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PARTIE A 

: Les fondations de la science politique


Chapitre 1 : Les approches en sciences politiques de Durkheim à Bourdieu

I. EMILE DURKHEIM : PENSER LE FAIT SOCIAL


A) Quelques faits biographiques

Emile Durkheim : 1858-1917 : un des fondateurs de la sociologie moderne.


� Nait dans une période charnière du 19 ème siècle.
� Emerge dans le contexte de la mise en place de la République française (1870)

Questions qu’il se pose :


- Comment se fait-il qu’une partie de la société ait accepté de s’armer pour massacrer les plus pauvres et
qu’est-ce qui fait qu’il n’y ait plus société. (Crise commune de Paris : reste de la royauté massacre les plus
pauvres)
- Question sociale et le socialisme (idéologie qui consiste à ce que les individus vivent en société et que le
social doive émerger) qui va bouleverser les régimes (concepts politiques après Napoléon : liberté,
république, solidarité, fraternité).
- Cherche à expliquer les faits sociaux de façon scientifique : débat des sciences sociales. S’interroge sur le
concept de solidarité qui permet à la société de se contrôler et de produire un sens collectif. => Débat
persiste tjrs.
- S’interroge sur ce qu’est la société et propose qu’elle se caractérise par le fait social = donc comment
interpréter un évènement ?

Ses différents travaux :

● De la division du travail social (thèse doctorat) 1893  :


Question du travail : modalités de travail ont énormément changé avec la révolution industrielle : donc explique
comment cela a modifié les rapports sociaux, comment les sociétés modernes ont réussi à développer la division du
travail et comment cette division produit de la segmentarité (division selon les fonctions et missions des uns et des
autres) et donc créer des inégalités.

● Les règles de la méthode sociologique publié en 1895 : 


Premières réflexions sur les outils à utiliser pour analyser la société (première référence à ce sujet). Pose les
fondements scientifiques de la sociologie = comment fabriquer une science de la société (pas qu’idéologique mais
réalité analysable de façon objective).

● Le suicide, 1897 :
Choix individuel où quelque chose qui fait référence à la société ? Considéré comme un fait scientifique qui fait
partie de la société. L’analyse comme le fait social. DONC 3 types de suicide : Suicide altruiste : échec par rapport
aux autres / Suicide égoïste : refus d’exister selon les conditions actuelles / Suicide anomique : impossibilité
d’adaptation = voir fin Durkheim

⇨ Ce n’est pas un penseur mais un analyste des objets de contradiction de la société.


⇨ Question de son époque. Affaire Dreyfus : découverte de la trahison d’un militaire français : enquête :
Dreyfus arrêté et juif mais accusation est-elle vraie ?? = politique a pris Dreyfus comme bouc émissaire.
Dreyfusard : pensée transformation de la société par adaptation de nouvelles règles sociales = solidarité /
socialisme. => conflit politique qui scinde la société = se questionne sur la morale et l’éthique dans les
relations sociales et la fonction du politique (condamnation impossible tant qu’il n’y a pas de preuves :
innocent jusqu’à preuve du contraire).
⇨ S’interroge sur la société et la place de la religion dans celle-ci : l’Etat doit aussi intervenir dans la société et
en régler les problèmes pas seulement la religion.
⇨ Avec tous ces thèmes il présuppose que l’on peut reconstruire la solidarité sociétale.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Le socialisme : dès lors que les individus ont pris conscience de la nécessité de la solidarité et par conséquent qu’ils
agissent en son sens.
La sociologie : science d’être ensemble, individus en société donc on peut comprendre leur expression politique. Le
but de cette science est d’étudier les faits sociaux.

B) Le fait social

Le fait social : manières d’agir, de faire et de penser des individus.


Théorie : ce qu’il se passe dans la société observable objectivement car on peut analyser les comportements des
individus en tant que tel : science des faits sociaux : qu’est ce qui fait société ? hypothèse que les faits sociaux ne
sont pas seulement liés à l’individu lui-même mais plutôt lié aux comportements collectifs car fréquent et étendu.
Société autonome et l’individu en rentrant dans la société se conforme à des règles.

Les modalités d’agir sont conditionnées :


- Individuellement : façon dont on perçoit l’environnement, l’expérience sensible individuelle
- Collectivement : déterminants collectifs qui impliquent des « réactions types »

Le fait social répond à 4 critères (2 premiers très importants) :


- L’extériorité : la société existe en dehors des individus qui la composent : le fait social est extérieur aux
individus, il se situe dans la sphère sociale/collective. Ce phénomène est une structure car il dure plus que la
vie elle-même (ex : comme la famille elle ne disparait jamais mais évolue se transforme etc).
Le fait social transcende l’individu : quand un individu nait il rentre dans la société progressivement : les fait
sociaux se créent dans des temporalités longues et elles perdurent au-delà de notre existence = Les normes
préexistent à l’individu donc les individus se conforment à celle-ci et à l’intérieur se concrétisent les
comportements individuels. Puis, quand qq meurt les faits, actes, pensées traversent les siècles et la société,
perdurent au-delà de l’existence des individus.
⇨ Pour qu’il y ait rassemblement d’individus (création de cohésion), il faut qu’il y ait société (temporalité plus
grande que les individus eux-mêmes). Les individus ont un rôle (obligatoire) que passager dans la société
mais celui-ci est fondamental à son développement (évite la répression).
⇨ Etudier les comportements, entraine la permanence des objets.
⇨ S’il y a société alors question du politique : politique par rapport à la société ? quel mode de régulation ?
Peut-il exister une société sans politique ? : pas de rassemblement d’individus sans politique (quelle qu’en
soit la nature : violence, démocratie etc.) ...

- La contrainte : lorsque dans une assemblée un sentiment s’impose à tous ou lorsqu’une réaction collective
se communique à tous : organisation et caractéristique de la société = contrainte en tant qu’individu (dès
lors qu’on rentre dans la société = naissance) d’accepter des normes, des règles sociales collectives : plus ou
moins écrites. (Ex : Chamane : Castaneda veut l’interviewer mais à chaque fois le Shaman repart = jamais à
sa place dans l’espace physique rapport au Shaman et à son savoir etc. DONC nope). => fait social : vie en
société.
⇨ Processus collectif de socialisation : on accepte des processus dictés par la société elle-même. Le fait social
s’impose aux individus DONC ce n’est pas un choix individuel mais issu de combinaisons de différents
facteurs sociaux, économiques, historiques, POLITIQUES etc. normes à l’origine du processus de
socialisation.
⇨ Les faits sociaux se caractérisent par l’intensité de la contrainte ainsi que leur capacité à exercer cette
contrainte (coercitif)

- La généralité : le fait social est marqué d’une certaine fréquence dans une population, à un endroit et à un
moment. Les mesures mises en place doivent être constantes sur le plan collectif. Généralement elles
varient selon les sociétés et les époques.
- Le critère historique : pour qu’un fait devienne social, il faut qu’il se généralise et donc, un fait divers
nouveau ne peut être social avant une certaine période.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Comment traiter/étudier ces faits sociaux ? 
Il faut : « traiter les faits sociaux comme des choses » selon Durkheim : comme des objets à analyser. C’est
l’ensemble des réactions que l’on peut étudier. C’est un objet à distance que l’on peut qualifier car il a des
caractéristiques, que l’on peut désigner et que l’on peut inventorier. La distance permet d’introduire des méthodes
d’analyse scientifique pour passer à l‘analyse en elle-même. Les phénomènes sont traités en qualité de donnée.

Qu’est-ce qui fait société ?


Les faits sociaux sont le résultat de la vie ne société, et en particulier de représentations. Monde social est construit
par des réalités mais peuvent être modifiées par les représentations. Représentations peuvent aussi produire des
réalités.
DONC distinguer deux variables qui sont dans le fait social :
- Représentations individuelles (prénotions) : contraire de la réalité : interprétations subjectives de notre
environnement/réalité et construites par l’interaction avec celui-ci : forment un tout cohérent et personnel
et servent à organiser l’action individuelle.
DONC Pour analyser les représentations collectives il faut aller au-delà des représentations Perso. Car ces dernières
ne permettent pas une analyse objective des faits sociaux.
- Représentations collectives : Le fait que des groupes sociaux vont avoir les mêmes représentations et à
travers de celles-ci assumer l’ordre, le fonctionnement de la société etc. = imposent à l’individu des façons
de penser et d’agir / normes et valeurs auxquelles il doit adhérer. Elles constituent les faits sociaux et leur
mise en avant = représentation de la société qui permet de se définir en tant qu’un ensemble. +
transgénérationnelles donc point fondamental car représentations individuelles ne durent pas au-delà de la
vie de son concepteur = impact fort sur la société. Ces représentations sociales intègrent des aspects
collectifs et individuels (origine de certains comportements).
Ex : Mythes sociétaux : interroger le contenu des mythes, interrogeables en politiques : que ça dit sur la
société = fonctionnement, règles, organisation, hiérarchie etc.

Il y a donc deux types de représentations et le monde dans lequel on vit se joue de ces 2 variables.

La criminalité :
Avant Durkheim le crime= en dehors de la société abomination d’un individu déviant = sanction/punition de
l’incapacité à s’intégrer dans la société
MAIS selon Durkheim si la société existe alors logique que le crime appartienne à la société = fonction dans la
société. Elle est tjrs présente, violence intégrante du fait social donc normal = pas tolérable mais on peut la contrôler
(le bon fonctionnement de la société selon la répression exercée sur les crimes). Crime VOIRE nécessaire : fonction
de renforcement de la conscience collective : société se renforce.

C) Les formes de solidarité sociale

Division du travail social : Comment se fait-il que, tout en devenant plus autonome, l'individu dépende plus
étroitement de la société ? Ce qui est fondamental c’est de travailler sur l’organisation de la collectivité.

Individu autonome et cherche à être indépendant donc devrait être plus libre tout en étant faisant partie d’une
société = logique paradoxale car au final plus dépendant de la société.
Normal car exemple le mec qui a quitté sa ferme ne produit plus sa nourriture et donc va être dépendant de ce qu’il
était avant.

Le concept d’anomie : Une société peut fonctionner sur l’anomie. A certains moments les conjonctures dans
lesquelles la société se trouve ont de l’ordre de l’effondrement : phase catastrophique des sociétés, entrainées par
un devenir qu'elles ont elles-mêmes suscité par le déterminisme du progrès et de la production industrielle.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Société se transforme rapidement par le progrès : mutation rapide : individus réagissent différemment : les déclassés
(perdu), anticipateurs (s’adaptent très vite). Mais ce qui est le plus fragilisé = lien social : capacité des individus à
vivre ensemble chacun cherche ce dont il a besoin. Si lien social distendu alors complications.
Concept intéressant car plus dans un dvt linéaire mais dans moments obscurs lorsqu’on peut penser le passé sans
pouvoir y retourner => interroge alors la temporalité liée à la structuration sociale.

S’il n’y a pas société pas forcément pas de solidarité. Durkheim distingue 2 types de solidarité :

La solidarité mécanique : une société où les individus sont semblables en cela qu'ils partagent tous, d'une même
manière et suivant une même intensité, les éléments constituant la conscience commune : société traditionnelle où
tous les individus ont la même fonction : semblables + conscience commune.
Exemple croyances fêtes dans les sociétés anciennes etc.

La solidarité organique : repose sur la différenciation des tâches et des individus qui les accomplissent ; sur
l'existence de sous-groupes spécialisés. A l'intérieur du groupe social, on donne libre champ à l'existence de
l'individu entendu comme source autonome de pensée et d'action (droit à l’existence) : société moderne =/= société
mécanique.
Plus les mêmes rôles = plus compliqué dans la solidarité car différentes taches donc différences dans la vision de la
société et de la solidarité de chacun (temporalité / connaissances etc.). Donc replis : extraction de la société car elle
ne plait plus à certaines personnes. L’abandon des principes de l’homogénéité de la société.

La société des individus : peut-il exister une société seulement avec des individus mais sans intérêt pour les autres ?

D) La place du fait religieux 

Durkheim marque l'importance cruciale des phénomènes religieux dans la sociologie : ils ont tjrs été importants
⇨ Le fait religieux permet la création de liens sociaux. Tout le monde mêmes croyances + même moralité et
uniformité des pensées : intégration des individus dans le groupe.

Même si perte de religiosité / Sécularisation du monde social : Le religieux subsiste au-delà même de la perte de la
religion. Monde religieux disparaît de plus en plus mais pourtant permet d’expliquer cette sécularisation. Ce n’est
pas parce que la religion a disparu que la structure mentale n’est pas liée à la religion au contraire elle reste ancrée
dans les mentalités (morale etc.). La religion est un fait structurant moral.
La « criminalité religieuse » : crimes contre les choses collectives, (l'autorité publique, les mœurs, les traditions, la
religion). C’est la première forme de crime dans société en dvt : subsistance de la religion en tant que moralité :
crimes au nom de la religion bien que société laïque. On n’échappe pas aux valeurs morales qui viennent du religieux
= sacré.

E) La théorie de la socialisation

Ce qui fait société = socialisation : toute société procède de deux processus :

- L'intégration sociale : conscience, croyances et pratiques commune (société religieuse), interaction avec les
autres (société domestique), buts communs (société politique) : fabrique la cohésion sociale. Définir valeurs
communes liées à un processus d’intégration sociale. L’individu doit rentrer dans un ensemble de règles
(relativise la liberté individuelle). + s’il se reconnait dans ces règles adhère encore plus. Débouche sur
l’intégration politique, engagement de l’individu dans la société.

- La régulation sociale : fait référence au rôle modérateur joué par la société, c'est-à-dire à l'autorité morale
qu'elle exerce sur les individus (règles mise en place dans la collectivité). Les interactions entre les membres
du groupe s'organisent d'abord autour d'une hiérarchie sociale et de règles convenues et adoptées :
intégration normes pour gérer ses passions de façon modérée.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Exerce une autorité morale sur les individus : si individus ne se soumet pas = problèmes car société se
protège de lui car c’est un danger à la cohérence de la société. Dans les règles convenues et adoptées :
règles de hiérarchie sociale = application de ces règles : construction de soi. Au niveau des structures, des
façons de faire et des représentations, peut se construire l’action.
⇨ Dispositifs de contrôle de la société 
⇨ Mobilité sociale : si une société de bloquée = risque de conflictualité.

Durkheim décrit les caractéristiques qui permettent de reconnaitre une société moderne à savoir des buts communs,
des principes de justice, de la symbolique et de la solidarité entre es individus (organique). => éléments permettant
de créer la théorie de la société et du changement social.

Il défend l’idée que le suicide est un fait social à part entière (donc l’étudier en tant que tel) : exerce sur les individus
un pouvoir coercitif et extérieur. Déterminé par des raisons relevant de l’intime et du psychologique + causes
sociales et déterminants sociaux. Plusieurs raisons qui poussent au suicide :
- Suicide altruiste : impossibilité de remplir ses devoirs / échec par rapport aux autres
- Suicide égoïste : refus d’exister par rapport à des normes sociales / selon les conditions actuelles
- Suicide anomique : impossibilité d’arriver à exister dans un système très complexe / il est doté de
responsabilités qu’il ne peut assumer / impossibilité d’adaptation
- Suicide fataliste : dans le cas d’excès de régulation, la vie sociale est extrêmement réglée, les marges de
manœuvre individuelles sont réduites. Le contrôle social ainsi que les normes sont trop importants à
supporter.

DONC :
- Suicide bien un fait social qui se produit par un défaut de socialisation
- Société a du mal à produire de la socialisation.

II. PIERRE BOUDIEU : POUR UNE THEORIE POLITIQUE DU MONDE SOCIAL


A) Pierre Bourdieu 1930-2002

Projeté dans des questions contemporaines : service militaire au moment de la guerre d’Algérie : pointe question
fondamentale à savoir écart entre discours et réalité : très important dans les sciences sociales. Réfléchir sur les
réalités coloniales : contemporanéité. Transfère son regard critique de l’Algérie sur la société française.

Sociologue : travaille des concepts : analyse des mécanismes de reproduction des hiérarchies sociales / étudier les
groupes sociaux. Composition de la société etc. = va se définir comme philosophe sociologue : intellectuel de gauche
puis altermondialiste.

Plusieurs œuvres :
- Le déracinement (1964) : effet du déracinement sur la population algérienne et montre les effets
déstructurants de ce processus.
- En 1979 La distinction, critique sociale du jugement, Le sens pratique en 1980, La misère du monde en 1993
et La domination masculine en 1998.

En 1980, il est titulaire de la chaire de sociologie au Collège de France. Dès lors, il critique la mondialisation et se
rapproche des mouvements altermondialistes.
Monde libéral a dépossédé le politique de sa fonction.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


B) Le concept d’habitus

L’habitus : l’ensemble des traits et des propriétés résultant de l’appropriation de certains savoirs et expériences. :
l’être humain est constitué d’un cerveau qui accumule des savoirs et des expériences = fabrique des comportements,
habitudes reflexes etc. Il permet à l’individu de se mouvoir dans le monde social et de l’interpréter d’une manière
qui lui est propre mais aussi qui est commune aux membres des catégories sociales auxquelles il appartient :
- L’habitus primaire est constitué des dispositions les plus anciennement acquises et donc les plus durables
(celles de l’enfance) 
- Habitus secondaires : l’habitus scolaire, l’habitus familial, l’habitus professionnel. Quand l’individu devient
plus conscient.

L’habitus est une structure interne toujours en mouvement et en voie de restructuration : qualité des habitus =
meilleur dvt des capacités de ressentir les choses et d’agir, inertie de l’habitus. L’individu est déterminé par les
modèles de comportements intégrés lors des différents processus de socialisation et ses propres expériences = agit
par référence à des situations qui ont existé => habitus : plus l’éducation est importante plus l’individu va s’adapter =
société diversifiée.
MAIS pas toujours consciences de comment on agir => on ne sait pas forcément que certains de nos actes sont
déterminés en nous.

Les dispositions de l’habitus sont transposables, systématiques et présentes. Habitus donne une attitude et une
incitation à agir : mettre à disposition ses savoirs et ses connaissances dans les situations etc. => système qui rend
nos pratiques tendancielles. Cette structure de l’habitus va réagir en utilisant le cerveau = joue un rôle important car
permet la cohérence globale du cerveau et de nos comportements.
MAIS il peut y avoir parfois des blocages, incohérences et contradictions CAR les êtres humains sont imparfaits.

Société pas homogène : produit conflictualité par ces différents habitus + conflits générationnels dus à des
dimensions collectives présentes dans l’habitus. Conflit habitus -> conflits générationnels car dimension collective.
Ex : les plus jeunes fonctionnent avec les modèles parentaux mais ont aussi intégré une souplesse qui se heurte aux
valeurs des anciens.

Il y a 2 processus de socialisation :
- Primaire : pendant l’enfance : famille, école
- Secondaire : de l’adolescence à la fin de la vie : travail, collègues professionnels etc.) Elle se greffe sur
l’habitus primaire.

L’habitus possède deux mouvements :


- Déclassé : transfert social d’habitus descendant : problème d’adaptation social
- Parvenu : transfert d’habitus ascendant 

MAIS reproduction sociale met à mal les conflits d’habitus : habitudes de classe qui influent sur l’habitus.
DONC habitus de classe qui se réfèrent à des dimensions différentes. Habitus de classe en contradiction qui engage
une interprétation de la société = espace de la conflictualité. DON C espace social multidimensionnel qui est
conflictuel : problèmes.

C) Champ social et conflictualité : entre reproduction et distinction

L’« espace social » : centre de conflictualité entre ceux qui veulent reproduire la même société dans laquelle ils sont
et ceux qui veulent innover et se distinguer.
« On peut ainsi représenter le monde social sous la forme d’un espace (à plusieurs dimensions) construit sur la base
de principes de différenciation ou de distribution constitués par l’ensemble des propriétés agissantes dans l’univers
social considéré. Les agents et les groupes d’agents sont ainsi définis par leurs positions relatives dans cet espace. »
DONC :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Espace non homogène mais mobile / interactions : individus cherchent à s’y situer.
- Dissociation/distinction/différenciation : recherche de différence des individus.
- Individus et groupes individus = pour les caractériser chercher leur position dans l’espace.
- Société = composite
- Tout cela bouge en fonction des conjonctures
- Espace qui se construit à partir de capitaux différents.

Différentes formes de capital permettent de structurer l’espace social :


Pour comprendre comment les individus se placent dans cet espace / système social et le fondement des groupes
sociaux : « théorie des capitaux » : 4 capitaux à prendre en compte : Ensemble de biens qui permet à un individu de
se situer et se déplacer dans le champ économique (tiré notion de capital au sens économique or la champ social).

- Capital économique permet de se situer matériellement dans l’espace : constitué par les différents facteurs
de production et l’ensemble des biens économiques.
- Capital culturel : correspondant à l’ensemble des valeurs, des qualifications intellectuelles, soit produites par
le système scolaire (Méritocratie : fabrication de capital par ses talents, travail etc. = mérité), soit transmises
par la famille (pour progresser). Ressources intellectuelles : école, famille etc., la parole, possession de biens
culturels, titres universitaires.
- Le capital social : se définit comme l’ensemble des relations sociales dont dispose un individu ou un groupe.
Capital actif, réseaux sociaux. Plus haut dans la sphère sociale plus de capital.
- Le capital symbolique : correspond à l’ensemble des rituels liés à l’honneur et à la reconnaissance. (Nom
rattaché à la famille ex Zuckerberg etc.).
- (Capital humain : l’ensemble des aptitudes, talents, qualifications, expériences accumulées par un individu
et qui déterminent en partie sa capacité à travailler ou à produire pour lui-même ou pour les autres.)

DONC tous ces capitaux vont jouer pour permettre à chaque individu de se situer selon une double logique :
- Hiérarchisation des groupes sociaux selon le volume du capital dont ils disposent : + de capitaux = + haut
- Distinction rapport aux capitaux mais aussi à leur place dans la société : selon la structure du capital =
importance du capital dans le volume total.
Ex : si capital éco faible mais intellectuel très élevé = suffisamment de volume = distinction.

Société = possibilité de jouer avec ses capitaux.

BILAN de la pensée Bourdieusienne

⇨ Théorie qui définit la société comme lieu de conflictualité (pas forcément de violence) où l’enjeu
fondamental dépend de la gestion des forces. Groupes sociaux se déterminent en fonction des capitaux qui
peuvent se compléter ou s’opposer.
⇨ Analyse postmarxiste où le capital éco domine els autres capitaux. Oppositions sociales déterminées entre
ceux qui possèdent le plus et le moins de capitaux.
⇨ Distribution des capitaux par les agents sociaux selon une double logique : hiérarchisation / distinction.
⇨ Monde social champ d’antagonistes et de processus de différenciations + marché de production et de
consommateurs de capitaux où l’on peut jouer. Chaque individu joue de ses possibilités pour accroitre son
capital ou empêcher les autres d’en acquérir = but d’accumuler. Toujours une volonté de maintenir ou
d’améliorer sa position sociale en lien avec le volume de capital. + mécanismes de conservation de l’ordre
social prédominent car importance des stratégies de reproduction.

1/ Chaque classe sociale possède des spécificités différentes  (La distinction, 1979) :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


DONC plusieurs classes vont émerger : il va y avoir une hiérarchisation des individus dans la société cad une
distinction des individus selon le volume de capital dont ils disposent.
• La classe dominante se distingue par une dotation en capital éco-financier et/ou culturel => tension dans ce
groupe selon quel capital est le plus fourni.
• La petite bourgeoisie trouve son unité dans sa volonté d’ascension sociale mais est traversée par divers clivages +
contradictions selon la dotation en capital (recherche de l’ascension sociale = accumuler les capitaux).
• Les classes populaires se caractérisent par leur dépossession : ni capital financier, ni capital culturel et pas de
réseau social car personne de bien placé. Suivre le stricte choix nécessaire = dominées

⇨ La position des agents sociaux dans un champ est dépendante de leur position dans l’espace social. Donc
possibilité d’analyse d’une classe politique selon la position sociale de l’individu.
⇨ Monde fondé sur la différenciation et la discrimination. Il n’y a pas de relations / interactions entre les
groupes sociaux. Marché de production et de consommateurs de capitaux : chacun défend ses intérêts.

Métaphore du jeu de carte : chacun a des cartes mais pas tous les mêmes et surtout certains meilleurs que d’autres.

2/ Reproduction sociale et changement social :

Reproduction sociale : phénomène sociologique d’immobilisme social intergénérationnel. Décrit une pratique
sociale relative à la famille, consistant à maintenir une position sociale d’une génération à l’autre par la transmission
d’un patrimoine, matériel ou immatériel.

• les agents sociaux cherchent toujours à maintenir ou à accroître le volume de leur capital et donc à maintenir ou à
améliorer leur position sociale.
• les mécanismes de conservation de l’ordre social prédominent en raison de l’importance des stratégies de
reproduction (du capital) : conflit toléré et organisatrice du champ social et donc du champ politique : prise en
considération des agents sociaux et de leur poids par les politiques => cherche la conservation de l’ordre social par la
reconnaissance des stratégies (analyse politique classique : toute société pour bien fonctionner = classe moyenne
importante = échec ou faillite d’une classe moyenne et ses conséquences = grand risque car si pas de classe
moyenne pas de tampon car classe où modération des avis.).

3/ Stratégies mises en œuvre par les agents sociaux pour la conservation ou l’appropriation du capital  :
• Les stratégies d’investissement biologique : contrôle des descendants : gestion du capital (familles riches vont
chercher les meilleurs moyens pour transmettre les capitaux : question du mariage et notamment des enfants :
combien d’enfants etc.). Se rapportent aussi à tout ce qui touche à la santé : habitudes alimentaires, de vie etc.
Ex : sociétés traditionnelles cherchent à avoir des enfants masculins = succession
• Les stratégies successorales : comment faire pour transmettre le patrimoine matériel. Transmission du capital
(mariage). Logique successorale : garder son nom et transmettre son capital. Très importante car capital économique
domine les autres capitaux.
• Les stratégies éducatives : assurer la transmission du capital par éducation (bonnes écoles, études plus
prometteuses etc.)
• Les stratégies d’investissement économique : comment faire pour que son capital puisse se réadapter selon la
conjoncture+ acquérir capital économique (investissements, placements etc.).
• Les stratégies d’investissement symbolique : permet d’avoir une parole et une portée dans la société :
reconnaissance, prestige etc.

Le plus aisés cherchent à maintenir leurs capitaux et les moins aisés cherchent à en acquérir plus.
L’efficacité des stratégies de reproduction dépend des instruments de reproduction mis à la disposition des agents,
qui se modifient avec l’évolution structurelle de la société. La société est une contradiction entre conservateurs et
ceux qui veulent la faire évoluer. Les sociétés évoluent et il faut s’adapter = anticipation.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


⇨ Description de la société : intéressante CAR acteurs publics vont avoir à faire à cette réalité sociale = savoir
comprendre le champ social = si comprend pas risque d’échouer (besoins de la société et façon de faire de la
politique doit être adaptée).

D) Le pouvoir politique

Le pouvoir politique se caractérise par le concept de « dépossession » :


« Le champ de production politique est le lieu, inaccessible aux profanes, ou se fabriquent, dans la concurrence entre
professionnels qui s’y trouvent engagés, des formes de perception et d’expression politiquement agissantes et
légitimes qui sont offertes aux citoyens ordinaires, réduits au statut de consommateurs »

La politique (dans les sociétés post-modernes) est un champ qui se définit comme un métier politique inaccessible
au « profane », donc lieu spécifique accessible à celui qui en connait les règles. La politique comme fabrication d’un
mode d’être, de penser, de faire etc. => champ professionnel de production du capital.
Concurrence entre acteurs politiques. Politiques offrent des représentations de la société acceptables, agissantes et
légitimes. Professionnels (ont des savoir et compétence à acquérir) qui s’adressent à des non professionnels qui ne
comprennent pas les règles et réduits au statut de consommateur.
⇨ La politique est un marché dont il faut fidéliser les clients : tout consommateur est conditionné par la
consommation. = clientélisme dans une optique électorale.
⇨ Donc pauvres sont dans le déni => concentration du capital dans les mains d’une « élite politique ».

Pour faire de la politique, participer à la vie politique il faut avoir un habitus particulier = concentrer des capitaux
spécifiques ce qui permet la mise en place d’un ensemble de valeurs à partager entre politiciens : être capable de
fabriquer un savoir de la politique, fabriquer concepts, connaissance et intuitif (homme politique dot comprendre de
façon intuitive certaines situations.)
Habitus politique entraîne la professionnalisation du travail politique = langage politique, discours normé du
politique etc. => Lieu de fabrication d’un savoir transmissible.
DONC Capital politique : marché dans lequel les acteurs sont surdéterminés par les règles politiques : reproduction
des règles qui leur garantissent autorité et pouvoir = moins libre que ce que l’on pense.
⇨ Politique = métier.

DONC Comment se crée ce capital politique ?


Bourdieu distingue deux formes / espèces de capital politique :

• Le capital personnel de « notoriété » fondé sur le fait d’être connu et reconnu dans sa personne : profit lié à
l’image des parents. Nom symboliquement porteur d’une identité politique (fils de…).
• Le capital délégué d’autorité politique, produit d’un transfert limité et provisoire (le mandat politique) : détenteur
d’une responsabilité, représentant du peuple.

Selon l’hypothèse de Bourdieu, la politique moderne est un marché qui subit les lois du marché avec les
phénomènes de concentration de capitaux, d’exclusion, de fabrication de techniques et de discours politiques à
savoir des langages autonomes que personne ne peut comprendre.

Enjeux du politique : accroitre leur efficacité dans la connaissance de leur champ politique = garder le pouvoir.
France : Bourdieu parle des institutions qui fabriquent du politique = écoles : fabriquent discours, savoir => MAIS
décalage entre discours du peuple et politique.
⇨ Asymétrie entre population et corps politique car pas les mêmes outils : force (convaincre) et faiblesse du
politique (attentes du peuple et parfois ne se retrouvent pas dans le discours du politique).

Jennifer Scoizzato Automne 2020


PARTIE A : Les fondations de la science politique
Chapitre 2 : Les approches en science politique Max WEBER et Vilfredo PARETO

Weber et Pareto sont inscrits dans le champ sociologique et philosophique dans lesquels surgissent les questions sur
le politique.
Pour analyser question du politique, d’abord s’interroger sur la question de l’analyse de la société. Homme = être
social DONC compréhension des relations entre les individus dans la société est fondamentale.
Sociétés modernes : société faite d’individualités = paradoxal et complexe.
Si on s’intéresse à l’être social ALORS on regarde comment il gère ses relations avec les autres DONC on ne peut plus
séparer le social des conditions politiques dans lequel il est géré. => permet de comprendre comment la sociologie
nous amène vers la science politique. Dans la sociologie politique, on s’intéresse aux comportements politiques de
l’individu.
 La sociologie s’est donc intéressée aux liens entre homme, société et espace politique.

Pour Durkheim, il s’agit d’étudier le « fait social » en relation avec la science du gouvernement, de l’Etat : postulat
scientifique des deux concepts => il faut donc s’interroger sur la régulations sociale (processus d’organisation de la
société et des interactions sociales.)

La société possède un caractère politique préalable : Société est de fait, organisation « politique » : pense et
s’organise selon des groupes sociaux soumis à une même autorité politique. Le politique organise les sociétés.
L’organisation de la société conduit ainsi à une approche, définition politique de celle-ci. La façon dont les acteurs
surreprésentent la société est aussi politique.
La sociologie restera longtemps un champ connexe de la science politique qui s’est définie au cours des années de
l’entre-deux-guerres.
 Début 20ème siècle : questionnement relation société et politique (donne naissance à la sociologie politique
puis de ce fait à la science politique) => maintenant on sait que toute société à une dimension politique.

Ainsi, Weber et Pareto nous intéressent car ils s’interrogent sur les formes de gouvernement des groupes sociaux
ainsi que sur les comportements politiques.

I. Max Weber, 1864-1920

Fils d’homme politique, appartient à une famille d’industriels (fort capital économique) et négociants germano-
anglais
Effectue des études de droit et d'économie et écrit une thèse sur les sociétés commerciales au Moyen-Âge (1889) =>
comment se transforment les sociétés du MA à partir du commerce
Enseigne le droit et l'économie politique à Fribourg (1894) puis à Heidelberg (1896)
 Acquiert un capital culturel fort

Il a étudié le fait social. Reprend le discours de Durkheim : regarder la société comme un élément qui interroge nos
façons de penser le politique et comme fait social.
S’intéresse à la constitution état prussien (état moderne mais autoritaire) : cette fabrication de l’état social moderne
préfigure la transformation du système social européen.
Son œuvre se construit autour de la question de l’entrepreneuriat => valeur fondamentale dans l’économie en
politique.

A) Rationalité et domination

Il porte son regard sur les modalités de la domination : comment les groupes sociaux sont dominés
Il s’interroge sur la question du pouvoir et de la domination.
Selon lui, la société fonctionne de façon rationnelle. Elabore une double interrogation :
- Rationalité : Est-ce que les comportements politiques sont rationnels et qui est-ce qui les dicte ?
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- Pouvoir bureaucratique : comment se construit un Etat moderne et comment a-t-il besoin de mettre en
place une bureaucratie. Quel lien entre politique et bureaucratie ?

Par l’analyse politique de la question des pouvoirs il distingue 3 dominations légitimes :

1. Domination statutaire ou rationnelle (ou légale) :


On obéit à l'ordre légalement arrêté, et aux supérieurs qu'il désigne. Chaque individu dans un système administratif
normal doit répondre administrativement de façon impersonnelle (pas de subjectif qui rentre en jeu). Ces formes de
domination relèvent d’un système rationnel, accepté socialement, qui fait fonctionner le dispositif. La rationalité est
la construction de l’impersonnalité de l’ordre collectif.
(Exemple : poste à responsabilité => quand on nous donne une chose à faire on obéit et on ne conteste pas en
donnant notre avis. / Laisser passer qq ou donner dossier à qq sans favoritisme par rapport au statut).

2. Domination traditionnelle : on obéit à la personne du détenteur du pouvoir désigné par la tradition : tradition
forme et institue le système politique dans lequel les individus évoluent. La domination est exercée par une
personne qui détient le pouvoir qui a une autorité légitime du fait de la tradition (monarques etc.).

3. Domination charismatique : on obéit au chef en vertu de / au nom de la confiance personnelle en sa révélation,


son héroïsme ou sa valeur exemplaire : imposition du chef et les individus lui obéissent en vertu de la confiance
personnelle dans ses qualités / vertus sans poser de questions. Système sociétal se construit autour d’une personne
qui n’a pas forcément une légitimité de la tradition.

La domination légale : (système qui intéresse Weber car il la voit apparaître dans nos sociétés modernes) Système
institutionnel qui reflète la constitution et l’organisation même de la société et le fait que les deux sont intimement
liés. Elle repose sur la validité des conceptions suivantes :

- Tout droit peut être établi rationnellement par le pacte ou l'octroi : droit inscrit rationnellement par un pacte
qui lie les individus à l’état (constitutions, pactes écrits etc.) 
- Tout droit est dans son essence un cosmos (ordre) de règles abstraites, normalement
décidées intentionnellement : règles abstraites que tout le monde doit respecter (égalité, solidarité etc.)
- Le détenteur légal du pouvoir, lorsqu'il statue (en position de prendre une décision), obéit pour sa part à
l'ordre impersonnel par lequel il oriente ses dispositions : cadre juridique dans lequel est instruit = obéir
(règles abstraites ou non etc. Auxquelles il faut obéir)
- Celui qui obéit, n'obéit que comme membre du groupe, et seulement « au droit » : n’obéit pas par ses
propres convictions. Obéit car il fait partie de la collectivité administrative / système de gestion collectif et
donc applique simplement ce droit abstrait

DONC on comprend ce qu’est le fonctionnement d’une administration bureaucratique classique dans l’état de droit.
Le type pur de la domination légale : la direction administrative bureaucratique : Il faut une direction
administrative bureaucratique afin que ces sociétés puissent édicter des règles techniques et des normes. En tant
qu’individu, on doit intégrer ces normes pour faire partie et vivre au sein de la société.

La direction administrative bureaucratique se compose de fonctionnaires individuels : où tout le monde est


personnellement « libre » mais ils n'obéissent qu'aux devoirs objectifs de leur fonction, au devoir à sa charge :
- Dans une hiérarchie : obéir verticalement
- Avec des compétences : reconnues car admis dans ce poste
- En vertu d'un contrat : nous lie à l’administration.

 Les fonctionnaires remplissent une fonction sociale qui doit être assumée dans un dispositif administratif
bureaucratique => dépersonnalisation.
Opposition de la structuration de la gestion, à la question du politique qui a la question décisionnelle des lois.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Administratif =/= législatif
 Dans toute société moderne il faut une administration qui mette en application l’ensemble des textes de
lois.

La domination bureaucratique : type pur de la domination légale :


La domination bureaucratique se réalise là où le principe de nomination des fonctionnaires domine.
• La nomination par contrat, par conséquent la sélection ouverte, est essentielle à la bureaucratie moderne :
compétition, concours etc.
• Dans la bureaucratie, l'étendue de la qualification professionnelle est en constante progression : on veut des gens
de plus en plus compétents pour répondre à la fonction donnée.
• La rétribution fixe est normale : salaire : réflexion sur rémunération pour que les fonctionnaires occupent la
fonction de la manière la plus optimale possible.
• Pour le fonctionnaire « bureaucratique », la fonction est la profession principale 

Paraît évident mais cheminement très complexe car Weber ne vit pas à notre époque :
18ème s. riches achètent un office : besoin d’un revenu donc achat de fonction métier qui donne des avantages : donc
au final bcp de gens qui achètent et ils retirent simplement l’argent qu’ils ont gagné grâce aux employés des offices +
on leur doit de l’argent. Pas état moderne mais système ancien régime totalement subjectif 
 A travers Weber : analyse construction état moderne : impartialité de la fonction, rétribution honnête pour
pas de corruption, contrats, engagements de l’individu au profit du collectif.

L'administration bureaucratico-monocratique est une forme de domination bureaucratique qui incite à des


comportements spécifiques :
Du point de vue social, la domination bureaucratique signifie :
- La tendance au nivellement, dans l'intérêt du recrutement universel, de ceux qui sont les plus qualifiés
dans leur spécialité (concept du meilleur est récompensé : mérite)
- La tendance à la ploutocratisation (domination du plus riche au niveau économique), dans l'intérêt de la
formation spécialisée la plus longue possible => risque potentiel à l’accaparation des fonctions,
concentration des pouvoirs : les mêmes vont rester et se partager le pouvoir => ceux avec le niveau
intellectuel le plus élevé / les plus riches.
 Avec le système de la bureaucratie : création d’un groupe social à part (valeurs communes etc.)
constitués essentiellement de hauts fonctionnaires (donc plutôt riches) qui vont donc rester au pouvoir
et créer une élite. Ceci essentiellement dans le but d’avoir une formation spécialisée la plus longue
possible (et donc techniquement si + de formation -> plus haut poste -> plus d’argent = plus de pouvoir.)
DONC le plus riche aura le pouvoir.
- La domination de l'impersonnalité la plus formaliste . Je dois agir en relation avec ma fonction et ses
attendus : pas de réaction sur le plan personnel.

B) Ethique protestante et capitalisme

Weber attribue un rôle central aux faits religieux dans la constitution des civilisations et dans la généalogie de la
rationalité occidentale. = reprend Durkheim analyse, poids de la religion dans sociétés laïques.

Dans L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905) Weber tente d’établir si et dans quelle mesure des
influences religieuses ont pris part à l’élaboration qualitative et à l’expansion quantitative de l’esprit du capitalisme.
Pour dvt capitalisme il doit rentrer dans la société donc doit y avoir corrélation entre façon dont la société pense son
devenir (religion peut avoir par sa manière de voir la société etc. des conséquences politiques) et fonctionnement,
objet du capitalisme : s’intéresse au protestantisme calviniste : permis au capitalisme de se dvt.
Il se concentre sur la « doctrine calviniste de la prédestination” » (Gnadenwahl)
Comment le calvinisme en tant que religion a permis au capitalisme de se dvt ?

Jennifer Scoizzato Automne 2020


L’ascèse intramondaine : production de capital réinvesti ou épargné mais jamais utilisé à sa propre jouissance, dans
le milieu protestant.
D’après Weber : la vie quotidienne du croyant consiste en une “ascèse intramondaine” authentique :
- Le protestant : élu, prédestiné par dieu OU damné mais ils ne le savent qu’après leur mort : doctrine donne
l’illusion à la pop de pouvoir accéder à ce pouvoir/ cette reconnaissance.
- Le croyant cherche à mettre en conformité son existence avec son futur inconnu et une fois que ça marche il
prouve qu’il a été élu : chaque individu cherche à fabriquer les conditions de son salut (futur, voire mort)
- Chaque protestant doit s’adonner au travail (impliqué dans la société = valeur positive) sans lier travail à une
activité existentielle : produire valeur, richesse MAIS ne peut pas être utilisée => le travail permet seulement
de conduire son existence, fabriquer le sens de sa vie = exercice spirituel.
- Donc il suit l’idée du capitalisme = dès qu’il gagne de l’argent = investir (si on suit la religion : acquérir tjrs
plus de valeur = + de chances de se faire reconnaître par Dieu).
 Ascèse intramondaine CAR l’individu est ascétique : il n’utilise pas son argent, n’en profite pas seulement
exercice moral, spirituel.

L’ascèse protestante intramondaine aboutit à un “résultat extérieur”, à savoir : “la formation du capital par
l’épargne ascétique forcée” : façon de conduire son existence par l’épargne : + l’individu épargne, plus il est en
grade de montrer son articulation avec la religion.

 Religion qui a su adapter le capitalisme à ses objectifs, transformer le champ social par le capitalisme mais en
même temps a fabriqué un capitalisme permanent par l’impossibilité de pouvoir utiliser la valeur de ce
capital => il forme du capital accumulatif sans pouvoir user de cette accumulation (épargne car on ne peut
pas tout investir).
 Transformation de société dans laquelle une doctrine religieuse, par sa façon dont elle pose les problèmes,
le regard de/sur la société, permet de modifier le champ social et par conséquent le champ politique.

C) Le métier politique

Politik als Beruf, 1919 : la politique comme métier.

Deux façons de faire de la politique, vivre :


- « Pour » la politique (le « but de sa vie ») : valeur philosophique, éthique
- « De » la politique (son revenu) : moyen de pouvoir fabriquer des revenus, prouver ma valeur personnelle
par création de revenu. Dimension éthique s’effondre.
 Opposition donc entre but existentiel et but utilitariste

DONC s’interroge sur : Qu’est-ce l’Homme politique ? Comment fabrique-t-on un homme politique ? Quelles sont
les faiblesses, limites conceptuelles à la conception des hommes politiques qui veulent vivre de la politique ?

L'homme politique doit être économiquement indépendant des revenus que l'activité politique pourrait lui
procurer : idéalement.
Pour faire de la politique il faut en assurer les arrières (se donner les moyens pour le faire). : revenu indépendant car
si pas de revenu indépendant alors seulement celui qui est le plus riche va pouvoir faire de la politique et donc la
politique => privation de l’accès à la politique aux plus pauvres.
Retombe sur les capitaux : sans capitaux => exclus de la politique car pas les moyens d’y entrer. DONC il faut lui
assurer un revenu pour qu’il y arrive.

Si la politique n’est pas administrée (le politique est indépendant économiquement de la politique : vit pour la
politique) alors ceux qui vont pouvoir faire de la politique sont les plus riches car ils ont les moyens (ensuite ils vont
vivre de la politique mais au départ non).

Jennifer Scoizzato Automne 2020


DONC les couches dirigeantes se recrutent de façon « ploutocratique » (du grec ploutos : richesse ; kratos :
pouvoir) donc se faire au détriment de la collectivité.

Question espace public et vivre ensemble : politique pour faciliter ce collectif. Si le pouvoir appartient à un élite
quelle est la nature du collectif : peut-il y avoir un collectif ?

1. La démagogie

Pour faire de la politique, il faut des partis politiques (forme de relais très important) et dans ceux-ci des concepts
des visions. + intégrité (ne pas défendre nos propres intérêts.) : si tout ça n’est pas respecté risque de démagogie.
Ex : macronisme qui se déconnecte de son parti, du territoire etc. : risque car si pas de relais social alors macron se
représenterai juste sur son image

Depuis qu'il existe des démocraties, le « démagogue » a été le type du chef politique en Occident

La démagogie moderne fait usage du discours : discours pour le peuple, adapté à une situation mais pas destiné à
changer les choses : flatter le collectif pour avoir le pouvoir :
• les discours électoraux que le candidat moderne est obligé de faire
• le mot imprimé (journalisme)

Système politique dans démocratie : contraignant : séparation administration et décision et fabrication politique,
création de vraie administration avec fonctionnaires « dépersonnalisés » qui doit faire une politique juste, question
du statut de l’Homme politique : comment assurer qu’il prenne des décisions intègres (rétribution ou pas) etc.
 Si tous ces critères pas présents = démagogie.

2. Le spoil system

Le spoil system : nouveau président arrive et premier acte = changer tous les fonctionnaires pour assurer une
fidélité d’action publique => pratique qui cherche à conserver le pouvoir.
Dans le spoil system : tous les postes fédéraux sont attribués aux partisans du candidat victorieux

Des partis s'opposent les uns aux autres et fabriquent pour chaque campagne électorale un programme en
fonction des chances électorales

Weber interrogations : administration soit être objective sans intérêt partisan => pas la logique du spoil system et
techniquement pas besoin si administration objective.

3. Quelle sont les joies intimes de la carrière politique ?

Elle procure le sentiment de la puissance MAIS Trois qualités déterminantes font l'homme politique :
- La passion (dévouement passionné à une « cause ») MAIS ne doit pas cacher la responsabilité, rationalité.
- Le sentiment de la responsabilité : agir pour faire œuvre responsable / agir témoigne de son sens moral,
d’engagements et résultats attendus. Enjeux sociétal.
- Le coup d’œil : la faculté de laisser les faits agir sur lui dans le calme intérieur de l'âme et par conséquent
savoir maintenir à distance les hommes et les choses : rationalité et responsabilité
(+ intuition : anticipation)

 Je suis dans la passion pour la cause mais je vais employer les outils le plus rationnels et responsables. Je
veux faire ça mais comment le faire pour que les gens me suivent.
4. Les enjeux éthiques

Où situer l’éthique (comment se comporter et agir) dans le politique ?

Jennifer Scoizzato Automne 2020


La politique est violence, elle requiert donc de l’éthique (contradictions d’idées, conflictualité mais morale).

Deux éthiques coexistent mais s’opposent :


- L’éthique de conviction : j’agis par convictions. L’action doit s’engager par convictions qui elles-mêmes
garantissent la finalité et la réussite : je possède des convictions fondamentales qui m’engagent sur le fond
de ma pensée. DONC agir par et pour ces convictions. Ramène du côté affectif
Ex : faire passer les migrants la frontière car intolérable selon lui.
- L’éthique de responsabilité : c’est ma responsabilité qui doit engager et guider mon action. Les
conséquences de mes actes sont imputables à ma propre action. Je suis responsable au nom de la rationalité
de mes actes : distance à l’émotionnel. Prendre acte des mesures, conflictualités = se situer dans mon action.

 En politique, en principe, éthique de responsabilité c’est celle qui doit prendre le dessus. Moyens de
comprendre le problème et ainsi agir rationnellement MAIS parfois pas suffisant.

Limites perçues par Weber :

Sur l’éthique de conviction : forme d’irrationalité ne pas prendre en compte le contexte sociopolitique. – ma
conviction, ma foi.
Elle peut conduire à produire le mal. Je sais ce qu’est le bien, mais pour faire le bien, je peux emprunter toutes les
voies et faire aussi le mal. L’éthique de conviction peut conduire à une inadaptation. « La fin justifie les moyens ».
Inadapté dans ma position politique car pas de compromis.

Ethique de responsabilité : je tien en compte tous les facteurs et les contextes dans mes actes et décisions.
Peut mettre en péril sa propre âme car peut potentiellement aller à l’encontre de la morale. Je peux prendre au nom
de la rationalité des mesures qui peuvent aller à l’encontre de la morale et de la raison.
Ex : Procès Eichmann et l’extermination des juifs d’Europe sous le nazisme : il a fait ce qu’il a fait car ordres selon lui.
Il ne s’interroge pas sur la nature de l’ordre. Eichmann responsable ou pas ? : seulement fonctionnaire dans un
dispositif. Disjonction entre énormité de sa responsabilité dans le nazisme et entre la simple fonction et le respect
d’ordres dont il ne connaissait pas la nature.

Politique doit se faire avec la tête : penser rationnellement. Or ex : Trump logique plus irrationnelle.
Elle est affaire de rationalité mais pas seulement. Elle exige d’autres qualités de jugement, de décision : capacités
de jugement, décisionnelles.

Accélération de la temporalité de l’action publique : processus sous le feu médiatique : intervention très rapide donc
tellement très rapide que parfois pas le temps de prendre connaissance du contexte = irrationnel.

Difficulté fondamentale :
- Le choix éthique est au demeurant un choix individuel, choix en conscience et de la conscience. La
rationalité pure ne peut être acceptable.
- Il n’est pas réductible à une pensée collective et des choix collectifs : (ex résistants pensée individuelle,
choix de chacun à l’encontre de la pensée publique : Pétain).

Je me refuse d’agir au nom de… » Et mon refus d’agir m’amène du côté d’être sanctionné
« Je me refuse de… » renvoie à mon « libre-arbitre » soit l’intimité personnelle du choix et de la motivation du refus

II. Vilfredo Pareto (1848-1923)


A) La vie de Vilfredo Pareto

Directeur de la Compagnie des Chemins de fer de Rome


Jennifer Scoizzato Automne 2020
En 1890, il décide de consacrer le reste de sa vie à l'écriture, à la lecture, et aux sciences sociales : un des auteurs de
constitution des nouveaux champs sociaux
Pareto se lance alors dans une croisade solitaire contre l’Etat et l'étatisme
Il succède à Léon Walras en tant que professeur d'économie politique à l'Université de Lausanne

B) Société et histoire

Dans son Traité de sociologie générale (1916) : il affirme que « l’histoire des sociétés humaines est, en grande
partie, l’histoire de la succession des aristocraties »
Aristocratie : gouvernement des meilleurs mais plus trivial : élite, noblesse = partie de la société qui a réussi à
acquérir des capitaux.
Vision de société à long terme tjrs un groupe social qui prend le pouvoir (tjrs plutôt minoritaire).

18ème révolution française : remplacement de la noblesse par la société industrielle : patronat capitaliste.
Distingue « Trois grandes classes de faits » qui sont associées, à l’origine de ces changements :
- La crise du sentiment religieux 
- La décadence de l’antique aristocratie : valeurs plus du tout acceptées
- L’émergence d’une nouvelle aristocratie

Toujours une élite qui se prépare et impose ses valeurs lorsque l’ancienne est fragile.
Une société est tjrs dans l’inégalité : porte intrinsèquement l’inégalité en elle = sa nature car aristocraties qui se
succèdes donc hiérarchie sociale = naturalise cette vision = il faut qu’il y ait des inégalités pour que la société
fonctionne.

Comment les acteurs aristocrates cherchent à construire et améliorer, perdurer leur position dominante ?
(Bourdieu traite de la même façon)
Equilibre social instable : société. La société est donc hétérogène, en équilibre instable et fondée sur des rapports
sociaux anarchiques et complexes.
Elite : groupe supérieur cherche à définir l’évolution de la société et cherche à garder le pouvoir MAIS risque
important : plutocratie démagogique = pouvoir des riches qui tient un discours pour le peuple pour les persuader =
fabriquer de la légitimité.
Mais malgré ce pessimisme les aristocraties ne durent pas elles s’éliminent et se substituent les unes aux autres.

Les transformations de la démocratie : Parmi les transformations fondamentales qui affectent la société moderne
figurent :
- « L’affaiblissement de la souveraineté centrale et le renforcement des facteurs anarchiques » : riches qui
prennent le pouvoir donc ils peuvent se disséminer dans la société et renforcer les facteurs de conflictualité.
- « La progression rapide du cycle de la ploutocratie démagogique » : prise de pouvoir d’une classe
dirigeante qui cherche à accentuer ses avantages tout en construisant une relation démagogique avec la
population (discours dans le sens du peuple : légitimation)

C) Les élites et le pouvoir

Selon Pareto : l’organisation politique est toujours et nécessairement hiérarchique (quelle que soit la nature de
l’idéologie) : réalité du pouvoir.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Classe gouvernante : ceux qui ont pu accéder à certains capitaux et classe gouvernée : qui n’ont pas les capitaux.
 La fonction du politique est de gérer ce rapport entre classe gouvernée et gouvernante

Que représente l’élite de Pareto ?

Elite : Quiconque réussit dans une branche quelconque (l’homme qui fait fortune, l’escroc de haute volée qui sait
échapper à la justice, le poète qui réussit à se faire lire, etc.). Cette notion d’élite est dépouillée de son contenu de
valeur.
 Peut accaparer un ensemble de biens = autorité de ce fait = pas de jugement de valeur : considère celui qui a
fait fortune et qui escroque la société : tous les 2 font partie de l’élite => suffit juste de sortir du lot.

Sort de l’analyse classique :


Weber sort de cette pensée classique : concept entrepreneur : celui qui entreprend c’est celui qui arrive à fabriquer
de la valeur = élite = perd de sa part morale. Toute personne qui dans son domaine particulier arrive à fabriquer de
la valeur fait partie d’une élite.

Ces deux auteurs :


Arrivent à contester des analyses classiques de ce que c’est la société, l’Etat = perception de la société comme
mobile et labile (précaire, changeant) donc pour comprendre question du politique il faut l’intégrer dans la plasticité
sociétale. Faire de la politique très complexe car champ social que le politique doit gérer change tjrs.
 Ecart parfois entre société et réalité de l’action publique

Tout système politique doit organiser au sein de la société une plasticité car si on produit un modèle politique,
sociétal il faut une adhésion des individus : si autoritaire (pas de plasticité) = il faut tjrs un peu de circulation sociale
minimale pour que les gens aient la possibilité d’y arriver = ascension sociale etc.
 Sinon révolutions, conflits forts. Il faut pouvoir tjrs avoir des exemples de personnes qui peuvent changer de
groupe social etc.

Partie B : Les approches de la science politique


Chapitre 1 : Marxisme et structuralisme

L’analyse des questions politiques peuvent s’enrichir grâce à des théories car elles nous permettent d’analyser la
réalité de l’action politique dans la société.
Concepts même si anciens peuvent nous faire comprendre notre société. Donnent les outils et savoir utiliser les
bons.

I. Marxisme
A) Karl Marx

- Etudie le droit, l'histoire et la philosophie à l'Université de Bonn et de Berlin


- 1841 : soutient sa thèse de doctorat sur la philosophie d'Epicure.
- 1842 : devient rédacteur en chef la Gazette rhénane (journal d’opposition à tendance démocratique
révolutionnaire). : prend conscience (Europe révolutionnaire) qu’il faut proposer un autre discours à la
politique de l’Etat = si on veut changer la société = révolution.
- 1848 : rencontre Engels à Paris. Ils élaborent ensemble la théorie du socialisme prolétarien révolutionnaire
et rédigent le célèbre Manifeste du Parti communiste. 
Cherche à conforter l’économie politique : lien entre science éco et politique. Fracture entre les gens qui
s’enrichissent très vite et des gens qui n’ont rien (manouvrier juste mains à louer) = transformations

Jennifer Scoizzato Automne 2020


sociétales : s’intègre dans des groupes révolutionnaires et commence à théoriser le fonctionnement de la
société.
- 1867 : Marx publie Le Capital : pour comprendre capitalisme = s’interroger sur la question du capital (Weber)
=> nouveau concept économie politique : éco pas extérieure à la politique (décrit et conforme un système
politique) et est partie intégrante de la société.
- Par la suite il s’intéressera sur les relations entre les classes sociales et le capital, ainsi qu’à l’enjeu d’une
lutte collective au niveau des peuples européens.

Même aujourd’hui des auteurs peuvent encore utiliser le marxisme pour analyser nos sociétés : donne des outils.

B) Classes et capital
1. Classes et luttes de classes

Idée de société sans classe + sociétés primaires pas de classe mais est-ce vrai ?
« L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. » Le Manifeste 

MARX va dire non. Les classes ont tjrs existé.


Classes sociales : prise de conscience collective d’appartenir à un groupe qui définit le comportement collectif =
regroupement
Théorise la lutte des classes

Constat que la société espace de luttes. C’est la lutte des classes, avec ses effets historiques et ses tendances, qui
détermine l’existence des classes, et non pas l’inverse.
 Les gens vont donc devoir se battre dans un système social et politique forgeant la conscience de classe et
créant une identité commune.
Classes sociales plus basse attend des choses de la part de la classe au pouvoir qui ne l’écoute pas et qui cherche à
garder son pouvoir = lutte. Chaque classe est limitée dans son action car les autres classes ont des objectifs
antagonistes.

« La société bourgeoise moderne [...] n’a pas aboli les antagonismes de classes. Elle n’a fait que substituer de
nouvelles classes, de nouvelles conditions d’oppression, de nouvelles formes de luttes à celles d’autrefois. »
DONC au 19ème suite à l’ascension de la nouvelle bourgeoisie : exactement la même chose / reproduction du schéma
ancien : oppression changée dans sa forme mais finalement elle existe encore.
Révolution = pour une société bcp plus égalitaire mas finalement selon Marx cette nouvelle société a encore
fabriqué une nouvelle hiérarchie et de nouvelles classes dont le prolétariat.

 Donc seule solution pour sortir de cette situation = combat + donner de quoi combattre aux plus pauvre pour
combattre la bourgeoisie.
 Classes populaires doivent prendre conscience de leur force et qu’il y ait une conscience de classe =
préalable nécessaire à la révolution. = doivent prendre conscience de leur unité collective. Lutte du peuple
commence par la lutte économique = là où commence la construction des outils pour combattre

2. Capital et travail salarié

a) Le mouvement du capital

Comment se fait l’oppression dans la société  :


Par l’économie capitaliste : enrichissement incessant => pas là pour s’intéresser aux problèmes des autre classes.
Le capital, dans la pratique de l’économie bourgeoise, est la mise en valeur d’une quantité de valeur donnée =
production d’une quantité de valeur (rejoint l’ascétisme intramondain)

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Société capitaliste : bourgeoisie : ordre économique particulier qui a pour principal but la perpétuation de la
production de la valeur (financière, économique, immobilière etc.) mais enjeu majeur est de produire sans fin une
valeur pour enrichir son capital. = pour faire de l’argent OR pour cela il faut des travailleurs.
Le capital doit tjrs être réinvesti dans un processus permanent de réinvestissement = Construction du capital pas fait
pour la classe ouvrière qui ne va pas toucher ce capital.

b) L’origine de la plus-value

La valeur doit être investie de façon à s’accroître d’une quantité déterminée. Cette quantité constitue la plus-
value. La plus-value se dissout dans les différentes formes d’accroissement du capital : intérêt, bénéfice
commercial, profit industriel.
 Plus-value : investissement à travers le capital pour accroitre la production.

c) Travail et surtravail

Capital productif se divise en 2 parties :


- Capital constant : qui s’investit en moyens de production (machines, matières premières)
- Capital variable : qui s’investit en salaires (prix de la force de travail que le capital achète pour un temps
déterminé)
Intérêt du capitaliste, pour gagner tjrs plus d’argent, est de rajouter tjrs plus de salariés à moindre coût = réduire la
valeur du capital variable.

2 façons de baisser le cout des employés  :


Et si machines il ne faut pas n’importe qui donc force de travail a un certain cout. Et force de travail doit se
reproduire tous les jours :
- La plus-value « absolue » : est obtenue par l’allongement de la durée du travail, de telle façon que le
travailleur ne puisse reproduire sa force de travail qu’en travaillant plus longtemps
- La plus-value « relative » : est obtenue par la réduction du travail, en faisant baisser la valeur de la force de
travail
Mode de production capitaliste qui se reproduit sur un investissement productif et celui-ci ne permet pas aux
ouvriers de s’émanciper de l’usine et du système

d) L’accumulation

L’accumulation du capital produit un double résultat :


- La concentration du capital sous ses différentes formes.
- La création d’une surpopulation de travailleurs, qui est la « loi de population » de la société capitaliste : la
concentration du capital engage la concentration du prolétariat

Elites accaparent l’ensemble de ces pouvoirs = pouvoir politique appartient à l’élite du système industriel
complètement verrouillé donc pas de sortie possible sauf révolution (retrouve idée ploutocratie)

DONC il n’y a donc pas d’autre moyen que d’abolir ce rapport en transformant la lutte économique de classe en
une lutte politique de classe, une lutte organisée pour la transformation des rapports sociaux.
Prendre le pouvoir économique et politique de cette bourgeoisie pour la rendre inefficace. On ne peut transformer
ces rapports sociaux que par la force : révolution => éliminer la domination de la classe bourgeoise.

e) Les contradictions du capitalisme

La contradiction fondamentale du capitalisme est la contradiction des classes sociales antagonistes, du capital et
du travail.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Toutes les contradictions du capitalisme s’expliquent par la nécessité de l’extorsion de plus-value et de
surtravail. : Tjrs travailler pour gagner plus
- Elles ont toujours pour conséquences d’aggraver l’antagonisme de classes Le plus riches s’enrichissent et les
plus pauvres sont surpauvres.

C) Luttes de classe et communisme

Le Manifeste communiste est un des textes fondamentaux de la formation théorique révolutionnaire.


L’idée de Marx est que « la classe ouvrière doit briser, démolir la machine d’Etat toute prête, et ne pas se borner à
en prendre possession ».
 Il faut faire la révolution et casser les plus riches au nom de la nécessité de prendre possession.

Les thèses du « Manifeste » sur l’Etat du prolétariat « la première étape dans la révolution ouvrière est la
constitution du prolétariat en classe dominante, la conquête de la démocratie. Le prolétariat se servira de sa
domination politique pour arracher petit à petit tout le capital à la bourgeoisie, pour centraliser tous les instruments
de production entre les mains de l’Etat »

Décrit les étapes de la révolution :


- Les ouvriers pour prendre le pouvoir doivent se construire une conscience collective qui va les lier les uns
aux autres et que le pb est collectif => préalable à l’action publique
- Démocratie : le peuple reprend le pouvoir à la bourgeoisie
- Une fois la bourgeoisie tombée, le prolétariat a le pouvoir et de ce fait il va pouvoir construire un état
moderne qui répond aux aspirations politiques et sociales de cette classe : nationalisation de la production,
partage des ressources etc.

Mesures pour l’Etat du prolétariat : 6. Centralisation de tous les moyens de transport, entre les
mains de l’Etat
1. Expropriation de la propriété foncière
7. Multiplication des manufactures nationales et des
2. Impôt fortement progressif
instruments de production
3. Abolition de l’héritage
8. Travail obligatoire pour tous
4. Confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles
9. Combinaison du travail agricole et du travail industriel
5. Centralisation du crédit entre les mains de l’Etat
10. Education publique et gratuite de tous les enfants

 Ces mesures ont par certaines idées contribué à la construction de l’état providence
Trois notions fondamentales du « Manifeste » :
1. L’Etat 
2. L’organisation du prolétariat en classe dominante
3. La transformation des rapports de production : car ceux qui accaparaient tout, ont disparu.

Marx important CAR illustration de la représentation de la société comme complexe et lieu de conflictualités
Peut aider ou pas à comprendre notre monde actuel. = rapport domination dominé. / conscientisation ou non dans
la société des revendications politiques. => outils.
Méthodologie analytique de la société, politique.

II. Le structuralisme

Structuralisme : Le structuralisme c'est le fait que les sociétés ont des structures, c'est-à-dire qu'elles sont
composées d'éléments qui perdurent dans le temps. Cette théorie privilégie l'étude des composantes de la société et
leur relation formelle (l'action humaine n'est donc pas individuelle mais plutôt dirigée par les diverses structures
sociales).

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Les structuralistes vont s’interroger sur la longue durée (évolution lente des sociétés) et ce qui l’explique c’est que
toutes sociétés sont des structures (composée d’éléments qui perdurent d’une société à l’autre). => 2 dimensions
importantes

Ex : pont : structure, langage d’ingénieure / structure familiale : depuis antiquité = famille tjrs présente dans la
construction même de la société et même si elle évolue reste tjrs présente, subsiste en tant que structure.

 Ils relativisent les capacités des sociétés à évoluer vite. Structure reste comme élément d’organisation de la
société et perdure au-delà des affirmations et des propos. Pas dans l’interprétation d’un instant réel de
l’action politique (peut pas agir tout de suite, ne peut pas bouleverser les choses rapidement)

Origine du structuralisme :
Linguistique : étude de la construction d’une langue : apprendre la structure d’une langue.
Premier emploi du concept de structure : il existe une linguistique structurale : Possibilité d’étudier une langue car
structure qui perdure. Donc structuralisme dans nos sociétés : premier acte de structuration = langue en tant que
tel.

A) Claude Lévi-Strauss (1908-2009)

Philosophe, ethnologue et sociologue


S’intéresse à partir des années 1920/1930 à l’ethnologie : science des groupes sociaux d’un pt de vue culturel,
ethnique.

1935 : Professeur de sociologie à l'Université de São Paulo. Etudie les tribus indiennes de l'Amazonie : en tant
qu’anthropologue il doit rentrer, s’immerger dans la société pour pouvoir l’analyser.
En partant des tribus premières d’Amazonie il va faire un retour sur les sociétés orientales : il faut comprendre le
fonctionnement de leur société pour fabriquer les outils qui nous permettent de comprendre notre société actuelle
 Montre la nécessité d’excentrer son regard (prendre du recul par rapport à ce que l’on veut analyser) : en
tant que structuraliste, qui défend la continuité des sociétés, pour comprendre le structures de notre société
moderne, il faut comprendre celles anciennes. Derrière notre modernité il y a une structuration sociale qui
continue et perdure.

1949 : Thèse sur Les structures élémentaires de la parenté : comment elles se structurent au niveau des échanges et
du point de vue politique. => la parenté (comment on appartient à une famille) relève de la structuration même de la
société et du champ politique.
Familles plus reconnues et à partir de cette faille se jouent des rencontres de familles qui structurent le champ social
mais aussi le champs politique : Systèmes qui se dégagent : matrimoniaux / patrimonial or là dans système
matrimonial. Donc ouvre le camp du structuralisme depuis l’analyse de la parenté vers la société

Il acquiert une influence considérable et devient le théoricien du structuralisme en sciences sociales. Permet le
passage de l’analyse de la langue comme structure à l’analyse de la société en tant que structure.
Cette étape franchie va l’amener jusqu’à travailler dans le champ de la mythologie : étude des mythes = toute
société en a besoin pour exister, forger le destin de la société et permet à chacun de se situer. Et si pas elle en
fabrique = nécessité de trouver un pt d’origine, de se situer dans un temps historique.
 Analyse des mythes de chaque société pour comprendre à travers ceux-ci quel est le récit sur la structuration
de la société en termes de morale, politique, relations sociétés, organisation politique.

Les différentes analyses, les avoirs qui sont importants pour étudier le structuralisme  :
1. Histoire et ethnologie
Strauss pour analyser la société et pour appuyer sa pensée et sa position en tant que structuraliste, il va étudier les
sociétés "traditionnelles" pour comprendre notre société contemporaine et sa structuration sociale. Au départ de sa
réflexion il va critiquer l’ethnologie et l‘ethnographie qui ne sont pas des sciences assez rigoureuses pour analyser la
structure des sociétés :
Jennifer Scoizzato Automne 2020
L'ethnologue : science des groupes sociaux d’un pt de vue culturel, ethnique : observe et analyse des groupes
humains considérés dans leur particularité. Il établit des documents qui peuvent servir à l'historien.
 S’interroge sur les groupes humains. Comprendre le fonctionnement de la société en interne = comprendre
structures politiques.
 Reflète la culture et donc permet de comprendre la réalité des usages et des comportements et structures.

L'ethnographe : décrit et analyse les différences qui apparaissent dans la manière dont les groupes humains se
manifestent dans les diverses sociétés. Il recueille les faits, et les présente conformément à des exigences qui sont
les mêmes que celles de l'historien.
 Pas d’analyse interne des sociétés juste analyse en surface, factuelle

DONC l’ethnologue + important que l’ethnographe car apporte quand même une certaine réflexion.

2. L'analyse structurale en linguistique et en anthropologie

En revanche il va utiliser la linguistique et la sociologie qu'il va considérer comme des sciences plus fondamentales
de l'origine du structuralisme :

Le linguiste : peut apporter au sociologue, dans l'étude des problèmes de parenté, une assistance qui permet
d'établir des liens qui n'étaient pas immédiatement perceptibles. => méthodologie de chercheur
 Essence même de la parole (Bourdieu : langue est le pouvoir) 
 Parenté : élément déterminant de la construction et du pouvoir de la société.
 Ce que je vois ne me dit rien sur la réalité, les rapports sous-jacents de la structure : forme d’apparence.
Cette vision première des choses peut amener vers une incompréhension de la complexité des choses.
 Champ des sciences sociales réalité pas tout de suite perceptible, ne se dévoile pas ou en tous cas juste une
version => accès à la réalité par une connaissance. Ex : délinquance a baissé car moins de plainte = FAUX
juste les plaintes ont baissé, on peut être agressé mais ne pas le dire. Fait d’observation qui ne traduit pas la
réalité des choses : pas de déduction scientifique.

Le sociologue : étude des faits sociaux : peut faire connaître au linguiste des coutumes, des règles positives et des
prohibitions qui font comprendre la persistance de certains traits de langue.
 La façon dont le sociologue analyse les coutumes permet d’aider le linguiste pour comprendre comment les
mots sont structurés.
3. Linguiste et anthropologie

Le langage peut être considéré comme produit de la culture

D’un point de vue théorique : le langage apparaît comme condition de la culture qui possède une architecture
similaire à celle du langage.
 Si pas de langage pas de culture et culture reflète langage : lien évident
 Méthodologie linguistique pour analyser la construction de l’individu et des faits à travers la langue doit être
utilisée par les sociologues, s’applique au sciences sociales = pour repérer les phénomènes de structuration,
comprendre, analyser le poids de ses structures => si on analyse le poids des structures dans les sociétés
anciennes alors on peut considérer qu’elles interagissent plus ou moins dans les sociétés actuelles).

Selon Lévi-Strauss : les méthodes rigoureuses des linguistes peuvent être appliquées aux sciences sociales

4. La notion d’archaïsme en ethnologie

L'analyse de Lévi-Strauss porte sur les sociétés "primitives" :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Un peuple « primitif » n'est pas un peuple arriéré ou attardé (sociétés froides : gelées / sociétés chaudes
dvt)
- Un peuple « primitif » n'est pas un peuple sans histoire, bien que le déroulement de celle-ci nous échappe
souvent. (Car très éloignés de nous et nous ne donnons pas les moyens de la comprendre.) : Pouvoir de
domination ne reconnait pas oralité comme source historique or c’est leur traditions donc s’ils ont une
histoire.

Opposition sémantique entre société primitive et les dvt : pose question colonies = supériorité => aider car pas
capable de se dvt => jugement de valeur sédimenté sur cette théorisation des sociétés primitives :
Sert à justifier le passage à la modernité (pour certains).
 Levi Strauss renverse ce préjugé : ces sociétés ont des organisations sociales, politiques, symboliques etc. =
analyse en termes de structure on se rend compte qu’on possède les mêmes qu’aujourd’hui DONC pas un
peuple attardé et peuple qui a une histoire etc. MAIS par essence on a nié cette historicité au rang
d’animalité.
 Contestation de l’opposition manichéenne (bien/mal) entre archaïsme et modernité

5. La sorcier et sa magie

Dans toutes sociétés il y a des pratiques :


Lévi-Strauss croit en l'efficacité de certaines pratiques magiques : Mais l'efficacité de la magie implique la croyance
en la magie :
- La croyance du sorcier dans l'efficacité de ses techniques
- La croyance du malade dans le pouvoir du sorcier dans l'efficacité de ses techniques
 Magie : structuration même dans la société : mode de régulation de la société, permet de fédérer la société,
de lutter contre ce qui fait désordre. (les membres doivent y adhérer bien sûr).
Ex : sorcières on la croit extérieure à la société mais en fait est intérieure et est la clé.

Les sociétés sont empreintes de croyances, de religiosité etc. => pas de raisons de considérer que ça ne subsiste pas
dans nos sociétés.
Analyse un peu durkheimienne : religion structure de la société. Mythologie tjrs présente et essentielle à la société
(mythologies modernes aussi).

Le structuralisme permet donc de nous pencher sur la question du politique.

B) Le structuralisme marxiste dans le champ du politique

Nicos Poulantzas (1936-1979) :


- Penseur marxiste et militant du parti communiste grec de l'intérieur
- Il s'est intéressé aux fascismes et aux dictatures (Fascisme et dictature) mais aussi à la question du pouvoir
politique et de l’Etat (Pouvoir politique et classes sociales).
 Reprend les acquis de l’analyses marxiste (lutte de classe, conflictualité) dans une vision structuraliste :
dimension structuraliste car au fond toute société a des luttes, conflits de classe = fait partie de la structure
de la société.
 Permis de mettre en place du structuralo-marxisme : combinaison de deux théories.

Selon Poulantzas :
L’Etat capitaliste est une « condensation matérielle de rapports de forces » entre les classes.
Etat = espace composite (acteurs stratèges), et champ de conflictualité. (Vision de Durkheim : état = chaos composé
de plein d’éléments)
Dans cette structure quels sont les rapports de force, qu’est-ce qui se joue, qui gagne le pouvoir etc. : l’intérêt est
l’intérieur de la structure : tensions qui vont avoir un effet sur la politique elle-même car rapports de force.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
DONC état capitaliste reflète ces rapports de force.

Il propose le concept d’Etat national social : L’Etat participe de la constitution des rapports sociaux.
Etat composé de tensions qui vont avoir des effets sur la politique elle-même et aussi facteurs extérieurs qui vont
influer sur cette structure. = appareils, rassemblements etc.
 Politique de l’Etat : lignes de force suffisamment solides (résoudre, amenuisement ou continuité). DONC Etat
reflète la société mais lui-même doit appliquer la politique = contradictions de la société et donc rapports
sociaux hiérarchisés selon rapports sociaux qu’il a repris => même structure au final.

Bien qu’il soit le moteur de l’action sociale, l’Etat ne fait qu’entériner les rapports sociaux conçus par la classe
dominante.
 Poulantzas parle alors de « crise de l’Etat ». Une sorte de crise permanente. Objet de crise permanent.
Porte lui-même l’ensemble des problèmes, contradictions de la société qu’il doit régler et qui ne peuvent pas
être résolues car elles font partie de cette structuration sociale.

DONC :
- L’Etat est un champ conflictuel dans lequel s’organisent, se déploient et se recomposent des stratégies de
pouvoir.
- L’Etat capitaliste cristallise des savoirs/pouvoirs qui s’autonomisent : l’armée, la police, la justice => à partir
de quand ces institutions s’autonomisent de l’état : risque de la perte de démocratie (armée tout le pouvoir).
- L’Etat n’est pas une institution neutre, elle reproduit des structures de domination.
- Mais il est marqué par des contradictions d’acteurs, des jeux différents, des antagonismes et fonctionne sur
le compromis des rapports de force : dans la mesure où les acteurs ne peuvent pas imposer leurs avis
(trouver un accord et si pas besoin alors rapport d force exécuté).

Partie B : Les approches de la science politique


Chapitre 2 : fonctionnalisme et systemisme

I. La théorie fonctionnaliste

La théorie fonctionnaliste domine la sociologie américaine durant les années 1920 à 1970.

Cette théorie envisage la société ou le système politique, comme un organisme vivant : vision organistique.
Organisme vivant : ensemble d'éléments interdépendants dont chacun contribue à l'organisation et au
fonctionnement de l'ensemble dont il fait partie.

Ex : se faire opérer : organisme touché mais 2 types : utiles (transplantation cardiaque) et inutiles (appendice) :
prendre que la vision de la fonction utile.
 Organes qui chacun remplit un rôle et qui sont interdépendants. = garantit l’efficacité de ce dispositif.
 Toute société doit remplir certaines fonctions. Chaque élément qui constitue la société remplit une
fonction qui est essentielle à ce tout organique qu’est la société.
 Société et politique tjrs en mouvement mais organisation préalable.
Ex : fonction éducative, récréative (de se recréer), la force de travail, se déplacer etc.

Définir le fonctionnaliste :
- Héritiers d’une vision organiciste du monde naturel et social : la société comme organisme vivant
- L’enjeu analytique : Rendre des fonctions qui sont assignées aux groupes sociaux, aux institutions, aux
manifestations culturelles, aux conflits. Comprendre les organes et ce qu’ils jouent pour toute la société.
- Théorie d’un biologisme analytique : du biologisme vers le politique : analyse comme le corps humain.
- La forme se déduit toujours de la fonction

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 L’organisme qui répond à une fonction : structure les comportement des individus à travers les rôles et
les statuts dans celui-ci.
 Certaine reprise de la pensée structuraliste

A) Le fonctionnalisme anthropologique / absolu (origine)

Bronislaw Malinovski (1884-1942)


Les Argonautes du Pacifique
Occidental, 1922

 Malinovski étudie tous les aspects sociaux, culturels et économiques qui se rapportent au système
d’échanges inter–tribaux appelés la Kula.
 Une activité sociale et économique importante dans les îles Trobriand, réglementée et contrôlée de façon
très précise : échange permanent entre 2 objets (coquillages dans un sens et autres coquillages par un autre
sens) => autour de 20 iles échanges permanent : acquisition que temporaire.
 L’analyse de la Kula permet de constituer le discours sur « l’analyse fonctionnelle » des systèmes
politiques.
 Activité sociale et peut être économique règlementée et contrôlée de façon précise : chaine crée et quel
en est le sens ? Pas de transaction, enjeu de pouvoir mais symbolique, prestigieux = garantit la
cohérence des sociétés.
 Sociétés cohérence dans une logique fonctionnelle.

Alfred Radcliffe-Brown (1881-1955)
Anthropologue et ethnographe. Fondateur de l’anthropologie britannique. Travaille en Australie sur les systèmes
et typologies de parenté et l’organisation sociale des aborigènes.
Inspiré par Durkheim sur le fait social :
- Rejet de théories évolutionnistes
- La vie sociale relève de processus qui résulte d’une multitude d’actions et d’interactions d’êtres humains
agissant individuellement et en groupes
- Il en résulte des traits généraux de la vie sociale, observable selon les régions concernées
 Individu agit individuellement mais en vrai partie d’un collectif. Fonctions de cohésion, d’échange
culturel etc.

Structure et fonction dans la société primitive, 1968


Le processus de la vie sociale est un système adaptatif qui se manifeste à trois niveaux :
 Ecologique : pour société premières conscience de l’écologie : aller chercher ce dont on a besoin à un
moment précis.
 Institutionnel : pour réguler les conflits
 Culturel : partage des mêmes valeurs

Les institutions fonctionnent dans une structure sociale constituée d’individus qui sont reliés par des relations
sociales à l’intérieur d’un tout (fin mythe sauvage isolé : chaque société a besoin de construire des relations).
 Ainsi, un système social possède une unité fonctionnelle. Enjeux de fonction, de cohérence, de fabrication
d’un sens collectif.

La société est un ensemble d’éléments interdépendants qui ont chacun des fonctions (on va donc analyser les
organes de la société par leur fonction dans celle-ci). La fonction est du côté de (définie, mise en place par) :
- L’action : sert à définir des buts du système, à mobiliser, gérer les ressources. => fondamentale à toute
société.
- L’adaptabilité : chaque société doit s’adapter au contexte dans lequel elle évolue : donc la fonction est
dépendante des évolutions du contexte.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 La fonction est donc établie selon des buts, une certaine mobilisation d’individus etc. (action) et doit être
plus ou moins modifiée selon le contexte dans lequel la société évolue (adaptabilité)

« Tous les systèmes sociaux possèdent une unité fonctionnelle »


« Le point de vue fonctionnaliste implique que l’on doit analyser en profondeur tous les aspects de la vie sociale, les
considérer dans leurs relations réciproques et reconnaître que la tâche essentielle consiste à étudier l’individu, son
adaptation à la vie sociale et la façon dont elle le modèle ».
 Doit rentrer dans la société pour analyser tout ce qui la constitue. Les fonctions sont interdépendantes.
Vie sociale, individus en relation = besoin d’une organisation politique pour organiser et perdurer la vie
sociale en collectif. Et sans politique possible ?

B) Talcott Parsons (1902-1979) : Le structuro-fonctionnalisme

Biologiste, intègre les recherches de Malinovski, fait des emprunts théoriques à Weber, Pareto et Durkheim. Ses
centres d’intérêts portent sur la relation entre société et action dans une perspective fonctionnaliste.
Politics and Social Structure (1969) / Social Systems and the Evolution of Action / Theory (1977) / Action Theory and
the Human Condition (1978)

Selon lui, la notion de fonction est essentielle à l’analyse du système d’action qui recouvre :
- Des actions de groupes collectifs – milieux professionnels – qui agissent par fonctionnalité
- Un système d’actions – des unités qui ont entre elles des rapports de à la fois de différenciation et
d’intégration
- Un système d’action fonctionne et se maintient lorsqu’il sait répondre à ces deux dimensions
- Un système social est donc un réseau de systèmes et de sous-systèmes imbriqués susceptibles de
satisfaire des besoins d’autres systèmes : si faille sous-système = éviter d’atteindre d’autres sous-systèmes.

 Chaque acteur a sa logique fonctionnelle : conflit de responsabilité et de fonction. Comment ces


fonctionnalités arrivent à trouver une cohérence.
Tout système d’action différencie les buts du système des moyens du système :
- Les activités consommatoires : l’obtention des buts recherchés soit le bien, le bonheur, la satisfaction
d’idéaux. Il s’agit là de ce qu’il définit comme externe
- Les activités instrumentales : La recherche de moyens pour y accéder et la mobilisation et l’utilisation de ces
moyens.
Ex : ministre qui choisit sécurité mais se fait attribuer vacance s : soit pb au niveau de tout le système politique mais
aussi fait exprès pour limiter sa fonction. => analyser rapport entre les buts et les moyens.

Les quatre fonctions ou dimensions du système d'action selon Parsons :


 Adaptation : consiste à puiser dans les systèmes extérieurs les diverses ressources dont le système a besoin
 Poursuite des buts : capacité de se fixer des buts et de les poursuivre méthodiquement
 Intégration : protéger le système contre des changements brusques et des perturbations majeures
 Latence : système de canalisation qui sert à la fois à accumuler de l'énergie sous forme de motivation et à la
diffuser

De ce fait on peut parler de paradigme fonctionnel du système d’action qui est le fait que le système d'action se
trouve dans une boucle composée de 4 fonctions, dimensions :
On doit s'adapter (on cherche des ressources pour s'adapter aux besoins du système) pour atteindre des buts (on
fixe et poursuit des but en s'en donnant les moyens).
Ces buts nous permettent de favoriser l'intégration sociale (si les individus ne sont pas intégrés dans le système alors
il y a des risques de perturbations).
Enfin on arrive à la fonction de latence qui est la partie où les individus vont acquérir de la motivation face aux
prochains buts fixés et aux moyens évoqués pour les atteindre

Jennifer Scoizzato Automne 2020


C) Robert King Merton (1910-2003) : Le fonctionnalisme de « moyenne portée »

Moyenne portée : auteurs vont accepter le champ théorique dans lequel ils sont mais limite de la portée. Ne traduit
pas toute la réalité. Modulation de la théorie. Débat scientifique sur la portée de la théorie.

Elève de Talcott-Person partisan d’un fonctionnalisme de moyenne portée


Hypothèse : un système fonctionnel ne peut être absolu et « fonctionner » de manière totalement fonctionnelle.
 Théorie trop imparfaite. Peut être accroché par des phénomènes de la société. Dedans la société
phénomènes de désorganisation qui relèvent d’autre chose que la fonctionnalité.

Social Theory and social structure (1949)


 The Sociology of Science (1957)
 Sociological Ambivalence (1976)

Mobilité sociale positive mais peut conduire à des échecs d’adaptation : double effet (moyenne portée).

« Un problème social » :


 Ecart entre ce qui est et ce que pensent les gens
 Les conditions d’existence ne sont plus conformes aux standards sociaux
 Les problèmes sociaux : crime, violences, émeutes, pillages, déstructuration de la famille…

Trois processus contribuent à la naissance des « problèmes sociaux » :


- Les conflits institutionnels : passage d’une société traditionnelle à une société industrielle. (nouvelles
valeurs à acquérir).
- La mobilité sociale : mutations qui conduisent à des échecs d’adaptation
- L’anomie : Effondrement de la société de référence sans perception de la construction claire d’une nouvelle
société. Il s’agit d’une rupture dans la structure socio-culturelle.

L’anomie se caractérise par un état social marqué par l’absence de normes et références pour les individus
La sécurité de l’individu est menacée. Les solidarités s’effondrent. Il est « isolé » dans une foule désorientée

Lorsqu’un système social ne peut plus produire des régulations et des adaptations, la dysfonction sociale peut
l’atteindre.
L’entrée dans la désorganisation sociale

Si aucune institution pour réguler = désorganisation sociale.

Merton et Nisbet tentent d'élaborer une théorie sociologique des problèmes sociaux.
Ils affirment :
 Qu’une même structure sociale et culturelle peut, à la fois favoriser un comportement conforme et organisé,
et à la fois créer des comportements de déviation et de désorganisation sociale.

5 modèles possibles :

- Le conformiste : accepte les nouvelles normes et s’y conforme


- L’innovateur : Il profite de la situation pour s’échapper des normes passées et se disposer sans normes
claires du futur : se meut dans l’espace social qui se définit.
- Le ritualiste : par habitude il se conforme aux normes institutionnelles : pas jusqu’à la rencontre de l’autorité
- Le retiré : Il se retire des normes passées et futures. Il échappe à toute société et devient asocial (ex :
anciens combattants des USA : désocialisés en revenant de la guerre = regroupement en commu retirés de la
société).

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Le rebelle : Il s’oppose aux bouleversements qu’il trouve non légitime au nom de valeurs qu’il entend
défendre : mettre en cause l’autorité publique.
 Remet en cause la vision parfaite du fonctionnalisme

Le fonctionnalisme explique les faits sociaux par leur fonction : le rôle qu'ils jouent dans le système social et la
façon dont ils sont reliés entre eux.
Les individus sont considérés « comme les rouages d'un système dont ils servent les fins »
Le fait que l’individu soit à sa place et qu’il la garde permet le bon fonctionnement de la société.

Le fonctionnalisme interroge à travers la question sociale, l’anomie et la régulation la question même du politique et
de l’action publique
- Quel rôle pour l’Etat en termes de régulation et d’intégration ?
- Quelle mission pour le politique ? Accompagner, déterminer, protéger, maintenir, opposer, sanctionner,
pardonner....
 Action publique ne peut pas tout saisir mais prend en considération un seul élément ce qui donne des
situations d’inégalités = anomie.

Différence entre structuro-fonctionnalisme et fonctionnalisme de moyenne portée


Dans le structuro fonctionnalisme (de Talcott Parson) la notion de fonction permet d'analyser le système d'action
c'est à dire qu'on doit comprendre la fonction de chaque individu pour analyser les différents champs d'actions qui
composent la société et qui en font donc une structure.
Alors que le fonctionnalisme de moyenne portée (Robert King Merton) c'est le fait qu'il accepte le fonctionnalisme et
se situe dans ce courant de pensée MAIS il trouve certaines limites car un système fonctionnel ne peut pas être
absolu, c'est une théorie imparfaite

II. Le modèle systémique

La théorie systémique apparaît au début des années 1960 et s’appuie sur le modèle fonctionnaliste.
Cette théorie propose un modèle d’analyse par la comparaison systématique des sociétés les plus différentes.
 Un système est un ensemble d’éléments interdépendants, liés entre eux par des relations
 Si une de ces relations est modifiée, les autres le sont aussi et par conséquent tout l’ensemble est
transformé
 Société et politique sont un système : unité d’un système (organisation avec éléments) mais unité
organique qui fait système.
 Système politique fait à l’intérieur d’éléments interdépendants. Cohérence de ces sous-systèmes.
Maximisation des actions.

Systemisme : vient de système, cela décrit une organisation qui fonctionne comme système. La théorie systemisme
pense que la société est un système s’organise selon des systèmes eux-mêmes composés de sous-systèmes etc.
Tous les systèmes (on en a 4 principaux) sont interdépendants et donc si l’un est modifié le reste se trouve ainsi
impacté.
Ex : système industriel dont la finalité est de produire l’objet.
Ex : si travailler dans les transports : fonctionnalisme : ingénieur sa fonction est de réparer etc. MAIS garantit la
fonctionnalité du système. = maintenir la cohérence du sous-système.
Blocage de tout un système à cause d’un élément.
Elément mineur ou majeur affecte tout le système. Acteurs de la violence veulent touche une partie d’un sous-
système qui paralyse le système

Refuse structuralisme car simpliste : poids des structures seulement or toute organisation sociale = système :
cohérence relative entre les parties du tout = système peut évoluer et permet

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Dans la théorie systémique, l'action sociale ou humaine engage quatre systèmes principaux :
 Le système biologique : motivation élémentaire de l’individu : besoins élémentaires
 Le système de la personnalité : organisation psychique de l’individu : pensée
 Le système social : ensemble des rapports d'interaction : tout individu encré dans des échanges sociaux =
interaction (échanges permanents donc système social).
 Le système culturel : ensemble des valeurs et des modèles de conduite

Dans le champ du politique : Quelques principes :


- Sommes d’activités de différentes natures qui relèvent d’une répartition de ressource entre acteurs
sociaux : politiques, associations, syndicats, partis, lobbyistes, des think tank, des acteurs influents, des
groupes de pression, des lanceurs d’alerte… : société faite de groupes et groupes possèdenent ressources
(légitimité et responsabilité)
- Chaque groupe d’acteurs sociaux possède ses normes et valeurs qui se différencient des autres groupes :
légitimations des acteurs dans mon champ. Conflictualités car pas tous les mêmes valeurs/objectifs.
Imposent leur légitimité aux autres : politique cherche à concilier les avis et les ressources.
- Chaque groupe d’acteurs agit dans une interaction avec les autres : il faut une discussion pas d’imposition
de son avis etc.
- Postulat systémique : Pour qu’il y ait système et qu’il parvienne à fonctionner il faut qu’il se dégage une
cohérence entre les parties du tout : malgré leurs différences les acteurs arrivent à dégager une cohérence
pour que tous les acteurs se mettent en phase.
 Assurer la cohésion entre différents groupes qui ne se légitime pas de la même façon = rôle politique.
 Cohérence globale doit en sortir. Il faut une réflexion sur les acteurs. Politique cherche une cohérence
globale.
- Les sous-systèmes existent par relations les uns aux autres. Enjeu fondamental d’interprétation des sous-
systèmes. :
- Il existe des processus de cohérence
- Le système fonctionne par des boucles de rétroaction : soit l’action engagée fait effet retour sur le dispositif
qui lui a donné naissance

Processus de condensation pour traduire mes objectifs dans les faits : engager une action et en même temps que
l’action retour sur mon dispositif pour analyser et réadapter en cas de soucis. Réadaptation continue de l’action =
mesurer ce qui se passe dans la société et suivant comment c’est réceptionné je le modifie pour que ça soit mieux :
on garde le même objectif mais différentes façons.
 Réalité sociale très difficile pour prendre des décisions
2 types de boucles de rétroaction  :
- Boucle de rétroaction négative : ou de faible intensité : vers la stabilisation du processus de l’action :
critiques à la marge mais lent
- Boucle de rétroaction positive : forte intensité : vers la déstabilisation du processus d’action : tellement de
paramètres dans la rétroaction => déstabilisation du processus : intensité de réaction du champ social => ne
rien faire.
- La rétroaction induit le principe de causalité circulaire
- L’effet rétroagit sur la cause qui elle-même détermine les conséquences qui redeviennent cause
Jennifer Scoizzato Automne 2020
A) David Easton (1917-2014) : la théorie systémique en sciences politiques

A partir de ces données possibles de faire une théorie : théoriser des systèmes politiques. Décrire les sous-systèmes
etc. Caractériser pour des grands champs les sous-systèmes. Identifier des variables constantes et voir les relations
dans ces variables et variables.

Politologue canadien, a œuvré à la mise en œuvre de


La théorie systémique

The Political System, 1953


Pour Easton, il est nécessaire de construire la théorie politique pour l'avancement de la science politique.

Les principales fonctions de la théorie politique selon Easton :


1. Proposer des critères pour identifier les variables à analyser
2. Etablir les relations entre ces variables
3. Expliquer ces relations
4. Elaborer un réseau de généralisations
5. Découvrir de nouveaux phénomènes

Dans ce système politique :


Ressources différentes : acteur publique doit saisir ces éléments et les transformer en valeurs
Valeur : saisir la valeur pour la transformer en action publique
Politique : Convertit ces éléments en action (politiques).

 Dans ce dispositif courbes de rétroaction entre mise en œuvre / questions d’origine / conséquences
Critiques :
- L’idée de l’universalité de son système politique détaché de toute pratique sociale et culturelle 
Ex : réunir les démocratie mais aussi régimes autoritaires etc. dimensions socio-culturelle différentes.
- La dimension abstraite de son modèle de système politique : tout peut entrer dans ce modèle
- L’impensé culturaliste de l’action publique et politique : on ne s’interroge pas sur la nature de la société dans
lequel les organisations se déploient.

«  Le politique existe parce qu’il y a une multiplicité d’exigences en désordre, et qu’il faut y mettre de l’ordre...  » 
Easton.
Organiser, mise en ordre de la multiplicité. Cherche un passage pour fabriquer sens collectif.

B) Jean-William Lapierre, (1921-2007) : l’analyse des systèmes politiques

L’analyse des systèmes politiques, 1973


L’analyse des systèmes, l’application aux sciences sociales, 1992
Lapierre se conforme au cadre théorique de David Easton

Il distingue la société globale :


 La totalité des systèmes sociaux que le chercheur découpe dans la société globale pour les analyser.

Les acteurs publics ont à disposition dans le champ social qui vont s’ne saisir et les transformer et les ressortir en
action elle-même. Politique publique est ce qui en ressort.

Définition des systèmes politiques selon Lapierre :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Les systèmes politiques sont des systèmes qui reçoivent et produisent des inputs et des outputs, faits d’énergie et
d’information.
La transformation des inputs et des outputs est réalisée par des processus politiques.

Exemple d’inputs : Les demandes politiques (formulées au système politique par les partis politiques, les
manifestations de rue, etc.)
- Les demandes relèvent de la formulation. Elles se forment dans le cas d’insatisfactions de citoyens, de
blocages ou de processus internes de régulation pour sauvegarder l’équilibre instable propre aux sociétés.
- Elles sont analysées, documentées et filtrés dans une « machinerie politique » (qui les légitime ou
délégitime)
- Toutes les demandes ne sauraient donc être satisfaites
- Le refus d’entrer en matière peut provoquer frustrations et conflits

Exemple d’outputs : les lois, les normes, la production de richesses etc.…


- Elles participent pleinement de la contruction de la société, de son maintien dans son instabilité structurelle.
- Outputs : correctifs qui se mettent en place dans l’espace-temps et agrée de la société…correctifs etc.

Les limites de ces deux approches ?


La politique peut-elle se réduire un système d’acteurs et de dispositifs d’action fonctionnels et répétitifs (système) ?
La politique est-elle toujours un espace de logiques et processus de rationalité ?
La politique ne peut-elle faite intervenir des variables extérieures au système et aux fonctions nécessaires à sa survie
?
Ces 2 théories renvoient à l’organisation qui cherche une efficacité et une rationalité. En sachant que lorsqu’un sous-
système se bloque, tout le système peut s’arrêter. Ou une sous fonction
Ex : la fonction de respirer : si on ne respire plus, on meurt en dépit des autres organes qui assurent leurs fonctions.

Quand on parle donc de système politique on décrit un dispositif qui doit assurer de façon permanente le
fonctionnement du politique dans la société.
Ces 2 théories renvoient à une vision mécanique et structurée de la société et donc de l’activité politique.
 Ces théories cherchent à montrer que l’organisation de la société cherche l’efficacité et une certaine
rationalité. Donc on peut parler de système politique où l’activité politique est mécanique et structurée.

DONC le fonctionnalisme s’inspire en partie du structuralisme MAIS le systemisme critique le structuralisme.

Partie B : Les approches de la science politique


Chapitre 3 : Interactionnisme et constructivisme

I. La théorie interactionniste

L’interactionnisme se développe au début du XXème siècle à l’Université de Chicago

Les sociologues interactionnistes :

- Abordent les problèmes liés à la ville : l’immigration, le déracinement culturel et l’insertion par une
sociologie empirique

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Chose qui les frappe : Utilisent la notion d’interaction pour désigner une situation sociale ou chacun agit et
se comporte en fonction de l’interprétation qu’il a du comportement de l’autre : relations avec d’autres
individus, la relation sociale n’existe qu’à travers la rencontre d’autrui. Champ d’action interrelationnel.

Assistent à la transformation de la ville physique et aux immigrations. Chicago devient pôle industriel important.
Arrivée de groupes sociaux de divers endroits du monde et internes au pays. => ville mosaïque + pbs urbains
nouveaux.
 Réflexion vient de l’analyse de la réalité. Cherchent « sur le terrain » anthropologie.
 La société fait que chaque individu se retrouve dans des situations sociales on agit en fonction de
l’interprétation etc. => interaction.
 Régulations échanges dans ces relations. Penser interaction : comprendre comment les individus
interagissent. La socialisation par interaction.

George-Herbert Mead (1863-1931) sociologue, philosophe, Université de Chicago, auteur d’une théorie sociale
fondée sur l’interaction entre individus à partir du langage. Le langage favorise la socialisation par l’interaction.
« Donner sens, signifier, permet aux individus et aux groupes, non seulement de maîtriser l’environnement dans
lequel ils évoluent, mais aussi de comprendre les événements qui les concernent, afin d’agir et d’être socialement
visibles et reconnus ».
Le comportement d’un acteur résulte d’un enchaînement d’actions qui lui offrent les conditions de s’adapter à une
situation telle qu’il la perçoit et telle qu’il l’interprète au gré de la cognition comme acte de connaissance :

 Interaction en science po découle logiquement analyse sociale. Négociation de posture.


 Critique du fonctionnalisme : toutes les situations sont des situations
d’échanges : arrangement dans un temps précis : pas les mêmes selon le
temps car changement d’interactions
 Critique du structuralisme

A) Origine : L’école de Chicago

Décentrement du regard des sociologues.


Albion Small fonde le département de sociologie de Chicago en 1892
Au début du XXème siècle Chicago passe De la ville à la métropole :
- Afflux massif d’immigrants étrangers
- Conflits raciaux, ghettos, misère, prostitution et délinquance juvénile
- Violentes émeutes raciales

Les sociologues tentent de comprendre et régler ces problèmes sociaux se plaçant au cœur de la vie des
populations déracinées
 Montre complexité sociétale sur la communauté solidarité violence : complexité sociale dans situations
d’émergence de crise de dureté. Même groupes en marge produisent une organisation (ex : Mafia).
 Dès que plus de politique : politique de substitution : certaines organisations comblent vide.
Les thèmes majeurs :
1/ Les minorités raciales et ethniques : Emeutes raciales de 1919
2/ L’homme marginal : + paysan polonais : méthode employée : regarder la communauté à Chicago = formes de
solidarité : mais d’où viennent donc pour le comprendre => comment s’organisent en Pologne. Comportement à
Chicago selon leur origine.
Que se passe-t-il pour les migrants ? risque de marginalisation ? selon une certaine appartenance le migrant est
rejeté aux marges de la ville = pbs d’intégration => rapport intégration et société.
3/ La ville : Chicago comme « Laboratoire social » : désorganisation des individus selon leur culture + montée de
l’individualisme participe à l’explosion sociale : plus de valeurs communes. = mode de vie éclaté => différenciations
sociales plus fortes.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
4/ La déviance : Les "hoboes" (sans-abri) : univers à part entière pour subsister.
5/ Crime et délinquance : "gangs de quartier", grand banditisme et jeunes délinquants : comment s’organise ? bien
organisation presque instituée et aboutit à réorganisation sociale (on se situe)

Les mots clés de l’interactionnisme :

- Socialisation : ensemble des mécanismes par lesquelles les individus font l’apprentissage des rapports
sociaux entre les hommes : les individus vont progressivement apprendre les valeurs. =/= désocialisation.
- Interactionnisme symbolique : l’idée que les individus ne subissent pas les faits sociaux, mais qu’ils les
produisent par leur interaction. : étudier des tensions où les acteurs sociaux qui produisent, par leur
interaction, la réalité. : décrit des conjonctures de jeu d’acteur où les acteurs vont prendre ou l’ont
naturellement et donnent le champ de l’échange. Mobile, se construit dans l’espace.

Les individus agissent à l’égard des choses, en fonction du sens que les choses ont pour eux : par rapport aux
compétences, représentations.
Ce sens est dérivé des interactions de chacun avec autrui 
Dans tout processus d’interprétation que chacun produit dans la saisie des objets traités, le sens peut être
transformé et modifié 

- Observation participante : l’enquêteur à s’impliquer dans le groupe qu’il étudie : moyen de comprendre de
l’intérieur (pratiques sociales non dites) éthiquement parlant : ruse donc trahison en quelque sorte /
comportement intellectuel : risque de devenir comme eux ? plus de distance analytique.
- Darwinisme social : Le darwinisme se base sur la théorie de la sélection naturelle de Darwin pour décrire le
comportement des individus en société. Dans le darwinisme social, les individus les plus performants
triomphent des plus faibles : égalité non naturelle : au fond les individus cherchent à triompher par rapport
de force ou tensions => renvoie fonction politique essayer d’harmoniser.
- Fonctionnalisme : théorie qui considère le système social comme une totalité unifiée dont tous les éléments
sont nécessaires à son bon fonctionnement : violence, marginalité etc. fait partie de la société.
- Ethnométhodologie : démarche sociologique centrant son intérêt sur le savoir et les capacités de chacun
des membres de la société.
- Ecologie urbaine : Les sociologues tentent d’expliquer la perpétuelle recomposition à laquelle est soumise la
ville de Chicago. : comme milieu naturel : s’adapter à la ville qu’ils modifient à leur tour : équilibres et
concurrences => mobile. DONC ville tjrs de recomposition, transformation sociale MAIS dans transformation
sociale pas que dans le bon sens.
- Désorganisation : déclin de l’influence des valeurs collectives sur l’individu ; conséquence de changements
rapides dans l’environnement économique : + d’individualisme

B) Erwin Goffman (1922-1982) : la mise en scène de la vie quotidienne

Etudie la sociologie à l’Université de Toronto puis à l’Université de Chicago


Travaille sur la maladie et observe dans un hôpital psychiatrique les malades mentaux dans leur relation à
l’établissement clinique. Publie Asiles (1961), Les usages sociaux des handicaps en (1963).

S’intéresse relations interindividuelles de tous les jours et publie La Mise en scène de la vie quotidienne, (1956)
 Individu dans vie quotidienne comme comédien : accomplir dans l’espace public des actes de représentation
théâtrale : dans ce monde de représentations mise en forme de soi est fondamentale = participe relation
sociale à l’autre. DONC en se représentant = jouer des tas de rôles au moments opportuns. Pratique

Jennifer Scoizzato Automne 2020


théâtrale = interactionniste = fabriquer sa réalité sociale qui se fait à travers les différentes façons de voir la
personne, caractéristiques.
 A partir de ça tous les comportements se créent et construction de la société etc.

Selon Goffman : rejoint en soi les constructivistes. La réalité a deux sens :

- Les représentations de la réalité


- La réalité des représentations : Les représentations de la réalité construisent des réalités de
représentations. On a des représentations de réalités ont aussi une réalité en elle-même : toutes
représentations qu’on a d’un lieu construisent finalement une réalité ou une partie. (Rejoint
constructivisme)

Pour saisir ce concept de réalité, Goffman construit une sociologie de la vie ordinaire :

- Il conçoit l’espace public comme une scène de théâtre. L’individu y est conçu comme un comédien
accomplissant des actes de représentations théâtrales devant son public
- Le rôle du spectateur est étendu à toute personne dans une activité quotidienne : on va voir les
représentations des autres, analyser.

C) L’interactionnisme symbolique

Interactionnisme symbolique tjrs communique avec ça : permet de s’adapter etc.

Dans Les rites d’interaction (1974), Goffman :

- Décrit les interactions naturelles qui s’élaborent dans le cadre du quotidien


- Révèle l’ordre rituel de ces interactions : marquées par des conventions, respecter dans l’interaction des
conventions. Equilibre, déséquilibre, satisfaisant ou pas.

Goffman identifie plusieurs cas de dérèglement de l’ordre rituel : comportements qui sortent de cette régulation

- L’offense et la réparation : opposition, forme de violence : l’offense oblige à une réparation : retour au
rituel.
- La profanation : profaner relation ritualisée : refus du rituel : insulte
- L’anormalité : maladie, échappe au rituel (psychique) : impossibilité d’accéder au rituel. = stigmatisation,
rejet.

II. Constructivisme
A) Origines

Poursuit le travail interactionniste.


Le constructivisme se développe dans les années 1960-70 dans les domaines de la sociologie, la philosophie et
l’anthropologie. Elle parvient seulement au début des années 1970-1980 dans le domaine des relations
internationales
Point de départ :
Notre cerveau ne possède pas les moyens de comprendre et saisir la réalité qui ne relève pas du visible.
 Réalité pas de l’ordre du visible donc pas directement visuelle DONC il faut qu’il y ait un processus de
scientifique intellectuel pour approcher réalité.

Pour l’approcher ou s’y rapprocher, il faut procéder à un travail d’analyse et d’interprétation qui relève d’une
opération de « construction » de l’objet réalité : aller chercher outils pour les mettre au service de l’observation de la
réalité cachée.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


C’est par cette opération intellectuelle qu’il est possible de toucher la réalité, de l’assimiler et ensuite de la projeter
et de la transformer.

Les constructivistes postulent :


- Que la connaissance possède un caractère construit et construisant : outils pour comprendre réalité, tjrs
opération analytique intellectuelle
- Que la construction de la réalité permet d’accéder à la compréhension des choses et des faits 

Une fois qu’analysé, compris la réalité donc celle-ci construisant : interprétation de la société comme élément
construisant : double mouvement quand construit objet.

Aux origines : l’épistémologie Alfred Schütz (1899-1959) :

- Philosophe et sociologue autrichien.


- Fuit le nazisme et se réfugie aux Etats-Unis.
- Marqué par la sociologie de Max Weber.
- Il enseigne à New York.
- Auteur de Phenomenology of the social Science, 1932 ; Essai sur le monde 0rdinaire, 2007

« Les objets de pensée construits par le chercheur en sciences sociales afin de saisir la réalité sociale, doivent être
fondés sur des objets de pensée construits par le sens commun des hommes vivant quotidiennement dans le
monde social. »
 Pour que ce soit une science, il faut construction. Je peux penser des outils en science sociale pour
comprendre la réalité. Ces outils sont eux-mêmes construits.
 Pensée de méthodologie de la construction.
 Construction d’outils qui permettent de la construire comme elle a été construite.

Qu’est-ce que l’action ? :

- Elle procède de la délibération de chacun d’entre nous par l’analyse des possibilités qui nous sont offertes
et du choix de certaines et du rejet d’autres selon les principes de notre situation subjective.
Ex : choisir ne option, choix selon les points pour ou contre, et situation subjective.
- Chacun oriente constamment son action sans accepter en préalable un choix final déterminé. Nous
sommes dans un processus de conduites intentionnelles définies selon nos objectifs et intérêts pratiques.
Il y a donc imbrication de subjectivité et d’objectivité dans nos conduites : essayer d’accaparer telle chose
tjrs dans le sens des intérêts et buts. => mélange entre objectivité (ce que ça rapporte) et subjectivité (par
rapport à moi)
- La société telle que nous la voyons résulte d’une construction de nos actions, de nos représentations et de
nos expériences : (Bourdieu : habitus secondaire : accumuler des expériences déterminantes dans notre
conduite) : tjrs dans la construction de mes actions : expériences etc.
Taux de rapport entre les 2 difficile à voir.

La philosophie du langage de John Searle (né 1932)

- Philosophe américain.
- Analyse du langage en tant qu’objet.
- Publie The Construction of Social Reality (1995)

Jennifer Scoizzato Automne 2020


« L’une au moins des fonctions du langage est de communiquer des significations de locuteurs à auditeurs, et
parfois, ces significations permettent à la communication de se référer à des objets et à des états de choses dans le
monde qui existent indépendamment du langage »
 Langage construction et permet d’interroger l’individu en société. Mode de transmission des construction et
celles -ci leur propre cheminement. Réalité sociale comme un construit mais par langage

B) Peter Berger et Thomas Luckmann, « La construction sociale de la réalité »

Peter Berger (Né 1929) :


- Professeur à l’Université de Boston où il dirige l’Institute on Culture, Religion and World Affairs (CURA)
Thomas Luckmann (Né 1927) :
- Professeur de sociologie à l’Université de Constance.
Peter Berger et Thomas Luckmann publient : The social construction of Reality, 1966.

Social = construit : l’objet des sciences politiques : comprendre la construction de la réalité.


Pas qqch de donné mais construit et qui nous l’oblige à l’étudier en tant que tel.

Comment la réalité se construit-elle ?


Les postulats :

- Le fondement de la connaissance de la vie quotidienne est le langage : structure (Lévi-Strauss), étymologie


des mots.
- La société comme réalité objective soumet l’individu au pouvoir : nous vivons dans du réel et objective :
appartenance à institutions etc. => réalité subjective nous soumet à l’autorité. Qu’on peut contester. Dirigés
vers comportements logiques.
- La société comme réalité subjective est l’identification à l’autre : relation interactionniste de l’un à l’autre.
= prise de position.

En quoi ces interprétations de la réalité retombent sur la réalité. Voir comment réalité reprend pied sur le social.
- Ex : boucherie de paris : les halles bouchers = représentation dangereuse (couteaux etc.), négative = cette
représentation va avoir un effet => réalité produit une autre réalité = sécuriser etc.

C) Le constructivisme dans la théorie des relations internationales

La théorie constructiviste en Relations Internationales conçoit le monde des relations internationales comme :
« Un projet en construction, comme un processus en devenir plutôt que comme un état de fait ».
 Considérer RI sont tjrs un processus en devenir jamais acquis : dynamique : s’opposent à toutes les théories
(fonctionnaliste etc.) : pas modèle parfait mais s’interroger sur comment ça fonctionne : s’interprète en
fonction de normes, règles MAIS surtout selon le fait qu’il regarde les acteurs et le sens qu’ils donnent à la
réalité, comment se construit dans l’espace et dans le temps. Comment représentations du construit font
sens.

Les constructivistes cherchent à comprendre l’origine et le sens des relations internationales en interprétant :
« Le sens et la signification que les acteurs attribuent aux situations collectives dans lesquelles il se trouvent »

La théorie constructiviste souligne trois aspects de la politique mondiale :

- Le rôle des règles, des normes des valeurs culturelles et des idéologies
- L’analyse du processus de construction des identités sociales des acteurs de la politique mondiale

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Les manières par lesquelles les structures et les agents sociaux interagissent, se forment et s’influencent
réciproquement : interactionnisme : configuration d’action dans un moment donné.

La théorie constructiviste critiquent quatre aspects de la conception rationaliste des Relations internationales :

- La structure et le système international : pas les moyens d’agir


- Les acteurs internationaux : pas la puissance qu’il prétendent avoir
- Les intérêts de l’Etat : jeux d’acteurs donc pas de « hiérarchie » : il n'y a pas d'intérêts supérieurs, qui valent
plus que les autres donc en ce sens ne sont pas hiérarchisés. Il y a des intérêts de l'état selon des jeux
d'acteurs cad que puisque l'état est composé de nombreux acteurs qui ont des interactions entre eux alors
on ne peut pas définir un intérêt supérieur aux autres puisqu'en soi chaque acteur à une vision différente et
qu'il faut en soi les concilier => tous les intérêts se valent
- L’interaction entre les Etats : les représentations de la réalité et la façon dont les réalités font sens dans un
jeu j’acteur.

CONCLUSION : Des théories cohérentes et performantes

1. L’interactionnisme

L’interactionnisme comme pensée permettant de comprendre dans le champ social des ajustements, des
solidarités, des dispositifs mimétiques, le passage de comportements individuels à des comportements collectifs
par les interactions comportementales.
Cette théorie met en avant le fait que les Hommes (être politiques et sociaux) n’agissent jamais seul et que les
différentes prises de décisions ne sont pas de l’ordre d’une logique de systèmes (comme le systemisme) mais
proviennent d’un comportement de négociations, interactions etc. avec les autres pour discuter des solutions à
mettre en place.
Exemple l’usage de produits dopants dans certains sports de compétition, l’abstentionnisme électoral…

Pour faire la différence avec le systemisme, cette théorie montre que les décisions et les choix des individus sont
bcp moins déterministes, les individus ne sont pas conditionnés par le système dans lequel ils se trouvent mais
plutôt par les interactions qu’ils ont avec les autres.
La théorie interactionniste critique e fonctionnalisme, car on ne raisonnant que par fonction, on évacue la question
de l’individu puisque l’interactionnisme met en place fondamentalement les interactions des individus dans des
systèmes sociaux et politiques.

MAIS Faiblesses : écarte a priori la question du politique dans sa faculté à produire de la réalité sociétale.
Toutefois pleinement pertinente pour analyser la relation autorité administrative et groupe social (interactions
entre l’énonciation d’un objectif, son appropriation par un groupe et la reformulation de l’objectif).
 Si tous se résout par le jeu des relations au niveau local : faiblesse du politique.
 Interaction avec groupe social en question.

2. Le constructivisme 

Le Constructivisme permet de saisir les subjectivités et les intersubjectivités à l’œuvre dans la construction de la
réalité sociale et politique. Il acquiert sa pleine efficacité dans le domaine des RI en permettant de comprendre les
ruptures, conflits et désordres nés de perceptions différentes de la réalité construite.
 Réalités qui peuvent s’opposer

Cette théorie postule que la vraie réalité n’est pas visible au premier abord. Les individus n’ont pas la capacité de
comprendre la réalité qui ne relève pas du visible.
Pour approcher donc la vraie réalité il faut utiliser des processus intellectuels car la connaissance, les normes ou
encore les règles sont des outil qui construisent notre vision du monde et de la réalité.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Donc une fois ce processus mis en place les individu peuvent construire une réalité qui permet de comprendre la
réelle nature des choses et des faits. Mais toutes les sociétés n’ont pas la même construction de la réalité ce qui
donc peut amener à des organisations différentes de la société et donc possiblement à des conflits.
Dans ce cas, le but des sciences politiques est de comprendre la construction de la réalité et ensuite l’action politique
se conforme à la réalité construite.

La théorie constructiviste critique :


1/ Structuralisme : CAR considère que c’est une vision très figée de la perception du développement des sociétés, le
constructivisme va dire qu’on oublie les questions d’agencement de la réalité
2/ Systemisme : CAR la théorie constructiviste est beaucoup plus dans l’analyse singulière de cas spécifiques.
 Dans les relations internationales, on va analyser dans le cadre du constructivisme certaines situations
spécifiques. On est véritablement dans quelque chose qui rompt avec le structuralisme, le fonctionnalisme
et le systemisme.

Faiblesses : limite des recherches empiriques. La démarche est jugée trop rationalisant et ne permettant pas de
rendre compte de la complexité des Relations internationales et du jeu savant des Etats-nation.
 Que arrangements d’acteurs : met trop à l’Ecart la structuration administrative qui permet de tout gérer.

Partie B : Les approches de la science politique


Chapitre 4 : Les théories de l’anthropologie politique

INTRODUCTION : aux origines de la pensée anthropologique  : La naissance de l’altérité

Anthropologique politique : réflexion sur le poids des cultures, des traditions dans la question politique.
Interprétation de la place et du rôle de l’Homme en société.
⇨ Je dois analyser les comportements et les systèmes politiques en référence à la culture sociétale du moment.
Lier les façons de faire de la politique en fonction des identités culturelles des sociétés : relativiste. Rentrer
dans l’écologie, identité culturelle =/= systémisme, systématisation : grands systèmes politiques classés en
grandes catégories, selon caractéristiques.

Il y a une certaine vision structuraliste (même interactionniste) dans l’analyse de l’anthropologie politique :
structuralisme postule qu’il y a des structures qui perdurent dans les sociétés et qui agissent et interagissent par
rapport aux évènements et au politique => en s’interrogeant sur les outils de l‘anthropologie africaniste, pour
comprendre notre société politique, on présuppose qu’il y a un effet de structure.

Très lent car si on veut arriver à regarder la culture comme un objet politique, il faut se doter d’objets, outils
conceptuels modernes :

L’altérité :
L’altérité est la reconnaissance de l’autre dans sa différence. C’est une valeur essentielle de la laïcité qui privilégie
le métissage des cultures comme source d’enrichissement et de paix. : les gens sont différents culturellement et à
partir de ces différences on peut fabriquer un vivre ensemble. On n’asservit pas les autres à notre propre vision du
monde.
Anthropologie politique naît à partir du moment où je reconnais l’autre comme différent = Dans ces différences il
peut y avoir des choses intéressantes à analyser.
⇨ Acceptation de l’autre et de son existence comme sujet différent.

Le concept d’altérité a mis plusieurs siècles pour se construire. On peut recenser deux phases :
Les voyages savants : explorations : découverte des gens différents. (16ème) 
L’anthropologie évolutionniste : certains sont plus évolués que d’autres : nourrit la colonisation
Jennifer Scoizzato Automne 2020
⇨ Apparait à partir du 16ème (grandes découvertes) et prend 3 siècles à se mettre en place (décolonisation)

1. Les voyages savants

La réflexion anthropologique naît avec la découverte du Nouveau Monde.


Des espaces jusqu'alors inconnus sont explorés, on commence à élaborer des discours sur les habitants qui les
peuplent.
Le critère essentiel pour savoir s'il convient de leur attribuer un statut humain est, à cette époque, religieux : Le
sauvage a-t-il une âme ? Est-il concerné par le péché originel ? C’est quoi le sauvage ? C’est quoi les différences ?

La controverse de Valladolid, 1550


Oppose le dominicain Las Casas et le juriste Sepulveda :
- Las Casas : La figure du bon sauvage et du mauvais civilisé
- Sepulveda : La figure du mauvais sauvage et du bon civilisé (ce qui a triomphé).

⇨ Analyse structurale : les deux sont sur un antagonisme. Dialectique d’opposition.

Le XVIIIe siècle : L'invention du concept d'homme


Les expéditions conduiront peu à peu à la véritable recherche scientifique.
Le projet anthropologique suppose alors :
- La construction du concept même d'homme
- La constitution d'un savoir de réflexion et d'observation, c'est-à-dire un nouveau mode d'accès à l'homme

Ce projet d'une connaissance positive de l'homme est un événement considérable dans l'histoire de l'humanité :
étudiable en tant qu’objet social et politique.
⇨ Conscience de l’Homme et émergence progressive des sciences sociales. Distanciation de l’Homme et de la
religion.

Ex : catastrophe survient : Dieu / après quel est notre responsabilité => responsabilité de l’action, humainement
responsable.

2. L’anthropologie évolutionniste du XIXème

Caractérisée par le colonialisme : considérer quand même qu’il faut garder l’Homme dans sa culture. Tend à affirmer
suprématie de l’Occident. Société pas pareil dvt et Occident grâce à intelligence.
Construit au départ sur le fait d’amener les peuples colonisés à la civilisation. + enjeu économique fort = ambigu.
⇨ Question des mythes, poids de la religion, travail et relations humaines mais vision encore très colonialiste.

XIXème siècle :
- Période de la conquête coloniale
- L'acte de Berlin (1885) règle le partage de l'Afrique entre les puissances européennes et met fin aux
souverainetés africaines.

L’anthropologie moderne se constitue dans le mouvement de ces conquêtes et suit de près les pas du colon.
Un principe majeur est posé pour l'interprétation des faits socio-culturels : le concept d'évolution.
Question du passage de la découverte des objets à des cultures.

I. Les apports de l’anthropologie amérindienne et africaniste


A) L’anthropologie africaniste et la découverte des systèmes d’organisation politique
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Evans-Pritchard (1902-1973) : London school of economics 
Meyer Fortes (1906-1983) : s’intéresse aux pops du Gana (plus Afrique)

Ces deux auteurs anglais publient African Political Systems (1940)


⇨ Premier livre qui pose la question d’un système politique ou des sociétés anciennes : critique des sociétés
premières sans état (concept de l’époque = sociétés occidentales modernité politique avec état OR sociétés
traditionnelles sans état). => hypothèse contraire : organisation mais pas centralisation : rapport juridique,
rituel et donc politique (remettent en cause les lectures du 19 ème siècle) => connexions aux sociétés trads à la
politique.

Rassemble huit études anthropologiques sur des tribus africaines pour rendre compte de la place du politique
dans les sociétés traditionnelles : pour regarder ces sociétés de l’intérieur :
- Première chose à condamner : approche entre non-culture et culture / discours philosophique du politique
🡺 sociétés organisées : dans chaque société (universel, constant) organisation des sociétés humaines
passé/présent/futur => continuité => universalité dont toute société doit s’organiser (différent de chaque
société selon culture mais organisation universelle : logique de mettre en place, maintenir l’ordre social +
organisation pour maintenir la collectivité.
DONC anciennes visions fausses
- Sur quoi ceci est fondé ? : fratries, tribus etc. donc organisation qui préexiste et dans notre contemporanéité
= organisation politique visible mais pour toute société intrinsèque à orga société.

⇨ Dimension structuraliste : structures préexistent à l’orga société : toujours eu des structures. + rites :
accessibilité : vie d’un individu avec rituels (existe partout) : tensions pour assumer des transitions de
passage DONC règles collectives => dimension politique même si géré par religieux.

Tout système politique est inhérent à la société. Et toute société politique doit produire les mêmes fonctions : survie
de la société, décisions/choix, agir (tribu plus à manger quoi faire), maintenir la cohésion (peut être sanctionné), de
gouverner.
⇨ Anthropologues africaniste : African political systems (1940) : identifier les structures et lignes de force
comment se constituent et comment ordonnent les forces politiques : intelligence, puissance de la
structure : gère la situation au nom de la collectivité.

Deux systèmes politiques sont distingués dans l’histoire de l’humanité :


- Une organisation sociale fondée sur les gentes, les phratries, les tribus (le plus ancien)
- Une organisation politique fondée sur le territoire et la propriété (le plus récent)

Comme les sociétés traditionnelles ne sont pas dépourvues de structures, de rites et de règles comparables aux
sociétés occidentales elles ne peuvent être considérées comme « arriérées ».
⇨ Toutes sociétés ont un système politique et sociétés anciennes autant sophistiquées que les
contemporaines.

B) Les « rudiments » des structures politiques occidentales

Quelles sont les structures élémentaires qui fondent « les rudiments » des structures plus sophistiquées des
sociétés occidentales ?
Quels sont les éléments qui permettent de les faire fonctionner ? interroger nos catégories de système politique
occidentales.
Elles sont analysées progressivement par de nombreux anthropologues :

1. La parenté dans la politique


Jennifer Scoizzato Automne 2020
Pendant longtemps les rapports de parenté fabriquent la structure, le système politique : citoyenneté fonction de la
parenté. Système de filiation et de résidence (au cœur de la collectivité : autour résidence se dvt le reste)
Ex : système royal. Dans les systèmes traditionnels très important / sociétés occidentales on retrouve cette
situation : comme clan Kennedy -> accès à la politique garanti par le nom en lui-même => mise à portée de la
politique. (Dimension symbolique)
(Qu. : système matrilinéaire ou patrilinéaire : dépend des sociétés)

Dans les sociétés traditionnelles :


- La citoyenneté est fonction de la parenté. Le système lignager gère les inégalités de statut.
- L’autorité politique est donc fonction du système de filiation et de résidence : autour de la résidence
s’organise mon autorité et mon pouvoir.
Dans les sociétés occidentales :
- Certains clans familiaux ont un poids important en raison des alliances nouées à travers les systèmes
matrimoniaux (Kennedy, Carnot etc.).
- Le système familial imprègne le vocabulaire politique (Staline est le « petit père des peuples »)

2. Le pouvoir comme symbolique

Ce pouvoir se manifeste par plusieurs symboles donc doit incarner ces différents symboles. Force symbolique
permet l’accès au pouvoir
Dans société traditionnelle = sacralité.
Ex : pillages = désacralisation pillé son royaume et enlevé ses symboles.

L'accession au pouvoir politique représente :


- L’accès à la force des institutions
- L’accès à la force des symboles

Toutes les pratiques et les rituels qui sont centrés sur le souverain imposent la mise en œuvre d'un vaste ensemble
de symboles.
⇨ Toutes les sociétés dvt cette symbolique : mise en scène Goffman : politique = mise en scène. Et si
désacralisé = banal = ne mérite pas d’être gardé.
⇨ Diot accepter la symbolique de son autorité

3. Le langage comme pouvoir politique

Legba, Figure mythique du Bénin, dieu de la communication : présent partout => signification politique : produire
des récits et à travers eux être le représentant : terreur, sanction mais aussi initiative etc. => supérieur au politique
(rendre hommage pour garder son autorité)
⇨ Langage détenteur du pouvoir politique : ce dieu porte toutes les paroles.
Le détenteur de pouvoir contrôle le langage et le savoir : élément fondateur du pouvoir politique = possède les
possibilités.
Il n'envisage plus seulement les mots du pouvoir, mais aussi le pouvoir des mots.
Ex : ministre ne veut pas accorder quelque chose à des élus provinciaux donc monopolise la parole : pas de réponse
possible donc elle a eu ce qu’elle voulait
⇨ Rejoint question de mise en scène : imposition d’une autorité dans les lieux etc. théâtralisation de la parole
et distance.

4. Les rituels d’inversion sociale


Jennifer Scoizzato Automne 2020
Société structurée contrôlée etc. => parfois tension et explosions : pouvoir n’est jamais sans limites et sans risques.
Donc Les moyens du pouvoir pour provoquer la conformité sont :
- La loi
- Les appareils réprimant la déviance : tout ce qui sanctionne les écarts
- Les dispositifs symboliques et rituels : ce qui permet de gérer les tensions
⇨ Toute société a besoin de fabriquer des règles mais aussi lieux de contrebalancement (défouloir) de la règle.

Les pratiques de relâchement des tensions sociales opèrent dans toutes les sociétés.
Exemple : l'Incwala des Swazi
Carnaval de Roman (vile de la Drôme) : rite d’inversion car moment spécifique où les individus peuvent s’amuser =>
contrôlé mais défoulement à ce moment.
Dans ce cas : se moquer du pouvoir royal, s’amuse etc. puis rumeur s’étend = si on continuait ? : donc décident de
continuer => armée massacre tout le monde => toute société a besoin de pratiques de relâchement social pour
permettre à la société de fonctionner mais seulement une période et contrôlées (limites imposées).
S’incorpore dans l’ordre imposé : pas désordre.
⇨ Toutes cette anthropologie politique intéressante pour comprendre nos sociétés actuelles : s’interroger sur
le fonctionnement de nos systèmes politique sur le plan culturel.
II. Pour une anthropologie politique de la modernité
A) Georges Balandier (1920-2016) et l’analyse des mutations politiques

Changements sociaux au Gabon et au Congo (1954)


Sociologie des Brazzavilles noires (1954)

- Diplômé ès Lettres et Ethnologie


- Part en Afrique en 1946
- Mène des recherches au Sénégal, en Mauritanie et en Guinée, au Gabon et au Congo
- Fonde et dirige la section de sociologie de l’Institut d’études centrafricaines à Brazzaville jusqu’à son retour
en France 1951

Choqué de la violence colonialiste : se fait marxiste et regarde comment ces sociétés ont été obligées de s’adapter
face à la colonisation :
Sociétés africaines depuis 1950 (décolonisation) :

Balandier distingue trois champs où les sociétés africaines expriment le mieux leur nature propre et leurs
réactions les plus significatives :
1. Les ensembles et les espaces culturels : permettent d’identifier les critères selon lesquels s’expriment les
parentés et les exclusions culturelles
2. Les religions et les innovations religieuses : révèlent les transformations de l’univers social et culturel africain, et
surtout les nouvelles configurations du politique.
3. Les systèmes politiques traditionnels : sont menacés par l’ensemble des processus de modernisation.

Les sociétés marquées par la violence de la colonisation vont évidemment ressortir de la décolonisation très
meurtries : assiste après décolonisation violence et désordre car tout le système politique ancien démantelé.

Les notions de dépendance, de domination et de soumission :


La dépendance est propre aux situations coloniales
La domination produit de la dépendance (matérielle : produits importés en Europe / et spirituelle : enjeux religieux
aussi)

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Par le processus de déculturation (perte de toutes ses valeurs et ses références par la mise en contact brutal
avec une autre culture) 
- Par un phénomène d’acculturation (construction plus dynamique entre les deux cultures).

⇨ Société décolonisée = société aliénée : démunie dans la possibilité de construire un destin collectif.
⇨ Systèmes politiques : inachevés et inachevables car dominés par occident = ex : espace public démocratique
dur à créer car colonisation démunis de cet aspect.
Violence reste dans dispositifs politiques car pas d’institutions pour réguler. Retard et néocolonialiste.

B) Les domaines de l’anthropologie politique de la modernité

La ritualisation du politique :
Dans les sociétés primitives, pour préserver l’ordre et la cohésion, il existe des rituels qui ont pour but de :
- Lutter contre l’usure
- Introniser un nouveau chef
- Expulser la maladie et les catastrophes naturelles
- Réinstaller le pouvoir mystique
- Intégrer la communauté par un lien mémoriel
La structure du rituel fonctionne selon les mêmes principes dans les sociétés modernes.
Dans une société moderne rituels mêmes fonctions que dans les sociétés traditionnelles.
Les rites politiques assument plusieurs fonctions :
- L’intégration : Des individus dans le collectif
- La légitimation
- La hiérarchisation
- La moralisation (action ou réunion de masse, Emotion, séduction, valorisation)

Le discours politique :
Il ne peut pas y avoir de politique sans discours
Constructivisme : sert à construire la réalité que le porteur de discours

Le discours relève du rite politique :


- La difficulté qui réside dans l’analyse du discours c’est l’écart qui existe entre la prononciation du discours
et la fabrique du discours.
- L’homme politique qui prononce le discours n’est pas l’auteur du discours

CONCLUSION : L’anthropologie politique ? Une manière renouvelée de comprendre le politique

+ Les auteures de l‘anthropologie politique


Denise Paulme (1909-1998) : Africaniste.
A travaillé sur le peuple Dogon. Les systèmes et classes d’âge. La situation des Femmes, l’interprétation des
contes.
Organisation sociale des Dogon (Soudan français), Paris, Domat-Montchrestien, 1940 (rééd. Jean-Michel Place, 1988). (éd.)
Manuel d'ethnographie de Marcel Mauss, Paris, Payot, 1947. Les Gens du riz. Kissi de Haute-Guinée Française, Paris, Plon, 1954.
(éd.), Femmes d’Afrique noire, Paris-La Haye, Mouton, 1960. Une société de Côte d’Ivoire hier et aujourd’hui. Les Bété, Paris-La
Haye, Mouton, 1962. Les Sculptures de l'Afrique noire, Paris, Paris, 1956. (éd.), Classes et associations d’âge en Afrique de
l’Ouest, Paris, Plon, 1971. La Mère dévorante. Essai sur la morphologie des contes africains, Paris, Gallimard, 1976.

Nicoles Loraux, (1943 – 2003) : Anthropologue et linguiste


La place de la rhétorique comme pouvoir et rationalité Dans la Grèce antique
La Tragédie d’Athènes. La politique entre l’ombre et l’utopie, Seuil, 2005
La Cité divisée. L’oubli dans la mémoire d’Athènes, Paris, Payot, coll. « Petite Bibliothèque Payot », 2005
Jennifer Scoizzato Automne 2020
(dir.), (it) Grecia al femminile, Roma-Bari, Gius. Laterza & Figli, 1993 ; (fr) La Grèce au féminin, traduction française des articles en italien par
Hélène Monsacré, Belles Lettres, coll. « Histoire », 2003 avec Carles Miralles (dir.), Figures de l’intellectuel en Grèce ancienne, Belin, 2000
La Voix endeuillée. Essai sur la tragédie grecque, Gallimard, 1999
Né de la terre. Mythe et politique à Athènes, Paris, Seuil, coll. « La Librairie du XXe siècle », 1996)
La Cité divisée. Critique de la politique, Payot, 1997
L’Invention d’Athènes. Histoire de l’oraison funèbre dans la « cité classique », Paris/La Haye, éd. de l’EHESS/Mouton, 1981 ; nouvelle éd.,
nouvelle préface, Payot, 1993
Qu’est-ce qu’une déesse dans Histoire des femmes en Occident I, Plon, 1991
Les Enfants d’Athéna. Idées athéniennes sur la citoyenneté et la division des sexes, Paris, Maspero, 1981 ; éd. Augmentée d'une postface,
Seuil, coll. « Points/Essais », 1990 Les Expériences de Tirésias. Le féminin et l’homme grec, Paris, Gallimard, NRF Essais, 1990
Façons tragiques de tuer une femme, Paris, Hachette, 1985

Germaine Tillon, 1907-2008 : Ethnologue et résistante, déportée


L’Algérie en 1957, Paris, Éditions de Minuit, 1957 (d'abord publié dans Voix et visages sous le titre « L'Algérie en 1956 »)
Les Ennemis complémentaires, Paris, Éditions de Minuit, 1958
L'Afrique bascule vers l'avenir, Paris, Éditions de Minuit, 1959 (inclut L'Algérie en 1957)
Le Harem et les cousins, Paris, Le Seuil, 1966 Ravensbrück, 1988
Il était une fois l’ethnographie, Paris, Le Seuil, 2000 (sur ses travaux dans l'Aurès de 1934 à 1940)
À la recherche du vrai et du juste. À propos rompus avec le siècle, Paris, Le Seuil, 2001
L’Algérie aurésienne, Paris, La Martinière/Perrin, 2001, en collaboration avec Nancy Woods (photographies prises durant les années 1934-1940
dans l'Aurès, accompagnées de citations de son livre de 2000)
Une opérette à Ravensbrück, Paris, La Martinière, 2005 (Le Seuil, coll. « Points », 2007) : préface de Tzvetan Todorov, présentation de Claire
Andrieu, texte du Verfügbar aux Enfers en fac-similé. (ISBN 2-7324-3281-4)
Combats de guerre et de paix, Paris, Le Seuil, 2007
Le Siècle de Germaine Tillion, Paris, Le Seuil, 2007

Partie C : Les objets de la science politique


Chapitre 1 : La guerre

INTRODUCTION

La guerre au 20ème siècle atteint des formes jusqu’ici totalement inégalées :


- 2 guerres mondiales
- Guerres révolutionnaires
- Guerre nucléaire
- Guerre froide
- Guerres d’alliances planétaires sous système onusien (première guerre du Golfe ou Afghanistan)
+ guerre contre le terrorisme

⇨ Emploi de ce mot dans des situations sociales et politiques totalement différentes.


⇨ Science politique nait en quelque sorte avec la guerre + réalités de ce qu’est la guerre.

La réalité des guerres :


- Bataille de Solférino : une journée : 40000 morts militaires et 1 mort civil : combattants armés
- 2GM : 50% non-militaires et 50% morts civils => changement de la nature de la guerre
- Aujourd’hui : 10% morts militaires et 90% morts civils
⇨ Population civiles impliquées dans la guerre

Phénomène ancien qui existe dès la fondation humanité. Crée elle-même ses propres mythes, subliminal (sacrifices
etc.)
La guerre est une inversion, elle met en cause le concept de normalité : => suspension d’un temps de paix : « bonne
guerre » celle qui se termine rapidement => inversion très courte. Remet en cause les principes d’autorité.

Georges Bataille définit la guerre comme un jeu suprême, un jeu tragique, un jeu dans lequel on met sur le tapis
vert absolument tout ce que l'on a, sa vie compris....

Jennifer Scoizzato Automne 2020


⇨ La guerre il faut s’impliquer jusqu’à la fin OR sociétés trads pas casser le système préserver. DONC
intensification et maximisation de la violence : presque rituel qui pense la fin de la guerre comme nécessité.
⇨ Or guerres sans fin ? guerre devient normalité ? donc modifie la question du politique, démocratie etc.

I. La guerre : un objet de lutte entre puissances étatique


A) Un phénomène ancien versus la guerre moderne inter-étatique

Etats-nations se créent : guerres interétatiques. Armée. Rentrent en conflit pour leurs intérêts.
⇨ Guerre « moderne »
Mise en place progressive de règles de mise en place de la guerre : ex : déclarer la guerre

Phénomène ancien : Les guerres "anciennes" c'est le fait que la guerre était portée par les Empires
Egypte ancienne, Empire Romain, Grèce antique.

La guerre moderne :
Les guerres dites modernes sont des guerres entre états (naissance des états nations) qui rentrent en conflit au nom
de leur intérêts. Dans ces guerres on va avoir une mise en place de règles de gestion de la guerre (déclarer la guerre
etc.). Puis Napoléon introduit aussi la ruse dans la guerre parce que du coup il contournait ces règles
La guerre de Trente ans (1618-1648) / Guerres napoléoniennes : contourner les règles (cacher les troupes) : introduit
la ruse dans la guerre. Interétatique mais transmutation de la guerre en Europe.
La guerre moderne est dans la période entre la guerre de 30 ans aux guerres napoléoniennes parce que Napoléon va
contourner les règles et va introduire la ruse dans la guerre
Guerres “absolues” : engagent des armées et des civils, une véritable économie de guerre au sens moderne du
terme : destruction économique : mobilisation économique : 1GM : économie industrielle.
Catastrophes humaines, humanitaires, spatiales etc. (ex : prises en otage)

B) La théorisation de la guerre

Phénomène de sciences sociales ? qu’ont-elles produit ?


« Il s’agit, dans ce cas non pas d’une science proprement dite, mais plutôt d’une technique, et même d’un art, celui
de l’organisation des armées, de la tactique et de la stratégie et de l’emploi des outils et des machines de destruction
et de la pratique des combats » Gaston Bouthoul, Le phénomène-guerre, 1962
⇨ Selon lui seul intérêt : voir les stratégies de la guerre.Pk étudié mais pas comme une science sociale ?
Bouthoul : seulement vision stratégie (fortement étudié la guerre dans les écoles militaires : art, stratégie
militaire.)Philosophie et anthropologie : vont chercher à comprendre la guerre
⇨ Maturation de l’analyse de la guerre très lente

A cette époque changement de nature des guerres : plus de forces et plus de moyens.

Omniprésence de la science stratégique qui bloque l’analyse de ce phénomène à part entière


Malheureusement habitude => accoutumance donc normal de sa réapparition

DONC si on n’analyse pas la guerre comme fait à part entière et composant de la société rejoint analyse Durkheim :
guerre pas un fait social
Impensée : on n’étudie pas un phénomène on ne cherche pas à co
⇨ Pas besoin de l’étudier comme un objet de sciences sociales.

mprendre.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Philosophie politique

1. Hugo Grotius (1583-1645) : diplomate et avocat 

De jure pacis et belli, De la guerre et de la paix, 1625

Reconnait que l’autorité qui est capable de faire la guerre : état nation.
La notion de guerre défensive dont la fonction est de protéger ses populations contre une agression extérieure :
état moderne (conscientisation religieuse) comme dieu qui protège => souveraineté de l’état moderne passe par la
richesse collective mais aussi par sa capacité à défendre ses individus. Exercice de la guerre => droit à la guerre ?

A partir du droit conceptualise notion de guerre défensive : droit moral à la défense si attaque
Pb très important => guerre juste : à quel moment et dans quelles conditions est juste et où se trouve la limite à la
guerre injuste.

La notion de guerre coercitive destinée à punir ceux qui détournent et s’opposent au droit : guerre juste / légitime.
Opposées aux guerres de conquête : offre la possibilité de prise de contrôle de populations 
Si guerre injuste vient d’états nations qui cherchent à accaparer populations/ressources.
Définit concept état moderne à travers l’analyse de la guerre.

Conceptualisation du droit de la guerre. Origine à la conceptualisation moderne de la guerre : combat (qui a-t-on le
droit de combattre : pour lui : militaires, ceux qui ont l’autorité de se battre : pas le droit de s’en prendre aux civils.)
Droit objectif de la guerre.
2. Thomas Hobbes (1588-1679)

Le Léviathan, ou Traité de la matière, de la forme et du pouvoir d'une république ecclésiastique et civile, 1651
⇨ Vécu les guerres civiles britanniques et se demande ce que devrait être un bon gouvernement : état
moderne => état moderne dépasse la guerre naturelle

L’état de nature engendre une guerre (homo homini lupus est) de chacun contre chacun en raison des passions
humaines et des désirs de pouvoir et des « désirs de gloire » :
Etat de nature laisse libre l’individu à sa relation à l’autre OR passions etc. Homme va rentrer directement en conflit :
nature de l’Homme mauvais ALORS comment dépasser cet état de nature qui selon lui est contingent à la
conflictualité
DONC seule solution : rationalité : abandonner son droit naturel pour les droits publics, collectifs, état nations
⇨ Théorise le contrat : si je veux sortie de l’anarchie/conflit qui est naturelle tous les individus doivent vivre
ensemble sous l’ordre d’un contrat => laisse ses libertés sous l’égide d’un état qui assure les fonctions que
les individus lui ont délégué => protection le plus important.
⇨ Transformation du droit naturel en valeurs juridiques et en cas de désaccord état maintien la cohérence.

Les conflits sont réinstallation de la guerre, conflits comme si c’était un état de nature car permanent : anarchie
hobbienne (21ème siècle période anarchie hobbienne ??)

3. Emmanuel Kant (1724-1804)

La paix ne se fonde pas sur des sentiments moraux ou sur des émotions mais elle est strictement juridique : pour
parvenir à la paix il faut un processus qui permet de cheminer vers la paix. Paix : rationalité.
Construire une « paix perpétuelle » : Dès le 18ème : réflexion sur l’enjeu de la paix perpétuelle. Il faut se fonder dans
une politique réaliste => passer de la morale au droit : accepter des lois collectives et communes pour favoriser la
paix.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Il faut fabriquer un droit international fort pour y arriver : Trois niveaux de la réalisation juridique de la paix
- Le niveau du droit politique interne : essayer de fabriquer des constitutions
- Le niveau du droit international : rapports entre les peuples se forment dans un esprit fédéraliste.
- Le niveau du droit cosmopolite : si paix objet collectif alors pais d’accueil : échanges avec les autres pays
⇨ Théorie de niveaux de fabrication de la pays. => état mondial qui permettrait d’éviter l’autocratie,
despotisme et permet naissance morale politique internationale.

4. Georges Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831)

La Phénoménologie de l’esprit, 1806


La guerre :
- Assomption subjective de l'être naturel : être naturel de l’Homme : violence injustice et inégalité DONC par
le conflit et l’engagement des individus dans ce processus, ils vont s’affirmer, se définir, donner un sens à
leur existence, montrer leur supériorité et montrer qu’ils en sont dignes + subjectif car ne se bat finalement
pas de façon rationnelle mais plutôt guidé par la volonté d’affirmer sa supériorité, autorité par rapport aux
autres
- En tant que nécessité, permet à un peuple de surmonter ses contradictions internes et ses oppositions les
plus solidifiées
Assomption : engagement de l’individu
Il est très négatif car guerre pas possible d’arrêter car moyen de se définir et de se qualifier donc elle serait d l’ordre
de la nécessité => seul moyen pour affirmer son autorité.
⇨ La dialectique du maitre de l’esclave.
Stratégie

1. Nicolas Machiavel (1469-1527)

Le Prince, 1532 => expliquer comment il devrait travailler pour avoir le pouvoir et le garder.
Le discours sur l ’art de la guerre, 1519-1521
⇨ Au cœur d’une réflexion sur la gouvernance politique.
La guerre : fait naturel : normal qu’il y ait des guerres
DONC objectif => savoir assurer la guerre (bien faire) et qu’elle devienne un fait moral.

Forge la concept de la ruse : dans une situations donnée les personnes autour de moi ne peuvent pas discerner mes
intentions : intentionnalité dans une stratégie => asymétrie des infos. Dissymétrie : donne avantage temporel etc.
Pour être un bon gouverner => qualité pour cela => la ruse. Qualité moderne.
DONC si guerre ordre de fatalité => moyen de dvt des vertus morales et doit autoriser les prince d’utiliser la ruse :
décision de faire la guerre => prince
La guerre si elle doit se faire elle doit suffisamment pensée pour ne pas s’autodétruire quand on s’y engage.

L’Etat doit se fixer une fin quels que soient les moyens pour l’atteindre : la fin justifie les moyens : DONC je dois
avoir des objectifs moraux en termes de finalité même si les moyens ne le sont pas

2. Antoine-Henri de Jomini (1779-1869)

Précis de l’Art de la guerre, 1838


Méthode d’analyse stratégique :
- Le positionnement des troupes
- L’analyse in situ des forces en présence
- Les modalités de l’attaque des points faibles
- Les conditions tactiques de la poursuite de l’ennemi
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- Les conditions de la maîtrise du mouvement
- L’intégration du concept de mobilité et de surprise La ruse comme les fausses attaques, l’apparence de
décrochements et les contre-attaques

3. Karl Von Clausewitz (1780-1831)

De la guerre, 1833 : traité


La guerre en tant que militaire :
Guerre : Mesurer le degré d'adéquation entre la fin politique (Zweck) et le but de la guerre (Ziel) : toute guerre ne
peut être menée que dans un but politique et ce but peut se faire avec des moyens. Besoin de finalité car une fois
atteinte fin de guerre. Les 2 doivent être en synergie. Adéquation entre les 2. Si surtout les buts de guerre prennent
le pas dessus la fin politique => risque de ne pas pouvoir sortir de la guerre
Reprend idée que : que bonne guerre que si je peux en sortir, le contrôler etc.

La subordination de la guerre à la politique : il ne vaut pas y avoir de guerre sans politique + guerre comme
continuation du politique.
Oui on peut faire la guerre, oui guerres juste et se substitue à la politique MAIS le politique doit rester maitre de la
guerre => doit rester cadrée par le politique

Anthropologie

1. Maurice R. Davie

La Guerre dans les sociétés primitives, 1931


La guerre comme concurrence vitale pour la survie du groupe
Le différend religieux comme cause de la guerre
La vengeance de sang pour un outrage commis
La guerre pour la gloire

2. Marvin Harris (1927-2001)

Patterns of Race in the Americas, 1964


The Rise of Anthropological Theory : A History of Theories of Culture, 1968.
Cannibals and Kings. The Origins of Cultures, 1977

4 grandes théories sur l’origine de la guerre :


- La guerre comme solidarité
- La guerre comme jeu
- La guerre comme nature humaine
- La guerre comme continuation de la politique

⇨ Tout ceci nous amène à la fabrication de la guerre comme un acte juridique. Emergence de droits
internationaux/de la droit

C) La guerre et la paix : un objet juridique et de gouvernance internationale

Le droit de la guerre ou droit de La Haye, Jus ad ballum :


- Fixer les droits et devoirs des belligérants dans la conduite des hostilités
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- Limiter leurs moyens afin de les protéger des comportements les plus meurtriers
- Définir un certain nombre de règles applicables au combat
- Prévoir des sanctions en cas de non-respect

⇨ Certaines règles morales pour la règles.

Le droit international humanitaire ou droit de Genève, Jus in Bello : protéger le personnel militaire qui ne participe
plus aux combats ainsi que les personnes qui ne participent pas activement aux combats (populations civiles)
⇨ Protection, droit humanitaire.

Guerre et la paix sont entrées progressivement dans un droit international public. Dans cette conceptualisation : état
nation contrôle la guerre.

Un objet de la gouvernance internationale :


- Principe d’universalité
- Principe d’humanité : tous le individus quel qu’ils soient ont le droit à une aide humanitaire.
- Société des nations : fondée en 1919 pour éradiquer définitivement l’hypothèse d’une guerre mondiale
- Constitution de l’ONU en 1945 : Un Conseil de sécurité chargé du maintien de la paix (Peace keeping) et
l’établissement de la paix (Peace making)

II. Les guerres des partisans


A) Une nouveauté

Aymon de Gingins-La Sarraz (1823-1893)


La guerre des partisans renvoie à l’organisation de petits corps irréguliers composés de volontaires qui disputent à
l’ennemi la libre et paisible disposition du pays qu’il occupe, ou qu’il traverse.
Concept mobilisation et défense Suisse : concept du partisan => défense à partir mobilisation des civils.
Il pose la transformation fondamentale de la guerre : émergence du concept du partisan au 19 ème.

B) La théorisation de la guerre des partisans : Carl Schmitt (1888-1985)

Théorie du Partisan, 1962


« Le partisan combat en s’alignant sur une politique et c’est précisément le caractère politique de son action qui
remet en évidence le sens originel du mot partisan. Ce terme vient en effet de parti et implique le rattachement à
un parti ou à un groupe combattant. »
Reprend la théorie du partisan : la met au service de l’idéologie nazie.
Partisan qui s’engage et mène son idéologie par la guerre et se mêle à un groupe de combattants. Engage une
conceptualisation d’une nouvelle modalité de faire la guerre par le politique mais en dehors des règles de base.

⇨ Nouvelle ère : commence avec napoléon en Espagne : combattue par la résistance locale => guerre de
partisans. Guerre de partisans => armée irrégulière contre armée régulière.
⇨ Partisans du côté de la ruse, irrégulier, prise de risque => comble l’asymétrie des moyens. Il échappe au
droit de la guerre car pas dans un droit qui opposerait des réguliers. => peut y avoir des contestations
partout.
⇨ Groupes d’acteurs mobilisés contre autorité légitime.
⇨ Prédominance des guerres de partisans

C) Le concept des guerres révolutionnaires


Jennifer Scoizzato Automne 2020
La guerre des Partisans sur un modèle paysan
Mao, la Longue Marche
Fidel Castro, la Sierra Maestra
Le Che, la guerre en Bolivie
⇨ Nouvelle forme de guerre
Le 20ème siècle : nouveaux types de conflits. Interroge sur les guérillas (guerres de partisans au fond)
Guerres qui se font par des groupes d’acteurs mobilisés contre une autorité politique et militaire constituée.

III. Les guerres aujourd’hui


A) Des nouvelles incidences

Très loin de la paix perpétuelle de Kant mais monde très fragilisé sur le monde géopolitique. Multilatéralisme très
complexe.
Système de la guerre Westphalien s’effrite pour de nouveaux types de guerres : guerres de artisans => retour
anarchie hobbienne => rentrerait dans une phase de guerre perpétuelle
Affaiblissement des états nations des organisations internationales + restrictions des ressources planétaires.
Plus dans une question simple de guerre juste mais guerre perpétuelle où les incidences vont être très fortes car
affaiblissement des règles de l’état de guerre Westphalien. Ne répondent plus assez aux nouveaux enjeux des
guerres.

Donc guerres plus diffuses, plus meurtrières et plus radicales : ex : l’Ex Yougoslavie
Lié à l’utilisation du territoire et de la nature comme une arme de guerre : nature outil militaire.
Dynamiques de crises bcp plus importantes : fabrication de pauvreté, déstabilisation spatiale et territoriale.
Tout se délite et désastres bien plus conséquents.

Les outrages causés à la nature par la guerre :


- La destruction de ressources naturelles
- La destruction de ressources environnementales
Les génocides contemporains : Le Rwanda : destructions des populations (de nos jours la plupart des morts sont des
morts civiles et non militaires)

B) Des guerres sans fin

S’ajoutent énormément de morts civils.


Populations doivent se déplacer, ne peuvent plus se nourrir => anarchie, famine etc. violence jamais égalée.
Nouveaux concepts pour qualifier cette violence : urbicide, destruction de la mémoire, de la culture etc.
Renversement de paradigmes : la guerre ne serait plus de l’ordre de l’exceptionnel et de la recherche de la paix
(continuation du politique par la guerre) mais serait de l’ordre du plus commun (guerre plus importante que la paix).
+ fabrication d’une économie de guerre et paix impossible à construire.
Ex : L’Irak, Les réfugiés

C) Une nouvelle théorie politique Michael Walzer : Guerres justes et injustes

Michael Walzer (1935 -) Just and Unjust Wars, 1977

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Le paradigme légaliste : comment faire dans ce délitement généralisé pour réinstaurer la question de la guerre et de
la justice : obligé à revenir au principe de guerre juste => or de plus en plus de critères. E guerre juste seulement
entre états ? => aboutit à une autre question : put il exister un terrorisme juste ?
Des règles pour conduire la guerre
Organisations internationales peu de pouvoir quand ce n’est pas interétatiques.

D) Femmes se posent la question aussi de la violence

La violence plutôt que la guerre ? La violence comme phénomène d’atteinte aux plus faibles. La guerre un espace de
violence contre les enfants et les femmes. La perception des victimes civiles et non seulement militaires.
Anette Wierworka, historienne spécialiste de la Shoa et de l’histoire des juifs au XXème siècle

Francoise Vergès, politologue, militante féministe « décoloniale » Elle a été titulaire de la chaire « Global South(s) »
au collège d'études mondial de la Fondation Maison des Sciences de l’homme, de 2014 à 2018
⇨ Violence politique au sein des systèmes coloniaux : permet de comprendre comment la violence politique
sur des femmes et des groupes sociaux fabriquait du partisan : un tel déracinement que système de partisan
se met en place

Interrogation : « Le bel avenir de la guerre »

Partie C : les objets de la science politique


Chapitre 2 : Welfare state (état social, de bien être) et le bio-pouvoir

Construction de l’état moderne et pk important de le comprendre et de l’analyser.

INTRODUCTION
Textes fondamentaux de la théorie politique classique : Philosophie grecque :
Les politiques, Aristote / La République, Platon

Chaque ville = état


Concept de polis : affaires de la cité.
 La cité grecque doit avoir un lieu physique où s’engage la politique : le peuple doit se réunir dans un lieu
sacralisé où se fait de la politique.
 Désigne politique en tant que tel : faire de la politique.

Grecs inventent la distinction entre 2 concepts majeurs :


Sphère publique : à la polis jugement, activité publique au sens politique (prendre des décisions politique sur un lieu
= prennent les décisions au destin de la collectivité)
Sphère privée : chez nous : autorité qui échappe à la sphère publique : essentiellement autorité du chef de famille
Ou se place la frontière entre les 2 

Doivent être en partie étanches et évoluent dans l’espace-temps selon les interprétations de ce qui est publique et
privé.
Sociétés sont sur une double sphère. Interdépendance des sphères.
Gestion des affaires publique s’arrête à la sphère publique :
Ex : guerre responsabilité plus importante chez es sparte : sphère privée limitée = garçons envoyés dans écoles
militaires car appartiennent à la sphère publique.

Extension de la sphère publique vers le privé comment le pouvoir s’intègre dans la sphère privée.
Modèle très occidental

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Evolution conceptuelle :
À l’époque moderne (18ème / 19ème) nait un tiers espace, la sphère sociale : entre les deux : société dans son
organisation pas que privée elle intéresse aussi la question publique. Progressivement l’état moderne dans lequel
nous sommes il va jouer le sphères selon les intentions et les enjeux.
Comment la société devient elle-même un objet de régulation du public mais qui reste aussi un objet public.

Enjeu de dvt de la société : politique


Ex : politique nataliste : politique publique qui aide les familles pour avoir un certain nb d’enfants : défend l’idée
qu’une nation doit favoriser la natalité et donc l’éducation : intéresse l’état (surtout contexte guerre) = besoin de
penser la structuration du champ social => plus de gens = main d’œuvre = potentiel économique, social etc.
 Sanction donc de ceux qui n’ont pas d’enfants 

I. Les théories classiques du contrat social

Logique de contractualisation : relation construite entre état et citoyens


DONC philo politique cherche à réfléchir aux conditions des individus dans la société : donc prédominance du contrat
social 
 Il faut un acte fort de contractualisation : contrat qui lie les différents individus, groupes sociaux etc.

Trois éléments forgent les théories du contrat social :


1/ Les théories du droit naturel : l’ensemble des droits qui sont propres aux hommes indépendamment de leur
appartenance à telle ou telle société politique 
Homme avant société : 3 types de droit qui ont à l’état naturel : liberté, vie et propriété.
Doit se faire aussi sur un autre plan que le naturel.
Abandonner le droit de vengeance au profit de l’état : déléguer à l’état ma sécurité 
2/ Le contrat social : un outil technique à portée juridique qui fixe le cadre des conditions et des régulations du
vivre ensemble : sécurité etc.
 On doit vivre ensemble collectivement et pour cela obéir à des règles.
3/ Le principe de souveraineté : L’Etat est une forme et structure, il possède des limites qui fixent le cadre de
l’autorité
 Autorité qui puisse assurer légalement la mise en place de ce contrat et son respect. Constitution de l’état
moderne.
 Question de la bonne gouvernance pour gérer ce contrat social.
 Logique de rationalité de mise en place de ce contrat

A) Grotius et le contrat social

Chez Grotius le contrat est :


Le moyen de relier le droit naturel à la question de la souveraineté : vision religieuse : rationalité emporte sur le
naturel mais cette rationalité doit respecter ce que dieu a mis en place.

Ce contrat se met en place par ces deux concepts : pour le mettre en place :
- L’association librement consentie : les individus acceptent de transférer leur responsabilité au
gouvernement par ce contrat = association d’hommes libres pour une utilité commune : si espace public car
bien commun/collectif qui appartient à la collectivité => doit nous permettre de vivre notre vie en collectif
 Devenu une question politique : inquiétude sur le fait de risque de disparition du bien commun : ex : pdg qui
parle de l’eau : privatisation de l’eau => si argent ok sinon non.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 Donc peut on réfléchir a des biens qui doivent rester commun et si devient propriété => risque pour
l’humanité
- L’assujettissement consenti : mise sous l’autorité : acceptation de perdre des droits au profit de la
collectivité : avantage même si on a aussi la possibilité que ça ne nous avantage pas MAIS acceptation libre.

DONC permet de poursuivre les droits naturels dans un contrat.


Question sous-jacente : quelle est la qualité du gouv qui récupère ces droits : si fin démocratie etc. => bien commun
qu’en est-il ?

B) Hobbes et le contrat social

Bcp moins dans une analyse religieuse + bcp moins optimiste => ne voit pas une décision rationnelle
Guerre naturelle les Hommes ne veulent pas vivre ensemble => mise en place contrat social compliqué
Donc on doit se dessaisir du droit naturel dans le contrat social =/= continuité
Présuppose un dessaisissement d’une partie du droit naturel de chacun vers la collectivité ou vers le
gouvernement : j’abandonne une partie de droit naturel, accepter de limiter mes droits pour la collectivité
 D’un côté je perds mes droits mais en échange état a des obligation  en partie on y gagne (sécurité etc.)

DONC 2 modèles de dessaisissement :


- Consensus : acceptation collective de rentrer dans ce modèle
- Union qui se construit
Contrat social permet le gouvernement des corps : pas que corps naturel mais en société mais on peut jouir de
choses que l’homme a besoin pour bien vivre.
Sécurisation collective qui peut amener prospérité collective : régulation des rapports sociaux (état)

Meilleur dessaisissement : démocratie : assure sécurité externe et interne (vient de la prospérité économique)

C) Pufendorf (1632-1694) et le contrat social

De jure naturae et gentium (Du droit de la nature et des gens), 1672


Il évacue tout discours théologique de la Révélation en distinguant : Le contrat social devrait être constitué :
- Lois révélées : quelques lois divines : pose question universalité : « tu ne tueras point »
- Lois naturelles
- Lois positive : Hommes vont prendre pour construire le droit positif qui cherche à définir des catégories
d’action pour améliorer les conditions d’existence :

La théorie du double contrat :


Donc L’Etat est scellé en un double contrat par :
- Le pacte d’union : rassemblement u nom de l’intérêt collectif
- Le pacte de soumission : on accepte, se soumet aux lois de l‘autorité souveraine qui doit être légitime

Ils fondent l’autorité souveraine sur un ciment d’obligations réciproques entre gouvernants et gouvernés :
politique doit respecter ses engagements/ individus doivent aussi respecter le politique

D) Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) et le contrat social

Rousseau distingue deux types d'inégalités :


- L'inégalité naturelle ou physique : préalable à la société (âge, santé etc.) = ne peut être remise en cause
- L'inégalité morale ou politique : une fois société crée, propriété privée se crée et donc inégalités
apparaissent (différence de richesse, patrimoine etc.) = en découle l’amour propre
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Contrat social : moyen de lutter contre les inégalités de nature : inégalité naturelle au physique
H ni bon ni méchant : pitié etc. MAIS dans la société naturelle basculement qui s’opère => création de la propriété =>
apparition propriété privé => première source d’inégalité.
 Le premier qui s’enferme = crée l’inégalité (ressources etc.)
 Toute l’histoire de la société moderne => fabrication de la richesse et fabrication de la pauvreté par
conséquent : révolution technique accentuent ces inégalités
 Inégalité => source du désordre et source d’exploitation des pauvres par les riches
Donc combat la théorie du faux contrat social : toutes les sociétés modernes aboutissent à des faux contrats : riches
imposent aux plus pauvres pour défendre ses propres intérêts => se dégager de ces contrats et fonder le vrai contrat
social => état souverain, égalité,

Le pacte fondamental ou contrat social :


Par le contrat social l'individu perd sa liberté naturelle et gagne la liberté civile et la propriété de tout ce qu'il
possède. Le contrat substitue à l’égalité naturelle une égalité morale et légitime
A partir du moment où se rassemblent les individus, ce contrat doit conduire à l’égalité des individus et ça doit se
faire donc pour l’intérêt général

Donc gouvernement doit être juste.


Eta a pour fonction de réguler la société pour permettre aux individus de bien vivre ensemble
Donc individu pas dans une position personnelle mais fait partie du collectif
Souverain => éclairé
II. La constitution de l’état providence
A) L’avènement du social

Toutes ces pensées vont marquer la constitution de l’état moderne vers 18 ème / 19ème => nécessité du contrat social
Si état : obligations imposées aux individus et état doit répondre à des attentes : responsabilités

Etat nation : défense de ce territoire dans un contexte de montée de nationalisme.


Corolaire question de l’avènement du social : prise de conscience que les gens ne sont pas des êtres sans pesée ais il
faut les organiser dans ce processus

Le social et le privé :
L’avènement du social coïncide historiquement avec la transformation en intérêt public de ce qui était autrefois
une affaire individuelle concernant la propriété privée => basculement phénoménal 
 Etat s’empare du champ social : état moderne
 Contractualisation entrez état et individus et comprend progressivement que le social est un enjeu
important.
 Ex : pauvreté de la rue interprétée enfin comme pb de société où elle doit intervenir et si ce pb subsiste met
en péril le contrat social.

Enjeu : construire domaine social : construction lente (pus d’un siècle) par expérimentation
Ex : naissance des hôpitaux publics : hospices / premières politiques d’habitation sociale / naissance de la loi sur les
accidents du travail +> dignité humaine
Passe par l’invention d’un grand concept : responsabilité pour faute

Mutation philosophico-politique radical :


Champ social : pour réguler la société où état assure le bon fonctionnement
Social pas seulement individus mais besoin d’un ordre.
Champ social interroge notre capacité de vivre ensemble et de fabriquer du bien commun et si bien commun se
rétrécit => perte de bien commun au profit de système privé

Jennifer Scoizzato Automne 2020


B) Le contrôle social. La folie et le crime

Michel Foucault (1926-1984) s’intéresse à la constitution de la société moderne entre le XVIème et le XIXème
siècle à partir de ses institutions répressives : l’hôpital et la prison
Intéresse à l’état social mais pas dans une vision positive.
19ème marqué par la montée d’institutions de répressions
Dans ce contrat social : systèmes d’autorité : institutions de séparation : pour structurer la société : il faut créer les
espaces de répression.
Ex : dans un village avant tjr un perso bizarre : le fou : incarne innocence divine : pas rationnel mais par sa présence
rappelle à l’individu que dieu peut créer des individus différents => différence fait partie de la société.
Intégration du fou

19ème : stigmatisation, dénonciation, la pénalisation : rompt avec l’ancien modèle : médicalisation du corps (objet
médical) => autorise forme de cruauté/ châtiment
 Folie => criminalité = actes sociaux : déviance rapport des normes de la société
 Fabrication de nouveaux équipements qui cherchent à assurer le contrôle social
 Hôpital (mise à part des individus)
Prison (case noire, zone obscure : illégalisme institutionalisé : criminalisation de ces violences par l’état) =>
nouvel ordre (plus de différence entre riches et pauvres : ex : prison)
 Folie qq chose de naturel avant devient une représentation du danger : écarter le fou de la société : traiter
médicalement.
DONC société moderne qui gère les illégalisme : ce que l’on nomme d’illégal alors qu’avant juste question de
comportement.
 Emergence au 19ème d’une question sociale
 Société soit réprimer toutes ces formes de violence

2 œuvres de Foucault :
Histoire de la folie à l’âge classique, 1961
Surveiller et punir, Naissance de la prison, 1975
La racine de la pathologie mentale ne peut se trouver que "dans une réflexion sur l'homme lui-même", plus
exactement dans les structures sociales
 Pathologie mentale : le crime le vol etc. = comportements pathologique et donc médecine mais répressive
 Stigmatisation
Ex : vision du jeune la même que maintenant => bcp + de mal d’avoir une vision plus objective

C) Les théories de la solidarité et le paradigme assurantiel

L’invention de la solidarité :
La société doit être solidaire car espace d’interdépendance. Donc contrat social doit être au service du collectif.
La solidarité demeure selon Durkheim, la loi constitutive de la société.
 Interdépendance de tous les membres de la société.

La promotion du social : pour forger la solidarité.


Le droit social est la mise en pratique de la théorie de la solidarité : droits que tout le monde a et qui permet de
vivre dans la collectivité. Mise en place de la théorie de la société.
 Réparer les carences de la société, la corriger et non la réorganiser.

Exemple : Le paradigme assuranciel :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


La méthode assurantielle s’applique à toutes les catégories sociales et les contributions sont calculées en fonction
des revenus
L’Etat, à l’aide de cette méthode assurantielle, peut ainsi créer ce lien entre les individus et les classes sociales : il
gère la contribution de tous pour l’amélioration de l’ensemble de la société.

François Ewald (né 1946) : historien philosophe


L’Etat-providence, 1986.
Dans l'État providence, l'homme et la société constituent la mesure de toute chose.
Pour mesurer, il faut faire appel à la norme :
 Place centrale du droit dans l'organisation et le fonctionnement des politiques assurantielles de l'État

Complète image contrat social


Montre la complexité du changement du paradigme : ce qu’est l’homme en société.
Arrivée des normes

III. Conclusion : vers un nouveau concept, le biopolitique


A) Michel Foucault

Il a repéré les dimension de contrôle social :


Ex : fin 19ème s. invention infermières visiteuses / assistances sociales => nouveaux métiers : analyse la société en
trouve les anomalies et inspecte, les règle.
Social multiforme, positif mais où il y a une intervention.
Foucault montre comment l’état s’empare du social : enjeu de gouvernance.
Donc ce privé social : scruter la sphère privée etc.
Intrusion de l’état dans le champ social.
Donc :
Foucault définit le terme biopolitique comme : « La manière de rationaliser les problèmes posés à la pratique
gouvernementale par les phénomènes propres à un ensemble de vivants constitués en population. »
Progressivement le politique va étendre son aire d’influence sur l’individu moins comme être social mais comme être
biologique.
Le politique s’engage dans le biologique : stratégie de mise en forme du politique dans le biologique
Etat s’organise en système pour optimiser l’état de vie : nouvelle façon de dvt du politique.
 Théories déterministes comportementales

B) Thibault Bossy

Thibault Bossy et François Briatte. « Les formes contemporaines de la biopolitique », Revue Internationale de
Politique comparée 2011, 4. vol. 18
« Ce phénomène s’observe dans la constitution de politiques de santé publique qui prêtent attention à la fois au
contrôle collectif des populations et à la mise en discipline des comportements individuels. En conséquence,
l’action des pouvoirs publics sous l’influence du libéralisme exprime une double métamorphose : d’une part, le
pouvoir politique a modifié sa focale d’observation en la déplaçant de la mort vers la vie ; d’autre part, le pouvoir

Jennifer Scoizzato Automne 2020


politique a modifié ses instruments d’action, qui abordent désormais le gouvernement des autres dans les mêmes
termes que le « gouvernement de soi »
 Enjeu de la régulation : vie en tant que vie : bioéthique etc. => lois qui cherchent à instaurer l’action
humaine par le biologique : état pris possession de nos corps pur réguler la société
 Nouvelle catégorie politique de penser la société : dispositifs ou micro-dispositifs de pouvoir : pas qu’état
mai aussi
 Modifie la structure du politique.

Gérer les individus à petite échelle


Un aspect particulièrement intéressant de la biopolitique contemporaine semble ainsi se situer dans son
architecture rhétorique et opératoire à géométrie variable, oscillant entre l’autocontrôle et l’autoritarisme : la
diffusion de messages incitant les individus à se distancier par eux-mêmes des comportements à risque se
superpose aujourd’hui à des mesures prohibitives ou stigmatisantes de ces comportements ».
 Gestion territorialisé : concepts bioéthiques où on doit se conformer. Peut s’appuyer sur des théories
déterministes comportementales.

Biopolitique : gérer les individus comme biologique : biologie au centre de la politique


Chez foucault : critique : car si s’insère dans ce domaines : travaille à partir de la médecine : touche aux
fondamentaux mêmes de la vie humaine, de l’humanité => dangereux
Ex : dès le plus jeune âge savoir si l’enfant plus tard sera un délinquant ou non selon les analyses sur leur
comportement cérébral et cela par les savoirs accumulés par les experts concernant le cerveau etc.
 Ceux détectés somme potentiellement futurs criminels etc. => les distancer, séparer du reste de la société
car plus dangereux techniquement 
 Surdétermination par une interprétation d’une image scientifique qui donnerait l’idée que rien évolue.
 En surdéterminant l’individu on le stigmatise
 Interrogation à avoir sur comment ces politiques qui émettent ce genre de pensée ou de « mesures », lisent
la science. => distanciation à avoir.
 Le politique a souvent besoin de réduction à des solutions simples MAIS pas si simple.

« Michel Foucault nous semble en effet avoir élaboré un agenda de recherche authentiquement intersectoriel,
permettant de rapprocher différents domaines de l’action publique à partir d’une conceptualisation de la
rationalité politique qui les traverse. À titre d’exemple, la notion de discipline, initialement…Cette possibilité
semble toutefois sous-exploitée dans la littérature scientifique, alors même que l’emploi fréquent du terme de «
risques » ou de « facteurs de risque » dans le champ scientifique comme dans la rhétorique gouvernementale
devrait inciter à mobiliser cette faculté de la notion de biopolitique. À cet égard, l’analyse politique comparée
semble presque prédestinée à remédier à cet écueil, dans la mesure où ses objets et ses méthodes insistent sur
l’hétérogénéité de l’action publique menée dans différents contextes politiques et institutionnels ».

C) Des interrogations de genre sur le Welfare State

Mary Daly et Katherine Rake, Gender and the Welfare State.Care, Work and Welfare in Europe in the USA, 2003,
Polity Press.

De quelles manières les Etats providences affectent-ils les relations de genre ?


Hypothèse sous-jacente : les lois, les normes et les politiques de l’Etat-Providence déterminent des relations de
genre dans la société. Les ressources, les positions sociales, symboliques et institutionnelles sont déterminées par le
genre et ses représentations sociales et politiques.
L’Etat providence distribue son aide et ses modalités de prise en charge des individus selon des logiques
d’appartenance et de valorisation de la masculinité au détriment du féminin.
Domaines d’analyse retenus : Le soin aux autres – Le care – le travail – work – et le bien-être – Welfare.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Partie 3 : Les outils de la science politique
Chapitre 3 : La raison d’état

INTRODUCTION Qu’est-ce que la Raison d’Etat ?

« La raison d'État est le principe au nom duquel un État s'autorise à violer le droit au nom d'un critère supérieur.
C'est avant tout un principe d'action politique, dont le concept philosophique est caractérisé par un flou
définitionnel, et qui donne lieu à des pratiques très variées ». Définition Wikipédia.

Pour agir l’état va dépasser le cadre juridique.


Raison d’état nous amène vers un exceptionnel juridico-institutionnel
Lorsqu’un état, une nation entrerait dans cette situation => justifie la prise de décision différente et d’agir
exceptionnellement.

La Raison d’Etat comme « part obscure de l’exercice du pouvoir » :


Dépassement de la démocratie, des règles de la légalité et de la logique traditionnelle du fonctionnement de l’état :
une part obscure de la fonction : plus éclairée par un système social politique et juridique qui permet une
transparence démocratique.
Ce qui serait de l’ordre de l’inavouable, du secret et du non-droit qui accompagne l’art de Gouverner :
L’art de gouverner nécessite le droit pour éclaircir, justifier les positions : Celui qui a le pouvoir ne doit pas faire
n’importe quoi MAIS parfois dans le mode de gouverner du non-droit.

« Raison d’Etat » : mode d’intervention du pouvoir politique qui déroge au droit commun ou droit dit positif :
Dépasse le droit commun (droit positif). Basculement du fonctionnement de l’état vers un statut de l’exception,
guidé par des motivations d’exceptions / lié à un contexte exceptionnel qui autorise cette action spécifique.
- Décrit un Etat d’action exceptionnel = Concept d’un agir spécifique
- On associe souvent le concept d’Etat d’exception à celui de de Raison d’Etat
Raison d’état : mode philosophique de penser l’état en dehors du système traditionnel
Etat exception : organisation du système de l’action de l’état hors du champ traditionnel

Le « no-man’s land de la raison d’Etat » : indéfinition du statut : dangers de se trouver dans ce no-man’s land.

« La démocratie s'arrête là où commence l'intérêt de l'Etat. » Charles Pasqua, Libération, 13 décembre 1994.
 Figure intéressante : territoire où il n’y a plus de loi et favorise les conditions d’action radicales des états au
nom de leurs enjeux.

« En matière de crime d’Etat, il faut fermer la porte à la pitié et mépriser les plaintes des Personnes intéressées et
les discours d’une populace ignorante qui blâme quelquefois Ce qui lui est plus utile ». Cardinal Richelieu, lettre à
Louis XIII.
 Situations qui échappent à la rationalité du droit.

« Régime oblige : le pouvoir absolu a des raisons que la République ne connaît pas » François Mitterrand, Le Coup
d’Etat permanent, 1964.
 Le pouvoir peut s’octroyer des actes qui sortent du système

Si on veut un état moderne il faut qu’il contractualise etc. => lisibilité absolue OR là envers du décor

Jennifer Scoizzato Automne 2020


I. L’intervention de la raison d’état
A) Machiavel

Pas de conscience de notion d’état moderne :


Pas question de moralité mais d’efficacité : besoin de la raison d’état => forme de rationalité de gestion de ce
pouvoir même si on utilise des outils qui ne sont pas moraux (ruse etc.)
Machiavel parle le premier de « Raison politique »
Il n’utilise pas le mot de « Raison d’Etat »
- Car il situe les rapports de domination politique dans une logique de rapports de force et/ou de stratégies
personnelles.
- Machiavel pense la ruse en dehors de tout contexte divin. L’action de l’homme politique peut échapper au
divin
Il pense que cette rationalité fait échapper à la question de Dieu : il est là juste pour simplement gouverner
Conscience du collectif : introduit la raison d’état
Intérêt général conduit à la raison d’état et à des actions spécifiques

B) Giovanni Botero et la Raison d’état

Premier théoricien de la Raison d’Etat (au sens moderne) Penseur jésuite italien, diplomate et poète Ancien
secrétaire de saint Charles Borromée
Partisan des pouvoirs économiques étendus pour les acteurs et populations et s’interroge aussi sur l’extension des
pouvoirs politiques de la population.
Auteur de Della ragione di Stato, 1589
Cet ouvrage suscitera, dans les décennies qui suivent sa publication, une abondante littérature politique centrée
sur la notion de Raison d’Etat.
Thèse première de Botero : combattre la pensée de Machiavel
1/ Premier principe du Machiavélisme : L’action de l’homme politique peut échapper au divin
Chez Botero : Retour nécessaire à Dieu : Le Prince est soumis à Dieu et gouverne par la Raison d’Etat

Critique machiavel : machiavel pense la rationalité mais ne pense pas l’état car d’une certaine façon il est en
inadéquation avec Dieu
Raison politique contre dieu : si justifiée pas de problèmes moraux
Mais selon G.B : si pas de Dieu alors pas moralité donc pas de sens collectif.
Il faut mettre le gouvernant dans une conception théologique : doit mettre en œuvre les principes divins.
Prendre le pouvoir pour mériter dieu mettre en application ses principes : fin de la pauvreté etc.

2/ Le prince est celui qui se donne les moyens de la domination au service de Dieu :
- Car Dieu et la loi de Dieu permet d’accéder à la morale.
- La morale est du côté de la raison et de la rationalité
- La raison d’Etat est la connaissance de ces moyens

« Car la raison d’État suppose le prince et l’État ; le premier comme ouvrier ; le second comme matière »

Le prince doit apporter des réponses politiques :


Abondance : question économique : futurs des sujets
Paix : condition de la prospérité ; si tjrs en guerre pas possible de fabriquer de la prospérité et donc attirer des
critiques et contestations.
Justice : égalité etc.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 Evite la violence la pauvreté etc.
3/ Le Prince doit être au service de ses sujets.
Le Prince chrétien doit bien gouverner par raison d’Etat qui n’est pas un mode extraordinaire de justification de
l’action politique.
La vertu du Prince est donc chrétienne et il applique la raison d’Etat dans les buts et objectifs fixés.
La raison d’Etat selon Botero n’est pas du côté d’un Extraordinaire du mode de gouvernement.
Il s’agit d’un ordinaire de rationalité d’exercice du pouvoir en conformité avec le message divin
 Vision de gouvernement MAIS la raison d’état n’est pas du côté de l’extraordinaire : devrait être l’ordinaire
de la gouvernance politique.
Raison d’état : basculement
Inversion de paradigme : dans les débats les paradigmes s’inversent, changements conceptuels.
 Botero raison d’état ordinaire PUIS on bascule vers l’extraordinaire

4/ qualités du Prince selon Botero :


- La vertu chrétienne
- La sagesse
- La compassion chrétienne
- L’obéissance à la loi divine
- Le souci de la prospérité collective
- La recherche de la concorde et de la paix Intérieure
- La tempérance, une avidité limitée
- Le souci de tous

 Fabrique le sens d’intérêt général


 Réfléchit à ce que peut être un bon gouvernement qui fabrique de la cohésion et où la guerre est
extérieure : l’état va faire la guerre que si derniers recours etc.

Cette théorie a des fragilités :


- Pensée que dans le religieux : seule référence OR limitation de la compréhension de la société
- Théorie du raisonnable : tout est raisonnable => extinction des passions humaines. Monde aseptisé, pas
d’exceptionnel dans ce système

C) La Guerre comme support à la raison d’Etat

A partir du 17ème : entrée dans un certain nouveaux nombre de conflits : visions différentes
Le basculement de l’ordinaire à l’extraordinaire
Selon Michel Senellart, Professeur à l’Ecole Normale Supérieure :
Le première d’application de la Raison d’Etat est la guerre.
Senellart donne une définition moderne de la Raison d’Etat :
« La raison d’État n’est autre chose qu’une contravention aux raisons ordinaires pour le respect du bien public, ou
pour le respect d’une plus grande et plus universelle raison ».

Contravention : déroge à la loi etc.


L’état peut contrevenir, s’oppose dans les faits aux rationalités ordinaires de gestions.
Raison d’état n’est pas à chercher dans l’ordinaire mais dans l’extraordinaire des situations : guerre en l’occurrence.
Procédés techniques qui autorisent les gouvernants à s’affranchir des règles usuelles qu’il a mis en place pour
élaborer la prospérité.
+ il ne faut pas l’interroger en tant que citoyen et dès que critique => mauvais citoyen.
Donc mise en œuvre de mesures extraordinaires face à une menace extraordinaire

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 Pour protéger la démocratie => obligés de construire un dispositif de protection de la société pour elle-
même et contre-elle-même (car au sein de la société parfois individus suspects)
D) Scipione Ammirato (1531-1601)

Napolitain, historien, chanoine de la cathédrale de Florence.


Ecrit sur la guerre et l’usage de la raison d’Etat dans des situations de conflits militaires.

La guerre est considérée comme extraordinaire ou justifiant l’extraordinaire


Son message : Lutter contre le péril turc : « L’observation des choses politiques, nous enseigne qu’en l’espace de
cent ans, le Turc se peut faire maître de l’Italie s’il n’y est pourvu ».

Raison d’état ordre de l’extraordinaire : cette potentielle menace des autres et de modification alors de notre vie =>
adaptation à cette menace majeure
Association entre nouvelle conception de la raison d’état, sécurité, guerre, terrorisme etc.

Donc il faut faire la guerre :


- L’art politique doit être au service de la guerre
- Les fortifications des cités doivent être renforcées
- Il faut « imiter l’ordre de la guerre » en imposant aux villes de devenir des camps Militaires
- La lutte contre la famine justifie la fin des relations civiles ordinaires
- Il faut imposer des règles collectives militaires pour le salut de la collectivité

 Transformer la société civile en société militaire : or lois qui empêchent donc raison d’état => outil majeur
 Nécessité qui autorise en tant qu’état => imposer des mesures

 La Raison d’Etat est désormais synonyme de mesures relevant de l’Extraordinaire

La guerre définit donc la raison d’Etat comme ensemble de mesures extraordinaires dépassant l’ordinaire de la
paix
La guerre est une situation de l’extraordinaire…. Elle requiert des solutions extraordinaires
Le Prince est renvoyé à l’exigence de gagner la guerre par des moyens qui ne peuvent plus être limités dans le
temps et l’espace

E) Carl Schmitt

(Emmanuel Tischscherer, Le décisionnisme de Carl Schmitt : théorie et rhétorique de la guerre, 2004)

Dans Théologie politique I :


Carl Schmitt pose les fondements du décisionnisme :
« Souverän ist, wer über den Ausnahmezustand entscheidet » / « Est souverain celui qui décide de la situation
exceptionnelle »
Souverain pas seulement gère l’ordinaire MAIS dans les temps de souveraineté : temps de l’exceptionnel : unité
sociale, conflit qui favorise la collectivité.

Qu’est-ce qu’une situation exceptionnelle ?


« Il est impossible d’établir avec une clarté intégrale les moments où l’on se trouve dans un cas de nécessité (Notfall)
mi de prédire, dans son contenu, ce à quoi il faut s’attendre dans ce cas, si véritablement, il s’agit du cas de nécessité
extrême ou de son élimination. La présupposition comme le contenu de la Compétence sont ici nécessairement
illimités ».
Au registre des situations exceptionnelles résident la guerre et la sédition (la menace de la disparition de l’Etat)

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Mais l’exceptionnel va au-delà d’un objet. Elle est liée plus globalement À l’opposition sémantique décisionnelle «
Ami ou ennemi ».

« La distinction spécifique du politique à laquelle peuvent se ramener Les actes et les mobiles politiques, c’est la
discrimination de l’ami et De l’ennemi. Elle fournit un principe d’identification qui a valeur de Critère, et non une
définition exhaustive ou compréhensive ».

Le virage vers la « guerre totale » :


Dimension exceptionnel de la guerre : mobilisation totale dans une guerre totale : individu dans la masse.
Selon Carl Schmitt : La confrontation avec l’ennemi total appelle la guerre totale une mobilisation totale au sein de
l’État total. L’État total abolit la distinction entre combattants et non-combattants, guerre militaire et non
militaire.
Il conduit à l’engagement de toutes les ressources, physiques et morales d’une nation dans la lutte pour l’ennemi
 Fin des libertés publiques : un seul corps social qui a juste à répondre aux injonctions de la guerre.

Guerre : intensité absolue : détruire l’adversaire jusqu’au bout.


La guerre aussi au service de la politique

Qu’est-ce que le Politique selon Carl Schmitt ?


Le politique est au service de la guerre
Mais la guerre est aussi au service du politique
La politique comme la guerre est affaire d’intensité et de puissance La guerre offre les conditions d’atteindre à
cette intensité par l’exceptionnel de la situation offerte à la nation en armes
« La politique désigne seulement le degré d’intensité d’une unité »

Cette conception ne serait-elle pas mise en activité : état d’exception généralisé ?

II. Actualité de l’état d’exception


A) De l’état d’exception

(Giorgio Agamben, philosphe italien, professeur à l’Université de Venise, Etat d’exception, 2003)
L’Etat d’exception = no mans land
 Vide, abysse : ce qui n’est pas : pas liberté, de règles, de sens etc. Zone grise
L’Etat d’exception comme « Entre-deux »

L’Etat d’exception relèverait du « négatif » : Ce qui n’est pas ou n’appartient pas. Idée d’une indétermination
Indéterminé : permet aux états de naviguer cachés masqués sans même expliquer leurs actions
Il définit donc un périmètre ou une zone d’incertitude

L’Etat d’exception engage une réflexion sur :


- La place ou non du droit et du juridique
- Le concept de nécessité « La nécessité justifie sa propre loi » donc « la nécessité fait loi » : l’état doit
intervenir et pas plus d’explications 
 Paradoxal : condition extérieur fait la loi.
 Concentration du pouvoir

Tous les systèmes politiques ont juridiquement créé les conditions de l’état d’exception. Mise en œuvre de l’état
d’exception par la loi.
Donc grande question : si on sait rentrer dans l’état d’exception peut-on, sait-on en sortir, comment etc. ?
Jennifer Scoizzato Automne 2020
B) Le 11 Septembre et le retour de la raison d’Etat

(Jean-Claude Paye. Sociologue auteur de l’ouvrage La fin de l’Etat de droit, 2004)


Le Président George Bush, définit les attentats du 11 septembre 2001 d’« acte de guerre »
 Basculement : justifie la mise en place de l’exceptionnel.

Les attentats du 11 septembre ont été l’occasion d’une accélération des transformations des codes pénaux et des
codes de procédure pénale des pays occidentaux

Lutte antiterroriste aux Etats-Unis : 26 octobre 2001, adoption de l’USA Patriot Act :
- Les autorités peuvent arrêter et retenir, pour une période non déterminée, des étrangers soupçonnés d’être
en relation avec des groupes terroristes
- Mise en place d’une surveillance du Net, système
- « Carnivore » di FBI.

L’USA Patriot Act stipule :


- Que les délits sont considérés comme terroristes s’ils sont « faits sciemment dans le but d’influencer ou
d’affecter le gouvernement par intimidation ou contrainte (...) ou dans le cadre de représailles vis-à-vis
d’opérations conduites par le gouvernement »

Des tribunaux d’exception : L’Executive Order du 13 novembre 2001 met en place :


- Des tribunaux militaires d’exception sont chargés de juger les étrangers accusés de terrorisme.
 Absence de possibilité de recours.

Guantanamo comme zone de non-droit :


On retrouve le contexte d’extra territorialité :
Louée au gouvernement cubain échappe à tout contrôle judiciaire des cours américaines
Les personnes peuvent être détenues pour une durée indéterminée.

Ce ne sont pas des prisonniers de guerre : or dit la guerre mais on refuse ce statut DONC ils ne peuvent rien déclarer
aux organisations internationales. Donc ne peuvent pas se plaindre etc. (torture etc. peut-être)
Pas criminels civils
Pas prisonniers politiques 
 Ces individus sont privés de toute garantie juridique et n’existent pas en tant qu’êtres humains.
 Donc dès que pas existence juridique : pas moyens de contester ce contexte : comme si la prison n’existait
même pas => aucune instance peut y entrer etc.
Il va falloir des années pour que la justice arrive à contourner ce vide juridique : ce no-man’s land impossible à saisir
DONC progressivement les autorités américaines ont essayé de s’emparer de cette question jusqu’au moment où
jurisprudence etc.
 Le pouvoir exécutif s’accorde ainsi des pouvoirs extraordinaires qui s’opposent au droit international.

Ce système de raison d’état, état exception sécuritaire américain va avoir un effet sur l’Europe : enjeux de puissance
organisent le champ des relations internationales.

Lutte antiterroriste dans l’Union Européenne :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


6 décembre 2001 : Les ministres européens de la Justice et de l’Intérieur adoptent une décision-cadre pour à
harmoniser les législations des Etats membres en ce qui concerne la définition de l’acte terroriste.

L’infraction est considérée comme terroriste si elle (définition très large) :


- « A pour but de détruire les structures politiques, économiques ou sociales d’un pays »
- « A pour objectif de le déstabiliser gravement ».

 Accords juridiques qui doivent être mis en place très rapidement : dispositif sécuritaire à mettre en place
très rapidement DONC mesures transitoires qui contournent le droit classique pour mettre en place ce que
les USA ont demandé.

CONCLUSION : Prolégomènes pour sortir de la Raison d’Etat

Comment sortir de ce qui est au-delà de la règle et du dépassement du droit ordinaire ?


Comment sortir de l’exception et des arguments de l’exceptionnel ?
 Risque que l’exceptionnel redevienne normal : avec les contextes etc. : sensation de renforcement de raison
d’état.
 Comment sortir de ce qi n’ts plus dans la règle : si loi pas bonne etc. => modification renouvellement de la loi
etc. => processus démocratique MAIS là au-delà de la règle comment en sortir.

Le retour à la situation normale ne peut-elle justifier le retour à l’Etat de droit : question de principe
philosophique. Dès lors que le contexte menaçant disparaît, il est logique de demander et exiger un retour à la
normalité des règles de gestion publique de la société.
 Si je veux sortir de cette situation il faut pouvoir justifier que l’on peut retourner à la normale : société a très
peu d’arguments pour revenir en arrière.

Lorsque la menace ou la guerre comme menace s’éloigne… : possibilité de revenir à la normale plus facilement
Du point de vue technique : Comment s’y prendre ?
La mobilisation des acteurs politiques et des acteurs de la société civile. Poser l’exigence du retour aux principes
de la démocratie – processus de conscientisation des élites et des corps sociaux… Quel apport et bénéfice du
retour à la démocratie délibérative dans un processus de reconstruction et redéploiement politique ?
 Il faut qu’il y ait des individus qui demandent un retour à la normale etc. : enjeu de mobilisation sociétale.

Exemple intéressant de la Suisse


Le parlement (Assemblée fédérale) convoqué d’urgence le 3 août 1914 vote à l’unanimité et sans véritable débat
l’arrêté confiant au Conseil fédéral « le pouvoir illimité de prendre toutes les mesures nécessaires à assurer la
sécurité, l’intégrité et la neutralité de la Suisse et à sauvegarder le crédit et les intérêts économiques du pays, et en
particulier, à assurer l’alimentation publique ».

Durant quatre années de Guerre mondiale, 1’400 ordonnances sont adoptées par l’exécutif. Sur les questions
ordinaires, les deux chambres du parlement poursuivent leur travail législatif propre.

L’Assemblée fédérale parvient, par l’arrêté du 3 avril 1919, à maintenir selon les vœux du gouvernement les pouvoirs
extraordinaires pour toutes les mesures indispensables à la sécurité du pays et à la sauvegarde de ses intérêts
économiques. C’est en octobre 1921 que le Conseil fédéral supprime le principe des pleins pouvoirs par un arrêté
urgent. (Voir André Manuel, Les pleins pouvoirs en droit public fédéral suisse, Lausanne, Université de Lausanne,
1953, 22) …
 Conseil fédéral parvient à garder des mesures d’exception : guerre finie mais cherchent d’autres contextes
1921 fin de ce système

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Suisse : efficacité : aller et venir dans l’état d’exception.

Partie 3 : Les outils de science politique


Chapitre 4 : L’action dans la théorie politique

INTRODUCTION

Le propre de l’homme : action et quel que soit la nature du contexte l’action est au centre. Dans la désespérance
d’une situations : action moteur de notre optimisme.
Si je considère que ‘action est la seule possibilité qui e reste => pensée de l’action est importante dans la situation où
je vis. Action seul moteur de l’identité de l’être humain.

Origine du concept d’action :


- Chez Aristote et Platon : L’action (praxis) s’oriente vers une fin : le Bien. Le principe de l’action, c’est
l’homme :
Si on veut changer le monde, plus de démocratie etc. => se fait par l‘action (quelque chose qui nous met en
mouvement) =/= contemplation (art de se mettre en situation d’observer le monde en ressentir l puissance
sans forcément agir).
1/ Les être font partie de la nature et donc mouvement préalable à l’action : présent à la nature on ne la
subit pas seulement.
2/ poiesis : production en tant qu’œuvre / praxis : moyen, outil qui peut me permettre d’atteindre la poiesis
Processus d’action pour parvenir à la finalité souhaitée.
 Praxis fondamentalement humaine : praxis du côté de l’action humaine : même si copie des
mouvements de Dieu => action humaine.
 Question de la finalité de l’action : quelle est la finalité de la praxis : pk agir : si on doit agir car on doit
faire le bien de l’Homme (mimétisme) => réaliser le bonheur. Tout refus d’agir = renoncement à moi-
même et à l’humanité.
- Chez Kant : Le concept d’action morale : Une action n’est pas automatiquement, moralement bonne :
critique l’action bonne : concept qui n’a pas de sens. Aller plus loin qu’une bonne action : CAR action bonne
peut être moralement mauvaise. Trouver la conformité avec ce qui est bien.
 Agir moralement : pas agir car utile MAIS car produit du bien : dimension morale très importante =>
intention de l’action
 Intentionnalité de l’action : pk j’agis
- A l’époque moderne : L’action est au cœur de la philosophie politique (Marx, Pareto, Durkheim) : auteurs
de l’action : définit la philosophie politique comme science de l’action : analyse d’un processus d’action.

Question de l’action / décision :

La décision : ce qui permet d’agir. Processus décisionnel important.


Dans les théories du développement politique : L’action n’a de sens que par rapport au principe de la décision.

La décision remplit quatre fonctions :


- Permettre à l’acteur d’agir : agir que si décidé
- Permettre au citoyen de supporter le monde : celui qui agit est en situation de prendre le monde comme un
enjeu => porter, apporter une énergie pour transformer le monde comme acceptable.
- Fragmenter les actes en compétences respectives : processus d’action passe par la fragmentation des
problèmes => comment à partir de la décision, de l’action définir les modalités d’agir => on ne peut pas tout
traiter, repérer les difficultés et trouver les compétences.
 Rend les choses plus complexes car plusieurs compétences et donc plusieurs personnes avec diverses
compétences sur le même projet

Jennifer Scoizzato Automne 2020


-Assurer la préservation sociale : système social ne doit pas s’effondrer de l’intérieur : laisser des ouverture
pour progresser au sein de la société.
L’action/décision est forcément présente aujourd’hui à une époque où l’action apparaît plus difficile, plus
improbable ou plus aléatoire. Même dans des situations de globalisation : affaiblissement des états nations :
processus de décision MAIS ne supprime pas tout.

I. Les théories de l’action


A) Hannah Arendt et l’action comme condition de l’homme moderne

Selon Arendt : « c’est la possibilité d’action qui fait de l’homme un être politique »
 Le fait qu’il puisse agir => politique / si interdit d’agir : absent de la question de la réforme = si
marginalise = réduction à la capacité d’être politique.
 Capacité d’initier quelque chose de neuf : action importante.

Pour cerner l’essence du politique, H. Arendt cherche à identifier les traits les plus durables de la condition
humaine
Les conditions de l’existence humaine sont : la vie en elle-même, la natalité et la mortalité, la pluralité,
l’appartenance au monde.

 La vie est faite de nouvelles générations => cette pluralité homme appartient au monde et donc obligé
d’agir. Nouvel être : porteur d’action. Chaque génération mène son innovation. Echec des générations
précédentes pas total car tjrs possibilité de renouveau car nouvelle génération
 Richesse, potentialité de la jeunesse etc.
 Condition humaine : ordre de la pluralité, différence etc.
Régime totalitaire : interdit l’action 

Pourquoi l’action ? Pourquoi agir ?


Arendt énonce : Le principe de spontanéité qui vient de la condition humaine de natalité.
L’avenir de l’humanité n’est possible que parce que des hommes nouveaux naissent, et qu’avec eux naît : « la
possibilité qu’advienne quelque chose d’entièrement nouveau et d’imprévisible »

La condition humaine de la pluralité


Arendt défini la « condition humaine de pluralité » par le fait que : « ce sont les hommes et non pas l’homme qui
vivent sur terre et habitent le monde »
 Habiter = être présent au monde, vivre et non subir => enjeu de pluralité, réflexion égalité etc.
 On appartient à un monde commun

La pluralité a un double caractère d’égalité et de distinction.


Elle est la condition fondamentale de l’action et de la parole et donc, de toute vie politique
 Pluralité nécessaire et doit être exprimée pour débats et transformation en conséquence.

L’appartenance au monde commun


Le monde commun est produit par la diversité liée à la condition humaine de pluralité :
- La parole et l’acte n’existent que s’ils s’insèrent et interviennent dans le monde commun : si on veut
changer le monde : prise en considération du monde commun.
- Le langage « fait de l’homme un animal politique » 

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Conclusion :
Les hommes ont donc la capacité de changer le monde s’ils parlent ensemble pour comprendre leur monde
commun et si, doués de spontanéité, ils agissent pour transformer ce monde commun
 Echange et acceptent de discuter le monde et son avenir.
 Capacité de faire évoluer les chose mais doit les discuter
 Puissance d’agir immense : porte en elle la question de la liberté.

Critique : agir que en réfléchissant les conditions de mon action : pk j’agis ?


Agir sans penser l’action c’est de l’inaction. => répétition : inaction et danger = pas de pensée d’action : dépossession
de ma capacité d’être humain.

Aphorismes d’Hannah Arendt :


« Agir c’est prendre une initiative, entreprendre, mettre en mouvement ».
« L’action en tant que commencement correspond au fait de la naissance, elle est l’actualisation de la condition
humaine de natalité ».
« C’est la possibilité d’action qui fait de l’homme un être politique ; elle lui permet d’entrer en contact avec ses
semblables, d’agir de concert, de poursuivre des buts et de forger des entreprises ».
« Nous sommes libres de changer le monde et d’y introduire de la nouveauté. Sans cette liberté mentale de dire
oui ou non – en exprimant notre approbation ou notre désaccord au réalités telles qu’elles nous sont données… il
n’y aurait aucune possibilité d’action ».
« L’action est la seule faculté miraculeuse thaumaturgique »
« Seule l’expérience totale de cette capacité peut octroyer aux affaires humaines la foi et l’espérance, ces deux
caractéristiques essentielles de l’existence que l’Antiquité grecque complètement méconnues ».

Action seule faculté de guérison : par l’action on peut améliorer les situations

 Action fondamental dans la transformation pour améliorer, faire le bien. DONC question de l’action
importante.

B) L’action dans le monde rationnel

Max weber est le premier à parler d’action rationnelle

Il définit quatre types d’action :


- L’action émotionnelle (irréfléchie et spontanée) : subjectivité. Or question dans la science politique :
question rationalité. DONC il faut qu’on s’en sépare.
- L’action traditionnelle (l’habitude) : capacité de penser l’action faible.
- L’action rationnelle par rapport à des valeurs (valeurs morales qui conditionnent l’action) : ce qui
conditionne notre comportement : valeurs morales de notre action.
- L’action rationnelle en finalité (l’action permet d’atteindre un but que l’on se fixe) : peut dans certains cas
faire abstraction de la morale car finalité qui compte.

Question de l’action niveau du 20ème : action = rationalité

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Théorie du choix rationnel (TCR)
1. John L. Campbell

Professeur, Dartmoucht College, USA, Professeur d’Economie politique et de Sciences politiques, Université de
Copenhague
Les acteurs travaillent de façon rationnelle pour mettre ne place l’action etc.

Pour Campbell : « la réalité politique est déterminée par des individus qui agissent selon une logique utilitaire de
coûts et bénéfices »
 Tout individu dans le champ politique peut avoir des ressentis cognitifs (subjectif) mais au-delà de ça
(articulation homme machine : l’homme doit reprendre le dessus et prendre solution MAIS est-ce que
bonne décision ?) => il ne faut pas, peut-pas déposséder l’homme de son action : humain
surdéterminant de la relation homme/machine
 Action humaine essentiellement instrumentale : et préférences selon calculs rationnels pour voit l’utilité.
Comment un acteur va rationnaliser sa décision, son action selon un calcul cout / bénéfices => avoir
meilleure efficacité.
 Choix rationalité qui précède le choix de l’action publique.

La logique mixte : idées versus intérêts.


« En premier lieu, lorsque nous nous demandons si une décision politique est motivée par des idées ou par des
intérêts, nous posons mal la question. Nous disposons aujourd’hui de deux corpus importants ; l’un démontre
l’importance des idées et l’autre celle des intérêts. On peut donc penser que les deux camps ont des aperçus
intéressants à offrir et, dans ce cas, il vaudrait peut-être mieux nous demander de quelle façon les idées et les
intérêts interagissent pour influer sur les prises de décisions politiques ». Pour convaincre les sceptiques…

2. James B. Rule (1943)

Professeur, Nuffield College, Oxford, Université de Bordeaux, Cambridge et Université d’Etat de New York

Pour Rule : L’action humaine est essentiellement instrumentale et les acteurs calculent rationnellement ce qui
peut maximiser leurs récompenses globales. Les deux notions d’instrumentalisme et d’analyse coût-avantage
distinguent la théorie du choix rationnel de toutes les autres théories.
Maximalisation de la récompense : si effets négatifs => pas action.

« La version moderne de cette théorie comporte trois grandes prémisses :


1. L’action humaine est essentiellement instrumentale, si bien que la plupart des comportements sociaux
peuvent être interprété comme des efforts pour atteindre des fins à long terme relativement durables. Pour
les individus, comme pour les groupes sociaux élargis, ces fins ou ces valeurs forment des hiérarchies
relativement stables de préférences ou d’utilités.
 Doit produire des résultats.
2. Les acteurs décident de leur conduite à l’aide de calculs rationnels de la ligne d’action qui, parmi d’autres,
est la plus susceptible de maximiser leurs récompenses globales. L’accès de l’acteur à une information
pertinente joue un rôle important dans les résultats de ces calculs.
 Si j’agis je veux un bénéfice total : global mais aussi pour moi-même
3. Ultimement, on peut expliquer de vastes processus et arrangements sociaux, notamment des choses aussi
différentes que des taux, des institutions et des pratiques, comme étant les résultats de ces calculs. Des
explications convaincantes peuvent exiger une description de la deuxième, troisième ou nième conséquence
(souvent non intentionnelle et non intuitive) du choix qui a été fait. »
Jennifer Scoizzato Automne 2020
 Partisans de cette théorie : marche pour tous les sujets
 Si mise en place d’un processus décisionnel : entourage et moi-même ne voit pas l’insuffisance de ma
volonté, de mon choix => conséquences non intentionnelles et intuitives (finalité différente voir inverse)
=> théorie de l’effet pervers.

« La TCR peut nous dire comment des acteurs politiques influencent ou suivent les idées de leurs électeurs, par
exemple sur « les intérêts des femmes ».
 Jouer sur les électeurs et sur ce qu’ils préfèrent pour les attirer.

« Par contre, elle ne peut rien nous dire au sujet des processus clés qui permettent de redéfinir ou d’élaborer ces
intérêts, si bien que les intérêts des femmes à un moment donné n’ont plus aucune ressemblance avec ce qu’ils
deviennent par la suite. »
 Dépend des intérêts de la convention à un moment.

« Tout homme politique qui ne tient pas compte de cette dynamique risque de graves conséquences, comme ces
sénateurs américains qui, en 1991, au moment des audiences pour confirmer la nomination de Clarence Thomas à
la Cour suprême, n’ont pas saisi quelles redéfinitions étaient en cause ».
Clarence Thomas afro-américain nommé par George Bush en 1991 fut hostile à la discrimination positive en faveur
des minorités ethniques et opposé au droit d’avortement. Sa nomination a suscité l’opposition de la National
Organization for Women.

La TCR : une efficacité dans un processus de décision linéaire :


Processus de décision linéaire : interprétation d’un monde linéaire.

Point A : formalisation, conceptualisation et impulsion de l’action


Utilise des moyens etc. (pts B / C)
Point D : résultat attendu

Espace très rationnel : je postule que tout le processus est rationnel. Relève d’un mirage de tout le processus
décisionnel. + interdépendance
 Entre le A et le D, il s’établit une chaîne continue d’activités destinées à enrichir et satisfaire aux
enjeux de la réussite en D

C) L’action dans la théorie des jeux

John Von Neumann (1903-1957), Mathématicien / Oskar Morgenstern (1902-1977), Economiste


 Conceptualiser de la théorie des jeux : Theory of Games and Economic Behavior (1944)

Théorie des jeux : ce qui se joue = interactions entre les individus.


La théorie des jeux étudie les interactions entre des protagonistes à travers des modèles appelés jeux »
 Tout jeux comporte une liste de joueurs, un ensemble de stratégies possibles pour chacun, et des
règles qui donnent les gains des joueurs

Modèle de mise en forme de la décision, action politique interactionniste.


 Pas rationalité pure : instrumentalisée par des attitudes d’interaction, d’échange, de conflit etc.
 Les résultat n’est pas sûr mais il faut des partenaires etc. => concessions etc.

Théorie des jeux évolutionnistes


La théorie des jeux évolutionnistes – survivre dans un milieu hostile – a été développée par :
Robert Axelrod, professeur en sciences sociales / John Maynard Smith, généticien

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Dans les jeux évolutionnistes, l’idée de choix stratégique et d’anticipation – et donc de rationalité – est
abandonnée.
Les joueurs sont les organismes vivants d’une même espèce qui sont en compétition pour des ressources
naturelles limitées
 Abandon de la rationalité.

II. Les théories de l’action dans un système complexe


A) La théorie des effets pervers

Société pas plate, rationnelle MAIS société bcp plus complexe et interactions plus complexes.
Les « effets non voulus » et les « effets pervers » déplacent notre regard sur les « conséquences de l’action
humaine »

Machiavel est un des premiers a avoir affirmé que des effets indésirables peuvent surgir des actions volontaires
des hommes

Exemples :
1/ L’effet pervers de l’Etat Providence : On veut lutter contre la pauvreté mais on l’entretien par des dispositifs et
des politiques sectorielles.
 Trop de cibles donc marquer, identifier et créer de nouveaux pbs
Riches dans un quartier pauvre mais finalement tensions sociales et les riches s’en vont.
Objectif : faire mixité sociale : mais finalement ça sépare les sociétés.
2/ Exemple des politiques de rigueur budgétaire :
Enjeu : Baisse des dépenses publiques-> Baisse des déficit publics -> confiance–> Relance économique -> Croissance
- > Plein emploi -> augmentation des recettes publiques
Résultat : Baisse des dépenses publiques–> Baisse des ressources fiscales –> Déficit public aggravé -> augmentation
du chômage–>accentuation de la récession
 Mauvaise évaluation de la procédure analytique de l’action.

Albert Hirschman (1915)


Selon Hirschman, la rhétorique de la pensée conservatrice et réactionnaire se base sur les effets involontaires.
Cette rhétorique se construit selon 3 arguments :
- L’argument de l’effet pervers (perversity)
- L’argument de l’inanité (futility) : soutient que les projets de transformation de l’ordre existant sont stériles
- L’argument de la mise en péril (jeopardy) : l’action politique progressiste constitue une menace contre des
acquis, des avantages ou des droits obtenus par la lutte

B) Edgar Morin ou l’action dans un système complexe

Edgar Morin
Sociologue du contemporain Directeur de recherche au CNRS Penseur des problèmes fondamentaux des sciences
de l’homme.
Pour sortir du XXe siècle, 1981. Introduction à la pensée complexe, Paris, Le seuil, 1990.
Définition du concept de ‘la complexité du réel’ => théoricien de la pensée complexe
S’interroge sur la nature de la société dans laquelle nous sommes : nouveau monde dans lequel ce onde ne
fonctionne plus de façon continue MAIS à la fois le l’hyperspécialisation et par la complexification des tissus de la
société.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Selon Morin : La complexité est un tissu (complexus : ce qui est tissé ensemble) de constituants hétérogènes
inséparablement associés
Image de pelote ; fils enchevêtrés et dictés par questionnements d’ordre techniques et aussi par hétérogénéité
spatiales, économiques etc.
Ex : conséquences du 11 septembre : crise économique mondiale (arrêt des transports, communications, bourses
etc.)
 Résiste à toute analyse de rationalité. / révélations d’interactions.
Donc comment agir dans ce monde ? pas possible avec seulement rationalité.

L’action doit prendre en compte le complexe pour réussir  :


Il compare l’entreprise avec une tapisserie : On ne peut concevoir une entreprise sans ses ouvriers et ses
machines, ni sans ses produits, ni sans le marché qui l’entoure et qu’elle crée « l’entreprise s’auto-éco-organise
sur son marché. Phénomène à la fois ordonné, organisé et aléatoire »
 Monde aléatoire construit sur des interactions absolues de tous les secteurs de la vie.
 Interconnectés MAIS ces connections fabriquent des interdépendances et donc des interopérabilités des
segments peuvent se réinstrumentaliser.
 Pas que le point de vue du domaine de l’action.
Un système complexe :
- Interconnections
- Interdépendances
- Interopérabilités

Nécessités :
- Repenser l’action au-delà de son domaine d’action.
- Prendre en considération les logiques d’interaction agissantes à partir de la simple action dans un
domaine.
- Se saisir de l’environnement de son action comme une contrainte et une somme de données à analyser
 Paradoxe : il faut saisir un objet précis mais en prenant en compte un plus grand domaine.

DONC il faut avoir ce principe de rétroaction : réadaptation au gré des modifications.

La boucle de rétroaction a pour objet d’évaluer l’action en cours ; d’en mesurer ses forces et ses faiblesses.
De reformuler au vu des risques potentiels des effets pervers
La nécessaire reformulation des objectifs pour les réadapter au gré des évolutions du contexte du processus
décisionnel
Dans tout processus décisionnel, il peut y avoir X boucles de rétroaction
(+ mouvements de déconnections)
CONCLUSION

Importance philosophique de l’action : fondamentale + action de plus en plus complexe à mettre en place etc.
Agir dans un monde incertain. Essai sur la démocratie technique, Callon Michel, Lascoumes Pierre et Barthes
Yannick, Paris, Edition du seuil, 2001.
Cet ouvrage nous fait réfléchir sur des problèmes insolubles de la planète, sur la remise en question du
fonctionnement de la vie politique, de faire dialoguer nos dirigeants avec nos profanes et plus largement de
démocratiser la démocratie
 Pour démocratiser la démocratie : transformation du champ de l’expertise : nouveaux acteurs de cette
nouvelle démocratie : habitants, usagers : savoir à utiliser comme contre-expertise.
 Forums de discussion des projets et être des médiateurs avec les auteurs : co- construction. =>
interroger la démocratie et le politique dans les décisions qu’il prend et ne pas le laisser prendre les
décisions pour notre avenir.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Partie D : Les principaux domaines de la science politique
Chapitre 1 : La politique Suisse

Toile de fond : élections fédérales Suisses de 2019 : Parlement Suisse renouvelé (2 chambres : Conseil national et
conseil des états)
 En quoi ces élections et le contexte institutionnel influencent le jeu des acteurs politiques en Suisse.
 Essayer de montrer en quoi les institutions sont importantes car elles définissent le contexte dans lequel les
acteurs politiques agissent, élaborent des stratégies, négocient, se disputent et peuvent finir par adopter des
lois ou amendements constitutionnels.

GRAPHIQUE 1 :

Elections fédérales : pour le conseil national = chambre du peuple


élu au système proportionnel et qui représente bien, fidèlement les
rapports de force entre les différents partis Suisses.
Evolution de la force électorale des principaux partis politiques en
Suisse de 1947 (fin 2GM) jusqu’à 2019.

1ère phase : de fin années 40 à fin années 70 / début années 80 :


Système de parti/politique caractérisé par une forte stabilité
 Pourcentage des voix pour les différents partis assez stable,
quelques variations mais globalement stable.

3 grands partis :
- Parti socialiste (PS)
- Parti libéral radical (PLR)
- Parti démocrate chrétien (PDC)
 UDC resté pendant longtemps un partenaire junior de ces 3 grands partis : entre 10% et 15% des voix

2ème phase : Stabilité fait place à une très grande instabilité :


- Apparition des verts : on parle de « vague verte » : années 70 : En 1979 : élu vaudois : 1er élu au parlement
national et donc premier vert au niveau européen élu dans cette institution.
- UDC monte en puissance : changement radical, spectaculaire dans les années 90 : passé d’un petit parti à
celui de plus grand parti de Suisse dès 1999 (ex aequo avec PS). Culminé à 28%/29% mais jamais franchi les
30%. En 2015 : 29,6%.
 Entre 1990 et 1995 : 1 événement qui marque le début de ce changement dans la politique Suisse : vote du 6
décembre 1992 sur l’espace économique européen => Suisse a négocié un accord pour une adhésion à
l’espace économique européen avec l’UE et l’AELE => traité issu de cette négociation a été soumis à la
votation du peuple et cantons et à cette occasion la nouvelle UDC est née (symboliquement cette occasion
décisive) CAR section Zurichoise à l’époque de l’UDC présidée par Blocher s’est très vite opposée à cet
accord (6 mois avant la votation) => en disant que c’était une 1 ère étape vers l’adhésion à l‘UE et qu’il fallait
donc voir ce qu’allaient devenir les institutions Suisses, quel en était el danger. Donc d’abord Zurichoise puis
majorité de l’UDC Suisse s’est opposée à cet accord et donc par la suite ce courant conservateur,
isolationniste au sein de l’UDC a pris du poids => nouvelle UDC a changé bcp de profils : parti centre droit de
+ en + droitisé et devenu un parti national populiste, conservateur.
DONC leur sur questions d’ouverture internationale, d’immigration, de sécurité que ce parti a bâti son succès
électoral
 Depuis l’introduction du suffrage proportionnel en 1919 pour l’élection au conseil national : aucun parti n’a
jamais franchi la barre des 30% : on parle d’un plafond de verre de 30% 

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Cette augmentation de l’UDC va de pair avec la diminution des votes, déclin des deux partis de la droite
modérée que sont le PLR et PDC = depuis fin des années 80% perdu presque la moitié de leurs forces
électorales, ce recul s’est poursuivi en 2019.
PS a aussi subi une diminution de ces voix : +25% dans les années 50/60 PUIS maintenant à peine au -dessus
de 15%
- Résultat le plus spectaculaire : les verts : passé de 7% à environ 13% des voix en 2019 + verts libéraux,
nouveaux nés de la politique Suisse, aussi fortement progressé en 2019.
- PBD : nouveau parti tout comme les verts libéraux : apparu en 2011 et depuis perd des voix.

DONC Suisse était caractérisée par une très grande stabilité de parti est devenue un pays dans lequel les rapports de
force entre les partis changent bcp plus fortement d’une élection à l’autre et même si changements pas
spectaculaires, la succession de ces changements apportent des modifications, transformations des paysages
partisans et politiques. => montée en puissance de l’UDC est l’élément le plus marquant de cette transformation du
paysage partisan.

GRAPHIQUE 2 :

Graphique du haut : illustre de manière différente le graphique


précédent : % de voix obtenu par les différents partis en 2019.

Graphique du bas : illustration des changements de votes en termes


de gains et pertes :
Verts + verts libéraux grands gagnants des élections fédérales de
2019, au niveau des gains de pts en % rapport à 2015 :
- 6 pts de % : verts
- 3 pts de % : verts libéraux

 Reflète les changements de rapport de force entre 2015 et


2019

GRAPHIQUE 3 :

Forces de partis plus en termes de voix mais en termes de sièges.

Répartition des 200 sièges du conseil national : UDC reculé au niveau des
votes mais reste quand même très présent avec 53 sièges.
Gains et pertes de sièges : entre 2 élections :
- Recul le plus marqué depuis le vote proportionnel : UDC
- Le plus de gain avec les verts

Jennifer Scoizzato Automne 2020


I. Le contexte institutionnel 
A) Systèmes de gouvernement

Haut à gauche : conseil national (chambre basse)


Haut à droite : conseil des états avec 46 sièges (chambre haute,
des cantons)
Bas à gauche : image de prestation de serment des conseillers
fédéraux, une fois élus. Image de 2003, montre Christoph Blocher
(A droite) : leader de l’UDC
Bas à droite : salle dans laquelle chaque semaine se réunissent les
7 conseillers fédéraux et la /le chancelier :
1er plan : Alain Berset et Simonetta Sommaruga.

3 grandes institutions caractéristiques de la Suisse : démocratie directe, fédéralisme et neutralité

Système de gouvernement / Régime : type de régime mis en place défini par 2 critères :
- Mode d’élection du gouvernement : question centrale : le gouvernement est-il élu par le peuple ou
indirectement par le parlement ?
- Rapports entre gouv et parlement : question centrale : quel est le degré de dépendance et/ou
indépendance entre gouv et parlement ?
 Définissent le degré de séparation des pouvoirs entre pouvoir législatif (Parlement) et exécutif
(gouvernement).

1. 2 grands types de régimes

1/ Système Parlementaire :
- Election indirecte du gouvernement (par le parlement) : Parlement élu par le peuple / Gouvernement n’est
pas élu directement par le peuple MAIS par la majorité parlementaire.
- Pouvoir exécutif exercé collectivement (Premier/ère ministre et Conseil des ministres) : 1er ministre
domine et aiguille, oriente les décisions MAIS il est entouré de ministres => Conseil des ministres qui détient
le pouvoir exécutif.
- Contrôle mutuel entre gouvernement et parlement (l'un peut faire tomber l'autre, et réciproquement) :
Parlement peut voter une motion de censure qui, si majoritaire, fait tomber le gouvernement.
Gouv pose question de confiance qui, si pas soutenue par le Parlement, fait tomber le gouvernement.
 Dans les deux cas responsabilité politique du gouvernement envers le parement remise en cause.
Président : Dissolution du parlement et convoquer des élections anticipées

 Contrainte institutionnelle crée par ces mécanismes de sanction mutuelle. Avec ces mécanismes de
dissolution et de destitution : le parlement et le gouvernement se tiennent l’un et l‘autre
 Force le gouvernement et le parlement à coopérer étroitement => forte fusion entre les pouvoirs législatif
et exécutifs : les mêmes partis détiennent e pouvoir dans l’arène législative et exécutive et qu’il est difficile
de distinguer les 2 pouvoirs (dans certains cas les ministres peuvent même siéger comme Parlementaire.)

Ex : Royaume-Uni : Parlement de Westminster et parti au pouvoir dispose de la majorité parlementaire donc fait
passer facilement des lois. (Voir annexe)
Note : Dans certains pays scandinaves il est fréquent (Danemark) d’avoir des gouvernements minoritaires, donc pas
de majorité partisane au gouvernement et qui donc dépendent du soutien d’autres partis pour gouverner.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


2/ Système présidentiel :
- Election du/de la président/e par le peuple
- Concentration des pouvoirs exécutifs dans les mains du/de la président/e (Chef/fe de l'Etat et Chef/fe du
gouvernement, et armées) 
- Indépendance mutuelle entre président/e et parlement (l'un ne peut pas destituer l'autre – sauf en cas de
procédure d'"impeachment" : permet au Parlement d’initier un processus qui ferait tomber (destitue) le
Président mais en cas très spécifiques) : pas de pouvoir de dissolution ou de destitution.

 Séparation des pouvoirs législatifs et exécutifs ("checks and balances") : séparation forte des pouvoirs qui
permet donc de limiter le pouvoir des autres organes : poids ou contrepoids) en raison de l’absence de ces
mécanismes de sanction mutuelle

Ex : USA : cas type du système présidentiel et pourtant le président n’est pas élu directement par le peuple (système
des grands électeurs élus par le peuple puis donnent la voix de l’état en question pour le président) le collège
électoral ne pourrait pas respecter les voix du peuple mais en pratique n’existe pas. Système électoral majoritaire
etc. (Voir annexe) 

2. Le système de gouvernement en Suisse

Situer la suisse : cas spécifique / hybride : mélange les 2 systèmes


Contexte institutionnel : système de gouvernement

Cas hybride :
- Proche du système parlementaire du point de vue du
mode d'élection (élection indirecte du
gouvernement/conseil fédéral par l'Assemblée
fédérale/Parlement)

- Proche du système présidentiel du point de vue des


rapports gouvernement – parlement (indépendance
mutuelle) : conseil fédéral une fois élu, est en place
pour toute la durée d’une législature à savoir 4 ans.
Pendant cette période le Parlement ne peut pas faire
tomber le gouvernement ni l’un des membres du gouv.
Et inversement le conseil fédéral ne peut pas dissoudre l’assemblée fédérale ou juste le conseil national et
mettre en place des élections anticipées.

 Mécanismes de sanctions mutuelles clés dans un système parlementaire n’existent pas en Suisse d’où ce
rapprochement du système présidentiel.

Donc Suisse cas hybride qui mêle des caractéristiques des 2 grands systèmes politiques MAIS il n’y a pas que ça : au
niveau du système du gouvernement particularités

Cas particulier :
- Concordance : partage du pouvoir exécutif entre les principaux partis : pas de coalition de partis
majoritaires qui détient le pouvoir et opposition MAIS tous les principaux partis font partie du gouv
- Conseil fédéral en tant que "collège" : fonctionne sur le principe du système collégial : Conseil fédéral en
tant que système "directorial" et principe de collégialité : : discussions, négociations etc., éventualité de
vote mais une fois que ce processus à lieu et une idée est adoptée alors elle doit être défendue de manière
unanime devant le Parlement, les médias ou le public. Malgré les divergences d’avis sur certaines mesures,
les conseillers fédéraux doivent tous défendre la même chose devant le parlement…

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 Pouvoir est assuré et assumé collectivement C'est le fait que les conseillers fédéraux ont le même statut et
ils exercent leur pouvoir en même temps, ensemble.
Conséquences :
- Election indirecte du gouvernement (élu par le Parlement)
- Concordance : les plus grands partis politiques sont cooptés au gouvernement
 Les élections parlementaires ont peu d'impact sur la composition du gouvernement : on sait généralement
à l’avance comment sera composé le gouvernement, seulement le 7 ème siège qui oscille entre les partis.
 Lors du vote citoyen pour le Parlement l’enjeu n’est pas de savoir quelle sera la composition du
gouvernement car vraiment peu de changements.

Tableau : (rejoint les graphiques initiaux)


Première période : « formule magique » : tjrs la
même composition : stable pendant presque 50 ans
Même nb de sièges par parti. (Personnes ont
changé bien évidemment)

2ème période : change en 2003 : UDC récompensé


pour ses succès électoraux donc a acquéri 1 siège
en plus au détriment du PDC qui est devenu le 4 ème
parti en termes de force électorale.

3ème période : période particulière : Blocher pas réélu en 2008 et élu à sa place E.WS. Les deux personnes
représentant donc l’UDC à ce moment n’ont pas été considérés comme membres, vrais représentants de l’UDC car
ils ne défendaient pas correctement les idées du parti et DONC l’UDC a dit qu’ils n’étaient pas représentés au conseil
fédéral (d’où le 0 ou 2)
 L’UDC considérait ne pas avoir de sièges, les autres partis considéraient que l’UDC en avait 2

4ème période : rééquilibre qui se forme à partir de 2009 avec Samuel Schmid qui quitte le gouvernement et DONC U.
Maurer (président de l’UDC à l’époque) qui est élu => UDC officiellement fait son retour au gouvernement et E.WS
est restée mais représente alors le PBD => parti qui est une distension de l’UDC.

5ème période : En 2015 retour à la situation de 2003 : UDC obtenu un 2 ème siège avec l’élection de G. Parmelin. EWS a
quitté le gouvernement en 2015 et Parmelin qui a été élu à sa place.

 Changements dans la composition du gouvernement mais à la marge, 7 ème siège en jeu : ceci en dépit des
fortes transformations des rapports de force dans l’arène électorale.

DONC qu’est-ce que cela veut dire d’accorder un second siège à l’UDC : on considère que l’UDC avait statistiquement
le droit à un 2ème siège à l’égard de sa progression électorale.
MAIS on considère en plus que la concordance n’est pas seulement arithmétique MAIS aussi une notion politique.
 Concordance arithmétique
 Quid de la concordance politique ? (Sciarini 2011 : 187s)

3. Concordance

Concordance :
- Principe non écrit : imposée au cours du temps. Règle informelle => elle n’a aucune obligation
constitutionnelle, légale qui induit la concordance. Très présente en Suisse et parfois plus importantes que
les règles formelles. Elle a deux dimensions :
- Règle arithmétique (la « proportionnalité »)
- Règle politique, ligne de conduite (le « consensus »)
Jennifer Scoizzato Automne 2020
 Ces deux règles ont des implications pour la composition et les règles de fonctionnement du
gouvernement (Conseil fédéral)
Concordance arithmétique :
Composition du Conseil fédéral selon la règle proportionnelle :
- Nombre de sièges au Conseil fédéral en fonction du nombre de sièges au Parlement : distribution des
sièges en fonction de la force électorale des partis => distribution des sièges à peu près proportionnellement
à la force politique des partis au Parlement.
- Historiquement, cooptation progressive des quatre principaux partis

Concordance politique : dès l’instant où un parti rejoint le conseil fédéral on attend de lui qu’il se comporte comme
un parti gouvernemental :

- Composition du Conseil fédéral sur la base de la capacité des partis à s'entendre et à gouverner ensemble :
question de ligne de conduite : membre du gouvernement loyal à l’égard du gouvernement et respecter le
consensus.
- Partis : respect du consensus et loyauté envers le gouvernement
- Conseillers fédéraux : respect de la collégialité : même si minorisé sur un dossier en tant que conseiller
fédéral on se doit de respecter la ligne du conseil fédéral.
 Devrait se faire au titre de la concordance politique

Depuis quelques années ne fonctionne pas très bien : 2 pôles au conseil fédéral : socialistes / UDC que quasiment
tout oppose donc rare sur des grands dossiers que tout les partis soient d’accord => tjrs un parti d’un pôle qui fait
défaut.
 De plus en plus difficile pour les conseillers fédéraux de se mettre d’accord sur les grand enjeux.

Ces 20 dernières on a eu tendance à privilégier la concordance arithmétique au détriment de la concordance


politique.

Question d'actualité : en 2019 une question s’est posée sur la base de la progression des Verts : un siège au Conseil
fédéral pour les Verts ?
 Ils l’ont revendiquée, soutenus uniquement par les socialistes mais pas obtenue. Ils ont besoin de confirmer
leur progression alors la question pourra être vraiment abordée => question de concordance arithmétique.

B) Démocratie directe
1. Contraste Suisse – autres pays

Suisse : démocratie directe très développée  :


- 20e siècle : Suisse représente la moitié de tous les votes populaires au monde au niveau national : citoyens
Suisses au cours du 2àème siècle ont voté aussi souvent que l’ensemble de tous les autres pays réunis.
Si on descend au niveau des entités fédérées des pays ont des démocraties directes tout aussi développées
que la Suisse (USA : démocratie directe très dvt dans certains états.)
- Possibilité de s'exprimer sur des objets concrets ; droit de codécision du peuple sur la définition des
politiques publiques (3 ou 4 week-end par an de votations au niveau national : plusieurs objets de votes) :
dans d’autres pays les élections permettent cette expression, en suisse les citoyens ont une possibilité de
donner leur avis sur les politiques publiques substantielles.

 Augmente la légitimité/acceptabilité des décisions : les décisions sont mieux acceptées en Suisse
qu’ailleurs, pas seulement car il y a un fort pouvoir d’expression politique à travers les votations mais aussi
juste par le fait d’avoir cette possibilité car même si des politiques ne font pas l’affaire de votations il y a une
meilleure acceptation car elles auraient pu ou du passer par des votations.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Trois grandes institutions :
- Initiative populaire, constitutionnelle (un comité propose une modification de la Constitution ; 100'000
signatures en 18 mois ; prise de position du gouvernement et du parlement MAIS vote populaire à la double
majorité du peuple et des cantons sera décisif même si P et G contre) => impulsion du peuple aux élites
- Référendum obligatoire (modification de la Constitution proposée par les autorités (gouv/parlement) ;
vote populaire à la double majorité du peuple et des cantons) => impulsion des élites au peuple
- Référendum facultatif, populaire (50'000 signatures en 100 jours, délai référendaire / opposition à une loi
votée par le parlement, traités internationaux signés par la Suisse / vote à la majorité simple du peuple)

Note : Il existe aussi un référendum cantonal : 8 cantons (si capables de s’allier et faire voter leur parlement pour le
référendum) peuvent décider de bloquer une loi décidée par le Parlement.
En plus de la diplomatie : mécanismes institutionnel comme le référendum cantonal qui permettent aux cantons de
se manifester si le Parlement adopte des décisions, règles qui déplaisent aux cantons 
 Historiquement 1 cas : 2003 : Parlement avait adopté le paquet fiscal : mesures de diminution de la fiscalité
pour les entreprises, les familles et les propriétaires de logements => assez conséquent donc perte des
cantons assez élevé par conséquent => 11 cantons ont lancé le référendum et en parallèle la gauche à lancé
un réf populaire : peuple suisse a donné raison aux cantons et à la gauche.

Autres pays :
- Elections nationales sont la principale (voire la seule) occasion d'exprimer ses préférences politiques =>
élections donc très importante

Conséquences :
- En Suisse, la démocratie directe concurrence les élections 
- Multiplication des scrutins populaires : Affecte (réduit) le taux de participation aux élections : participation
assez faible car votes fréquents => sélection des sujets, des votes auxquels les citoyens participent.
- Possibilité de corriger "après coup" une décision du parlement :
 Réduit le poids du parlement dans les processus législatifs (le parlement n'a pas le dernier mot mais c’est
le peuple)
 Réduit l'importance des élections parlementaires car parlement moins de poids qu’ailleurs.

C) Le fédéralisme
1. Essais de définition

Définition 1 : Division du pouvoir sur base territoriale :


"Le fédéralisme est une organisation politique dans laquelle les activités du gouvernement sont divisées entre les
gouvernements régionaux et un gouvernement central, de sorte que chaque niveau de gouvernement décide sur ses
activités" (Riker 1975 : 101)

Caractéristique importante du fédéralisme : Division du pouvoir sur une base territoriale : pouvoir pas centralisé
mais partagé entre le centre et les entités fédérales.

Etat fédéral versus Etat unitaire :


Etat fédéral : Pouvoir est partagé pas dans le sens d’une délégation du pouvoir mais par la répartitions de
compétences.
Etat central ne peut pas décider à lui tout seul comment il entend répartir les compétences entre le centre et les
entités fédérées => nécessite un accord de toutes les parties.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Etat unitaire : les grandes décisions sont prises au centre et si entités régionales ont du pouvoir, compétences cela se
fait par la délégation du centre pas sur la base d’un accord mutuel.

Définition 2 : Division du pouvoir sans rapports hiérarchiques, système hétérarchique :


"Le fédéralisme implique une distribution fondamentale du pouvoir entre de multiples centres (…), pas la délégation
de pouvoirs d'un centre unique, comme dans un système pyramidal" (Elazar 1997 : 239)
 N’inclut pas l’élément territorial (dans cette def) qui est centrale dans la première def.
 Met l’accent sur le fait que le pouvoir est partagé pas par délégation mais par répartition : division de
pouvoirs sans rapports hiérarchiques.
 Permet de couvrir d’autres états fédéraux dans lesquels la répartition des pouvoirs ne se base pas, ou pas
que sur un critère territorial contrairement à la Suisse.
Ex : Belgique : double fédéralisme à la fois territorial (3 régions) et sociologique (3 communautés
linguistiques).

Autres caractéristiques du fédéralisme :


- Parlement bicaméral avec 2ème Chambre "forte" : système fédéral pas que chambre du peuple (conseil
national) mais aussi chambre des états (conseil des états) qui a de fortes compétences voire plus
importantes que la chambre du peuple
- Constitution écrite difficile à amender : constitution règle la question de la question des compétences donc
pour la modifier il faut passer par un processus législatif complexe : double majorité après un processus
parlementaire etc. => règles institutionnelles qui rendent difficile la modification de le constitution et donc
du régime du partage des compétences
- Cour suprême ou Cour constitutionnelle spéciale : habilitée à gérer, arbitrer les différends entre le centre et
les entités fédérées : notamment en termes de partage des compétences.
Ex : si le centre abuse de ses pouvoirs et adopte des règles au niveau central qui sont en principe des règles
qui relèvent des compétences des états fédérés alors ces états peuvent saisir la cour suprême et vice versa…
MAIS en Suisse pas de cour suprême habilitée pour régler les différends entre confédération et cantons.
Si parlement suisse adopte une loi qui ne respecte pas le partage du pouvoir entre confédération et cantons
le tribunal fédéral ne peut pas s’y opposer.
Ces conflits sont traités à l’amiable : dans le système fédéral pas de règle de subordination des cantons à la
confédération => en principe les cantons sont sur le même pied que la confédération sauf cas
extraordinaires où le conseil fédéral prend les pleins pouvoirs (ex : épidémies et cantons d’accords)

La Suisse qui est donc un cas type d’état fédéral, même un des états fédéraux le plus décentralisé au monde, sur le
plan d’une cour suprême spéciale, sur la constitutionnalité des règles fédérales la Suisse fait figure d’exception.

2. En Suisse, deux types d'influence 

Bicamérisme parfait (ou bicamérisme intégral) :


- Deux chambres ont les mêmes prérogatives : conseil national et des états ont les mêmes compétences. Il
faut que les deux chambres soient capables de se mettre d’accord sur le même texte pour qu’n amendement
constitutionnel soit adopté par les chambres => mécanisme de « navette » (deux aller retours max)
- Conseil national (200 sièges) : nombre de sièges proportionnel à la population des cantons : circonscription
électorale reçoit un nb de sièges proportionnel à la pop de ces cantons (Zurich plus grand canton : 34/35
sièges, Genève 12ème siège en 2019 => tous les 4 ans adaptation le nb de sièges en fonction de l’évolution de
la pop dans les différents cantons)
- Conseil des Etats (46 sièges) : deux sièges pour chaque canton (un siège pour les demi-cantons) : quelle
que soit la taille du canton ils ont 2 sièges chacun. Chaque siège distribué selon logique majoritaire.
Ceci a été choisi pour une raison historique : en 1848 lors de la création de l’état moderne Suisse.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


 Le fédéralisme de base se voulait dès le départ protéger les petits cantons (minorités catholiques
notamment du centre de la Suisse) : cette règle continue aujourd’hui et DONC Fédéralisme conduit à la
surreprésentation des petits cantons (catholiques) au parlement fédéral (au Conseil des Etats
surreprésentés car plu représentés que dans le conseil national qui se base sur la population)
 Les pères fondateurs de la constitution Suisse ont été fortement inspirés par le système américain du point
de vue du bicamérisme mais aussi de la composition des deux chambres. Conseil des états similaire au Sénat
américain

Système de partis :
- Cantons servent de circonscriptions électorales (pour les élections au conseil des états mais aussi au conseil
national) => Importance du contexte cantonal réduit le caractère national des élections : élections
nationales mais en même temps dans tous les cantons et contextes locaux jouent un rôle important.
- Grandes différences des systèmes de partis d'un canton à l'autre (nb de partis, quel poids etc.), malgré la
nationalisation du vote, et malgré le fait que le système de partis se ressemble plus entre les cantons
maintenant qu’avant.
Image d’un pays dans lequel on a quasiment autant de systèmes de partis que de cantons : dans certains
cantons il y a des partis très locaux qui peuvent être au conseil national et représentés à Berne
Ex : Lega au Tessin ou NCG à Genève : existent dans un seul canton mais suffisamment forts pour être
représentés au conseil national et donc présents à Berne. DONC
 Fédéralisme contribue à la fragmentation globale au niveau fédéral : la force locale de ces partis conjugués
au système proportionnel au conseil national et augmente la fragmentation des partis au niveau fédéral.
- Partis nationaux = fédération de partis cantonaux : partis cantonaux ont préexisté aux partis nationaux :
fédéralisation de ces partis au niveau national : processus bottom up. DONC les partis Suisses sont peu
centralisés et encore fortement marqués par le fédéralisme=> Fédéralisme réduit la cohérence interne des
partis : un même parti est différent d’un canton à l’autre :
Ex : PDC : bientôt s’appellera le centre : parti encore très fort dans les cantons catholiques (Valais : parti
gouvernemental, puissant) mais dans d’autres cantons urbains (Genève, Berne, Zurich) c’est un petit parti,
très secondaire et idéologiquement différent des PDC dans les cantons catholiques.
Dans les catons catholiques : parti conservateur / cantons plus urbanisés : parti plus centriste et progressiste.

D) Le système électoral
1. Système électoral (ou "mode de scrutin")

Définition : Règles qui définissent comment on traduit les suffrages en sièges, et comment on distribue les sièges
entres les partis.

Deux grands types de système électoral :


- Système majoritaire : Utilise la règle de la majorité comme critère pour convertir les voix en sièges : parti
ou candidat ayant obtenu la majorité absolue, ou parti ou candidat ayant obtenu plus de voix que les
autres, l'emporte : principe du « winner takes all »
Ex : ce système est en place dans élections présidentielles américaines dans les états parti qui gagne
récupère tous les sièges, grands électeurs de l’état en question même si peu de voix d’écart.
- Système proportionnel : Distribue les sièges "proportionnellement" au vote 
Ex : si un parti a obtenu 15% des suffrages il va pouvoir recevoir environ 15% des sièges
 Représente plus fidèlement les votes des électeurs/trices que le système majoritaire : distribution des
sièges plus proche des rapports de force exprimés via les suffrages.

2. "Loi" de Duverger (1951)


Jennifer Scoizzato Automne 2020
Maurice Duverger : politologue FR qui en 1951 a élaboré une théorie qui est devenue la loi sur les effets du système
électoral.

Lien étroit entre système électoral et système de partis  :


- Système proportionnel favorise le multipartisme : si les partis reçoivent des sièges à peu près
proportionnellement à leur force électorale alors même les petits partis ont une incitation à participer car
même si faible pourcentage ils auront quand même des sièges et seront représentés dans les différentes
gardes institutions politiques.

- Système majoritaire favorise les grands partis, voire le bipartisme :


Effet mécanique et effet psychologique du système majoritaire :
1/ Effet mécanique : conversion des voix en sièges ; grands partis sont surreprésentés ; petits partis sont
sous-représentés grands partis favorisés car ils sont forts, devant, majorité relative voire absolue et le
système majoritaire leur accorde tous les sièges OR petits partis n’arrivent pas à atteindre le niveau suffisant
pour avoir des sièges au point que les petits partis vont se décourager et cesser de candidater car savent à
l’avance qu’ils ont aucune chance d’obtenir suffisamment de sièges.
→ les voix exprimées pour les petits partis sont perdues 
 Ce système à terme conduit donc vers un système de parti à deux grands partis ou pôles : 1 parti ou 2 partis
les plus grands favorisés
2/ Effet psychologique : dû aux anticipations de l'effet mécanique du système majoritaire, de la part des
partis et des votants
→ petits partis vont renoncer à se présenter ; s'ils se présentent, les votants vont renoncer à voter pour
eux (vision utilitariste : par avance les électeurs savent que c’est un petit parti et que même s’ils votent pour
lui il n’aura pas la majorité)

- "Loi" : nombreuses critiques et corrections, mais idée générale reste pertinente

3. Système électoral : système proportionnel

Système proportionnel : différentes variantes : plus ou moins proportionnel : conduit à une composition d’un
parlement plus ou moins représentatif des suffrages exprimés.
Dans tous els cas la distorsion entre les suffrages exprimés et la composition d’un Parlement va être moins grande
que pour un système majoritaire mais peut aussi exister :

Autres facteurs qui déterminent le degré de proportionnalité dans un système proportionnel :


- Quorum "légal" : seuil minimal pour obtenir des sièges, Ex : 5% des suffrages exprimés (7% à Genève et si
moins de 7% aucun siège pour le parti) => diminue la proportionnalité du système car certaine force
nécessaire
- Quorum "naturel" : dépend du découpage en circonscriptions et nombre de sièges par circonscription : pas
inscrit dans la loi mais implicite ce découpage en circonscriptions et du nb de sièges associé.
Elections des parlements cantonaux : découpage en circonscriptions / élections fédérales pareil :
circonscriptions => cantons que ce soit pour le conseil national ou des états
Exemple : si seulement 4 sièges à disposition dans une circonscription (= canton de Neuchâtel au Conseil
national) => implique un quorum naturel qui va aussi limiter les petits partis. => Quorum naturel d'environ
20% pour obtenir un des 4 sièges, si en dessous peu de chances d’en obtenir 1.

 Diminue la proportionnalité
- Un système proportionnel avec un quorum légal et/ou naturel élevé se rapproche de la logique d'un
système majoritaire, c'est-à-dire qu'il favorise les grands partis
Si on parle des deux : ex : 5% dans chaque circonscription
4. Système électoral en Suisse
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Conseil national :
- Système proportionnel dans les cantons avec plus d'un siège : pour le conseil national la règle en termes de
système électoral est définie dans le droit fédéral : loi sur les droits politiques est une loi qui définit les règles
en vigueur pour le système électoral qui préside aux élections du conseil national.
 Favorise la fragmentation du système de partis, en particulier dans les grands cantons (dans les petits
cantons, les grands partis sont favorisés par le quorum naturel) : compétition dans les grands cantons dans
lesquels presque tous les partis obtiennent au moins un siège.
Ex : Lega ou MCG : partis forts seulement dans leur canton respectif mais qui du coup dans es cantons sont
capables d’obtenir 1 ou 2 sièges au conseil national et donc sont représentés à Berlin.

- Système majoritaire dans les petits cantons avec un seul siège : la loi le précise : normal car dans un
contexte de circonscription électorale où il n’y a qu’un seul siège à disposition par définition l’élection est
majoritaire CAR 1 siège donc 1 parti majoritaire.
 Favorise les partis forts localement et/ou capables de faire alliance

Conseil des Etats : régi par le droit cantonal car chambre des cantons :
- Système majoritaire à deux tours dans la plupart des cantons (1er tour : majorité absolue, avoir plus de
50% : si 2 partis majorité alors les 2 sièges accordés si 1 seul parti majorité alors 1 siège et DONC 2 ème tour où
la majorité relative gagne = 2ème siège attribué)
Système proportionnel dans deux cantons (NE, JU) : ne veut pas dire que la proportionnalité est très
présente car seulement 2 sièges au conseil des états donc quorum naturel les partis doivent obtenir + de
30% des voix pour avoir une chance d’obtenir un siège au conseil des états.
 Favorise les partis forts localement et/ou capables de faire alliance : puisque dans ce système majoritaire il
faut une majorité absolue au premier tour et relative au deuxième tour seul un grand parti ou un en alliance
avec les autres qui serait capable d’atteindre ce niveau si élevé de voix.
+ candidats qui doivent être capables de ratisser large les voix : les voix du seul parti ne suffisent pas donc
doit aller chercher des voix dans d’autres partis.

 Dans le conseil des états logique très proche que dans le conseil national dans les plus petits cantons où
seulement 1 ou 2 sièges à dispositions : favorise les partis localement forts et/ou capables de faire alliance.

5. Conséquences du système électoral 

Le fédéralisme et le système électoral (découpage en cantons, 2 chambres : conseil national où chaque canton à un
nb de sièges proportionnels à sa taille / conseil des états chaque canton à le même nb de sièges)
 Conséquences importantes sur la manière dont les partis sont représentés dans chacune des deux chambres
du Parlement fédéral.

 Différences de composition partisane entre les deux Chambres

Conseil national :
Ex : UDC en 2015 avait 65 sièges soit 32,5% des
sièges. / 2019 : perdu 12 sièges : 53 sièges soit
26,5% des sièges

Sous-représentation de l'UDC au Conseil des Etats  :


Jennifer Scoizzato Automne 2020
UDC très forte au conseil national (+ de 30% des sièges en 2015) mais malgré recul assez marque reste fort MAIS au
conseil des états à peine plus de 10% en 2015 et autour de 13% en 2019 (6 sièges au conseil des états)
 Même après diminution de l’écart entre les 2 chambres entre les deux élections, l’UDC a deux fois moins de
sièges au conseil des états qu’au national. Le nb de sièges au national est conforme à sa force électorale
amis sous représenté au conseil des états.

Raisons de cette sous-représentation :


- Profil marqué = arme à double tranchant (Sciarini 2011 : 111s) : développé un profil particulier, tranché et
défendu des positions très dures rapport aux questions de l’ouverture internationale etc.
DONC double tranchant car :

- Avantage dans une élection au système proportionnel (mobilisation) : (conseil national) car l’essentiel est
d’arriver à mobiliser à faire en sorte que les personnes qui pensent pouvoir voter pour ce parti le fassent
DONC UDC arrive très bien à exploiter son potentiel => apporte des réponses très claires donc les gens
votent pour ce parti si pour ces idées qu’il défend.

- Désavantage dans une élection au système majoritaire (limite la possibilité d'alliance et la capacité à
"ratisser large") : (conseil des états) : car dans ce contexte il faut faire alliance pour arriver à la majorité OR
UDC avec profil très dur et ses critiques envers les autres partis etc. a de + en + de mal à faire alliance avec
les autres + il faut être en mesure de présenter des candidats qui soient capables d’attirer des électeurs de
plusieurs partis en plus du sien OR les candidats de l’UDC en raison de cette droitisation son souvent des
candidats très marqués idéologiquement. => du mal à chercher des voix ailleurs.

Surreprésentation du PDC et du PLR au Conseil des Etats  :


2015 ou 2019 : PLR et PDC sont bcp plus forts au conseil des états qu’au conseil national => surreprésentés au
conseil des états par rapport à leur force réelle mesurée via le conseil national :
Au conseil national les 2 : autour des 15% voire moins MAIS plus de 25% des sièges au conseil des états.
PDC est le 4ème voire même 5ème parti de Suisse (dépassé par les Verts) au conseil national (12% des sièges) MAIS
reste le 1er parti au conseil des états (+ de 27%/28% des sièges). => plus que 2 fois sa force électoral d’une chambre à
l’autre.

Raisons de cette surreprésentation :


- Deux partis de la droite modérée, historiquement assez forts dans les petits cantons catholiques : au début
état moderne, combat entre catholiques conservateurs et les libéraux radicaux, déjà forts : PDC / PLR et
encore maintenant ces deux partis dans ces cantons sont forts.

- Situation inverse à celle de l'UDC : PDC et PLR sont avantagés dans les élections au système majoritaire
(voir au-dessus + ces deux partis sont capables de faire alliance car profil modéré et souvent entre eux.)
MAIS à la peine dans les élections au système proportionnel car caractère modéré fait qu’ils manquent de
profils, ne mobilisent plus leur électoral et aussi d’en attirer plus.

 « Jeu de miroir inversé »

Fonction législative du Parlement :


- Différences de composition → différences de préférences → pas toujours facile pour les deux Chambres de
se mettre d'accord sur un même texte législatif

 Complique le jeu législatif et l’adoption des lois même si globalement le système fonctionne bien.

II. Contexte politique : Structure des clivages

Jennifer Scoizzato Automne 2020


A) Clivages politiques : définition

Clivages politiques et leur influence sur le système de parti. Ces clivages jouent un rôle important dans la
structuration du système de parti : partis politiques se dvt pour défendre les intérêts, les valeurs spécifiques (idée
que conflits d’intérêt, de valeurs dans la société) de l’électorat

Clivages politiques : définition (Bartolini et Mair 1990) : si ces trois composantes existent alors on peut parler de
clivage politique :
Trois composantes :
- Structurelle-empirique : division sociale ou culturelle (langue, religion, classe sociale, etc.) : identifier des
différents groupes qui sont différents selon différentes caractéristiques.
- Culturelle-normative : représentations et valeurs communes au groupe et distinctes de celles des autres
groupes : il faut montrer par exemple que les différentes communautés linguistiques ont des préférences,
valeurs politiques qui les distinguent.
- Politique-organisationnelle : parti ou autre organisation qui "articule" et "mobilise" le clivage : parti,
association, groupe d’intérêt articule, mobilise ce conflit : il faut que ce groupement défende le clivage dans
l’arène politique.

Si seulement deux premières dimensions sont présentes on parle de clivage latent il existe u potentiel pour un
clivage mais il n’est pas articulé dans l’arène politique et donc pas manifeste.

Clivages traditionnels… (Lipset et Rokkan 1967) : différents clivages dans les démocraties occidentales :
- Religieux, linguistique, de classe, ville-campagne

Ces clivages se retrouvent donc aussi en partie en Suisse :


Linguistique : en réalité n’existe pas en Suisse car dimension politique organisationnelle fait défaut : pas de parti
politique qui défende les intérêts des différentes communautés linguistique en Suisse
 Ce clivage est donc latent car différences de préférences MAIS n’existe pas au sens stricte du terme
Exception Tessin avec la lega qui s’est crée à l’époque aussi pour défendre les intérêts de la minorité
italophone vis-à-vis de Berne.

Clivage de classe : s’est transformé au cours du temps. Historiquement clivage au sens marxiste : prolétariat contre
la classe propriétaire dominante => tjrs différences de classes sociales bien que redéfini

Ville campagne : joue un rôle dans la politique Suisse avec préférences selon l’endroit où l’on habite et souvent
articulé politiquement par l’UDC qui défend bcp les intérêts des campagnes et des producteurs, et paysans.

Ces clivages traditionnels ont tous perdu du poids au fil des décennies de l’état moderne Suisse : en partie
« pacifiés » DONC crée de l’espace pour de nouveaux clivages :
… et nouveaux clivages (Inglehart 1977, Kreis et al. 2008) :
- Matérialiste vs post-matérialiste (apparu dans les années 1960/1970) / ouverture vs traditions ou gagnants
vs perdants ("clivage de globalisation") (apparu dans les années 90/2000)

Matérialiste / post matérialiste : théorisé par Inglehart :


Idée de changement de valeurs qui seraient associées aux générations nées après la 2GM (pas connu la guerre,
connu une phase de croissance économique très soutenue). Ce changement de valeur aurait abouti à des
préférences de la part de ces générations différents, avec d’autres priorités que les générations antérieures :
épanouissement personnel, de la réalisation de soi, plus grande préoccupation pour l’environnement, pour les
questions d’égalités de genre, pour les questions de défenses des minorités culturelles etc. => valeurs post-
matérialistes.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


S’opposent donc à des valeurs plus traditionnelles matérialistes que défendent plus les générations ayant connu la
2GM.
 D'où l'expression post matérialiste on s'intéresse plus à des valeurs qualitatives, morales, éthiques etc. et
moins aux valeurs anciennes qui sont plus des valeurs quantitatives
 Emergence des Verts peut être interprétée comme la représentation de ce clivage.

Ouverture / traditions : (gagnants et perdants de la mondialisation selon Kriesi et al. 2008)


Clivage né de l’ouverture internationale et interdépendance croissante => fait émerger au sein de la société un
groupe de personnes, de milieux sociaux qui ont été menacés par cette globalisation (perdants : car se sentaient
perdants et menacés) : valeurs de fermeture, pas de concurrence internationale etc. / « gagnants » : plus
cosmopolites, pensent qu’ils pourront bénéficier de cette ouverture internationale.
 Clivage qui a été articulé par l’UDC qui défend plus ces perdants et par la gauche socialiste et verts qui ont
soutenu plus ces présupposés gagnants.

Nombreux clivages → nombreux partis : car nombreux partis qui se forment pour défendre les clivages. DONC
contribué à la fragmentation du système de partis en Suisse.

B) Clivages politiques 

Les deux dimensions de la politique suisse :


Enquête d’opinion de 1995 et 2019 :
Depuis 95 en Suisse dispositif électoral : Swiss élection studies
selects => organisation après les élections fédérales un enquête
d’opinion auprès de 4000 personnes (avant 2000) et donc permet
de voir l’évolution des préférences au cours du temps.
 Quelle est une Suisse qu’ils veulent : armée forte ou sans
armée ? / Suisse qui défend la tradition ou la
modernisation ? etc.
 Sur ce graphique : 2 questions dimension horizontale et 2
questions pour la dimension verticale

Horizontale (état pour / contre donc pour le marché) :


- Pour une augmentation des dépenses sociales (+ gauche) ou pour une diminution (+ droite) ?
- Augmentation sur les impôts sur les hauts revenus (gauche) ou diminution des impôts sur les hauts
revenus (droite) ?

Verticale (2ème nouvelle dimension : ouverture / fermeture) :


- Volonté d’accorder les mêmes chances aux Suisses et aux étrangers ou au contraire priorité aux Suisses ?
- Pour l’adhésion à l’UE ou contre ? (Plus vraiment d’actualité mais impacte les résultats)

Constats :
- Dimension horizontale : l’échantillon est biaisé vers la gauche : l’électorat de presque tous les partis est plus
pour une politique redistributive (augmentation des dépenses et augmentation des impôts) sauf PLR et UDC
qui sont plutôt de la droite or en réalité le rapport de force pas dans ce penchant.
Polarisation a augmenté : l’électorat de gauche est plus à gauche et inversement (à part PDC) donc
différence accrue entre l’électorat de gauche et de droite.

- Dimension verticale : Evolution 95/2019 : électorat de tous les partis est devenu plus isolationniste : CAR
plus restrictifs par rapport aux étrangers et de moins en moins prêts à soutenir l’adhésion de la Suisse à l’UE.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


La position de l’électorat UDC est spécifique surtout sur la 2 ème dimension :
Horizontale UDC à peine plus à droite que l’électorat PLR (pas très à droite, pas néolibéral)
Verticale : spécificité de l’électorat UDC : bcp plus bas que les autres partis.
 Cette étude montre que le succès électoral de l’UDC est essentiellement dû sur la position du parti sur cette
2ème dimension politique : différencié des autres partis avec position très dure sur les diverses questions en
rapport à cet axe.

Droite de tendance : les partis politiques se distribuent à peu près sur cette dimension gauche droite : la dimension
G/D a intégré à la fois les lignes de conflits économiques mais aussi cette nouvelle dimension de la politique entre
fermeture et ouverture.
Now la gauche PS… : incarne la défense de l’état et de l’ouverture tandis que l’UDC à l’autre pôle incarne la défense
du libéralisme (non-intervention de l’état) et de la fermeture internationale au niveau culturel.

III. Synthèse de l'introduction à la politique suisse

Contexte institutionnel et politique :


- Influence fortement les élections fédérales
• Du côté des partis et du côté des électeurs/trices

Système de partis :
Fédéralisme, système proportionnel, nombreux clivages
 Système de partis "fragmenté" (nombre élevé de partis)

Transformation des rapports de force :


- Montée en puissance de l'UDC, vague verte en 2019
- Déclin des deux partis "historiques" de la droite modérée (PLR et PDC)
- Recul (par vagues) du PS

Transformation des lignes de conflit sous-jacentes :


- Affirmation de l'opposition ouverture-traditions (ou intégration-démarcation) : explique montée en
puissance de l’UDC et des deux partis de la droite modérée (PLR/PDC)
- Importance croissante du "vote d'enjeu" : le rôle des enjeux politiques de l’heure dans le choix électoral :
immigration/asile ; intégration européenne => origine montée en puissance UDC
+ environnement/climat : origine de la montée en puissance des Verts.

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 2 : Le comportement politique

Deux grands champs d'étude :


Comportement politique conventionnel et comportement politique non-conventionnel
- Pas seulement le comportement et l'action politiques, mais aussi les attitudes, les croyances, les valeurs et
les opinions politiques

Comportement politique conventionnel


- Participation politique, choix électoral, choix en votation populaire.
- Questions fondamentales : Qui vote, mais aussi qui s’abstient de voter ? (Participation) / Comment (pour
quel parti) ? (Décision de vote) / Pourquoi ? (Déterminants du choix d’un parti, d’un candidat ou du choix de
la réponse rapport aux votations)
- Questions s'appliquent aux élections et aux votations

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Comportement politique non-conventionnel
- Action collective
- Politique contestataire
- Nouveaux mouvements sociaux : mouvements féministes, LGBT, écologistes, pacifistes, Gilets jaunes etc.
⇨ Question des groupes qui se mobilisent pour défendre des intérêts communs par des actions non
conventionnelles, non institutionnelles : manifestations, grèves, boycotts etc.

Exemples de questions que l'on se pose :


Comment et pour quelles raisons l'âge influence-t-il la participation aux élections et aux votations ?
⇨ Âge : déterminant puissant de la détermination
Pourquoi certaines personnes s'engagent-elles dans des mouvements sociaux, et d'autres pas ?
⇨ Question de mobilisation : qu’est-ce qui fait qui fait que l’on choisit de participer à des actions, mouvements
sociaux et aussi pk on n’y participe pas.
Quels sont les principaux déterminants individuels du comportement électoral ?
⇨ Différentes écoles expliquant le choix électoral
Comment peut-on expliquer la montée en puissance des partis de droite populiste en Europe ?
Dans quelle mesure l'engagement associatif influence-t-il l'intégration des étranger/ères ?
⇨ Comportement politique non-conventionnel
Comment les campagnes électorales et les médias influencent-ils la formation des opinions avant une élection ou
une votation ?
⇨ Ordre du comportement politique conventionnel
Quel est l'impact des modèles de citoyenneté sur la mobilisation des immigrés ?
⇨ Champ d’étude couvert par un comportement politique non-conventionnel

I. Trois grands modèles d'explication du vote


A) Ecole socio-structurelle (modèle de Columbia ; Lazarsfeld et al. 1944)

Modèle émergé, développé à l’université de Columbia par Paul Lazarsfeld :


⇨ Première grande enquête d’opinion auprès des citoyens, avant les études du comportement électoral c’était
le résultat de l’élection, résultats agrégées : analyses du comportement de vote a évolué pour une approche
plus individuelle.
⇨ Première fois que l’on a utilisé pour des besoins scientifiques des sondages d’opinion. Avant géographie
électoral, cartographie.
⇨ Etudient les élections présidentielles dans l’Ohio de 1944 : contexte spécifique : champ géographique peu
dvt MAIS réalisé une enquête d’opinion à plusieurs vagues et ont suivi des individus le long de la campagne
donc données inédite rapport à l’époque
⇨ Leur but : comprendre le vote, pk on vote républicain ou démocrate. Pas de visée de prédiction mais plutôt
une visée explicative ou de compréhension à posteriori de comprendre pk les gens ont voté ce qu’ils ont
voté.

"Une personne pense, politiquement, comme elle est socialement. Les caractéristiques sociales déterminent les
préférences politiques"
⇨ Déterminants principaux du vote = statut socio-économique (niveau d’éducation, revenu, classe sociale),
religion, lieu de résidence => déterminants lourds
⇨ Forte prédisposition du vote, en fonction des caractéristiques du groupe social auquel un individu
appartient : mesuré au niveau individuel mais l’appartenance à un groupe va être décisif pour le
comportement de vote
⇨ Individus savent, bien avant l'élection, pour qui ils vont voter
⇨ Campagne électorale n'a qu'un rôle limité : déclenche la prédisposition : permet aux gens de voter
conformément à leur prédisposition.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Caractère déterministe assez fort et une importance fondamentale des racines socio structurelles dans le vote des
individus : lien avec les clivages => dans quel type de structure sociale un individu se situe, quelles en sont les
caractéristiques et en fonction de sa position sur ces clivages on devrait connaître son comportement de vote.

B) Ecole psycho-sociologique (modèle de Michigan ; Campbell et al. 1960)

Modèle développé par Engus Campbell à l’université de Michigan :


- Modèle centré sur l'individu en tant que tel : accorde une grande importance aux individus et à leurs
valeurs, attitudes politiques =/= modèle de Columbia où individu étudié en tant que membre d'un groupe.
- Accent sur les attitudes politiques, en particulier l'identification partisane
- Identification, proximité partisane= attachement affectif, psychologique à un parti ; trait relativement
stable hérité dans l'enfance par socialisation politique transmis par les parents et supposé se renforcer avec
l'âge => très grande stabilité car on suppose que les individus sont durablement identifiés à un parti :
fonctionne comme un "raccourci cognitif" : aide à la décision, proximité à un parti de l’individu le fait choisir
le parti ou le candidat pour lequel il vote => permet de faire face à la complexité du monde et de le simplifier
⇨ Déterminant principal du vote = loyauté à un parti
⇨ Comme modèle de Columbia, accent sur la stabilité des préférences partisanes : identification partisane
durable par conséquent le choix électoral est aussi stable au fil du temps

C) Ecole du choix rationnel (école de Rochester ; Downs 1957)

- Changement de perspective
- Deux autres modèles classiques : profil (social ou psychosociologique) de l'électeur → vote 
- Choix rationnel : accent sur les mécanismes de prise de décision au niveau individuel :
- Vote en tant que calcul coût-bénéfice (quels sont les bénéfices et les coûts associés à une décision de
vote ?) : Quel est le parti qui va maximiser mon utilité selon mes intérêts, préférences etc. ?

⇨ Déterminant du vote = calcul d'utilité (vote "instrumental" ou "utilitariste") ; homo politicus = homo
economicus
Exemple : Comment mesuré dans la recherche ? : « modèles de proximité » : mesure des préférences de individus
rapport à des enjeux politiques, quels sont les préférences des partis sur ces mêmes enjeux et on postule que les
électeurs vont voter pour les partis qui sont les plus proches de leur avis, préférences sur ces différents enjeux.
Exemple : modèles spatiaux du vote : l'individu vote pour le parti/candidat le plus proche (sur la dimension
gauche-droite) : déclinaison du choix rationnel.

Ces 3 grandes écoles ont eu une influence considérable sur la recherche électorale et continuent encore à être
utilisées en partie, ou modifiées partiellement mais elles possèdent aussi des lacunes qu’on a essayé d’améliorer.
II. Lacunes des modèles classiques  :
A) Pouvoir explicatif (de plus en plus) limité

Déclin des facteurs explicatifs "lourds" (sociologiques ou psycho-sociologiques) :


- Changements dans la structure sociale (mobilité sociale et géographique, tertiarisation de l'économie)
⇨ Déclin des loyautés traditionnelles (classe, religion, identification partisane) 
⇨ Attachement socio structurel à cause de la classe sociale, religion etc. sur lequel repose la théorie de l’école
de Columbia a nettement faibli au cours du temps : citoyens plus mobiles, classes sociales ont évolué et donc
le fait de connaitre ces caractéristiques socio structurelles ne suffisent plus à prédire le comportement
électoral.
⇨ Identification partisane a aussi faible : les gens s’identifient de moins en moins à un parti ou que cette
identification est bcp plus volatile, changeante. => plus vraiment un facteur si explicatif du choix électoral.

- Développement de l'éducation : augmentation du niveau général d’éducation dans les pays industrialisés
Jennifer Scoizzato Automne 2020
⇨ Electorat plus indépendant, plus volatile : électorat moins lié de manière durable à un parti mais susceptible
de changer de parti d’une élection à l’autre.

- Montée en puissance des médias audio-visuels (télévision), puis électroniques (internet, réseaux sociaux),
professionnalisation du marketing politique 
⇨ Plus de poids des campagnes électorales dans la définition du comportement électoral.

DONC affaiblissement des facteurs de long terme (classe sociale, s’identifier à un parti etc.) dans le comportement
électoral et renforcement des facteurs de court terme (liés aux campagnes électorales etc.).
⇨ Lacune empirique : les modèles classiques du vote expliquent bcp moins le comportement électoral dès les
années 80/90 puis poursuivi dans les années 2000

B) Conception simpliste (homogène) de l'électorat

Les modèles classiques : prenaient en compte les différences des individus du point de vue sociodémographique
(Columbia) ou pt de vue de l’identification partisane (Michigan) MAIS ne prenaient pas en compte d’autres
caractéristiques individuelles aussi importantes => se basaient sur un postulat simpliste d’un électorat homogène.

Or une analyse plus poussée nécessite de considérer l’électorat comme hétérogène :


- Citoyen/nes se différencient les uns des autres en termes de motivation (intérêt pour la politique) et de
capacités cognitives (compétence, connaissance politique) : ont des conséquences notable sur la manière
dont on forme nos opinions et la manière dont on choisit un candidat ou un parti.
- Intérêt → degré d'attention à la campagne : à la quantité d’information à laquelle on se soumet
- Compétence → capacité à capter les messages, à les recevoir, à les digérer et à les utiliser pour forger son
opinion : les personne plus compétentes reçoivent plus de messages et utilisent davantage d’informations
alors que le personnes moins importantes ne s’exposent pas voire s’exposent peu à la campagne électorale.
⇨ Intérêt et compétence jouent un rôle clé dans les processus de formation des opinions : différents selon le
personnes.

Les études récentes prennent maintenant quasiment tout le temps en compte cette hétérogénéité de l’électorat et
ce besoin de différencier les individus selon leur compétence et leur intérêt.
⇨ Lacune au niveau de la conception simpliste de l’électorat.

C) Focalisation excessive sur les électeurs et insuffisante prise en compte du contexte

Modèles classiques on s’intéressait à l’individu MAIS peu intéressés au contexte dans lequel les individus forgeaient
leur opinion OR les opinions individuelles ne se forment pas dans un vide politique, mais dans un contexte
institutionnel et politique bien précis
⇨ Le contexte influence aussi la formation des opinions et le vote : nécessaire de prendre en compte ce
contexte.

Contexte :
"L'offre" politique (partis, candidats, campagne électorale) => au-dessus des individus + Contexte institutionnel :
système électoral etc.

Offre politique importe autant que la "demande" (caractéristiques et préférences des votants) (demande ne fait
pas partie du contexte)

Question de l’exportabilité des modèles développés aux USA dans un contexte différent (ex : Suisse etc.) ; ces
modèles ne peuvent pas être utilisés de la même façon MAIS restent cependant utiles dans les divers contextes.
Ex : Ecole de Columbia peut être utilisée pour voir les facteurs socio structurels sur le choix partisan en Suisse.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Plus complexe pour l’école de Michigan car en Suisse loyauté partisane moins stable (si de gauche : PS, Verts etc.)
que quand 2 partis très différents comme aux USA où difficulté de changer de l’un à l’autre.
⇨ Aménagements à faire de ces modèles selon le contexte mais tout de même appliqués avec pas mal de
succès.

III. Recherche électorale : développements récents

Prise en compte des facteurs de court terme : CAR facteurs de long terme ont perdu un partie de leur pouvoir
explicatif contrairement au court terme (liés aux campagnes électorales) qui ont été plus intégrés comme facteurs
explicatifs du vote.
Ex : plus grande prise en compte le rôle des préférences des votants en matière d'enjeux politiques ou de
sympathie pour les candidat/es ou les leaders politiques
⇨ Enjeux politiques et sympathie pour les candidats déjà un facteur inclus dans le modèle de Michigan MAIS
rôle très secondaire en comparaison de l’identification partisane
⇨ Dans les modèles récents bcp plus au centre le rôle de ces facteurs de court terme

Prise en compte du contexte :


- Contexte institutionnel (ex : système électoral)
- Offre électorale (caractéristiques du système de partis : candidats qui se présentent, système de partis
fragmenté, polarisé etc.) 
- Campagne électorale, communication politique, médias 

Prise en compte de l'hétérogénéité de l'électorat :


- Variations dans les processus de formation des opinions, en fonction de la motivation, de l’intérêt et de la
compétence politique des votant/es (facteurs cognitifs pour la compétence).

Innovations méthodologiques : Permettent d’établir des modèles d’explication du vote bcp plus sophistiqués :
Prise en compte de l'effet conjoint des facteurs individuels et des facteurs contextuels.
⇨ Modèle à plusieurs niveaux.

IV. Exemples pour illustrer l’apport des divers modèles

EXEMPLE 1 : explication du vote UDC


1/ Apports des modèles classiques : ancrage dans le modèle de Columbia pour cette analyse
La transformation du clivage de classe :
- Traditionnellement, classes populaires votaient à gauche (PS)
- Processus de "réalignement" au cours des dernières décennies (années 70) et accélération en Suisse dans les
années 90 lorsque l’UDC a changé son profil dans une vision de droite nationaliste : transfert des voix des
milieux populaires de la gauche vers l'UDC

Résultats d’études qui illustrent ce basculement :


Graphique 7 : % de voix obtenues par l’UDC dans différentes catégories des
milieux populaires :
- Bureaux : secrétaire, réceptionniste, téléphoniste etc.
- Services : vendeurs, serveurs, aides-soignants
- Travailleurs de la production : ouvriers, mécaniciens, maçons etc.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


UDC en 1995 : 15% à 20% puis score électoral a progressé jusqu’à 40% dans le services et des travailleurs de la
production et légèrement moins pour les employés de bureaux, aux élections de 2007.
⇨ UDC a particulièrement progressé dans ces catégories, milieux populaires. Dans d’autres catégories le parti a
aussi évolué mais plus modérément.

Graphique 1 : gauche PS / droite UDC


UDC : force électorale dans les différentes catégories socioprofessionnelles : 28% des voix obtenues en 2007 :
44% des petits indépendants : artisans, commerçants, agriculteurs : ancienne petite bourgeoisie ou encore ancienne
classe moyenne.
+ Très bon score travailleurs des services (40%) et de production (39%) et un peu moins pour les employés de bureau
(31%)
⇨ Excellent score au niveau des classes populaires et au près des petits indépendants.
MAIS très peu soutenue dans les spécialistes techniques (ingénieurs, informaticiens etc.) et spécialistes
socioculturels (nouvelle classe moyenne : employées dans l’enseignement, santé, social, médias etc. => services)
(devenu un bastion de la gauche.)
Parti socialiste : à l’inverse cartonné auprès des spécialistes socio-culturels : 20% des voix au niveau fédéral / 34%
des personnes issus de cette classe ont voté pour ce parti.
Attention : les spécialistes socio-culturels étaient déjà un bassin pour le PS mais renforcement de cette classe et de
leur poids dans l’électorat Vert et socialiste au cours des 2/3 dernières décennies => renforcé en tant que bastion
électoral de la gauche.
Nouvelle classe moyenne et y compris les spécialistes techniques devient le nouveau bassin électoral et non plus les
milieux populaires (illustre bien le premier graphique)
⇨ Basculement des milieux populaires de la gauche vers l’UDC

Graphique 5 : position


moyenne de l’électorat
Espace politique : 2 dimensions :
- Horizontale : gauche / droite économique classique
(préférences, plus ou moins intervention de l’état)
- Verticale : fermeture internationale, défense des traditions /
ouverture internationale et politiques plus solidaires vis-à-vis de
l’immigrations
+ Graphique basé sur les mêmes questions que les autres analyses
précédentes (part D, chap 1) => au final distribution de l’électorat selon
ces 2 axes.
Position moyenne de différents sous-groupes de l’électorat (au niveau Suisse tous partis confondus) puis spécifié
selon la catégorie socioprofessionnelle et selon chaque parti.

UDC : les électeurs UDC peu importe leur catégorie socioprofessionnelles : préférences très similaires : un peu à
droite au niveau économique et très conservateur au niveau des valeurs favorables à la priorité aux suisses + voies
solitaires et pas UE.
PS très différent : horizontalement (éco) relative homogénéité MAIS très hétérogène sur axe vertical : spécialistes
socioculturels très favorables à une ouverture politique (ouverture internationale, solidarité avec les autres) tandis
Jennifer Scoizzato Automne 2020
que les travailleurs de la production ont des valeurs bcp plus ambivalentes qui penchent vers la moyenne (valeurs
plus conservatrices).
⇨ Illustre l’écart auquel le parti socialiste est parfois confronté car sur 2 ème axe électorat très différent en
termes de préférences et donc les difficultés que le PS a rencontré ces dernières années pour rallier son
électorat en général.

Conclusion : le clivage de classe s'est transformé, mais il continue d'influencer le comportement électoral
1/ Les spécialistes socio-culturels (classe moyenne salariée dans le social, la santé, l'éducation, la culture et les
médias) sont devenus le bastion de la gauche.
2/ Les classes populaires et l'ancienne classe moyenne (artisans, commerçants, agriculteurs) sont devenus le bastion
de l'UDC
⇨ Clivage entre les "gagnants" et les "perdants" de la globalisation (Kriesi et al. 2008)
Gagnants : milieux socioprofessionnels qui pensent pouvoir bénéficier de la modernisation, de la mixité
culturelle etc. DONC plus de politique immigration, solidarité internationale etc. => + gauche
Perdants : milieux qui voient avec peur la diversité etc. qu’ils voient plus comme une « menace » pour la
suisse et ses traditions DONC renfermés : valeurs plus restrictives sur l’immigration, politique euro et
extérieure prudente etc. => + droite

Du point de vue normatif, ce clivage s'exprime par le conflit "ouverture-traditions" (Brunner et Sciarini 2002) ou
"intégration démarcation" (Bornschier 2007)
⇨ Clivage politique de globalisation : racines socio structurelles en termes de classes sociales / composante
normative sur le pôle des gagnants et perdants / partis qui mobilisent ces intérêts : organisationnelle

DONC transformation du clivage de classe et son affirmation en tant que clivage de globalisation => importance de la
dimension normative et des préférences sur l’enjeu politique (modèle de Columbia).

UDC bastion classes populaires MAIS politique pas du tout adéquate pour les classes populaires :
Discours contradictoire prétend défendre le peuple, les plus démunis mais seulement selon dimension culturelle
(protection de l’identité Suisse) OR libérale voire néolibéral du pt de vue économique et donc ne défend pas les
« petites gens » => Le parti a tjrs réussi à masquer ces contradictions.
Donc pk ouvriers votent pour ce parti ? => privilégient la 2ème dimension (culturelle) de la politique que la première 
+ UDC fait attention à ne pas mettre en péril les intérêts économiques de certains pans de leur électorat (ex :
paysans, personnes âgées etc.) : parti libéraliste mais sélectif (pour plaire à certains segments spécifiques de son
électorat).
Cadre haut à droite : verts libéraux maintenant (libéral éco mais ouverture internationale…)
Cadre en bas à gauche : moins évident mais pourrait imaginer qu’un parti de gauche avec une vision d’équité sociale
etc. mais gauche dure donc favorable à la fermeture du pays (ex : protéger la main d’œuvre étrangère contre la
concurrence)
Ex : en France : RN : clairement pour une fermeture au niveau national cependant pour une certaine politique
sociale plus généreuse : chauvinisme de l’état social : réserver la politique sociale aux nationaux (pourrait s’inscrire
dans ce cadre)

2/ Apports des modèles plus récents : Le vote d’enjeu (importance des enjeux mais aussi des partis qui les défendent)
Idées de base :
Les facteurs de long terme (socio-structurels ou psychosociologiques) ont perdu du poids au profit des facteurs de
court terme, tels que la campagne électorale et/ou le "vote d'enjeu"

2 possibilités de conceptualiser le vote d’enjeu  :


Vote de proximité : L'électeur va voter pour le parti le plus proche de lui sur les enjeux importants → modèle de
"proximité", dérivé du choix rationnel : électeur connait ses propres préférences, va voir les positions des partis sur
les valeurs qu’elle défend => parti le plus proche d’elle-même (enjeux que l’électeur défend) parti de gauche alors
vote à gauche etc.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
⇨ Maximise son utilité en votant pour le parti qui va défendre le mieux les intérêts de la personne et pour faire
ce choix l’électeur va faire un certain calcul de distance et de proximité : vote pour le parti le plus proche de
la personne selon les critères qu’elle défend.

Ou l'électeur va voter pour le parti qui "possède" l'enjeu jugé le plus important càd le parti qui est réputé le plus
actif et le plus compétent sur cet enjeu (meilleures réponses à donner dans le pb) ; "vote selon la possession de
l'enjeu" ("issue ownership voting", Petrocik 1996)
⇨ L’enjeu jugé le plus important : quelques enjeux conjoncturellement sont très importants et vont être les
plus décisifs pour le comportement électoral
⇨ 2 Dimensions : dimension associative : Parti peut être perçu comme le plus actif, que l’on associe
spontanément à l’enjeu en question / dimension compétence : parti le plus compétent sur l’enjeu important
(dimension de position car électeurs n’ont pas la même vision de la façon de résoudre le pb)
⇨ Savoir quel parti s’active le plus et est le plus compétent (meilleures solutions selon l’électeur) sur le sujet
qui nous importe le plus 
Selon le second modèle, les partis qui "possèdent" les enjeux les plus importants en tirent profit électoralement

Vote selon la possession de l'enjeu migratoire


Enquête électorale conduite après chaque élection fédérale depuis
1995.
"Problème le plus important aujourd'hui en Suisse" 1995-2015 (en %) :
Graphique : question most important problem : le problème le plus
important : dire spontanément le pb le plus important en suisse selon
eux et regroupement des réponses en catégories : pas normatif.

Immigration et asile : problèmes prioritaires en Suisse selon la population, depuis 1999 tout le temps les problèmes
majeurs et 2015 flagrant (près de 50% des gens de l’enquête qui ont répondu spontanément ce pb comme
prioritaire)
2015 : montée en puissance des pbs d’immigration :
Contexte : crise des réfugiés du moyen orient (Syrie) mais aussi Afrique => afflux de requérants d’asile en Europe et
même si pas énormément touché la suisse MAIS bcp parlé dans les médias
DONC 1er thème de la campagne et en a profité au parti perçu comme celui qui s’occupe le plus et le plus compétent
en matière de l’immigration => UDC : ne s’est pas privé d’utiliser ce pb et de faire campagne sur ce sujet (voir
graphique suivant).
Analyse faite à postériori qui couvre une 60aine de
quotidiens et magazines etc.
Campagne électorale des partis : annonces publicitaires
dans les médias : UDC a le plus thématisé l’immigration
et l’asile => quasiment une monopole de ce thème dans
sa campagne électorale de 2015. => stratégique
542 : annonces portant sur l’immigration/asile et UDC
environ 500 (probablement).

Résultats évidents de cette importance de l’immigration et de la


campagne électorale de l’UDC sur ce thème => conséquences
sur le choix électoral.
2124 personnes interrogées post élections :
- Demandé le pb le plus important en Suisse :
Immigration (47% => représente le 1er graphique) /
Europe / Economie et social etc.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- Parti le plus compétent selon les individus pour régler ce pb : parmi les gens qui pensent que c’est
l’immigration le pb : UDC 28% / PS /PLR
- Puis demandé pour quel parti ils ont voté : choix partisan : UDC : 22% parmi ceux qui ont suivi
l’immigration comme pb le plus important, puis UDC en tant que plus compétent ont voté UDC.
⇨ Montre l’importance de ce vote en fonction de la possession de l’enjeu
UDC en 2015 : 29% de voix donc proportion très élevée.

MAIS 2 réserves : statistique descriptives :


- Peut y avoir une corrélation entre le pb, la compétence et le vote MAIS corrélation ne signifie pas causalité
- Montre uniquement les relations entre quelques variables : il faudrait prendre en compte aussi les
caractéristiques sociodémographiques, attitudes politiques, le sexe, l’âge, la religion etc.
⇨ Ce schéma ne signifie pas forcément le fait que ces 22% ont voté UDC CAR immigration pb 1 er etc.

DONC pour affirmer ce vote selon l’enjeu le contrôler par d’autres facteurs.

Modèles d'explication du vote : rôle du vote en fonction de la possession de l’enjeu sous contrôle d’autres facteurs
⇨ Toutes choses égales par ailleurs
La probabilité de voter pour l'UDC augmente significativement si on considère l'UDC comme le parti le plus
compétent pour résoudre les problèmes migratoires (Lutz et Sciarini 2016) (élections fédérales 2015 fond de toile)
⇨ Facteur significatif finalement indépendamment des autres facteurs.

3/ Ouverture comparative :
Partis populistes anti-étrangers (et anti UE) ont
progressé aussi un peu partout en Europe :
Résultats électoraux dans différents pays aux élections au
parlement européen de 2019 : parti populiste de droite,
conservateur etc. qui a très bien réussi et fortement
progressé entre 10% et 23% voire 34% pour la Lega de
Salvini.
Puis réussite de ces mêmes partis aux élections nationales : ces partis ont aussi très bien réussi.
Et 2016 : Trump élu aux USA : surprise pur tout le monde à l’époque => populisme de droite aussi aux USA etc.
⇨ USA + aussi dans des pays d’Amérique du Sud : tendance pas seulement en Europe.
EXEMPLE 2 : Le vote pour les Verts
1/ Apport des modèles plus récents : Vote selon la possession de l'enjeu environnemental (Elections fédérales 2019)
Enquête Selects 2019 : "Problème le plus important" :
2 changements spectaculaires :
1. Proportion de gens qui ont pensé que l’immigration pb principal : perdu
énormément d’importance entre 2015 et 2019 de + de 45% à moins de
15% => chute énorme, « rentrée dans le rang ».
⇨ Nb de réfugiés a fortement diminué un peu partout en Europe
inclus en Suisse (malgré drames qui ont malheureusement continué
dans la Méditerranée), main-d’œuvre étrangère a aussi diminué =>
cette thématique a donc perdu en importance.

2. Autre thématique a gagné en importance : environnement DONC Augmentation spectaculaire des préoccupations
relatives à l’environnement : 2015 seulement 5% des personnes interrogées citaient spontanément ce problème et
en 2019 près de 30%.

Question relative : attention limitée car tous les enjeux ne peuvent être importants de la même manière et les
médias ne peuvent pas accorder la même importance pour tous ces sujets.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
⇨ Hiérarchie des problèmes : modifiée au détriment de l’immigration et au profit de l’environnement

Quel parti "possède" l'environnement ? :


Enquête Selects 2019 : "parti le plus compétent" pour les personnes qui
mentionnent l'environnement comme "problème le plus important"

50% des personnes qui ont cité l’environnement comme problème prioritaire
pensent que le parti le plus compétent : Verts / + 20% pour le Vert libéral.

⇨ Amplitude de ces proportions très élevées reste relativement surprenant


⇨ Surprenant aussi avec le cas du parti socialiste qui dans ce sondage n’a que 5% des gens qui pensent à ce
parti comme le plus compétent pour le pb de l’environnement ce qui n’est pas plus que l’UDC.
OR pour le PS le climat fait partie du cœur de son action depuis des années voire décennies alors que l’UDC
ne s’occupe pas voire remet en question l’urgence du pb climatique et que d’autres partis comme le PLR se
sont positionnés comme un parti pro environnemental en 2019 ce qui n’est pas très crédible car jusque là
pas impliqué dans ce sujet.
PS impliqué depuis des années MAIS ne bénéficie pas dans la perception de la population Suisse du fait que
l’environnement fasse partie de son programme depuis des années. => effet d’éviction, exclusion.

2/ La concurrence entre PS et Verts :


Mesure : probabilité de vote au niveau individuel
- Enquête Selects (Swiss election studies)
- Question : "Quelles chances y a-t-il que vous votiez un jour pour le parti X ?" (Échelle de 0 à 10)
- Question posée pour les 7 principaux partis (généralement)
⇨ Question de plus en plus utilisée dans la recherche en raison de ses avantages +autres raisons (économétrie)
Avantages de cette question :
1/ Question pour quel parti a-t-on voté ? : fait choisir un parti (celui voté) mais pour chaque personne interrogée
aucune information sur ce qu’elle pense des autres partis.
Possible que l’électeur ait panaché son bulletin : accordé des voix à plusieurs différents => donc la question donne
juste le principal parti voté et donc exclut les autres
⇨ Avantage donc de la question de la probabilité : posée pour les 7 partis et donc permet pour un répondant
de donner, de comparer la popularité, le niveau de soutien de cette personne aux différents partis.
⇨ Comparaison plus fine de la popularité, du soutien dont bénéficierait potentiellement le parti : on parle
d’électorat potentiel

2/ Question habituelle sur le choix électoral (quel parti voté) : limitée pour les petits partis car pour ces partis qui ont
eu peu de gens qui ont voté pour eux, dans une enquête, on se retrouve avec un nb d’observations limitées.
Peu de personnes dans l’enquête qui disent avoir voté pour ce parti car justement peu de gens ont voté pour eux =>
problèmes pour analyser le comportement électoral.
Alors qu’avec une mesure de la probabilité de voter pour un parti même un parti comme les Verts / verts libéraux
(n’ont pas bcp de voix dans certains cantons etc.) on peut avoir des informations sur ces petits partis pour TOUT
l’échantillon de personnes interrogées au niveau national.

3/ Question proba de vote est très fortement corrélée avec la question du choix électoral : si qql nous dit qu’il a
voté pour un parti il va alors nous dire qu’il a énormément de chances pour qu’il vote pour ce parti.
Le parti qui va avoir le plus de probabilités d’être voté par la personne sera dans bcp de cas celui qu sera réellement
voté par l’individu en question.
On pourrait presque se servir de la question de la probabilité de vote comme mesure du vote : forte corrélation.

Résultats :
Jennifer Scoizzato Automne 2020
1/3 des électeurs/trices ont probabilité identique de voter PS ou Verts et un tiers ont probabilité très similaire (une à
deux points de différence) (Sciarini 2010)

⇨ PS et Verts se partagent quasiment le même électorat potentiel : plutôt féminin, jeune, urbain, athée,
éduqué, nouvelle classe moyenne ("spécialistes socioculturels"), de gauche, europhile, solidaire, écolo
MAIS Forte concurrence entre ces 2 partis car même si alliés avec programme politique similaire, votent
souvent ensemble font des alliances MAIS 2 partis différents et donc concurrents dans leurs tentatives
d’attirer les voix des électeurs et électrices.
⇨ Généralement, les votants de gauche finissent par voter pour le PS plutôt que pour les Verts (avant
concurrence "asymétrique" au profit des socialistes) ; rééquilibrage en 2019 (concurrence nettement plus
symétrique) (composition conseil national chap politique Suisse)

Transferts de voix entre les deux partis d'une élection à l'autre :


Entre PS et Verts et entre Verts et PS :
Dans l’enquête post-électorale on demande en plus de pour quel parti ils ont
voté, pour quel parti ils avaient voté il y a 4 ans (question rétrospective).

1999 – 2003 : 17% des personne qui avaient voté pour les verts en 1999 ont
voté pour le PS en 2003 et seulement 8% pour l’inverse
⇨ Jusqu’en 2003 : ces mouvements se faisaient bcp plus au profit des
socialistes plutôt qu’au profit des Verts

2003-2007 : petit changement : pour la première fois plus de transferts vers les Verts que des Verts vers le PS
2011-2015 : Revenu à la situation antérieure : plus de transfert des Verts vers le PS que du PS vers les Verts.
En 2019 : changement assez radical :
- Seulement 7% des personnes qui avaient voté pour les Verts en 2015 ont voté pour le PS en 2019
- 22% (1/5) des personnes qui avaient voté PS en 2015 ont voté pour les Verts en 2019
⇨ Montre comment les Verts ont réussi à attirer à eux en 2019 une frange assez importante socialiste. Succès
électoral des Verts est dû en partie au transfert des voix des socialistes vers les Verts => pas de gain de voix
pour la gauche mais un rééquilibrage entre les deux parts.

3/ Ouverture comparative :
Partis Verts ont progressé dans plusieurs pays européens :

Elections au Parlement européen ou dans plusieurs pays : progression


de manière assez substantielle (importante) :
- France presque 14% / Autriche / Allemagne plus de 20% / Belgique / Pays bas / Suède.
⇨ Poussée en avant de la part des Verts en lien avec les grèves pour le climat, les perceptions de l’urgence
climatique du besoin de prendre des mesures radicales pour lutter contre le réchauffement climatique qui a
profité aux Verts.
⇨ Dans bcp de ces pays comme en Suisse les Verts ont progressé en partie au détriment des socialistes.

EXEMPLE 3 : Age, sexe et participation politique


Exemple qui ne porte plus sur la décision de vote, le choix électoral mais qui porte sur ce qui vient en amont = la
participation.
Pour émettre un choix électoral il faut participer électoralement : condition
nécessaire et non suffisante (on peut participer mais bulletin blanc).

Graphique : évolution de la participation aux élections et aux votations fédérales


en Suisse (national)
Elections :
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- Jusqu’après la 2Gm taux de participation qui dépassait les 70%
- PUIS recul de manière quasi continue jusqu’au milieu des années 90 (1995) où taux arrivé bien en dessous de
50%
- Depuis léger sursaut mais on reste à ce niveau environ de 45%
Votations : baisse plus précoce mais stabilisé aussi plus tôt autour des 40% 45% désormais chaque 4 ans (moyenne)
mais avec fortes variations entre chaque votation.

⇨ Baisse de la participation assez marqué.

Graphique en fonction de l’âge et du sexe : données réelles de participation et non


un sondage (220K votants) :

Age :
- Phase en U : 18-19 ans participent plus que les 20-24 ans puis augmente
légèrement pour les 25-29
- Augmentation linéaire, continue jusqu’à 70-75 voire 80 ans
- Recul dans les « grand âge » pour diverses raisons (santé, mobilité etc.)
⇨ Les personnes les plus âgées sont celles qui participent plus.
⇨ Taux de participation moyen des 65-80 ans double par rapport aux plus jeunes.

Sexe :
Pour les plus jeunes (3 premiers groupes) en 2011 le taux de participation des hommes et des femmes était
identique.
Ensuite les courbes se séparent et les hommes participent davantage et l’écart se creuse d’abord de manière
insensible puis vers le pic de participation l’écart se creuse bcp plus entre les 2 sexes. Les femmes sortent bcp plus
vite de la participation (mois de 30% pour les plus de 90 ans) que les hommes qui gardent un niveau de participation
élevé (presque 50% pour les plus de 90 ans)

Focus sur les jeunes :


2011 : pas de différence de participation selon le sexe.
2015 : Premier changement : les plus jeunes femmes (18-19 ans) ont
participé plus que
les hommes et cela valait un peu aussi pour les 20-24 ans mais à peine
perceptible.
2019 : Ecart se creuse entre les plus jeunes hommes et plus jeunes
hommes.
Le plus jeunes femmes participent quasiment 5pts de % de plus que les jeunes
hommes
jusqu’à 25-29 ans.
PUIS les courbes se croisent et se superposent de 30 à 39 ans puis de nouveau dans
les âges plus avancés la même différence de participation entre hommes et femmes :
Les hommes participent plus que les femmes dans ces tranches d’âge.

Age dans la recherche en comportement politique :


Les trois effets d'âge :
- Cycle de vie et vieillissement biologique : l'âge affecte la participation via l'intégration sociale (augmente) et
l'expérience politique (accumulée au fil des années)
⇨ Participation augmente avec l'âge (mariage/enfants, carrière professionnelle) : effet positif sur l’intégration
plus large sociétale et politique, avant de chuter dans le grand âge (isolement, santé) : participe de – en -.
- Effet de cohorte (ou "générationnel") : événements qui touchent tous les individus d'une même cohorte

Jennifer Scoizzato Automne 2020


(Ex : Mai 68 : les personnes qui avaient environ 20 an ces années sont considérées comme porteurs de
valeurs spécifiques qui les ont accompagnés tout au long de leur vie
On considère que le sens du devoir civique recule de générations en générations => les 70% de participation
dans les années 40 aux élections fédérales probablement lié à un sens civique très développé : conscience de
devoir voter).
⇨ Participation est systématiquement plus/moins élevée pour une génération donnée (exemple : sens du
devoir civique aurait reculé d'une génération à l'autre)
- Effet de période : événements affectant toutes les cohortes au même moment : évènement particulier
⇨ Participation augmente/diminue pour tout le monde (ex : politisation en Suisse depuis les années 1990)

Sexe : notamment au niveau des femmes et de pk elles ont moins participé aux élections pendant longtemps et
encore une certaine différence en Suisse dans le plus grand âge ?
Facteurs socio-structurels ("ressources individuelles")
- Moindre intégration sociale et professionnelle des femmes : moindre intégration professionnelle / sociale
- Surreprésentation des femmes parmi les états matrimoniaux favorisant l'isolement social (veuvage) (d’où
ma courbe qui tombe) => favorise l’abstentionnisme politique : plus de femmes âgées veuves en Suisse que
d’hommes âgés veuf en Suisse : les veuf.ve.s participent moins DONC baisse courbe f (une des explications)
Facteurs socio-culturels : Persistance des modèles traditionnels du rôle des femmes : femme au foyer, sphère privée
Facteurs institutionnels (propre à la suisse) : Octroi tardif du droit de vote aux femmes (Suisse : 1971 / Genève :
1961 / 1991 décision du tribunal fédéral pour l’imposer au canton de Appenzell Rhodes-Extérieures) => joue encore
un rôle parmi les femmes les plus âgées car pas socialisées avec ce droit et reçu celui-ci plutôt tard.
Thèse "révisionniste" : Il y a eu un effet de rattrapage ou de convergence : accroissement de l'intégration sociale et
professionnelle des femmes, les modèles culturels relatifs au rôle des h et f vont vers plus d’égalité etc. =>
augmentation la participation politique des femmes et la proportion de femmes qui siègent dans les P et gouvs.
⇨ Le "fossé de genre" (gender gap) en termes de participation politique a disparu

Age et sexe : Elections fédérales 2019 : Données réelles de particip : Plus forte mobilisation des jeunes femmes :
Trend plus structurel : dans les 4 contextes (graphique) évolution similaire : différentiel de participation au profit des
femmes qui augmente avec les années.
Facteurs explicatifs :
Court terme : Conjoncturellement : pour 2019 : conséquence des grèves des femmes, pour le climat où forte
mobilisation des femmes.
Long terme : Structurel : % de personnes qui obtiennent un bac,
bachelor uni est légèrement plus élevé chez les jeunes femmes
+ le fait que la participation augmente avec le niveau d’éducation cela
pourrait expliquer la participation plus élevée des femmes.

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 3 : La politique comparée : Définitions et méthodes

Objectifs de ce module :
- Vous familiariser avec la politique comparée
- Connaître les principales approches utilisées en politique comparée
- Exercer une réflexion « comparativiste » (en particulier autour de l’influence du contexte « macro », sur les
comportements individuels « micro ») : comment les institutions vont influencer le comportement électoral,
comment les politiques sociales peuvent influencer le niveau d’égalité économique etc.
- Acquérir des connaissances sur les principales institutions démocratiques en partant des exemples de la
France et de l’Allemagne.
- Acquérir des connaissances sur deux thèmes dans une perspective comparée :
Jennifer Scoizzato Automne 2020
• La représentation descriptive des femmes en politique
• Les politiques sociales (comparaison entre les différents pays européens.)

INTRODUCTION :
Politique comparée : Une sous discipline de la science politique qui est définie par sa méthode. Définie par
l’approche, plutôt que par l’objet de recherche.

"In terms of its substantive concerns… the fields of comparative politics seem hardly seperable from those of political
science tout court, in that any focus of inquiry can be approached either comparatively (using cross-national data) or
not (using data from just one country)" (Mair 1996: 311)
⇨ LA politique compare est de la science politique qui va s’appliquer a plus qu’un seul cas (souvent s’applique à
des pays donc s’intéresse à au moins 2 pays différents)
⇨ La politique comparée a trait à tout ce qui s’intéresse la science politique

Objet de la politique comparée :


La politique, c’est notamment :
- Institutions : parlement, organisation des tribunaux et en général els constitutions de divers pays
- Acteurs politiques : électeurs, acteurs qui agrègent différentes préférences comme les partis politiques,
syndicats ou groupes d’intérêt.
- Politiques publiques : politiques qui sont menées dans un domaine précis : santé, environnement etc.

Note I : pour expliquer les phénomènes politiques, les objets a priori non-politiques sont aussi importants (p.ex.
économie, religion, etc.)
Note II : la politique comparée se focalise sur la politique au sein des Etats (par opposition aux relations
internationales qui s’intéressent aux relations entre les Etats)

Approche comparative : Méthode de la politique comparée :


- Analyser différentes unités (Ex : espace, temps, domaine), comparer diverses choses.
- Objectif : Tirer avantage des différences ou similitudes entre ces unités pour pouvoir donner des
explications aux phénomènes politiques
⇨ But : comprendre et expliquer les phénomènes politiques grâce à la variation entre unités (le plus souvent
des pays)

Quelques exemples :
1er ex : intérêt au niveau des acteurs politiques, individus.
Si on comparait la Suisse avec d’autres pays on pourrait constater que le taux de
participation aux élections au conseil national serait très faible par rapport
aux autres
élections législatives d’autre pays => pourquoi donc ce taux de participation varie ?
Participation politique quelle est la cause (structure socio-économique, institutions etc.) ?

2ème ex : Recherche liée aux institutions : parlements : chambre des communes
royaume uni / Reichstag allemand.
Du point de vue architectural (disposition des sièges) déjà différent mais au-delà
de ça, le système aussi diffère dans la manière la politique est faite dans ces 2
pays, le rôle de leur Parlement, leur fonctionnement etc.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
3ème ex : les réponses apportées à la pandémie de Covid19 : intérêt de politiques
publiques : ce que les états ont mis en œuvre pour résoudre un problème spécifique
=> réponse plus ou moins forte selon les pays : nombre de mesures, si celles-ci sont
plus ou moins contraignantes etc. (Fermeture ou non des écoles, ou un pays
empêche les gens de voyager etc.)
⇨ Réponses différentes selon les pays et aussi timing différent
⇨ Donc pk comme cela ? Lié à des intérêts spécifiques, aux capacités de
systèmes de santé ou au fonctionnement des institutions des divers pays… ?

I. Deux grandes familles de méthodes complémentaires


A) Etudes de cas 

- Analyse intensive de quelques cas, analyse qualitative.


- Démarche plutôt inductive -> on part des observations pour élaborer une théorie
Observation intensive d’un petit nombre de cas pour essayer d’expliquer un phénomène (Ex : les politiques de
santé, la transition démocratique)

Deux stratégies dans la sélection de ces cas :


Most similar system design : On choisit deux ou plusieurs cas qui sont très similaires, mais dans lesquels le
phénomène, la variable auquel on s’intéresse (outcome) est différent.
Objectif : voir quelle(s) différence(s) entre les cas peut/-vent expliquer l’outcome différent.
⇨ Finalement peu de différences en soi car on prend des cas similaires mais laquelle de ces quelques
différences peut expliquer l’outcome différent.
Outcome : résultat d’une action ou d’une transformation.

Ex : institution qui existe dans les cantons centraux de la Suisse notamment : Landsgemeinde : moment où tous les
citoyens du canton s’assemblent, se réunissent et votent sur différents objets politique et parfois élections (souvent
à main levée)
DONC pk deux cantons qui avaient ce système l’un l’a abandonné et l’autre continué.
Comment se fait-il qu’Uri a abandonné la Landsgemeinde (en 1928) alors que Glaris l’a maintenue jusqu’à
aujourd’hui ?
Deux cas a priori similaires avec un outcome différent
En analysant de manière approfondie ces deux cas, il devrait être possible d’identifier quelles sont les différences
entre ces cantons qui pourraient expliquer leur trajectoire différente en ce qui concerne la Landsgemeinde.
⇨ Analyse des différences entre les cantons dans les années qui précédaient l’abandon de cette pratique
⇨ La plupart des gens tendent à dire qu’Uri a abandonné cette pratique car il y avait plus de dissensions,
tensions au sein de la classe politique qu’à Glaris où il y avait moins de polarisation, de divisions.

Most different/dissimilar system design : On choisit deux ou plusieurs cas qui sont très différents, mais dans
lesquels le phénomène auquel on s’intéresse (outcome) est le même.
Objectif : voir quelle(s) similitude(s) entre les cas peut/-vent expliquer l’outcome similaire.
Choisir des cas totalement différents mais au final arriver au même résultat

Ex : Transparence du financement des partis en Suisse.


En Suisse : aucune règle de financement des partis au niveau national
Cinq cantons a priori très différents ont adopté des règles concernant le financement des partis (transparence du
financement) : Genève (1982), le Tessin (1998), Neuchâtel (2015), Fribourg (2018) et Schwyz (2018).
Cantons urbains/ruraux, catholique/protestant, de diverses régions linguistiques etc. => cas très différents.
Est-ce que ces cantons ont quelque chose de commun qui pourrait expliquer ce même outcome ?

Jennifer Scoizzato Automne 2020


⇨ Analyser dans le détail la dynamique de l’adoption de cette régulation dans ces différents cantons pour
comprendre s’il y a une dynamique commune.

B) Etudes quantitatives 

- Analyse d’un nombre élevé de cas


- Démarche plutôt déductive -> on élabore une théorie que l’on teste à l’aide de données

On cherche une co-variation :


Variable X : variable dépendante -> variable à laquelle on s’intéresse, ce que l’on cherche à expliquer
Variable Y : variable indépendante -> ce qui est censé expliquer cette variable dépendante, ce phénomène
Objectif : voir si X varie en fonction des valeurs de Y.
Défi : s’assurer que c’est bien Y et pas un autre facteur (dont on n’aurait pas forcément tenu compte, p.ex. Z) qui
explique X

Dans la démarche comparative, on cherche à remplacer les noms des unités que l’on analyse par des variables
mesurées (Ex : le taux de chômage, le positionnement sur une échelle gauche-droite du gouvernement, etc.)
Exemples :
- Le nombre d’heures hebdomadaires maximal que les employés peuvent travailler varie-t-il en fonction du
taux de syndicalisation ?
⇨ Question posée car idée que les travailleurs seraient mieux protégés dans des contextes où ils ont réussi à
s’organiser en syndicats et où ceux-ci sont relativement puissants.
⇨ Taux de syndicalisation : indicateur de force des syndicats / nb d’heures hebdo max : indicateur de la
protection dont les employés bénéficient.
- La générosité de l’assurance chômage varie-t-elle en fonction du PIB par habitant ?
⇨ Comparer des pays et voir si l’assurance chômage est plus généreuse dans les pays plus riches.

Dans les deux cas : on attribue :


Pour chaque unité : pays, nombre …
Un nombre pour chacune des variables
⇨ On peut ensuite analyser s’il existe une relation entre ces variables
Ex :
Variable dépendante : générosité de l’assurance chômage mesurée par le taux et durée de remplacement du revenu
en cas de chômage.
Variable indépendante : indicateur du PIB/hab = richesse
⇨ Puis on regarde la corrélation ou non entre ces 2 variables.

Ceteris paribus : « Toutes choses égales par ailleurs » (la variation d’un seul paramètre est étudiée tandis que les
autres facteurs ne sont pas pris en compte).
Un enjeu important en politique comparée est de s’assurer que le lien entre les deux variables auxquelles on
s’intéresse n’est pas dû à autre chose (c.à.d. une autre variable).
⇨ Faire abstraction de l’effet des autres variables sur la variable dépendante.

1 des enjeux : identifier quels sont les autres variables dont il faudrait tenir compte pour être sûr que c’est bien la
variable Y et non pas un autre facteur qui influe la variable X. DONC les autres variables ne doivent pas changer ou
peu.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Exemple : On sait d’après la littérature que le taux de syndicalisation est associé à la force des partis de gauche (qui
eux-mêmes pourraient avoir un effet sur la régulation du marché du travail).
Si l’on veut « isoler » l’effet du taux de syndicalisation (x) sur la régulation du marché du travail (y), il faut « contrôler
» pour d’autres facteurs (z) comme par exemple la force des partis de gauche dans l’analyse.
Sinon risque d’affirmer à tort que c’est le taux de syndicalisation qui joue un rôle primordial alors que ça peut être la
force des partis de gauche qui joue un rôle plus important.
⇨ Cela permet d’identifier l’effet spécifique de la variable x et de dire : Toutes choses égales par ailleurs, la
variable x a un effet (positif ou négatif) sur la variable y.

C) La complémentarité des méthodes

Méthodes qualitatives :
- Fort potentiel pour générer de nouvelles théories
- Faible capacité à généraliser
- Permettent de bien connaitre les différents cas mais ne vont pas vraiment pouvoir tester de manière
convaincante une théorie plus générale.
Méthodes quantitatives :
- Peu utile si l’on n’a pas déjà une théorie (sinon, on ne sait pas quelles variables choisir)
- Meilleure capacité à généraliser
DONC l’enjeu commun de ces méthodes est d’identifier les explications à un phénomène.
Note : Il existe d’autres méthodes, notamment les méthodes configurationnelles ou les méthodes mixtes, que nous
n’aurons pas le temps d’approfondir.

II. Des exemples concrets de recherche en politique comparée

EXEMPLE 1 : Les Révolutions sociales en France, Russie et Chine (Skocpol 1979)
Etude de cas, qualitative qui se focalise sur les institutions et acteurs

Révolutions sociales :
- Theda Skocpol: «States and Social Revolutions: A comparative
Analysis of Social Revolutions in Russia, France and China” (1979)
⇨ Analyse des révolutions sociales française (1789), russe (1917) et chinoise (1911), de leurs causes et de leurs
conséquences.

- Recherche qualitative. Exemple de Most Different System Design : trois pays très différents à trois époques
différentes ont connu une expérience similaire
Le livre aborde notamment les questions suivantes :
- Qu’est ce qui peut expliquer ces révolutions sociales ?
- Comment ces révolutions ont affecté la politique et quelles ont été leur conséquences ?

Que sont les révolutions sociales ?


Transformation rapide (et durable) de la structure de l’Etat + lLa structure sociale (notamment la structure de classe)
Les transformations politiques et sociales se passent en même temps et se renforcent mutuellement.
Ce type de révolution est rare : Ces 3 exemples utilisés sont le plus connus voire les seuls aussi marquants.
Les causes de ces révolutions Les conclusions en deux mots  :
La paysannerie a joué un rôle crucial dans chacune de ces révolutions, mais de manière différenciée :
- En France : révolte des paysans contre les revendications des seigneurs (paiement de droits seigneuriaux)
- En Russie : révolte des paysans contre les propriétaires terriens (le principe même de propriété privée des
terres)
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- En Chine : troubles sociaux dans les milieux agricoles, mais pas de révolte à proprement parler contre les
propriétaires terriens => par la suite mobilisés par le parti communiste
Les conséquences :
Différences très importantes en ce qui concerne les effets de la révolution :
- Edification d’un Etat moderne en France : coexistence symbiotique entre état centralisé, professionnalisé et
bureaucratique et une société dominée par les propriétaires privés
- Mise en place d’une dictature de parti en Russie : Echec de la révolution = troubles de l’armée et parmi les
paysans.
MAIS l’état impose un contrôle strict et met sur pied une armée moderne et efficace + réformes
économiques et collectivise les terres => de manière autoritaire en essayant de contrôler les groupes sociaux
plutôt que d’acquérir leur soutien.
- Mise en place d’un Etat à parti unique avec mobilisation populaire en Chine : parti unique au pouvoir mais
il s’appuie sur les paysans et est capable de les mobiliser.
DONC mécontentement des paysans notamment après la guerre contre le Japon et ceci donne la possibilité
au parti communiste et de se faire apprécier et en contrepartie pour ce soutien le parti mise sur les paysans
et met une politique agricole qui améliore la productivité.

EXEMPLE 2 : Participation politique et systèmes électoraux (Blais et Carty 1990)


Etude quantitative qui se focalise aussi sur les instits et les acteurs : participation politique et système électoral

Système électoral : un bref rappel : Deux grandes familles de système électoraux :


- Système électoral proportionnel : un nombre de sièges proportionnel au
poids démographique d’un circonscription lui est attribué.
Ces sièges sont répartis de manière proportionnelle selon les résultats électoraux des partis (p.ex. 2 sièges
pour un parti obtenant 20% des votes dans une circonscription à 10 mandats).
Ce système est utilisé pour les élections du conseil national en Suisse.
- Système électoral majoritaire (ou à la pluralité) : il faut obtenir une majorité de votes (arriver premier dans
la circonscription) pour être élu dans une circonscription qui est le plus souvent uninominale (1 personne).
Majoritaire : il faut plus de 50% (ex : France) / A la pluralité : il suffit juste d’être premier (ex : RU)
DONC une situation où bcp de partis élus au sein d’une même circonscription et dans l’autres cas chaque
circonscription élit au max une personne.
Pourquoi et comment les système électoraux devraient avoir un effet sur la participation ?
Quelques arguments contradictoires : prouvent possibilité de forte participation dans les 2 systèmes
- Dans un système proportionnel, il y en général plus de partis et donc de choix proposés aux électeurs :
plus de gens qui trouveraient un parti qui les représente et seraient plus à même de se mobiliser.
- Dans une système proportionnel, il est plus facile d'être représenté lorsque l’on soutien un petit parti : bcp
plus rare dans un système majoritaire à moins que le petit parti ne soit particulièrement fort dans sa
circonscription.
- Dans un système majoritaire, le choix est plus simple et le système est plus facile à comprendre pour les
électeurs 
- Dans un système majoritaire, il y a une plus forte personnalisation de la campagne

Système électoral et participation :


Une étude quantitative abordable d'André Blais et R. Kenneth Clark (1990) :
- Analyse de 509 élections dans 20 pays (depuis le XIXème siècle jusqu'en 1985)

Etape 1 : Comparaison des taux de participation entre systèmes électoraux

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Dans l’analyse des moyennes de participation par pays : Suisse parmi les pays qui a le taux de participation le plus
faible
Puis analyse de moyenne de participation au niveau du système
électoral : système proportionnel puis distinction entre pluralité et
majorité et 2 types de majorité MAIS nous on a vu majoritaire et
proportionnel :
DONC en moyenne plus de participation dans un système
proportionnel et légèrement moins dans un système majoritaire/à la
pluralité.

DONC cela est-il dû à d’autres facteurs non pris en compte ? 


Etape 2 : Analyse multivariée, prenant en compte d'autres facteurs, pour isoler l'effet du système électoral
Ex : dans certains pays des lois obligent les gens à aller voter sous peine d’amende etc. => biaise en soi le résultat.
Suisse avec sa démocratie directe tend à avoir des taux de participation très faibles aux élections
Malgré les variables avec le droit de vote de femmes / effets de période etc. => dans leur analyse ils continuent de
trouver un effet négatif des différents systèmes majoritaires sur la participation par rapport au système de
représentation proportionnelle.
En moyenne la différence est de 11,2 pts de % pour le vote à la pluralité rapport à représentation proportionnelle.
Et de 5,7 pts de % pour un système majoritaire pur. (Voir tableau)

⇨ Résultats très clairs : systèmes proportionnels sont généralement


associés à des taux de participation électorale bcp plus élevés que les
systèmes majoritaires.

Note pour ces 2 analyses : difficile de rendre compte de toute la diversité.


Variation importante en termes d’objet et d'approche.

Autres sources de diversité au sein de la politique comparée : les approches théoriques


Quelques-unes des approches théoriques majeures :
- Approche institutionnaliste
- Approche structuro-fonctionnaliste
- Approche culturaliste
- Approche de l’économie politique comparée

CONCLUSION :
La pol comparée définie par la comparaison (le plus souvent de systèmes politiques) : méthode = unité pol comp
- Diversité d'approches méthodologiques (méthodes qualitatives, quantitatives, méthodes
configurationnelles)
- Diversité d'objets de recherche (institutions, acteurs, politiques publiques)
- Diversité d'approches théoriques
- Pré-requis : connaître le contexte étudié et notamment les institutions politiques spécifiques à ce contexte.

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 4 : La politique comparée : Institutions

Objectifs :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


1/ Décrire quelques-unes des principales différences institutionnelles entre démocraties en utilisant les cas de la
France et de l’Allemagne comme exemples.
2/ Focalisation sur 3 caractéristiques institutionnelles en particulier :
- Régime parlementaire vs régime (semi-)présidentiel
- Systèmes électoraux
- Fédéralisme vs Etat unitaire
3/ Discuter certaines des conséquences de ces institutions.

INTRODUCTION : Les institutions

1/ Les institutions comme objet privilégié de la politique comparée


Enjeu pratique : Pour comparer des systèmes politiques, il faut en avoir une connaissance approfondie et donc
connaître leurs institutions.
Raison historique : Importance du courant institutionnaliste dans le domaine de la politique comparée (qui on
pourrait dire est à l'origine du développement de la discipline).
Institutionnalisme : Idée que les institutions jouent un rôle prépondérant pour expliquer les différences entre
systèmes politiques
- Elles façonnent les comportements des acteurs : en créant des règles du jeu qui vont contraindre ou
influencer les actions des acteurs.
- Influencent par là même le contenu des politiques publiques

2/ Les institutions :
« Ensemble des structures politiques et sociales établies par la loi ou la coutume et qui régissent un État donné. »
Différentes manières d’organiser un Etat :
- Autocratie (Ex : monarchie absolue, dictature militaire, Etat monopartite) 
- Démocratie
Différentes manières d’organiser une démocratie :
Ex. : Dans une étude qui analyse 10 caractéristiques institutionnelles dans 36 démocraties, Arend Lijphart montre
qu’il n’y a pas deux pays qui ont les mêmes institutions.

3/ Quelques points communs


Trois pouvoirs :
- Législatif (parlement)
- Exécutif (gouvernement)
- Judiciaire (tribunaux)

Qui peuvent chacun être organisés très différemment…


Et dont les relations entre eux peuvent également être organisés différemment…

4/ Quelques différences fondamentales :


- Régime parlementaire VS régime présidentiel
- Système électoral majoritaire VS proportionnel
- Etat unitaire VS Etat fédéral
I. Les régimes politiques

Même titre, fonction différente :

Président Allemand : Frank-Walter Steinmeier

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Président français : Emmanuel Macron

Allemagne (exemple de régime parlementaire) :


Le/la président(e) est élu-e de manière indirecte (par la Bundesversammlung ; collège composé de parlementaires et
représentant-e-s des Länder). Il/elle a un rôle honorifique. Ses prérogatives principales :
- Nommer formellement le/la chancelière
- Signer les lois votées par le Bundestag - Peut seulement dissoudre le Bundestag lorsque celui-ci ne parvient
pas à se mettre d’accord sur un-e chancelier/-ère

France (exemple de régime semi-présidentiel) :


Le/la président(e) est élu directement au suffrage universel. Il/elle a un rôle important. Ses prérogatives principales :
- Chef/fe des armées
- Représentant-e de la France à l’étranger (négociation et ratification des traités internationaux)
- Possibilité de dissoudre l’Assemblée
- Peut saisir le conseil constitutionnel
- Pouvoir de crise

Parenthèse : Deux pays avec un parlement


bicaméral :
France : Assemblée nationale + Sénat :
- Assemblée nationale (chambre basse) : 577 député-e-s élu-e-s au suffrage universel.
- Sénat (chambre haute) : 348 sénateurs/-trices élu-e-s indirectement par environ 150’000 grands électeurs
(maires, conseillers municipaux, députés, etc.).

Allemagne : Bundestag + Bundesrat :


- Bundestag (chambre basse) : env. 650 député-e-s (act. 709), élu-e-s au suffrage universel
- Bundesrat (chambre haute) : chambre à 69 membres, nommés par les gouvernements des Länder (entre 3
et 6 représentant-e-s selon le poids démographique). Seule une partie des lois votées par le Bundestag lui
sont soumises.

⇨ Dans les deux cas, il s’agit d’un bi-caméralisme asymétrique ou inégalitaire, dans la mesure où la chambre
basse a davantage de prérogatives que la seconde (exemple de bicaméralisme
égalitaire : Suisse).

II. Les systèmes électoraux

1/ Elections parlementaires (chambre basse) : deux systèmes différents

Assemblée Nationale :
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Election au système majoritaire à deux tours :
- Le territoire est découpé en 566 circonscriptions (+11 circonscriptions pour les
Français-e résidant à l’étranger)
- Chacune de ces circonscriptions législatives élit un représentant
- Système majoritaire à 2 tours

Bundestag :
Election dans un système mixte qui au final préserve la proportionnalité
- Les électeurs votent en même temps pour des candidat-e-s (petites circonscriptions) et des partis (grandes
circonscriptions=Land).
- Le candidat-e-s qui gagnent leur circonscription ont un siège assuré
- Les autres sièges sont attribués aux parti pour préserver la proportionnalité
- Seuil électoral à 5% (pour obtenir un siège, un parti doit au moins avoir un vingtième des votes au niveau
fédéral)

2/ Variétés du système majoritaire :

Pluralité : Pas besoin d’obtenir la majorité absolue, arriver premier de la circonscription suffit pour obtenir le siège.
Pas de 2ème tour (ex. Etats-Unis ; R-U)
Majorité : Il faut obtenir 50% des votes +1 pour être élu-e. Souvent à 2 tours.
Majorité avec plusieurs sièges par circonscription (rare ; ex. Election au Conseil des Etats dans la plupart des
cantons).

3/ Variation du système de représentation proportionnelle  :

Taille des circonscriptions :


Ex : pays bas chambre basse qui élit 150 sièges donc pour un parti il suffit d’avoir 0,67% des votes pour avoir 1 siège.
Seuil électoral (score minimal pour obtenir un siège)
Listes ouvertes vs listes fermées :

4/ Les effets des systèmes électoraux

Les systèmes électoraux ont des effets importants, notamment pour :


- Pour les systèmes de partis (le nombre et le type de partis présents) : pays comme USA ou GB système
électoral à la pluralité => nb de partis très restreint.
- Pour le vote stratégique (comment les électeurs font leur choix) :
- Pour l’abstention (nous l’avons vu mardi au travers de l’étude de Blais et Clark) :

Note : il existe d’autres effets des systèmes électoraux que nous n’aurons pas le temps d’approfondir
(disproportionnalité entre votes et sièges, coalitions, représentation politique, campagne électorale)

5/ Systèmes électoraux et systèmes de partis :

Puisqu’ils permettent d’obtenir des sièges avec une proportion relativement faible de vote (surtout lorsque les
circonscriptions sont grandes et lorsqu’il n’y a pas de seuil électoral), les systèmes électoraux proportionnels ont
souvent davantage de partis.
Logique : si les partis ont peu de perspectives d’obtenir des sièges, ils ne vont pas se créer (ou alors rejoindre des
grands partis). S’ils existent néanmoins, ils ne vont pas être représentés.

Exemple : Nouvelle-Zélande réforme du système électoral entre les élections de 1993 et 1996. Passage d’un système
majoritaire à un système mixte (proche de PR comme en Allemagne).
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- En 1993 : 2 partis ont plus de 95% des sièges (+ 2 autres partis représentés)
- En 1996 : 4 partis ont chacun au moins 10% des sièges (+ 2 autres partis représentés)

6/ Système électoraux et systèmes de partis

Pas une relation déterministe :


- France (maj.) : 9 groupes parlementaires différents représentés à l’Assemblée nationale
- Allemagne (PR) : 7 groupes parlementaires différents représentés au Bundestag

Note : la France est une exception parmi les pays avec un système majoritaire (une des explications : elle a connu un
système proportionnel sous la 4ème République)

7/ Systèmes électoraux et comportement électoral : exemple du vote stratégique

Les systèmes électoraux affectent aussi la manière dont les individus font leur choix.
En comportement politique on distingue notamment entre :
- Vote sincère : vote pour le parti dont on se sent le plus proche.
- Vote stratégique : prise en compte de l’efficacité de son vote (souvent vote contre un parti que l’on aime
moins).

8/ Quelques enseignements

Les grands partis (surtout les socialistes, mais aussi les libéraux) font de meilleurs scores dans le scénario
majoritaire.
Les Verts obtiennent env. 2,5 fois moins de votes dans le scénario majoritaire.
⇨ Claire indication d’un vote stratégique dans le cas du système majoritaire. On peut supposer que celles et
ceux parmi vous qui soutenaient les Verts ont eu tendance à se reporter sur les Socialistes.

Note I : le vote stratégique existe aussi dans les système PR, surtout si le seuil de représentation est élevé ou les
circonscriptions petites.
Note II : le scénario d’un choix identique dans les deux systèmes électoraux n’est pas vraiment réaliste puisqu’on a
vu que les systèmes de partis sont eux-aussi affectés par le système électoral (notamment à cause du vote
stratégique des électeurs !).

III. Fédéralisme VS Etat unitaire

« Système politique dans lequel un État fédéral partage les compétences constitutionnelles avec les États
membres, souverains dans leurs propres domaines de compétence »

Touche notamment :
- L’administration : une partie des tâches se fait à l’échelon des
Etats membres
- Le gouvernement : une partie des décisions politiques se prend à
l’échelon des Etats membres

1/ Quelques principes du fédéralisme

Dans un Etat fédéral, les rôles des gouvernements centraux et régionaux (Etats membres) sont bien délimités.
Chaque niveau décide dans ses domaines de compétence de manière autonome.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


2/ Le cas de l’Allemagne :

16 Länder :
Chacun a sa propre constitution, son propre parlement, son propre gouvernement et sa propre cour
constitutionnelle.
Les Länder jouent un rôle important dans différents domaines :
- Ils peuvent lever certaines taxes (mais de manière limitée, p.ex. impôt foncier ou impôt sur les loteries)
- Ils organisent notamment la police, l’éducation, la culture, les relations entre l’Etat et la religion,
l’aménagement du territoire.
Les Länder dépensent environ la moitié du budget public global (ce sont les taxes prélevées par l’Etat fédéral qui les
finance en très grande partie)

3/ Etat unitaire

Pas de partage de souveraineté entre les niveaux


Souvent, malgré tout, organisé par région (p.ex. départements en France, régions en Italie, provinces en Suède,
voïévodies en Pologne)
L’Etat délègue des tâches aux régions et les contrôle (mais ces régions ne sont pas formellement souveraines dans
ces domaines)

Etat unitaire : plus ou moins décentralisé

Même dans un Etat unitaire, une partie des tâches peut être déléguée à des échelons inférieurs.
Niveau de décentralisation différent dans les Etats unitaires :
Exemple : part des dépenses publiques faites par les régions (selon les données de OCDE) :
- Danemark : env. 65%
- Suède : env. 50%
- France : env. 20%
- Portugal, Irlande : env. 10%

4/ Les effets du fédéralisme :

La littérature n’est pas complètement d’accord sur les effets du fédéralisme notamment parce qu’il existe aussi des
Etat non fédéraux décentralisés. Mais, le fédéralisme semble notamment :
- Créer une concurrence entre les unités infra-étatique (surtout lorsque celles-ci lèvent certains impôts).
- Permettre un apprentissage ou une diffusion des bonnes pratiques entre les différentes unités infra-
étatiques.

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 5 : Politique comparée : la représentation descriptive des femmes
Représentation politique :
Idée que les élu-e-s « rendent présents » leurs électeurs dans les institutions.
(Difficile) réconciliation des principes de démocratie (« le peuple est souverain ») et de l’efficacité.
Représentation substantielle :
- Agir dans l’intérêt des représenté-e-s (citoyens/-nes), en répondant à leurs attentes (adapté de Pitkin 1967)
Représentation descriptive :
- Le degré auquel la composition sociale du parlement (en termes de caractéristiques saillantes comme le
genre, la classe ou l’ethnicité) reflète la composition de la société.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


I. Représentation descriptive des femmes : Pourquoi est-ce important ?

1/ Peut affecter la représentation substantielle :


Parmi l’électorat, préférences différentes entre hommes et femmes sur certains enjeux. Différences aussi dans le
choix des partis politiques :
Ex : partis de droite populiste : électorat majoritairement masculin
 Si différences de préférences entre H/F dans la population alors le fait d’avoir plus de femmes peut-être
permet de rééquilibrer ces préférences et que les 2 genres soient représentés de manière égale dans les
institutions politiques.
Information
- Les représentantes, de par leur vécu, ont une meilleure compréhension des besoins des femmes : sources
d’informations que les représentants ont pour prendre des décisions sont leur vécu mais aussi ce qu’ils
voient au quotidien.
- Les citoyennes pourraient être plus susceptibles de contacter leur représentant-e-s si celles-ci sont des
femmes : plus facile, fréquent de les contacter quand ce sont des femmes.
Etudes qui montrent que si les représentants ont le même sexe que nous-même alors plus de chances de les
contacter.

Parmi les politiciens/-nes : différences systématiques entre hommes et femmes du même parti
- Les élus et élues ont en moyenne des opinions qui diffèrent de manière systématique sur certain enjeux
- Dans les systèmes où la discipline partisane n’est pas trop forte (élus ne votent pas seulement sur le mot
d’ordre du parti), les femmes votent différemment de leurs collègues de parti masculins sur certains enjeux :
l’ensemble des votants d’un même partis se mettent d’accord et vote la même chose.
DONC représentation descriptive des femmes influe sur la représentation substantielle et donc le résultat des
processus politiques pourraient être différents.
2/ Peut augmenter la légitimité des institutions : l’image
3/ Peut, dans certains contextes, augmenter la participation politique : encourage la
participation notamment des femmes

A) Préférences spécifiques

Question sur des enjeux de compétition électorale culturelle (immigration, avortement etc.)
En Europe, les candidates ont souvent des préférences politiques plus libérales (plus vers
l’ouverture) sur les questions culturelles que les candidats issus du même parti.
Exemple : effet d’être une femme les préférences culturelles dans 74 partis Européens. Les
femmes sont plus libérales que les hommes dans 73 d’entre eux (0 = la position des hommes
dans le même parti).
B) Implication

Si l’on prend ces résultats au sérieux, avoir plus de femmes élues devrait avoir un effet important sur les décisions
qui sont prises.
Même en gardant une composition partisane identique (sans un effet sur quel parti est élu), les parlements auraient
d’autres positions sur certains enjeux.
 Effet sur la représentation substantielle

Note I : les différences ne sont pas énormes sur tous les enjeux (Ex : questions économiques) : les femmes ne sont
pas forcément plus ou moins en faveur de la redistribution que les hommes.
Note II : attention de ne pas essentialiser ces différences (grande variation d’opinions aussi bien parmi les femmes
que les hommes ; les différences dépendent largement du contexte) : pas de déterminisme au niveau des
préférences mais quand même un certain effet.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
II. Quelle est la situation ?

1/ Une sous-représentation quasi systématique : au niveau de la chambre basse (directement élus par le peuple)
dans le cas du bicaméral et donc là où l’on s’attend à une plus grande représentation descriptive CAR les
gouvernements ont moins de personnes que les parlements qui représentent les citoyens.
Graphique 1 : Sur les 200 parlements au monde seulement 3 où il y a plus de
50% de femmes et une dizaine entre 40 et 50%
Et du coup moins de 40% de femmes dans environ 150 parlements
 Plus de 9 parlements / 10 moins de 40% de femmes
 La moitié des parlements ont moins de 20% de femmes => très forte
sous-représentation systématique des femmes.

MAIS situation qui évolue spectaculairement (graphique 2) : par rapport aux années 80 où la plupart des
parlements avaient 6 de 10% de femmes élues.
Dans les années 2000 situation aussi très défavorable mais un trend vers une
amélioration.

III. Qu’est ce qui explique les différences entre pays ?


A) Explications historiques

Perspective historique s’appuie énormément sur le constat que partout il y a eu une discrimination des femmes dans
l’accès au droit politique mais qu’elle s’est estompée dans le temps, plus o moins rapidement selon les pays.
Nouvelle Zélande : pionnière dans ce domaine : droit de vote au 19ème : 1893
Australie : 1902
1er pays européen : Finlande en 1905 etc. puis fin 1GM : bcp d’autres pays européens.
Suisse a accordé le droit de vote aux femmes en 1971.
Le dernier pays à avoir accordé le droit de vote est l’Arabie Saoudite 2011.
Il reste qu’un état qui n’accorde pas le droit de vote aux femmes : Vatican.
 Certains pays droit de vote des femmes depuis plus longtemps => effet positif sur
la représentation descriptive.

Relation plus subtile : droit de vote ne signifie pas forcément le droit d’être élue.
Dans certains pays le droit d’être élue avant le droit de vote et inversement.
Nouvelle Zélande : droit d’être candidate 30 ans environ après le droit de vote (1919).
Le droit d’être candidate dans certains pays est arrivé plus tard et temps de latence pour la
première élection d’une femme.
Les pays qui ont accordé leur droit de vote aux femmes plus tôt
donc 1ère femme généralement élue avant que dans les autres
pays qui ont donné le droit de vote plus tard.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Cela se concrétise-t-il en termes de proportions de femmes élues quelques décennies plus tard ? => relation
Jusque dans les années 1990, on observe que les pays qui ont accordé le droit de vote aux femmes plus tard, ont en
moyenne moins de femmes élues.
 Importance historique : influence sur le long terme.
On observe également des effets institutionnels (on y reviendra).
 Différences entre les systèmes électoraux.

B) Explications institutionnelles

Institutions et représentation descriptive

1. Les quotas

Types de quotas à différents moments du processus électoral : (tableau)


- Présélection : obligatoire ou volontaire : avant de choisir qui sont les individus qu’on va mettre sur la liste
électorale, parmi les candidats potentiels on va considérer un nb équivalent d’homme et de femme ou un
minimum d’hommes et de femmes.
 Quotas les moins visibles mais certains partis ont ces quotas.
- Sur les candidatures : obligatoires : loi qui impose à chaque parti d’avoir une certaine partie de leurs
candidats de chaque sexes / volontaires : le parti de lui-même cherche une parité ou un minimum d’H/F
- Sur les personnes élues : sièges réservés / sièges réservés mais sur un accords : pas écrit dans la constitution

EXEMPLES
Quotas volontaire :
Allemagne : depuis les années 1980, les Verts puis le SPD, puis la CDU ont adopté des quotas volontaires pour leurs
listes. Les quotas sont différents selon les partis :
Verts = au moins 50% de chaque sexe / SPD = au moins 40% / CDU = au moins 33,3%.
 Initiative prise d’abord par les partis de gauche et certains partis de droite ont mis ça en œuvre mais d’une
manière moins présente, plus restrictive.
Suède : les partis de gauche ont en général des quotas volontaires (certains depuis la fin des années 70). Différentes
formes : places alternées sur les listes (« fermeture éclair ») ou au moins 50% de chaque sexe.

Quotas obligatoires pour les listes de partis en Europe :


France : « loi sur la parité » (2000) Les partis doivent présenter 50% de candidat-e-s de chaque sexe, une déviation
de 2% est pénalisée financièrement.
Irlande : Au moins 30 % des candidat-e-s doivent être des femmes ou des hommes sinon le parti perd la moitié de
son financement public.
 Pour ces 2 pays partis perdent leur financement public s’ils ne présentent pas suffisamment de candidats.
Pologne : Au moins 35 % des candidat-e-s doivent être des femmes et au moins 35% des hommes (condition sine
qua non pour présenter une liste) => exemple pur du quota sur les candidats

Sièges réservés aux femmes :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Afghanistan : au moins 2 sièges par province sont réservés à des femmes (68 sur un total de 249).

Rwanda : 24 des 80 sièges sont réservés à des femmes. Ces 24 représentantes sont élues par un collège de
représentant-e-s des provinces et municipalités et de représentantes d’organisation de femmes.
Les femmes et les hommes peuvent se présenter pour les 56 autres sièges (dont 53 sont élus par la population, 2 par
le Conseil des jeunes et 1 par une organisation de handicapés).
Résultat : env. 60% des sièges sont occupés par des femmes.

Quelques points positifs et négatifs

Points positifs :
- Efficacité : la plupart des pays qui ont adopté des quotas, ont vu la représentation des femmes s’améliorer.
- Les quotas sur les listes permettent de diminuer la discrimination au sein des partis, dans le processus de
nomination.

Point négatif :
- Contre le principe démocratique de choix libre des citoyen-ne-s (point normatif)

2. Systèmes électoraux

Une constante dans les analyses sur la représentation des femmes : les systèmes électoraux ont un effet important.
Les systèmes proportionnels sont associés à davantage de femmes dans les parlements que les systèmes
majoritaires.
La différence est d’environ 6 points de pourcentage dans les années 1950 à 2000 selon McAllister et Studlar, 2002.
Si nb de femmes autour de 15% dans systèmes majoritaire -> pur les proportionnels autour des 21% => effet assez
important.

Cas spécifique de la Suisse :


Conseil national : + de 40% de femmes => système proportionnel
Conseil des états : - de 30% => système majoritaire.
 Evolution semblable mais décalage entre les 2 chambres.

Explications à l’effet du système électoral :


L’avantage de l’élu sortant est très fort dans les systèmes majoritaires (-> pas beaucoup de renouvellement du
personnel politique)
- Systèmes souvent plus personnalisés avec des circonscriptions plus petites. Globalement plus de proba de se
faire réélire si on l’a déjà été avant.
 Pousse vers un certain statut quo qui de base plus d’H que de F donc compliqué de changer rapidement.
Dans les systèmes majoritaires, les partis ne proposent qu’un-e candidat-e par circonscription.
Ils n’ont que très rarement osé miser sur des femmes. La possibilité de présenter plusieurs candidat-e-s dans les
système proportionnels encourage la diversité.
Historiquement, les femmes ont dans certains contextes été pénalisées par l’électorat par rapport aux hommes (cela
semble être moins le cas aujourd’hui). Or, dans un système PR à listes fermées l’électorat choisit entre des partis et
non des candidat-e-s (donc moins de place pour une discrimination par l’électorat)

C) Explications culturelles

Exemple Inglehart et Norris (2003) : (il n’aime pas leur approche)


C’est la culture égalitaire au sein des pays qui permet aux femmes une mobilité sociale ascendante (et donc l’accès
des femmes aux postes de représentantes politiques
Jennifer Scoizzato Automne 2020
- Mesure de la culture égalitaire : un index incluant les attitudes envers les femmes en tant que leader
politique et leur droits sur le marché du travail et dans le domaine de l’éducation.
- Critique : Cette explication peut s’apparenter à une tautologie (en gros plus les femmes sont discriminées en
politique et d’autres domaines, plus elles sont discriminées en politique).

D) Approche socio-économique
1. Marché du travail

1/ C’est l’intégration des femmes au marché du travail qui joue un rôle prépondérant.
2/ Plus la part de femmes dans les professions valorisées est importante, plus la part de femmes élues est élevée.

Logique : il faut qu’il y ait à la base des femmes qui sont intéressées à devenir candidates et susceptibles de se faire
une place au sein des partis (souvent constitués de « notables »).

2. Approche socio-économique II

1/ Plus un pays est économiquement développé, plus il y a de femmes représentantes.


2/ Thèse parfois avancée, mais le mécanisme qui expliquerait cela n’est pas très clair.
3/ Les preuves d’une telle relation entre développement économique et représentation des femmes sont ténues
(cela dépend de la sélection de cas).

Parenthèse : Phénomène de diffusion (aussi observable dans d’autres domaines) :


- L’élection d’une première femme à une fonction ouvre la voie à d’autres.
- Les pratiques institutionnelles (quotas p.ex.) se diffusent. Une fois qu’un pays l’a adopté, d’autres suivent.
- Les normes changent.
- La définition des possibles aussi.

CONCLUSION

La représentation descriptive des femmes peut être importante pour la représentation substantielle
Toujours une forte sous-représentation des femmes dans les parlements
Changements importants au cours des dernières décennies
Grandes différences entre les pays qui peuvent notamment être expliquées par :
- Perspective historique
- Perspective institutionnelle
- Perspective culturelle
- Perspective socio-économique

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 6 : politique comparée : politiques sociales

I. Qu’est-ce que la politique sociale ?

Notion d'Etat providence (ou Etat social) :


Un Etat qui protège et assure le bien-être de ses citoyens. Il finance et organise l’éducation et la santé et assure
également une protection sociale.
 Un Etat qui va au-delà de ses fonctions minimales de sécurité et d’ordre public.

Les politiques sociales : Les politiques publiques qui caractérisent cet état providence, qui offrent une protection
sociale (une assurance contre les risques) et favorisent des conditions de vie décentes.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Les principales politiques sociales :
- Retraites
- Chômage
- Assurance maladie / Assurance invalidité
- Congé de parentalité / Allocations familiales
- Aide sociale
- Aide au logement

 On peut les comprendre comme des assurances contre les risques de la vie : risques liés au vieillissement, au
marché du travail (chômage), à la santé, à la parentalité, etc.

A) Deux enjeux principaux

- Comment ces politiques sont-elles financées ?


- Qui y a droit ?

Les deux questions sont en partie liées (la définition du financement influence en partie la définition des
bénéficiaires potentiels). Selon qui y contribue les contribuables peuvent plus ou moins changer.

1. Financement des politiques sociales :


Deux logiques :
1/ Par l’impôt : l’Etat utilise ses ressources obtenues via différents impôts pour financer la politique sociale.
Exemple : aide sociale en Suisse, mais aussi retraites en Norvège ou en Suède. Logique de prestation.
2/ Par des cotisations : les travailleurs (et souvent les employeurs) versent une cotisation (% du revenu) souvent
obligatoire pour une politique sociale spécifique. Logique de l’assurance.
Ex : 8,7% prélevé sur le salaire pour l’AVS et 2,2% pour l’assurance chômage en Suisse

 Impôt utilise des ressources as directement prélevées sur le salaire mais par différentes formes d’impôts

Note : De manière croissante, les cotisations volontaires à des organismes privés jouent un rôle important dans le
système de protection sociale (ex. fonds de pension, assurance chômage privée dans certains pays, 3ème pilier en
Suisse).

2. Qui y a droit ?

Là aussi deux logiques différentes :


1/ L’ensemble de la population (en cas de besoin) : p.ex.
- Aide sociale en Suisse ; RSA en France ou Income support au R.-U.
- (Partie de la) retraite en Allemagne ; France ; Norvège ou Suède
- Allocations familiales en Suisse et la plupart des autres pays (montant fixe mensuel accordé pour chaque
enfant) : pas besoin de cotiser

Note : souvent conditionnel à une situation financière difficile :


Ex. moins de 4’000 CHF de fortune et revenu inférieur au barème cantonal pour toucher l’aide sociale en Suisse ;
revenus inférieur à env. 800 euros mensuels pour toucher la retraite (universelle) en France.

2/ Réservée à celles et ceux qui ont contribué :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Chômage dans la plupart des pays 
- Retraite (AVS) en Suisse

 Lien entre comment ces politiques sociales sont financées et ceux qui y ont droit.

B) Quelques effets des politiques sociales

- Lutte contre la pauvreté (assurer des conditions de vie décentes) : politique sociale contribue certainement
de manière efficace à ce but.
- Atténuation des inégalités économiques liées au marché (redistribution) : personnes qui ont des revenus
très élevés perçoivent moins de ces prestations sociales et inversement. => effet redistributif
- Indirectement, elles influencent le marché du travail (p.ex. incitations à prendre un emploi ou à se former
de manière spécifique) 

C) Pourquoi les politiques sociales sont redistributives ?

Redistribution : système par lequel des prélèvement opérés sur certains revenus sont transférés à d’autres. En
général, la redistribution diminue les inégalités de revenu.

1/ Les politiques sociales financées par les impôts (le plus souvent progressifs : Les salaires élevés vont payer un
impôt plus élevé) sont logiquement redistributives.

2/ Même les politiques basées sur les contributions le sont en général aussi car
- Il existe une prestation maximale (inférieure à ce pour quoi les contributeurs les plus riches auront
contribué) : Encore plus accentué par le fait qu’en général il existe une prestation maximale pour les
politiques sociales : ex : si salaire très élevé et l’assurance chômage dans lequel on vit impôt très élevé =>
quand on sera au chômage on ne recevra pas la part qu’on a donné quand pas au chômage car plafond.
- Risque plus important : tomber malade ou être au chômage parmi les personne aux revenus le plus
modestes => effet de redistribution même dans le cas où les politiques sociales sont financées par les
cotisations.

II. Quelles sont les différences entre les différents pays  ?

GRAPHIQUE 1 : dépenses publiques en % du PIB (1880-2011)


Au départ très faible max 10% pour l’Allemagne / now entre 40%-50% du PIB
 Etat poids important dans l’ensemble de l’économie.
 Tendance sur le long terme : un Etat qui croît et qui assure plus
de fonctions.
Stagnation depuis les années 1980.
Différences notables de niveau et de trajectoire entre les Etats.

GRAPHIQUE 2 : Dépenses sociales en % du PIB (2016)


Trend positif MAIS variations importantes entre les pays.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Tendance sur le long terme : Les dépenses sociales ont beaucoup augmenté depuis les années 1930. Elles
constituent une part toujours plus importante des dépenses publiques.
Stagnation (ou ralentissement de la croissance) dans certains pays ces dernières années (Pays-Bas etc.).
Différences notables de niveau et de trajectoire entre les Etats.

TABLEAU : Une part plus faible dans les économies moins avancées 
Protection sociale constitue une part bcp plus petite du PIB.
Cumul qui arriverait au bas « du panier » des économies avancées.
+ Si économies moins avancées : part de la protection sociale dans le PIB
bcp plus faible <5%

GRAPHIQUE 3 : Les dépenses publiques pour la protection sociale en Europe, en % du PIB (2016)
 Diversité des dépenses publiques
Variations énormes : ex : de 10% en Irlande à environ 25% en Finlande => facteur
de 2,5 entre ces pays

A l’intérieur même de ces barres les diverses catégories de dépenses publiques


divergent.
 Part pour les retraites domine mais de manière différente selon les pays
Ex : Grèce énorme part / Irlande bcp moins (presque moins que la moitié)

Difficulté de faire des comparaisons directes  : au niveau du fonctionnement des politiques sociales

1/ Congé maternité/parentalité 

A priori, on pourrait se dire que compter le nombre de semaines prévues par la loi devrait donner une bonne
indication, mais :
- Remplacement du revenu à des taux différents
- Congé réservé aux mères ou aux pères ou à répartir volontairement
- Parfois possibilité de prolonger le congé avec des prestations moindres (prolonger encore mais taux de
remplacement de revenu moindre)

GRAPHIQUE : Congé parental dans les pays de l’OCDE (organisation de coopération et de dvt
économique) (nombre de semaines) :
 Distinction des semaines dans lesquelles les revenus sont complètements remplacées et
celles où les revenus sont remplacés à taux moindres.

Distinction entre les semaines où le revenu est complètement remplacé et les semaines
où le
revenu est à un taux moindre (partiellement)
Suisse : peu généreux par ex.

2/ Assurance chômage : Taux de remplacement du revenu (1ère année)

Différents scénarios selon, entre autres :


1/ Les personnes qui perdent leur emploi peuvent percevoir encore un revenu s’ils
s’inscrivent au chômage mais pas équivalent au métier exercé mais une certaine
proportion. La générosité des prestations : % du revenu comme employé

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Ex : Luxembourg : environ 87% du dernier salaire / Entre 57 et 75% en France ; entre 70 et 80% en Suisse = généreux
Mais aussi pays avec taux de remplacement bcp plus faibles : Hongrie, Rep Tchèque, USA : 19%.
2/ Variation aussi sur la durée de l’assurance chômage 
Ex : env. 6 mois en G-B ou aux Etats-Unis, jusqu’à 3 ans en France
3/ La prestation maximale : personnes ayant un revenu très élevé, même si la loi par ex en Suisse dit que le taux de
remplacement doit être entre 70%/80% de la moyenne des revenus sur les 2 dernières => la personne ne pourra pas
toucher autant mais presta max.
Ex : actuellement env. 7300 Euros en France ; 9800 CHF en Suisse
 Au moins 3 facteurs de différenciations mais il en existe encore bcp.

3/ Les politiques sociales sont en partie interdépendantes

Rend les comparaisons encore plus complexes à faire


Ex : des chômeurs en fin de droit vont éventuellement devenir bénéficiaires d’une aide sociale (mais logiquement ils
seront moins nombreux dans les pays où l’indemnité chômage est plus longue)
 Avant de se retrouver à l’aide sociale ces personnes auront pu bénéficier plus longtemps de l’assurance
chômage et donc potentiellement retrouver un emploi etc.
Difficulté de comparer les différentes politiques de manière segmentée
Complexité de chacune des politiques sociales + interdépendance => attrait de l’approche typologique

III. Comment expliquer ces différences de politiques sociales


A) Esping-Andersen

Typologie : « démarche consistant à définir et étudier un ensemble de types afin de faciliter l'analyse, la
classification et l'étude de réalités complexes. »
Une typologie des politiques sociales célèbre : « Les trois mondes de l’Etat providence. Essai sur le capitalisme
moderne » de Gøsta Esping-Andersen (1990).

1/ Les trois mondes de l’Etat providence :

Idée qu’il existe trois institutions qui jouent un rôle prépondérant dans la distribution des ressources et dans
l’assurance contre les risques
- Le marché : marché du travail notamment
- La famille : le fait que les individus vivent dans des ménages communs et s’entraident
- Le secteur public
Historiquement, les deux premières institutions étaient centrales => quasiment l’exclusivité.
Depuis la fin de la première guerre mondiale, l’Etat doit assurer de nouveaux risques liés à l’avènement de la société
industrielle -> expansion de l’Etat social (secteur public)
+ processus « décomodification » / démarchandisation : processus de réduire la dépendance des individus au
marché, les protéger contre les risques / processus par lequel le marché se réduit pour laisser place à l’état.
MAIS à différents degrés et de différentes manières.

3 types d’état social : social démocratique / corporatiste /


libéral
Suisse : corporatiste

Pk différents objectifs : lié au financement en partie.


1h15 23

2/ Les explications de cette typologie :


Jennifer Scoizzato Automne 2020
L’alliance des classes au moment de la constitution et du développement de l’Etat social
- Alliance entre paysans et ouvriers dans les pays nordiques
- Importance de la « distinction » de classe dans le régime conservateur (d’où la non-universalité des
politiques sociales) dans les pays d’Europe continentale
- Une structure de classe différente au Royaume Uni avec déjà moins de paysans et plus de « cols blancs »
(personnes qui travaillent plutôt dans les bureaux) au moment de l’expansion de l’Etat social : révolution
industrielle avant d’où cette différence.

Religion : explication secondaire


- Ethique protestante du travail (monde anglo-saxon)
- Influence de la doctrine sociale du catholicisme et de la démocratie chrétienne (régime corporatiste) : partis
social démocrates dans les pays d’Europe continentale (bien que pas tous catholiques)

3/ Quelques conséquences :
- Niveau d’inégalité économique (redistribution) :
Plutôt moyens dans les pays de type conservateur / élevés dans les pays libéraux

- Egalité homme – femme :


Type corporatiste se distingue de manière négative : systèmes où états sociaux qui ont tendance à lier les
prestations à l’insertion du marché du travail (proportion du revenu) : à l’époque peu de femmes qui
travaillaient les prestations développées plutôt favorables aux hommes et donc freinent l’entrée des
femmes sur le marché du travail.

4/ Quelques critiques : bien que bcp d’influence quelques critiques possibles :


- Où catégoriser les autres pays ? Europe du Sud, Europe Centrale et Orientale ou Asie par exemple…
- Le typologie ne prend pas en compte le travail non-payé qui assure également une protection
- Le modèle ne tient pas compte de la diversité religieuse des pays de type corporatiste

B) Au-delà d’Esping Andersen

Quelques facteurs qui influencent les politiques sociales (non exhaustif) :


- Les préférences des citoyen-ne-s
- Les finances publiques
- Les institutions

1/ Lien entre opinion publique et politiques sociales  :


Logique : les citoyen-ne-s élisent leur représentant-e-s notamment sur la
base de leur programme politique en matière d’Etat social : principale
distinction entre les partis => leur position dans les politiques sociales,
importance accordée à l’état.
Ceux-ci une fois élu-e-s vont mettre en place le programme qu’ils/elles
avaient promis.
Conséquence : il devrait y avoir un lien entre le niveau de soutien à l’Etat
social dans l’opinion publique et la générosité des politiques publiques

Opinion publique et politiques sociales : corrélation positive :


Pays où plus favorable pour une politique sociale : dépenses plus élevées en part du PIB
Opinions en faveur de l’état social sont plus fréquentes dans un type social-démocratique > types corporatistes >
pays libéraux (USA encore plus défavorable à l’état social et en effet c un des pays parmi les démocraties avancées
avec les politiques sociales les moins dvt)

Jennifer Scoizzato Automne 2020


2/ Le retranchement de l’Etat social : restrictions des finances publiques
Certains états ont plus ou moins les capacités à pouvoir continuer à financer l’état social
Depuis les années 1980, stagnation voire diminution des dépenses sociales dans certains pays alors que les risques
ne se sont pas forcément estompés (et la population a vieilli dans les pays industrialisés)
Qu’est-ce qui explique cette situation ?
- La pression budgétaire offre des opportunités aux opposants à l’Etat social
- La globalisation (et en particulier la concurrence fiscale) diminue les ressources des Etats

Mais l’opinion publique ou les contraintes budgétaires n’opèrent pas dans le « vide »
On en revient donc aux institutions, avec par exemple :
Les « points de veto » : les institutions pouvant bloquer une décision
Ex : chambre basse d’un parlement égalitaire ou démocratie directe en Suisse ou président au Etats-Unis.
Les pays avec davantage de points de veto (systèmes politiques plus rigides) ont mis plus de temps à mettre en
place des politiques sociales, mais ils sont également moins prompts à les démanteler (réformes, institutions
moins réactives car plus d’acteurs à mettre d’accord pour prendre la décision)
Alliances de classes différentes selon le système de partis (et donc le système électoral) :
Pas forcément un hasard si les pays avec un système libéral ont un mode d’élection majoritaire qui pourrait favoriser
une alliance de classes, alors que la plupart des pays social-démocratiques ont des systèmes électoraux
proportionnels avec plus de partis et donc des alliances potentiellement plus larges

CONCLUSION

Les politiques sociales comme une composante très importante des politiques publiques (et une part importante des
budgets des Etats)
Une évolution spectaculaire au cours du XXème siècle dans les économies développées
Des différences importantes entre les Etats : différences de niveaux, de logique : régimes d’Etat providence
La constellation des acteurs et les institutions comme phénomènes explicatifs à ces différences

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 7 : Analyse des politiques publiques (APP)

Débats actuels :
- Congé parental
- Glyphosate : au niveau environnemental : commercialisé par Monsanto et racheté par bayer => Etat doit-il
intervenir pour mener une politique environnementale voire sanitaire.
- Votation récente par rapport à l’armement : achat d’avions
- Caricature de la reine d’Angleterre : ses services sont de l’optimisation fiscale => fraude, évasion fiscale :
abandon du secret bancaire ?

 Etat comment intervient-il, pourquoi et quels sont ses effet plus ou moins voulu etc.

INTRODUCTION : APP au sein de la science politique

Public Policies (dimension substantielle, « outcomes of the political game ») : ce qui résulte du jeu politique
 « Etat en action » (Jobert et Muller, 1987) ou « Etat au concret » (Padioleau, 1982)
Politics (dimension procédurale, « political game ») : comment se mobilisent les groupes d’intérêt, l’impact des
nouveaux sociaux sur la politique etc.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Polity (dimension institutionnelle, « frame of the political game ») : cadre du jeu politique : ex : comparer les
régimes démocratique (centralisation du pouvoir, système présidentiel etc.)

 Quels liens causaux entre ces trois éléments ?

Politics -> policies (ex. Chgmt de gvt et p. fiscales ou sociales ? Influences des lobbies sur p. agricole ?) : le jeu
politique (qui est au pouvoir) qui va avoir des influences sur les politiques publiques.
Polity -> policies (ex. Fédéralisme (décentralisation) et Aménagement du Territoire ? Initiatives populaires et p.
étrangère ?) 
 En faisant de la politique publique : analyse substantielle mais on regarde aussi si les autres dimensions de la
science politique ont des impacts sur les politiques publiques.

I. Définition et cycle d’une politique publique

Politique publique : une définition de travail :


"Une politique publique est un enchaînement de décisions et d’activités, intentionnellement cohérentes, prises
par différents acteurs publics en vue de résoudre un problème défini comme politique"
(Adaptation libre de Knoepfel, Larrue, Varone 2006 : 29)
- Vision instrumentale de l'Etat : Etat est là pour résoudre des pbs collectifs, publics
- Ressources, appartenances institutionnelles et intérêts des acteurs varient, d'où les conflits et les besoins
de coordination : ensemble coproduisent et coopérèrent pour ces politiques publiques (administration
publique, médias, spécialistes selon le secteur de la politique publique) cela en ayant des divergences.
- "RE-CONSTRUCTION" ANALYTIQUE d’une pp.

 Modèle dit du cycle d’une politique publique et qui identifie


des différents moments clés que devaient passer les
politiques publiques.
 Pas boucle unique mais plutôt une spirale : succession de
cycles

II. Mise à l’agenda

Mise à l’agenda : construction des problèmes publics :


Agenda = ensemble des problèmes publics considérés comme
prioritaires (ex. agenda des médias, partis politiques, parlement,
gouvernement)
Concurrence entre problèmes pour attirer l'attention des acteurs
politiques -> accès à l'agenda difficile
Acteurs doivent être pro-actifs : long processus, plusieurs définitions du problème en compétition (ex. OGM agro-
alimentaires : agriculture, environnement, santé, économie internationale ?) : doivent trouver la bonne construction
du problème pour être en mesure d’attirer l’attention et donc de s’octroyer une place au sein de l’agenda
parlementaire etc.

Problème – "Cadrage" -> concurrence entre problèmes : exprime


l’idée de concurrence : cadrer le problème de réchauffement
climatique ou sur le danger lié au terrorisme etc.
Crise Covid19 par exemple : enlevé les autres soucis de l’agenda puis
retour sur les autres problèmes car pas que crise sanitaire.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


5 votes populaires pour que le congé paternité soit accepté.

1/ Construction (stratégique) des problèmes : ce qui va amener à la mise à l’agenda et de l’attention accordée.
- Sévérité : conséquences dramatiques (ex. SARS en 2002-03 – Asie : "severe acute respiratory syndrome" ;
COVID-19 dès 2020 partout dans le monde)
- Périmètre : large audience (ex. SIDA : gays/toxicos, Magic Johnson 1991, sang contaminé : hémophiles…)
- Nouveauté : reformulations, nouveaux labels (ex. smog urbain, mort des forêts, climat)
- Urgence : crises (ex. Ebola en 2015 – Afrique Ouest ; dégradation du paysage)
- Causes : intentionnelle, par négligence, accidentelle (ex. effondrement de maisons après un tremblement de
terre ; déluge de boue à Athènes)
- Complexité : simplicité (ex. racisme, bonus top managers)
- Quantification : objectivation (ex. pollution de l'air, changement climatique : smog urbain, mort des forêts et
maintenant pb bcp plus global), monétarisation (ex. coût sociaux du tabagisme/alcool)

2/ Quels acteurs jouent un rôle important ? selon la politique publique concernée : divers acteurs :
- Médias : presse, réseaux sociaux, opinion publique (modèle de la médiatisation ; ex. scandales ; "paradise
papers" et rôle du Consortium international des journalistes d'investigations ; Affaire Harvey Weinstein et
NYT/ #MeToo ; "Hashtivisme" comme mégaphone planétaire) : mettent sous pression les politiques et
l’agenda du gouvernement serait le reflet de ce que les médias mettent en avant.
- Partis politiques : campagnes électorales (modèle de l'offre politique ; ex. UDC : immigration ; Verts : climat)
- Groupes d'intérêt : demandes sectorielles (modèle de l'action corporatiste silencieuse ; ex. agriculture,
banques) : revendications très sectorielles vont essayer d’avoir un lien direct avec les politiques et donc
influencer les décisions, les sujets sur lesquels les politiques publiques se dirigent.
- (Nouveaux) Mouvements sociaux : manifestations de masse (modèle de la mobilisation ; ex. anti-nucléaire,
alter-mondialisme, anti-austérité : gilets jaunes en France ; black lives matter)
- Administration : expertise (modèle de l'anticipation interne ; ex. santé : OFSP et solarium)
- Autres acteurs : organisations internationales (OECD, UE ; ex. évasion fiscale)

Exemple de la peine de mort aux USA : 5 avril 2015 : Antony HINTON, innocent, libéré après 30 ans dans le couloir de
la mort en Alabama.
 Monopole de la violence légitime

Cas empirique de reformulation du problème (nouveau cycle ?) :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Chute dans les années 70 : débat constitutionnel qui a mis en suspens la peine de mort

Contraste énorme selon les Etats

Un phénomène en cascade :
Le concept de l'innocence entre dans les discours médiatique et politique. Les citoyens adoptent ce nouveau cadrage
du problème pour discuter de la peine de mort. Ce qui se traduit ensuite par une modification majeure de la
pratique d'exécution.
Ancienne définition de l'enjeu : efficacité, moralité, constitutionnalité, etc.
Nouvelle construction de l'enjeu : innocence / erreurs humaines et du système judiciaire possibles
Baumgartner et al. documentent ce phénomène en cascade (concept/cadre -> agenda/débat -> pratique dans pp).

New York Times : codage de la presse :


- Environ 4,000 articles depuis 1960
- Liste exhaustive des 65 arguments
- Attention relative accordée aux différents arguments

Ex. d'arguments évoqués dans le débat sur le peine de mort aux USA
- Efficacité : La peine capital a-t-elle un effet (dissuasion) ?

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Morale : Est-il acceptable de recourir à la peine de mort ?
- Equité : Les procès judiciaires sont-ils équitables ?
- Coûts : Quels sont les coûts engendrés par les exécutions ?
- Mode d'exécution : Quels modes d'exécution peuvent-ils être autorisés ?
- International : Faut-il se préoccuper des critiques internationales à l'encontre de notre système ?

Conclusions de l'analyse du NYT


- Le cadre de l'innocence remplace les autres cadrages au cours du temps et devient même le plus important
dans toute l'histoire de la peine de mort aux USA.
- Il reprend plusieurs anciens arguments (inégalités entre noirs et blancs, entre pauvres et riches, in-équité
des procès), mais les présente dans un nouveau contexte.
- Même tendance observée dans d'autres journaux américains.
- Et surtout, le plus important, cadrage avec des effets importants sur le nombre de condamnations et
d'exécutions -> analyse quantitative qui montre que le changement de cadrage explique le mieux la
réduction du nombre de condamnations (en contrôlant
pour nombre d'homicides, opinion publique, inertie de la
pratique antérieure, etc.)

III. Formulation

Formulation : processus de décision "standard" au niveau fédéral


Jennifer Scoizzato Automne 2020
A) La phase pré-parlementaire
- Avant-projet de l'administration
- Commissions d'experts (commissions extra-parlementaires = "administration de milice" : expertise et
représentation)
- Consultation "interne" des offices et procédure de co-rapport - Procédure de consultation externe (qualité
technique, acceptabilité politique, applicabilité)
 Message du Conseil fédéral (Gouvernement) à l'Assemblée fédérale (Parlement)

B) La phase parlementaire
- Commission législative de la première Chambre (spécialisation, dès 1992)
- Plénum de la première Chambre
- Seconde Chambre, selon les mêmes modalités
- "Navette" voire "Conférence de conciliation", si le conflit persiste entre Chambres : système de bicamérisme
parfait.

 Vote final dans les deux Chambres

C) La phase référendaire (référendum obligatoire ou facultatif : vote populaire)


NB. Hypothèse de Neidhart (1970) : inclusion des acteurs à "capacité
référendaire" dès la phase pré-parlementaire

Une majorité d’acteur considère que la phase du processus de décision =>


phase pré parlementaire.
Mais au travers du temps renforcement du parlement expliqué par des
processus de plus en plus polarisés et une professionnalisation accrue des
parlementaires.

Effets phare référendaire : Il s’agit d’inclure et de concentrer la capacité


d’invalider une loi dans la phase pré parlementaire. (Pour créer déjà une forme de consensus).

Choix des instruments comme enjeu central de la formulation


Continuum selon le degré de contrainte imposé par l'Etat aux groupes-cibles (Etat : monopole de la contrainte,
violence légitime – Max Weber) : du moins contraignant au plus contraignant :
- Auto-régulation ("gentlemen agreements" -> blanchiment argent)
- Information / persuasion (campagne de prévention -> tabac, alcool, SIDA) 
- Incitations positives (subventions -> agriculteurs, bourses d'étude) : soutien matériel, économique
- Incitations négatives (taxes -> taxe sur le CO2, centime climatique)
- Prescription (autorisation/interdiction -> permis construire, chiens interdits)
- Etatisation / Sanction (nationalisation, mesures pénales -> industries de réseaux, prison, peine de mort) :
risque d’encourir des amendes etc. (sanctions)

Ex. politique de promotion de l’efficacité énergétique

Mise à l’agenda suite à un choc externe et a montré le risque du


nucléaire.
Le conseil fédéral à travers son département spécialisé a discuté de
parler de ce sujet pour sortir du nucléaire + initiative populaire pour
sortir du nucléaire.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
6 ans après la mise à l’agenda on arrive à la formulation de la politique publique.

Fukushima ("focusing event") – DETEC 2011 :


Berne, 23.03.2011 - Douze jours après le tremblement de terre dévastateur survenu au Japon, le Conseil fédéral a
débattu aujourd'hui d'une note de discussion du DETEC concernant les répercussions de l'accident nucléaire de la
centrale de Fukushima au niveau de la politique énergétique suisse.

Le Conseil fédéral a donné son feu vert au DETEC pour adapter les scénarios de politique énergétique (perspectives
énergétiques).

Le Conseil fédéral (…) veut en particulier que des mesures dans les domaines smartenergy, smartgrids, réseaux,
efficacité énergétique, énergies renouvelables, recherche et développement ainsi qu'installations pilote et de
démonstration soient évaluées avec attention.

Problème public à résoudre : "Energy Efficiency Gap"


Les appareils électroménagers (lave vaisselle, lave linge, frigos, TV, stéréo, ampoules, etc.) et les équipement
bureautiques (ordinateurs, photocopieuses, projecteurs et écrans divers, etc.) consomment souvent beaucoup (trop)
d'énergie pour fournir leurs services.

Des innovations technologiques sont possibles/disponibles pour améliorer l'efficacité énergétique de ces appareils et
équipements. Ce qui permettrait de réduire les coûts pour les acheteurs/consommateurs et pour la société dans sa
globalité.

Néanmoins, le marché de ces appareils et équipement ne se transforme pas et les appareils et équipement les plus
efficients d'un point de vue énergétique ne sont pas les plus utilisés. D'où un fossé entre le potentiel technique et
économique d'économie d'énergie et la réalité (energy efficiency gap ; utilisation sous-optimale de l'énergie)

Formulation de la politique d’efficacité énergtique : Quels groupes-cibles viser avec quels instruments ?
- Étiquette, label de qualité, campagne info pour les consommateurs
- Système de bonus-malus pour les acheteurs
- Formation pour les distributeurs / vendeurs
- Valeurs cibles volontaires ou normes contraignantes pour les
producteurs
- Soutien à R&D, "technology procurement" (achats publics) pour
les pionniers
- Facture détaillée pour les entreprises électriques

 Obligation de respecter une norme contraignante pour vendre


le produit sur le marché.

Référendum facultatif (UDC) qui a abouti avec 69'390 signatures

Résultat du vote populaire du 21 mai 2017 : acceptation de la loi par 58.2% du peuple (NB. Refus Argovie, Schwytz,
Glaris, Obwald)

Partie D :
Chapitre 7 part 2 : Les politiques publiques

IV. Mise en œuvre

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Mise en œuvre : un processus ouvert / incertain / politique / complexe…

Caricature : toute la mise en œuvre se fait de manière voulue alors c’est un miracle car très difficile de faire comme
prévu à cause des imprévisions.

La mise en oeuvre est un " (…) processus social au cours duquel les acteurs font valoir leurs intérêts, leur pouvoir et
leurs possibilités d'influence. (...) Les lois, les ordonnances et les autres prescriptions sont dans une large mesure des
offres normatives que les différents acteurs peuvent utiliser pour des buts variables" (Linder 1987: 187).

L'accent est mis sur le caractère négocié de la mise en œuvre, sur les jeux stratégiques d’acteurs (Bardach 1977,
Scharpf 1997, Knoepfel et al. 2006)

The idea of “games” [serves] as a master metaphor


that directs attention and stimulates insight.
It directs us to look at the players,
what they regard as the stakes, their strategies and tactics,
their resources for playing the rules of play (Bardach 1977: 56)

A) Fédéralisme d’exécution (en Suisse)

Confédération domine dans la phase d’élaboration des lois et des textes d’application (ordonnances, directives).
Cantons s’occupent de la législation complémentaire et de l’exécution proprement dite.
Souvent, la division du travail n'est pas aussi nette (conflits non résolus lors de la formulation réapparaissent lors de
la mise en œuvre).
Autonomie des cantons / communes → diversité extraordinaire de mise en œuvre (disparités), voire déficits de mise
en œuvre (trous), surtout dans les premières années.

Ex. Régulation de la faune / chasse (cf. étude Nahrath, 2000) : diversité entre cantons (« laboratoire fédéraliste »)
- Article 25 de la Constitution fédérale de 1874 : monopole étatique en matière d'attribution des droits de
chasse, compétences fédérales quant à la définition des espèces protégées, aux armes utilisables, à
l'interdiction des pièges, etc.
- Compétences cantonales : choix du régime de chasse (permis, affermage ou monopole d'Etat), définition des
périodes de chasse, localisation des périmètres non chassables

Différents modèles cantonaux de mise en œuvre :


Monopole d'Etat (chasse interdite, depuis 1974 à GE) : coûts élevés, pas de perception de la régale, éthique
cynégétique malmenée, etc.
Régime de permis (régulation individuelle des chasseurs, par canton et par année) : faible territorialisation des
quotas cantonaux, difficulté d'adapter les quotas à l'évolution de la faune, quotas de chasse non-remplis, etc.
Affermage (association de chasseurs qui est responsable d'un territoire donné pendant 6 à 8 ans, puis remise aux
enchères de l'affermage) : restriction d'accès à la ressource faune (clubs fermés), coordination entre affermages, etc.

Graphique : si atteint d’une invalidité : droit éventuellement à une rente : demande de rente de plus en plus élevée
et un déficit financier de plus en plus important de cette politique publique.

Donc pour pallier à ça : réformes : tableau des évolutions :


- Avant octroyer les rentes pour ceux atteints d’invalidité
- Puis même système mais + inciter à replacer sur le marché du travail les demandeurs de rentes
- 2008 – 2011 : octroi des rentes mais de manière plus restrictives : cherche à détecter de manière précooce
pour prendre des mesures préventives pour les faire rester dans leur poste de travail.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Graphique :
Taux moyen d’octroi des rentes : trait noir => diminue au cours du temps donc réforme fonctionne MAIS grandes
différences entre divers cantons : dans certains forte baisse et dans d’autres non => pas mise en œuvre avec la
même efficacité.
Inégalités de traitement tolérées au niveau fédéral (cela peut paraitre totalement aberrant pour d’autre spays.)

B) Bureaucratie "de terrain": Agents de première ligne / au guichet

Interactions directes et régulières avec les citoyens


Pouvoir discrétionnaire dans le cadre de cette relation et autonomie vis-à-vis de leur organisation
Exemples : enseignants, policiers, travailleurs sociaux, juges, personnel de la santé publique

Thèse centrale de Lipsky : « street-level bureaucrats as policy makers »


« I argue that the decisions of street-level bureaucrats, the routines they establish, and the devices they invent to
cope with uncertainties and work pressures, effectively become the public policies they carry out.
I argue that public policy is not best understood as made in legislatures or top-floor suites of high-ranking
administrators, because in important ways it is actually made in the crowded offices and daily encounters of street-
level workers. » (Lipsky 1980 : XII)

Etudier les débats parlementaires ou… regarder un film de Ken Loach (2016) ?
Combat d’un charpentier victime d’un accident cardiaque pour faire valoir ses droits à une allocation de chômage.

Ex. d'une réforme de politique sociale en Californie (cf. étude Meyer et al., 1998)
Réforme : « WORK PAYS » POLICY
- Destinataires : récipiendaires de l’aide publique (Aids to Families with Dependent Children, AFDC)
- But : influencer leur rapport au monde du travail : « promote work over welfare and self-sufficiency over
welfare dependence. » (Meyers & et al. 1998 : 6)
- Contenu : mélange d’incitations au travail et de désincitations à l’aide sociale - Changement de la politique
sociale : passage du WELFARE au WORKFARE (« It always pays to work ! »)

Comment a été mise en œuvre la réforme pour inciter les gens à se remettrer au travail et à ne pas attendre les aides
(donc en partie réduction des chèques)
Passage d’une politique sociale à l’activation puis graduellement diffusé dans les pays.

Mise en œuvre de la réforme


- Acteurs de mise œuvre : services locaux des comtés → agents de première ligne (Street Level Bureaucrats)
- Campagne de communication importante : s’assurer la coopération des SLB locaux
 « These changes are complicated, and can make your job more difficult. Fortunately, one aspect of the
program has become easier to understand: it always pays to work…It’s an important message, and it’s
one we hope you will help us deliver.You are a vital link to the AFDC population and we can’t hope to
reach recipient without your support. »

Analyse de la mise en œuvre


Analyse du contenu des interactions et des entretiens de face-à-face SLB/administrés
- Cas sélectionnés : 4 comtés représentatifs
- Observation des interactions de face-à-face
- Entretiens semi-directifs avec SLB
Est-ce que les SLB ont transmis ces informations ?
- Rarement
- Mot d’ordre « it pays to work » JAMAIS mentionné
- Domination de l’ancienne culture (test de l’éligibilité)

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Ces acteurs administratifs étaient tjrs dans une ancienne politique publique et n’ont pas voulu transmettre la
réforme. Pk comme cela ? : tout simplement demandé :

« It would be a waste of time to tell every clients about those work programs. They are not thinking about work
when they come in here. They want their check. » (Propos d'un agent d’un service étudié).

Le comportement des agents de première ligne est central m=pour comprendre la mise en œuvre.

V. Evaluation

Double ambition de l'évaluation


- Isoler et mesurer les effets propres de la politique publique évaluée
- Porter un jugement de valeur sur ces effets à l’aide de critères explicites :
• Pertinence (problèmes / objectifs)
• Efficacité (objectifs / effets)
• Efficience (effets / moyens)
 Reconstruire / Expliciter / Objectiver la logique d'action de la politique publique (c-à-d. l'enchaînement
de toutes les décisions et actions qui conduisent à la résolution du problème)

Effets directement imputables à la pp :


Première ambition : sûr que lorsqu’on attribue d’une politique publique sont bien causalement liés et non liés à des
facteurs extérieurs.
Ex : pp pour éviter le chômage mais au final hausse du chômage MAIS cela a cause facteurs externes par ex :
conjoncture économique avec crise etc. DONC finalement pp a sûrement évité un taux de chômage plus élevé qu’il y
aurait pu avoir.

Reconstruire et mettre en relation (cf. critères) les éléments de la logique d'action :


Problème à résoudre (selon la définition politique lors de la mise à l'agenda)
Formulation (objectifs, instruments, ressources disponibles)
Les réalisations (outputs, prestations, produits) représentent l’ensemble des décisions / actes administratifs pris par
les responsables de la mise en œuvre
Les résultats représentent l’ensemble des changements de comportement des groupes-cibles directement visés par
les instruments : si changement permet-il de déployer les effets finaux de la politique publique.
Les effets représentent les transformations observables auprès des bénéficiaires finaux et donc la contribution de la
politique publique à la résolution du problème.

Pertinence :
Politique de lutte contre les incivilités et l’insécurité : menée par Sarkozy en tant que ministre de l’intérieur
Instrument : intervention policière => plus concentration de la police plus effet dissuasif.
 Les objectifs qu’elle vise correspondent-elles au pb qu’il veut résoudre ?

Carte 1 : Pression (objective) du pb : certains endroits criminalité plus élevée.
Carte 2 : objectifs, priorités d’action : mobilisation de CRS dans certains endroits MAIS dans les endroits où pas assez
d’accord d’attention plus de risque. + endroits moins mobilisés et sur la carte il y a une concentration là ou pas
besoin.
Carte 3 : Une logique électorale (politics) plutôt que de pp : situation où dans les prochaines élections risque de
division entre 2 partis de droite et si division alors parti totalement opposé (gauche) qui gagne donc message
politique.
1. Problème de pollution etc.
Pp publique donc ne peut fonctionner pour différentes raisons dont une qui est malgré le changement de
comportement des pendulaires les bénéficiaires de cette politique ne se retrouvent tout de même pas satisfaits.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


2. Agriculteurs 

Agriculteurs touchent subvention vont changer de comportement.


Même Certains agriculteurs qui n’ont pas touché de subvention changent de comportement.
Changement de comportement et donc politique efficace à ce niveau MAIS effets voulus de cette politique : terme
de biodiversité DONC pas de la compétence du politique et donc les spécialistes vont analyser la biodiversité et
constatation que pas amélioration.

DONC alors il ne faut pas faire une pp juste partielle mais sur tout un champ et même les agriculteurs qui ne veulent
pas changer etc. seront obligés de changer car dans l’espace censé être amélioré et risques d’expropriation etc.

3. Demande d’asile en Suisse

Mardi 15 mars 2016 : présentation à la presse de l'évaluation expérimentale de la nouvelle procédure de traitement
des demandes d'asile
Le Temps titre : Des procédures d’asile « plus rapides, moins chères et équitables »

Le bilan du centre pilote fédéral de Zurich, qui donne un avant-goût de la réforme de Simonetta Sommaruga,
souligne l’efficacité des procédures accélérées testées. La protection juridique offerte aux migrants dès le début leur
permet de mieux comprendre et accepter les décisions. Le nombre des recours chute.

Nouveau système qui consiste à traiter plus rapidement les demandes d’asile plus efficacement en concentrant le
personnel au niveau de la confédération et non des cantons.
Résultat : gain d’efficience :
 Délais de traitement des dossiers ont baissés
 Taux de recours plus bas
 Pu quantifier et monétariser les gains fait grâce à une modification d’une politique en matière des
traitements d’asile => économies nettes de près de 100M de francs/an au niveau des cantons.

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 8 : La théorie politique
Que signifie analyser les questions politiques (et notamment l’ordre public) du point de vue de la théorie
politique ?
I. La théorie politique
A) Définition
La théorie politique : discute des fondements éthiques (publiques) des questions politiques et de l’ordre publique
par une analyse spéciale : analyse des idéaux normatifs (=> les valeurs morales, les idées sur la façon dont le monde
devrait être) et des concepts qui servent à les articuler. La théorie politique a comme objet l’ordre public.

L’objet de la théorie politique est le même que les autres approches dans le domaine de la science politique :
- Comment on doit vivre ensemble, comment organiser la société, notre communauté politique
- Ordre public : ensemble des règles qui gouvernent notre interaction en tant que citoyen.ne
- Politiques publiques : policies : sont développées dans le cadre de l’ordre public.

MAIS la méthode est spécifique => théorie politique analyse l’ordre public du point de vue de l’éthique, analyse de
fondements moraux de l’ordre social.
⇨ La théorie politique étudie les idéaux normatifs cad les valeurs morales etc.

DONC les autres disciplines ont une orientation qui est descriptive cad que ces disciplines offrent une analyse du
monde politique tel qu’il est, essayent d’expliquer les dynamiques et les mécanismes qui font la configuration du
monde politique tel qu’on le connaît et cherchent comment le réorganiser pour le rendre plus efficace ou effectif.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


La théorie politique s’intéresse aux mêmes problèmes mais du point de vue éthique donc c’est une discipline qui
est inhéremment, essentiellement évaluative.
Donne une évaluation de l’ordre public et des questions publiques actuelles tels qu’elles sont et désigne comment
ces objets devraient être (partie normative) pour être rendus plus justes, équitables ou meilleurs en termes
moraux.

B) Problème principal de la théorie politique


PB : La justification morale des règles publiques et des raisons pour les respecter => légitimité des règles
⇨ Approche moralisée de la politique vs réalisme politique

Ex : La démocratie :
1/ On peut adopter une approche descriptive : démocratie : ensemble de votes, de pratiques, de gouvernement.
Donc pour la décrire on analysera les états démocratiques pour décrire les différentes façons de comment le droit de
vote peut être donné et exercé.
⇨ Ex : démocraties directes (référendum), démocratie délibérative (groupes de participation etc.), différentes
façons d’organiser les élections
⇨ Organisation de la démocratie du point de vue descriptif

2/ On peut adopter une approche de la théorie politique par une évaluation en termes de la qualité éthique :
Pas toutes les démocraties n’ont pas la même valeur :
Démocraties qui sont meilleures, d’autres plus justes etc. => pour voir si on a une justification morale de la
démocratie on doit l’analyser sous le regard des fondements éthiques.

Donc par exemple :


1/ On pourrait voir une certaine forme de démocratie respecte mieux les droits moraux des individus (droit à la
liberté d’expression, le droit à l’égalité d’opportunité)
2/ On pourrait se demander si une démocratie fondée sur le référendum est plus respectueuse de l’autonomie des
citoyen.ne.s en leur donnant des occasions de participation directe et d’influencer des décisions publiques etc.

DONC :
⇨ Même objet d’observation mais 2 manières de l’observer :
Démocratie qui peut être décrite de manière totalement positive
Du point de vue moral et normatif où on donnera une évaluation de la justification de la démocratie cad des
règles démocratiques et des raisons pour les respecter 
⇨ Partie d’évaluation : Pas tous les régimes politiques peuvent exiger le même respect de la part des citoyens
mais on pourrait en dire que ces démocraties ont le meilleur système, le plus juste et qui ont l’autorité
morale d’exiger le respect de l’ordre public. Question de donner une justification de règle de participation
démocratique.
⇨ Partie plus normative : description de quand les pratiques démocratiques par exemple devraient être
réformées pour les rendre plus justes, plus respectueuses de droits individuels, de participation politique ou
de liberté d’expression => composante normative de la théorie politique.

Quand approche les questions publiques de la perspective de la théorie politique on engage dans un double
exercice :
- Evaluation des règles publiques à la lumière des fondements éthiques : question de la justesse des
systèmes : comment la démocratie est d’un point de vue moral.
- Dimension normative : recommandation de réformes : développement des réformes de façon à concevoir
la démocratie dans une nouvelle dimension pour la rendre meilleure au niveau moral : comment la
démocratie devrait être d’un point de vue moral.

Autres exemples : système de taxation…


Politiques de la santé publique (gestion Covid) : On peut se demander si les politiques publiques fédérales ou
cantonales sont justes et donc justifiées et donc par conséquent on a des raisons de les respecter qui se basent sur
les idéaux normatifs, aux fondements éthiques qui les justifient.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


⇨ On parle d’équilibre entre protection de la santé publique et la protection de libertés individuelles : port du
masque, ouverture des bars, restos etc.
⇨ La théorie politique nous donne les outils pour nous poser ces questions et y répondre.

Approche donc très importante dans la façon de développer et évaluer les politiques publiques mais aussi réfléchir
au devoir de citoyen qu’on a en tant que membre d’une communauté politique.
De ce point de vue, la participation dans la vie politique et l’évaluation des règles et des politiques publiques est
soutenue par une approche moralisée de la politique qui s’oppose donc au réalisme politique.

Réalisme politique : courant qui affirme que le domaine de la politique n’est pas un domaine moral MAIS un
domaine entièrement dédié à poursuivre un équilibre de pouvoir. Politique est le domaine d’équilibre de force de
pouvoirs contrastés
Théorie politique : constate aussi qu’il y a une composante de la vie publique qui se fonde sur l’équilibre de pouvoirs
entre différentes parties de la société MAIS la politique a aussi une dimension éthique et morale.

Ex : gestion du Covid pas forcément le résultat d’un équilibre de négociations entre le pouvoir politique qui veut
garder principalement sa république et le pouvoir économique qui pousse à la réouverture des commerces etc.
Pas seulement une question de négociation donc entre ces 2 pouvoirs, c’est aussi une question fondamentale
d’équilibre et de tensions entre les valeurs de la liberté individuelle et la santé publique.
⇨ Les 2 ou + dimensions d’évaluation de la politique publique doivent être interconnectées et considérées
dans une approche intègre et pluraliste.

C) Domaine principal de la théorie politique


Domaine : les propriétés des institutions (en tant que systèmes de rôles incarnés) et de la conduite des personnes
en tant qu'occupants d'un rôle institutionnel [éthique publique VS éthique personnelle]

Théorie politique : approche moralisée à la politique : analyse éthique de la politique MAIS pas philosophie morale
en général => ne regarde pas le choix personnel des individus mais la qualité des institutions et la conduite de
personnes en tant que membres d’une institutions, en tant qu’occupants d’un rôle institutionnel.

Institution : pas seulement un ensemble de règles et mécanismes écrits sur la carte, doc etc. Pas seulement regarder
le statut qui fonde les institutions, ni aux procédures spécifiques, règles écrites dans les documents qui constituent
l’institution.
Pour décrire et évaluer une institution il faut évaluer principalement la conduite, les actions des personnes qui
agissent en tant qu’occupant d’un rôle institutionnel
⇨ Les institutions ne sont pas seulement des règles mais ce sont un système de rôles incarnés (occupés par
des personnes qui exercent leur pouvoir de fonction et en représentant donc l’action institutionnelle)

Ex : description de l’unige : on ne peut pas seulement la décrire en regardant les règles de fonctionnement de l’uni
MAIS il faut aussi regarder la conduite des personnes membres de cette institution => enseignants, étudiants, corps
administratif etc.
Pour donner une évaluation de celle-ci : pas seulement lire les procédures effectives de l’uni présentés dans les
documents, statuts MAIS donner une évaluation de la conduite des étudiants, profs etc.
⇨ Quand on interroge des gens, ils ne nous renvoient pas au règlement mais donnent leur opinion qui permet
de construire une évaluation générale de l’institution concernée.
Pas une opinion sur une personne spécifique mais sur la façon dont cette personne occupe le rôle
institutionnel en vertu duquel vous avez interagi avec cette personne.
⇨ Pour évaluer une institution il est fondamental d’apprécier, de voir cet aspect distinctif de l’action
institutionnelle qui n’est pas seulement l’écrit formel mais question de la conduite, pratique de personnes
qui agissent en tant qu’occupant d’un rôle institutionnel => capacité spécifique dont on donne une
évaluation de la conduite des personnes

Éthique publique : Les principes normatifs qui doivent contrôler, réguler la conduite des individus en tant
qu’occupants d’un rôle institutionnel

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Éthique personnelle : Les principes normatifs qui régulent la conduite en tant qu’individu à part entière (membre
d’un club de sport, de mère/père etc.)

Interactions dans un contexte institutionnel : les interactions sont faites entre les individus en tant que membres,
occupants d’un rôle institutionnel => les principes qui régulent le comportement des individus sont des principes
d’éthique publique.
⇨ Domaine principal de la théorie politique : éthique publique, domaine institutionnel
Dans un contexte où l’individu a des interactions à sa capacité personnelle, en tant que personne, avec d’autres
individus les principes normatifs qui règlent sa conduite sont des principes d’éthique personnelle.

D) Qu'est-ce que la justification morale dans ce contexte ?


Théorie politique s’occupe de justifier les règles publiques :
Justification : Offrir les raisons pour lesquelles une certaine question politique est éthiquement problématique et
soutenir les politiques nécessaires pour la traiter.

Ex : question politique : gestion de la situation Covid est-elle justifiée du point de vue moral ?
Quelles sont les raisons pour lesquelles le Covid est un pb d’ordre moral et pas seulement sanitaire, économique etc.
⇨ La gestion du covid pose des questions éthiquement problématiques du fait de l’équilibre entre liberté
individuelle et les restrictions nécessaires pour protéger la santé publique.
⇨ Raisons pour lesquelles le covid est une urgence politique + voir les raisons qui justifient les politiques qui
visent à gérer cette question
⇨ Politique de restriction : imposition port du masque, accès aux bâtiments restreint etc.
⇨ Raisons qui portent à le faire : raisons qui portent sur la protection de la santé publique, des libertés
individuelles, sur la solidarité en ce qui concerne la protection des personnes le plus vulnérables et sur la
justice en ce qui concerne la garantie de l’exercice des droits aux soins même en cas d’urgence sanitaire
⇨ Idéaux de justice, solidarité, liberté individuelle, de protection de la santé publique => valeurs morales
impliquées dans la considération des raisons pour lesquelles certaines politiques de fermeture etc. sont
nécessaires pour traiter l’urgence sanitaire comme une question morale
⇨ MAIS ce point de vue peut être utilisé pour discuter d’autres questions : qualité de la démocratie,
organisation de référendum, urgence climatique etc.

Quels types de raisons ?


Il faut regarder les raisons pour lesquelles certaines questions politiques sont éthiquement problématiques.
Nécessitent certaines politiques pour interpréter ces raisons.
⇨ Raisons pratiques, publiques, plurales

Les 3 types de raisons :


Raisons pratiques : raisons qui doivent être capables de contraindre, orienter la conduite individuelle. Ces personnes
n’ont pas seulement une dimension unique mais aussi la possibilité d’exercer leur jugement et à balancer le droit à la
vie avec d’autres droits voire à prendre des risques. Il ne faut pas non plus que ces raisons soient trop exigeantes.
Ex : raisons éthiques pour justifier la mise en place les restrictions liées au Covid : idée générale que la protection de
la santé publique a la priorité absolue car le droit à la vie = droit le plus fondamental des individus donc l’état à le
devoir moral de protéger ce droit et surtout par rapport aux individus le plus vulnérables.
DONC raison très abstraite pour justifier des mesures de restrictions très sévères. MAIS les raisons que la théorie
politique doit avoir à l’esprit sont des raisons pratiques
MAIS il peut y avoir une tension entre l’autonomie et l’exercice de l’autorité étatique.
Si on veut donner une raison pour suivre les commandements des décisions de l’autorité étatique, on doit donner
des raisons qui peuvent contraindre le comportement des personnes.

Raisons publiques : peut être comprise et adoptée par des personnes qui ont des convictions personnelles très
différentes. Ne doivent pas être acceptables seulement par certaines personnes ayant une certaine éthique
personnelle et laisser de côté les autres : pas dépendantes d’une conception éthique particulière => Pluralité de
sujets.
Ex : convictions religieuses, éthique personnelles différentes etc.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


DONC on ne peut justifier une politique publique en référence à des idéaux d’une religion spécifique. Les raisons
religieuses ne sont pas des raisons publiques car elles sont controversées.
Ex : question de l’avortement, euthanasie : politique publique injustifiable sur la base de la perspective religieuse. Ce
n’est pas une raison publique car elle est fondée sur une idée spécifique d’une valeur de la vie qui dérive de
convictions religieuses et dans un contexte de divergences religieuses, de l’éthique personnelle : fondamental que
l’éthique publique donne des raisons qui puissent être acceptées par des personnes ayant un avis divergent sur la
question.

Raisons plurales : possible qu’une même une politique publique soit soutenue par plusieurs raisons qui parlent à des
personnes différentes.
⇨ Bcp de raisons morales différentes qui peuvent se croiser et converger dans le support d’une politique
publique ou pour l’interprétation d’un pb politique comme moralement significatif.
Ex : soutenir les politiques de restrictions liées au covid car sur la base de l’engagement personnel lié à la solidarité
pour la protection de personnes les plus vulnérables, pour sa propre protection (intérêt individuel), ou question
d’ordre public et donc inclinaison à suivre les règles des autorités car sinon on donne l’espace à l’anarchie, etc.
La politique est du domaine du pluralisme =/= l’alternative cad approche non éthique peut être vue comme une
approche absolutiste et pas respectueuse des variation individuelles.
Jown Rawls : dans un contexte de pluralisme, l’effet de pluralisme est une caractéristique de base de la vie politique
dans les démocraties contemporaines
DONC Justification des politiques publiques que la théorie politique donne donc les raisons pour respecter les règles
publiques doivent être pratiques, publiques et plurales.
Il est fondamental que cette raison appartienne au domaine de la politique.

II. L’ordre public


A) Définition
Définition : Ensemble de règles de conduite reconnues comme équitables et contraignantes par les personnes
(avec capacité strictement institutionnelle) qui s'engagent à poursuivre leurs projets de vie en coopération avec
d'autres
- Les règles de conduite spécifient les droits et les devoirs qui sont attachés à chaque rôle institutionnel.
- Ces règles doivent être reconnues, cad acceptées par les personnes, comme contraignantes cad qu’elles
doivent être soutenues par des raisons pratiques, publique et plurales (capables d’informer les pratiques
des personnes), et équitables cad reconnues comme compatibles avec ses propres convictions morales d’un
point de vue pluraliste et publique (acceptables d’un point de vue éthique).
- Engagement des personnes : élément très important au niveau de l’image de la société politique qu’on a.
La société politique est vue comme un système de coopération dans lequel tout le monde vit sous les
mêmes règles de conduite et les respectent (acceptant ainsi une restriction des libertés individuelles) afin
de poursuivre un objectif partagé (un état de choses où chacun peut poursuivre son projet de vie et exercer
ses droits) => les individus peuvent poursuivre leur projet de vie spécifique même s’ils sont en conflit les uns
avec les autres tout en obéissant à des règles communes pour éviter les conflits.
⇨ Les projets de vie peuvent être réalisés mais d' une façon coopérative et pas antagoniste.
DONC l’élément central de l’ordre public est de gérer les conflits entre les individus et leur détermination à se
réaliser dans la vie publique et personnelle.
Quand on entre dans une communauté politique on entre dans une coopération avec des règles de conduite qui
doivent rendre possible la coexistence entre les personnes qui ont des projets de vie plus ou moins différents mais
qui en vivant sous la même institution doivent être mis dans les conditions de se réaliser d’une façon qui rende leurs
projet de vie les uns avec les autres.
DONC la fonction principale des règles de l’ordre public est la coordination des actions individuelles qui est
justifiée si elle est soutenue par des raisons ppp.

De ce point de vue :
Qu’est-ce que c’est la démocratie ? : règles de conduite, de vote
Règles de vote : règles pour la conduite individuelle : électeurs, candidats et des fonctionnaires élus. Règles des
élections : prescriptions qui règlent le comportement individuel, la façon de voter, façon de comptabiliser les votes,
comment organiser les campagnes électorales, droit et devoirs des fonctionnaires.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
Qu’est-ce un parlement ? : lieu où l’on élabore des règles, lois.
Règles de fonctionnement du parlement = règles de conduite : prise de parole d’un des membres, participations aux
sous-commissions etc.
Règlement d’un plan d’études : Règles non théoriques qui disent ce que les étudiants doivent faire ou non, et les
attentes concernant les professeurs, le corps administratif etc.
Lorsqu’un individu rentre dans le rôle institutionnel qu’est le fait d’être étudiant, il accepte les règles de l’université :
règles de conduite qui donnent des droits et des devoirs.
⇨ Regard spécifique que la théorie politique donne à l’évaluation de l’ordre public MAIS théorie politique
discute des fondements éthiques à l’aide d’idéaux normatifs et de concepts => la légitimité et la justice.

Tout processus social ou disposition politique qui exige de différentes personnes de respecter certaines
obligations : la fiscalité est une entreprise coopérative car elle exige des personnes qu'elles transfèrent une partie
de leurs ressources (limitant ainsi leur liberté d'utiliser leur argent) à d'autres personnes de manière à permettre à
chacun d'avoir accès à certains services (par exemple, l'éducation publique) nécessaires à la poursuite de son projet
de vie, quel qu'il soit, et à l'exercice de ses droits (par exemple, la recherche d'une carrière satisfaisante).

B) Évaluation normative de l'ordre public


(Référence : E. Ceva, Interactive Justice, New York, Routledge, 2016)
Dans des cas idéaux l’ordre public est légitime et juste mais dans d’autres cas non idéaux il peut y avoir des régimes
légitimes mais injustes ou parfois illégitimes mais justes.

1/ Légitimité : question de l’autorité et des conditions de son exercice : Celui qui détient le pouvoir sur l'ordre
public est-il autorisé à l'exercer ?

Ex : recteur de l’université a-t-il l’autorité de prendre de décisions au niveau de l’organisation de l’uni : limiter
l’accès aux bâtiments en raison de la situation sanitaire, enseignement à distance etc. => décisions légitime ?
⇨ Pour y répondre on ne doit pas regarder le contenu, de la substance ou encore de la qualité de la décision
MAIS son origine, source en dehors de tout jugement personnel sur la décision : si la décision émane d’une
position institutionnelle qui a l’autorité de prendre cette décision et si elle est autorisée d’un point de vue
moral et non légal.
Les enseignant individuels ne sont pas légitimés donc pas autorisés à exercer un pouvoir décisionnel pour ces
questions MAIS en considérant la nature et les règles constitutives de l’université : le recteur est légitimé à prendre
ces décisions.

Ce raisonnement s’applique à tout type d’institutions publique : par ex :


- Hôpital => décision de la priorité aux soins intensifs : décision par les médecins, admin ou par un comité
d’éthique nationale.
- Qui a l’autorité de prendre certaines décisions sur le territoire national : Parlement, certains individus
(révolutionnaires etc.)
- Conflits entre les autorités cantonales et le gouvernement fédéral : récemment la question d’ouvrir ou non
les restos après 19h => qui est autorisé à prendre cette décision : question légitimité en + de l’évaluation
juridique.

Quand on donne une évaluation de la légitimité de l’ordre public on peut suivre deux approches :
a) Résultats : les fins poursuivies par ceux qui exercent le pouvoir politique rendent l'exercice du pouvoir légitime.
DONC approche conséquentialiste : base de l’évaluation de l’ordre public sur les conséquences réelles ou prévues
de l’application de certaines règles dans un contexte en vue de certaines fins => ce qui vient après l’exercice de
pouvoir politique
Par exemple : question de qui est légitimé à prendre des décisions sur les restrictions liées à la situation sanitaire : la
fin poursuivie peut-elle être justifiée d’un point de vue éthique ? => qui est le mieux placé à réaliser ou à respecter
les droits des individus ou qui connait le mieux les exigences des différents territoires.
⇨ Au final donner des mesures très spécifiques qui ont la possibilité d’être respectées et de s’adresser à des
problèmes particuliers à des contextes sociaux etc.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


1/ Donc pour poursuivre ces fins peut être mieux de donner l’autorité au gouvernement local plutôt qu’au
gouvernement fédéral (plus détaché de la population)
2/ OU inversement car cette mesure fonctionne seulement si elle est appliquée dans une échelle générale donc doit
être rendue cohérente dans différents territoires qui sont proches les uns des autres etc. FIN : protection de la santé
publique de la confédération en général => nécessaire que certaines mesures soient prises au niveau fédéral et non
cantonal.

b) Procédures : les modes d'acquisition du pouvoir politique rendent l'exercice du pouvoir légitime => ce qui se
passe avant l’exercice de pouvoir politique.

Idéal de la légitimité démocratique idéal de la légitimité procédurale : principe démocratique dit que ceux qui ont
le pouvoir d’exercer la prise de décision publique sont ceux qui ont pris le pouvoir selon les mécanismes
d’acquisition spécifiques => élections etc.
Du point de vue procédural : nazisme => le régime d’Hitler a été établi d’une façon totalement légitime => arrivé au
pouvoir à travers des élections démocratiques et par des mécanismes autorisés
MAIS son action du point de vue de la finalité (but poursuivi) est totalement discutable légitimement parlant.

2/ Justice : question du mérite des règles publiques : le système de coopération dans lequel consiste l'ordre public
est moralement justifié ?

Ordre public : domaine d’investigation de la théorie politique alors on peut se demander si cet ordre politique est
légitime (celui qui détient le pouvoir à l'autorité pour l’exercer) mais on peut aussi regarder le contenu des règles de
conduite et quand ces règles sont capables de structurer une coopération entre les personnes qui s’engagent dans
l’ordre publique moralement justifié.
La justice regarde le contenu des règles de conduite en ce qui concerne le type de coopération qu’elle gère,
gouverne dans la société (qui est un système de coopération entre des individus.)

Ex : justice de certaines institutions on ne prendra pas seulement en compte les mécanismes décisionnels mais on
regardera le contenu des décisions. => par ex : système de coopération qui est établi entre citoyens des divers
cantons est moralement justifié.
Si le système de coop qui découle de certaines formes de réglementations de l’ordre public pour diverses raisons est
moralement justifié au yeux des différents membres de l’ordre public.
⇨ On regarde le contenu et pas seulement la source

Double parcours d’évaluation, deux approches :


a) Résultats du système de coop mis en place : les coûts et les bénéfices produits par les processus de coopération
sociale sont-ils distribués d'une manière moralement acceptable ?
Donc mise en place système de coop qui est l’objet d’évaluation de la justice => donc de cette perspective ce
système aboutit-il a une distribution des C/B acceptable par toutes les personnes appliquées.
Ex : évaluer la politique sanitaire : voir le contenu de la décision et de l’ordre public qui en découle et on essaye de
voir si les C/B de la mise en place de ce système sont distribués d’une façon équitable entre les différentes parties
impliquées.
- On pourrait dire pas très bonne distribution car les travailleurs du secteur privé ont supporté des coûts
beaucoup plus élevés que les personnes qui travaillent pour l'État.
- Les coûts du relâchement des mesures sont beaucoup plus élevés pour les parties vulnérables de la société
(personnes + âgées etc.) que pour les moins vulnérables qui ont un risque beaucoup plus contenu.
DONC politiques de compensation : financière pour les commerces etc. qui ont eu bcp de pertes.
⇨ Question de justice distributive : rééquilibrer les C/B de la coop sociale qui donne lieu à des injustices =/=
question de la légitimité.

Question pas de savoir d’où vient la décision mais son contenu et le système de distribution qu’en découle MAIS on
pourrait une évaluation de la justice du système de coop sociale du point de vue des procédures et non du résultat :
processus selon les procédures complètement analogue au processus par rapport à la légitimité

Jennifer Scoizzato Automne 2020


b) Procédures d’articulation de ce système de coop : les termes de processus de coopération sociale traitent les
participants d'une manière moralement acceptable ?
On regarde ce qui se passe au sein même du processus dans lequel ce système de coop est articulé.

Ex : Pas question justice distributive : mise en œuvre des mesures restrictives a un impact différent sur les divers
pans de la population (coûts plus ou moins élevés selon les personnes en fonction de la mesure mise en place).
MAIS Question justice procédurale regarde le processus de coopération et si celui-ci traite tous les participants
d’une manière moralement acceptable : Cette décision a-t-elle été prise avec la consultation de différents partis ? ou
certains n’ont pas eu de voix dans la prise de décision ?

Pas question de légitimité qui dit que par exemple le gouvernement local (canton de Genève) est totalement
légitimé à prendre les décisions de restriction.
Question justice procédurale : on se demande si la décision de restrictions est justifiée du point de vue de la justice,
et cela non au niveau de l’équitabilité de la distribution de coûts et bénéfices MAIS au niveau du processus de
coopération où on se demande si :
- Les différents partis impliqués sont traités d’une manière moralement acceptable dans la prise de cette
décision
- Les différents spécialistes de la question ne sont pas interrogés et écoutés pour prendre cette décision : Pas
écouté le représentant des commerces avant de prendre la décision
- Le gouvernement a traité les personnes comme des enfants car pas de confiance en la population et en sa
capacité de bien se comporter (lorsqu’ils vont dans les commerces etc.)
⇨ Parfois lors de la mise en place d’une restriction tout en gardant la justification de celles-ci du point de vue
de la justice distributive : on pourrait questionner certaines décisions car elles traitent les individus d’une
façon qui n’est pas moralement acceptable.

Dans ce dernier exemple : On peut dire que ces mesures ont un degré paternaliste car elles se fondent sur une
image des gens comme des enfants qui doivent être amenés dans la bonne direction et pas responsables dans leur
prise de leurs décisions.
MAIS on pourrait aussi dire que ce n’est pas une question d’une vision paternaliste mais plutôt une question de
protéger les personnes vulnérables qui n’ont pas la possibilité de se protéger de manière autonome et donc traiter
ces personnes d’une façon moralement acceptable implique nécessairement la restriction de l’espace de l’exercice
de la liberté des autres
⇨ Idéaux normatifs intentionnels qui regardent le processus de coopération et le terme de traitement des
participants dans ce processus.

CONCLUSION :
Évaluation de l’ordre public du point de vue de la théorie politique est une opération complexe car il s’agit d’une
implication d’une évaluation qui a des niveaux d’analyse très précis.
Analyse générale : regarde un objet d’investigation très spécifique cad les institutions en tant que système de rôle
incarné et en tant que l’ensemble de règles pratiques qui sont incarnées à la conduite de ceux qui occupent des rôles
institutionnel.
⇨ Théorie politique donc comme un exercice d’éthique publique.
Dans ce contexte on regarde l’ordre public donc les règles de conduite pour voir si les termes de coopération
sociale sont légitimes et justes.
Légitime si ceux qui exercent l’autorité sont justifiés à l’exercer / Justes si les termes de coopération sont
moralement justifiés en soi.
Dans ces 2 évaluations de l’ordre publique : subdivision entre 2 approches : 1 orientée vers le résultat et l’autre
concentrée sur la procédure.
- Légitimité résultat : quelles sont les fins poursuivies par celui qui exerce le pouvoir public dans ses capacités
institutionnelles
- Légitimité procédurale : si les modes d’acquisition du pouvoir politique sont justifiés.
- Justice au niveau du résultat : si les C/B produits par le processus de coop sociale sont équitablement répartis
dans la pop ou si au contraire plus coûteuse ou bénéfique pour certains individus rapport aux autres.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


- Justice au niveau de la procédure : si les termes de coopération traitent les personnes d’une façon appropriée
à leur statut et donc indépendamment du résultat final traite les personnes de manière moralement
acceptable.

Partie D : Les principaux domaines de la science politique


Chapitre 9 : Les approches déontologique et conséquentialiste à la théorie politique
INTRODUCTION
La théorie politique : Que ce soit le libéralisme ou l’utilitarisme en tant que théorie politique : même objet de
recherche :
Discute des fondements éthiques des questions politiques et de l’ordre publique par une analyse des idéaux et des
concepts qui servent à les articuler
La question de la théorie politique : La justification morale des règles publiques et des raisons pour les respecter
Le domaine de la théorie politique : éthique publique
Les propriétés des institutions et de la conduite des personnes en tant qu'occupants d'un rôle institutionnel

La théorie politique occupe donc un domaine spécifique soit dans les sciences sociales (science politique) soit dans
les sciences humaines (philosophie)

Dans le cadre des sciences sociales :


Place dans le domaine de la science politique en ce qui concerne l’évaluation et l’analyse de l’ordre public et des
règles publiques à la lumière des idéaux (valeurs) qui fondent le choix d’un certain type de régime politique ou de
certaines règles publiques rapport à d’autres.
La justification morale des règles publiques => question centrale de la théorie politique et des raisons que les
personnes ont pour respecter les règles publiques en tant qu’occupant d’un rôle institutionnel
De ce point de vue : tout le monde qui habite une certaine communauté ont aussi une capacité institutionnelle dans
laquelle ils agissent cad la capacité de citoyen et citoyenne
⇨ Théorie de la citoyenneté est une partie très importante de la théorie politique
Certaines personnes ont des rôles en tant que fonctionnaire publique : prof, médecin, et jusqu’au cœur des
institutions politiques et considérer l’éthique de membres du parlement, des représentants politiques ou de ceux qui
ont des charges institutionnelles ou gouvernementales.

Dans tous ces cas, on discute des règles qui fondent les interactions entre les personnes en tant qu’occupants d’un
rôle institutionnel.
On voit en général la justification morale dans une certaine façon d’organiser l'État, les services publics et des raisons
que les individus ont pour s’adapter et adapter leur conduite à cette règle.

La théorie politique possède


- Une dimension analytique en ce qui concerne l’analyse de l’individuation des idéaux moraux qui sont à la
base de la vie publique.
- Une dimension normative en ce qui concerne l’évaluation sur une base morale des règles courantes et de
l’ordre public (plus évaluative) + La prescription de réformes possibles pour améliorer les règles publiques,
l’ordre publique pour les rendre plus justes et plus légitimes (plus normative)

DONC la théorie politique à la spécificité dans le domaine des sciences po de combiner une dimension analytique,
descriptive avec une dimension évaluative et une dimension normative.
Cette dernière correspond à la prescription des réformes possibles pour réaliser le passage entre la description du
monde politique tel qu’il est à la réalisation du monde politique tel qu’il devrait être.
Dimension normative => « tel qu’il devrait être » : qui caractérise la théorie politique en particulier contrairement à
la sociologie ou l’analyse des politiques publiques
MAIS la théorie politique partage quand même cette dimension normative avec d’autres disciplines dans le domaine
des sciences humaines comme la philosophie pratique (philo morale).
La spécificité de la théorie politique ne se trouve pas dans la méthode MAIS dans l’objet d’analyse.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Philosophie morale dans philo pratique : s’intéresse aux principes qui devraient réglementer les relations entre
personnes en tant qu’individu, agents moraux => évaluer leurs normes de conduite réciproques, les analyser et
donner des prescriptions en ce qui concerne la dimension normative de cette relation.
Ex : relation entre 2 amis, ou avec des personnes qui ne vivent pas dans la même communauté politique que la nôtre
(étrangers etc.).
On a des droits et devoirs moraux qu’on peut exercer et exiger en relation avec des personnes avec lesquelles on ne
partage pas la même dimension institutionnelle.
Ex : donner de l’argent à une organisation internationale qui suit des projets de dvt en Afrique etc. => devoirs que
l’individu remplit sont des devoirs moraux qu’il possède envers l’humanité, envers les personnes en tant qu’agents
moraux.
Droits humains : droits que toute personnes possède.

MAIS dans le cadre de cet ensemble de droit et devoirs les individus sont aussi titulaires de droits et de devoirs
spécifiques qu’ils possèdent en tant que membres de la même institution (même état, université, hôpital, parti
politique etc.) => classe de devoirs, d’obligations spécifiques au rôle institutionnel que l’individu occupe.
ET l’analyse, l’évaluation et la prescription de comment ce rôle devrait être et de comment les occupants de ce rôle
devraient interagir les uns avec les autres => objet d’étude de la théorie politique

Théorie politique occupe un terrain qui est entre les sciences humaines (la philosophie) et les sciences sociales (les
sciences politiques)
Ces dernières s’occupent des droits et des devoirs qui appartiennent aux personnes en tant qu’occupants d’une
position spécifique cad membre d’une institution.

Donc l’étude des institutions est l’objet d’étude fondamental de la théorie politique.

L’ordre publique

Objet de la théorie politique : ordre public et les institutions constitutives de celui-ci et les personnes qui occupent
un rôle dans les institutions.
Lorsqu’on parle des personnes : pas seulement qui occupent un rôle de direction (fonctionnaires etc.) mais il faut
aussi prendre en compte aussi tous les citoyens. En effet, les droits et les devoirs en tant que citoyens ne sont pas les
mêmes qu’en tant qu’étudiant, être humain etc.
Ex : démocratie : droit de vote : pas inné MAIS un droit pris en charge par les individus lorsqu’ils sont des citoyens
avec des caractéristiques spécifiques (majorité etc.)

Définition : Ensemble de règles de conduite reconnues comme équitables et contraignantes par les personnes qui
s'engagent à poursuivre leurs projets de vie en coopération avec d'autres

Donc les institutions qui constituent l’ordre public sont un ensemble de règles incarnées (occupées par des
personnes) et pour qu’elles soient respectées il faut des raisons aux individus
⇨ Ces règles doivent être reconnues comme équitables et contraignantes par les personnes qui s’engagent à
poursuivre leurs projets de vie d’une façon coopérative les uns avec les autres
⇨ Société est une entreprise coopérative et les règles sociales sont des règles de coop entre les personnes en
ce qui concerne la réalisation de leur but d’une manière coordonnée.
⇨ Le point de la théorie politique est d’étudier les bases morales de cette coop.

I. Evaluation normative de l’ordre public


(Référence : E. Ceva, Interactive Justice, New York, Routledge, 2016)
Lorsqu’on étudie l’ordre publique de la perspective de la théorie politique on fait référence on fait référence à 2
idéaux public fondamentaux :
Légitimité : qui détient le pouvoir sur l'ordre public est autorisé à l'exercer ? => question de l’autorité au niveau des
personnes qui occupent un rôle institutionnel dans la même communauté.
Justice : le système de coopération dans lequel consiste l'ordre public est moralement justifié ? => question qui
regarde le contenu des règles publiques et si ces règles sont justifiées cad acceptées par tout le monde malgré les
divergences de valeurs mais aussi contraignantes et équitables. => moralement acceptables.
Jennifer Scoizzato Automne 2020
⇨ Evaluation de base de l’ordre social : source et contenu des règles.

Deux types d’évaluation : (qui regardent le fondement éthique de l’ordre social) :


- Théories politique déontologiques
- Théories politique conséquentialistes

Libéralisme : théorie politique qui regarde mieux les aspects procéduraux et surtout la perspective déontologique.
Utilitarisme : théorie politique qui regarde plus les résultats de l’action politique : conséquentialiste.

II. Les théories déontologiques


En philosophie :
Pour désigner le type de morale qui repose sur le devoir moral, c'est-à-dire qui fait du respect des devoirs le critère
de l'acte moral, on parle de morale déontologique.
En philosophie morale, la déontologie signifie que l'on élabore une morale du devoir : agir moralement, c'est agir
par devoir.

En théorie politique :
Ces théories : jugent les règles de l’ordre public et les actes des participants à la lumière de principes moraux
généraux ou de systèmes de droits et devoirs qui les soutiennent

Si l’on adopte une perspective déontologique pour juger une règle, on doit voir les principes et les valeurs, le
système de droit et devoir qui justifient au début la règle.
Ex : restrictions liées au covid : règles qui gèrent les déplacements des personnes pendant cette période
Évaluation d’une perspective déontologique en regardant les idéaux moraux qui les justifient à la base.
- Si respectueuses du droit de liberté de mouvement des personnes, du droit à la santé

Le système de règles qui fonde l’ordre social doit aussi être équitable (pas seulement efficace) afin que la
participation à celui-ci puisse être contraignant pour les participants.

Si on veut justifier l’ordre public alors il faut regarder les fondements éthiques de celui-ci : règles de conduite de
l’ordre publique doivent être informées par des principes et par le respect des droits des individus, qui par
conséquent, font que les personnes puissent reconnaître ces règles comme équitables et possiblement
contraignantes.
Pas suffisant qu’une règle soit obligatoire et d’y associer de sanctions MAIS il faut qu’elle soit intrinsèquement
justifiée => équitable.

DONC du point de vue déontologique on doit se poser la question : qu’est-ce que c’est une règle publique équitable
John Rawls (philosophe politique américain) aborde ce problème dans A Theory of Justice (Oxford University Press,
1971 / trad FR. Théorie de la Justice, Éditions Points, 2009)

A) La théorie de la justice comme équité de John Rawls


John Rawls (1921-2002) : peut être considéré comme le père du libéralisme contemporain.
Libéralisme : exemple de théories politiques déontologiques fondamentales.

On cherche une définition substantielle des conditions qui auront un système de règles équitable et ceci est
nécessaire pour rendre le système de règles contraignant.

Éléments clés

1/ Théorie de la justice = théorie de la justification : de quoi ?


⇨ L'objet d'une théorie de la justice sont les institutions (politiques et sociales)

2/ J. Rawls a commencé son livre avec une phrase qui est devenue très célèbre dans ce domaine « la justice est la
première vertu des institutions sociales comme la vérité est celle des systèmes de pensée »

Jennifer Scoizzato Automne 2020


La vérité pour le système de pensée :
Lorsqu’on a une théorie scientifique, la première vertu est la vérité => cette théorie doit être vraie, si elle est fausse
alors c’est une mauvaise théorie qui doit être changée ou oubliée.
Ex : débat sur les réseaux en ce qui concerne les théories du complot qui affirment que le virus a été élaboré dans
des labos chinois : système de pensée particulier un peu « tiré par les cheveux », thriller.
Ces théories qui visent à souligner la nature artificielle du covid sont des théories qui pourraient avoir une valeur de
contrainte pour donner des raisons aux gens et adapter leur comportement à ces théories MAIS seulement si elles
sont vraies.
Si la théorie est fausse et qu'on a des raisons pour la croire fausse alors cette théorie ne nous donne pas des raisons
de l’action, et des raisons pour garder cette théorie et donc il faut l’oublier ou la réviser substantiellement.
La justice pour les institutions :
Par analogie : lorsqu’on/ regarde une institution : selon Rawls il faut regarder si cette institution est juste :
Le point d’un système institutionnel est la justice. Si l’institution n’est pas juste il faut la réformer ou la révolutionner
totalement.
La justice, pour Rawls, est nécessaire pour qu’une institution soit fondée sur des règles qui soient contraignantes cad
qui nous donnent des raisons pratiques (qui informent notre comportement).

⇨ Entre les 2 idéaux d’éval de l’ordre publique : légitimité / justice : Rawls pense que la justice à la priorité sur
la légitimité.
⇨ La justice est la condition nécessaire suffisante pour que l’ordre l’ordre public soit moralement justifié
⇨ La légitimité peut être nécessaire pour certaines personnes mais n’est pas suffisante pour rendre l’ordre
public justifié (contraignant).
Pas suffisant de savoir que les personnes qui exercent le pouvoir public ont l’autorité de le faire IL FAUT AUSSI que
l’institution émane des règles constitutives de l’ordre public qui sont elles-mêmes moralement justifiées.
Un régime légitime mais injuste n’est pas moralement justifié MAIS un régime illégitime mais juste selon Rawls peut
avoir de la valeur car justice première vertu des institutions sociales.

Quelles sont les implication politiques de dire qu’un régime est illégitime (coup d’état etc.) est quand même justifié
d’un point de vue moral s’il met en œuvre des politiques justes, si ce sont des règles justes substantiellement
parlant.
⇨ Thèse très intéressante mais aussi controversée
Donc comment peut-on voir si un système politique, un ordre public est juste ?
⇨ On doit élaborer des principes de justice pour savoir quand ces systèmes sont justes.

3/ Principe de justice : critères pour attribuer (quand on doit attribuer) des droits et des devoirs associés aux
principales institutions de la société (système de coop) et répartir les coûts et les avantages de la coopération
sociale (ceci d’une façon moralement acceptable).
Ex : quels sont les devoirs et droits des individu en tant que citoyens : droit de vote et devoirs de payer les impôts
Les principes de la justice définissent quels sont les critères d’accès au vote, de distribution des coûts fiscaux etc.

Système de coop dans lequel consiste l’ordre public est-il moralement justifié ?
Pour y répondre on doit voir si la répartition des C/B est faite d’une façon moralement acceptable par les individus
qui vivent dans un certain système institutionnel.

4/ Conception de la société comme un système de coopération mutuellement bénéfique


Du point de vue libéral, vivre en société est un coût CAR cela signifie accepter des limites à ses libertés
fondamentales.
Les personnes sont nées libres avec des droits moraux fondamentaux OR quand on vit en société, l'exercice de nos
droits, des libertés fondamentales est réduit par les interactions avec les autres.
Toute réglementation des libertés (ex : lib de mouvement) sont des menaces aux libertés individuelles.
⇨ Il faut donc trouver un équilibre entre les libertés fondamentales des individus et les restrictions mises en
place pour protéger d’autres droits et devoirs des individus.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Ex : si on vit dans un désert tout seul alors on pourrait être complètement libre MAIS la vie en société implique par
sa nature propre des restrictions à l’exercice de notre liberté : accès limité à certains lieux etc. => restriction pas à la
titularité du droit mais à l’exercice du droit et la justification de cette restriction est une partie fondamentale des
justifications que la théorie politique doit donner à l’ordre public.
MAIS essentiel pour rendre cette justification possible : toutes ces restrictions des exercices de la liberté individuelle
se déroulent dans un système de coop qui est mutuellement bénéfique pour les individus.

L’ordre politique doit donner un cadre coopératif dans lequel les individus puissent poursuivre leurs projets de vie
d’une façon compatible les uns avec les autres.

5/ Une société bien ordonnée est régie par une conception publique de la justice

Lorsqu’on a une société fondée sur des institutions justes cad qui répondent aux principes de la justice on a une
société bien ordonnée qui est régie d’une conception publique de la justice (ensemble de principes de justice).
MAIS il s’agit aussi d'institutions qui doivent être fondées sur une conception de la justice qui est publique et non
privée.
Rappel : dans le domaine de l’éthique publique et non personnelle.

2 caractéristiques :
- Chacun accepte et sait que les autres acceptent également les mêmes principes de justice : il ne suffit pas
qu’on partage les mêmes principes de justice mais pour qu’une société soit bien ordonnée il est nécessaire
que les individus aient conscience que les autres membres de la communauté politique partagent les mêmes
principes, la même vision de la justice.
⇨ Conception de la justice publique dans le sens où elle est partagée par les individus.
Cette notion est importante car les individus en ayant conscience de cela peuvent se conformer aux
principes et aux règles publiques s’ils ont la confiance que les autres personnes font la même chose.
Ex : je me conforme aux restrictions de mouvement si je pense que les autres les acceptent aussi et y
conforment leur conduite
⇨ La société doit être un système de coop mutuellement bénéfique : on doit coop et accepter les mêmes
principes et on doit le faire car seulement si tout le monde accepte les mêmes principes on peut réaliser un
bénéfice mutuel.
Si certaines personnes respectent les règles et d’autres non alors la distribution des C/B sera déséquilibrée
et donc pas acceptable par certaines personnes car pas équitable (pas bénéficiaire pour certaines personnes)

Ce principe n’est pas vis-à-vis de la conduite individuelle mais de la conduite institutionnelle :

- Les institutions sociales satisfont et sont reconnues pour satisfaire ces principes : le principe de justice ne
doit pas seulement être écrit mais il doit être aussi transformé dans des pratiques institutionnelles réelles et
concrètes.
Ex : pas suffisant de dire en tant qu’université qu’elle a adapté les règles pour la crise du Covid, il faut arriver
à ce que les personnes se conforment à ces règles et que celles-ci deviennent des pratiques institutionnelles
justes => but de la réalisation d’un système institutionnel qui réalise la justice comme équité.

DONC, selon Rawls, la société est juste lorsqu’elle est ordonnée cad régie pas une conception politique de la justice
qui est articulée selon les principes de justice. Ces principes attribuent des droits et des devoirs et des coûts et
avantages de la coopération sociale d’une manière équitable

MAIS qu’est-ce cet ensemble de principe ? Comment fait-on pour établir des principes qui doivent réglementer cette
distribution ?

1. La position originelle et le choix des principes de la justice


Selon Rawls, pour considérer ces problématiques : on doit choisir, adopter une procédure de raisonnement
spécifique : la position originelle.

J. Rawls : L'enjeu pour lui est le suivant : produire des principes de justice tels qu'ils permettent rationnellement
d'organiser une société juste, en tenant compte de l'aspect économique et social.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


DONC : situation de la position originelle et du voile de l’ignorance : les gens doivent choisir les principes
fondamentaux de la société sans savoir leur place, leurs caractéristiques etc. une fois dans celle-ci => choix impartial
car ne peuvent pas savoir si ces choix vont leur être favorables ou non.

Ex : faire une loi pour les enfants (la scolarisation etc.) MAIS pas encore d’enfants et on ne sait pas l’avenir DONC il
faut prévoir des lois pour chaque possibilité. Il faut décider des lois qui s’appliqueront à tous tout en leur laissant la
liberté de faire ce qu’ils veulent de leur vie future. (Avoir le nb d’enfants qu’ils veulent et leur assurer la même chose
qu’aux autres personnes.).

Dans cette situation les individus seraient d’accord sur 2 principes :


- Egalité des droits : le maximum de droit pour tous = libéralisme politique = liberté
- Equité : égalité des chances : progrès éco et social pour aider les plus défavorisés et pour leur permettre
d’avoir les mêmes chances que les autres.

DONC l’idéal serait une justice qui prône l’équité. En suivant ces principes, la société serait plus juste.

Son expérience mentale en détail

1/ Les circonstances de la justice spécifiques : circonstances dans lesquelles la coopération humaine est à la fois
possible et nécessaire :

Ces circonstances sont soit :


- Objectives : elles caractérisent l’environnement social où les personnes vivent :
1/ Les individus ont des capacités égales ou comparables : pas dans une situation où les individus peuvent
s’imposer simplement sur les autres en vertu de leurs capacités. Il peut y avoir des groupes d’individus mais
pas d’individus qui peuvent soumettre les autres sans contestations.
DONC les personnes se trouvent en compétition les unes avec les autres pour obtenir des ressources.
2/ Rareté relative de ressources : on a des ressources pour réaliser ses projets de vie mais pas dans un
nombre suffisant pour tous les réaliser au même moment.
Cette circonstance rend la justice nécessaire car on doit avoir des principes qui sont capables de dire aux
individus, qui ont des capacités égales ou comparables, qui doit obtenir quoi et dans quelles proportions car
on ne peut pas avoir tout ce que l’on veut.
⇨ Distribution nécessaire et aussi possible car on a des ressources à distribuer 
Si situation de manque total des ressources : rien à distribuer OR dans la société on a des ressources mais il
faut décider ceux qui les prennent.
Ex : distribution des vaccins : on ne peut pas tout de suite vacciner tout le monde en même temps (on
suppose que tout le monde veut se faire vacciner) MAIS on n’a pas assez de ressources pour le faire donc il
faut décider qui va y avoir accès et sur la base de quels principes
⇨ Question de justice dictée par des circonstance de justice objective cad une rareté relativement relative des
ressources.

- Subjectives : caractérisent les états mentaux des individus, les dispositions personnelles.
1/ Égoïsme limité : caractéristique normale des individus
Si les personnes sont complètement égoïstes alors les principes de justices ne pourraient pas être
contraignants car les personnes seraient totalement imperméables aux raisons de justice et les individus ne
seraient pas prêts à donner aux autres.
Si les personnes sont totalement altruistes on serait dans une société où les personnes donneraient ce qu’ils
possèdent aux autres sans contrepartie MAIS pas situation mutuellement bénéfique. Ils seraient prêts à
donner toutes choses mais la coop ne serait plus avantageuse pour eux-mêmes
Les personnes sont donc à la fois altruistes et égoïstes mais de manière limitée : donc en général on assume
que celles-ci ont la capacité de reconnaître des principes de justice et de les accepter, même si elles ont
une tendance à protéger leurs intérêts (point 2).
2/ Différence de plans de vie, de conceptions philosophiques, de croyances religieuses, de doctrines
politiques et sociales : on vit dans des sociétés plurales 

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Situations dans lesquelles il y a plusieurs personnes et chacune a plus ou moins les mêmes pouvoirs et ils ont
des plans de vie très différents en vertus de leurs convictions MAIS ils sont tous déterminés à réaliser ses
projets de vie à travers l’acquisition de ressources relativement rares, dans un contexte où les individus
savent que les autres ont les mêmes motivations et les mêmes dispositions relativement égoïste et altruiste.
Dans ce contexte les règles de coopération sont :
- Possibles car il y a quelque chose à distribuer et les personnes n’étant pas totalement égoïstes sont prêts à
accepter des limites sur leur conduite.
- Nécessaire car pas assez de ressources pour tout le monde et les personnes ont besoin de critères pour
savoir qui doit prendre quoi et dans quelles proportions car les individus ne sont pas totalement altruistes.

DONC Rawls nous met dans ce cadre spécifique et à partir de cela il faut établir des principes qui sont des principes
permettant aux individus de réaliser leurs projets de vie, d’une façon coopérative.
2/ Choix des principes de la justice : Les principes de base de la société sont ceux sur lesquels convergeraient les
individus rationnels, libres et auto-intéressés dans une certaine situation de choix :
⇨ Position originelle et voile d'ignorance = Point de vue moral impartial

Imaginons : on doit décider de cette question des principes de justice : sur la base de quelle info devrons-nous
décider quels sont les principes de coopération sur lesquels la société doit être fondée ?

Informations pertinentes :
- Circonstances objectives et subjectives de la justice : les affaires de la politique et les bases de la théorie
économique des lois sociales et psychologiques en générale.
- Capacité d'un sens de la justice et conscience de cette capacité : capables de reconnaître des principes de
justice et de se conformer à ces principes.
- Liste des biens sociaux primaires : ressources pour de plusieurs fins (droits et des libertés, des pouvoirs et
des opportunités, des revenus et des richesses, les bases sociales du respect de soi-même etc.)
⇨ Toutes les personnes voudraient avoir ces biens en mesure supérieure (au premier plan, avant toute chose)

Point essentiel : pour décider quels sont les principes qui devraient réglementer la vie ensemble, commune on doit
raisonner en sachant que : on doit trouver des principes qui doivent réglementer les interactions publiques entre les
individus.
Ces individus sont caractérisés par une égoïsme limité
ET ils sont dans un contexte où :
- Ils veulent réaliser des projets de vie différents et potentiellement en conflit les uns avec les autres
- Il y a une rareté relative des ressources et les individus cherchent à obtenir la plus large partie possible des
ressources en termes de biens sociaux primaires.
Quel que soit le projet de vie poursuivi on doit avoir des droits et des libertés de les mettre en place, les pouvoirs et
les opportunités de les réaliser, le revenu et les richesses pour avoir les conditions matérielles pour y aboutir et une
certaine dose de confiance personnelle qui dérive de la reconnaissance publique qui montre qu’on est capable de
poursuivre un projet de vie (bases sociales du respect de soi-même).

DONC avec ces circonstances on doit raisonner sur la base de ces connaissances pour établir les principes de justice
pour la société MAIS on doit aussi raisonner sur le voile d’ignorance => Il faut oublier certaines informations qui
pourraient dévier nos évaluations.

Pas d’accès aux informations qui pourraient dévier nos évaluations  : informations spécifiques qui nous situent dans
un groupe d’intérêt particulier :
Classe ou statut social / fortune et talents / force et intelligence / conceptions du bien / projet de vie / traits
psychologiques, tels que l'inclination au risque, l'optimisme ou le pessimisme / informations sur la société à
laquelle on appartient (situation sociale, politique et économique)

DONC Rawls nous invite à penser quels sont les principes que les individus pourraient accepter pour réglementer
leurs interactions en sachant que leur motivation fondamentale est la réalisation de leur projet de vie personnel
d’une façon coop avec les autres (coop possible et nécessaire).

Jennifer Scoizzato Automne 2020


MAIS dans cette circonstance on sait aussi que pour avoir des principes contraignants ils doivent être équitables cad
ils doivent remplir des conditions qui les rendent acceptables par des personnes différentes.
DONC peut-on faire pour avoir des principes acceptables par tout le monde ?
⇨ Il faut chercher des principes qui ne sont pas déviés pour servir des intérêts spécifiques au détriment des
autres.
⇨ Il faut chercher un point de vue moral impartial que Rawls caractérise dans un terme de réfléchir avec un
voile d’ignorance qui bloque certaines informations qui peuvent être dangereuses car faussent et vicier
notre raisonnement.
Ex : qu’est-ce une bonne réglementation de l’urgence sanitaire ?
Réglementation qui considère qu’on a des projets de vie différents qui nécessitent des ressources, des droits et
libertés etc. => rendre tout cela compatible avec le fait que chaque individu est positionné dans des conditions
différentes en ce qui concerne la classe sociale etc.
Pour mettre en place un principe juste dans ce cas il faut oublier ces caractéristiques de classe sociale etc. et
chercher à prendre une position détachée, impartiale pour raisonner sur quelles sont les limites raisonnables à
imposer aux individus, tout cela, en cherchant de ne pas se faire influencer par notre intérêt particulier.
Principe juste : équitable et contraignant d’une façon non dévié par des principes de la justice spécifique.

Si les partenaires en position originelle ne sont pas conscients de leurs conceptions du bien et de leurs projets de
vie, comment peuvent-elles poursuivre leurs intérêts ?
Liste de biens sociaux primaires que tout le monde partage.
Tout le monde sait que n’importe quelle personne veut davantage de biens sociaux primaires et elles raisonnent
de telle manière que cela devienne possible quelle que soit la position qu'elles occupent éventuellement en
société.
DONC on veut vivre dans une société où on a l’ensemble le plus grand possible de biens sociaux primaires.
N’importe quelle personne voudrait ces ressources et doit être dans la position d’accepter des principes qui donnent
des réglementations à l’accès à ces ressources
Ce type de raisonnement est possible seulement si l’on se met dans la condition du voile de l’ignorance, d’un point
de vue moral impartial => expérience mentale.

Ex : si on réfléchit selon un pt de vue moral impartial : il ne faut pas penser en tant que prof, élève etc.
MAIS on doit penser quelles sont les règles qui devraient gouverner nos interactions dans le contexte universitaire
pour faire ainsi que tous les membres de l’université puissent avoir le système le plus grand de libertés, droits,
pouvoirs etc.

2. Les principes de la justice pour les institutions


Selon Rawls : lorsqu’on raisonne sur la justice comme équité sous un voile ignorance et dans une position originelle.
Le résultat de cette expérience mentale est la convergence des personnes vers 2 principes de justice :

Premier principe : principe de liberté : chaque personne doit avoir accès au système le plus étendu de libertés de
base égales pour tous qui soit compatible avec le système pour les autres.
- Les libertés de base sont les libertés traditionnelles du libéralisme :
Politique : liberté de participer activement à la vie politique dans une démocratie : voter, être candidat
D'expression et de réunion, de conscience et de pensée, la liberté personnelle (liberté de mouvement etc.)
et de la propriété privée.
Une société juste cad régie par des institutions moralement justifiées est une société où chaque personne a accès au
système le plus étendu de cette liberté d’une façon compatible avec le même système pour les autres.
C’est une question d’équilibre entre diverses libertés.

Second principe : chaque personne doit avoir accès égale à tous les biens sociaux primaire à moins qu’une
répartition inégale de l’un ou de tous ces biens ne soit :
- Attaché à des positions et à des fonctions ouvertes à tous : juste égalité des chances
- A l’avantage des moins favorisés : principe de différence
On doit distribuer les mêmes biens sociaux primaires à tout le monde MAIS Rawls n’est pas complètement
égalitariste : il reconnaît qu’il y a des conditions qui peuvent justifier une distribution inégale.

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Cette distribution inégale doit être le résultat d’un système d’interaction auquel toutes les personnes ont eu la
même opportunité de participer.
DONC on n’a pas forcément une égalité des résultats MAIS on doit avoir une égalité dans le processus de distribution
Le résultat inégal est justifié s’il est à l’avantage des personnes qui sont moins favorisées en général.
Ex : question de distribution des vaccins : distribution idéale => parfaitement égalitariste :
1/ On peut justifier des inégalités si on est arrivés à cette distribution inégale par des procédures qui ont donné la
même voix à toutes les personnes.
⇨ Délibération démocratique pas par le marché mais par une décision étatique par des personnes qui ont
l’autorité de prendre ces décisions.
Donc une inégalité injustifiée serait une inégalité qui découle d’un principe qui affirme qu’un vaccin revient à ceux
qui peuvent le payer : loi du marché incompatible avec ce principe car elle ne donne pas la même chance aux
individus.

2/ On peut justifier la distribution inégale des vaccins aussi dans la mesure où elle favorise les personnes les plus
défavorisées : les personnes le plus vulnérables.

Conclusion :
DONC la théorie de Rawls est une théorie qui réalise un engagement libéral et égalitariste.
Le premier principe de justice : liberté
Le second principe de justice : introduit des correctifs égalitaires à l’exercice des libertés individuelles.
Il y a même une possibilité de déviation de l’idéal d'égalité selon 2 conditions spécifiques.

Les principes de la justice pour les institutions sont ordonnés selon un Ordre lexical : le premier principe a toujours
la priorité
La condition fondamentale, nécessaire pour qu’une société soit juste, est que chaque personne ait accès au système
le plus étendu de libertés de base… (principe de liberté)
Une fois que le premier principe est vérifié, alors on peut vérifier les conditions de réalisation du second principe.
MAIS la violation du second principe n’est pas suffisante, selon Rawls, à miner la justification de l’institution.

DONC théorie de Rawls est essentiellement une théorie libérale car la liberté a la priorité sur l’égalité.
Selon Rawls on ne peut pas révolutionner la société car il y a des inégalités mais on le peut si les droits
fondamentaux des individus sont violés.
MAIS protéger ces libertés ne signifie pas réaliser un système anarchique : il faut des limites à l’exercice de ces
libertés est nécessaire car la société est un système de coop pour l’avantage mutuel.

Pour juger si le système de coop sociale est juste on doit regarder les principes de justice : de ce point de vue la
théorie de Rawls est une théorie déontologique car elle juge les règles de l’ordre public et les actes des
participants à la lumière de principes moraux généraux et des systèmes de droits et de devoirs qui en découlent.
Les système de règles qui fondent l’ordre social est équitable dans la mesure où il réalise les 2 principes de la justice.

Dans une théorie déontologique de l’ordre public, on ne regarde pas les effets de l’application de règles mais on
regarde les bases sur lesquelles ces règles sont justifiées.

III. Les théories conséquentialistes


En philosophie :
L’utilitarisme est une morale conséquentialiste, c’est-à-dire qu’elle définit le bien comme le bon et le bon comme ce
qui donne à l’individu un maximum d’avantages.

En théorie politique :
Ces théories : jugent les règles de l’ordre public et les actes des participants à la lumière des effets qu’ils
produisent (ou des effets qu’on espère qu’ils produisent).

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Le système de règles qui fonde l’ordre social doit poursuivre des objectifs conduisant au meilleur état de choses
possible à la présence ou la perspective de conséquences positives est nécessaire et suffisante pour justifier l’ordre
public
⇨ Utilitarisme
Justice : maximisation de l’utilité collective
Théorie conséquentialiste : les choix sont jugés en fonction de leurs conséquences et doivent être évalués en
fonction de l'utilité qu'ils génèrent.

Utilité collective : agrégation d'utilités individuelles


Le bien ultime sur lequel se fonde l'évaluation des conséquences est réduit à l'agrégation de biens individuels, qui
ne dépasse pas la somme de ses parties à : l'intérêt collectif doit prévaloir sur les intérêts particuliers.

The ticking bomb :


Un terroriste a placé une bombe dans un centre commercial ; la bombe est activée par une horloge en
fonctionnement. C'est samedi après- midi et le centre commercial est peuplé, y compris de familles avec des enfants.
Grâce à une opération de surveillance, la police arrête le terroriste. La bombe ne peut pas être désactivée à distance
et, par conséquent, le seul espoir d'éviter l'explosion est d'apprendre du terroriste où la bombe est pour la
désactiver à temps. Les policiers interrogent le terroriste qui refuse de coopérer.
Les policiers doivent-ils torturer le terroriste pour le persuader de parler ?

Dans une perspective déontologique : réponse est négative : les policiers ne doivent pas torturer pour persuader les
terroristes de parler.
Ils ne doivent pas seulement ne pas le faire mais aussi ils ne sont pas moralement justifiés pour le faire CAR torturer
signifie violer un droit fondamental de l’individu cad le droit à la liberté personnel, intégrité corporelle etc. =>
injuste.
Si la bombe explose alors il y aura d’autres personnes qui verront leurs droits fondamentaux violés cad le droit à la
vie etc. => injuste aussi, mal moral de la même dimension.
MAIS la logique déontologique n’est pas une logique numérique : 1 droit à le même poids que 10 droits etc.
DONC de ce point de vue on est dans un scénario dilemmatique : dilemme lors d’une situation de conflit dans
laquelle il n’y a pas une décision juste possible. Quelle que soit la décision, on commet un tort moral à quelqu’un.
⇨ Il faut choisir entre 2 maux moraux MAIS cela sera fait en sachant que quelle que soit la décision ce sera une
action moralement injustifiée.
⇨ Ces décisions impliquent que les mains de celui qui décide sont tjrs sales « dirty hands »

Dans une perspective utilitariste : pas de dilemme : la décision justifiée et moralement obligatoire = torturer.
Les policiers ne sont pas seulement moralement autorisés, ils ont le devoir moral de torturer le terroriste pour le
persuader de parler.
Car justice : maximisation de l’utilité collective.
DONC de ce point de vue on sait toujours quoi faire lorsqu’on a à décider d’un cours d'action conflictuelle
⇨ Toujours privilégier l’utilité collective, le nb plus grand possible d’intérêt individuel agrégé.

Selon l'utilitarisme : justice : question de calcul (de l’utilité collective)


Conception de l'individu : être rationnel (pour calculer l’utilité).
Conception de la société : organisme (analogie du corps humain) : toutes les parties travaillent pour le bien-être de
la personne, ainsi dans le corps social, tous les membres travaillent ensemble afin de maximiser le bien-être collectif.
⇨ Si pour cette maximisation du BE collectif il faut sacrifier une partie alors on peut faire ce sacrifice.
Ex : dans le corps une main qui est malade et qui pourrait infecter le reste du corps alors on coupe la main
pour sauver le reste. => ce raisonnement doit être aussi appliqué à la société.
Si un individu ou quelques individus menacent la société alors on peut sacrifier ses intérêts pour l’intérêt
collectif.
=/= image de la société Rawlsienne qui est un système de coop mutuellement bénéfique MAIS dans ce scénario la
décision finale n’est certainement pas bénéfique pour tout le monde.

The trolley problem :

Jennifer Scoizzato Automne 2020


Trois ouvriers effectuent des réparations sur une voie ferrée ; vous regardez la scène d'en haut et vous remarquez
qu'un wagon qui circule sur la voie ferrée va bientôt les heurter.
Les travailleurs n'ont pas vu le wagon et ils sont trop loin de vous pour que vous puissiez les alerter à temps. Vous
réalisez cependant que vous êtes près d’un levier qui, s'il est actionné, peut faire dévier le wagon sur une autre voie
où il n'y a qu'un seul travailleur.
Devriez-vous actionner le levier ?

Dans une perspective utilitariste : pas de dilemme : devoir moral d’actionner le levier pour faire dévier le wagon en
sachant qu’un ouvrier sera tué MAIS 3 ouvriers seront sauvés.
⇨ Devoir de sauver les 3 car dans l’intérêt de l’utilité collective.
⇨ 3 personnes + important qu’un seule / droits agrégés de 3 personnes > droits 1 personne

Dans une perspective déontologique : le raisonnement utilitariste n’est pas moralement acceptable.
Dilemme : quelle que soit la décision, on viole les droits individuels que qql.
Cela ne se fait pas d’un point de vue numéral mais qualitatif : la violation est de ce dernier point de vue la même.

Contraste entre logique utilitariste (conséquentialiste) et libérale (déontologique) : quantité VS qualité :


- Qualité (pt de vue déontologique) est la même sur les 2 voies : personnes qui sont titulaires de droits
fondamentaux : pas assez d’infos pour savoir qui doit vivre et qui doit mourir. Pas autorité morale de
prendre cette décision.
⇨ Type de mal moral impliqué tjrs le même
- Quantité (pt de vue utilitariste) : maximisation de l’utilité collective : devoir de tirer le levier etc. Rien de mal
impliqué dans cette décision qui est considérée est juste.

DONC d’un point de vue pratique on pourrait dire que même dans une perspective déontologique on décidera de
tirer le levier MAIS différence fondamentale est que de ce point de vue il y a tjrs un mal moral impliqué auquel on
devra répondre (sanction etc.) contrairement à la perspective utilitariste où c’est une décision juste à laquelle on ne
doit pas répondre.

CONCLUSION

Lorsqu’on donne une évaluation de l’ordre public la conception de coopération que l’on a changé drastiquement
selon les perspectives adoptées.
- Déontologique : coopération question des avantages mutuels et du respect du droit de toute personne =>
quand on ne peut pas le faire on fait face à un dilemme qui implique toujours un tort moral
- Conséquentialisme : coopération question de collectivité et de maximisation de l’utilité collective dans une
façon qui rend les règles de conduite justifiées même si elles ne sont pas à l’avantage de certaines
personnes, à condition que cette violation soit compensée par les avantages données à la collectivité.

La discussion de la théorie politique change substantiellement en fonction de différents fondements éthiques, de


question politique que l’on considère.
- Libéralisme : justice comme équité et comme protection des libertés fondamentales
- Utilitarisme : Justice comme maximisation de l’utilité collective

Les 2 perspectives sont souvent présentées comme alternatives les unes par rapport aux autres MAIS il y a des
tentatives dans la théorie politique de rendre un certain raisonnement conséquentialiste compatible avec des
considérations libérales.

Jennifer Scoizzato Automne 2020

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