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2
CHAPITRE
Réseaux, clusters,
quelles dynamiques
pour l’entreprise ?
Résumé
Cet article traite du domaine des réseaux d’entreprises ; Districts, SPL,
Pôles, Clusters… Tous les réseaux d’entreprises qui se constituent sur le
territoire sont autant de chances d’un développement plus harmonieux et
durable de nos régions. Dans un premier temps, nous mettrons en évidence
la diversité des représentations rattachées au terme « réseaux », pour nous
concentrer ensuite sur le modèle du « cluster » développé par M. Porter
dans les années 1990.
Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons aux motivations qui
conduisent les entreprises à participer à ces démarches et aux avantages
qu’elles peuvent en tirer.
Dans un troisième temps, nous présenterons la grande diversité des initia-
tives et démarches existant dans le paysage mondial (chaque pays utili-
sant des terminologies et des critères différents) pour identifier ou promou-
voir les clusters.
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Introduction
L’ouverture croissante des marchés, la libéralisation du commerce au plan
international liée à la réduction des barrières douanières, la baisse des
coûts de transport et de télécommunications, couplées à l’accélération des
progrès technologiques se traduisent par une multiplication des échanges.
On assiste à des bouleversements industriels dans la façon de produire et
de vendre. Ainsi, pour satisfaire les exigences de la demande globale, les
entreprises multiplient les stratégies d’alliance et de partenariat (Daft et
Lewin, 1993).
De nombreux travaux théoriques ou empiriques sont consacrés ces dernières
années aux changements fondamentaux qui s’opèrent dans les organisa-
tions et sur la structuration de formes organisationnelles nouvelles.
Combinant souplesse, flexibilité, richesse et dynamisme, le réseau d’en-
treprises apparaît comme la forme organisationnelle la plus performante,
particulièrement adaptée à un environnement mondial, global et rapidement
évolutif.
De fait, pour plusieurs auteurs (Daigne, 1995 ; Fréry, 1997 ; Livian, 1998 ;
Ettighoffer, 2000), cette forme d’organisation, qu’ils nomment réseau, entre-
prise virtuelle, constellation, ou autre, devient un nouvel idéal type qui,
selon les auteurs s’imposera comme mode d’organisation dominant dans
les décennies à venir.
Les réseaux peuvent prendre des formes très diverses : alliances, accords,
franchises… Comment alors marche un réseau ? Pourquoi les réseaux se
construisent-ils ? Quels enjeux ? Et quelles limites ?
Ces groupements d’entreprises créent de nouvelles synergies, inventent de
nouvelles stratégies ouvrant de nouveaux marchés. Associant industriels,
laboratoires, universités, centres de recherche, formations et collectivités
locales, les « grappes d’entreprises » redonnent cohérence au développe-
ment.
Les réseaux d’entreprises sont à l’origine d’une nouvelle logique écono-
mique qui se renforce dans une gestion active des compétences collectives.
En effet, dans un contexte de compétition intense entre pays et régions, on
assiste à une remise en cause du positionnement concurrentiel des terri-
toires, des entreprises qui doivent s’adapter à une mondialisation porteuse
d’opportunités et d’incertitudes.
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1. Il est fait référence à « l’intégration réticulaire » : faculté de nouer des relations qui engen-
drent des externalités spécifiques et qui favorisent la réactivité et la complémentarité.
2. Elle traduit la capacité à innover et à s’adapter à la nouveauté (recherche fondamentale
ou appliquée – B. Bellon, 1997).
3. Par opposition au « nomadisme » (B. Pecqueur, J.-B. Zimmermann, 2004 ; Oerlemans et
alii, 2000), la proximité spatiale peut déboucher sur un « encastrement relationnel »
(M. Grosseti, 2001).
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Face à ces entreprises-réseaux qui peuvent faire « système » dès lors qu’elles
trouvent des relais ou partenaires appropriés, plusieurs types de réseaux
d’entreprises peuvent être retenus8.
De nombreux modèles académiques (districts industriels, milieux innova-
teurs, clusters, grappes d’entreprises…) ont émergé depuis une vingtaine
d’années, depuis l’impulsion donnée par le modèle des districts italiens,
les modèles académiques fondés sur l’analyse des bienfaits d’une organi-
sation localisée se sont multipliés. Notre propos n’est pas ici exhaustif mais
vise à présenter quelques modèles connus, influents. Il s’agit des modèles
du district industriel, des SPL, des pôles de compétitivité et du concept de
« cluster » selon M. Porter.
8. D’autres classifications peuvent être retenues, en particulier celle de (J.-F. Lécole, 2004,
p. 4), élaborée par le cabinet Katalyse et qui est relativement proche. Elle discrimine en
effet cinq types de réseaux d’entreprises à partir de deux critères : l’intensité des actions
et le poids économique et scientifique. Sont alors distingués : les réseaux d’affaires, les
clubs locaux, les réseaux locaux de coopération, les pôles sectoriels et les pôles de
compétitivité.
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9. http://www.iupml.upmf-grenoble.fr
10. http://www2.unine.ch - GREMI
11. G. BENKO, Géographie des technopoles, Masson, 1991. G. BENKO, A. LIPIETZ, Les régions
qui gagnent. Districts et réseaux : les nouveaux paradigme de la géographie industrielle, PUF
Paris, 1992.
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locaux depuis 1997. C’est à partir des années 1980 que cette politique
apparaît avec les « Technopoles », impulsée par la DATAR12. En pratique,
n’ayant pas relevé d’une politique nationale spécifique, les structures nées
de ce vaste mouvement sont très hétérogènes.
La politique d’appui aux SPL a été engagée par la DATAR en 1998 et la
définition des SPL recouvre : « une organisation productive particulière loca-
lisée sur un territoire correspondant généralement à un bassin d’emploi. Cette
organisation fonctionne comme un réseau d’interdépendances constituées
d’unités productives ayant des activités similaires ou complémentaires qui se
divisent le travail (entreprises de production ou de services, centres de
recherche, organismes de formation, centres de transfert et de veille tech-
nologique, etc.) »13.
Toujours suivant la DATAR, un SPL se caractérise par :
- la concentration de PME sur un territoire donné ;
- l’appartenance de ces PME à un secteur ou couple produit/marché précis ;
- l’intensité des relations interentreprises sur ce territoire (par rapport aux
relations avec les entreprises extérieures) ;
- des avantages offerts aux entreprises membres par l’intermédiaire de
services marchands et non-marchands ;
- une culture commune, propre aux différents acteurs composant le SPL.
Le gouvernement a annoncé, à l’issue du CIADT14 du 13 décembre 2002
et du 14 septembre 2004, sa volonté d’engager le potentiel industriel fran-
çais sur la voie de l’innovation en soutenant le développement de « Pôles
de compétitivité ».
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D’un point de vue théorique, les avantages que les entreprises peuvent
retirer des clusters reposent sur quatre fondements théoriques majeurs :
- la première notion est liée aux notions d’économie de la connaissance,
ou encore de « nouvelle économie » et à l’effet d’apprentissage, qui s’at-
taque à la diffusion de l’information, à la connaissance des processus ;
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15. D. AUDRETSCH, and M. FELDMAN (1996) “R&D Spillovers and the Geography of inno-
vation and production”, The American Economic Review, 86, 3, pp. 630-640.
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17. JG. DITTER « Les systèmes productifs locaux vitivinicoles : concepts, exemples et ensei-
gnements possibles pour la France et la bourgogne », Cahiers du CEREN 2005, 10, pp.
2-15.
18. A. MARCIANO, « DIACT, Glossaire réalisé à la demande de la commission nationale SPL »,
DIACT, 2005.
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20. Université d’été des SPL, Clusters et Pôles de compétitivité 11, 12 et 13 septembre
2006. Université Europe-Méditerranée des Clusters : 21, 22 et 23 novembre 2007.
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3.1.1 Au Japon
Les clusters au Japon relèvent de la politique gouvernementale et ont pour
but de promouvoir l’innovation. Depuis 2001, deux initiatives, en théorie
complémentaires, ont été mises en place et ont labellisé 18 clusters de la
connaissance, à vocation scientifique et technologique (knowledge clusters)
et 19 clusters industriels :
- les clusters technologiques dépendent du ministère de l’Éducation, de la
Culture, de la Recherche et de la Technologie. Il s’agit d’un système d’in-
novation qui doit inciter aux recherches coopératives entre universités, insti-
tuts de recherche et entreprises, et qui est centré sur une organisation fédé-
ratrice désignée par des collectivités locales ;
- les clusters industriels sont reliés au ministère de l’Économie, du Commerce
et de l’Industrie. Les 19 clusters labellisés associent 250 universités et
6 500 PME.
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3.1.2 En Chine
La Chine fonctionne en réseau et innove dans les secteurs de la santé –
sciences de la vie, l’aéronautique, l’automobile, les sciences de l’informa-
tion et nanotechnologies, avec un grand nombre de clusters spécialisés
dans les semi-conducteurs, la microélectronique et une spécialisation dans
l’optique. La plupart de ces clusters sont situés dans le sud-est de la Chine
(Shanghai, Tianjin et Canton).
Concernant les technologies propres, la Chine, et plus particulièrement
Shanghai, abrite le centre de recherche de General Electric et doit devenir
un hub mondial dans les années à venir.
La Chine avec une croissance de + 9 % par an, est actuellement le premier
déposant mondial de marques. Tel est le vrai défi que nous lance la Chine
et non la contrefaçon souvent mise en exergue.
3.1.4 Au Canada
Les « clusters » constituent actuellement l'un des éléments principaux de
la stratégie du Canada sur l'innovation, du programme ACCORD du
Gouvernement du Québec ainsi que du plan stratégique de plusieurs orga-
nismes de développement économique régional. La place importante qu'ils
occupent dans les politiques fédérales, provinciales et régionales justifie à
elle seule qu'on leur accorde une attention particulière. L'importance qui
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est actuellement accordée à cette idée émane des deux éléments contex-
tuels suivants : le renouvellement de la vision du rôle des acteurs des régions
et le renouvellement de la compréhension de ce qu'est l'innovation.
Le développement de « clusters » véritablement fonctionnels peut prendre
plusieurs décennies, comme ce fut le cas du « cluster » de l'aéronautique
à Montréal et du « cluster » des télécommunications à Ottawa. Aujourd’hui
le pôle de Waterloo, à l’ouest de Toronto, qui rassemble 455 entreprises et
emploie 13 000 personnes, est un cluster parmi les plus dynamiques du
Canada et de l’Amérique du Nord dans le domaine des Technologies de
l’information et de la communication. La réputation internationale croissante
de la région s’est récemment reflétée par l’installation de gros centres de
recherches par Microsoft et Google.
L’un des outils principaux de cette intelligence collective est l’existence
d’une multiplicité de réseaux sociaux à l’origine de cette communauté inno-
vante. Partout en Europe des initiatives similaires aux « pôles de compéti-
tivité français » existent déjà.
3.2.1 En Italie
Avec un tissu industriel qui compte une majorité de petites et moyennes
entreprises, le besoin de rassemblement pour faire émerger des projets
existe depuis longtemps en Italie. L’Istat (Institut national de statistique) a
identifié 200 districts représentant 2 200 000 actifs dans le secteur manu-
facturier, soit 42,5 % d’emplois en Italie, 90 000 entreprises et 67 milliards
d’euros de chiffre d’affaires et 30 milliards de dollars à l’exportation.
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3.2.2 Au Danemark
Le Danemark soutient les clusters à haut potentiel, notamment via la mise
en réseau et des investissements communs dans les infrastructures. Le
processus d’identification, avant tout qualitatif, repose sur quatre critères :
structure du cluster, compétences, performance et cohésion. Au terme du
repérage, 29 « competence clusters », dont 11 d’importance nationale,
9 d’importance régionale et 9 « potentiellement intéressants » ont été iden-
tifiés. Les clusters les plus représentatifs de cette politique sont Medicon
Valley et NorCom Wireless Communication.
3.2.3 En Espagne
L’Espagne, en très peu d’années, a vu émerger plusieurs clusters dans les
différentes communautés autonomes avec pour objectif affiché de ces poli-
tiques l’amélioration des capacités scientifiques et technologiques.
Les pays Basques et la Catalogne se sont lancés dans l’aventure dès les
années 1990.
Le Pays Basque, dès 1991 a défini des clusters avec des thématiques prio-
ritaires : électroménager, automobile, machine-outil, industries portuaires…
Les clusters basques sont aujourd’hui au nombre de 13 et génèrent 45 %
du PIB de la région.
La Catalogne, avec des positions fortes en microélectroniques, télécom-
munications santé et environnement, compte aujourd’hui parmi les régions
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les plus dynamiques d’Europe et concentre désormais ses efforts sur quatre
secteurs émergents : aéronautique, biotechnologies, énergies propres et
agroalimentaire ; et trois secteurs en mutation : automobile, textile et élec-
tronique grand public.
Aujourd’hui, le gouvernement Catalan oriente sa politique économique à
travers une quarantaine de micro-clusters, qui lui permettent de cibler ses
financements et de redéfinir ses programmes de soutien aux entreprises.
3.2.4 Au Royaume-Uni
Un projet de recherche pour déterminer les clusters régionaux a été mené
en 2002 par la DIT (Ministère du Commerce et de l’Industrie), dont le rapport
identifiait 154 clusters.
L’identification reposait sur deux critères, l’un qualitatif (entretiens avec des
experts), l’autre quantitatif (s’appuyant sur la base du quotient de locali-
sation). Aujourd’hui en Angleterre, les neuf agences régionales gèrent les
clusters en les considérant, avant tout, comme des outils de développe-
ment territorial. Les investissements en matière d’infrastructures sont ainsi
élaborés en ayant au préalable déterminé leurs impacts probables.
3.2.5 En Allemagne
L’Allemagne compte plusieurs « réseaux de compétences ». animés par le
centre technologique de l’association des ingénieurs allemands (VDI-TZ), le
club des réseaux allemands, « Kompetenznetze.de », rassemble 96 réseaux
les plus compétitifs, intervenant dans 19 domaines d’innovation.
L’initiative lancée en 1998 par le ministère fédéral de l’Éducation et de la
Recherche constitue un instrument stratégique qui a une double finalité :
- concentrer les informations sur les meilleurs réseaux de compétences
d’Allemagne, sur les champs d’innovation et les régions, en assurant une
présentation attrayante pour le public ;
- soutenir les réseaux présents sur son site en mettant à leur disposition
une infrastructure de communication et d’information innovante et en faci-
litant l’échange d connaissance entre eux, sur les questions de gestion de
réseau.
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3.2.6 En France
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son lancement il y a trois ans, les auteurs font remarquer qu’il était « trop
tôt » pour y parvenir et que le dispositif est encore jeune.
Conclusion
Au terme de ce travail d’analyse et de synthèse, il s’avère que les clusters
largement étudiés depuis plus d’une quinzaine d’années, recouvrent une
réalité hétérogène, quant à leurs éléments constitutifs et à la concrétisa-
tion de leurs objectifs. La complexité du concept cluster se retrouve aussi
bien au plan théorique que dans son application politique. Certaines poli-
tiques ou initiatives publiques en faveur des clusters cherchent à favoriser
un ancrage territorial fort de leurs acteurs, qui jouent un rôle d’aimant sur
des activités qui ont tendance à s’agglomérer autour d’un cluster, à l’instar
des clusters américains comme la Sillicon Valley ou les Districts industriels
italiens. D’autres initiatives cherchent à stimuler la mise en réseau des
compétences et l’intensité des liens au sein d’une région ou d’un pays,
comme le font par exemple des Kompetenznetze en Allemagne. Quelles que
soient les configurations retenues, la mobilisation des acteurs publics,
comme privés, dans la réussite des clusters est jugée essentielle, le succès
de ces démarches étant étroitement lié à la mobilisation active des entre-
prises.
Cette dynamique d’acteurs permet aux entreprises de tirer plusieurs avan-
tages de leur implication dans un cluster :
- l’accès à de nouveaux marchés ;
- l’accès à des équipements ou infrastructures spécifiques ;
- l’accès à des ressources, à des nouveaux partenariats ;
- la mutualisation de certains coûts ;
- une meilleure connaissance de leurs marchés ;
- une meilleure pratique de l’innovation ;
- l’accès à des financements pour accélérer la mise au point et la mise sur
le marché de produits innovants et différenciants, pour développer de
nouvelles installations, etc.
Le phénomène cluster dans son ensemble apparaît bien comme une moda-
lité locale d’adaptation au global et un outil de relance de compétitivité,
présent dans de nombreux pays occidentaux mais aussi au Sud (Brésil et
Inde notamment).
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