TD1 2019 20 Correction
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Exercice 1. (Identification)
On considère x, y ∈ R4 donnés par : x = [−2, 0, 1, 2] et y = [4, 0, 0, 4]. Parmi les poly-
nômes suivants, lequel est le polynôme d’interpolation P aux points x, y (justifiez votre
réponse) ?
1. P1 (X) = X 4 − 23 X 3 − 3 X 2 + 38 X
2. P2 (X) = 43 X 2 − 4
3
3. P3 (X) = 13 X 3 + X 2 − 34 X.
1
2. Montrez qu’il n’existe pas de polynôme de degré 2 passant par les points (0, 1),
(1, 4), (2, 15) et (3, 40).
Correction : Comme dans la question précédante, on cherche p(x) = ax2 + bx + c
tels que p(0) = 1, p(1) = 4, p(2) = 15 et p(3) = 40. Ce qui est équivalent au
système linéaire
c=1
a+b+c=4
4a + 2b + c = 15
9a + 3b + c = 40
En le résolvant, on trouve qu’il n’y a pas de solution, ce qui conclut la question.
ce qui équivaut à (
−2(−a + b) = −2
−2b = −4
2
Correction : Ici on procède de la même manière que précédemment en remar-
quant que 1 et 2 sont racines de Pc . On obtient par le même raisonnement que
précédemment
Pc (X) = −(X − 2)(X − 1).
REMARQUE : On peut évidemment calculer Pb et Pc en calculant les polynômes
de degré 3 de la base de Lagrange, mais il n’est pas nécessaire de calculer TOUS
les polynômes de la base : seuls les polynômes où P ne s’annule pas sont utiles (en
l’occurence L2 et L3 pour Pb , L1 et L2 pour Pc ).
d. x = [−1, 0, 1] et y = [1, 0, 1]
Correction : Ici un simple coup d’oeil permet de constater que X 2 convient, par
unicité, on sait donc que Pd (X) = X 2 .
e. x = [−3, −1, 2, 10] et y = [−3, −1, 2, 10]
Correction : Encore plus simple que précédemment, ici Pe (X) = X.
deg(R) < deg(πn ) = n+1, et il existe un polynôme Q tel que P (X) = Q(X)πn (X)+R(X).
Or, la définition de πn dit que pour tout i, πn (xi ) = 0. On a donc bien P (xi ) = R(xi )
pour tout i et la preuve est finie !
3
Exercice 5. (Vandermonde et interpolation de Lagrange...)
Pour (x0 , . . . , xn ) ∈ Rn+1 , on considère la matrice
1 x0 x20 xn0
...
1 x1 x21 ... xn1
.. .. .. ..
V (x0 , . . . , xn ) = . . . ... .
.. .. .. ..
. . . ... .
1 xn x2n ... xnn
Y
1. Montrer que det(V (x0 , . . . , xn )) = (xj − xi ).
(i,j), 06i<j6n
Correction : C’est un exercice classique d’algèbre linéaire que vous avez peut être
déjà fait, et si ce n’est pas le cas, il est clair que vous le referez. Il y a plusieurs
manières de s’y prendre, je vous ne propose une par récurrence :
Pour i = 2 . . . n + 1, on remplace la colonne Ci par Ci − x0 Ci−1 , on obtient alors
(le déterminant est inchangé par ces opérations) :
1 0 0 ... 0
1 x1 − x0 x21 − x0 x1 . . . xn1 − x0 xn−1
1
.. .. .. .. ..
V (x0 , . . . , xn ) = . . . . . .
.. .. .. .. ..
. . . . .
1 xn − x0 x2n − x0 xn . . . xnn − x0 xn−1
n
4
tel polynôme P sous la forme P (X) = a0 + a1 X + · · · + an X n et en écrivant que
pour tout i = 0 . . . n, P (xi ) = yi ) :
a0 + a1 x0 + a2 x20 + · · · + an xn0 = y0
a0 + a1 x1 + a2 x21 + · · · + an xn1 = y1
...
a0 + a1 xn + a2 x2n + · · · + an xnn = yn
c’est à dire l’existence et l’unicité d’un vecteur (a0 , . . . , an ) ∈ Rn+1 tel que (en
ré-écrivant le système sous forme matricielle
V (x0 , . . . , xn )(a0 , . . . , an )T = (y0 , . . . , yn )T .
Or, d’après ce qui précède, V (x0 , . . . , xn ) est inversible si et seulement si les xi
sont deux à deux distincts. On a donc existence et unicité d’un tel polynôme si et
seulement si les xi sont deux à deux distincts.
Exercice 6. (Construction. . .)
Calculer le polynôme P de degré inférieur ou égal à 4 tel que :
1. P (−2) = 11, P (−1) = 1, P (0) = 1, P (1) = 5, P (2) = 31.
Correction : À moins d’avoir envie de se fader le calcul de l’inverse d’une matrice
de Vandermonde de taille 5 ou de calculer les 5 polynômes de la base de Lagrange
associée à ces noeuds, le mieux est sans doute ici d’utiliser la base de Newton. On
obtient en faisant le tableau des différences divisées
1
P (X) = 11−10(X+2)+5(X+2)(X+1)+(X+2)(X+1)X+ (X+2)(X+1)X(X−1).
2
2. P (−1) = 4, P 0 (−1) = −4, P (0) = 0, P (1) = 0, P 0 (1) = 0.
Correction : Un exercice un peu différent ici puisqu’il ne s’agit pas d’interpo-
lation de Lagrange : on impose aussi des valeurs aux dérivées de P aux noeuds
d’interpolation ! Quelle idée ! ! Comme souvent, deux méthodes sont envisageables
ici : la méthode "bourrin" et la méthode "malin".
La méthode bourrin consiste à chercher le polynôme sous forme indéterminée et
écrire les 5 équations vérifiées par ses coefficients. On obtiendra comme pour l’in-
terpolation de Lagrange un système linéaire de taille 5 à résoudre. Courage !
Sinon, on remarque que le polynôme que l’on cherche a le bon goût d’avoir une
racine simple : 0 et une racine double : 1 (c’est-à-dire que P ET P 0 s’annulent
en 1). On sait donc qu’on peut le factoriser par X(X − 1)2 et on le cherche donc
(puisqu’on sait qu’il est de degré inéfrieur ou égal à 4) sous la forme
P (X) = X(X − 1)2 (aX + b).
Il ne reste plus qu’à chercher a et b en utilisant les valeurs de P et de P 0 en −1.
On obtient après calcul (
a−b=1
3a + 2b = −1
5
ce qui donne a = 45 , b = − 15 et donc finalement, P (X) = 15 X(X − 1)2 (4X − 1).
Exercice 7. (Base de Lagrange)
Soit x0 , . . . , xn (n+1) réels distincts deux à deux. Pour k ∈ {0, . . . , n}, on note
Y x − xj
Lk (x) =
x − xj
j∈{0,...,n},j6=k k
Correction : Cet exercice fait l’objet d’une des preuves les plus importantes du cours.
Je vous renvoie donc au cours (ou au poly).
Exercice 8. (examen 2016) (Exercice optionnel, pour aller plus loin)
Soient x0 = 0 < x1 < . . . < xn et des réels donnés yi , 0 6 i 6 n. On considère le
polynôme d’interpolation satisfaisant
On a alors :
P (X) = y0 L0 (X) + y1 L1 (X) + y−1 L−1 (X) = y0 L0 (X) + y1 (L1 (X) + L−1 (X))
6
puisque y−1 = y1 . On constate alors que L0 est pair et que
1 X2
L1 (X) + L−1 (X) = 2 X (X + x1 + X − x1 ) = 2
2x1 x1
est pair. P est donc finalement la somme de deux polynômes pairs. Il est donc pair.
Voyons maintenant ce qui se passe dans le cas général n > 1. On procède de la
même façon : on va calculer L0 , Lk et L−k pour chaque k = 1 . . . n.
Étape 1 : calcul de L0 :
n n n n
! !
Y X − xi Y X − x−i Y (X − xi )(X − x−i ) Y (X − xi )(X + xi )
L0 (X) = = = .
i=1
−xi i=1
−x−i i=1
xi .x−i i=1
−x2i
Étape 3 : calcul de P :
Comme dans le cas n = 1, on écrit la décomposition de P dans la base de Lagrange :
n
X n
X
P = y0 L0 + (yk Lk + y−k L−k ) = y0 L0 + yk (Lk + L−k )
k=1 k=1
qui est donc pair. Le polynôme P est donc une somme de polynômes pairs. Il est
donc pair.
7
2. En déduire en un minimum de calculs le polynôme d’interpolation vérifiant
Correction : On peut utiliser le cas que l’on a étudié (avec 3 points) pour se faire
une idée dans la question précédente. On obtient donc
−y0 2 y1
P (X) = 2 (X − x21 ) + 2 X 2 .
x1 x1
Dans le cas présent x1 = 1, y0 = 4, y1 = 2. On obtient alors
−1 0
1 0 0
2 6 6 2
8
2. Même question en rajoutant le point x3 = −2.
Correction : Toujours deux façons de faire en fonction de celle que l’on a choisie
à la question précédente.
— Si on a compris comment on construit les différences divisées, on peut utiliser
le polynôme calculé à la question précédente à l’aide des racines −1 et 1. On va
ajouter à ce polynôme un polynôme de degré 3 qui s’annule en −1, 1 et 2 (pour
garder le valeurs du polynôme calculé prcédemment en ces points : on cherche
donc β un réel tel que
— On peut tout aussi bien (et c’est ,comme on l’a vu en cours, l’interêt principal
de la base de Newton) reprendre le tableau des différences divisées précédent
et rajouter une ligne avec x3 = −2 et f (x3 ) = −6. Il suffit alors de calculer
les différences divisées qui apparaissent sur la dernière ligne et de rajouter le
terme manquant à notre polynôme
xk f [xk ] f [xk , xk+1 ] f [xk , xk+1 , xk+2 ] f [x0 , x1 , x2 , f (x3 )]
−1 0
1 0 0
2 6 6 2
−2 −6 3 1 1
ce qui conduit au polynôme Q écrit dans la base de Newton :
{1, X − 1, (X − 1)(X − 2), (X − 1)(X − 2)(X − 3), (X − 1)(X − 2)(X − 3)(X − 4),
(X − 1)(X − 2)(X − 3)(X − 4)(X − 5)}
9
Correction : D’une manière générale, pour montrer qu’une famille de d vecteurs
d’un espace vectoriel de dimension d il suffit de montrer qu’elle est libre, i.e que
toute combinaison linéaire nulle de tous ses éléments est nécessairement la com-
binaison nulle. Ici, on a 6 éléments et R5 [X] est de dimension 6, il suffit donc de
montrer que cette famille est libre. Supposons trouvés des réels a0 , . . . , a5 tels que
5
X k
Y
R(X) = a0 + ak (X − i) = 0. (2)
k=1 i=1
On cherche à montrer que tous les ai sont nuls. Il est très important de comprendre
que l’équation (2) est une égalité SUR DES POLYNOMES et donc que cette égalité
est vraie pour toutes les valeurs possibles de X. On a en quelque sorte une infinité
d’équations ! ! ! On écrit cette égalité pour X = 1, ce qui annule tous les termes sauf
le premier et donne a0 = 0. De même, en évaluant en X = 2, sachant que a0 = 0,
on obtient a1 = 0. On fait de même avec X = 3, 4, 5 et on obtient a2 = a3 = a4 = 0.
Pour a5 on peut choisir d’évaluer en n’importe quelle valeur de X, par exemple
X = 0 et on obtient a5 = 0, la famille est donc libre.
3. Donner, dans cette base, l’expression du polynôme P ∈ R5 [X] tel que
P (1) = P (6) = 1, P (2) = P (3) = P (4) = P (5) = 0.
Correction : Ici on vous demande de calculer ce polynôme dans la base de Newton,
pas de question à se poser donc, on fonce sur le tableau de différences divisées...
ATTENTION : Utiliser la méthode des racines est malin bien sûr, mais HORS
SUJET puisqu’on vous demande d’exprimer le polynôme dans la base de New-
ton (sauf miracle comme dans l’exercice précédent, les expressions seront toujours
différentes)
xk f [xk ] f [xk , xk+1 ] ... ... ... f [1, 2, 3, 4, 5, 6]
1 1
2 0 -1
1
3 0 0 2
−1
4 0 0 0 6
1
5 0 0 0 0 24
1 1 1
6 1 1 2 6 24 0
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4. Calculer P (0).
On calcule avec le polynôme précédent P (0) = 5.
x0 = 0 1
x1 −1 1
x2 = −1 0 b d
2
x3 = 2 a c e 3
1. Calculer x1 , a, b, c, d et e.
Correction : En écrivant les formules des différences divisées on obtient les équa-
tions suivantes :
−2
x1 =1
1
−1−x1 =b
a
3 =c
c−b
=e
4
d−e 2
=
−2 3
11
3. On considère les fonctions suivantes définies sur R :
( (
2 + 9 x2 si x > 0 0 si x > −1
f1 : x 7→ , f2 : x 7→
0 sinon −3 x2 − x3 sinon
On a donc 2α = 1 soit α = 21 .
1
On obtient avec la valeur en x1 que β = 4 et on vérifie que ces valeurs collent bien
avec les égalités en x2 et x3 .
4. À partir de maintenant, on pose α = 12 et β = 14 .
Calculer dans la base de Newton le polynôme P4 qui interpole les points (0, 1),
(x1 , −1), (−1, 0), (2, a) et (1, 6).
P4 est-il le polynôme d’interpolation de f en 0, x1 , −1, 2 et 1 ?
Correction : Cela revient à rajouter x5 = 1 au problème d’interpolation de La-
grange étudié à la question 1. Il faut donc calculer la valeur en 1 de P4 : P4 (1) = 6
et ajouter une ligne au tableau de différence divisées :
xk P [xk ] f [xk , xk+1 ] f [xk , . . . , xk+2 ] f [xk , xk+1 , xk+2 , xk+3 ] f [x0 , x1 , x2 , x3 , x4 ]
x0 = 0 1
x1 = −2 −1 1
x2 = −1 0 1 0
19 4 2
x3 = 2 19 3 3 3
10 2
x4 = 1 6 13 3 3 0
12
Vous remarquerez peut-être qu’il s’agit finalement de P3 . En effet, si on évalue P3
en 1 on trouve bien 6. C’est un petit miracle.
Reste à savoir si P4 est le polynôme de f en 0, x1 , −1, 2 et 1. On a bien deg(P4 ) =
3 6 4. Par ailleurs, on sait déjà (par construction) que P4 a les mêmes valeurs
que f en 0, x1 , −1 et 2. Reste à vérifier donc la valeur en 1. En 1, P4 vaut 6 par
construction, et f (1) = 11/2 6= 6. Donc P4 n’est pas le polynôme d’interpolation
de f aux points 0, x1 , −1, 2 et 1.
∀i = 0, . . . n, Pn (xi ) = exi .
Correction : Pas besoin ici de connaître quoi que ce soit sur la convergence uniforme.
On vous demande juste de montrer que
Pour cela, bien sûr on va utiliser la seule formule du cours qui permette d’obtenir une
estimation sur la différence entre un polynôme d’interpolation et sa fonction (ici la
fonction exponentielle). Ici, Pn est en effet LE polynôme d’interpolation de Lagrange
associé à x0 . . . , xn de la fonction exponentielle. Le théorème vu en cours assure que
kf (n+1) k∞,[a,b]
∀x ∈ [a, b], |Pn (x) − f (x)| 6 |πx0 ...,xn |(x)
(n + 1)!
Qn
où πx0 ...,xn (X) = (X − xi ).
i=0
Or, dans le cas de la fonction exponentielle, on connaît les dérivées successives : c’est
elle même. On a donc ici kf (n+1) k∞,[a,b] = eb . On a de plus (c’est toujours le cas même
si en général cette estimation est très mauvaise) supx∈[a,b] |Πx0 ...,xn |(x) 6 (b − a)n+1 .
Finalement,
(b − a)n+1
sup |Pn (x) − f (x)| 6 eb −→ 0.
x∈[a,b] (n + 1)! n→∞
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