Les Ais
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Les Ais
Département de pharmacie
(Corticoïdes)
Préparé par :
Dr LETTREUCH R.A
Dirigé par :
Dr. B. GUERFI
2019/2020
Sommaire :
I- Physiopathologie
II- Les anti-inflammatoires stéroïdiens :
a) Historique
b) Structure et classification
c) Mécanisme d’action
d) Effets thérapeutiques
e) Relation structure-activité
f) Indications
g) Effets secondaires
h) Intéraction médicamenteuses
I- Physiopathologie
L’inflammation :
L’inflammation, qui associe « rougeur et tumeur, chaleur et douleur », est une
réponse normale, immédiate et transitoire à toute agression extérieure (infections ;
traumatismes mécaniques ; traumatismes chimiques, troubles métaboliques ;
brûlures ; irradiations).
Rappel : corticosurrénales
Glandes endocrines situées sur le sommet des reins
– Minéralocorticoïdes : aldostérone
– Glucocorticoïdes: cortisol
– Androgènes
•Réponse au stress
•Autres effets
II-1 / Historique :
➢ L’indispensable préambule à l’histoire de la corticothérapie fut la découverte,
au 19ème siècle, du rôle physiologique fondamentale des hormones
coricosurrénaliennes. En effet, on observe dès les années 1850 que la
surrénalectomie est létale (Brown Sequart en 1856).
➢ A la même époque, Thomas Addison met en évidence les anomalies
secondaires à un déficit corticosurrénalien chez l’Homme (1865), décrivant
ainsi les symptômes de la maladie qui porte son nom (asthénie,
mélanodermie, amaigrissement, etc.).
Les premiers traitements utilisés pour compenser ce déficit furent des préparations
élaborées à partir de glandes surrénales.
Cortisone
C’est depuis 1948 que les propriétés anti-inflammatoires des corticoïdes sont
utilisées en thérapeutique. Depuis, la corticothérapie générale a constitué une
révolution dans la prise en charge de nombreuses maladies.
➢ La synthèse totale de cortisone (1952) permit d’en produire massivement ; les
années 1950 connurent alors l’avènement de la corticothérapie, mais
également la mise en évidence des effets indésirables observés au cours de
ces traitements. Il en résulta une prise de conscience sur l’importance de
l’encadrement et de la surveillance des prescriptions de corticoïdes.
➢ Vers 1975-1980, progrès de la connaissance des protéines réceptrices des
stéroïdes.
Gonane prégnane
Les glucocorticoïdes sont caractérisés, d’une façon générale, par :
✓ Un cycle A insaturé : liaison éthylénique (4-5)
✓ Un groupe hydroxyle ou cétone en C11
✓ Une fonction cétone en C3 et C20
✓ Un alcool en C17 et C21
Ces groupements constituent la base essentielle à l’activité des glucocorticoïdes. On
les retrouve pour tous les produits, y compris les dérivés naturels (à l’exception du
OH en C17).
Classification :
A. selon l’origine :
❖11-Oxocorticoïdes :Prednisone.
❖11-Hydroxycorticoïdes :
non fluorés :Prednisolone,
Méthylprednisolone.
fluorés : Fludrocortisone Triamcinolone Paraméthasone
Dexaméthasone,
Bêtaméthasone,
❖Pyrazolocorticoïdes : Cortivazol.
Régulation transcriptionnelle
1. Action directe sur la
transcription
L’interaction du complexe ligand-récepteur avec l’ADN au niveau de sites accepteurs
appelés « Glucocorticoids-Responsive-Elements » ou GRE active la transcription. Il
se produit alors une augmentation de la production de protéines anti-inflammatoires :
lipocortine-1 (annexine-1), IL-10, protéine IKB.
Une inhibition de transcription de certains gènes par régulation négative directe de
la transcription par l’intermédiaire d’un site de liaison négatif ou nGRE est également
possible.
RQ :
• En inhibant des facteurs de transcription comme AP-1 ou NF-kB, il est également possible
que les glucocorticoïdes diminuent l’expression des cyclooxygénases (COX), en particulier de
COX2, dans les cellules inflammatoires.
• Les glucocorticoïdes répriment également l’expression de cytokines et de molécules
d’adhésion.
• Ils induisent aussi la répression de gènes tels ceux qui codent pour l’ACTH (phénomène à
l’origine du rétrocontrôle négatif exercé par le cortisol), de collagénases et de la stromélysine
(enzymes en particulier impliquées dans la destruction des cartilages dans les arthropathies
inflammatoires).
• Ils induisent des enzymes avec activité métabolique.
❑ des effets dits pharmacologiques : que n’ont pas ou pas à ce degré les
hormones glucocorticoïdes physiologiques.
❑ des effets dits physiologiques : qui sont les effets des hormones
glucocorticoïdes. Ils sont résiduels par rapport à celles-ci, mais ils ne sont pas
négligeables en traitements prolongés et/ou à forte dose.
*Rétrocontrôle de l’axe hypophysosurrénalien
*Effets métaboliques : ↑ le catabolisme et ↓ l’anabolisme protidique. ↑ la
glycogénolyse, la NGG hépatique et provoquent une hyperglycémie. Une
redistribution des masses lipidiques (répartition centripète facio-tronculaire), ↑ la
sensibilité du tissu adipeux aux agents lipolytiques.
Rétention hydrosodée avec fuite potassique et hypertension artérielle :
Le rein se « protège » des effets minéralocorticoïdes du cortisol en le transformant en
cortisone. Néanmoins, des doses fortes de cortisol ont des effets mimant les actions de
l’aldostérone. Il en est de même des produits synthétiques, non catabolisés par la 11-β-
hydroxystéroïde oxydoréductasequi pourront aussi présenter ces actions, s’ils ont une
affinité pour le récepteur des minéralocorticoïdes. De plus, en inhibant la biosynthèse des
prostaglandines, les corticoïdes réduisent tous le flux sanguin rénal.
↑ l’élimination urinaire de Ca et P et ↓ l’absorption digestive de Ca.
*Effets osseux : fragilisation de l’os (↑ l’activité des ostéoclastes et ↓ celle des
ostéoblastes).
❑ Autres effets :
-Autres...
Le choix d’une corticothérapie se fait sur un équilibre acceptable entre une activité
anti-inflammatoire suffisante et des effets indésirables tolérables.
• Hypokaliémie :
-Augmentation du risque d’hypokaliémie si association aux hypokaliémiants
(diurétiqueshypokaliémiants, laxatifsstimulants, amphotéricine B intraveineuse).
-Augmentation des risques liés à l’hypokaliémie (torsade de pointe si association
avec des médicaments allongeant l’espace QT, digitaliques).
• Equilibre glycémique : modification de l’effet des hypoglycémiants
• Risque hémorragique de la corticothérapie : Héparine et anticoagulants
oraux
Pharmacocinétiques