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Rapport Tests Serologiques Rapides Covid-19 VD

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ÉVALUER

LES TECHNOLOGIES DE SANTÉ

RAPPORT
D'EVALUATION Place des tests
sérologiques
rapides (TDR,
TROD, autotests)
dans la stratégie de
prise en charge de
la maladie COVID-
19

Validé par le Collège le 14 mai 2020


Descriptif de la publication

Titre Place des tests sérologiques rapides (TDR, TROD, auto-


tests) dans la stratégie de prise en charge de la maladie
COVID-19
Méthode de travail Compte tenu du contexte d’urgence sanitaire, recherche non systématique de la littéra-
ture associée à la position d’un groupe de travail (experts) et d’un groupe d’appui (parties
prenantes)

Objectif(s) Évaluation des indications des tests sérologiques rapides détectant les anticorps anti-
SARS-CoV-2.

Cibles concernées Professionnels de santé, patients, industriels, institutionnels

Demandeur Ministère des Solidarités et de la Santé

Promoteur(s) Haute Autorité de santé (HAS)

Pilotage du projet Cédric Carbonneil (chef de service)

Recherche documentaire Systématique

Auteurs Patricia Minaya Flores (cheffe de projet), Andrea Lasserre (cheffe de projet), Nadia
Zeghari-Squalli (adjointe chef de service), Cédric Carbonneil (chef de service), Michèle
Morin-Surroca (cheffe de service), Suzie Dalour (assistante)

Conflits d’intérêts Les membres du groupe de travail ont communiqué leurs déclarations publiques d’inté-
rêts à la HAS. Elles sont consultables sur le site https://dpi.sante.gouv.fr. Elles ont été
analysées selon la grille d’analyse du guide des déclarations d’intérêts et de gestion des
conflits d’intérêts de la HAS. Les intérêts déclarés par les membres du groupe de travail
ont été considérés comme étant compatibles avec leur participation à ce travail.

Validation Version du 14 mai 2020

Actualisation

Autres formats

Ce document ainsi que sa référence bibliographique sont téléchargeables sur www.has-sante.fr


Haute Autorité de santé – Service communication information
5 avenue du Stade de France – 93218 Saint-Denis la Plaine Cedex. Tél. : +33 (0)1 55 93 70 00
© Haute Autorité de santé – mai 2020 – ISBN :
2
Sommaire

Contexte 4

1. Méthode d’évaluation 7
1.1. Recherche documentaire systématique 7
1.2. Sélection des publications analysées 7
1.3. Groupes de travail et groupe d’appui 8

2. Résultats de l’évaluation 9
2.1. Performances diagnostiques des tests sérologiques rapides d’après la littérature 9
2.2. Prise en compte des évaluations de performances des tests sérologiques rapides
réalisées en contexte français par le CNR 18
2.3. Indications des tests sérologiques rapides dans la prise en charge de la maladie
COVID-19 18
2.4. Place des TDR dans la prise en charge de COVID-19 21
2.5. Place des TROD dans la prise en charge de COVID-19 21
2.6. Place des autotests dans la prise en charge de COVID-19 24

Conclusion générale 25

Table des annexes 27

Références bibliographiques 31

Participants 32

Abréviations et acronymes 33

3
Contexte
La présente évaluation a pour objectif de définir la place des tests sérologiques uni-
taires rapides dans la prise en charge de la maladie COVID-19.
Ce rapport est le troisième volet d’une évaluation plus large portant sur les tests séro-
logiques détectant les anticorps anti-SARS-CoV-2. Les deux premiers volets ont d’ores
et déjà été publiés :
‒ Cahier des charges définissant les modalités d’évaluation des performances des tests
sérologiques détectant les anticorps dirigés contre le SARS-CoV-2 (publié le
16 avril 2020)1 ;
‒ Place des tests sérologiques automatisables (ELISA) dans la stratégie de prise en
charge de la maladie COVID-19 (publié le 02 mai 2020)2.

Pour rappel :
‒ Après avoir été infectés par le SARS-CoV-2, la plupart des individus développe-
rait une réponse immunitaire objectivable par la production d’anticorps dirigés
contre le virus.
‒ Les tests sérologiques ne permettent pas de statuer si la personne est conta-
gieuse ou pas.
‒ Les personnes ayant été en contact avec le virus, qui ont éliminé le virus et qui
ne présentent plus de symptômes sont considérées comme guéries, comme
pour toute infection virale aiguë.
‒ Toutefois, la présence d’anticorps n’est pas synonyme de protection immuni-
taire, ou immunité. En effet, si la présence d’anticorps neutralisants a pu être
observée chez certains patients, il n’existe pas encore de corrélat de protection.
Une protection certaine à moyen terme, durable ou définitive n’est pas garantie.
‒ La survenue de réinfection ou de réactivation du virus n’est donc pas à exclure
en l’état actuel des connaissances, comme c’est le cas pour d’autres coronavi-
rus. Si le risque de développer des formes graves en cas de réinfection serait
très faible, une personne présentant des anticorps serait susceptible d’être réin-
fectée et donc de contaminer son entourage.
Par conséquent, à ce jour, les tests sérologiques ont une place dans la surveillance
épidémiologique, dans l’identification des personnes étant ou ayant été en contact avec
le virus (en complément de la RT-PCR qui reste le test de première intention pour le
diagnostic de la phase aiguë du COVID-19) mais pas pour identifier les personnes po-
tentiellement protégées contre le virus.

1
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-04/cahier_des_charges_test_serologique_covid19.pdf
2
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2020-05/rapport_indications_tests_serologiques_covid-19.pdf

4
Détection d’anticorps anti-SARS-CoV-2 par tests sérologiques
La sérologie permet la mesure qualitative ou semi-quantitative (titration) de la production d’an-
ticorps produits par l’organisme contre le virus. La sérologie peut être réalisée au moyen de
tests automatisables (de type enzyme-linked immunosorbent assay (ELISA) par exemple) ou
de tests unitaires rapides (généralement immunochromatographiques). Seuls les tests ELISA
peuvent être qualitatifs ou semi-quantitatifs, les tests unitaires étant uniquement qualitatifs.

Tests unitaires rapides


L’encadrement des tests utilisés en biologie médicale repose sur une règlementation euro-
péenne (directive 98/79/CE) transposée dans le Code de la santé publique qui ne doit pas être
ignorée dans le contexte. Ces tests sont des dispositifs médicaux de diagnostic in vi-
tro (DMDIV), qui doivent être marqués CE selon les exigences de la directive. Il est toutefois
rappelé que la Commission Européenne, dans ses recommandations du 15 avril 2020 sur les
tests diagnostiques in vitro COVID-19 et leurs performances, indique que les Etats membres
peuvent, à titre exceptionnel et dans l’intérêt de la protection de la santé, autoriser la commer-
cialisation de tests ne disposant pas du marquage CE.
La Commission Européenne a également recommandé de réaliser une validation additionnelle
des performances cliniques. Dans cet esprit, et suite aux recommandations formulées par la
HAS dans le cahier des charges, les tests sérologiques sont préalablement évalués par le
Centre national de référence des virus des infections respiratoires (dont la grippe) avant tout
achat/utilisation.
Les tests rapides peuvent être classés comme suit :
‒ test de diagnostic rapide (TDR) lorsqu’il est utilisé par un laboratoire de biologie mé-
dicale (LBM) comme défini par l’article L.6211-1 du Code de la santé publique. Confor-
mément à l’article L.6211-2, cet examen de biologie médicale (EBM) se déroule en
trois phases : pré-analytique, analytique et post-analytique. Cette dernière phase com-
prend « la validation, l'interprétation contextuelle du résultat ainsi que la communication
appropriée du résultat au prescripteur et, dans les conditions fixées à l'article L. 1111-2,
au patient, dans un délai compatible avec l'état de l'art. La réalisation au sein d’un LBM
garantit également la traçabilité des résultats, que ce soit à l’échelon individuel ou po-
pulationnel ;
‒ test rapide d’orientation diagnostique (TROD) lorsqu’il est réalisé en dehors d’un
LBM « par un professionnel de santé ou par du personnel ayant reçu une formation
adaptée et relevant de structures de prévention et associatives ou du service de santé
des armées ». Ces tests ne sont pas des examens de biologie médicale (EBM). En
effet, d’après l’article L.6211-3 du Code de la santé publique, « ne constituent pas un
examen de biologie médicale un test, un recueil et un traitement de signaux biolo-
giques, à visée de dépistage, d'orientation diagnostique ou d'adaptation thérapeutique
immédiate ». Ces tests sont réalisés sous la responsabilité de ceux qui le réalisent,
sans obligation de compte-rendu de résultats. La traçabilité individuelle ou population-
nelle n’est donc pas garantie. Les TROD sont soumis à la publication d’un arrêté mi-
nistériel pour être réalisés. Les TROD sont marqués CE conformément à la
directive 98/79/CE, soit en automarquage, soit certifiés par un organisme notifié selon
le paramètre biologique considéré (par exemple, les TROD VIH, VHB, VHC sont

5
certifiés par un organisme notifié). Pour le SARS-CoV-2, le marquage CE est octroyé
par automarquage par le fabricant ;
‒ autotest : test rapide de dépistage pour lequel le prélèvement, la lecture et l’interpré-
tation des résultats sont réalisés par l’individu lui-même, dans un environnement do-
mestique. Il n’y a pas de traçabilité des résultats obtenus par autotests. Ces derniers
ne sont pas des EBM et sont vendus en officine après obtention du marquage CE oc-
troyé par un organisme notifié.

Enjeux du recours aux tests rapides


Médicaux
Les enjeux médicaux des tests sérologiques rapides, tout comme ceux des tests sérologiques
automatisables, sont de deux ordres :
‒ leur utilisation à titre individuel dans une démarche diagnostique (en cas de diagnostic
initial non concluant ? De diagnostic de rattrapage ? De diagnostic étiologique à dis-
tance ?) ;
‒ leur utilisation à titre populationnel au sein d’enquêtes épidémiologiques.
Il conviendra également de positionner les tests sérologiques rapides vis-à-vis des tests auto-
matisables (ELISA) dans la stratégie de prise en charge.
Sociétaux
Il y a une forte attente sociétale et médiatique sur l’utilisation des tests rapides pour le dia-
gnostic de l’immunité COVID-19 et une grande confusion existe quant à leur utilité et à leurs
différentes modalités d’utilisation (TDR, TROD, autotest). De plus, de nombreuses initiatives
d’achat de tests rapides au niveau de collectivités, de conseils départementaux et régionaux,
ont été annoncées pour démarrer des diagnostics immunologiques avec des méthodes qui
n’ont pas encore fait toute la preuve de leur efficacité.
Il y a donc une forte attente des professionnels de santé sur l’évaluation des tests rapides par
les Centres nationaux de référence (CNR).
Santé publique
Les enjeux de santé publique liés aux études séro-épidémiologiques et au diagnostic sérolo-
gique du COVID-19 nécessitent de privilégier l’utilisation des examens de biologie médicale
dont la performance clinique est optimale.
Toutefois, afin d’élargir si besoin l’accès aux tests sérologiques rapides, un recours à d’autres
modalités d’utilisation de tests rapides (TROD et/ou autotest) avec un niveau optimal de per-
formances cliniques pourrait également être envisagé sous réserve d’une utilité clinique dé-
montrée (place dans la stratégie diagnostique et pertinence de l’utilisation).
Organisationnels
Les choix de tests considérés comme pertinents à l’issue de l’évaluation auront un impact
organisationnel majeur que ce soit en fonction du type de tests choisis (qualitatif et/ou semi-
quantitatif) ou de l’effecteur du test (biologistes médicaux en cas d’examen de biologie médi-
cale ou autres professionnels de santé/associations en cas de test rapide d’orientation dia-
gnostique (TROD)).

6
1. Méthode d’évaluation
1.1. Recherche documentaire systématique
Une recherche systématique des études a été effectuée dans la base Medline/Pubmed à la
date du 05 mai 2020, sans précision de date de début, sur les publications en français et en
anglais avec les termes suivants (dans tous les champs) :
‒ 2019-nCoV OR COVID-19 OR SARS-CoV-2
AND
‒ serology OR immunity OR antibod* OR IgG OR IgM OR elisa
AND
‒ test*
Une veille a été réalisée jusqu’au 12 mai 2020.
Les études publiées seulement en pre-print et pas encore dans des revues avec un comité de
lecture n’ont pas été incluses. Il est aussi important de souligner que de nombreuses études
sont actuellement en cours.

1.2. Sélection des publications analysées


Première sélection des documents identifiés par la recherche bibliographique
La recherche bibliographique présentée ci-dessus a permis d’identifier 68 documents.
Une analyse des résumés de ces documents a permis la réalisation d’une première exclusion
sur les critères suivants :
‒ articles hors sujet ;
‒ articles sans résultats originaux ;
‒ études ayant inclus moins de 20 patients.
À l’issue de cette première sélection, 18 documents ont été retenus. Trois documents issus
de la veille ont été ajoutés.
Sélection des documents analysés dans ce rapport
Après analyse, cinq documents ont été exclus pour les raisons suivantes :
‒ une méta-analyse et deux articles décrivant seulement les performances diagnostiques
rapportées par les fabricants dans les notices ;
‒ deux études cliniques incluant moins de 20 sujets pour les analyses de validation cli-
nique des performances diagnostiques.
Au total, 16 études ont été retenues :
‒ une étude comparant les performances diagnostiques d’un test rapide d’anticorps anti-
SARS-COV-2 à un test de type ELISA ;
‒ cinq études évaluant les performances diagnostiques de tests d’anticorps anti-SARS-
COV-2 de type ELISA ;

7
‒ neuf études évaluant les performances diagnostiques de tests rapides d’anticorps anti-
SARS-COV-2 ;
‒ une étude décrivant la cinétique d’apparition d’anticorps et la performance d’un test
rapide.
Aucune étude évaluant les performances de tests rapides par les utilisateurs (autotests)
n’a été identifiée.

1.3. Groupes de travail et groupe d’appui


Le groupe de travail s’est positionné en tant qu’expert sur les indications précises pour les
tests sérologiques rapides et notamment sur leur place dans la stratégie de prise en charge
actuelle du COVID-19 par rapport aux autres tests disponibles.
Le groupe d’appui i) a donné un avis sur les objectifs et questions d’évaluation définis lors du
cadrage et dans un second temps ii) a procédé à la relecture du projet de rapport d’évaluation
réalisé par la HAS pour émettre leur avis concernant l’acceptabilité des propositions formulées.

8
2. Résultats de l’évaluation
2.1. Performances diagnostiques des tests sérologiques
rapides d’après la littérature
Analyse critique de la littérature
Etant donné que le recours aux tests sérologiques automatisables de type ELISA a été recom-
mandé dans le deuxième volet précédent, une première approche a été de caractériser,
d’après la littérature scientifique disponible, les performances diagnostiques des tests sérolo-
giques rapides soit par comparaison directe avec les tests automatisables, soit par défaut, de
manière descriptive, par comparaison indirecte (études portant sur les performances diagnos-
tiques des tests sérologiques automatisables d’une part et études portant sur les performances
diagnostiques des tests sérologiques rapides d’autre part ).
Les publications sélectionnées sont très hétérogènes en matière de :
‒ population pour la validation clinique de la sensibilité ; certaines études ont sélectionné
des patients avec un diagnostic de COVID-19 confirmé par RT-PCR, d’autres des pa-
tients avec un diagnostic clinique, radiologique et biologique ;
‒ sérums pour la validation clinique de la spécificité ; certaines études ont évalué la spé-
cificité dans des sérums de patients infectés par d’autres coronavirus, dans des sérums
pré-épidémiques, dans des sérums de patients atteints d’autres maladies infectieuses
ou de pathologies chroniques, et d’autres dans des sérums de sujets en bonne santé
ou pas exposés.
‒ tests ; les tests rapides évalués sont basés sur des technologies différentes (CLIA,
GICA3) ;
‒ jour de prélèvement ; certaines études réalisent le test d’anticorps chez les patients en
simultané avec le test RT-PCR, d’autres à distance de la RT-PCR sans préciser à quel
moment ; enfin, certaines études précisent le jour du prélèvement par rapport au début
des symptômes.
Le tableau ci-dessous présente les principaux résultats des études retenues ; sont détaillés si
l’information est disponible : la population pour la validation de la sensibilité et de la spécificité,
le test de référence, le type de test utilisé et la marque, la sensibilité et la spécificité.
Etant donné que la seule étude comparative directe identifiée n’était pas concluante, compte
tenu des nombreux biais évoqués précédemment, les études rapportant des performances de
tests automatisables (ELISA) ou de tests rapides sont également présentées.
Au sein de ces études, les taux de sensibilité des tests sérologiques de type ELISA pour
les IgG, IgM ou IgG et IgM variaient selon les études entre 75 et 93 %, tandis que pour
les tests rapides, ils variaient entre 36 et 100 %.
Les taux de spécificité rapportés dans ces études étaient du même ordre entre les tests
sérologiques de type ELISA (91,9 à 100 %) et les tests rapides (89 et 100 %). La seule

3
Chemiluminescence immunoassay (CLIA) ; Golden immunochromato-graphic assay (GICA).

9
étude évaluant la spécificité des tests sérologiques de type ELISA pour les IgA rappor-
tait une spécificité de 73 %.
Par conséquent, du fait de la grande hétérogénéité de ces études tant au niveau de leurs
conceptions que de leurs résultats, il n’est pas possible de conclure sur la base des
résultats de ces dernières sur l’utilité clinique des tests d’anticorps rapides dans leur
globalité dans ce contexte d’urgence sanitaire.
Ces résultats sont donc présentés à titre informatif dans le tableau ci-dessous, considérant
l’état de la littérature scientifique à ce jour, et soulignent la nécessité de s’appuyer sur des
évaluations des tests sérologiques rapides faites en France par les deux sites du Centre na-
tional de référence des virus des infections respiratoires dont la grippe.

10
Étude présentant les performances diagnostiques d’un test de type ELISA et d’un test rapide (comparaison directe)

Auteur Objectif de Type Nombre Test de réfé- Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)
l'étude d'étude rence

Wang Q Évaluer l’in- Cohorte N = 86 dont : RT-PCR (Shangai IgM detected using Avant dissociation de Chez les RF-IgM+
terférence de prospec- − 5 sérums grippe A Zhijiang Biotech- gold immunochroma- l'urée :
Avant dissociation de
facteurs cau- tive IgM+ ; nology Co.) tography assay − IgM GICA = 100 % ; l'urée :
sant des (Chine) − 5 sérums grippe B (GICA) and enzyme- − IgM ELISA = 100 %. − IgM GICA = 38,9 % ;
faux-positifs IgM+ ; linked immunosorbent
au SARS- assay (ELISA) (Bei- − IgM ELISA = 38,9 %.
− 5 sérums Mycoplasma
CoV-2 et les pneumonie IgM+ ; jing Hogten Biotech- Après dissociation de
solutions cor- nology Co.) l'urée :
− 5 sérums Legionella
respon- pneumophila IgM+ ; − IgM GICA = 97,2 % ;
dantes. − IgM ELISA = 91,7 %.
− 6 sérums de patients
HIV+ ; Chez les RF-IgM-
− 36 sérums facteur rhu-
matoïde IgM (RF- Avant et après dissocia-
IgM)+ ; tion :
− 5 sérums des patients − IgM GICA ou ELISA =
hypertenses ; 100 %
− 5 sérums de patients
avec diabètes melli-
tus ;
− 14 sérums de patients
COVID-19 prélevés
entre J3 et J7 après
l'apparition des symp-
tômes.

11
Performances diagnostiques de tests ELISA

Auteur Objectif de Type Nombre Test de Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)
l'étude d'étude référence

Guo L Description Cohorte 208 plasmas de 82 cas RT- RT-PCR ELISA IgA IgG IgM IgM : Chez les 135 patients
de l'évolution prospec- PCR+. − chez les 82 cas confir- avec affections respira-
du profil sé- tive més Se = 75,6 % ; toires et les 150 patients
58 probables (clinique, scan-
rologique de (Chine) − chez les 58 cas pro- en bonne santé, Spé =
ner, exposition + RT-PCR-).
patients bables Se = 93,1 %. 100 %.
COVID-19 Contrôles :
confirmés − 135 plasmas de patients
(PCR ou cli- avec des affections respi-
nique) et va- ratoires en 2018 ;
lidation d'un − 150 plasmas de sujets en
test sérolo- bonne santé en 2018 -
gique. 2019 ;
− plasmas de patients posi-
tifs aux coronavirus COV-
229E, NL63, OC43, HKU1
pour la réactivité croisée.

Xiang F Évaluer les Cohorte 66 patients avec (RT-PCR +) RT-PCR. ELISA (Livzon Inc) Chez les 66 patients Chez les 66 patients
perfor- prospec- à 13-29 JAS et 24 patients COVID + : COVID + :
Si RT-PCR
mances tive suspects de COVID-19 basé − IgM = 77,3 % ; − IgM spé = 100 % ;
nég, retest 1
séro-dia- (Chine) sur l'épidémiologie et cli- − IgG = 83,3 %. − IgG spé = 95,0 %.
ou 2 jours
gnostiques nique (mais avec RT-PCR-)
après pour Chez les 24 patients sus- Chez les 24 suspects
d'un test à 3-40 JAS.
confirmation. pects COVID : COVID :
ELISA.
Cas contrôle (N = 60) : don-
− IgM = 87,5 % ; − IgM = 100 % ;
neurs de sang en bonne
IgG = 70,8 %. − IgG = 96,6 %.
santé, professionnels de
santé non exposés ou pa- Chez le groupe contrôle :
tients hospitalisés avec − IgM Spé = 100 % ;
d'autres diagnostics. − IgG spé = 95 %*.

12
Performances diagnostiques de tests ELISA

Auteur Objectif de Type Nombre Test de Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)
l'étude d'étude référence

Zhao R Évaluer un Étude ré- 69 sérums de patients Diagnostic cli- ELISA Calculée chez les 69 pa- Chez les 412 sérums
test de dé- trospective COVID-19+ (hospitalisés ou nique tients : pré-épidémiques Spé =
tection d'an- (Chine) guéris). − COVID+ = 97,1 %. 97,5 %.
ticorps.
412 sérums contrôles collec-
tés avant ou durant l'épidé-
mie.

Perera Évaluation Étude ré- 24 patients COVID-19 RT- RT-PCR ELISA pour détecter Dans les 6 échantillons Chez les 200 contrôles
de la sensi- trospective PCR+. IgG et IgM dirigés pris entre J5 et J9 suivant pré-épidémiques** :
bilité et la (Hong contre le récepteur l'apparition des symp- − IgG = 100 % ;
200 patients en bonne santé
spécificité de Kong) (RBD) de la pro- tômes**: − IgM = 100 %.
stratifiés sur l'âge issus
différents téine S. − IgG = 50 % ;
d'une enquête séro-épidé- Chez les 7 échantillons
tests sérolo- − IgM = 50 %.
miologique sur la grippe de SARS convalescents :
giques
Juin à Août 2017. Dans les 14 échantillons
(ELISA et − IgG = 100 % ;
microneutra- 12 sérums de patients infec- pris entre J11 et J18 : − IgM = 57,1 %.
lisation) tés par d'autres coronavirus − IgG = 71,4 % ;
étaient les contrôles spéci- − IgM = 92,9 %.
fiques.
Dans les échantillons, 11
pris entre J19 et J28 :
− IgG = 81,8 % ;
− IgM = 81,8 %.
Dans les échantillons, 12
entre J29 et J42 :
− IgG = 100 % ;
− IgM = 100 %.

13
Performances diagnostiques de tests ELISA

Auteur Objectif de Type Nombre Test de Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)
l'étude d'étude référence

Jääskeläi- Evaluation Etude ré- 37 sérums de patients col- RT-PCR ELISA IgG IgA Eu- Les données ne permet- Chez les 37 patients in-
nen des perfor- trospective lectés entre 2019 et 2020 roimmun tent pas de calculer la fectés par d’autres virus :
mances de (Finlande) considérés comme étant né- sensibilité. − Spé IgG = 91,9 % ;
deux kits de gatifs au SARS-COV-2, − Spé IgA = 73,0 %.
tests respec- parmi lesquels 11 sérums
tivement correspondaient à des pa-
pour la dé- tients ayant été infectés par
tection des d’autres coronavirus hu-
IgG et IgA. mains (HCoVs, OC43, NL63,
229E) ou autres virus respi-
ratoires et 26 patients infec-
tés par des adénovirus,
entérovirus, grippe A,
grippe B, d’autres virus grip-
paux ou des virus respira-
toires syncytial en 2019.
47 sérums de 40 patients
avec un diagnostic confirmé
de COVID-19 par RT-PCR.
* Les auteurs précisent que les trois résultats faux-positifs sont des professionnels de santé.
** Calculs fait par la HAS.

14
Performances diagnostiques de tests rapides

Auteur Objectif de l'étude Type d'étude Nombre Test de référence Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)

Dohla M Évaluer les perfor- Étude prospec- N = 49 RT-qPCR répété Test rapide IgG/IgM par 36,4 %. Spé = 88,9 %
mances séro-dia- tive (Allemagne) (Altona Diagnos- immunochromatogra- IC95 % [70,8-97,7]
Dont 39 randomisés IC95 % [17,2-59,4]
gnostiques d'un test tics) phie
dans un centre de dé-
rapide IgG/IgM.
pistage allemand et 10
avec diagnostic COVID
confirmé, 22 qPCR+,
27 qPCR-.

Jin Y Évaluer les perfor- Étude rétrospec- 43 COVID 19+ RT-PCR Chimiluminescence − IgM = 48,1 %. − IgM = 100 %.
mances séro-dia- tive (Chine) (CLIA) IgG et IgM − IgG = 8,9 %. − IgG = 90,9 %.
33 cas contrôles, initia-
gnostiques d'un test (Shenzhen YHLO Bio-
lement suspects de
rapide IgG/IgM. tech Co.)
COVID-19, finalement
COVID exclue.

Shen B Évaluer la perfor- Cohorte pros- 150 patients avec de la Double RT-PCR Test rapide, immuno- Chez 97 RT-PCR+ Chez 53 RT-PCR-
mance et l’utilité cli- pective (Chine) fièvre et des symp- chromathographie or = 71,1 % [IC95 % = 96,2 % [IC95 %
nique d’immuno- tômes respiratoires : colloidal IgG IgM 0,609-0,797]. 0,859-0,993].
chromatographie − 97 COVID RT- Chez les 26 don-
pour la détection de PCR+ ; neurs de sang =
IgM/IgG anti-SARS- − 53 RT-PCR-. 100 %.
Cov-2 chez des cas
avec suspicion de Et chez 26 donneurs
COVID-19. de sang en bonne
santé.

Xie J Évaluer le profil cli- Étude rétrospec- 56 patients suspects Diagnostic basé Chimiluminescence im- − IgG = 100 %. Non évaluée.
nique des patients tive (Chine) COVID-19 : sur les caractéris- munoassay (CLIA) IgG − IgM = 87,5 %.
diagnostiqués − 16 RT-PCR+ ; tiques cliniques, et IgM (Shenzhen
COVID-19 avec la − 40 RT-PCR-. scan thoracique et YHLO Biotech Co.)
détection d'anti- résultats de labo-
corps. ratoire.

15
Performances diagnostiques de tests rapides

Auteur Objectif de l'étude Type d'étude Nombre Test de référence Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)

Yong G Évaluer différentes Étude rétrospec- 38 patients COVID-19 RT-qPCR (Shan- IgM-IgG avec gold im- Chez les RT-PCR-, Non évaluée.
méthodes de détec- tive (Chine) (76 sérums prélevés). gai BioGerm Me- munochromatographie crachats 8-14 JAS :
tion et estimation dical Bio- (GICA) (Beijing Innovita − IgG = 100 % ;
d’anticorps anti- technology Co.) Biological Technology − IgM = 60 %.
SARS-CoV-2 infec- Co.)
tion. Chez les RT-PCR-,
prélèvements naso-
pharyngés >J15 :
− IgG = 90 % ;
− IgM = 45 %.

Infantino Évaluer la perfor- Étude rétrospec- 61 COVID-19+ hospita- RT-PCR iFlash1800 CLIA IgG − IgM = 73,3 %. − IgM = 92,2 %.
mance diagnostique tive (Italie) lisés. IgM − IgG = 76,7 %. − IgG = 100 %.
d'un test automatisé
64 groupe contrôle
CLIA pour la détec-
avec patients présen-
tion d'anticorps anti-
tant des maladies rhu-
SARS-CoV-2 IgM et
matoïdes (31) et
IgG.
maladies infectieuses
(13) avant l'épidémie
(2018-2019), 20 don-
neurs de sang.

Spicuzza Évaluer la perfor- Étude rétrospec- 23 patients confirmés RT-PCR Kit de détection rapide IgM+IgG = 83 %. IgM+IgG = 93 %.
mance diagnostique tive (Italie) par PCR+ et admis en IgG/IgM (Beijing Dia-
d'un test automatisé soins intensifs. great Biotechnologies
pour la détection Co)
7 patients "possibles"
d'anticorps anti-
avec PCR- avec signes
SARS-CoV-2 IgM et
radiologiques de
IgG.
COVID.
7 patients asymptoma-
tiques avec PCR-.

16
Performances diagnostiques de tests rapides

Auteur Objectif de l'étude Type d'étude Nombre Test de référence Test sérologique Sensibilité (Se) Spécificité (Spé)

Zhang G Étudier la relation Étude rétrospec- 112 patients COVID-19 RT-PCR (Bio- Kit de détection quanti- − IgG + IgM Se = Non évaluée.
entre présence tive (Chine) hospitalisés présentant Germ, Shangai, tative des anticorps IgM 93,75 %.
d'anticorps et pro- les symptômes sui- China) et IgG (Yahuilong Bio- − IgG Se = 41 %.
gression de la mala- vants : fièvre, toux, fa- technology, Shenzen,
die. tigue, myalgie et China)
diarrhée.

Hou Décrire la cinétique Etude rétrospec- Performance évaluée RT-PCR Anti‐SARS‐CoV‐2 − IgM = 82,6 %. − IgM = 98,7 %.
d’apparition d’anti- tive (Chine) chez 305 patients CLIA‐YHLO kit − IgG = 93,1 %. − IgG = 92 %.
corps et la perfor- COVID-19 hospitalisés
mance du test. et 142 contrôles néga-
tifs.

Bryan Evaluation des per- Etude rétrospec- 1 020 sérums de pa- RT-PCR Chemiluminescent mi- Chez les 125 pa- Chez les 1 020 sé-
formances du test tive (Etats-Unis tients pré-épidémiques croparticle immunoas- tients avec un dia- rums pré-épidé-
IgG Abbott Architect d’Amérique) collectés entre 2018 et say IgG Abbott gnostic confirmé : miques : Spé =
SARS-COV-2 et de 2019. Architect SARS-COV-2 − Se à 17 jours sui- 99,9 %.
la séroprévalence vant l’apparition
125 patients avec un
en Boise, Idaho des symptômes =
diagnostic COVID-19
(Etats-Unis d’Amé- 100 %.
confirmé par RT-PCR.
rique).

17
2.2. Prise en compte des évaluations de performances des tests
sérologiques rapides réalisées en contexte français par le CNR
Compte tenu de la conclusion de l’analyse bibliographique suggérant une grande hétérogénéité des
performances diagnostiques au sein des tests rapides, il était donc initialement difficilement envisa-
geable de proposer le recours aux tests rapides dans leur globalité dans des conditions conformes
d’utilisation. Toutefois, des valeurs extrêmes de sensibilité et de spécificité ayant été rapportées (allant
jusqu’à 100 %), il apparaissait alors plausible que certains kits de tests sérologiques rapides disposent
de performances satisfaisantes parmi d’autres kits nettement moins performants.
L’identification de ces kits performants nécessite donc une étape d’évaluation centralisée des tests
sérologiques réalisée pour chaque test, vérifiant leurs performances cliniques et les mettant en pers-
pective vis-à-vis des performances minimales de sensibilité et de spécificité cliniques précédemment
définies par la HAS. Conformément aux recommandations de la HAS édictées dans le premier volet
(cahier des charges), ces évaluations à l’échelon de tout test sérologique détectant des anticorps anti-
SARS-CoV-2 sont réalisées en France depuis début mai 2020 par les deux sites du Centre national
de référence des virus des infections respiratoires dont la grippe. Il faut cependant souligner que
sur le terrain, les tests rapides utilisent le sang total alors que le CNR utilise des sérums pour
réaliser les évaluations de performance de dits tests. De ce fait, les performances diagnos-
tiques en vie réelle pourraient être inférieures.
Quant aux performances cliniques minimales, elles ont également été fixées dans ce même cahier des
charges publié par la HAS (sensibilité supérieure à 90 % ou 95 % selon l’usage du test et spécificité
supérieure à 98 %).
Etant donné que les premières évaluations réalisées4 par le CNR rapportent l’existence de tests séro-
logiques unitaires rapides disposant de performances cliniques supérieures aux valeurs seuils définies
par la HAS, les experts ont donc considéré que le recours aux tests rapides peut être envisagé
selon des modalités à définir (cf. paragraphes suivants) si et seulement si ces tests rapides
présentent des performances cliniques évaluées par le CNR supérieures ou égales aux perfor-
mances cliniques minimales (sensibilité et spécificité) préalablement définies par la HAS.

2.3. Indications des tests sérologiques rapides dans la prise en


charge de la maladie COVID-19
Comme cela a été stipulé dans le deuxième volet de l’évaluation des tests sérologiques en contexte
COVID-19, il est nécessaire, pour déterminer l’utilité collective d’un dépistage systématique dans une
population donnée, qu’au préalable la prévalence attendue dans une population considérée soit estimée
grâce à la surveillance épidémiologique et de prendre en compte les performances du test, notamment
sa spécificité.
Par définition, la Valeur Prédictive Positive (VPP) est très dépendante de la prévalence par définition.
Ainsi, même en disposant d’un test sérologique rapide performant respectant les seuils de sensibi-
lité (Se) et spécificité (Spé) cliniques préalablement définis par la HAS dans son cahier des charges
(soient Se = 90 % et Sp = 98 %), la VPP sera faible en situation de faible prévalence de la maladie
COVID-19 rendant l’intérêt de tester systématiquement un groupe de sujets donné inexistant. La si-
mulation réalisée ci-dessous en utilisant les valeurs seuils minimales de sensibilité et de spécificité

4
Evaluations non rapportées dans ce rapport car encore confidentielle lors de l’élaboration de ce document.

18
fixées par la HAS illustre les valeurs prédictives en fonction d’hypothèses de prévalence. À titre infor-
matif, les valeurs de VPP et de VPN ont également été calculées pour une spécificité
de 99 % (cf. Tableau 1).

Tableau 1. Simulation des valeurs de la VPP en fonction de différentes hypothèses de préva-


lence (sensibilité fixée à 90 % et spécificité fixée à 98 % ou 99 %).
Hypothèse VPP VPN VPP VPN Exemple de population
de préva- (Sp 98 %) (Sp 98 %) (Sp 99 %) (Sp 99 %)
lence

69 % 99 % 81 % 99,5 % 81,6 % Chez patients graves hospitalisés (d’après


Grzelak et al.)

50 % 97,8 % 91 % 98,9 % 90,8 %

32 % 95 % 95 % 97,7 % 95,5 % Chez patients avec diagnostic syndromiques en


ville, en Ile-de-France (d’après Grzelak et al.)

18 % 90,8 % 98 % 95,2 % 97,8 % Chez les soignants (d’après Keeley et al.)

15 % 88,8 % 98 % 94,1 % 98,2 % Cas contacts (d’après Gudbjartsson et al.)

10 % 83,0 % 99 % 90,9 % 98,9 %

5% 70 % 99,5 % 83 % 99,5 % Prévalence en France selon le Conseil Scienti-


fique (avis n°6 du 20 avril 2020)

3% 58 % 99,7 % 73,5 % 99,7 % Donneurs de sang (Grzelak)

1% 31 % 99,9 % 48 % 99,9 % Prévalence chez les sujets asymptomatiques


dans une région avec prévalence de 5 % car
20 % des cas COVID-19 sont asymptomatiques

0,25 % 10 % 99,9 % 18,4 % 99,9 %

Compte tenu notamment de ces éléments, la pertinence des tests sérologiques automati-
sables (ELISA) et la définition de leurs indications ont été traitées dans le deuxième volet de
l’évaluation publié le 02 mai 2020. Les nouvelles études publiées ne remettent pas en cause à ce
jour ces indications quel que soit le type de tests sérologiques. La place des tests sérologiques rapides
s’inscrit donc dans le même périmètre d’indications que celui des tests sérologiques ELISA précédem-
ment définis.
Pour rappel, en plus de leur utilité dans le cadre des enquêtes épidémiologiques, les indications de
tests sérologiques automatisables sont présentées dans le Tableau 2 ci-dessous.

19
Tableau 2. Indications des tests sérologiques ELISA détectant les anticorps anti-SARS-CoV-2.
Présentation Population cible  Finalité du test  Séquences des tests et temporalité de réalisation Isotype Ig à rechercher
clinique  détaillée du jour de l’apparition de symptômes (JAS)
si symptomatique 

Patients symptoma- Patients Diagnostic initial  Si tableau clinique ou scanographique évocateur et RT-PCR Recherche d’IgG et d’IgM ou d’Ig totales
tiques avec signes de hospitalisés  négative, recours à la sérologie à partir de JAS 7.
gravités 
Diagnostic de Si tableau clinique ou scanographique évocateur et absence Recherche d’IgG et d’IgM ou d’Ig totales
rattrapage   de RT-PCR avant JAS 7, sérologie à partir JAS 7.

Patients symptoma- Patients suivis en Diagnostic initial  Si tableau clinique évocateur et RT-PCR négative entre JAS Recherche d’IgG et d’IgM ou d’Ig totales
tiques sans signe de ville ou en structure 1 et 6, recours à la sérologie à partir de JAS 14.
gravité  d’hébergement
Diagnostic de Si tableau clinique évocateur et absence de RT-PCR avant Recherche d’IgG et d’IgM ou d’Ig totales  
rattrapage   JAS 7, sérologie à partir JAS 14.

Patients suivis en Diagnostic étiolo- Si patient uniquement diagnostiqué cliniquement (depuis Recherche d’IgG, d’IgG et d’IgM ou d’Ig to-
ville ou en structure gique à distance l’entrée en vigueur de la phase 2 en semaine 10 2020), séro- tales
d’hébergement avec logie possible pour confirmation à distance de l’infection
diagnostic syndro- COVID-19.
mique

Personnels asympto- Professionnels soi- Santé publique Dépistage et détection personne-contact par RT-PCR selon Recherche d’IgG et d’IgM ou d’Ig totales.
matiques gnants  recommandation en vigueur.
Possibilité de sérologie complémentaire en cas de RT-PCR
négative mais uniquement à l’échelon individuel (autour d’un
cas) sur prescription médicale.

Personnels d’héber- Santé publique Dépistage et détection personne-contact par RT-PCR selon Recherche d’IgG et d’IgM ou d’Ig totales.
gements collectifs, recommandations en vigueur.
Possibilité de sérologie complémentaire en cas de RT-PCR
négative mais uniquement à l’échelon individuel (autour d’un
cas) sur prescription médicale.

20
2.4. Place des TDR dans la prise en charge de COVID-19
Après avoir défini les exigences en matière de performances cliniques et précisé le périmètre des
indications potentielles des tests sérologiques unitaires rapides, il convient de définir leurs opérateurs
et leurs modalités de réalisation. La première modalité de réalisation est le test diagnostic rapide (TDR)
au sein d’un laboratoire de biologie médicale, comme précédemment évoqué.
En France, la Commission nationale de biologie médicale (CNBM) s’est positionnée explicitement pour
leur utilisation. Elle recommande de privilégier les examens de biologie médicale réalisés dans les
laboratoires de biologie médicale (TDR) pour le diagnostic de la réaction immunologique à l’infection
par le SARS-CoV-2.
Le recours aux TDR dans les sites de prélèvement des laboratoires de biologie médicale permettra
par exemple d’accroitre le maillage territorial d’accès rapide aux tests sérologiques.
Au total, l’utilisation des TDR COVID-19 est donc indiquée :
‒ dans l’ensemble des indications préalablement définies pour les tests sérologiques
automatisables (ex ELISA) que ce soit dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques ou de
diagnostic à l’échelon individuel (cf. Tableau 2) ;
‒ sous réserve de performances cliniques supérieures ou égales à celles définies par la
HAS dans son cahier des charges (soient des sensibilité de 90/95 % selon l’usage et
spécificité de 98 %) après évaluation par le CNR.
Il est rappelé qu’un TDR doit être réalisé sur prescription médicale et suivant les exigences de
tout examen de biologie médicale (EBM) conformément à la réglementation en vigueur, notam-
ment en termes de rendu de résultats et de traçabilité.
En laboratoire de biologie médicale, à performance diagnostique équivalente, il est préconisé de réa-
liser préférentiellement un test automatisable (ELISA) plutôt qu’un TDR compte tenu du caractère
semi-quantitatif des tests automatisables et de l’absence à ce jour d’évaluation formelle des perfor-
mances cliniques sur sang total des TDR.
Compte tenu de la position des experts, la HAS encourage le recours à des systèmes de lecture
automatisée afin de réduire la variabilité opérateur dépendante de la lecture du test.

2.5. Place des TROD dans la prise en charge de COVID-19


Indications des TROD COVID-19
À ce jour, aucune publication scientifique sur les TROD sérologiques en contexte COVID-19 n’a
été retrouvée.
La CNBM a proposé de réserver l’utilisation des TROD COVID-19 aux personnes ayant des conditions
difficiles d’accès à un laboratoire de biologie médicale. Cela peut être le cas pour des populations en
situation d’isolement ou encore des populations marginalisées prises en charge par des associations.
Au regard des enjeux de santé public auxquels il faut répondre, la CNBM a également estimé opportun
de réaliser des TROD COVID-19 lorsque les conditions de réalisation leur assurent un niveau qualitatif
suffisant.
Les experts ont souligné l’importance de distinguer la situation des TROD COVID-19 d’autres situa-
tions pour lesquelles un TROD est utilisé. En effet, les TROD COVID-19 ne peuvent être utilisés
comme des TROD angine, ces derniers étant des TROD antigénique permettant de disposer

21
immédiatement d’une orientation diagnostique (ce que le TROD sérologique COVID-19 ne peut pas
faire). Les TROD COVID-19 ne peuvent pas non plus être utilisés comme les TROD VIH ou VHC/VHB,
car l’infection à SARS-CoV-2 étant une maladie infectieuse aiguë en l’absence d’une immunité durable
prouvée, les TROD COVID-19 ne peuvent pas être utilisés dans le suivi de l’évolution de la pathologie.
Enfin, malgré l’évocation d’un intérêt potentiel du recours aux TROD COVID-19 pour certaines popu-
lations isolées (population marginalisée, grande précarité…), des experts ont exprimé une difficulté à
définir la place des TROD dans la stratégie de prise en charge, les résultats de ces tests ne conduisant
pas à une modification de prise en charge du patient.
Au total, en l’état actuel des connaissances, sous réserve de performances cliniques supé-
rieures ou égales à celles définies par la HAS dans son cahier des charges (soient des sensibi-
lité de 90/95 % selon l’usage et spécificité de 98 %) après évaluation par le CNR, l’utilisation de
TROD COVID-19 est indiquée dans les situations suivantes :
‒ dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques (en assurant la traçabilité des résultats dans
le cadre du protocole de l’enquête) ;
‒ dans le cadre d’orientation diagnostique de COVID-19 chez des patients ayant des diffi-
cultés d’accès à un laboratoire de biologie médicale (en secteur rural isolé, populations mar-
ginalisées, grande précarité, migrants...) dans les indications suivantes :
• orientation diagnostique initiale de patients symptomatiques sans signe de gravité
suivis en ville si tableau clinique évocateur et test RT-PCR négatif,
• orientation diagnostique de rattrapage chez des patients symptomatiques avec sus-
picion clinique sans signe de gravité mais n’ayant pas été en mesure de réaliser un
test RT-PCR avant sept jours,
• orientation diagnostique étiologique à distance chez des patients symptomatiques
sans signe de gravité diagnostiqués cliniquement mais n’ayant pas fait l’objet d’une
RT-PCR ;
‒ orientation diagnostique de rattrapage chez les professionnels soignants et les person-
nels d’hébergements collectifs symptomatiques sans signe de gravité ;
‒ orientation diagnostique chez les professionnels soignants et les personnels d’héberge-
ments collectifs non symptomatiques lors de dépistage et détection de personne-contact
par RT-PCR selon recommandations en vigueur après une RT-PCR négative, uniquement
à titre individuel sur prescription médicale.
Par ailleurs, compte tenu de la position des experts, la HAS rappelle que les TROD ne peuvent
se substituer aux examens de biologie médicale réalisés en LBM qui restent les tests de réfé-
rence (ELISA ou TDR préalablement validés) et au vu de limites de leur utilisation :
‒ en cas de résultat positif, le résultat devra toujours être confirmé par un test sérologique
réalisé en laboratoire de biologie médicale ;
‒ en cas de résultat négatif, une confirmation par test sérologique réalisé en laboratoire
de biologie médicale devra être transitoirement encouragée.
Compte tenu de la position des experts, la HAS encourage le recours à des systèmes de lecture
automatisée afin de réduire la variabilité opérateur dépendante de la lecture du test.
Enfin, le recours aux TROD dans les indications précédemment définies doit être considéré
avec prudence vis-à-vis du recours aux tests automatisables (ELISA) et aux TDR, compte tenu :

22
‒ de l’absence à ce jour d’évaluation formelle des performances cliniques sur sang total
des TROD ;
‒ du manque de données sur les performances des TROD en conditions réelles d’utilisa-
tion ;
‒ de l’absence de garantie de traçabilité des résultats ;
‒ de la nécessité d’une confirmation de l’orientation diagnostique par un test réalisé en
laboratoire de biologie médicale.

Système d’assurance qualité


La HAS considère que les modalités d’utilisation, contraintes de qualité et exigences réglementaires
pour les professionnels de santé et les acteurs du champ médico-social doivent être les mêmes que
celles établies pour les TROD actuellement disponibles (VIH, VHC, VHB).
Les procédures d’assurance qualité et les recommandations de bonne pratique encadrant l’utilisation
des TROD COVID-19 doivent s’appliquer aux professionnels de santé et aux acteurs du champ mé-
dico-social des structures de prévention et structures associatives aptes à utiliser des TROD COVID.
La HAS souligne l’importance de la garantie du respect des règles relatives au secret médical ou pro-
fessionnel.

Acteurs susceptibles de réaliser des tests TROD COVID-19 (déjà aptes à utiliser
les TROD VHC/VHB/VIH ou angine)
Les TROD doivent être pratiqués par des professionnels et des personnels ayant préalablement
suivi une formation à l'utilisation des TROD COVID-19 :
‒ médecins exerçant en cabinet libéral ;
‒ médecins, biologistes médicaux, sages-femmes exerçant dans un établissement ou dans un
service de santé (par exemple, les structures de dépistage spécialisées CDAG, CIDDIST) ;
‒ infirmiers ou techniciens de laboratoire exerçant dans un établissement ou dans un service de
santé sous la responsabilité d'un médecin ou d'un biologiste médical ;
‒ sages-femmes ou infirmiers intervenant dans une structure de prévention ou une structure as-
sociative impliquée en matière de prévention sanitaire ;
‒ pharmaciens d’officine ;
‒ salariés ou bénévoles, non professionnels de santé, intervenant dans une structure de préven-
tion ou une structure associative, à condition qu'ils aient préalablement suivi une formation à
l'utilisation des TROD.

Information des patients/usagers


La mise en œuvre d’une information adaptée doit permettre dans tous les cas, a minima, de garantir
le consentement éclairé à l’orientation diagnostique rapide et la compréhension par le consultant du
processus d’orientation diagnostique rapide.
Toute personne à tester par TROD devra en particulier être informée des avantages des TROD et de
la remise des résultats du test lors de la même visite.
Toute personne bénéficiant d’un TROD devra surtout se voir expliquer la signification d’un résultat
négatif, d’un résultat invalide et d’un résultat positif, et de la nécessité, dans ce dernier cas, d’un test
sérologique impliquant la réalisation d’un prélèvement sanguin dans une structure médicalisée.

23
Le patient en est informé ainsi que des moyens de confirmation par un examen de biologie médicale
« si la démarche diagnostique ou thérapeutique le justifie. La personne, qui réalise le test, en adresse,
avec le consentement du patient, le résultat à son médecin traitant ou au médecin désigné par le
patient. Le médecin traitant ou le médecin que le patient désigne propose au patient la confirmation
du résultat de ce test par un examen de biologie médicale si la démarche diagnostique ou thérapeu-
tique le justifie ».
La HAS encourage la formalisation des résultats des TROD.

2.6. Place des autotests dans la prise en charge de COVID-19


Les autotests ayant obtenu le marquage CE sont vendus en pharmacie et sont alors réalisés et inter-
prétés par l’utilisateur à son domicile. Toutefois, le recours aux autotests est envisagé en complé-
ment à l’offre de dépistage/diagnostic existante (tests sérologiques automatisables, TDR,
TROD) et non en substitution de cette offre.
À ce jour, aucune publication sur les autotests sérologiques en contexte COVID-19 n’a été retrouvée.
Les experts ont souligné l’absence à ce jour de données sur la fiabilité des performances des autotests
COVID-19 sur sang total et en conditions réelles d’utilisation et les difficultés potentielles de lecture et
d’interprétation des autotests COVID-19.
La HAS rappelle que l’implication des patients dans la prise en charge de leur pathologie est au-
jourd’hui un élément incontournable que ce soit dans la prise de décision médicale partagée ou lors
de la réalisation d’acte d’orientation diagnostique (autotest par exemple). La HAS souligne que l’impli-
cation des patients nécessite la connaissance préalable de la pathologie en elle-même et des tests à
réaliser (modalités, résultats, conséquences des résultats).
Or, la connaissance préalable par les patients de l’infection à SARS-CoV-2 et de leurs tests est au-
jourd’hui fortement limitée, car :
‒ il s’agit d’une pathologie aiguë et non d’une pathologie chronique dont l’émergence en France
n’est que de quelque mois ;
‒ les connaissances scientifiques comportent encore donc beaucoup d’inconnues et le savoir
expérientiel des professionnels de santé et des patients est donc encore limité ;
‒ la connaissance des tests sérologiques est encore plus limitée auprès des professionnels de
santé puisqu’encore plus récente. Il n’y a donc que peu de savoir expérientiel professionnel sur
la réalisation, la lecture et l’interprétation des tests sérologiques rapides en conditions réelles
d’utilisation. La transmission du savoir aux patients est donc également très faible.
Compte tenu de ces éléments et notamment de la difficulté d’interprétation, la HAS considère
l’utilisation des autotests sérologiques dans le contexte actuel de COVID-19 comme encore
prématuré à ce jour.

24
Conclusion générale
Au total, sous réserve de performances cliniques supérieures ou égales à celles définies par la
HAS dans son cahier des charges (sensibilité de 90/95 % selon l’usage et spécificité de 98 %)
après évaluation par le Centre national de référence « virus des infections respiratoires », les
indications des tests sérologiques rapides sont les suivantes :
Pour les tests de diagnostic rapide (TDR), les indications sont les mêmes que celles des tests
automatisables (ELISA) à savoir :
‒ enquêtes séro-épidémiologiques dans le cadre de la surveillance épidémiologique ;
‒ diagnostic initial de patients symptomatiques graves hospitalisés, si tableau clinique ou scano-
graphique évocateur et RT-PCR négative ;
‒ diagnostic de rattrapage de patients symptomatiques graves hospitalisés mais n’ayant pas été
en mesure de réaliser un test RT-PCR avant sept jours ;
‒ diagnostic initial de patients symptomatiques sans signe de gravité suivis en ville si tableau
clinique évocateur et test RT-PCR négatif ;
‒ diagnostic de rattrapage chez des patients symptomatiques avec suspicion clinique sans signe
de gravité mais n’ayant pas été en mesure de réaliser un test RT-PCR avant sept jours ;
‒ diagnostic étiologique à distance chez des patients symptomatiques sans signe de gravité dia-
gnostiqués cliniquement mais n’ayant pas fait l’objet d’une RT-PCR et ce depuis la mise en
place de la phase 2 (à partir de la semaine 10 2020) ;
‒ détection d’anticorps chez les professionnels soignants non symptomatiques lors de dépistage
et détection de personne-contact par RT-PCR selon recommandations en vigueur après une
RT-PCR négative, uniquement à titre individuel sur prescription médicale ;
‒ détection d’anticorps chez les personnels d’hébergements collectifs non symptomatiques lors
de dépistage et détection de personne-contact par RT-PCR selon recommandations en vigueur
après une RT-PCR négative, uniquement à titre individuel sur prescription médicale.
En laboratoire de biologie médicale, à performance diagnostique équivalente, il est préconisé de réa-
liser préférentiellement un test automatisable (ELISA) plutôt qu’un TDR compte tenu du caractère
semi-quantitatif des tests automatisables et de l’absence à ce jour d’évaluation formelle des perfor-
mances cliniques sur sang total des TDR.
Pour les tests rapides d’orientation diagnostiques (TROD), les indications sont les mêmes que
celles des TDR à l’exception des deux indications relatives aux patients symptomatiques graves hos-
pitalisés et avec les quatre nuances suivantes :
‒ il s’agit ici d’orientation diagnostique et non du diagnostic, contrairement aux TDR ;
‒ pour les patients symptomatiques sans facteur de gravité, le recours aux TROD n’est indiqué
que pour les populations ayant des difficultés d’accès à un laboratoire de biologie médicale ;
‒ l’orientation diagnostique de rattrapage par TROD est également indiquée pour les personnels
soignants et les personnels d’hébergements collectifs symptomatiques sans signe de gravité ;
‒ la traçabilité des résultats au sein des enquêtes séro-épidémiologiques doit être assurée dans
le cadre du protocole de l’enquête.
En cas de résultat positif, le résultat du TROD devra toujours être confirmé par un test sérologique
réalisé en laboratoire de biologie médicale.

25
Le recours aux TROD dans les indications précédemment définies doit être considéré avec prudence
vis-à-vis du recours aux tests automatisables (ELISA) et aux TDR, compte tenu :
‒ de l’absence à ce jour d’évaluation formelle des performances cliniques sur sang total des
TROD ;
‒ du manque de données à ce jour sur les performances des TROD en conditions réelles d’utili-
sation ;
‒ de l’absence de garantie de traçabilité des résultats ;
‒ de la nécessité d’une confirmation de l’orientation diagnostique par un test réalisé en LBM.
Enfin, pour les autotests sérologiques, la HAS considère leur utilisation dans le contexte actuel
de COVID-19 comme encore prématuré à ce jour compte tenu notamment :
‒ de la difficulté d’interprétation de ces autotests par les utilisateurs ;
‒ de l’absence à ce jour d’évaluation formelle des performances cliniques de ces autotests ;
‒ de l’absence à ce jour de données sur les performances des autotests en conditions réelles
d’utilisation.

La HAS rappelle que ces indications sont susceptibles d’être revues en fonction de l’évolution
des connaissances scientifiques.

26
Table des annexes
Annexe 1. Liste d’articles exclues 28
Annexe 2. Glossaire 29

27
Annexe 1. Liste d’articles exclues

Auteur, Titre, Journal Motif d’exclusion

Castro, COVID-19: a meta-analysis of diagnostic test accu- Les auteurs réalisent une méta-analyse des performances
racy of commercial assays registered in Brazil The Bra- diagnostiques des tests sérologiques basée sur les don-
zilian journal of infectious diseases : an official publication nées de l’agence sanitaire brésilienne fournies par les fa-
of the Brazilian Society of Infectious Diseases 2020 bricants.

Chen, Rapid and sensitive detection of anti-SARS-CoV-2 Moins de 20 patients inclus pour la validation des perfor-
IgG using lanthanide-doped nanoparticles-based lateral mances diagnostiques.
flow immunoassay. Analytical chemistry 2020

Mahase, Covid-19: Antibody test that claims to be 99% ac- Les auteurs décrivent seulement la notice du fabricant d’un
curate is certified by EU. BMJ (Clinical research ed.) 2020; test.
369 Pages : m1742

Okba, Severe Acute Respiratory Syndrome Coronavirus 2- Moins de 20 patients inclus pour la validation des perfor-
Specific Antibody Responses in Coronavirus Disease 2019 mances diagnostiques.
Patients. Emerging infectious diseases 2020; 26(7)

Zainol Rachid, Diagnostic performance of COVID-19 sero- Les auteurs décrivent seulement les notices des fabricants
logy assays, The Malaysian journal of pathology 2020; de plusieurs tests.
42(1) Pages : 13-21

28
Annexe 2. Glossaire

Anticorps : ils sont produits par les lymphocytes B (dont ils sont les récepteurs de surface) et excrétés
sous forme circulante (dans le sang et les liquides biologiques) par les plasmocytes. Les anticorps
viraux appartiennent essentiellement aux IgA (dans les sécrétions muqueuses), et aux IgG et IgM dans
le sérum. Les IgM antivirales disparaissent généralement quelques semaines après la primo-infection.
Le titre des anticorps viraux culmine à la convalescence. Ils interviennent moins dans la guérison de
l’infection que dans la protection vis-à-vis d’une réinfection ultérieure.
IgM : cette classe d’anticorps est produite lorsqu’un antigène particulier (tel qu’un antigène de micro-
organisme infectieux) est rencontré pour la première fois. La réponse ainsi générée est appelée la
réponse immunitaire primaire. L’IgM se lie ensuite à l’antigène, activant le système du complément, ce
qui facilite l’ingestion du micro-organisme.
IgG : l’IgG est la classe d’anticorps principale qui est produite lorsque l’on rencontre à nouveau l’anti-
gène. Une plus grande quantité d’anticorps est produite lors de cette réponse (dénommée réponse
immunitaire secondaire) que lors de la réponse immunitaire primaire. La réponse immunitaire secon-
daire est également plus rapide et les anticorps produits (principalement des IgG) sont plus efficaces.
L’IgG assure une protection contre les bactéries, les virus, les champignons et les substances toxiques.
L’IgG est présente dans la circulation et dans les tissus. C’est la seule classe d’anticorps qui traverse
le placenta de la mère vers le fœtus. L’IgG de la mère protège le fœtus et le nouveau-né jusqu’à ce
que le système immunitaire du nourrisson puisse produire ses propres anticorps.
Anticorps neutralisants : ceux-ci annulent ou réduisent le pouvoir infectieux d’une préparation virale
in vitro en culture cellulaire, ou in vivo chez l’animal d’expérience. Les anticorps neutralisants sont
dirigés contre les antigènes de surface du virus. Les anticorps dirigés contre les antigènes internes du
virus, également suscités par l’infection, ne sont pas protecteurs ; ils témoignent simplement de l’in-
fection. En effet, le mécanisme de la neutralisation est le suivant : les anticorps neutralisants perturbent
les premiers temps de la multiplication virale : l’attachement (par interposition entre la surface virale et
les récepteurs de la membrane cytoplasmique), mais aussi la pénétration, voire la décapsidation. Les
anticorps ne pénètrent pas dans les cellules et sont donc sans action sur la réplication. Les anticorps
neutralisants ont pour cible les virus extracellulaires, puisqu’ils ne peuvent entrer dans la cellule.
Personne-contact : toute personne ayant été en contact étroit avec un cas confirmé de COVID-19.
Contact étroit : toute personne qui, à partir de quatre jours précédant l’apparition des symptômes d’un
cas confirmé, a partagé le même lieu de vie (par exemple : famille, même chambre) ou a eu un contact
direct avec lui, en face à face, à moins d’un mètre du cas ou pendant plus de 15 minutes, lors d’une
discussion ; flirt ; amis intimes ; voisins de classe ou de bureau ; voisins du cas dans un moyen de
transport de manière prolongée ; personne prodiguant des soins à un cas confirmé ou personnel de
laboratoire manipulant des prélèvements biologiques d’un cas confirmé, en l’absence de moyens de
protection adéquats.
Cas confirmé : toute personne, symptomatique ou non, avec une confirmation par test moléculaire
confirmant l’infection par le SARS-CoV-2.
Cas possible : toute personne présentant des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë avec une
fièvre ou une sensation de fièvre.
Cas probable : a) toute personne présentant des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë dans
les 14 jours suivant un contact étroit avec un cas confirmé de COVID-19, OU b) toute personne pré-
sentant des signes cliniques d’infection respiratoire aiguë et des signes visibles en tomodensitométrie
thoracique évocateurs de COVID-19.

29
Cas syndromique : cas avec des signes cliniques d’Infection Respiratoire Aiguë (IRA), c’est-à-dire
l’apparition brutale de fièvre (ou sensation de fièvre), et de signes respiratoires (comme la toux), avec
ou non un essoufflement ou une sensation d’oppression thoracique (définition trouvée ici : https://soli-
darites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/livret_suivi_epidemie_covid-19_-_270320.pdf).
Immunité collective : pourcentage d’une population donnée qui est immunisée/protégée contre une
infection à partir de laquelle un sujet infecté introduit dans cette population ne va plus transmettre le
pathogène car il rencontre trop de sujets protégés. Cette immunité de groupe, ou collective, peut être
obtenue par l’infection naturelle (si elle confère une immunité) ou par la vaccination (s'il existe un vaccin
bien entendu). Le niveau nécessaire pour passer ou rester sous le seuil épidémique dépend du taux
de reproduction de base de la maladie (R0), c’est-à-dire du nombre moyen d’individus immunologi-
quement naïfs qu’un sujet va infecter après contact. Plus ce taux de reproduction de base est élevé,
plus le pourcentage de sujets immunisés doit être élevé. Par exemple, le R0 de COVID-19 = 3,3. Le
pourcentage de sujets immunisés nécessaire pour obtenir l’immunité collective pour COVID-19 est
de 70 % (1-1/R0).
Prévalence : la prévalence d’une maladie correspond à la proportion de personnes atteintes par cette
maladie dans une population donnée.
Sensibilité (clinique) : la sensibilité est la probabilité d’avoir un test positif si le sujet est malade,
Pr(T+/M+). Cette probabilité est estimée par Pr(T+/M+) = VP / M+ = VP / (VP + FN) où VP désigne le
nombre de vrais positifs dans l’étude, FN celui de faux négatif et M+ le nombre de malades.
Spécificité (clinique) : la spécificité correspond à la probabilité d’avoir un test négatif chez les non-
malades. La spécificité apprécie donc la performance de classer correctement les sujets non malades.
Pr(T-/M-) = VN / M- = VN / (VN + FP).
Test ELISA quantitatif : l’évaluation utilise une courbe standard avec des concentrations connues de
l’analyte recherché. Les lectures des échantillons testés sont comparées à la courbe standard, et une
quantification absolue de la concentration d’analytes est déterminée.
Test ELISA semi-quantitatif : les lectures des échantillons testés sont soit comparées les unes par
rapport aux autres ou à par rapport à un échantillon de référence. La concentration de l’échantillon
testé est présentée par rapport aux autres échantillons.
Test ELISA qualitatif : détermine la simple présence ou absence de l’antigène dans l’échantillon testé.
Valeur Prédictive Négative (VPN) : la valeur prédictive négative est la probabilité que le sujet soit
non malade si le test est négatif : Pr(M-/T-)
Valeur Prédictive Positive (VPP) : la valeur prédictive positive est la probabilité que le sujet soit ma-
lade si le test est positif : Pr(M+/T+).

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Références bibliographiques
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31
Participants
Groupe de travail
Ce groupe est composé des experts suivants :
‒ Dominique Abiteboul (médecin du travail)
‒ Franck Barbier (patient-expert)
‒ Pierre-Yves Boëlle (méthodologiste-épidémiologiste)
‒ Patrick Castel (sociologue)
‒ Marie Citrini (patient-expert)
‒ Serge Gilberg (médecin généraliste)
‒ Anne Goffard (virologue)
‒ Karine Lacombe (infectiologue)
‒ Odile Launay (infectiologue)
‒ Astrid Vabret (virologue)

Les liens d’intérêt des membres du GT ont été préalablement analysés par la HAS.

Groupe d’appui / de relecture


Ce groupe est composé des représentants des parties prenantes suivantes :
‒ Sibylle Bernard-Stoecklin (Santé publique France)
‒ Sonia Burrel (Société Française de Microbiologie)
‒ Franck Chauvin (Haut Conseil de Santé Publique)
‒ Jean-Claude Dupont (HAS CEESP, Hospinnomics)
‒ Jean-Louis Guéant (Commission Nationale de Biologie Médicale)
‒ Xavier de Lamballerie (REACTING)
‒ Anne-Geneviève Marcellin (Task Force Tests COVID-19)
‒ Laurence Meyer (INSERM)
‒ Franck Molina (CARE)
‒ Christelle Ratignier-Carbonneil (Agence Nationale de Sécurité des Médicaments et des produits de santé)
‒ Jean-Pierre Thierry (France Asso Santé)
‒ Sylvie van der Werf (Centre National de Référence « virus des infections respiratoires dont la grippe »)
‒ Bernadette Worms (Direction Générale de la Santé)
‒ Yazdan Yazdanpanah (Conseil Scientifique, CARE)

Remerciements
La HAS tient à remercier l’ensemble des participants cités ci-dessus.

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Abréviations et acronymes
HAS Haute Autorité de santé

Ig Immunoglobuline
JAS Jour après apparition des symptômes

TDR Test de diagnostic rapide

TROD Test rapide d’orientation diagnostique

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