage
des discontinuités géométriques.
• Dn=1 correspond à l’élément de volume rompu en deux parties selon le plan normal.
DV D X n (I.18)
Cependant, les microfissures qui constitue le dommage ont le plus souvent des orientations
L’introduction d’une variable d’endommagement représentant les effets des micro défauts
comme une diminution de la surface résistant aux efforts, conduit directement à la notion de
la contrainte ‘effective’ ; la contrainte rapportée à la section qui résiste effectivement aux
efforts.
Dans le cadre de l’isotropie, la variable endommagement est un scalaire D qui agit d’une
Pour établir les lois de comportement, on peut se baser sur un des trois principes :
équivalence en déformation, équivalence en contraintes et équivalence en énergie.
21
variable d’état susceptible des développements thermodynamiques, cela revient à considérer
l’endommagement comme un tenseur sphérique 1 D.
Le potentiel thermodynamique d’énergie libre est donc une fonction convexe de toutes les
variables d’état et en particulier de l’endommagement ψ = ψ(&a , T, D, Vk).
Vk : désigne les autres variables internes comme les variables d’écrouissage par exemple.
ρψc 1 Da: εc : εc
<
@
(I.21)
$Z <hi a: &a
σ
(I.23)
Tel que :
aZ: Le tenseur d’élasticité endommagé différent de "a" mais présente les mêmes
conditions de symétrie imposées par la thermodynamique.
εe : déformation élastique
Y ρ @ a: εc : εc
0l2 <
0m
(I.24)
Y @o<hm# @o σP@
nP# <
(I.25)
Cette relation justifie le critère du taux de restitution d’énergie élastique, en donnant un sens
thermodynamique à la contrainte équivalente d’endommagement.
22
I.2.3.2 Potentiel de dissipation :
Le potentiel de dissipation permet de décrire les lois d’évolution décrivant les processus
irréversibles.
D 0t
0s P
(I.28)
L’énergie libre spécifique dépend du tenseur D. On suppose toujours un découplage entre les
effets d’écrouissage et la loi d’élasticité.
ψ ψc εc , T, D ψu (I.29)
23
On peut écrire ces variables en fonction des contraintes effective :
Y σ̀εc
<
@
(I.34)
Sous les mêmes hypothèses que précédemment, on considère un potentiel de dissipation tel
que :
φP σ, A4 , Y; εc , T, V4 , D (I.35)
D Q Fεc , T, D (I.38)
On trouve :
c tr 0φ c 0φ Fεc , T, D
D c tr D
P P
0t 0t
(I.40)
24
Afin de mieux représenter la réponse du matériau béton sous différents trajets de
chargements, ce qui peut solliciter de multiples mécanismes engendrant les non-linéarites du
matériau, le principe de plasticité multi-surfaces peut être appliqué dans lequel chaque
mécanisme est géré par sa propre surface de charge. Cette plasticité multi-critères permet de
coupler aisément fissuration et plasticité. Le comportement fragile peut ainsi être géré par un
critère en contrainte maximale (Rankine) et la phase ductile (compression) par de la plasticité
du type Drucker-Prager, tenant compte de la pression hydrostatique.
L’écoulement plastique est régi par la règle d’écoulement définie à partir d’une fonction
convexe G (σ, Ai) appelée potentiel plastique. L’évolution des déformations plastiques est
supposée vérifier les relations suivantes.
&O
d
d
(loi de normalité) (I.42)
avec : 0 0 0
0 0
0 0
d $ d G =0
d d
(I.43)
point de charge est sur la surface de charge (F=0) et y reste ( 0).
On suppose ainsi dans la théorie de la plasticité qu’il n’y a des évolutions plastiques que si le
Si G (σ, Ai) =F (σ, Ai), l’écoulement est dit associé, et la direction des incréments de
déformations plastiques est normale à la frontière du domaine d’élasticité. Dans le cas
contraire, l’écoulement est dit non-associé. Il est important de noter que dans le cadre de la
modélisation des géomatériaux, la plasticité est en général considérée comme non associée
afin de mieux représenter le comportement dilatant de ces matériaux .
25
Chapitre II
26
II.1 Comportement mécanique du béton :
Le béton présente un comportement non linéaire très complexe dû à son caractère hétérogène
et quasi-fragile. Selon la nature et l’intensité de la sollicitation, cette hétérogénéité favorise le
développement de divers modes d’endommagement, de rupture et de propagation de fissures.
Une partie élastique, où le matériau retrouve sa configuration initiale s’il est déchargé.
Ensuite une partie ascendante (écrouissage positif) de la courbe contrainte déformation décrit
le comportement non fissuré (présence uniquement de microfissures non visibles à l’oeil nu),
le déchargement durant cette phase montre la présence de déformations irréversibles.
Enfin, une partie d’adoucissement (écrouissage négatif) où des microfissures coalescent en
une ou plusieurs microfissures (généralement visibles à l’œil nu). Celles-ci vont croître et se
propagent jusqu’à la rupture du matériau.
A partir de l’essai de compression cyclique (figure II.2) on peut tirer un autre renseignement,
il concerne le développement de boucles d'hystérésis. Ce phénomène peut être lié à deux
aspects:
27
Figure II.2: Comportement cyclique du béton en compression simple [03]
Bien que le béton soit principalement conçu pour résister à la compression, la connaissance de
ses propriétés en traction est importante pour une description complète de son comportement
matériel. Vu la difficulté de la réalisation de l’essai, on fait souvent appel à des essais
indirects pour déterminer ce comportement. La figure II.3, présente la courbe contrainte-
déformation pour le béton en traction simple (essai de traction directe). Dans cette figure, on
peut distinguer deux phases importantes du comportement du béton:
dans une première phase, le comportement est quasiment élastique linéaire avec une
légère perte de raideur juste avant d'atteindre le pic.
Une deuxième phase (phase adoucissante), après le pic, caractérisée par une chute
presque brutale de la contrainte. Durant cette phase, les micro-fissures bifurquent dans
la pâte de ciment et se propagent en mode I essentiellement pour constituer une fissure
continue perpendiculaire à l'extension principale.
Les cycles charge-décharge permettent de constater une chute importante de la raideur en fin
d'essai (de E à E/2) et l'apparition de déformation résiduelle. Dans son état ultime, l'essai de
traction directe conduit à une fissure unique, localisée et perpendiculaire à la direction
d'extension.
De nombreux essais de compression bi-axiaux ont été pratiqués sur le béton sollicitant des
modes I et II de propagation de fissures.
30
Le comportement est essentiellement élastique endommageable sans déformation plastique.
L’évolution de l’endommagement est pilotée par la déformation équivalente ε qui traduit
l’état d’extension local provoqué par la sollicitation, elle s’écrit comme suit [08]:
dans laquelle
f (ε , D ) = ε − K (D ) = 0 (II.2)
D = F (ε) (II.3)
avec :
D = Dt + Dc
+ = 1
(II.4)
et
g (&) 1
;<h
v cu vh;
(II.5)
avec : i = t ou c
31
traction compression
Remarque:
déformation équivalente &a , appelée déformation équivalente de Von Mises modifiée (de
Ce modèle garde la même méthodologie que celui de MAZARS, mais il définit une nouvelle
où :
Ce modèle emploie une seule expression, dont la forme est similaire à celle du modèle de
Mazars. Pour l’évolution de l’endommagement :
g 1
<h G
vf K&&g0 N
+ (II.7)
32
Du point de vue numérique, ce modèle est plus simple que celui de Mazars. En effet, la
déformation équivalente est une fonction directe des invariants des déformations et la relation
ne nécessite le calage que de trois paramètres et de plus les dérivées des contraintes par
rapport aux déformations (opérateur tangent cohérent de la méthode de Newton-Raphson)
peuvent être obtenues directement contrairement au modèle de Mazars.
D’un point de vue microscopique, les fissures et les vides se développent dans des directions
dépendantes du chargement imposé dans le beton. Généralement, une direction privilégiée est
celle perpendiculaire à la direction de la plus forte contrainte de traction. Ces directions
privilégiées conduisent à une anisotropie macroscopique du matériau qui est fonction de
l’histoire du matériau. Elle est induite par l’endommagement. La figure II.8 montre les
orientations privilégiées des fissures sur un essai de traction compression du béton. En
traction, les fissures se forment perpendiculairement à la direction de chargement, en
compression, leurs directions deviennent parallèles.
Traction compression
Figure II.8 : mise en évidence de l’anisotropie du matériau (essai de traction et
de compression)
Divers modèles ont été proposés pour étendre la théorie de l’endommagement scalaire
isotrope aux matériaux anisotropes et aux chargements complexes. Ce choix n’est pas
toujours facile, tant d’un point de vue théorique, que dans sa mise en œuvre numérique.
La façon la plus générale de modéliser l’anisotropie et de considérer un tenseur
d’endommagement d’ordre 4. Dans ce cas, la relation liant les contraintes effectives et réelles
est donnée par la relation :
Dans le cas d’un tenseur d’ordre 4, les lois d’évolutions sont difficiles à établir vu le nombre
important de composantes du tenseur.
33
II.2.2.1 Modèle de Dragon et Halm (1998) [09] :
Dragon & Halm [09] proposent une modélisation anisotrope de l’endommagement dans
laquelle l’endommagement est le seul phénomène dissipatif considéré ; il consiste en la
création et la propagation de méso-surfaces de décohésion au sein d’un volume représentatif.
Le modèle utilise une variable interne tensorielle d’ordre 2 d’endommagement (d) décrivant
∑
⊗
l’orientation et l’étendue des méso-fissures.
(II.9)
du système.
Pour la description du phénomène unilatéral, une variable tensorielle d’ordre 4 est utilisée
pour traduire que seuls des déplacements tangentiels au niveau des lèvres des méso-fissures
sont autorisés.
Dans le cadre d’une modélisation scalaire de l’endommagement, une solution pour décrire ce
phénomène est d’introduire plusieurs variables d’endommagement susceptibles de traduire
des états d’endommagement. Le minimum requis est de deux variables afin de séparer les
effets mécaniques d’ouverture et de fermeture des microfissures [10].
Dans le modèle développé par La Borderie, l’énergie libre (énergie libre de Gibbs) exprimée
en fonction des contraintes est donnée par :
34
Une séparation du tenseur des contraintes est introduite où σ+ et σ- sont les parties positive et
négative du tenseur des contraintes. La variable d1 représente l’effet mécanique des micro-
fissures quand le matériau est soumis à une sollicitation de traction et d2 représente l’effet
mécanique des micro-fissures quand le matériau est soumis à une sollicitation de
compression.
L’expression de la loi d’état permettant de calculer la déformation peut ainsi être obtenue :
ª
&a <h
¯
³
´
$ (*$. ·
« °± ² °± <h# °±
ª
(II.12)
&
µ² ² d¶ µ# #
© ® <h
°± ² d <h
°± #
déformations anélastiques.
1 < ¹
<
Les lois d’évolution de l’endommagement s’expriment comme suit
h¹º
»
(II.14)
¬ (*$¼0 , ∞ ¾ d 1
d¶
ª
(*$¼$ , 0 ¾ d K1 N
d¶ ·
« ¿
(II.15)
ª
©(*$¼À∞ , $¶ À ¾ d 0.1
d¶
35
La réponse de ce modèle soumis à un cycle de chargement du type : traction – compression –
traction est présentée en figure II. 9.
La difficulté de ce modèle réside dans sa formulation en contrainte rendant très lourde son
implémentation dans un code éléments finis en déplacement. La loi de comportement doit être
inversée à chaque itération.
Dans ce modèle, Ramtani utilise deux tenseurs de deuxième ordre pour décrire
l’endommagement en traction et en compression et avec un scalaire pour l’endommagement
volumique.
avec :
d : Le tenseur d’endommagement relatif au mode d’ouverture de fissure.
d* : Le tenseur d’endommagement relatif au mode de refermeture de fissure.
TË
36
Ainsi ces tenseurs traduisent l’anisotropie et le comportement dissymétrique en traction et
) Ã&Ä : Ã&Ä Ì
Í 0
<
@
(II.19)
)P Ã&Äh : Ã&Äh Ì
P Í 0
<
@
(II.20)
g Î @ trε@ Kδ Í 0
<
(II.21)
Lorsqu’un matériau est endommagé sous des sollicitations extérieures puis déchargé, les
microfissures ne se referment pas totalement. La rugosité des fissures formées durant le
chargement empêchent le retour à l’état initial.
Dans la quasi-totalité des modèles, les déformations irréversibles sont qualifiées de plastiques
et sont associées à la définition d’une fonction de charge.
Dans le paragraphe suivant, nous allons présenter deux modèles :
Pour un géomatériau, il n'est pas réaliste d'imaginer un chargement hydrostatique sans que le
matériau ne subisse aucune transformation. Pour cela, le critère de Von Mises a été modifié
afin d'introduire une sensibilité à la pression hydrostatique. On obtient ainsi le critère de
Drücker-Prager.
2 Ò
8 L′ angle de cohesion interne à identiÚier.
3 Ò
@ ÛÒ
K=hÈÒ :Paramètre d’écrouissage du matériau.
Ò
<Ü
: L’angle de frottement interne.
: Le premier invariant du tenseur de contrainte.
37
@ : Le deuxième invariant du tenseur déviatorique
Le critère multi-surface de plasticité Feenstra est formé d’un critère de Rankine en traction
$ZÝ
D’où :
W
@
à, (¶ , ¥): Trois paramètres du critère de compression déterminés à partir des
: Le deuxième invariant du tenseur déviatorique de contrainte effective,
¶
<hµâ
á
<h@µâ ·
¥ /¦ (
¶ã (II.25)
ä
»
avec ¥ @µ âh<
µ
â
38
La figure II.10, montre une représentation schématique de la surface seuil dans le plan de
contraintes principales en 2D.
Figure II.10 : Tracé du critère de rupture dans le plan des contraintes principales
[12]
En ce qui concerne les écoulements plastiques, une loi associée d’écoulement est utilisée en
traction, par contre une loi non-associée est utilisée en compression pour tenir compte du
comportement dilatant du matériau béton. Un potentiel plastique est alors introduit pour
pouvoir reproduire la dilatance du matériau observée en compression
39
II.4 Modèles elasto-plastique endommageable :
II.4.1 Modèle de Nechnech (2000) [05] :
1 g (II.30)
Le phénomène unilatéral observé lors d’un chargement cyclique est introduit en modifiant
l’endommagement de traction en le multipliant par un paramètre P fonction de l’état de
contrainte tel que 0≤P≤ 1
Le paramètre P est choisi de telle manière à bien représenter la fermeture de fissure. Dans le
cas d’un chargement tridimensionnel, ce paramètre peut s’écrire en fonction du tenseur de
contrainte effective de la manière suivante :
40
Dans cette équation 0≤J ≤ 1 est un paramètre matériau et r($ð) une fonction poids scalaire qui
s’écrit :
0 $Z 0
r$Z ñ ·
∑ôõ²ò
` ó¯ (II.35)
` ö
∑ôõ² ö
$Z : La iéme composante du tenseur de contrainte effective principale, et (x)+ = (x+ x)/2,
ou :
définie comme l’énergie nécessaire pour créer une surface unitaire de fissure.
é¶
$
∞
(II.36)
Le concept de la fissure fictive à été adapte aux formulations diffuses ’continue’ .Bazant et
Oh(1983) [16] ont développé le modèle de la bande de fissure’ crack band model’ la zone de
41
localisation est considérée comme une bande de largueur ÷ au lieu d’une fissure discréte.
Le champ de déformation est continu et l’énergie de fissuration est exprimée ainsi :
é¶
$
∞
(II.37)
En générale, une distribution constante des déformations sur la bande de fissures est admise
÷
& ¶ ¾ é¶Ü ÷
$
& ¶ II.38)
∞
Le diagramme post pic est ajusté à chaque taille d’élément du maillage de façon à dissiper la
même énergie de ruptures.
&
&̃ ú
:
<
moyenne est calculée par :
øù ø
(II.39)
:
ø ú
: (II.40)
ú(s - x) est une fonction poids, choisie Gaussienne pour des raisons de stabilité numérique.
avec :
Cet aspect diffus de l'endommagement dans le béton a pu être mis en évidence à l'aide
d'arguments micromécaniques sur des fissures en interaction (Bazant 1991 [19]) ou de
manière expérimentale sur des essais de compression (Berthaud et al. 1994 [20]).
Les résultats obtenus avec ce type de modèle sont indépendants du maillage pour peu que la
taille des éléments reste inférieure à la longueur caractéristique. Les calculs avec des modèles
non-locaux revêtent donc une lourdeur difficilement compatible avec une utilisation dans le
cadre des problèmes à grand nombre de degrés de liberté.
42
II.5.1.3 Modèles à gradients [07]:
¦$, ¨, û@ ¨ 0 (II.42)
Un tel formalisme exige une continuité C' du champ d'interpolation des déplacements, ce qui
peut être préjudiciable dans un calcul élément finis. Il est possible d'y remédier en dérivant
deux fois la formule précédente et en l'introduisant dans le développement en série de Taylor
de la déformation équivalente. En négligeant les termes à l'ordre 4, une expression implicite
est obtenue [21] :
Dans les calculs de structures, ces discontinuités doivent être prises en compte car elles
modifient les champs de contraintes, déformations et déplacements.
43
Toute fissuration peut être ramenée à l’un des trois modes simples ou à leur superposition. Il
existe donc trois modes de fissuration :
Mode I : mode d’ouverture de la fissure, où les déplacements aux lèvres de la fissure sont
perpendiculaires à la direction de propagation.
Mode II: mode de cisaillement dans le plan, où les déplacements aux lèvres de la
fissure sont parallèles à la direction de propagation.
Mode III: mode de cisaillement hors du plan, où les déplacements aux lèvres de la fissure sont
parallèles au frond de la fissure.
Différentes approches classiques ont été adaptées pour modéliser la fissuration qui est une
discontinuité géométrique, la modélisation de ces discontinuités peut être accomplie via trois
approches :
Si des modèles utilisant la théorie des milieux continus sont capables de représenter le
comportement mécanique du béton pendant différentes phases caractéristiques (élastique,
44
écrouissage non linéaire positif et écrouissage non linéaire négatif), ils ne donnent aucune
information sur l’évolution de la fissuration, son ouverture en particulier [04].
Dans les modèles continus les discontinuités ne sont pas explicitement représentée, la
contribution de la fissuration à la dégradation du béton est prise en compte en supposant une
distribution uniforme des variables internes sur la surface(ou volume) d’un élément fini.
Dans les approches discontinues, la fissure est représentée explicitement par une
discontinuité de déformation ou de déplacement, cette dernière peut être introduite au niveau
de l’élément, au niveau des nœuds où entre les éléments.
Ce dernier est lié au déplacement des zones situées de part et d’autre de l’interface
Ë
avec L la taille de l’élément.
Dans les modèles cohésives, une relation discrète est introduite entre la contrainte de traction
, ¨
et le saut de déplacement
(II.47)
45
avec k paramètre contrôlant l’histoire de la dégradation du matériau la relation précédente
peut être une loi d’endommagement ou de plasticité.
La zone cohésive peut être décrite par une ligne ou par surface (volume 3D), la figure II.13
eillustre bien cette zone.
Le principal paramètre contrôlant la rupture est l’énergie de fissuration é¶ voir figure II.14) :
é¶ =
ýÜÛ È
ü
(II.48)
Dans le cas ou la direction de la fissuration est connue et ce n’est pas le cas réel, le modèle
donne de très bon résultats concernant l’ouverture de la fissure.
46
II.6.2.2 La discontinuité au niveau des nœuds [24] :
L’approche X-FEM [extended Finite Element Method] est basée sur le concept de partition de
l’unité pour enrichir la base des fonctions de formes classique.
Èf
L’espace des champs des déplacements discontinus est donné par :
Fonction de forme.
La fonction d’heaviside.
n node Le nombre de nœuds de l’élément finis.
& û ç
þ û · g ç
û ¥ ç
Æ ¥ ç
II. 50
Ü<
Æ fonction Dirac.
avec :
L’approche E-FEM est connues aussi sous le nom de « Embedded Crack Model », son espace
de champ de déplacements admissible u(x) est donné par :
Èf
a : a þ
II. 54
a a
Ü<
aa
aÈ : Le nombre d’éléments et nVc sont les nœuds de l’élément (e) situe dans Ω .
c
avec :
47
Figure II.15 : Elément fini E-FEM
δd]
Ω ûN] σdΩ
N] t d X δd] ; i 1, nVc II. 56
!
δβc
Ω ûφc σdΩ
S2σ . n dS 0 X δβc ; e 1, nc c (II.57)
Les approches mixtes combinent à la fois les méthodes discontinues et continues. Mazars [08]
et Pijaudier-Cabot [18] ont proposé une approche basée sur la combinaison entre le modèle
d’endommagement (pour la phase de microfissuration diffuse) et la mécanique linéaire
élastique de la rupture (pour traiter la macro-fissuration). Néanmoins, ce modèle a été validé
seulement dans le cas où le chemin de fissuration est connu. Une autre approche mixte
consiste à combiner les modèles continus et l’approche de type XFEM [Extended Finite
Element Method], elle a été récemment proposée par Simone et al [25]. Cette méthode est
applicable jusqu’à présent seulement pour des cas tests bidimensionnels simples.
48
II.6.4 Description de l’ouverture des fissures à partir d’une approche continue [26] :
Concernant les modèles basés sur des approches continues, le calcule d’ouvertures de fissures
passe obligatoirement par des méthodes de post traitement adaptées aux modèles utilisés.
Dans un modèle basé sur une approche continue, on suppose que la fissure se localise dans
une bande de largueur h sur laquelle, on considère que les micro-fissures sont uniformément
distribuées.
é¶
$
II. 59
ü
La dissipation de l’énergie est constante, et donnée par la formule suivante :
avec :
d : le saut de déplacement.
Lors d’un calcul par élément fini, on peut estimer les déformations des ouvertures de fissures
à partir des contraintes anélastiques.
L’ouverture des fissures est calculé on considère que chaque élément est traversé par une seul
fissure, la valeur moyen du déplacement est :
ÆÈ
aa
aÈ &È
Ûý¶
aa
aÈ &[
Ûý¶
[
II. 65
Cette approche est implémenté dans le code aux éléments finis Cast3M sous le nom
"OUVFISS".
49
Chapitre III
50
III.1 Introduction :
Dans ce chapitre, nous proposons des simulations numériques du comportement des structures
en béton armé et non jusqu'à la rupture. Des poutres en flexion, ainsi qu’un tirant en béton
armé sont modélisés, les ouvertures de fissures sont évaluées. Pour se faire, nous utilisons le
"OUVFISS" développée par matallah et al [26]; cependant, cette procédure est basée sur un
modèle d’endommagement de Fichant [27] ainsi que la procédure d’ouverture de fissure
concept énergétique, le modèle de Fichant dans sa version initiale ne permet pas une
régularisation énergétique. Nous proposons une modification de ce modèle afin que l’énergie
de fissuration soit correctement évaluée et éviter ainsi le phénomène de localisation et la
dépendance vis à vis du maillage.
La loi qui régit l’évolution de l’endommagement est explicite et elle ne dépend que des
déformations élastiques, le calcul de l’endommagement est fait à déformation plastique
constante.
&
1 ¥& & a III. 1
&a
La relation entre la contrainte effective et la contrainte totale est donnée par :
L’évolution des variables d’endommagement est contrôlée par une surface seuil f :
d’où
ξ : variable d’écrouissage.
La partie plastique est décrite par le critère de nadai qui offre l’avantage d’être entièrement
définie par un nombre raisonnable de paramètres.
Des essais ont été effectués afin de déterminer les paramètres du critère qui se traduit par
deux expressions linéaires F1 et F2 de la forme :
@ G ¥ (
@ ݲ
(III.4)
51
( (
avec
(III.5)
où
A et B : les paramètres du rapport entre la résistance biaxial et uniaxial.
÷ : Variable d’écrouissage.
é¶ =h
$
&
∞
é¶ =h
& 1 g
&
(III.6)
∞
(III.7)
ε 1 Ddε III.8)
)* ∞
+o
h est la taille de l’élément.
¬,.°
& 1 1 v exp¥ & &
&
¿ ∞ ± v
ª ¿
& v± exp ¥ & &
&
∞ v · III.11)
« ,.°
ª
& exp¥ & &
&
¿ ∞
© ,.°
± exp¥ & &
& +
v exp¥ & &
& III.12)
¿ v ∞
,.°v± . ±
Fichant suppose que l’énergie de rupture existe seulement dans la partie post-pic.
52
v exp ¥ & &
¿ ∞
,.°.v±
(III.13)
±
¿ <
Donc
á
, °v± β-
·
é¶
°v± ,
(III.14)
β-
Puisque : & °
ê
On obtiendra finalement :
é¶ III.15)
.-./
0-
avec :
Le modèle de Fichant dans sa version originale ne permet pas une régularisation de l’énergie
de rupture. La formulation de l’énergie proposée par Fichant ne tient pas compte de la partie
plastique, seule la partie de l’endommagement est prise en compte dans la dissipation de
l’énergie.
Pour la partie plastique, l’évolution non linéaire de la variable interne plastique (équation
III.5) complique le calcul de l’énergie de rupture et il est donc impossible de considérer la
dissipation plastique dans la régularisation.
Concernant ÷, une évolution linéaire est utilisée. Donc l'équation (III.5) est modifiée comme
÷ P ÷
suit :
(III.17)
53
Les équations définissant les déformations et le multiplicateur plastique sont :
ª O
&[ ` ·
«
2
ª ê
(III.18)
© 3
é¶ %
$
&
∞
(III.20)
é¶ %
1
& a
& %
& a exp¥& & a
&
v±
vf
∞ ∞
(III.21)
ê
(III.22)
2
& 9 &
°
qui donne :
°
(III23)
` 2
6ê /
'
°
°
(III.25)
`
6ê/
é¶ %
± & a
&
v & exp¥& &1 ' ' &
&
v ∞
±
(III.26)
é¶ % %
#
°P v± ° v±
@ µ<h7
(III.27)
54
L'énergie de rupture est constante quelle que soit la longueur des éléments finis (h).
< <h7 ¿ v± #
µ v± °, @
(III.28)
Le paramètre β doit être strictement positif, et cela impose une restriction sur la valeur de la
longueur des éléments finis h.
¿ #
v± @¿
4 %<
°, @ ¶ê v±
(III.29)
55
III.4 Simulation d’un tirant en béton armé [28]:
III.4.1 Géométrie et chargement :
Un tirant est composé d’un bloc prismatique de béton de section 10*10 et de longueur
115cm et d’une barre d’acier HA de diamètre 12mm, placé au milieu de l’éprouvette, le
tirant a été testé expérimentalement par A. Daoud [28]
Pour diminuer les effets de bord, deux longueurs de 7.5 cm d’acier sont isolées du béton, une
de chaque coté par deux douilles en pvc.
Le chargement consiste à appliquer progressivement une force axiale aux deux extrémités
d’une barre d’acier.
56
La simulation numérique est réalisée en utilisant le code d’élément finis Cast3M, mode
axisymétrique, en utilisant le modèle de Fichant modifié. On suppose qu’on a un contact
parfait entre la barre d’acier et le corps d’éprouvette du béton.
Le tirant est caractérisé par un faible gradient de contrainte qui complique la localisation de
la fissure, afin d’éviter un tel problème, nous utilisons la méthode de la bande tournante pour
créer une corrélation spatial aléatoire et pour générer un champ scalaire aléatoire gaussien.
Ce champ obéit à une loi de covariance exponentielle.
ï[ $ @ exp
(III.30)
D’où
σ : L'écart-type,
d : Les coordonnées du vecteur liant Pi et Pj (deux points du maillage).
l : Les longueurs de corrélation dans les 3 directions.
La longueur de corrélation est considérée comme trois fois la taille max des granulats (dmax).
l=3*dmax (III.31)
57
a) Alea1 b) Alea 2
Nous avons utilisé la symétrie par rapport au plan perpendiculaire à l’axe du tirant, pour
pouvoir apprécier le développement de la fissuration sur la totalité de l’éprouvette.
58
Les données matérielles du béton et de l’acier ainsi que les paramètres du modèle sont
représentées dans les deux tableaux ci-dessous
< <h7 ¿ v± #
de é¶
'Bt' Champs par élément calculer à partir
µ v± °, @
59
Le tirant à été discrétisée au moyen d’éléments triangulaires, son maillage est représenté dans
la figure III.4.
60
III.4.2 Résultats numériques :
Les résultats de la simulation sont présentés respectivement dans les figures III.5, III.6, III.7
et III.8.
3,00E+08
2,00E+08
1,00E+08
0,00E+00
0,00E+00 5,00E-04 1,00E-03 1,50E-03 2,00E-03 2,50E-03
Deformation moyenne
Pendant la phase de formation des fissures les variations sont désordonnées alors quelle
prennent une forme linéaire croissante en phase de stabilisation.
61
La valeur de la contrainte normale correspondante à la formation de la première fissure est
représentée dans le tableau ci-dessous :
a) Alea1 b) Alea 2
62
La figure III.6 montre l’endommagement du tirant pour une contrainte dans l’acier de 450
MPa.
La figure III.7 montre le comportement local: la valeur moyenne d’ouverture des fissures en
fonction de la contrainte moyenne. L’ouverture des fissures moyenne est obtenue à partir de
la formule suivante :
È
÷
÷
þ
Ü<
Avec
w] : Ouverture de la fissure i.
n : Nombre de fissures développées;
63
a) Simulation Alea1 b) Simulation Alea2 c) Expérimentale
La figure III.8 représente les espacements correspondants aux deux distributions aléatoires
alea 1 et alea 2 et aux espacements obtenus expérimentalement.
Les simulations numériques sous estiment les valeurs de l’ouverture de fissure par rapport à
l’expérimentation, parce que les valeurs expérimentales contiennent une contribution
élastique du déplacement. Nous estimons qu'il est plus important de mesurer " l'ouverture des
fissures élémentaire ". Ceci nous permet d'établir une relation entre les propriétés matérielles
de transfert (comme la perméabilité) et l'ouverture des fissures.
64
III.5 Simulation des poutres en béton en flexion 3 point [29] :
III.5.1 Géométrie et chargement :
Les poutres étudiées ont été testées expérimentalement par Alem Yasir [29], les trois ont une
surface rectangulaire. Leur hauteur D est de 100, 200 et 400 mm respectivement, la troisième
dimension est maintenue constante à 100 mm. Les trois présentent une entaille, d’une
profondeur égale à 0, 2*D, et d’une largueur de 3mm située au milieu (voir figure III.9).
Expérimentalement, l'entaille est créée en utilisant une surface rigide, non-adhérent en téflon
de 3mm d'épaisseur, qui est placée dans le moule avant coulage du béton.
Les poutres sont classées en trois catégories selon leurs dimensions, et sont désignés comme
D1, D2 et D3 pour la petite, moyenne et grande taille, respectivement.
Les dimensions des trois poutres sont présentées dans le tableau ci-dessous :
Dimensions (mm) L l D b a
Poutre D1 400 300 100 100 20
Poutre D2 800 600 200 100 40
Poutre D3 1600 1200 400 100 80
L : La longueur de la poutre.
D : La hauteur de la poutre.
b : La largueur de la poutre.
a : profondeur de l’entaille.
65
Deux types de mélanges de béton (M1 et M2) sont utilisés dans cette étude, la taille maximal
des agrégats est de Dmax=20mm et Dmax=12mm respectivement.
Le chargement est réalisé à l’aide d’une machine d’essai universelle de 160 KN. La charge est
appliquée à l’aide d’un cric circulaire pour assurer une charge ponctuelle. Un tampon de
caoutchouc est placé entre la charge et le faisceau pour prendre soin de l’inégalité de la
surface et d’éviter les dommages en vertu de la charge.
:
Figure III.10 : Procédure d’essai
Le chargement est appliqué comme un déplacement incrémental verticale sur une plaque
rigide fixée au milieu de la poutre.
Les simulations sont réalisées en contraintes planes. Le modèle utilisé est celui de Fichant
modifié, et les paramètres utilisés sont identiques a ceux utilisés dans la simulation précédente
(voir page 42).
Les maillages des trois poutres D1, D2 et D3 sont représentés dans les figures III.11, III.12
et III. 13 respectivement.
66
Figure III.11 : Le maillage de la poutre D1
67
III.5.3 Les résultats de la simulation :
III.5.3.1 Les réponses globales :
Les réponses globales des trois spécimens sont représentées respectivement dans les figures
(III.14a, III.14b et III.14c) ci-dessous.
Force (Kn) 9
Numerique D1
8 Exp Dmax 12.5 mm
7 Exp Dmax 20 mm
6
5
4
3
2
1
0
-100 100 300 500 700 900
Dep (μm)
0
0 500 1000 1500
Dep (μm)
68
Force (Kn) 20 Numerique D3
18
Exp Dmax 20 mm
16
14
12
10
8
6
4
2
0
0 500 1000 1500
Dep (μm)
Les profils d’ouverture des fissures sont évalués par la procédure ‘’OUVFISS’’, ces ouvertures
de fissure sont prisent au pic de charge et à la fin de la partie adoucissante, et elles sont
représentées respectivement dans les figures III.15, III.16, et III.17 ci-dessous.
a) au pic b) a la fin
69
a) au pic b) a la fin
a) au pic b) a la fin
70
III.5.4 Commentaires :
Concernant les trois courbes ci-dessus, nous observons un comportement des deux poutres D2
et D3 de la simulation similaire à ceux de l’expérimentation pour un diamètre max de granulat
20 mm, par contre la simulation de la poutre D1 est similaire à l’expérimentation pour un
diamètre max de granulat 12.5 mm.
Donc les trois poutres ont subi trois stades de fissuration différente :
71
Pour suivre l’évolution de l’ouverture de fissure et avoir un résultat plus fin pour la poutre D2,
on a choisie d’utiliser une échelle de modélisation mésoscopique. Cette modélisation consiste
à représenter le béton comme un milieu hétérogène avec deux phases considérées : la pâte de
ciment et les granulats, la forme des granulats sont idéalisée sous forme de disques (en 2D).
Les caractéristiques matérielles des granulats et du mortier sont représentées dans les deux
tableaux ci-dessous :
72
Le maillage de la poutre D2, la réponse globale, les ouvertures de fissures ainsi que le profil
d’évolution de la fissure à 60% du post-pic sont présentés respectivement dans les figures ci-
dessous :
12 meso D2
Exp Dmax 20 mm
10
0
0 500 1000 1500
Dep (μm)
73
Figure III. 20: L’ouverture de fissure de la poutre D2 (partie centrale)
1,4E-01
1,2E-01
1,0E-01
8,0E-02
6,0E-02
4,0E-02
2,0E-02
0,0E+00
0,0E+00 2,0E-05 4,0E-05 6,0E-05 8,0E-05 1,0E-04
L'ouverture de fissure (m)
Le processus de croissance de la fissure dans le régime post-pic peut être divisé en deux
phases. Dans la première phase, à savoir le début du stade post-pic, la macrofissure s'étend
dans l'échantillon avec une augmentation correspondante à l'ouverture de la fissure au front
de la pointe. Dans la deuxième phase, l'ouverture de la fissure devienne relativement plus
importante.
74
L’expérimental de la poutre D2, montre que la deuxième phase débute à environ 50% de la
charge de pointe dans le régime post-pic, notre simulation de 60% du post-pic de chargement
est bien dans cette deuxième partie, et ça résulte que la longueur de la fissure est d'environ
80% de la hauteur de échantillon avec présence d’une diminution de la capacité de charge qui
est dû principalement à la rupture des liaisons qui subsistent entre la fissure et la surface. La
partie supérieure de 20% contient une forte force de cohésion qui peut être dû à des
contraintes de compression.
Le profil de l'ouverture des fissures montre que la macrofissure progresse vers le haut dans
l'échantillon en passant par le biais de l’interface entre les agrégats et la pâte du ciment, son
chemin est tortueux selon la taille des agrégats indiquant vers la fin la présence de
mécanismes de microfissuration. Ces mécanismes impliquent une redistribution des
contraintes et la libération de l’énergie, cette énergie est consommée par la zone de
microfissuration FPZ pour créer une nouvelle surface de fissure.
75
Chapitre IV
Application aux enceintes de confinement sous un chargement accidentel
76
IV.1 Introduction :
Une centrale nucléaire est un site industriel qui utilise la fission de noyaux atomiques pour
produire de la chaleur, dont une partie est transformée en électricité .
Le réacteur nucléaire,
Le pressuriseur qui a pour fonction de maintenir l'eau (traitée) du circuit primaire à l'état
liquide,
Les générateurs de vapeur (trois ou quatre selon la génération),
Le groupe motopompe primaire servant à faire circuler le fluide caloporteur (eau),
Le circuit d'eau primaire, dont le rôle principal est d'assurer le transfert thermique entre le
cœur du réacteur et les générateurs de vapeur,
Une partie du circuit d'eau secondaire.
2-le bâtiment combustible : collé au bâtiment réacteur, il sert de stockage des assemblages du
combustible nucléaire avant, pendant les arrêts de tranche et pour le refroidissement du
combustible déchargé.
5-des bâtiments annexes qui contiennent notamment des installations diverses de circuits
auxiliaires nécessaires au fonctionnement du réacteur nucléaire et à la maintenance, les
tableaux électriques alimentant tous les auxiliaires et générateurs Diesel de secours ;
6-une station de pompage pour les tranches dont le refroidissement utilise l'eau de mer, de
fleuve ou de rivière, et éventuellement une tour aéroréfrigérante.
Les centrales nucléaires se répartissent, selon leur puissance électrique produite, en 3
catégories appelées "paliers":
77
Figure IV.1: Schéma de fonctionnement d’un réacteur à eau sous pression (REP)
Pour les enceintes de type 900 MWe c’est une seule paroi en béton précontraint. Cette paroi
assure la résistance mécanique vis-à-vis de la pression de l’accident le plus sévère pris en
compte à la conception et l’intégrité de la structure vis-à-vis d’une agression externe.
L’étanchéité est assurée par une peau métallique de faible épaisseur située sur la face interne
de la paroi en béton.
Pour les enceintes 1300 et 1450 MWe de conception française c’est une double enceinte
constituée de deux enveloppes concentriques en béton avec un radier commun, la première
enveloppe, l’enceinte interne, est en béton précontraint de 1,2 m d’épaisseur et biaxialement
précontrainte, conçue pour résister, sans perte d’intégrité, à une montée de pression et de
température qui résulterait d’un accident avec rupture complète et soudaine d’une grosse
tuyauterie entraînant la perte du réfrigérant primaire (APRP) et la deuxième enveloppe,
l’enceinte externe, est en béton armé de 0,55 m d’épaisseur, conçue pour résister aux
agressions externes (chute d’avion, explosion…).
78
les deux enceintes sont distantes de 2 m, ce qui délimite un espace maintenu d’une façon
permanente en dépression par rapport à l’atmosphère extérieure (y compris en conditions
accidentelles) par un système de ventilation permettant de collecter les fuites de produits
gazeux issus de l’enceinte interne et de les canaliser vers un dispositif de filtration.
Les centrales sont construites avec des granulats locaux nécessitant un travail de
caractérisation important. Ceci explique les différences de comportement ou du niveau
d’étanchéité entre les enceintes du parc électronucléaire [31].
Dans le cas de la nouvelle génération de centrales (EPR), pour la première fois, une exigence
sur la valeur du module d’Young a été imposée à E = 39 GPa pour garantir un niveau de
déformations différées faible. Cette valeur est issue du retour d’expérience sur les mesures
effectuées sur les enceintes du parc en exploitation.
La précontrainte crée par E. Freyssinet en 1932, est la sollicitation préalable d’une structure
ayant pour objet d’améliorer sa résistance mécanique. En effet, le béton résiste bien à la
compression mais peu à la traction. Pour éviter que ce matériau soit trop tendu, et risque de
fissurer, il faut le comprimer de façon artificielle et en permanence, dans les zones où les
charges extérieures développent des tractions, de façon qu’au total le béton reste comprimé et
donc résistant, en tout cas de charge.
Dans le mode de réalisation des centrales nucléaires, la précontrainte par post tension est
utilisable et elle s’applique sur le béton déjà durci. Les forces de précontraintes sont
généralement créées par des câbles circulant librement dans la structure, mis en tension à
partir de leurs extrémités par des vérins prenant appui sur la structure elle-même. La mise en
tension du câble n’est effectuée qu’après que le béton est coulé et suffisamment durci pour
pouvoir résister à l’effort de précontrainte, les zones qui nécessites la précontrainte sont les
points singuliers tels que les sas d’entrée, les goussets, etc.
La réalisation sur chantier consiste à tendre des câbles d’acier passant dans des gaines
incorporées au béton, en respectant des tolérances de positionnement des gaines de
précontrainte au sein du ferraillage de l’enceinte interne du bâtiment réacteur.
Ces câbles peuvent être verticaux purs ou verticaux en « J renversé » se prolongeant sur le
79
IV.4 Principe de défense en profondeur :
Les agressions internes peuvent être définies comme des événements dont l’origine est interne
à la tranche pouvant entraîner des dommages aux équipements nécessaires pour remplir les
fonctions fondamentales de la sûreté. Elles incluent notamment les défaillances de
tuyauteries, de cuves, de réservoirs, de pompes, de vannes de même que les inondations, les
incendies, les explosions, et les chutes de charges.
La stratégie de sûreté développée en France, a été basée sur la notion de "barrière" : elle
consiste à interposer entre les produits radioactifs et l’environnement une série de barrières
physiques résistantes, étanches, protégées et refroidies autant que nécessaire.
Un des principaux dispositifs conçus pour garantir la sûreté des centrales nucléaires consiste à
enfermer dans trois barrières de confinement superposées les produits radioactifs présents
dans le cœur du réacteur (voir figure IV. 2).
2. Le circuit primaire, deuxième barrière, limite la dispersion des produits radioactifs contenus
dans l’eau primaire. Des fuites peuvent néanmoins se produire sur ce circuit. Le circuit de
refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA) est connecté au circuit primaire dans certaines
phases de fonctionnement. Il est alors une extension de cette deuxième barrière.
par le bâtiment réacteur lui-même. Le bâtiment réacteur des tranches 900 MWe est constitué
d’une paroi en béton revêtue d’une peau interne en acier. Le bâtiment réacteur des tranches des paliers
1300 et 1450 MWe est constitué de deux parois en béton.
par les pénétrations de ce bâtiment (tampon pour l’accès du matériel, sas pour l’accès du
personnel, traversées de tuyauteries, traversées électriques, tube de transfert des assemblages de
combustible entre le bâtiment réacteur et le bâtiment combustible). Toutes ces pénétrations sont
80
conçues pour être les plus étanches possible : les traversées de tuyauteries sont par exemple équipées
de vannes et de clapets d’isolement.
Les objectifs principaux dans la conception des enceintes de confinement à double paroi des
réacteurs nucléaires de palier 1300 et 1450MWe consiste à rechercher l’étanchéité maximale
de l’enceinte interne de confinement et à assurer un taux de fuite qui soit en phase
accidentelle par perte de réfrigérant primaire (APRP) inférieure par 24 heure à 1.5%de la
masse totale des fluides (mélange air sec+ vapeur) contenue dans l’enceinte. Les enceintes
sont testées sous une pression d'air équivalente à celle qui pourrait apparaître dans l'enceinte
en cas d'accident de type APRP ou RTV, afin de vérifier leur résistance et leur étanchéité.
Pour assurer leurs performances vis-à-vis de ces critères , EDF (Electricité de France) réalise
périodiquement des épreuves d’étanchéités en appliquant une pression d’air sec jusqu'à une
valeur correspondant à la pression de dimensionnement de l’enceinte interne avec une mesure
de taux de fuite à l’extrados ,ceci sans chargement thermique .Ces épreuves sont effectuées
avant la mise en service du réacteur ,au cours de la visite complète initiale et tous les dix ans
(visites décennales) jusqu'à la fin de la vie de l’enceinte.
Ces tests consistent à mettre en pression avec air sec comprimé le bâtiment réacteur via
l’enceinte interne, jusqu'à des niveaux de pression comparables à ceux qui surviendraient en
cas d’accident. On prend ainsi en compte les conditions de pression qui seraient atteintes en
cas d’accident par perte du réfrigérant primaire(APRP).
Lors d’un essai d’épreuve en air sec , un critère conservatif d’acceptabilité concernant la fuite
à été fixé dans le rapport de sureté à 1% de la masse totale d’air contenue dans l’enceinte
interne aux conditions d’épreuve ,qui correspond à la pression de dimensionnement .Dans le
cas ou la fuite est supérieure au seuil de 1% , les tranches considérées sont arrêtées et des
travaux d’étanchéité sont réalisés.
81
IV.6 Les risques d'origine externe [30] :
Les risques d’origine externe au site peuvent être soit d’origine naturelle, soit liés à l’activité
humaine. Les agressions d’origine naturelle faisant l’objet de dispositions particulières sont
les séismes, les inondations d’origine externe au site, les conditions météorologiques extrêmes
(neige, vent, grand froid). Les agressions liées à l’activité humaine retenues sont
essentiellement les chutes d’avions et les risques dus à l’environnement industriel et aux voies
de communication (explosion, incendie d’origine externe, gaz toxiques...).
La prévention et la protection contre les risques liés aux agressions externes ont pour objectif
essentiel de limiter le rejet éventuel de substances radioactives dans l’environnement à des
valeurs acceptables.
Les attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone ont abattu
aussi les procédures classiques d'évaluation du risque. Dans le cas des installations nucléaires,
il apparaît clairement que l'approche internationale, résumée en France par deux Règles
Fondamentales de Sûreté (RFS) applicables aux réacteurs et aux autres installations, est
caduque : celle-ci se base sur un raisonnement probabiliste où un risque très grave mais très
peu probable est admis comme « acceptable ».
Le dimensionnement des installations nucléaires face aux risques d’écrasement d’un avion est
basé sur deux règles fondamentales de sûreté (RFS), édictées par l’autorité de sûreté,
applicables à la « prise en compte des risques liés aux chutes d'avion » :
82
Pour chaque site, une évaluation de la probabilité de chute sur chacune des cibles est effectuée
pour chacune des trois familles d’avions ainsi définies. Pour cette évaluation, les formulations
introduisent la notion de surface virtuelle du ou des bâtiments abritant chaque fonction de
sûreté : cette surface définit la surface de la cible à prendre en compte et correspond à la
surface moyenne probable des projections cylindriques sur le sol de la surface apparente de
ces bâtiments suivant les directions possibles de chute de l’avion.
• référence Lear Jet 23 : bimoteur de 5 700 kg environ, ayant une surface d’impact de 12 m2
(soit un rectangle dont le grand côté est toujours horizontal :h = 1,2 m, L = 10 m) ;
• référence Cessna 210 : monomoteur de 1 500 kg environ, ayant une surface d’impact de 4 m2
(soit un rectangle dont le grand côté est toujours horizontal : h = 0,5 m, L = 8 m).
Pour chaque avion, le chargement à prendre en compte est représenté par une force en
fonction du temps définie sur la figure IV.3. Cette force est uniformément répartie sur la
surface d’impact de l’avion.
800
600
400
200
0
0 0,05 0,1 0,15 0,2
Temps (ms)
Figure IV.3 : Force d’impact des avions Learjet 23 et Cessna 210 [33]
Pour les sites qui sont à plus de 5 km d’un aérodrome, les trajectoires sont situées dans des
plans verticaux perpendiculaires aux parois, l’angle de la trajectoire avec la verticale étant
compris entre 0 et 45o. Pour les parements verticaux, cela conduit à multiplier les forces
d’impact du chargement par 0,7.
Pour les sites situés à moins de 5 km d’un aérodrome, on tient compte également de
trajectoires faisant un angle de 80o avec la verticale. Cela revient pratiquement à considérer
les forces d’impact sans correction.
83
IV.8 Simulation du comportement de l’enceinte de confinement sous chute d’avion :
IV.8.1 Géométrie et ferraillage de la centrale :
La centrale nucléaire considérée est en béton armé de hauteur 29.6 m, elle est constituée de
trois parties essentielles :
La ceinture torique : La partie intermédiaire entre le dôme et la jupe de hauteur 1m, de rayon
intérieure 14 m et extérieure 15m, ferrailler par six nappes de cerces longitudinale disposer le
long de son volume.
La jupe : la jupe est d’épaisseur 0.6m, de hauteur 24.6m, de rayon intérieur 14 m et extérieur
14.6 m, et ferrailler par de nappes d’armatures transversales disposer le long de son volume,
ainsi que des cerces longitudinales.
La géométrie et la disposition des armatures sont représentées respectivement dans les figures
IV.4 et IV.5
84
Figure IV.5 : Le ferraillage de la centrale nucléaire
La centrale est sollicitée par une force en fonction du temps définie sur la figure IV.3, cette
force est uniformément repartie au sommet du dôme. Ce chargement dynamique est
suffisamment important pour solliciter fortement le dôme dans le domaine non linéaire.
Les simulations numériques sont réalisées en utilisant le code d’élément finis Castem3M, En
premier temps nous avons essayé de simuler la centrale en mode 3 D, mais vue le temps de
calcule prohibtif et manque de moyen de calcul, nous avons décidé de passer en mode
axisymétrique, en utilisant dans un premier temps le modèle de Fichant modifié.
85
Figure IV.7 : Centrale Nucléaire en axisymétrique
La chute d’avion sur une centrale en béton armé est un phénomène complexe. Tout d’abord
parce qu’il s’agit d’un choc, c’est-à-dire d’un contact violent entre deux corps Mais
également à cause de la nature très différente des deux solides (projectile et la structure).
L’intensité des actions mécaniques misent en jeu dans le choc implique une sollicitation très
forte de chacune des deux structures. Il en résulte des phénomènes mécaniques non-linéaires
aussi variés dans le projectile (flambage, grands déplacements) que dans la cible
(multifissuration, plasticité, endommagement, perforation, vibrations…)
86
IV.8.2 Simulation avec le modèle de Fichant modifié :
Les données matérielles du béton et de l’acier ainsi que les paramètres du modèle sont
représentées dans le tableau ci -dessous
1 1 ' é¶ & @
¥ & % 2
Champs par élément calculé à
partir de Gf
Tableau IV.1 : Les paramètres du modèle et les données matérielles du béton et de l’acier
87
Les résultats de notre simulation sont représentés dans les figures ci-dessous (zoom sur la
partie haute) :
IV.8.2.1 L’endommagement :
Figure IV.8: L’endommagement sous l’effet de chute des deux avions Cessna
210 et learjet23
Figure IV.9 : Les ouvertures des fissures sous l’impact de chute de l’avion
Learjet23
88
IV.8.2.3 Déformation plastique des armatures :
-0,06
-0,08
-0,1
-0,12
-0,14
-0,16
-0,18
-0,2 Temps (s)
89
Il s’agit d’un choc dur avec un temps très court et une vitesse d’impact importante (100m/s),
ce choc conduit à des phénomènes présentant de nombreuses discontinuités (rupture
détachement de blocs, contact…).
On remarque que le dôme s’endommage plus avec le chargement Lear jet23. La fissuration
apparait dans la partie inferieure du dôme qui est sollicitée en traction a cause de la réflexion
des ondes, le dôme est aussi endommagé sur la partie supérieure a cause des contraintes de
compression.
En ce qui concerne le déplacement maxi du dôme l’évolution ne montre pas de changement
de signe après annulation de chargement, ce qui montre les limites de ce modèle. En effet le
modèle de Fichant ne permet pas de prendre en compte l’effet de vitesse de chargement, dans
le cas des chutes d’avion, cet effet est considérable et joue un rôle très important sur la
réponse du matériau. Afin de tenir en compte de cet effet de vitesse, nous avons décidé de
simuler le comportement de l’enceinte avec un modèle visco-endommageable DYNA-LMT
[11].
ÆQ
a a < a
(IV.1)
g ;
f È;
ò vZ ó
(IV.2)
;
Afin de conserver une évolution de l'endommagement qui soit pilotée par les déformations,
la forme de la fonction seuil a été modifiée pour l'écrire en fonction de la déformation
équivalente élastique. Donc la nouvelle fonction seuil à la forme suivante (équivalente au
seuil défini par Mazars) :
g í gï g (IV.4)
90
avec g et g représentent respectivement l'endommagement de compression et de traction
tandis que et sont des paramètres tels que:
²~ È;â
² ; ãâ
òvZf hv;± h K » N ó
g ? A
@» ²³;»
;â
(IV.5)
²~ È;ê
² ; ã
òvZf hv;± h K ê N êó
g ?
@ê ²³;ê
A
;ê
(IV.6)
Les expérimentations développées ont montré qu'il existe une dépendance à la vitesse de
chargement du comportement sphérique du béton. Il est donc important de prendre en compte
la vitesse de déformation dans l'évolution des déformations plastiques. Pour cela, F. Gatuingt
a utilisé une forme visco-plastique du modèle de Gurson associée au modèle de comportement
suivant :
ÆQ
a a < a
(IV.7)
&[
O dBC
dDE
(IV.8)
La surface seuil utilisée est celle de Gurson modifiée et elle est écrite de la manière
ÈO
¶P BC
suivante :
<h¶P
O
(IV.10)
91
IV.8.3.1 Les paramètres du modèle dynamique DYNA-LMT :
Les paramètres du modèle sont présentés dans le tableau ci-dessous :
92
IV.8.3.2 Les résultats de la simulation :
IV.8.3.2.1 L’endommagement :
-0,1
-0,15
-0,2
Temps (s)
93
Sous l’impact de l’avion Cessna 210, l’enceinte de confinement a subit des faibles
déplacements avec absence de déformation ou de plastification des aciers d’armatures
radiales et orthoradiales, et il existe un très faible risque qu’une fissure apparaisse dans
l’ouvrage de confinement. Par contre sous l’impact de l’avion Lear jet 23, on observe un autre
scénario, différent du scenario de l’avion Cessna 210, le dôme est complètement endommagé
avec un déplacement maximale de 16 cm, donc on est à la présence d’un phénomène de
perforation qui peut entrainer des conséquences très graves.
Pour voir l’influence de la quantité d’acier dans la stabilité et la résistance des enceintes de
confinement, on a effectuée d’autre simulations en changeant l’épaisseur de la coque ep1
(ep=1.8cm).
-0,1
-0,15
-0,2
Temps (s)
On constat que, plus la quantité d’aciers employée est grande plus l’enceinte de confinement
résiste, donc les armatures ont assurés l’équilibre par la reprise de la quasi-totalité des efforts.
94
Conclusions et perspectives
95
La dégradation et la ruine d’une structure en béton armé sont des phénomènes complexes
faisant intervenir la fissuration du béton, la plasticité de l’acier et la dégradation de l’interface.
Pour mieux comprendre ces mécanismes, on a effectué des simulations numériques du
comportement des structures jusqu'à la rupture. Des poutres, un tirant en béton armé, ainsi
qu’une enceinte de confinement soumise à un chargement extérieur sont modélisés. Les
approche est basée sur une approche énergétique, le modèle original de Fichant a été ainsi
modifié pour satisfaire cette condition.
Au premier lieu, nous avons simulé un tirant en béton armé, son comportement est
apprécié grâce à la courbe reliant la contrainte dans l’acier à la déformation. Une distribution
aléatoire des caractéristiques matérielles du béton a été utilisé afin de palier le problème de
faiblesse du gradient de contrainte engendré par la sollicitation. L’ouverture de fissure a été
également calculée. Nous avons constaté que pour les deux distributions aléatoires (alea1 et
alea2), la réponse globale du tirant ne change pas. Cependant, l’influence est visible sur la
réponse locale c.à.d. l’ouverture des fissures et les espacements correspondants.
Dans la deuxième simulation, nous avons évalué l’effet d’échelle à travers une simulation
de trois poutres entaillées en flexion de différentes tailles D1, D2 et D3. Une modélisation
mésoscopique a été utilisée afin de suivre le chemin de fissuration. Les résultats ont montré
que l’effet d’échelle doit être pris en compte dans le dimensionnement vis-à-vis du
comportement ultime des structures en béton afin de limiter les dommages et les ouvertures
de fissures.
Comme perspectives :
• Les estimations des ouvertures de fissure peuvent être comparées a celles obtenues par
d’autre méthodes (X-FEM, E-FEM)
• En ce qui concerne le comportement du béton, on peut étudier l’effet de taille des
granulats sur le comportement ultime des structures en béton armé. Voir l’influence de
l’interface acier béton sur le développement de la fissuration/
• On peut traiter un autre problème de même grandeur que l’impact des avions sur les
enceintes de confinement (une sollicitation sismique par exemple).
96
Références bibliographiques
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98
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de sureté des réacteurs à eau sous pressions de 900 Mwe à l’occasion de leurs troisièmes
visites décennales" ,1991.
99