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DCTC

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DERMOCORTICOÏDES

Dr R. ZERGUINE
Faculté de médecine de Blida
INTRODUCTION
• Les dermocorticoïdes (DC) ont été utilisés en
dermatologie à partir des années 1950
révolution thérapeutique en dermatologie.

• Actuellement: une 20aine de molécules différentes

• Classées suivant leur activité anti-inflammatoire


(de 1 faible à 4 très forte)

• Leur utilisation doit cependant respecter des


règles à fin d’éviter les effets indésirables.
MECANISMES D’ACTION
Liaison du glucocorticoïde avec le récepteur
1. Passage transmembranaire du glucocorticoïde (G).
2. Liaison du glucocorticoïde avec le récepteur (GR),
entraînant une libération des protéines inhibitrices
(HSP et IP) et une activation du récepteur.
3. Translocation nucléaire du complexe activé
Action directe sur la transcription : deux possibilités.
1. Interaction avec l’ADN au niveau de sites accepteurs appelés «
glucocorticoid-responsive-elements » ou GRE augmentation de
production de protéines anti-inflammatoires. (lipocortine-1 ou annexine-1,
interleukine 10)

2. Inhibition de transcription de certains gènes par régulation négative


directe de la transcription par l’intermédiaire d’un site de liaison négatif
ou nGRE ( kératines ou la propiomélanocortine)
Action indirecte sur la
transcription

Action pro inflammatoire


de AP-1et son inhibition
par le complexe
glucocorticoïde récepteur
Action indirecte sur la
transcription

Action pro-inflammatoire
de NF-kB et son inhibition
par le complexe
glucocorticoïd-rerécepteur
ACTIONS BIOLOGIQUES

1- Action anti-inflammatoire +++ et Vasoconstrictive

▫ Le DC diminue l’érythème et l’œdème de toute cause


d’inflammation (action non spécifique).
▫ Les cibles sont multiples : leucocytes, macrophages,
médiateurs chimiques endogènes.

2- Effet antimitotique (ou antiprolifératif) ++


▫ Épid  effet atrophiant.
▫ Derme: les DC inhibent la croissance des
fibroblastes et diminuent la synthèse de collagène et
les fibres élastiques
ACTIONS BIOLOGIQUES
3- Effet immunosuppresseur
▫ Les DC diminuent les cellules de Langerhans et
réduisent leur capacité de présentation de
l’antigène.

4- Tachyphylaxie ou tolérance aiguë


▫ Résistance (tolérance) au traitement lors
d’applications prolongées et ininterrompues.
CLASSIFICATION
Activité
DCI Spécialité
niveau
Très forte Bétaméthasone dipropionate Diprolène*
IV Clobetasol Propionate Clotasol*

Forte Bétaméthasone dipropionate Diprosone* Bétasone*


III Acéponate d’hydrocortisone Efficort*
Hydrocortisone butyrate Locoid*
Désonide Locatop*

Modérée Désonide Locapred*


II
Faible Hydrocortisone Cortiderm*
I Hydracort*
• Les anglo-saxons individualisent 7 classes :
▫ « Superpotent » très puissant
▫ « potent » puissant
▫ « Upper mid-strength » au dessus de la moyenne
▫ « mid-strength » puissance moyenne
▫ « lower mid-strength » au dessous de la moyenne
▫ « Mild strength » puissance faible
▫ « Least potent » les moins puissants
PHARMACOCINETIQUE
1- Biodisponibilité cutanée ; (pénétration cutanée) :
dépend de plusieurs facteurs.
Facteurs liés au dermocorticoïde
 Liposolubilité et la concentration du DC

 Nature de l’excipient : pénétration favorisée par une


pommade

 Présence d’adjuvants : l’acide salicylique et l’urée.


Facteurs liés à la peau
▫ Altération de l’épiderme  augmente la pénétration

▫ Bonne hydratation  meilleure diffusion

▫ Âge: absorption plus importante chez le sujet âgé et chez


le prématuré.

▫ Température cutanée : augmentation de la pénétration


avec l’augmentation de la chaleur locale

▫ Site anatomique : en fonction de l’épaisseur de la


couche cornée
Facteurs liés au mode d’application
▫ Surface d’application

▫ Durée du contact

▫ Occlusion : multiplie l’absorption cutanée par un


facteur 10
2- Effet réservoir
• C’est l’accumulation d’un DC dans la couche
cornée pour être libéré ensuite progressivement
vers les couches plus profondes

• Il disparaît lorsque la couche cornée est


pathologique.
MODALITES D’UTILISATION DES DC
Choix du niveau d’activité du DC :
▫ Type et surface de la dermatose : éviter DC très fort sur
des grandes surfaces

▫ Siège des lésions  DC faible à modéré sur la peau


mince (visage)

▫ Age du patient : DC modéré à faible chez l’enfant.


Choix de la forme galénique: dépend de la nature
et du siège des lésions.

▫ La crème  indications très larges.

▫ La pommade dermatoses sèches, kératosiques


 à éviter dans les plis.

▫ La lotion : régions pileuses

▫ Le gel : lésions suintantes, et plis


Règles posologiques :

▫ Une application par jour suffit en général

▫ En cas d’un traitement prolongé :


éviter l’arrêt brutal qui expose à l’effet rebond

réduire progressivement la puissance du traitement


 Soit par espacement des applications (1 Jour /2 puis 1
jour/3),
 Soit en utilisant un DC de niveau inférieur.
• L’ unité phalangette (UP)ou Finger tip unit (FTU)

▫ 1 UP= 0,5 g traite une surface cutanée équivalente à la


surface de deux mains jointes d’un adulte correspondant
à 312cm².
INDICATIONS
1- Corticoïde seul
• Les indications anti-inflammatoires :
▫ Eczéma de contact +++
▫ La dermatite atopique
▫ La dermatite de contact d’irritation
▫ Effet anti inflammatoire sur le coup de soleil.
▫ Les prurits divers (sauf pour la gale +++)
▫ Autres : le lichen plan localisé, les piqûres d’insecte,
dyshidrose
• Pour les effets antiprolifératifs :
▫ Psoriasis
▫ Lichenification : le DC supprime le prurit et
diminue l’infiltration.
▫ Les cicatrices hypertrophiques et les chéloïdes

• Les autres indications


▫ La dermatite séborrhéique,
▫ La sclérodermie en plaques,
▫ pelade, vitiligo, dermatoses bulleuses…
2- Corticoïde en association
• Avec l’acide salicylique : diprosalic* dermatoses
squameuses.

• Avec le daivonex (dérivé de vit D) : daivobet*

• Avec les antifongiques et les antibiotiques : cette


association n’est pas justifiée.
CONTRE-INDICATIONS

• Dermatoses infectieuses: virales, bactériennes,


fongiques et parasitaires (sauf pour la gale
eczématisée)

• Dermatoses ulcérées

• Dermatoses faciales (acné, rosacée)


EFFETS SECONDAIRES
A- Effets secondaires locaux
1. Atrophie
 Épid: réversible : épiderme fin en « papier à cigarette »
(visage+++)
 Dermique : définitive : retard de cicatrisation, pseudo-
cicatrices, télangiectasies, purpura , vergetures

Atrophie cutanée due à la


corticothérapie locale Fragilité cutanée aux moindre traumatisme
Atrophie et télangiectasies après application prolongée
d’un corticostéroïde
Vergetures pourpres de la
face interne de la cuisse
après application
pendant plusieurs
semaines d’un
corticostéroïde puissant.
EFFETS SECONDAIRES
A- Effets secondaires locaux
2. Dermatites rosacéiformes du visage
 Acné induite, Aggravation d’une rosacée ou Dermatite péri-orale

3. Infections cutanées
 Aggravation d’une infection : herpès. . .
 Infection secondaire d’une dermatose
EFFETS SECONDAIRES
A- Effets secondaires locaux
4. Effets secondaires oculaires
 Glaucome, Cataracte
5. Effets hormonaux
 Hypertrichose, hyperplasie sébacée
7. Divers
 Granulome glutéal infantile (dermatose de siège)
 Hypopigmentation
 Eczéma de contact allergique au CS ou à l’excipient
Hypopigmentation aux DC
Atrophie associée
Granulome Glutéal infantile
B- Effets secondaires systémiques

• Sont rares (nourrisson et l’enfant +++)

• Application sur des grandes surfaces ou sous


occlusion

• Mêmes effets que ceux de la corticothérapie par


voie systémique
SURVEILLANCE DU TRAITEMENT

• Surveillance → TRT prolongé → effets secondaires


• Nb tubes utilisés → sous-consommation,
surconsommation

• Enfant → courbe de croissance


CONCLUSION
• Les dermocorticoïdes représentent une
thérapeutique efficace et souvent irremplaçable .

• Plus ils sont puissants, plus les effets secondaires


sont marqués.

• La bonne application des règles de prescription


permet d’en tirer profit optimal sans inconvénient.

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