Résistivité Des Métaux
Résistivité Des Métaux
Résistivité Des Métaux
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques K 710 − 1
RÉSISTIVITÉ DES MÉTAUX _______________________________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
K 710 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques
______________________________________________________________________________________________________________ RÉSISTIVITÉ DES MÉTAUX
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques K 710 − 3
RÉSISTIVITÉ DES MÉTAUX _______________________________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
K 710 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques
______________________________________________________________________________________________________________ RÉSISTIVITÉ DES MÉTAUX
2. Précision des valeurs Par exemple, en ajoutant à l’aluminium environ 0,6 % de silicium et
0,6 % de magnésium (alliage dit almélec), on n’augmente la résistivité
de résistivité que de 10 à 15 % ; de même, en ajoutant 0,3 à 0,5 % de tellure au
cuivre, on n’a que 2 ou 3 % d’accroissement de résistivité. Par contre
avec l’or, si l’on ajoute 0,1 % de tellure et autant de cuivre, la résistivité
2.1 Précision des mesures passe de 2,42 × 10– 8 à 4,05 × 10 – 8 Ω · m, c’est-à-dire n’est pas très
loin de doubler.
Mesurer la résistance d’un conducteur avec une précision de Le manganèse est un des métaux qui présente les plus grandes
l’ordre de 0,5 % ne pose généralement pas de problème majeur à variations apparentes inexpliquées, peut-être parce que l’on ne sait
un laboratoire normalement équipé, et les laboratoires de métrologie pas bien doser ses impuretés. Ainsi, dans sa variété α (qui
font évidemment beaucoup mieux. On peut donc s’attendre à obtenir correspond à une température inférieure à 740 oC), on relève des
des chiffres de résistivité extrêmement précis. De fait, les résultats valeurs de résistivité s’étageant entre 150 × 10– 8 et 700 × 10– 8 Ω · m,
des expérimentateurs que l’on peut trouver dans la littérature, iso- entre les résultats expérimentaux de mêmes auteurs ou d’auteurs
lément ou dans des tables de constantes, sont donnés couramment différents.
avec 3, voire 4, chiffres significatifs. Malheureusement, les résultats
des uns et des autres présentent entre eux des écarts qui sont très
fréquemment supérieurs au pour-cent, et peuvent atteindre dans des
cas extrêmes 50 et même 100 %, ce qui rend illusoires les précisions 2.4 Influence des traitements mécaniques
indiquées. et thermiques
Ces écarts sont dus, dans quelques cas, à des difficultés parti-
culières de réalisation des éprouvettes de mesure et, pour le reste, Les traitements mécaniques que subissent les métaux ont une
à l’impossibilité de caractériser le métal considéré en prenant en influence non négligeable sur leur résistivité, qui dépend du métal
compte tous les facteurs qui influent sur ses caractéristiques considéré. Par exemple, un laminage de l’argent, qui réduit son
électriques. épaisseur de 90 %, entraîne une augmentation de sa résistivité
de 5 %. De la même façon, l’écrouissage de l’aluminium et du
cuivre accroît leur résistivité de quelques pour-cent. Avec le fer, il
n’y a pratiquement pas d’influence de l’écrouissage, tant que
2.2 Difficultés particulières celui-ci reste faible, c’est-à-dire correspondant à un allongement de
de détermination l’ordre de 5 % ; par contre, au-delà, on constate une augmentation
assez brusque de la résistivité qui peut atteindre 6 %.
Pour déterminer la résistivité d’un métal, il est nécessaire de Les traitements thermiques ont également une influence assez
constituer avec lui un conducteur homogène de forme parfaitement importante sur les caractéristiques électriques de tous les métaux.
définie, généralement, comme il a été dit, cylindrique, ce qui pose Les recuits, en particulier, tendent le plus souvent à diminuer la
des problèmes avec certains métaux. C’est le cas, notamment, des résistivité, mais dans des proportions qui dépendent du corps
métaux alcalins, en raison de leur grande oxydabilité et de l’impos- considéré, des températures et des durées du recuit, des contraintes
sibilité que l’on rencontre d’en étirer un fil pur. On peut, pour ceux-ci, mécaniques préalables, etc.
tenter de provoquer une solidification du métal dans un tube, mais
il risque de se produire alors des cavités d’importance non Ainsi, avec du cobalt étiré pur du commerce, un auteur trouve que
la résistivité croît de 6,36 × 10– 8 à 6,48 × 10– 8 Ω · m après un recuit
négligeable.
à 500 oC, tandis qu’un autre auteur travaillant sur des lames de cobalt
pur trouve qu’elle diminue de 8,07 × 10– 8 à 6,85 × 10–8 Ω · m après
un recuit à température peu supérieure (rouge sombre). La figure 1
2.3 Influence des impuretés montre, à titre d’illustration, l’évolution de la résistivité d’un fil
d’aluminium faiblement allié (de 0,8 mm de diamètre) en fonction
C’est toutefois les impuretés du métal qui jouent, et de loin, le de la température d’un recuit flash (0,2 s).
plus grand rôle dans la dispersion constatée des caractéristiques
électriques des métaux. Bien sûr, en théorie, les mesures de résis-
tivité sont effectuées avec du métal pur mais, en pratique, il n’y a
jamais de métal réellement pur et le taux d’impuretés est d’autant
plus difficile à déterminer qu’il est plus faible. La nature de ces impu-
retés a également une nette influence sur les valeurs trouvées.
C’est ce qui explique que des mêmes expérimentateurs travaillant
sur un même métal (au moins en apparence) aient trouvé des chiffres
discordants sans pouvoir en expliquer la différence. Ainsi, à titre
d’exemple tout à fait typique, on peut citer les travaux de Wise [4]
qui, travaillant sur du nickel électrolytique à 99,98 %, aboutit aux trois
chiffres suivants pour la résistivité à la température ambiante :
6,141 × 10– 8 ; 6,844 × 10– 8 et 10,327 × 10– 8 Ω · m.
L’influence des impuretés sur la résistivité dépend beaucoup du
métal considéré, de la nature de ces impuretés et de la température
d’utilisation. Avec l’aluminium et le cuivre, à la température
ambiante, il n’apparaît qu’un effet relativement limité des impuretés
ordinaires. C’est ce qui permet d’ailleurs de réaliser des alliages qui
ont des propriétés électriques voisines du métal pur, avec des carac- Figure 1 – Variation de la résistivité d’un fil d’aluminium
téristiques mécaniques par contre assez différentes. faiblement allié avec la température d’un recuit flash
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques K 710 − 5
RÉSISTIVITÉ DES MÉTAUX _______________________________________________________________________________________________________________
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
K 710 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Constantes physico-chimiques
P
O
U
Résistivité des métaux R
E
par Michel FALLOU N
Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité
Ancien chef du Département Machines Électriques à la Direction des Études
et Recherches d’Électricité de France
S
Références bibliographiques A
[1] PASCAL (P.). – Nouveau traité de chimie miné-
rale. Masson et Cie (1958).
(Dans ce traité, qui comporte plus de
V
18 volumes, le lecteur trouvera des centaines
de références de publications rapportant des
mesures de résistivité).
O
[2] CHRÉTIEN (A.) et FREUNDLICH (W.). – Le
tungstène. [1] (1986).
I
[3]
[4]
Documentation technique sur les fils et alliages
d’aluminium. Péchiney Paris.
WISE. – Proceedings of Institution of Radio-
R
engineers. Tome 25, p. 714 (1937).
P
Normalisation L
Association française de Normalisation AFNOR
NF C 30-010 2-30
NF C 34-120 9-76
Cuivre type recuit. Spécification.
Câbles en aluminium-acier pour lignes aériennes. Règles.
U
S
1 - 1988
Doc. K 710