Methode D'etude de Micro-Organismes
Methode D'etude de Micro-Organismes
Methode D'etude de Micro-Organismes
Introduction
Détection et identification des micro-organismes en microscopie
Étude de la biodiversité microbienne
Inventaire des micro-organismes présents dans les boues
Quantification des micro-organismes
Conclusion
Références
INTRODUCTION
La biologie moléculaire est devenue incontournable dans l’étude des
processus biologiques impliqués dans le traitement des eaux résiduaires.
Cet article présente les outils couramment utilisés aujourd’hui pour
caractériser les populations microbiennes des boues activées, apportant
des informations essentielles à la compréhension et à l'optimisation du
fonctionnement des stations d’épuration.
Longtemps, l’étude des stations d’épuration s’est limitée au suivi des
données physico-chimiques en entrée et en sortie de l’installation,
considérant le bassin biologique comme « une boîte noire » où avaient
lieu des réactions chimiques mal comprises, réalisées par des micro-
organismes non identifiés. La microbiologie des boues activées a permis
de lever de nombreuses zones d’ombre sur la nature des réactions
existant dans le bassin biologique et le rôle des micro-organismes
présents. Avec l’arrivée de la biologie moléculaire, de nouvelles
informations capitales ont été apportées, notamment sur la relation
identité/fonction des micro-organismes, améliorant encore notre
connaissance des mécanismes de dépollution mis en jeu au sein des
stations d’épuration.
Pour caractériser l’aptitude des boues activées à traiter un type de
polluant, le microbiologiste doit répondre à plusieurs questions dont les
principales sont : qui, combien, comment ? Les méthodes de
microbiologie traditionnelles, dites pasteuriennes, ne répondent que très
imparfaitement à ces questions. L’identification et le dénombrement des
micro-organismes se font par microscopie sur des critères
morphologiques ou de coloration, ou encore par tests biochimiques
après isolement et culture sur boîtes de Petri ou en milieux liquides. Or,
la très grande majorité des micro-organismes est incultivable sur ces
milieux car les facteurs nécessaires à leur croissance restent inconnus.
De plus, ces méthodes requièrent l’isolement du micro-organisme de son
milieu naturel et de sa communauté, ce qui biaise forcément l’évaluation
de ses activités.
Les méthodes moléculaires, en s’affranchissant de la mise en culture,
réduisent énormément les biais des méthodes pasteuriennes. Elles
permettent de caractériser les micro-organismes d’un échantillon, qu’ils
soient cultivables ou non, dans leur environnement naturel (Huybens et
al., 2009). Ces techniques utilisent des séquences (1) d’ADN (2)
spécifiques des micro-organismes cibles afin de les identifier et de les
dénombrer. Selon que la séquence ciblée est choisie dans une région
très conservée (3) des gènes marqueurs, ou au contraire dans une
région très variable, il sera mis en évidence des groupes microbiens très
divers, ou bien des micro-organismes très ciblés (espèce ou sous-
espèce bactérienne). D’un point de vue pratique, seule une centaine de
millilitres de boue activée est nécessaire à la réalisation de dizaines,
voire de centaines d’analyses moléculaires. Ces techniques sont donc
particulièrement puissantes dès lors que la représentativité de
l’échantillonnage est bien assurée.
Cet article présente les outils couramment utilisés aujourd’hui pour
caractériser les populations microbiennes des boues activées
(identification, biodiversité, quantification) en détaillant leurs principes et
en donnant quelques exemples d’application en épuration des eaux
résiduaires.