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Isocinetisme

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LES APPAREILS D’ISOCINETISME EN

EVALUATION ET EN REEDUCATION
MUSCULAIRE : INTERET ET
UTILISATION

FEVRIER 2001

Service évaluation des technologies


Service évaluation économique
Dans la même collection :

Radiologie conventionnelle numérique et développement des réseaux d’image - Janvier 1997

La chirurgie ambulatoire - Mai 1997

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du sommeil – Juin 1999

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Juin 1999

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Novembre 1999

Évaluation du traitement chirurgical de la cataracte de l’adulte – Février 2000

Évaluation clinique et économique de la radiochirurgie intracrânienne en conditions stéréotaxiques –


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Prothèses discales et arthrodèses dans la pathologie dégénérative du rachis lombaire – Mai 2000

Pour recevoir la liste des publications de l’ANAES, il vous suffit d’envoyer vos coordonnées à
l’adresse ci-dessous ou consulter notre site : http://www.anaes.fr ou http://www.sante.fr

Tous droits de traduction, d'adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays.

Toute reproduction ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit du présent ouvrage,
faite sans l'autorisation de l'ANAES est illicite et constitue une contrefaçon. Conformément aux dispositions du
Code de la propriété intellectuelle, seules sont autorisées, d'une part, les reproductions strictement réservées à
l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d'autre part, les courtes citations justifiées
par le caractère scientifique ou d'information de l'œuvre dans laquelle elles sont incorporées.

Ce document a été réalisé en janvier 2001. Il peut être commandé (frais de port compris) auprès de :
Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES)
Service Communication et Diffusion
159, rue Nationale - 75640 PARIS Cedex 13 - Tél. : 01 42 16 72 72 - Fax : 01 42 16 73 73
© 2000 Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé (ANAES)
I.S.B.N. : Prix net : 100,00 F
15,25 €
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

AVANT-PROPOS

La médecine connaît un développement accéléré de nouvelles technologies, à visée


préventive, diagnostique et thérapeutique, qui conduisent les décideurs de santé et les
praticiens à faire des choix et à établir des stratégies, en fonction de critères de sécurité,
d'efficacité et d'utilité.

L'Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) est un établissement


public administratif créé par le décret n° 97-311 du 7 avril 1997 dans le cadre de la réforme
du système de soins français (ordonnances du 24 avril 1996). Cette nouvelle agence poursuit
et renforce les missions de l’Agence nationale pour le développement de l’évaluation
médicale (ANDEM) et s’enrichit de nouvelles activités telle la mise en place de la procédure
d’accréditation dans les établissements de santé ou l’évaluation d’actions de santé publique.
Parmi les missions qui lui incombent, l’ANAES évalue ces différentes stratégies, réalise une
synthèse des informations disponibles et diffuse ses conclusions à l'ensemble des partenaires
de santé. Son rôle consiste à apporter une aide à la décision, qu'elle soit individuelle ou
collective, pour :

• éclairer les pouvoirs publics sur l'état des connaissances scientifiques, leur implication
médicale, organisationnelle ou économique et leur incidence en matière de santé
publique ;
• aider les établissements de soins à répondre au mieux aux besoins des patients dans le but
d'améliorer la qualité des soins ;
• aider les professionnels de santé à élaborer et à mettre en pratique les meilleures stratégies
diagnostiques et thérapeutiques selon les critères requis.

Ce document répond à cette mission. Les informations qui y sont contenues ont été élaborées
dans un souci de rigueur, en toute indépendance, et sont issues tant de la revue de la littérature
internationale que de la consultation d'experts.

Professeur Yves MATILLON


Directeur général

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

GROUPE DE TRAVAIL

Mr Stéphane BOUILLAND, ingénieur biomédical, BERCK-SUR-MER ;


Dr Paul CALMELS, médecine physique et réadaptation, SAINT-ETIENNE CEDEX 2 ;
Dr Marc GENTY, médecine physique et réadaptation, SAINTE-ADRESSE ;
Dr Arnaud GRIFFON, médecine physique et réadaptation, MENUCOURT ;
Dr Jean-Noël HEULEU, médecine physique et réadaptation, MENUCOURT ;
Mr Khelaf KERKOUR, cadre de santé en physiothérapie, 2800 DELEMONT, SUISSE ;
Dr Patrick MIDDLETON, médecine physique et réadaptation, CAPBRETON ;
Mr. Michel POCHOLLE, cadre de santé, kinésithérapeute, MONTPELLIER CEDEX ;
P r Pierre PORTERO, physiologie et biomécanique, PARIS CEDEX ;
P r Pierre ROCHCONGAR, médecin du sport, RENNES CEDEX ;
Dr Bertrand ROUSSEAU, médecine physique et réadaptation, NANTES ;
P r Philippe THOUMIE, médecine physique et réadaptation, PARIS ;
Dr Jacques VANVELCENAHER, médecine physique et réadaptation, LILLE HELLEMMES ;
Mr Philippe VOISIN, cadre de santé, kinésithérapeute, LILLE HELLEMMES.

L’analyse de la littérature clinique et sa rédaction ont été réalisées par le Dr Roselyne


Delaveyne. L’analyse économique a été effectuée par Mlle Sylvie Grenêche, économiste. La
partie technique a été effectuée par Mlle Nathalie Samson, ingénieur biomédical. Ce travail a
été supervisé par le Dr Bertrand Xerri, responsable du service évaluation des technologies.

La recherche documentaire a été effectuée par Mme Christine Devaud, documentaliste, avec
l’aide de Mme Nathalie Haslin.

Le secrétariat a été assuré par Mlle Laurence Touati.

Nous tenons à remercier les membres du Conseil scientifique de l’ANAES, qui ont bien voulu
relire et critiquer ce document.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

SOMMAIRE

SYNTHÈSE ET PERSPECTIVES ............................................................................................................ 9

M ÉTHODE GÉNÉRALE DE TRAVAIL................................................................................................... 13

I. INTRODUCTION ................................................................................................................... 13

II. ANALYSE DE LA LITTÉRATURE........................................................................................... 13

III. STRATÉGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE............................................................... 14


III.1. Partie clinique................................................................................................................................................................. 14
III.1.1. Recherche automatisée................................................................................................................................................... 14
III.1.2. Recherche manuelle ........................................................................................................................................................ 16
III.2. Partie économique......................................................................................................................................................... 16

ARGUMENTAIRE................................................................................................................................ 17

PARTIE TECHNIQUE........................................................................................................................... 19

I. RAPPELS DE PHYSIOPATHOLOGIE...................................................................................... 19
I.1. Modes de contraction musculaire............................................................................................................................. 19
I.2. Méthodes d’évaluation musculaire........................................................................................................................... 19

II. LES APPAREILS D’ ISOCINÉTISME........................................................................................ 20


II.1. Principes de fonctionnement ...................................................................................................................................... 20
II.2. Descriptif général .......................................................................................................................................................... 21
II.2.1. Le dynamomètre .............................................................................................................................................................. 21
II.2.2. Les accessoires ................................................................................................................................................................ 21
II.2.3. Le logiciel......................................................................................................................................................................... 22
II.3. Paramètres mesurés ..................................................................................................................................................... 22
II.3.1. Les paramètres graphiques ............................................................................................................................................ 22
II.3.2. Les paramètres quantitatifs............................................................................................................................................ 22
II.4. Évolution technique...................................................................................................................................................... 23
II.5. Sécurités .......................................................................................................................................................................... 23
II.5.1. Sécurités mécaniques ..................................................................................................................................................... 23
II.5.2. Sécurités électriques et électroniques .......................................................................................................................... 24
II.6. Maintenance – Étalonnage.......................................................................................................................................... 24
II.6.1. Maintenance..................................................................................................................................................................... 24
II.6.2. Étalonnage........................................................................................................................................................................ 24
ÉTAT DU MARCHÉ ............................................................................................................................. 26

I. ÉTAT DES LIEUX .................................................................................................................. 26


I.1. Marché international.................................................................................................................................................... 26
I.2. Marché français............................................................................................................................................................. 28

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

II. PRIX DES APPAREILS ........................................................................................................... 29

III. ASPECTS ÉCONOMIQUES ..................................................................................................... 29

PARTIE CLINIQUE.............................................................................................................................. 31

I. INTRODUCTION ................................................................................................................... 31

II. ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE.............................................................................................. 31

III. M ODES D’UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINÉTISME ................................................. 32

IV. REPRODUCTIBILITÉ DES MESURES ..................................................................................... 33


IV.1. Notion de technique de référence.............................................................................................................................. 33
IV.2. Définition de la reproductibilité ................................................................................................................................ 34
IV.3. Facteurs de variabilité liés aux caractéristiques techniques ............................................................................. 34
IV.3.1. Installation du patient..................................................................................................................................................... 34
IV.3.2. Alignement des axes ....................................................................................................................................................... 34
IV.3.3. Débattement articulaire .................................................................................................................................................. 35
IV.3.4. Apprentissage .................................................................................................................................................................. 35
IV.3.5. Correction de la pesanteur............................................................................................................................................. 35
IV.3.6. Le rétrocontrôle visuel.................................................................................................................................................... 36
IV.3.7. Paramètres mesurés ........................................................................................................................................................ 36
IV.3.8. Vitesse angulaire ............................................................................................................................................................. 36
IV.3.9. Critères anthropométriques ........................................................................................................................................... 36
IV.3.10. Reproductibilité interexaminateurs .............................................................................................................................. 36
IV.3.11. Reproductibilité interappareils ...................................................................................................................................... 36
IV.3.12. Reproductibilité intertests .............................................................................................................................................. 37
IV.3.13. Reproductibilité intersujets ........................................................................................................................................... 37
IV.4. Normes à définir en ce qui concerne les paramètres mesurés .......................................................................... 37

V. UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINÉTISME COMME OUTIL D’ ÉVALUATION ............... 46


V.1. Les appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation chez le sujet sain et le patient.............................. 46
V.2. Comparaison avec d’autres méthodes d’évaluation musculaire...................................................................... 46
V.2.1. Genou................................................................................................................................................................................ 46
V.2.2. Tronc ................................................................................................................................................................................. 47
V.2.3. Épaule ................................................................................................................................................................................ 48
V.2.4. Conclusion........................................................................................................................................................................ 48
V.3. Valeur diagnostique de ces évaluations................................................................................................................... 48
V.4. Conclusion....................................................................................................................................................................... 50

VI. UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINÉTISME COMME OUTIL DE RÉÉDUCATION ........... 54


VI.1. Généralités ...................................................................................................................................................................... 54
VI.2. Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation............................................................. 54
VI.2.1. Genou................................................................................................................................................................................ 54
VI.2.2. Tronc ................................................................................................................................................................................. 55
VI.3. Comparaison de la rééducation sur appareil d’isocinétisme avec d’autres méthodes de
rééducation...................................................................................................................................................................... 55
VI.3.1. Genou................................................................................................................................................................................ 55
VI.3.2. Tronc ................................................................................................................................................................................. 55

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

VI.4. Conclusion....................................................................................................................................................................... 55

VII. ÉVALUATION DES RISQUES LIÉS À L’ UTILISATION DES APPAREILS D’ ISOCINÉTISME ....... 58
VII.1. Effets adverses ............................................................................................................................................................... 58
VII.2. Les lésions musculo-tendineuses ............................................................................................................................... 58
VII.3. Risque cardio-vasculaire............................................................................................................................................. 59
VII.4. Contre-indications du travail isocinétique ............................................................................................................. 59

ÉTAT DES PRATIQUES EN FRANCE.................................................................................................... 61

I. OBJECTIFS ET MÉTHODE .................................................................................................... 61

II. NIVEAU D'ACTIVITÉ ET MODES D' EXERCICE...................................................................... 62

III. PROTOCOLE D ' ÉVALUATION DANS TROIS INDICATIONS .................................................... 65


III.1. Généralités ...................................................................................................................................................................... 65
III.1.1. Paramètres les plus utilisés............................................................................................................................................ 65
III.1.2. Choix d’un protocole d’évaluation isocinétique........................................................................................................ 65
III.1.3. Rendu des résultats ......................................................................................................................................................... 66
III.2. Le genou ligamentaire.................................................................................................................................................. 66
III.2.1. Position du sujet testé pour le genou ........................................................................................................................... 66
III.2.2. Protocole ........................................................................................................................................................................... 68
III.3. Le tronc chez le lombalgique chronique ................................................................................................................. 70
III.3.1. Position du sujet testé pour le tronc ............................................................................................................................. 70
III.3.2. Protocole ........................................................................................................................................................................... 70
III.4. L'épaule pour conflit sous-acromial......................................................................................................................... 72
III.4.1. Position du sujet testé pour l'épaule ............................................................................................................................. 72
III.4.2. Protocole ........................................................................................................................................................................... 72
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 74

ANNEXE 1 : GLOSSAIRE.................................................................................................................... 77

ANNEXE 2 : I NSTALLATION DU SUJET .............................................................................................. 79

ANNEXE 3 : R EPRODUCTIBILITÉ ...................................................................................................... 81

ANNEXE 4 : FACTEURS DE VARIABILITÉ.......................................................................................... 85

ANNEXE 5 : NORMES ........................................................................................................................ 90

ANNEXE 6 : UTILISATION DES APPAREILS D’ ISOCINÉTISME COMME OUTIL D’ ÉVALUATION ......... 94

ANNEXE 7 : COMPARAISON DE L ’ ISOCINÉTISME AVEC D ’AUTRES MÉTHODES D’ ÉVALUATION


MUSCULAIRE ....................................................................................................................... 96

ANNEXE 8 : UTILISATION DE L’ ISOCINÉTISME COMME OUTIL DE RÉÉDUCATION


MUSCULAIRE ....................................................................................................................... 99

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
7
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 9 : QUESTIONNAIRES D 'ACTIVITÉ ET D' UTILISATION DES APPAREILS


D' ISOCINÉTISME.................................................................................................................. 101

RÉFÉRENCES :................................................................................................................................... 105

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

SYNTHESE ET PERSPECTIVES

Les appareils d’isocinétisme ont été présentés par les professionnels et les fabricants comme
des appareils performants et sécuritaires, dont l’utilisation serait bien acceptée par les patients,
et qui permettraient une évaluation quantitative de la force musculaire, ainsi qu’un
renforcement sélectif de groupes musculaires.

Bien qu’ils soient en développement depuis une trentaine d’années, leur utilisation en France
date d’une vingtaine d’années. Chez les patients l’utilisation des appareils d’isocinétisme a
pour champs d’application : l’évaluation musculaire en pré ou postopératoire, la préparation
sportive, la rééducation de l’appareil locomoteur.

Les appareils d’isocinétisme se sont imposés comme technique de référence, sans que
l’évaluation comparative de cette technologie n’ait été rigoureusement réalisée.
Ce rapport a eu pour objet de présenter une analyse des données publiées dans la littérature
internationale, afin d’évaluer l’efficacité et la sécurité des appareils d’isocinétisme, ainsi que
leur utilisation pour l’évaluation et le renforcement musculaire au niveau du genou, du tronc
et de l’épaule. Un état du marché des appareils d'isocinétisme et les aspects économiques ont
été également présentés.

Les points suivants ont été discutés :


• Qu’est-ce qu’un appareil d’isocinétisme ? Que mesure-t-il et comment ? Quelles sont ses
spécificités techniques ?
• Quelles sont la fiabilité et la reproductibilité des mesures obtenues à partir des appareils
d’isocinétisme ?
• Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation ? Quelle est la
place de cette technique parmi les autres techniques d’évaluation de la force musculaire ?
Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de diagnostic ?
• Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation ? Quelle
est la place de cette technique par rapport aux autres techniques de renforcement
musculaire ?
• Quelles perspectives de développement d’études de bonne qualité méthodologique peuvent
être mises en place ?

Fonctionnement d’un appareil d’isocinétisme

Le fonctionnement des appareils d’isocinétisme repose sur deux principes de biomécanique


qui sont la maîtrise de la vitesse et l’asservissement de la résistance. Ces appareils ne
mesurent pas une force mais le couple créé par cette force et son bras de levier au niveau de
l’axe du dynamomètre (les paramètres mesurés sont d’ordre graphique et quantitatif). Ils
permettent de travailler selon un mode concentrique ou excentrique.
En théorie toutes les grosses articulations peuvent être testées avec les appareils
d’isocinétisme, et les localisations les plus fréquemment évaluées ou rééduquées sont le
genou, le tronc et l’épaule.
L’évolution technologique observée depuis 30 ans concerne les progrès de l'informatique et le
développement du mode excentrique et de l’arthromoteur.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Fiabilité des mesures et reproductibilité

Les études sur la reproductibilité intertests montrent que les résultats ne sont pas
superposables d’une marque à l’autre et d’une génération d’appareil à l’autre pour une même
marque et il existe une variabilité significative entre examinateurs. Comme pour toute
technique d’évaluation et de renforcement musculaire, les encouragements verbaux et le rétro-
contrôle visuel ont une influence sur la qualité des résultats. Une correction de la pesanteur
doit être effectuée, et un apprentissage doit être proposé à chaque patient, afin d’optimiser sa
compliance et de diminuer la variabilité des mesures.
Pour réduire la variabilité des mesures il convient de réaliser les tests : sur le même appareil,
avec un examinateur entraîné à la technique, dans la même situation de test (position du sujet,
amplitude et vitesse du mouvement, nombre de répétitions). Une extrême rigueur est
nécessaire dans l’installation du patient, son positionnement et son maintien.
Il serait peut-être aussi intéressant de standardiser l’information donnée au patient par un
protocole de consignes, ce qui permettrait de ne rien omettre et d’améliorer la reproductibilité
inter et intra-utilisateurs.

Place des appareils d’isocinétisme par rapport aux techniques conventionnelles

Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation


Les tests isocinétiques permettent d’évaluer, à un moment donné et pour un sujet donné, ses
capacités à développer de la force. Les tests isocinétiques sont corrélés de manière
significative avec les tests conventionnels d’évaluation fonctionnelle musculaire. Le degré de
corrélation est d’autant plus élevé que le sujet testé est entraîné. Etant donné qu’ils n’évaluent
ni la stabilité articulaire, ni la fonctionnalité, les appareils d’isocinétisme permettent de
compléter une évaluation clinique pour évaluer un déficit musculaire.
Les paramètres mesurés par isocinétisme ont une reproductibilité satisfaisante si les tests sont
réalisés pour un même sujet, sur le même appareil et par un seul et même examinateur
expérimenté.
Le choix du ou des paramètres discriminants n’est pas clairement défini et est variable d’une
étude à l’autre. Sur l’ensemble des études analysées, le moment maximum semble être le
paramètre pour lequel la reproductibilité est la meilleure.
En matière de diagnostic, l’isocinétisme n’a pas fait ses preuves. Cependant l’observation
d’une modification de la courbe consécutive à un phénomène douloureux permet de guider la
rééducation.
La question de la définition de normes se pose. Pour un sujet donné faut-il comparer le
membre sain au membre lésé, en particulier en ce qui concerne les ratios
agonistes/antagonistes, ou le comparer à des « normes » établies sur une population saine ? La
définition de normes est difficile à mettre en œuvre, car cela implique l’étude des différents
types de populations en fonction des différentes conditions de test.

Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation


L’isocinétisme est une technique qui ne se substitue pas aux autres techniques de rééducation
conventionnelle mais qui constitue un moyen complémentaire parmi l’ensemble des
techniques de rééducation disponibles. Cette rééducation isocinétique s’inscrit dans un
programme d’amélioration des qualités motrices. Il existe une forte émulation par le biais du
rétrocontrôle visuel permanent qui incite le patient à se dépasser.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Dans les études publiées et analysées dans ce rapport, les critères de jugement de l’efficacité
de la rééducation isocinétique sont variables d’une étude à l’autre. Ils incluent l’étude des
paramètres isocinétiques, du retentissement fonctionnel, de la diminution de la douleur, ou
utilisent des méthodes manuelles d’évaluation de la force musculaire.
L’intérêt à long terme de l’isocinétisme pour le patient se pose. Aucune étude d’acceptabilité
de l’isocinétisme et/ou d’amélioration de la qualité de vie n’a été retrouvée dans la littérature.
Des éléments sur le lien entre les mesures isocinétiques et la symptomatologie ressentie par le
patient sont toutefois disponibles. En revanche, le lien entre les résultats des tests et la
fonctionnalité articulaire n’a jamais été formellement établi.
La question de la définition des objectifs de cette rééducation se pose donc. L’objectif est-il le
retour à un profil identique à celui de sujets sains de référence, ou faut-il viser la restauration
des performances musculaires antérieures ? Faut-il privilégier la récupération d’un bon
équilibre agoniste/antagoniste associé à un déficit éventuel ou au contraire la récupération de
la force musculaire ? Une définition uniformisée du pourcentage de déficit musculaire
résiduel acceptable après rééducation est nécessaire. La multifonctionnalité de l’instrument
permet une adaptation à différentes pathologies.

État des lieux et aspects économiques

La recherche documentaire n'a dégagé aucune étude fournissant des données intéressantes sur
le marché des appareils d'isocinétisme. Des informations fournies par les industriels et les
utilisateurs de la technique ont cependant permis de faire un état des lieux de l'activité
d'isocinétisme en France, de recenser les différents modèles disponibles sur le marché et de
cerner leurs prix.
En 2000, la France compte entre 160 et 170 appareils d’isocinétisme en activité sur l'ensemble
du territoire national. Parmi les 7 fabricants implantés en France, deux principaux dominent le
marché : Biodex et Cybex. Les prix catalogue des appareils les plus récents varient entre
280 000 (soit 42 685,72 euros) et 600 000 F(soit 91 469,90 euros), selon les modèles. Il
s'avère difficile de quantifier le nombre d'actes d'évaluation ou de rééducation réalisés sur des
appareils d'isocinétisme en France.

Au-delà des prix des appareils, d'autres éléments doivent être pris en compte dans l'évaluation
des coûts liés à l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme : les coûts de fonctionnement,
l'amortissement des appareils, les coûts de maintenance, les coûts en personnel et en
formation.

Développement d’études de bonne qualité méthodologique

L’analyse de la littérature montre tout d’abord que les travaux sur l’isocinétisme sont très
disparates et de qualité méthodologique médiocre. Les études publiées et analysées dans ce
rapport concernent un petit nombre de sujets, en majorité des sujets sains, ce qui constitue une
population non représentative de celle des patients. Il existe une grande variabilité des
protocoles, que ce soit dans le choix des vitesses angulaires, du nombre de répétitions, des
temps de repos, mais aussi dans la position du sujet et du segment de membre testé.
Il conviendrait, afin d’obtenir un nombre suffisant de patients, de développer des études
multicentriques au cours desquelles le même protocole d’évaluation et/ou de rééducation
serait appliqué.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
11
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Sécurité d’utilisation

Des sécurités mécaniques, électriques et électroniques empêchent l’appareil d’atteindre des


amplitudes inacceptables pour l’articulation testée et permettent de tenir compte des
limitations d’amplitude articulaire propres à chaque patient. Une question reste cependant en
suspens : est-ce que les normes de sécurité sont identiques d’un appareil à l’autre (marque
différente, appareil de génération différente) ?
La littérature est pauvre en ce qui concerne la description des accidents mettant en cause
l'utilisation de l'appareil d'isocinétisme. D’autre part, les données rapportées ne permettent pas
d’estimer la fréquence réelle de ces incidents. Les contre-indications à l’utilisation d’un
appareil d’isocinétisme peuvent être liées soit à la pathologie articulaire concernée par
l’évaluation, soit à une pathologie concomitante qui pourrait être aggravée par l’effort
consenti par le patient au cours du déroulement du test, en particulier une pathologie
cardiaque pour laquelle un test d’effort est préconisé en cas de terrain prédisposant.

En conclusion, il ressort de l’analyse de la littérature, que :

L’isocinétisme vient en complément de l’examen clinique et des autres méthodes (manuelles


ou instrumentales) d’évaluation et de rééducation musculaire.
Cette technique permet de réaliser, chez un patient donné, pour un groupe musculaire donné
et dans des conditions opératoires standardisées, une évaluation musculaire objective et
quantitative. Elle permet aussi lors d’un même test du couple musculaire agoniste/antagoniste
de mettre en évidence un éventuel déséquilibre.
Comme pour toute technique d’évaluation de la force musculaire, différents facteurs
modifient la reproductibilité des mesures et il convient de standardiser les protocoles et de
contrôler si possible ces facteurs.
Si en matière de diagnostic les tests isocinétiques n’ont pas fait leurs preuves, le suivi
longitudinal d’un même patient pris comme son propre témoin permet de guider sa
rééducation sous réserve du respect des procédures préalablement définies.
La rééducation isocinétique a une efficacité qui reste à démontrer. Pour cela il faudrait mettre
en place un suivi de groupes de patients importants pour évaluer précisément les apports de
cette technique.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
12
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

METHODE GENERALE DE TRAVAIL

I. INTRODUCTION
La méthode de travail de l’ANAES se fonde sur l’analyse de la littérature et sur des
entretiens avec les membres d’un groupe de travail. Cette méthode permet ainsi de
faire la synthèse des informations à un moment donné.

Les principales sociétés scientifiques pouvant être concernées par le sujet ont été
consultées afin qu’elles proposent des experts susceptibles de participer au groupe de
travail. Dans ce groupe de travail constitué de 14 personnes de diverses compétences,
la répartition géographique et la parité du type de spécialité exercée (médecins du
sport, médecins rééducateurs, kinésithérapeutes, ingénieurs biomédicaux) ont été
prises en compte.

Faisant suite à la recherche bibliographique et à l’analyse de la littérature, nous avons


rédigé un premier document de travail exposant la problématique, la méthodologie et
les résultats de l’analyse des études publiées. Ce document a été discuté lors d’une
première réunion de travail, au cours de laquelle une synthèse des remarques et des
conclusions a été proposée. Un deuxième document a été rédigé et il a été de nouveau
révisé lors de la seconde réunion du groupe de travail.

II. ANALYSE DE LA LITTERATURE


Une recherche bibliographique a été réalisée par interrogation systématique des
banques de données (voir stratégie documentaire). Les membres du groupe de travail
ont transmis en complément leurs articles et données complémentaires. Des grilles de
lecture (Guide méthodologique, analyse de la littérature et gradation des
recommandations, janvier 2000, ANAES) destinées à apprécier la qualité
méthodologique et le niveau de preuve scientifique des documents obtenus ont été
utilisées en première intention. Les documents ont été classés selon les grilles en
différentes catégories. L’analyse des articles a été faite en s’attachant à vérifier que les
textes comportaient les informations permettant de répondre aux questions suivantes :
- Les études comparatives étaient-elles randomisées ?
- La méthodologie était-elle explicitée de façon suffisamment précise ?
- La réalisation de l’étude était-elle conforme au protocole initialement décrit ?
- Les patients étaient-ils tous traités de la même façon ?
- Les populations étaient-elles clairement décrites ?
Sur la base de cette analyse de la littérature, le groupe de travail a proposé, chaque fois
que cela était possible, une synthèse des données validées. Cet argumentaire a été
fondé soit sur un niveau de preuve scientifique soit, en l’absence de preuve, sur un
accord professionnel. Enfin, des propositions d’actions futures ont été formulées.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
13
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

III. STRATEGIE DE LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE

III.1. Partie clinique


Il n’existe pas de mot-clé spécifique pour l’isocinétisme dans MEDLINE, la recherche
a donc porté en partie sur le terme Isokinet* dans les mots du titre, ce qui n’assure pas
une exhaustivité absolue.

III.1.1. Recherche automatisée


La recherche documentaire a été réalisée par l’interrogation des banques de données
MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE et PASCAL. Elle a été limitée aux publications
de langue française ou anglaise pour la période 1980 à 2000. Cette recherche a utilisé
les mots-clés de base suivants :

Isokinetic exercise OU Isokinet ? (dans le titre) OU Isocinet ? (dans le titre)


OU ((Isometric contraction OU Muscle isometric contraction OU Isotonic contraction
OU Muscle isotonic contraction OU Continuous passive motion (dans le titre) OU
Pl*ometric contraction (dans le titre) OU Muscle spasticity OU Muscle weakness OU
Tensile strength OU Muscle strength OU Muscle fatigue)
ET (Isotonic exercise OU Concentric exercise (dans le titre) OU Eccentric exercise
(dans le titre) OU Motion therapy, continuous passive OU Exercise test OU Test*
(dans le titre) OU Exercise therapy OU Muscle training))

Ces termes ont été associés à :

- Recommandations pour la pratique clinique, conférences de consensus :

Practice guideline* OU Guideline* OU Health planning guidelines OU


Recommendation* (titre) OU Clinical protocol OU Consensus development
conferences OU Consensus development conferences, NIH OU Consensus conference
(titre)
4 références ont été obtenues dans MEDLINE, 53 dans Embase

- Méta-analyses, revues de la littérature :

Meta analysis OU Meta-analysis OU Meta analysis (titre) OU Review litterature


4 références ont été obtenues dans MEDLINE, 16 dans Embase.

- Etudes comparatives :

Randomized controlled trial* OU Double-blind method OU Double blind procedure


OU Random allocation OU Randomization OU Random* (titre) OU versus (titre) OU
Controlled study OU Comparative study OU Comparison
22 références ont été obtenues dans MEDLINE, 182 dans Embase.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
14
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Les recherches suivantes ont été effectuées sur la période 1995-2000 :

- Indications :
Knee OU Knee injur* OU Knee joint OU Anterior cruciate ligament OU Knee
anterior cruciate ligament OU Knee instability OU Knee (titre) OU Shoulder OU
Shoulder injur* OU Shoulder fracture* OU Shoulder (titre) OU Back OU Low back
pain OU Backache OU Spinal disease* OU Intervertebral disk displacement OU
Intervertebral disk hernia OU Back (titre) OU Wrist OU Wrist disease* OU Wrist
joint OU Wrist injur* OU Wrist fracture OU Wrist (titre) OU Ankle OU Ankle injur*
OU Ankle fracture OU Ankle joint OU Sport injury OU Athletic injuries
139 références ont été obtenues dans MEDLINE, 232 dans Embase.

- Une recherche spécifique sur la restauration fonctionnelle dans les lombalgies a été
effectuée à l’aide des mots-clés suivants :

Function restor* ET (Spine OU Trunk OU Back OU Low back pain OU Back pain OU
Backache OU Spinal disease OU Intervertebral disk displacement OU Intervertebral
disk hernia)
32 références ont été obtenues dans MEDLINE, 14 dans Embase.

- Contre-indications, effets secondaires, complications :

Complication OU Side effect OU Morbidity OU Contraindication


32 références ont été obtenues dans MEDLINE, 36 dans Embase.

- Fiabilité-sensibilité du test :

Diagnostic value OU Sensitivity and specificity OU Quality control OU Reference


standards OU Diagnostic errors OU False negative reactions OU False positive
reactions OU Observer variation OU Reproducibility of results OU Reproducibility
OU Reliability OU Predictive value of tests OU Quality assurance, health care
59 références ont été obtenues dans MEDLINE, 77 dans Embase, 1dans HealthSTAR.

- Equipement :

Instrumentation OU Equipment design OU Equipment failure OU Equipment safety


OU Device OU Machine OU Equipment OU Dynamometry OU Dynamomet* (dans le
titre) OU Cybex (dans le titre ou résumé)
54 références ont été obtenues dans MEDLINE, 158 dans Embase,

- Littérature française :

Une recherche spécifique des publications de langue française a été réalisée par
interrogation de la banque de données PASCAL.
Le terme Isocinet* a permis d’obtenir 56 références.
Une recherche de la littérature kinésithérapeutique a été faite par interrogation de la
banque de données Redatel.
La recherche avec le descripteur : Isocinétisme a permis d’obtenir 85 références.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
15
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

La bibliographie élaborée par le Groupe d’Etude Normand d’Isocinétisme (GENI) a


été utilisée.

III.1.2. Recherche manuelle


Les sommaires des revues suivantes ont été analysés de janvier à septembre 2000 :
Am J Sports Med
Arch Phys Med Rehab
Euro J Appl Physiol Occup
Isokinet Exerc Sci
Med Sci Sports Exerc
Phys Ther
Spine
Ann Réadapt Méd Phys

III.2. Partie économique


La recherche documentaire concernant le marché des appareils d’isocinétisme a été
réalisée par interrogation des banques de données suivantes : IAC PROMT, IAC Trade
and Industry Database, IAC Globalbase, IAC New product announcement, IAC
Newsletter, BCC Market research, Investext, BioBusiness, ABI Inform,
Pharmaceutical News Index, PHIND, Business and Industry et Delphes.
165 références ont été identifiées sur la période 1995-2000.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
16
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ARGUMENTAIRE

Pourquoi évaluer les appareils d’isocinétisme en 2000 ?

Les appareils d’isocinétisme ont été présentés par les professionnels et les fabricants comme
des appareils performants et sécuritaires, dont l’utilisation serait bien acceptée par les patients.
Ils permettraient une évaluation quantitative de la force musculaire, ainsi qu’un renforcement
sélectif de groupes musculaires.
Le fonctionnement de ces appareils repose sur deux principes de biomécanique qui sont la
maîtrise de la vitesse et l’asservissement de la résistance. Ces appareils permettent de
travailler selon un mode concentrique ou excentrique. En théorie toutes les grosses
articulations peuvent être testées avec les appareils d’isocinétisme.

Commercialisés depuis une trentaine d’années, un grand nombre d’appareils d’isocinétisme


de marques différentes sont disponibles sur le marché.
En France leur utilisation, en particulier chez le patient, date d’une vingtaine d’années et a
pour champs d’application : l’évaluation musculaire en pré ou postopératoire, la préparation
sportive, la rééducation de l’appareil locomoteur. Les localisations les plus fréquemment
évaluées ou rééduquées sont le genou, le tronc et l’épaule.

Les appareils d’isocinétisme se sont imposés comme technique de référence, sans qu’une
évaluation comparative de cette technologie ait été rigoureusement réalisée.
Ce rapport a donc pour objet de présenter une analyse des données publiées concernant
l’efficacité, la sécurité et le coût des appareils d’isocinétisme. Une évaluation de l’état des
pratiques en France et les aspects économiques doivent également être développés.

Objectifs de la présente étude

A la demande de la FEDMER (Fédération française de médecine physique et de


réadaptation), ce rapport a eu pour objet de présenter une analyse des données publiées
concernant les questions présentées ci-dessous.

• Qu’est-ce qu’un appareil d’isocinétisme ? Que mesure-t-il et comment ? Quelles sont ses
spécificités techniques ?
• Quelles sont la fiabilité et la reproductibilté des mesures obtenues à partir des appareils
d’isocinétisme ?
• Quels sont les effets secondaires liés à l’utilisation des appareils d’isocinétisme ?
• Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation ? Quelle est la
place de cette technique parmi les autres techniques d’évaluation de la force musculaire ?
Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de diagnostic ?
• Quelle est l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation ? Quelle
est la place de cette technique par rapport aux autres techniques de renforcement
musculaire ?

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
17
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Des informations concernant l’état du marché européen et français seront également fournies
et les aspects économiques seront abordés. L’objectif sera de définir la place actuelle de la
technique en France, de présenter les principaux fabricants et le prix de ce type d'appareils.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
18
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

PARTIE TECHNIQUE

Ce chapitre a été rédigé en se fondant sur les données d’ouvrages ou de revues générales pour
lesquels les références ont été précisées dans le texte ci-après. L’objectif a été d’apporter des
éléments de compréhension des données qui ont été discutées dans la partie clinique de ce
rapport.

Conçus aux Etats-Unis il y a environ 30 ans (1970), les concepts des appareils d’isocinétisme
ont été décrits par Hislop et Perrine en 1967 (1). Les appareils d’isocinétisme ont d’abord été
utilisés chez les spationautes, puis chez les athlètes de compétition. Introduits en France
depuis les années 80, les appareils d’isocinétisme ont vu leurs indications s’étendre
progressivement.

I. RAPPELS DE PHYSIOPATHOLOGIE

I.1. Modes de contraction musculaire


Il existe plusieurs modes de contraction musculaire (2) :
1. Le mode statique (ou isométrique) : au cours duquel la résistance opposée au
mouvement est égale à la force développée par le muscle. Il n’y a pas de
déplacement du segment de membre. La longueur du complexe tendino-musculaire
ne se modifie pas ;
2. Le mode concentrique : pendant lequel la résistance opposée au mouvement est
inférieure à la force développée par le muscle. Les points d’insertion musculaire se
rapprochent et le muscle se raccourcit. Il s’agit d’une activité musculaire
mobilisatrice ;
3. Le mode excentrique : pendant lequel la résistance opposée au mouvement est
supérieure à la force développée par le muscle. Les points d’insertion musculaire
s’éloignent et le muscle s’allonge. Il s’agit d’une activité musculaire freinatrice.

I.2. Méthodes d’évaluation musculaire


En théorie, pour évaluer le bon fonctionnement du complexe musculo-tendino-
articulaire il faut :
- évaluer la force musculaire ;
- évaluer la laxité articulaire (recherche de mouvements anormaux) ;
- évaluer l’amplitude articulaire (recherche de limitation d’amplitude) ;
- évaluer la proprioception.
En effet, la participation musculaire dans la stabilité d’une articulation est importante.
De ce fait une évaluation précise et reproductible de la fonction musculaire est
nécessaire dans des contextes pathologiques variés.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
19
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Il existe plusieurs types d’évaluation musculaire dont les grands principes ont été
rappelés dans le tableau 1 (3).

Tableau 1. Concept des différentes méthodes d’évaluation de la force musculaire.


Type Méthode Contrôlable Non contrôlable
(Mode)

Évaluation manuelle de la force musculaire


(Statique ou - Classification manuelle de la force muscu- - Position angulaire du - Force musculaire
dynamique) laire en 5 stades allant de “ l’absence de membre. développée par le
contraction visible ou palpable ” à une “ force patient.
musculaire normale ”. - Cotation des déficits
musculaires minimes
difficile.

Évaluation instrumentale de la force musculaire


- Isométrique - La contraction musculaire est réalisée à - Position angulaire du - Force musculaire
(Statique) vitesse nulle (0 °/s). La force développée membre. développée par le
par le muscle ou le groupe musculaire est - Valeur de la charge. patient.
égale à la résistance appliquée. Il ne se - Durée de la contrac-
produit aucun mouvement ni déplacement de tion.
segment de membre.

- Isotonique - Le travail consiste à exécuter un - Valeur de la charge. - Vitesse d’exécution du


ou mouvement contre une charge ou une - Nombre de répétitions. mouvement.
anisométrique résistance fixe (résistance constante). La - Force exercée par le
(Dynamique) longueur du muscle concerné par le muscle pour déplacer la
mouvement varie. Cette évaluation utilise charge.
dans le cadre de mouvements particuliers
(développé-couché, squat) des poids libres ou
des appareils de levée de charge.

- Isocinétique - Le travail consiste à exécuter une contrac- - Résistance auto- - Contraction fournie
(Dynamique) tion à vitesse angulaire constante et à adaptée. par le sujet.
résistance variable. La longueur du muscle - Vitesse constante.
concerné par le mouvement varie. - Nombre de répétitions.

II. LES APPAREILS D ’ISOCINETISME


Cette description technique ne concerne que les appareils rotatoires, appareils utilisés
le plus fréquemment en France.

II.1. Principes de fonctionnement


Le fonctionnement des appareils d’isocinétisme repose sur 2 grands principes (4-6).
1. La maîtrise de la vitesse : on impose une vitesse constante au mouvement du
segment de membre, au lieu de lui imposer une résistance fixe (7).
2. L’asservissement de la résistance : la résistance varie et s’auto-adapte en tous
points du mouvement pour être égale à la force développée par le muscle, lorsque la
vitesse présélectionnée est atteinte (8).

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
20
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Les appareils d’isocinétisme permettent de travailler selon deux modes.


- Le mode concentrique : au cours duquel le moment de force varie avec l’angle de
l’articulation. Il n’y a pas de variation de la charge en fonction du déplacement et
on ne fait travailler qu’un groupe musculaire à la fois.
- Le mode excentrique : au cours duquel la force augmente avec l’étirement du
complexe tendino-musculaire pour atteindre son maximum près de la position
extrême rendue possible par la machine.

II.2. Descriptif général


Les appareils d'isocinétisme peuvent être schématiquement décrits par 3 modules qui
sont le dynamomètre, les accessoires et le système informatique.

II.2.1. Le dynamomètre
Le dynamomètre assure la constance de la vitesse (isocinétisme) présélectionnée. Il est
constitué d'un servomoteur. La plupart des dynamomètres sont conçus pour permettre
la réalisation d’un mouvement articulaire autour d’un axe, aligné sur l’axe de rotation.
A l’inverse, certains dynamomètres sont conçus pour enregistrer un mouvement
linéaire (par un système de filin relié au moteur du dynamomètre et sur lequel le sujet
tire).
Un goniomètre électronique est relié au dynamomètre afin de calculer pendant
l’exercice l’angle défini par l’axe du mouvement (axe de l’articulation) et l’axe du
dynamomètre.

II.2.2. Les accessoires


Certains accessoires sont adjoints au dynamomètre. Ils permettent d’optimiser la
reproductibilité des conditions du test en cas de répétition de celui-ci. Des protocoles
de positionnement et de sanglage du patient font partie des recommandations du
fournisseur.
Le sanglage du sujet permet de maintenir la position correcte durant tout le
déroulement du test (voir exemples en annexe 2). Ceci permet d'éviter le
désalignement des axes, de limiter les compensations par d'autres groupes musculaires
que ceux testés (2,9,10) et d'annihiler les degrés de liberté des autres articulations et
les mouvements parasites (11).
Un certain nombre de paramètres peuvent être enregistrés et reproduits avec précision
afin que les conditions de test pour un même sujet soient toujours identiques (12). Ce
sont : la profondeur du siège, l'inclinaison du dossier, la position du siège par rapport à
l'axe du dynamomètre, la longueur du bras de levier, la position des butées de
limitation d'amplitude articulaire.
Lorsque le sujet est correctement positionné, il faut ensuite procéder à l'alignement de
l'axe de rotation articulaire avec l'axe de rotation du dynamomètre (13-15). En effet,
une bonne concordance entre ces deux axes est indispensable pour que le moment de
force mesuré par le dynamomètre soit proportionnel à la force du muscle (pour plus de
détails sur le mode de calcul du moment de force voir annexe 2). Mécaniquement
parlant, cela se traduit par une grande mobilité du positionnement du dynamomètre qui
peut ainsi s'adapter à l'articulation étudiée.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
21
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

II.2.3. Le logiciel
Le système informatique sert à l'enregistrement, au stockage et au traitement des
données recueillies. Il permet d’assurer la sécurité du patient durant le test puisque les
programmes prévoient d'interrompre l'exercice en cours en cas d’incident. Enfin, il
permet de stocker des informations relatives aux opérations de maintenance.
Le système informatique permet aussi de prendre en compte et de corriger les effets de
la pesanteur. Depuis le début des années 80, un calculateur adjoint à l’appareil corrige
la mesure globale de l’effet lié à la masse musculaire associé à celui lié à la masse du
bras de levier de la machine (4,14). Cette correction se fait par addition pour les
groupes musculaires antigravitaires et par soustraction pour les groupes musculaires
gravidiques (8,16).

II.3. Paramètres mesurés


L’appareil d’isocinétisme ne mesure pas une force mais le couple créé par cette force,
et son bras de levier au niveau de l’axe du dynamomètre. Pour les appareils à
mouvement rotatoire, la vitesse est définie par rapport à l’angle du segment de
membre, ou vitesse angulaire, et s’exprime en degré par seconde (°/s). Pour les
appareils à mouvement linéaire, la vitesse s’exprime en centimètre par seconde (cm/s).
Sur certains appareils, un paramètre d'amortissement de la courbe peut être
programmé. En effet, lorsque le sujet atteint la vitesse présélectionnée, le
dynamomètre devient actif afin que cette vitesse ne soit pas dépassée. Cela crée alors
un pic sur la courbe du moment du graphe qui peut être interprété à tort comme le pic
du moment maximum (17). Les mesures effectuées sont de ce fait moins précises et ne
sont comparables avec d'autres tracés qu'en prenant garde au décalage temporel
occasionné.

Les paramètres mesurés sont d’ordre graphique et quantitatif (18).

II.3.1. Les paramètres graphiques


Il s’agit de l’enregistrement de la courbe des moments de forces, construite à partir des
deux paramètres suivants : en ordonnée le couple de force et en abscisse la position
angulaire (2,12). Il existe un temps d’accélération en début de mouvement et de
décélération en fin de mouvement qui ne correspond pas à un travail isocinétique. De
ce fait, le début et la fin de la courbe ne sont pas interprétables (12). Par ailleurs, la
forme de la courbe varie en fonction de l’articulation testée, de la marque de l’appareil
et du logiciel, mais aussi de la vitesse du mouvement et du mode évalué.

II.3.2. Les paramètres quantitatifs


Il s’agit des valeurs chiffrées de différents paramètres enregistrés lors de la réalisation
du test (2,12). Cinq paramètres sont principalement utilisés :
- Le moment de force maximale (encore appelé couple de force, ou pic de couple, ou
moment maximum) : exprimé en Newton-mètre (Nm), il correspond au moment de
force le plus élevé développé au cours du mouvement.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
22
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

- Le travail maximal : il correspond à l’intégration de la surface située sous la


courbe des moments de force, et s’exprime en joule (J). Ce paramètre est
dépendant de l’amplitude globale du mouvement (19).
- La puissance maximale : exprimée en watt (W), elle correspond au travail effectué
par unité de temps. Elle se calcule en multipliant le moment de force par la vitesse
angulaire.
- L’angle d’efficacité maximale : il mesure la position angulaire correspondant au
moment de force maximum et s’exprime en degré.
- Le rapport agoniste/antagoniste : exprimé en pourcentage, il est calculé à partir
des moments de force maximum développés lors d’un même mode de contraction
et pour une vitesse angulaire identique.

II.4. Evolution technique


Depuis 30 ans, 2 types d'évolution ont été principalement observés :

1. Technologique
L'évolution des appareils est liée aux progrès de l'informatique (la convivialité des
logiciels, ainsi que la capacité de traitement et de stockage des données ont été
améliorées) et à certaines modifications techniques (qui ont permis une réduction du
temps d’installation du patient, et ont amélioré le confort de l'utilisateur et le montage
des accessoires). Par exemple, un ancien modèle comprenait un enregistreur papier et
la lecture se faisait avec un double décimètre. Cependant la transposition des données
entre deux machines de générations différentes n’est pas toujours possible.

2. Apparition du mode excentrique


Depuis une quinzaine d’années, le mode excentrique et l’arthromoteur ont pu être
développés sur les appareils d’isocinétisme, lorsque l'informatique a permis de mettre
en œuvre des sécurités (mécaniques, électriques et électroniques) pour le patient.

II.5. Sécurités
Aucun article ne traite des sécurités mécaniques, électriques et électroniques des
appareils d'isocinétisme. Les données de ce paragraphe sont extraites d'une
documentation commerciale et technique fournie par les fabricants contactés
(Biometrics pour la marque Aristokin, Medimex pour Cybex et Moflex, Prothia pour
la marque Biodex). Les données concernant les effets secondaires liés à l’utilisation
des appareils d’isocinétisme sont présentées dans la partie clinique.

II.5.1. Sécurités mécaniques


Les accessoires sont équipés de repères visuels évitant les erreurs de montage et les
fausses manipulations, ainsi que de butées mécaniques qui empêchent l'accessoire
d’atteindre des amplitudes inacceptables pour l'articulation étudiée, et permettent de
tenir compte des limitations d’amplitude articulaire propres à chaque patient.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
23
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

II.5.2. Sécurités électriques et électroniques


Un ou deux dispositifs d'arrêt d'urgence existent, une poire disposée dans la main du
sujet et un bouton sur le dynamomètre. Ceux-ci donnent la possibilité d'arrêter
immédiatement la rotation de l'axe du dynamomètre quel que soit le mode de travail en
cours. D'autre part, le système est équipé en interne d'un circuit logique qui contrôle en
permanence l'état du système à tous les niveaux (électrique, mécanique, électronique,
informatique ou en cas de dérive par rapport aux limites fixées) et qui stoppe la
rotation de l'axe du dynamomètre au moindre problème détecté. Enfin, à chaque
démarrage de l'appareil, le contrôleur doit effectuer un autotest suivi d'une auto-
calibration du dynamomètre et de ses capteurs. Si une quelconque défaillance est
constatée, le système se bloque et ne peut être utilisé.
Une question reste cependant en suspens : est-ce que les normes de sécurité sont
identiques d’un appareil à l’autre (marque différente, appareil de génération
différente) ?

II.6. Maintenance – Etalonnage

II.6.1. Maintenance
La maintenance préventive a lieu tous les 6 mois et nécessite l'immobilisation de
l'appareil durant une demi-journée. Elle est très spécifique et demande l'acquisition
d'un kit d'accessoires prévu à cet effet (8). Elle consiste en deux actions (2) : le réglage
du goniomètre 1 électronique intégré au moyen d'un niveau par rapport aux références
verticale et horizontale et le tarage de la jauge de contraintes2 par un poids fixe étalon.
Pendant l'utilisation quotidienne d'un appareil, Merillié (20) note une dérive d'un
paramètre sans explication précise mais venant certainement de la dérive inévitable de
tout système électrique. Il conclut que la fréquence d'étalonnage doit être au minimum
mensuelle.
En général, la maintenance préventive et curative est assurée par le distributeur de la
marque (21). De plus, l'informatique et l'électronique étant très performantes dans ces
appareils, une autocalibration de certains paramètres est réalisée à chaque mise sous
tension de la machine.

II.6.2. Etalonnage
Comme tout instrument de mesures, l'appareil d'isocinétisme doit être régulièrement
étalonné. Cette procédure doit faire partie des recommandations du fournisseur et
chaque marque doit proposer un protocole. Peu d’articles relatent la maintenance et
l’étalonnage de ces appareils qui semblent fiables d'un point de vue mécanique
puisqu'il n'est reporté qu'un arrêt de fonctionnement de 1 jour en 3 ans (activité du
centre non précisée) (21).
En confrontant le quotidien des experts, il semble que la maintenance et l'étalonnage
des appareils aient été traités différemment dans les centres et selon les
recommandations des fabricants (dont l'exigence de périodicité de calibration varie de
1
Goniomètre : instrument servant à mesurer les angles.
2
Jauge de contrainte : appareil placé entre l’accessoire et le dynamomètre, permettant une transmission précise
de la force développée par le sujet.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
24
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

1 fois par mois à 1 an). Il faut donc insister ici sur l'importance de ces contrôles dont la
périodicité est à ajuster en fonction du taux d'occupation de l'appareil. En confrontant
le vécu des experts et les données de la littérature, il semble qu'une fréquence bi-
annuelle soit un minimum à recommander, qu'un étalonnage quotidien de la position
du dynamomètre soit nécessaire et que la fréquence de la maintenance doit être
adaptée en fonction du nombre d'examens réalisés.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ÉTAT DU MARCHE

La recherche documentaire n'ayant dégagé aucune étude fournissant des données


intéressantes sur le marché des appareils d'isocinétisme, ce chapitre présente des
informations obtenues auprès des distributeurs de ce type d'appareils (Biometrics pour la
marque Aristokin, Medimex pour Cybex et Moflex, Prothia pour la marque Biodex) et des
utilisateurs de ce type d'appareil. L'objectif est de faire un état des lieux de l'activité en
France et dans le monde, de recenser les différents modèles disponibles sur le marché et de
cerner leurs prix. Ces données doivent donc être considérées avec prudence et ne peuvent
être envisagées qu'à titre informatif.

I. ETAT DES LIEUX

I.1. Marché international


Si la technique d'évaluation isocinétique est connue depuis 1967 (1) aux Etats-Unis, ce
n'est qu'en 1975 qu'elle est entrée au Japon et seulement depuis les années 80 en
Europe, où les pays scandinaves ont été les premiers à acquérir des appareils
d'isocinétisme. En 2000, plus d'une centaine de pays dans le monde ont adopté cette
technique, les Etats-Unis et l'Europe sont des marchés quasi saturés, les sociétés n'y
ayant pratiquement qu'une activité de renouvellement du parc existant.

Il existe cependant en Europe de grandes disparités quant au nombre d'équipements


disponibles dans chaque pays (tableau 2). Selon les distributeurs des appareils
d'isocinétisme, les raisons de ces disparités sont multiples.

- Un des facteurs influençant le taux d'équipement serait d'ordre culturel. Les pays
ayant une culture de médecine physique seraient plus largement équipés car
l'approche scientifique dans le monde de la rééducation y serait plus développée
par rapport aux pays ayant une approche davantage kinésithérapique, comme la
France, attachée à un savoir-faire manuel. Sur ce point, l'exemple de la Suisse est
intéressant. La Suisse du Nord, de culture alémanique, est très orientée vers la
médecine physique et a un taux d'équipement proche de l'Allemagne, tandis que la
Suisse romande, qui a une approche davantage physiothérapique (c'est-à-dire
kinésithérapique), présente un taux d'équipement voisin de celui de la France.
- Les autres facteurs expliquant cette répartition géographique seraient d'ordre
économique (les pays les plus riches sont davantage équipés) ou structurel, c'est-à-
dire liés au mode de prise en charge de la technique dans les différents pays et à
leur positionnement par rapport à la diffusion de cette technique. Par exemple, en
Allemagne et en Suisse, l'acte d'isocinétisme est pris en charge par l'assurance
maladie (ce qui qui n'est pas le cas en France), ce qui expliquerait en partie le
développement de la technique dans ces pays.

En 2000, la France compte entre 160 et 170 appareils d’isocinétisme en activité sur
l'ensemble du territoire national. Elle se situe loin derrière l'Allemagne, après l'Italie,

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26
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

la Hollande et l'Angleterre, où, après une période de stagnation, le nombre de


machines implantées augmente fortement depuis 1 à 2 ans (tableau 2).

Tableau 2. Nombre d’appareils d’isocinétisme implantés en Europe.


Pays Nombre de machines Population en Nombre de machines
implantées millions d'habitants par million
1999* d'habitants

Allemagne 1200-1500 82 14,6 – 18,29


Angleterre 600-700 59,4 10,10 – 11,78
Italie 500-600 57,7 8,66 – 10,40
Scandinavie 220-290 24,18 9,10 – 11,99
Hollande 180-220 15,8 11,39 – 13,92
France 160-230 59,1 2,71 – 3,89
Suisse 100-130 7,1 14,08 – 18,31
Belgique 80-100 10,2 7,84 – 9,80
Espagne 80-120 39,4 2,03 – 3,04
Grèce 20-35 10,5 1,90 – 3,33
Portugal 10-20 10 1–2

* Statistiques INED (Internat) ; Données fournies par les membres du groupe de travail

Un grand nombre d’appareils d’isocinétisme de marques différentes sont disponibles


sur le marché. Une vingtaine d’appareils cités dans la littérature internationale ont été
référencés, correspondant à 11 fabricants ou revendeurs (tableau 3).

Tableau 3. Types d’appareils d’isocinétisme référencés dans la littérature.


Marque d’appareil d’isocinétisme Publications référençant la marque d’appareil (%)

Cybex 45,2
Biodex 19,6
Kincom 16,0
Lido 12,9
Akron 1,3
Kinetic 1,3
Merac 1,3
Kintrex 0,6
Rev 0,6
Varicom 0,6
Dynamatic 0,6

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27
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

I.2. Marché français


Selon le groupe de travail et les distributeurs des appareils d'isocinétisme, parmi les 7
fabricants implantés en France, deux principaux dominent le marché : Biodex et
Cybex (tableau 4). En nombre d'appareils implantés, la société Biodex se place
derrière la société Cybex (appelée Lumex avant 1996) qui domine actuellement le
marché. L'ensemble des autres fabricants ne représente qu'une quinzaine d'appareils.
La société Lido par exemple ne possède qu'un seul appareil situé à Berck-sur-Mer
(Pas-de-Calais). La société Kintrex, devenue Con-Trex, présente, elle, 5 appareils en
activité. Il s’agit de machines implantées depuis plusieurs années. Cette société, dont
le distributeur se trouve en Suisse, ne fournit plus de nouveaux appareils en France.
Un appareil de la société Technogym était distribué en France mais a été retiré. Cette
société, leader sur le marché italien, distribue également ses appareils en Espagne, au
Portugal et en Suisse. La société Humac, spécialisée dans la fabrication de logiciels, a
équipé une trentaine de machines Cybex.

Selon les distributeurs, les appareils d’isocinétisme sont utilisés par différents types de
structures : centres de rééducation fonctionnelle publics, privés ou mutualistes, CHU,
centres hospitaliers et cliniques chirurgicales privées. Ces structures interviennent dans
divers domaines. La médecine physique et de réadaptation se dégage comme l'activité
principale, viennent ensuite la recherche en évaluation musculaire et la médecine du
sport.

Tableau 4. Fabricants et nombre d'appareils implantés en France.


Fabricant Distributeur Nombre d'appareils implantés

CYBEX Medimex 118


BIODEX Prothia 35
CON-TREX - 5
ARISTOKIN Biometrics 5
MERAC - 2
KIN-COM - 1
ARIEL - 1
LIDO - 1

Données fournies par le groupe de travail.

- La marque Biodex a commercialisé 3 générations d'appareils : le système multiarticulaire


(il y a environ 10 ans), le système 2 et le système 3. Elle propose en 2000 trois types
d’appareils de technologie identique mais qui offrent des adaptations par rapport au
modèle de base.
- La marque Cybex propose 5 générations d'appareils : le dernier modèle commercialisé est
le Cybex Norm. Il représente plus de 50 % de l'ensemble des appareils Cybex
actuellement installés, le reste du parc étant partagé entre le Cybex 6000, le Cybex 300 et
le Cybex 2.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
28
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

II. PRIX DES APPAREILS


Les prix présentés dans cette partie sont des prix tarifs. Il s’agit donc de prix fixés par
les industriels eux-mêmes et qui servent de base de négociation avec les centres.
Les prix des appareils d’isocinétisme varient selon les modèles (tableau 5). Ils
comprennent en général la structure de l'appareil (plate-forme, chaise, dynamomètre),
un panneau de contrôle électronique digital (doublé d'un contrôle informatique), le
système d'exploitation, les logiciels, et éventuellement une formation à l'utilisation de
l'appareil et la maintenance pour la première année.
Certains accessoires intégrables aux appareils sont proposés. Selon les données
fournies par les distributeurs contactés, ces accessoires coûtent en moyenne 70 000 F,
qu'il s'agisse d'un simulateur de levée ou d'accessoires permettant une
extension/flexion du tronc. D'autres accessoires comme les outils d'ergothérapie sont
moins chers, puisque leur prix avoisine 25 000 F.

Tableau 5. Prix approximatifs des appareils d'isocinétisme vendus en France.


Marque Prix approximatifs des appareils Type d'appareil
en francs HT en euros HT*

CYBEX 460 000 ** 70 126,54 Cybex Norm


600 000 ** 91 469,40 Cybex Norm + module tronc
BIODEX 280 000 ** 42 685,72 Quick Set System 3
360 000 ** 54 881,64 Quick Set plus System 3
440 000 ** 67 077,56 Pro System 3
KINCOM 70 126,54 Kincom 500 H
460 000 †
500 000 † 76 224,50 Kincom AP
ARISTOKIN ‡ ‡
CON-TREX 380 000 † 57 930,62 Kintrex 1000
MERAC ‡ ‡
ARIEL ‡ ‡
LIDO 480 000 † 73 175,22 Lido active

*1 euro = 6,55957 francs ; ** D'après les ditributeurs : Medimex pour Cybex et Prothia pour Biodex ; † D'après
(2) ; ‡ Les données manquantes n'ont pas pu être recueillies dans la littérature.

III. ASPECTS ECONOMIQUES


Au-delà des prix des appareils, d'autres éléments doivent être pris en compte dans
l'évaluation des coûts liés à l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme :
- Parmi l'ensemble de ces coûts d'exploitation, les coûts liés au fonctionnement
quotidien des appareils semblent négligeables. Ils se limitent en effet à l'énergie
électrique nécessaire au fonctionnement de l'appareil, aux consommables
informatiques (papier et cartouches d'imprimante), aux sangles de maintien du
patient et à l'entretien des selleries.
- La durée de vie des machines est longue, certaines machines fonctionneraient ainsi
depuis plus de 15 ans. En général, seules l'évolution technologique et certaines
fonctionnalités nouvellement apparues les rendent obsolètes. La société Cybex

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29
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

propose par exemple en moyenne une machine nouvelle tous les 5 à 7 ans. D'après
Medimex, en termes d'amortissement comptable, une machine de type Cybex
Norm s'amortirait sur environ 7 ans selon les établissements, ce qui correspond à
environ 103 000 F par an (soit 15 702,25 euros).
- Les contrats de maintenance proposés par les principaux fabricants ont un coût
non négligeable qui peut parfois atteindre 7,5 % du prix de vente de l’appareil.
- Les coûts en personnel sont liés au temps d'utilisation de la machine. Les
professionnels indiquent qu'en règle générale il faut compter 30 min à 1 heure pour
effectuer une évaluation bilatérale d'une articulation monoaxiale comme le genou,
avec un personnel qualifié. Ce temps est réparti pour moitié entre le temps de
l'opérateur (généralement le kinésithérapeute) et le temps médecin (détermination
du protocole d'évaluation et d'interprétation des résultats). Ces données peuvent
varier selon la complexité du cas et de l'articulation. Concernant la rééducation
seule, le temps est généralement plus court et se limite à 20 min – une demi-heure
de temps opérateur.
- Les coûts de formation. L'utilisation de la machine d'isocinétisme nécessite une
formation préalable importante souvent proposée par les distributeurs eux-mêmes,
enrichie par l'apport d'expérience d'autres utilisateurs, et par des séminaires de
formation médicale continue. Le temps d'apprentissage est long, mais
l'appropriation de la technique permet de réduire progressivement les durées par
acte et d'optimiser l'utilisation de l'appareil.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
30
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

PARTIE CLINIQUE

I. INTRODUCTION
Les objectif de ce chapitre ont été d’évaluer à partir des données de la littérature les
éléments suivants :
- la fiabilité et la reproductibilté des mesures obtenues à partir des appareils
d’isocinétisme, ainsi que la pertinence de ces paramètres ;
- le développement de normes relatives aux paramètres mesurés ;
- l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation et la place de
cette technique parmi les autres techniques d’évaluation de la force musculaire ;
- la valeur diagnostique des évaluations effectuées sur les patients et la place de
cette technique parmi les autres techniques diagnostiques ;
- l’efficacité des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation et la place de
cette technique par rapport aux autres techniques de renforcement musculaire ;
- les effets secondaires liés à l’utilisation des appareils d’isocinétisme.

II. ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE


La littérature sur l’utilisation des appareils d’isocinétisme en clinique est relativement
ancienne, puisque les premiers articles sur le sujet ont été publiés dès les années
soixante. Dans les tableaux 6 et 7 ci-après est indiqué le nombre de références
publiées en fonction des années de recherche, et en fonction de la localisation
articulaire.

Tableau 6. Analyse de la littérature en fonction de l’année de publication.


Années de publication Nombre d’articles publiés*

Avant 1980 79
1980-1985 150
1986-1990 268
1991-1995 193
1996-2000 335
* Bases de données interrogées : MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE et PASCAL.

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31
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 7. Analyse quantitative de la littérature en fonction de la localisation articulaire.


Articulation Nombre d’articles publiés

Tronc 66
Hanche 29
Genou 425
Cheville 61
Epaule 84
Coude 40
Poignet 5
* Bases de données interrogées : MEDLINE, HealthSTAR, EMBASE et PASCAL.

Après recherche documentaire (voir stratégie de recherche documentaire), et sur la


base d’une analyse des 1 025 résumés au moyen de grilles de lecture (tableaux 7 et 8),
316 publications ont été sélectionnées. Elles se répartissaient en pourcentages de la
manière suivante (tableau 8).

Tableau 8. Articles sélectionnés classés par localisation articulaire, thèmes et année de


publication.
Articulation Répartition Thèmes des Répartition Années de Répartition
en % études en % publication en %

Genou 58 Diagnostic 2 Avant 1980 2

Tronc 22 Reproductibilité 31 1980-1985 7

Epaule 20 Evaluation 19 1986-1990 15

Normes 10 1991-1995 38

Revue de synthèse 23 1996-2000 38

Rééducation 9

Effets indésirables 6

III. MODES D’UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINETISME


Les appareils d’isocinétisme ont été utilisés dans différentes indications : diagnostic,
évaluation, renforcement et rééducation musculaire (2,22,23).
En théorie toutes les grosses articulations peuvent être testées avec des appareils
d’isocinétisme. Les localisations les plus fréquemment évaluées ou rééduquées sont le
genou, le tronc et l’épaule (tableau 9).
- L’exploration du genou concerne l’évaluation des muscles fléchisseurs et
extenseurs du genou, c’est-à-dire le quadriceps et les ischio-jambiers.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
32
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

- L’exploration du tronc concerne les muscles extenseurs (spinaux lombaires, grands


fessiers, ischio-jambiers), les fléchisseurs (quadriceps, triceps suraux, droits de
l’abdomen, obliques internes et externes, psoas-iliaques) et les rotateurs.
- L’exploration de l’épaule concerne les muscles biceps, deltoïde, sus-épineux, les
rotateurs internes (grand pectoral, sous-scapulaire et grand dorsal), et les rotateurs
externes (grand dentelé).

Les études retrouvées dans la littérature ont été réalisées essentiellement sur une
population jeune de sujets sains (60 % des études). 31% des études concernaient des
patients, et 8 % incluaient à la fois des sujets sains et des patients. Seules 2 études
avaient inclus des sujets âgés (24,25).
Le nombre de sujets inclus était ≤ 50 pour 74 % des études, compris entre 50 et 100
pour 12,5 %, compris entre 100 et 500 pour 11,5 % et > 100 pour seulement 2 % des
études.

Tableau 9. Articulations les plus fréquemment testées sur des appareils d’isocinétisme.
Articulation Type de mouvement

- Genou - Flexion
- Extension

- Tronc - Flexion
- Extension
- Rotation
- Levée de charge

- Epaule - Rotation
- Abduction
- Adduction
- Flexion
- Extension

IV. REPRODUCTIBILITE DES MESURES


La participation musculaire dans la stabilité d’une articulation est importante. Une
évaluation précise et reproductible de la fonction musculaire est nécessaire dans des
contextes pathologiques variés.

IV.1. Notion de technique de référence


Depuis leur introduction en évaluation et en rééducation musculaire, les appareils
d’isocinétisme se sont imposés comme gold standard, sans que l’évaluation de cette
technologie ait été rigoureusement réalisée.
Une bonne connaissance de la technique est nécessaire pour bien prescrire les
protocoles d'évaluation ou de rééducation qui permettront d'obtenir des résultats
d'évaluation significatifs en fonction des pathologies et de bons résultats de
rééducation sans compromettre la sécurité du patient. En particulier les facteurs de
variabilité doivent être contrôlés afin d’optimiser la reproductibilité des mesures.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
33
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

IV.2. Définition de la reproductibilité


Sous le terme « reliability » ou fiabilité sont évalués différents paramètres. Ving-huit
études ont évalué la reproductibilité du test au cours des séances répétées, 7 études ont
évalué la reproductibilité intersujets (au niveau du genou), 6 études ont évalué la
reproductibilité interexaminateurs et 4 études ont évalué la reproductibilité inter-
machines.
Pour évaluer la reproductibilité, la plupart des auteurs ont utilisé non pas le coefficient
de variation, mais le coefficient de corrélation. On considère que la reproductibilité est
bonne lorsqu’il est supérieur à 0,80 et faible lorsqu’il est inférieur à 0,69 (26-28).
Les résultats de ces études sont à interpréter avec des réserves, étant donné que les
différentes reproductibilités ont été évaluées sur des petits groupes de sujets (n < 50) à
l’exception de 4 études (29-32), et que ces études portaient essentiellement sur des
échantillons de sujets jeunes et en bonne santé, peu représentatifs de la population
testée en pratique courante

IV.3. Facteurs de variabilité liés aux caractéristiques techniques


La synthèse des résultats des études concernées est présentée dans les tableaux 10 à
14, le détail de ces mêmes études est présenté dans les annexes 3 et 4.

IV.3.1. Installation du patient


La position du sujet pendant le test est importante à connaître (tableau 10). En effet,
des tests obtenus avec un sujet assis et debout ou couché ne sont pas comparables car
les forces développées ne sont pas les mêmes. Ainsi, pour l'étude de l'épaule, le sujet
peut être installé en position assise ou couchée (décubitus ventral ou dorsal), le bras
peut être en abduction de 0 à 90°, le coude fléchi à 45 ou 90°. Les résultats des
paramètres mesurés varient en fonction de la position de test (33,34).
En ce qui concerne les tests effectués au niveau du genou, la position du bassin ou de
la cheville modifie la valeur des paramètres mesurés (35).

IV.3.2. Alignement des axes


En théorie, il faut obtenir un alignement de l’axe de l’articulation avec l’axe de
rotation du dynamomètre, aussi parfait que possible. Pour certaines localisations, il y a
impossibilité d'alignement des deux axes de rotation. L’erreur d’alignement sera faible
lorsque les tests porteront sur des muscles qui traversent des articulations relativement
simples (comme le genou ou le coude) car la variation de l'axe de rotation est minime.
En revanche, l'erreur sera plus importante lors des tests d'articulations plus complexes
comme la cheville et l'épaule (17).
Sorensen (13) a observé, au cours du mouvement du genou (flexion à 90° jusqu'à
l'extension complète), que l'axe de rotation de l'articulation s’abaissait par rapport à
l'axe de rotation du bras de levier de l'appareil (tableau 10). Selon lui, cette variation
serait due à la compression des tissus mous situés sur le derrière de la cuisse et à
l'élévation du torse (malgré le sanglage). En fixant un goniomètre sur le genou du sujet
testé, il a observé que le dynamomètre faisait une erreur d’alignement des axes de 20°
(13). Bien qu’il ait effectué cette expérience sur un petit nombre de sujets, Verdonck

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
34
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

(36) a montré, en utilisant un système de caméra pour visualiser les variations


d’alignement des axes pendant le mouvement, que cette variation était maximale à
vitesse angulaire rapide.
En ce qui concerne l’épaule, le problème principal réside dans le choix de la position
de départ et d’arrivée du mouvement, ainsi que de la fixation des articulations de
l’ensemble du bras. L’épaule étant une articulation complexe à 3 degrés de liberté, la
rotation serait le mouvement pour lequel l’alignement axial serait le plus correct (37).
Cependant Greenfield (38) a montré que la variation de l’axe articulaire par rapport à
celui du dynamomètre modifiait la valeur des paramètres mesurés pour la rotation
externe.

IV.3.3. Débattement articulaire


Le débattement articulaire doit être réglé sur l’amplitude maximum du côté atteint et
un réglage bilatéral strictement identique doit être réalisé entre le côté sain et le côté
lésé (tableau 10). Il faut donc préfigurer en premier le côté pathologique avant de
débuter l’évaluation du côté sain. Ainsi en cas de restriction articulaire, on limite
artificiellement les possibilités du membre de référence.

IV.3.4. Apprentissage
Il est nécessaire de faire effectuer des exercices de répétition qui familiarisent le
patient avec l’utilisation de l’appareil. Une information détaillée doit lui être fournie
afin de s’assurer de sa bonne compréhension et d’optimiser sa compliance.
En effet la reproductibilité augmente avec le nombre de séries de tests (tableau 10), les
séances préliminaires d’apprentissage et la bonne information du patient (21,39,40).

IV.3.5. Correction de la pesanteur


Pour les mouvements effectués dans un plan vertical, l’effet de la pesanteur se traduit
par un effet négatif sur les extenseurs, et par un effet positif sur les fléchisseurs (41).
L’erreur de mesure affecte tous les modes de travail musculaire : concentrique,
excentrique et isométrique. Cette erreur est d’autant plus importante que le segment de
membre est lourd (obèse, grand segment de membre) et varie avec la vitesse angulaire,
les capacités du sujet (faible ou fort, sexe, atteinte motrice) et le groupe musculaire
considéré. Winter (41) a évalué ces erreurs pour le genou en utilisant un montage
électronique (un amplificateur différentiel placé sur le bras de levier de l'appareil).
Ainsi, il a calculé que lors d'un mouvement d'extension, l'erreur introduite variait de 26
à 43 % tandis que pendant une flexion, elle variait de 55 à 510 %. Il est possible que
les grandes variations observées soient liées au fait que le travail musculaire était
effectué à un niveau sous-maximal. Deux études (42,43) ont montré que le facteur
correctif de la pesanteur n’a pas la même valeur en fonction du degré de flexion de la
hanche (10° versus 110°) pour les tests isocinétiques au niveau du genou (tableau 10).
La correction de la gravité est également un paramètre à prendre en compte au niveau
du tronc, puisqu’elle a une influence sur les résultats observés en modifiant les ratios
fléchisseurs/extenseurs, la force des muscles fléchisseurs étant surévaluée et celle des
muscles extenseurs sous-évaluée lorsque le poids du tronc n’a pas été pris en compte
(44,45).

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
35
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

IV.3.6. Le rétrocontrôle visuel


L’influence du rétrocontrôle visuel sur les paramètres mesurés par les appareils
d’isocinétisme a été étudiée dans 4 études (46-50). Il augmente la qualité du travail
musculaire des sujets, et donc la valeur du moment maximum (tableau 10).

IV.3.7. Paramètres mesurés


Sur l’ensemble des paramètres mesurés au cours des tests isocinétiques (tableau 10),
le moment maximum semble être le paramètre pour lequel la reproductibilité est la
meilleure (25,27,51).

IV.3.8. Vitesse angulaire


La valeur des paramètres mesurés par les appareils d’isocinétisme varie avec la vitesse
angulaire. En mode concentrique (tableau 10) la valeur du moment maximum est
d’autant plus basse que la vitesse angulaire est rapide (39,52,53). Mais la variabilité
des mesures est d’autant plus élevée que la vitesse angulaire est rapide (31,54-56).

IV.3.9. Critères anthropométriques


L’influence du poids corporel, du côté dominant et du sexe, sur les paramètres
mesurés par les appareils d’isocinétisme a été étudiée et discutée dans différentes
études (tableau 10).
Estlander (57) a évalué les liens potentiels entre les critères anthropométriques et la
performance des tests isocinétiques. Il apparaît que le poids corporel n’était pas lié
avec la réponse musculaire alors que les résultats ont souvent été rapportés au poids
corporel dans la plupart des études disponibles.
Les études sur l’influence du membre dominant sur les valeurs des paramètres mesurés
lors des tests isocinétiques (52,58-61) ont montré des résultats discordants.
Plusieurs études ont montré que les paramètres isocinétiques différaient entre les
hommes et les femmes (34,53,62,63).

IV.3.10. Reproductibilité interexaminateurs


Six études ont évalué la reproductibilité interexaminateurs. Celle-ci variait selon
l’étude de 4 à 35 % pour le coefficient de variation, et de 0,44 à 0,98 pour le
coefficient de corrélation (tableau 11).
Il apparaît à la lecture de ces études que, pour réduire la variabilité interexaminateurs,
il faut limiter au minimum le nombre d’examinateurs différents par sujet testé, et que
ces examinateurs soient formés et habitués à l’utilisation des appareils d’isocinétisme.

IV.3.11. Reproductibilité interappareils


Les études sur les reproductibilités interappareils (tableau 12) montrent que les
résultats ne sont pas superposables d’un appareil à l’autre (29,64,65). La nature des
équipements ou logiciels qui les accompagnent n’a pas été discutée dans les études

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
36
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

sélectionnées. Or même si les principes de fonctionnement sont similaires dans leur


concept, il est probable que les différences de performances entre des appareils de
marques différentes, les logiciels ainsi que les modalités techniques influent de
manière non négligeable sur la comparabilité des résultats.

IV.3.12. Reproductibilité intertests


L’analyse des études sur la reproductibilité intertests (tableau 13) montre que celle-ci
dépend de la population testée (sujets sédentaires ou athlètes, sujets sains ou patients),
du mode de travail musculaire (concentrique, statique, excentrique), des vitesses
angulaires choisies (plus la vitesse est élevée, plus la phase de travail isocinétique est
réduite), de la nature de l’effort consenti (maximal ou submaximal), de la nature du
test (nombre de répétitions) et des modalités de son déroulement (en particulier du
délai entre deux tests). Il est difficile de comparer les différents travaux entre eux,
étant donnée la grande diversité des protocoles, en particulier en ce qui concerne les
tests au niveau de l’épaule. Enfin, il convient de noter que les paramètres mesurés pour
apprécier cette concordance varient d’une étude à l’autre (moment de force moyen,
moment maximum, travail, force rapportée au poids corporel).
Lorsqu’elle a été estimée par le coefficient de corrélation, la reproductibilité intertests
variait de 0,38 à 0,99. Estimée par le coefficient de variation elle variait entre 6 et
36 % selon le paramètre mesuré.

IV.3.13. Reproductibilité intersujets


L’analyse des études sur la reproductibilité intersujets (tableau 14) montre que la
symptomatologie ressentie par le patient est significativement associée à une moindre
performance musculaire et une plus grande variabilité des résultats. Brox (66) a
administré un traitement antalgique à des patients présentant une tendinopathie de la
coiffe des rotateurs. Il a observé une amélioration des paramètres mesurés.
Dans le même esprit, Akebi (53) Luoto (67) et Hupli (30) ont confirmé que la présence
d’une lombalgie est un facteur de variabilité des résultats.
De même au niveau du genou, la reproductibilité est faible pour le côté atteint par
rapport au côté sain (25,68).
Tous facteurs de variabilité confondus, la reproductibilité intersujets publiée dans les
études analysées variait avec une grande amplitude, de 1 à 36 % pour le coefficient de
variation, et de 0,03 à 0,97 pour le coefficient de corrélation.

IV.4. Normes à définir en ce qui concerne les paramètres mesurés


La connaissance des valeurs de référence des différents paramètres mesurés chez le
sujet sain au cours des tests sur appareils d’isocinétisme est essentielle, car elle permet
de les comparer avec celles des sujets pathologiques. Des essais d’établissement de
normes ont été publiés et concernent des sous-populations restreintes (tableau 15),
comme par exemple des populations d’activités physiques différentes, sportifs
professionnels ou sujets sains (sédentaires et sportifs de loisirs). Les paramètres
étudiés ont été le moment maximum et le ratio agoniste/antagoniste (les détails de ces
études sont présentés en annexe 5).

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
37
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Le moment maximum dépend du groupe musculaire étudié, de la vitesse du


mouvement, du sexe, de l’âge et du type d’activité du patient (athlète ou non sportif).
En effet, l’activité sportive, par le caractère stéréotypé et répétitif de certains
mouvements, mais aussi l’entraînement de groupes musculaires spécifiques, modifie la
valeur des paramètres mesurés et en particulier les ratios agonistes/antagonistes (22).
Ceci a été montré au niveau de l’épaule par une étude de Codine (69) qui a comparé
les ratios rotateurs internes et externes de trois groupes de sujets d’activités physiques
différentes (sédentaires, sportifs de loisir et sportifs professionnels) et qui a observé
une augmentation de la valeur de ce ratio avec l’intensité de l’activité sportive.
D’autres études viennent confirmer ces résultats (70,71). Au niveau du tronc, des
résultats similaires ont été obtenus (72).
La valeur des ratios était dépendante du type d’activité sportive. Par exemple en ce qui
concerne l’épaule, les joueurs de base-ball ont une valeur de ratio supérieure à celle
mesurée chez les coureurs à pied (69).
Au niveau du genou, d’autres études ont montré que la valeur des paramètres
isocinétiques mesurée chez l’homme était supérieure à celles des femmes (73-76) et
que la valeur des paramètres diminuait avec l’âge (74,77,78).
Timm (79) a publié en ce qui concerne le tronc une base de données portant sur
l’analyse du moment maximum rapporté au poids. Cette étude a permis de montrer
que les valeurs des moments maximums rapportés au poids corporel variaient en
fonction du sexe ou de l’âge. Ces éléments ont été confirmés par d’autres publications
(80,81).
Au niveau de l’épaule, 2 études ont montré que les hommes ont des valeurs de force
maximale supérieures aux femmes (82), mais deux études (76,83) ont aussi montré
que, si les valeurs du moment maximum étaient rapportées au pourcentage de masse
maigre et au niveau d’entraînement, la différence entre hommes et femmes n’était plus
retrouvée.
Trois études (84-86) ont évalué au niveau du genou les valeurs des moments
maximums, et du ratio agoniste/antagoniste en fonction de l’âge de jeunes footballeurs
(13 à 30 ans). Elles ont montré que la valeur de ces paramètres variait en fonction de la
croissance et de l’intensité de l’entraînement. Trois autres études ont été menées chez
des sujets non sportifs âgés de 17 à 80 ans (76-78). Elles ont montré une diminution du
moment maximum chez les sujets les plus âgés.

En conclusion, l’élaboration de normes et leur utilisation par comparaison à des


patients doit tenir compte des caractéristiques de la population étudiée (âge, sexe,
profession, activité physique) et des conditions de tests. D’autre part, la normalisation
des paramètres mesurés sur appareil d’isocinétisme doit tenir compte du manque
actuel de standardisation des protocoles de réalisation des tests.

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38
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 10. Facteurs de variabilité


Auteur, Localisation, nbre Critères Résultats
année, réf. de sujets, type d’évaluation

Évaluer l’influence de l’intensité du travail fourni

Dvir, Genou Ratio Exc./Conc. Le ratio Exc./Conc. permet de différencier le


1996 (87) N = 16 travail sub-maximal du travail maximal
Sujets sains
Luoto, Tronc Moment moyen Coeff. de variation plus grand en effort sous-
1996 (67) N = 35 Coeff. de variation maximal
Sujets sains + d’effort maximal et Le coeff. de variation est-il un facteur
Patients sous-maximal discriminant de la nature de l’effort ?
Evaluer l’influence de l’alignement des axes

Greenfield, Epaule Moment maximum La variation de l’angle entre les axes du dynamo-
1990 (38) N = 20 rapporté au poids mètre de l’articulation modifie la valeur des
Sujets sains paramètres mesurés en rotation externe, et n’a
aucun effet pour la rotation interne.
Sorensen, Genou Vitesse angulaire L’alignement de l’axe articulaire avec celui du
1998 (13) NP bras de levier doit être vérifié par goniomètre
Verdonck, Genou Vitesse angulaire La variation de l’angle entre les axes du
1997 (36) N=4 dynamomètre de l’articulation est maximale à
Sujets sains vitesse élevée.
Évaluer l’influence de la douleur

Akebi, Tronc Moment maximum Elévation du coeff. de variation avec la présence


1998 (53) N = 343 d’une lombalgie
Sujets sains +
patients
Brox, Epaule Moment maximum Lorsqu’on traite la douleur, les performances aux
1995 (66) N = 15 tests augmentent
Patients
Estlander, Tronc Auto-évaluation des Lien très significatif avec l’auto-évaluation faite
1994 (57) N = 105 performances par le par le patient
Patients patient, scores de Aucun lien significatif avec les scores de
douleur et douleur.
d’incapacité
fonctionnelle
Hupli, Tronc Coeff. de variation CV significativement plus élevés pour les
1996 (30) N = 60 patients sévères (p < 0,001)
Sujets sains +
patients
Luoto, Tronc Moment moyen Elévation du coeff. de variation avec la sévérité
1996 (67) N = 35 Coeff. de variation de l’affection
Sujets sains +
patients

Coeff. = coefficient Exc. = excentrique NP = non précisé


Conc. = concentrique N = nombre de sujets

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 10 (suite). Facteurs de variabilité


Auteur, Localisation, nbre Critères Résultats
année, réf de sujets, type d’évaluation

Évaluer l’influence de la pesanteur


Bohannon, Genou Moment maximum Après correction de la pesanteur, la reproducti-
1989 (88) N = 40 bilité des mesures n’est pas influencée par
Sujets sains l’angle de flexion.
Ford, Genou Moment maximum L’influence de la pesanteur est plus grande si la
1994 (43) N = 42 hanche est fléchie à 110°.
Sujets sains
Kellis, Genou Moment maximum L’influence de la pesanteur est plus grande si la
1996 (42) N = 25 hanche est fléchie à 110°.
Sujets sains
Vézirian, Tronc Moment maximum Sans correction de la pesanteur, la valeur du
1996 (45) N = 60 moment maximum est surévaluée pour les
Sujets sains fléchisseurs, et sous-évaluée pour les extenseurs.
Évaluer l’influence de la position du sujet et/ou du segment de membre
Falkel, Epaule Moment maximum Le moment maximum est plus grand en
1987 (33) N = 39 décubitus ventral qu’en décubitus dorsal, ce qui
Sujets sains correspond à la position de travail habituel des
sujets testés (nageurs)
Hageman, Epaule Moment maximum Le moment maximum est plus grand quand
1989 (34) N = 19 l’articulation glénohumérale est en abduction de
Sujets sains 45°
Hellwig, Epaule Moment maximum Il n’y a pas de différence entre les 2 positions
1991 (89) N = 21 (plan frontal et plan de l’omoplate)
Sujets sains
Miller, Genou Moment maximum Le moment maximum et le ratio Flex./Ext. sont
1997 (35) N = 12 Ratio Flex./Ext. plus grands si la cheville est en dorsi-flexion.
Sujets sains

Évaluer l’influence de la vitesse angulaire


Akebi, Tronc Coeff. de variation Le coeff. de variation est d’autant plus grand que
1998 (53) N=343 du moment la vitesse ang. est rapide
Sujets sains + maximum
patients
Hageman, Genou Moment maximum En concentrique, le moment maximum est
1988 (52) N = 25 d’autant plus grand que la vitesse ang. est lente.
Sujets sains
Rathfon, Genou Vitesse angulaire Aucune influence de l’accélération ni de la
1991 (90) N = 36 décélération sur les performances isocinétiques
Sujets sains
Matheson, Tronc Moment maximum Le moment maximum est d’autant plus grand
1992 (39) N = 30 Coeff. de variation que la vitesse ang. est lente. Le coeff. de
Sujets sains variation est d’autant plus grand que la vitesse
ang. est rapide

Coeff. = coefficient Exc. = excentrique Flex. = flexion NP = non précisé


Conc. = concentrique Ext. = extension N = nombre de sujets Vitesse ang. = vitesse angulaire

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Tableau 10 (suite). Facteurs de variabilité.


Auteur, Localisation, nbre Critères Résultats
année, réf. de sujets, type d’évaluation

Évaluer l’influence de l’âge, du sexe et du poids corporel

Akebi, Tronc Coeff. de variation Le coeff. de variation est plus grand chez les
1998 (53) N = 343 du moment femmes
Sujets sains + maximum
patients

Bellew, Genou Moment maximum La valeur du moment de force diminue avec


1998 (74) N = 60 l’âge. Les femmes ont des valeurs de moment
Sujets sains maximum inférieures à celle des hommes.

Brown, Genou Vitesse angulaire A vitesse élevée, les femmes ont une durée de
1995 (62) N = 18 travail isocinétique plus courte.
Sujets sains

Estlander, Tronc Travail, auto-évalua- Pas d’effet significatif de l’âge, du sexe et du


1994 (57) N = 105 tion des performan- poids sur la performance (travail total). Lien
Patients ces par le patient, significatif avec la taille ? Lien très significatif
scores de douleur et avec l’auto-évaluation faite par le patient
d’incapacité Aucun lien significatif avec les scores de
fonctionnelle douleur.

Hageman, Epaule Moment maximum Les hommes ont des valeurs de moment de force
1989 (34) N = 19 maximale supérieures aux femmes
Sujets sains

Évaluer l’influence du rétrocontrôle visuel

Kellis, Genou Moment maximum La valeur du moment maximum est plus élevée
1996 (47) N = 13-25 s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Sujets sains

Kim, Genou Moment maximum Le moment maximum et le coeff. de corrélation


1997 (46) N = 40 Coeff. de corrélation sont plus grands s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Sujets sains

Campenella, Genou Moment maximum La valeur du moment maximum est plus élevée
2000 (50) N = 30 s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Sujets sains

Kimura, Genou Moment maximum Le moment maximum est plus grand s’il y a un
1997 (49) N = 30 rétrocontrôle visuel.
Sujets sains

Malliou, Genou Moment maximum Le moment maximum et le travail sont plus


1998 (48) N = 40 Travail grands s’il y a un rétrocontrôle visuel.
Sujets sains

Coeff. = coefficient Exc. = excentrique NP = non précisé


Conc. = concentrique N = nombre de sujets

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Tableau 10 (suite). Facteurs de variabilité


Auteur, Localisation, nbre Critères Résultats
année, réf de sujets, type d’évaluation

Évaluer l’influence du membre dominant

LaFree, Genou Moment maximum Le côté dominant influe sur les résultats au niveau
1995 (58) N = 40 Coeff. de corrélation du genou (r = 0,76-0,92)
Sujets sains

Sirota, Epaule Moment maximum Aucun effet statistiquement significatif du membre


1997 (61) N = 25 dominant
Sujets sains

Ellenbecker, Epaule Moment maximum Aucun effet statistiquement significatif du membre


1999 (60) N = 72 dominant
Sujets sains

Ellenbecker, Epaule Moment maximum Le moment maximum est plus grand pour le
1997 (59) N = 124 membre dominant en rotation interne. Cette
Sujets sains différence n’est pas retrouvée pour la rotation
externe.

Évaluer l’influence de l’aprentissage

Newton, Tronc Moment maximum Accroissement de la performance entre les deux


1993 (21) N = 190 sessions.
Sujets sains + Flex./Ext. : significative en extension chez les
patients sujets normaux et les patients.
Rot. : significative en rotation chez les sujets
normaux et patients.
NS en extension et soulèvement de charge

Matheson, Tronc Moment maximum Effet significatif de la nature des instructions


1992 (39) N = 30 sur la performance en flexion (p = 0,035) et en
Sujets sains extension (p = 0,044)

Lindstrom, Genou Moment maximum Au cours du test de fatigue musculaire, alors que le
1994 (91) N = 10 Fréquence EMG des nombre de répétitions augmente, le moment
Sujets sains contractions maximum et la fréquence des contractions restent
musculaires stables.

Coeff. = coefficient Exc. = excentrique Flex. = flexion NP = non précisé r = coefficient de corrélation
Conc. = concentrique Ext. = extension N = nombre de sujets NS = non significatif Rot. = rotation

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Tableau 11. Évaluation de la reproductibilité interexaminateurs


Auteur, Nbre de Genou Tronc Épaule
année, réf. sujets r CV r CV r CV

Durall, 2000 (28) 15 - - - - 0,71-0,87 -


Malerba, 1993 (92) 24 - - - - 0,44-0,95 -
Mayer, 1994 (93) 29 - - - - - 15-35
Molczyk, 1991 (94) 20 0,69-0,95 4-12 - - - -
Newton, 1993 (15) 41 - - 0,90-0,98 -
Rissanen, 1994 (95) 20 - - 0,85-0,95 - - -

r = coefficient de corrélation, CV = coefficient de variation

Tableau 12. Évaluation de la reproductibilité interappareils


Auteur, Nbre de Coefficient de corrélation (r)
année, réf. sujets Genou Tronc Épaule

Gross, 1991 (65) 10 0,41-0,95 - -


Hupli, 1997 (96) 41 - 0,47-0,67 -
Thigpen, 1990 (29) 50 0,95-0,99 - -
Thompson, 1989 (64) 48 0,26-0,69 - -

* = mode excentrique, ¥ = mode concentrique , F = femme, H = homme.

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Tableau 13. Évaluation de la reproductibilité interessais


Auteur, Nbre de Genou Tronc Épaule
année, réf. sujets r CV r CV r CV

Capranica, 1998 (24) 18 0,44-0,89 - - - - -

Li, 1996 (55) 30 0,76-0,90¥ - - - - -


0,76-0,86*
Durall, 2000 (28) 15 - - - - 0,71-0,87 -

Durand, 1892 (97) 29 0,64-0,96 - - - - -

Estlander, 1992 (98) 20 - - 0,87$/0,96£ - - -

Feiring, 1990 (99) 19 0,82-0,99 - - - - -

Frisiello, 1994 (100) 18 - - - - 0,77-0,86 -

Giles, 1990 (31) 52 - 7-24 - - - -

Gleeson, 1992 (27) 18 H 0,53-0,99 2-12 - - - -


F 0,94-0,99
Gross, 1991 (65) 10 0,38-0,97 - - - -

Hupli 1997, (96) 60 - - 0,80-0,84$ - - -


0,84-0,89£
Jacobs, 1988, (32) 50 - - 0,94-0,96 7-1 - -

Kannus, 1992, (51) 20 - H 18-29 - - - -


F 14-33

Kues, 1994, (101) 20 0,87-0,98 - - - - -

Levene, 1991, (102) 20 0,98-0,99 - - - - -

Lin, 1996, (54) 32 - 6-20 - - - -

Madsen, 1995, (25) 20 - 6-36 - - - -

Mayer, 1994 (93) 29 - - 0,35-0,93 - - -

Newton, 1993 (15) 41 - - 0,85-0,98$ - - -


0,97-0,98£

Perrin, 1986 (103) 15 0,83-0,93 - - - 0,74-0,95 -

Rissanen, 1994 (95) 20 - - 0,54-0,96 - - -

Steiner, 1993 (68) 19 0,58-0,93* - - - - -

Tripp, 1991 (104) 20 0,93-0,97 - - - - -

Wessel, 1989 (40) 18 0,78-0, 92¥ - - - - -


0,63-0,91*

* = mode excentrique, ¥ = mode concentrique , F = femme, H = homme, $ = sujet sain, £ = sujet lombalgique,
CV = Coefficient de variation, r = Coefficient de corrélation

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Tableau 14. Évaluation de la reproductibilité intersujets.


Auteur, année, Nbre de Genou Tronc Épaule
réf. sujets r CV r CV r CV

Capranica, 1998 (24) 18 0,03-0,90 - - - - -


Gleeson, 1992 (27) 18 H 0,78-0,96 - - - - -
F 0,52-0,93
Kannus, 1992 (51) 20 - H 16-33 - - - -
F 14-36
Madsen, 1995 (25) 20 - 1-19 - - - -
Molczyk, 1991 (94) 20 0,72-0,98 2-8 - - - -
Montgomery, 1989 (56) 32 0,58-0,92 5-11 - - - -
Wessel, 1989 (40) 18 0,88-0,97¥ - - - - -
0,85-0,92*

* = mode excentrique, ¥ = mode concentrique , CV = coefficient de variation, r = coefficient de corrélation.

Tableau 15. Évaluation des paramètres isocinétiques dans différents types de population
Articulation Type de sport Nbre Référence de l’étude
de sujets

Epaule Base-ball 25 Mikesky, 1995 (105)


Base-ball 150 Wilk, 1993 (106)
Base-ball 25 Sirota, 1997 (61)
Base-ball, course à pied, tennis 51 Codine, 1997 (69)
Natation 47 McMaster, 1992 (70)
Water-polo 25 McMaster, 1991 (71)
Tennis 62 Kennedy, 1993 (107)
Types de sports non précisés 31 Ivey, 1985 (83)
Non sportifs 60 Perrin, 1994 (108)
Non sportifs 51 Mayer, 1994 (82)
Non sportifs 36 Otis, 1990 (109)

Genou Football 701 Le Gall, 1999 (85)


Football 189 Rochcongar, 1988 (86)
Football 34 Delemme, 1999 (84)
Différents sports de loisir 10 Bobbert, 1993 (110)
Différents sports de loisir 249 Kannus, 1993 (75)
Types de sports non précisés 158 Calmels, 1997 (73)
Non sportifs 96 Neder, 1999 (76)
Non sportifs 64 Horstmann, 1999 (78)
Non sportifs 147 Baron, 1995 (77)

Tronc Danse 23 Cale-Benzoor, 1992 (80)


Kayak + différents sports de loisir 16+30 Weissland, 1998 (111)
Saut en hauteur 9 Divay, 1995 (72)
Types de sports non précisés 27 176 Timm, 1995 (79)
Non sportifs 221 Gremion, 1996 (81)

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

V. UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINETISME COMME OUTIL


D’EVALUATION

V.1. Les appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation chez le sujet sain et le
patient
L’analyse de la littérature sur l’utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil
d’évaluation a recensé 26 études. Dans ces études, les appareils d’isocinétisme ont été
utilisés comme outil d’évaluation de l’état musculaire, tendineux ou articulaire de
sujets indemnes de toute pathologie ainsi que de patients (voir tableau 16). Les
objectifs de cette évaluation ont été les suivants :
- évaluer la performance d’un segment musculaire et le retentissement d’une atteinte
articulaire, tendineuse ou ligamentaire (112-120) ;
- évaluer les potentialités musculaires et de la fatigabilité musculaire (cette dernière a
été évaluée soit par le temps pendant lequel le sujet était capable de maintenir une
force donnée, soit par le temps au bout duquel le muscle avait perdu 50 % de sa force
initiale) (121) ;
- évaluer l’efficacité d’un traitement médical ou chirurgical (122-130) ;
- évaluer la force musculaire chez le patient présentant une pathologie neurologique
déficitaire (131-134).

Le paramètre choisi pour mesurer le déficit musculaire était (voir détail des études en
annexe 6) soit le moment maximum (17 études), soit le ratio fléchisseurs/extenseurs
(10 études), soit le pourcentage de déficit musculaire (7 études). Aucun justificatif
méthodologique n’était précisé quant au choix de l’un de ces paramètres.

V.2. Comparaison avec d’autres méthodes d’évaluation musculaire


L’intérêt de comparer les tests réalisés sur des appareils d’isocinétisme à d’autres
méthodes d’évaluation est de rechercher une supériorité de cette technique par rapport
à celles habituellement utilisées en évaluation musculaire. Les critères d’évaluation
utilisés dans les études présentées dans les tableaux 17 à 19 ont été soit le coefficient
de corrélation intertests, soit la comparaison intertests des pourcentages de déficit
entre le membre sain et le membre pathologique (détail des études en annexe 7).

V.2.1. Genou
Les tests isocinétiques sont corrélés de manière significative avec le test de Wingate
(135), le test de détente verticale (136-138), le « hop test » (137), les tests d’évaluation
clinique fonctionnelle (139). Le degré de corrélation est d’autant plus élevé que le
sujet testé est entraîné. Comparativement aux tests sur dynamomètre manuel, les tests
isocinétiques permettent de détecter un déficit musculaire entre les deux membres
(140,141).

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

V.2.2. Tronc
Trois études prospectives ont été réalisées, 2 chez des sujets sains (32,121) et 1 chez
des sujets lombalgiques (95). Les appareils d’isocinétisme utilisés correspondaient à
des stades d’évolution différents sur le plan technique et les critères d’évaluation
utilisés dans ces études ont été variables. De ce fait, la transposition des résultats ou
leur comparaison doit prendre en compte ce paramètre.
- Jacobs (32) s’est attaché à évaluer les capacités de levée de charge chez des sujets
sains en isocinétique ou en isoinertiel, en prenant comme test de référence un test
opérationnel de levée de charge. Il a observé une corrélation forte entre les mesures
isocinétiques (r = 0,96) ou le test isoinertiel (r = 0,97) et la force opérationnelle. Il est
à noter que le même investigateur a fait réaliser les différents tests, ce qui peut
constituer un biais dans la mesure où l’attitude de l’opérateur est un facteur de succès
des mesures isocinétiques.
- Mayer (121) a comparé chez des sujets sains un test d’évaluation en extension sur
appareil d’isocinétisme à des mesures isométriques dynamométriques (test de fatigue
musculaire) ou à des mesures non dynamométriques (test de Sorenson). Les protocoles
de réalisation des tests ont été bien décrits et l’ordre de réalisation de ces tests a fait
l’objet d’une randomisation. Les résultats de cette étude, réalisée sur un grand effectif
de sujets, ont montré qu’il y avait une corrélation négative entre le test de fatigue
musculaire isocinétique et le test de Sorenson. La comparaison des tests de fatigue
musculaire isométrique et isocinétique a été réalisée sur une fraction réduite de 12
hommes afin de réduire la variabilité des réponses aux tests isocinétiques plus élevée
chez les femmes (121). Ce point constitue en soi un biais important car il éloigne les
résultats des corrélations vraies pouvant exister entre les mesures par isocinétisme et
isométrie de la fatigue musculaire. Il est intéressant néanmoins de constater une
corrélation négative entre le test isocinétiques de fatigue musculaire et le test de
Sorenson.
- Rissanen (95) a corrélé des tests en flexion/extension et soulèvement de charge sur
appareil d’isocinétisme chez 185 patients lombalgiques et des tests non
dynamométriques (assise répétée, « arch-up », squatting répété, test de Sorenson) à
l’index de Million (index d’évaluation de la douleur et de l’incapacité ressenties par le
patient développé à partir d’échelles visuelles analogiques). Les procédures de
réalisation et le déroulement des tests ont été décrits de façon imparfaite (pas de notion
sur l’ordre des tests, sur l’aveugle des opérateurs par rapport à la pathologie ou aux
résultats des autres tests). Les résultats ont montré qu’il existe une plus forte
corrélation entre les tests non dynamométriques et l’index de Million (p < 0,0001)
qu’avec les mesures isocinétiques.
Les corrélations des tests isocinétiques avec l’index de Million sont du même ordre
quel que soit le paramètre mesuré (moment de force maximal ou moyen, travail,
puissance maximale ou moyenne) et quelle que soit la vitesse angulaire. Les tests
isocinétiques de levée de charge présentent une plus faible corrélation avec cet index
que les tests de flexion/extension. Chez les femmes le degré de corrélation est plus
élevé que chez les hommes.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

V.2.3. Épaule
Les deux études retrouvées dans la littérature sur la comparaison de l’évaluation
isocinétique de l’épaule avec une évaluation par testing manuel ont montré une
absence de corrélation entre ces deux méthodes d’évaluation de la force musculaire
(142). Les tests isocinétiques ont révélé l’existence d’un déficit musculaire (11-28 %)
qui n’avait pas été mis en évidence par le testing manuel (143).

V.2.4. Conclusion
Les tests d’évaluation sur appareil d’isocinétisme mesurent la force ou la fatigue
musculaire de groupes musculaires précis. Un lien avec la symptomatologie ressentie
par le patient a été recherché mais le lien avec la fonctionnalité n’a pas été
formellement établi. Les tests sont corrélés avec d’autres tests explorant les mêmes
groupes musculaires. Bien qu’aucune étude de bon niveau de preuve n’ait permis de
montrer que les tests isocinétiques sont plus performants que d’autres méthodes de
testing musculaire, ils présentent par rapport aux techniques disponibles des avantages
en termes de reproductibilité, sous conditions bien établies, et en termes de
quantification de la performance. Ces deux avantages ont un intérêt pratique pour le
suivi des patients.

V.3. Valeur diagnostique de ces évaluations


La possibilité d’une mesure quantitative d’un déficit musculaire et/ou d’un
déséquilibre amène à envisager d’utiliser les tests sur appareil d’isocinétisme à des fins
diagnostiques. L’analyse de la littérature sur ce sujet n’a retrouvé que peu d’articles.
Certains auteurs ont cherché à relier les modifications graphiques des courbes ou des
paramètres mesurés avec des pathologies musculaires, tendineuses ou articulaires.
Deux publications (18,144) ont étudié cette hypothèse et ont corrélé les modifications
de la forme globale de la courbe à des pathologies spécifiques et des programmes de
rééducation. Cependant les auteurs n’ont pas exposé leur méthode et n’ont utilisé
aucun des tests permettant de démontrer la valeur diagnostique prédictive des
évaluations réalisées sur appareils d’isocinétisme (en particulier : sensibilité,
spécificité, valeur prédictive positive et négative). De plus les modifications de
courbes observées apparaissent peu spécifiques, puisque pour une même anomalie de
courbe correspondent des affections différentes. En conclusion, la courbe n’a ni la
sensibilité ni la spécificité suffisantes pour établir un diagnostic précis (23).
Le seul intérêt pronostique des courbes est qu’un « accrochage » de celles-ci en cours
de test correspond à un arc douloureux qui peut alors guider le geste de rééducation
qui sera effectué, dans un secteur sélectif de part et d’autre de la zone douloureuse
(23). Cependant, en cas d’anomalie de forme, cette anomalie doit être constante pour
être considérée comme pathologique.

Malgré l’absence de données robustes dans la littérature sur la valeur discriminative de


l’utilisation des graphes, l’absence de normes de références établies et applicables
dans tous les cas et la multiplicité des facteurs de variabilité qui limitent l’utilisation
des tests sur appareil d’isocinétisme comme outil diagnostique, des études ont

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

cependant évalué l’intérêt d’utiliser les appareils d’isocinétisme pour des tests
pronostiques.

Ainsi une étude au niveau du tronc, la mise en évidence de déficits spécifiques chez
les lombalgiques chroniques par des tests isocinétiques ont été décrits (145). Les
critères diagnostiques utilisés ont été les suivants : affaiblissement des extenseurs
lombo-pelviens et des muscles rotateurs du tronc ; déstructuration des graphes vis-à-
vis des enregistrements normaux ; comportement anormal d’inhibition lors des
épreuves de résistance à la fatigue.
Toujours au niveau du tronc, deux études de suivi à long terme de sujets sains ont eu
des résultats contradictoires (21,146). Lee a suivi de façon prospective 67 sujets sains
sur cinq ans et a observé la survenue de lombalgies chroniques chez 27 % de ces
patients. La comparaison des populations lombalgiques et non lombalgiques a mis en
évidence une différence significative en ce qui concerne les valeurs des ratios
agonistes/antagonistes (ratios extenseurs/fléchisseurs des moments maximaux plus
faibles pour les lombalgiques, p < 0,05). Newton (21) a suivi pendant 2 ans 66 sujets
sains. 23 % d’entre eux ont développé une symptomatologie douloureuse au niveau
lombaire. Aucun des paramètres mesurés initialement sur un appareil d’isocinétisme
n’a permis de différencier les futurs sujets lombalgiques des sujets sains.
Akebi (53) a étudié le pouvoir discriminant des tests pour séparer les populations de
lombalgiques et de sujets sains. Ainsi, il a observé que la reproductibilité des mesures
était moins bonne chez le lombalgique par comparaison au sujet sain. Gregoir (120) a
étudié l’intérêt du moment maximum à vitesses élevées et du ratio
fléchisseurs/extenseurs pour l’évaluation des patients lombalgiques. Les données de
cette étude ne sont disponibles que sous forme de résumé et ne peuvent être discutées
solidement sur un plan méthodologique.
Au niveau de l’épaule, une étude a recherché quel paramètre pouvait permettre de
détecter les sujets prédisposés à un syndrome « d’impigement » au sein d’une
population de patients présentant un conflit sous-acromial (147).
De la même manière au niveau du genou, des auteurs ont recherché quel paramètre
pouvait permettre de détecter les sujets (footballeurs) prédisposés à une atteinte des
ischio-jambiers (148) ou à une atteinte du ligament croisé antérieur (149).
L’analyse de ces études a montré qu’il n’y avait pas de paramètre discriminant
prédictif d’une pathologie, que ce soit pour les tests réalisés au niveau du tronc, de
l’épaule ou du rachis.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
49
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

V.4. Conclusion
L’analyse des études présentées dans ce chapitre suggère que le rapport des moments
maximaux de groupes musculaires agonistes et antagonistes pourrait être un marqueur
prédictif intéressant. Cependant, chez le sujet non sportif, rien ne permet à ce jour de
définir une norme de ces ratios qui rendrait cette mesure pertinente pour la prédiction
de la survenue d’une pathologie musculaire, tendineuse ou articulaire.
D’autre part, en ce qui concerne le sujet sportif pour lequel des normes par type de
sport ont été établies, deux objectifs opposés, à savoir l’amélioration des performances
sportives et la prévention des accidents tendino-musculaires, posent la question
suivante : doit-on considérer comme pathologique un déséquilibre musculaire entre
agonistes et antagonistes, ou doit-on maintenir ce déséquilibre qui est peut être le reflet
des phénomènes d’adaptation permettant aux structures articulaires de supporter les
contraintes engendrées par la pratique sportive (69) ?

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 16. Etudes évaluant la force musculaire sur appareil d’isocinétisme.


Localisation Pathologie Nbre de sujets Auteur, année, réf.
Tronc Chirurgie du rachis 20 Gejo, 1999 (125)
Fracture du rachis 50 Schumacker, 1999 (122)
Fracture du rachis 40 Boileau, 1995 (123)
Lombalgie chronique 120 Gregoir, 2000 (120)
Lombalgie chronique 44 Bibré, 1997 (150)
Lombalgie chronique 105 Keller, 1999 (113)

Genou Arthrite rhumatoïde 11 Lyngberg, 1994 (116)


Arthrite rhumatoïde 32 Hsieh, 1987 (151)
Arthroscopie 43 Nelson, 1996 (128)
Arthrose 60 Tan, 1995 (114)
Arthrose 42 Lankhorst, 1985 (115)
Chirurgie du LCA NP Oni, 1996 (129)
Chirurgie du LCA 23 Feiring, 1996 (152)
Chirurgie du LCA 120 Carter, 1999 (130)
Hémiplégie 15 Sharp, 1997 (132)
Hémiplégie 17 Perell, 1996 (133)
Prothèse du genou 68 Berman, 1991 (124)
Prothèse du genou 14 Bolanos, 1998 (126)
Sclérose en plaque + sujets sains 30 Armstrong, 1983 (131)
Sclérose en plaque 20 Joubrel, 2000 (134)
Syndrome fémoropatellaire 31 Hsieh, 1992 (112)

Epaule Epaule douloureuse 15 Bak, 1997 (119)


Instabilité de l’épaule 17 Marçon, 1998 (153)
Instabilité de l’épaule 38 Warner, 1990 (118)
Syndrome d’impingement 14 Ben-Yishay, 1994 (117)

Tableau 17. Études comparant les tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation
musculaire
Localisation Pathologie Nbre de sujets Auteur, année, réf.
Genou Chirurgie du LCA 107 Sekiya, 1998 (154)
Chirurgie du LCA 50 Wilk, 1994 (155)
Pathologie du LCA 81 Kannus, 1987 (139)
Diverses pathologies 21 Déones, 1994 (141)
Diverses pathologies 23 Reinking, 1996 (140)
Diverses pathologies 55 Petschnig, 1998 (137)
Sujets sains 40 Rosenthal, 1994 (156)
Sujets sains 24 Riera, 1994 (157)
Sujets sains 18 Baltzopoulos, 1988 (135)
Sujets sains 52 Jameson, 1997 (136)
Sujets sains 16 Knapik, 1983 (158)
Sujets sains 30 Wilson, 1995 (138)

Tronc Lombalgie chronique 185 Rissanen, 1994 (95)


Sujets sains 50 Jacobs, 1988 (32)
Sujets sains 152 Mayer, 1995 (121)

Epaule Épaule douloureuse 52 Ellenbecker, 1996 (143)


Diverses pathologies 96 Rabin, 1990 (142)

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 18. Descriptif des études comparant les tests isocinétiques avec d’autres méthodes
d’évaluation musculaire
Auteur, année, réf. Localisation Tests comparés aux tests isocinétiques Critère
d’évaluation

Baltzopoulos, 1988 (135) Genou Test de Wingate r intertests

Déones, 1994 (141) Genou Dynamomètre manuel r intertests

Ellenbecker, 1996 (143) Épaule Testing manuel Moment maximum

Jacobs, 1988 (32) Tronc Test isoinertiel de soulèvement progressif Poids (kg),
et test de levage opérationnel r intertests

Jameson, 1997 (136) Genou Test de détente verticale (« vertical jump r intertests
test »)

Kannus 1987 (139) Genou Evaluation clinique fonctionnelle (test de r intertests


Lysholm, test de Marshall, examen
radiologique)

Knapik, 1983 (158) Genou Tests isométriques et tests isotoniques r intertests

Ellenbecker, 1996 (143) Epaule Testing manuel Moment maximum

Mayer, 1995 (121) Tronc Test de Sorenson r intertests

Petschnig, 1998 (137) Genou Tests de détente verticale (« vertical jump r intertests
test ») et « hop test », test de Lysholm

Rabin, 1990 (142) Epaule Testing manuel Moment maximum,


travail, puissance

Reinking, 1996 (140) Genou Dynamomètre manuel et test isométrique r intertests

Riera, 1994, (157) Genou Test de détente verticale r intertests

Rissanen, 1994 (95) Tronc Tests non dynamométriques : « Arch- Moment maximum,
up », moy. des moments,
test de Sorenson, squatting et index de r intertests
Million

Rosenthal, 1994 (156) Genou « Lateral step-up test » r intertests

Sekiya, 1998, (154) Genou « Hop test » et degré de laxité antérieure r intertests

Wilk, 1994 (155) Genou Autoquestionnaire de fonctionnalité, r intertests


« hop test »

Wilson, 1995 (138) Genou Test de détente verticale (« vertical jump r intertests
test »)

r = coefficient. de corrélation, moy. = moyenne

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 19. Résultats des études comparant les tests isocinétiques avec d’autres méthodes
d’évaluation musculaire
Auteur, Résultats
année, réf.
Baltzopoulos, r = 0,84-0,86
1988 (135) Le test de Wingate évalue la puissance musculaire, les tests isocinétiques évaluent la force
musculaire.
Les femmes ont des performances inférieures à celles des hommes (quel que soit le test ou si on
inclut un facteur correctif poids).
Deones, Le dynamomètre isocinétique permet de différencier le membre atteint du membre sain. r = 0,57-
1994 (141) 0,80.
Ellenbecker, Le dynamomètre isocinétique permet de différencier le membre atteint du membre sain.
1996 (143)
Jacobs, La force moyenne produite est mieux corrélée aux tests opérationnels que la force maximale. La
1988 (32) performance opérationnelle est fortement corrélée aux tests isocinétiques (r = 0,96) et isoinertiels
(0,97).
Jameson, Les tests isocinétiques, isotoniques et isométriques sont faiblement corrélés au “ vertical jump
1997 (136) test ” r = 0,26-0,85.
Kannus, Il existe une corrélation positive entre les tests isocinétiques et les autres échelles d’évaluation :
1987 (139) test de Lysholm r = 0,74 ; test de Marshall r = 0,81 ; examen radiologique r = 0,71.
Knapik, La valeur du moment maximum est supérieure pour le travail isotonique par rapport au travail
1983 (158) isocinétique : test isométrique r = 0,71-0,83 ; test isotonique r = 0,84-0,90.
Mayer, Reproductibilité faible de Sorenson (r = 0,20). Corrélations négatives entre les tests d’endurance
1995 (121) isocinétiques et les mesures de force isocinétiques.
Petschnig, « Hop test » r = 0,45-0,55 ; test de détente verticale r = 0,01-0,51 ; test de Lysholm r = 0,01-0,37.
1998 (137) Le test le plus performant pour évaluer à long terme les résultats du traitement chirurgical est le
“ vertical jump test ”.
Rabin, Il existe une discordance des résultats de l’évaluation clinique et ceux de l’évaluation isocinétique.
1990 (142)
Reinking, En mode concentrique les évaluations isométrique et isocicinétique ont des résultats comparables :
1996 (140) dynamomètre manuel r = 0,43-0,45 ; test isométrique
r = 0,53-0,76.
Riera, Le test de détente verticale est corrélé positivement avec les tests isocinétiques (r = 0,60-0,69).
1994 (157)
Rissanen, Les test non dynamométriques sont mieux corrélés à la symptomatologie que les tests
1994 (95) isocinétiques. Corrélation négative entre les différents paramètres isocinétiques et l’index de
Million comprise entre = (-)0,31 et (-)0,49. Corrélation plus nette pour les femmes.

Rosenthal, Le « step » évalue le travail musculaire de manière comparable aux tests isocinétiques r = 0,74
1994 (156) (p < 0,01)

Sekiya, Le « hop test » est faiblement corrélé avec les tests isocinétiques et n’est pas corrélé avec la laxité
1998 (154) résiduelle.
Wilk, Le « hop test » et l’autoquestionnaire de fonctionnalité sont corrélés positivement avec les tests
1994 (155) isocinétiques (r compris entre 0,44 et 0,71).
Wilson, r = 0,50-0,73
1995 (138) Les tests isocinétiques permettent de différencier des sujets de niveaux d’entraînement différents.
r = coefficient de corrélation, moy. = moyenne

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

VI. UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINETISME COMME OUTIL DE


REEDUCATION

VI.1. Généralités
La rééducation en isocinétisme a pour but de restaurer les performances musculaires
antérieures. Pour assurer une bonne fonction articulaire, il faut un bon équilibre
musculaire, sans déficit musculaire. Cette rééducation musculaire concerne donc la
force de contraction, la vitesse d’exécution du mouvement, l’endurance, la résistance,
la coordination, la force explosive. C’est pourquoi il est nécessaire de varier les modes
contractiles (concentrique ou excentrique), les chaînes cinétiques (ouverte ou fermée),
les courses angulaires, les moyens résistants et les objectifs neuromusculaires.
Le renforcement musculaire sur les appareils d’isocinétisme vient en complément des
autres techniques utilisées, i.e. travail statique, travail isotonique dynamique,
électromyostimulation. Ce renforcement musculaire peut être fait sur un mode
concentrique ou excentrique, dans le cadre de la préparation sportive (programmes
d’entraînement), d’une rééducation après traitement médical ou chirurgical, en
association au travail statique et dynamique. Les objectifs du renforcement musculaire
concentrique sont les suivants :
• réaliser un renforcement musculaire spécifique dans le cadre de l’entraînement ou
de la rééducation de groupes musculaires homologues ;
• il peut enfin être utilisé comme technique de gain d’amplitude pour des patients
présentant une limitation de mobilité articulaire après traitement chirurgical. Il
permet aux muscles agonistes et antagonistes de retrouver leur élasticité.

VI.2. Utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation


Dans la littérature nous avons recherché les études portant sur l’utilisation des
appareils d’isocinétisme comme outil de rééducation. Ces études concernaient le
genou (détail des études en annexe 8) et le tronc. Elles portaient donc sur des
populations de sujets sains et sur des patients.

VI.2.1. Genou
A l’exception de deux études (159,160) le nombre de sujets inclus est inférieur à 50.
L’étude de Timm (160) qui avait inclus plus de 5000 sujets avait pour biais
méthodologique principal l’absence de vérification de la comparabilité des groupes
traités. Les pathologies du genou pour lesquelles une rééducation isocinétique a été
évaluée sont multiples, et elles n’ont pas été toujours précisées dans le descriptif de
l’étude (tableau 20). Les critères de jugement de l’efficacité de la rééducation
isocinétique sont variables d’une étude à l’autre : certaines études n’évaluent que les
paramètres isocinétiques, d’autres évaluent le retentissement fonctionnel, la
diminution de la douleur, ou utilisent des méthodes manuelles d’évaluation de la force
musculaire.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
54
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

VI.2.2. Tronc
Les appareils d’isocinétisme sont utilisés en suivi de rééducation des pathologies du
rachis, afin d’adapter les modalités de cette rééducation (161,162). Les appareils
d’isocinétisme ont également été utilisés au cours de protocoles de renforcement
musculaire pour le reconditionnement du lombalgique chronique.
Les protocoles de restauration fonctionnelle retrouvés dans la littérature avec ou sans
utilisation des appareils d’isocinétisme sont assez hétérogènes (163,164). Des
protocoles de renforcement isocinétique sont publiés (122,165). Une augmentation de
la puissance musculaire isocinétique des extenseurs est observée. La part de
l’entraînement isocinétique dans ce renforcement est inconnue du fait de la
simultanéité des différentes procédures de renforcement mises en jeu simultanément.
Sur le plan méthodologique, les essais publiés sur le sujet de l’efficacité des
programmes de renforcement musculaire au cours de programmes de Restauration
Fonctionnelle du tronc tels que décrits par Mayer, ne permettent pas de conclure
formellement sur la place de l’isocinétisme.

VI.3. Comparaison de la rééducation sur appareil d’isocinétisme avec d’autres


méthodes de rééducation

VI.3.1. Genou
7 études ont comparé la rééducation isocinétique à un autre programme de rééducation
(tableau 21). Trois études sur 7 n’ont pas randomisé les groupes de sujets en fonction
du programme de rééducation.
L’analyse des résultats montre que l’efficacité de la rééducation isocinétique était
comparable (159,166,167), moindre (168), parfois supérieure aux autres techniques de
rééducation auxquelles elle lui était comparée (116).

VI.3.2. Tronc
Aucune donnée issue de la littérature ne permet d’affirmer une supériorité du
renforcement isocinétique sur d’autres techniques de renforcement d’un groupe
musculaire donné.

VI.4. Conclusion
La place de l’isocinétisme dans le renforcement musculaire est difficile à apprécier.
Les études publiées sur l’évaluation de la rééducation isocinétique du genou sont de
qualité méthodologique médiocre. Les effectifs sont de petite taille et les populations
ne sont pas toujours représentatives de celles rencontrées en pratique courante, ce qui
diminue la puissance de ces études.
En ce qui concerne les études de renforcement musculaire au niveau du tronc, du fait
de l’intégration de la rééducation isocinétique à d’autres procédures de rééducation
(dans le cadre des programmes de reconditionnement du lombalgique chronique), la
part du renforcement isocinétique est inconnue.
Enfin, bien que des éléments sur le lien entre les mesures isocinétiques et la
symptomatologie ressentie par le patient (douleur ou incapacité fonctionnelle) soient

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

parfois disponibles, le lien entre les résultats des tests et la fonctionnalité n’est jamais
formellement établi.

Tableau 20. Etudes utilisant l’isocinétisme comme outil de rééducation musculaire


Localisation Nbre de Type de pathologie Auteur, année, réf.
sujets

Genou 9 Patients (arthrite rhumatoïde) Lyngberg, 1994 (116)


113 Patients (arthrose) Maurer, 1999 (159)
16 Patients (chirurgie des ménisques) St-Pierre, 1992 (169)
5 381 Patients (diverses pathologies) Timm, 1988 (160)
20 Patients (hémiplégie) Engardt, 1995 (170)
10 Patients (hémiplégie) Rouleaud, 2000 (171)
29 Patients (ostéochondromalacie rotulienne) McMullen, 1990 (166)
23 Patients (syndrome fémoropatellaire) Stiene, 1996 (168)
22 Sujets sains Kovaleski, 1993 (172)
43 Sujets sains (athlètes) Bishop, 1991 (173)
36 Sujets sains (athlètes) Mannion, 1992 (174)
31 Sujets sains + patients (tendinite) Jensen, 1989 (167)

Tableau 21. Résultats des études utilisant l’isocinétisme comme outil de rééducation
Auteur, Buts du travail Critères d’évaluation Résultats
année, réf.
Bishop, Evaluer l’effet de la Moment maximum Le travail excentrique augmente les
1991 (173) rééducation isocinétique sur un performances isocinétiques des
mode exc. sur les performances ischio-jambiers, mais n’a aucun effet
isocinétiques sur le quadriceps
Engardt, Comparer 2 programmes de Moment maximum Le travail excentrique a une plus
1995 (170) rééducation isocinétique : exc., grande efficacité que le travail
conc. concentrique
Feiring, Comparer 2 programmes de Moment maximum, Les 2 programmes ont des résultats
1996 (152) rééducation isocinétique : travail différents lorsqu’on compare le
chaîne ouverte, chaîne fermée. membre sain au membre atteint.
Jensen, Comparer la rééducation par Travail : ratio membre La rééducation isocinétique a un
1989 (167) isocinétisme et par stretching atteint/membre malade résultat comparable à la rééducation
par stretching
Kovaleski, Comparer différents Moment maximum Il n’y pas de différence entre les
1992 (172) programmes de rééducation différents protocoles testés en termes
d’efficacité
Exc. = excentrique, Conc. = concentrique

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
56
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 21 (suite). Résultats des études utilisant l’isocinétisme comme outil de rééducation
Auteur, année, réf Buts du travail Critères d’évaluation Résultats

Lyngberg, Comparer les rééducations Moment maximum, Le travail isocinétique a moins


1994 (116) isocinétique et isométrique signes cliniques (douleur, d’effets adverses et une plus grande
épanchement de synovie) efficacité que le travail isométrique

Mannion, Évaluer l’effet de la Force de contraction La rééducation a des résultats


1992 (174) rééducation sur la force musculaire, travail fourni comparables quelle que soit la
musculaire mesurée par la sur bicyclette (vitesse de vitesse angulaire
vitesse de pédalage pédalage) Le travail isocinétique a des résultats
supérieurs à l’absence de
rééducation (groupe contrôle)

Maurer, Comparer la rééducation Moment maximum, tests Les 2 programmes de rééducation


1999 (159) isocinétique à un programme de fonctionnalité et d’éva- ont des résultats comparables
éducatif luation de la douleur

McMullen, Comparer la rééducation Testing manuel, Comparabilité des deux programmes


1990 (166) isocinétique à un programme questionnaire de de rééducation
associant stretching et travail fonctionnalité, mesure de
isométrique la force musculaire

Rouleaud, Évaluer l’effet de la Moment maximum, La rééducation isocinétique a


2000 (171) rééducation isocinétique sur travail, puissance, vitesse amélioré les performances
la force musculaire mesurée de marche, vitesse de isocinétiques, mais n’a eu qu’une
cliniquement et par tests montée des escaliers, faible influence sur les performances
isocinétiques autoquestionnaire de musculaires cliniques et n’a eu
satisfaction aucune influence sur la spasticité

Stiene, Comparer la rééducation par Questionnaire Les 2 programmes de rééducation


1996 (168) isocinétisme et par step d’évaluation de la augmentent les performances iso-
fonctionnalité du genou, cinétiques. Le step améliore les
moment maximum, test résultats au test du step ainsi que la
du step fonctionnalité du genou. La réédu-
cation isocinétique n’améliore ni la
fonctionnalité du genou, ni les
résultats au test du step

St-Pierre, Comparer deux programmes Moment maximum La rééducation précoce n’a pas une
1992 (169) de rééducation isocinétique Travail Puissance efficacité supérieure à la rééducation
(précoce ou tardif) moyenne tardive

Timm, Comparer différentes Durée de la rééducation La rééducation isocinétique est plus


1988 (160) méthodes de rééducation : Récidive des symptômes efficace que les 3 autres méthodes
absence d’exercice, exercices testées.
au domicile, travail isotoni-
que, travail isocinétique

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

VII. EVALUATION DES RISQUES LIES A L’UTILISATION DES APPAREILS


D’ISOCINETISME

VII.1. Effets adverses


Très peu d'articles décrivent des accidents (tableau 22) mettant en cause l'utilisation de
l'appareil d'isocinétisme (en particulier aucun effet adverse n’a été retrouvé dans la
littérature en ce qui concerne les tests isocinétiques au niveau du tronc). Bloesch et
Chantraine (175) rapportent qu'en 3 ans, avec environ 1000 patients pour un nombre
total de séances sur machines isocinétiques voisin de 3500, 6 incidents ont été
dénombrés : 2 syndromes fémoro-patellaires déclenchés brusquement lors du passage
du mode concentrique à excentrique, 3 cas d'élongations musculaires, sans signe de
rupture ni d’hématome à l'échographie, touchant dans deux cas les ischio-jambiers et
dans un cas le droit antérieur du quadriceps et une rupture du tendon rotulien.

Une enquête a été réalisée par Bloesch et coll. (175) auprès de 40 centres (dans 7 pays
différents) utilisant des appareils d’isocinétisme. Sur 17 réponses obtenues 30
incidents de gravité variable ont été dénombrés. Dans cette enquête l’étude d'une
équipe belge est incluse (176) qui a recensé 18 incidents. Dans ces études, le nombre
par type d’effets adverses n’a pas été précisé et ne permet pas d’estimer la fréquence
réelle de ceux-ci.
D’autre part, ce nombre d’effets adverses devrait être rapporté au taux d’utilisation des
appareils.
Enfin, les auteurs ont précisé que l’expérience du rééducateur dans l’utilisation de la
machine et sa maîtrise des tests permettraient de limiter l’incidence de ces effets
adverses.

Tableau 22. Effets adverses décrits dans la littérature


Au niveau de l’épaule Au niveau du genou Autres

- luxation scapulo-humérale - lésion méniscale - hématome en regard du


- élongation musculaire du - lésion rotulienne (douleur, point d’appui du levier
triceps brachial subluxation, syndrome isocinétique
- exacerbation des douleurs fémoro-patellaire) - malaise vagal
scapulo-humérales - malaise hypoglycémique

VII.2. Les lésions musculo-tendineuses


Ces lésions peuvent toucher les muscles ou les tendons. On parle de courbatures
(DOMS dans la littérature anglaise ou « delayed onset muscle soreness »). Elles sont
principalement d’origine (2,177) :
- mécanique : l’association d’un étirement du complexe muculo-tendineux et de la
contraction musculaire est responsable de lésions par « overstretching » ;
- métabolique : la réalisation d’un travail excentrique prolongé est responsable de
modifications internes des cellules musculaires. Il est observé une modification de
la viscosité et de l’élasticité musculaire. Des biopsies réalisées dans les suites d’un

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

travail excentrique prolongé mettent en évidence une nécrose cellulaire associée à


une désorganisation du tissu conjonctif de soutien.

Les DOMS ont été observés après un travail musculaire excentrique prolongé, qu’il
soit réalisé sur appareil d’isocinétisme ou non. Il apparaît 8 heures après la fin de
l’exercice et associe : douleur, raideur, perte de mobilité active et diminution de force.
Le maximum de la symptomatologie est atteint à la 48e heure. Il peut persister
jusqu’au 21e jour.

VII.3. Risque cardio-vasculaire


La réalisation d’un effort musculaire important s’accompagne de modifications cardio-
vasculaires physiologiques, qui peuvent devenir pathologiques chez des sujets à
risque. Une étude française (178) réalisée sur 251 sujets jeunes (âge moyen 24,4 ans,
extrême 14,5 à 37 ans) a évalué les contraintes cardio-vasculaires mises en jeu lors de
tests isocinétiques du genou (fréquence cardiaque, tension artérielle,
électrocardiogramme). Il a été observé une augmentation de la fréquence cardiaque
supérieure à 190 pulsations/min pour 37 % des sujets testés. Cinq sujets ont eu une
chute brutale de leur fréquence cardiaque accompagnée de malaise au décours du test.
En ce qui concerne la mesure de la tension artérielle 2 sujets ont fait une poussée
hypertensive avec subœdème pulmonaire, et 5 sujets ont fait une hypotension au
décours du test avec malaise pour deux d’entre eux. Quatre sujets ont eu des anomalies
ECG à type de troubles de l’excitabilité auriculaire ou de modifications de la
conduction ventriculaire.

VII.4. Contre-indications du travail isocinétique


Les données présentées dans le tableau 23 ont été extraites de la littérature et ont été
rediscutées en réunion par le groupe de travail. Elles ne peuvent cependant être
considérées comme faisant suite à un consensus d’experts, notre groupe de travail, par
son caractère restreint, n’étant pas représentatif de l’ensemble des professionnels
utilisant les appareils d’isocinétisme.

Les contre-indications à l’utilisation d’un appareil d’isocinétisme peuvent être liées


soit à la pathologie articulaire concernée par l’évaluation, soit à une pathologie
concomitante qui pourrait être aggravée par l’effort consenti par le patient au cours du
déroulement du test.
Certaines de ces contre-indications sont à évaluer au cas par cas en fonction de la
symptomatologie du patient et de sa gravité.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
59
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 23. Contre-indications relatives et absolues.


Relatives Absolues
- Douleur invalidante - Processus pathologique évolutif
- Hydarthrose importante ou récidivante - Fracture non consolidée
- Lésion ligamentaire récente - Pathologie cardio-vasculaire non équilibrée (angor,
- Epilepsie HTA) contre-indiquant tout effort
- Lésion cutanée
- Incontinence urinaire d’effort *
- Eventration *
- Grossesse

* pour les tests sur le tronc uniquement

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
60
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ÉTAT DES PRATIQUES EN FRANCE

I. OBJECTIFS ET METHODE
Il s'avère difficile de quantifier le nombre d'actes d'évaluation ou de rééducation
réalisés sur des appareils d'isocinétisme en France. Plusieurs raisons expliquent cette
difficulté : la pratique de cette technique en secteur privé et en ambulatoire rend
délicate l’estimation en termes de nombre d’actes effectués. De même, le non-
remboursement de l'isocinétisme empêche d’en percevoir l’importance financière
supportée par les Caisses d’Assurance Maladie. Enfin, les données PMSI (Programme
de médicalisation du système d'information) ne permettent pas non plus d'estimer
l'activité réalisée en milieu hospitalier dans ce domaine.
Pourtant, dans le cadre de l'extension du PMSI au secteur des soins de suite ou de
réadaptation (SSR), les établissements de santé sous dotation globale ayant une
activité de SSR sont soumis à l'obligation d'un recueil d'informations standard depuis
1998.
Un logiciel spécifique permet la saisie des informations contenues dans le résumé
hebdomadaire standardisé (RHS) et réalise le groupage de ces informations en groupes
homogènes de journées (GHJ). Pour effectuer ce recueil, les professionnels doivent se
fonder sur 4 documents :
- le guide méthodologique de production des résumés hebdomadaires standardisés ;
- le catalogue des activités de rééducation-réadaptation ;
- le manuel des groupes homogènes de journées ;
- la Classification Internationale des Maladies (CIM).

Dans le catalogue des activités de rééducation - réadaptation, deux codes


correspondent à l'utilisation de l'isocinétisme :
RL 58 : ISOCINETISME – BILAN
Évaluation de la force musculaire isocinétique de deux groupes musculaires
antagonistes de manière bilatérale et comparative à deux ou trois vitesses
RL 59 : ISOCINETISME – TRAINING INFORMATISE
Renforcement musculaire isocinétique sur un mode concentrique ou excentrique, à
différentes vitesses, à l'aide d'un programme informatique.

Actuellement, il n'est pas possible de connaître le niveau d'activité d'isocinétisme des


établissements soumis à ce recueil de données. En effet, la construction des bases
PMSI-SSR ne permet pas de retrouver de telles informations pour un acte précis.

La littérature ne fournit pas davantage de données sur ce point. Dans ce cadre, un des
objectifs de ce chapitre est d'apporter quelques informations à titre indicatif, en
décrivant le niveau et la répartition de l'activité des professionnels membres du groupe
de travail. Par ailleurs, il s'agit de présenter les modalités d'utilisation de ces appareils
pour cet échantillon de professionnels afin d'étudier dans quelle mesure les pratiques
sont standardisées. Plusieurs questions se posent : existe-t-il des protocoles
d'évaluation bien définis et suivis par l'ensemble des professionnels ? Comment sont

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
61
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

construits les protocoles utilisés ? Sur quels critères les résultats des examens sont-ils
interprétés ? Quels sont les objectifs poursuivis par les professionnels ?

Afin de répondre à ces différentes interrogations, deux questionnaires ont été adressés
par courrier à l'ensemble des experts du groupe de travail et des questions leur ont été
posées au cours des réunions. Les questionnaires sont présentés en annexe 9.

Le premier questionnaire concernait le niveau et le type d'activité. Il a été adressé à 13


professionnels. 11 réponses ont pu être exploitées. Le second questionnaire avait pour
but de préciser les protocoles d'évaluation suivis par les experts du groupe pour 3
indications : le genou ligamentaire, le tronc che z le lombalgique chronique et l'épaule
pour conflit sous-acromial. Ces indications ont été définies par le groupe de travail lui-
même. 10 réponses ont été analysées. L'objectif n'est absolument pas de proposer un
protocole de référence mais de cerner les différences de pratiques entre professionnels.

Cette évaluation est à interpréter avec toutes les précautions d'usage dans la mesure
où le groupe de travail est restreint et ne peut en conséquence refléter l’ensemble des
praticiens français. Il ne s'agit donc pas d'un consensus d'experts dont les résultats
seraient généralisables à l'ensemble des professionnels.

II. NIVEAU D'ACTIVITE ET MODES D'EXERCICE


Au total, sur les 13 professionnels interrogés, 11 réponses ont pu être exploitées. 6
experts ont une activité au sein d'une clinique privée, 4 experts font partie du secteur
public et seul 1 des experts du groupe est installé en libéral. La majorité des
professionnels utilisent des machines de marque Cybex. En effet, au total, sur les 33
appareils implantés dans les centres dans lesquels exercent les experts, 27 appareils
sont des Cybex, 3 sont des Biodex et seuls 1 Lido et 1 Lode sont utilisés. L'activité des
experts varie de 2,5 à 100 actes par jour d'évaluation ou de rééducation, la médiane se
situant à 7 (tableaux 24 et 25). L’écart entre le nombre d’actes pratiqués par les
experts tient au fait que certains centres disposent de plusieurs machines que différents
professionnels du même centre utilisent. D’autres centres ne disposent que d’une seule
machine pour pratiquer cette activité.
Le choix du type d'appareil est la résultante de critères relationnels, commerciaux, de
la qualité du service après vente et de la formation continue.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
62
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 24. Utilisation des appareils d’isocinétisme dans la pratique professionnelle.


Oui Volume d’actes (en %)
Moy (Méd) [Ext]

Type d’utilisation
Rééducation 90,9 % 39,27 (30) [0-85]
Évaluation postopératoire 81,8 % 8,64 (8) [0-40] *
Suivi postopératoire 100 % 30,86 (25) [10-78]
Patient neurologique 45,4 % 5,32 (0) [0-33] *
Entraînement sportif 72,7 % 13,18 (10) [0-40]
Suivi de rééducation de patients non opérés 9,1 % * 1,8 (0) [0-20] *

Type d’articulation
Tronc 45,4 % 17,9 (0) [0-65]
Genou 100 % 67,2 (70) [20-95]
Cheville 90,9 % 6,8 (5) [0-15]
Épaule 81,8 % 7,1 (5) [0-35]
Coude 45,4 % 0,9 (0) [0-5]

Type de professionnels utilisant votre appareil d’isocinétisme


Médecin rééducateur 81,8 %
Rhumatologue 0%
Médecin du sport 36,4 %
Kinésithérapeute 81,8 %

Mode de recrutement des patients


Un chirurgien orthopédique 100 %
Un rhumatologue 54,5 %
Un médecin rééducateur 90,9 %
Un neurologue 27,3 %
Un médecin du sport 100 %
Un kinésithérapeute 63,6 %
Patient venant directement 9,1 %

* Par manque d'informations, les calculs ne sont pas faits sur l'ensemble des experts, Moy = Moyenne ; Méd = Médiane ;
Ext = Extrêmes

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63
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 25. Activité du groupe de travail en isocinétisme


Ville Type d’exercice Appareil utilisé Année Nombre d’actes par
d’acquisition Jour Semaine Mois

CHU (MRP)* Cybex 6000 1991 3 15 -


Saint-Etienne
CHU (médecine du sport)* Cybex II 1982 - - -

Lido (Loredan) 1992 6-8 30-35 100


Delémont (Suisse) Hôpital régional*
Cybex 1000 1994 - - -

Cybex Norm Cybex II acquis 4-6 - -


Rennes CHU*
en 1985

Paris Hôpital * Cybex Norm 1997 3 10 30

Nantes libéral Cybex 1200 1993 3 - -

Centre de convalescence Cybex 6000, UBE, 1994 35 ¥ 190 ¥ 750 ¥


Sainte-Adresse et de réadaptation Kinetron 0-8 # 7# 20-25 #
fonctionnelle**

Biodex 900-760 1991 100 600 2400


Centre européen de Biodex 900-800 1996 - - -
Capbreton
rééducation du sportif** 2 Kinetron, 2 KT 1991
- - -
2, 2 Orthotron

Cybex 10 # 50 200
Centre de rééducation Cybex 340, 6000, Mars 1987, 130 ¥ 650 2600
Lille
fonctionnelle** TEF/Torso, 1992, 1987, - - -
2 Norm 1996 et 1997 - - -

Cybex 6000 1993 20 ¥ 10 # -


Cybex orthotron, 1986, 1990,
Menucourt CRRF** - - -
orthotron II, 340 1989
Lode Aristokin 1997 - - -

Cybex 6000 1993 30 ¥ 4# -


Paris CRRF (MRP)** Lode Aristokin, 1998, 1991
Cybex Orthotron

Montpellier Centre de rééducation** Biodex 1989 2-3 12 -

* Hôpital public, ** Clinique privée, ¥ Actes de rééducation, # Actes d'évaluation

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64
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

III. PROTOCOLE D 'EVALUATION DANS TROIS INDICATIONS

III.1. Généralités

III.1.1. Paramètres les plus utilisés


Les paramètres les plus utilisés par les membres du groupe de travail au cours d’une
évaluation isocinétique sont le moment maximum, le travail et le ratio
agoniste/antagoniste. Un petit nombre d’experts fait une analyse graphique et étudie la
forme de la courbe (existence d’un accident), ainsi que la superposition des courbes
dans le cadre d’un test d’endurance.

Pourcentage d'experts utilisant les différents paramètres :

Quantitatifs − Moment maximum 100 %


− Moment/poids 33 %
− Travail 67 %
− Ratio agoniste/antagoniste 67 %
− Puissance 10 %

Graphiques − Forme de la courbe (vitesses angulaires lentes) 33 %

III.1.2. Choix d’un protocole d’évaluation isocinétique


Un expert sur deux définit son protocole sur la base d’une analyse de la littérature. Un
petit nombre d’experts choisit le protocole en fonction de son expérience
professionnelle. D’autres appliquent le protocole livré avec le logiciel de l’appareil
qu’ils utilisent. Après établissement du protocole, deux experts sur trois appliquent ce
protocole pour une articulation donnée de manière standardisée. Pour un expert sur
trois, le protocole varie en fonction du patient et n’est donc pas standardisé. Dans un
centre sur deux le nombre d’opérateurs est limité (un à deux maximum), de façon à ce
que les patients soient suivis par le même opérateur. Quelques centres utilisent un
grand nombre d’opérateurs, de sorte que les patients ne sont pas toujours testés par la
même personne.

Choix du protocole − Fondé sur l’étude de la littérature 55 %


− Fondé sur l’expérience professionnelle 22 %

Type de protocole − Un protocole fixe par articulation en fonction de la pathologie 66 %


− Utilisation du protocole type livré avec la machine, modulable 22 %
en fonction des patients
− Définition d’un protocole maximaliste commun, modulable en 11 %
fonction des patients

Opérateur − Au maximum 2 opérateurs par patient 55 %


− Plusieurs opérateurs 11 %

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65
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

III.1.3. Rendu des résultats


Genou
L’évaluation du déficit musculaire en mode concentrique est effectuée par
comparaison du membre lésé avec le membre sain. Il est exprimé en pourcentage de
déficit. Ce déficit est coté selon 4 grades. Le membre testé est considéré comme
normal si le déficit est inférieur à 15 %. On considère qu’il y a un déficit majeur dès
que celui-ci dépasse 40 %.
En ce qui concerne la rééducation du genou, l’ensemble des experts s’accorde pour
préférer une amélioration de la fonctionnalité articulaire, et tolère un déficit résiduel
de 10 à 15 %. On peut donc observer que l’objectif de la rééducation s’oriente vers la
réduction du déficit musculaire de façon à être le plus proche de la normale.

Tronc
Les données obtenues pour l’évaluation et la rééducation du tronc sont beaucoup
moins détaillées. L’objectif de la rééducation est essentiellement de réduire le déficit,
sans chercher une restitution ad integrum.

Évaluation
− Genou − Absence de déficit < 15 %
− Déficit mineur 15-25 %
− Déficit modéré 25-40 %
− Déficit majeur > 40 %

− Tronc − Comparaison avec une base de données spécifique au centre. Un déficit de 25 à


35 % est considéré comme modéré.

Rééducation
− Genou − Les objectifs fonctionnels priment sur les objectifs isocinétiques
− Un déficit résiduel de 10 à 15% par rapport au membre controlatéral est
considéré comme satisfaisant

− Tronc − La rééducation a pour objectif de montrer les progrès effectués et de tendre vers
les valeurs de la population de référence du centre.

III.2. Le genou ligamentaire


Sur les 10 experts ayant répondu au questionnaire, tous pratiquent l'évaluation
isocinétique du genou ligamentaire.

III.2.1. Position du sujet testé pour le genou


Quels que soient le type d’appareil et sa configuration, le sujet testé est toujours assis,
genou fléchi à 90° (tableau 26). En revanche la position des bras et des mains, ainsi
que l’inclinaison du siège, varient d’un appareil à l’autre.

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66
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 26. Description détaillée de la position du sujet testé pour le genou


Contention des membres Contention des membres Inclinaison Butée
inférieurs supérieurs du tibiale
testé controlatéral bras mains dossier Siège

Cybex
- Norm - Sangles - Libre - Croisés - Sur les - 85° - 15° - Au 1/3 inf. du
pelvienne, poignées de tibia
thoracique et au maintien
niveau de la
cuisse

- 6000 - Sangle au - Maintien - NP - Sur les - NP 70/75° - A 3 travers de


niveau de la par une butée accoudoirs doigt/malléole
cuisse externe

- 1000 - Articulation du - NP - NP - Sur les - calé en - non - A 2 travers de


genou au bord du rebords du arrière réglable doigt / malléole
siège siège externe

Biodex
- NP - Sangles au - Libre - NP NP - NP - 15° - En position la
niveau de la plus proximale
cuisse et de la
jambe

- Système II - Sangles au - Libre - NP - Sur les - NP - 10° - Au 1/3 inf. du


niveau des sangles des tibia
épaules, du épaules
bassin, de la
cuisse

Lido
- Active - Membre fléchi - Libre - NP - Sur les - 72° NP - En position
à 90° avec un poignées de distale
contre-appui à la maintien
face antérieure
de la cuisse

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67
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

III.2.2. Protocole
Il n’y a aucune standardisation des protocoles d’évaluation utilisés (tableau 27).
En mode concentrique, les vitesses angulaires choisies vont de 60°/s pour la plus lente,
à 300°/s pour la plus rapide. Le nombre de répétitions est lui aussi très variable
puisqu’il est compris entre 3 et 30.

Un expert sur trois propose une séance d’apprentissage au sujet, afin qu’il se
familiarise avec l’appareil. Les modalités de ces séances varient beaucoup d’un
professionnel à l’autre. Avant les tests, un échauffement est réalisé soit sur bicyclette,
soit directement sur l’appareil d’isocinétisme. Enfin, deux experts sur cinq font faire
un test d’endurance.
Le mode excentrique est utilisé par deux experts sur cinq. Les vitesses angulaires
varient de 30°/s à 180°/s, le nombre de répétitions est compris entre 2 et 6.

En mode concentrique, le nombre de vitesses demandées varie de 2 à 4.


Sur 9 experts interrogés, 4 demandent deux vitesses : 60 - 180 ou 90 - 180 ou encore
90 - 240.
4 experts demandent 3 vitesses : 60 – 180 – 240.
En excentrique, en général seules une à deux vitesses sont demandées.

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 27. Protocole type d'évaluation isocinétique du genou ligamentaire.


Délai par rapport à l’intervention 6 semaines à 6 mois
chirurgicale
Oui Nbre Durée Type
(%) de séances (min)
Séances d’apprentissage 67 1 - 10 5 - 20 -

Oui Nbre Vitesse Durée


(%) de répétitions (°/s)

MODE CONCENTRIQUE

Réalisation d'un test en concentrique 100 - - -


Échauffement (type, durée) 100 3 – 20 (*) 60 – 90 - 150 - 180 - 2' – 10' (*)
Temps de repos 100 - - 1'- 2'-3'
Test de force maximale à basse vitesse 100 3–6 60 - 90 -
Temps de repos 100 - - 1' – 2' – 3'
Test de force maximale à haute vitesse 100 5 -15 180 - 240 - 300 -
Temps de repos 70 - - 1' – 2' – 3'
Test de fatigue musculaire 50 12 – 40 120 - 180 - 240 - 300 -
Test du côté controlatéral 80 Test identique à celui du premier membre testé

Oui Nbre Vitesse Durée


(%) de répétitions (°/s)

MODE EXCENTRIQUE

Réalisation d'un test en excentrique 40 - - -


Échauffement (durée, type) 100 3 - 20 (*) 90 (*) 10' (*)
Temps de repos 75 - - 1' - 2'
Test de force maximale à basse vitesse 100 3-6 30 - 90 - 120 -
Temps de repos 25 - - 1'
Test de force maximale à haute vitesse 50 3-6 120 -180 -
Temps de repos 25 - - 1'
Test de fatigue musculaire - - - -
Test du côté controlatéral 100 Test identique à celui du premier membre testé

(*) Pour les échauffements, certains professionnels utilisent le vélo.


Dans le tableau, pour le nombre de séances réalisées et les durées à chaque étape, seule la fourchette d'étendue des réponses
est indiquée. En revanche, toutes les vitesses signalées ont été notées.
Pour le mode concentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport au nombre total de
questionnaires reçus concernant le genou.
Pour le mode excentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport à l'ensemble des
professionnels utilisant ce mode (dont la proportion est indiquée) et non pas par rapport à l'ensemble des professionnels
pratiquant l'évaluation du genou.

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

III.3. Le tronc chez le lombalgique chronique


Sur les 10 questionnaires reçus, 6 portaient sur l'évaluation du tronc. Un des membres
du groupe a distingué 3 protocoles pour le tronc, selon l'appareil utilisé, ce qui porte à
8 le nombre total de réponses exploitées. Les pourcentages de réponses sont ainsi
calculés par rapport aux 8 protocoles pris en compte.

III.3.1. Position du sujet testé pour le tronc


La position du sujet est définie par la configuration du type d’appareil utilisé. Peu de
détails sont donnés sur le sanglage et la position des bras et des mains des sujets en
cours de test (tableau 28).

Tableau 28. Description détaillée de la position du patient testé pour le tronc, selon le type
d'appareil
Type d'appareil utilisé Position détaillée du sujet testé pour le tronc

− Cybex TEF ou Norm − Debout

− Cybex Torso − Assis

− Cybex Liftask − Debout

− Cybex 6000 accessoire TEF − Debout

− Lido active, Loredan − « Assis-debout » – bassin sanglé, mains croisées sur la butée de
poussée
− Biodex − « Assis-allongé »

III.3.2. Protocole
La majorité des experts proposent des séances d’apprentissage aux patients, afin que
ceux-ci se familiarisent avec l’appareil et son fonctionnement. Le jour du test, un
échauffement est réalisé, selon un protocole non standardisé (durée et vitesses
angulaires variables en fonction du centre). En ce qui concerne les tests en mode
concentrique, il n’y a pas là non plus de standardisation du protocole (tableau 29). Les
vitesses angulaires utilisées vont de 30°/s pour la plus lente à 150°/s pour la plus
rapide. 2 experts sur trois font faire un test d’endurance pour lequel la vitesse
angulaire varie de 60°/s à 150°/s.
Seul un expert sur trois utilise le mode excentrique en évaluation du tronc. Les tests
sont effectués avec des vitesses angulaires lentes, 60 ou 90°/s.

En général, en mode concentrique, les professionnels demandent 3 vitesses : 30 – 90 –


120.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
70
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 29. Protocole type d'évaluation isocinétique du tronc chez le lombalgique chronique.
Ancienneté de la lombalgie 8 semaines - 4 mois
Quand décide-t-on d’utiliser En bilan d’orientation de traitement
l’isocinétisme (après l’échec d’une En outil de rééducation pendant le programme
autre thérapeutique par exemple ? ) Pour évaluer le ratio Flexion/Extension
Pour évaluer les progrès du patient et distinguer les simulateurs
Échec rééducation standard
Patient en échec thérapeutique médical et/ou chirurgical

Mouvement testé Flexion/Extension


Rotation
Levée de charge

Oui Nbre Durée Type


(%) de séances (min)
Séances d’apprentissage 87 1 – 10 10 -

Oui Nbre de Vitesse Durée


(%) répétitions (°/s)

MODE CONCENTRIQUE

Réalisation d'un test en concentrique 60 - - -


Échauffement (type, durée) 100 4 – 10 30 - 60 – 90 – 120 - 150 -
Temps de repos 86 - - 1' - 2'
Test de force maximale à basse vitesse 100 3-6 30 - 60 - 120 -
Temps de repos 100 - - 1' - 2'
Test de force maximale à haute vitesse 100 4 - 20 90 - 120 – 150 -
Temps de repos 100 - - 1' - 2'
Test de fatigue musculaire 75 6 - 20 60 - 90 - 120 - 150 -

Oui Nbre de Vitesse Durée


(%) répétitions (°/s)
MODE EXCENTRIQUE

Réalisation d'un test en excentrique 25 - - -


Échauffement (durée, type) 100 5 - -
Temps de repos 100 - - 2'
Test de force maximale à basse vitesse 100 5 30 -
Temps de repos 100 - - 2'
Test de force maximale à haute vitesse 50 5 60 -
Temps de repos 50 - - 2'
Test de fatigue musculaire* - - - -

Dans le tableau, pour le nombre de séances réalisées et les durées à chaque étape, seule la fourchette d'étendue des réponses
est indiquée. En revanche, toutes les vitesses signalées ont été notées.
Pour le mode concentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport au nombre total de
questionnaires reçus concernant le tronc.
Pour le mode excentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport à l'ensemble des
professionnels utilisant ce mode (dont la proportion est indiquée) et non pas à l'ensemble des professionnels pratiquant
l'évaluation du tronc.
* 50 % des membres du groupe de travail ont précisé qu'ils ne réalisaient pas de test de fatigue musculaire dans cette
indication.

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71
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

III.4. L'épaule pour conflit sous-acromial


Sur les 10 questionnaires reçus, 7 traitent de l'épaule. Les pourcentages sont calculés
par rapport à ces 7 protocoles.

III.4.1. Position du sujet testé pour l'épaule


Le sujet testé est en majorité assis, mais la position de son bras ainsi que de son avant-
bras varie d’un centre à l’autre (tableau 30).

Tableau 30. Description détaillée de la position du sujet testé pour l'évaluation de l'épaule
Type d'appareil utilisé Position détaillée du sujet testé pour l'épaule

− Cybex Norm − Assis – coude au corps


− R1 – R2 – R3

− Cybex 6000 − Debout position R1 coude au corps, allongé R3, assis position de Davies modifiée

− Lido − Assis – NP

− Biodex Système II − Assis sanglé – bras dans le plan de l'omoplate

− Biodex − Assis incliné à 15°/ verticale, le bras en abduction à 45° et dans le plan de l’omoplate

III.4.2. Protocole
Comme pour les protocoles précédents on observe une grande variabilité des vitesses
angulaires choisies ainsi que du nombre de répétitions (tableau 31). Seul un expert sur
trois fait faire un test d’endurance, ou utilise le mode excentrique.

Pour le mode concentrique, sur 6 professionnels interrogés, les réponses données


concernant le nombre de vitesses demandées se répartissent de façon égale entre 2 et 3
vitesses. Les deux vitesses demandées sont : 60 – 180. Les 3 vitesses demandées sont
60 – 90 – 180 ou 60 – 120 – 180.

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 31. Protocole type d'évaluation isocinétique de l'épaule pour conflit sous-acromial.
Ancienneté de la pathologie Pas de délai - 6 mois
Quand décide-t-on d’utiliser En fonction de l'examen clinique
l’isocinétisme (après quel type de Suivant la douleur
traitement ?) Rééducation classique
En fonction de la clinique, en l'absence de contre-indications
Échec traitement médical

Mouvement testé Rotation interne/externe


Abduction – adduction

Oui Nbre Durée Type


(%) de séances (min)
Séances d’apprentissage 71 1 – 10 10 -

Oui Nbre Vitesse Durée


(%) de répétitions (°/s)

MODE CONCENTRIQUE

Réalisation d'un test en concentrique 70 - - -


Échauffement (type, durée) - 3 – 15 60 – 180 5'
Temps de repos 43 - - 1' - 2'
Test de force maximale à basse vitesse 100 3-6 30 - 60 -
Temps de repos 100 - - 30" - 2'
Test de force maximale à haute vitesse 100 3 - 15 120 - 240 -
Temps de repos 86 - - 1' - 2'
Test de fatigue musculaire 29 15 - 20 120 - 180 - 210 -
Test du côté controlatéral 100 Test identique à celui du premier membre testé

Oui Nbre Vitesse Durée


(%) de répétitions (°/s)
MODE EXCENTRIQUE

Réalisation d'un test en excentrique 57 - - -


Échauffement (durée, type) 100 3 - 15 30 - 60 -120 5'
Temps de repos 50 - - 1'
Test de force maximale à basse vitesse 100 3-6 30 - 120 -
Temps de repos 25 - - 90"
Test de force maximale à haute vitesse - - - -
Temps de repos - - - -
Test de fatigue musculaire - - - -
Test du côté controlatéral 100 Test identique à celui du premier membre testé

Dans le tableau, pour le nombre de séances réalisées et les durées à chaque étape, seule la fourchette d'étendue des réponses
est indiquée. En revanche, toutes les vitesses signalées ont été notées.
Pour le mode concentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont calculés par rapport au nombre total de
questionnaires reçus concernant l'épaule. Pour le mode excentrique, les pourcentages dans les colonnes "oui-non" sont
calculés par rapport à l'ensemble des professionnels utilisant ce mode (dont la proportion est indiquée) et non pas à
l'ensemble des professionnels pratiquant l'évaluation de l'épaule.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
73
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

CONCLUSION

Les appareils d’isocinétisme ont été présentés par les professionnels comme des appareils
performants et sécuritaires, dont l’utilisation serait bien acceptée par les patients, et qui
permettraient une évaluation quantitative de la force musculaire, ainsi qu’un renforcement
sélectif de groupes musculaires. En France leur utilisation, en particulier chez le patient, date
d’une vingtaine d’année et a pour champs d’application : l’évaluation musculaire en pré ou
postopératoire, la préparation sportive et la rééducation de l’appareil locomoteur.
Les appareils d’isocinétisme se sont imposés comme technique de référence, sans que
l’évaluation comparative de cette technologie ait été rigoureusement réalisée. Ce rapport a
donc pour objet de présenter une analyse des données publiées concernant l’efficacité, la
sécurité et le coût des appareils d’isocinétisme.

Le fonctionnement des appareils d’isocinétisme repose sur deux principes de biomécanique


qui sont la maîtrise de la vitesse et l’asservissement de la résistance. Ces appareils permettent
de travailler selon le mode concentrique ou excentrique. En théorie toutes les grosses
articulations peuvent être testées avec les appareils d’isocinétisme, et les localisations les plus
fréquemment évaluées ou rééduquées sont le genou, le tronc et l’épaule.
Les appareils d’isocinétisme ne mesurent pas une force mais le couple créé par cette force et
son bras de levier au niveau de l’axe du dynamomètre (les paramètres mesurés sont d’ordre
graphique et quantitatif).
L’évolution technologique observée depuis 30 ans concerne les progrès de l'informatique, et
le développement du mode excentrique et de l’arthromoteur.

La recherche documentaire n'a dégagé aucune étude fournissant des données intéressantes sur
le marché des appareils d'isocinétisme. Des données fournies par les industriels et les
utilisateurs de la technique ont cependant permis de faire un état des lieux de l'activité
d'isocinétisme en France, de recenser les différents modèles disponibles sur le marché et de
cerner leurs prix.
En 2000, la France compte entre 160 et 170 appareils d’isocinétisme en activité sur l'ensemble
du territoire national. Parmi les 7 fabricants implantés en France, deux principaux dominent le
marché : Biodex et Cybex. Les prix catalogue des appareils les plus récents varient entre
280 000 et 600 000 F, selon les modèles.

Au-delà des prix des appareils, d'autres éléments doivent être pris en compte dans l'évaluation
des coûts liés à l'utilisation d'un appareil d'isocinétisme : les coûts de fonctionnement,
l'amortissement des appareils, les coûts de maintenance, les coûts en personnel et en
formation.

Il s'avère difficile de quantifier le nombre d'actes d'évaluation ou de rééducation réalisés sur


des appareils d'isocinétisme en France. Plusieurs raisons expliquent cette difficulté : la
pratique de cette technique en secteur privé et en ambulatoire rend délicate l’estimation en
termes de nombre d’actes effectués. De même, le non-remboursement de l'isocinétisme
empêche d’en percevoir l’importance financière supportée par les Caisses d’Assurance
Maladie. Enfin, les données PMSI-SSR (Programme de médicalisation du système
d'information) ne permettent pas non plus d'estimer l'activité réalisée en milieu hospitalier
dans ce domaine. La littérature ne fournit pas davantage de données sur ce point.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
74
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Une bonne connaissance de la technique est nécessaire pour prescrire les protocoles
d'évaluation ou de rééducation qui permettront d'obtenir des résultats d'évaluation significatifs
en fonction des pathologies et de bons résultats de rééducation sans compromettre la sécurité
du patient. En particulier les facteurs de variabilité doivent être contrôlés afin d’optimiser la
reproductibilité des mesures.
En effet, les études sur la reproductibilité intertests montrent que les résultats ne sont pas
superposables d’une marque à l’autre, d’une génération d’appareil à l’autre pour une même
marque, et qu’il existe une variabilité significative entre examinateurs. Comme pour toute
technique d’évaluation et de renforcement musculaire, les encouragements verbaux et le rétro-
contrôle visuel ont une influence sur la qualité des résultats. Une correction de la pesanteur
doit être effectuée, et un apprentissage doit être proposé à chaque patient, afin d’optimiser sa
compliance et de diminuer la variabilité des mesures.
L’élaboration de normes et leur utilisation par comparaison à des patients doit tenir compte
des caractéristiques de la population étudiée (âge, sexe, profession, activité physique) et des
conditions de tests. Cette normalisation des paramètres nécessite une standardisation des
protocoles de réalisation des tests.
Le rapport des moments maximaux de groupes musculaires agonistes et antagonistes pourrait
être un marqueur intéressant, cependant, chez les patients, rien ne permet à ce jour de définir
une norme de ces ratios qui rendrait cette mesure pertinente pour la prédiction de la survenue
d’une pathologie musculaire, tendineuse ou articulaire.

L’utilisation des appareils d’isocinétisme comme outil d’évaluation a montré que les tests sur
ce type d’appareil sont corrélés avec les autres tests explorant classiquement les mêmes
groupes musculaires. Bien qu’aucune étude de bon niveau de preuve n’ait permis de montrer
que les tests isocinétiques sont plus performants que d’autres méthodes de testing musculaire,
ils présentent par rapport aux techniques disponibles des avantages en termes de
quantification de la force musculaire qui présente un intérêt pratique pour le suivi des
patients.

La place de l’isocinétisme dans le renforcement musculaire est difficile à apprécier et les


résultats sont inconstants. Les études publiées sur l’évaluation de la rééducation isocinétique
soit sont de qualité méthodologique médiocre (petits effectifs, populations non
représentatives), soit intègrent différentes procédures de renforcement musculaire qui ne
permettent pas de déterminer la part effective de l’isocinétisme.
Enfin, bien que des éléments sur le lien entre les mesures isocinétiques et la symptomatologie
ressentie par le patient à type de douleur ou d’incapacité soient parfois disponibles, le lien
entre les résultats des tests et la fonctionnalité n’est jamais formellement établi.

Très peu d'articles décrivent des accidents mettant en cause l'utilisation de l'appareil
d'isocinétisme et les données rapportées ne permettent pas d’estimer la fréquence réelle de ces
incidents.
Les contre-indications à l’utilisation d’un appareil d’isocinétisme peuvent être liées soit à la
pathologie articulaire concernée par l’évaluation, soit à une pathologie concomitante qui
pourrait être aggravée par l’effort consenti par le patient au cours du déroulement du test, en
particulier une pathologie cardiaque pour laquelle un test d’effort est préconisé en cas de
terrain prédisposant.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
75
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

En conclusion, l’analyse de la littérature montre que les tests sur appareil d’isocinétisme
permettent de réaliser, chez un patient donné, pour un groupe musculaire donné et dans des
conditions opératoires standardisées et reproductibles, une évaluation musculaire objective et
quantitative. Elle permet aussi lors d’un même test du couple musculaire agoniste/antagoniste
de révéler un éventuel déséquilibre.
Différents facteurs modifient la reproductibilité des mesures et il convient de standardiser les
protocoles et de contrôler si possible ces facteurs.
Le suivi longitudinal d’un même patient pris comme son propre témoin permet de guider sa
rééducation sous réserve du respect des conditions opératoires préalablement définies.
La rééducation isocinétique a une efficacité qui reste à démontrer. Pour cela il faudrait mettre
en place un suivi de groupes de patients importants pour évaluer précisément les apports de
cette technique.

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76
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 1 : GLOSSAIRE

Chaîne fermée : le travail musculaire est dit en chaîne fermée lorsque la force appliquée
entraîne une mobilisation de l’individu, alors que la résistance distale est fixe.

Chaîne ouverte : le travail musculaire est dit en chaîne ouverte lorsque la force appliquée est
mobile par rapport au sujet.

Coefficient de variation : indique la reproductibilité des courbes de répétition d'une série. Si


toutes les courbes ont exactement le même aspect, la valeur est 0, si elles n'ont aucun rapport
la valeur est 100. On considère qu'une valeur en dessous de 10 est excellente, jusqu'à 15 ou 20
acceptable, au-delà de 20 inacceptable.

Coefficient de corrélation : le test d’indépendance ou de dépendance entre deux variables est


fondé sur le coefficient de corrélation. La corrélation peut être négative ou positive et est
d’autant plus forte que la valeur du coefficient est proche de 1.

Contraction concentrique : contraction musculaire pendant laquelle la force développée est


supérieure à la résistance offerte par le support résistant. Les points d’insertion musculaire se
rapprochent et le muscle se raccourcit. Il s’agit d’une activité musculaire mobilisatrice.

Contraction excentrique : contraction musculaire pendant laquelle la force développée est


inférieure à la résistance offerte par le support résistant. Les points d’insertion musculaire
s’éloignent et le muscle s’allonge. Il s’agit d’une activité musculaire frénatrice.

Contraction isométrique : contraction musculaire pendant laquelle la force développée est


égale à la résistance offerte par le support résistant. Il n’y a pas de mouvement. La longueur
du complexe tendino-musculaire ne se modifie pas.

Index de fatigue ou ratio d’endurance : il est le rapport en pourcentage entre la somme du


travail des quatre derniers mouvements et la somme du travail des quatre premiers.

Index de Million : index d’évaluation de la douleur et de l’incapacité ressenties par le patient


développé à partir d’échelles visuelles analogiques.

Isoinertiel : il s’agit d’un exercice de soulèvement de charge au cours duquel la charge est
constante.

Moment de force maximale (encore appelé couple de force, ou pic de couple, ou moment
maximum) : exprimé en Newton-mètre (Nm), il correspond au moment de force le plus élevé
développé au cours du mouvement isocinétique.

Moment ou couple de force : exprimé en Newton-mètres (Nm), il est le produit de la force de


contraction musculaire appliquée à l’axe du dynamomètre (exprimée en Newton) par la
distance correspondant à la longueur de la perpendiculaire à l’axe de la force et qui passe par
l’axe du dynamomètre (exprimée en mètres).

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77
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Puissance maximale : exprimée en watt (W), elle correspond au travail effectué par unité de
temps. Elle se calcule en multipliant le moment de force par la vitesse angulaire.

Puissance moyenne : valeur qui tient compte de la totalité d'une série et élimine les
distorsions dues aux amplitudes différentes lors d'une comparaison bilatérale.

Rapport agoniste/antagoniste ou ratio : exprimé en pourcentage, il est calculé à partir des


moments de force maximum développés lors d’un même mode de contraction, pour une
vitesse angulaire identique de deux groupes musculaires opposés.

Rapport Moment/Poids : rapporte le moment maximum produit dans la série par rapport au
poids du patient tel qu'on l'a saisi dans les données patient. L'intérêt est d'éliminer l'effet du
poids du patient dans l'interprétation des données.

Travail : il correspond à l’intégration de la surface située sous la courbe des moments de


force, et s’exprime en joule (J).

Valeur angulaire anatomique ou angle d’efficacité maximale : il mesure la position


angulaire correspondant au moment de force maximum et s’exprime en degré.

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78
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 2 : INSTALLATION DU SUJET

d'après l'abrégé de Pocholle & Codine – 1998 (2)

Exemples d’installation et de sanglage du sujet pour un test effectué sur un appareil d’isocinétisme au
niveau de l’épaule (schéma du haut) ou du genou (schéma du bas).

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79
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Les mouvements du corps sont une somme de mouvements circulaires autour d’un axe de rotation
passant par une articulation (A). La force de contraction musculaire (F) qui est appliquée à l’axe du
dynamomètre s’exprime par un moment selon l’équation suivante :
Moment de force (Nm) = Force (Newton) x distance (mètre) x sin. α x sin. β
La distance (L) correspond à la longueur de la perpendiculaire à la force (F) qui passe par l’axe du
dynamomètre et par l’axe de l’articulation (puisque ceux-ci sont alignés). L est le bras de levier du
muscle quadriceps (force F) (12).
L’angle α est l’angle que font le bras de levier du système ostéo-articulaire (B) et l’axe de rotation de
l’articulation (A). L’angle β est l’angle que font l’axe de rotation de l’articulation (A) et le plan de la
résultante des forces qui s’appliquent à l’articulation (11). L’effet de pesanteur est représenté par le
vecteur P.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
80
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 3 : REPRODUCTIBILITE

Tableau 32. Descriptif des études évaluant la reproductibilité


Auteur, Nbre de sujets, Localisa- Appareil Critères retenus Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, âge, tion, Mvt. V.ang. (°/s),
type mode

Capranica, N = 18 Genou Merac Coeff. de corrélation Randomisation de l’ordre des


1998 (24) H/F 0/1 Flex./Ext. 90, 120, 180 intersujets et intertests tests
60 à 78 ans Conc., Exc. 22% des sujets n’ont pas achevé
Sujets sains leur test

Li, N = 30 Genou Cybex 6000 Coeff. de corrélation Tests à la même heure et dans les
996 (55) H/F 1/0,7 Flex./Ext. 60, 120 et de variation même conditions
26 ± 7 ans Conc., Exc. intertests
Sujets sains

Durall, N = 15 Epaule Cybex 340 Coeff. de corrélation Pas de rétrocontrôle visuel


2000 (28) H/F 1/4 Elévation 60, 180, 300 interexaminateurs et Sujet : assis
20 à 29 ans du bras intertests Débatt. : 150°
Sujets sains

Durand, N = 29 Genou Kin-Com Coeff. de corrélation Groupe contrôle (N = 10)


1991 (97) H/F 1/0 Flex./Ext. 30, 180 intratests Dans le groupe patients, 21 à
38 ± 8 ans Conc. 47 % n’ont pas achevé leur test
Sujets sains +
patients

Estlander, N = 20 Tronc Digitest Coeff. de corrélation Appariement âge/sexe


1992 (98) H/F 1/0,7 S. 0,8 m/s intertests Force rapportée au poids
29 à 55 ans corporel
Sujets sains Groupe contrôle (N = 10)
+ patients

Feiring, N = 19 Genou Biodex Coeff. de corrélation Randomisation de la séquence


1990 (99) H/F 1/1 Flex./Ext. 60, 180, 240, intertests des tests
20 à 35 ans 300
Sujets sains Conc.

Frisiello, N = 18 Epaule Biodex Coeff. de corrélation Randomisation du côté testé


1994 (100) H/F 1/2 RE/RI 90, 120 intertests Sujet: assis, bras en abd. de 0°,
18 à 30 ans Exc. coude fléchi à 90°
Sujets sains Débatt. : rotation latérale 20°,
rotation médiane 50°

Giles, N = 52 Genou Cybex II Coeff. de variation Groupe contrôle (N = 32)


1990 (31) H/F 1/1,6 Flex./Ext. 60, 120, 180 intertests
23 à 78 ans Mode NP
Sujets sains
+ patients

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 32. (suite) Descriptif des études évaluant la reproductibilité


Auteur, Nbre de sujets, Localisa- Appareil Critères retenus Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, âge, tion, Mvt. V.ang. (°/s),
type mode

Gleeson, N = 18 Genou Lido Coeff. de variation et Tests effectués à la même heure


1992 (27) H/F 1/0,8 Flex./Ext. 60, 180 de corrélation inter- et dans les même conditions
28 ± 4 ans Mode NP tests et intersujets
Sujets sains

Gross, N = 10 Genou Cybex II Coeff. de corrélation Randomisation de l’appareil


1991 (65) H/F 1/1 Flex./Ext. Biodex intertests et inter-
21 à 40 ans 60, 180 machines
Sujets sains Conc.

Hellwig, N = 21 Epaule Kin-Com Moment maximum Randomisation de la position du


1991 (89) H/F 1/0 RI, RE 60 Coeff. de corrélation segment de membre testé
21 ± 2 ans Conc. interposition Sujet : assis, bras en abd. de 90°,
Sujets sains coude fléchi à 90°
Débatt. : rotation externe ou
externe 85°

Hupli, N=41 Tronc Ariel 5000, Coeff. de corrélation Randomisation de l’ordre des
1997 (96) H/F 1/1 Flex./Ext. Lido intermachines tests
41 ± 8 ans 60
Sujets sains + Mode NP
patients

Hupli, N = 60 Tronc Lidoback Coeff. de corrélation Groupe contrôle (N = 22)


1996 (30) H/F NP Flex./Ext. 60, 90, 120 intertests Lombalgiques modérés à sévères
âge NP
Sujets sains +
patients

Jacobs, N = 50 Tronc Isokinetic Coeff. de corrélation Pas de randomisation des


1988 (32) H/F 1/1,3 S. Ariel 4000 et de variation séquences de tests
18 à 30 ans 10, 30, 45 intertests
Sujets sains Mode NP

Kannus, N = 20 Genou Cybex 340 Coeff. de variation Randomisation du côté testé


1992 (51) H/F 1/1 Flex./Ext. 60, 240 intersujets et intertests
20 à 40 ans Mode NP
Sujets sains

Kimura, N = 22 Epaule Biodex, Kin- Coeff. de corrélation Sujet : assis, bras en abd. de 90°,
1996 (179) H/F 1/0 Flex./Ext. Com, Lido intermachines coude fléchi à 90°
22 ± 1 ans RI/RE 120 Débatt. : RE 80°, RI 60°
Sujets sains Conc., Exc.

Kues, N = 15 Genou Kin-Com Coeff. de corrélation Correction de la gravité


1994 (101) H/F 0/1 Ext. 30, 90, 120, intertests Vérification de l’alignement des
21 à 33 ans 180 axes avec un goniomètre
Sujets sains Conc., Exc

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
82
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 32. (suite) Descriptif des études évaluant la reproductibilité


Auteur, Nbre de sujets, Localisa- Appareil Critères retenus Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, âge, tion, Mvt. V.ang. (°/s),
type mode

Levene, N = 20 Genou Cybex 340 Coeff. de corrélation Pas d’encouragement verbal


1991 (102) H/F 1/0,8 Flex./Ext. 60, 180 intertests
20 à 37 ans Mode NP
Sujets sains

Lin, N = 32 Genou Biodex Coeff. de variation Pas de rétrocontrôle visuel


1996 (54) H/F 1/1,9 Flex./Ext. 60, 180
25 ± 5 Mode NP
Sujets sains

Madsen, N = 20 Genou Cybex 6000 Coeff. de variation Tests effectués à la même heure
1995 (25) H/F 0/1 Flex./Ext. 30, 120 intersujets et intertests et dans les mêmes conditions
68 à 88 ans Mode NP
(médiane 78)
Patients

Malerba, N = 24 Epaule Biodex Coeff. de corrélation Randomisation des examinateurs


1993 (92) H/F 1/0,7 RI/RE Conc. : 60, 120, interexaminateurs Sujet: assis, bras en abd. à 45° et
17 à 58 ans Exc. : 60 30° de flex. dans le plan
Patients horizontal, coude semi-fléchi

Mayer, N = 29 Epaule Lido Active Coeff. de variation Position du sujet NP


1994 (93) H/F 1/1,1 Flex./Ext. Conc. : 60, 180, interexaminateur Débatt. NP
26 ± 5 ans Abd./Add. 240, 300
Sujets sains RI/RE Exc. : 60, 120,
180, 240

Mayer, N = 30 Tronc Cybex Coeff. de corrélation Randomisation des séquences


1994 (121) H/F 1/1,5 Flex./Ext. 60, 120, 160 intertests des tests
âge NP Mode NP
Sujets sains

Molczyk, N = 20 Genou Cybex II Coeff. de corrélation Randomisation des sujets


1991 (94) H/F 0/1 Flex./Ext. 0, 60, 180, 300 et de variation inter-
25 ± 5 ans Mode NP examinateurs
Sujets sains

Montgo- N = 32 Genou Biodex Coeff. de corrélation Tests effectués à la même heure


mery, H/F 1/0,8 Flex./Ext. 60, 90, 120, et de variation inter- et dans les mêmes conditions
1989 (56) 28 ± 1 ans 150, 180, 210, sujets
Sujets sains 240, 270, 300,
330
Mode NP

Newton, N = 41 Tronc Cybex Coeff. de corrélation Groupe contrôle (N = 21)


1993 (15) H/F NP Flex./Ext. Flex./Ext : 60- intertests et inter
âge NP Rot., S. 150 examinateurs
Sujets sains + S. : 18-36
patients Mode NP

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 32. (suite) Descriptif des études évaluant la reproductibilité


Auteur, Nbre de Localisa- Appareil Critères retenus Critères méthodologiques
année, réf. sujets, ratio tion, Mvt. V.ang. (°/s),
H/F, âge, mode
type

Perrin, N = 15 Epaule Cybex Coeff. de corrélation Randomisation des


1986 (103) H/F 1/0 Flex./Ext., 60, 180 intertests séquences des tests
moy. 20 ans RI/RE
Sujets sains Genou
Flex./Ext.

Rissanen, N = 20 Tronc Ariel 4000 Coeff. de corrélation Données non publiées


1994 (95) H/F NP Flex./Ext. 30, 120, 150 intertests et inter
âge NP S. (30, 50, 100 cm examinateurs
Sujets sains Mode NP /sec)

Steiner, N = 19 Genou Lido Coeff. de corrélation Pas de randomisation


1993 (68) (9 patients) Flex./Ext. 60, 180 intertests
H/F 1/2 Exc.
31 ± 8 ans
Sujets sains +
patients

Thigpen, N = 50 Genou Cybex II Coeff. de corrélation Randomisation des appareils


1990 (29) H/F NP Flex./Ext. Cybex II+ interappareils et des V.ang.
24 ± 5 ans 60, 240
Sujets sains Mode NP

Thompson, N = 48 Genou Cybex II+ Coeff. de corrélation Randomisation des appareils


1989 (64) H/F 1/1,4 Flex./Ext. Biodex B2000 interappareils
21 à 46 ans 60, 180, 240
Sujets sains Mode NP

Tripp, N = 20 Genou Lido Coeff. de corrélation Randomisation du côté testé,


1991 (104) H/F 1/0,2 Flex./Ext. 60, 120 intertests et de la séquence des tests
22 à 68 ans Mode NP
Patients

Wessel, N = 18 Genou Kin-Com Coeff. de corrélation Randomisation des V.ang.


1989 (40) H/F 1/2,6 Flex./Ext. 60, 180 intertests et intersujets Athlètes
18 à 40 ans Conc., Exc.
Sujets sains

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse
angulaire.

ANAES / Service évaluation des technologies – Service évaluation économique / Février 2001
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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 4 : FACTEURS DE VARIABILITE

Tableau 33. Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité


Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères Critères
année, réf. sujets, appareil, d’évaluation méthodologiques
ratio H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Akebi, Sujets sains Tronc Evaluer l’influence Moment maximum Groupe contrôle
1998 (53) N = 200 type NP du sexe, de la Pas de randomisation des
H/F 1/0,8 60, 120 V.ang., de la sujets, ni des séquences de
20-77 ans Flex./Ext douleur tests
Patients
N = 143
H/F 1/0,5
16-85 ans

Bellew, N = 60 Genou Evaluer l’influence Moment maximum Pas de rétrocontrôle visuel


1998 (74) 20-69 ans Cybex 6000 de l’âge et du sexe Moment/poids Pas de randomisation des
Sujets sains 60, 120 séquences
Flex./Ext.

Bohannon, N = 40 Genou Evaluer l’influence Moment maximum NP


1989 (88) H/F 1/1 Cybex II de la pesanteur
29 ± 8 ans 60
Sujets sains Flex./Ext

Brown, N = 18 Genou Evaluer l’influence Vitesse angulaire Pas de randomisation des


1995 (62) H/F 1/1 Biodex du sexe sujets
35 ± 2 ans 60, 120, 180, Pas de rétrocontrôle visuel
Sujets sains 240, 360, 450
Flex./Ext

Brox, N = 15 Epaule Evaluer l’influence Moment maximum Sujet : coude fléchi à 90°
1995 (66) H/F 1/1 Cybex 6000 de la douleur Débatt. : RE 60°, RI 30°
21 à 65 ans 60, 180 Pas de correction de la
Patients Flex./Ext pesanteur
RI/RE

Campenella, N = 30 Genou Evaluer l’influence Moment maximum 4 protocoles : rétrocon-


2000 (50) H/F 1/1 Biodex B2000 du rétrocontrôle trôle visuel, encourage-
25 ± 2 ans 60 visuel ment verbal, rétrocontrôle
Sujets sains Flex./Ext visuel + encouragement
verbal, ni l’un ni l’autre

Dvir, N = 16 Genou Différencier le Ratio Exc./Conc.. Randomisation du côté


1996 (87) H/F 1/0 Kin-Com II travail submaximal testé en premier
21 à 30 ans 30, 180 du travail maximal Randomisation des séries
Sujets sains Flex./Ext

Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères Critères méthodologiques
année, réf. sujets, appareil, d’évaluation
ratio H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Ellenbecker, N = 124 Epaule Evaluer l’influence Moment maximum Athlètes. Pas de correction
1997 (59) H/F 1/0 Cybex 350 du membre de la gravité.
18 à 34 ans 210, 300 dominant Sujet : décubitus dorsal,
Sujets sains RE/RI bras en abd. à 90°
Débatt. : RI : 0-60, RE : 0-
90°
Ellenbecker, N = 72 Epaule Evaluer l’influence Moment maximum Athlètes. Pas de correction
1999 (60) H/F 1/0,2 Cybex 6000 du membre de la gravité.
12 à 18 ans 300 dominant Sujet : décubitus dorsal,
Sujets sains RE/RI bras en abd. à 90°
Débatt. : RI : 0-65, RE : 0-
90°

Estlander, N = 105 Tronc Evaluer l’influence Anthropométrique : NP


1994 (57) H/F 59/46 Lidoback de l’âge, du sexe et âge, sexe, poids,
43 ans 50 du poids corporel taille.
Patients Flex./Ext. Auto-évaluation des
performances par le
patient.
Scores de douleur et
d’incapacité
fonctionnelle.

Falkel, N = 39 Epaule Evaluer l’influence Moment maximum Athlètes. Randomisation


1987 (33) H/F 1/0,9 Cybex II de la position du des tests.
18 à 22 ans 120, 180, 240 sujet Sujet: bras en abd. à 90°,
Sujets sains RE/RI coude fléchi à 90°.
- « Prone » position : sujet
en décubitus dorsal
- « Supine » position : sujet
en décubitus ventral
Débatt. : NP

Ford, N = 42 Genou Evaluer l’influence Moment maximum Randomisation de la


1994 (43) H/F 1/1,6 Biodex de la pesanteur position de la hanche
25 ± 5 ans B2000
Sujets sains 60, 300
Flex./Ext

Greenfield, N = 20 Epaule Evaluer l’influence Moment maximum Sujet : debout, bras en abd .
1990 (38) H/F 1/2 Merac de la position du Coeff. de corrélation à 45°, dans le plan de
16 à 32 ans 60 segment de membre interposition l’omoplate ou dans un plan
Sujets sains RE/RI frontal

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire,
Exc. = excentrique, Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets,
NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères Critères méthodologiques
année, réf. sujets, appareil, d’évaluation
ratio H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Hageman, N = 25 Genou Mesurer l’influence Moment maximum Pas de randomisation


1988 (52) H/F 1/1 Kin-Com de la vitesse et du
21 à 33 ans 30, 180 membre dominant
Sujets sains Flex./Ext

Hageman, N = 19 Epaule Evaluer l’influence Moment maximum Reproductibilité testée sur 6


1989 (34) H/F 1/1,1 Kin-Com du sexe, de la Coeff. de corré- sujets
21 à 33 ans 60, 180 position du segment lation intertests Absence de correction de la
Sujets sains RE/RI de membre pesanteur
Sujet : assis, articulation
glénohumérale soit à 45° de
flex., soit à 45° d’abd., coude
fléchi à 90°

Hupli, N = 60 Tronc Evaluer l’influence Coeff. de variation Lombalgiques modérés à


1996 (30) H/F NP Lidoback de la douleur interpatients sévères
moy. 44 ans 60, 90, 120
Sujets sains
+ patients

Kellis, N = 25 Genou Evaluer l’influence Moment maximum Athlètes. Randomisation des


1996 (42) H/F 1/0 Biodex de la pesanteur séries.
22 ± 5 ans 2
Sujets sains Flex./Ext

Kellis, N=25 Genou Evaluer l’influence Moment maximum Randomisation de l’absence


1996 (47) H/F 1/0 Biodex du rétrocontrôle ou de la présence du
21 ± 3 ans 30, 150 visuel rétrocontrôle
Sujets sains Flex./Ext

Kim, N = 40 Genou Evaluer l’influence Moment maximum Randomisation de l’absence


1997 (46) H/F 1/1 Kinetic 500H du rétrocontrôle Coeff. de corré- ou de la présence du
21 à 32 ans NP visuel lation intertests rétrocontrôle
Sujets sains Flex./Ext

Kimura, N = 30 Genou Evaluer l’influence Moment maximum Randomisation des sessions


1997 (49) H/F 1/1 Biodex B2000 du rétrocontrôle
19 à 35 ans 60, 180 visuel
Sujets sains Flex./Ext

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension,
F = femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe,
RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur, Nbre de Localisation, Buts du Critères d’évaluation Critères
année, réf. sujets, ratio appareil, V.ang. travail méthodologiques
H/F, (°/s), Mvt.
âge, type

La Free, N = 40 Genou Mesurer Moment maximum Athlètes


1995 (58) H/F 1/1 Biodex l’influence du Coeff. de corrélation Pas de randomisation
24 ± 2 ans NP membre intertest
Sujets sains Flex./Ext dominant
(athlètes)

Lindstrom, N = 10 Genou Evaluer la Moment maximum Pas de randomisation


1994 (91) H/F 0/1 Cybex II reproductibilité Fréquence EMG des
25 à 41 ans 90 des mesures en contractions musculaires
Sujets sains Flex./Ext fonction du
degré de
fatigue

Luoto, N = 35 Tronc Évaluer Moment moyen Lombalgiques modérés


1996 (67) H/F 1/0,7 Lidoback l’influence de Coeff. de variation à sévères
âge NP 90 la douleur, de d’effort maximal et
Sujets sains Flex./Ext. l’intensité du sous-maximal (50 % de
+ patients travail fourni l’effort maximal)

Malliou, N = 40 Genou Evaluer Moment maximum Pas de randomisation


1998 (48) H/F 1/0,8 Cybex 6000 l’influence du Travail
âge NP 150, 180, 210, rétrocontrôle
Sujets sains 240, 270, 300 visuel
(athlètes) Flex./Ext

Matheson, N = 30 Tronc Evaluer Moment maximum Randomisation des


1992 (39) H/F 0/100 Lidoback l’influence de sujets
Moy. 29 ans 30, 60, 90, 120, la V.ang., de
Sujets sains 180 l’information
Mvt. NP du patient

Miller, N = 12 Genou Evaluer Moment maximum Pas de randomisation


1997 (35) H/F 0/1 Cybex II+ l’influence de Ratio Flex./Ext.
18 à 21 ans 60, 180 la position de la
Sujets sains Flex./Ext cheville

Newton, Sujets sains Tronc Evaluer Moment maximum Pas de randomisation


1993 (21) N = 70 Cybex l’influence de
H/F 1/1 V.ang. NP la répétition des
38 ± 10 ans Flex./Ext tests
Patients Rot., S
N = 120
H/F 1/1
35 ± 9 ans

Abd. = abduction, Add. = adduction, Coeff. = coefficient, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension,
F = femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe,
RI = rotation interne, Rot. = rotation, S = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire.

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Tableau 33. (suite) Descriptif des études évaluant les facteurs de variabilité
Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères Critères
année, réf. sujets, appareil, d’évaluation méthodologiques
ratio H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Rathfon, N = 36 Genou Evaluer l’influence du Vitesse angulaire Randomisation des types


1991 (90) H/F 0/1 Cybex II type d’accélération et de d’accélération et de
23 ± 4 ans 90 décélération décélération
Sujets sains Flex./Ext

Sirota, N = 25 Epaule Evaluer l’influence du Moment maximum Athlètes


1997 (61) H/F 1/0 Kin-Com côté dominant Sujet : assis, bras en abd.
21 à 27 ans 60, 120 à 90°, coude fléchi à 90°
Sujets sains RE/RI Correction de la pesanteur
Pas de randomisation du
côté testé

Verdonck, N=4 Genou Evaluer l’influence de Vitesse angulaire NP


1997 (36) H/F 1/0 Lido l’alignement des axes
28 à 32 ans Cybex 6000
Sujets sains 60, 180
Flex./Ext

Vézirian, N = 60 Tronc Evaluer l’influence de la Moment maximum Tests réalisés à la même


1996 (45) H/F 1/1 Cybex TEF pesanteur heure et dans les mêmes
20 à 46 ans 30, 90, 120 conditions
Sujets sains Flex./Ext Pas de randomisation de
la séquence des tests

Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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ANNEXE 5 : NORMES

Tableau 34. Paramètres isocinétiques et normes


Auteur, Nbre de sujets, Localisation, Critères évalués Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, appareil, mode,
âge, type V.ang. (°/s),
Mvt.

Baron, N = 147 Genou Moment maximum Classement des sujets en 6


1995 (77) H/F 1/0 Dynamatic Moment/poids classes d’âge (tous les 10 ans)
17 à 70 ans Mode NP Angles de force excepté pour le premier groupe
Sujets sains 10, 60, 180 maximale (17/19 ans)
Flex., Ext. Etude des extenseurs

Bobbert, N = 10 Genou Moment maximum Protocole complexe


1993 (110) H/F 1/0 Kinetic
25 ± 4 ans 30, 60, 120, 210
Sujets sains Ext.

Calmels, N = 138 (Conc.) Genou Ratio Flex./Ext. Pas de randomisation des


1997 (73) N = 65 (Exc..) Cybex 6000 séquences de tests
H/F 1/0,9 Conc: 60, 120, 240
18 à 70 ans Exc: 60, 120
Sujets sains

Codine, N = 51 Epaule Moment maximum Athlètes + sédentaires


1997 (69) H/F 1/0 Biodex Puissance Sujet: bras en abd. à 45°, dans le
19 à 30 ans 60, 180, 300 moyenne plan de l’omoplate, coude fléchi
Sujets sains RE, RI Ratio RI/RE à 90°

Cale-Benzoor, N = 23 Tronc Moment maximum Athlètes


1992 (80) H/F 1/3 Lido back Index de fatigue
Age NP 60, 120
Flex., Ext.
Sujets sains

Delemme, N = 34 Genou Moment maximum Athlètes


1999 (84) H/F 1/0 Conc. 90, 300 Ratio Flex./Ext.
19 à 33 ans Flex., Ext. Force explosive
Sujets sains

Divay, N=9 Tronc Moment maximum Athlètes


1995 (72) H/F 1/0 Cybex TEF, TR Moment
Age NP Flex., Ext 30, 60, maximum/poids
Sujets sains 120, Rot. 60, 120,
150

Gremion, N = 221 Tronc Moment Pas de randomisation des


1996 (81) H/F 1/0,4 60, 120, 180 maximum/poids séquences de tests
19 à 69 ans
Sujets sains

Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Tableau 34. (suite) Paramètres isocinétiques et normes


Auteur, Nbre de sujets, Localisation, Critères évalués Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, appareil, mode,
âge, type V.ang. (°/s),
Mvt.

Le Gall, N = 701 Genou Moment maximum Athlètes


1999 (85) H/F 1/0 Cybex 340 Ratio Flex. /Ext
13 à 21 ans Conc. 60, 240
Sujets sains Flex., Ext.

Horstmann, N = 64 Genou Moment maximum Pas de randomisation des


1999 (78) H/F 1/0 Lido Corrélation avec séquences de tests. Sujets
20 à 60 ans Conc. 60, 180, 240, l’âge des sujets sédentaires
Sujets sains 300
Exc. 60, 120
Flex., Ext.

Ivey, N = 31 Epaule Moment maximum Athlètes 39 %


1985 (83) H/F 1/0,7 Cybex II Sujet: bras en abd. à 90°
21 à 50 ans 60, 180 pour les mvt. de RE et RI,
Sujets sains Flex., Ext., Abd., coude fléchi à 90°
Add., RI, RE Débatt. articul.:
Abd./Add. 0-180°
Flex./Ext. 0-180°

Kannus, N = 21 Genou Moment maximum Pathologie du LCA


1991 (180) H/F 1/1.3 Cybex II Angles de force Athlètes 75 %
35 ± 12 ans Mode NP maximale Randomisation du côté testé
Patients 60, 180 (atteint versus non atteint)
Flex., Ext.

Kannus, N = 249 Genou Moment maximum Randomisation du côté testé


1993 (75) H/F 1/0,7 Cybex II Angles d’efficacité en premier. Sujets sportifs
18 à 40 ans 60, 180 maximale de loisirs.
Sujets sains Flex., Ext.
Mode NP

Kennedy, N = 62 Epaule Moment maximum Sujet : bras en supination et


1993 (107) H/F 1/0,3 Lido Active Ratio RE/RI dans le plan de l’omoplate
16 à 42 ans Conc. 60, 150 Débatt. : RI 45°, RI 45°
Sujets sains Exc. 150
RE, RI

Mayer, N = 51 Epaule Moment maximum Sujet: bras en abd. à 90°


1994 (82) H/F 1/0,6 Lido Active pour les mvt. de RE et RI,
25 ± 4 ans Conc.: 60, 180, 240, coude fléchi à 90°
Sujets sains 300 Débatt. :
Exc.: 60, 120, 180, Flex./Ext. 20-180°
240 RE/RI 60-80°
Flex., Ext., Abd., Abd./Add. 0-180°
Add., RI, RE

Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire, Exc. = excentrique,
Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé,
RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Tableau 34. (suite) Paramètres isocinétiques et normes


Auteur, Nbre de sujets, Localisation, Critères évalués Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, appareil, mode,
âge, type V.ang. (°/s),
Mvt.

McMaster, N = 47 Epaule Angle d’efficacité Athlètes + sportifs de loisirs


1992 (70) H/F 1/1 Cybex maximum Sujet : description peu précise
18 à 23 ans 30, 180 Ratios Abd./Add. et Débatt. : NP
Sujets sains RE, RI, Abd., Add. RE/RI

McMaster, N = 25 Epaule Moment maximum Sujet : bras en abd. à 90° pour


1991 (71) H/F 1/0 Cybex II Ratio RI/RE les mvt. de RE et RI, coude
Moy. 24 ans 30, 180 Ratio Flex. /Ext. fléchi à 90°
Sujets sains RI, RE, Abd., Add.

Mikesky, N = 25 Epaule Moment maximum Athlètes


1995 (105) H/F 1/0 Kin-Com III Sujet : assis, bras en abd. à 90°
18 à 22 ans Conc., Exc. pour les mvt. de RE et RI,
Sujets sains 1,6 à 5,2 rad/s coude fléchi à 90°
RI, RE Débatt. articul.: NP

Neder, N = 96 Genou Moment maximum Sujets sédentaires


1999 (76) H/F 1/1,1 Cybex 600 Travail total Randomisation du côté testé en
20 à 80 ans Conc. 60, 300 Puissance moyenne premier
Sujets sains Flex., Exc. Ratio Flex. /Ext.

Nicholas, N = 20 Epaule Moment maximum Position du sujet NP


1989 (181) H/F 1/1,8 Cybex II
20 à 30 ans 60, 180
Sujets sains Abd., Add.

Otis, N = 36 Epaule Moment maximum Sujet: assis, bras en abd. à 90°


1990 (109) H/F 1/0 Cybex II pour les mvt. de RE et RI,
21 à 35 ans 48 coude fléchi à 90°.
Sujets sains RE, RI, Abd., Débatt. articul.: RE 90°, RI
Add., Flex. 45°, Abd. 135°

Perrin, N = 60 Epaule Moment maximum Sujet non sanglé, maintenu au


1994 (108) H/F 1/1 Cybex 350 niveau des épaules par
19 à 29 ans 60 l’examinateur
Sujets sains RE, RI Sujet : assis
Débatt. articul.: RE 60°, RI 60 .

Rochcongar, N = 189 Genou Moment maximum Athlètes


1998 (86) H/F 1/0 Cybex Ratio Flex. /Ext.
12 à 18 ans 30, 180
Sujets sains Flex., Ext.

Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Débatt. = débattement articulaire, Exc. = excentrique,
Ext. = extension, F= femme, Flex. = flexion, H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé,
RE = rotation externe, RI = rotation interne, Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 34. (suite) Paramètres isocinétiques et normes


Auteur, Nbre de sujets, Localisation, Critères évalués Critères méthodologiques
année, réf. ratio H/F, appareil, mode,
âge, type V.ang. (°/s),
Mvt.

Sirota, N = 25 Epaule Moment maximum Athlètes


1997 (61) H/F 1/0 Kin-Com 500H Ratio RE/RI Sujet : assis, bras en abd. à 90°
21 à 27 ans 60, 120 pour les mvt. de RE et RI,
Sujets sains RI, RE coude fléchi à 90°

Timm, N = 27 176 Tronc Moment maximum/ Sujets analysés en sous-


1995 (79) H/F 1/1 Cybex TORSO, TEF poids groupes par tranches d’âge de
10 à 79 ans 30, 60, 90, 120, 150 10 ans
Sujets sains Flex., Ext., Rot.

Weissland, N = 76 Tronc Moment maximum/ Athlètes + sportifs de loisirs


1998 (111) H/F 1/1,3 Cybex TORSO, TEF poids Composition du groupe
19 à 30 ans Flex., Ext. 30, 120 Puissance/poids contrôle (N = 60) différente par
Sujets sains Rot. 60, 150 l’âge (sujets plus âgés et
davantage de femmes)

Wilk, N = 150 Epaule Moment maximum Sujet : assis, bras en abd. à 90°
1993 (106) H/F 1/0 Biodex pour les mvt. de RE et RI,
18 à 32 ans 180, 300 coude fléchi à 90°
Sujets sains RI, RE Pas de rotation du côté testé

Abd. = abduction, Add. = adduction, Conc. = concentrique, Exc. = excentrique, Ext. = extension, F = femme, Flex. = flexion,
H = homme, Mvt. = mouvement, N= nombre de sujets, NP = non précisé, RE = rotation externe, RI = rotation interne,
Rot. = rotation, V.ang. = vitesse angulaire.

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 6 : UTILISATION DES APPAREILS D’ISOCINETISME


COMME OUTIL D’EVALUATION

Tableau 35. Description des études d’évaluation musculaire sur appareil d’isocinétisme
Auteur, Nbre de Localisation, Critères Critères Résultats
année, réf. sujets, ratio appareil, d’évaluation méthodologiques
H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Armstrong, N = 30 Genou Moment Groupe contrôle La valeur des moments


1983 (131) H/F 1/1,5 Cybex II maximum, (N = 20) maximum est diminuée
40 ± 9 ans 0, 70, 135, 190, ratio Ext./Flex. chez les patients
Sujets sains + 230, 275 Le ratio Ext./Flex a une
patients Flex., Ext. valeur comparable entre
(sclérose en patients et groupe contrôle
plaque)

Berman, N = 68 Genou Moment Le sujet est son Les tests isocinétiques


1991 (124) H/F 1/2 Cybex II maximum, propre témoin sont un bon outil
moy. 63 ans 60 ratio Ext./Flex. 62 % des sujets ont d’évaluation des déficits
Patients Flex., Ext. une évaluation à musculaires en pré et
(chirurgie long terme (24 mois) postchirurgical.
prothétique)

Carter, N = 106 Genou Moment Randomisation du Les tests isocinétiques


1999 (130) ratio NP Cybex II maximum traitement permettent de déceler un
âge NP 180, 300 chirurgical déficit musculaire 6 mois
Patients Flex., Ext. Les résultats sont après l’intervention
(chirurgie du exprimés en % (côté chirurgicale.
LCA) opéré/côté sain) et
non en données
brutes

Hsieh, N = 32 Genou Moment Groupe contrôle Les tests isocinétiques


1987 (151) H/F 1/0,45 Cybex II maximum (N = 16) sont un bon outil
52 ± 10 ans 60 d’évaluation des déficits
Sujets sains + Flex., Ext. musculaires en pré et
patients postchirurgical.
(arthrite La valeur des moments
rhumatoïde) maximum est diminuée
chez les patients

Hsieh, N = 58 Genou Moment Groupe contrôle Aucune courbe n’est


1992 (112) H/F 0/1 Cybex II+ maximum, (N = 29) pathognomonique d’une
31 ± 9 ans 60, 120, 180 moment/poids atteinte musculaire
Sujets sains + Flex., Ext. Pour évaluer un déficit
patients musculaire, il est
(syndrome préférable de prendre le
fémoropatel- sujet comme son propre
laire) témoin

Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets,
V.ang. = vitesse angulaire

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94
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 35 (suite). Description des études d’évaluation musculaire sur appareil d’isocinétisme
Auteur, Nbre de Localisation, Critères Critères Résultats
année, réf. sujets, ratio appareil, d’évaluation méthodologiques
H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Lankhorst, N = 39 Genou Moment maximum Le patient n’est pas Les tests isocinétiques
1985 (115) H/F 1/3,7 Cybex II (recherche du son propre témoin, sont un bon outil
62 ± 10 ans 30, 60, 120, paramètre le plus le groupe contrôle d’évaluation du genou
Patients 180 spécifique est constitué des pathologique, mais le
(arthrose) genoux sains des paramètre le plus
patients. spécifique reste à
définir.

Lee, N = 67 Tronc Ratio des moments Etude de suivi Seul le ratio Ext./Flex.
1999 (146) H/F 1/1,2 Cybex maximaux Ext./Flex. prospectif permet de différencier
13-26 ans 60 et rotation Comparaison à 5 les sujets sains des
Sujets sains Flex., Ext., Rot. gauche/droite ans avec les sujets lombalgiques
indemnes des
sujets ayant
développé une
lombalgie

Newton, N = 190 Tronc Moment maximum Isométrie Pas de corrélation des


1993 (21) Sujets sains + Cybex “ Score ” isocinéti- (modalités non mesures isocinétiques
patients Flex./Ext. 60, que global, Coeff. de retrouvées) avec le poids corporel
90, 120, 60 corrélation entre ces Groupe contrôle Corrélation des
Rot.: 120, 150 deux paramètres (N = 70) mesures isocinétiques
S. : 18, 36’’/sec avec le score
isocinétique (r = 0,80-
0,91)
Sécurité : aucune
complication sur 160
tests

Oni, N = 16 Genou % de déficit par Pas de randomi- Les tests isocinétiques


1996 (129) H/F 1/0,6 Biodex rapport au membre sation du permettent de
19 à 43 ans 60, 180, 270 controlatéral, traitement différencier les 2
Patients moment maximum, chirurgical traitements
(chirurgie du ratio Ext./Flex. chirurgicaux en termes
LCA) d’efficacité

Tan, N = 90 Genou Moment maximum, Groupe contrôle Les tests isocinétiques


1995 (114) H/F 0/1 Cybex 350 ratio Ext./Flex. (N = 30) permettent de détecter
55 ± 8 ans 30, 60 un déficit musculaire
Sujets sains + entre les patients et les
patients sujets contrôle, mais
(arthrose) les ratios sont
identiques entre les 2
groupes

Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de
sujets, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 7 : COMPARAISON DE L’ISOCINETISME AVEC


D’AUTRES METHODES D’EVALUATION
MUSCULAIRE

Tableau 36. Comparaison des tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation musculaire
Auteur, Nbre de sujets, Localisation, Buts du travail Critères Critères
année, réf. ratio H/F, appareil, d’évaluation méthodologiques
âge, type V.ang. (°/s),
Mvt.

Baltzopou- N = 18 Genou Corréler les tests Puissance maximale, Pas de randomisation


los, H/F 1/1,2 Akron isocinétiques et le indice de fatigue, des tests
1988 (135), 21 ± 2 ans 240 test de Wingate Coeff. de corrélation
Sujets sains Flex., Ext intertests

Deones, N = 21 Genou Corréler les tests Moment maximum, Randomisation des tests
1994 (141) H/F 1/1 Kin-Com isocinétiques et les Coeff. de corrélation Pas de correction de la
24 ± 11 ans 60 tests par dynamo- intertests gravité
Patients Flex., Ext mètre manuel

Ellenbecker, N = 114 Epaule Comparer les tests Moment maximum Tests effectués en
1996 (143) H/F 1/0,1 Cybex 350 isocinétiques avec aveugle
Volontaires 210, 300 un testing manuel
sains + patients RI, RE

Feiring, N = 23 Genou Comparaison de 2 Moment maximum, Les résultats diffèrent en


1996 (152) H/F NP Cybex B200 protocoles d’évalua- travail fonction du protocole
Age NP Conc. 180, tion isocinétique suivi.
Patients 240, 300
(chirurgie du Flex., Ext.
LCA)

Jacobs, N = 50 Tronc Corréler les tests Poids (kg) Pas de randomisation de


1988 (32) H/F 1/0,8 Ariel isocinétiques au test la séquence des tests
18-30 ans 10, 30, 45 de soulèvement
Sujets sains S. progressif isoinertiel
soulèvement de
charge

Jameson, N = 52 Genou Corréler le “ vertical Force maximale, Randomisation des


1997 (136) H/F 1/1,7 Kin-Com II jump test ” et les Coeff. de corrélation patients
21 ± 2 ans 60, 180 tests isocinétiques, intertests
Sujets sains Flex., Ext isométriques et
isotoniques

Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de
sujets, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 36. (Suite) Comparaison des tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation
musculaire
Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères Critères
année, réf. sujets, ratio appareil, d’évaluation méthodologiques
H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.
Kannus, N = 81 Genou Corréler les tests Moments maximum, Expression des
1987 (139) H/F 1/0,4 Cybex II isocinétiques avec des Coeff. de corrélation résultats isocinétiques
32 ± 13 ans 60, 180 tests d’évaluation (test intertests en pourcentage de
Patients Flex., Ext de Lysholm, test de perte (côté atteint
(pathologie Marshall, examen versus côté sain)
du LCA) radiologique)
Knapik, N = 16 Genou Corréler les tests Coeff. de corrélation Pas de randomisation
1983 (158) H/F 1/0 Cybex II isocinétiques, intertests des séries
26 ± 4 ans 36, 108, 180 isométriques, et
Sujets sains Flex., Ext isotoniques

Mayer, N = 152 Tronc Corréler les tests Coeff. de corrélation Prospectif randomisé
1995 (121) H/F 1/1 Cybex isocinétiques et le test intertests sur l’ordre des tests
21-45 ans NP de Sorenson
Sujets sains Flex., Ext.
Petschnig, N = 105 Genou Corréler le “ vertical Coeff. de corrélation Randomisation du
1998 (137) H/F 1/0 Cybex 6000 jump test ”, le test de entre les moments membre et des tests
29 ± 7 ans 15 Lysholm et le “ hop maximums et les Groupe contrôle
Sujets sains + Flex., Ext test ” aux tests paramètres des (N = 50)
patients isocinétiques autres tests
Rabin, N = 96 Epaule Corréler le testing Moment maximum, Position des sujets et
1990 (142) H/F NP Cybex II manuel et l’évaluation travail, puissance débattement articulaire
16 à 75 ans 90, 180 isocinétique NP
Patients Flex., RE
Reinking, N = 23 Genou Corréler des tests par Coeff. de corrélation Randomisation des
1996 (140) H/F 1/0,3 Kin-Com 500H dynamomètre manuel, entre les % de déficit tests
15 à 54 ans 60 des tests isométriques, entre le membre Pas de correction de la
Patients Flex., Ext aux tests isocinétiques atteint et le membre gravité
sain pour chacun des Pas de rétrocontrôle
tests visuel
Riera, N = 20 Genou Corréler les tests Coeff. de corrélation Pas de randomisation
1994 (157) H/F 1/0,3 Cybex 340 isocinétiques et le intertests des séquences.
15 à 25 ans 60, 120, 180, « test de détente Athlètes
Volontaires 240, 300 verticale »
sains Flex., Ext
Rissanen, 185 Tronc Corréler les tests Moment maximum/ Lombalgiques
1994 (95) H/F 1/0,9 Ariel 4000 isocinétiques et des poids, moy. des chroniques
30-47 ans 30, 120, 150, tests non dynamo- moments, coeff. de Pas de randomisation
Patients 30, 50, 100 métriques (« Arch- corrélation entre de la séquence des
Flex., Ext., S up », test de Sorenson, l’index de Million et tests
squatting) à l’index de les autres tests.
Million

Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, moy. = moyenne, Mvt. = mouvement,
N = nombre de sujets, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire

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Tableau 36. (suite) Comparaison des tests isocinétiques avec d’autres méthodes d’évaluation
musculaire
Auteur, Nbre de sujets, Localisation, Buts du travail Critères Critères
année, réf. ratio H/F, appareil, d’évaluation méthodologiques
âge, type V.ang. (°/s),
Mvt.

Rosenthal, N = 40 Genou Comparer les tests Travail, coeff. de Randomisation des tests
1994 (156) H/F 1/1 Kin-Com isocinétiques et le corrélation intertests
25 ± 4 ans 120 step (« Lateral step-
Volontaires Flex., Ext up test »)
sains

Sekiya, N = 107 Genou Comparer les tests Ratio moment Les résultats sont
1998 (154) H/F 1/2 Cybex II isocinétiques et le maximum côté analysés en sous-
14 à 48 ans 60 « hop test » opéré/côté sain groupes, en fonction du
Patients Flex., Ext. degré de laxité
(chirurgie du résiduelle
LCA)

Wilk, N = 50 Genou Comparer les tests Coeff. de corrélation Pas de randomisation


1994 (155) H/F 1/0,5 Biodex isocinétiques et le intertests des tests
15 à 52 ans 180, 300, 450 « hop test » ou un
Patients Flex., Ext. autoquestionnaire de
(chirurgie du fonctionnalité
LCA)

Wilson, N = 30 Genou Comparer les tests Pic de puissance Pas de randomisation


1995 (138) H/F 1/0 Cybex II isocinétiques, maximal, Coeff. de des sujets ou des tests
23 ± 5 ans 60, 180, 300 isométriques, et le corrélation intertests
Sujets sains Flex., Ext test de détente
verticale (« vertical
jump test »)

Coeff. = coefficient, Ext = extension, Flex. = flexion, LCA = ligament croisé antérieur, Mvt. = mouvement, N = nombre de
sujets, RE = rotation externe, RI = rotation interne, S. = soulèvement de charge, V.ang. = vitesse angulaire

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ANNEXE 8 : UTILISATION DE L’ ISOCINETISME COMME OUTIL


DE REEDUCATION MUSCULAIRE

Tableau 37. Utilisation de l’isocinétisme comme outil de rééducation musculaire


Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères Critères
année, réf. sujets, ratio appareil, d’évaluation méthodologiques
H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt.

Bishop, N = 43 Genou Evaluer l’effet de la Moment Groupe contrôle


1991 (173) H/F 1/0 Kin-Com rééducation isocinétique maximum Randomisation des sujets
20 ± 2 ans Conc. 60, 180 sur un mode exc. sur les
Sujets sains Flex./Ext. performances
(athlètes) isocinétiques

Engardt, N = 20 Genou Comparer deux modes de Moment Randomisation du mode


1995 (170) NP Kin-Com rééducation par maximum
63 ± 7 ans 500H isocinétisme
Patients 60, 120, 180
(hémiplégi- Flex./Ext.
ques)

Jensen, N = 31 Genou Comparer la rééducation Travail : ratio Randomisation des


1989 (167) H/F 1/1 Kin-Com par isocinétisme et par membre atteint/ programmes de
21 à 45 ans 30 à 70 stretching membre malade rééducation
Sujets sains + Flex./Ext. Groupe contrôle (N = 16)
patients
(tendinite)

Kovaleski, N = 22 Genou Comparer les différentes Moment Randomisation de l’ordre


1993 (172) H/F 1/0,8 Lido vitesses de travail lors maximum des séquences
Moy. 21 ans 30, 90, 150, d’une rééducation par d’entraînement
Sujets sains 210 isocinétisme isocinétique
Flex./Ext.

Lyngberg, N = 9 Genou Comparer les Moment Tests effectués à la même


1994 (116) H/F 0/1 Kin-Com rééducations isocinétique maximum heure et par le même
29 à 72 ans 30, 60, 90, et isométrique Signes cliniques examinateur
Patients 120 (douleur, Pas de randomisation du
(arthrite Flex./Ext. épanchement de traitement
rhumatoïde) synovie)

Mannion, N = 36 Genou Evaluer l’effet de la Force de Groupe contrôle non traité


1992 (174) H/F 1/0 Cybex rééducation sur la force contraction Randomisation des
moy. 22 ans 60, 240 musculaire mesurée par la musculaire vitesses angulaires
Sujets sains Flex./Ext. vitesse de pédalage Travail fourni
(athlètes) sur bicyclette
(vitesse de
pédalage)

Ext = extension, Flex. = flexion, Moy. = moyenne, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, V.ang. = vitesse angulaire

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

Tableau 37. (suite) Utilisation de l’isocinétisme comme outil de rééducation musculaire


Auteur, Nbre de Localisation, Buts du travail Critères d’évaluation Critères
année, réf. sujets, ratio appareil, méthodologiques
H/F, V.ang. (°/s),
âge, type Mvt

Maurer, N = 113 Genou Comparer la Moment maximum, Randomisation des


1999 (159) H/F 1/0,7 NP rééducation tests de fonctionnalité et programmes de
50 à 80 ans 0, 90, 120 isocinétique à un d’évaluation de la rééducation
Patients Flex./Ext. programme éducatif douleur
(arthrose)

McMullen, N = 29 Genou Comparer la Testing manuel, Pas de randomisation


1990 (166) H/F 1/0,8 Cybex II rééducation questionnaire de des traitements
10 à 40 ans 30, 60, 90, isocinétique à un fonctionnalité, mesure Les résultats sont
Patients 120, 180, programme associant de la force musculaire exprimés en moyenne
(ostéochon- 240, 300 stretching et travail statistique (pas d’accès
dromalacie Flex./Ext. isométrique aux données brutes)
rotulienne)

Rouleaud, N = 10 Genou Evaluer l’effet de la Moment maximum, Les tests d’évaluation


2000 (171) H/F 1/1 Biodex rééducation moment/poids, travail, et la rééducation ont
34 à 74 ans Exc. 60, 120, isocinétique sur la puissance, été réalisés sur le
Patients 150 force musculaire autoquestionnaire de même appareil
(hémiplégie) Flex./Ext. satisfaction d’isocinétisme

Stiene, N = 23 Genou Comparer la Questionnaire Pas de randomisation


1996 (168) H/F 1/1.6 Biodex rééducation par d’évaluation de la des programmes de
19 ± 6 ans 90, 180, 360 isocinétisme et par fonctionnalité du genou, rééducation
Patients Flex./Ext. step moment maximum, test
(syndrome du step
fémoro-
patellaire)

St-Pierre, N = 16 Genou Comparer 2 program- Moment maximum, Randomisation du


1992 (169) H/F 1/0,23 Cybex II+ mes de rééducation travail puissance début de la
moy. 36 ans 60, 120, 180, isocinétique (précoce, moyenne rééducation (précoce,
Patients 240 tardif) tardive)
(chirurgie des Flex./Ext. Pas de groupe
ménisques) contrôle.

Timm, N = 5 381 Genou Comparer différentes Durée de la rééducation Etude de cohorte


1988 (160) H/F 1/0,8 V.ang. NP méthodes de Récidive des rétrospective
13 à 61 ans Mvt. NP rééducation : absence symptômes La comparabilité des
Patients d’exercice, exercices groupes n’a pas été
au domicile, travail vérifiée (types de
isotonique, travail pathologies) avant et
isocinétique après rééducation.

Ext = extension, Flex. = flexion, Moy. = moyenne, Mvt. = mouvement, N = nombre de sujets, NP = non précisé,
V.ang. = vitesse angulaire

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100
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

ANNEXE 9 : Q UESTIONNAIRES
D'ACTIVITE ET
D'UTILISATION DES APPAREILS D'ISOCINETISME

Nom, prénom :

Type d’exercice : Libéral : oui ? non ?

Hôpital : Public : oui ? non ?

Privé : oui ? non ?


si vous avez plusieurs types d’activités, merci de préciser la répartition de chacune d’elle en pourcentage

Centre : Nom
Adresse
Type
si vous travaillez dans plusieurs centres merci de préciser pour chacun le nom, l’adresse, le type.

Type d’appareil d’isocinétisme : Fabricant :


Modèle :
Année d’acquisition de l’appareil :
si votre centre possède plusieurs appareils d’isocinétisme, merci de préciser pour chacun le fabricant, le modèle
et l’année d’acquisition

Activité : Nombre de patients utilisant un appareil d’isocinétisme - par jour


- par semaine
- par mois

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

PROTOCOLE TYPE D’ EVALUATION ISOCINETIQUE DU GENOU LIGAMENTAIRE


Délai par rapport à l’intervention chirurgicale
Type d’appareil utilisé :
- marque,
- modèle.
Description détaillée de la position du sujet testé :
- membre testé,
- membre controlatéral,
- bras et mains,
- inclinaison du siège,
- place de la butée sur la face antérieure du tibia.
Oui Non Nombre de séances Durée Type
Séances d’apprentissage
Oui Non Nombre de répétitions Vitesse Durée
(°/s)
Mode concentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral
Oui Non Nombre de répétitions Vitesse Durée
(°/s)
Mode excentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral

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102
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

PROTOCOLE TYPE D’ EVALUATION ISOCINETIQUE DU RACHIS CHEZ LE LOMBALGIQUE


CHRONIQUE

Ancienneté de la pathologie lombalgique

Quand décide-t-on d’utiliser l’isocinétisme (après


échec d’une autre thérapeutique par exemple ? )
Type d’appareil utilisé :
- marque,
- modèle.
Description détaillée de la position du sujet testé :
- sujet assis ou debout
Mouvement testé :
- levée de charge
- flexion / extension
- rotation
Oui Non Nombre de séances Durée Type
Séances d’apprentissage
Oui Non Nombre de répétitions Vitesse Durée
(°/s)
Mode concentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Oui Non Nombre de répétitions Vitesse Durée
(°/s)
Mode excentrique
Type de mouvement
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance

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103
Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

PROTOCOLE TYPE D’ EVALUATION ISOCINETIQUE DE L’ EPAULE POUR CONFLIT SOUS -ACROMIAL

Ancienneté de la pathologie
Quand décide-t-on d’utiliser l’isocinétisme
(après quel type de traitement ? )
Type d’appareil utilisé
- marque
- modèle
Description détaillée de la position du sujet
testé
Mouvement testé :
- abduction / adduction
- flexion / extension
- rotation interne/externe
Oui Non Nombre de séances Durée Type
Séances d’apprentissage
Si plusieurs types de mouvement sont testés, Oui Non Nombre de Vitesse (°/s) Durée
préciser par type les vitesses angulaires et les répétitions
répétitions
Mode concentrique
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral
Si plusieurs types de mouvements sont testés, Oui Non Nombre de Vitesse (°/s) Durée
préciser par type les vitesses angulaires et les répétitions
répétions.
Mode excentrique
Type de mouvement
Echauffement (durée, type)
Temps de repos
Test de force maximale à basse vitesse
Temps de repos
Test de force maximale à haute vitesse
Temps de repos
Test d’endurance
Test du côté controlatéral

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Les appareils d’isocinétisme en évaluation et en rééducation musculaire : intérêt et utilisation

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