Location via proxy:   [ UP ]  
[Report a bug]   [Manage cookies]                

Radicom Chapitre3

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 7

Chapitre III Réflexion sur le sol

III-1. Introduction
L'objet de ce chapitre est de présenter en premier lieu la réflexion des ondes
électromagnétiques sur le sol avec et sans obstacle, puis d'étudier l’effet des irrégularités du
terrain sur la déformation de l'amplitude du champ électromagnétique. En effet, il a été
montré de qu'un changement de la nature du sol sur le trajet des ondes (par une montagne, une
vallée ou simplement par la présence d'un obstacle) provoque une modification locale du
champ électromagnétique. Finalement, on va définir et montrer les critères d’une liaison en
visibilité optique et radioélectrique.

III-2. Réflexion sur le sol avec et sans obstacle


Le phénomène de réflexion est un phénomène courant en propagation radio fréquence. Il se
traduit par la déviation de l'onde électromagnétique due à la présence des obstacles en
environnement radio. En milieu urbain, la présence des immeubles, des véhicules et parfois
des reliefs peut considérablement contribuer à la réflexion des ondes électromagnétiques. Ce
phénomène peut être observé même en milieu dégagé où le sol libre constitue une surface
réfléchissante pour les signaux radio électrique

Figure III.1: La réflexion


Si la surface du sol est parfaitement réfléchissante, toute l'énergie de l'onde incidente est
réfléchie dans le premier milieu selon une seule direction, dont l'angle de réflexion est alors
identique à l'angle d'incidence , on parle alors de réflexion spéculaire.

Si la surface est partiellement absorbante, seule une partie de l'énergie est réfléchie dans la
direction spéculaire, le reste d'énergie étant transmis au second milieu avec un angle de
transmission.

Dans le cas de la propagation au-dessus d'un sol plan homogène, le champ au-dessus du sol
est modélisé comme la résultante d'une onde directe émise par la source et du champ dû à sa
réflexion sur la surface du sol. Le trajet du rayon direct et le trajet du rayon réfléchi sont
représentés sur la figure III.2 (a). Ces deux champs peuvent se combiner de manière
constructive ou destructive (phénomène d'interférences) au point de réception selon leur
différence de phase en ce point : on parle alors d'effet de sol. En supposant la réflexion
spéculaire, le champ réfléchi peut également être modélisé comme la contribution d'une
source-image, symétrique de la source réelle par rapport à la surface du sol (figure III.2 (b)).

Page 1 sur 7
Chapitre III Réflexion sur le sol

Figure III.2: (a) Rayons issus d’une source ponctuelle au-dessus d’une interface plane et
homogène , (b) Notion de source-image.

La diffusion est un phénomène provoqué lorsque l'onde rencontre des irrégularités (une
surface non-plane) ou obstacles, appelé diffuseurs, dont la taille est de l'ordre de la longueur
d'onde. Alors, une partie de l'énergie est alors réfléchie dans la direction spéculaire et le reste
est diffusé dans une multitude de directions (figure III.3).

Figure III.3: Réflexion diffuse sur une surface irrégulière. En noir le rayon incident, en
pointillés les réflexions diffuses, en rouge le rayon rétrodiffusé.

III-3. Influence des irrégularités du sol

Les irrégularités du terrain réduisent l'amplitude du coefficient de réflexion sur le sol, du fait
que l'énergie incidente, au lieu d'être réfléchie dans une seule direction, est alors diffusée dans
plusieurs directions. Beaucoup de sols en milieu extérieur présentent des irrégularités
géométriques de petite taille devant la longueur d'onde qui peuvent être qualifiées de rugosité
de surface. Les sols peuvent également présenter une variabilité naturelle de l'impédance.

Le sol étant généralement caractérisé par sa constante diélectrique et sa conductivité , il


peut être considéré comme un milieu dissipatif.

Page 2 sur 7
Chapitre III Réflexion sur le sol

III-3.1. Propriété des différents sols

Le tableau ci-dessous est donné à titre purement indicatif car il n'est guère facile d'estimer
sans mesure réelle les caractéristiques d'un sol. En outre elles peuvent varier fortement en
fonction de l'humidité du sol, de la végétation... Le gel et la sécheresse dégradent très
nettement la qualité du sol et l'efficacité des antennes qui les surmontent.

Conductivité Permittivité
Catégorie de terrain Qualité
(mS/m) relative
glace polaire 0,1 1 très mauvaise
milieu urbain et zones industrielles 1 5 mauvaise
terrain sablonneux et aride, montagne 2 10 médiocre
landes et collines boisées 5 13 bonne
pâturages et prairies 10 14 bonne
zones humides, marais 30 25 très bonne
étendue d'eau douce 1 80 très bonne
eau de mer 4640 81 excellente

III-3.2. Modélisation des effets de la rugosité du sol

La rugosité introduit une diffusion des ondes qui vient modifier l'effet de sol par rapport au
cas où celui-ci est supposé parfaitement plat. La propagation au-dessus d'une surface rugueuse
peut en particulier être modélisée en considérant une impédance effective rendant compte des
effets de la rugosité. On rapporte alors le sol rugueux à un sol plat avec une impédance
effective, comme représenté sur la figure III.4. Cette modélisation de la rugosité peut se voir
sommairement en considérant que les creux et bosses de la rugosité peuvent être assimilés à
des larges pores dans le sol qui modifient son impédance.

Figure III.4 : Principe de modélisation d'une surface rugueuse absorbante par une
impédance effective .

III-3.2.1. Modèle à bosses


Ce modèle modélise une rugosité déterministe constituée par un ensemble de diffuseurs et
l'impédance effective est fonction de la géométrie de ces diffuseurs.
Considérons le cas d'une onde plane se propageant au dessus d'une surface absorbante plane
contenant une rangée d'irrégularités 2D, par exemple des demi-cylindres de rayon dont les
centres sont espacés d'une distance moyenne (figure III.5).

Page 3 sur 7
Chapitre III Réflexion sur le sol

Figure III.5 : Vecteur d'onde incident à une surface contenant des irrégularités
cylindriques 2D de rayon et d'espacement moyen .

L'admittance effective normalisée d'une telle surface peut être exprimée comme la somme de
l'admittance normalisée de la surface plane absorbante et d'un terme correctif pour la
rugosité.

Dans le cas d'incidence rasante et normale aux diffuseurs (ce qui correspond respectivement à
et = 0 sur la figure), elle vaut :

où est le rapport des chaleurs spécifiques, la porosité du sol. Le paramétre


avec la distance minimale entre deux diffuseurs permet de rendre compte d'un espacement
régulier des diffuseurs. et dépendent de la géométrie des diffuseurs. est l'aire de la
section du diffuseur par unité de longueur et vaut dans le cas d'un diffuseur
cylindrique avec . Pour une résistance au passage de l'air élevée, peut être
approchée par avec , et un
facteur hydrodynamique dont les valeurs pour différentes géométries de diffuseurs sont
données dans le tableau suivant :

Forme de l'irrégularité 2D Valeurs du facteur hydrodynamique K


Semi-cylindrique
Demi-elliptique, hauteur , semi-base
Triangle isocèle, côté , hauteur
Rectangle fin

III-3.2.2. Modèle MPP


Le modèle de la méthode de petites perturbations (MPP) modélise une rugosité aléatoire et
l'impédance effective est fonction du spectre de rugosité de la surface.

Page 4 sur 7
Chapitre III Réflexion sur le sol

On considère un profil rugueux 1D faiblement variable tel que


.

Figure III.6 : Vecteur d'onde incident à un profil rugueux

L'effet moyen de la rugosité de surface sur la propagation est modélisé par l'admittance
effective normalisée suivante, correction de l'admittance normalisée :

Avec , et le spectre de rugosité de la surface.

III-4. Définition et critères d’une liaison en visibilité optique et


radioélectrique

Les liaisons radioélectriques utilisent la propagation des ondes électromagnétiques dans l'air
libre. Elles ont l'avantage de ne pas nécessiter de lourds travaux d'infrastructure. Etant donné
que les bandes de fréquence utilisées sont imposées, le signal à transmettre est toujours
transposé en fréquence par modulation.

III.4.1. La propagation en visibilité

Cette propagation concerne des liaisons pour lesquelles la propagation est de type "optique"
ou quasi optique. Ces liaisons utilisent des fréquences élevées dans le domaine des ondes
centimétriques ou millimétriques. Bien que l'émetteur et le récepteur soient en visibilité l'un
par rapport à l'autre, des perturbations, induites par la présence du sol ou de l'atmosphère
peuvent intervenir. Deux grandes familles de liaisons appartiennent à cette classe :

a)- Les liaisons sol-sol, de type faisceaux Hertziens

Une liaison peut s'établir en visibilité directe entre plusieurs stations sur des points hauts. Elle
a une portée variant de 10 à 60 Km, mais la distance qui est souvent utilisée est de 50 Km.
Le bon fonctionnement des liaisons FH est conditionné par les caractéristiques des bonds
radioélectriques entre les stations et par celle des antennes utilisées. Ces bonds sont en
visibilité directe donc dégagées de tout obstacle et avec des réflexions, des phénomènes de
réfraction et de diffraction négligeables.

Page 5 sur 7
Chapitre III Réflexion sur le sol

Figure III.7 : Liaisons sol-sol

Avec : h est la hauteur des antennes et R est le rayon de la terre.

b)- Les liaisons sol-espace, utilisées par les systèmes de transmissions par satellites

Figure III.8 : Liaison sol-espace

La transmission du signal de la première station terrienne au satellite via un canal est appelée
liaison montante. De même, la transmission du signal du satellite à la seconde station
terrienne via un canal est appelée liaison descendante.

III.4.2. La propagation en non visibilité

Elle concerne des liaisons pour lesquelles un obstacle est interposé entre l'émetteur et le
récepteur. Le signal émis va alors se propager grâce à différents phénomènes dont :
- La diffraction qui se produit lorsque la ligne de visée (Line of Sight:LOS) entre l'émetteur
et le récepteur est obstruée par un obstacle opaque dont les dimensions sont plus grandes que
la longueur d'onde du signal émis.

Page 6 sur 7
Chapitre III Réflexion sur le sol

- La réflexion qui se produit lorsque l'onde émise rencontre un obstacle dont les dimensions
sont très largement supérieures à la longueur d'onde. Ce phénomène peut avoir, pour effet,
une augmentation ou une diminution du niveau du signal reçu. Lorsqu'il y a un grand nombre
de réflexions le niveau du signal reçu peut devenir instable.
- La transmission qui se produit lorsque l'obstacle est en partie "transparent" vis à vis de
l'onde émise
- La réfraction qui provient du fait que la variation de l'indice atmosphérique entraîne une
propagation "courbée" de l'onde émise.

Page 7 sur 7

Vous aimerez peut-être aussi