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Dissertation Croissance Suffit Elle A Assurer Le Developpement

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DISSERTATION APPUYEE PAR UN DOSSIER DOCUMENTAIRE

Il est demandé au candidat :

- de répondre à la question posée explicitement ou implicitement dans le sujet ;


- de construire une argumentation à partir d’une problématique qu’il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,
notamment celles figurant dans le dossier ;
- de rédiger en utilisant un vocabulaire économique et social approprié à la question,
en organisant le développement sous la forme d’un plan cohérent qui ménage
l’équilibre des parties.
- L'usage de la calculatrice est interdit
Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l’expression et du soin apporté à la
présentation.
Sujet : La croissance suffit-elle à assurer le développement d'un pays ?
Document 1 :
Le type de développement dévastateur socialement et écologiquement qui prévaut dans le monde est celui qui
est né en Occident, impulsé par la recherche du profit en vue d'accumuler du capital. En imposant ce
développement à la planète entière, le capitalisme produit une déculturation de masse : la concentration des
richesses à un pôle fait miroiter l'abondance inaccessible à des milliards d'êtres situés à l'autre pôle et dont les
racines culturelles sont peu à peu détruites.
Pourtant, on aurait tort de rejeter l'idée de développement. En effet, les besoins primordiaux d'une bonne
moitié de l'humanité restent insatisfaits. Les pays pauvres doivent donc pouvoir connaître un temps de
croissance de leur production. Car pour faire disparaître l'analphabétisme, il faut bâtir des écoles ; pour
améliorer la santé, il faut construire des hôpitaux et acheminer l'eau potable; pour retrouver une large
autonomie alimentaire, il faut encourager l'agriculture vivrière. L'échec du développement au XXe siècle est
davantage le produit des rapports de forces qui ont tourné à l'avantage exclusif des nantis que l'échec du
développement en lui-même. Le contenu du concept de développement doit être remis en cause en même
temps que la croissance dont il est indissociable. Pourrait-on alors réfléchir à un développement différencié
dans son objet, dans l'espace et dans le temps pour établir des priorités en fonction des besoins et de la
qualité des productions, et permettre la croissance pour les plus pauvres et la décélération de celle-ci pour les
plus riches ?
J.-M. Harribey, Le Monde diplomatique, décembre 2008

Document 2 :
Depuis toujours, le capitalisme a été étroitement lié à l'urbanisation et à la salarisation dans les zones où il se
déploie. Parallèlement, il a entraîné la déstructuration des sociétés rurales traditionnelles, fondées
principalement sur l'autoproduction. Ce mouvement se traduit toujours également par une profonde
transformation du statut social des femmes généralement cantonnées, dans les sociétés traditionnelles, au
sein de la cellule familiale. Le signe le plus marquant de cette révolution souvent silencieuse est fourni par la
démographie. C'est la transition démographique.
G. Duval, Alternatives économiques, hors-série n° 5 6,2003

Document 3 :
La ville de Johannesburg est une métaphore surprenante des maux planétaires, comme si le développement
non durable s'y donnait à lire à livre ouvert. Les entassements de baraques en tôles, formant des squatter
camps et les townships, s'agrègent sur des collines cramoisies par la sécheresse et les feux de brousse, non
loin des lotissements cossus et arborés, aux pelouses abondamment arrosées, construits le long d'avenues
privées et murées.
L'apartheid semble inscrit dans ces paysages urbains striés de voies rapides, où la plupart des automobiles
sont conduites par des Blancs, tandis que les rares piétons, des Noirs, marchent le long des rambardes ou
revendent à la sauvette des rouleaux de sacs plastiques aux carrefours. De loin en loin, les terrils des mines
d'or forment des collines artificielles, répandant leur poussière jaune, les jours d'orage, sur les quartiers
pauvres avoisinants. Derrière l'aéroport, les huit cheminées d'une centrale thermique de la compagnie
nationale Eskom (Electricity Supply Commission), alimentée au charbon, rappellent que l'Afrique du Sud
dégage des taux d'émission de gaz à effet de serre comparables à ceux des pays du Nord.
A. Sinai, Le Monde diplomatique, décembre 2004
Document 4 : Indicateurs tirés du rapport du PNUD (début)
Pays % de la % de Espérance Taux de Nombre Population Quantités de
population personnes de vie à la fécondité d'automobiles urbaine CO2 émises,
ayant accès de plus naissance (nombre pour 1 000 en % en tonnes
à l'eau de 15 ans, en années, moyen habitants delà par habitant,
potable, ne sachant en 2006 d'enfants en 2006 population en 2002
en 2006 ni lire, par totale,
ni écrire, femme) en 2006
en 2006
Suède 100 Nd* 80 1,3 437 83,3 5,5
Arabie 95 17 (hommes) 73 5,5 Nd 86,7 14,4
Saoudite 13 (femmes)
Yémen 69 32 (hommes) 56 7,6 Nd 25 0,9
75 (femmes)
Afrique 86 14 (hommes) 48 2,9 94 57,7 8,3
du Sud 15 (femmes)
Ile Maurice 100 12 (hommes) 72 1,9 73 41,1 1,5
19 (femmes)
Thaïlande 80 3 (hommes) 69 2 Nd 20 3,2
6 (femmes)
Australie 100 Nd 79 1,8 Nd 91,2 17,7
Etats-Unis 100 Nd 77 1,9 478 77,4 19,8
Jamaïque 71 17 (hommes) 75 2,4 Nd 56,6 4,3
9 (femmes)
*Nd : non déterminé
Document 5 : Indicateurs tirés du rapport du PNUD (fin)
Pays Revenu TCAM Part des 20 % Service Dépenses
national brut du PIB en %, les plus pauvres de la dette, militaires,
par habitant, 1990-2000 dans le revenu en % du en % du PIB
en dollars national revenu national en 2004
de PPA, en 1996-2000 brut, en 2002
2002
Suède 23 970 1,9 9,6 Nd 2,2
Arabie 11 390 1,5 Nd Nd 10,1
Saoudite
Yémen 770 5,8 7,4 3 7,8
Afrique du Sud 9 160 2 2,9 3,1 1,6
Ile Maurice 9 940 5,3 Nd 12,7 1,8
Thaïlande 6 320 4,2 6,4 11,6 2
Australie 24 970 4,1 5,9 Nd 1,9
États-Unis 34 100 3,5 5,2 Nd 6
Jamaïque 3 440 0,5 6,7 9,2 0,7

Document 6 : Certaines caractéristiques d'ordre macroéconomique, telles que l'ouverture au commerce


international, de bonnes politiques monétaires et budgétaires, un système financier bien développé et une
fonction publique de taille raisonnable, sont également des facteurs dynamiques de croissance économique.
Bien entendu, les guerres, les troubles civils et les catastrophes naturelles dépriment la croissance
économique. Les facteurs institutionnels jouent aussi un rôle important. On a observé, par exemple, qu'un État
de droit fort et l'absence de corruption favorisent la croissance, en instaurant un climat d'équité et un respect
des régles dans lequel les entreprises et les ménages peuvent investir et prospérer.
Rapport sur le développement dans le monde, PNUD 2004-2005
Analyse du sujet : II ne présente pas de difficultés particulières, si ce n'est d'identifier qu'il s'agit d'un
seul débat.
Accroche : Le programme des NU du Millénaire : réduction de la pauvreté
Mots clés : croissance et développement : définitions
Problématique : la croissance entraîne-t-elle automatiquement un processus de développement
pour le pays concerné. Est-elle la seule condition nécessaire au développement ou doit-on prendre
en compte d'autres facteurs tout aussi indispensables ? Ne peut-elle éventuellement, au moins dans
un premier temps, nuire au développement d'un pays ?
Cadre spatio-temporel : aujourd'hui et tous les pays cités dans les docs.
Annonce du plan :

Proposition de plan détaillé

I ) La croissance, condition favorable au développement...

A ) Croissance = création de richesses supplémentaires permettant


l'amélioration du niveau de vie :
- par l'augmentation du revenu des ménages (croissance des salaires et du nombre d'emplois créés)
- par l'augmentation des ressources de l'État (la croissance des profits et des salaires augmente le
montant des cotisations sociales et la base des revenus imposables). Celui-ci va pouvoir proposer
plus de services collectifs non marchands (écoles, crèches, infrastructures, hôpitaux...) et donc
améliorer le niveau de santé (et éventuellement mener des politiques démographiques) et
d'éducation de sa population, ce qui permettra à la croissance de devenir cumulative (doc. 1 et 4).

B ) Si la croissance est liée à des gains de productivité, des changements


sociaux importants apparaissent, comme le montre l'exemple du
développement des PDEM.
- À long terme, les gains de productivité réduisent la pénibilité du travail et le temps de travail
nécessaire pour produire. D'où une augmentation du temps libre.
- L'augmentation de la productivité va permettre le déversement du secteur primaire vers le
secondaire, puis du secondaire vers le tertiaire pendant les Trente Glorieuses. D'où un phénomène
de tertiarisation et de salarisation qui va profondément transformer les structures sociales des pays
développés. D'autre part, la transformation des structures productives va aussi engendrer un
processus d'urbanisation dans ces sociétés (doc. 2).

C ) La hausse du niveau de vie (quantitatif), les transformation du travail


et l'urbanisation vont faire évoluer les modes de vie (qualitatif) et les
pratiques culturelles.
- Développement d'une société de loisirs et de consommation
- Développement de l'individualisme (moins de soumission aux religions, aux groupes...), égalité
homme/femme (doc. 2), évolution des normes, des valeurs et des rôles, donc nouveau modèle
culturel

Transition : si la croissance s'avère donc bien souvent une condition indispensable au


développement, on peut citer de nombreux exemples de pays qui ne parviennent pas a sortir du sous
développement, même après une longue période de forte croissance. C'est le cas notamment de
l'Arabie Saoudite. Comment peut-on l'expliquer ?
II... Mais insuffisant à elle seule

A ) La croissance peut provoquer une dégradation des conditions de vie


(doc. 3)
- Les équilibres sociaux traditionnels peuvent être rompus. C'est le cas quand la croissance provoque
un phénomène d'exode rural vers les villes, ce qui a surtout pour effet d'augmenter la taille des
bidonvilles. Aux conditions de vie difficiles s'ajoute l'affaiblissement des solidarités traditionnelles,
moins présentes en ville qu'à la campagne.
- Croissance et développement durable ne sont pas toujours compatibles. L'urbanisation et
l'industrialisation du pays vont contribuer à augmenter les nuisances sonores et visuelles, la
destruction des ressources naturelles, sans oublier la pollution. (externalités négatives)

B ) La situation politique d'un pays peut constituer un obstacle possible


au développement
- Dans un premier temps, la croissance engendre souvent une augmentation des inégalités sociales
(d'autant plus que la structure sociale des PVD est déjà très inégalitaire : une très petite fraction de la
population possède la majorité des moyens de production). Pour remédier à cet effet négatif de la
croissance à court terme, l'État doit mettre en place une politique de redistribution efficace et
développer des services publics performants. Les PVD qui ont « réussi » leur développement sont
ceux où l'État a favorisé la justice sociale.
- L'Etat peut détourner à son profit les richesses créées (corruption) ou privilégier les dépenses sans
effet sur le bien-être de sa population, comme les dépenses militaires ou les dépenses somptuaires
(doc. 6). On voit que la Jamaïque, avec une croissance très faible, possède une espérance de vie
comparable à celle des États-Unis et que sa population pauvre se partage une part plus grande du
revenu national que la population états-unienne. On constate aussi que le budget militaire des États-
Unis est bien plus élevé que le budget militaire jamaïcain (doc. 5).
- Pour que la croissance se révèle profitable à long terme, il est donc indispensable qu'elle
s'accompagne d'un changement des valeurs et des normes, de la part du gouvernement, des élites
et de l'ensemble de la population: il faut que l'initiative individuelle puisse se développer mais aussi la
volonté d'une solidarité nationale (à travers la redistribution et la protection sociale). Il faut une
stabilité des institutions, génératrice de confiance (doc. 6).

C ) La croissance par l'insertion internationale peut freiner le


développement du pays
- L'implantation des FTN sur le territoire d'un pays permet la croissance car elle crée des emplois et
entraîne des transferts de technologie. Mais elle provoque aussi une course à la baisse des
protetions sociales. D'autre part, les emplois les plus qualifiés sont souvent proposés à des
personnes expatriées (en provenance du pays d'origine de la FTN) et les capitaux sont souvent
rapatriés vers le pays d'origine plutôt que réinvestis dans le pays d'implantation.
- Si le pays est très endetté, une part importante de l'augmentation du PIB sera utilisée pour le
service de la dette, au détriment des dépenses publiques de sarilé et d'enseignement et donc au
détriment du développement humain (doc. 5),

Conclusion : Insister sur le fait que le lien entre croissance et développement n'étant pas
automatique, le modèle de développement des PDEM n'est pas toujours reproductible, contrairement
à ce qu'affirment les libéraux (et Rostow).
Ouverture : débat sur l'avenir de la Chine

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