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GESTION
RÉSUMÉ:
Cet article présente les effets salutaires et pernicieux du Big Data en contrôle de
gestion, permettant de contribuer aux recherches actuelles autour de ce thème.
Nous suggérons que le Big Data et les techniques d’analyse qui en découlent,
permettent aux contrôleurs de gestion d’agir sur les informations structurées et
non structurées, en collectant des données internes et externes à l’entreprise, dans
le but d’obtenir des avantages compétitifs.
En outre, le Big Data pourrait accentuer les tâches du contrôleur de gestion
pourvoyeur d’informations, que celui de Business Partner et conseiller auprès
des opérationnels.
Mots-clés: Big Data, Big Data Analytics, 3V, Contrôle de gestion, Business
Partner.
INTRODUCTION
1 Tasset M., 2019, « Le volume de données mondial sera multiplié par 45 entre 2020 et
Cependant, la littérature récente sur le sujet, suggère que le Big Data pourrait
exacerber les tâches routinières du contrôleur de gestion, qui redeviendrait plus
pourvoyeur d’information que Business Partner (Cavélius et al., 2020).
Par conséquent, cet article vise à comprendre l’influence du Big Data sur le
contrôle de gestion. La question de recherche est : dans quelle mesure le Big
Data influence-t-il la fonction de contrôle de gestion.
Nous commencerons par une évaluation des effets salutaires du Big Data sur le
Contrôle de Gestion, et nous évaluerons ensuite les effets pernicieux qui en
découlent.
Les contrôleurs de gestion sont à cet effet, dépositaires d’un langage financier
commun à l’ensemble des organisations et appréhendent l’analyse des
mégadonnées ou « Big Data Analytics » pour la réalisation de leurs tâches
traditionnelles (Sponem, 2018), ainsi que la modernisation des services
financiers et ce, grâce à la panoplie des solutions proposées (Boutgayout, 2020).
Choi et al., (2016) vantent les mérites des technologies Big Data Analytics
modernes qui contribuent grandement à faciliter la génération, la collecte des
données, l’extraction et l’utilisation d’informations utiles à partir des bases de
données dynamiques et ce, par le biais des réseaux de capteurs, le cloud
computing, l’Internet des objets (IoT) ainsi que la robotique (Madnick et al.,
2009).
L’analyse de données de masse est appréhendée comme une alternative aux
solutions classiques de bases de données, sachant qu’elle a pour objectif
d’analyser de grands volumes de données transactionnelles, ainsi que d’autres
formes de données encore inexploitées par les programmes conventionnels
d’informatique décisionnelle, en l’occurrence les plateformes de Business
Intelligence en serveur SQL.
Dans cette perspective, le Big Data représente une base diversifiée incluant des
données internes et externes à l’entreprise, proposant une vision large et
représentative de la réalité à juste temps.
Les outils d’analyse de données de l’entreprise en temps réel, sans
nécessairement aller au Big Data, relevant de la Business Intelligence, lui
permettent ainsi de suivre son activité d’une manière efficace et efficiente.
A contrario, de nombreuses entreprises se basent essentiellement sur des ERP ou
des logiciels de Business Intelligence traditionnels, afin d’automatiser les
processus et optimiser la gestion ; néanmoins, elles proposent une analyse figée
dans le temps (en se basant sur un arrêté) et se concentrent uniquement sur leurs
données internes avec des capacités de stockage et d’analyse limitées par le fait
qu’elles résultent d’une saisie réalisée en interne par des salariés, avec une seule
et unique finalité dominante : la mise en place de reportings, la production et
l’analyse des indicateurs de performance.
Le Big Data ne peut être appréhendé comme un outil « brut » pouvant évoluer
seul. C’est ce qui légitime en pratique, son lien étriqué et étroit avec le Big Data
Analytics et ce, afin de créer de la valeur à partir des données et de les exploiter
de manière optimale (Elgendy et Elragal, 2014 ; Holsapple et al., 2014).
En outre, le Big Data offre la possibilité de faire des analyses et simulations sur
les périodes à venir en s’appuyant sur des outils d’analyse prédictifs et épargne
un temps conséquent et un effort considérable déployé lors de l’élaboration des
budgets (Boutgayout, 2020).
Le Big Data suggère à cet effet, au contrôle de gestion, une ouverture importante
vers de nouveaux domaines d’analyse, apportant une réelle contribution à la
profession (Kefi, 2020).
Le Big Data propose de facto des solutions plus adaptées au contexte actuel
caractérisé par sa volatilité et ses mutations continues, ce qui permet d’autant
plus de rehausser et d’ajouter un apport significatif à la fonction de contrôle de
gestion relativement aux paramètres ci-après :
- Analyse plus fréquemment proposée en temps réel ;
- Simulations prédictives (économie du temps consacré à l’élaboration
des budgets) ;
- Richesse des sources d’informations (internes / externes) ;
- Capacité de stockage ;
- Rapidité de traitement ;
- Aide à la prise de décision grâce aux outils axés sur la Business
intelligence.
Par conséquent, afin d’éviter cela, les contrôleurs de gestion doivent s’assurer
que l’objectif de décision - et non une technologie analytique particulière - guide
leur choix des données et la manière dont les données sont analysées.
Les contrôleurs de gestion ont donc à se concentrer sur l'identification et la
capture des événements qui affectent l'entreprise à court et à long terme (Gray et
Alles, 2015) étant donné qu’ils occupent une position clé dans la gestion et
l’exploitation du volume, de la vitesse, de la variété, de la véracité et de la valeur
croissante des données (Cavélius et al., 2020).
Ce qui suppose que les contrôleurs de gestion ne doivent pas être engloutis dans
la technologie de Big Data sans en maîtriser les tenants et aboutissants, le
contrôleur de gestion étant confronté au risque d’impossibilité de modélisation
de toutes les informations (Kefi, 2020).
2Mil G., 2018, « Le Big Data : un rôle central du Contrôle de Gestion », Consulté à l’adresse :
https://controledegestionpromodfaicg2018.wordpress.com/2018/11/02/le-big-data-un-role-central-du-
controle-de-gestion/
écarts par rapport au prévisionnel, à un véritable rôle de « business
partner ». Il contribue dès lors à la prévision du futur et à un rôle central
dans la direction de l’entreprise, son amélioration, et sa pérennité (Lawson
et al., 2019 ; Payne, 2014).
Du point de vue de Gray et Alles (2015), tirer parti de la technologie de Big Data
sous-tend à une juste compréhension, l’identification par les entreprises de leurs
clients ainsi que l’accès à ces clients et in fine une utilisation pertinente des
données massives.
Gray et Alles (2015) soulignent en outre, l’importance des données externes
quant à la vente et à la conception d’un produit par une entreprise lui permettant
un avantage concurrentiel sur les autres entreprises.
Les outils de Data Visualization pourraient en dernier lieu, aider à la mise en
forme et en valeur des données. En effet, les contrôleurs de gestion regrettent que
les données analysées soient encore trop cloisonnées.
Or, le Big Data pourrait faciliter l’intégration de l’information produite par les
différentes fonctions de l’entreprise.
En produisant des données en temps réel, le Big Data pourrait aider les
contrôleurs de gestion à gagner en rapidité, dans un contexte où les opérationnels
se plaignent souvent de disposer des informations trop tardivement.
Le Big Data pourrait constituer une opportunité majeure pour se recentrer sur ces
tâches d’analyse de données et de conseil aux opérationnels (Ta et al., 2018), de
mieux prévoir l’activité organisationnelle grâce à des données plus complètes sur
le marché et sur les clients (Rikhardsson et Yigitbasioglu, 2018 ; Kitchin, 2014 ;
Hays, 2004).
De ce point de vue, le Big Data pourrait offrir la possibilité aux contrôleurs de
gestion de s’emparer véritablement de leur rôle de business partner et de mettre
à profit leurs connaissances transverses de l’entreprise dans la valorisation et
l’éventuelle monétisation 4 des données en amont et l’explication circonstanciée
de ces données, en aval compte tenu du fait qu’ils possèdent les compétences et
4 Monétisation des données : « démarche par laquelle une organisation revend à un tiers des
Les contrôleurs de gestion sont dès lors à même d’apporter une réelle valeur
ajoutée avec une organisation et une adaptation des moyens de sensibilisation
ainsi que la mise en place des filières de formation, tant initiale que continue,
afin de les armer à faire face aux nouveaux enjeux générés par le Big Data (Ta et
al., 2018).
Selon Warren et al., (2015), il existe trois (3) facteurs limitant l’utilisation du Big
Data par les organisations : la quantité, la qualité et l’accessibilité. L’écueil selon
ces auteurs, serait liée à la problématique récurrente d’un manque de données, de
l’extraction de données non pertinentes ou peu fiables ainsi qu’une expertise
insuffisante en matière d’extraction d’informations (Ramirez et al., 2016 ;
Thomson, 2015).
Il s’en déduit par conséquent, des problèmes liés au Big Data en matière de
contrôle de gestion relativement aux paramètres ci-après :
5Selmer C., 2017, « Impact de la transformation digitale et du Big Data sur la fonction
contrôle de gestion », Consulté à l’adresse : https://www.leblogdesfinanciers.fr/2017/02/13/impact-
de-la-transformation-digitale-et-du-big-data-sur-la-fonction-controle-de-gestion/
- L’amélioration des résultats financiers de l’entreprise : à 54% ;
- La recherche d’opportunités de croissance : à 52% ;
- L’adaptation des produits et services aux besoins du marché : à 46% ;
- La lutte contre la fraude : à 30% ;
CONCLUSION