Cours Voilement
Cours Voilement
Cours Voilement
I. Introduction
classe 4
2
I. Introduction
✓ Le voilement est le troisième phénomène d’instabilité de forme qui peut
affecter les pièces métalliques minces soumises à la compression. D’une
façon générale, si l’on considère une plaque rectangulaire mince, parfaitement
plane, articulée sur ses quatre bords et on la soumet à une contrainte de
compression plane uniforme 𝜎𝑥 sur deux côtés opposés, on s’aperçoit, à partir
d’une certaine charge limite, d’une déformation transversale, notée 𝜎𝑐𝑟 ,
(perpendiculaire à son plan) qui prend lieu;
✓ Il est à noter que, contrairement au flambement et au déversement d’une
pièce, l’apparition du voilement n’est pas synonyme de ruine brutale de 3
l’élément. En effet, à partir d’essais expérimentaux, il a été révélé que si l’on
charge davantage la plaque, déjà voilée, elle sera capable d’encaisser le surplus
de contrainte appliquée et d’y résister. Ceci peut être expliqué par l’effet de
membrane qui prend lieu à l’intérieur de la plaque. Ainsi, on peut qualifier le
4
phénomène de voilement comme relativement peu dangereux;
✓ Pour le cas des pièces métalliques (double Té par exemple), les essais ont
dévoilé que les déformations des âmes de poutres par voilement se traduisent
par des cloques et des boursouflures (zones d'acier plastifiées), localisées
5
dans les zones surcomprimées. Contrairement au cas d’une plaque mince à
bords libres (présentée ci-dessus), qui présente des ondulations régulières;
6
Voilement local dans la semelle comprimée d’un profilé en I (APK)
7
✓ Un autre mode probable pour lequel le phénomène de voilement peut se
manifester est celui dû au cisaillement. Il se produit, selon la diagonale
comprimée, principalement dans les zones proches d’appuis, ainsi que les
âmes de poutres munies de raidisseurs transversaux;
✓ Pour récapituler, le phénomène de voilement (parfois appelé flambement
local) affecte principalement les parois des poutres métalliques, qui sont
considérées comme minces. Il apparaît sous l’effet de contraintes excessives
de compression ou de cisaillement;
✓ Ce sont les poutres élancées d’ouvrages d’art (P.R.S. par exemple) qui sont,
souvent, assujetties aux phénomènes d’instabilité élastiques;
8
✓ Dans la mesure d’écarter le risque d’apparition de ce phénomène, il est
possible d’intervenir soit en :
➢ Augmentant l’épaisseur de la paroi;
➢ Disposant des raidisseurs d’âme, judicieusement positionnés;
✓ choix est finalement dicté, cas par cas, suite à une étude comparative des
coûts;
✓ Pour ce qui est de l’aspect théorique du voilement, il est fondé principalement
sur la méthode énergétique de Timoshenko, bien qu’elle présente des
insuffisances, du fait que les contraintes calculées correspondent que rarement
aux contraintes de ruine;
9
II. Aspect expérimental du voilement
✓ Ceci peux être illustré par les vidéos suivantes :
16
17
✓ Sections possédant des
parois comprimées en
console
18
3. Calcul de l’élancement réduit (selon l’EN 1993-1-5 : 2007) :
Largeur appropriée établie comme suit : (pour les définitions, voir Tableau 5.2 de l'EN 1993-1-1) :
➢ 𝑏𝑤 : largeur libre entre soudures des profilés soudés ou entre extrémités des congés des profilés
laminés : pour les âmes;
➢ 𝑏 : pour les parois internes de semelle (sauf profils creux rectangulaires);
➢ 𝑏 − 3𝑡 : pour les parois de profils creux rectangulaires;
➢ 𝑐 : pour les semelles en console;
➢ ℎ : pour les cornières;
𝑏ത
𝑓𝑦 𝑏ത 1 𝑓𝑦 𝑡
𝜆𝑝 = = 12 1 − 𝜈 2 =
𝜎𝑐𝑟 𝑡 𝜋 𝐾𝜎 𝐸 28,4𝜀 𝐾𝜎
Contrainte critique de voilement Epaisseur de la paroi Coefficient de voilement. Il dépend des conditions
d’appui, de la distribution des contraintes ainsi que du
rapport géométrie de la plaque…
19
✓ Calcul de l’élancement réduit (selon l’EN 1993-1-1 : 1992) :
Largeur de la paroi
𝑏ത
𝑓𝑦 𝑏ത 1 𝑓𝑦 𝑡
𝜆𝑝 = = 12 1 − 𝜈 2 =
𝜎𝑐𝑟 𝑡 𝜋 𝐾𝜎 𝐸 28,4𝜀 𝐾𝜎
Coefficient de voilement, dépend des conditions
Contrainte critique de voilement Epaisseur de la paroi d’appui, distribution des contraintes, rapport géométrie
de la plaque… 20
✓ La contrainte critique élastique de voilement de la plaque orthotrope
équivalente peut être évaluée comme suit :
𝜋 2𝐸 𝑡 2
𝑡 2
𝜎𝑐𝑟 = 𝐾𝜎 𝜎𝑒 = 𝐾𝜎 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑒𝑛 𝑀𝑃𝑎
12 1 − 𝜈 2 𝑏ത 𝑏ത
4. Calcul du coefficient réducteur 𝜌 et par conséquent 𝑏𝑒𝑓𝑓 :
➢ Parois comprimées internes :
1 𝑆𝑖 𝜆𝑝 ≤ 0,748
𝜌 = 𝜆𝑝 − 0,188
2 𝑆𝑖 𝜆𝑝 > 0,748
𝜆𝑝
1 𝑆𝑖 𝜆𝑝 ≤ 0,673
𝜌 = 𝜆𝑝 − 0,22
2 𝑆𝑖 𝜆𝑝 > 0,673
𝜆𝑝
ℎ𝑤 = 1500 𝑚𝑚
𝑡𝑤 = 10 𝑚𝑚
➢ 𝐼𝑦 = 1205463 𝑐𝑚4 ; ℎ
➢ 𝑊𝑦 = 15655,4 𝑐𝑚3 ;
➢ S235;
𝑏 = 400 𝑚𝑚
Q1 : Montrer que la section est de classe 4.
ℎ𝑤 = 1000 𝑚𝑚
𝑡𝑤 = 8 𝑚𝑚
➢ 𝐼𝑦 = 281747 𝑐𝑚4 ;
ℎ
➢ 𝑊𝑦 = 5503 𝑐𝑚3 ;
Q2 : Montrer que la section est de classe 4.
𝑏 = 350 𝑚𝑚
Q3 : Déterminer les caractéristiques géométriques 𝑏𝑒𝑓𝑓 , 𝐴𝑒𝑓𝑓 , 𝑣𝑖 , 𝑣𝑠 et
mécaniques (𝐼𝑦,𝑒𝑓𝑓 , 𝑊𝑦,𝑒𝑓𝑓,𝑠 , 𝑊𝑦,𝑒𝑓𝑓,𝑖 ). Déduire le moment résistant 𝑀0,𝑅𝑑 .
26
IV. Aspect règlementaire du voilement (selon l’EN 1993-1-5 : 2007)
✓ L’étude des plaques vis-à-vis le voilement est traitée par l’EN 1993-1-5 : 2006
+AC:2009 (F) qui a été transposée par l’EN 1993-1-5 : 2007;
I/ Résistance de voilement par cisaillement
✓ Le risque d’instabilité par voilement de l’âme d’une poutre sous l’effet d’un
effort tranchant appliqué dans son plan est à craindre d’autant plus que son
élancement (rapport hauteur / épaisseur) est important, et que la distance
entre raidisseurs transversaux, s’il y en a, est également importante. La figure
suivante illustre l’allure du mode d’instabilité élastique d’une âme soumise à un
effort tranchant; 27
28
II/ Critères de vérification du voilement par cisaillement
✓ Les conditions suivantes se rapportent aux critères d’application des règles
relatives au voilement par cisaillement à l'état limite ultime :
a) les panneaux sont rectangulaires ou avec un angle limité selon &2.3;
b) les raidisseurs, lorsqu'ils existent, sont longitudinaux et/ou transversaux;
c) toutes les ouvertures et découpes sont de petites dimensions;
d) les éléments ont des sections uniformes;
✓ La résistance au voilement par cisaillement des plaques dépend de
l’élancement de l’âme 𝜆𝑤 = ℎ𝑤 Τ𝑡. Elle s’impose sous ces conditions :
29
L’AN spécifie une valeur de 1,2 72
pour les nuances d’acier jusqu’à 𝜀 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑒 â𝑚𝑒 𝑛𝑜𝑛 𝑟𝑎𝑖𝑑𝑖𝑒
S460 compris et 1 au-delà. ℎ𝑤 𝜂
Il est préférable de prendre ce 𝜆𝑤 = >
coefficient, en se plaçant du côté 𝑡 31
de la sécurité, égal à 1,0
𝜀 𝑘𝜏 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑢𝑛𝑒 â𝑚𝑒 𝑟𝑎𝑖𝑑𝑖𝑒
𝜂
Coefficient de voilement par cisaillement (voir la suite)
Élancement réduit
(voir la suite)
32
33
✓ L’élancement réduit 𝜆𝑤 peut être évalué par :
2 3 Inertie du raidisseur longitudinal par rapport à l'axe z-z, voir Figure 5.3 (b). C’est
ℎ𝑤 4 𝐼𝑠𝑙 2,1 3 𝐼𝑠𝑙 également la somme des inerties des raidisseurs individuels, pour les âmes
=9 ≤
𝑎 𝑡 3 ℎ𝑤 𝑡 ℎ𝑤 comportant des raidisseurs longitudinaux, non nécessairement également espacés
𝐼𝑠𝑙
6,3 + 0,18 3 𝐼𝑠𝑙
𝑡 ℎ𝑤 3
𝑘𝜏 = 4,1 + 2
+ 2,2 3
𝛼 𝑡 ℎ𝑤
Raidisseurs longitudinaux
https://semanticscholar.org/
35
Raidisseurs transversaux
36
✓ L’élancement réduit 𝜆𝑤 peut être déterminé, également, comme suit :
➢ Âme munie de raidisseurs transversaux au droit des appuis uniquement :
ℎ𝑤
𝜆𝑤 =
86,4𝑡𝜀
➢ Âme munie de raidisseurs transversaux au droit des appuis et raidisseurs
intermédiaires, longitudinaux, transversaux, ou les deux :
ℎ𝑤
𝜆𝑤 =
37,4𝑡𝜀 𝑘𝜏
✓ Où 𝑘𝜏 est le coefficient minimal de voilement par cisaillement pour le
panneau d’âme (présenté dans ce qui précède); 37
✓ Par ailleurs, pour les âmes dotées de raidisseurs longitudinaux, il convient que
l'élancement réduit 𝜆𝑤 en ∗ soit pris au moins égal à :
ℎ𝑤𝑖
𝜆𝑤 =
37,4𝑡𝜀 𝑘𝜏𝑖
✓ Où ℎ𝑤𝑖 et 𝑘𝜏𝑖 font référence au panneau secondaire ayant l'élancement réduit
le plus élevé parmi tous les panneaux secondaires du panneau d’âme
considéré;
✓ On peut calculer 𝑘𝜏𝑖 en se référant aux équations permettant le calcul de ∗
tout en adoptant 𝑘𝜏𝑠𝑙 = 0;
38
V/ Contribution des semelles
✓ Lorsque la résistance des semelles n'est pas entièrement utilisée dans la
39
Champ diagonal de traction repris par flexion des semelles
✓ 𝑏𝑓 et 𝑡𝑓 correspondent à la semelle conduisant à la plus faible résistance axiale;
✓ 𝑏𝑓 doit rester inférieur à 15𝜀𝑡𝑓 de chaque côté de l’âme(i.e. bf ≤ 𝑡𝑤 + 15𝜀𝑡𝑓 );
✓ En présence d'un effort normal 𝑁𝐸𝑑 , il convient de réduire la valeur de 𝑀𝑓,𝑅𝑑
par le coefficient suivant :
𝑁𝐸𝑑
1−
𝐴𝑓1 + 𝐴𝑓2 𝑓𝑦𝑓
Aire de la semelle supérieure
𝛾𝑀0 Aire de la semelle inférieure
VI/ Justification
✓ Il convient d'effectuer la justification de la manière suivante :
𝑉𝐸𝑑
Effort tranchant de calcul incluant 𝜂3 = ≤ 1,0 Résistance de calcul de cisaillement
l’effort tranchant ramené par la torsion 𝑉𝑏,𝑅𝑑
40
VII/ Interaction entre cisaillement, moment fléchissant et effort normal
✓ Lorsque 𝜂3 ≤ 0,5 → On peut se dispenser d’une réduction de la résistance de
calcul au moment fléchissant et à l'effort axial pour tenir compte du
cisaillement;
✓ Lorsque 𝜂3 > 0,5 → il convient que les effets combinés de la flexion et du
cisaillement sur l'âme d'une poutre en I ou d'une poutre-caisson satisfassent :
𝑀𝐸𝑑 Moment résistant plastique de calcul d'une section 𝑉𝐸𝑑
= =
𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 composée uniquement des semelles efficaces 𝑉𝑏𝑤,𝑅𝑑
𝑀𝑓,𝑅𝑑 2
𝑀𝑓,𝑅𝑑
𝜂1 + 1 − 2 𝜂3 − 1 ≤ 1,0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝜂1 ≥
𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑
Résistance plastique de la section composée de l’aire efficace des semelles
41
et de la totalité de l’âme quelle que soit la classe de celle-ci
✓ Il convient également de satisfaire aux exigences énoncées en &4.6 et &5.5 de
l’EN 1993-1-5;
✓ Il convient de vérifier le critère cité ci-dessus pour toute section située à une
distance supérieure à ℎ𝑤 Τ2 de l’appui le plus proche pourvu d’un montant;
✓ Le moment résistant plastique 𝑀𝑓,𝑅𝑑 peut être pris égal au produit de la limite
d'élasticité, de l'aire efficace de la semelle avec la plus petite valeur de
𝐴𝑓𝑦 Τ𝛾𝑀0 et de la distance qui sépare les centres de gravité des semelles;
✓ En cas d'application d'un effort normal 𝑁𝐸𝑑 , il convient de réduire 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 et
𝑀𝑓,𝑅𝑑 respectivement selon &6.2.9 de l'EN 1993-1-1 et selon &5.4(2) de l'EN
1993-1-5. Si l'effort axial est si important que l'ensemble de 42
l'âme est comprimé, il convient d'appliquer &7.1(5) de l’EN 1993-1-5;
43
VIII/ Résistance aux forces transversales
1. Base de calcul
✓ On note trois modes possibles d’application des charges transversales :
➢ Mode (a) : Charge appliquée sur une semelle, puis équilibrée par
cisaillement dans l’âme;
➢ Mode (b) : Charge appliquée sur une semelle, puis transmise, au travers
l’âme, directement à la deuxième semelle;
➢ Mode (c) : Charge appliquée par l’intermédiaire d’une semelle, à proximité
d’une extrémité non raidie;
44
Coefficients de voilement
pour différents modes Longueur d’appui rigide (voir la suite)
d'application de la charge
46
2. Résistance de calcul 𝑭𝑹𝒅
✓ Pour les âmes raidies ou non, il convient de déterminer la résistance de calcul
au voilement local sous l'action de forces transversales par :
Limite d'élasticité de l'âme Longueur efficace pour la résistance
aux forces transversales
= 𝜒𝐹 𝑙𝑦
𝑓𝑦𝑤 𝐿𝑒𝑓𝑓 𝑡𝑤
𝐹𝑅𝑑 = Épaisseur de l'âme
𝛾𝑀1
2
𝑚1 𝑙𝑒
𝑙𝑒 + 𝑡𝑓 + + 𝑚2
𝑀𝑜𝑑𝑒 𝒄 : 𝑙𝑦 = 𝑚𝑖𝑛 2 𝑡𝑓
𝑙𝑒 + 𝑡𝑓 𝑚1 + 𝑚2
50
✓ Dans le cas des poutres-caissons, 𝑏𝑓 est limitée dans l'équation correspondant
aux modes (a) et (b) à 15𝜀𝑡𝑓 de chaque côté de l’âme;
6. Justification
✓ La justification se fait comme suit :
Effort transversale de calcul
𝐹𝐸𝑑 𝐹𝐸𝑑
𝜂2 = = ≤ 1,0
𝐹𝑅𝑑 𝑓𝑦𝑤 𝐿𝑒𝑓𝑓 𝑡𝑤
𝛾𝑀1
Longueur efficace pour la résistance
aux efforts transversaux (explicitée
dans ce qui précède)
51
7. Interaction entre : force transversale, moment fléchissant, effort normal
✓ Lorsque la poutre est assujettie à une force transversale concentrée agissant
sur la semelle comprimée, combinée à une flexion et à un effort normal, il
convient de vérifier la résistance en utilisant &4.6, &6.6 de l’EN 1993-1-5 et le
critère suivant : 𝑀𝐸𝑑 𝐹𝐸𝑑
= =
𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 𝐹𝑅𝑑
𝜂2 + 0,8𝜂1 ≤ 1,4
ℎ𝑤 𝐸
concave, il suffit de diviser l’expression précédente par 1+ ;
3𝑟𝑓𝑦𝑓
53
X/ Raidisseurs et dispositions constructives (&9)
1. Généralités
✓ Pour la vérification de la résistance au voilement, la section d'un raidisseur
peut être considérée comme l'aire de section brute du raidisseur plus une
largeur de plaque égale à 15𝜀𝑡 mais non supérieure à la dimension réelle
disponible, de chaque côté du raidisseur en évitant tout chevauchement des
parties collaborantes correspondant à deux raidisseurs voisins, voir Figure 9.1;
✓ Il convient de considérer l'effort normal appliqué sur un raidisseur transversal
comme la somme de la résultante des cisaillements (voir &9.3.3(3)) et de toute
charge extérieure;
54
2. Cisaillement _ cas des raidisseurs transversaux intermédiaires
✓ Cette section s’applique au cas des raidisseurs intermédiaires qui agissent en
qualité de supports rigides des panneaux intérieurs de l’âme. Il convient de
vérifier la résistance et la rigidité de ce raidisseurs comme indiqué par la suite :
55
✓ La section efficace des raidisseurs intermédiaires agissant comme supports
rigides des panneaux d’âme doit présenter l'inertie minimale 𝐼𝑠𝑡 suivante :
3 𝑡3
1,5ℎ𝑤 𝑎
Si < 2
𝐼𝑠𝑡 ≥ 𝑎2 ℎ𝑤
3
𝑎
0,75ℎ𝑤 𝑡𝑤 Si ≥ 2
ℎ𝑤
✓ En plus, sous l’incidence de la composante verticale du champ diagonal de
traction, la résistance à la compression du raidisseur doit être assurée. Dans ce
cas, et si l’effort tranchant est supérieur à 𝑉𝐸𝑑,𝑤 , l’effort de compression qui se
développe dans le raidisseur peut être calculé par :
56
1 ℎ𝑤 𝑡𝑓𝑦𝑤
𝑁𝑠𝑡,𝐸𝑑 = 𝑉𝐸𝑑 − 2
𝜆𝑤 3𝛾𝑀1
𝑉𝐸𝑑,𝑤
✓ Dans le cas contraire, on peut dire que la charge critique de voilement n’est
pas atteinte et que le champ diagonale de traction ne s’est pas encore
développé → À défaut d’une charge locale, l’effort axial dans le raidisseur est
nul;
3. Charges transversales
✓ Les raidisseurs transversaux sont indispensables si la résistance de calcul d’une
âme non raidie est insuffisante; 57
✓ Il convient de déterminer la résistance au flambement hors plan du raidisseur
transversal soumis à la charge transversale et à l’effort tranchant (cf. &9.3.3(3))
à partir du &6.3.3 ou &6.3.4 de l'EN 1993-1-1, en utilisant la courbe de
flambement c. Il convient d’utiliser une longueur de flambement 𝑙 au moins
égale à 0,75ℎ𝑤 , lorsque les deux extrémités sont supposées fixes. Il y a lieu
d'utiliser une plus grande valeur de 𝑙 en cas de conditions de maintien moins
favorables. Lorsque les raidisseurs comportent des découpes à leur extrémité
sous la charge, il convient de vérifier la résistance de leurs sections
transversales dans cette zone;
4. Contraintes normales (cf. &9.2)
58
Exercice 3
• On considère une poutre en flexion simple (IPE 450), faisant 9m de portée et
soumise en plus de son poids propre à deux forces concentrées (IPE 360) 2 ×
𝐹𝐸𝑑 = 2 × 10𝑡, chacune est appliquée à 3m de part et d’autre des appuis. On
note la présence de maintiens latéraux uniquement aux niveaux des charges
concentrées. Aucun raidisseur transversal n’est envisagé.
• L’acier constitutif est de nuance S275;
Q1 : Vérifier la résistance de l’âme aux charges transversales 𝐹𝑅𝑑 (calcul au
préalable de 𝑠𝑠 , 𝑘𝐹 , 𝐹𝑐𝑟 , 𝑙𝑦 et 𝐿𝑒𝑓𝑓 ).
Q2 : Si 𝐹𝐸𝑑 = 80 𝑡. Revérifier la poutre et faire les dispositions nécessaires.59
V. Aspect règlementaire du voilement (selon l’EN 1993-1-1 : 1992)
I/ Critères de vérification
✓ La résistance au voilement par cisaillement des âmes des poutres dépend de
l’élancement de l’âme 𝜆𝑤 = 𝑑 Τ𝑡𝑤 , ainsi que de l’espacement des éventuels
raidisseurs d’âme intermédiaires;
✓ Il est question de passer par une vérification de la résistance au voilement par
cisaillement sous ces conditions :
69𝜀 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑒𝑠 â𝑚𝑒𝑠 𝑠𝑎𝑛𝑠 𝑟𝑎𝑖𝑑𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟𝑠
𝑑 (𝑒𝑥𝑐𝑒𝑝𝑡é𝑠 𝑐𝑒𝑢𝑥 𝑠𝑢𝑟 𝑎𝑝𝑝𝑢𝑖𝑠)
𝜆𝑤 = >
𝑡𝑤 30𝜀 𝑘𝜏 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑑𝑒𝑠 â𝑚𝑒𝑠 𝑐𝑜𝑚𝑝𝑜𝑟𝑡𝑎𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠
𝑟𝑎𝑖𝑑𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟𝑠 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑚é𝑑𝑖𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠 60
✓ On définit l’élancement réduit de l’âme 𝜆𝑤 par :
𝑓𝑦 𝑑
൘
3 𝑡𝑤
𝜆𝑤 = =
𝜏𝑐𝑟 37,4𝜀 𝑘𝜏
Contrainte critique élastique au Coefficient de voilement par cisaillement
voilement par cisaillement donné comme indiqué dans la suite (diapo 26)
✓ La plupart des profilés laminés du type IPE, HEA, HEB, ne présentent pas de
risque de voilement d’âme par cisaillement. Le phénomène est par contre
critique pour les profilés reconstitués soudés;
61
II/ Méthodes de calcul
✓ L’EN 1993-1-1 : 1992 expose deux méthodes pour la vérification des parois
constitutives d’une pièce métallique, compte tenu de sa classe. On distingue :
➢ La méthode postcritique simple : Elle est applicable dans tous les cas,
mais à condition que l’âme de la poutre soit munie de raidisseurs
transversaux d’appuis. Cette méthode est recommandée lorsque le
rapport 𝒂Τ𝒅 > 𝟑. Sinon, elle mène à des résultats conservateurs;
𝑎 étant l’écartement entre les nus intérieurs des raidisseurs;
➢ La méthode du champ diagonal de traction : Elle n’est applicable que
si l’âme de la poutre est munie de raidisseurs transversaux
62
intermédiaires. Elle est applicable lorsque le rapport 𝟏 ≤ 𝒂Τ𝒅 ≤ 𝟑. En effet,
lorsque ce rapport dépasse 3, l’inclinaison du champ diagonal de traction
place cette méthode du côté de la sécurité;
https://steelconstruction.info
63
Méthode post critique simple
1. Cisaillement pur
Effort tranchant résistant
de calcul de l’âme au
✓ Il faut s’assurer que : voilement par cisaillement
Limite élastique de l’âme
𝑑𝑡𝑤 𝜏𝑏𝑎
𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑏𝑎,𝑅𝑑 =
𝛾𝑀1
Contrainte moyenne (dite postcritique
simple) de cisaillement qui est fonction de
l’élancement de l’âme 𝜆𝑤 (Calculé ci-après)
64
✓ L’élancement de l’âme s’écrit :
𝑓𝑦 𝑑
൘
3 𝑡𝑤
𝜆𝑤 = =
𝜏𝑐𝑟 37,4𝜀 𝑘𝜏
65
2. Interaction entre effort tranchant, moment fléchissant et effort normal
✓ (1) Il est inutile de passer par une vérification de l’interaction entre l’effort
tranchant sur le moment fléchissant (semelles seules peuvent résister aux
efforts appliqués), si les deux conditions suivantes sont remplies :
Moment résistant plastique
de calcul de la section 𝑀𝐸𝑑 ≤ 𝑀𝑓,𝑅𝑑 Résistance de l’âme seule au voilement par
comportant les semelles ቊ
uniquement, avec prise en 𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑏𝑎,𝑅𝑑 cisaillement
compte de 𝑏𝑒𝑓𝑓
2
2𝑉𝐸𝑑
𝑀𝐸𝑑 ≤ 𝑀𝑓,𝑅𝑑 + 𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 − 𝑀𝑓,𝑅𝑑 1− −1
𝑉𝑏𝑎,𝑅𝑑
✓ Cette formule correspond au tronçon AB de la
figure ci-contre. Elle illustre l’interaction entre
l’effort tranchant et le moment fléchissant;
𝑀𝐸𝑑
✓ Si 𝜎𝑥 = < 𝑓𝑦 , il n’est pas nécessaire de réduire
𝑊𝑝𝑙
𝑀𝑝𝑙,𝑅𝑑 à 𝑀𝑁,𝑅𝑑 ; 67
Méthode du champ diagonal de traction
1. Cisaillement pur
✓ En phase élastique : Effort tranchant résistant
𝑑𝑡𝑤 𝜏𝑏𝑏
𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑏𝑏,𝑅𝑑 =
𝛾𝑀1
Contrainte de cisaillement qui est fonction
de l’élancement de l’âme 𝜆𝑤
68
✓ Cette dernière expression de 𝑉𝑏𝑏,𝑅𝑑 est valable lorsque l’âme est en phase
élastique. La contrainte étant uniforme dans tout le panneau. Toutefois,
lorsqu’on continue d’augmenter la charge, au-delà de la limite élastique, la
diagonale comprimée du panneau, qui est saturé, se trouve incapable de
supporter le surplus de contrainte de compression. Par conséquent, une
contrainte de membrane 𝜎𝑏𝑏 apparaît. Elle engendre une déformation des
semelles de la poutre vers l’intérieur du panneau accompagnée d’une
plastification de cette partie de l’âme. Ladite contrainte est constante dans le
champ diagonal de traction plastifié, de largeur 𝑔 et d’inclinaison 𝜙;
✓ Les contraintes principales, après projection sur les axes 𝑢 et 𝑣, s’écrivent
69
70
À partir du cercle de Mohr :
72
1
𝑉𝑏𝑏,𝑅𝑑 = 𝑑𝑡𝑤 𝜏𝑏𝑏 + 0,9𝑔𝑡𝑤 𝜎𝑏𝑏 sin 𝜙
𝛾𝑀1
73
𝑑 𝜃
✓ On pose : 𝜃 = 𝑎𝑟𝑐𝑡𝑎𝑛 , on a : < 𝜙 < 𝜃, avec : Pente de la diagonale
𝑎 2 du panneau considéré
Moment résistant plastique de calcul de la 𝑀𝐸𝑑 ≤ 𝑀𝑓,𝑅𝑑 Résistance de l’âme seule au voilement par
section comportant les semelles uniquement, ቊ
avec prise en compte de 𝑏𝑒𝑓𝑓 𝑉𝐸𝑑 ≤ 𝑉𝑏𝑤,𝑅𝑑 cisaillement. Valeur particulière de 𝑉𝑏𝑏,𝑅𝑑
3
3
𝑡𝑤 𝑎
1,5𝑑 2 𝑆𝑖 < 2
𝐼𝑠 ≥ 𝑎 𝑑
3
𝑎
0,75𝑑𝑡𝑤 𝑆𝑖 ≥ 2
𝑑
✓ Ensuite, on fait l’hypothèse que la résistance à l’effort tranchant de la section
est diminué de la part de contribution de l’âme, s’il n’y avait pas de raidisseur :
𝑑𝑡𝑤 𝜏𝑏𝑏
𝑁𝑠 = 𝑉𝐸𝑑 −
𝛾𝑀1
81
IV/ Résistance des âmes au charges transversales
1. Modes de ruine de l’âme sous charges transversales
✓ Les âmes de poutres non raidies sont assujetties à 3 modes de ruine
possibles :
➢ Mode 1 : Écrasement de l’âme, juste à proximité de la semelle,
accompagné d’une déformation plastique de la semelle;
➢ Mode 2 : Enfoncement local de l’âme sous forme de voilement localisé et
écrasement de l’âme, juste à proximité de la semelle, accompagné d’une
déformation plastique de celle-ci;
➢ Mode 3 : Voilement de l’âme sur la plus grande partie de sa hauteur;
82
✓ D’autres part, on note deux modes d’application des charges transversales :
➢ Mode A : Charges appliquées sur une semelle, puis reprises par
cisaillement dans l’âme. Dans ce cas, les modes de ruine 1 et 2 sont à
vérifier :
B
A
𝑆𝑠 + 𝑆𝑦 𝑡𝑤 𝑓𝑦𝑤
𝑅𝑦,𝑅𝑑 = Contrainte longitudinale
𝛾𝑀1 de la semelle
Longueur d’appui rigide définie ci-haut
𝐹𝑆𝑑 ≤ 𝑅𝑎,𝑅𝑑
𝑀𝑆𝑑 ≤ 𝑀𝑐,𝑅𝑑
𝐹𝑆𝑑 𝑀𝑆𝑑
+ ≤ 1,5
𝑅𝑎,𝑅𝑑 𝑀𝑐,𝑅𝑑 85
5. Résistance au voilement 𝑹𝒃,𝑹𝒅
✓ La résistance de calcul au voilement d’âme 𝑅𝑏,𝑅𝑑 est obtenue à l’issue de
l’étude du flambement de l’âme, considérée comme étant un élément virtuel
comprimé ayant une largeur efficace 𝑏𝑒𝑓𝑓 , tel que :
𝑏𝑒𝑓𝑓 = ℎ2 + 𝑆𝑠2