Conte
Conte
Conte
LE CONTE
EST BON
Un module à l’usage des formateurs pour permettre aux enseignants de mettre en œuvre
l’exploration du conte et du récit oral en tant que support de médiation dans
l’appropriation de la langue
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1
LA VALEUR DE LA TRANSMISSION
1-rappels et définitions
2-témoignages historiques et processus de transmission des récits
l’interprétation et l’analyse des contes
3-Autres définitions
4-exploration de deux « matrices »
5-les fonctions pertinentes du conte :
-fonction restauratrice
-fonction différenciatrice
-fonction symbolique
-Fonction socialisante
-Fonction langagière
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1/ quelques rappels : Mythes, légendes, fables, contes….
Les contes, les récits mythiques, les fables et les légendes ont en commun
de constituer un récit parlé ou écrit dans lequel la plupart des personnages
possèdent une nature à la fois humaine et surhumaine, agissant dans des récits à
la fois réels et surréels dans une fusion totale du récit…
(Didier Casalis dans la grande encyclopédie Larousse 1975)…
Les Mythes : sont des récits imaginaires d’exploits réalisés par des personnages
ayant des pouvoirs divins ou quasi divins ,en tout cas hors du commun des
mortels .Ainsi en est il des mythes grecs contant les exploits sur terre et sur
l’Olympe des Dieux et des demi Dieux .On peut décliner deux grands types de
mythes : les mythes théogoniques (vie des Dieux entre eux ou des Dieux avec
les hommes) , et les mythes cosmogoniques expliquant la création du monde et
de l’univers…
La fable : C’est un récit imaginaire mettant en scène des animaux qui parlent et
qui servent d’illustration à des préceptes moraux (Esope, La Fontaine)
Le conte : s’éloigne du monde mythique, ses personnages n’ont plus besoin des
Dieux, mais plutôt d’autres humains possédant parfois des pouvoirs magiques.
La fin positive est aussi une différence remarquable avec les autres récits.
Le genre du conte est difficile à définir : « genre oral qui a été écrit » ou encore
« écrit qui vient de l’oral » Voilà les définitions que l’on trouve le plus souvent.
Cette dualité le rend complexe et remarquable. Elle se joue entre l’oral et l’écrit
dans des contextes culturels polymorphes en terme de temps et d’espace.
Vieux comme le monde, présents dans toutes les cultures et chez tous les
peuples, les contes semblent universels, et proviennent de la plus lointaine
humanité. Il y a trois cents ans environ, en occident on a « écrit » les contes, on
les a fixés. On a donc abandonné progressivement la tradition orale : culture
vivante et évolutive que l’on se passait de « bouches à oreilles » et qui révélait
les « habits » de la société du moment, de la situation, du lieu, de l’histoire :
Le conte peut être considéré comme un lien : le lien entre l’histoire
personnelle, l’histoire culturelle et l’histoire universelle .En ce sens il s’affirme
comme un médiateur culturel de premier plan : comme le jeu, les chants, les
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danses, il est constituant social transmetteur des us et des coutumes, mémoire
ineffaçable singulière et plurielle de l’humanité. .
Maintenant, ce genre est devenu ,(dans notre culture) littéraire ,beaucoup plus
difficile à définir, ayant en particulier, envahi la littérature enfantine…Mais qu’y
a-t-il de commun entre : les contes de ma mère l’Oye, les contes fantastiques de
Maupassant, Les mille et une nuits , les contes philosophiques de Voltaire ?
Le conte occupe aujourd’hui une place incertaine au sein de la littérature :
Quiconque pense que tout conte est de « fée » découvre en avançant dans le
continent méconnu de l’oralité qu’il existe autant de contes que de conteurs…..
Conter : le terme ne s’applique pas qu’au conte : on peut conter une histoire, et
si tous les contes sont des histoires, toutes les histoires ne sont pas des
contes…on conte une légende, un mythe,…
L’acte de conter se définit comme l’art de mettre en « parole » tous les types de
récits, ce qui peut encore ajouter à la confusion de la définition du
conte…Conter, c’est « égrainer » le récit dans l’espace et le temps, de façon
logique et chrono « logique ». Rien d’étonnant alors de constater que les termes
« conter » et « compter » ont la même origine : computare, dont la définition est
énumérer (nombres et évènements) …on retrouve encore aujourd’hui cette
interface dans des jeux de parole comme les « contines » ou « comptines » pour
les plus jeunes ainsi que dans les contes « énumératifs » …
a/ les exemple : les prédicateurs du Moyen âge s’en servent comme argument à
leurs sermons :après avoir puisé dans la bible ,les vies des saints ,les fables
etc.…ils empruntent à la tradition orale ,d’où le caractère fortement moralisateur
de certains contes .Beaucoup de contes ont été retrouvés dans ces recueils.
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c/ Perrault : (1628 1703)
C’est l’époque de la querelle des anciens et des modernes :il veut montrer ,à
l’encontre de ceux qui estiment que seuls les modèles antiques sont valables
,qu’il y a dans nos campagnes toute une culture populaire digne d’intérêt qui se
manifeste au travers des contes.
Perrault écoute, collecte et réécrit, c’est donc un adaptateur de contes mais pas
un auteur : Contes de ma mère l’Oye en 1697…pour que ces contes soient lus il
leur donne une tonalité « pédagogique » afin qu’ils soient utile à l’éducation des
enfants.
Enfin il faut citer l’énorme travail de collectage des folkloristes, tant au XIX°
qu’au XX° qui ont recueilli et respectés les contes (Blade, Cosquin mais surtout
Claude Seignolle).
Beaucoup d’instituteurs ont été des conteurs ou des collecteurs de contes .Issus
souvent de milieux populaires, soucieux de transmettre valeurs et traditions ils
se sont révélés d’excellents « passeurs ».
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e/ les psychanalystes
Marie Louise Von Frantz :in : « interprétation des contes de fée » : les contes
sont considérés comme des archétypes communs à l’humanité entière, même si,
superficiellement leur expression varie selon les civilisations et les situations
concrètes. A l’origine de cette théorie on trouve JUNG.
J. Claude Barat : comme le jeu, le conte est un constituant social, son origine
se perd dans la nuit des temps, il est universel, il donne une forme aux
représentations internes en fournissant des modèles culturels appropriés.
Georges Jean (in : le pouvoir des contes) : le pouvoir des contes réside dans le
fait qu’ils construisent sur le mode imaginaire : par anticipation, répétition ou
récurrence des scènes ou plutôt des scénarios existentiels.
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Art thérapie : dans le conte de fée, on trouve les méthodes pour résoudre les
problèmes fondamentaux de l’enfant : la description d’un cheminement évolutif
d’un processus de transformation qui permet de passer d’un stade périmé
antérieur à un stade nouveau réparé…
J. Bellemin Noël : le conte est une cartographie des plaies et bosses de l’âme
humaine….
Le conte : pays intermédiaire : je ne sais plus très bien qui a dit : on est de son
enfance comme on est d’un pays…On peut penser que l’auteur de cette phrase
situe l’enfance dans le « giron » culturel de l’histoire personnelle familiale et
romancée ,là ou s’enracinent les nostalgies ,ou s’inventent les souvenirs .Ce lieu
magique et douloureux, niche des rêves et des effrois, des merveilles et des
démons, c’est Trapelune :le pays exploré par Alice et par Winnicott : cet espace
intermédiaire du jeu et de la création, ou s’élaborent le deuil et la réparation ,ou
s’invente la vie à vivre ,ou se développe l’autonomie .Même si ce pays n’est pas
situé sur une carte il est loin d’être inaccessible, on peut s’y rendre, en revenir, y
rester longtemps ou faire de très courts séjours : c’est bien là l’espace
transitionnel ou Winnicott accueille tous ceux qui vivent créativement le monde,
sans rage et sans passivité .C’est un lieu « bordure », intermédiaire ,un espace
frontière, comme le pays des contes ,il n’est sur aucune carte, mais tout voyage
passe par là…..
Alors, quelquefois, lorsque les enfants, violentés par la vie n’ont plus aucun
espace intermédiaire entre les cruautés de l’existence et leur monde personnel,
recréer par des histoires, des mots, une aire « transitionnelle » de créativité va
sans doute permettre à l’enfant de se protéger, d’agir en apprivoisant sa propre
violence, et en le protégeant de celle du monde.
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4/ exploration de deux « matrices » de contes traditionnels,
merveilleux, populaires
A/ La matrice : « Faute et sauveur »
Cette matrice met en évidence les fondements culturels de la plupart des sociétés
occidentales :
Schéma :
Le sauveur :
Pratiquement toujours un homme (en
r éférence au messie,) image paternelle:
bûcheron, chasseur)
Image du mari idéal : le prince charmant
Image des frères (le lien du sang)
Quelques commentaires :
On identifie bien une « trame » liée aux fondements judéo chrétiens, à la notion
de faute, mais aussi de pardon et de rédemption…Toute faute est elle pardonnée
après la punition ? La punition n’est pas mortelle, mais débouche sur un autre
monde : cette matrice essaie de répondre aussi à nos angoisses devant la mort :
message : la mort n’est pas une fin, nous serons tous sauvés.
Autre constat : le héros subit les évènements, il ne cherche jamais à se
défendre où à se rendre maître des évènements .Greimas (structuraliste école de
Vladimir Propp) les nommera « Actants » des récits et non « acteurs »
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B/ la matrice de « quête » :
C’est la plus répandu dans les contes
Le héros est dominé, il est victime, il est en Epreuves : Amour, gloire, et pouvoir (souvent
manque…. symbolisé par la richesse et l’argent).
A/ Epreuves qualifiantes ( trois)
3 Types de quêtes : Interventions d’adjuvants et d’opposants
-la quête chrétienne : cendrillon ou quelquefois ;
« fuseau navette » elle met en avant les
qualités intrinsèques de B/Epreuve principale : apparaissant souvent
l’humain :générosité intelligence, habileté impossible à réaliser
etc… La solution étant alors d’utiliser la ruse face
à la force brutale.
-la quête héroïque : Le graal, Ulysse
Thésée ( se rapproche des récits
légendaires) Message :
-la quête populaire : c’est la plus connue : Le héros (souvent simple et sage par sa
le chat botté, poucet, mais aussi le petit simplicité va vaincre l’ennemi par les mots
tailleur, etc… et la ruse opposés à la brutalité et la
cruauté)
Les « ingrédients » :
A/ Ingrédients linguistiques :
Quelques commentaires :
Ces récits, par leurs ingrédients narratifs, font écho à des situations qui restent
encore très contemporaines : la notion de belle mère ou de marâtre dont
Winnicott nous dit qu’elle peut être la représentation de la « mauvaise » part de
la mère « suffisamment bonne », résonne aussi de toutes les situations
complexes que rencontrent les enfants lors des séparations entre parents…
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La notion de « désir d’enfant non assouvi » est aussi encore très actuelle…
« Tu auras satisfaction selon tes mérites » reste aussi un message délivré par
cette « matrice » de quête …de quoi alimenter de nombreuses discussions autour
des concepts d’éducation et d’apprentissage…
Autre propos :
Le conte fait aussi apparaître que l’erreur n’est pas une défaite, mais
constitue souvent une étape…Elle n’entraîne pas la mort. Tout le monde fait des
erreurs, même le héros. Faire une erreur ne met pas obligatoirement sa vie en
danger (estime de soi, confiance,) ; l’erreur est source d’apprentissage, elle rend
compétent (voir les trois petits cochons) elle est constitutive de la connaissance.
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La punition liée à la faute (structure faute et sauveur) n’est que momentanée
…tout est pardonné.
-Il nous laisse le soin de la décision, sans nous inciter à la prendre .C’est à nous
de décider si nous l’appliquons à notre vie ou si nous nous contentons de rester
spectateur .On retrouve là la dualité du dedans et du dehors que pratique aussi le
conteur dans son art : le conteur est un passeur : il est dans l’histoire en la
racontant, mais ce récit existait avant lui et existera après lui, il n’en n’est pas
l’auteur il en est le véhicule…
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Le conte merveilleux (ou récit populaire) n’est pas anxiogène :
L’abri est rapidement construit (de paille), dans un minimum d’efforts ce qui va
permettre le jeu
Mais :
La maison est peu solide et il y a danger
Ou bien :
Faut il accéder au principe de réalité : frustration, effort, pas de jeu (maison de
pierre)
Mais :
La maison est solide,la récompense est durable, éviction du danger car on a
évalué le risque encouru, on a pris en compte le comportement de l’autre, on a
anticipé…
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Il y a dans cette histoire, une valorisation du principe de réalité…on peut aussi
penser que les « trois petits cochons » sont une même et seule personne à trois
stades différents de sa vie.
Tout en avertissant d’une façon très réaliste que la colère et l’impatience
conduisent à de graves erreurs, le conte de fée rassure en montrant que les
conséquences ne sont que passagères et que « la bonne action » peut toujours
réparer.
B/ La fonction différenciatrice
-En s’identifiant aux trois petits cochons, l’enfant fait le constat qu’une
évolution est toujours possible
-Etant invité à s’identifier à chacun des protagonistes, l’enfant apprend qu’en
développant son intelligence il peut venir à bout d’adversaires plus forts que lui.
-Il n’y a pas forcément chez l’enfant une jouissance dans la punition du loup, ni
dans la victoire de l’aîné, mais souvent une compréhension de la dynamique de
l’histoire et une expression sur l’acquisition de la maturité.
Boucle d’or :
Boucle d’or est aussi un conte (histoire ?) dans lequel se révèle la fonction de
représentation ,porte ouverte sur l’accès à « la symbolique » qui autorise la
conceptualisation et donc l’élaboration du langage : tout au long de cette
histoire, chaque personnage « ours » est représenté par des objets successifs le
caractérisant : petite chaise,petit bol, petit lit pour le petit ours, moyenne chaise
etc. …pour la maman, et grande chaise…pour le papa ours .Le constat fait par
des enfants lors d’une dramatisation de ce récit était : « quand tu racontes, les
personnages sont tous ensemble,mais quand on joue, Boucle d’or n’est
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pratiquement jamais avec les ours….Pourquoi ???Après débat, force fut de
constater que dans la première partie du récit
(la visite de la maison par Boucle d’or) les ours sont présents au travers d’objets
qui les représentent mais absents physiquement…Le langage apporte alors
l’illusion de la présence des personnages ,alors que dans le jeu dramatique
l’action nous révèle leur absence physique mais leur présence symbolique .
C/ La fonction symbolique
-Le conte porte en lui des éléments symboliques :
Les noms : en général les personnages n’ont pas de nom, excepté le héros qui va
souvent donner son nom au conte (Blanche neige, le petit poucet, le petit
chaperon rouge….) ces noms sont symboliques, génériques, et par leur nature
(presque des noms « communs ») peuvent faciliter le jeu de rôle et
l’identification.
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-les monstres dévorateurs (quête) le Minotaure, les ogres, les sorcières, trolls,
les dragons : leurs actions sont définitives : ils mâchent .Ils resteront souvent à
l’état de menace pour le héros
-les monstres avaleurs : (faute et sauveur) loups, baleines, c’est provisoire,, ils
recrachent ou on ouvre leur ventre .Ils accompliront leur tâche qui les rend
« actants » d’un scénario inéluctable.
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Quelquefois, les caractères secondaires varient : exemple :
Les caractères secondaires pourront agir sur l’interprétation que l’on pourra
avoir du caractère principal : la ruse peut apparaître positive pour le cas du lièvre
et donc comme une qualité, beaucoup moins dans le cas du renard et donc
comme un défaut.
Le conte : c’est un ordre social perturbé, puis rétabli.La rupture est souvent due
à la désobéissance, au malheur ou à la domination. Puis, après un « passage »
l’ordre est rétabli.
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Le conte est structurant : il représente l’ordre opposé à la confusion .C’est le
véhicule de valeurs culturelles : le langage du conte a souvent la structure de
l’écrit, ce n’est pas le langage de tout le monde, c’est une langue codifiée.
Si le conte est très attirant pour les psy et les « pédagogues » de toutes sortes, ce
qui me satisfait c’est de savoir qu’il échappe toujours quelque part à leur scalpel.
Lily Boulay
F/ La fonction langagière
L’enfant doit comprendre et assimiler les valeurs, les codres, les codes, les
attitudes et les comportements explicites ou implicites de sa propre culture, de la
culture de l’école et de l’institution.
Le conte, par sa nature et son propos répond à ces exigences en proposant les
mots, les formes, les structures pour dire et pour faire dire.Le récit oral est
matière vivante et n’existe que par le conteur, passeur incontournable et
éphémère .Le conteur ici est défini comme celui qui transmet par la parole. Cela
nécessite une inscription dans un espace de communication :
Nous voilà donc dans la « pragmatique du langage », dans l’aspect social
fondamental qui peut se résumer en quelques mots : pour parler, il faut avoir
quelque chose à dire et avoir envie de le partager avec les autres.Laurence
Lentin (linguiste et pédagogue) nous disait bien que pour qu’un enfant parle il
faut :
-l’écouter parler,
-le laisser parler,
-le faire parler
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Le récit oral prend alors toute sa place dans l’évolution de l’enfant vers son
statut d’élève .Les l’histoires racontées dans « la communication heureuse intra
familiale » de la petite enfance
Résonneront comme autant de racines vitales, véhicules de la sève culturelle et
langagière.qui donneront du sens aux demandes de l’école .contribuant ainsi à
tisser les liens intergénérationnels, culturels et historiques des sociétés
humaines.
La pratique du récit imaginaire doit rester spécifique, elle ne peut faire l’objet
d’aucune évaluation.le terme « exploration « pédagogique convient mieux que
celui d’ « exploitation » ce qui ne signifie pas qu’elle soit légère ou uniquement
récréative .Rendre les enfants « gardiens » de ces moments les préservera de tout
sentiment d’échec ou d’exclusion.
« la langue est la maison que l’homme habite » dit Heidegger .Nous sommes au
moins autant parlés par la langue que ce que nous la parlons .Nous sommes à la
fois le sujet et l’objet de notre discours ,Nous sommes porteurs de notre histoire
singulière et de notre histoire culturelle.
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Le conte « au service de l’apprentissage de la langue » (Anne Popet, evelynes
Roques), permet
D’exercer :
Les processus cognitifs:
-mémoriser
-analyser
-anticiper
-mettre en lien
-structurer
-développer l’imaginaire
Conclusion :
Voilà pourquoi le conte est « bon » : Bon à dire, bon à lire, dans la diversité de
ses formes, dans l’acte nécessaire et vital de la transmission des valeurs, des
codes et de la langue….
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2
Document 1 :
* Objectifs généraux
* Compétences à travailler
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Université de Cergy Pontoise
« CONTE, RECIT ORAL »
OBJECTIFS, COMPETENCES A TRAVAILLER, INDICATEURS
D’ATTEINTE DES OBJECTIFS
P. Charentin PIUFM
1/Compétences
communicationnelles -circulation de la parole dans le
groupe
-participer à un échange collectif en -oser prendre la parole , se la
acceptant d’écouter les autres. redonner
-qualité des échanges
-prendre l’initiative d’un échange et -qualité des silences
le conduire au-delà de la simple -respect de l’espace narratif/espace
réponse de parole
Savoir Ecouter, dire, Lire -écoute
-répondre aux sollicitations de
l’animateur du groupe
2/compétences langagières :
-transfert de structures syntaxiques
-au travers des récits contés : simples et complexes issues de
-armatures syntaxiques récits travaillés dans les récits créés.
-lexique -réinvestissement du lexique
proposé
en langue orale française
Amélioration de l’Accent, de
l’articulation prise de conscience
uniquement dans le cas de travail des différentes réalités
avec phonologiques et phonétiques.
stagiaires étrangers
22
16
23
PROJET D’ATELIER : le récit oral et la langue française :
Conter en public
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un animal (ex le renard)
sans jamais utiliser le
même mot pour le
désigner (cet animal
là…le voleur…ce bandit
roux…)
Respecter la parole de l’autre Jeux d’écoute
La parole active
25
PROPOSITION D’UN MODULE DE
FORMATION
EN TROIS JOURNEES
26
UCP IUFM de l’académie de Versailles
Philippe Charentin P.I.U.F.M
27
d’histoires
Et analyse La chèvre et le Lion : fable de pourquoi… Trouver les caractéristiques d’un
conte
Jean Sans Peur : Quête populaire (développer la
notion de quête) matrice…
28
JOURNEE 2
PHASE ACTIVITE PREVUE OBJECTIFS ET COMPETENCES
TRAVAILLEES
PHASE 1 : -On essaie de se souvenir des histoires racontées la veille (le la pragmatique du langage :le langage est
Rappel de rappel de récit)..remise en forme, racontées : la remise en avant tout communication : interactions
récit mots permet une réflexion sur le sens ,la forme ,les rythmes organisées…
de parole, l’organisation des récits e leurs structures…la Compréhension première de la langue
prosodie de la langue Française
Travail de la mémorisation : remarques
Je raconte : la blessure de la langue
PHASE 2
Les outils du -création d’un nouvel espace de communication (stagiaires -Mémorisation d’un récit
conteur « debout ») -Se positionner dans un espace de
-rappel sur le fonctionnement de l’appareil phonateur et la communication
voix -Ecoute
-exploration :du souffle et de la voix (jeux : soupirs, hey -participer à un échange collectif dans la
famoussa, rencontres afros, hey yana :voix parlée,/voix langue française.oser
chantée, -accepter sa voix, son corps, travailler
-comptine de l’ogre…La marmite…Djin Djeeree l’histoire au travers du corps
La voix étant libérée,on travaille sur des intonations, jeux
surles postures qui vont aider aux intonations : le langage
c’est avant tout le corps…
29
JOURNEE 3
Finir sur Guinârou le roi des guinées : c’est bon, c’est Ecouter, comprendre et savoir
PHASE 4 bon. analyser une histoire
Parallèle avec le champ et les djinns : conte Afrique du Trouver les caractéristiques d’un
nord. (Algérie) conte
participer
Fiche pour s’évaluer…..
30
D’AUTRES OUTILS
31
PUCP/IUFMAVB/PC Activités mentales Activités Axes langagiers Axe socialisation
2008 narratives
32
PROPOSITION D’UNE TRAME DIDACTIQUE DE SEANCE
SUR LE RECIT ORAL
PC/2008/UCP.IUFM Versailles
SEANCE N°………………………… de la séquence intitulée : Entrée dans la langue orale française par le
récit oral
OBJECTIFS DE LA SEQUENCE : (ou objectifs généraux) reprendre les objectifs des programmes et les lier
au récit oral dans le cadre de la pragmatique du langage (communication) mais aussi en terme de lexique, de
syntaxe de prosodie de la langue française……..
B/Questions posées aux enfants : que veut nous dire ce conte ou cette histoire ? comment il « fonctionne » ?
etc….Identifier, jouer, comparer….
Et travail de la compétence visée : penser à des étayages pour ceux qui sont plus en difficulté ( au travers d’outils
facilitateurs)
Remarque : les modalités de la mise en œuvre peuvent être variées : petits groupes, grand groupe etc….
33
Travailler l’oral par le récit et le « CONTE » FICHE
D’EVALUATION FORMATIVE
Analyser le processus de
CREATION ET création en créant soi
CREATIVITE même :réinvestir des thèmes
et des personnages issus des
contes et des histoires
proposés par le groupe ou
l’animateur
-médiatiser (utiliser un
OUTILS et support de médiation
MEDIATIONS une forme didactique sans
détourner l’attention du
récit) (marionnettes,…)
-utiliser sa voix comme un
outil sous ses différents
aspects
(hauteur,intensité,timbre)
-rythmer sa voix
-se constituer un répertoire
de base permettant
d’explorer les histoires et
REPERTOIRE les contes avec ses élèves.
34
PRESENTATION D’UN PROJET EN
PARTANT DES CONTES DE « POURQUOI
ET DE COMMENT »
35
PRESENTATION DE LA TRAME D’UN PROJET EN
PRENANT COMME SUPPORT :
LES CONTES D’ORIGINE
Les contes d’origine sont issus des grands mythes et notamment des
mythes cosmogoniques (ceux qui expliquent la création du (des) monde) .
De tout temps, l’homme a cherché à expliquer ce qui se passait autour de lui :
mystères pour lesquels il n’avait pas encore d’explications (scientifiques)…
Objectifs :
-appropriation de la structure d’un conte particulier : le récit d’origine
-repérage des connecteurs introduisant les différents épisodes du récit
- les identifier (temps espace, causalité..) les mémoriser, les utiliser
Déroulement de la séance :
-raconter quelques petits contes d’origine (s’inspirer en les étoffant des
histoires présentées sur la « matrice » : page suivante)
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SCHEMA TYPE D’UN CONTE DES ORIGINES
(applications pédagogiques)
Autrefois : Un jour : Mais : Alors : C’est pourquoi
Etat des lieux Changement de Déséquilibre Résolution aujourd’hui :
Situation initiale situation positive ou Situation finale
négative
L’ours et le L’ours décide Le corbeau refuse Le corbeau L’ours blanc n’a
corbeau ne d’aller demander de l’aider, l’ours voulant sortir plus de queue et le
s’entendaient conseil au veut attraper le l’ours de la neige, front en pente
pas… corbeau… corbeau et tombe lui arrache la (chute tête la
lourdement dans queue… première dans la
la neige… neige)…
La chauve souris Elle va se La chauve souris La chauve souris La chauve souris a
se trouvait très plaindre au se moque des perd toutes ses honte et ne sort
laide… créateur, chaque oiseaux, lesquels plumes plus que la
oiseau devra lui vont à leur tour se (intervention du nuit…Elle cherche
donner une plaindre d’elle au divin)… des plumes….
plume… créateur…
Les hommes ne Les hommes Une mouche vole Les mouches ont Il y a des mouches
possédaient pas promettent « table le feu rapporté par « table ouverte » sur nos tables de
encore le feu… ouverte » à l’araignée chez les salles à manger et
l’animal qui pendant son hommes… les araignées
rapportera le feu. sommeil… tissent des toiles
C’est l’araignée pour attraper les
qui se met en mouches et les
route… déguster.
37
LA CHAUVE SOURIS
(Conte d’origine…Indiens Zapotèques…in contes des pourquoi et
des comment
Muriel bloch.
Lorsque le temps était encore un tout petit enfant, il n’y avait pas en ce monde
de créature plus laide que la chauve souris.
La chauve souris voulut en parler à dieu et monta dans le ciel. Elle ne lui dit pas
qu’elle se trouvait affreuse, non, elle lui dit :
« Donne moi des plumes, je t’en supplie, car je meurs de froid ». Mais Dieu
n’avait plus une seule plume en réserve….Chaque oiseau t’en donnera une
décida t il…
38
BIBLIOGRAPHIE POUR COMMENCER
Muriel Bloch :
-365 contes pour tous les âges (et autres 365 contes) et notamment
« contes des pourquoi et des comment »
-365 contes de gourmandises
POUR L’ENSEIGNANT :
Anne Popet Evelyne Roques : Le conte au service de l’apprentissage de la
langue (RETZ)
39
REPERTOIRE DE CONTES
40
COMPTINES ET JEUX DE SONS
41
COMPTINE DE L’OGRE
42
CONTE POUR COMPTER
Trois fois cinq, le chat sur le coussin lit au rat la vie des saints.
Trois fois neuf que c’est triste un bœuf quand il reste veuf
43
Je monte dans le champ JEUX DE SONS…
Je compte tout le temps
Je tombe dans l’étang
je trouve un caillou blanc
Et ton Phoque ?
Et ton coq ?
Et ton sac ?
Et ton lac ?
Et ton pic ?
Et ton tic ?
Et ton œuf ?
Et ton bœuf ?
Ils vont bien
Ce matin,
Merci pour eux ?
Pour nous,
On s’amuse…comme des fous !
44
Texte libre
Lundi je suis allé chez le tigre. On a mangé mon tonton et ma tata avec des
frites. Après, on est allé au zoo et on a vu le poulet dans sa cage. Quelle belle
journée !
Mardi je suis allé chez le poulet avec des frites. On a mangé le tigre. Après,
on est allé au zoo et on a vu mon tonton et ma tata dans leur cage. Quelle
belle journée !
Mercredi je suis allé au zoo. Mon tonton et ma tata ont mangé du poulet
avec des frites. Après, ils sont venus me voir dans ma cage, à côté de celle
du tigre.
Tous ensemble : Quelle belle journée !
45
Inventer la suite
Jeudi,……!
Vendredi, …….
Samedi …….
Dimanche. Le zoo paraît vide, sans le poulet, sans mon tonton et sans ma
tata. Il ne reste plus que nous (geste englobant les spectateurs et nous)… et le
tigre.
Tous : Belle journée ! ?
46
La marmite
47
LE LOUP ET LE CRABE
(Récit populaire de tradition orale)
Ce jour là le corbeau avait très chaud et il est allé tremper ses pattes dans l’eau
de la mer…Il s’est posé sur la pierre sous laquelle sommeillait un crabe…Et il
l’a dérangé : alors le crabe a sorti sa grosse pince de crabe et a attrapé la patte du
corbeau :
« Un crabe méfie toi……… fais attention à ta…patte »
-Aie ! dit le corbeau tu me fais mal, lâche moi ! Qu’est ce que je t’ai fait…
-Rien dit le crabe, mais tu me déranges…
-Aie Aie tu me fais très mal a répété le corbeau lâche moi, mais qu’est ce que je
t’ai fait encore ? ? ?
-Si je te lâche qu’est ce que tu me donnes ? ? ?
-Je te donnerai………Un renne tout entier, je l’emmènerai jusqu’ici !
48
-Bien a dit le crabe…Et il a lâché les deux pattes du corbeau ,qui s’est envolé
et est allé se les essuyer dans l’herbe du pré voisin tant elles lui faisaient mal.
Mais…le pré était juste devant le bois …et …qui on a laissé dans le bois depuis
le début de cette histoire ? ? ?
Le loup ! Qui est sorti de là affamé, et qui voyant cette petite chose toute noire a
eu envie de la manger. Il a posé sa grosse patte de loup sur la queue du corbeau :
Bon, je t’y emmène quand même a réitéré le corbeau, et ne sachant très bien
pourquoi, le loup s’est laissé faire .Arrivé au bord de l’eau le corbeau a dit au
loup :
« Laisse pendre ta queue au dessus de cette pierre (c’est la pierre sous laquelle
est le crabe), lorsque tu sentiras frétiller les poissons tu n’auras qu’à tirer et tu
auras à manger ! »
« Formidable ! »
Et le loup a fait ce que lui avait dit le corbeau .Pendant ce temps, celui ci est allé
frapper sur la pierre du crabe : »eh !le crabe je t’ai rapporté le renne, tu peux
voir sa queue qui pend.
-« merci » et le crabe a sorti sa grosse pince de crabe et a attrapé la queue
du…loup….
49
Et ce jour là on pouvait voir sur le chemin qui conduisait au village, un curieux
équipage : c’était un loup, avec, accroché à sa queue un énorme crabe, et au
dessus d’eux voletait un petit corbeau tout noir qui riait en disant :
« Ah ah, vous vouliez me manger l’un et l’autre, eh bien maintenant mangez
vous l’un l’autre ! ! ! »
Est ce le loup qui a mangé le crabe ? Est ce le crabe qui a mangé le loup ?mon
histoire ne le dit pas, en attendant vous, lorsque vous irez cet été au bord de la
mer méfiez vous car :
50
FRERE BLANC MON FRERE BLANC
51
LE SULTAN et LE VIZIR
(Contes orientaux)
Hélas jamais je n’aurai le temps de lire tout cela avant que la flamme de
ma vie ne s’éteigne, peux tu vizir me faire un « résumé du résumé ? »
Et là on a fait venir les raboteurs de paragraphes, les scieurs de récits (tu peux
inventer…)
Et au bout de 10 ans le vizir est revenu avec une charrette tirée par un âne…
Hélas, jamais je n’aurai le temps de lire tout cela avant que le souffle de
ma vie ne s’éteigne peux tu vz me faire un résumé du résumé du résumé
N’y a-t-il personne qui pourra avant que je ne quitte ce monde me faire un
résumé du résumé du résumé du résumé de toutes les histoires du monde ??
52
Personne ne s’est approché (on le craignait le sultan) personne ? Eh bien si : un
petit garçon qui a chuchoté à l’oreille du sultan quelques mots…
Le sultan a souri, enfin apaisé, puis il est mort…
On a cherché longtemps ces quelques mots…Un jour on les a trouvés : ce sont
les quatre mots qui commence et qui résument tous les contes du monde :
Adaptation Ph Charentin
53
CONTES EN RANDONNEE
54
« Bouche cousue »
Rapporté par Pépito Mateo ed du Rouergue.
Un jour, dans un pays, bien loin d’ici, un enfant s’est arrêté de parler.
Pourquoi ?? A demander le chat qui dormait là tout près de lui…
Bien entendu l’enfant n’a pas répondu, et le chat a dit :
Hé bien puisque tu t’arrêtes de parler, moi, je vais m’arrêter de ronronner .Et ce
jour là, dans ce pays, bien loin d’ici, un chat s’est arrêté de ronronner.
Pourquoi ?? A demander la maison dans laquelle vivait le chat et le garçon
Je vais te raconter l’histoire a repris le chat : ce matin l’enfant s’est arrêté de
parler alors moi, je me suis arrêté de ronronner…
Hé bien puisqu’il en est ainsi, moi la maison, aujourd’hui, je n ouvrirai pas mes
volets. Et ce jour là dans ce pays bien loin d’ici, une maison n’a pas ouvert ses
volets…
Pourquoi ?? Ont demandé les fleurs dans le jardinet devant la maison…
Oh je vais tout t’expliquer a rétorqué la maison : Ce matin l’enfant s’est arrêté
de parler, le chat de ronronner, et moi je n’ai pas ouvert mes volets…
Hé bien, nous les fleurs, on va pencher la tête.Et ce jour là dans ce pays, bien
loin d’ici, les fleurs ont courbé la tête…
Pourquoi ?? A demander le chemin qui conduisait d’habitude les travaux dans
les champs.
On va tout te dire ont repris les fleurs : ce matin l’enfant s’est arrêté de parler, le
chat de ronronner, la maison n’a pas ouvert ses volets, et nous les fleurs, on a
penché la tête.
Ah bon ?? Le chemin a réfléchi : moi je vais m’arrêter. Et ce jour là dans ce
pays bien loin d’ici, un chemin s’est arrêté et n’a pas conduit les travaux dans les
champs.
Pourquoi a tonné le soleil, pour quoi le chemin t’arrêtes tu ?
Oh ! Je vais t’expliquer : ce matin l’enfant s’est arrêté de parler,le chat de
ronronner,la maison n’a pas ouvert ses volets,les fleurs ont penché la tête,et moi
je me suis ARRETE
Oh là a dit le soleil, moi je vais faire quelque chose de terrible…
Et ce jour là dans ce pays bien loin d’ici, le soleil s’est arrêté de briller…
Et la nuit est venue : une nuit noire, inquiétante, froide, une nuit qui faisait
peur..Et sur la toile du ciel de cette nuit, il y avait deux étoiles.L’une d’elle s’est
détachée, est venue se poser au creux de l’oreille de l’enfant. Elle a dit des
sons,ces sons se sont transformés en mots,ces mots en phrases,et ces phrases en
histoires.L’enfant les a reconnues,c’était celles que lui racontait sa grand-
mère,juste avant la nuit,juste avant la guerre.Alors il a souri, et il s’est remis à
parler,et le chat à ronronner,la maison a ouvert ses volets,les fleurs ont redressé
leurs têtes,le chemin
55
A conduit a nouveau les travaux dans les champs et.Le soleil s’est remis à
briller.Et voyez vous mes amis, c’est depuis ce temps là qu’on pense qu’il est
très important de raconter des histoires aux petits …et aux grands.
PC 2006
56
LA RANDONNEE DU SINGE
(Randonnée populaire)
Il était une fois un petit singe si bavard qu’il cassait les oreilles de tout le
monde.On était tranquille que lorsqu’il dormait…Un jour qu’il faisait la sieste
en haut d’un cocotier,il y a eu un grand « POUM » :
-petit singe a sursauté, petit singe s’est réveillé, a sauté et s’est mis à courir
comme un fou….
Et le lièvre court après le singe, ils courent si vite qu’ils passent devant la
gazelle :
Et la girafe court après la gazelle qui court après le lièvre qui court après le
singe…ils courent si vite qu’ils passent devant le crocodile :
Et le crocodile court après la girafe qui court après la gazelle qui court
après le lièvre qui court après le singe…Ils courent si vite qu’ils passent devant
l’hippopotame…
57
L’hippopotame : hé ! Où courez vous si vite ?
Le crocodile : tremblement de terre !!
Le groupe : tremblement de terre ???
L’hippopotame : tremblement de terre, MY GOODNESS
Tout le monde a éclaté de rire….Petit singe a été moqué, petit singe s’est
vexé,il est monté dans le cocotier pour bouder……..Et je crois bien qu’il boude
encore !!!!!!!
PC/07
58
L’EPOUVANTAIL
(Randonnée populaire)
Il était une fois une vieille femme qui vivait près d’une forêt.
Elle avait une jolie petite maison et un jardin bien ensoleillé dans lequel elle
aimait planter des graines.
Mais chaque jour, les oiseaux de la forêt venaient lui manger ses graines et la
vieille devait recommencer à planter le lendemain.
Alors un matin elle en a eu assez et, au lieu de faire ses plantations, elle
est allée se promener d
Elle s’est promenée tout le jour, elle a ramassé des champignons, elle a même
fait un gros bouquet de fleurs puisqu’elle n’en avait pas chez elle.
Lorsqu’il a commencé à faire nuit, elle a décidé de reprendre le chemin de sa
maison.
59
Alors elle repart, mais derrière ça poussait : CLIP CLAP TWIST TWIST
SWING SWING (+ gestes)
Elle continue son chemin en courant.
Là elle court à toute vitesse jusqu’à sa maison. Elle y rentre, ferme tous
les volets, met un cadenas à sa porte et se cache dans son lit sous sa couette.
Et puis … plus rien : elle dort sûrement.
Le lendemain matin, elle se réveille et que voit-elle dans son jardin ?
60
Deux chaussures, un pantalon, une chemise, des gants, un chapeau et une
citrouille : c’est un … EPOUVANTAIL
Depuis ce jour-là, la vieille femme est très heureuse, car les oiseaux ne viennent
plus manger ses graines et ses légumes poussent très bien.
61
CONTES POUR PENSER ET POUR
PARLER
62
La parole
Collecté par H. Gougaud
Version P. Charentin
Dritt était un pêcheur grand, au teint mat, aux cheveux drus, comme tous
les hommes de sa tribu, et ce matin là il marchait sur la plage en laissant sur le
sable mouillé l’empreinte de ses pieds. Quand tout à coup il a aperçu quelques
algues, et sur ces algues il y avait un crâne, un misérable débris humain, un
crâne blanc qui ne faisait là que son métier de crâne.
Comme Dritt aimait bien s’amuser il s’est adressé à lui tout en dansant autour :
« crâne, pauvre crâne, mais qui t’a donc conduit ici ? »
-Vous vous doutez bien qu’il n’attendait aucune réponse… mais alors le
crâne a desserré les dents et a répondu « la parole »….
Dritt a fait un bond en arrière, puis croyant avoir été victime de la brise du
matin, à nouveau a questionné : crâne, pauvre crâne mais qui t’a donc conduit
ici ?
Et le crâne agacé a entr’ouvert ses mâchoires et a répondu….La parole !!
Alors Dritt a tout lâché, ses affaires, son sac, ses filets et il a couru sur le
sable jusqu’à la tente de son roi, il a poussé le garde, a ouvert la porte de toile :
« Roi, mon Roi, sais tu ce que j’ai vu là bas sur le sable ? Un crâne, un crâne
blanc …mais qui parle… »
« Bon, je veux bien venir avec toi, mais si jamais tu m’as menti, tu le paieras de
ta vie… »
63
Et le roi est parti derrière son énorme ventre de roi, son sabre balançant au
côté, tandis que Dritt, lui, courrait sur le sable vers le crâne blanc, qui ne faisait
là que son métier de crâne.
Alors dans un éclat de rire et dans un geste ample, le roi a dégainé son
sabre et a coupé la tête de Dritt….Puis il est allé vaquer à ses affaires de Roi qui
étaient sans doute beaucoup plus importantes que toutes nos histoires…..
Elle a roulé sur elle-même dans le sable, elle a tourné et est venue se
ficher dans l’empreinte creuse de la joue du crâne…Qui a ce moment là à
légèrement pivoté sur lui-même :
« Tête, pauvre tête, mais qui t’a donc conduit ici ?? »
Alors les lèvres déjà bleues se sont entr’ouvertes, la langue est passée entre les
dents et il a répondu :
« La parole »
PC 2005
64
La blessure de la langue :
(CONTE D’Afrique)
Il y avait une fois un chasseur qui avait été laissé pour mort à la lisière de
la forêt.
Le Lion, seigneur des animaux est venu à passer par la. Alors, le lion a ramassé
le chasseur, Alors de sa langue, il a donné à manger et à boire au chasseur. Alors
le lion de son corps a réchauffé le corps du chasseur…. Et la vie est revenue :
L’homme s’est mis à genoux, puis il s’est levé et le lion a dit : Puisque tu es
guéri maintenant, tu peux rejoindre ton village…Je vais t’accompagner …Nous
discuterons….
Quand ils sont arrivés à proximité du village de l’homme, le lion s’est
arrêté : »tes frères sont des chasseurs, si je viens avec toi, ils vont sûrement me
tuer…Alors, adieu ». L’homme a remercié le lion, lui a juré fidélité, puis il est
entré dans son village.
Mais le lion n’est pas parti, il est resté derrière la case dans laquelle habitait le
chasseur et il a …..Écouté.
Quand l’homme est arrivé sur la place du village il y avait là ses frères,
ses amis, ses femmes, ses enfants :
« Mais que se passe t il ? On t’avait laissé pour mort à la lisière de la forêt ????
Raconte….. !!
Et le chasseur a raconté : le lion qui de sa langue avait guéri ses plaies, le lion
qui de sa bouche lui avait donné à manger et à boire, le lion qui de son corps
avait réchauffé son corps……
Les autres ont écouté : c’est une belle histoire que tu nous racontes là …..Mais
d’autres questions sont venues après :
Non !!! Car le lion est bon, je vous l’ai dit….Puis il a rajouté …Il a quand même
un petit défaut……..Il sent mauvais, ……Il PUE !!!!!
A quelques temps de là, alors que le chasseur revenait au bord de la rivière pour
y puiser de l’eau le lion était là :
« L’homme, prend ton couteau et entaille moi le front ! »
-je ne peux faire cela tu m’as sauvé la vie, je t’ai juré fidélité !!!
65
L’homme a sorti alors son couteau et a entaillé le front du lion, le sang a
giclé…et il est reparti dans la forêt.
Une semaine après, alors que le chasseur revenait au bord de la rivière pour y
puiser de l’eau le lion était là :
« L’homme comment va ma blessure ce matin ?
Trois jours après, alors que le chasseur revenait au bord de la rivière pour y
puiser de l’eau, le lion était là :
« L’homme : comment va ma blessure ce matin ?
« C’est fini a répondu l’homme…Les poils commencent à repousser.
Parfait a dit le lion, tu vois l’homme, la blessure que tu as faite à
Mon front, ELLE a guéri, mais celle que tu as faite à mon cœur le jour où tu as
dit que je sentais mauvais, celle là ne guérira JAMAIS….
66
LE LOUP PENDU
« S’il te plait l’homme, libère moi, regarde, mes oreilles sont rouges, mes yeux
sont injectés, ma truffe est brûlante, je vais mourir…S’il te plait, libère moi… »
L’homme est allé faire un tour dans le bois pour réfléchir…et comme
apparemment c’était un homme qui avait le respect de la vie, il est revenu et…il
a dépendu le loup…
Bien ! Imaginez les maintenant, tous les deux assis côte à côte sur une vieille
souche, ils parlent de tout, se racontent des histoires d’homme, de loup,
évoquent la pluie et le beau temps…
-Ah ça non !!! Je t’ai sauvé la vie et tu avais promis…décidément le loup tu n’es
pas un animal de parole !!
-Je sais, mais je n’y peux rien, c’est dans ma nature !! Connais tu l’histoire du
scorpion et de la grenouille ???
-Allez ! Raconte !!
(Et il raconte l’histoire…) :
67
Il était une fois un scorpion qui voulait traverser une rivière…mais les scorpions
ne savent pas nager .Sur la même rive, il y avait une grenouille qui s’apprêtait à
traverser.
« Hé la grenouille, est ce que tu me prendrais sur ton dos pour aller de l’autre
côté ?? » dit le scorpion…
Mais qu’as-tu fait a crié la grenouille, nous allons maintenant mourir tous les
deux…
Je sais a répondu le scorpion, …Je n’y peux rien, c’est dans ma nature…
Regarde cette vieille jument qui arrive, elle a l’air bien sage…
Hé la jument, tu vois ce loup, hé bien il était pendu par une patte arrière, la tête
en bas, je lui ai sauvé la vie et maintenant il veut me manger …qu’en penses
tu ??
Oh moi a dit la jument, je n’en pense rien, tu vois l’homme, quand j’étais jeune
et vive, quand je traînais la charrue et tirais la charrette…On me donnait bien a
manger, mais maintenant que je suis vieille, on m’oublie, et on m’a mis au fond
du pré ou je tourne comme un cheval malade !!
Alors l’homme, vois tu, qui sème le bien récolte souvent le mal !!
68
Tiens voilà notre deuxième témoin a repris l’homme, cette vieille chienne, sage
parmi les sages !
Hé la chienne tu vois ce loup….. (Même texte que pour la jument)
Hé l’homme tu vas trop vite, je ne comprends rien à ton histoire, le loup quel
loup ? Celui là ? L’arbre ? Quel arbre ? Celui là ?…. bon afin que je comprenne
mieux : le loup veux tu te remettre dans la position dans laquelle tu étais quand
l’homme t’a trouvé…ET il l’a fait, ce pauvre loup et donc, à nouveau il ne
pouvait plus se dépendre…
Et le lendemain matin, il était là, à la lisière du bois. L’homme aussi était là,
mais des deux sacs qu’il avait avec lui ce ne sont pas deux poules qui sont
sorties, mais deux énormes chiens qui ont broyé le renard….
Eh oui, ici comme ailleurs, quelquefois…souvenez vous, qui sème le bien peut
récolter le mal…
PC 2005
69
Le pot à grands pères
(In histoires merveilleuses des 5 continents Ré et Philippe Soupault)
C’était un homme, un homme pauvre, un paysan qui creusait tous les
jours la terre de son champ. Quand, un beau matin, sa bêche heurte quelque
chose de dur, mais creux…Avec précaution il sort l’objet, le nettoie : c’est un
pot, pas trop petit, pas trop gros un beau pot qu’il ramène chez lui.
Il le montre à sa femme, le pose dans l’entrée…il pourrait servir…a vider ses
poches par lorsqu’il revient de son jardin…Mais dans ses poches, il n’y a pas
grand-chose : une pièce de monnaie en fer qu’il fait tinter à l’intérieur du pot.
Le lendemain matin, il récupère sa pièce, mais étrangement le pot continue à
tinter…Pourtant il devrait être vide : le paysan sort une deuxième pièce, puis
une autre, et encore une, et des dizaines et des centaines : c’est l’évidence : le
pot « fabrique », multiplie les pièces de monnaie.
Ils se font prêter une pièce d’or par un notable du village et là, le pot rend des
centaines de pièces d’or : ils sont riches….
L’homme simple, accepte. Le notable emmène le pot chez lui et se promet bien
que le lendemain matin, il multipliera à l’aide du pot magique tous les lingots
d’or dissimulés et accumulés dans sa cave.
70
Les deux gâteaux
Mais voilà qu’au bout du compte, il reste un gâteau, et leur dispute reprend…
Stop !! Crie la femme.. Voilà le marché que je te propose : nous allons faire
silence, et le premier qui parlera devra laisser manger le gâteau qui reste à
l’autre.
Mais voilà que passe un voleur : il passe la tête par la porte, il voit les
deux immobiles, s’agite devant eux en faisant des mimiques : rien ne bouge,
personne ne parle…il entre……………
Il se saisit de la lance de l’homme, l’agite sous son nez…rien ne bouge personne
ne parle : il la met à sa ceinture.
Il trouve des bracelets au sol, vient les montrer à la femme : rien ne bouge,
personne ne parle !il les met à son poignet.
Il va pour sortir, quand il regarde la femme….il la trouve fort à son goût…la
soulève et la prend sur son épaule…rien ne bouge, personne ne parle…
Comment ça personne parle ???? Mais bien sûr que si !! La femme se débat,
hurle à son mari, »mais tout de même, tu ne vas pas me laisser partir
ainsi… !!!!! »
71
DES « POURQUOI »
ET DES « COMMENT »
72
Mahura, la fille de la terre
(Contes d’Afrique H. Gougaud)
C’était il y a vraiment longtemps, au tout début du premier commencement.
En ce temps là, le ciel et la terre vivaient collés l’un à l’autre.
Le ciel avait deux enfants : son fils le vent, et sa fille la pluie.
La terre, elle, n'avait qu’une toute petite fille qui s’appelait Mahura.
Et Mahura tous les matins quand elle se réveillait, elle avait dans la tête une
seule idée : travailler.
Elle mettait une poignée de maïs dans un mortier, elle prenait son pilon, et elle
se mettait à piler.
Plus elle pilait, pilait, pilait, et plus le pilon s’allongeait…et…
« Aïe, ouïe ! » : Le ciel a pris trois coups de pilon dans le front.
En colère, il est allé voir la terre et lui a dit :
« J’en ai assez de ta fille, elle n’arrête pas de me donner des coups, j’en ai des
bleus plein le front ! Je m’en vais ».
Et le ciel est allé à la hauteur des arbres.
La petite Mahura, comme tous les enfants, a continué à grandir. Et tous les
matins, quand elle se réveillait, elle prenait son pilon et elle se remettait à piler.
Plus elle pilait, pilait, pilait, et plus le pilon s’allongeait…et…
« Aïe, ouïe ! » : le ciel a encore pris des coups. Cette fois, il a crié à la terre :
« J’en ai assez, j’ai mal à la tête, je m’en vais ! »
Et il est allé plus haut que les montagnes…
La petite Mahura n’a pas arrêté de grandir.
Et tous les matins, elle prenait son pilon et elle recommençait.
Plus elle pilait, pilait, pilait, et plus le pilon s’allongeait…et…
« Aïe, ouïe ! ». Cette fois le ciel a dit :
« Je ne reviendrai plus jamais ». Et il est allé si haut, qu’il y est resté.
Depuis ce jour, la petite Mahura s’ennuie : elle n’a plus personne à embêter…
Un matin, elle est allée dans la rivière pour se baigner.
73
Et tout au fond de l’eau elle a trouvé deux galets tout ronds : l’un doré, et l’autre
argenté. Et elle a eu une idée : elle a mis les galets dans du beau papier et elle les
a envoyés au ciel.
Le ciel était content du cadeau.
Il a fait le jour pour y accrocher le galet doré.
Et il a fait la nuit pour y accrocher le galet argenté.
C’est depuis ce temps là que nous voyons la nuit, la lune, et le jour, le soleil.
Et les étoiles, ce sont toutes les cicatrices que la petite Mahura a laissées dans le
front du ciel.
Ca c’est passé comme ça et pas autrement.
74
Oumbabayé et le plus gros gros mot du monde :
Un jour qu’il sortait de son village il a aperçu un vieux, un vieux qui se traînait
et qui se traînait….
« -oh non pour la santé, ça va, mais c’est à moi que l’on a confié le plus gros
gros mot du monde et il est tellement lourd à porter que j’aimerai bien trouver
des oreilles pour le recevoir afin de me soulager un peu…. »
Oh non pour la santé ça va ! Mais c’est à moi qu’on a confié le plus gros gros
mot du monde, et il est tellement lourd à porter que j’aimerai bien que des
petites oreilles (de dromadaire ??) me soulagent pour un moment…
Un peu plus tard, il rencontre la girafe : ah ça, je vous parle d’un temps ou la
girafe avait un tout petit cou ridicule et s’appelait Elisabeth
75
« Es tu malade OUMB… pour marcher ainsi ?? »
oh non pour la santé, ça va, mais c’est à moi qu’on a confié le plus gros gros mot
du monde et il est tellement lourd à porter que j’aimerai bien que des petites
oreilles (de girafe par exemple) me soulagent pour un moment…
Oh non pour la santé ça va, mais c’est à moi qu’on a confié le plus gros gros mot
du monde et il est tellement lourd à porter que j’aimerai bien que des petites
oreilles (de crocodile !!)…me soulagent pour un moment.
Et la tortue qui adorait les commérages a tendu son oreille et son cou, et au fur et
à mesure que le gros mot s’insinuait dans son oreille, elle s’est senti lourde, mais
lourde, et lorsqu’elle a levé le regard Oumbabayé, qui avait compris la leçon,
n’était plus qu’un petit point sur l’horizon.
76
Et depuis ce jour, regardez là, c’est elle qui l’a le plus gros gros mot du monde
et elle se traîne, elle se traîne dans la savane, dans les jardins….
77
TRAVAIL SUR UNE MATRICE
78
L’araignée et la pintade :
Il faut dire que les autres animaux avaient deux pattes ou quatre pattes, mais
l’araignée, elle, en avait …8
Un jour elle va voir le grand sorcier, celui qui vit tout en haut du baobab, celui
qui voit tout, qui entend tout…
« Sorcier, sorcier ! » tous les autres animaux se moquent de moi : peux tu faire
quelque chose ?
Tu pourrais me transformer en …oiseau par exemple : quand les autres riraient
de moi, je pourrais m’envoler et puis je n’aurai que…………….deux pattes.
S’il te plait…transforme moi en …lion, quand les autres riront de moi je pourrai
rugir et ils auront peur, je les ferai fuir et en plus je n’aurai
que……………Quatre pattes.
J’entends bien, a répété le sorcier, mais je n’y peux rien, je t’ai faite araignée et
tu resteras araignée….Mais je peux faire quand même quelque chose pour toi
Le lendemain, le grand sorcier du baobab, qui voit tout, qui entend tout a réuni
tous les animaux…
-j’ai appris que vous vous moquez de l’araignée parce quelle est différente de
vous, il es très mal de se moquer des autres, si je vous y reprends, sur le champ
je vous arrache le cœur…
79
-les animaux sont rentrés chez eux….
-Un matin, la gazelle est allée loin, loin, en limite du désert et là…Elle rencontre
l’araignée : mais que fais tu là l’araignée ?
-T’es bête comme ton père, t’es bête comme ta mère t’es bête comme ton grand
père t’es bête comme ta grand-mère, t’es bête comme toutes les araignées de
TA RACE……
Le grand sorcier a tout vu, tout entendu, et il a arraché le cœur de gazelle qui est
tombée : morte.
Le jour suivant c’est la girafe qui passe par là : mais que fais tu là l’araignée ?
-tu le vois bien je cultive un champ de bananes…
-Quoi ?? Un champ de banane dans le désert ?? Décidément :
T’es bête comme ton père, t’es bête comme ta mère, t’es bête comme ton grand
père, t’es bête comme ta grand-mère, t’es bête comme toutes les araignées de
TA RACE…
Le grand sorcier a tout vu, tout entendu, et il a arraché le cœur de la girafe qui
est tombée : morte.
Mais il y en a une autre qui a tout vu, et celle là c’est la pintade : à l’époque la
pintade avait un plumage triste et gris…Elle s’est dit : mais cette araignée, elle
va toutes nous faire mourir…faut faire quelque chose !!
Elle s’est habillée, maquillée, coiffée, elle a posé un peigne rouge sur sa tête et
elle est passée devant l’araignée…
-hé la pintade …Mais ou vas-tu ???...-je vais voir mon fiancé (a répondu la
pintade)
-mais t’as vu comment t’es habillée ? Mais t’as vu comment t’es maquillée ?
Mais t’as vu comment tu es coiffée ?
Ma pauvre pintade : t’es bête comme ton père, t’es bête comme ta mère, t’es
bête comme ton grand père, t’es bête comme ta grand-mère, t’es bête comme
toutes les pintades de TA RACE…
80
Le grand sorcier a tout vu, tout entendu, il a arraché le cœur de l’araignée qui est
tombée : Morte…
La nuit venue, les animaux ont veillé très tard, mais vers la mi-nuit, le sorcier a
envoyé une musique magique qui les a tous endormis…Lorsqu’ils se sont
réveillés…Ils avaient perdu la parole.
Et vous qui nous écoutez si par hasard un jour il vous vient l’envie de vous
moquer de quelqu’un parce qu’il est différent de vous….Pensez à
l’araignée….Pensez à la pintade…
PC/08
81