Cours Droit Administratif 2009
Cours Droit Administratif 2009
Cours Droit Administratif 2009
Enseignant :
Théogène RAJAONARIVELO
Docteur en Droit Public
Année 2009
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L’Administration est soumise à un droit qui régit son organisation et son activité et, par là
même, ses rapports avec les administrés. D’une manière générale, dans tous les pays du
monde, l’exercice par l’Administration de son activité et l’entretient de ses rapports avec les
administrés constituent sa raison d’être et dont elle tend à satisfaire les besoins par l’exercice
d’activités d’intérêt général ou, plus précisément, par des activités de service public. Mais pour
revenir au principe de fonctionnement classique de l’Administration, il faut noter que les moyens
par lesquels elle exerce ces activités de service public sont de nature variable. Si
l’Administration choisit de mettre les prérogatives de puissance publique dont elle est investie,
elle se comporte dans ce cas selon les modes de la « gestion publique ». Si en revanche elle
procède, comme on le fait dans les rapports privés, elle situe son action sur le terrain de la
« gestion privée ».
CHAPITRE PREMIER
Bases constitutionnelles du droit administratif
1. Le texte de la Constitution
Ces dispositions des Constitutions malgaches de 1959 et de 1992 sont importantes du point de
vue constitutionnel car on y trouve : la primauté du Gouvernement dans la détermination et la
conduite de la politique de l’Etat, à l’égard de laquelle, le Parlement (malgache) joue un rôle de
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simple « contrôleur » ; l’affirmation du pouvoir propre du Président de la République en même
temps Chef de Gouvernement (Constitution 1959) ou du Premier Ministre (Constitution 1992)
qui n’a besoin du contreseing de ses ministres qu’en raison de leur concours à l’exécution de
ses décisions et non point en raison du partage avec eux de la responsabilité politique.
-- En temps normal
En de telles périodes, le Président de la République est l’auteur juridique de deux sortes d’actes
administratifs particulièrement importants :
- d’une part, les ordonnances ;
- et d’autre part, les décrets qu’il signe une fois délibérés en Conseil des Ministres (Constitution
de 1992: article 54), mais seulement les décrets aux termes de l’article 54 de la Constitution
révisée en 1998 et en 2007; [il s’agit de la procédure de contreseing, c’est-à-dire des actes
contresignés par le Premier Ministre, et le cas échéant, par les Ministères concernés, sauf pour
les décrets qui relèvent du « domaine réservé » du Président de la République, tels que prévus
par l’article 61 de la Constitution « les actes du Président de la République, hors les cas prévus
aux articles 53 alinéas 1 et 2, 57 alinéas 1 et 2, 58, 78, 94, 98, 101, 110, 113 à 115]) ;
- et enfin, la nomination aux hauts emplois de l’Etat en Conseil des Ministres qu’il peut lui-même
déléguer au Premier Ministre (Constitution 1992: 56; Constitution révisée 1998 : article 54).
Néanmoins, dans une telle organisation juridique de l’Administration, on ne peut pas dire
qu’il existe une autorité administrative suprême. En fait il en existe deux : chacune à l’égard
d’une catégorie d’affaires, le Président de la République et le Premier Ministre ont cette qualité.
« Ainsi, les compétences administratives se trouvent réparties en deux secteurs: le secteur
présidentiel et le secteur gouvernemental.
Elles sont constituées, d’une part, de l’école du service public, fondée par Léon Duguit (1859-
1928) doyen de la faculté de droit de Bordeaux ; et d’autre part, de l’école de la puissance
publique, crée par Maurice Hauriou (1856-1929), doyen de la faculté de droit de Toulouse.
Pour la première école, les moyens importent peu. L’essentiel c’est qu’il existe du service
public. Dans ce cas, il doit y avoir application des règles du droit administratif et compétence de
la juridiction administrative. Ensuite, c’est par la notion de service public que sont et doivent être
définies les autres notions du droit administratif. En revanche, pour la deuxième école, ce sont
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les moyens employés qui comptent. C’est seulement si le service public est assuré par les
procédés de la gestion publique qu’il y aura application des règles du droit administratif et
compétence de la juridiction administrative. Et, dans la définition des diverses notions du droit
administratif, c’est celle de puissance publique qui doit intervenir et qui intervient effectivement.
Dans cette conception, le droit administratif est considéré comme le droit des activités du
Gouvernement. Dans cette démarche, la définition de l’Administration finalement retenue est
celle obtenue, grâce à la prise en compte de deux données :
L’administration est ainsi définie comme « l’ensemble des activités de gouvernement et des
autorités décentralisées étrangères à la conduite des relations internationales et aux rapports
entre les pouvoirs publics et s’exerçant sous un régime de puissance publique ».
La « bonne gouvernance »
- Le concept de « bonne gouvernance ». Le concept « gouvernance » vient de s’intégrer
récemment dans la conception malgache du droit administratif. Il s’agit d’un concept qui
découle, non pas du lot du corpus juridique hérité du droit administratif français, mais plutôt, des
conséquences des relations financières de Madagascar avec les Bailleurs de fonds
internationaux.
Les procédés suivis par le juge administratif pour former le droit administratif : de pures
créations jurisprudentielles. Ainsi, en droit administratif, en raison de la répudiation du Code
civil et du droit privé et de l’immensité des lacunes législatives, le juge administratif est alors
amené, « à faire véritablement le droit ». Il a donc dû poser, par voie jurisprudentielle, des
principes généraux – « qui sont l’équivalent des articles clés que comporterait un « Code
administratif ».
PREMIERE PARTIE
Les sources du droit administratif
CHAPITRE PREMIER
Les règles internationales ou les traités
En principe, les traités internationaux et, de façon générale, les règles du droit international
s’imposent à l’Administration sous la seule condition, pour les traités ou accords, d’avoir été
ratifiés ou approuvés et régulièrement publiés (l’article 132, alinéa 4 de la Constitution ).
Il est acquis que la Constitution fait partie des sources du droit administratif. Mais cela entraîne
une conséquence juridique importante: « la soumission de l’Administration aux normes
constitutionnelles ». Cela s’explique en raison même de la définition de la Constitution du point
de vue formelle = les normes constitutionnelles, se trouvant au sommet de la hiérarchie des
actes juridiques ou de l’ordonnancement juridique, s’imposent de la façon la plus immédiate au
législateur fait comprendre sans le moindre doute qu’elles régissent aussi l’organisation et le
fonctionnement de l’Administration. Car, au sens matériel, la Constitution est l’ensemble des
règles relatives à l’organisation de l’Etat, c’est-à-dire à la désignation des hommes qui exercent
le pouvoir, à leurs compétences, à leurs rapports mutuels. Si les autorités administratives
tiennent leurs pouvoirs des normes constitutionnelles, elles ne peuvent que les respecter et il
n’y a ni obstacle de principe ni anomalie à ce qu’un acte administratif soit censuré (et
notamment annulé par le juge administratif) pour cause de non-conformité à une disposition de
la Constitution ou à un principe consacré parle juge constitutionnel.
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Section 3 : Les règles d’origine jurisprudentielle ou les principes généraux du droit
Ils constituent une partie des sources de la légalité administrative. Mais les sources en question
sont l’œuvre du juge. Les principes généraux du droit sont de règles non écrites dégagées par
le juge qui en affirme le caractère obligatoire et annule les actes pris à leur encontre. La
formulation des principes généraux est l’œuvre du juge.
Au sens strict. La loi se définit, d’un point de vue organique, comme un acte du Parlement et
d’un point de vue formel comme un acte élaboré selon une procédure prévue par la Constitution
(article 84 et suivants). Est également loi (ou loi référendaire) le texte adopté par le peuple
consulté par un référendum, et promulgué par le Président de la République. Mais nos
Constituions successives ont introduit un élément matériel : la loi qui pose des « règles » et des
« principes » semble se caractériser par sa généralité. Ainsi, « la loi, lorsqu’elle pose des
règles, en principe, est la principale source de droit administratif ».
Le principe. La Constitutions prévoit que le domaine assigné au législateur est défini par voie
d’énumération par l’article article 82.3. (Constitution 1998). Il est énoncé ensuite par l’article 91
de la Constitution révisée en 2007, que « les matières autres que celles qui sont du domaine de
la loi ont un caractère réglementaire ».
Le règlement est un acte à caractère général qui formule des règles constituant une source
essentielle de droit administratif. Toutefois, il ne peut intervenir que dans le domaine fixé par la
Constitution (et la jurisprudence). En effet, l’article 89 de la Constitution est très explicite
lorsqu’il pose à ce sujet des principes, selon lesquels « toutes les questions qui ne sont pas
placées dans le domaine de la loi sont du domaine du règlement ». En second lieu, le
Parlement peut autoriser le Gouvernement à prendre des « ordonnances » (qui constituent à
certains égards des règlements administratifs) dans le domaine de la loi (article 77 de la
Constitution 1975; article 96 de la Constitution 1998).
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DEUXIEME PARTIE
L’organisation administrative
CHAPITRE PRELIMINAIRE
Les personnes morales de droit public (Notion générale)
CHAPITRE PREMIER
Les structures Administratives
Sous-chapitre premier
Les données de l’organisation administrative malgache
et de l’Administration d’Etat
Toutes les personnes publiques sont des personnes morales et, en tant que tel, elles
relèvent d’une variété particulièrement importante. La détention des prérogatives de la
puissance publique est la caractéristique principale des personnes morales de droit public. Ces
prérogatives s’expliquent par une double faculté de ces personnes morales : celle de créer
unilatéralement, du droit et des obligations qui s’imposent automatiquement à leur destinataire
(c’est le régime des actes administratifs unilatéraux) ; ensuite, celle de regrouper des
personnes, physiques ou morales, sans le consentement de celles-ci. C’est ce qui explique que
chacun d’entre nous puisse être rattaché soit à une Province (Faritany), soit à une Région
(Faritra), soit à une Commune (Firaisana).
La connaissance de la notion des prérogatives de la puissance publique nous renseigne sur
la qualité des principales personnes morales détentrices de telles prérogatives. Autrement dit,
sur la liste même des personnes morales de droit public présente dans la collectivité nationale
figurent :
- l’Etat (la personne morale de droit public la plus importante, seul élément de sa
catégorie), caractérisé par sa vocation administrative générale et son action sur
l’ensemble du territoire national ;
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- les collectivités locales (Provinces autonomes, Régions et Communes) caractérisées
par leur vocation administrative limitée pour chacune d’elles à une partie du territoire
national ;
- les établissements publics (exemple, les Centres hospitaliers comme l’HJRA) dont la
vocation est dominée par la spécialité de l’activité qui leur est assigné.
§2 La décentralisation
A- La notion de la décentralisation
Mais la notion de contrôle recouvre deux sens différents quand elle est appliquée, d’une
part, dans le rapport entre les Provinces autonomes et le pouvoir central ou entre les Régions
en tant que CTD, et d’autre part, entre ce dernier et les Régions en tant que circonscription
administrative.
Dans le cadre du premier rapport s’exerce le pouvoir de contrôle ou le contrôle de
légalité exercé a posteriori. Il ne met pas en rapport un supérieur et des inférieurs, mais un
contrôleur (l’autorité de contrôle) et des contrôlés (les organes de la personne publique sous
contrôle). Il s’en suit que c’est un « pouvoir conditionné » : le contrôle ne se présume pas ; il ne
s’exerce que dans les cas et sous les formes prévus par la loi. Il ne comporte pas la possibilité
de donner des ordres.
Dans le cadre du second rapport (prévu par la loi n°2004-001 sur les Régions aux termes
de son article 12) s’exerce le rapport hiérarchique ou le contrôle hiérarchique, lequel est celui
qu’un chef exerce sur ses subordonnés : le ministre exerce le pouvoir hiérarchique sur
l’ensemble des agents de ses services. Le pouvoir hiérarchique est un « pouvoir
inconditionné » : sous réserve de ne pas prescrire ou commettre d’illégalité, le supérieur a le
droit de donner à ses inférieurs tels ordres qu’il juge bons ; il a toujours, sauf texte contraire, le
pouvoir de réformer ou d’annuler les décisions de ses subordonnés.
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D’une manière générale, les Conseils sont des organismes de type collégial jouant un rôle
généralement consultatif dans l’Administration. C’est la Constitution qui prévoit le besoin ou la
nécessité pour les autorités administratives de consulter les Conseils.
- Le Conseil d’Etat. La Constitution prévoit en son article 105 la création du Conseil d’Etat, une
des composantes de la Cour Suprême. Outre ses attributions juridictionnelles, il exerce
également des attributions consultatives, (en effet, il peut être consulté par le Premier Ministre
et par les Gouverneurs des provinces autonomes pour donner son avis sur les projets de texte
législatif, réglementaire, constitutionnel ou sur l’interprétation d’une disposition législative,
réglementaire ou conventionnelle).
A- Le cabinet du Premier Ministre. Il obéit aux règles juridiques de tous les cabinets
ministériels. Etant donné que le rôle de la coordination et, dans une certaine mesure, du
commandement à l’égard des diverses administrations, revient au Premier Ministre, le cabinet
doit comporter une composition spécifique, de telle sorte qu’il y ait toujours un membre ou une
section qui suive particulièrement les affaires de tel ou tel département ministériel.
divers ministères, ce qui se traduit matériellement par son rôle dans la préparation des décrets,
dont il est toujours appelé à connaître, même s’ils sont dus à l’initiative d’un seul ministère et
n’intéressent que celui-ci. Le secrétariat général doit préparer les réunions gouvernementales,
notamment par l’ordre du
jour du Conseil des Ministres mettre en œuvre la procédure législative et réglementaire, fait
fonctionner les services d’études et de documentation et réaliser les liaisons avec le Parlement.
§3. Le Gouvernement
Chaque ministère est organisé en services centraux, lesquels comportent des secrétariats
généraux, des directions générales, des directions et services.
Secrétaire général→Directeur général→Directeur→Chef de service→Chef de division→Chef de section
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Les corps d’inspection. Chaque ministère (ou presque) possède son corps d’inspection ou de
contrôle, placé directement sous l’autorité du ministre pour le compte de qui il agit : inspecteurs
des Finances ; inspecteurs de l’Education nationale ; inspecteurs des domaines, etc.
Les services déconcentrés. Chaque ministère possède des services extérieurs, appelés
désormais services déconcentrés exerçant leur action dans diverses circonscriptions du
territoire national.
L’article 2 de la même loi, en fixant les modalités de constitution des responsables de l’exécutif,
donne une illustration parfaite de la nature de circonscription administrative de la Région. Ces
responsables sont en effet tous nommés par décret du Président de la République pris en
Conseil des Ministres sur proposition conjointe du Ministre chargé de l’Intérieur et du Ministre
chargé de la Décentralisation. Il s’agit là des modalités contraires à celles de la constitution de
l’exécutif d’une collectivité territoriale décentralisée.
La double nature juridique de la Région s’analyse également à travers la dualité des
domaines d’attributions de Chef de Région fixées par deux articles du décret en question. Il
exerce, aux termes de l’article 4, des attributions de premier responsable de l’exécutif régional ;
aux termes de l’article 8, des fonctions de représentant de l’Etat et du Chef du Gouvernement et
chacun des membres du Gouvernement.
Mais ledit décret surprend beaucoup de par les termes des dispositions de ses articles 15 et 16.
Ces dispositions semblent en effet contradictoires avec la forme juridique de collectivité
territoriale de la Région. L’article 15 stipule en fait que, en application de l’article 10 de la loi
d’orientation n°93-005 du 26 janvier 1994, il n’y a aucun lien de tutelle ni de hiérarchie entre la
Région et la Commune. Alors que l’article 16 prévoit que le Chef de Région harmonise et
coordonne le développement des Communes de son ressort. Il apporte son appui à
l’élaboration des plans de développement communal et à la mise en oeuvre des projets prévus
par lesdits plans.
- Les Districts. Le District, créé par le décret n°2005-012 du 11 janvier 2005, remplace les
anciennes Sous-préfectures, ex-Fivondronampokontany. Selon l’article premier dudit décret, il
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est une circonscription administrative relevant de la Région dont les limites territoriales
coïncident avec celles des anciennes Sous-préfectures. Il comprend un ou plusieurs
Arrondissements Administratifs.
L’organisation et le fonctionnement du District : Le District est dirigé par un Chef de
District. Il est un chef de service déconcentré car il est un agent d’Administration
(articles 4,6).
Si le Chef de District est placé sous l’autorité hiérarchique directe du Chef de Région
(article 8), en revanche, il a autorité sur tous les services déconcentrés de l’Etat implantés dans
le District.
Missions et attributions du Chef de District. Il assure des missions et attributions :
- économiques ; administratives (administration générale et territoriale) prévues aux articles
118 et suivants de la loi n° 94-008 du 26 avril 1995.
Autres qualités du Chef de District : en matière financière, il a, notamment, qualité de
gestionnaire d’activités (GAC) ; il est contrôleur du recouvrement des recettes fiscales
devant revenir à l’Etat et aux Régions dans son ressort territorial ; en matière de police
administrative, il est responsable de prévention du maintien de l’ordre et de la sécurité
publics dans sa circonscription ; en matière judiciaire, dans les circonscriptions où il
n’existe pas de tribunal de première instance, il est Officier du Ministère Public ;
- Les Arrondissements. Selon l’article 2 du même décret, L’Arrondissement administratif
correspond au ressort territorial d’une ou de plusieurs Communes. Il est dirigé par le Chef
d'Arrondissement : l’agent d’exécution au niveau de l’Arrondissement administratif.
Les attributions et les fonctions du Chef d’Arrondissement s’exercent à deux
niveaux :
- en matière administrative (article 23) et en matière budgétaire (article 24) .
- La Préfecture de Police d’Antananarivo (Capitale). La Préfecture de Police d’Antananarivo
est composée de six Districts dont les limites territoriales correspondent à celles des
Arrondissements de la Commune urbaine d'Antananarivo. Elle st dirigée par "Préfet de Police"
nommé par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition du Ministre chargé de
l'Intérieur.
Les attributions et fonctions du Préfet de Police (article 28) s’exercent :
- en matière de police administrative et en matière administrative (article 29, 30)
- Le Fokontany. Le Fokontany demeure le dernier niveau des nouveaux cadres territoriaux de
l’Administration territoriale. Son organisation et son fonctionnement ont fait l’objet de nombreux
changements.
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Chapitre 3
Les collectivités territoriales décentralisées
Sous-chapitre 1
L’organisation des collectivités territoriales décentralisées
Les principes de base des VIP sous la IIème République ont fixés par la Charte de la
Révolution Socialiste, la Constitution de 1975 et l’ordonnance n°76-044 du 27 décembre 1976
portant organisation et fonctionnement des collectivités décentralisées : « La décentralisation, la
démocratisation et le centralisme démocratique ».
- La structure
Les organes délibérants
L’Assemblée générale du Fokontany
Le Conseil populaire : on le trouve dans les VIP de niveau supérieur
(Firaisampokontany, Fivondronampokontany, Faritany). Le Conseil populaire comporte deux
catégories de membres : les membres de droit (présidents des Comités exécutifs des VIP
immédiatement inférieurs ; représentant des associations de femmes révolutionnaires de la
Collectivité, et un représentant des associations de jeunes révolutionnaires) ; les membres élus
désignés au scrutin de liste avec représentation proportionnelle selon la règle du plus fort reste.
Les organes exécutifs
Les organes exécutifs des Fokontany (président) et des VIP de niveau supérieur (les
Présidents du Comité Exécutif ou PresiComEx). Les PresiComEx sont des agents du pouvoir
central placés à chaque niveau des VIP chargés d’assurer la gestion administrative et
financière locale.
§3. La notion des CTD selon de la Constitution de 1992 et la Constitution révisée (1998)
Les Régions, les Départements et les Communes. Il s’agit de CTD dont la notion prévue par
la Constitution repose sur la politique de « décentralisation effective » (préambule). Pour donner
une valeur constitutionnelle à cette politique, la Constitution dispose à l’intitulé de son Titre VII :
« Des responsabilités et des principes d’autonomie effective des collectivités territoriales
décentralisées ».
La politique de décentralisation effective repose sur deux principes :
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- la suppression du contrôle de tutelle, lequel est remplacé par le système de contrôle
juridictionnel exercé par le Conseil d’Etat et la Cour des Comptes avec les tribunaux
administratifs et financiers ;
- le principe d’autonomie financière qui a valeur constitutionnelle : la Constitution a prévu
que les CTD peuvent voter leurs ressources budgétaires propres et qu’elles ont le
pouvoir contracter des emprunts soit sur le marché l’intérieur ou extérieur.
- Organisation et fonctionnement
Structures
- La fonction exécutive : elle est exercée par un Conseil de Gouvernorat composé du
Gouverneur et des Commissaires généraux. Le Gouverneur, chef de l’exécutif, est élu au
suffrage universel indirect par les Conseils provinciaux et les Maires.
- La fonction législative : elle est exercée par le Conseil provincial composé des membres élus
au suffrage universel direct, des députés (à voix consultative) et des sénateurs (à voix
délibérative) membres de droit du Conseil.
- La représentation de l’Etat auprès des provinces autonomes : elle est assurée par un haut
fonctionnaire, dénommé Délégué Général du Gouvernement (DGG).
- Le Conseil Economique et Social : c’est un organe consultatif créé auprès du Conseil de
Gouvernorat qui donne son avis sur les projets ou propositions de texte et sur tout problème à
caractère économique, social ou environnemental.
Compétences. La détermination des compétences provinciales repose sur le principe de
partage de compétences entre l’Etat et les provinces autonomes prévu par les articles 135 à
135.4 de la Constitution. Relèvent des provinces autonomes les matières qui sont en dehors
des matières qui touchent le domaine des compétences régaliennes de l’Etat. Mais ce qu’il faut
noter c’est que les provinces autonomes jouissent de compétences législatives. Autrement dit,
elles ont le pouvoir de faire des lois provinciales (articles 135.2.).
Le principe de l’autonomie. Ce principe est consacré par les articles suivants de la
Constitution
révisée : article126 : - article 127, alinéa 1 ; article 135.1 - article 135.2. ; article 138
L’Administration provinciale, prévue par la Constitution révisée en 1998, aux termes de son
article 131, dont le Gouverneur est le Chef, s’accompagne de l’administration des collectivités
locales (Régions et Communes) : toujours selon la Constitution, les Régions et les Communes
sont les départements des Provinces autonomes (articles 126, alinéa 4, 135.1.).
- La police administrative provinciale ainsi que l’aménagement du territoire s’exercent avec le
concours du pouvoir central (l’article 135.4.)
- Le principe d’autonomie financière des CTD. Ce principe est reconnu pour la première fois
en faveur des CTD en 1992 par la politique de décentralisation effective. L’autonomie financière
est garantie par la Constitution de 1992 et ses textes d’application (notamment par la loi n° 94-
007 du 26 avril 1995 relative aux pouvoirs, compétences et ressources des Collectivités
territoriales décentralisées) et par la Constitution révisée en 1998 à travers l’institution du système
des Provinces autonomes. Dans le cadre de la Constitution révisée en 2007, ce même principe
s’applique aux Régions.
Mais il faut déterminer la double signification du principe d’autonomie financière dont est
doté les CTD ainsi que les textes financiers qui les régissent (Textes constitutionnels et
législatifs : L’article 138 de la Constitution 1992 révisée énumère les principales catégories de
ressources des collectivités territoriales ; décentralisées ; La nomenclature de leurs recettes est
fixée par la loi n°94-007 du 26 mai 1995 en son article 23. la loi n°95-005 du 21 juin 1995
relative au budget des CTD ; la LOLF ; le décret n°2005-003 sur la comptabilité publique).
- La diversité de comptabilités selon les niveaux des CTD (Partie III du décret n°2005-
003). La comptabilité de la Province Autonome comprend une comptabilité des recettes et des
dépenses budgétaires, une comptabilité générale et des comptabilités spéciales des matières,
valeurs et titres.
La comptabilité de la Région comprend une comptabilité des recettes et des dépenses
budgétaires, une comptabilité générale et des comptabilités spéciales des matières, valeurs et
titres.
La comptabilité de la Commune, comprend une comptabilité des recettes et des dépenses
budgétaires et comptabilité générale et des comptabilités spéciales des matières, valeurs et
titres.
Toujours selon le même décret, le plan comptable des opérations publiques (PCOP) est
applicable à la gestion financière des CTD aussi bien en recettes qu’en dépenses. Ce
règlement général est fixé par le décret n°2005-003 du 4 janvier 2005 portant règlement général
sur la comptabilité de l’exécution budgétaire des organismes publics. Ce décret comporte deux
types de principes ou règles. La Partie III dudit décret s’applique aux collectivités publiques
territoriales.
- Les principes comptables fondamentaux applicables aux CTD. Ils sont applicables, au
même titre qu’à tous les organismes publics, aux CTD (principe de la séparation des
ordonnateurs et des comptables publics (article 24 du décret n°2005-003 ; principe d’exécution
des opérations financières (recettes, dépenses, mouvements de fonds : articles 26 à 42 ;
principe de la tenue de comptabilité financière (au niveau des comptables : articles 53 à 62 ;
principe d’organisation du contrôle (articles 63 à 66).
Chapitre 4
Les Etablissements publics
§1. Définition
Selon l’ordonnance n°60-138, article 1 : « On entend par Etablissement public, tout
organisme publique personnalisé à vocation spéciale, chargé d’assurer un service d’intérêt
public et placé sous l’autorité de l’Etat ou d’une collectivité territoriale ». Quant à la loi n°68-031
du 20 janvier 1999 : « un Etablissement public est un organisme à vocation spéciale, doté de la
personnalité morale, de l’autonomie financière et d’un patrimoine propre. Il est chargé d’assurer
un service ou mission d’intérêt public. Les Etablissements publics sont soit nationaux, soit
locaux suivant qu’ils sont placés sous l’autorité de l’Etat ou d’une ou plusieurs collectivités
territoriales décentralisées ». C’est un organisme public personnalisé
§5. L’Etablissement public a une vocation spéciale : l’exécution d’un service public
Une vocation spéciale ou règle de spécialité : cela signifie que l’Etablissement public doit
exercer son activité dans le domaine pour lequel il a été créé et ne pas s’étendre de lui-même à
d’autres domaines. (Note cette règle est dépassée à Madagascar) ;
L’exécution d’un service public : en principe, il y a une correspondance entre un
Etablissement public et une activité de service public, c’est-à-dire qu’on ne peut pas créer un
Etablissement public dans un but purement commercial.
Les modalités de création et de suppression des Etablissements publics suivent les mêmes
règles que celles des services publics.
On rencontre les EPIC dans les domaines les plus variés : dans le domaine de l’enseignement :
Université ; Académie malgache : EPIC à caractère administratif ; dans le domaine
économique : les fermes d’Etat ; l’OFMATA : EPIC à caractère économique ; dans le domaine
de transport : les chemins de fer depuis 1974 ; le Port de Toamasina ; dans l’industrie :
l’OMNIS ; dans le domaine des finances : la Banque centrale ; dans le domaine social : la
CnAPS ; dans le domaine de l’information : ANTA ; Office malgache du cinéma ; la Radio. ;
dans le domaine de la recherche : CENRADERU
Les organes de direction d’un établissement public sont tous nommés par l’autorité de tutelle.
Classiquement, un établissement public est toujours composé de deux organes : un Conseil
d’Administration ; une Direction
TROISIEME PARTIE
LE REGIME ADMINISTRATIF
Chapitre premier
De la séparation des autorités administratives et judiciaires,
la compétence du juge administratif
A- Le critère de l’acte d’autorité. Ce critère repose sur la distinction des actes d’autorité et
des actes de gestion. Autrement dit, parmi les actes que fait l’Administration, il faudrait
distinguer entre ceux qui comportent l’emploi de la puissance publique (actes d’autorité) et ceux
qui ne le comportent pas (actes de gestion). Les actes d’autorité échappent à la compétence
judiciaire et non les actes de gestion.
C- L’arrêt Blanco. Les critères adoptés jusqu’ici allaient changer lorsque le Tribunal des
Conflits rendit le fameux arrêt Blanco (8 fév. 1873, D., 1873.3.17 ; S., 1873.2.153 ; conclusion David,
GA, n°1).
L’arrêt retenait essentiellement que les dommages avaient leur source dans l’activité
d’un service public et c’est en raison de cette relation avec le service public que la compétence
du juge administratif devait être préféré. En même temps, l’arrêt formulait l’idée célèbre selon
laquelle « la responsabilité des dommages causés par les services publics devait être réglée
par des principes autonomes distincts de ceux édictés par le Code civil pour les rapports de
particulier à particulier ». En conséquence, l’arrêt énonçait ainsi comme critère de compétence,
le service public et affirmait l’autonomie du juge administratif et du droit administratif par rapport
au droit privé. L’arrêt Blanco est examiné ici uniquement sous l’angle du critère de compétence.
3. L’emprise irrégulière
4. La voie de fait
Définition de la voie de fait. La voie de fait se définit comme une atteinte d’une certaine
particulière gravité au droit de propriété ou à une liberté fondamentale. L’existence de la voie de
fait suppose la réunion de deux conditions suivantes :
- la voie de fait n’existe que si l’atteinte porte sur un droit de propriété ou sur une liberté
fondamentale. Toute opération irrégulière de l’Administration ne constitue pas une voie
de fait. L’opération doit s’appliquer au droit de propriété ou aux libertés fondamentales.
En matière de droit de propriété, le domaine d’application de la voie de fait, à la
différence de celui de l’emprise s’étend aussi bien à la propriété immobilière qu’à la
propriété mobilière. En matière de libertés fondamentales, la jurisprudence a estimé
qu’elle ne constitue une liberté fondamentale que si la liberté est prévue et protégée par
la loi. C’est ainsi qu’il a été jugé que l’atteinte à la liberté de commerce ne constitue pas
une voie de fait, cette liberté n’étant pas considérée comme fondamentale, n’ayant été ni
prévue, ni protégée par la loi (Assemblée plénière de la Cour Suprême, 13 octobre 1976, Ets
Djaffar) ;
la voie de fait n’existe que si l’atteinte est d’une particularité gravité.
en revanche, ne constituent pas de voie de fait immobilière, le fait pour
l’Administration de pénétrer sans préalable sur un terrain lui appartenant mais qui
avait été simplement mis à la disposition d’une association en vue de l’apprentissage
rural, ainsi que le fait d’enlever du matériel et du mobilier appartenant à l’Etat et dont
l’association était simplement détentrice (CA 15 juin 1968, Randrianasolo).
Les effets de la voie de fait. La connaissance des litiges résultant d’une voie de fait relève de
la compétence des juridictions judiciaires.
Mais nous allons consacrer plus de développement aux actes politiques qui échappent à la
compétence du juge administratif
Ainsi, pour présenter que les actes de gouvernement puissent échapper à tout contrôle
juridictionnel (notamment à celui du juge administratif), il faut des raisons spécifiques.
Exemple : la particularité de ces actes (voire TC 12 février 1953, Secrétaire du comité d’entreprise
de la SNCASE, p.585 ; 24 juin 1954, Barbaran, p.712). L’incompétence juridictionnelle s’explique du
fait de la reconnaissance que l’activité gouvernementale peut ne pas avoir un caractère
administratif. Ainsi, la jurisprudence avance comme fondement de l’incompétence des
juridictions « la nature des actes de gouvernement ». Pour reprendre la formule de Laferrière,
« …cette incompétence tient au fait que les actes de gouvernement ne sont pas des actes
administratifs, ils concrétisent ce qu’est l’activité gouvernementale, en tant qu’activité distincte
de l’activité administrative ».
Chapitre II
Le régime des actes administratifs
Les actes administratifs unilatéraux sont des actes qui permettent de faire naître
unilatéralement des obligations et éventuellement des droits au profit ou à la charge des tiers
sans le consentement de ceux-ci : c’est le privilège de la décision exécutoire. La prise d’actes
administratifs unilatéraux fait partie des prérogatives de puissance publique dont dispose
l’administration. Toutefois, ce ne sont pas toutes les décisions administratives qui revêtent
nécessairement ce caractère exécutoire.
A- Les actes administratifs unilatéraux sont des actes de l’autorité administrative qui font
grief
L’expression « acte faisant grief ». Elle est principalement utilisée à propos de la recevabilité
de recours pour excès de pouvoir dirigé contre un acte, pour souligner qu’il peut être attaqué. A
contrario, un acte qui ne peut être attaqué dans le cadre d’un recours pour excès de pouvoir
n’est pas un acte qui fait grief. La notion d’acte faisant grief peut donc apparaître avant tout
comme une notion contentieuse (1). Dans cette même notion, le recours pour excès de pouvoir
n’est recevable que contre un acte administratif. La condition de l’acte faisant grief se rapporte
à l’acte lui-même et, plus particulièrement, à sa nature. L’acte adopté par une autorité
administrative est un acte administratif lorsqu’il fait grief.
1. En tant que actes qui font grief, les actes administratifs unilatéraux sont des actes
juridiques
Bien que actes administratifs unilatéraux et actes juridiques soient évidemment synonymes
(c’est tautologique), il faut toutefois noter que ne sont qualifiés actes juridiques que ceux qui
sont des manifestations de volonté destinés à produire des effets de droit. Or l’acte administratif
unilatéral répond en premier chef à cette définition. A contrario, les faits matériels
involontairement réalisés par l’Administration (par exemple un accident causé par un véhicule,
un ouvrage ou plus généralement par toute activité de l’Administration) ne constituent pas
d’actes juridique. Car ils entraînent seulement des effets de droit (essentiellement la
responsabilité de l’Administration) ; il leur manque l’élément de volonté caractéristique de l’acte
juridique.
La manifestation juridique de cette volonté s’exprime explicitement par voie
réglementaire, c’est-à-dire par des décrets ou arrêtés pris par l’Administration. Toutefois,
l’expression de cette volonté peut se faire uniquement par une simple lettre (laquelle est alors
un acte administratif). Ou bien, cette volonté ne comporte aucune forme du tout (exemple, le
silence prolongé de l’Administration révèle implicitement une décision positive ou négative
selon le cas.
(1) Le recours pour excès de pouvoir est l’action par laquelle toute personne y ayant intérêt peut provoquer
l’annulation d’un acte administratif unilatéral par le juge administratif en raison de son illégalité.
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§3. Les actes de l’Administration ne sont pas tous des actes administratifs unilatéraux
Ainsi, ne sont pas des actes administratifs unilatéraux les actes qui résultent d’un accord de
volontés (exemple : un acte adopté par suite de la rencontre de la volonté de l’Administration et
d’une autre partie). En second lieu, ne sont pas des actes administratifs unilatéraux les actes
que l’Administration n’adopte pas en tant qu’autorité administrative ; exemples : les actes
portant sur la gestion privée (actes individuels concernant l’exploitation des services publics à
caractère industriel et commercial); les actes réglant les rapports de droit privé ; les actes de
l’Administration qui ne font pas grief.
Au total, un acte administratif unilatéral est un acte juridique émis unilatéralement par
une autorité administrative et qui fait grief en ce qu’il « affecte » l’ordonnancement juridique ou
entraîne de modification dans une situation de droit ou de fait telle qu’elle existait
antérieurement. Une décision exécutoire est un acte administratif unilatéral qui modifie
l’ordonnancement juridique par les obligations qu’il impose ou par les droits qu’il confère.
Au point de vue formel, l’élément essentiel de classification est la considération de l’organe qui
prend la décision exécutoire. Les divers actes administratifs unilatéraux sont :
- Les décrets. Décrets du Président de la République et décrets du Premier Ministre (voir
supra)
- Les actes des ministres. Ils revêtent diverses formes : dépêche, lettres, notes, circulaires.
Mais la forme la plus solennelle c’est l’arrêté.
- Les actes des diverses autorités administratives. Diverses autorités administratives
prennent également des actes revêtant des noms variés dans l’exercice de leurs attributions :
les préfets et les maires, en tant qu’organes exécutifs, peuvent prendre des arrêtés ; les
organes délibérants des collectivités décentralisées peuvent prendre des délibérations.
Principe. Les actes administratifs unilatéraux sont adoptés par des autorités
administratives dans le cadre des compétences qui leur ont été attribuées, matériellement,
territorialement et temporellement. Ces compétences sont déterminées normalement par des
textes. Mais il arrive que des textes soient muets. Il existe pourtant des principes permettant de
reconnaître l’autorité compétente. Il s’agit du principe du pouvoir hiérarchique ; du principe de
continuité des services publics. En principe, une autorité ne peut disposer de la compétence qui
lui est attribuée soit par la Constitution, soit par la loi, soit par les règlements. Autrement dit, elle
ne peut déléguer sa compétence.
Aménagement du principe. Toutefois, la pratique veut que la possibilité de cette
délégation soit souhaitable pour libérer les ministres, les préfets ou les chefs de service de
tâches excessives. Il existe deux sortes de délégations consenties par une autorité supérieure
au profit d’autorités subordonnées. Il s’agit des délégations de compétence ou de pouvoir et
des délégations de signature. En, matière de délégation de compétence, il existe un véritable
transfert de compétence, de pouvoir à l’autorité inférieure. En revanche, il n’y a pas
dessaisissement de l’autorité supérieure de son pouvoir. Il y a tout simplement transfert à
l’autorité subordonnée de la tâche matérielle de la signature.
Conditions communes à la délégation de compétence et à la délégation de
signature. La délégation doit toujours être autorisée par u texte législatif ou réglementaire. En
second leu, toute délégation de compétence ou de signature doit être publiée. En troisième lieu,
certaines délégations sont toutefois interdites : ce sont celles qui comportent un transfert total
des attributions de l’autorité délégante à l’autorité déléguée, ou celles qui comportent transfert
de certains pouvoirs de l’autorité supérieure, dont l’exercice par cette autorité même constitue
une garantie au profit des administrés.
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C- Les effets des délégations. Les effets des délégations diffèrent selon qu’il s’agit d’une
délégation de compétence ou de délégation de signature.
-- Première différence. Dans le premier cas, dès qu’il y a délégation de compétence,
l’autorité supérieure est dessaisie pendant tout le temps que la délégation de compétence
subsiste. En conséquence, l’autorité supérieure ne peut pas demander que leur soit soumise
une affaire déterminée qui est comprise dans la délégation de compétence. Au contraire, dans
le deuxième cas, la délégation de signature n’implique pas ce dessaisissement mais seulement
une organisation de la tâche matérielle de la signature à laquelle, à tout moment et sans qu’il
soit besoin de modifier la délégation, l’autorité supérieure pourra déroger. C’est ainsi que
l’autorité supérieure pourra évoquer une affaire particulière et prescrire que telle affaire soit
réservée à sa propre signature.
-- Deuxième différence. La délégation de compétence est une délégation consentie
abstraitement ou in abstracto d’autorité à autorité. Par conséquent, si le titulaire de la
compétence supérieure ou celui de la compétence inférieure vient à changer, la délégation de
compétence subsiste, tant qu’elle n’est pas révoquée. En revanche, les délégations de
signature sont faites in concreto, c’est-à-dire en considération de la personnalité, tant du
délégant que du délégué. Ainsi, si l’identité du délégant ou du délégué vient à changer, la
délégation de signature tombe immédiatement, à moins qu’une nouvelle délégation ne soit
consentie par la nouvelle autorité au profit du nouveau délégué. Enfin, sur le plan contentieux,
la délégation de compétence fait du délégué l’auteur réel de l’acte, tandis que la délégation de
signature garde à l’autorité délégante le rôle d’auteur réel de l’acte.
Chapitre III
Le principe de la légalité
Face au droit, l’Administration est chargée d’une fonction normative, laquelle l’oblige à faire
appliquer l’ensemble des règles conçues en principe dans l’intérêt de la population. Mais elle ne
peut exercer cette fonction que dans le cadre d’un ensemble des normes qui lui sont
spécifiques. Ce principe de soumission de l’Administration au droit dans l’exercice de son
activité normative s’appelle le « principe de la légalité ».Le principe de la légalité constitue une
limitation du pouvoir administratif ; ainsi, on parle à ce sujet d’ « Etat de droit ».
Politiquement, on peut deviner alors que la théorie de la légalité est le siège d’un conflit
entre deux grands intérêts : d’un côté, l’exigence de garanties au profit des administrés pousse
à développer la légalité à l’extrême ; de l’autre, le pouvoir administratif a besoin d’une certaine
liberté d’action. En définitive, la mise en œuvre du principe de la légalité comporte un dosage à
faire. Pour connaître ce savant dosage, il convient d’analyser le principe lui-même, puis ses
correctifs exceptionnels et, enfin, les procédés par lesquels il est sanctionné.
Nous allons voir dans cette analyse quelles sont les sources de la légalité et de quelle manière
les actes de l’Administration peuvent enfreindre la légalité, autrement dit, quelles sont les
modalités de légalité.
Même si au fond, on pourrait penser que le principe de la légalité serait une gêne pour
l’Administration, il existe cependant deux correctifs apportés au principe. Ces deux correctifs
résultent de la théorie des circonstances exceptionnelles et, d’autres part, de la théorie des
actes de gouvernement.
Chapitre IV
Le régime de la responsabilité de la puissance publique
L’activité de l’Administration, comme toute activité, est génératrice de dommages. Les victimes
peuvent-elles obtenir que ces dommages soient réparés et à quelles conditions ? C’est le
problème de la responsabilité civile en droit administratif : il ne saurait y avoir de responsabilité
pénale de l’Administration. C’est une « responsabilité extracontractuelle ». La théorie de la
responsabilité de la puissance publique est une pièce maîtresse de l’Etat de droit et de la
démocratie car il est question d’étudier la possibilité pour les administrés d’obtenir réparation
des dommages imputables à la puissance publique.
Il faut noter que le droit positif malgache consacre l’existence d’une responsabilité personnelle
de l’agent pour ses fautes personnelles, d’une responsabilité de la personne publique en
dehors de ce cas. Mais ces responsabilités ne sont pas exclusives l’une de l’autre.
Il doit y avoir des rapports entre la responsabilité civile et les autres responsabilités de
l’Administration : dans ses rapports contractuels ; dans le cadre du contentieux de légalité ; en
cas de poursuite pénale contre l’agent public
C- La réparation
La réparation du préjudice suit une procédure fixant : l’indemnisation ; la date d’évaluation du
préjudice qui se distingue selon qu’il s’agisse d’évaluer le préjudice pour les dommages aux
biens mobiliers ou pour les dommages aux biens immobiliers ; les formes d’indemnisation : cela
amène à distinguer la réparation en nature ou pécuniaire.
§2. Responsabilité sur la rupture de l’égalité des citoyens devant les charges publiques
Dans cette hypothèse, le fondement de la responsabilité réside dans l’atteinte au principe
d’ «égalité de tous devant les charges publiques ». En ce sens qu’il serait injuste qu’un seul
fasse les frais d’une décision prise dans l’intérêt commun. C’est le cas, notamment dans deux
situations distinctes : refus d’exécuter les décisions de justice ; responsabilité du fait des
décisions administratives et du fait des lois.