Assurance Et Reassurance en Afrique

LE REASSUREUR
AFRICAIN
PUBLICATION DE LA
SOCIETE AFRICAINE DE REASSURANCE
23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain

AFRICAN REINSURANCE CORPORATION
SOCIETE AFRICAINE DE REASSURANCE
Headquarters/Siège:
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Casablanca, Maroc Upper Hill, Nairobi. 20 B.P 1623 Abidjan 20. Mezannine level,
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FILIALE
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Egypt P.M.B. 12765 Oakhurst Building 11-13,
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Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

SOMMAIRE
23ème Edition, Juin 2009 Fondé en 1987
Page
4 EDITORIAL
LE REASSUREUR AFRICAIN 5 ASSURANCE ET REASSURANCE
PUBLIE PAR 5 Assurance paramétrique: tendances générales du marché
La Société Africaine de
et perspectives pour le secteur africain des assurances
Réassurance Par Hector Ibarra, Vice-President Adjoint, Insurance Linked
Plot 1679, Karimu Kotun St., Securities, PartnerRe New Solutions Inc.
Victoria Island
P.M.B.12765, Lagos, Nigéria 14 Le Nouveau visage de l’assurance risque politique et risque
Tel: 2663323, 2626660-2, 618820 de crédit en Afrique
Téléfax: 2663282/2626664 Par Peter Jones, Directeur Général, African Trade Insurance -
E-mail: info@africa-re.com Nairobi
COMITE DE REDACTION 17 L’assurance pour les populations défavorisées en Afrique

– pour un changement de paradigme?
DIRECTEUR DE
PUBLICATION Par Vijayasekar Kalavakonda, Spécialiste Principal des Assurance,
Banque mondiale, Washington DC (Etats-Unis d’Amérique).
Bakary Kamara
MEMBRES 27 GESTION ET FINANCE
Alain Ravoaja
Ken Aghoghovbia 27 Le Rôle de la gestion intégrée des risques dans la
Adewale Adewusi gouvernance d’entreprise
Roger Bong Bekondo Par Sere Mady Kaba, Directeur Adjoint de l’Audit Interne/
Responsable de la gestion intégrée des risques, Africa Re
TRADUCTEURS
37 PRESENTATION DE MARCHE
Ekereobong Ekpenyong
Alexandre Noé Penda
37 Le Marché algérien des assurances
Par Mohamed BELAZIZ, Directeur Adjoint Souscription &
CONSULTANT Marketing, Africa Re - Casablanca
Mr. SALAMI KASALI
43 Kaléidoscopie du marché nigérian des assurances

SAISIE & COMPOSITION
Par Fola Daniel, Commissaire des Assurances, République Fédérale
Patricia Amouzou
du Nigeria
50 NOUVELLES DES REGIONS
Tous droits réservés.

Reproduction interdite sans
autorisation de l’éditeur

EDITORIAL
Bakary KAMARA
Directeur de Publication
Les sujets traités par la présente à une autre institution dont le

édition du Réassureur tournent pour mandat est justement de financer
la plupart autour de la question et faciliter l’expansion du commerce
du développement et du rôle que intra-africain.
l’assurance pourrait jouer dans
l’accomplissement de cette mission. Pareillement, la micro-assurance,
de plus en plus vue comme
En effet, qu’il s’agisse de l’assurance une alternative à l’assurance
des risques climatiques, de commerciale traditionnelle, semble
l’assurance - crédit ou de la micro- chaque jour mieux prendre pied
assurance, tous les sujets abordés dans notre continent, comme en
posent la question de la pertinence témoigne le cas de cette société
de la technique du transfert des de micro-assurance qui, forte de sa
risques selon le modèle assurantiel. réussite, est devenue un assureur
traditionnel et compte aujourd’hui
L’Africa Re, qui s’est engagée depuis parmi les opérateurs vie les plus
quelques temps déjà dans le partage des nouvelles importants dans son marché d’implantation.
expériences tendant à développer la pratique de
l’assurance auprès des populations les moins nanties et La Gestion Intégrée des Risques, à présent un outil
dans les pays où le taux de pénétration reste encore indispensable de la gouvernance d’entreprise, ne cesse
faible, saisit l’opportunité de cette 23ème édition de gagner des adeptes dans le monde des affaires,
du Réassureur Africain pour donner la parole à des d’autant plus que la crise financière de 2008 semble
professionnels dont les propos font autorité en ce avoir pour cause la faillite des mécanismes mis en place
domaine. par les plus grands conglomérats. La Direction a voulu,
à travers cet article, partager l’expérience de la Société
Ainsi apprend-t-on que si la pratique de l’assurance avec le lecteur du «Réassureur Africain».
climatique gagne du terrain en Asie et en Amérique
Latine, elle reste encore balbutiante en Afrique. L’édition se ferme sur les rubriques traditionnelles de la
présentation des marchés et des nouvelles des régions.
En outre, l’innovation qu’est l’Agence pour l’Assurance
du Commerce en Afrique (ATIA) attire chaque année Bonne lecture.
un membrariat plus important, ravissant ainsi la vedette

ASSURANCE ET REASSURANCE
ASSURANCE PARAMETRIQUE: TENDANCES GENERALES DU MARCHE ET PERSPECTIVES POUR LE
SECTEUR AFRICAIN DES ASSURANCES
Par
Hector Ibarra
Vice-Président Adjoint, Insurance Linked Securities
PartnerRe New Solutions Inc., avec la contribution spéciale de Brian Tobben, Senior Vice-President, PartnerRe
Introduction les innovations susévoquées; elle

a largement contribué à établir la
La communauté internationale du faisabilité de ce mode de transfert
développement s’accorde à affirmer au moyen d’études de cas à la
que ces 35 dernières années ont valeur inestimable. Passés ces
été marquées par une fréquence premiers succès, le moment est
accrue des catastrophes naturelles venu de penser à mettre en place
et le gonflement du nombre de des marchés locaux extensibles
personnes vivant dans des régions et durables dans les pays en
vulnérables. Cette évolution se développement.
traduit par une plus forte exposition
aux effets néfastes des catastrophes Sur le marché international de la
naturelles. Aussi admet-on de plus réassurance, PartnerRe a collaboré
en plus qu’il convient de promouvoir avec des institutions financières pour
des approches fondées sur le mettre en place dans des pays en
marché pour transférer les risques développement des marchés locaux
systémiques non couverts des pays en développement, pour les produits de l’assurance paramétriques dans les
même s’il est vrai – et cela est regrettable – que le taux branches des risques climatiques et catastrophiques.
de pénétration de l’assurance reste très faible dans ces En effet, PartnerRe a appuyé des programmes de
pays. conception et de commercialisation de produits dans des
pays en développement aux niveaux macroéconomique
Les innovations intervenues sur les places financières et microéconomique.
internationales telles que l’avènement du marché de
l’assurance paramétrique/climatique à la fin des années Le présent article, qui se fonde sur notre expérience,
90 et la couverture des risques catastrophiques au tente de faire le point des efforts de mise en place
début des années 2000 ont eu une incidence limitée de marchés locaux dans les pays en développement
sur les pays en développement. Ces innovations ont tout en mettant en évidence ce que nous considérons
apporté une grande flexibilité, notamment au regard des comme étant les obstacles majeurs au développement
difficultés liées à la conception de produits d’assurances durable de marchés privés de l’assurance paramétrique
classiques dans les pays en développement, difficultés dans les pays en développement. L’article recommande
qui se rapportent aux contraintes institutionnelles et une approche qui facilite la participation des institutions
technologiques, à l’absence de données empiriques, aux financières locales à la promotion de marchés de
coûts des transactions, à la gestion du risque de fraude transfert de risques durables.
et à une sélection défectueuse. Il importe de souligner
que les produits d’assurances classiques ne devraient QU’EST-CE QU’UN PRODUIT D’ASSURANCE
pas être écartés lorsqu’il est question des risques PARAMETRIQUE OU INDEXEE?
climatiques et catastrophiques. Plutôt, il faut dire que
les produits paramétriques ont été conçus en tant que Un produit d’assurance paramétrique peut être défini
point de départ potentiel pour certaines applications. comme étant un contrat d’assurance où le paiement
ou le règlement du contrat est déterminé par une
La communauté du développement a fortement observation ou un indice climatique ou géologique tel
appuyé plusieurs projets pilotes relatifs à un transfert que la température ou la pluviométrie moyennes sur
de risques dans les pays en développement fondé sur une période donnée ou l’ampleur d’un tremblement de

terre ou d’une tempête. En assurance paramétrique, les • Démontré qu’il est possible d’adopter une approche
paiements ne se fondent pas sur des ajustements pour de gestion des risques catastrophiques adaptée
pertes, mais sur la mesure d’un indice fortement corrélié. au marché dans les pays en développement,
Il suit de ce qui précède qu’en assurance paramétrique, notamment dans les pays à faible revenu ;
il pourrait y avoir un écart entre les paiements effectués
• Fourni la preuve de l’impact pluridimensionnel des
et les pertes réelles subies par l’assuré. C’est ce qui est
chocs climatiques et de la possibilité de recourir
couramment appelé « risque de base ».
à des produits de transfert de risques pour gérer
l’exposition à différentes strates de la société, du
LES MARCHES DE L’ASSURANCE PARAMETRIQUE
petit agriculteur aux Etats et à la communauté
DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT: ETAT DES
internationale.
LIEUX
Néanmoins, si l’on tient compte de leur extensibilité et

La communauté du développement a commencé à
de leur durabilité, il y a lieu de souligner que nombre
faire des recherches sur l’introduction des produits
de projets en cours dans les pays en développement
de l’assurance paramétrique dans les pays en
(exception faite de l’Inde et du Mexique) n’ont
développement en 1999, encore que des progrès
été exécutés qu’en tant que projets pilotes ou se
considérables n’aient pas été accomplis avant 2003.
trouvent encore à leur phase embryonnaire dans un
Depuis, la liste des pays parvenus à la phase de mise
environnement contrôlé. Il s’ensuit qu’on a souvent
en oeuvre de programmes d’assurance paramétrique
accordé la préférence à des projets:
pilotes n’a cessé de s’allonger. Selon les informations
disponibles, plus de 30 projets pilotes sont en cours
dans quelque 20 pays. Pour plus d ‘informations, voir à (i) pour lesquels des données de meilleure qualité
l’Annexe 1 la liste de Skees & Collier (2008)1. sont disponibles;
(ii) qui présentent des risques limités et atténuent
Pourtant, du point de vue commercial, la réalité est que
ainsi le besoin de recourir à des capitaux à
les pays où les programmes d’application des produits
risque sur les marchés internationaux;
paramétriques sont en cours depuis plus d’un ou
deux ans ne sont pas légion. S’agissant du continent (iii) pour lesquels il est possible de surmonter
africain, deux expériences notables sont dignes d’être les faiblesses institutionnelles locales en
mentionnées, à savoir celles de l’Ethiopie et du Malawi. restreignant la portée.
En effet, les expériences de ces deux pays méritent
une attention d’autant plus particulière qu’elles sont Beaucoup d’essais de produits d’assurance paramétrique
diamétralement opposées parmi la pléthore de modèles en cours sont orientés vers les ménages engagés dans
d’application potentiels de l’assurance paramétrique la production agricole. Bien que quelques mécanismes
en Afrique. C’est ainsi qu’en Ethiopie, un produit de de livraison novateurs aient été mis en place, le besoin
transfert de risques a été acheté par une organisation se fait encore sentir d’essayer des solutions de rechange
mondial, en supplément de l’aide d’urgence. Au tels que les produits composites (qui établissent un pont
Malawi, un produit de transfert de risques a été acheté entre les assurances et le crédit) ou les biens et services
par de petits agriculteurs dans le cadre d’un prêt dans le secteur agricole) en tant qu’outils de couverture
d’acquisition d’intrants qui encourageait le recours aux pour les agents d’intermédiation financière dans les
nouvelles technologies. Pour plus d’informations sur les secteurs formel et informel ou en tant qu’autres moyens
expériences éthiopienne et malawite, contacter Africa de transfert de risques pour les entreprises agricoles
Re (www.africa-re.com). dont les recettes sont affectées par les intempéries
Les projets réalisés en Ethiopie et au Malawi ont été Les Etats et les bailleurs de fonds peuvent également
un grand succès du point de vue de la sensibilisation à acheter des produits d’assurance paramétriques contre
l’assurance paramétrique en ce sens qu’ils ont : les intempéries pour compléter les efforts de secours
en cas de catastrophe naturelle ou pour couvrir les
Skees & Collier: “The Potential of Weather Index Insurance for
1
Spurring a Green Revolution in Africa”; Document présenté pour

le “Alliance for Green Revolution in Africa Policy Workshop”,
Nairobi (Kenya), 23-25 juin 2008.

infrastructures publiques ou l’actif des populations développement. L’organisation a appuyé l’élaboration
à faible revenu qui sont difficiles à protéger par des et l’exécution de programmes d’assurance indexée
produits de l’assurance classique. Le cas du Mexique où contre les risques climatiques aussi bien à l’échelle
les pouvoirs publics ont mis en place un programme de macroéconomique qu’au niveau microéconomique.
transfert pour plusieurs risques et qui couvre les secours Notre expérience a démontré que plusieurs obstacles
d’urgence, les infrastructures publiques et l’actif des doivent être levés pour que voient le jour des marchés
populations à faible revenu est un modèle intéressant d’assurance paramétrique durables et rentables dans
à ce sujet. les pays en développement. Les principaux besoins du
marché définis par PartnerRe sont les suivants :
Si les projets pilotes ont démontré que les produits
• Le cadre juridique et réglementaire: Nombre
d’assurance paramétrique peuvent fonctionner dans les
de pays émergents n’ont pas mis en place le
pays en développement, la communauté internationale a
cadre juridique et réglementaire nécessaire
conclu qu’il reste plusieurs obstacles à lever pour que ces
pour le transfert des risques paramétriques et la
produits aient une portée significative sur ces marchés.
classification de ces risques en tant que forme
Nous étudierons plus loin les conditions de la mise en
d’assurance. Les organismes de contrôle se doivent
place de marchés de produits d’assurance paramétrique
de bien appréhender la spécificité des produits
durables dans les pays en développement.
paramétriques et d’approuver le niveau du risque
de base ainsi que les niveaux de déclenchement
APPETIT DE LA REASSURANCE
de l’indemnisation avant la mise en route des
produits.
Si d’aucuns pensent que le marché international de
la réassurance ne soutiendrait pas des programmes • Le renforcement des capacités des clients:
d’assurance paramétrique dans les pays en Un des obstacles majeurs à la mise en oeuvre
développement, la réalité découverte par Partner Re de programmes de transfert de risques sur les
dans ses contacts avec les pays et les institutions qui marchés émergents est l’absence d’une culture de
mettent en place des produits d’assurance paramétrique gestion des risques chez les clients cibles. En effet,
est tout autre. En effet, les projets pilotes d’assurance l’éducation des clients potentiels, en particulier les
paramétrique en cours ont été activement soutenus petits agriculteurs, est une opération qui demande
par la communauté internationale de la réassurance beaucoup de temps. Les études ont montré que
qui a d’autant plus intérêt à le faire que ces nouveaux des relations de confiance entre les clients et les
produits offrent une occasion de diversifier le secteur institutions financières locales sont essentielles à
des assurances. la réussite du lancement de produits d’assurance
paramétrique sur les marchés émergents où l’on
En outre, la communauté de la réassurance a investi observe néanmoins quelques écueils.
dans les infrastructures techniques et opérationnelles
nécessaires pour une souscription rentable des risques Sur le plan macroéconomique, nombre d’Etats ne
paramétriques dans les pays en développement. Certes, ressentent pas le besoin d’acheter des couvertures
des efforts supplémentaires s’imposent pour faire face pour la gestion des risques car ils s’attendent à ce
aux contraintes actuelles du marché dans ces pays, mais que les bailleurs de fonds internationaux volent à
l’expérience du secteur de la réassurance dans les pays leur secours en cas de catastrophe d’envergure.
émergents contribuera à abréger le processus de création Plus d’un pays en développement auront besoin
de marchés de transfert de risques paramétriques dans de la collaboration des bailleurs de fonds pour
les pays en développement. passer de leur dépendance actuelle vis-à-vis d’une
assistance gratuite à une gestion des risques
LES BESOINS DU MARCHE proactive et responsable.
• Le renforcement des capacités: Pour mettre

Sur le marché International de la réassurance, PartnerRe,
en place des marchés autonomes, les institutions
en collaboration avec des institutions financières
financières locales doivent être formées à la
locales, a pris la tête des efforts visant à créer des
question du transfert des risques paramétriques.
marchés d’assurance paramétrique dans les pays en
Quantité d’institutions financières des pays en

développement ne disposent pas des capacités soutenir une large clientèle potentielle d’institutions
techniques nécessaires pour évaluer l’exposition financières, en particulier pour les doter des
aux risques ou pour établir des distributions de capacités voulues aux fins d’offrir différents types
pertes financières exactes. Lancer un nouveau de contrat pour que les transactions se fassent par
produit dans ces circonstances requiert un travail le truchement de pools d’institutions diverses.
de fond considérable. Dans plus d’un cas, les
• La viabilité économique: L’opération de
assureurs locaux ont besoin d’assistance pour
transfert des risques doit être viable aussi bien
élaborer des polices d’assurance paramétrique,
pour l’assureur que pour l’assuré. En effet, autant
évaluer les produits paramétriques et sensibiliser
le client doit sentir qu’il ne paie pas excessivement
les régulateurs à ce type de produit. Etant donné
pour le transfert des risques, autant le réassureur
que les institutions locales ne disposent pas de
doit être convenablement payé pour le risque qu’il
l’expertise voulue pour concevoir des produits,
prend.
les nouveaux programmes ont du mal à décoller
sans l’appui d’organisations qui possèdent les • La viabilité des structures de transfert des
connaissances commerciales pertinentes. risques: Les programmes de gestion des risques
doivent être adaptés aux besoins des clients. Ils
• De nouvelles technologies pour
doivent être structurés de manière à prendre en
l’indemnisation liée aux contrats: Des données
charge le risque de base et à maximiser la confiance
de qualité sont essentielles à l’évaluation des
des clients. Les couvertures contre la sécheresse
risques et à la conception de produits d’assurance
auront des déclencheurs d’indemnisation divers
paramétrique. L’absence de données de qualité sur
en fonction des cultures. Les exploitations
les conditions climatiques est une entrave de taille
présentent des niveaux de susceptibilité différents
au développement de la couverture des risques liés
aux tempêtes et aux tremblements de terre en
aux intempéries dans plus d’une région. Eu égard
fonction de leur conception et de leur modèle de
à l’importance des données et au coût potentiel
construction. Toutefois, la conception des produits
de la création et de la préservation de nouveaux
ne saurait être une réussite si l’on ne tient compte
systèmes de données, il y a lieu d’explorer des
de la disponibilité des données, du profil des clients,
technologies nouvelles en matière de règlement
du modèle de livraison, de l’appétit du souscripteur
de contrats qui soient acceptables aussi bien pour
et du cadre réglementaire en place ; elle donne
l’utilisateur final que pour le souscripteur.
souvent lieu à un potentiel de croissance limité
• Des modèles de livraison nouveaux pour lorsqu’elle se fait sans la participation des marchés
les produits d’assurance paramétrique: Les financiers.
systèmes de distribution des produits d’assurance
de certains pays doivent sans doute être améliorés LES OBSTACLES AU DEVELOPPEMENT DES
pour atteindre les marchés cibles. En effet, les MARCHES PRIVES
infrastructures opérationnelles des assureurs sont
en grande partie concentrées dans les centres Les intermédiaires des assurances locaux et les
urbains, et l’accès aux clients potentiels dans les compagnies de réassurance internationales ont du mal à
zones rurales est limité. Par ailleurs, des travaux contribuer activement au développement des capacités
récents ont montré que le caractère fortement rural du marché pour les risques de catastrophe naturelle
des économies africaines est une importante source dans les pays émergents, ce à quoi il faut ajouter les
de demande potentielle2, notamment pour ce qui facteurs supplémentaires suivants, souvent négligés,
est des intermédiaires financiers, des fournisseurs mais qui n’en constituent pas moins autant de barrières
d’intrants, les agro-industries, les acteurs des à l’investissement:
circuits de distribution, etc.
• L’absence d’infrastructures et de stratégies
Par essence, il faut une plateforme appropriée pour d’entreprise appropriées;
2 Skees & Collier: “The Potential of Weather Index Insurance for
Spurring a Green Revolution in Africa” ; Document préparé
par le Alliance for Green Revolution in Africa Policy Workshop;
Nairobi, Kenya, juin 23-25, 2008

• La forte probabilité de voir les clients/utilisateurs LE CADRE DE DEVELOPPEMENT DES MARCHES:
finaux des pays en développement de ne pas UNE VOIE VERS LA DURABILITE
acheter les couvertures proposées du fait de
l’absence d’incitations ou de l’incapacité d’en Les difficultés évoquées jusqu’ici soulèvent quelques
supporter les coûts; questions pertinentes:
• Le fait que les nouveaux produits ne tardent pas • Comment l’esquisse de cadre conceptuel actuel
à s’enraciner et suppriment tout avantage dont peut-elle se transformer en une stratégie de
bénéficieraient les premiers acteurs à s’installer sur développement de marchés locaux plus large?
le marché;
• Le secteur des assurances peut-il contribuer au
• Des cycles de développement longs, de la développement de marchés locaux pour les produits
conception à la durabilité des investissements. paramétriques? Et de quelle manière?
• L’insuffisance d’informations permettant de

L’expérience des autres marchés des assurances a
comparer les calendriers de mise en oeuvre des
montré que la durabilité et l’extensibilité des marchés
différents projets d’assurance paramétrique pour
financiers locaux sont tributaires de la vigueur et
les risques liés aux intempéries et de catastrophe
des capacités des institutions commerciales locales.
naturelle dans le monde. Une des rares sources
PartnerRe s’est efforcé d’appliquer cet enseignement en
d’informations disponibles est la publication de la
encourageant la participation des institutions financières
Banque mondiale intitulée « Managing Agricultural
locales au développement de marchés de transfert de
Production Risk”, (Gérer les risques liés à la
risques paramétriques durables. Nous avons tôt fait de
production agricole)3. Les études de cas réalisées
nous rendre compte de l’incidence potentielle d’une
révèlent que le délai entre la conception des projets
politique de promotion d’un cadre de développement de
pilotes d’assurance indexée contre les risques liés
marchés de produits d’assurance paramétrique fondée
aux intempéries et leur mise en oeuvre varie entre
sur les investissements dans les systèmes de livraison
deux et sept ans, la moyenne déclarée étant de
locaux. Des secteurs des assurances locaux vigoureux
trois ans.
et spécialisés offrent les plateformes les plus efficaces
Ce qui précède étant, une fois que les barrières à l’entrée pour la conception et la mise en oeuvre de stratégies de
ont été surmontées et un marché créé, les obstacles promotion de nouveaux produits.
à l’entrée sont levés pour tous les autres acteurs du
marché qui peuvent faire preuve de plus d’agressivité Il est évident que les besoins et les contraintes des
dans la fixation du niveau des primes en ce sens que les marchés africains sont colossaux à tous égards: absence
investissements en amont sont moins importants. En un de données et de réseaux de stations, insuffisances des
mot, les acteurs du secteur privé ont bien du mal à tirer cadres réglementaires, accès difficile aux technologies
avantage de la loi du premier arrivant sur le marché. et insuffisance des capacités techniques. PartnerRe et
Cette situation donne lieu à un cercle vicieux car la Africa Re s’efforcent conjointement de mettre en place
stratégie optimale consiste, dans ces circonstances, une plateforme de développement des marchés pour
à attendre qu’un autre acteur supporte la totalité des les compagnies d’assurances locales en Afrique. Nous
coûts liés au développement des produits. pensons que les institutions financières locales sont les
mieux placées pour détecter et exploiter au mieux les
A ce jour, la communauté du développement a supporté opportunités qui s’offrent sur le marché. La plateforme
une bonne partie des coûts de développement des proposée est conçue pour permettre aux institutions
produits. En effet, d’après nos estimations prudentes, locales d’accéder aux technologies appropriées en
elle a dépensé plus de 40 millions $EU pour appuyer mettant en place un cadre de partenariat stratégique qui
les efforts de sensibilisation des secteurs public et privé facilite le transfert des produits et des outils d’évaluation
ainsi que pour soutenir l’élaboration et la mise en oeuvre des risques aux institutions locales qui souhaitent faire
de projets pilotes. des progrès, font preuve d’esprit d’entreprise, sont bien
“Managing Agriculture Production Risk: Innovation in Developing

3
Countries”; Rapport de la Banque mondiale 32727-GLB

(2006)

préparées et disposées à investir et à accéder à des • La communauté internationale de la réassurance
marchés cibles. a contribué de manière significative aux premières
phases des efforts de développement des marchés
En outre, le partenariat entre PartnerRe et l’Africa Re et a affirmé son intention de continuer à appuyer
permettra aux institutions locales de bénéficier de ces efforts dans le cadre de la mise en place d’un
l’assistance technique nécessaire pour accéder aux marché plus vaste.
différentes sources de financement pour la première
• Des efforts accrus doivent être consentis dans le
phase du développement des marchés dans le but ultime
sens de la mise en place de marchés locaux plus
de promouvoir la mise en place d’équipes spécialisées
durables et extensibles.
au sein des institutions d’assurances locales qui puissent
faire office de têtes de file de projets et de points focaux • L’assurance paramétrique est une branche d’affaires
pour que l’assurance paramétrique s’impose en tant potentiellement alléchante pour les compagnies
que nouvelle branche d’affaires. d’assurances locales. Toutefois, ces dernières
ont souvent besoin de l’assistance d’institutions
CONCLUSION commerciales expérimentées.
• Il a été établi que les produits de l’assurance • PartnerRe et l’Africa Re jouent un rôle actif en tant
paramétrique sont des solutions efficaces pour que leaders dans la région en engageant avec la
le transfert de certains types de risque dans les communauté du développement des discussions
pays en développement ; ils offrent une certaine sur les modèles potentiels qui pourraient être mis
souplesse tant du point de vue de la portée des en route par le truchement de l’industrie africaine
risques que de celui de leur extensibilité potentielle des assurances.
pour les pays en développement.
10 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

Annexe 1 – Liste des pays où sont en cours des projets visant à concevoir et à commercialiser des
produits d’assurance paramétrique dans les pays en développement
Structure du Mesure de Utilisateur

Pays Risque Statut
contrat l’indice cible
Assurance Projet en cours d’exécution;
Bangladesh Sécheresse indexée liée aux Pluviométrie Petits riziculteurs lancement du projet pilote
prêts prévu pour 2008
Facilité
pour la Contrat
couverture d’assurance Données
des Ouragans et indexée avec indexées du Etats des
Projet exécuté en 2007
risques de séismes constitution de NOAA et de Caraïbes
catastrophe pools de gestion l’USGS
dans les des risques
Caraïbes
Mauvaise Exécuté en juin 2007 à
Pluviométrie et
pluviométrie Assurance Petits cultivateurs Shanghai uniquement;
Chine nombre de jours
ou pluies indexée de pastèques subvention de prime à hauteur
de tempête
intremittentes de 40%
7 millions $EU assurés pour
Assurance Opérations du 2006; police non renouvelée
Sécheresse Pluviométrie
indexée PAM en Ethiopie pour 2007 faute d’appui des
bailleurs de fonds
Assurance Petits cultivateurs Pilote 2006; Exécuté en 2008;
Sécheresse Pluviométrie
Ethiopie indexée de céréales Vendu par un assureur privé
Produit dérivé
de l’assurance Données
Sécheresse contre les satellitaires et ONG Exécuté en 2007
risques liés aux climatiques
intempéries
Assurance
Honduras Sécheresse Pluviométrie Petits fermiers Exécuté en 2008
indexée
Le projet pilote a commencé
Assurance
en 2003 ; Les produits
indexée liée
d’assurance indexée sont à
Sécheresse et aux prêts;
Inde Pluviométrie Petits fermiers présent offerts par les secteur
inondations produits offerts
privé et public ; En mars
directement aux
2008, près de 1 million de
agriculteurs
contrats étaient vendus4
Moyennes
Assurance
et grandes
Kazakhstan Sécheresse indexée liée au Pluviométrie En cours d’élaboration
exploitations
programme MPCI
agricoles
4 Estimations fondées sur Manuamorn (2007) et des

communications privées entre Jerry Skees et Kolli Rao de AICI,
29 mars 2008.
23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 11

Structure du Mesure de
Pays Risque Utilisateur cible Statut
contrat l’indice
Produit dérivé de
Données
l’assurance contre
Kenya Sécheresse satellitaires et ONG Exécuté en 2007
les risques liés aux
climatiques
intempéries
Produit dérivé de
Données
l’assurance contre
Mali Sécheresse satellitaires et ONG Exécuté en 2007
les risques liés aux
climatiques
intempéries
Le projet pilote a été lancé
Petits cultivateurs
en 2005; 1710 polices
Assurance indexée d’arachides et de
Malawi Sécheresse Pluviométrie vendues en 2006/2007 pour
liée aux prêts maïs membres du
une prime totale de 5238
NASFAM
$EU.
Gouvernement
Catastrophes Le projet pilote a été lance
des Etats à des
naturelles en 2002 dans 26 des 32
fins de secours
frappant les petits Etats; A l’heure actuelle,
Assurance indexée Pluviométrie après catastrophe;
agriculteurs, 28% (2,3 millions ha)
Appuie le
notamment la des terres arables sont
programme
sécheresse couvertes
FONDEN
Introduit en 2006; les
Obligations
Gouvernement obligations catastrophe
catastrophe Mesure de
mexicain pour ont une valeur de pas
Séismes de indexéees l’amplitude à
appuyer le moins de 160 millions
grande amplitude et contrats l’échelle de
Mexique programme $EU; Couverture indexée
d’assurance Richter
FONDEN à hauteur de 290 millions
indexée
$EU.
Index de Lancé en 2007; la somme
Sécheresse végétation assurée est de 22,5 millions
Assurance indexée Eléveurs
frappant le bétail par différence $EU dans 7 Etats ; 13 000
normalisé têtes de bétail assurées.
Groupes
d’utilisation de
Mauvaise Niveau des L’étude de faisabilité a été
Assurance indexée l’eau dans la
irrigation réservoirs réalisée
région du Rio
Mayo
La 3ème saison de vente du
projet pilote a été close en
Perte de têtes
Assurance indexée 2008 ; Les produits ont été
de bétail dues à Taux de mortalité
avec vente directe offerts dans 3 provinces ;
Mongolie des conditions du bétail par Eléveurs nomades
des produits aux 17% des éléveurs éligibles
climatiques region
éléveurs ont participé au projet;
défavorables
quelque 4 000 polices
vendues.
Aucun intérêt du marché
Maroc Sécheresse Assurance indexée Pluviométrie Petits agriculteurs en raison de la baisse de la
pluviométrie

Structure du Mesure de
Pays Risque Utilisateur cible Statut
contrat l’indice
Sécheresse,
pluies trop Cultivateurs
Nicaragua abondantes Assurance indexée Pluviométrie d’arachides et Lancé en 2006
et trop forte de riz
humidité
Inondations,
pluies Anomalies de Etudes de faisabilité et
Institutions
Pérou torrentielles Assurance indexée l’ENSO dans de marché préliminaire
financiers rurales
consécutives au l’océan Pacifique effectuées.
passage d’El Niño
Indice de
Assurance indexée Première saison de vente
Sécheresse production par Cotonculteurs
liée aux prêts lancée en 2008
région
Assurance indexée
liée à l’assurance
fondée sur le Pluviométrie
Sénégal Sécheresse rendement par et niveau des Petits agriculteurs Proposé
région linked récoltes
to area-yield
insurance
Assurance indexée Petits cultivateurs Projet pilote exécuté en
Tanzanie Sécheresse Pluviométrie
liée aux prêts de maïs 2007
Assurance indexée Petits cultivateurs Projet pilote exécuté en
Thailand Sécheresse Pluviométrie
liée aux prêts de maïs 2007
Niveau des
Inondations Assurance indexée cours d’eau ou Petits riziculteurs Proposé
pluviométrie
Exécuté en 2005; Gelé à
Ukraine Sécheresse Assurance indexée Pluviométrie Petits fermiers l’heure actuelle pour ventes
insuffisantes
La banque En cours d’élaboration;
Inondations agricole d’Etat un projet de contrat
Assurance indexée Niveau des cours
Vietnam pendant la récolte et, en fin de d’interruption d’activité est
liée aux prêts d’eau
du riz compte, les petits en cours d’examen par la
riziculteurs banque agricole d’Etat
Source: Skees and Collier, 2008

LE NOUVEAU VISAGE DE L’ASSURANCE RISQUE
POLITIQUE ET RISQUE DE CREDIT EN AFRIQUE
Par
Peter JONES
Directeur Général, African Trade Insurance – Nairobi
Contexte des secteurs tels que l’horticulture,

les services, et des produits
Dans le passé, la couverture du d’exportation transformés tels
risque politique et commercial que les fèves de café, les produits
était presque inexistante sur le textiles, la viande, le poisson et
marché africain et de nombreuses les huiles comestibles. L’assurance
transactions transfrontalières ont crédit à l’exportation à court terme
été effectuées sans atténuation est donc un secteur porteur pour le
des risques. Cela ne signifie pas commerce international et régional
qu’il n’y avait pas de risques, mais en Afrique.
la couverture existante des secteurs
public et privé était soit très coûteuse Petites et Moyennes
soit caractérisée par des termes Entreprises
défavorables pour les investisseurs
et les exportateurs. C’est le cas L’un des principaux obstacles à
de l’assurance à moyen terme qui surmonter pour les assureurs qui
était presque inexistante. La plus grande partie de la optent désormais pour les affaires à court terme est
couverture du risque politique et du risque de crédit la couverture des petites et moyennes entreprises
était le fait d’assureurs internationaux qui intervenaient exportatrices qui ne remplissent pas les conditions
au cas par cas. minimales requises pour les emprunts auprès des
banques commerciales. Le fonds de roulement constitue
Aujourd’hui, ce type de couverture est assuré par un obstacle majeur à l’expansion des petites et moyennes
des assureurs privés tels que AIG, Chubb, Lloyd’s entreprises exportatrices car les banques commerciales
de Londres, Sovereign Risk Insurance des Bermudes perçoivent celles-ci comme un secteur à haut risque et
et de Zurich, ainsi que par des assureurs publics sont réticentes à leur accorder des crédits. Lorsqu’elles
et multilatéraux tels que CGIC et ECIC d’Afrique du octroient des crédits, les conditions sont très coûteuses
Sud, BECI du Botswana, EDC du Canada, EFIC de pour ces entreprises tant au niveau de la garantie que des
l’Australie, l’AMGI (Agence multilatérale de garantie des marges d’intérêt. Aussi est-il nécessaire d’élaborer des
investissements), ONDD de Belgique et, bien entendu, mécanismes de financement permettant que les banques
l’African Trade Insurance Agency (ATI), agence commerciales s’associent aux assureurs spécialisés
multilatérale créée en 2001 pour combler le vide dans dans le risque de crédit pour accorder des prêts à des
ce secteur. termes plus favorables correspondant aux garanties
offertes par les entreprises exportatrices assurées.
Tendances récentes L’assurance crédit à l’exportation est donc un produit à
forte valeur ajoutée, qui permet à l’exportateur d’être
Etant donné que plusieurs économies africaines se plus compétitif en proposant directement ses produits
détournent des matières premières pour privilégier aux utilisateurs finaux, sans passer par les grossistes et
les biens et services à valeur ajoutée, la demande les maisons de vente aux enchères, tout en réduisant
de l’assurance risque de crédit à court terme s’est les coûts en utilisant la politique ATI comme garantie
étendue à la couverture de l’exportation de produits pour les emprunts bancaires. C’est incontestablement
non traditionnels. Cette tendance s’observe notamment une situation bénéfique à tous. Le secteur des petites
chez l’ATI dont le portefeuille à court terme n’inclut et moyennes entreprises, qui est considéré par la
plus les matières premières et privilégie aujourd’hui plupart des Etats africains comme un grand pourvoyeur

d’emplois, devrait fortement intéresser les compagnies les exportations africaines ont connu une croissance
d’assurance spécialisées dans le risque politique et le régulière, passant de 182 milliards $EU en 2004 à
risque de crédit. 230 milliards $EU en 2005. Selon les prévisions, cette
croissance des exportations devrait se poursuivre, ce
Pays post-conflit qui fait de l’assurance crédit à court terme un secteur
d’avenir.
Peu d’assureurs publics ou privés assurent la couverture
des échanges et des investissements dans les pays post- Les actions entreprises pour attirer les investissements
conflit tels que le Burundi, la République Démocratique doivent être accompagnées par des mesures
du Congo et le Rwanda. Il est pourtant possible d’établir d’atténuation du risque politique et du risque de crédit
des partenariats efficaces avec ces assureurs publics pour que les pays africains soient au même niveau que
et privés; c’est ainsi que l’ATI a assuré la couverture les pays en développement d’autres régions du monde.
d’opérations dans les secteurs de l’immobilier, des mines Du fait de ses relations spéciales avec les
et des télécommunications, soit de façon autonome, gouvernements, de son statut de créancier privilégié,
soit avec le soutien de réassureurs, y compris l’Africa de sa présence sur le terrain dans plusieurs de ses
Re. Il s’agit là d’une preuve irréfutable du potentiel pays membres, et de la notation “A” à elle attribuée
de l’investissement en Afrique et du rôle que peuvent récemment par Standard and Poor’s pour sa solidité
jouer les assureurs africains dans le renforcement des financière, ATI est la compagnie idéale pour assurer la
capacités des pays considérés comme à haut risque. couverture de ces risques.
Toutefois, étant donné l’importance du volume des
affaires proposées à l’ATI, il convient d’établir de Partenariats
grands partenariats avec d’autres assureurs afin de
mobiliser des capacités suffisantes pour soutenir ces Les assureurs spécialisés dans le risque de crédit et le
transactions. risque politique en Afrique et dans d’autres continents
ont opté pour une plus grande coopération par le biais
Le secteur minier notamment nécessite généralement de synergies pour renforcer leur présence sur le marché
des investissements lourds dont la plupart des assureurs africain d’une part, et de partenariats dans la prise de
ne peuvent assurer la couverture tout seuls. risque d’autre part. Cette option est indispensable pour
les assureurs africains car elle renforce leur capacité
L’avenir de l’assurance risque politique et de de souscription des affaires, notamment les affaires
l’assurance risque de crédit en Afrique importantes courantes aujourd’hui dans les secteurs
des infrastructures et des télécommunications. Outre
Le modeste volume des capitaux et des flux le fait qu’ils renforcent la capacité de souscription, les
d’investissement vers l’Afrique a souvent été imputé à mécanismes de partage des risques sont perçus comme
ses faiblesses politiques, économiques et structurelles. une stratégie plus sûre et plus prudente. L’ATI par
On constate toutefois un regain d’intérêt pour le exemple a des partenariats avec plusieurs assureurs
continent avec des opportunités d’investissement publics et privés, à savoir : Atradius Re, EDC, EFIC,
nouvelles et intéressantes dans le domaine des Lloyd’s de Londres, AMGI, ONDD, Sovereign Risk, et
infrastructures (routes, ports maritimes, lignes Zurich Emerging Markets.
ferroviaires, production d’énergie et aéroports) où
sont encouragés les partenariats public-privé. Selon Impact de la crise financière et économique
les estimations, les besoins annuels de l’Afrique en mondiale
matière d’infrastructures varient entre 5% et 6% du
PIB, soit plus de 250 milliards $EU au cours des dix Certains observateurs estiment que la crise économique
prochaines années. La téléphonie mobile, dans laquelle mondiale pourrait affecter la croissance économique
se sont engagées la plupart des principales entreprises soutenue enregistrée par de nombreux pays africains au
de télécommunications, est également un secteur cours de la décennie en cours, ce qui aurait un impact
porteur. Pour ce qui est des transactions à court terme, négatif sur l’assurance du risque politique et du risque

de crédit. Les pays développés transmettront la crise La crise actuelle comporte donc autant des défis que
aux pays sous-développés de deux façons. des opportunités pour l’assurance de risque de crédit et
de risque politique. La perception de ces deux types de
Premièrement, le ralentissement de la croissance risque a changé, ce qui s’est traduit par l’augmentation
des pays membres de l’OCDE se traduira par une de la demande de couverture du risque politique.
baisse des importations, qui pourrait être aggravée Toutefois, avec la forte baisse des liquidités, surtout au
par une baisse semblable de la dépense intérieure. niveau du dollar américain, de nombreux projets sont
Deuxièmement, avec la baisse de l’appétit du risque abandonnés ou retardés, et ceci pourrait avoir pour
et la perte d’influence des institutions financières, les conséquence une baisse de la demande de l’assurance
flux de capitaux vers les pays en développement vont du risque politique. Bien que l’assurance du risque
s’assécher, avec pour conséquence la réduction des politique et du risque de crédit permette de partager
crédits disponibles et l’augmentation des taux d’intérêt. et d’atténuer les risques pour les investisseurs et les
Le deuxième scénario est une réalité aujourd’hui. Les bailleurs de fonds, elle ne peut pas créer des liquidités.
coûts d’emprunt des marchés émergents ont fortement Aussi le rôle de l’ATI et d’autres assureurs du risque
augmenté par rapport à ceux du Trésor américain. Le politique opérant sur le continent africain est-il de
MSCI, indice des marchés émergents, a perdu 53% par s’assurer que les liquidités disponibles sont utilisées
rapport à 2007. Les monnaies des pays développés et pour soutenir le commerce et les investissements en
des pays émergents se sont fortement dépréciées par changeant la perception selon laquelle le risque est
rapport au dollar américain depuis juillet 2008. plus difficile à couvrir sur le continent que dans d’autres
régions en développement.
Fort heureusement, au plan global, les indicateurs
macro-économiques des pays émergents et des pays De toute évidence, les investissements étrangers directs
développés ont connu une nette amélioration au cours (IED) doivent se poursuivre en direction des pays en
de la dernière décennie. De nombreux pays ont des développement, et tout particulièrement vers l’Afrique
excédents au compte courant et d’importantes réserves qui en a le plus besoin. Au moment où les gouvernements
internationales, et sont ainsi capables de surmonter la des pays en développement recherchent de nouvelles
tempête. sources d’IED pour préserver les acquis de la dernière
décennie, le rôle des assureurs en tant que catalyseurs
Toutefois, les pays à bas revenus sont confrontés à des des IED est essentiel.
risques économiques importants: croissance plus lente,
aide extérieure réduite et baisse des envois de fonds Le sentiment général sur le marché est que le risque
des immigrants. Pour ces pays, les prix des matières s’est fortement aggravé dans les marchés des pays en
premières - et par conséquent la croissance de la Chine développement, et que le risque politique, ou même
et de l’Inde- ont plus d’importance que les ondes de l’idée qu’on s’en fait, a pour conséquence la baisse des
choc financières directes des Etats-Unis et de l’Europe. IED.
Les récentes mesures prises par la Chine pour stimuler
la croissance sont ainsi encourageantes pour les En permettant d’attirer de nouveaux investissements et
exportateurs de matières premières. De la capacité des en soutenant les échanges commerciaux régionaux et
décideurs à satisfaire la demande intérieure dépendra internationaux qui ont un impact positif sur la vie des
en partie la réaction des pays face à la récession populations, les assureurs démontreront que malgré
mondiale, et les pays pouvant se prévaloir d’un faible leur aggravation, les risques commerciaux et politiques
taux d’inflation et de politiques budgétaires prudentes restent gérables.
sont les mieux à même de faire face à la crise.

L’ASSURANCE POUR LES POPULATIONS DEFAVORISEES EN
AFRIQUE – POUR UN CHANGEMENT DE PARADIGME?
Par
Vijayasekar Kalavakonda
Spécialiste Principal des Assurances, Banque Mondiale,
Washington DC (Etats Unis d’Amérique)
Introduction est largement sous-développé si l’on
tient compte de paramètres aussi
Des événements imprévisibles tels divers que la prime en pourcentage
que la maladie, la perte d’éléments du PIB1 , la diversification des
d’actif, le décès ou un handicap produits (aussi bien dans la branche
physique d’un soutien de famille des Vie que pour les dommages
suites d’un accident peuvent avoir aux biens)2 , et la qualité de
des conséquences dévastatrices sur l’environnement. De même, une
les ménages défavorisés. Pis encore, étude récente (Roth, 2007) sur la
des communautés entières peuvent micro-assurance a révélé qu’avec 3,5
souffrir gravement des effets des millions de personnes seulement,
catastrophes naturelles. Ces risques l’Afrique est l’une des régions du
requièrent une sorte de filet de monde où le nombre d’individus
sécurité ou d’autres mécanismes de bénéficiant d’une couverture est le
protection sociale. Le Rapport sur plus faible (voir figure 1). Ce chiffre
le développement dans le monde ne représente que quelque 4% du
2000 fait observer que toute réduction durable de la nombre total de vies couvertes par la micro-assurance
pauvreté passe par une approche prospective en matière dans les 100 pays les plus pauvres du monde.
de sécurité sociale. Par ailleurs, s’il est vrai que des
financements publics seront toujours nécessaires pour Le présent article examine la micro-assurance et son
venir en aide aux populations les plus défavorisées, il importance en Afrique ainsi que certaines questions
n’en demeure pas moins que des solutions fondées sur cruciales qui doivent être abordées pour mieux
le marché, telles que l’assurance, sont un moyen efficace permettre aux ménages défavorisés d’avoir accès aux
et économique de répondre aux besoins des ménages assurances. L’article évoque également des expériences
défavorisés et des petites entreprises en matière de qui montrent comment ces difficultés ont été surmontées
gestion des risques. dans d’autres parties du monde.
En comparaison de ce qui s’observe dans d’autres

parties du monde, le secteur des assurances en Afrique
L’Afrique représente 13,7% de la population mondiale, mais

1 2 L’assurance responsabilité civile automobile obligatoire, un
moins de 0,8% de la prime d’assurance dans le monde, chiffre produit de l’assurance responsabilité civile, représente plus de
qui se contracte encore considérablement si l’on excepte 50% de la prime d’assurance totale (Vie et Dommages aux
l’Afrique du Sud. biens) dans la plupart des pays. Elle représente également plus
de deux tiers de l’assurance des particuliers dans une bonne
partie des pays africains.

Qu’est-ce que la micro-assurance? (IAIS et Groupe de travail du CGAP sur la micro-
assurance, 2007).
La micro-assurance est une forme d’assurance conçue
pour les populations à faible revenu. Ses produits La plupart des marchés des assurances en Afrique sont
sont fournis par diverses entités, mais en accord avec parfaitement appropriés pour la micro-assurance eu
les pratiques généralement admises dans le secteur égard au pourcentage disproportionnellement important
des assurances (notamment les principes de base du de personnes qui vivent avec moins de 2 dollars par
secteur). Ainsi, en micro-assurance, le risque couvert jour (Tableau 1). En Afrique sub-saharienne, on estime
est géré conformément aux principes du secteur des à 380 millions le nombre de personnes qui rentrent dans
assurances et financé par la prime. Il s’ensuit que les cette catégorie.
activités de micro-assurance tombent dans le domaine
de compétence de l’organisme de contrôle/régulation Tableau 1: Pourcentage de la population vivant avec
des assurances ou de tout autre organisme dont la moins de 2 dollars par jour, vulnérabilité des populations
compétence est reconnue par les législations nationales défavorisées et taux de pénétration des assurances dans
certains pays africains.
No PAYS SEUIL DE RISQUE Pourcentage de DEPENSES DE SANTE TAUX DE PENETRATION
PAUVRETE ISSU DE personnes actives
INTERNATIONAL RISQUES par secteur
MULTIPLES d’activité
Nombre de Population Agriculture Dépenses privées Dépenses

personnes vivant à risque en pourcentage directes en
avec moins de 2 des dépenses de pourcentage des
dollars par jour santé totales dépenses privées
% % % % % Prime en Par
pourcentage habitant
du PIB ($EU)
2008 2005 2000-05 2004 2004 2007 2007
1 Cameroun 50,6 42.0 53 72 94,5 1,17 10,54
2 Côte-
48,8 xx 76,8 88,7 1,57 14,36
d’Ivoire
3 Ethiopie 77,8 69,3 xx 48,5 78,3 0,88 0,15
4 Ghana 78,5 15,2 60 57,8 78,2 1,24 6.1
5 Kenya 58,3 63,4 xx 57,3 81,9 2,57 14,02
6 Malawi 62,9 95,3 79 25,3 35,2 2,03 3,28
7 Mozambique 74,1 58,9 76 31,6 38,5 0,77 2,34
8 Nigeria 92,4 68,8 xx 69,6 90,4 0,59 4,24
9 Rwanda 87,8 14,2 xx 43,2 36,9 xx xx
10 Sénégal 56,2 52,9 xx 59,7 94,5 1,39 10
11 Tanzanie 89,9 53,7 80 56,4 83,2 0,7 2,31
12 Uganda 95,0 26,6 60 67,3 51,3 0,63 1,6
13 Zambie 87,2 xx 45,3 71,4 1,27 7,88
Pourquoi la micro-assurance?
sécheresse. Ces risques ont des conséquences non
a) Pauvreté & croissance: Les personnes négligeables, en particulier pour les populations
défavorisées sont les plus vulnérables aux risques défavorisées dont ils peuvent modifier à court terme
qui pourraient avoir des conséquences graves sur le mode de consommation et d’alimentation. D’où
leur bien-être. Il peut s’agir de risques propres aux le besoin de mettre en place des filets de sécurité
particuliers aussi bien que des risques qui affectent ou d’autres mécanismes de gestion des risques. En
l’économie dans son ensemble, à l’exemple de la Afrique, 3 personnes sur 4 vivent en zone rurale où

leur principal moyen de subsistance est l’agriculture. leur échoppe. Dans ces circonstances, l’assurance
Or, en l’absence de tout système d’irrigation, les apparaît comme ce précieux instrument qui permet
récoltes sont largement tributaires de la pluviosité. d’atténuer leur vulnérabilité financière et pourrait
Ainsi, du fait de l’accroissement du nombre de même faire office de garantie, contribuant ainsi à
catastrophes naturelles en Afrique, catastrophes faciliter l’accès aux financements des institutions
dont 90% sont d’origine hydrométéorologique, du secteur formel/semi-formel.
les agriculteurs sont hautement vulnérables, en
c) Promouvoir le marché des assurances/
particulier les petits agriculteurs et les agriculteurs
secteur privé: Ainsi qu’il a été relevé plus haut,
marginaux.3
le marché des assurances reste sous-développé
b) Promouvoir des moyens de subsistance dans une bonne partie de l’Afrique. En effet, il
durables: i) Les populations défavorisées disposent existe un énorme potentiel de croissance à la base
d’une maigre épargne et/ou sont fortement de la pyramide sociale (ménages à faible revenu).
vulnérables4 ; ii) elles n’ont guère voire pas d’accès Les conclusions d’une étude réalisée en 2008 par
aux services financiers officiels5. Aussi doivent-elles le Ugandan Insurers Association (Association des
se tourner vers le secteur informel pour contracter assureurs de l’Ouganda) ont révélé que le pays peut
des emprunts à des taux usuriers au lendemain générer plus de 80 milliards de shillings ougandais,
de catastrophes; iii) les personnes démunies n’ont soit 41 millions $EU en ciblant les ménages à
pas accès aux filets de sécurité publics en ce sens faible revenu. Les principaux produits identifiés par
qu’aucun mécanisme de sécurité sociale n’est en l’étude comprennent la Vie, l’agriculture, l’élevage
place, contrairement à ce qu’on observe dans les et la santé.
pays de l’OCDE; et iv) les personnes démunies Ce qui précède étant, la question qu’on est en droit de
sont lourdement taxées lorsque leur maigre actif se poser est de savoir pourquoi le potentiel qui existe
est détruit et/ou perdu du fait de catastrophes sur les marchés africains n’a-t-il pas été exploité.
telles que la perte de leur bétail ou l’incendie de
Quelles sont les entraves majeures à un meilleur accès des populations défavorisées à l’assurance?
La réponse à cette interrogation met en jeu des questions d’offre et de demande aussi bien que d’autres questions
connexes.
Tableau 2: Les entraves à un meilleur accès des populations défavorisées à l’assurance
PROBLEMES LIES A LA DEMANDE PROBLEMES LIES A L’OFFRE

Absence de SENSIBILISATION aux Accès difficile aux ménages ruraux dispersés
services financiers (sensibilisation des
consommateurs)
PROCESSUS DE REGLEMENT DES SINISTRES par trop complexe et long (2 à 3 mois pour
régler un sinistre)
COUTS DE TRANSACTION ELEVES (notamment les coûts de distribution et de traitement/
règlement des sinistres); et
ACCESSIBILITE (discordance entre les
« capacités de paiement » et la « prime
d’assurance » finale)
Produits mal adaptés aux besoins des Absence d’investissement dans le DEVELOPPEMENT
consommateurs DES PRODUITS
Défaut de CONFIANCE Contraintes réglementaires
3 En 2007, plus de 20% des terres arables au Ghana ont été personne.
affectées par des catastrophes naturelles.
En Ouganda, moins de 16% de la population a accès aux
5
4 En Ouganda par exemple, l’épargne moyenne est de l’ordre services d’institutions financières officielles ou semi-officielles.
de 12 à 18 $EU tandis que le prêt moyen accordé par Pareillement, au Ghana, moins de 10% de la population a
une institution de micro-finance est de 205 à 235 $EU par accès à l’épargne et au crédit.

Dans le présent article, nous examinerons trois questions prime modeste est une opération prohibitive et,
imbriquées. sans doute, peu viable. Aussi faut-il, pour une
souscription viable en micro-assurance, miser
a) Les difficultés liées à l’accès à de populations
sur des structures et des intermédiaires divers
rurales dispersées et mal organisées: En
susceptibles de générer un volume de primes
Afrique, 3 personnes sur 4 vivent en milieu
critique.
rural, avec pour moyen de subsistance principal
l’agriculture. Seule une infime proportion b) Les coûts de transaction: Deux éléments majeurs
d’agriculteurs (moins de 5%) sont membres d’une rentrent en ligne de compte dans la détermination
entité organisée telle qu’une coopérative agricole de la prime d’assurance6 – la prime de risque
ou un club d’agriculteurs. Pour les fournisseurs pure, c’est-à-dire le coût de la gestion du risque
de services financiers, toute la difficulté consiste sous-jacent et les coûts administratifs, à savoir
à desservir efficacement ces ménages ruraux. A les ventes et le marketing, les coûts de souscription,
l’heure actuelle, les institutions de micro- finance les frais relatifs à l’établissement de la police,
et les ONG sont les principaux moyens par lesquels l’administration des sinistres, etc. En matière de
les produits d’assurance atteignent les populations micro-finance, en particulier lorsqu’on se donne
défavorisées. Cet état de choses n’est pas sans pour cible des personnes appartenant au secteur
comporter des lacunes inhérentes dont la moindre non organisé, la difficulté majeure est de contrôler
n’est pas la lente croissance de ces institutions les coûts administratifs. On connaît de nombreux
imputable non pas à l’insuffisance de la demande exemples de coûts de transaction élevés en micro-
de produits d’assurance, mais à l’absence de la finance pour des opérations destinées au secteur
demande de microcrédits aussi bien qu’à la faible non organisé. C’est ainsi qu’au Ghana, les coûts
progression du nombre de membres d’institutions d’exploitation peuvent atteindre 55% de la valeur
de micro-finance. Cibler des particuliers pour une du portefeuille de prêts (Tableau 3) (Steel, 2006).
Tableau 3: Coûts d’exploitation des institutions du secteur des services financiers au Ghana
INSTITUTION Nombre d’emprunteurs Coûts d’exploitation en Coûts ajustés par

pourcentage du volume emprunteur (En $EU)
du portefeuille
GHANA
Banques rurales 13 125 54 54
Etablissements d’épargne 24 839 55 115
& de crédit
Coopératives de crédit 669 26 61
ONG financières 3 015 34 32
Moyenne 10 412 22
Source: W. Steel, ISSER-Merchant Bank Annual Economic le niveau d’investissement nécessaire pour mettre en
Lecture, Nov. 2006 place des chaînes de distribution et fournir des services
Une étude sur l’assurance en milieu rural réalisée par aux clients, la prime moyenne doit s’établir à plus de
une association d’acteurs du secteur de premier plan en 3000 roupies indiennes par police, soit 65 à 70 $EU.
Inde a révélé que les coûts administratifs d’un simple Même les coûts administratifs liés à l’établissement
produit d’assurance Vie, y compris les coûts liés à la d’une police d’assurance type en responsabilité civile
fourniture de services sur le marché, s’élèvent à 356 automobile contre tiers oscillent entre 2 et 3 $EU. Ces
roupies indiennes par police, soit 8 $EU. Pour maintenir niveaux de prime sont hors de la portée de personnes
6 Outre la prime de risque pure et les coûts administratifs,
d’autres éléments qui rentrent en ligne de compte dans la
détermination du niveau de la prime comprennent la marge
pour écart défavorable et la marge de profit.

qui vivent de moins de 2 dollars par jours. Les coûts de plupart de ces exclusions sont spécifiées dans le
transaction pourraient commencer à monter en fonction contrat d’assurance, mais elles ne sont souvent pas
de la stratégie de distribution (groupes ou individus) et expliquées à l’assuré qui ne découvre la dure réalité
de la nature des produits d’assurance. que lorsqu’un sinistre déclaré est rejeté à la lumière
des termes et conditions du contrat dont il n’avait
c) Confiance, règlement des sinistres et durée du
sans doute pas conscience. Paradoxalement, dans
processus : On pense couramment que les assureurs
nombre de pays en développement, les populations
cherchent à éviter de payer les sinistres au lieu de
défavorisées consultent rarement des médecins
reconnaître leur responsabilité et de procéder à un
«qualifiés» et ne sont donc pas informées des
règlement prompt. Deux raisons sous-tendent ce
maladies dont elles souffrent avant de signer un
sentiment, à savoir:
contrat d’assurance. Il n’en demeure pas moins
i. Le souci des assureurs d’atténuer le risque de vrai que le principal avantage que les populations
fraude et d’éviter une sélection défectueuse: Les défavorisées auraient à prendre une couverture
assureurs ont une bonne expérience en matière de médicale est la possibilité même de rencontrer un
collaboration avec des entreprises, des acteurs du médecin « qualifié » en cas de maladie.
secteur formel ou des salariés, des personnalités
Lorsqu’il s’agit des populations défavorisées, rejeter
influentes (y compris des ménages appartenant
un sinistre déclaré en invoquant une maladie pré-
à la haute bourgeoisie) et des membres des
existante ou d’autres exclusions est synonyme de
professions libérales tels que les médecins et les
les priver de fonds qui leur reviennent de droit. Il
avocats. Ils disposent de données empiriques, de
va de l’assurance du bétail comme de l’assurance
tables de mortalité et de morbidité qui permettent
Santé. En effet, dans un cas comme dans l’autre,
de déterminer des niveaux de prime appropriés
les assureurs n’exigent pas que leur soit présenté
pour ces différents groupes sociaux. En revanche,
un certificat médical en bonne et due forme avant
les assureurs n’ont guère, voire pas d’expérience
la signature de la police de crainte que les coûts «
lorsqu’il est question de traiter avec des personnes
supplémentaires » liés à des examens médicaux,
relevant du secteur informel, en particulier les
ajoutés à la prime d’assurance, ne dissuadent
populations défavorisées; ils ne disposent ni de
les populations défavorisées d’acquérir une
données empiriques, ni de tables de mortalité ou de
couverture.
morbidité sur cette tranche de la population, ce qui
donne souvent lieu à une mauvaise détermination En fait, il importe de démystifier le concept
du niveau de la prime d’assurance. En l’absence de d’assurance.
toute expérience, les assureurs crient souvent à la
iii. Le processus de règlement des sinistres est
fraude lorsqu’ils se rendent compte que le coût
par trop fastidieux, notamment au regard de la
des sinistres excède considérablement le niveau
paperasse exigée: Le secteur informel, en particulier
normal. Il en découle des retards dans le règlement
les populations défavorisées vivant en milieu rural,
des sinistres dans la mesure où les assureurs
est caractérisé par un déficit d’informations et de
mettent en branle des procédures de vérification et
services. C’est ainsi qu’on comprendrait mal qu’un
de contrôle rigoureuses. En micro-assurance, des
assureur exige un certificat vétérinaire à un éleveur
retards de 2 à 3 mois sont courants en matière de
qui aurait perdu des têtes de bétail en tant que
règlement des sinistres.
condition préalable au règlement du sinistre alors
ii. Les assurances sont une matière trop technique qu’il n’existe aucun vétérinaire dans le voisinage.
pour le commun des mortels qui a du mal En Ouganda par exemple, on ne compte que 500
notamment à comprendre la manière complexe vétérinaires, soit 0,55 vétérinaire par sous-comté.
dont les polices sont libellées : Un des exemples Les coûts de transaction, notamment les coûts
classiques de police d’assurance difficile à d’opportunité exprimés en termes de temps mis
comprendre pour le commun des mortels est pour obtenir un certificat vétérinaire, pourraient
la police d’assurance santé qui comporte des dissuader les petits fermiers d’acquérir une
clauses telles que les exclusions générales et les police d’assurance pour leur bétail. Quant à elle,
exclusions de maladies pré-existantes. En effet, la l’assurance Vie pose des problèmes d’un autre

ordre qui aboutissent au rejet de certains sinistres dès le début et communiquées à toutes les parties
déclarés ou à des retards dans leur règlement. A intéressées.
titre d’illustration, en Inde et dans certains pays
b) Elargir les canaux de distribution non traditionnels:
africains sans doute, un nombre considérable de
les principaux canaux de distribution dans
naissances ont lieu à la maison. L’inscription à l’état
l’assurance traditionnelle sont les agents d’assurance
civil est loin d’être systématique. En conséquence,
agréés, les courtiers et les ventes directes par
plus d’une personne ignorent leur date de naissance
l’assureur. Toutefois, ces canaux ne conviennent
exacte. En outre, en raison des us et coutumes
pas nécessairement à la micro-assurance en raison
en milieu rural, il se peut qu’une seule personne
du faible montant de ses primes. Aussi s’avère-t-il
soit connue par plusieurs noms, ce qui pourrait
nécessaire de rechercher d’autres canaux tels que
donner lieu à des difficultés lorsqu’il faut déclarer
les agents d’entreprise et les modèles de distribution
des sinistres en ce sens que le déclarant pourrait
non traditionnels. Actuellement, les principaux
ne pas être en mesure de décliner correctement
canaux de distribution de la micro-assurance sont
son identité. On pense couramment que les
les établissements de micro-finance, les ONG et les
assureurs ne veillent pas à ce que les assurés
organisations communautaires. Parmi ces trois types
déclarent correctement leur identité au moment
d’organisme, les organisations communautaires
de la signature des contrats, mais se montrent des
offrent de nombreuses opportunités d’affaires.
plus pointilleux lorsqu’un sinistre est déclaré et doit
Etant donné les investissements importants
être réglé. Cette attitude est de nature à engendrer
de divers organismes multilatéraux (Banque
des litiges et des retards dans le règlement des
mondiale et Banque africaine de développement)
sinistres.
et bilatéraux (DFID) pour la création d’institutions
Nécessité d’un changement radical pour faire appartenant aux communautés et gérées par ces
face aux problèmes mêmes communautés dans le cadre des initiatives
de développement impulsées par les communautés,
Comme indiqué plus haut, le marché de la micro-
les assureurs pourraient envisager de nouer
assurance a un potentiel énorme en Afrique et les
des relations mutuellement bénéfiques avec ces
points développés ci-dessous doivent être pris en
organismes.
compte pour développer ce potentiel :
Par exemple, plusieurs groupes d’intérêt commun
a) Démystifier l’assurance : l’une des principales tâches
(GIC) sont créés dans un village et les efforts
à accomplir en vue du renforcement de l’accès des
déployés pour les fédérer à l’échelle du village/
pauvres à l’assurance est la démystification de
sous-canton/canton pourraient constituer une
l’assurance et de ses mécanismes. Sous sa forme
excellente opportunité pour contacter des millions
actuelle, l’assurance est trop technique pour être
de clients (voir encadré 1 : étude de cas de l’Inde).
comprise par un profane; ceci est particulièrement
Les canaux de vente au détail (y compris les
vrai pour les contrats et leur libellé. Il s’avère
détaillants) deviennent également un bon réseau
nécessaire d’identifier les différentes composantes
de distribution de l’assurance (voir encadré 2).
de l’assurance et de définir clairement les activités
relatives à chacune de ces composantes. Le
formulaire d’inscription et le contrat d’assurance
doivent être simples et concis. Même dans le
cas d’une assurance collective, tout membre doit
recevoir une attestation d’assurance7 qui légitime
sa qualité d’assuré. Les règles du jeu – preuve de
l’identité et de l’âge, pièces nécessaires pour le
règlement des sinistres, etc.- doivent être claires
7 Un document imprimé d’UNE PAGE fournissant les informations suivantes: nom de l’assuré, numéro de référence, nom du bénéficiaire
(dans le cas de l’assurance vie), localité (adresse), durée de l’assurance (date du début et de l’expiration du contrat), montant assuré,
documents sur les sinistres, conditions (au verso de l’attestation et d’une longueur maximale d’une demi-page) et identité et adresse
de la personne à contacter pour déclarer un sinistre.

Encadré 1 : Renforcer l’accès des pauvres à l’assurance - Etat de l’Andhra Pradesh, Inde
Le modèle assurantiel adopté est basé sur le concept de la mutualité, mais tend également à tirer avantage des
opportunités offertes par les marchés d’assurances privés très compétitifs. Ce modèle s’appuie sur les organisations
communautaires, notamment sur leur capital social (figure 3), pour réaliser diverses activités d’assurance :
sensibilisation de l’opinion/éducation du consommateur, inscription des membres, recouvrement des primes,
émission d’attestations d’assurance à tous les assurés, documentation et règlement des sinistres et entretien
d’un système informatisé d’aide à la gestion/technologies de l’information. Le Groupe d’assistance mutuelle des
femmes du district (ou Zilla Samakhaya – ZS) achète la couverture de (ré) assurance sous la forme d’une police
de groupe dans le cadre d’un appel d’offres qui présente l’avantage de déboucher sur les meilleurs tarifs et
conditions pour ses membres. L’externalisation des tâches administratives vers les organisations communautaires
a abouti aux résultats suivants : a) réduction des coûts de transaction (coûts administratifs moyens : 0,20 $EU
par police par an) ; b) temps de règlement des sinistres ramené d’une moyenne de 2 à 3 mois à une moyenne
de 3 à 4 semaines ; c) augmentation du nombre d’assurés : de moins de 200000 en 2003 à plus de 8.000.000
en 2008.
Source: Access to Finance Newsletter, août 2006 ; publication de la Banque mondiale
Encadré 2 : Edcon Insurance Services, une co-entreprise entre Edgars Consilidated Stores Ltd (Edcon) et Hollard
Insurance Limited, Afrique du Sud.
Edcon est le plus grand groupe de distribution sud-africain dans le secteur des vêtements, des chaussures et
du textile, et le plus grand détaillant du crédit en Afrique australe. Sa Division des services financiers offre des
crédits et autres services financiers à environ 3,5 millions de titulaires de compte. Le groupe Edcon possède
plus de 800 magasins sous 9 marques différentes en Afrique du Sud. Aux termes de l’accord qui sous-tend cette
co-entreprise, le groupe Edcon vend de nombreuses polices d’assurance souscrites par Hollard Life Assurance
Company Ltd et Hollard Insurance Ltd.
La principale caractéristique de l’assurance Edcon est que les polices ne sont vendues qu’aux titulaires de comptes
et remises aux membres du club. L’éligibilité est déterminée par une carte de pointage scientifique appliquée
aux informations contenues dans chaque application. Tous les produits ont été conçus pour satisfaire les besoins
du client Edcon moyen. Les polices sont vendues au comptoir et sont également disponibles sur Internet. Les
vendeurs proposent la couverture sous forme de « cocher la case » et étant donné qu’ils ne conseillent pas les
clients, ils ne sont pas liés par les exigences du Financial Advisory and Intermediary Services (FAIS) Act. Edcon
Insurance Services est responsable du marketing et des ventes des polices, tandis que Edcon est chargé du
recouvrement des primes et du paiement des primes à Hollard. Hollard gère les polices et les sinistres et assure
également le paiement des sinistres à la « majorité des clients »
c) Externaliser les tâches administratives, administratives et de conserver le contrôle total

y compris des aspects de la gestion des de la gestion des risques. En d’autres termes, il
sinistres: les frais généraux élevés de l’assureur peut externaliser l’inscription, le recouvrement
imposent un lourd fardeau sur la prime de micro- des primes, l’émission de contrats/attestations
assurance. Dans les marchés traditionnels, d’assurance, la documentation et le règlement
l’assureur est une institution à service complet des sinistres (exception faite du traitement des
qui contrôle tous les aspects opérationnels, sauf sinistres). L‘assureur doit évaluer les avantages
les branches spéciales qu’elle confie à un tiers. comparatifs des deux options envisagées : gérer
S’agissant de la micro-assurance, l’assureur doit lui-même les tâches administratives ou les confier
envisager la possibilité d’externaliser les tâches à un intermédiaire.

Chacune de ces options a des implications au niveau réduisent et/ou éliminent la possibilité de l’anti-
des coûts et de la capacité d’élargir le champ de la sélection et du risque de fraude.
micro-assurance.
e) Recourir aux technologies: le recours
d) Concevoir des produits adaptés à des besoins aux technologies dans la micro-assurance a
spécifiques : le recours à des produits adaptés à des permis d’améliorer son efficacité. Ces options
besoins spécifiques, tels que l’assurance indexée, technologiques sont généralement peu coûteuses,
constitue une opportunité d’utiliser divers canaux à l’exemple des cartes téléphoniques prépayées
de distribution. Cette option élimine la nécessité à gratter qui sont utilisées pour le paiement des
pour les professionnels de souscrire chaque police, primes, et des systèmes informatisés d’aide à la
minimisant ainsi les coûts administratifs. En outre, gestion ou des distributeurs automatiques destinés
les produits adaptés à des besoins spécifiques au règlement rapide des sinistres (voir encadré 3).
Encadré 3 : Utilisation des technologies de l’information pour améliorer l’efficience et l’efficacité du règlement
des sinistres
Village où est survenu

Téléphone
le sinistre Centre d’appels du district
Paiement de l’indemnité de
consolation à l’assuré dans le Téléphone
5000 r
village
Comité local constitué

Distributeur de membres de la
automatique communauté
Phase 1: L’opérateur du centre d’appels reçoit un coup de fil où il lui est annoncé un décès ; il vérifie les
cordonnées de l’assuré sur le site Web et demande au « Bima Mithras » (ou associé en assurance)
de rendre visite à la famille. Le SINISTRE est ainsi « déclenché »…
Phase 2: Le Bima Mithras se rend dans le village dans les heures qui suivent, confirme le décès et verse une
indemnité initiale de 111 $EU (soit 15% du montant total du sinistre) au bénéficiaire.
Phase 3: Le Bima Mithras prépare les documents relatifs au sinistre et envoie le dossier (y compris l’attestation
d’assurance et les formulaires de déclaration de sinistre au centre d’appels (3 à 6 jours).
Phase 4: Le sous-comité assurances de la Fédération des femmes du district pour l’assistance mutuelle s’assure
que le dossier du sinistre est complet et contient des informations exactes, et le remet ensuite aux
opérateurs du centre d’appels (1 jour).
Phase 5: L’opérateur du centre d’appels scanne les documents et les transfère sur le portail du Web.
Phase 6: L’assureur vérifie les sinistres et verse le montant correspondant dans le compte du titulaire de la
police (en l’occurrence le compte bancaire de la Fédération des femmes du district pour l’assistance
mutuelle) (4 jours).
Phase 7: La Fédération du district prépare une lettre de change/ un chèque de banque qui est remis par
l’organisation du village au bénéficiaire (2 à 4 jours).

Conclusion
L’industrie des assurances est sous-développée en 2008. Le marché du bas de la pyramide est rentable,
Afrique, malgré un énorme potentiel de croissance et mais pour atteindre ce secteur, il convient de faire
d’expansion au bas de la pyramide. Une étude récente preuve de créativité dans divers domaines, y compris la
réalisée par la Uganda Insurers’ Association (UIA) a révélé distribution et la gestion des sinistres, la conception de
des opportunités d’affaires chez les personnes à faible produits simples et de produits qui peuvent se vendre
revenu susceptibles de générer des primes d’environ comme des « marchandises ou des contrats standard »,
80 milliards de shillings ougandais (40 millions $EU), et la démystification de l’assurance.
soit l’équivalent de la production totale du pays pour
Figure 2 : Les pays africains sont fortement exposés aux catastrophes naturelles

Figure – 3: Structure institutionnelle à quatre niveaux des organisations communautaires et activités assurantielles
correspondantes
• Achète une police de groupe et fournit la réassurance

Zilla Samankya • Gère un système d’information électronique
• 22 Zilla Samankyas
• Délivre des attestations d’assurance aux acheteurs
• 200000 à 250000 membres • Gère un centre d’appels
chacun

• Procède au paiement des sinistres en faveur des
bénéficiaires
Mandal Samankya

• Plus de 1100 Mandal • Remplit les formulaires d’inscription en entrant les
Samankyas données dans le système d’information électronique
• 4000 à 6000 membres
chacun
• Reçoit les formulaires d’inscription et les remet aux

Organisations rurales
Mandal Samakhya
• Près de 35000
organisations rurales • Procède au recouvrement des primes et les remet aux
Zilla Samakhya
• 150 à 200 membres
chacune • Déclare les sinistres au Zilla Samakhya
Groupe Groupe
d’entraide d’entraide
Groupe • Vend le produit assurantiel aux membres du groupe
d’entraide
• Inscrit les membres
Groupe Groupe
d’entraide d’entraide
10 à 15 membres chacun
Bibliographie
• Roth, Jim; Michael McCord and Dominic Liber. “The • Rural Insurance: Issues, Challenges and
Landscape of Microinsurance in the World’s 100 Opportunities - Report on a Research Based Study
Poorest Countries.” Micro Insurance Centre. mai commissioned by Forte Foundation, Rapport publié
2007. par le FICCI en 2004.

GESTION ET FINANCE
LE ROLE DE LA GESTION INTEGREE DES RISQUES
DANS LA GOUVERNANCE D’ENTREPRISE
Par
Sere Mady KABA

Directeur Adjoint de l’Audit Interne/Responsable de la Gestion Intégrée des Risques, Africa Re
1. Introduction aux meilleures pratiques tels que

les règles du rapport South African
Les scandales financiers de ces
King II ont également souligné
premières années du 3ème
l’importance de cadres de gestion
millénaire, à l’exemple de ceux
intégrée des risques à l’échelle des
d’Enron, de WorldCom, de Parmalat,
entreprises.
etc., ont montré à quel point les
entreprises sont vulnérables en Par ailleurs, l’Australian Handbook
l’absence d’une gestion efficace décrit la méthodologie de la gestion
des risques. Depuis, les dirigeants des risques ainsi que les cadres de
et les conseils d’administration contrôle qui concourent à la bonne
des entreprises portent une gouvernance. Le document explore
attention accrue à la conduite la relation entre la gestion des
et à l’organisation de la gestion risques et la bonne gouvernance
des risques. En conséquence, et offre un plan de mise en œuvre
nombre d’entreprises ont estimé d’un cadre d’évaluation des risques
devoir évaluer et réévaluer leurs efficace.
stratégies, leurs capacités et leurs systèmes de gestion
Pour leur part, le Guide ISO/IEC 73 et le projet de
des risques.
norme ISO 31 000 disposent que la fonction de gestion
Motivés en partie par les scandales susévoqués, les des risques met en place l’environnement de contrôle
régulateurs, les agences de notation, les organismes de qui, à son tour, fournit au conseil d’administration et à
gouvernance d’entreprise, etc., exigent aujourd’hui que la direction l’assurance raisonnable que les objectifs de
la responsabilité de la gestion des risques incombe au l’organisation seront atteints avec des risques résiduels
premier chef au conseil d’administration dans l’entreprise acceptables.
moderne. Pour s’acquitter de cette mission, les conseils
Les documents susmentionnés soulignent le rôle de la
d’administration veillent à ce que les dirigeants des
gestion des risques dans les activités quotidiennes de
entreprises mettent en place des mécanismes qui
l’entreprise. Par conséquent, nombre d’entreprises ont
permettent d’identifier les risques, de les classifier, de
élaboré des programmes qui permettent de mettre en
les aborder et de leur rendre compte.
place des cadres de gestion des risques modernes. Pour
Aux Etats-Unis par exemple, le Congrès a adopté en compléter ces programmes, des structures de gestion
2002 la Loi Sarbanes-Oxley qui met en place un cadre des risques sont créées et des responsables principaux
juridique plus strict pour les conseils d’administration, les de la gestion intégrée des risques désignés.
comités de direction, les auditeurs internes et externes
A titre d’illustration, le Lloyd’s s’est doté d’un guide en
et les responsables de la gestion intégrée des risques.
matière de gestion des risques qui est utilisé sur l’ensemble
L’article 404 de cette loi fait obligation aux entreprises
de ce marché. Le guide comprend un ensemble d’outils,
faisant appel public à l’épargne de s’appuyer sur un
de techniques et de modèles, d’exemples concrets et de
cadre de contrôle dans leurs activités d’évaluation des
conseils pratiques relatifs aux aspects essentiels de la
contrôles internes. Nombre d’entreprises ont opté pour
gestion des risques. Il vient en supplément aux normes
le cadre de contrôle interne du Committee of Sponsoring
du Lloyd’s en matière de gestion des risques ainsi qu’à
Organisations of the Treadway Commission (COSO) qui
ses documents d’orientation et peut véritablement être
comporte un volet relatif à l’évaluation des risques.
utile pour toute compagnie d’assurances.
Des règles équivalentes ou d’autres principes relatifs

GESTION ET FINANCE
En conséquence, le nombre de compagnies qui Une enterprise doit constamment faire face à des risques
s’efforcent d’inscrire les activités de gestion des importants aux formes variables qui, s’ils ne sont pas pris
risques à l’échelle de l’entreprise tout entière est en en charge, pourraient avoir des effets sur sa viabilité. Il
forte augmentation car les compagnies entendent s’ensuit que les entreprises se doivent de disposer d’une
se conformer aux meilleures pratiques en matière de forte capacité interne en matière de gestion des risques
gouvernance d’entreprise. pour minimiser leur exposition potentielle. S’il est de
la plus haute importance pour les entreprises d’être au
D’où la question suivante : Dans quelle mesure la fait des risques majeurs auxquels elles sont exposées,
gestion intégrée des risques peut-elle être efficacement il convient également que ces mêmes entreprises
intégrée dans la gouvernance d’entreprise? C’est à cette s’intéressent aux risques opérationnels qui pourraient
interrogation que nous essayerons de répondre dans miner à terme leur compétitivité et se transformer en
le présent article. Pour ce faire, nous aborderons les risques majeurs.
aspects suivants:
En conséquence, les entreprises se doivent de
• Qu’est-ce que la gestion intégrée des risques et
reconnaître l’intérêt qu’il y a à gérer tous les types
quel est son intérêt?
de risque sans exception ainsi que leurs corrélations.
• Le nouveau cadre de gestion intégrée des risques Traditionnellement, beaucoup d’entités ont élaboré des
du COSO politiques et procédures de gestion des risques pour
l’ensemble de leurs activités. Certaines ont effectivement
• Comment mettre en œuvre la gestion intégrée des réussi dans l’évaluation et la gestion des risques.
risques? – Les étapes du processus.
Toutefois, ces approches classiques ont été orientées
2. Qu’est-ce que la gestion intégrée des risques vers la prévention des pertes plus qu’elles n’ont cherché
et quel est son intérêt? à apporter une valeur ajoutée aux entreprises et ne
mettent pas en place le cadre nécessaire pour redéfinir
Le cadre intégré de gestion des risques d’entreprise du la composante de la gestion des risques relative à la
COSO définit la gestion intégrée des risques ainsi qu’il valeur ajoutée à apporter aux entreprises dans un
suit: monde en rapide mutation.
«La gestion intégrée des risques est un ensemble de De surcroît, les évolutions en matière de meilleures
mesures adoptées par le conseil d’administration, la pratiques qui ont été observées dès les premières
direction et le personnel d’une entité dans un contexte années du présent millénaire ont imposé d’améliorer le
stratégique et à l’échelle de l’entité à l’effet de définir processus de gestion intégrée des risques et de situer
les événements potentiels qui pourraient avoir une cette fonction dans le champ de compétence de la
incidence sur l’entité, de maintenir les risques dans des direction ou du conseil d’administration des entreprises.
proportions raisonnables et de fournir des assurances Ces évolutions peuvent se résumer ainsi qu’il suit:
tout aussi raisonnables quant à la réalisation des
objectifs de l’entité. » • Des risques nouveaux voient le jour à la faveur
des mutations de l’environnement commercial
La définition ci-dessus fait ressortir les aspects essentiels (mondialisation, marchés financiers de plus en
de la gestion des risques dans une entité et met l’accent plus complexes, etc.), ce qui contribue à rendre les
sur la réalisation des objectifs fixés. risques plus nombreux et plus complexes;
• Pressions externes des régulateurs, des agences

La gestion intégrée des risques met des stratégies,
de notation, des organismes de contrôle de la
des hommes et des femmes, des procédés, des
gouvernance d’entreprise, etc., qui édictent des
technologies et des connaissances au service de
normes et des directives en matière de gestion des
l’objectif de renforcement constant des capacités de
risques;
gestion des risques de l’entité. Il s’agit d’une pratique
qui se répand en raison de sa contribution aux résultats • Tendance croissante à la quantification des risques,
des entreprises quels que soient les risques et les à l’exemple des efforts d’évaluation de l’exposition
incertitudes à surmonter. des compagnies d’assurances et de réassurance

GESTION ET FINANCE
aux catastrophes naturelles et de l’émergence Il énonce les principes et concepts de base, propose un
de la valeur à risque (VaR) en tant que norme langage commun et donne des orientations claires pour
réglementaire et de gestion dans le secteur des bien aborder les problèmes liés à la gestion intégrée
services financiers; des risques.
• Les pratiques et les outils courants en matière de

Préparé par PricewaterhouseCoopers, le cadre intégré
gestion intégrée des risques sont partagés par une
de gestion des risques d’entreprise comprend huit
large gamme d’organisations dans le monde ;
composantes corréliées, à savoir:
• Le risque en tant qu’opportunité permettant aux
• L’environnement interne – L’approche de la
entités de reconnaître son côté bénéfique, son
gestion des risques, l’appétit du risque, l’intégrité,
potentiel de création de valeur ajoutée.
les valeurs éthiques et l’environnement dans lequel
l’entreprise opère;
Des facteurs ci-dessus, les pratiques de gestion des
risques ont connu l’évolution la plus marquée en ce sens • La définition des objectifs – Elle consiste
que chaque entreprise a dû se conformer aux meilleures à fixer des objectifs conformes à la mission de
pratiques en la matière et partant, aux normes l’organisation et à sa tolérance des risques;
contemporaines dans le domaine de la gouvernance
• L’identification des événements – Les
d’entreprise.
événements qui influent sur la réalisation des
objectifs doivent être identifiés, et une distinction
La gestion intégrée des risques contribue également
faite entre risques et opportunités;
à la création de la valeur ajoutée en ce sens qu’elle
permet à la direction des entreprises de faire face • L’évaluation des risques – Les risques sont
efficacement aux risques potentiels générateurs analysés et hiérarchisés en fonction de leur
d’incertitudes. Etant donné qu’elles cherchent toutes à probabilité et de leur impact, et un cadre approprié
rémunérer leur capital, les entreprises ont tout intérêt devrait être formulé pour leur gestion;
à mettre en œuvre des procédures, politiques, et règles
de gouvernance appropriées. • La réponse aux risques – Elaboration de solutions
de rechange – Eviter, accepter, atténuer, partager
Enfin, la gestion intégrée des risques offre aux entités ou transférer les risques;
les outils dont elles ont besoin pour renforcer leurs
• Les activités de contrôle – Des politiques et
capacités d’anticipation et leur efficacité en matière
procédures qui favorisent la prise en charge des
d’évaluation et de gestion des incertitudes auxquelles
risques sont efficacement mises en œuvre sur un
elles sont confrontées dans leurs efforts visant à
plan opérationnel;
rémunérer durablement leur capital. La gestion intégrée
des risques permet aux entités de gérer leurs risques • L’information et la communication – Existence
de manière à apporter de la valeur ajoutée en veillant d’une communication efficace au sens large qui
tout particulièrement à se ménager un avantage favorise la responsabilité et la prise de mesures
concurrentiel, à optimiser les coûts de la gestion des individuelles et collectives à tous les niveaux de
risques et à aider la direction à obtenir des résultats l’entreprise; et
meilleurs en dépit des incertitudes généralisées de
l’environnement opérationnel. • La surveillance – L’ensemble du processus de
gestion intégrée des risques fait l’objet d’un suivi,
3. Le nouveau cadre de gestion intégrée des et des améliorations sont apportées en tant que de
risques du COSO besoin.
Le cadre intégré de gestion des risques d’entreprise a Le système de gestion des risques d’une entité sera
été élaboré par le Committee of Sponsoring Organisations d’autant plus efficace que les huit composantes
of the Treadway Commission (COSO). mentionnées ci-dessus seront respectées. De
même, le conseil d’administration et la direction sont
raisonnablement rassurés lorsque le système de gestion

GESTION ET FINANCE
intégrée des risques de l’entité est efficace pour chacune 4. Comment mettre en œuvre la gestion intégrée
des quatre catégories d’objectif énumérés ci-après: des risques? – Les étapes du processus
• Les objectifs stratégiques – Ce sont des

Une gestion intégrée des risques efficace passe par les
objectifs conformes à la mission de l’entité et qui
étapes suivantes:
concourent à la réalisation de cette dernière;
• Les opérations – Utilisation efficace des 4.1. Définir la portée de l’opération et les objectifs
ressources; à atteindre
• Les rapports – Ils doivent être exacts, opportuns La première étape du processus de gestion des risques
et fiables; et consiste à définir les objectifs à atteindre. Pour ce faire,
il faut déterminer le but exact de l’opération. A vrai
• La conformité – Conformité aux textes en
dire, la finalité de la gestion des risques est la même
vigueur, que ces textes soient internes ou externes,
que celle des autres fonctions au sein de l’entreprise, à
statutaires ou non.
savoir faire en sorte que l’entreprise soit le plus rentable
possible.
La relation entre les objectifs et les composantes est
représentée par la matrice tridimensionnelle ci-dessous
Toutefois, l’objectif principal de la gestion des risques est
en forme de cube.
de préserver l’efficacité opérationnelle de l’entreprise,
c’est-à-dire de faire en sorte que l’entreprise ne soit
Les quatre catégories d’objectif sont représentées par
pas entravée dans la poursuite de ses autres objectifs
les colonnes verticales, les huit composantes par les
par les pertes qui pourraient naître d’une gestion des
colonnes horizontales et les structures de l’entité par la
risques inefficace.
troisième dimension. Ce schéma montre que la gestion
intégrée des risques au sein de l’entreprise peut être
La définition des objectifs devrait être complétée
envisagée en tant qu’activité globale, par catégorie
par une parfaite compréhension des circonstances
d’objectif ou par composante. L’on peut également
dans lesquelles l’entreprise opère, notamment
l’aborder en considérant l’entreprise comme un tout ou
l’environnement externe (à l’exemple des relations
en s’intéressant à l’une quelconque des structures de
organisation/environnement, des politiques de
cette dernière.
communication avec les parties prenantes, etc.), de
l’environnement interne (objectifs de l’entreprise,
organisme de contrôle, principaux indicateurs de
performance) et de l’environnement de la gestion
ues
giq
ité
s
ts
ion
até
rm
or
des risques (des structure couvertes, du niveau de

t
str
pp
éra
nfo
tifs
Ra
Op
Co
jec
coordination à l’échelle de l’entreprise).

Ob
UNITE DE PRODUCION
Environnement interne
Définition des objectifs Une fois que les objectifs du programme de gestion des
NIVEAU ENTREPRISE
FILIALE
risques ont été définis, l’organisation doit approuver

DIVISION
Identification des événements

la portée de l’opération ainsi que le budget et les
Évaluation des risques
autres ressources nécessaires pour la conduite du
Réponse aux risques programme.
Activités de contrôle
4.2. Concevoir et mettre en œuvre le programme
Information et communication
de gestion des risques
Surveillance
Un plan de modification de la politique de gestion des
risques doit être élaboré et mis en œuvre pour que
Source: Cadre intégré de gestion des risques du COSO
se mette en place la nouvelle structure de gestion
des risques. Le plan doit comporter une définition
des tâches, les résultats à atteindre, un calendrier

GESTION ET FINANCE
d’exécution ainsi que les ressources financières et • Evaluer les stratégies de gestion des risques de
d’autres moyens nécessaires pour sa réalisation. l’entreprise;
Les principales composantes d’un tel plan sont
• Examiner les rapports de gestion des risques établis
généralement les suivantes:
par le Responsable principal des risques;
4.2.1. Une structure organisationnelle et de • Statuer sur les questions majeures qui doivent faire
gouvernance appropriée l’objet de rapports au Conseil; et
Une structure organisationnelle et de gouvernance • Superviser les activités de mise en place et de revue
appropriée est absolument nécessaire pour la mise en périodique d’un registre des risques ainsi que des
route d’une politique de gestion des risques efficace. La modèles et outils de l’entreprise.
gestion des risques dans l’entreprise doit s’effectuer au
sein d’une structure centralisée qui devrait être appuyée Les responsabilités du Conseil en matière de gestion
par les gestionnaires de risque. La structure devrait intégrée des risques pourraient se résumer ainsi qu’il
tenir compte des types de risque. Il doit, à l’échelle de suit:
l’entreprise, prendre la forme d’un comité de gestion
• Définir le niveau d’exposition de l’entreprise;
des risques.
• Edicter les procédures de gestion des risques;
L’entreprise devrait donc mettre en place un comité de
gestion des risques et formaliser la fonction de gestion • S’assurer que la Direction gère efficacement les
des risques en désignant un responsable de la gestion risques;
intégrée des risques. • Décider de la manière dont les risques doivent être
gérés;
Les fonctions essentielles du responsable de la gestion
intégrée des risques sont les suivantes: • Suivre la mise en œuvre des mesures relatives à la
gestion des risques; et
• Identifier les risques et établir des rapports
pertinents; • Assumer la responsabilité de la gestion des
risques.
• Définir une stratégie, des principes, une politique
et un cadre de gestion des risques; Le rôle de l’Auditeur interne dans la gestion intégrée
• Définir les procédures et méthodologies d’une des risques est de fournir au Conseil des assurances
gestion des risques appropriée; objectives sur les activités de gestion des risques de
l’entreprise, le but recherché étant de faire en sorte
• Conseiller et orienter les centres de production en que les principaux risques de l’entreprise soient
matière de gestion des risques; convenablement gérés et que le système de contrôle
interne fonctionne efficacement.
• Coordonner les activités relatives à la fourniture
d’informations appropriées et opportunes dans le
Le diagramme ci-dessous présente l’organisation
domaine de la gestion des risques;
classique des activités de gestion des risques dans un
• Suivre les activités de mise en œuvre des politiques cadre intégré.
de gestion des risques.
Les fonctions du comité de gestion des risques devraient

être les suivantes:
• Superviser les activités de gestion des risques à

l’échelle de l’entreprise ;
• Promouvoir les meilleures pratiques en matière de

gestion des risques;

GESTION ET FINANCE
Modèle d’organisation des activités de gestion 2. Etablir une liste complète des types de risques qui
des risques pourraient avoir une incidence sur la réalisation
des objectifs de l’entreprise grâce à l’application
Comité des systématique des techniques de détection des
risques du Conseil risques appropriées.
Les types de risque couramment répertoriés dans

Comité de direction
une compagnie d’assurances ou de réassurance
sont les suivants:
Comité de gestion des
risques • Le risque d’assurances – Risque de perte lié
aux incertitudes inhérentes qui découlent de la
survenance, du montant et de la période des
Divers comités des risques
Unité de gestion engagements en matière d’assurance;
des risques Audit Interne
tels que le comité des
risques d’investissement, • Le risque de crédit – Risque de perte
des risques informatiques lorsqu’une partie n’accomplit pas ses obligations
etc. Unités
opérationnelles
ou ne les accomplit pas dans les délais;
• Le risque de marché – Risque dû aux
Outre que les activités de gestion des risques doivent fluctuations des valeurs ou des revenus de
être convenablement organisées, il convient également l’actif, ou des taux d’interêt ou taux de change;
d’évaluer l’attitude de l’entreprise vis-à-vis du risque, de et
savoir dans quelle mesure les pratiques de gestion des • Le risque opérationnel – Risque dû à
risques cadrent avec l’attitude de l’entreprise vis-à-vis l’insuffisance ou à l’échec des opérations, des
du risque et veiller à ce que l’ensemble du personnel soit systémes et des ressources humaines internes,
associé à la gestion des risques. En effet, une politique ou encore à des événements extérieurs.
de gestion des risques comprise de manière uniforme
par l’ensemble du personnel et une approche disciplinée 3. Evaluer les risques identifiés sous deux angles, à
en la matière aident à faire en sorte que des risques savoir sous l’angle de l’impact (incidence potentielle
mineurs ne se transforment en catastrophes. des événements sur l’entreprise) et sous l’angle
de la probabilité (probabilité pour un événement
4.2.2. Evaluation des risques constituant un risque de se produire); l’évaluation
doit se faire aussi bien sur une base inhérente
Par évaluation des risques, on entend l’ensemble du que sur une base résiduelle grâce à l’application
processus qui consiste à identifier, à analyser et à évaluer systématique des techniques d’évaluation des
les risques. L’identification des risques est au cœur de risques appropriées.
la gestion des risques ; l’opération consiste à identifier
4. Calibrer et, le cas échéant, créer des distributions
les risques qui ont une incidence sur la réalisation des
de probabilité des résultats pour chaque risque
objectifs de l’entreprise. Quant à l’analyse des risques,
majeur.
elle consiste à développer et à comprendre les risques,
tandis que l’évaluation des risques sert à prendre des 5. Faire le total des distributions, en faisant apparaître
décisions en se fondant sur les conclusions de l’analyse les corrélations et les effets sur le portefeuille et
des risques qui détermine les risques qui doivent être en exprimant les résultats en termes d’impact
pris en charge ainsi que les priorités de cet exercice. Ci- sur les principaux indicateurs de performance
après le résumé des principales phases de l’évaluation de l’entreprise (c’est-à-dire le « profil global des
des risques : risques »).
1. Documenter les circonstances et les événements 6. Déterminer la part de chaque risque dans le
qui pourraient constituer des obstacles substantiels profil global des risques et établir les priorités
à la réalisation des objectifs de l’entreprise ou des en conséquence, ce qui revient à déterminer les
facteurs susceptibles de lui conférer un avantage mesures de gestion des risques appropriées ainsi
concurrentiel.

GESTION ET FINANCE
que le niveau de tolérance desdits risques par • Mettre en place un cadre de prise de décisions
l’organisation en tenant compte des mesures global qui permette à l’entreprise d’évaluer en
déterminées à l’exemple de la valeur à risque toute logique les nouvelles menaces/opportunités.
(VaR), des modèles des agences de notation, et ce
dans le but de déterminer le capital économique 4.2.4. Enregistrement du processus de gestion
(i.e. le capital minimal) nécessaire pour couvrir les des risques et mise en place d’un registre des
sinistres inattendus. risques
A vrai dire, ce concept de capital minimal est la

Les activités de gestion des risques devraient être
pierre angulaire du cadre de gestion des risques.
consignées dans un registre, ce qui permet d’affiner
les méthodes et outils utilisés ainsi que l’ensemble du
4.2.3. Prise en charge des risques
processus. Semblablement, un registre des risques
devrait être mis en place qui sert de répertoire central
Cette phase du processus de gestion des risques
de la nature et de l’état des risques auxquels est
consiste à élaborer des stratégies de contrôle ou
exposée l’entreprise ainsi que des mesures d’atténuation
d’exploitation des divers risques. Le « propriétaire du
adoptées à un moment donné. Dans la pratique, cela
risque » devrait être responsable de la manière dont il
revient à dire que:
réagit aux événements qui relèvent de son domaine de
compétence. Toutefois, en raison de la nature globale du • Les risques identifiés doivent être consignés dans
programme de gestion intégrée des risques, la réaction un registre;
du « propriétaire du risque » devrait être conforme
• Les risques doivent être décrits ainsi que leurs
aux politiques et procédures adoptées en la matière
composantes;
pour toutes les autres structures de l’organisation.
Une stratégie de prise en charge devrait être mise au • Leur impact et leur probabilité doivent être
point pour chaque type de risque auquel est exposé le évalués;
portefeuille. Les activités ci-après sont essentielles en
matière de prise en charge des risques: • Les personnes chargées de gérer les risques
(propriétaires des risques) doivent être définies;
• Identifier et évaluer les diverses techniques
financières, opérationnelles et stratégiques qui • Les mesures d’atténuation existantes pour les
permettent d’éviter, de transférer/financer les différents risques doivent être spécifiées dans le
divers types et combinaisons de risques tels registre;
que la prévention des risques, la prévention des
• Les personnes chargées de la mise en œuvre des
sinistres, l’atténuation des sinistres, l’assurance/la
contrôles doivent être précisées;
réassurance, etc.;
• Les mesures de prévention ou de détection des
• Faire de l’évaluation des principales stratégies un
risques sont évaluées en vue d’en déterminer
modèle cohérent et global qui intègre l’affectation
l’efficacité;
du capital, la gestion des risques, l’affectation de
l’actif et la réassurance; • Le registre doit être régulièrement actualisé,
notamment afin de refléter l’évolution de
• Elaborer des stratégies optimales pour la réalisation
l’environnement économique et commercial et les
des objectifs de l’entreprise;
améliorations apportées aux contrôles.
• Formuler une stratégie de gestion des risques
globale, notamment en examinant diverses options Les risques sont évalués soit sur une base inhérente
en matière de gestion des risques, en définissant les (avant que les mesures de contrôle ne soient appliquées,
risques qui devraient être gérés ou qui pourraient soit sur une base résiduelle (après l’application des
conférer un avantage concurrentiel à l’entreprise mesures de contrôle).
et en confectionnant un plan d’action efficace pour Le registre des risques offre à l’entreprise un cadre pour
faire face aux risques pour lesquels les contrôles en les activités suivantes:
place n’offrent pas une protection suffisante ; et

GESTION ET FINANCE
1. L’établissement de rapports qui permet de focaliser pratiques en matière de gestion des risques
l’attention de la Direction sur les principaux risques et à une détection opportun des menaces et
de l’entreprise ainsi que sur l’application des opportunités futures;
mesures d’atténuation adoptées, et ce dans le
• Une évaluation régulière des politiques et
cadre d’une période de revue appropriée;
procédures existantes en se fondant sur le
2. La planification des activités de vérification de plan de redressement après catastrophe pour
conformité et/ou d’audit interne dont le but est mettre en évidence les procédures de contrôle
s’assurer de l’efficacité des contrôles. En effet, le relatives aux risques quotidiens;
registre des risques offre un résumé des activités • L’évaluation de l’efficacité des stratégies mises
de contrôle et permet à l’audit interne d’adopter en œuvre grâce au suivi des résultats obtenus
une approche de l’audit basée sur les risques et de la conformité avec les exigences juridiques
d’entreprise et partant, de: et réglementaires;
• Déterminer les contrôles et/ou les systèmes qui • L’évaluation des modèles et des hypothèses
devraient constituer le fondement des activités et l’adoption des mesures correctives
d’audit interne en s’aidant du registre des nécessaires;
risques;
• La révision des stratégies, le cas échéant; et
• Formuler le plan d’audit orienté vers les risques
• La détermination de la fréquence à laquelle les
majeurs identifiés;
modèles et analyses doivent être actualisés.
• Axer les activités d’audit sur ces questions
capitales pour la réalisation des objectifs de 5. Conclusion
l’entreprise; et
Il ressort de ce qui précède que la gestion intégrée des
• Fournir de meilleures assurances à la Direction risques permet aux entités de faire efficacement face au
et au Conseil. nombre croissant et à la complexité grandissante des
risques et d’autres incertitudes du marché. Parce qu’elle
3. L’évaluation des besoins en capital de l’entreprise.
fait intervenir du personnel de différentes échelles de
Il est essentiel que les besoins en capital de
l’entreprise, la gestion intégrée des risques constitue
l’entreprise soient évalués à la lumière des risques
une approche plus complète et plus englobante.
inhérents du secteur d’activité concerné. Le
registre des risques est donc un point de départ Aussi, elle a gagné en stature et en reconnaissance,
pour l’évaluation des besoins en capital. devenant ainsi partie intégrante de la gouvernance
d’entreprise et de la bonne gestion. Les normes et les
4.2.5. Surveillance et revue meilleures pratiques existantes offrent aux entreprises
un cadre qui devrait leur permettre de se conformer
Cette étape du processus de gestion des risques aux exigences de professionnalisme et de responsabilité
consiste à évaluer en permanence l’environnement du propres à la bonne gouvernance.
risque ainsi que l’efficacité des stratégies de gestion des
En conséquence, la gestion intégrée des risques doit
risques. Toutes les activités visant à identifier, évaluer
occuper la place qui lui revient dans la gouvernance
et contrôler les risques devraient faire l’objet d’un suivi
d’entreprise et devrait être mise en œuvre par les
permanent. Les fonctions de surveillance devraient
entreprises avec efficacité comme qu’elle est au centre
être intégrées dans le programme de gestion intégrée
de la bonne gouvernance d’entreprise. Sous l’orientation
des risques et confiées à la structure de gestion des
du Conseil et la conduite de la Direction, chacun dans
risques à des fins d’efficacité. D’ordinaire, les principales
l’entreprise devrait pouvoir participer de manière
activités de surveillance sont les suivantes:
consciente et active à la gestion des risques en tant que
• Le suivi de l’évolution de l’environnement partie intégrante de la gouvernance d’entreprise.
commercial et des risques grâce à une mise
à jour permanente du profil des risques de
l’entreprise en tenant compte des meilleures

GESTION ET FINANCE
Références • Committee of Sponsoring Organisations of
the Treadway Commission (COSO) “Enterprise
• Committee Draft of ISO 31000 “Risk
Risk management – Integrated Framework”
management – Guidelines on principles and
implementation of risk management” • Lloyd’s “Risk Management Toolkit”
• ISO/IEC Guide 73 “Risk Management – • Africa Re “2008 Rating Agencies Review

Vocabulary – Guidelines for use in standard” Presentation”
• Casualty Actuarial Society/ Enterprise

Risk Management Committee “Overview of
Enterprise Risk Management”

POOL AVIATION AFRICAIN
POOL AFRICAIN DES RISQUES

*
PETROLIERS ET ENERGETIQUES
La Coopération Inter-Africaine est au centre

de nos préoccupations et des vôtres.
Joignons nos efforts pour qu’elle devienne une

réalité.
Pour plus d’informations, contacter le Gestionnaire
Société Africaine de Réassurance
Plot 1679, Karimu Kotun Street, Victoria Island, Lagos, Nigéria

P.M.B. 12765, E-Mail : info@africa-re.com
Tel: 234-1- 2663323, 2626660-2, 618820, Telefax: 2663282, 26266664
PRESENTATION DE MARCHE
LE MARCHE ALGERIEN DES ASSURANCES
Par
Mohamed BELAZIZ
Directeur Adjoint Souscription & Marketing
Africa-Re - Casablanca
Cette décision aura un effet

Introduction considérable sur le chiffre
d’affaires du secteur et annihilera
Avec un encaissement de primes
sa contribution au taux de
de l’ordre de 803 Millions US$, le
pénétration du marché;
marché algérien des assurances
évolue parmi les six premiers • 1973 : Suppression des
marchés africains. intermédiaires (agents généraux
Une rétrospective de l’évolution du et courtiers) et création des seuls
secteur des assurances de 1962, bureaux directs de souscription ;
date d’accession de l’Algérie à
• 1973 : Création de la
l’indépendance, à fin 2008, permet de
CCR, réassureur national ayant
suivre les aménagements successifs
le monopole de l’activité de
introduits dans la profession
réassurance;
(objectifs, restructuration…) et
comprendre son statut actuel • 1975 : Spécialisation des
de marché porteur aux yeux de entreprises du secteur par branche:
nombreux investisseurs nationaux et étrangers. CAAR /SAA / CNMA;
• 1980 : Promulgation de la Loi Fondamentale

Evolution et faits marquants:
régissant l’activité d’assurance
L’histoire de l’assurance algérienne avant
l’indépendance ressemble à celle de plusieurs autres • 1988 : Passage des compagnies d’état spécialisées
pays africains. à l’autonomie;
L’activité d’assurances était exercée par plus de • 1995 : L’Ordonnance 95/07 relative aux assurances
160 Délégations ou Agents spéciaux agissant comme marque un tournant décisif:
mandataires des sociétés d’assurances françaises. Les
- Suppression du Monopole de l’Etat;
faits marquants ayant suivi le départ de ces sociétés
peuvent être répertoriés comme suit: - Réintégration dans le circuit commercial des
agents généraux et courtiers ;
• 1963 : Création de la CAAR, 1er établissement
public d’assurance et de réassurance dont la - Possibilité de création de sociétés d’assurances
solvabilité était garantie par l’Etat; par des investisseurs nationaux ou étrangers;
• 1966 : Promulgation d’une Loi consacrant le - Organisation du contrôle permanent de l’Etat

Monopole de l’Etat sur toutes les opérations visant à garantir la solvabilité des assureurs;
d’assurances et l’exercice de ce monopole • 1995 : Création de la 1ère société mixte
fut confié à trois entreprises publiques la CAAR, la d’assurances toutes branches avec une
SAA et la CNMA; participation de 65% au capital du partenaire
• 1966 : Décision prise par les pouvoirs publics étranger;
de transférer la branche Accident de travail et • 2004 : Entrée en vigueur de l’Ordonnance n°
maladies professionnelles à la Caisse Nationale de 03-12 du 26/08/2003 portant sur l’obligation
Sécurité Sociale. d’assurances des catastrophes naturelles et
l’indemnisation des victimes;

• 2006 : La Loi 06-04 consacre la séparation - Arrêté du 20/02/2008 fixant à 15% le taux
des assurances de dommages des assurances maximum de participation d’une banque ou
de personnes et fait obligation aux sociétés d’un établissement financier dans le capital
d’assurances d’opérer cette séparation au plus tard social d’une société d’assurance et/ou de
au mois de février 2011; réassurance;
• 2006 : Agrément de la 1ère société spécialisée - Arrêté du 20/02/2008 fixant les modalités
dans la souscription des contrats des assurances d’ouverture des succursales des sociétés
de personnes; d’assurances étrangères.
• 2007 :
SITUATION DU MARCHE
- Installation de la Commission de
supervision des assurances agissant en qualité • Structure du marché:
d’administration de contrôle des assurances; 16 sociétés dont:
- Publication de décrets et d’arrêtés d’application - 4 Sociétés Publiques (CAAR/SAA/CAAT /CASH)
de la Loi n°06-04 portant notamment sur le
- 7 Sociétés Privées (Trust Algéria/ CIAR/2A/
lancement de la bancassurance par l’entremise
Salama/GAM/Alliance Ass/ et CARDIF)
des banques;
- 2 Mutuelles: CNMA et MAATEC Un réassureur
• 2008 :
national: CCR
- Signature à Paris en mars d’un accord de
- 2 Assureurs spécialisés : la CAGEX (crédit
conciliation entre les sociétés françaises AGF,
export) Et la SGCI (crédit immobilier);
Aviva, AXA, Groupama et MMA et les sociétés
algériennes CAAR et SAA, mettant fin au • Evolution du Chiffre d’Affaires
contentieux algéro–français existant depuis
1966;
Evolution de la production du marché par compagnie sur les cinq derniers exercices
En millions de dinars algériens
Compagnie 2003 2004 2005 2006 2007
SAA 8 537 11 188 12 532 13 422 14 719
CAAR 5 197 3 957 6 255 7 573 8 157
CAAT 6 824 8 914 7 392 8 068 10 588
Trust Algeria 2 371 1 958 1 499 1 009 1 433
CIAR 1 217 1 682 2 246 2 830 3 345
2A 1 091 1 424 1 851 1 852 2 118
MAATEC 22 24 27 29 32
CNMA 2 521 2 825 2 991 2 823 3 141
CASH 1 978 1 775 4 300 6 174 6 563
Salama ( Ex Al Baraka) 384 498 653 1 055 1 422
GAM 748 1 160 1 511 1 337 1 322
Alliance - - 2 302 932
Al Rayan 421 353 361 - -
Cardif Al Djazair - - - - 17
Total 31 311 35 758 41 620 46 474 53 789
L’activité des assurances a évolué au cours des dernières années dans une conjoncture favorable,
caractérisée par les opportunités d’affaires rendues possibles, autant par les plans de développement successifs
initiés par l’Etat que par le vaste programme de réformes structurelles (libéralisation de l’économie nationale,

reforme du système financier, etc.). Le marché reste dominé par les 4 sociétés publiques
qui détiennent 74% de la production contre 20% pour
Le chiffre d’affaires des assurances a connu une les sociétés privées et 6% pour les Mutuelles.
progression annuelle moyenne de plus de 11% au
cours des 32 dernières années, passant de 151 Les intermédiaires d’assurance, au nombre de 457,
millions de dinars algériens en 1975 à 53,789 milliards ont participé en 2007 à hauteur de 22% dans le chiffre
de dinars algériens en 2007. d’affaires du marché.
Evolution de la densité d’assurance et du taux de pénétration du secteur
Année PIB de Population PIB/Habitant Taux de Densité

l’Algérie en en $EU pénétration d’assurance
103 $EU des primes $EU
d’assurances
2004 85 000 000 31 800 000 2 742 0,59% 16

2005 101 400 000 32 600 000 3 110 0,55% 18
2006 111 200 000 33 300 000 3 339 0,59% 20
2007 135 280 000 33 800 000 3 960 0,60% 26
La part des assurances dans le Produit Intérieur Brut - Désintérêt : soit à cause du manque de confiance
reste inférieure à 1% en 2007. envers les compagnies d’assurances (délais
d’indemnisation des sinistres auto..) , soit pour
Il est indéniable que la forte croissance en valeur des raisons financières (faiblesse du pouvoir
absolue du PIB de l’Algérie (3ème du continent africain d’achat…), soit par ignorance des garanties
après l’Afrique du Sud et le Nigeria) explique en partie existantes (obligatoires et non obligatoires…).
ce faible taux de pénétration qui est également la
• Part des Différentes Branches
conséquence de la compétition tarifaire observée sur
le marché.
Le faible taux de pénétration dans les

ménages est un indicateur du retard à combler dans la Production par branche 1998
branche assurances de personnes notamment qui ne Assur.de personnes Autres 0,11%
représente que 6,6% de la production assurantielle. 5,83%
Risques Agricoles
Le marché algérien n’a pas encore exploité tout son 6,11% Automobile
40,84%
potentiel.
Transport
La culture d’assurance progresse lentement pour 15,33%
plusieurs raisons: Dommages aux

31,77%
- Culture : appréhensions du citoyen à l’égard

du produit assurance et insuffisance des
actions marketing à même de dissiper les
incompréhensions, de susciter le besoin de
s’assurer et d’offrir des produits d’assurances
adaptés;

ciblés par les flux d’investissements étrangers directs
(1,7 milliard $EU en 2006) a largement contribué à
l’essor de la branche assurance dommages aux biens.
Production par branche 2007
Risques Agricoles
1%
Assur.de Autres La garantie obligatoire des catastrophes naturelles,
personnes 7% 1%
entrée en application depuis septembre 2004, demeure
Transport
Automobile
45%
en deçà des prévisions de souscription et le taux de
10% couverture est estimé à moins de 10%.
Dommages aux Biens

36%
Branche Transport
Avec une part de 9,58% et une évolution en dents de

La structure du marché par branche d’assurance a très scie depuis 2003, la branche transport demeure en deçà
peu changé depuis plusieurs années; en 2007, les 2 des opportunités du marché.
branches auto et assurances dommages aux biens se
sont adjugés 82% des émissions du marché, contre Branche Risques Agricoles
79% en 1998.
En chute libre depuis 2001, la branche est passée
Branche Automobile de 5,6% en 2001 à 1,2% en 2007.
Avec un accroissement annuel moyen au cours L’effort de sensibilisation des agriculteurs à l’assurance
des dernières années de 19.7% et une proportion de bute sur les habitudes acquises et la dispersion
46% en 2007 , la branche Auto demeure la branche géographique de leurs exploitations.
dominante du marché.
Branche Assurances de Personnes:
Cette position dominante s’explique par la conjoncture
récente du pays marquée par l’octroi massif par les En dépit d’une évolution constante, la branche
banques de crédit pour l’achat d’un véhicule neuf d’une assurances de personnes n’a gagné que 1,4% en 10
part, et par la volonté des pouvoirs publics de renouveler ans dans la structure du marché, avec une part
le parc roulant en Algérie d’autre part. de 6,58% en 2007.
Malgré une croissance annuelle soutenue au cours
L’amélioration des conditions de souscription en des 4 derniers exercices (plus de 32%), l’assurance des
assurances tous risques pour les véhicules neufs acquis personnes demeure très en deçà de la capacité du
à crédit a également contribué à la consolidation de marché.
cette position.
Les émissions actuelles reposent principalement sur 2
Branche Assurances Dommages aux Biens produits d’assurance :
- Le contrat d’assurance « remboursement crédit »

Cette branche qui était la deuxième du marché avec
exigé par les banques dans le cadre des crédits à la
une part de 36% en 2007 enregistre un accroissement
consommation ;
record de plus de 70% en 2002 (suite aux événements
du 11/09/2001), pour revenir par la suite à un rythme - Le contrat d’assistance voyage à l’étranger
annuel moyen de 10%. consécutivement à l’exigence, à partir de juin
2004, de cette assurance par les pays de
La couverture des risques industriels, des grands projets l’Union européenne pour toute demande de visa
inscrits dans les plans de développement successifs Schengen.
(2001 : Programme de redressement économique avec
une enveloppe de 7 milliards EU ; 2005/2009 : Plan Les indemnisations versées par les sociétés
complémentaire de soutien à la croissance [PCSC] avec d’assurances en 2007 ont atteint un montant de 25,6
une enveloppe de 144 milliards $EU, etc.) ou des projets milliards de dinars algériens, en progression de 6% par

rapport à 2006. Pour atténuer le déficit entre le coût des sinistres et les
La branche auto s’adjuge sur ce volet la 1ère place, soit primes, le tarif RC Auto (non modifié depuis 1999)
71% des sinistres payés. fait l’objet d’un ajustement progressif à la hausse pour
atteindre en juillet 2009 un accroissement de 20%.
L’évolution de la sinistralité automobile résulte du
nombre croissant des accidents de la circulation, Le rapport sinistres à primes de la branche assurances
aggravée par la hausse tendancielle des coûts dommages aux biens demeure très satisfaisant, en
d’indemnisation au titre des dommages corporels et dépit du fait que l’année 2005 a été marquée par le
matériels. règlement intégral du sinistre exceptionnel GNL SKIKDA
du 19/01/2004.
Evolution du C.A et des indemnisations par branche

En millions DA
60000
Ass.Non Vie
50000
Production
40000
30000
Ass.Non Vie
20000 Indemnisation
10000
Ass.Vie Production
0
Ass.Vie Indemnisatio
2003 2004 2005 2006 2007
Evolution du chiffre d’affaires et des indemnisations par branche en millions de dinars algériens
Branches 2003 2004 2005 2006 2007

Indemni- Indemni- Indemni- Indemni- Indemni-
Production sations Production sations Production sations Production sations Production sations
Automobile 12 320 9 654 15 179 11 591 18 535 13 200 21 064 15 752 24 525 18 038
Dommages
aux biens 13 168 4 210 13 993 3 107 15 486 36 377 17 357 4 258 19 455 3 885
Transport 3 779 1 888 3 943 1 206 4 327 1 661 4 317 2 145 5 158 2 356
R i s q u e s
agricoles 727 427 583 401 589 295 574 975 517 237
Assur de
personnes 1 179 954 1 977 832 2 523 817 2 931 808 3 542 954
Assur crédit 138 13 83 13 160 11 231 55 592 -
Total 31 311 17 146 35 758 17 150 41 620 52 361 46 474 23 993 53 789 25 470
• Réassurance
Le taux moyen de cession du marché, y compris Les cessions en réassurance sur le marché international
les cessions à la CCR, est de l’ordre de 32% du des compagnies d’assurances directes représentent 21
total des primes émises au cours des 4 dernières % des émissions du marché et s’élèvent en 2007 à
années (2004/2007). 167 millions $EU.

Les faibles proportions de primes cédées des la meilleure protection de son patrimoine, voire
années 80 (15%) s’expliquent par les décisions sa survie et/ou son développement, interpellent
prises à l’époque par les pouvoirs publics à toutes les parties (particuliers, institutions,
l’effet de favoriser l’accroissement de la rétention etc.) et créent un environnement propice à la
nationale, voire l’exclusion de la réassurance communication et la sensibilisation.
de certaines branches (Vie, Auto, risques simples,
La faiblesse du taux de pénétration par rapport
etc.).
aux ressources humaines et matérielles dont
Depuis la libéralisation et excepté la cession dispose l’Algérie est un puissant indicateur du
obligatoire garantie au réassureur national, potentiel existant.
les assureurs disposent de la faculté de placer
Les manifestations d’intérêt étrangères
librement leurs cessions en réassurance.
corroborent ce point de vue. Quelques
• Marge de Solvabilité exemples:
En amélioration constante, la marge de solvabilité en - Le partenariat stratégique signé en avril 2008

2007 du marché de l’assurance directe représente entre MACIF et la SAA;
7 fois le minimum réglementaire au titre des - Le protocole conclu en mars 2008 entre
primes nettes de réassurance et 5 fois au titre des la CNEP-Banque et CARDIF El DJazair (filiale
dettes techniques. de BNP Paribas Assurance) ;
• Résultats techniques ou marge d’assurance - Ouverture d’une filiale de Gras Savoye Algérie
Services;
La marge d’assurance nette de réassurance
des sociétés d’assurance a connu en 2007 - Protocole signé entre la CAAT et le groupe
une augmentation de 18% par rapport à 2006 et d’assurances espagnol FIATC visant à créer
s’établit à 16,3 milliards de dinars algériens. une société spécialisée dans l’assistance….;
- L’intérêt manifesté par AXA, Groupam, AGF, le
• Résultats comptables
Groupe Suisse Mutuel, etc.
La croissance enregistrée par le marché
ne s’est pas traduite au niveau des résultats Courant 2008, la profession a lancé un certain
comptables cumulés. Le marché des assurances nombre de chantiers qui visent à prendre la mesure
a connu une dépréciation des résultats des assurances de personnes et des segments
comptables dont le montant global passe de 2,5 d’assurances peu ou non exploités (assurance PME/PMI,
milliards de dinars algériens à 1,7 milliard de dinars assurance des particuliers et des ménages…). Pour faire
algériens en 2007 et par conséquent un recul face aux mutations et accroitre leur compétitivité,
de 3 points du taux de rentabilité des fonds les sociétés procèdent à des restructurations en vue
propres qui passe de 7% à 3%. de renforcer leur taille et de proposer aux assurés un
ensemble de garanties attrayant. Le challenge nécessite
• Contribution à l’économie
un investissement important en marketing et le capital
Le marché des assurances cumulait au humain occupe la priorité des intérêts de la profession.
31/12/2007 un encours de placements Des formations variées sont régulièrement dispensées
financiers de 66,2 milliards de dinars algériens, (INSAG, IHEC, IFID, etc.) et la chasse aux compétences
dont 65% mobilisés en valeurs d’état. est ouverte. Le recrutement des meilleurs profils
représente le véritable gage de réussite et de
• Perspectives pérennité de l’activité.
L’appréhension, la mesure et la prévention

Référence:
des risques ont une place centrale dans tous
les secteurs d’activité et plus particulièrement en • Rapports annuels de la direction des assurances,
période de crise. Ministère des Finances;
La conjoncture et la volonté généralisée d’assurer • Le portail des assurances (ASSURAL).

KALEIDOSCOPIE DU MARCHE DES ASSURANCES AU NIGERIA
Par
Fola DANIEL
Commissaire des Assurances, République Fédérale du Nigéria
INTRODUCTION lequel le pays se fixe pour objectif

d’«Etre le système financier le plus
Avec une population de plus de sûr et le plus florissant des marchés
140 millions d’habitants et un taux émergents».
de pénétration de quelque 8%, le
Nigeria est un marché au potentiel Pour une meilleure compréhension,
de croissance et de développement il convient sans doute d’évoquer
très élevé. l’évolution du marché nigérian
des assurances, les textes qui
Le pays est le troisième marché le régissent ainsi que le rôle de
des assurances le plus important l’organisme de régulation.
en Afrique après l’Afrique du Sud
et le Maroc, avec une production Le présent article évoque également
brute de 120 milliards de nairas les perspectives d’avenir du secteur
en 2007. Il dispose en outre d’un à la lumière de la Vision du secteur
secteur des services financiers en des services financiers à l’horizon
développement qui occupe le quatrième rang continental 2020 dans ses rapports avec le secteur des assurances.
après l’Afrique du Sud, le Maroc et l’Egypte.
EVOLUTION DU SECTEUR DES ASSURANCES AU
A ce jour, on compte au Nigeria 49 compagnies NIGERIA
d’assurances et 2 compagnies de réassurance, avec une
base de capital totale combinée de plus de 200 milliards Les premières Années
de nairas au lendemain de l’opération de consolidation.
• 1921 : Avènement des assurances au Nigeria.
L’organisme de régulation du secteur des assurances est Jusqu’en 1949, le marché reste dominé par une
le National Insurance Commission (Commission nationale compagnie d’assurances, en l’occurrence le Royal
des assurances, en abrégé NAICOM). La Commission est Exchange Assurance qui ne dispose alors que d’un
appuyée dans l’accomplissement de ses missions par effectif très réduit.
quelques organismes d’auto-régulation ou organisations • 1960 (Indépendance du pays): Apparition de
professionnelles tels que le Nigerian Insurers Association quelques compagnies locales qui viennent s’ajouter
(Association des assureurs du Nigeria, en abrégé NIA), aux compagnies britanniques existantes.
le Nigerian Council of Registered Insurance Brokers
(Conseil des courtiers d’assurances agréés du Nigeria, • 1961-1970 : Une vingtaine de compagnies
NCRIB), l’Institute of Loss Adjusters of Nigeria (Institut essentiellement locales font leur apparition sur le
des experts-sinistres du Nigeria, ILAN) et le Professional marché.
Reinsurers Association of Nigeria (Association des
• 1979 : Le marché nigérian devient l’un des marchés
réassureurs professionnels du Nigeria, PRAN).
des assurances les plus vigoureux en Afrique avec
quelque 69 compagnies d’assurances, plus de 200
Le secteur des assurances au Nigeria est vigoureux et
courtiers d’assurances et près de 2000 agents
s’adosse sur les réformes engagées dans le secteur des
d’assurances.
services financiers du pays dont la finalité est résumée
par le «Vision FSS 2020» (Vision du secteur des services • 1980-1991: Le nombre de compagnies
financiers à l’horizon 2020), document de stratégie dans d’assurances présentes sur le marché nigérian
bondit à 120.

• 1997: Le nombre de compagnies d’assurances $EU tandis que les 23 milliards de nairas de 2000
présentes sur le marché nigérian se contracte du n’équivalaient à 210 millions $EU.
fait de l’adoption de divers textes législatifs visant
à rationaliser le secteur. La part du secteur des assurances dans le PIB
s’établissait à 0,86%, ce qui plaçait le pays au 74ème
Il convient de relever que les années 1986 à 1999 rang mondial.
furent également celles de la dépression économique,
et le gouvernement fédéral dut adopter un programme Toutefois, en 2005, la prime brute du pays se chiffrait
d’ajustement structurel dans le cadre duquel le naira à 76,3 milliards de nairas, soit 578 millions $EU. Le
fut dévalué. Même s’il ne cessa de progresser pendant Nigeria arrivait alors au 65ème rang mondial des
cette période, le volume de la prime brute, mesuré en marchés d’assurances et occupait la 3ème position dans
monnaies convertibles, laissa apparaître un grave recul le classement des 8 plus grands marchés africains.
du secteur. Cette année-là, la part du secteur des assurances dans
le PIB du pays fut de 0,7% seulement.
C’est ainsi que les 611 million nairas de prime brute
enregistrés en 1985 correspondaient à 611 millions
Production brute du Nigeria (2003 à 2007) en milliards de naira
140
120
100
80
60
40
20
0
2003 2004 2005 2006 2007
Source: Nigerian Insurance Association (NIA)
La part de la Vie dans le chiffre d’affaires indiqué ci-haut plus robuste, et ses capacités furent renforcées de telle
s’établissait à 20% contre 80% pour l’IARD. manière qu’il devint possible de retenir des risques
industriels/énergétiques importants qui étaient jusque-
Toujours en 2005, le Gouvernement Fédéral, agissant là cédés à l’étranger. L’évolution permit également
par le truchement du National Insurance Commission de susciter la confiance des assurés tout en mieux
et conformément à l’esprit de la réforme du secteur des sensibilisant la population au rôle des assurances.
services financiers, décida de porter le capital libéré
minimum des entreprises à 2 milliards de nairas pour En outre, l’opération de recapitalisation, dans ses premiers
les compagnies d’assurances Vie, 3 milliards pour les jours, attira dans le secteur des investissements directs
compagnies d’assurances générales, 5 milliards pour les étrangers d’une valeur de 20 milliards de nairas.
compagnies d’assurances mixtes et 10 milliards pour les
compagnies de réassurance. Le cadre législatif
Les nouvelles exigences en matière de capital eurent Pour arriver au stade actuel de son évolution, l’industrie
pour effet de faire passer le nombre de compagnies nigérianne des assurances s’est appuyée sur divers
d’assurances de 103 à 49 et celui des compagnies de textes législatifs.
réassurance de 5 à 2. En conséquence, le marché devint

Le premier de ces textes fut le Motor Vehicle (Third Party Le texte suivant fut l’Insurance Act de 2003 qui abrogea
Insurance) Act de 1945 qui est entré en vigueur en avril l’Insurance Decree No. 2 de 1997 et fixa le capital libéré
1950. Toutefois, la première loi qui conféra à l’Etat des minimum des compagnies d’assurances ainsi qu’il suit:
pouvoirs de supervision sur le secteur des assurances
• Assurance Vie : 150 millions de nairas
au Nigeria fut le Insurance Companies Act de 1961.
Cette loi fut suivie par d’autres textes législatifs qui • Assurance générale: 200 millions de nairas
visaient tous à promouvoir un marché des assurances
sain qui soit profitable à l’économie du pays dans son • Assurance mixte (Vie & IARD): 350 millions de nairas
ensemble.
• Réassurance: 350 millions de nairas
Le Marine Insurance Act, conçu pour réglementer la

Le texte mit également en place le cadre nécessaire
branche maritime, fut adopté au cours de la même
pour une supervision et un contrôle plus efficaces des
année 1961, peu après le Insurance Companies Act.
activités du secteur des assurances au Nigeria.
En 1976, le Insurance Decree, qui abrogea la loi de 1961,

Tous les textes susévoquées doivent être perçus
fut adopté. Le texte faisait obligation aux compagnies
comme autant d’améliorations apportées au secteur
d’assurances de se conformer aux pratiques en vigueur
des assurances au Nigeria, secteur qu’elles ont du reste
dans le secteur du point de vue de leur gestion en même
contribué à assainir et à viabiliser.
temps qu’il offrait une meilleure protection au public.
Par ailleurs, le texte porta le capital libéré minimum des
STRUCTURE DU SECTEUR
compagnies d’assurances à 800 000 nairas contre 100
000 nairas auparavant.
Le secteur des assurances au Nigeria comprend les
opérateurs, les organisations d’auto-régulation ou
En 1988, le Insurance (Special Provisions) Decree No.
organisations professionnelles et les régulateurs.
40 fut promulgué pour corriger les lacunes du Décret
de 1976.
(i) Les opérateurs
Le texte majeur suivant fut le Insurance Decree de

Ce sont les compagnies d’assurances, les intermédiaires
1991 qui modifia de nouveau le cadre législatif et
et les auxiliaires.
réglementaire du secteur des assurances en en palliant
les insuffisances tout en regroupant en un volume la
a) Les compagnies d’assurances
législation alors existante. Le capital libéré minimum fut
porté de 800 000 nairas à 5 millions de nairas.
A l’heure actuelle, on compte sur le marché nigérian
49 compagnies d’assurances et 2 compagnies de
Le NAICOM Decree No.1 (Décret portant création
réassurance. Ces compagnies se répartissent ainsi qu’il
du NAICOM) vint définir les missions, objectifs et
suit:
prérogatives de l’organisme de régulation.
• 23 compagnies mixtes ;
Quant à l’Insurance Decree No. 2 de 1997, il fixa les
nouveaux minima suivants pour le capital libéré des • 19 compagnies IARD ;
compagnies: • 7 compagnies Vie.
• Assurance Vie 20 millions de nairas
Le montant total du capital social libéré du secteur
• Assurance générale 20 millions de nairas s’établit à 200 milliards de nairas (1,38 milliards $EU)
contre 30 milliards de nairas (207 millions $EU) avant
• Risques spéciaux 50 millions de nairas
l’opération de consolidation. Vingt-cinq des compagnies
• Réassurance 90 millions de nairas présentes sur le marché sont cotées à la bourse des
valeurs du Nigeria contre 12 avant la consolidation.
En 1997, le NAICOM Decree No.1 et l’Insurance Decree
N0.2 furent adoptés simultanément.

b) Les compagnies de réassurance Nigerian Council of Registered Insurance Brokers
(NCRIB), le Institute of Loss Adjusters of Nigeria
Il n’existe à ce jour que 2 compagnies de réassurance (ILAN) et le Professional Reinsurance Association
sur le marché nigérian auxquelles il faut ajouter l’Africa of Nigeria (PRAN).
Re qui a son siège social à Lagos.
a) Le Nigerian Insurers Association –
Association des assureurs du Nigeria
c) Les courtiers en assurances
(NIA)
Les courtiers en assurances sont très actifs sur le marché Il s’agit d’une association de compagnies
nigérian. Ils effectuent 80% des placements tandis que d’assurances agréées au Nigeria. Les membres
les 20% restants sont des placements directs et des doivent adhérer au code de pratique du secteur
placements effectués par des agents. On dénombre ainsi qu’aux normes techniques édictées par les
actuellement sur le marché nigérian 592 courtiers diverses commissions de l’Association.
agréés. Autrefois obligatoire en vertu des dispositions
de l’«Insurance Decree » de 1991, l’adhésion
d) Les agents d’assurances à l’Association a été rendue volontaire par l’
« Insurance Decree » de 1997. Le NIA a pour
Les agents d’assurances sont des intermédiaires qui objectifs, entre autres choses, de:
opèrent à une échelle inférieure à celle des courtiers
i. Adopter et appliquer des mesures d’auto-
et dont le rôle se limite à placer des affaires auprès des
régulation ainsi qu’un code de déontologie ;
compagnies d’assurances contre des commissions. On
compte aujourd’hui sur le marché nigérian 2000 agents ii. Protéger et promouvoir les intérêts communs
d’assurances agréés. des assureurs dans toutes les branches;
iii. Mieux sensibiliser l’ensemble des secteurs
e) Les services auxiliaires
d’activité du pays au rôle des assurances ;
Les fournisseurs de services auxiliaires sont: iv. Collaborer avec d’autres associations ou
organisations analogues pour des questions
i. Les experts - sinistres d’intérêt commun et adhérer à ces associations
ou organisations, qu’elles soient locales ou
Ces professionnels jouent un rôle essentiel dans le
étrangères.
fonctionnement du secteur des assurances. Leurs
compétences et leur intégrité en matière de gestion b) Le Nigerian corporation of Registered
des sinistres, en particulier des sinistres importants, Insurance Brokers - Association des
ne sont pas sans incidence sur les fortunes ou Courtiers en Assurances Agrées du Nigeria
les infortunes des compagnies d’assurances. Le (NCRIB)
marché nigérian compte 41 cabinets d’experts-
Le NCRIB est la principale organisation de
sinistres agréés.
régulation des activités des courtiers en
ii. Les actuaires assurances agréés du Nigeria. Créée en 1962
et légalisée en 1967, l’association regroupe des
Les actuaires évaluent les programmes d’assurances personnes morales (des cabinets de courtage
à long terme des companies, notamment en ce en assurances par exemple) aussi bien que des
qui concerne la branche Vie et les pensions. Leur personnes physiques qui exercent cette activité.
apport est indispensable pour le développement de L’Association a été agréée par le NCRIB Act no
la Vie sur le marché. A l’heure actuelle, 5 cabinets 21 de 2003. Cette loi fait obligation à l’association
d’actuaires se partagent le marché nigérian. de tenir un registre des courtiers en assurances
portant le nom, l’adresse, les qualifications et
(ii) Les organisations d’auto-régulation
toutes autres informations requises relatives à
Ce sont des organisations professionnelles telles toute personne désireuse d’y adhérer dans les
que le Nigerian Insurers Association (NIA), le formes prescrites. Le Conseil de l’association
est par ailleurs chargé de :

i. La diffusion des connaissances, de la formation (ii) Les organismes de régulation
et de la recherche;
Le principal organisme de régulation du secteur
ii. L’arbitrage et du règlement des différends entre des assurances au Nigeria est le National
les membres; Insurance Commission (NAICOM) tandis que le
Chartered Insurance Institute of Nigeria (CIIN)
iii. De la protection des intérêts des membres et
s’occupe des normes en matière de formation
de la promotion de la profession de coutier.
et d’éthique professionnelle.
a. Le National Insurance Commission (NAICOM)
c) Le “Institute of Loss Adjusters of Nigeria”
– Institut des experts-sinistres du Nigeria Le National Insurance Commission a été créé
(ILAN) par le NAICOM Act No. 1 de 1997. Cette loi
confère à la Commission de vastes pouvoirs
L’institut des experts-sinistres du Nigeria a vu le
en matière d’administration, de supervision,
jour en 1981 dans le but principal de répondre
de régulation et de contrôle des assurances au
aux besoins de formation en expertise-sinistres
Nigeria.
et d’élaborer un code de déontologie pour ses
membres. Les missions de la Commission consistent
notamment à:
L’association fournit des services techniques au
marché des assurances dans les domaines des i. Définir les normes en matière d’assurances au
enquêtes relatives aux sinistres, de l’expertise Nigeria;
préalable à la souscription des risques, de
ii. Approuver les taux de prime pour les différentes
l’évaluation des sinistres, de l’expertise-
branches d’affaires;
sinistres, de la superintendance des cargaisons
et de la gestion générale des risques. iii. Approuver les taux de commission pour toutes
les branches d’affaires;
Les buts et objectifs de l’association sont les
suivants : iv. Réglementer les transactions entre assureurs
et réassureurs;
i. Créer un corps professionnel d’experts-
sinistres; v. Protéger les détenteurs et bénéficiaires de
police ainsi que les tierces parties.
ii. Promouvoir le bien-être général des experts-
sinistres; b. Le Chartered Insurance Institute of Nigeria
(CIIN)
iii. Oeuvrer pour la formation dans le domaine de
l’expertise-sinistres. Le CIIN a été créé en 1959. Toutefois, il n’a été
agréé que par le Décret No 22 de 1993. Le CIIN
d) Le “Professional Reinsurance Association
définit les compétences et aptitudes requises
of Nigeria”– Association des professionnels
des professionnels des assurances ainsi que les
de la réassurance du Nigeria (PRAN)
normes professionnelles dans ce domaine. Il
Cette association a été créée en 1988 dans le est également un forum d’échanges pour les
but de: acteurs du secteur.
i. Promouvoir la pratique de la réassurance Le CIIN a également pour missions de :
professionnelle au Nigeria ;
i. Etre une organisation faïtière qui permette
ii. Promouvoir les normes professionnelles les plus de promouvoir l’efficacité, le progrès et
élevées auprès des membres ; l’épanouissement général des professionnels
des assurances ;
iii. Donner des avis ponctuels aux autorités de
régulation sur les questions de réassurance ; ii. Définir des moyens de vérification des
qualifications des adhérents potentiels ;
iv. Fournir une formation appropriée à ses
membres. iii. Promouvoir et examiner toutes les questions
en rapport avec les différentes branches
d’affaires;

vi. Promouvoir les normes éthiques et un potentiel de croissance. La politique du pays dans le
professionnelles les plus élevées en élaborant secteur des assurances est formulée dans le Financial
pour ce faire un code de conduite et de Services Strategy (FSS), document de stratégie dont
déontologie applicables aux membres; l’objectif ultime est de «faire du Nigeria un des marchés
des assurances de premier choix en Afrique caractérisé
v. Servir de forum d’échanges pour les acteurs
par une forte capacité, la transparence, l’efficacité et la
des différentes branches d’affaires.
sécurité et hisser le pays au 15ème rang mondial des
marchés d’assurances d’ici 2020».
LE MARCHE DES ASSURANCES AU NIGERIA: ETAT
DES LIEUX
Pour atteindre cet objectif, le National Insurance
Commission a conçu et commencé à mettre en œuvre
Du point de vue du chiffre d’affaires, le marché nigérian
des programmes tels que :
des assurances occupe le troisième rang en Afrique
après l’Afrique du Sud et la Maroc. Toutefois, si l’on a) La politique dite du « Local Content » en vertu de
tient compte de la part de la production dans le PIB laquelle la prime nationale dans les secteurs du
exprimée en dollar des Etats-Unis, le Nigeria n’arrive pétrole et du gaz doit être retenue dans le pays
qu’en cinquième position sur le continent, loin après à hauteur de 45% en 2007 et 70% en 2010. La
l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc et l’Egypte, ainsi prime générée par les secteurs du pétrole et du gaz
que le montre succinctement le tableau ci-après: devrait atteindre 42 milliards de nairas en 2010 et
500 milliards de nairas en 2020 ;
A l’échelle mondiale, le Nigeria est le troisième pays
dont la part de la prime d’assurances dans le PIB par b) La politique d’assurance obligatoire des immeubles
habitant est la plus faible, ne devançant ainsi que en construction ainsi que des édifices publics qui
l’Arabie Saoudite et l’Algérie. devrait générer une prime de 1000 milliards de
nairas en 2020 ;
Il faut toutefois relever que le taux de pénétration des
c) La politique de couverture maritime dans le cadre
assurances au Nigeria est des plus faibles alors même
du Cabotage Act;
que le marché local présente un potentiel de croissance
considérable. En 2006, des rapports classaient le Nigeria d) Le programme de pleine application de la loi rendant
au 30ème rang mondial des marchés dont l’expansion obligatoire l’assurance-automobile (assurance
était la plus rapide. A l’échelle continentale, le pays tierces parties) qui devrait générer quelque 54
arrivait en 3ème position de ce même classement avec milliards de nairas d’ici 2010 ;
un taux de croissance de la prime de 17,7%, après le
e) Le programme d’assurance groupe vie et rentes
Kenya et l’Angola.
viagères obligatoire dans le cadre du Pension
Reform Act (Loi sur la réforme des fonds de
A la fin de l’année 2007, la prime totale au Nigeria
pension) de 2004;
s’établissait à 120 milliards de nairas, soit 860 millions $EU.
Toutefois, au lendemain de l’opération de recapitalisation
Il y a lieu de faire observer que le taux de pénétration
et de consolidation menée dans le secteur, on s’attend à
de l’assurance Vie au Nigeria reste très faible. En effet,
ce que la capacité du marché s’accroisse, ce d’autant plus
des quelque 20 millions de personnes qui ont un emploi
que les compagnies d’assurances ont été restructurées,
dans les secteurs formel et informel dans le pays, moins
avec un accent particulier sur la gouvernance
de 1 million sont couvertes, ce qui témoigne du fort
d’entreprise, la recherche et développement, la qualité
potentiel de croissance et de développement de cette
des plateformes informatiques, les questions de label et
branche d’affaires. D’autres domaines qui regorgent
la mondialisation, toutes choses qui devraient donner
d’opportunités sont la micro-finance et la responsabilité
lieu à un marché vigoureux.
civile professionnelle dans le cadre du programme
de couverture médicale obligatoire et d’assurance
PERSPECTIVES D’AVENIR
agricole.
Ainsi qu’il a été relevé plus haut, le marché nigérian est
Dans le cadre des efforts déployés par la NAICOM pour
largement sous-développé et, par conséquent, présente

renforcer la pénétratión de l’assurance au Nigeria par le réactivation de la pratique des agents d’assurances pour
biais de la mise en application du concept de l’assurance les polices individuelles, en particulier dans la branche
obligatoire, la notion de discipline du marché est de plus Vie, devrait contribuer, dans un avenir proche, à
en plus perçue comme catalyseur de croissance. A cet résorber considérablement le grave déficit qui s’observe
effet, la NAICOM a publié un code de gestion d’enterprise actuellement dans le secteur.
spécialement destiné aux assureurs, et des mesures et
structures sont en train d’être mises en place pour que REFERENCES
ceux-ci en respectent les prescriptions.
i. Nigerian Insurance Sector, Afrinvest West Africa.
CONCLUSION ii. A century of Insurance in Nigeria, NIA.
Le marché des assurances au Nigeria a connu des iii. Financial System Strategy 2020, Final Report on
évolutions notables et devrait croître de manière the Insurance Market.
exponentielle dans un contexte de forte expansion de
iv. Insurance Yesterday, Today and Tomorrow, Paper
l’économie nationale.
presented to the Financial Services Group LCCI by
Avec une population de 140 millions d’habitants et
- Fola Daniel, Commissioner for Insurance, Federal
une classe moyenne en progression, le secteur des
Republic of Nigeria.
assurances au Nigeria présente un potentiel monumental.
Ce potentiel est d’autant plus réalisable que l’organisme v. Nigerian Financial System Strategy 2020 plan “Our
de régulation s’est engagé dans une vaste et vigoureuse Dream”, Prof. Chukuma Soludo, Gouverneur de la
campagne de sensibilisation activement soutenue par Banque centrale du Nigeria.
l’ensemble du secteur.
vi. Nigerian Insurance Statistics and Directory 2004-
Un des leviers essentiels de la croissance du secteur 2006, NAICOM.
des assurances au Nigeria est la vigueur avec laquelle vii. Nigerian Financial Review- Vol. No 1-4 1998.
les couvertures obligatoires sont appliquées. La

NOUVELLES DES REGIONS
AFRIQUE DE L’OUEST ANGLOPHONE 3. Sinistres majeurs
A. Sinistres importants Algérie
- Un incendie a frappé l’usine du Nigerian • Arselor Mital du 02/01/2008 - estimation à

Bottling Company Plc dans l’Etat du Benin le 18 100% : 71 000 000 US$
décembre 2008, causant des pertes estimées à • Energy Sonatrach du 24/08/2008- estimation à
101 419 878,29 $EU. 100% : 7 000 000 US$
- Un sinistre a frappé les locaux de May & Baker • Inondation du 01/10/2008 - estimation à 100%
Nigeria Plc le 12 janvier 2008. Les pertes sont : 3000 000 US$.
estimées à 2 312 839,36 $EU.
Libye
- Une explosion s’est produite au NNPC/PPMC le
• Energy NIOC du 18/08/2008 - estimation à
15 mai 2008. Les pertes ont été estimées à 9
100% : 13 200 000 US$
127 789,04 $EU.
• Energy Noc du 14/04/2008 - estimation à
B. Création/Acquisition de compagnies
100% : 9 500 000 US$
Ghana
Mauritanie
- IGI Ghana
• Marine hull du 15/12/2008 - estimation à 100%
M. Emmanuel Oyetoyan (DG)
: 1 400 000 US$
- Regency Alliance (GH) Ltd
Maroc
M. Bode Oseni (DG)
• Incendie - Fromagerie BEL du 23/10/2008 -
- International Energy (GH) Ltd
Mme. Roseline Ekeng (DG) estimation à 100% : 18 500 000 US$
- Wapic Insurance (GH) Ltd • Incendie OCP du 10/06/2008 - estimation à

M. Abiodun Razak (DG) 100%: 4 000 000 US$
- Nem Insurance (GH) Ltd Tunisie

M. M. Saraki (DG) • Energy SOCCO déclare le 26/10/2008 (U/y
Libéria 2002) - estimation à 100% : 3 700 000 US$
- IIC (Liberia) Ltd

Dr. Ausitin Okafor (DG) AFRIQUE DU NORD-EST
- Mutual Benefit Ass. (Lib) Ltd 1. Nouvelles compagnies

M. Duw Tuanwleh Mayson (DG)
Egypte
Gambie
D’une manière générale, l’heure est aux réformes
- Gamstar Insurance Co. Ltd
en Egypte, et les privatisations figurent en bonne
M. Abiodun Alao (DG)
place dans l’ordre du jour des pouvoirs publics
MAGHREB qui entendent poursuivre leur programme en la
matière. Pour ce qui est des assurances, Egypt Re,
1. Nouvelles compagnies: Al Chark Insurance Company et Misr Insurance
Algérie Company ont été fusionnées en fin 2007.
Entrée en activité de la Société CARDIF spécialisée La nouvelle entité née de cette fusion, en
dans les assurances de personnes. l’occurrence Misr Insurance Company, est
majoritairement détenue par l’Etat égyptien et reste
2. Législation une filiale d’Insurance Holding Company (IHC), de
Pas de changement par rapport à 2007 création récente. Misr Insurance Company devrait
être inscrit à la bourse des valeurs égyptienne.

IHC a dévoilé il y a quelques semaines des plans ILES AFRICAINES DE L’OCEAN INDIEN
visant à faire en sorte que le National Insurance
Company of Egypt se spécialise dans la branche Maurice n’a connu aucun sinistre important au cours
Vie pendant que Misr s’occuperait des autres de la saison des cyclones. A l’inverse, Madagascar a
branches. été frappé par quelques dépressions tropicales et des
cyclones tels que FAME, IVAN et JOKWE qui ont causé
Les autorités de contrôle des assurances en Egypte
des pertes en biens et en vies humaines, encore que ces
ont accordé des agréments à quelques compagnies
pertes fussent non couvertes en grande partie.
dont certaines, à l’exemple de l’Egyptian Takaful
Insurance, ont d’ores et déjà démarré leurs
Des pluies torrentielles ont causé de graves inondations
activités.
à Maurice en mars 2008, tuant deux personnes et
Un nouveau projet de loi a été introduit au parlement engendrant de nombreuses déclarations de sinistres
en matière d’assurance responsabilité civile – quelque 340 au total – d’une valeur totale estimée à
automobile obligatoire. La principale innovation du 2,5 millions $EU.
texte est qu’il limite la responsabilité légale à 40
000 livres égyptiennes pour les décès et à 20 000 Pour la première fois de son histoire, le bureau régional
livres égyptiennes pour les dommages corporels. de Maurice, avec l’appui de celui de Nairobi, a organisé,
Ces montants constituent des limites légales. du 16 au 20 juin, le séminaire annuel sur la réassurance
Toutefois, les tribunaux peuvent se prononcer pour de l’Africa Re. Le séminaire a connu la participation de
des montants supérieurs à l’effet d’inciter le marché 80 personnes originaires de 16 pays.
à mettre en place des couvertures optionnelles
pour les montants excédentaires le cas échéant. Les autorités des Seychelles ont décidé d’adopter une
politique de taux de change flottant pour la monnaie
2. Législation du pays pour compter du 1er novembre 2008. En
conséquence, au 31 janvier de la même année, la
La législation sur le contrôle des assurances a
monnaie des Seychelles s’était dépréciée de 105% par
été amendée, la grande nouveauté étant que le
rapport au dollar des Etats-Unis en comparaison de sa
capital minimum a été porté à 60 millions de livres
valeur à la même date de l’année précédente.
égyptiennes. En outre, les compagnies mixtes
devront désormais se doter d’entités distinctes
La roupie mauricienne s’était dépréciée de 12,78%
pour les affaires Vie d’une part et les affaires
par rapport au dollar des Etats-Unis au 31 décembre
IARD d’autre part. Enfin, des sociétés de courtage
2008 en comparaison de son taux de change à la même
pourront désormais être constituées. Jusqu’au
période de l’année 2007.
début de cette année, seuls des individus pouvaient
faire le courtage.
L’incidence réelle de la crise financière mondiale actuelle
Dans le cadre des efforts visant à accroître l’efficacité sur les économies des Iles africaines de l’océan Indien
des autorités de contrôle des assurances, l’Etat reste à déterminer, encore qu’on observe d’ores et déjà
égyptien a adopté une loi tendant à fusionner les des signes d’essoufflement de ces économies.
organismes de contrôle des services financiers non
bancaires en une seule entité. Pour le moment, la AFRIQUE DE L’EST
Banque centrale nationale continue de superviser
les activités du secteur bancaire. Environnement économique
3. Autres nouvelles Nouvelles de Zambie: En raison de la crise économique

Soudan et du déclin du cours des minerais et des métaux,
nombre de compagnies minières en Zambie ont
Le Sudan Insurance Federation (Fédération considérablement ralenti leur production.
des compagnies d’assurances et réassurance
soudanaises) s’est doté d’un nouveau comité
exécutif.

A. Nouvelles des compagnies B. Nominations/Départs
A.1 Création ou acquisition de compagnies B.1 Nominations
Tanzanie Nominations au Kenya
Deux nouvelles compagnies ont démarré leurs 1. Jubilee Insurance Kenya : M. Patrick
activités en début 2009 en Tanzanie. Il s’agit de : Tumbo a été désigné à la tête de la
compagnie en 2008.
1. Momentum Insurance : Cette compagnie IARD a
démarré ses activités en février 2009 en partenariat
avec Krishna Finance Investments. Elle est dirigée
2. General Accident Kenya : M. Vijay
par M. Pradeep Kumar Srivastava.
Shrivastava a été nommé directeur
2. Century Insurance : La compagnie, qui a été général de la compagnie.
autorisée à exercer dans la branche non-marine,
s’apprête à démarrer ses activités.
3. Geminia Insurance Kenya : M. Siddharth
Ouganda
Iyer a été nommé directeur général de
Deux nouvelles compagnies démarrent leurs la compagnie, en remplacement de M.
activités en Ouganda. Ce sont : B. R. Shah, décédé prématurément en
février 2008.
a. Pax Insurance, compagnie détenue par l’Eglise
catholique ; et
b. APA Uganda, filiale d’APA Kenya. 4. Kenya Orient Insurance : Madame

Virginia Magondu a été nommée
Ethiopie
directrice générale.
Les compagnies ci-après ont été agréées en
Ethiopie :
5. Old Mutual Life Assurance : M. Tavaziva
a. Oromia Insurance ; et
Madzinga a été nommé directeur
b. Ethio Life Insurance, première compagnie Vie du général.
pays
Kenya
6. Old Mutual Life Assurance : M. Bertie
a. M/S Continental Re a ouvert une représentation à van der Walt a été désigné à la tête du
Nairobi. groupe.
b. Capital Express a acquis 65% du capital-actions de

Trinity Life Kenya.
7. CfC Life : M. Abel Munda a été nommé
A.2 Compagnies en difficulté directeur général.
- Kenya
Deux compagnies d’assurance de véhicules de
transport public au Kenya ont été placées sous
surveillance. Il s’agit de M/S Invesco (en 2008) Nominations au Rwanda
et M/S Standard Assurance (en 2009).
1. SONARWA : M. Corneille Karekezi a été désigné
- Zambie au poste de directeur général de la compagnie.
La compagnie Zigi Insurance a été placée sous
surveillance.

B.2 Départs 2. Le sinistre qui a frappé Alex Prousex dans la
branche Aviation le 27 janvier 2007 a entraîné
Ouganda: M. F. F. Magezi, longtemps commissaire
des paiements d’un montant total de 1,47 millions
aux assurances, a été admis à faire valoir ses
$EU.
droits à la retraite. L’intéressé n’a pas encore été
remplacé. 3. Un incendie a frappé le Nakumatt Holdings, grand
supermarché de Nairobi, en date du 28 janvier
C. Législation
2009. Les pertes causées ont été estimées à 5
1. Nationalisation de la réassurance Vie au kenya: millions $EU.
Les autorités de contrôle et de régulation des
Tanzanie
assurances au kenya ont décidé en juillet 2008 que
toutes les affaires Vie dans le pays doivent être 1. Les pertes totales engendrées par l’incendie qui
cédées en premier lieu à des réassureurs locaux s’est produit à Hotel Sea Cliff le 22 septembre 2007
pour compter de janvier 2009. Cette décision est ont été évaluées à 8,1 millions $EU.
entrée en vigueur à la date susmentionnée.
2. Les dommages entraînés par l’incendie qui a frappé
2. Le WIBA remis en question : Le Work Injury Benefif Alaf Limited le 29 janvier 2008 ont été estimés à
Act – WIBA (Loi sur l’indemnisation des victimes 23,7 millions $EU.
d’accidents de travail) qui a remplacé le Workmen’s
Zambie
Compensation Act au Kenya, a été remis en question
par un tribunal qui en a abrogé 9 articles qu’il a 1. Le sinistre qui a frappé le Mopani Copper Mines
qualifiés d’anticonstitutionnels. Affaire à suivre. le 24 décembre 2007 a entraîne des pertes d’une
valeur totale de 9,8 millions $EU.
D. Sinistres importants
Malawi
Kenya
1. L’incendie et l’interruption d’activités qui ont frappé
1. Un incendie a frappé le Tiwi Beach Resort (Station
CELTEL Malawi le 3 mars 2007 ont causé des pertes
balnéaire de Tiwi) à Mombassa le 14 janvier 2009,
estimées à 9 millions $EU.
causant des pertes estimées à 4,4 millions $EU.

PERSONNEL D’ENCADREMENT DE L’AFRICA RE
SIEGE
Direction Exécutive Directeur Général Bakary KAMARA
Directeur Général Adjoint (Opérations) Haile M. KUMSA
Directeur Général Adjoint (Opérations) Corneille KAREKEZI
Directeur Général Adjoint (Services) Ganiyu MUSA
Administration Directeur de l’Administration et des Ressources Humaines Muhammed ALI-KOTE
Responsable principal des ressources humaines Atangana EFFILA
Secrétariat Secrétaire de Société Vacant
Sous-Directeur, Secrétariat & Langues Vacant
Finance & Comptabilité Sous-Directeur Reporting Financier p.i Moussa BAKAYOKO
Chargé des Placements George AMAOKO-TEMENG
Technologie de l’Information Sous-Directeur Mohamed KANTE
Opérations Techniques Directeur des Opérations Centrales et de l’Inspection Alain G. RAVOAJA
Statisticien Adewale ADEWUSI
Actuaire Principal L. BARAGUNSWA
Audit Interne Directeur de l’Audit Interne Ike O. UDUMA
BUREAUX REGIONAUX
Casablanca Directeur Régional Mohamed KANNOU
Sous-Directeur Financier et Compt. Ousmane SARR
Directeur Adjoint, Opérations M. BELAZIZ
Directeur Adjoint, Marketing Fuad ELGDERI
Nairobi Directeur Régional George OTIENO
Sous-Directeur, Opérations Shimelis BELAY
Sous-Directeur Financier et Compt. Mme S. AKINWALE
Directeur Adjoint de l’Audit Interne/Responsable de la Gestion Sere Mady KABA
Intégrée des Risques
Souscriptrice Principale Mme Marie-Agnès SANON
Abidjan Directeur Régional Mamadou HAIDARA
Directeur Régional Adjoint Patrick N’GUESSAN
Sous-Directeur Financier et Compt. Assemian O. ASSEMIAN
Ingénieur Souscripteur Benga NYANGWE
Ile Maurice Directeur Régional Mme Elisabeth AMADIUME
Sous-Directeur Financier et Compt. Eshan GAFFAR
Souscripteur Principal Dhawan SANJEEV
Le Caire Directeur Régional Omar A. H. GOUDA
Sous-Directeur Financier et Compt. Austin IKHEKUA
Afrique de l’Ouest Directeur Régional Ken AGHOGHOVBIA
Sous-Directeur (Souscription et Marketing) Nasser MAHMOUD
Souscripteurs Principaux Mme Funmi
OMOKHODION
Paul ATIOMO
FILIALE
Afrique du Sud Directeur Général Paul RAY
Directeur Général Adjoint Daryl De VOS
Sous-Directeur Financier et Compt. Ibrahim IBISOMI
Souscripteur Principal John IZEGBU

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Casablanca Nairobi Abidjan Maurice

E.mail: nairobi@africa-re.com Fax: (230) 210-2496

Le Caire Afrique de l’Ouest African Reinsurance Corp.

Downtown, Cairo Victoria Island, 2nd Floor (West Wing)

Egypt P.M.B. 12765 Oakhurst Building 11-13,

E.mail: info@africa-re.com Fax: (234-1) 2663282/2626664 Tel: (27-11) 484-3764/1970/1606

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MEMBRES 27 GESTION ET FINANCE

43 Kaléidoscopie du marché nigérian des assurances

50 NOUVELLES DES REGIONS

Tous droits réservés.

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Les sujets traités par la présente à une autre institution dont le

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Introduction les innovations susévoquées; elle

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Néanmoins, si l’on tient compte de leur extensibilité et

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23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 

 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

• L’insuffisance d’informations permettant de

“Managing Agriculture Production Risk: Innovation in Developing

Countries”; Rapport de la Banque mondiale 32727-GLB

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10 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

Structure du Mesure de Utilisateur

4 Estimations fondées sur Manuamorn (2007) et des

23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 11

12 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

Source: Skees and Collier, 2008

23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 13

Contexte des secteurs tels que l’horticulture,

14 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 15

16 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

En comparaison de ce qui s’observe dans d’autres

L’Afrique représente 13,7% de la population mondiale, mais

23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 17

PAUVRETE ISSU DE personnes actives

INTERNATIONAL RISQUES par secteur

Nombre de Population Agriculture Dépenses privées Dépenses

18 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

PROBLEMES LIES A LA DEMANDE PROBLEMES LIES A L’OFFRE

23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 19

INSTITUTION Nombre d’emprunteurs Coûts d’exploitation en Coûts ajustés par

20 Le Réassureur Africain 23ème Edition, Juin 2009

23ème Edition, Juin 2009 Le Réassureur Africain 21

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