Chapitre III (Politique Monétaire)
Chapitre III (Politique Monétaire)
Chapitre III (Politique Monétaire)
Stabilisation :
✓ Politique monétaire;
Allocation : Redistribution :
✓ Politique fiscale; ✓ Politique budgétaire.
✓ Politique fiscale;
✓ Aménagement du
territoire; ✓ Politique sociale;
✓ Politique industrielle;
Instruments
de la Objectifs Objectifs Objectifs
politique opérationnels intermédiaire finaux
monétaire
Les objectifs de la politique monétaire
❑Les objectifs finaux :
✓ Auparavant :
Remarques :
➢ Si la politique monétaire se fixe pour objectif premier l’inflation, d’autres objectifs lui sont assignés : plein
emploi, stabilisation du taux de change, stabilisation des taux d’intérêt de long terme…
➢ Après la crise de 2008, les banques centrales se sont vues conférées un autre mandat, la stabilité
financière en plus de la stabilité des prix;
➢ Pour le Maroc: la stabilité des prix est l’objectif premier (mais pas l’unique objectif) Pour autant que cet
objectif de stabilité des prix ne soit pas menacé, la politique monétaire peut contribuer à la réalisation
d’autres objectifs de la politique économique: croissance, emploi…
Les objectifs de la politique monétaire
❖ Si l’objectif final/premier fait aujourd’hui un large consensus, plusieurs régimes monétaires sont à
distinguer :
✓ Ciblage monétaire : En poursuivant une stratégie de ciblage monétaire, la banque centrale annonce
qu’elle réalisera une certaine valeur (la cible) du taux de croissance annuel d’un agrégat monétaire, tel
qu’un taux de croissance de 5% de M1 ou un taux de croissance de 6% de M2 :
▪ Avantages : un avantage est que cette information et cet objectif sont connus presque immédiatement. Ainsi les
cibles monétaires peuvent envoyer les signaux presque immédiats au public et les marchés au sujet de l’orientation
de la politique monétaire et des intentions de responsables politiques de maintenir l’inflation à un niveau donné.
Alternativement, ces signaux aident à fixer des espérances d’inflation et à produire moins d’inflation.
▪ Inconvénients : le ciblage monétaire est conditionné à la corrélation entre l’inflation et la masse monétaire. Si ce
rapport est faible, le ciblage de l’inflation ne fonctionnera pas.
✓ Régime à indicateurs avancés : Les actions de politique monétaire doivent être précédées par une
analyse des conditions économiques et par une évaluation de leurs effets potentiels sur l’inflation, la
production, la balance des paiements….ect.
✓ Ciblage d’inflation : Etant donné le faible rapport entre les agrégats monétaires et l’inflation, beaucoup de
pays ont récemment adopté le ciblage d’inflation comme une stratégie de politique monétaire pour réaliser
la stabilité des prix (par conséquent on peut dire que le ciblage d’inflation est le moyen par lequel l’autorité
monétaire garanti la stabilité des prix), celle-ci implique plusieurs éléments :
Les objectifs de la politique monétaire
• Aviser le public des objectifs numériques à moyen terme (cibles) pour l’inflation ;
• Un engagement institutionnel pour la stabilité des prix comme but primaire et de longue durée ;
• Une approche informationnelle dans laquelle beaucoup de variables (pas simplement agrégats monétaires) sont
utilisées en prenant des décisions au sujet de politique monétaire ;
• Plus grande transparence de la stratégie de politique monétaire par la communication avec le public et les marchés
au sujet des régimes et des objectifs des responsables de la politique monétaire ;
• Une plus grande responsabilité de la banque centrale pour atteindre ses objectifs d’inflation.
❑ Objectifs intermédiaire :
✓ Maîtriser l’évolution de la Masse monétaire : M3 ou M1….
Remarque: d’autres objectifs intermédiaires peuvent être fixés: Maîtriser l’évolution des taux d’intérêt à long terme;
maîtriser le taux de change….
❑ Objectifs opérationnels :
✓ Le taux du marché monétaire interbancaire;
✓ Mise en place du cadre multicritère d’analyse du risque inflationniste (en remplacement de l’objectif
intermédiaire): Le nouveau cadre inclut désormais, outre l’analyse monétaire, le suivi d’un ensemble de variables
d’offre et de demande susceptibles d’exercer des effets sur l’évolution de l’inflation :
▪ Pressions sur les capacités de production : suivi de l’évolution des facteurs d’offre en faisant ressortir
principalement les tensions sur les capacités de production et les tensions sur le marché du travail ;
▪ Conditions monétaires et prix des actifs : analyse des variables monétaires et financières qui influencent les
décisions des ménages et des entreprises en matière de dépense et de placement à court et moyen terme. Ces
données portent sur les taux d’intérêt, l’évolution de la masse monétaire, de ses contreparties et de ses
composantes, celles relatives aux placements alternatifs à la monnaie, ainsi que celles concernant les prix des
actifs financiers et immobiliers ;
▪ Prix à l’importation : suivi de l’évolution de l’inflation dans le monde, des prix internationaux des matières
premières, notamment le prix du pétrole, ainsi que les prix à l’importation des différentes catégories de biens ;
▪ Prévision de l’inflation : analyse de l’évolution des prix ainsi que des principales composantes de l’IPC, et
établissement des prévisions d’inflation, sur la base des résultats issus des différents modèles économétriques
prévisionnels développés au sein de la Banque. L’horizon de prévision pour chaque exercice est fixé à quatre
trimestres.
Les objectifs de la politique monétaire
▪ Les anticipations d’inflation sont dites bien ancrées, si elle s’approchent du ciblage d’inflation
de la banque centrale П𝒕 , sur un certain horizon "𝒊" tel que :
𝑬𝒕 ∗ П𝒕+𝒊 → П𝒕
▪ Horizon temporel : 2 à 10 ans (celui-ci varie selon les pays)
▪ Hypothèses implicites :
• La banque centrale utilise les leviers de la politique monétaire pour rapprocher l'inflation de sa
cible, ce qui lui permet de gérer les anticipations d'inflation;
✓ La réserve monétaire.
Les instruments de la politique monétaire (instruments directs)
✓ Le réescompte auprès de l’Institut d’Emission : technique de refinancement direct des banques en monnaie
centrale en contrepartie de titres de créance privés ou publics. (Technique de réescompte automatique a
été supprimée en juin 1995)
✓ Encadrement des crédits : limitation de l’extension des concours bancaires (Un concours bancaire est un
terme qualifiant un crédit bancaire qui a été octroyé par une banque à un de ses clients) par la fixation d’un
taux maximum d’expansion au cours d’une période donnée afin de contrôler la masse monétaire (Technique
instaurée au Maroc en 1969 et abandonnée en janvier 1991 au profit d’une politique par les taux).
✓ Sélectivité des crédits : favoriser le financement des secteurs jugés prioritaires à travers des mesures
incitatives (Technique abandonnée au début des années 90)
▪ Possibilité de réescompte;
▪ Mesures contraignantes (ie emplois obligatoires) imposant aux banques d’accorder des crédits aux secteurs
auxquels elles se désintéressent : concours aux organismes de coopératives agricoles, promotion de
construction de logements sociaux.
✓ Les opérations principales : sont destinées à injecter ou à retirer des liquidités de manière régulière, avec
une fréquence hebdomadaire sur une échéance d’une semaine (7jours). Elles constituent le principal
instrument de mise en œuvre de la politique monétaire.
➢ Les avances à 7 jours : Les avances à 7 jours sont réalisées sous forme d’opérations de pension livrée ou,
le cas échéant, de prêts garantis et sont consenties au taux directeur. Les
➢ Les reprises de liquidité à 7 jours : Les reprises de liquidités à 7 jours se font sous forme de dépôts à blanc
et sont assorties du taux directeur minoré de 50 points de base.
✓ Les opérations de réglage FIN : elles visent à atténuer l’incidence de fluctuations imprévues de la
liquidité. Elle sont effectuées de manière ponctuelle pour une durée inférieure à 7 jours.
➢ Pension livrée : est une transaction au cours de laquelle deux parties s'entendent sur deux
transactions simultanées. La première concerne la vente de titres au comptant ; la seconde le rachat à
terme de ces mêmes titres à une date et un prix convenu d'avance;
➢ Prêts garantis.
Les instruments de la politique monétaire (instruments indirects)
✓ Facilités permanentes (opérations à l’initiative des banques) : sont destinées à fournir ou à retirer des
liquidités au jour le jour : (avance à 24 heures et des facilités de dépôts à 24 heures)
➢ Les avances à 24 heures : sont réalisées sous forme d’opérations de pensions livrées ou, le cas échéant,
de prêts garantis et sont consenties aux taux directeur majoré de 100 points de base.
➢ Les facilités de dépôts à 24 heure : se font sous forme de dépôts à blanc et sont assorties du taux
directeur minoré de 100 points de base.
✓ Les opérations de long terme (durée supérieure à 7 jours) : ont pour objet d’injecter ou de retirer des
liquidités supplémentaires sur une durée supérieure à 7 jours
➢ Pensions livrées;
➢ Prêts garantis;
➢ Swap de change : acheter ou vendre du Dirham comptant contre devise et, simultanément, le
revendre ou le racheter à terme, à une date et à un taux de change prédéterminés (sur appel d’offres
ou de gré à gré)
Remarque : éligibilité large à des institutions autres que celles soumises à la RO.
Les instruments de la politique monétaire (instruments indirects)
✓ Les opérations structurelles : sont destinées à gérer une situation d’excédent ou d’insuffisance de
liquidité à caractère durable :
➢ Les achats ou les ventes de titres émis par le trésor sur le marché secondaire;
Remarques :
❖ les opérations de réglages fin, les opérations de long terme et les opérations structurelles sont effectuées
par voie d’appels d’offres ou de gré à gré.
❖ Les actifs éligibles en tant que collatéral aux opérations de politique monétaire sont :
• Et les titres de créance négociables dont la liste ou les critères sont communiqués par BAM.
Les instruments de la politique monétaire (instruments indirects)
Instruments Excédents de liquidités Besoins de liquidités
Reprises de liquidités à 7 jours assorties
Appels d’offres hebdomadaires du taux directeur minoré de 50pb
Avance à 7 jours
Ventes de bons du trésor sur le marché Achats de bons du trésor sur le marché
Open Market secondaire secondaire
Ventes de devises au comptant suivie Achat de devises au comptant suivie
Swap de change rachat à un taux de change et une de cession à un taux de change et
échéance prédéterminée une échéance prédéterminée
Emission de titres de la banque Emission de ses propre certificats Rachat de ces propres certificats
centrale d’emprunt d’emprunt
- Définir les avances à 7 jours et préciser leurs modalités opératoires. Dire en quoi elles différent
des autres instruments de politique monétaire;
- Supposons que BAM décide d’injecter 30 Milliards, répartir ce montant sur les banques
soumissionnaires selon les deux modalités suivantes :
- Au prorata;
▪ Leurs Modalité opératoires : Elles ont une fréquence hebdomadaire (chaque Mercredi) et elles ont une
échéance de 7 jours, elles peuvent prendre la forme soit d’une pension livrée ou prêt garanti, sachant bien
qu’elles sont effectuées nécessairement par voie d’appel d’offre;
▪ Elles diffèrent des autres instruments de la PM par leur régularité et par leur formule d’adjudication qui font de
cet instrument le signal d’orientation de la PM adoptée.
Total 30 15 15 30
Application
✓ supposons que lors d’une séance d’appel d’offres au titre des avances à 7 jours, BAM a reçu les offres
suivantes :
- Supposons que BAM décide d’injecter 100 Milliards, répartir ce montant sur les banques
soumissionnaires selon la modalités suivante: 50% à parts égales et 50% au prorata.
Application
✓ supposons que lors d’une séance d’appel d’offres au titre des avances à 7 jours, BAM a reçu les offres
suivantes :
- Supposons que BAM décide d’injecter 100 Milliards, répartir ce montant sur les banques
soumissionnaires selon la modalités suivante: 50% à parts égales et 50% au prorata.
Application
✓ Remarques importantes :
▪ Dans le cadre de la gestion des effets de la crise et l’objectif de relancer le crédit, la répartition du
montant global retenu dans le cadre des appels d’offres à 7jours n’est plus effectuée depuis juillet 2015
sur la base de 50% à parts égales (à hauteur de la demande du soumissionnaire) et 50% au prorata (sur
les soumissionnaires restants) , mais selon les éléments suivants :
▪ Des efforts des soumissionnaires en matière de distribution des crédits aux ménages et aux entreprises
non financières mesurés par la variation des crédits;
▪ De la part des crédits octroyés par les soumissionnaires aux ménages et aux entreprises non financières
dans le total des emplois;
▪ Des efforts en matière de répercussion des décisions de politique monétaire sur les taux débiteurs
appliqués par les soumissionnaires.
❖ NB : avec ce nouveau mode de répartition, BAM cherche à relancer le crédit, et au-delà l’économie
dans son ensemble (politique de relance).
Politique monétaire non conventionnelle
✓ En période de crise, les instruments habituels de la politique monétaire peuvent devenir inefficaces. En
particulier le canal du taux d’intérêt devient inopérant, le taux directeur ne pouvant être négatif. Les
banques centrales sont alors conduites à utiliser des mesures dites « non conventionnelles » ; à savoir :
➢ Quantitative easing (Assouplissement quantitatif) : injection massive de la liquidité, y compris par le biais
de l’achat de la dette publique;
➢ Qualitative easing (Assouplissement qualitatif) : engagement de maintenir les taux bas (Aujourd’hui taux
négatif au japon et nul en Europe) et mise en place des opérations de financement de long terme, y
compris en monnaies étrangères;
➢ Crédit easing (Assouplissement de crédit) : la banque centrale peut se substituer aux banques
commerciales et au marché pour financer directement l’économie: élargissement de la gamme des
contreparties et des actifs éligibles.
Canaux de transmission de la politique monétaire
M ↑⇒ ir ↓⇒ I ↑⇒ Y ↑
.
.
M ↑ ⇒ Pe↑⇒ πe ↑ ⇒ ir ↓⇒ I ↑⇒ Y ↑ (Pe : prix attendus) 𝒊𝟎
𝒊𝟏
▪ Où M ↑ indique la conduite d’une politique
monétaire expansionniste, qui aboutit à une baisse
des taux d’intérêt réels (i r ↓) ; celle-ci réduit le coût
du capital, ce qui entraîne une augmentation des
dépenses d’investissement (I ↑) et, par là-même,
un accroissement de la demande globale et de la 𝒀𝟎 𝒀𝟏 Production, 𝒀
production (Y ↑).
Canaux de transmission de la politique monétaire
M ↑ ⇒ ir↓ ⇒ E ↓ ⇒ NX (X-M) ↑ ⇒ Y ↑
❑ Canal du crédit :
▪ Le canal du crédit bancaire est fondé sur l’idée que les banques jouent un rôle spécifique au sein du
système financier, car elles sont particulièrement bien placées pour résoudre les problèmes d’asymétrie
d’information sur les marchés de crédit. De façon schématique, l’effet de politique monétaire est le
suivant :