Cours 1 Architecture 19e 20e Siècles PDF
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Tizi-Ouzou
Faculté du génie de la construction
Département d’architecture
Master 1 / S1
Matière:
Année : 2019-2020
1/ La patrimonialisation et le cadre juridique
La première liste officielle des Monuments historiques de l'Algérie sera établie en 1888 et
comportera 7 monuments. La seconde liste sera dressée en 1900 et rassemblera quant à
elle un total de 84 monuments. En 1906 la loi va s’étendre aux sites naturels.
La loi du 31 décembre 1913, qui est une synthèse de lois antérieures, constitue l’un des
fondements du dispositif de la protection et de la conservation du patrimoine. Elle instaure
notamment l'instance de classement et définit le cadre et le statut des Monuments
historiques. La loi du 2 mai 1930 aura pour objet de « réorganiser la protection des
monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, scientifique, légendaire
ou pittoresque ». En 1943 un changement notable est apporté à la loi en définissant un
périmètre de 500 mètres autours des monuments classés, confirmant ainsi l'importance du
lien que tisse l’objet patrimonial avec son environnement.
Ce n’est qu’en 1967, que sera promulgué le premier texte qui va donner un cadre légal
général à la question du patrimoine culturel. L’ordonnance n° 67-281, relative aux fouilles et
à la protection des sites et Monuments historiques et naturels, va définir la réglementation
concernant les fouilles, les sites et monuments historiques mobiliers et immobiliers ainsi que
ceux naturels. Elle fixe des critères, des degrés et une procédure de classements ainsi que
les organismes habilités en ce sens. Cette ordonnance précise aussi les sanctions des
différentes formes d’aliénation du patrimoine et établit très succinctement une idée des
rapports de propriété privée et publique.
Référence en matière de gestion du patrimoine culturel en Algérie cette ordonnance qui sera
modifiée par le décret 81-135, du 27 juin 1981, constituera l’essentiel de l’arsenal juridique
en termes de protection des biens culturels jusqu’en 1998, année de promulgation de la loi
n° 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel. Née d’une volonté d’ouvrir la
dimension patrimoniale sur de nouvelles perspectives, cette loi aujourd’hui en vigueur «
atteste de la manifestation d’une nouvelle conscience culturelle collective » . Elle se traduit
notamment par l’introduction du patrimoine immatériel aux côtés des patrimoines immobiliers
et mobiliers.
• Loi 90-30 du 1er décembre portant loi domaniale. Dans le cadre de cette loi les biens
culturels relevant du domaine privé de l'Etat et des collectivités locales peuvent faire l'objet
d'actes de gestion par leurs titulaires.
- l’inventaire et le classement ;
- la création de banques de données du patrimoine culturel immatériel ;
- la restauration et la réhabilitation des centres historiques ;
- la restauration et la mise en valeur des sites et monuments archéologiques.
La concrétisation du SNAT sera relayée par la mise en œuvre au niveau spatial, des neuf
Schémas Régionaux d’Aménagement du Territoire (SRAT), couvrant les Régions
Programme prévues par la loi : Nord-Centre, Nord-Ouest, Nord-Est, Hauts Plateaux-Centre,
Hauts Plateaux-Ouest, Hauts Plateaux-Est, Sud-Ouest, Sud-Est et Grand Sud et par les
quatre Schémas d'Aménagement des Aires Métropolitaines (SDAAM) à l'horizon 2025 :
Alger, Oran, Annaba et Constantine.
Il propose 18 pôles d’économie du patrimoine « PEP » et distribue les responsabilités sur les
mesures de protection et de valorisation des biens culturels, entre autres aux institutions
nationales et régionales. Le programme d’action intègre les politiques existantes, liées au
Schéma Directeur des Biens et des Services et des Grands Equipements Culturels et au
Schéma Directeur des Zones Archéologiques et Historiques.
Adoptée en 1998, la loi 98-04 relative à la protection du patrimoine culturel, apporte une
vision nouvelle de la notion du patrimoine par rapport aux textes antérieurs. En élargissant la
notion de biens culturels au patrimoine immatériel, et en instituant les secteurs sauvegardés,
la loi propose en effet une réelle avancée. D’une façon globale, elle marque une étape
d’affinement des notions et d’établissement d’une conception détaillée du fait patrimonial.
Cet affinement se traduit aussi, sur le plan exécutif, par une volonté de décentralisation, de
déconcentration et de création d’organes spécialisés et autonomes.
Elle définit la notion du patrimoine culturel comme « l’ensemble des biens culturels matériels
et immatériels constituant le support et l’environnement physique, ainsi que les modes de vie
et de communication, les expressions artistiques, les croyances et les traditions ».
Pour les biens culturels matériels, rassemble l'ensemble des biens culturels immobiliers,
immobiliers par destination, et mobiliers existant sur et dans le sol des immeubles du
domaine national, appartenant à des personnes physiques ou morales de droit privé, ainsi
que dans le sous-sol et les eaux intérieures et territoriales nationales, légués par les
différentes civilisations qui se sont succédé de la préhistoire à nos jours.
En l’absence de textes d’application, la nouvelle loi sur le patrimoine culturel est restée
inopérante à ses débuts, empêchant ainsi la mise en place de la nouvelle politique
patrimoniale et entraînant une situation de vide juridique. En 2003 et 2005, une série de
textes d’application est alors adoptée, sous la forme de décrets et d’arrêtés, afin de préciser
les modalités de sa mise en œuvre.
Concernant l’inventaire des biens culturels matériels et la banque de données des biens
culturels immatériels, les deux principaux axes stratégiques de l’inventaire, plusieurs textes
ont ainsi été promulgués :
• Décret exécutif 03-311 du 14 septembre 2003 fixant les modalités d’établissement de
l’inventaire général des biens culturels protégés ;
• Décret exécutif n 03-325 du 5 octobre 2003 fixant les modalités de stockage des
biens culturels immatériels dans la banque nationale de données ;
• Arrêté du 29 mai 2005 fixant la forme et le contenu du registre d’inventaire des biens
culturels protégés ;
• Arrêté du 13 avril 2005 fixant la forme et le contenu de la liste générale des biens
culturels protégés ;
• Arrêtés du 13 avril 2005 les modalités de collecte et de transmission des données
des biens culturels immatériels :
• Arrêtés du 13 avril 2005 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des
fonds documentaires spécifiques aux biens culturels immatériels ;
• Arrêté interministériels du 7 février 2006 fixant les modalités d’établissement de
l’inventaire des biens culturels protégés relevant des Affaires Etrangères ;
• Arrêté du 28 mai 2007 fixant les modalités d’établissement de l’inventaire des biens
culturels protégés relevant du secteur de la Défense nationale.
On doit, d’un point de vu global, aussi citer l’adoption de la Déclaration d’Alger sur la
diversité culturelle et la sauvegarde des identités et des patrimoines des peuples lors de la
Conférence islamique des Ministres de la culture en décembre 2004, ainsi que la signature
de conventions internationales et de recommandations notamment celles proposés dans le
cadre des nombreux projets Euromed Heritage auxquels a participé le Ministère de la
Culture.
Afin d’adapter les textes législatifs aux exigences du contexte national et dans la perspective
de mettre la loi en conformité avec les instruments internationaux ratifiés par l'Algérie (dont la
Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine immatériel), un projet de révision de
la loi 98-04 est actuellement à l'étude.
Parmi les documents stratégiques élaborés par le ministère de la culture, figure le Schéma
directeur des zones archéologiques et historiques à l’horizon 2025, qui prévoit plusieurs
actions.