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Si P = X n + an−1 X n−1 + an−2 X n−2 + ... + a1 X + a0 ∈ K[X], on lui associe C(P ) = (ci,j )1≤i,j≤n ∈ Mn (K) la matrice
compagnon définie par: ci+1,i = 1, 1 ≤ i ≤ n − 1, ci,n = −ai−1 , 1 ≤ i ≤ n et ci,j = 0 dans les autres cas:
0 0 ... 0 −a0
1 0 . . . 0
−a1
C(P ) =
0 1 . . . 0 −a2
.. .. .. .. ..
. . . . .
0 0 ... 1 −an−1
Si A ∈ Mn (K), on désigne par χA = det(XIn − A) le polynôme caractéristique de A et µA le polynôme minimal de A.
¬ Montrer que χC(P ) = P . ( On pourra effectuer l’opération L1 ← L1 + XL2 + X 2 L3 + · · · + X n−2 Ln−1 + X n−1 Ln . )
(a) Justifier que (e1 , f (e1 ), ..., f n−1 (e1 )) est une base de E.
(b) Soit Q ∈ Kn−1 [X], annulateur de f . Montrer que Q = 0.
(c) En déduire que µC(P ) = P et conclure que χC(P ) est annulateur de CP .
¬ On considère la partie A = {k ∈ N, (x, f (x), · · · , f k (x)) est libre}, montrer que A est une partie de N non vide et
majoré.
*****Fin de l’énoncé****
(a) Justifions que (e1 , f (e1 ), ..., f n−1 (e1 )) est une base de E.
On a f (e1 ) = e2 , f 2 (e1 ) = e3 , · · · , f n−1 (e1 ) = en , ainsi (e1 , f (e1 ), ..., f n−1 (e1 )) = B est une base de E.
n−1
X
(b) Soit Q = αk X k ∈ Kn−1 [X], annulateur de f .
k=0
n−1
X n−1
X
k
On a Q(f ) = 0, donc αk f = 0, en particulier αk f k (e1 ) = 0
k=0 k=0
puisque (e1 , f (e1 ), ..., f n−1 (e1 )) est une base de E, alors α0 = α1 = · · · = αn−1 = 0, par suite Q = 0.
(c) Montrons d’abord que P est annulateur de f , c’est à dire l’endomorphisme P (f ) est nul
On sait qu’un endomorphisme de E est nul si et seulement s’il est nul sur les vecteurs d’une base de E, pour cela il suffit de
montrer que P (f )(f k (e1 )) = 0 pour 0 ≤ k ≤ n − 1.
Comme P (f ) et f k commutent, alors P (f )[f k (e1 )] = f k [P (f )(e1 )] = f k [f n (e1 ) + an−1 f n−1 (e1 ) + · · · + a0 e1 ]
= f k [(−a0 e1 − · · · − an−1 en ) + an−1 f n−1 (e1 ) + · · · + a0 e1 ]
= f k [(−a0 e1 − · · · − an−1 f n−1 (e1 )) + an−1 f n−1 (e1 ) + · · · + a0 e1 ]
= f k (0) = 0
Comme P est annulateur f , alors µf divise P , par suite deg(µf ) ≤ n = deg(P ).
Or tout polynôme non nul de degré ≤ n − 1 n’est pas annulateur de f et µf est annulateur alors deg(µf ) ≥ n. et donc
deg(µf ) =
deg(P ) = n
µf divise P
Puisque deg(P ) = deg(µf ) alors µC(P ) = µf = P .
P et µf unitaires
Comme µC(P ) est annulateur de C(P ) et χC(P ) = P = µC(P ) , alors χC(P ) est annulateur de C(P ).
Dans cette partie f désigne un endomorphisme quelconque de E et x un vecteur fixé, non nul de E.
On se propose de montrer le théorème de Cayley-Hamilton : χf (f ) = 0.
Pour montrer que F est stable par l’endomorphisme f , il suffit de montrer que f (x), f (f (x)), · · · , f (f r (x)) ∈ F .
On a pour tout k ∈ J0, r − 1K, f (f k (x)) = f k+1 (x) ∈ F , il reste à prouver que f (f r (x)) ∈ F .
Comme r le plus grand élément A, alors (x, f (x), · · · , f r (x)) est libre et (x, f (x), · · · , f r+1 (x)) est liée, donc f (f r (x)) = f r+1 (x) ∈
vect(x, f (x), · · · , f r (x)) = F . Ainsi F est stable par f .
On note par g l’endomorphisme de F induit par f .
0
® On a F = vect(x, f (x), · · · , f r (x)) et (x, f (x), · · · , f r (x)) est libre, donc B = (x, f (x), · · · , f r (x)) est une base de F .
X r
Puisque g(f r (x)) = f (f r (x)) ∈ F , car F est stable par f , alors il existe α0 , α1 , · · · , αr ∈ K tel que g(f r (x)) = αk f k (x). Par
k=0
0 0 . . . 0 α0
1 0 . . . 0 α1
la définition de la matrice d’un endomorphisme, on déduit que matB0 (g) = 0 1 . . . 0 α2 .
.. .. .. .. ..
. . . . .
0 0 . . . 1 αr
¯ (a) Par définition de la matrice compagnon, le P = X r+1 − αr X r − · · · − α1 X − α0 répond à la question.
(b) D’après la partie 1, On a χg = µg = P , annulateur de g.
On sait que χg divise χf , donc il existe Q ∈ K[X], tel que χf = Qχg , par suite χf (f ) = Q(f ) ◦ χg (f )
On a χg (f ) = P (f ) = f r+1 − αr f r − · · · − α1 f − α0 , donc χg (f )(x) = f r+1 (x) − αr f r (x) − · · · − α1 f (x) − α0 x = 0, ainsi pour
tout x, χg (f )(x) = 0, par suite χg (f ) = 0, d’où χf (f ) = 0.